Si Lyanna ne s’était pas déjà trouvée au sol au moment du tremblement de terre, sans doute aurait-elle tombée. Mais merde! C’était quoi encore cette connerie? La terre qui tremblait comme si ça annonçait l’arrivée d’un gros dragon au pied pesant. Lyanna verrait-elle enfin le dragon qui lançait des nuages de feu en forme de champignon? Sûrement pas aujourd’hui… et sûrement pas avec une vieille moche qui se jetait sur elle comme un croup sur un os de dragon.

« EH OH! Ça va pas, la tête? T’as des jambes, tu t’en sers, merde à la fin! »

Mais la vieille était si solidement accrochée à Lyanna que peu importe ce que la chasseuse de dragons tenta, tout fut voué à l’échec pour se séparer de son fardeau non désiré. Alors elle se mit à courir. Tant bien que mal. Elle avait beau être musclée, la vieille n’était pas un poids plume. Et éviter des débris ainsi ce n’était pas évident.

Et, bien sûr, dans le fouillis indescriptible de cette fuite catastrophique, ce qui devait arriver arriva. Entre les poutres, la vitre, les briques et les tuiles, Lyanna louvoya tant bien que mal. Malheureusement, n’étant plus en mesure d’être aussi agile que d’habitude, Lyanna et son fardeau se prirent des morceaux de vitre sur le corps et des tuiles sur la tête qui les sonna et les étourdit. Et, cerise sur le Sundae, DEUX BLONDASSES S’AMUSAIENT À VOUS PERCUTER! OUAIS MONSIEUR! Grimaçant sous la douleur, Lyanna foudroya du regard la Blackburn et la Macnair qui la ralentissaient. Genre. Comme si elles avaient besoin de finir dans un enchevêtrement de bras et de jambes…

« Courir, putain! C’est pas si difficile à comprendre comme ordre! »

Lyanna se releva et invectiva la Rosendhal à son tour.

« ET VOUS LÂCHEZ-MOI, PUTAIN! »

Et comme touuuutes ses autres tentatives de se séparer de la Rosendhal, celle-ci fut aussi vouée à l’échec. Ooooh! Que Lyanna ne donnerait-elle pas pour se retrouver dans les forêts de Roumanie à chasser le Magyar à pointes…

Nom d’une harpie déplumée ! On avait pas idée de foncer sur les gens comme ça ! Elles auraient quand même pu avoir la décence de l’éviter, quitte à se prendre une brique sur le dos. A leur âge, elles s’en remettraient facilement. Elle par contre, elle allait devoir se repayer une hanche tout neuve et trois dents. Trois !! Vous savez combien ça coûte de faire venir un spécialiste qui fait repousser les dents ?! Furieuse, elle lâcha la mangemorte qui l’avait traînée comme un sac à patates et s’appuya lourdement sur la plus vieille pour se relever. Evidemment, elle ne prit ni la peine de lui demander son avis ni celle de la remercier. Elle était bien trop occupée à engueuler la dresseuse de dragons...

« Echpèche de petit gourde égoïchte ! A mon époque, les gens chavaient che que ch’était la cholidori... cholidar... ils ch’aidaient dans la chituation comme cha !  »

Elle cracha la prémolaire et les deux molaires qui lui encombraient la bouche. Les trois dents atterrirent aux pieds d’un Phénix.

« Les jeunes savent pas.... Pourquoi vous êtes là ? » , grogna-t-elle subitement à l’adresse des deux hommes. « Dégagiez ! »

Est-ce qu’ils avaient vraiment cru qu’elle s’adressait à eux tout à l’heure ? Qu’elle leur offrirait sa protection ? Elle brandit sa baguette en se voulant l’air menaçant mais resta muette. Si c’était pour que le blond se mette à cracher du feu, non merci !

« Nous allons dans le hôtel là-bas. Vous allez mourir ailleurs. »

Et sans demander l’avis des trois autres mangemortes, elle se dirigea vers l’hôtel Merlin. C’était l’un des rares bâtiments qui étaient restés droits et entier... pour l’instant. Seule question : comment entrer ? Les portes en bois lambrissées étaient fermées et les fenêtres semblaient à la fois trop hautes et trop solides pour des femmes comme elles (sauf peut être la brune à laquelle elle s’était accrochée). Il leur faudrait une bonne demi-heure pour en venir à bout avec des cailloux et elles n’avaient pas le temps. Surtout qu’il commençait à tomber une pluie lourde et chaude qui viendrait rapidement à bout de leurs dernières résistances. Scroutt ! Peut être que pour ce soir elle pouvait faire une exception ? Pour la survie des mangemorts. Elle se tourna vers le blond baraqué et lui fit signe de la main.

« Force de taureau, viens ! Tu es utile et tu nous fais rentrer dedans. »

Elle appela aussi son pote bizarre qui marchait n’importe comment tout à l’heure. Que leurs muscles virils servent au moins à quelque chose.... Elle les encouragea avec des « Dépêchez vous ! » , Vous voulez on cuit sous la pluie ? » et en moins de deux minutes, le passage fut ouvert. Ils se précipitèrent à l’intérieur et elle se laissa mollement tombé sur un canapé près de l’entrée. Elle n’osa pas aller plus loin, surtout à cause de l’obscurité. Pourtant ce n’était pas l’envie qui lui manquait : au sous-sol il devait y avoir les cuisines, de l’eau potable, des réserves... le paradis en somme. Mais pensez qu’elle sache allumer une chandelle autrement qu’avec un flambios ?

« Les Phénixs, vous pouvez allumez le feu comme vos amis les moldus ?  »

Ils devaient bien savoir faire ça, non ?

Informations Rp  

ϟ Vous voilà donc dans l’entrée de l’hôtel Merlin. A l’intérieur, il fait très sombre puisque toutes les chandelles sont éteintes. Mais c'est ça ou la pluie brûlante à l'extérieur.

ϟ Ce tour est une sorte de pause : vos persos vont enfin pouvoir souffler ! Techniquement, vous pouvez faire ce qui vous chante. Si vous voulez vous reposer dans un fauteuil à l’entrée, vous pouvez. Si vous vous sentez l’âme d’un aventurier et que vous avez envie de vous reprendre des murs baladez à l’aveuglette dans les couloirs, vous pouvez aussi. Si vous voulez vous déhanchez sur le comptoir pendant que François fait du karaoké, lancez vous ! Bref, vous avez le champ libre. Vous pouvez même essayer d'aller chercher de la bouffe à la cuisine, avec ou sans lumière.Sachez juste que l'eau du robinet est polluée.

ϟ Pour toute action moldue que vos personnages n’ont pas l’habitude de faire sans magie (par exemple allumer un feu), vous devrez lancer un dé qui déterminera si oui ou non vous y arriver.

ϟ La magie ne fonctionne toujours pas correctement et vous devez toujours utiliser les dés si vous essayez de lancer un sort.

ϟ Il n’y a personne d’autre que vous dans l’hôtel. Evidemment, il y a une bonne raison à ça mais vous ne la découvrirez pas ce tour-ci Pour l’instant, l’hôtel est calme, propre, silencieux et inoffensif.

ϟ Considérez que ce tour s'étale sur plus d'une heure grâce à l'ellipse. Vous pouvez poster plusieurs fois si vous blablatez. Par contre, si vous décidez de vous taper dessus, c'est une seule attaque pendant le tour.

Il ne manquait plus que la pluie.

Tu regardes Bruce. Rembarrés par la vieille, à laquelle vous n'avez rien demandé. Sous la pluie, à moitié nus. Blessés de partout. Franchement, des vacances de rêve. Les deux autres allaient adorer leur récit, c'était certain. Et tu as eu le temps de marmonner un : « Viens, on va trouver quelque chose » avant que la vieille vous apostrophe à nouveau. Pour l'aider, tiens donc ! Mais oui, bien sûr, allons-y qu'on appelle les Phénix quand on a besoin qu'ils défoncent des portes ! Et pourtant, tu vas avec Bruce ouvrir l'hôtel. Parce qu'ainsi, vous allez pouvoir entrer. Vous réfugier. Et heureusement pour toi, les récriminations et encouragements de la dame sont enterrés sous la musique qui joue dans ton esprit – Sais-tu danser la carioca? C'n'est pas un fox-trot / Ou une polka. Et la musique s'est subitement tue, quand vous êtes entrés. Assez longtemps pour que tu puisses entendre la vieille vous assommer d'un nouvel ordre, auquel tu ne peux que laisser échapper un rire las. « Non, on préfère aller mourir ailleurs. » Ta voix, habituellement douce, est glaciale, sèche, et tranche dans l'air. Que cette vieille bique ne vienne pas te demander quoi que ce soit d'autre avec sa bouche en cœur, tu n'as pas l'intention d'obéir. Tu tournes donc les talons, retirant tes lunettes de sur ton nez, t'enfonçant dans l'hôtel Merlin sans porter attention aux autres. Marre.

***

À tâtons et après quelques murs dans la figure, tu as réussi à trouver une salle de bain, au rez-de-chaussée, et à te nettoyer un peu. À l'aveuglette, toujours, avec une eau tiède qui a au moins le mérite de nettoyer les blessures de ton torse et de ton dos, de ton visage, de tes mains. Et même la musique dans ta tête s'est ténue, se transformant en murmure. Comme celui de tes visions, habituellement. Des voix. Tu t'y ferais presque, si ce n'était de l'étrangeté de ce que tu entends. Never give you up, never gonna let you down, never gonna fool around here, and hurt you. Tu as trouvé un salon, plus loin. Loin de tous. De grandes fenêtres. La lune seule t'éclaire, alors que tu te couches sur un canapé. Dormir. Tu en as besoin. Tu en es incapable. Et tu as faim. Tu ne veux pas aller trop loin. Tant pis s'il faut dire aux autres danses / «  Au revoir ». Tu fouilles dans tes poches et trouves la fiole de Philtre de Paix que tu as emporté avec toi. Boire ou ne pas boire, là est la question. Tu soupires et tu poses la fiole au sol, sous le canapé. Tu verras plus tard. Tu fermes les yeux. Et tu l'entends. La voix. Une voix de femme. Douce. Tu te relèves, tu cherches. Tu es seul. La voix est dans ta tête, encore. C'est une chanson. Et pourtant... tu sais que ce n'est pas une simple chanson. Une vision ? Tu ne sais pas. Ça te semble si vrai. Si près. Tu fermes les yeux pour écouter. Et je suivais par ce froid dimanche / Nathalie / Elle parlait en phrases sobres / De la révolution d'octobre. Du français. Tu souris légèrement et te laisses aller dans le canapé, écoutant la voix chanter. Pas de musique, que cette voix, accompagnée d'un léger écho. Il avait les cheveux blonds mon guide / Nathalie, Nathalie. Et dans tes yeux fermés, tu vois des étoiles et des planètes, tu vois le monde tourner et mourir, respirer, tu sens l'inspiration de l'Univers au centre de ton corps, alors que la voix résonne. Moscou, les plaines d'Ukraine / Et les Champs-Élysées / On a tout mélangé / Et l'on a chanté. Tu entends presque la musique accompagnant cette chanson. Tu fredonnes sans connaître les notes, ou les paroles. Tu fredonnes, un sourire sur les lèvres, observant les lunes de Jupiter doucement tourner dans ton esprit fatigué. Et puis ils ont débouché / En riant à l'avance / Du champagne de France / Et l'on a dansé. Ta voix douce continue la chanson, sans que tu l'entendes – un murmure qui se mêle à celui de la femme inconnue, à celui de la voix et des étoiles. Je suis resté seul avec mon guide / Nath- « Diana ? » Un bruit qui t'a fait ouvrir les yeux, te redresser pour tenter de voir qui est là. Tu as dit le nom de la blonde sans savoir si c'est elle. Un réflexe. Ça pourrait être Bruce. La voix dans ta tête s'est tue. La chanson est finie. Plus d'étoiles ou de planètes. Le silence à deux.

C'est bien Diana. Elle t'a répondu rapidement, peut-être mue par le même réflexe qui t'a poussé à appeler son nom dans la nuit. La lune l'éclaire elle également, son visage sali, ses cheveux en bataille, ta chemise sur le dos. Elle a eu le temps de sécher, suite à la pluie chaude qui vous a mouillé. Tu te relèves pour t'asseoir, retenant une grimace. Tu es plein de courbatures, t'étendre ne t'a pas fait du bien. Ça aurait dû. Un geste pour qu'elle vienne te rejoindre sur le canapé presque trop confortable. La voix de la femme t'a apaisée – La Place Rouge était blanche / La neige faisait un tapis, mais la présence de Diana te rend plus nerveux. Comme toujours. Tu ne sais pas à quoi t'attendre elle. Sa gentillesse est inhabituelle. Elle s'assit à côté de toi, tu regardes le panier qu'elle tient. De la nourriture.

Tu attrapes un muffin et le mange lentement, mâchonnant bien chaque bouchée. Manger. Tu ne sais pas quand vous allez manger pour la prochaine fois. Ton estomac gronde, soudainement. Muffin au son. Et une banane. Ça te tiendra au corps un temps. Tu termines ton muffin avant de répondre à sa question, baissant les yeux pour regarder ton torse zébré de rouge : « J'ai nettoyé ça du mieux que j'ai pu. Surtout du verre et des cailloux, rien de grave. Je vais seulement avoir un bel œil au beurre noir. Tu relèves la tête et la regardes. Et toi aussi. » Tu souris à peine. Même un œil au beurre noir ne saurait l'enlaidir. Physiquement. Intérieurement... tu sais tant de choses, trop de choses, et pourtant, tu ne sais pas encore à quel point Diana est laide, en elle. Tu la sais empoisonnée, dangereuse, et pourtant, tu te mets encore tant d’œillères. Tu ne te doutes pas comme elle est mauvaise. Tes yeux descendent sur ses lèvres, ses épaules – et finalement tes doigts se lèvent pour rattacher un bouton de ta chemise, s'étant sûrement détaché pendant son exploration de l'hôtel. Tu frôles sa peau, tu sens sa chaleur, mais tu ne trembles pas. Votre nuit de novembre a effacé chez toi quelque chose. Vous avez refermé le coffre de vos souvenirs. Que des réflexes à soigner... chose que n'améliore pas cette situation. Tu remets tes mains sur tes cuisses, avant de finalement éplucher ta banane avec un regard circonspect. Fuyant. J'ai pris son bras, elle a souri. « Le Ministère, puis ça... Je crois qu'il y a une force qui nous en veut personnellement. » Un ton neutre, une bouchée de banane, avant qu'une inspiration subite te prenne et que tu passes ton bras autour des épaules de la blonde. Tu ne peux pas croire que vous risquez de mourir ici. Tu ne veux pas. Tu embrasses le front de Diana, avant de te reculer et de te lever du canapé, après avoir repris la fiole au sol. « Tu devrais dormir. » La journée de demain sera dure. Comme toutes. Dans ta tête, la voix – une ombre de la voix, son écho, un souvenir insaisissable, bref. Une vision du passé, au lieu du futur.

Et c'est, c'était loin déjà.

Tu prends le panier que te tend la Médicomage et tu l'abandonnes dans le salon après un dernier regard, refermant la porte derrière toi. Si elle peut dormir quelques minutes, ça lui fera du bien. Ta propre somnolence a réussi à te mettre plus alerte que précédemment, sans parler du peu que tu as mangé. Par contre, tu sens le mal de tête vibrer dans ta tête, pulser. Tu fais un détour par où tu te rappelles être venu, t'arrêtes à la salle de bain pour boire à même l'eau du robinet et avaler deux comprimés contre cette migraine que tu sens se pointer. La chaleur, la course, les blessures, la nuit, le peu de nourriture, le peu d'eau. Tu peux seulement te féliciter de ne pas être taillé comme un Botruc, sinon, tu te serais effondré depuis longtemps. Les cachets ont un goût amer, mais tu ne t'y attardes pas. Une bouchée de banane fait passer ce goût et tu reprends ton chemin vers l'entrée.

La voix tonitruante et furieuse de Bruce se fait entendre de loin. Tu as à peine entendu ce que Macnair a dit, mais Bruce... c'est plus que compréhensible. Est-ce que tu veux vraiment retourner là? Rester avec Diana te semble subitement une bien meilleure option que revenir auprès de ton ami, et donc auprès des autres Mangemorts. Tu regardes le panier que t'a filé Diana et tu soupires, continuant ton chemin prudemment, tentant de ne pas trébucher ou te frapper contre des murs ou des tables. Tu arrives finalement à l'endroit où tous sont rassemblés, et où tous se crachent dessus. Comme si c'était réellement le moment... Tu t'immobilises pour les regarder. Et l'envie te prend de jouer au nautonier déserteur. Quitter le navire, enfin l'hôtel, sans les prévenir. Histoire que les cris et les insultes cessent de faire pulser la douleur dans ta tête, cessent d'accompagner la musique qui a repris, plus forte cette fois – Hey!  Teachers! Leave them kids alone! / All in all it's just another brick in the wall. « Mange ça. » Tu fourres le muffin, après avoir enlevé le papier, dans la bouche de Bruce, puis tu poses le panier sur la table basse. « Cadeau de Diana. » Tu n'es pas le genre d'homme à t'approprier les réussites des autres. Tu repères un fauteuil vide et tu vas t'y asseoir, appuyant ta tête douloureuse sur le dossier. La musique s'est muée en cris – des cris animaux, ceux d'alligators enragés, de Gibbons cendrés qui hurlent à te casser l'intérieur des oreilles et d'oiseaux volant à toutes ailes. Tu vas devenir fou. Le mal de tête ne se dissipe pas, et pire, tu as l'impression de geler. Pourtant, il ne fait pas froid. Tiède, mais pas froid. Bon sang, si tu pouvais dormir, toi aussi, juste... quelques réelles minutes.

Les médicaments à base de machins magiques, c'est chelou:

Retrouver l’abri rassurant d’un toit après toute cette pagaille avait quand même quelques petits avantages que Lyanna devait reconnaître. Le premier, incontestable, était qu’elle pouvait désormais user librement de ses membres, sans avoir à se traîner une désagréable vieille pimbêche infoutue de se servir de ses deux jambes, comme tout le monde. Non mais c’est vrai quoi! Sans elle, elle aurait pu éviter cette tuile sur le nez et il ne serait pas cassé et atrocement douloureux à l’heure qu’il était.

Les muscles endoloris, les membres douloureux, son ventre criait famine. Alors quand Blondie Blackburn proposa d’aller chercher de la bouffe, Lyanna se proposa de l’accompagner d’un aimable :

« J’te suis, blondie…, » grommela-t-elle.

Car si Lyanna restait plus longtemps en compagnie de deux Phénix, elle ne répondrait plus de rien. Les deux femmes trouvèrent relativement aisément la cuisine et Lyanna resta plus longtemps que Diana, le temps de s’empiffrer bien comme il fallait. Elle dévora une miche de pain, du saucisson, un peu de cheddar, se risqua à goûter au vin de cuisson, qu’elle recracha aussitôt, parce qu’il était beaucoup trop salé, et termina en cassant quelques carrés de chocolat de pâtisserie mi-amer. Sauf que maintenant, elle avait soif. Terriblement soif. Elle repéra un cruchon d’eau qu’elle avala goulument. Elle aurait préféré quelque chose de plus rafraichissant, mais il n’y avait rien. Elle s’essuya la bouche en soupirant d’aise.

Voilà qui était beaucoup mieux. Lyanna ramassa le plus de provision qu’elle put sans user de magie, se perdit à deux reprises, puis revint vers les autres, les éclats de voix aidant pour se repérer.

« VOS GUEULES, putain! Z’avez rien de mieux à faire que de vous disputer, merde? On est dans un putain de merdier, on sait pas si les autres sont vivants dans cette putain d’île de merde, il faut qu’on trouve le moyen de survivre et vous, vous gaspillez votre énergie à vous balancer des conneries à la gueule? Sérieusement?!? »

Lyanna jeta la bouffe au sol.

« J’vais dormir. Le premier qui gueule, je lui fous mon pied au cul et mon poing dans la gueule, c’est clair? »

Non mais merde à la fin. Elle aussi elle aurait bien aimé se défouler sur des sales piafs, mais là, c’était comme pas vraiment le bon moment…

Trop c’était trop ! Si encore elle comprenait ce qu’ils disaient, elle aurait pu participer au débat et descendre cet abrutit ! Mais les répliques fusaient beaucoup trop vite et elle perdit bientôt le fil. Tant pis : à défaut de cracher son venin, elle pouvait toujours menacer de le faire taire.

« For helvede ! As-tu finis ?! Je veux dormir alors tu ferme ta bouche ou je jure je te donne un maléfice. Et nous te mettons dehors elle et moi. »

Enfin surtout elle. Et la petite brune qui venait de réapparaître avec un paquet de bouffe. Barbie, elle, restait introuvable mais pour l’utilité qu’elle avait... Au contraire, ça faisait moins de bouches à nourrir. Helsa espérait juste qu’elle reviendrait dans la nuit, histoire de rester plus nombreux que les Phénixs. En attendant, ils se passeraient très bien de sa compagnie. Sans plus se soucier de son absence ou de la dégénérée qui hurlait comme une démente, elle se jeta sur les victuailles. Elle se servit très allègrement sans demander l’avis de personne puis retourna sur son canapé.

« Elle a raison. Maintenant on mange, on se tait et on dort pour le repos. Mais si tu peux parler un autre langage ce serait mieux. C’est pas digne de ton rang ! »

Les provisions avalées, elle ferma les yeux et essaya de s’endormir. Malheureusement, la pluie continuait de tomber et les gouttes s’écrasaient bruyamment sur le toit. Si on tendait l’oreille, on pouvait même discerner le clapotis de l’eau sur les pavés – merci la fenêtre brisée. En plus, le canapé n’était pas fait pour dormir. L’accoudoir meurtrissait la nuque de la vieille danoise et quand elle se retournait, c’était les coussins qui l’étouffaient. Pendant plus d’une heure, elle gigota bruyamment sur son lit improvisé. Puis elle craqua et bondit sur ses pieds.

« Lort ! Comment on dort sur ça ? »  

Si seulement c’était des canapés magiques comme ceux de son hôtel, elle pourrait.... hé ! Mais peut être que c’était le cas ? Elle se pencha et tâtonna l’appui-bras. Elle sentit sous ses doigts le même cercle qui ornait le fauteuil de sa chambre d’hôtel, dans le quartier Ombre. Pas de doute : il s’agissait bien d’un de ces sièges sophistiqués qui s’adaptaient à leur utilisateur. Il suffisait de toucher le meuble du bout de sa baguette pour incliner le dossier, baisser les accoudoirs ou déplier un repose-pieds. D’ailleurs, les lits bénéficiaient des mêmes sortilèges pour changer la position du matelas. C’était tentant.... trop tentant. Elle s’assura que personne ne l’observait – sûr qu’un d’eux trouverait à y redire – sortit sa baguette et l’approcha du fauteuil. Ca ne devait pas poser de problème puisqu’après tout elle ne lançait aucun sort. C’était un simple contact. Un simple lien entre elle et le fauteuil qui s’adapterait à ses désirs.

Presque convaincue qu’elle ne risquait rien, elle appuya sur le cercle. Rien. Zut ! La magie ne fonctionnait vraiment plus ? Elle ré-appuya une fois, deux fois, trois fois, et soudain il s’anima. Le dossier et les accoudoirs s’abaissèrent sans un bruit. Ce n’était pas encore ça mais c’était déjà mieux, beaucoup mieux ! Satisfaite, elle s’apprêta à s’assoir lorsque les coussins intervertirent brusquement de place. Qu’est ce que c’était que ce bins ? Le dossier remonta, s’inclina à nouveau puis se referma brutalement sur le siège. Le divan d’à côté se mit alors à l’imiter. Scroutt ! Elle ne l’avait même pas touché celui-là ! En une minute, l’agitation se propagea dans toute la pièce. Quand les fauteuils ne se refermaient pas sur leur occupant, ils les éjectaient brusquement. C’était comme si l’hôtel s’était soudain réveillé. Et ça ne se cantonnait pas aux canapés ! Quelques chandelles s’allumèrent en dansant tandis qu’une musique d’ambiance se déclenchait à la réception. Les portes du salon qui jouxtait le hall s’ouvrirent et se refermèrent plusieurs fois en claquant. Mais rien ne pouvait être pire que les chariots à bagages qui s’étaient élancés dans le hall. Pour l’instant, ils se contentaient de tourner dans la pièce à pleine vitesse mais ils allaient finir par leur foncer dessus, elle le sentait. Ah bah tiens ! Qu’est ce qu’elle disait ? Le premier la frôla et elle n’attendit pas le deuxième pour partir en courant. Et tant pis pour les autres !  

Et l’heureux/se chanceux/se qui voit son fauteuil/canapé/lit se refermer sur lui/elle est.....  :

Informations Rp  

ϟ Et voici l'hôtel diabolique qui veut vous foutre dehors ! Outre le mobilier qui déconne complètement et les chariots à bagages qui roulent à pleine vitesse dans tous les sens (en vous empêchant de rejoindre directement la sortie), il faut faire attention aux chandelles flottantes qui bougent au hasard.

ϟ Vous avez le choix entre sortir de l’hôtel (et vous retrouver sous la pluie chaude), essayer d’anéantir les chariots (et rester loin des autres meubles) ou vous barricader dans une autre pièce sûre. En sachant que tout le rez-de-chaussée est sans dessus dessous et que les tapis-volants ascenseurs déconnent aussi (mais il reste les escaliers !)

ϟ Pour faire plus clair, voici une liste des pièces du rez-de-chaussée et de ce qui vous y attends :
* Hall d'entrée – Six chariots à bagages qui roulent à pleine vitesse
* Réception – Musique d’ambiance assez désagréable qui explose les tympans
* Salon de thé – Cinq dessertes qui roulent dans tous les sens
* Bar – Sièges et tabourets qui ruent
* Ascenseurs – Tapis-volants qui ne s’arrêtent pas, s’arrêtent au mauvais étage ou redescendent brusquement.
* Escaliers – Chandelles flottantes qui essaieront de vous réchauffer encore un peu
* Salle de jeux (espèce de casino sorcier) – Distributeurs de cartes et de pions qui vous envoient leur contenu à la figure
* Bureau de la direction – Privé, la poignée de porte envoie de l’eau bouillante à ceux qui essaient d’entrer par effraction sans donner le mot de passe.
Dans toutes les pièces, vous trouverez les chandelles flottantes et tous les sièges du rez-de-chaussée ruent.

ϟ Pour neutraliser un chariot, une desserte, un distributeur de carte, un bras de canapé qui vous retient ou une chandelle un peu trop agressive, il vous faudra un dé positif. Vous pouvez aussi jouer aux dés les blessures que vous inflige le mobilier mais ce n'est pas obligatoire. Encore une fois, je vous fais confiance pour être cohérents et inventifs !

oui-oui Bingo ! Enfin si on veut. Ce n'était pas le Confringo souhaité, mais le chariot se transforme en un nuage de bulles de savon parfumées au... pet ?! Sympa l'odeur tiens... En tout cas, Brooke peut filer dans l'escalier direction l'étage en esquivant sans problème les chandelles sauvages.
oui-non Pas mal, même si c'était pas le but le chariot s'élève dans les airs et saute Brooke - sans arrière-pensées. La voie libre permet à Brooke d'emprunter l'escalier. Bon y'a bien 2-3 chandelles qui lui rappellent qu'elle est déjà bien brulée, mais au moins, elle est à l'abri. Je crois...
non-oui Le chariot se prend un Reducto.non sollicité, mais se retrouve à une taille bien inoffensive. Brooke file alors pour prendre l'escalier, mais se fait agresser par un troupeau de chandelles agressives qui lui crament la peau et une partie des cheveux. NOOOOOON !
non-non Stressée par son accident de canapé, Brooke manque son sortilège et se prend le chariot de plein fouet. Elle finit les 4 fers en l'air, perdant toute dignité, et est complètement sonnée. Autant dire qu'elle est mal barrée... Sans parler de l'hématome à venir...

Convexo mon…C*** ?.:

Alors que tu ne t'endormais pas précédemment, c'est un lourd sommeil qui est venu te prendre cette fois. Un sommeil peuplé de cauchemars, un sommeil dont tu tentes de t'échapper en ouvrant les yeux quelques fois pour marmonner de façon inintelligible. Mais tu es loin. You could be my luck. Si loin dans ton esprit, dans ton corps engourdi. Tu as froid. Tu veux dormir.

Le brouhaha de la pièce prend du temps à t'atteindre. Même ton fauteuil, pourtant atteint de la même folie que les autres, prend plus de temps à réagir. Tu ouvres les yeux de peine et de misère, sans comprendre ce qui se passe. Les chandelles, les chariots, les fauteuils. La magie détraquée. Even if the sky is falling down.

Tu réagis au ralenti. Ton cerveau semble ne pas fonctionner. Ton fauteuil s'agite sous toi et quand tu te lèves, c'est trop lentement. Faiblement. Tu es jeté au sol in extremis et tu envisages pendant quelques secondes d'y rester étendu, le temps que ça passe. Tu n'as pourtant rien mangé de dangereux et il ne fait pas froid... tout juste tiède. Tu regardes ta main sans comprendre. Pâle. Tu n'as jamais été bien foncé, mais il y a quelque chose. Tu veux dire quelque chose, mais ta bouche est pâteuse. Tu ne comprends pas. Il y a quelque chose... et tu ne sais pas. Il ne te vient pas à l'esprit que tes médicaments sont en cause, que tu t'es fié à eux sans penser que la magie les affecterait également. I know that we'll be safe and sound. Quelque chose semble bouger en toi et tu réussis à te relever, serrant ta baguette entre tes jointures blanches, et te reculer vers les autres, posant tes yeux verts sur les chariots. Qui vont vers toi à toute vitesse. Peut-être une autre pièce... ou à l'étage, oui. Tu viens de repérer Bruce, en train de se diriger vers les escaliers, et tu pointes ta baguette sur un chariot qui fonce vers toi, ne te sentant pas vraiment l'énergie de faire plus. I could show you love. Tu ne sais même pas quel sort tu prononces.

Chariot joli:

Bobos:

Peu importe le sort que tu as lancé, le chariot devant toi ralenti. Assez pour que tu puisses te retourner et tenter de courir vers les autres, toujours dans un mouvement lent. Long. In a tidal wave of mystery. Tu évites une chandelle, deux chandelles, mais tu ne vois pas un autre chariot qui te fauche dans les jambes et t'envoies au sol. Encore. Ta cheville, la plus fragile, celle que tu te tords tout le temps, craque joliment, tu tombes sur le chariot métallique et tu ne retiens pas un râle de douleur. Il roule encore, te frappe au visage - le goût métallique du sang. Un vieil ami. Tu veux te relever, mais le chariot est à moitié sur toi, et tu as beau ruer... il est lourd comme pas possible. « Bruce. » Tu as parlé trop doucement. Tu finis par t'écorcher les mains sur le métal, pousser le chariot, te relever. Tu as froid, tu as mal, tes lèvres son bleues et rouges, de froid et de sang. You'll be standing next to me.

Mais Lyanna n’était pas au bout de ses peines. À peine s’était-elle laissée tomber sans grâce aucune sur un fauteuil inclinable en cuir que celui-ci se referma sur elle comme une huître. Genre. Comme si elle avait besoin de ça là tout de suite maintenant. On ne pouvait pas tout simplement avoir la paix pour roupiller quelques heures?!? Non?!? C’était trop demandé c’est ça? Super. À grands coups de humpf et de argh, Lyanna s’aide de ses jambes et de ses bras pour s’extirper non sans mal de ce merdier… Pour mieux recevoir un chandelier sur la tête.

« PUTAIN! » gueula-t-elle en se frottant le crâne, là où elle aurait une jolie prune le lendemain.

Et c’est alors qu’elle vit le bordel indescriptible autour d’elle. Tout le mobilier se retournait contre les sorciers dans un vacarme épouvantable et une musique épouvantable s’élevait, lui vrillant les tympans. On aurait dit une scène d’un mauvais film d’horreur. Sauf qu’on n’était pas dans un film. Voyant que Macnair avait réussi à se frayer un chemin, Lyanna opta pour la suivre, sortant elle aussi sa baguette. Une desserte se mit au travers de son chemin. Lyanna soupira et leva sa baguette.

« EXPULSO! »

Lyanna vit la desserte s’élever dans les airs et elle pâlit, la voyant désormais se diriger droit sur elle, mue d’une vie propre. Elle n’eut malheureusement pas le réflexe de se décaler et elle se prit le meuble en plein dans l’estomac, ce qui lui coupa le souffle et son juron mourut dans sa gorge. Elle repoussa le meuble avec ses bras, toussa, regarda sa baguette qui se retourna contre elle. Sa plus fidèle alliée. L’objet sur lequel elle avait toujours pu compter (après sa batte de Quidditch d’ébène)… Pour la première fois depuis des années, Lyanna avait presque envie de pleurer. De rage. De désespoir. Comment pouvait-elle ainsi être trahie par sa baguette magique?!? C’était comme si… Comme si sa main tentait de l’étrangler.

La chasseuse de dragon poussa un hurlement de rage et elle cassa sa baguette en deux.
Vulgaire bâton maintenant complètement inutile.