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❝ The spy who came in from the cold ❞
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Ryūnosuke Hashiji
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Messages : 5 Crédits : Moi
Age du personnage : 43
Ascendance : Sang-mêlé
Emploi/Etude : Service des renseignements de l’Hôtel de Ville de Pré-au-Lard
Faction : Ombre de la Rose Noire
Maison : xxx
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The spy who came in from the cold
ce message a été posté Mer 24 Sep 2014 - 16:03
Ryūnosuke avait peu dormi de la nuit. Pas parce qu'il avait des difficultés à se jeter dans les bras de Morphée, plus simplement parce qu'il avait passé une bonne partie de sa soirée à éplucher de pedigree de Hayley qu'on lui avait demandé de rencontrer. Après tout, après avoir fui dans un pays qui s'était fait démonté plus de 120 ans auparavant à la bataille de Tsushima était bien la preuve que certains ne savaient pas faire des choix rationnels. Il n'aurait plus manqué qu'elle en vienne à hurler "Sakhaline russe !" et ç'aurait été le pompon. Ryū n'avait jamais vraiment rencontré Hayley du temps de l'âge d'or, lorsqu'il travaillait auprès du ministère britannique. Il l'avait croisée au détour d'un couloir, peut-être, en avait entendu parler, plus que certainement. Mais quant à discuter avec la bouledogue des Kark, jamais. Pensez-vous, mélange-t-on les torchons et les serviettes ? Soyons sérieux cinq petites minutes. Alors, en homme consciencieux qu'il était, il avait fait ses devoirs. Si la jeune femme avait des squelettes dans le placard, il aurait pour chère mission de les en faire sortir. En douceur, Hashiji, en douceur. Après tout, n'avait-il pas méchamment traîné dans le milieu diplomatique pendant longtemps ? Il saurait être courtois. Ryū avait parfois du mal à se faire à la brutalité langagière de ses collègues britanniques. Peu importait, cela devait faire partie de leur charme.
Il avait prévenu la jeune femme par hibou, prétextant avoir besoin d'en savoir plus sur ce qu'elle avait pu glaner, là-bas, en Sibérie orientale, à jouer les matriochkas, afin de savoir si, d'aventure, il y avait quoi que ce fût à récupérer de ses années d'errance. Et de fuite. Car elle avait fui, cette lâche, non ? Elle était partie lorsque le monde s'était écroulé. Les Européens étaient si prévisibles... Ryū avait donc pu répéter ses questions dans sa tête pendant qu'il s'était lavé et habillé, enfilant un costume sombre et sans un pli en trop pour l'occasion. Un homme de son statut ne pouvait se permettre de donner une mauvaise image. Il avait fini de s'habiller et sorti, alors que l'heure était au crépuscule, pour se rendre au Magyar d'Argent. Quitte à interroger quelqu'un, mieux valait un espace ouvert, plutôt accueillant et sympathique. Cela n'évitait nullement les soupçons mais permettait, heureusement, d'avoir une attitude plus décontractée, plus informelle, qui mènerait plus aisément vers quelque révélation. De lien avec l'Asie, voilà qu'il s'était transformé en interrogateur.

Il était tout juste huit heures lorsque le japonais pénétra dans le restaurant. Il avait obtenu une table, un peu reculée, près d'une fenêtre. Cela permettrait d'avoir la quiétude nécessaire à l'interrogatoire - disons l'entrevue - tout en laissant une illusion d'espace ouvert. Ne pas acculer quiconque, ça les raidit. Et si ce qu'il avait pu entendre de Travers était exact, mieux valait éviter de la coincer. Encore une fois, confiance, amicalité, ce genre de baratin incroyable. Un serveur lui désigna l'endroit où il s'assit lestement, décidant de s'asseoir sur la chaise qui lui permettait de faire face à la porte. Sur sa gauche, plus loin, le bar commençait à s'animer. Les clameurs avait ce quelque chose de jovial qui faisait le charme de Blighty. Rien à voir avec ses izakayas, mais l'on ne pouvait pas tout avoir. Il déposa sa serviette au pied de sa chaise et en sortit le journal du jour. L'on pouvait être coincé à Pré-au-Lard et néanmoins se tenir informé des ravages que faisaient les Phénix dans le pays. Ryūnosuke sourit intérieurement. Ces mugglefuckers - si vous pardonnez mon français - excellaient tellement dans les affaires qu'ils n'auraient presque aucun effort à faire pour laisser les sorciers, entendons-nous, les vrais sorciers, revenir au pouvoir. C'était tout juste si la population ne les brûlait pas en place publique. A en croire les événements des mois passés, quelques manifestations avaient eu lieu, dont une particulièrement violente à Londres, lors de laquelle Nora Torvald avait fini par passer de vie à trépas. Pas une grosse perte pour la sorcellerie, avait songé notre héros lorsque la nouvelle était tombée, alors. Faisant mine de feuilleter la feuille de chou qui salissait les doigts à peu près autant que les idéaux phénix salissait le sang sorcier, il en profita pour lorgner un peu la salle par-dessus son papier. Rien que de bien normal, dirait-on.
D'un doigt, sans faire mine de lever les yeux du quotidien, Ryūnosuke appela le serveur et lui commanda un whisky. Bon point pour ces bouffeurs de viande bouillie, ils savaient faire de bons alcools. Et notre sympathique Ombre avait un faible pour les Speyside. notamment le délectable MacCallan, qu'il demanda sec, dix-huit ans d'âge. Plus mûr aurait tué le repas à venir, plus jeune ne lui semblait pas approprié. Le serveur partit alors qu'il lisait en diagonale les résultats de Quidditch de quelques équipes de l'est. Passionnant.
Un sorcier sortit du restaurant, attirant son regard, espérant voir arriver la jeune femme. Connaissant la légendaire ponctualité des individus de cette île, elle n'aurait plus su tarder. Il replia deux feuilles, posant sa lecture sur sa droite, côté fenêtre et laissa son regard vagabonder de l'autre côté,  rebondissant de passant en passant. Le tintement cristallin du verre que venait de lui poser le serveur le tira de sa rêverie et il le saisit de la main gauche, sans vraiment faire attention à l'homme qui, vraisemblablement, aurait espéré un remerciement. Et pourquoi pas une médaille ? Il faisait son métier, non ? Hashiji huma le liquide cuivré et se laissa emporter par les fragrances légèrement épicées du breuvage. Le sherry issu des barriques dans lesquels il avait été maturé ressortait élégamment, doublé d'un pointe crémeuse, légèrement vanillée, qui lui frémir les narines. La première gorgée lui raviva les papilles en lui tapissant la bouche d'un velours doux et sucré que contrebalançaient les saveurs de bois fumé, plus âcres, de son verre. Un régal.
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