La flotte. Fichu temps anglais. Comment aurais-je pus penser en partant tôt ce matin pour l'Allemagne avec Archer que le temps tournerait aussi mal? Forcément je n'avais pas prévu de prendre l'un de mes costumes à l'enchantement adéquat. Heureusement que celui que je portais était tout de même chauffant -une gageure obligatoire en ce début mars particulièrement hivernal - mais le résultat était particulièrement..désagréable. Etre trempé dans l'absolu ne me dérangeait pas, tout comme les regards désapprobateurs de certains sorciers, mais la sensation... Yerk, non.

J'avais ainsi parcouru près de la moitié du village d'un pas rapide qui se transformait régulièrement en petite course tandis que mon esprit se perdait déja ailleurs, lorsqu'un "Hunter" virulent et un commentaire particulièrement appuyé sur ma tenue détrempée m'avaient arrêté en chemin. Pour croiser la silhouette d'Olliver Zabini qui me faisait signe non loin. Délaissant mon but initial que j'oubliais à l'instant, je le rejoignais et discutais avec plaisir quelques instants avec lui. Certes, il était le frère de cette gourdasse de Violet, mais si j'avais tenté les premières semaines d'esquiver le pot-de-colle impatient et surtout s'ennuyant d'Ollie, j’avais finalement préféré baisser les bras qui répondre à ses petites provocations pathétiques.... Avec un amusement et un plaisir grandissant probablement partagé.

Il fallait dire pour ma gouverne que depuis ma dernière rencontre avec la cadette Zabini, j'avais pris le temps de réfléchir. Un peu du moins. Un introspection qui me déplaisait allègrement mais à laquelle je n'avais pu couper, mes propres réactions, sentiments et comportements me perturbant presque plus que l'existence de cette petite conne. A vivre ici je serais forcé de la revoir. Et il était tout bonnement hors de question qu'elle gagne la partie par forfait. Me ronger les sangs tout seul de pulsions incontrôlables et désagréables n'était pas mon genre. Et au final, revoir Olliver m'avait même aidé en partie à passer un certain cap, prenant bien sûr un malin plaisir à parler de Violet au milieu du reste, me testant sans doute aucun. L'homme n'était pas né de la dernière pluie et loin d'être aussi sot que certains se l'imaginaient.

Me moquant présentement de son misérable couvre-chef, nous discutâmes quelques minutes, passant aussi naturellement du flaireur à hippogriffe que j'en avais l'habitude avant qu'il ne fronce les sourcils et ne semble se souvenir d'un rendez-vous oublié... Il me plantait donc l'instant suivant, non sans me faire promettre de lui offrir un verre la prochaine fois - moi qui avait les poches pleines avec ma faction- et me glisser en passant que sa charmante sœur cadette était partie passer l'après-midi avec une amie au salon de thé. Le genre d'information complètement balais mais dont le sourire narquois et la lueur dans le regard me firent tant soupire que rire à mon tour.

Et pourquoi pas?

Peverus ne devait pas encore être rentré de la partie boutique et je n'avais guère envie de venir m'y ennuyer. Esmé était occupée dans une histoire obscure et aller gratter quelques paperasse pour Salomon ou embarquer Than dans un bar ne me disait rien aussi tôt dans la soirée..

Alors pourquoi pas? Un bon thé anglais bien chaud serait surement le bienvenu, non?

Un fin sourire en coin et décidé, je changeais donc de projet et de direction.

Pour faire teinter la cloche de la porte d'entrée de la petite boutique sorcière et y entrer d'un pas conquérant et amusé d'avance, bien qu'un peu humide. La propriétaire dont le comptoir était visible depuis l'entrée fronça d'ailleurs les sourcils à ma vue avant d'envoyer un gamin au costume trop cintré me rejoindre et s'occuper de moi. Sans trop de difficulté, je le convainquais de ma qualité d'invité-surprise-mais-charmant-qui-ferait-frétiller-de-joie Mlle Zabini, sang-pure présente dans leur établissement.

Je me retrouvais rapidement mené vers une autre salle, accompagné tant par le jeune serveur un peu hésitant -surement un simple basique- que les odeurs raffinées des thés et pâtisseries de la maison. Lesquelles se faisaient malgré tout assez discrètes devant le parfum magique enivrant les lieux.

Un véritable paradis aussi empli de naïveté écœurante et de bon sentiments de façade que les clients pathétiques qui appréciaient cet environnement si "différent de la morne et difficile vie qu'ils avaient dorénavant."

Je l'aperçu de dos, clairement prise dans sa conversation avec...Gueule-de-sangsue? Quelle heureux hasard? Ms lèvres s'étirèrent plus encore alors que je rejoignais leur tablée sans un regard pour le gosse qui m'accompagnait, attrapant tant les dernières paroles de la Zabini que le mouvement de départ de la Quinn.

« [...] Et je n'ai jamais couché avec lui ou qui que ce soit alors ferme la.»

Haussant un sourcil intrigué et amusé tandis que Vesperion m'avait clairement remarqué, j'entrais dans la conversation un peu avant de pénétrer le champs de vision de la Zabini.

"Tsss, qu'est-ce donc cette façon de s'adresser à ses amis, Violet? Un peu de tenue et de politesse voyons! A se demander où est donc passée toute l'étiquette Sang-pure..."

Ricanant, j'attrapais je posais mon regard davantage sur Gueule-de-sangsue, un petit sourire sur et hautain avant de lui faire signe de rester sur place.

"Oh, vous n'allez quand même pas nous quitter déja, Mlle Quinn... Pas pour une parole aussi sotte d'une petite sang-pur défaillante, je m'en trouverai totalement chagriné."

Et délesté d'une bonne part de mon amusement prévu. Mais je doutais que la parfaite petite basique qu'elle était ose ainsi dire non en présence de deux sang-purs...Où ce serait encore une autre nouveauté, un autre jeu.

Attrapant une chaise filigranée au coussin désagréablement fleurit, je rejoignis la tablée, non sans m'être approché dangereusement du visage de Violet, dans l'intention évidente de l'embrasser. Je n’eus bien sûr que sa joue. Ricanant, je prenais place, tripotant déja le premier truc qui me vint sur la table.

"Oh, tu ne faisais pas ta prude la dernière fois pourtant.... Par les catins de Merlin, que je déteste le lunatisme féminin, l'une des pires tortures que vous ayez inventé contre nous, pauvres hommes que nous sommes!"

Et voila, j'étais placé, avec un divertissement tout chaud servit avec décoration. Et sec en plus, a part quelques gouttes sur mes cheveux, le garçon ayant profité de quelques secondes pour me jeter discrètement quelques sorts d'assèchement. Brave bête.

Les réactions des deux sorcières étaient délectables, chacune dans leur genre, même si me retrouver à nouveau aussi proche de la Zabini me perturbait désagréablement. Je n'étais pas sur de tenir très longtemps avant de sombrer à nouveau dans cette colère noire et amère qui me rongeait les veines à son encontre, mais ce serait toujours ça de gagner. Il me fallait me sevrer de cette pétasse, l'empêcher d'avoir tant de main-mise sur moi et mon flegme habituel. Et je pensais tenir les bons bouts.

Je retroussais le coin des lèvres sous la réplique de la Quinn tandis que Violet m'offrait délicieusement sa joue, et mimait une parodie de courbette à ses paroles faussement doucereuse. Qu'il soit évidant qu'elle se fiche de moi était une chose qui ne m'atteignait pas. Pourquoi devrais-je penser à changer? Les seules choses qui ne me convenaient pas dans cette vie n'étaient pas de mon fait, à quelques détails près, et encore. Remerciant donc la basique pour son compliment, je me crispais tout de même à la mention d'Aquila avant de lui répondre d'un énorme sourire narquois.

"Je vous savais proches tous les deux, mais je suis ravis de voir que j'étais encore en-dessous de la réalité. Je lui demanderai de vous donner lui-même de ses nouvelles, il appréciera indéniablement votre intérêt, vous pouvez me faire confiance..."

Violet semblait avoir attendu tranquillement que je m'asseye à leur table pour me saluer à sa façon a son tour, son ton aussi hypocrite que celui de Gueule-de-sangsue tout en embrayant sur ce qu'elle devait penser être une douce vengeance. J'éclatais de rire, mauvais. Tandis que le spectre d'Arutha s'imposait à moi en même temps que cette scène exécrable.

"Tu parles de la fois où après avoir enserré cet imbécile de ... " Je me coupais un infime instant dans mon verbiage alors que je me rendais compte de mon erreur: Gueule-de-sangsue ne devait surement pas être au courant de cet épisode entre les deux sorciers, et je n'étais pas prèt à parier sur ma vie quand à la valeur bénéfique ou nuisible pour le Kark d'un telle information."Sorcier, tu m'as si gentiment soutenu et prété main forte? Je pensais pourtant t'avoir remercier comme il fallait d'un baiser, puis d'un autre..T'en faut-il davantage comme rétribution? Je ne te savais pas si dépravée très chère."

Je profitais de la prise de parole de Vesperion Quinn - si elle pensait qu'un tell snobage pouvait m'agacer aussi rapidement elle se trompait- pour commander un thé de Samovar au jeune Serveur ainsi qu'un accompagnement salé. Tout en prenant en compte ce que je n'avais pas manqué de remarquer en arrivant et que la basique me confirmait: je ne savais rien des liens entre les deux sorcière et même si Olliver avait parlé d'amie -on ne pouvait jamais vraiment tout prendre comme argent comptant avec lui- ça avait plus l'air de chauffer ici qu'autre chose.

Une situation intéressante quoi.

"Ainsi donc vous pensiez que notre jolie Sainte-ni-touche de Violet occupait son temps en dépravant quelque sorcier sottement influençable? Je serais fortement curieux d'en connaître le nom..."

Plus que fortement d'ailleurs. Une pointe d'agacement désagréable s'insinua en moi à cette idée. Que cette putain ait pu se refuser à moi, pour un autre? Meme après tout ces années, cela m'horripilait. Elle n'en avait pas le droit. Je pliais négligemment l'une des serviette en fleur de lotus pour m'occuper les mains.
Et qui était-ce? Arutha? Surtout avec son soi-disant changement de faction, n'était-ce pas encore plus simple pour lui de partager le lit de la Zabini? Crier haut et fort qu'elle ne se le tapait pas ne prouvait absolument rien.

Ce n'était pas comme si tout le monde mentait.

La main de Gueule de sangsue sur celle de Violet. Un crispement. Puis son visage hideux qui se retournait contre moi, babines retroussée, prête à mordre comme le chien de garde qu'elle était.

J'éclatais de rire.

Je préférais nettement cette Quinn là que celle aux monologues massifs et sans intérêts. Tout comme lors de notre agréable match de Quidditch. Réussir à lui tirer des émotions, des réactions était une véritable satisfaction, un vrai défi. Et la rendant bien plus intéressante que son côté glaçon éternel inaltérable.
Quelle ose ainsi lui répliquer à la figure, ici même qui plus est, était tellement révélateur. Mon sourire s'agrandit alors que j'allais le lui expliquer doucereusement avec un petit accompagnement gratuit.

Mais Violet ne semblait guère du même avis. Je roulais des yeux à son intervention, me adossant à la chaise en soupirant tandis que le serveur ramenait ma commande. Je ne l'en remerciais évidement pas, c'était son job et un basique qui plus est. Sirotant le liquide âpre du Samovar, j'écoutais à moitié la réplique cinglante et courroucée de la Zabini, laissant mon regard vagabonder sur le reste de la salle qui était étrangement silencieuse. Je ne donnais pas cher de la réputation de la Quinn après cette histoire. Quand à la Zabini... Je souris narquoisement. à sa proposition.

"Quelle gentillesse Violet, j'en suis tout chamboulé, tu n'as pas idée. Même si rien qu'à l'idée de sentir ta douce main m'effleurer, j'en suis pour le coup, vraiment perturbé..."

Ricanais-je en attrapant l'un des petits fours salés que le garçon m'avait ramené avec le thé, je jouais quelques secondes avec avant de le croquer. Et changer de position sur ma chaise.

Astra..gild surement. Macnair. Une petite peste amie avec la Zabini. Et Alexianne. De Keroual? Je ne me souvenais pas que les jeunes femmes se connaissaient par contre. Et c'était apparemment un trio comprenant la Quinn. Fichtrement intéressant.

"J'ai brièvement croisé cette petite dinde, la semaine dernière je crois. Nous avons...discuté. Et ma fois, elle m'avait l'air tout aussi remise que n'importe quelle princesse de pacotille traumatisée par les combats de Décembre. Et leur conséquences."

Un petit sourire narquois alors que j'avais débité ceci sur un ton neutre et à peine amusé. Je fis tourner doucement ma tasse sur sa si belle assiette.

"N'hésitez pas à m'inviter si vous entreprenez une petite soirée entre vous, je saurais me faire discret..Je ramènerais même un truc, probablement. Peut-être un bonzai? Dans tous les cas, je pense que ce serait particulièrement amusant.

D'un petit coup de baguette sur la fleur de lotus que j'avais fini de plier avec la serviette, celle-ci se mis doucement a léviter et tourner sur elle-même, a quelques centimètres au dessus de la table.

Et voila, une fois de plus, on me snobait purement et simplement. Après avoir réduit mon origami en poussière -bien que de façon particulièrement flamboyante, il y avait un style certain - voici que les deux sorcières tâchaient de me faire disparaître par leur indifférence forcée. Je ricanais. Cette technique était aussi ridicule qu'éhontée et inutilement rodée.

Jouant avec la petite cuillère en argent filigranée quelques secondes, j'observais le manège des deux femmes d'un petit sourire en coin tandis que mon esprit se délectait autant de la scène, la situation que des divers autres sujets qui m'accaparaient dans le même moment, comme toujours.

L'instant d'après je glissais ma main dans la poche de mon costume pour en ressortir un étui de cigarettes métallique finement ouvragé de blanc et noir nacré représentant un As de pique élégant. Un cadeau d'Esmé il y avait quelques jours à peine, un mélange représentatif de l'importance que nous nous portions et simplement de l'amusement que j'avais à le sortir devant ma jolie Bullstrode. Lorsque cette dernière m'avait demandé de façon si polie où j'avais fais confectionné ce si bel ouvrage et que je lui avais répondu la simple vérité, les muscles de son visage avait finement tressailli et sa conversation rapidement détourné... Je jubilais d'avance de le ressortir à chacune de nos rencontres... Surtout qu'à ma demande, Swanny avait avec joie accepté d'y apposer ses lèvres ourlées de maquillage sur l'un des côtés. Un simple sort de conservation avait scellé l'emprunte féminine sur la surface brillante.

J'en sortais un fin stick blanc, le sourire en coin.

"Je ne vous en propose pas, je doute que vous fumiez..."

Et je doutais que la Zabini ose ainsi révéler son fâcheux penchant devant tous ces beaux témoins. J'allumais ma cigarette et la portait à me lèvres avec satisfaction, me délectant bien plus de la résistance évidente de Violet à l'attraction que l'objet exerçait sur elle qu'au simple plaisir de fumer.

Le jeune serveur avait bien rapidement jeté un sortilège anti-fumée sur notre table, protégeant ainsi le reste des clients de mes actions, comme il avait dut le faire pour le couple de basique au fond de la salle. Leur cigare me semblait d'ailleurs d'une qualité plus qu’intéressante.

"Je pense pouvoir vous informer en partie concernant ce cher Olie, Mlle Quinn... Ce pot-de-colle en chef va parfaitement bien, c'est à peine si quelques cernes se sont lovées sous ses yeux. C'est d'ailleurs grâce à lui que j'ai pus avoir le plaisir de vous retrouver toutes deux ici.."

Un sourire amusé sur les lèvres, j'expirais une nouvelle bouffée de fumée avec une lenteur calculée. Je me doutais que mon nom avait déja dut être dit, secoué et malmené dans la maison des Zabini, surtout depuis que je croisais de temps a autres Olie. Ce mec n'avait jamais sa langue longtemps dans sa poche, était une vraie fouine et adorait presque autant que moi remuer ce qui ne devait pas l'être. Je doutais qu'il passe outre ce rendez-vous sponsorisé avec Vi et que toute la famille ne soit pas au courant dans quelques heures au plus tard. La jeune femme aurait droit à un bel interrogatoire, et le fait de l'en informer ici et maintenant était vraiment amusant.

"Sa femme n'a vraiment pas l'air de lui manquer.." ironisais-je avant de tapoter ma cigarette au dessus des quelques cendres restant de mon origami. Ma propre cendre disparaissant au contact de la table.

Portant un autre toast salé à mes lèvres, j'attrapais alors la serviette de Gueule de Sangsue pour m'essuyer le coin des lèvres avant de tirer à nouveau sur ma cigarette, non sans une explication amusée.

"Œil pou œil, dent pour dent, vous avez réduit ma serviette innocente en cendres, je ne fais que reprendre ce qui me revient de droit..."

Alors qu'un simple signe au serveur aurait suffit bien sur. Et que cette expression rancunière n'était vraiment pas faite pour moi, si l'on omettait certaines exception dont Violet faisait partie.

Susurrais-je avec amusement tandis que je me basculais légèrement l'arrière de ma chaise, le bras nonchalamment posé sur le haut du dos de cette dernière, tirant une nouvelle fois sur le long stick blanchâtre.

Mieux à faire? J'avais toujours mieux à faire, mais le principe était bien de choisir et d'apprécier chaque moment et chaque provocation à sa juste valeur. Et la situation m'avait été proposée sur un plateau d'argent, cela aurait été gâché que de m'en détourner. Et même si je n'étais guère sur de tenir fort longtemps, ces quelques instants étaient jusque là plus que rentables. Observer les lèvres pincées de la Quinn, la moue boudeuse et fuyante de Violet. Parfait! Jouissif même. Bien plus aisé de contrôler mes propres réactions dans de telles conditions.

Expirant d'une lenteur extrême l'épaisse fumée, je ricanais doucement sous les regards si hauts en couleurs et expressifs des deux jeunes femmes.


La voix de Violet était calme, basse et presque grondante. Je me demandais ce qu'il lui faudrait de plus pour exploser. Ou capituler et fuir. Le coin de mon sourire s'étira finement à ces idées, tandis que mon regard sur posant sur Gueule-de-Sangsue qui venait de se relever.

Un léger tiquement de l'oeil de sa part, son dos un peu trop raide...Mais je n'aurais jamais imaginé la suite. Pas de la part de quelque aussi cul-serré et balais-dans-le-fondement que la basique. Si à cheval sur l'étiquette, aussi incapable de la moindre originalité ou pas de côté.


Du sucre, partout, dégringolant sur ma tête, le long de mon cou, mes épaules. Mon costume était fichu. Sans parler de tout celui qui s'insinuait sous mes vêtements.C'était d'un désagréable...  Cigarette entre les lèvres, j'écartais les bras pour m'en débarrasser vaguement, secouant la main d'une ou deux saccades sans me lever pour autant. Mon expression surprise fit très rapidement fait place à deux autres. L'amusement et l'intérêt. J'écoutais à peine le pitoyable plaidoyer de cette greluche de Quinn et me contentais de planter mon regard dans celui de Violet.


Je parlais de la Quinn bien sûr. Mon sourire s'étira, mauvais et extrêmement amusé, emplis d'une arrogance certaine. Que je sois toujours blanc de sucre était un détail. Que tous les regards du salon soient tournés vers nous, particulièrement grisant et utile.

Je baissais légèrement le ton mais ma voix restait tout aussi assurée et irrévérencieuse.


La menace était claire, limpide et sans équivoque. Le doute non permis. Elle prendrait cher, très cher. Un exemple de la justice impitoyable de notre belle société. Et je ne parlais même pas des autres conséquences, celles qui découleraient sur Violet pour être autant en contact avec elle. La réputation de la Quinn était déja définitivement morte... Si tant est que nous en avions quelque chose à faire concernant ces basiques pathétiques.

Le ton calme et posé, amusé et mauvais, je jetais un bref regard à l'autre sorcière.


L'instant d'après je me penchais vers la Zabini, lui murmurant à l'oreille ce que j'exigeais en échange de ma clémence. La revoir. Plusieurs fois.

Et même si elle n'appréciait guère la contrepartie, elle n'avait pas vraiment le choix. Son acquiescement arraché -le petit gémissement étranglé de la Quinn était la cerise sur le gâteau - je sortais avec une douceur extrême ma baguette de son étui pour la pointer sur la principale fautive. L'accusée. Il fallait lui laisser cela qu'elle ne sourcilla même pas, ne tressaillit pas moins. Une vraie dame de glace.


J'accentuais bien sûr certains termes en particuliers. Aucun de nous trois n'étions dupes, mais même si je m'amusais grandement malgré le sucre qui me collait dans le bas de la nuque, il fallait impérativement impressionner nos spectateurs et leur en donner pour leur voyeurisme afin de leur imposer de ne plus penser à cet épisode comme un reliquat du passé, habilement réglé. Bien sûr cela alimenterait les rumeurs, les conversations, mais sans me forcer à devoir passer à l'étape officielle de la justice.
Quelques rapides paroles de plus et je murmurais le sortilège. L'Impero. Obligation, humiliation, preuve de puissance et supériorité, j'entendais vaguement les murmures approbateurs aux alentours alors que la volonté de la basique succombais à la mienne.

La raideur de Violet à côté était bien plus complaisante que ce que j'imposais à Vesperion. Ce sort était utile, c'était un fait, et je l'avais moi-même déja bien expérimenté, mais je ne l'appréciais pas plus pour autant.

Après avoir poussé la sorcière ensorcelée à se plier à ma volonté et exécuter mes désidératas en digne marionnette pathétique qu'elle se devait d'être, je récupérais ma veste maintenant nettoyée et me relevais. Non sans lui avoir fait éteindre ma cigarette sur ses propres vêtements. Et vidé la tasse de Violet toujours tétanisée.


Arquant un sourcil amusé, j'allais pour m'éloigner lorsqu'un détail me revint en mémoire. Refaisant rapidement marche arrière, j'attrapais la main -trop froide- de Violet et lui déposais une photo dans la paume avant de lui refermer les doigts dessus, doucement, un fin sourire sur les lèvres.

La photographie que j'avais subtilisée à Arutha -enfin une copie -. Je ne savais pas ce qu'elle signifiait pour lui, ni si Violet savait qu'il la possédait et donc absolument pas quel pourrait être le cours de ses pensées dans quelques secondes, mais mon instinct me soufflait que dans tous les cas, ce serait amusant.