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❝ Une journée pour Lauren (PV Clark) [Topic clos] ❞
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Une journée pour Lauren (PV Clark) [Topic clos]
ce message a été posté Sam 31 Mar 2012 - 22:33

Il y avait des journées extravagantes dans la vie de Lauren, des jours où elle se réveillait à 16h, visitait trois villes en moins de deux heures, se lançait dans une course poursuite acharnée avant de finir par danser en boite, attraper comme par hasard une cible potentielle, enregistrer ses nouvelles informations, recevoir des hiboux à la poste centrale pour d’autres nouvelles informations, revenir à Londres le temps de boire un verre avec Jake, rencontrer une femme, coucher avec, rencontrer son mari, coucher avec son mari, rencontrer son fils….

Non trop jeune, elle avait été contrainte de le laisser filer.

Ce genre de journées rebondissantes la laissait épuisée sur son sofa, la plongeant dans un sommeil réparateur de plus de 12h. Elle en avait l’habitude, avait appris à vivre sans rythme particulier, à chérir l’adrénaline qui parcourait toujours ses sens, à la contrôler. Elle était une menteuse hors-pair, pouvait jongler entre différentes identités sans aucuns soucis.

Alors vraiment, réellement, quand elle revenait à la vie de Lauren Hudson, c’était à mourir d’ennui.

Elle s’était réveillée à 8h, telle un mort-vivant, avait avalé trois cafés proprement dégueulasses que la cafetière avait crachoté sans grande motivation. Elle avait fouillé ses dossiers, revu quelques scènes passées, trié ses informations pour tomber sur une note presque oubliée d’un rendez-vous à Pré-au-lard, l’après-midi même. Ce n’était pas assez suffisant pour l’exciter, elle qui vivait recluse dans le monde moldu depuis sa dernière rencontre avec Bruce (bon sang ce mec était plus épuisant qu’une équipe de quidditch en rut, et ils ne couchaient même pas ensemble !). Elle avait tout de même prit le temps de préparer sa tenue, sa coiffure, son maquillage, en femme affairée à toujours être au top.

Lauren envoyait rarement quelqu'un d’autre récupérer ses colis. L’idée de base était bonne pour garantir son anonymat mais au final, de coursiers en fouineurs, on finissait toujours par suivre une piste que l’on pensait invisible lorsqu’elle n’était que dissimulée. Son informateur à Poudlard était très certainement un élève, au vu de son style d’écriture, de la manière dont il prenait des photos. Ou alors un novice particulièrement immature, passionné par l’idée de foutre la merde. Mais il était intéressant, et ce n’était franchement pas facile d’avoir des contacts dans la majestueuse école de magie, surtout actuellement.

A 11h, son petit plan prévu (après tout récupérer son colis n’allait pas lui prendre plus d’un quart d’heure), elle s’était retrouvée les bras ballants devant son miroir, juste après une douche brûlante. Le reflet que lui renvoyait cette saloperie était loin d’être flatteur. Il y avait une jeune femme de trente ans qui l’observait, avec de légers cernes sous les yeux. Ses os étaient un peu trop saillants, surtout au niveau de ses côtes et de son bassin. Elle n’était pas rebutante, pas vraiment maigre, mais sa minceur commençait à la trahir. Son ventre d’ordinaire plat était creux, contrairement à son abdomen gonflé qui formait une bosse disgracieuse sous les deux oranges de sa poitrine. Lauren grimaça, songeant avec tristesse à ces soirées de grignotages, de yaourts sans sucres, aux tacos pourris du restaurant à deux rues de son appartement officiel, aux boissons énergétiques moldues et à ses propres requinquants sorciers achetés sur l’Allée des Embrumes. Elle sortait presque tous les soirs pour danser et s’oublier, ce qui l’empêchait pour l’instant de ramasser le contrecoup d’une nourriture déséquilibrée, mais ça n’allait pas tarder à la trahir au niveau des fesses. Damned.

Alors Lauren avait pensé que cela serait bien de se balader à Pré-au-Lard (cela faisait plus de 10 ans qu’elle n’y était pas retournée après tout) pour s’offrir un repas coquet, trainer dans un café, lire le journal au calme avant de se pointer à la fermeture du relais postal. Revenir au monde sorcier moins de 24h pour retourner sur les traces de l’étudiante qu’elle avait été, savourer ses heures de liberté au lieu de les perdre à fixer le vide bêtement. Il n’y avait pas que la course dans la vie, et elle avait aimé ces journées tranquilles avant, se complaisant dans un silence gourmand, le dos calé sur son lit, avec des magazines, des bouquins d’histoire et le quotidien familial qui tournait autour d’elle comme des planètes dans un système solaire.

Bizarrement, malgré ses précautions – jamais de coups de tête, toujours prévoir en avance, pour ne pas se faire coincer – elle avait trouvé que ce n’était pas une si mauvaise idée. La paranoïa fut envoyée se faire foutre tout comme la serviette qui enserrait ses cheveux.

Elle fut prête en vingt minutes, un record, et transplana directement.

Il était 11h40 quand elle croisa du regard la façade de l'Hippogriffe rassasié.

L’idée de la promenade avait été reportée à l’après midi. 10 ans avaient suffi pour transformer Pré-au-lard en un véritable labyrinthe. Elle reconnaissait à peine quelques bâtiments, surtout la petite boutique de livres là-bas, et le magasin de bonbons dans le coin…. Lauren s’était rendu compte, avec un peu de dépit, que ses souvenirs avaient réellement besoin d’une mise à jour. Adolescente elle n’avait pas été très sociale, et avait donc refusé systématiquement les sorties à Pré-au-lard. Se balader toute seule n’avait de charme que dans les vieux poèmes français de sa mère.

Elle s’était approchée d’une papeterie qui vendait des cartes magiques (Le « vous êtes ici » se déplaçait automatiquement, ce qui était bien pratique quand on ne possédait pas les connaissances nécessaires pour lancer un sort de repérage et de guidage), et Lauren s’était décidée à demander à une âme charitable un petit explicatif rapide. Transplaner la laisser toujours désorientée, et elle craignait de ne pas même pouvoir repérer le relais où l’attendait ses dernières mises à jour Poudlarienne. Le restaurant possédait donc une double opportunité : sustenter son corps affaiblit par les privations et les excès et faire un peu de tourisme de comptoir.

Il était sans doute un peu trop tôt pour déjeuner, mais la porte était ouverte. L’établissement était propre, l’équipe sans doute affairée aux cuisines pour lancer les premiers plats. La salle sentait bon le vieux savon des femmes au foyer, les tables étaient déjà prêtes à accueillir leurs clients. Elle faisait tâche dans cette ambiance de boudoir romantique, un peu vintage, dans son tailleur blanc impeccable et chignon strict. Lauren prit le temps de retirer son manteau de fourrure noire, observant avec intérêt la scène qui s’offrait dans le fond de la salle, avant de s’avancer de quelques pas. Ses talons résonnèrent avec fracas sur le parquet ciré et elle se mordit la langue en s’approchant du comptoir, y jetant un vague regard curieux. L’alcool qui s’alignait derrière ce petit bar lui remplit la bouche de salive et son regard bleu pétilla aussitôt. Un bourdonnement insistant lui parvint d’une double porte battante un peu plus au fond et elle prit juste la peine de redescendre au sol pour prendre une attitude plus posée avant de demander d’une voix clairement amusée :

« C’est un libre-service ? »

Les bouteilles de whisky n’allaient pas faire long feu si quelqu’un ne débarquait pas pour l’empêcher de s'en saisir.
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ce message a été posté Lun 2 Avr 2012 - 21:24
"Claaaaark…"

Oups, cette voix, grave et posée, lui était très bien connue. Celle de Jonathan, qui avait décidé cette semaine de jouer l’inspecteur des travaux finis. Il n’avait pas tort avec un drôle d’oiseau comme Clark aux commandes, mais pour une fois, le susnommé ne cherchait pas à fuir son ami et cuisinier. Il avait terminé sa fichue paperasse, plus un seul dossier ne trainait sur son bureau, si ce n’est celui des recettes de ce soir, vide pour le moment. Il se remplirait quand le dernier client aura quitté le restaurant et qu’ils pourraient rester au calme pour faire l’inventaire des stocks pour John et les comptes de la soirée pour Clark. Là, Clark fit deux pas en arrière pour passer sa tête par la porte d’où l’appelait son cuisinier, et lui offrit une tête, l’air de dire « oui ? On m’a demandé ? ».

Pendant cinq bonnes minutes n’importe quel employé passant par-là pouvait voir la discussion de regards entre les deux jusqu’à ce que Jonathan n’abdique d’un soupir agacé et d’un geste de main signifiant « fais ce que tu veux », avant de repartir vers les cuisines pour coordonner l’équipe de commis de cuisine et de serveurs, même si ça c’était plus le job de Clark. D’ailleurs en passant tous les deux par la grande salle, Clark fit signe à l’équipe de serveurs de le suivre pour le petit briefing journalier du déjeuner. C’était beaucoup de répétition de ce qu’il ne fallait absolument pas faire durant le service, mais aussi et surtout sur le fait que Clark était fier de les avoir dans son restaurant. Ils le savaient tous, mais le gallois savait parfaitement ce que quelques mots tels que ceux-ci pouvait apporter comme motivation à des employés. Une fois e briefing terminé, il leur donna leur rôle principal et personnel à chacun, les laissant ensuite prendre leur poste pour lui aussi, aller prendre place dans la salle.

D’ailleurs, il avait bien fait, parce que dès qu’il eut passé la double porte qui séparait la salle de repos du staff à la grande salle, il entendit une question qui lui fit comprendre qu’il avait laissé la salle sans réelle attention pendant trop longtemps. Une jeune femme, chic, pas tout à fait le genre de femme qu’il s’attendait à voir dans son restaurant mais qu’il appréciait à voir ici tout de même (une cliente est une cliente après tout), au niveau du comptoir. Son barman était un peu en retard aujourd’hui. Tant pis il allait prendre la régence du bar en attendant que l’employé plus compétent n’arrive. Ça lui permettrait de discuter un peu. Trois jours qu’il passait ses journées entre audition de groupes et d’artistes et remplissage de paperasse sans fin, discuter avec des gens, une cliente qui plus est, lui ferait probablement du bien.

"Non madame, comme dans tout bon restaurant qui se respecte, la galanterie est de mise, vous commander…" Clark arriva de derrière la cliente pour passer à côté d’elle et derrière le comptoir, s’amusant avec un shaker "et nous vous servons. En l’occurrence JE vous servirais. Qu’est-ce qui vous ferait plaisir ?"

Elle avait le ton léger et amusé, Clark jouait la carte du flirt innocent ; le pur jeu du chat et de la souris sans but. Il était comme ça Clark, il aimait flirter et séduire, mais on sentait bien que ce n’était que pour le plaisir de séduire, pas pour amener une femme entre ses draps. Surtout pas quand il était au restaurant. La femme en face de lui était une cliente ; ils se seraient rencontré dans un autre restaurant, ou un pub quelconque, pourquoi pas ? (Lisa lui répétait suffisamment que ne pas coucher avec une femme de temps en temps était mauvais pour sa santé…) Mais dans le cas présent c’était tout bonnement impossible.
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ce message a été posté Lun 2 Avr 2012 - 22:01
La réponse ne tarda pas à arriver. Lauren réprima un sursaut de surprise, se tournant vers l’homme qui venait de faire son entrée dans la salle, passant par une porte dérobée rejoignant certainement l'office.

Elle fit rapidement un aller-retour sur sa silhouette, intriguée par l’allure sans âge du serveur/barman/ ????. Tout en lui respirait la jeunesse, du pétillement de son regard bleu à la simplicité de ses vêtements. Mais il y avait des petits reflets d’argent dans ses cheveux, des pattes d’oie un peu trop marquées, qui trahissait un âge assez avancé pour qu’elle ne le traite pas en novice. Lauren fut frappée par l’engouement dans sa voix, apparemment sincère.

Elle avait été habituée aux serveurs pressés, désabusés, dragueurs, s’excusant de leurs absences, proposant un verre d’une voix automatiquement charmante et hypocrite. Elle avait été habituée à ces jeux de masques mais c’était bien la première fois qu’elle rencontrait un employé tel que Clark. Malgré ses propres vêtements, l’impression qu’elle souhaitait donner au premier regard, un sourire heureux fendit son visage. Le flirt gentillet ne la flattait pas vraiment, elle avait été le personnage central de nombreuses approches, mais la manière dont il se comportait envers elle la laissait attendrie.

Elle prit place au comptoir, les joues pincées à force de retenir un rire, et finit par répondre d’une voix chantante :

- Je pensais me contenter d’un verre de whisky, un pur malt, mais puisque vous avez un shaker, je vais commander une spécialité. Un joli cocktail un peu léger pour entamer un déjeuner. Mon estomac a, je pense, été assez malmené, je lui dois bien ça.

Son sac tombé au sol, elle se relaxa légèrement. L’arrivée un peu brutale, le choc du changement et la proximité de Poudlard qu’elle n’avait jamais trop pu supporter, avait raidit ses épaules, son maintien. Mais un serveur mignon comme tout lui faisait un grand numéro de barman appliqué et elle suivit ses mouvements des yeux, attentive, subjuguée.

Après quelques secondes d’un silence confortable, elle choisit de répondre à son petit jeu, malicieuse :

- Je vous préviens, je ne me contenterais pas d’un seul cocktail. J’attends le dessert pour donner mon verdict, monsieur le galant. Après tout, je parie que vous faites ce numéro à toutes les clientes qui passent, et que ça marche. Votre patron doit être ravi de vous avoir.

Elle regrettait presque de ne pas avoir connu ce restaurant du temps de ses études.

En observatrice attentive, elle aurait pourtant du remarquer la brillance du comptoir, récent, l'éclat des verres, peu utilisés, le parquet impeccable, pas encore marqué par les va-et-vient des chaises. Il y avait des choses que la magie pouvait réparer, mais chaque patron savait qu'un bon restaurant se construisait avec la marque de ses habitués. Cependant il y avait un autre fait connu de tous : une jolie paire d’yeux bleus pouvait vous distraire très efficacement.

- Je pense que je suis arrivée trop tôt pour le service mais, rassurez moi, on peut se présenter sans réservation n’est-ce pas ?


Machinalement elle joua du talon sur la barre de sa chaise, manquant à chaque fois de se déchausser le pied. Son reflet dans le miroir à peine teinté d’un cuivre doux lui fit remarquer l’extravagance de sa tenue par rapport à l’établissement. Mais c’est à peine si elle se reconnu. Elle revint au barman, cilla de nouveau vers son reflet, et porta presque tristement une main lasse sur son chignon, nonchalante.
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ce message a été posté Jeu 5 Avr 2012 - 10:02
Là où Clark avait mis un point d’honneur en engageant son équipe de serveurs, c’était de choisir des gens motivés et qui aimaient leur métier. Pour cela, il avait fait un essai en temps réel avec les clients. Il restait à observer leurs manières, la façon dont ils s’adressaient aux clients, comment ils proposaient le menu etc…Même s’ils savaient que c’était un essai, et donc tentaient de paraître meilleur et plus courtois qu’ils ne le sont vraiment, on finissait toujours par laisser transparaître comment on agissait réellement. Il en avait vu passé des serveurs, avant de réussir à constituer son équipe actuelle de six serveurs. Ca pouvait paraître beaucoup, mais il était mieux d’avoir un peu plus de staff, au cas où il y avait des absents. Lui-même n’était pas serveur, ça se voyait, il était plutôt la face publique de toute cette affaire, même si le contact avec le public était une des choses dont il avait besoin à présent.

Quand la commande arriva, Clark hocha la tête et se saisit de quelques bouteilles qu’il disposa sur le sous-comptoir. Ce meuble, attaché au comptoir où s’appuyait les clients, servait aux barmen pour préparer les cocktails et les différents verres sans laisser les bouteilles au même niveau que les clients, afin d’éviter les vols. Il versa un peu de gin et l’extrait de menthe dans le shaker, qu’il agita d’une main habile, puis sorti le curaçao et en versa un fond, très léger, plus pour la couleur et le goût que pour l’alcool, dans le verre final. Bien qu’attentif à ce qu’il faisait, le gallois écouta attentivement ce que lui disait sa cliente, retenant un rire à son commentaire sur le « patron ». Si elle savait que le patron c’était lui. S’il retint le rire, il ne retint, en revanche, pas son sourire et haussa les épaules comme pour dire qu’il ne savait pas ce que pensait son patron. Il allait jouer, voir combien de temps il arrivait à garder l’illusion qu’il n’était qu’un simple barman.

Une fois le reste bien mélangé dans le shaker, il le versa sur le curaçao qui resta au fond, offrant au visuel un fond bleu et le reste vert. Déposant deux petites feuilles de menthe sur le cocktail, il servit le verre à sa cliente.

"Eh voilà. Très léger en alcool, et joli à la vue." Il nettoya le shaker et rit ouvertement, sincèrement amusé "Vous m’avez démasqué. Mais chaque cliente mérite une certaine attention, vous ne pensez pas ?"

Clark pouvait rire un peu, pour l’instant il n’y avait pas grande monde, le gros du rush du midi arrivait vers 12h30-13h, pas avant. Il avait bien quelques employés des boutiques alentours qui mangeaient tôt pour éviter la foule du déjeuner en semaine, mais rien de significatif. Séchant le shaker et deux verres qui traînaient là, il plaça ensuite le torchon sur son épaule, comme il en avait l’habitude. Sa sœur serait horrifiée, mais il ne fallait pas s’inquiéter, il n’y avait que de l’eau dessus. La question de sa cliente du moment attendait une réponse.

"Le service commence à 11h madame. Si vous le souhaitez, vous pouvez vous installer à une table et commander. C’est surtout pour le soir qu’il vaut mieux réserver, à cause du spectacle. Le midi c’est relativement calme et on a toujours une ou deux tables de libres. Ce restaurant n’en n’est qu’au début de sa vie vous savez."

Avant qu’ils fassent salle comble tous les soirs et midis, ils avaient de la marge.
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ce message a été posté Jeu 5 Avr 2012 - 12:41
Lauren aimait la science. Elle l’avait aimé dès son premier cours en primaire, qui ne comportait que quelques explications basiques sur le système solaire, la tarte aux pommes Newtonienne et le cycle de l’eau qui influence le temps. Elle avait aimé regarder les étoiles et savoir ce qui se passait là-haut, que le monde immobile était en perpétuel mouvement. Elle aimait l’idée de n’être qu’une petite chose insignifiante dans un espace aux dimensions infinies. Elle avait aimé apprendre ses leçons, faire ses devoirs, et relire les cahiers de Joe quand elle avait dû rejoindre Poudlard. Lauren avait caché ces livres de science dans ses valises, les avait sorti en secret comme d’autres filles lisaient des magazines people. Cela n’avait jamais été la même passion que pour l’histoire, son domaine de prédilection, mais ça s’en rapprochait.

Elle avait cru, en première année, qu’il y aurait une matière sorcière pour expliquer une autre version des choses. Mais le seul cours pouvant vaguement s’approcher de la chimie était celui de Potions. Qui disait potions disait bien évidemment ingrédients, mais Lauren avait toujours eu l’impression de cuisiner des soupes immondes à grand renfort de sortilèges. Pour Joe, la magie était comme Dieu. Pour Lauren, il n’y avait que de la tricherie. Il n'y avait eut que l'astrologie pour rattraper le coup, et cela avait été l'une des rares matières à obtenir un Effort Exceptionnel.

Ses connaissances n’étaient pas phénoménales, mais elle aurait pu passer de justesse un diplôme officiel dans le monde moldu. Elle continuait encore aujourd’hui d’acheter des magasines spécialisés qu’elle cachait dans sa commode, pour ne pas que ses amants puissent les trouver et se faire de fausses idées, surtout dans le monde sorcier. Elle passait ses dimanche midi devant des rediffusions de séries sur la Sci-fi anglaise, parfois en matant des émissions présentées par les frères Bogdanov, à se marrer comme une baleine. Elle ne comprenait pas tout, mais retrouver cette impression de se laisser porter par un mouvement quasi divin l’emplissait d’une joie primaire féroce.

Et aujourd’hui, voilà que ce joli barman lui servait un cocktail à la méthode pousse-café. Son regard bleu étincela quand elle se saisit du cocktail avec précaution, observant les alcools demeurer fixes, à leurs étages respectifs, sans se mélanger. Et le tout sans aucun sortilèges.

Il y eut comme un ballon prêt à exploser dans sa gorge, une foule de connaissances, de règles de chimie (et de non-règles) qu’elle s’apprêtait à déverser au barman. Lauren voulu lui parler de la densité des fluides, du taux d’éthanol dans le gyn, dans le liquide bleu et quel était son nom déjà, pouvait-il lui répondre ? S’engagerait alors une conversation sur ses études, sur la manière dont il avait appris le pousse-café. Après il lui tendrait un verre, l’exhorterait à essayer, et elle lui parlerait de la Maïzena, ils devaient en avoir en cuisine, des fluides non-newtonien….

Mais c’était un bar sorcier, et un sorcier derrière le comptoir. C’était un sorcier avec un sourire charmant certes, mais un sorcier qui vivait dans un monde régenté par Kark. Un monde où on attrapait des maladies en couchant avec des personnes souillées par le sang moldu. Un monde où on écrasait les sorciers qui n’étaient pas de lignées pures, et où on n’hésitait pas à tuer des enfants. Et ce barman-là pouvait être l’un d’entre eux. Il aurait pu se trouver dans sa maison, il y a longtemps, pour torturer sa mère. Ou alors son père avait-il abattu Joe sans ciller. Ce barman pouvait être n’importe qui.

Alors Lauren se contenta de sourire d’un air un peu con tout en vidant son verre. Le ballon dans sa gorge lui faisait un peu mal, elle le laissa donc filer dans le ciel sans rien laisser transparaitre.

- Je ne sais pas si je mérite une telle attention mais le cocktail, et l’ensemble du restaurant, ne sont pas les seules jolies vues qu’on peut admirer en entrant, le complimenta-t-elle en souriant. L’instant flou était déjà loin.

A sa proposition, elle interrogea son estomac qui, rassasié pour l’instant, ne protesta pas à l’idée d’attendre un peu. S’accoudant plus confortablement au bar, Lauren commenta ses propos d’un air foncièrement intriguée.

- Des spectacles de quelle sorte ? Musicaux ? J’ai connu un restaurant qui avait engagé un ventriloque pour ses vendredi soir. Il avait une poupée très bizarre du nom de Peanuts. Qu’est-ce qu’il était drôle. Nous y allions en famille presque uniquement pour le voir….

Non mais hey, stop, qu'est ce qu'on vient de dire à propos du personnel ?

Et de bifurquer aussitôt sur un autre sentier pour empêcher toutes questions indiscrètes histoire de se rattraper :

- Un nouveau-venu donc. C’est pour cela que je ne me rappelais pas de ce restaurant. Pré-au-lard a énormément évolué, c’est fou. Je me souviens quand il n’y avait que trois magasins autour d’une place, et les biérraubeur de ce petit bar vieillot où les étudiants se rassemblaient. Il y avait aussi ce restaurant pour les amoureux, tout en rose avec des cupidons volants. On a essayé de m’y inviter une fois. Il existe toujours ?

Consciente de poser de trop nombreuses questions sans lui laisser le temps de répondre, Lauren lui fit une grimace d’excuse, contrite, et abaissa la voix pour lui demander poliment :

- Si ça ne vous dérange pas, j’aimerais rester au bar jusqu’à ce que certains clients arrivent. Je n’ai rien contre le fait de déjeuner seule, mais dans une salle de restaurant complètement vide, cela a quelque chose d’angoissant. Et vous êtes de bonne compagnie. Mais si je suis trop bavarde, n’hésitez pas à me resservir pour me faire taire.

Elle leva son verre pour saluer cette fin de phrase, le lui redonnant.

- Bravo en tout cas pour ce cocktail sans nom, surtout si c’est l’une de vos spécialités.

C’était ça de passer son temps à être quelqu’un d’autre et de rencontrer des gens dans un but précis sans se laisser voir : on passait le reste du temps à se morfondre ou à saouler les autres. Mais cette petite pique personnelle resta enfermée dans sa tête. Lauren ne s’en voulait pas vraiment de se comporter ainsi, au contraire. Il y avait des tas de ballons qu’elle avait besoin de crever.
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ce message a été posté Sam 7 Avr 2012 - 20:40
Le restaurant, vide à part pour quelques habitués (et oui, déjà), qui savaient exactement quand venir pour éviter toute foule, avait cette atmosphère étrange, tamisée, sans pour autant être lugubre, que lui ôtaient les clients quand ils affluaient en trop grand nombre. L’ambiance restait conviviale, mais le brouhaha général transformait la tranquillité en autre chose, pas un chaos, pas un désordre, plus…Une vie plus réelle qu’elle ne pouvait l’être lorsque le restaurant attendait ses clients, une vie sincère et vraie. Voir son restaurant marcher emplissait toujours Clark d’une joie et d’une fierté qu’il ne pouvait pas décrire. La joie de voir un rêve devenir réalité, la fierté de se dire que malgré tout ce qu’il a pu faire par le passé, notamment de n’avoir pas pu être là pour aider sa femme quand elle avait eu le plus besoin de lui, il avait réussi à faire quelque chose de bien pour Anna.

Lui, faire une fixation ? Non, à peine. Bon, d’accord, peut-être un petit peu. Mais elle avait été sa vie pendant ces quelques années de mariages ; il aurait tout fait pour elle, qui l’avait suivi alors qu’elle aurait pu fuir et rester à l’abri, sans qu’ils aient besoins de mentir sur l’origine de Chris, sans avoir à s’inquiéter chaque secondes de voir arriver un policier de la Brigade pour les emmener tous les deux ou Chris, ou les trois. Elle l’avait suivi, lui avait fait confiance. Dire qu’elle lui manquait serait plus qu’un euphémisme. Bruce et maintenant Lisa, déploraient sa vie sentimentale plus vide qu’un désert aride alors que lui ne remarquait plus les signaux depuis qu’il s’était marié. Il pouvait tout à fait comprendre d’être volage comme Lisa l’était à un moment de sa vie, mais pas quand on est marié. C’est vrai, techniquement il était veuf, il pourrait aller batifoler autant qu’il le voulait, pourtant il n’y arrivait pas. Ce n’était pas faute d’avoir des amis qui tentent de jouer les entremetteurs…C’est aussi l’une des raisons pour laquelle il ne prit pas la peine de répondre au compliment de la jeune femme en face de lui ; il comprenait ce qu’elle sous-entendait mais n’y était pas réactif. Il gardait cette façade souriante et accueillante, mais sans plus, à peine un hochement de tête léger pour signifier qu’il avait entendu.

En tout cas, avoir des clients, pouvoir leur donner une certaine attention était tout ce qu’il demandait et ça le rendait heureux. La cerise sur le gâteau serait que son fils cesse de lui faire la guerre et qu’il lui dise clairement ce qui n’allait pas ; au moins ainsi il pourrait tenter de trouver une solution. Enfin bref. La question le ramena un peu sur terre et y répondit vite, comme s’il n’avait pas laissé son esprit s’évader au cours de ses souvenirs.

"La plupart du temps, oui. Mais on peut avoir un peu de tout. On organise des auditions chaque semaine. On tente de varier, pour ne pas lasser les clients."

Puis ce fut la file de questions. Clark ne s’y était pas attendu mais n’en dit rien. Il avait l’habitude des gens parlant beaucoup grâce à Lisa, alors il la laissa parler. Elle se stoppa d’elle-même, s’excusant d’ailleurs. Clark haussa les épaules. Elle pouvait parler autant qu’elle voulait ici. Ce n’est pas lui qui irait raconter quoi que ce soit. Il en serait grandement malvenu vu sa propre situation.

"C’est comme vous voulez, madame. Et merci. Le cocktail en est un parmi tant d’autre. Nous n’avons de réelle spécialité en matière de cocktails, plus en matière de plats. Le cuisinier fait de véritables merveilles…"

Il entendit la voix grave et graveleuse de Jonathan l’appeler de la cuisine et Clark fit une moue mi- douloureuse, mi- amusée avant de s’excuser et d’aller voir ce qu’il se passait. La discussion se fit à la porte de la cuisine. Une livraison qui n’était pas arrivée. Le gallois lu les papiers sur la tablette que lui tendit John, puis avisa. Pas de carottes ? Tant pis, ils allaient remplacer les carottes par du maïs, ingrédient qu’ils avaient en masse. Cela décidé, il retourna au niveau du bar avec sa seule cliente…Au bar. Dans la salle, quelques clients étaient arrivés, pris en charge par ses serveurs.

"Désolé, le cuisinier fait des merveilles en cuisine, mais si une commande n’est pas livrée il lui faut un peu d’aide."

Ce n’était pas très sympa pour John, surtout alors qu’il savait très bien gérer et qu’il préférait juste avoir l’aval de son patron avant de changer quoi que ce soit dans le menu.
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Re: Une journée pour Lauren (PV Clark) [Topic clos]
ce message a été posté Sam 7 Avr 2012 - 22:13
Spoiler:

Si le barman était charmant, serviable et sincère, on ne pouvait pas en dire autant de ses réponses. Un peu mal à l'aise, elle le laissa clore les portes de leur conversation par des répliques simples, sans chercher à développer ses idées, à enrichir le dialogue. Elle pinça les lèvres, toujours souriante, et le laissa s'en aller, mentalement. Il devait peut-être être las de discuter avec des clients aussi curieux, songea-t-elle simplement, sans se vexer. La journée allait être longue après tout, elle n'allait pas lui en vouloir de couper les ponts pour ne pas s'encombrer d'une bavarde pendant l'heure pleine du service.

Puis on l'appela, un homme brun à demi caché par les portes du service. Lauren se permit un seul regard critique, curieuse, fit attention au comportement du nouveau, aux murmures qu'elle n'arrivait pas à décrypter, à ses réactions. Il lui tendait quelque chose, c'était un échange professionnel, mais un bip se fit entendre dans la poche de sa veste et elle se détourna de la scène pour saisir son Nokia, visage fermé.

Une enveloppe clignotait lentement sur l'interface mobile, signe qu'elle avait reçu un nouveau message. Fronçant les sourcils, elle ouvrit le mail.


"Rcu tofs. Te rmerci. DinR dem1 soir? 1Tressant 1format° pr toi. Cncerne Wiliam. Et Srveille Times. Tu risk 2 b1 rigolE"



C'était du Matthew tout craché ça, ce foutu langage texto et les invitations à diner récurrentes. Lauren l'envoya poliment se faire voir en quelques mots, assaisonné d'une allusion graveleuse sur le cul merveilleux de sa fille ainée, et supprima aussitôt son sms. Elle aurait tout le temps de récupérer le journal moldu dans la soirée, quand aux informations intéressantes promises, elle se doutait déjà de quoi il s'agissait. Un autre de ses informateurs avait eut la main mise sur quelques heureuses photos du-dit "William" de voyage en France, sans doute l'instigateur principal du bordel qui menaçait.

Cela allait avoir la durée d'un feu d'artifice dans le ciel anglais, vite étouffé par quelques professionnels du gouvernement londonien mais qu'importe. Le chèque allait tomber, d'un montant fort convenable. Cela tombait à pique, sa machine à laver venait de rendre l'âme, et elle se voyait mal demander à Jake ou à Bruce de passer à la maison y jeter un coup de baguette.

Une sorcière qui n'arrive pas à lancer un reparo, cela la foutait un peu mal. La dernière fois elle avait réussit à exploser son micro-onde.


Un jour elle prêterait autant d'attention à ses factures et à ses garanties qu'à ses informations. Un jour.


Puis le barman, faute de pouvoir l'appeler autrement, revint. Elle avait cru entendre l'homme de la cuisine prononcer le nom de Mervyn Kark (Ou Clark peut-être, son prénom ?), mais ne chercha pas à en savoir plus. Des clients étaient arrivés entre-temps, un couple platonique, sans doute des collaborateurs d'une boutique voisine, ainsi qu'une jeune femme, peut-être une serveuse. Lauren laissa son interlocuteur reprendre place derrière son comptoir, lui donner quelques justifications supplémentaires, et elle lui offrit en réponse une simple moue amusée, les mains levées signifiant qu'elle comprenait.

-- Puis-qu’apparemment vous pouvez aider le cuisinier, ce qui me fait penser que votre job ici ne doit pas se limiter au bar, est-ce que vous pourriez me conseiller un plat ? Mon excuse d'il y a dix minutes ne tient plus la route pour vous tenir compagnie, je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Et j'ai une sacrée envie de pâtes parfaitement cuisinées.


Il devait être l'intendant, elle le voyait mal en chef responsable du restaurant, bras droit du patron. Mais la tenue qu'il portait, elle le remarquait maintenant, était loin d'être officielle. Propre sur soi, certes, mais plus négligée que celles des deux serveurs qui venaient de regagner la cuisine pour transmettre les commandes. Il avait donc une position assurée au sein de l'établissement, un statut qui lui permettait de s'afficher en salle avec un tee-shirt blanc et un blue-jean, même parfaitement repassés (une femme ? la magie ?).

La salle s'ouvrit sur trois autres personnes discutant avec entrain d'une partie de quidditch qui allait se disputer ce week-end (encore un truc sorcier qu'elle n'avait jamais compris, bien que plus intéressant que le rugby). Sous l'influence d'une masse grandissante, promettant d'autres arrivées, Lauren ramassa son manteau qui trainait sur la chaise voisine et rapprocha son sac à main de ses pieds, pour ne pas donner l'impression de s'étaler. Un second bip se fit entendre, mais elle ne prit pas le risque de sortir son portable pour le message de Matthew, sans doute insultant. Elle réglerait ce problème plus tard.
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ce message a été posté Ven 13 Avr 2012 - 11:24
Cette femme était perspicace et observatrice. Elle avait vite compris que son petit numéro de barman n’était que cela : un numéro. Il ne saurait en dire plus que cela sur cette femme ; il ne l’avait jamais vu ici, une nouvelle arrivante ? Non, elle avait parlé de Pré-Au-Lard n’étant plus comme elle s’en rappelait. Probablement une exilée volontaire. Qui pouvait le dire ? En tout cas ça l’amusait. Pas tant de lui cacher qui il était dans le restaurant, mais plutôt leur conversation. Lisa qui avait tant voulu qu’il arrête, on cite « de faire son moine », elle n’était même pas là quand il discutait vraiment avec une femme. Bon, d’accord, c’était une cliente et elle savait parfaitement que la déontologie de son job lui interdisait ce genre de comportement avec une cliente, sans compter que le flirt dans leur discussion n’était qu’à peine présent. Désolé Lisa. Bref. Sa cliente lui demandait conseil sur ce qu’elle pouvait manger. Des pâtes. Ils n’avaient pas grand-chose, mais ils avaient quelques trucs. Un sourire serviable aux lèvres, Clark alla chercher un menu, de façon à lui montrer sur la carte.

"Nous avons trois plats de pâtes. Des spaghettis à la sauce bolognaise, avec herbes locales. Des pennes aux légumes de saisons, avec en ce moment du potiron et des carottes comme légumes. Enfin, des tagliatelles au saumon et crème fraîche. Qu’est-ce qui vous ferait envie ?"


Les pâtes n’étaient pas leur spécialité, mais elles marchaient bien pour ceux qui aimaient les pâtes. Comme dans tout bon restaurant qui se respecte, ils avaient plusieurs plats végétariens, pour ceux et celles qui défendaient la cause animale. Il n’avait plus qu’à attendre sa commande et de la transmettre aux cuisines.

"Mais vous avez raison, je ne suis pas un simple barman. Je suis plus là pour aider que parce que c’est mon job. Mais ça me plaît. Aider le personnel fait, en tout cas, partie de mon job. Maintenant, à vous de deviner quel rôle j’ai dans ce restaurant."
Il alla pour transmettre sa commande à John quand il refit un pas en arrière, sourire de charmeur en place et il ajouta "et interdiction de tricher en demandant aux autres employés" puis il reparti pour revenir moins de cinq minutes plus tard "Alors, une idée de ma position au sein de ce restaurant ?"

Le restaurant se remplissait petit à petit, bien que loin d’être plein encore, et bientôt ses équipes allaient être en pleine effervescence, nécessitant leur patron dans une tenue bien plus adapté à l’accueil des clients qu’un simple t-shirt et un jean, qui déjà lui attirait quelques regards de travers de la part de certains clients distingués. S’excusant, il fuit vers son bureau où il se changea, mettant son costume gris irisé qu’il avait amené ce matin, sa chemise d’un blanc éclatant et une cravate bleue foncée. Même ses cheveux avaient eu droit à un bon coup de peigne les ramenant la plupart en arrière, bien décidé à paraître ce qu’il devait être : un propriétaire présentable et responsable.

"Me revoilà, désolé, je ne fais que disparaitre pour mieux réapparaitre."
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ce message a été posté Sam 14 Avr 2012 - 22:00
A sa façon, il était déstabilisant. Lauren lui jeta un regard purement curieux, un sourire mi-figue mi-raisin accroché au visage, tandis qu’il allait lui chercher un menu. Un sourire, une esquisse, un nouveau sourire plus charmant, une nouvelle fuite. A croire qu’ils dansaient un tango tout les deux. Lauren n’eut pas l’orgueil de se croire la cible unique de ce ballet. Oui, elle pensait sincèrement qu’il devait faire le coup à de nombreuses femmes. Pourquoi, allez savoir. Simple conscience professionnelle ? Elle en doutait légèrement. Il n’avait pas l’air vantard au point de faire trainer en longueur pour simplement se donner l’air inaccessible. Il portait un masque, mais hey qui n’en portait pas. Il portait juste quelque chose de différent. Ce n’était foncièrement pas agressif pour dissimuler quelque chose, cela avait presque un rendu assez neutre. Du neutre, derrière un sourire email diamant. Non vraiment, déstabilisant et quasi paradoxal ce type. Un bon fusil sur lequel affuter le couteau pointu de sa curiosité en tout cas.

Attrapant le menu entre ses doigts délicats, elle parcouru rapidement les quelques lignes qui concernaient les pâtes et dont Clark se faisait la voix off. Mais ses yeux bleus furent aussitôt attirés par la présentation des salades, et notamment la si célèbre César. Elle n’avait jamais eu l’occasion d’en manger, malgré ses rendez-vous quotidien dans des restaurants parfois bien plus chics que l’Hippogriffe rassasié. Mais elle avait cette fois ci le temps et le choix de sélectionner son menu, et non pas une réponse éventuelle à donner en lien avec une de ses identités blablabla. Se mordant la lèvre inférieure, elle prit commande, un sourire amplement satisfait sur son visage.

« Tagliatelles au saumon, parfait, et pour commencer une salade César » se délecta-t-elle à prononcer, avec un léger accent français naturel et involontaire.

"Mais vous avez raison, je ne suis pas un simple barman. Je suis plus là pour aider que parce que c’est mon job. Mais ça me plaît. Aider le personnel fait, en tout cas, partie de mon job. Maintenant, à vous de deviner quel rôle j’ai dans ce restaurant."


Merlin en slip chaussette, un défi ? Elle était fureteuse de première catégorie et doublée d’un organe reproductif de type féminin ce qui dans la pensée populaire la rendait naturellement aussi curieuse qu’un chat. Les yeux de Lauren prirent de ce fait un angle félin.

« Oh vraiment, une devinette en guise de double apéritif. Me voilà une cliente comblée. Prendrait-on les paris ? Le repas peut-être ? »

Elle claqua de la langue contre son palais en le regardant s'éclipser (again). Après tout elle avait à sa disposition un bar, une serveuse, des clients habitués qui ne regardaient même pas où ils repoussaient les chaises de leur table préférée tellement ils avaient l’habitude de s’y installer. Cela lui prendrait en tout et pour tout 2 minutes avant que…

"et interdiction de tricher en demandant aux autres employés"


Oh le salop. Lauren afficha un air déstabilisé, décrochant sa mâchoire quelques secondes de trop. A croire qu’il lisait dans les pensées. Se reprenant, elle se drapa dans une mimique de femme profondément vexée :

« Allons, je n’ai certainement pas besoin de ça pour trouver. Filez, filez filez. » Ordonna-t-elle, en le chassant d’un geste de la main de petite vieille amusée.

Clark absent, elle appuya ses coudes sur le comptoir et cala son menton dans la niche de ses mains, réfléchissant. Lauren n’avait jamais brillé dans les études c’était un fait, mais la passion pouvait la rendre sacrément intelligente.

Résumons.
Elle entre et aucun service. Il sort par la porte de l’office en jean et tee-shirt. Il ne s’est pas changé, ne craint pas de remarques pour sa tenue en salle. Point important.

Il fait de constant aller et retour, laisse donc le soin aux serveurs de gérer la salle pendant son absence, ainsi que le bar. Il n’est définitivement pas en poste à ce comptoir. Deuxième point important.

L’homme l’a appelé pour vérifier des papiers. Il ne l’a pas appelé par son nom, il a seulement semblé lui faire signe. Ils se connaissent, et ils sont égaux. Le barman consulte les pages, donne son avis, et seulement après repart. Son avis compte donc énormément pour quelqu’un qui ne travaille pas en salle mais en cuisine.Très important.

Digression, les papiers concernent certainement de la nourriture, de la gestion des stocks, puisque nous sommes dans un restaurant. A prendre en compte, on l'appelle pas à la porte pour une question d'emploi du temps.

Et tout ces éléments nous conduisent au fait qu'il : semble être de tout les fronts, capable de remplacer un membre du personnel, de se présenter dans la tenue qu’il désire. Il est donc haut placé.

Contradiction : Souriant, jeune, charmeur en façade.

Mélangez le tout dans un shaker, secouez lentement, et versez dans un verre à pied.

L’homme curieux revient sur ce fait, et la taquine sans le vouloir en demandant son éventuelle réponse. Lauren rouvre les yeux, le fixe quelques secondes de trop, et affirme soudain :

« Responsable technique du personnel et peut-être même manutentionnaire. »

Oui non, il ne peut pas être le patron.

Même quand il s’éclipse une nouvelle fois (again again) et revient dans un costume presque anthracite qui d’un coup affirme son âge. Non il n’a pas le sien, il n’a pas trente ans. Il doit en avoir 35 et merde c’est pas le costume traditionnel des serveurs dont la note de couleur est toujours en train de frôler le noir. Le sourire fier de Lauren se crash lamentablement quand elle comprend soudain que monsieur masque vient de la rouler en beauté. Echec.

« …… Oh zut, je dois payer mon déjeuner. »
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ce message a été posté Dim 22 Avr 2012 - 14:58
Ah, un pari ? Le repas, carrément ? Cela fit sourire Clark. Les gens joueurs étaient rares de nos jours. Tous craignaient trop pour leur vie, lui le premier, pour se détendre hors des fêtes pré-annoncées. Quand on pouvait appeler cela s’amuser. Il doutait que le mariage qu’organisait bientôt Kark et sa nouvelle dulcinée puisse être qualifié de fête par quiconque d’autre que les fans de potins en tous genre et ceux qui se réjouissaient vraiment de cette union (qui devaient se compter sur les doigts à tout casser). Alors rencontrer des clientes comme la femme en face de lui, prête à relever ses petits défis et qui répondait à son flirt innocent, ça le changeait et lui faisait plaisir. Acquiesçant à sa commande il la transmit en cuisine, où l’équipe se mit aussitôt au travail ; première vraie commande du déjeuner. Revenant, il dut retenir le grand sourire à la réponse de la jeune femme. Un coin de ses lèvres se releva subrepticement cependant, prêt à trahir Clark et surtout, son amusement. Personne ne devinait du premier coup qui il était dans le restaurant. Le midi il commençait toujours le service en tenue décontractée, mais propre sur lui néanmoins, et le soir beaucoup pensait qu’il faisait partie de l’animation. Alors, bien évidemment, les habitués savaient bien qui il était, ils l’avaient compris à force. Mais des habitués, il en avait peu pour le moment. Le restaurant en était encore aux balbutiements, il allait devoir attendre encore un peu avant de vraiment voir si, comme le lui avait demandé Waltz, le restaurant pouvait tenir la distance.

Il haussa les épaules d’un air désolé. On ne pouvait pas gagner à tous les coups. Cependant elle n’était pas tombée très loin lorsqu’elle avait parlé de responsable du personnel. Oui, ça faisait partie de ses responsabilités. Entre autres disons. Allant chercher la commande de la jeune femme, il déposa la salade sur le comptoir face à elle.

"Si ça peut vous rassurer, très peu de gens se doute de ma réelle fonction au sein de ce restaurant." Un sourire puis il ajouta "Mais vous n’êtes pas tombée loin pour le responsable du personnel, ça fait partie de mes fonctions. Pour cela, le plat est sur la maison."

Ca n’était pas régulier, ces petits gestes commerciaux ; mais lorsqu’il avait un bon contact avec un ou une cliente, il faisait des petits gestes comme ça. Clark en connaissait l’impact, la plupart du temps, on en parlait autour, on finissait bien souvent par faire une publicité bien meilleure qu’un quelconque critique : le bouche à oreille. Cette publicité avait fait ses preuves et le gallois n’avait pas peur de miser dessus. De plus, cette femme ne semblait pas du coin. Qu’elle amène le nom de son restaurant plus loin que les limites de Pré-au-Lard était une chose qu’il ne pouvait négliger. Malgré tous ces arguments, ce n’est pas la publicité seule qui poussait Clark à ces offres, mais aussi le contact qu’il avait, l’impression que le client lui laissait.

Jusqu’à maintenant, cette femme laissait une bonne impression sur lui.

"Alors, qu’est-ce qui vous amène à Pré-au-Lard ?"
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ce message a été posté Dim 22 Avr 2012 - 17:44
« Vous savez que vous allez vous ruiner si vous offrez des plats plutôt que des entrées. Je ne paierais pas la salade Cesar, si vous y tenez, mais je commanderais un dessert. »

Lauren était le type même de la bonne joueuse, les défis lancés permettant de se rattraper au prochain coup. Baissant les yeux pour observer sa commande, elle fut agréablement surprise du soin apporté à la présentation. Chaque restaurant tâchait de rester propre, mais peu d’entre eux, surtout aussi abordables, avaient la délicatesse d’ajouter un peu de déco, ou simplement de faire attention à la disposition des ingrédients dans l’assiette. Pour le coup, elle ne regretta pas son choix, et ne trembla pas à l’idée du repas copieux qu’elle allait faire. La salade était absolument impeccable, sans grosse quantité et elle prit plaisir d’enfoncer sa fourchette dans un cœur de laitue fraichement arrosé de sauce moutarde et de tabasco.

Elle se permit, tout en savourant son plat, de jeter de petits coups d’œil malicieux sur le faciès souriant de son serveur attitré. Il n’avait pas essayé de la chasser à une table, lui permettant de déjeuner au bar, chose toute de même extravagante. Et le smoking, quoique cintré sur une silhouette naturellement dégingandé, lui allait foutrement bien.

Mais sa question tomba comme une louche en trop dans le fond d’une marmite de potion.

S’offrant le temps de réfléchir à sa réponse, elle reprit une autre bouchée, le visage émotionnellement lisse.

Elle avait l’habitude des questions à la fois indiscrètes et naturelles, et celle que lui offrait Clark n’était certes pas surprenante. Mais les réponses qu’elle pouvait apporter ne la concernait que très rarement. Voir quasiment jamais. Elle avait su répondre aux questions de Bruce, déstabilisée par l’attaque du bar, par le fait de rencontrer dans un endroit public moldu. Elle s’était sentie en confiance, parce qu’il était plus vieux, plus grand, plus massif, et plus sûr de lui qu’elle ne le serait jamais. Il était tellement plus simple de dévoiler un morceau d’histoire à ce genre de personne, qui vous prenait d’un coup sous son aile sans que vous n’ayez rien demandé, et s’acharner à vous faire avancer à coups de pied dans le cul. Bruce avait patiemment attendu que Lauren pointe le bout de son nez, mais lui faisant comprendre qu’il ne broncherait pas de ce bord de chemin commun où il avait décidé de s’installer.

Ce cas là différait totalement.

Elle était arrivée elle-même, et ne voulait pas gâcher l’instant, ainsi que le sourire de Clark, par des mensonges. Même s’il ne saurait jamais rien. Lauren se décida à une solution équilibrée, entre l’honnêteté et le mensonge.

La jeune femme reposa sa fourchette, essuya délicatement ses commissures, et répondit simplement, d’un ton sans appel qui ne souffrait d’aucune demande de précisions, quoique toujours sympathique :

« Je suis ici pour le travail. »

On pouvait sympathiser, on pouvait s’apprécier, on pouvait même se revoir, mais on n’oubliait jamais que l’instant présent ne dépendait pas de notre seule volonté, mais de tout un contexte. La mise en place du pouvoir Kark avait rendu les gens méfiants, naturellement secrets. Ils étaient peut-être de deux mondes différents – il lui faudrait sans doute se rendre au QG de l’Ordre pour recevoir sa mission et ainsi prendre connaissance de ses potentiels alliés. Son regard bleu devint tendre, comme pour adoucir sa phrase quelque peu sèche. Elle ne lui en voulait pas à lui, n’avait rien de personnel à son sujet, mais il devrait comprendre. Les choses pouvant être rendues publiques le seraient au fil de la conversation, mais le pourquoi du comment de sa présence ici serait volontairement flouté.

« J’en profite donc, comme vous le savez, pour faire un peu de tourisme. Mais je ne retrouve pas certaines boutiques…. La poste sorcière tiens, a-t-elle changé d’endroit ? »

Curiosité banale : Quel enfant n’avait pas étudié à Poudlard ? (ils n’étaient certainement pas de la même année, voire de la même génération). Et l’interrogation concernant la volière postale paraissait absolument naturelle, comme un point fixe surgit de sa mémoire, une curiosité de nouvelle arrivante. C’était bien plus discret que de poser un plan sur la table pour lui demander directement le chemin. Lauren se félicita intérieurement.

« Grâce à vous cependant, je risque de revenir me balader par ici, pour arroser ma nostalgie de quelques plats. »

Sa salade César avait presque entièrement disparue de son assiette. Lauren ne prit pas le temps de s’affoler de ce qu’elle venait de lui dire, elle qui prenait toujours énormément de précautions pour ne pas être repérée, pour ne pas se trahir. Mais Lauren avait sa vie, et des petites attitudes naturelles ne pourraient qu’endormir la méfiance des adversaires de La Mouche (ou même des potentiels enquêteurs, parfois des journalistes trop curieux).

Elle envoya foutre sa demoiselle-parano au fond de sa tête et, joueuse jusqu’au bout des ongles, lança machinalement :

« Mais le seul argument qui achèvera de me faire revenir ici, outre la qualité du service de restauration qui pour l’instant ne me déçoit pas, sera de connaitre le nom du patron qui m’a roulé en beauté. Ah et tant que je vous tiens, il va falloir m’expliquer comment vous avez réussit l’exploit d’ouvrir votre premier établissement en tant que propriétaire et grand manitou du service, en ayant juste… allez…. Trente ans ? »

Petite naïve...
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ce message a été posté Mer 25 Avr 2012 - 20:28
"Deal dans ce cas ma chère." Dit-il avec un sourire amusé et un haussement d‘épaule.

C’était bien la première fois qu’un client qui se voyait offrir quelque chose changeait les termes de la proposition. Clark n’allait pas s’en plaindre non plus, étant donné que ça lui revenait moins cher au final. Sans compter que le client, ou dans le cas présent la cliente, a toujours raison. Si elle voulait payer son plat mais pas sa salade césar, il en serait ainsi. Bien sûr, tout ceci parce qu’il avait fait la proposition auparavant, autrement elle aurait payé son repas comme tout le monde. Et oui, c’est le jeu ma pauvre Lucette.

Le ton qu’elle utilisa le surprit mais il ne demanda pas de précision. Il connaissait ce ton de voix, cette façon ferme mais aimable de dire ce qu’on voulait, ne laissant pas à l’autre la possibilité d’approfondir le sujet sans subir de conséquences. C’était exactement le même ton, en moins féminin peut-être, que lui-même utilisait quand on lui demandait où il avait travaillé avant la ménagerie, ou quand on lui demandait de parler de son passé en général. Avec ses yeux bleus qui criaient des « ne t’approche pas » à quiconque lui posait ce genre de question et ce ton, personne ne cherchait plus loin. Cela titilla la curiosité inhérente à Clark, mais il ne posa pas plus de question, respectant cette envie de secret. Il se contenta de répondre à sa question sur la volière postale.

"En effet, elle est quelques rues plus bas, pas très loin de l’ancienne cependant."

Son prochain commentaire le poussa à lui offrir un baisemain accompagné d’un « trop aimable » tout à fait charmant. Dire que Clark ne savait pas jouer de ses atouts serait un vilain mensonge. Il sait, il n’en joue simplement pas avec tout le monde. Voilà pourquoi Lisa le croyait toujours aussi moine qu’à la mort de sa femme. Ce qui fondamentalement n’était pas loin de la vérité. Il n’avait pas vécu de vraie relation sérieuse depuis la mort de sa femme, mais il avait bien eu quelques aventures ; aventures qui n’auraient probablement pas eu lieu sans ses charmes qu’il usait de manière habile, un habilité acquise par l’expérience, majoritairement.

Cette femme n’allait donc jamais cesser de le surprendre, ou bien était-ce simplement la première rencontre qui provoquait toutes ces surprises en chaînes ? Lui optait pour la seconde option. Mais il ne refusait pas que la 1ère solution puisse être vraie. Elle voulait son nom ? Rien ne l’empêchait de le lui donner. Quant au pourquoi du comment aussi. Quant à son âge…il retint de nouveau un petit rire et se contenta de s’appuyer sur le comptoir, les yeux sur la jeune femme en face de lui.

"Mon nom, c’est Clark. Si j’ai pu ouvrir ce restaurant, c’est grâce notamment à mon chef, l’homme qui m’a appelé tout à l’heure. Il m’aide à tenir le bon cap. Et je vais vous dire un petit secret…"
il se pencha, invitant son interlocutrice à faire de même et lui murmura à l’oreille "Je n’ai pas trente, mais trente-neuf ans. Mais chut! Ne le répétez à personne." Il lui offrit un petit clin d’œil à la fin, la quittant le temps d’aller rapporter l’assiette de salade vide pour revenir avec l’assiette de pâtes "Et vous ? Puis-je avoir un nom à mettre sur votre visage ?"

Le nom de famille étaient superflus ici. D’autant plus que s’il pouvait éviter les questions embarrassantes qu’amenait généralement l’annonce de son nom de famille, ça lui convenait plus que bien.
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ce message a été posté Jeu 26 Avr 2012 - 10:55
C’était parfait. Lauren se rappelait à peu près de l’endroit de l’ancienne poste sorcière et rangea définitivement sa mission dans un tiroir de son esprit, laissant Clark lui prendre la main. Pour un baisemain. Lauren haussa les sourcils, dévoilant sa surprise, mais aussi son inquiétude en une fraction de seconde. Le baisemain faisait partie de ces rituels traditionnels des sang-purs lorsqu’ils tentaient de charmer une demoiselle, et des sang-purs, elle en avait croisé suffisamment pour s’en méfier comme la peste. Mais le geste de Clark ne portait pas cette révérence feinte, son regard aucune trace de séduction vieillotte presque hypocrite de ceux qui s’attachaient à ces habitudes pédantes des plus riches. Il lui faisait un baisemain comme s’il avait vu le faire dans certaines séries télé, avec une élégance propre aux hommes matures et Lauren, avec horreur, se sentit rougir.

Les yeux bleus, ça devait jouer ça aussi. Et pourtant elle en possédait une paire diabolique qui avait su lui faire gagner bien des lits.

Baissant la tête en souriant, elle se pinça férocement la langue, essayant de retrouver le contrôle. Elle avait quand même passé l’âge de se faire charmer en moins d’une heure par un beau gosse propriétaire d’un restaurant. Même si les arguments de Clark tenait particulièrement la route et que ce bar avait l’air d’être particulièrement confortable. Mais quoi ? Même quand elle était Lauren Hudson tout devait obligatoirement se rapporter au sexe ?

Non, répondit-elle mentalement. Non ce n’était pas que ça. Non c’était juste naturel. C’était juste une petite partie de poker au fond d’un jardin sans personne pour la juger, sans personne pour lui rappeler son passé alors si sa culpabilité pouvait bien aller se faire foutre, tout continuerait d’être absolument parfait, elle pourrait encore rire un peu avant de franchir la porte de ce restaurant et récupérer ses vies.

C’était quand même complètement le con d’être à la fois le prisonnier, le juge et le bourreau.

Clark l’interrompit fort heureusement dans ses pensées et elle releva la tête, un poids en moins sur ses épaules, un sourire plus sincère aux lèvres tandis qu’elle caressait discrètement le dos de la main où il avait déposé un baiser. Au prénom elle ne put retenir une exclamation de joie féroce qui lui attira les regards des clients les plus proches. Rentrant la tête dans ses épaules, elle s’expliqua aussitôt.

« Je ne vous ai pas espionné, mais j’étais certaine que le chef vous avez appelé par votre prénom tout à l’heure. J’ai cru un instant qu’il parlait de (oui non pas « l’autre Kark », n’oublie pas, les factions, le monde réel) notre ministre Kark. Mais c’est Clark… »

Un prénom plus américain qu’anglais. Choix à prendre en compte ?

Un joli prénom. Ca sonnait comme un claquement de langue satisfait. Elle le répéta une deuxième fois, tandis qu’il palabrait sur son statut de propriétaire.

Le commentaire qu’elle allait faire au sujet de la qualité de la nourriture, de ce qu’elle avait entraperçu du-dit chef (bourru, sûr de lui, il devait lui faire tenir le cap de force ouais, l’idée l’amusait énormément), toutes ses belles paroles et même sa plaisanterie devint un gargouillement assez peu élégant tandis qu’il s’approchait. Et s’approchait encore pour chuchoter à son oreille. Elle baissa la tête, avec dans l’idée de former comme un pont au-dessus du bar, un pont vers quelqu’un d’autre, avec quelqu’un d’autre, que cela ne lui était pas arrivé depuis Bruce, depuis Jake, que cela lui arrivait souvent ces derniers temps, qu’est ce qui a changé ?

Il y a son souffle sur sa nuque, comme ses lèvres sur sa main, elle n’a toujours pas su effacer sa marque, cela la brûle partout maintenant.

Mais l’âge lui fait reprendre le contrôle, elle écarquille les yeux, tourne la tête vivement vers lui. Ils ne sont qu’à quelques centimètres d’écart, elle ne pense même pas en jouer. Juste à lui demander d’un regard s’il se moque d’elle. Non. Il ne se moque pas, il semble même franchement se marrer.

« Je veux votre crème anti-ride. C’est bien les hommes ça. Toujours vigoureux et présentable. Presque 40 ans c’est…. »

C’est vieux. C’est viril. C’est les cheveux blancs sur ses tempes qui s’éclaircissent, les reflets que ça lui donne dans sa crinière brune épaisse. C’est plus vieux qu’elle, c’est intéressant. Mais ça suffit oui ?

« ….. C’est pas vieux. Ca explique le restaurant aussi. Non faut le dire, on ne voit plus trop de jeunes actifs actuellement. Mais c’est très bien. Ah mais vous trompez votre monde dites ! »

…. Euh franchement Lauren, tu t’es regardée ?

Et il disparait. Encore. Bon, pour lui ramener ses taglatielles, les émotions ça creuse après tout. Elle l’attend patiemment, digère lentement l’information, lève les yeux au ciel, caresse sa nuque, tapote le bar et le regarde revenir avec des yeux plissés très joueur. Au niveau des surprises, c’est quand même Clark qui mène la bar. Elle va devoir se rattraper au prochain coup.

"Et vous ? Puis-je avoir un nom à mettre sur votre visage ?"


Évidemment. Et cela ne la dérange que le temps d’une mauvaise idée, celle qui a prit toute la place les fois précédentes et l’a obligé à mentir au lieu de dissimuler. Elle n’a aucun poids ici, pas après ce que Clark lui a offert, par jeu, par innocence. Elle lui doit bien ça, elle commence même à l’apprécier.

« Je m’appelle Lauren. »

Elle pique délicatement sa fourchette dans ses pâtes, décrit un roulement rapide entre ses doigts pour ne pas avoir à les couper, et savoure une nouvelle bouchée de liberté en fermant les yeux.

- Bon. C'est encore parfait mais maintenant que je sais que vous êtes le propriétaire, je commence à me méfier. Récapitulons, j'ai eu droit à un baisemain. Très agréable, mais il faudra le travailler monsieur. Nous verrons ça plus tard.

Le nous n'est bien évidemment pas facultatif, même s'il est absolument inconscient de sa part.

- Le petit secret à l'oreille, c'était finement joué ça aussi.

Même si ça ne l'était pas, elle préfère le taquiner pour se reprendre plutôt que de lui laisser un jeu complet dans les mains qui pourrait le sortir vainqueur de leur petit duel.

- Pour les yeux, nous sommes à égalité j'espère. Mais la cuisine.... t-t-t.

Lauren hoche la tête négativement, reprenant toutefois une bouchée.

- Succulent mais pas de vous. Je crois que je vais devoir repousser cet argument de vente. Je ne parle évidemment pas du restaurant, celui-ci m'est tout acquit. Mais... si vous ne savez pas cuisiner....

Elle lui offre une grimace désolée qu'elle pourfend d'un éclat de rire franc, le regard pétillant. C'est sans doute là sa première erreur, sans doute pas sa dernière, d'avoir changé la donne pour plaisanter sur son statut d'homme libre à séduire, peut-être de sous-entendre qu'il ferait un parfait homme de maison. Elle n'y pense pas, comme elle ne pense pas (erreur bête de débutante) à vérifier la présence de son alliance. Elle craint sans doute d'être trop voyante en le faisant, ou de lui donner une fausse impression alors que le reste se perd dans le jeu. S'il lui en veut, s'il s'éloigne, cela serait bien regrettable. Mais qui sait.. ?

- Si vous ne savez pas cuisiner je vais devoir aller tenter ma chance avec votre chef qui m'a semblé un homme fort sympathique. A moins que vous ayez d'autres arguments mon cher Clark ?
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ce message a été posté Sam 5 Mai 2012 - 21:03
Tiens, c’est vrai que si on ne faisait pas attention, Clark sonnait horriblement proche de Kark…Ouch, réaliser cela alors que Kark et ses réformes représentaient l’ennemi à abattre, ça faisait pas franchement plaisir. Mais ça n’était pas la faute à son interlocutrice. C’était plus celle de ses parents de lui avoir donné un prénom aussi proche de celui du nouveau ministre. Ils ne pouvaient cependant pas deviner ce qu’il deviendrait et ce qu’il inspirerait plus tard dans une grande partie de fratrie. Pour sûr, s’ils avaient su, ils auraient peut-être plus cherché à le faire ressembler qu’éloigner. Simple, le raisonnement d’une famille de sang-pur, vous ne trouvez pas ? Probablement une des raisons pour lesquelles Clark avait fini par couper tout contact avec sa famille, en plus du fait que sa femme n’allait pas du tout avec les critères de choix que sa mère voulait lui imposer. Enfin bref, autant éviter de retourner vers ce genre de terrain, le passé est toujours glissant.

Ah, visiblement encore une personne étonnée de son âge réel. C’est vrai qu’il fait un peu plus jeune que son âge ; paraissant plutôt 35 que 40 ans, mais pas plus tout de même ? Il y avait des signes de l’âge qui ne trompent pas. Les tempes grisonnant doucement, quelques fines rides commençant à poindre le bout de leur nez sur son visage…Et ce n’est que ce qui est visible au premier abord ; car lui sentait aussi la fatigue qui se faisait plus présente et plus facilement qu’avant, sans devenir une gêne encore, mais dans quelques décennies ça commencerait à devenir vraiment embêtant.

Clark ne savait pas quel âge avait Lauren (et ne le lui demanderait pas, ça ne se faisait pas voyons…), mais le fait qu’elle dise quelque chose comme « 40 c’est pas vieux » ou parle de jeunes actifs lui indiquait déjà qu’elle était plus jeune que lui.

"Vous n’êtes pas la première personne qui me le dîtes, je vais finir par croire que c’est vrai."

Mais arrêtez-le enfin…N’empêche, retomber comme ça dans le flirt facile, bien que n’ayant aucune arrière-pensée (peut-être était-ce pire, un flirt sans raison…), ça l’inquiétait. Aurait-il toujours été un homme libre avec quelques aventures, comme Bruce, pourquoi pas ; mais ayant été marié et ayant eu énormément de mal de se remettre de la perte de sa femme, ça lui faisait bizarre. Pourtant il ne pouvait pas s’en empêcher, ça faisait comme partie de lui, une faculté totalement inhérente à sa persona. Bref.

Son petit récapitulatif l’intrigua. A quoi jouait-elle ? Ou plutôt, qui était cette femme ? Il fronça légèrement les sourcils dans une moue interrogatrice. La laissant terminer cependant, il se contenta d’haussements d’épaules et d’acquiescements savant placés dans la conversation (comme lorsqu’elle parla de ses yeux bleus) alors que son esprit en était à essayer de voir où elle voulait en venir. Cette femme était une véritable énigme, un de celle qu’il aimerait décoder pour pouvoir la comprendre un peu plus facilement. Pas complètement, non, où serait l’amusant dans le fait de tout comprendre de l’énigme ? Rien du tout. Mais ainsi, elle voulait en savoir plus sur lui, utilisant un moyen des plus détourné pour lui poser la question. Intéressant, très intéressant. Il allait devoir rester à niveau s’il voulait ne pas perdre l’attention de Lauren. Riant à son tour, Clark se redressant, avant d’accorder un regard amusé et confiant à son interlocutrice.

"Mon chef ? Je vous souhaite bien du courage. Il est certes excellent dans son métier mais c’est un sacré caractère, un peu trop bourru pour son propre bien." S’appuyant des deux mains sur le bord du comptoir, il prit la pose, finissant "Et puis ce n’est pas parce que je ne gère pas la cuisine de mon restaurant que je ne sais rien faire de mes dix doigts. Je sais cuisiner, je n’ai simplement pas les épaules pour supporter et gérer une équipe aussi grande que la nôtre ; Jonathan le fait bien mieux que moi. Il n’empêche que j’ai quelques talents."

Cette histoire d’argument de vente l’intriguait quand même. Serait-ce Sorcière Hebdo qui aurait envoyé un agent sous couverture afin de tenter de l’avoir en le prenant dans son environnement naturel ? Possible, après tout, qui savait de quoi cette équipe de fous des potins pouvait leur réserver ? De nouveau sur ses gardes, Clark reprit un peu de distance entre Lauren et lui.
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ce message a été posté Mar 8 Mai 2012 - 15:29
Adorable. La petite pointe d'orgueil flatté discrètement placée dans sa remarque sur son âge, le sourire en coin, la manière dont cela creuse cette minuscule fossette au coin de sa bouche et puis la pose nonchalante sur le comptoir extrêmement viril. Tout simplement adorable. Clark s’inscrivait définitivement dans la catégorie d’homme que Lauren aimait fréquenter : les charmeurs nature-peinture. A ne pas confondre avec ces bourrins trop directs qui vous draguaient comme on faisait ses courses au supermarché en coup de vent. Non. Juste normal, simple, attirant mais pas excessif. Lauren l’écouta avec une attention qu’elle n’avait pas portée envers quelqu’un depuis déjà un moment, terminant son assiette de pâtes tranquillement. Elle ne fit cependant pas prier pour attraper un morceau de pain et aider la plonge en récurant soigneusement l’assiette. Elle se promit de lui demander la recette avant de partir par principe, même si elle doutait fortement de ses capacités à reproduire le plat. Cela donnerait certainement un gloubiglouba au fond d’une passoire en plastique balancée dans l’évier, trop cuit ou pas assez, ainsi qu’une vague odeur de brûlé empestant sa cuisine. Elle commençait à se connaitre.

« Peu de personnes possèdent les capacités pour gérer un restaurant. C’est un travail non-stop, il y a toujours quelque chose à faire, que ça soit dans le service en salle, le nettoyage, la cuisine, les marchandises à trier, stocker, commander, organiser au fil de la semaine, les menus, les serveurs absents, les extras, les saisons, et les chefs bourrus qui, j’en suis certaine, sont tout simplement adorables quand on commence à les connaitre… »

Elle eut un petit sourire charmant tout en essuyant délicatement ses mains sur la serviette en tissus à sa disposition. Lauren n’était pas devin. Son discours n’était pas celui d’une femme renseignée qui se vante de connaitre le déroulement des choses au sein d’un restaurant, mais bien un commentaire d’expérience. Elle avait cumulé bon nombre de jobs pendant sa jeunesse, et celui de serveuse en faisait bien évidemment partie. Le monde de la restauration était une plaque tournante où on avait toujours besoin de quelqu’un. Elle se rappelait, avec bienveillance, de ses semaines de 50h, des coupures qu’elle passait dehors à taper clope sur clope au service cuisine, des blagues machos, des cancans des vestiaires pour évacuer le stress de la journée, du poids des assiettes en équilibre sur un plateau immense, de sa danse entre les tables pour éviter le mouvement trop brusque d’un client qui ne l’a pas vu venir. Les pourboires, le brouhaha, les journées à 40° en plein hiver, les coups de main aux commis, et l’horreur de la plonge après le service. Elle avait tenu son poste pendant plus de 6 mois avant de donner sa démission, et encore, ce n’était pas la pleine saison.

Pré-au-lard ne ressemblait pas vraiment à un quartier actif de Londres mais la jeune femme ne doutait absolument pas de l’affluence que Clark devait gérer les week-end. Elle profita donc quasi-silence de la salle avec une bonne humeur toute retrouvée. Parfois il y avait de bons souvenirs qui se révélaient au fil des conversations, quand on pensait pourtant les avoir complètement enterrés.

Néanmoins, elle retourna aussitôt à ses émotions de femme, quand Clark lui parla de ses présupposés talent. Haussant un sourcil sous la surprise, elle eut une moue clairement attirée, amusée.

« Et bien il ne tient qu’à vous de me les faire partager. Je suis une personne qui adore être convaincue et épatée par des prouesses. Je ne crois que ce que je vois. »

Lauren eut un éclat de rire, mais nota presque aussitôt le changement de comportement de Clark. C’était le genre de petits détails avec lesquels elle devait jongler au quotidien quand son boulot de Mouche la forçait à se rapprocher de quelqu’un et à tenter de le séduire. Le langage corporel était la clé de tout, et elle s’était découvert un don inné pour décoder les gens. Un don qu’elle n’avait pas tardé à entrainer. Mais juger une position mentale à partir d’une position physique était un exercice difficile, voire impossible. L’attitude de Clark démontrait clairement qu’il avait prit une distance envers elle. Mais d’où venait cette distance, quelles étaient les causes ? Cela pouvait venir d’une remarque comme d’une simple prise de conscience (car oui, il était quand même le patron, et flâner à la vue de tous avec une jeune femme garantissait rarement une bonne réputation). Lauren repoussa sa paranoïa loin de leur conversation, n’eut pas l’indélicatesse de se rapprocher d’elle-même, pour ne pas le pousser à exploser ce pont. Elle continua de sourire, naturelle, et attrapa la carte pour aviser la liste des desserts.

« Quitte à ce que ça soit une journée de folie, je vais vous commander pour conclure ce repas magnifique une île flottante. Avec surplus de caramel si possible ? »

Dans le genre « oh mon dieu je vais grossir », Lauren était une pierre lancée à toute vitesse au sein d’une marre d’eau calme. Mais elle avait quand même de la marge, et c’était réellement une superbe journée.
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ce message a été posté Lun 21 Mai 2012 - 9:42
Ah, visiblement sa cliente savait ce qu’on vivait quand on travaillait dans un restaurant. Ancienne expérience professionnel ? Ou simplement connaissances acquise par pure curiosité. Ca l’intriguait ; comme tout ce qu’elle lui disait depuis qu’elle était entrée dans son restaurant. Un véritable mystère que Clark n’avait pas spécialement envie de résoudre. Ce n’est pas souvent qu’il rencontrait une personne qui l’intriguait sans que ça soit associé à un sentiment de menace. Et puis il devait bien admettre qu’elle l’avait l’art et la manière de flatté son ego qu’il avait mis de côté depuis longtemps. Lui qui pourtant n’était pas quelqu’un de vantard habituellement sentait poindre une certaine fatuité à ses compliments…Un sentiment presque étranger, lui qui n’a jamais pris orgueil de ses réussites avant, pour des raisons personnelles et parce qu’il ne pensait que recevoir une distinction parce qu’on mettait hors d’état de nuire ou tuait suffisamment de personne était une chose dont il devait être fier. Loin de là. Mais ceci est une autre histoire pour une autre fois.

Alors comme ça elle voulait voir de quoi il était capable ? Cela le fit sourire, il acceptait le défi. Ce n’est pas comme si ils faisaient des plats hautement compliqué dans son restaurant non plus. Il ne se voulait pas comme un restaurant chic. C’était un endroit qu’il avait pensé pour les familles avant d’être pour les gens seuls ou les groupes. Si certains considérait ce qu’ils servaient comme de la simple boustifaille, lui voyait cela comme une cuisine familiale. Après tout, il était un père avant d’être quoi que ce soit d’autre. Un papa, comme disait si bien Bruce. C’est vrai que depuis la naissance de Chris il s’était consacré totalement à ce petit bout de chou qui avait bien grandi maintenant, d’autant plus après la mort de sa femme. C’est aussi pour cela que malgré le flirt léger dont il faisait preuve avec Lauren, on pouvait sentir une certaine innocence dans ce flirt. C’était étrange comme combinaison, mais c’est la sienne.

"Une île flottante avec surplus de caramel, c’est noté madame."

Il retira sa veste de costume pour la déposer sur le dossier d’une chaise se trouvant non loin et remonta ses manches alors qu’il faisait route vers la cuisine. Il allait s’occuper de l’île flottante de la dame si elle voulait une preuve de ses talents. D’ailleurs, quand il l’annonça à Jonathan, ce dernier eut un petit rire, léger, et une remarque sur la fierté galloise qui lui valut une tape sur l’épaule de la part de Clark. Visiblement, voir leur chef rire et surtout leur grand patron mettre la main à la pâte dans la cuisine pour une fois était une chose à la fois inhabituelle et étonnante pour l’équipe en cuisine, si bien que lorsque que le chef quitta des yeux ce que faisait Clark (comme s’il ne savait pas faire une île flottante, nan mais franchement) et vit l’arrêt momentané que cela avait provoqué, il tonna, de sa grosse voix et accompagné d’un regard qui promettait mille et une douleurs s’ils ne faisait pas ce qu’il disait à un pauvre commis de cuisine qui passait par là :

"Nom d'un calamar frustré mais qu'est-ce que tu fous là à me regarder avec tes yeux d'elfe fris !" avant de balayer le reste de la pièce du regard "Au boulot les fainéants !"

Clark eut envie de rire, mais il terminait l’île flottante, il allait bientôt devoir repartir voir sa cliente avec sa commande. Nappant de caramel et en rajoutant dans un petit pot à coté, il retourna en salle, déposant l’île flottante devant Lauren.

"Et voilà. Île flottante maison, avec du caramel en plus, à ajouter à votre convenance."

Et un sourire satisfait, un !
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ce message a été posté Ven 25 Mai 2012 - 18:06
Qui pouvait réellement résister au défi lancé par une femme ? Apparemment, ce petit challenge couplé à ses compliments avaient réussi à ramener Clark auprès d’elle, à calmer cette pointe de terreur, ou bien cette voix trop raisonnable, qui l’avait tenu éloigné pendant quelques minutes. Lauren se mordit la langue pour ne pas sourire avec fierté, et l’observa, maitresse patiente, se rengorger, retrousser ses manches et s’en aller (en-core) pour répondre à son envie, personnellement. Lauren attendit qu’il franchisse la porte avant de laisser échapper un léger rire incrédule.

Une chose était désormais sûre : elle était complètement séduite, peu importe la réussite de son dessert. Elle avait aimé la manière dont il avait quitté son costume de patron pour redevenir un garçon plein d’enthousiasme à l’idée d’épater une fille. Elle avait aimé la manière dont son menton s’était relevé quand elle avait mis en doute ses capacités. Pas de doute, le tempérament de Clark était doux mais ne pouvait pas affronter l’orgueil que tout être cache en son sein. Dans son travail, elle avait souvent été amenée à caresser dans le sens du poil cet orgueil, à le flatter, à le nourrir, pour mieux le manipuler. Mais elle n’avait pas envie de jouer à ce duel de pouvoirs. Lauren était à peu près certaine que cela finirait mal avec Clark, mais surtout que cela la ferait retomber dans son train-train quotidien où le besoin de tout contrôler dissimulait plus ou moins efficacement la peur qu’elle éprouvait à l’idée de ruiner sa vie.

Néanmoins, on ne pouvait pas mettre sous clé dix ans de séduction. Quand Clark revint avec son île flottante (et elle fut étonnée de sentir son estomac s’éveiller sous la vision enchanteresse de cette montagne blanche nappée de caramel), Lauren maquilla son regard pour le rendre plus velouté, les mains posées sur le comptoir en une pose charmante de femme comblée. Sans trop s’en rendre compte, elle venait de passer à l’étape supérieure, celle qui signifiait que Clark avait été choisi comme compagnon de route potentiel, sous Merlin sait quels critères.

Cela ne traduisait en rien un désir de mise en couple, mais simplement une envie passagère mais tenace de ne plus être seule. L’amour, et toutes les choses qui y étaient liées, n’était à ses yeux qu’une autre partie d’échec mixée à un jeu de poker où le hasard n’avait réellement pas sa place. Si la rencontre était parfois involontaire, chaque participant trouvait aussitôt ses marques dans la prudence et la volonté de séduire l’autre, et ainsi le garder sous clé. L’amour n’avait pas l’air plus attrayant qu’une cage où l’on aurait installé un home cinéma et un lit king size avec buffet à volonté. Il était formidablement divertissant, mais Lauren refusait avec mépris cet air béat qui siégeait le plus souvent sur le visage des victimes de Cupidon. Elle n’était pas prête à se lancer dans une aventure à deux, peinant déjà à continuer la sienne sans perdre la raison. Son travail, l’Ordre du Phénix, ses nouvelles relations, le danger qui était désormais présent dans sa vie et le poids de son passé, représentaient autant de bonnes raisons de ne pas s’investir. Et de ne pas prendre son temps.

Clark l’avait attiré comme un verre par un accio dans la main de son propriétaire. Elle en était consciente, acceptait cette attirance car y résister relèverait de la folie. De plus, elle n’était pas sadomasochiste et comptait bien profiter de ses heures de liberté que sa véritable identité pouvait parfois lui offrir, quand elle n’était pas occupée à assumer le poids de ses responsabilités en tant que fille Hudson et membre de la rébellion. Les missions, oh oui surtout les missions, avaient rongé sa terreur comme un hamster affamé. Sa vie ne tenait qu’à un fil que le destin prenait un malin plaisir à faire balancer en tous sens. Heureusement qu’il y avait Bruce. Heureusement.

Après, toute séductrice qu’elle était, plutôt pas trop mal foutue, et malgré les sourires évidents de Clark, il y avait de grande chance pour que Lauren retourne s’occuper de son jardin intérieur à coups de râteaux plutôt qu’à coups de pelles. La métaphore intérieure la fit rire de nouveau, et elle plongea avec délice sa cuillère dans le dessert qu’elle n’avait pas encore savouré. Le caramel en surplus avait été soigneusement délaissé : Il accompagnerait plus tard le reste de crème anglaise, en un nouveau cocktail de fin de repas.

La cuillère dans la bouche, elle ne retenu qu’à grande peine un gémissement de plaisir.

Okay. Monsieur tout droit sorti d’une fontaine de jouvence possédait effectivement le talent de la séduire en moins d’une heure et de préparer une île flottante digne des Dieux. S’il était aussi bon dans les autres desserts que la carte proposait, Lauren deviendrait vite une kidnappeuse émérite. Après tout, elle avait bien une paire de menottes qui n’avait pas servi depuis des lustres dans le deuxième tiroir de sa table de chevet.

« Y’a un Sharak dans le filet. » Marmonna-t-elle, soudain soupçonneuse tout en continuant de déguster son dessert. « Vous ne pouvez pas » Insista-t-elle avec hargne « Non vous ne pouvez pas être parfait. »

Une deuxième cuillère que Lauren dévora, faisant cliqueter ses dents d’ivoire sur le métal de son couvert, puis elle lança, dans un soupir.

« Et c'est bien pour cela que je suis dans l’obligation de vous inviter à diner. »

Et quelque part, loin, très loin en elle, sous la couche d’assurance et sous ce nœud d’orgueil (oui, aucun être humain n’y échappait, pas même le Pape), il y avait un relent d’adolescente paumée qui lui tordit les entrailles avec violence, à la perspective d’un rejet.

Imbécile grommela cette adolescente. Trop rapide imbécile. A quoi tu joues imbécile. A quoi tu penses imbécile. Ca ne mènera à rien imbécile. Oh somptueuse imbécile.

Et alors ? C'était parfois reposant d'être une imbécile.
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ce message a été posté Dim 17 Juin 2012 - 15:41
C’était comme si Clark redevenait le jeune homme qui attend l’approbation de sa copine pour la première fois. Cette attente fébrile et anxieuse, caractéristique, parcourait ses veines et l’obligeait à jouer encore plus de ses masques qu’il ne le faisait habituellement ; il ne pouvait pas se permettre d’avoir l’air anxieux alors qu’il venait de se vanter (se vanter. Nan mais franchement, qu’est-ce qu’il lui était passé par la tête nom d’un dragon ?!) de ses talents en cuisine. Montrer son anxiété et son attente de réaction de la part de Lauren serait comme avouer qu’il n’était pas si sûr de lui qu’il ne veuille bien le dire. Ça serait dommage, tout de même, alors qu’ils avaient fait une telle avancée dans ce petit jeu de séduction sans compromis et surtout sans conséquence, de revenir en arrière pour un truc aussi idiot que l’attente de l’avis d’une cliente. Bon, il retirait ce qu’il venait de dire. C’était une chose très importante, vraiment.

Il sentit ses épaules se détendre d’un coup, comme si on avait coupé les fils qui les lui tiraient en arrière, alors que Lauren appréciait son dessert si les bruits qu’elle émettait et l’expression de son visage était une quelconque indication. Cependant, elle n’hésita pas à revenir en force avec des affirmations qu’il crut sérieuses au départ. Son « vous ne pouvez pas » lui donna un frisson. Pas un bon malheureusement. Les rares fois où il entendait un tel ton, et un telle phrase, associés, il n’en résultait rien de bon. La dernière fois qu’il l’avait entendu, c’était quand sa mère s’était adressée à Anna quand Clark lui avait annoncé qu’ils allaient se marier. Il n’aurait probablement pas dû, mais il était du genre honnête et annoncer à sa mère qu’il allait se marier était, en soi, une chose qui se faisait ; que la future mariée plaise ou non à la mère du marié était une autre histoire. Pourtant chez Lauren, ce ne fut que la suite pour boutade, une affirmation si…Simple et normale qu’il en rit. Le rire qui arrivait après un moment de tension, celui qui relâche tout, qui détend vraiment. Tant et si bien que Clark en fut à s’accouder sur le comptoir, en face de la jeune femme.

S’en suivit une invitation à dîner. Le gallois n’en croyait pas ses oreilles. En moins d’une heure il avait réussi à faire ce que Lisa lui reprochait de ne pas avoir assez fait durant ses années de veuvage : charmer une femme, au point qu’on en vienne à parler d’un possible rendez-vous. Plaçant une main devant sa bouche en une pose de pure contemplation face à Lauren, il prit le temps de bien observer son interlocutrice avant de se prononcer sur sa demande. Poussant un soupire amusé il répondit, s’installant sur un tabouret trainant de l’autre côté du bar.

"Vous savez, je suis aussi loin de la perfection que le sont les pôles. Les apparences sont parfois trompeuses, je peux vous l’assurer." Il laissa l’information s’imprimer avant qu’il n’ajoute, comptant sur ces doigts "Je n’ai aucun talent en jardinage, je fume beaucoup trop et je n’arrive pas à gérer mes relations avec mon fils." Il se tut un instant, se servant un verre d’eau avant de continuer "Quant à votre invitation à dîner, je vais devoir décliner." Ils pouvaient être deux à jouer à ce petit jeu "Une dame n’invite pas. J’ai presque oublié de vous dire que je suis vieux-jeu."

Une sourire charmeur se peignit de nouveau sur son visage. Oh oui, ils pouvaient être deux à jouer.
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ce message a été posté Dim 17 Juin 2012 - 17:52
Lauren tordit sa langue sur son palais en esquissant un sourire amusé à sa réponse. Okay, Clark jouait très bien et il l’avait eut dans les grandes lignes, reprenant ses petites répliques déguisées pour mieux l’atteindre. Si elle avait jusqu’à présent eut un léger doute sur le fait qu’elle lui plaisait, c’était désormais un fait établit. L’adolescente bougonnant et nerveuse s’effaça pour la femme sûre d’elle que Lauren représentait. Le sourire ravi et malicieux creusa ses fossettes et son regard flamboya de plus belle. Si Clark était prêt à se lancer dans un petit tango verbal, alors elle n’allait très certainement pas le décevoir.

« Au final, quelle que soit la distance entre les pôles, on reste quand même en terrain connu. »

Repoussant définitivement l’assiette à dessert complètement vide loin de leur échange, Lauren fixa pensivement le plafond, appuyée de tout son poids sur le comptoir, à moins de 50 centimètres de distance de Clark. De là elle pouvait observer du coin de l’œil la moindre expression faciale, la moindre réaction de son interlocuteur, et profiter de son parfum, des moindres détails qui faisaient que, physiquement, il était absolument plaisant. Celui qui avait dit que la beauté ne devait pas rentrer en compte dans les jeux de séduction et que la véritable splendeur de l’être humain se cachait au fond de son âme, n’avait pas eu de chance au poker de l’amour. Pourquoi ne pas profiter des bonus quand il y en avait ?

« Je n’ai pas d’enfant, donc je ne me risquerais pas à porter un quelconque jugement sur votre relation à tous les deux. Mais j’ai cru comprendre que c’était pas la chose la plus facile au monde et que les bouquins censés nous donner des cours étaient toujours introuvables. Alors vous savez…. Mais le côté papa poule a son charme, qui n’a jamais rêvé d’un homme sachant préparer le petit déjeuner en tablier à froufrous dès six heures du matin et pouvant faire les courses sans être materné. »

Évidemment, l’information en cachait une autre. Clark avait eut un enfant avec une femme (Même si faire pousser des bébés dans des fleurs ne devaient pas être irréalisable dans le monde de la magie). Qu’importe l’âge de l’enfant, où était la femme à présent ? Clark n’aurait pas parlé de son fils en cas d’adultère proposée (chose qui ne l’aurait déçue qu’à moitié et n’aurait certainement rien empêché – Lauren, mine de rien, en avait vu d’autres). Cela laissait donc sous-entendre qu’il était divorcé, ou veuf. Il jouait un peu trop bien au jeu de la séduction, Lauren écarta donc l’idée d’un veuvage, ou en tout cas, celle d’un veuvage récent. Elle ne le cernait pas encore tout à fait, se calqua donc sur la possibilité d’un fringuant divorcé en mal de voyages sentimentaux mais nota dans sa tête de ne pas faire de remarque déplacée en cas d’erreurs.

« Je fume aussi, ce qui est impeccable car je ne trouve jamais le temps d’acheter des cigarettes et que je serais une cliente régulière de ton paquet. Tu fumes quoi ? Des light j’espère… »

Lauren le regarda se servir un verre d’eau, arborant une moue absolument exquise bien que peinée.

« Mais pour le talent de jardinage…. Moi qui cherchais justement un prince charmant pour rempoter mon ficus. Apparemment il va falloir que je cesse de rêver. »

Elle revint à Clark, et tendit la main pour recouvrir le verre d’eau de sa paume, en chuchotant.

« Ou alors tu pourrais me faire aimer d’autres rêves ? »

Un clin d’œil.

« Et je ne trouve rien à redire à ton petit côté vintage.»

Avec délicatesse, Lauren plongea l’index dans le verre, laissant l’eau l’humidifier, avant de le remonter et de décrire un cercle sur le contour jusqu’à faire chanter le cristal.

« Voilà pourquoi je serais aussi cliente de ton restaurant. Attends-toi à me voir recommander tes pâtes, Clark. »

Son doigt quitta la surface transparente pour venir tapoter doucement la bouche du sorcier.

« Quant à moi. Oh. Une femme ne révèle jamais ses défauts le premier soir. Tu as une idée du repas que tu vas me concocter ? Avec la remarquable prouesse du dessert, je m’attends bien évidemment à un rendez-vous coconut et fait maison. »

Lauren attrapa le verre définitivement pour avaler une gorgée d’eau, sans le quitter des yeux. Encaisse moi ça beau brun. Et ne te prends pas la tête, si elle te passe la corde au cou, ce sera plus pour te trainer au lit qu'à l'autel.
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ce message a été posté Mar 10 Juil 2012 - 21:03
Pour tout contre-argument qu’il produisait, Lauren avait une réponse. Bien souvent très satisfaisante aux yeux de Clark d‘ailleurs. Cette femme avait du répondant, c’était une chose qu’il avait toujours apprécié. Bon, disons-le tout net, les femmes de caractère avaient toujours eut certaines facilités à approcher le gallois, c’était un fait. Anna en était la première preuve, Lauren aujourd’hui en était une deuxième. On l’a donc compris, il avait tendance à préférer les femmes qui n’avaient pas peur de prendre les devants si besoin est.

Il se permit un rire amusé. Oh ça…C’est vrai qu’avec sa femme hors du tableau et un enfant à élever, Clark avait dû très vite apprendre à se débrouiller tout seul et à faire de la cuisine convenable. Heureusement pour lui, il avait toujours eu un petit goût pour la cuisine et avait souvent observé Anna faire, retenant ainsi pas mal de chose. Après, le goût de faire plaisir à son petit bout de chou (devenu grand), l’envie de le nourrir de façon correcte faisait qu’il avait développé des capacités en cuisines plutôt intéressantes. La preuve que ça l’avait aider cette fois-ci.

Les yeux bleus du brun ne quittèrent plus les mouvements de la jeune femme dès que celle-ci posa sa main sur son verre. Quand il était encore Tireur d’élite, il avait appris à garder un œil sur les mouvements des gens. Aujourd’hui c’était encore le cas, il gardait certains réflexes, ces derniers apparaissant parfois à des moments incongrus. Ici, c’était plus le côté observateur de l’homme qui avait pris le dessus. Il observait et analysait ce qu’il voyait, y cherchant le message caché, celui qui se trouve entre des lignes, trop étroit pour sauter aux yeux mais pourtant bien là. Déjà, elle était passée du vouvoiement au tutoiement. Pour elle, il existait donc une sorte d’intimité entre eux ; c’était logique et normal, n’était-ce pas le but de ce jeu ? D’instaurer une intimité ? Ses arguments de séductions commençaient à entrer dans la catégorie du sérieux, vu l’air, les mots et les messages derrière de telles actions bien plus qu’un simple flirt, moins qu’un engagement, même à durée déterminée. Alors Clark se permit un sourire tout contre le doigt de Lauren. Il se serait bien amusé à le lui mordiller, juste pour s’amuser. Sauf que là il était au restaurant, avec les clients. Clients qui pouvaient à tout moment tourner la tête vers eux. Il ne souhaitait pas que des clients assistent à ce genre de scène. Alors il se contenta de reculer, vidant son verre et l’essuyant doucement, retrouvant une attitude professionnelle. Cependant, le sourire amusé qui ne quittait plus son visage indiquait à la jeune femme qu’il continuait à jouer, quelque peu.

"Bien entendu. Envoyez-moi un hibou quand vous êtes disponible, je ferais en sorte de m’accorder. Ce n’est pas comme si je n’avais aucune liberté. Être le propriétaire a du bon vous savez."


Non, il ne départirait pas du vous tant qu’il était au travail. Il fallait savoir rester professionnel des fois…
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Re: Une journée pour Lauren (PV Clark) [Topic clos]
ce message a été posté Mer 18 Juil 2012 - 17:49
Clark ne savait pas vivre dangereusement. Il était prudent, méfiant, et reculait toujours avec deux coups d’avance. La proximité que Lauren venait d’instaurer entre eux en avait été une preuve formelle. Si le désir avait été évident dans le regard de Clark (oh pas forcément conscient mais il est plus facile de contrôler ses pensées que la dilatation de ses pupilles), son comportement avait été un exemple de professionnalisme. Il avait décidé, pour eux deux, que ce n’était ni l’heure ni le moment. Et l’envie qui se consumait en longues torsades de papier dans les reins de Lauren suffoquait de vouloir le contredire. Il était beau, les rides, le sourire, ses yeux bleus, cet éclat argenté aux racines de son front, le liseré tendre de l’os de ses pommettes, même la courbe un peu stricte de sa mâchoire. Jusqu’à son nez, droit, qu’elle rêvait de redessiner de l’ongle en une griffure provocante et possessive. Il était beau, il savait lui parler, sans agressivité, sans moquerie, sans dédain, sans acquit. Juste un amusement de séducteur séduit, malhabile mais confirmé, mature et impétueux. Il lui donnait faim avec le creux formé sur sa gorge à ses déglutissements, juste avant le col de sa chemise. La manière dont ses doigts se refermaient sur le verre transparent et Lauren savait, oh oui, elle savait que ces doigts pourraient maintenir ses poignets sans laisser aucune trace, que ces doigts pouvaient caresser et interrompre, sans brutalité. Que ses doigts pouvaient être d’air et de feu. C’était comme ça avec ce genre d’hommes, complexes et tiraillés. Leur passion se teintait d’une légère culpabilité amère, un peu comme un pamplemousse sucré dont on aurait éraflé la peau avec ses dents, par erreur. Il avait une odeur d’épices et de fumée maintenant, en plus de cet after-shave qui était très certainement le cadeau de quelqu’un de raffiné et non pas son propre choix. Clark ne lui semblait pas homme à coquetterie, capable de s’attarder sur différence fragrance. Non, il choisissait son après-rasage avec une formalité usuelle, avec un certain mépris. Oh oui, elle savait.

Mais Lauren sait aussi autre chose. Elle sait qu’il suffit simplement qu’elle se penche. Elle attrape sa main, elle la retient avec fermeté, et sa bouche trouvera les mots pour le convaincre. Ils ne feront pas ça ici, ils feront ça ailleurs, même si le comptoir est large, haut, et confortable. Il pourrait l’y asseoir et alors la partie serait gagnée. Cela serait décevant, non pas dans l’acte, mais dans l’accomplissement. Rapide, fait et plus à faire. Quand Clark lui proposait un modèle convenu de séduction, dans les normes sociales. Un diner et plus si affinités. Peut-être que c’était cela, plus que le corps et la virilité qui lui faisaient face, qui l’excitait. Lauren n’en sut rien. Lauren s’apprêtait à couper la valve de ses pensées et agir.

Elle se redresse juste un peu, le talon de ses chaussures cogne contre les barres de bois de sa chaise. Elle se relève juste pour être à la hauteur de son regard, et sa bouche découvre une rangée de dents nacrées, un bout de langue gourmand. Elle veut l’embrasser.

Elle ne peut pas. Son téléphone sonne dans sa poche.

Ce n’est pas un appel, c’est un sms.

Ses ongles glissent sur les touches, elle découvre l’alerte. La lettre a été reçu il y a moins d’une minute à la poste centrale de Pré-au-Lard. Plus de temps à perdre.

Trop tard.

Lauren délaisse regard, langue, envie et autre. Elle referme et verrouille son Nokia, le range de nouveau dans sa poche et perd un instant le sourire. Le travail vient de la rattraper comme une main se serait abattue sur son épaule, avec fermeté. Et d’ailleurs, elle semble plier sous ce poids, mais c’est peut-être un effet d’optique, car elle se penche simplement pour ramasser son sac à main, en sortir une poignée de galions qu’elle dépose avec tendresse à côté du verre d’eau de Clark.

Lauren se contente de murmurer :


« Un hibou alors. Vous le recevrez tantôt, peut-être… d’ici la fin de la semaine. Je compte sur vous Clark. »


Puisqu’il est repassé au vouvoiement et qu’un courant d’air glace l’atmosphère entre eux. Elle en est désolée, mais elle est ainsi. Elle ne peut pas aller contre son propre caractère, et le travail a toujours eu bien plus d’importance que ses flirts. Au contraire, il s’en est nourrit, les a dévoré, les a brisé et en a retrouvé d’autres. Tout pour pouvoir être entretenu, tout pour que Lauren ne le lâche jamais. A chacun sa prison, et les moutons seront bien gardés.


« Je vous remercie pour cet excellent repas, et je vous dis à bientôt Clark. A très bientôt. »


Elle ne t’embrassera pas, parce que ce n’est pas son genre. Si elle l’a cru il y a quelques secondes, c’est désormais du passé. Un baiser est pour une femme ce qu’un serment inviolable l’est pour un autre. Elle ne te fera pas l’affront de te faire une promesse, mais sa main vient recouvrir la tienne, et elle est douce. Douce comme un pardon du bout des lèvres. Lauren est pressée, elle n’étirera pas cet adieu. Et après tout, qui sait, elle trouvera peut-être le temps de t’envoyer une lettre, si un instant de mélancolie la laisse assez rêveuse pour croire à un diner.

Tu te rends compte ? Juste croire, qu’elle peut diner avec quelqu’un.

Les talons claquent sur le carrelage, elle n’attend pas que tu lui rendes sa monnaie. Elle pousse la porte d’une main ferme, comme une claque, la bouscule même un peu de l’épaule. Son regard est bas, la commissure de ses lèvres décrit une boucle vers le bas. Amer. Voilà ce qui résulte d’un pamplemousse que l’on a dévoré trop rapidement.




Fin.
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