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❝ The storm is coming soon ❞
 :: Londres :: Bâtiments officiels :: Sainte-Mangouste
Eireann Callaghan
Poulpe d'Or du plus beau fessier
Eireann Callaghan
Messages : 7271 Crédits : © mind dreamer
Age du personnage : 27 ans
Ascendance : Sorcier basique
Emploi/Etude : Professeur de SCM à l'Institut - Congé forcé
Faction : Ordre du Phénix
Maison : Poufsouffle

Rapeltout
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The storm is coming soon
ce message a été posté Lun 9 Déc 2013 - 1:14
2 novembre 2021

« Vous confirmez donc que vous avez attaqué ce moldu dans l'intention de le tuer ? - C'est le but d'un avada, non ? On le lance quand on veut tuer il me semble. - Il s'agit d'un crime mademoiselle Callaghan. - Si c'est comme ça que vous voulez appeler un acte de légitime défense, très bien, c'est un crime. J'ai déjà répondu à ce genre de questions et mes réponses resteront les mêmes. Vous ne voulez pas passer à quelque chose de nouveau ? - Les témoignages recueillis ne parlent pas d'acte de légitime défense mais d'un acte visant à protéger des mangemorts. C'est ce point là que je viens éclaircir aujourd'hui. » Eireann ferma les yeux. Elle était épuisée. « J'ai probablement empêché ce moldu de s'attaquer à deux mangemorts en le tuant. J'ai surtout tué le moldu qui venait de me rouer de coups avant de me découper le visage avec un couteau. - Vous auriez pu le stupéfixer. - Oui, dans l'hypothèse où je n'aurais pas eu envie de le tuer parce qu'il voulait me tuer, parce qu'il avait blessé Scarlett Fuller et parce qu'il ne se serait pas arrêté. - Passons maintenant aux autres accusations portées à votre encontre... »

3 novembre 2021

Eireann avait du mal à rester concentrer sur les paroles de la femme qui l'interrogeait. On lui donnait régulièrement des potions censées l'aider à se reposer pour lui permettre de se remettre sur pied au plus vite seulement, ces mélanges la faisaient énormément dormir. Elle avait pu voir ses proches, des médicomages, Wallas en personne aussi. Elle avait des périodes de grande lucidité et d'autres où elle se sentait complètement à côté. « Avez-vous vu Gavin Lewis tuer un moldu ? - Non. - Pourtant il l'a fait. - Vous m'avez demandé si je l'avais vu le faire et je vous ai répondu que non, je ne l'avais pas vu. - Certes... - Mais j'ai vu Brenton le doloriser sans que Gavin ne l'ait attaqué. J'ai vu Brenton m'envoyer un projectile à la tête sans que je ne l'aie attaqué. J'ai vu Brenton tuer Lewis d'un avada. J'ai aussi bien senti le doloris qu'il m'a envoyé. - Il affirme que vous l'avez menacé en levant votre baguette. - Oui. Mais la toute première attaque contre moi venait de lui. J'ai très mal à la tête et dans tout mon corps aussi. Vous savez, le doloris. Est-ce que je pourrais me reposer ? »

5 novembre 2021

Eireann regarda le plateau-repas qu'on avait déposé devant elle avec dégoût. Elle n'en pouvait plus de cette bouffe de merde. Elle voulait manger du gras, du consistant, quelque chose cuisiné par maman Callaghan et rien d'autre. Seulement, sa mère était en Irlande, elle était coincée dans ce putain d'hôpital parce que son corps avait douillé une fois de plus et que cette fois, il fallait qu'elle soit parfaitement rétablie pour pouvoir sortir. La bonne grosse blague : l'irlandaise savait parfaitement pourquoi on la gardait à Sainte-Mangouste. Ces connards voulaient pouvoir garder un oeil sur elle. L'omniprésence d'un employé du Ministère posté devant la porte de sa chambre n'était qu'une preuve du putain de bordel que l'attaque des mangemorts avait généré. Eireann planta sa cuillère dans l'espèce de bouillie qu'on lui avait servie et fourra son contenu dans sa bouche. Elle était capable de mâcher du consistant pourtant ! On lui avait fait pousser une nouvelle dent, on avait réparé sa mâchoire déglinguée et son système digestif était performant, un Callaghan pouvait tout avaler sans problème... Ah non, la nouvelle accusation de trahison, celle-là, elle ne l'avalait pas bien.

La goutte de trop, elle s'était dit que c'était celle tombée sur le champ de bataille. Mais en fait, non, la goutte de trop, celle qui venait de provoquer le raz-de-marée gigantesque dans sa vie merdique était arrivée après, quand tout le monde était gentiment rentré chez lui et qu'on lui avait tranquillement annoncé qu'une enquête était ouverte pour déterminer si oui ou non elle était coupable d'un acte méritant une sanction. Ce qui signifiait que de toute manière elle était coupable. Oui, elle était coupable d'un acte vilain-vilain parce qu'elle avait osé sauvé sa vie. Oooh la vilaine action ! Elle avait eu la mauvaise idée de tuer un taré moldu coupable d'horreurs et ça lui retombait sur le coin du nez. On lui avait posé trente fois les mêmes questions. Elle avait répondu de la même façon à chaque fois, sur un ton passant d'un sentiment d'injustice, à l'agacement certain pour finir en une monotonie étrange. Elle répondait désormais mécaniquement aux questions. Elle n'en pouvait plus. Elle voulait rentrer chez elle, chez ses parents, pour se rouler en boule sous sa couette et fermer les yeux. Elle rêver d'un sommeil paisible, éternel, confortable. Eireann était malade rien qu'en regardant le plafond, rien qu'en sentant l'odeur de la nourriture.

La porte s'ouvrit. L'espace d'un instant, elle espéra qu'il s'agissait d'un gens sympathique qui aurait eu la bonne idée de lui amener de quoi grignotter pour de vrai. « Voilà, je vous laisse là le temps de trouver une autre chambre. - Euuh je suis déjà là ? » Eireann regarda le lit qu'on venait de faire rouler juste à côté du sien. Avec Fetherstonhaugh dedans. « Désolée mademoiselle Callaghan mais Monsieur Fetherstonhaugh doit changer de chambre : les soins qu'il doit recevoir sont moindres et un autre patient a besoin de la chambre qu'il occupait. Nous allons lui trouver un autre lit au plus vite. » Mais bien sûr ! Et on réunissait les deux suspects dans l'affaire pourrie qui faisait le petit bonheur quotidien d'Eireann. L'infirmière sortie rapidement en refermant la porte derrière elle. Eireann attrapa vivement sa cuillère et se décida finalement à manger l'intégralité de son plateau-repas finalement, de quoi lui éviter de parler. Ce serait bien, non ? Mais qu'est-ce qu'elle risquait de lui dire ? Elle ne l'engueulerait pas parce que, comme elle, il avait dit la vérité aux enquêteurs, n'est-ce pas ? Elle n'allait pas non plus lui dire qu'elle ne lui en voulait pas pour la brûlure mignonnette qu'il lui avait infligée parce que ça sonnerait un peu trop cynique, non ? Oui, manger était le bon plan. Sauf que la bouffe était vraiment immonde. « Ils nous mettraient pas dans la même pièce par pure machination. » Histoire de voir ce qu'ils pourraient se dire, de voir s'ils allaient tenter de monter un plan à deux, ou même s'ils allaient s'entretuer. Eireann se foutait complètement du type allongé à côté d'elle. Elle ne le connaissait pas, il l'avait attaquée parce qu'il avait sûrement cru bien faire et, étonnamment, malgré sa marque des ténèbres sur le bide, elle le pensait sincèrement Phénix. Mais qu'est-ce que ça voulait dire Phénix quand des connards comme Thorne l'étaient aussi ? Et quand des gens comme elle finissait par jeter définitivement l'éponge ? C'était du vent. « T'as aussi eu droit aux interrogatoires longs et stupides je suppose. Comme si la bouffe dégueulasse n'était pas suffisamment chiante. » OUI elle avait faim.
Gael Fetherstonhaugh
Névropathe compulsif
Gael Fetherstonhaugh
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Re: The storm is coming soon
ce message a été posté Mer 11 Déc 2013 - 16:12
Six jours.
Six jours que l'on tentait de le sevrer.
Les premiers jours avaient été intolérables. Les interrogatoires, ponctués d'étourdissements de sa part, n'avaient pas aidé les choses. Trop d'oxygène, et que n'aurait-on vu Gael assis, les mains, moites, posées paumes contre ses jambes, sentir ses pupilles se dilater et le monde tourner brutalement. Une danse furieuse qui le prenait, qui avait mené sa tête à se décrocher et rebondir partout dans la pièce. Répondre aux questions d'une voix lointaine, ivre. Fetherstonhaugh, malgré sa bonne volonté, n'avait pas tenu. Entre deux vagues qui lui berçaient le corps les premiers jours, il sentait que ses nerfs étaient sortis, recouvraient sa peau, rendant tout contact désagréable, âpre, râpeux, intolérable. Cette impression le suivait à présent partout. Ses vêtements étaient douloureux, le sol contre ses pieds était douloureux, les draps de son lit d'hôpital étaient douloureux, le grincement de la porte lui donnait des acouphènes, l'eau qui gouttait quelque part dehors lui donnait des crampes, les voix dans le couloir lui vrillaient le crâne. Il en oubliait presque ses blessures. Ses os avaient été remis, lors d'une nuit particulièrement intolérable, à grands coups de Skele-Gro. Ses doigts avant brisés se voyaient à présent tranchés d'une marque violacée qui disparaîtrait, peut-être.
"Peut-être".
Médecin à la con.
Les côtes seront encore certainement un peu douloureuses.
"Certainement".
Médicomage de merde.
On ne peut rien affirmer sur la cicatrisation près d'un... d'un tel sortilège.
On ne sait pas, pas notre faute.
Chirurgien de mes...
Que dire des questions, ressassées ! Et vas-y qu'on vous remet dans votre chambre, Môssieur Fayzer-stone-how, et vas-y qu'on a encore des détails à apporter, et vas-y que vous êtes sûr de ce que avez raconté, Môssieur Fayzer-stone-how ? Oh, mais attendez, Môssieur Fayzer-stone-how - "Fenn-show, dammit" - vous nous aviez dit que vous étiez où, il y a cinq ans ?

Evidemment.
Les accusations se portaient sur ceux qui avaient tué des moldus. Il aurait été simple de vérifier, par un simple Prior Incantato, par exemple, de vérifier le ou les derniers sort lancés. Et donc voir que Gael avait été aussi offensif qu'un mollusque en état d'ébriété qui chantait les lavandières du Portugal. Evidemment, une certaine marque sur son ventre avait été vue par certains de ses collègues.
"Collègues" qui avaient dû le balancer. Gael avait pu imaginé la scène. Balancer pour alléger sa peine. Voire pour se faire remercier. ET voilà comment des tueurs de moldus avaient certainement sauvé leur peau. Salauds.
Gael rongeait son frein dans sa chambre, alité, encore faible, à repasser en boucle des images de Trent Park qui se faisaient plus floues et que, en tentant de préciser, il modifiait à chaque fois. Il grinçait des temps, en cet instant, tendu, en en voulant à la Terre entière. Et plus encore à lui-même. Quel imbécile. Quel con. Quel connard.
Il aurait été intelligent, plus jeune, il aurait eu la force de ne pas rejoindre les Ombres. Il n'aurait pas causé tant de mal. Il n'aurait pas perdu sa sœur. Et il n'en serait pas là, plus égoïstement, à l'heure actuelle. Assis dans le lit, il posa sa tête sur ses genoux, fixant un point sur le mur de la chambre. Il était en colère. Son âme hurlait à la révolte sanglante, son corps le brûlait comme les martyrs de l'ancien temps. Son ventre - son foie, sa marque de honte - bien qu'enrubannée dans une toile douce semblait lui donner un éternel coup de poignard, tournant et remuant dans sa peau. Il se sentait mal dans son corps, sa tête était embourbée, une boule vint le prendre à la gorge.
Dans le pire des cas, il risquait Azkaban. Même s'il s'était comporté de manière exemplaire sur le terrain. Même s'il avait donné une transcription exacte à ses interrogateurs. Le tatouage, cette tête de mort et ce serpent, étaient de pires témoins à charge que les faits eux-mêmes. Dans le meilleur des cas, il finirait aussi à Azkaban. Chose inhabituelle, ses pensées roulèrent vers sa famille. Leur dernière entrevue avait eu lieu plus de deux ans auparavant.
Les regards.
La honte le reprit.
La boule l'étouffa, il se sentit suffoquer.
Il toussa une fois et serra les dents en poussant un petit cri aigu.
Putain de serpent.
Il entendit des vois dans le couloirs. Personnel hospitalier, vraisemblablement.
Hospitalier. Evidemment.
Pour la première fois en cinq jours, Gael s'aperçut qu'il se trouvait dans le même hôpital que son frère. Trop occupé par ses interrogatoires, en voie de guérison, ou du moins de réhabilitation, Gael n'avait même pas pensé à cela. Le monde était petit, les Fetherstonhaugh n'étaient pas les Smith. Tout le monde saurait que le Docteur Fetherstonhaugh avait son frère retenu ici, interrogé, suspecté d'être un vendu. Avec une marque des ténèbres.
Gael s'arrêta de respirer.
Il fallait donc qu'il continue de faire souffrir ses proches ? Même alors qu'il cherchait à se racheter non auprès d'eux, mais pour eux ? Il allait encore pourrir quelqu'un, là, pour une erreur de... pour ses crimes passés, qu'il voulait, lui aussi, oublier ? Une petite voix au fond de sa tête agita une sorte de drapeau blanc. Fin des hostilités, nous abandonnons.
Ses mâchoires se crispèrent, le point sur le mur devint un rien plus flou.
C'est alors qu'un cliquètement dans la porte lui tira une nouvelle inspiration.

"M. Fetherstonhaugh, Gael ?"

Gael acquiesça.

"Je suis désolé du dérangement, nous devons vous déplacer."

Gael sembla surpris.

"Vous comprenez, depuis quelques jours, nous avons beaucoup de patients à traiter, et certains sont encore dans un état critique. On va vous mettre en chambre commune, vos blessures sont presque guéries." L'infirmière eut un sourire un peu gêné, mais étonnamment sincère. "Et puis, ça vous fera un peu de compagnie."

Gael opina faiblement du sous-chef, incapable de croiser le regard de l'infirmière.
Il sentit son lit bouger et se laissa flotter dans les couloirs, suivi de l'infirmière qui imprimait au lit la direction d'une baguette assurée.
Gael n'avait jamais visité Sainte-Mangouste. Il ignorait que ce fût si grand, certainement plus grand à l'intérieur, et si peuplé. L'on trouvait de tout. Des sorciers qui déambulaient, des cadeaux à la main, certainement pour apporter du réconfort à leurs proches convalescents, des médicomages qui entraient dans les chambres, des infirmiers et infirmières qui affluaient, transportant aussi bien du matériel que des patients, faisant là un lit, aidant ici une personne à marcher pour sortir respirer l'air du dehors.
En parlant d'extérieur, le peu que Gael put voir était gris. Normal, allait-on objecter, pour un mois de novembre anglais, la brume attaquait la ville, l'humidité connaissait un pic extrême, les températures s'adoucissaient durement. Et pourtant, cela fut presque le seul réconfort qu'il trouva, depuis les six jours qu'il était parti en mission.
Voyait-on le ciel, à Azkaban ?

Ils s'arrêtèrent près d'un bureau, où l'infirmière, du peu que put apercevoir Gael sans trop se retourner, semblait écrire dans un gros registre. Certainement le fait de changer de chambre.
Un gamin passa à côté, l'air mutin. Bonne bouille, celle de l'enfant espiègle qui vient de faire un vilain tour. Gael le fixa, le regard vide. Il crut presque se revoir, enfant, gamin faiblard, trop petit, entêté. Le gosse fronça les sourcils, serra les lèvres puis jeta quelque chose au visage de Gael - ce qui, vu le lit, tomba sur la couverture - avant d'éclater de rire en s'enfuyant en courant. Il sentit l'infirmière râler dans son dos, à propos de "silence, voyons". Gael regardait son agresseur haut comme trois pommes s'enfuir dans le couloir avant de bifurquer, suivis des regards des différentes personnes présentes. Un enfant qui court en riant, tout le monde trouve ça amusant, ou irritant. Surtout en hôpital.
Les yeux de Gale se portèrent sur la chose qu'avait envoyé le garçon.
Toujours hagard, il ne s'aperçut  de ce qu'il venait de relever dans sa main que lorsque l'infirmière émit un toussotement gêné.
Le vilain petit merdeux devait avoir fauché cela en salle de stocks, car Gael ne tenait rien d'autre qu'une murlapote - rassurons nos lecteurs les plus prudes, non usitée - blague potache d'un pré-adolescent. Gael cligna des yeux, alors que l'infirmière lui enlevait le morceau de murlatex de la main, toujours levée, pour le jeter dans une poubelle proche en lançant des excuses, attendrissant le tout par du "ah, les enfants, quels farceurs" et autres commentaires facétieux.
Gael était toujours à moitié dans ses pensées alors que le lit repartit et glissa dans les couloirs.
Y avait-il des murlapotes, à Azkaban ?

Le lit s'arrêta enfin devant une porte.
Un type, le genre neutre, dont on oublie si facilement les traits qu'il ne pouvait que travailler au ministère, était assis à côté, semblant monter la garde. La semi-prison. Maintenant qu'il était quesiment remis, mieux valait s'assurer qu'il fût incapable de s'enfuir. Ce la signifiait présence officielle sur les lieux. Cela signifiait surveillance perpétuelle. Cela signifiait tir à vue.
Trespassors wil be shot, survivors will be shot again.

L'homme se leva, ouvrit l'huis et laissa l'infirmière mener Gael dans la pièce.

"Voilà, je vous laisse là le temps de trouver une autre chambre."

"Euuh je suis déjà là ?"

Gael connaissait la voix.

« Désolée mademoiselle Callaghan mais Monsieur Fetherstonhaugh doit changer de chambre : les soins qu'il doit recevoir sont moindres et un autre patient a besoin de la chambre qu'il occupait. Nous allons lui trouver un autre lit au plus vite. »

Gael se retint de pousser une exclamation de surprise. Son cœur ne fit qu'un tour dans sa cage thoracique alors que son corps tout entier perdait 15°C en se vidant de la moitié de son eau par les pores.
Eireann Callaghan ? Sérieusement ?
Le cerveau de notre intrépide héros se remit à bouillir, rassemblant les fragments de pensées qui lui avaient traversé l'esprit auparavant.
Les traîtres l'avaient certainement vendu...
Il serra de nouveau la mâchoire, alors que la porte se fermait.

La donzelle mangeait, comme si tout allait bien.
Bâfrant son plateau repas desséché comme un buffet gastronomique, elle toisait Gael, se moquant de lui au travers d'un regard malicieux. Il le savait, elle se foutait de sa gueule. Elle savait qu'elle avait gagné, il ne lui restait plus qu'à le faire craquer, se moquer de lui et elle se serait sauvée. Après tout, pourquoi n'aurait-il pas lancé un Imperio sur une pauvre petite phénix en la forçant à tuer des moldus, hein ? C'était lui, l'Ombre, son ventre était son passeport !

« Ils nous mettraient pas dans la même pièce par pure machination. »

Machina... Mais elle le narguait, en plus ! C'était donc ça. Il ne devait que lui rester à prouver qu'il était bien une Ombre et le tour serait joué. Ils étaient certainement épiés quelque part par le ministère, certainement par l'homme à la porte, par un sort d'espionnage ou de Merlin savait quelles abominations les enquêteurs utilisaient.
La honte précédente, la culpabilité remontèrent en Gael pour se commuer en dégoût et colère. Il est plus facile de détester l'autre que soi-même, sa réaction fut, hélas, bien trop normale pour un individu moyen. Il sentit aussitôt son sang battre dans ses oreilles. Le tout résonnait si fort qu'il avait l'impression de se repasser l'intégrale de Tannhäuser - s'il s'en était souvenu - à pleine puissance dans les tympans.
Donc elle n'avait plus que ça à faire, c'était ça ?

« T'as aussi eu droit aux interrogatoires longs et stupides je suppose. Comme si la bouffe dégueulasse n'était pas suffisamment chiante. »

Gael déglutit. Sa gorge était devenue aussi sèche que le Sahara un jour de collision avec le Soleil. Mettre en confiance, endormir les craintes et suspicions. Elle était douée, hein, la bougresse.
Répondre ou pas ?
Gael jeta un prudent regard agacé autour de lui.

"Ouais," lâcha-t-il, d'un ton sec, comme s'il crachait un épais mollard.

Il rumina quelques secondes avant de continuer.

"Alors, ça y est, on est tranquille ? Ca va, la belle vie, pas trop d'angoisse, hmm ?" lâcha-t-il, insistant sur sa dernière phrase, faisant planer, en filigranes, le fait qu'elle ait tué un moldu. Après tout, un VRAI phénix, ça avait des états d'âmes, non ? Ca ne bouffait pas son irish stew comme si de rien n'était ?

Son ventre eut l'excellente idée de lui faire ressentir une douleur un rien plus intense, comme un fouet de cuisine chauffé à blanc que l'on remuerait dans vos entrailles. Gael poussa un petit grognement aigu de douleur intense.
Evidemment, il fallait que lui souffre encore pendant qu'elle se pavanait. Oh, qu'elle devait se réjouir, cette garce, à savourer sa bouffe et sa victoire. Elle savait déjà qu'elle repartirait la tête haute. Meurtrière. Traîtresse.

"Fuck it... bava-t-il entre ses dents, d'une voix certainement trop faible pour être audible, tout serrant le drap dans ses mains. And fuck you, too..."
Eireann Callaghan
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Re: The storm is coming soon
ce message a été posté Mer 11 Déc 2013 - 18:59
Comme c’était dommage, tellement dommage. Le pauvre Fetherstonhaugh n’avait pas saisi la superbe occasion que l’irlandaise lui avait offerte. C’était con de sa part, très con. Parce que ce n’était pas la bonne période pour la titiller, vraiment pas. Si elle se foutait de tout, si elle disait merde à tout et surtout au monde entier, ce n’était pas en étant calme. Parce qu’elle en avait ras-le-cul d’être coincée entre quatre murs. Elle en avait ras la coquille de n’avoir le droit de voir ses proches que brièvement. Elle était bien trop dépendante de leur affection et de leur soutien pour réussir à se relever avec si peu d’occasion d’être rassurée. Et surtout, elle emmerdait les pseudos phénix de son cul qui croyaient pouvoir juger les autres sur une action qu’ils étaient visiblement incapables de comprendre. IL DEVRAIT COMPRENDRE LUI. Bordel. Est-ce qu’il n’avait pas été attaqué par ces connards comme elle ? SI ! SA PUTAIN DE MARQUE, QUI VISIBLEMENT S’ACCOMPAGNAIT D’UNE AMNESIE SUR SON PASSE DE MANGEMORT.

Elle était belle, ouais, la vie. Mais pas la sienne. Et sa conscience ne se portait pas au mieux. Elle ne regrettait pas la mort de cette pourriture de moldu. Elle ne la vivait pas bien, mais elle ne la regrettait pas. Mais ça, c’était SON problème. Qu’il s’occupe de son cul. Ou de son bide, qu’il bichonne sa petite marque de connard. Qu’il répare son joli tatouage de merde, qu’il l’embrasse même ! Mais qu’il s’occupe de lui et pas d’elle.

Eireann respira. Pas calmement, non, plutôt comme un buffle prêt à charger. Et elle avait décidé de ne pas le faire quand cette connasse d’infirmière avait ramené cet abruti dans sa chambre. Elle respira toujours, faisant trop de bruit. Ses poumons allaient mieux mais elle n’avait pas sollicité leurs pleines capacités depuis longtemps et ça se sentait. Sa tête se mit à tourner. Elle fourra une nouvelle cuillière de soupe dégueulasse dans sa bouche. Ferme ta gueule Eire. Tu sais bien que tu ne dis que des conneries. Pendant qu’il marmonnait, elle bouffait. Pour la fermer. Parce que sa mère n’avait pas arrêté de lui dire de ne jamais parler la bouche pleine quand elle était gosse. Et voilà, elle voulait sa maman. Et elle voulait son lit de petite fille. Et sa couette. Et le ragoût de sa maman. Et son papa. Et sa grand-mère. Et sa vie d’avant aussi, à y être ? La bonne blague.

Elle réussissait à se calmer, elle en était sûre. Oui, elle se calmait. Elle oubliait ce qu’il lui avait dit. Elle était zen, c’était merveilleux. La technique fabuleuse du je vais bien tout va bien. Et elle était si calme que son bol de soupe alla s’écraser contre le mur d’en face, laissant une superbe trace à l’allure de gerbe sur le mur. « Putain… » Elle regarda le liquide à la couleur écœurante glisser le long du mur pour venir petit à petit s’étaler sur le sol de la pièce. « Je crois qu’en fait tu ferais mieux de fermer ta gueule. » Elle ne quittait pas des yeux la progression du liquide face à elle. « Vraiment. » Elle était calme pourtant. Si son corps tremblait c’était parce qu’elle avait froid. Si son cœur s’emballait c’était parce qu’elle vivait une période compliquée qui lui faisait bobo dans son âme. Si ses doigts se crispaient sur sa cuillère c’était parce que… Non elle n’était pas calme. Pas calme du tout. Et elle ne s’en rendait même plus compte. Et sa magie faisait de la merde. Chose qui ne lui était pas arrivée depuis qu’elle était gamine. C’était quoi ce bordel dans sa tête et dans tout son corps ? Elle décida subitement que ouais, c’était la faute de Gael. Voilà. Tout simplement. Et comme tout son être avait besoin de se défouler pour de bon, et bien soit !

Non. Si. Non. Si. Non. Ta gueule conscience ! Tu sers à rien !

« Tu veux savoir ? Ma vie c’est tellement l’éclate ! T’imagines pas ! Genre, j’ai une enquête au cul à cause d’un connard de merde, deux si tu tiens à avoir un rôle à jouer là-dedans même si en fait je m’en carre de ce que tu penses. J’ai aussi tué une personne qui le méritait et qu’est-ce qu’on s’éclate en ce moment dans ma tête à ce sujet ! Je te montrerais bien mais juste non en fait. » Elle s’était complètement assise, crispée, fixant toujours le mur en face d’elle. Mais elle se tourna vers lui. Parce que le regarder lui permettrait peut-être de se calmer. De se dire que le pauvre n’avait pas à subir son mal être… En fait si, qu’il subisse. Elle s’en branlait, il était finalement la parfaite incarnation de l’abruti qui ne cherchait pas à comprendre et qui voulait juste juger. JUGER ET ENCORE JUGER ALORS QU’ELLE LUI LAISSAIT LE BENEFICE DU DOUTE BORDEL. « Et tu sais ce que c’est le plus fun dans tout ça ? C’est qu’en plus d’avoir perdu l’intégralité de ma vie pour cette faction, avec toute cette merde, j’ai même perdu la seule raison qui faisait qu’il me restait un tout petit quelque chose pour continuer à me battre, genre ma foi en l’ordre. »

Elle sentait toute sa colère, toute sa frustration et surtout toutes les choses qu’elle n’avait pas voulu dire à ses proches sur le point d’exploser. Eireann se dit que son camarade de galère méritait un dernier petit coup rigolo dans la gueule. Au figuré à défaut d’avoir la force d’aller le tabasser tout de suite. « T’aurais tellement dû me buter quand t’en as eu l’occasion au lieu de me lancer un sortilège de merde dont il ne me reste plus aucune trace. T’aurais eu l’impression d’être utile, j’aurais eu ce que je voulais, on aurait eu un lien trop funky comme ça. »

Le plus beau dans tout ça ? Elle venait de brasser de l’air pour rien parce qu’elle ne se sentait pas mieux. Elle avait juste envie de gerber cette soupe dégueulasse. Elle avait envie de se jeter par la fenêtre aussi. Si on accusait l’autre con, ça pourrait aider, non ?
Gael Fetherstonhaugh
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Re: The storm is coming soon
ce message a été posté Jeu 12 Déc 2013 - 17:38
La corrida est une sorte de course de taureaux s'achevant par la mise à mort de l'animal. Il est dit que la tradition de la mise à mort remonte au XVIIIe siècle. Les règles de ce spectacle sont très strictes, toute personne voulant participer à une joute tauromachique se doit d'avoir longuement compulsé le Tauromaquia Completa de Paquiro.
Là, les participants venaient tout juste de passer l'étape du paseo, durant laquelle ils défilent et parades sous les applaudissement et encouragements d'une foule délirante. Chacun montre ses plus beaux atours, chacun attire l'attention. Mais, de manière intéressante, l'arène s'ouvrit plus rapidement que prévu. Un choc dur le mur, éparpillant la soupe marron en fines gouttelettes et une grosse traînée gerbeuse frappèrent fortement les oreilles de l'arène, alors que les portes s'ouvraient et que la bête entrait enfin, puissante et véloce. Elle déroulait ses mécaniques, tournant, ronflante, grinçant et maugréant  à chaque pas. Faute de picadors, Gael décida de se lancer dans une course de banderilles. Qui jaugeait la bête, de nos jours ? Le temps manquait, il fallait arriver à l'essentiel. Et tant pis pour le spectacle, quitte à violer les codes et massacrer une tradition.
Gael sentit son corps augmenter de cinq degrés lorsque Eireann lui demande le moins poliment du monde de fermer son claque-merde. Oh, donc elle n'aimait pas être remise à sa place ? Encore plié en deux sur son ventre douloureux dont la douleur s'estompait peu à peu, lentement, le rendant plus vulnérable aux coups de cornes, il écoutait les mots remplis de venin que la bête bavait. Il encaissa, malgré sa douleur, et soutint la douleur. Son métabolisme transforma cette violence en un feu interne, plus brûlant encore qu'un fusion atomique au cœur du soleil.
Il eut une légère toux en se relevant, fixant Eireann d'un regard aussi noir que ses poumons. Les yeux plissés, fermés de moitié, une moue dédaigneuse à sa bouche.
Il avait déjà été lui-même dans l'arène, plus tôt. Il avait été ce bovin fier, musclé, agressif et nerveux que l'on tentait de mettre à mort. Il avait empalé le matador sur le mur, avait senti le dernier souffle s'échapper de sa bouche de pantin bariolé. Puis il en était sorti. Gracié, il avait remis en liberté, dans la nature. Puis, un jour, buvant à une ondine, il aperçut son visage. Celui d'une bête immonde.
Alors s'était arraché la peau, déchiré la chair et était devenu humain. La transformation avait été longue, douloureuse, il avait vomit toute sa fressure mais s'était relevé, boiteux, hagard et avait dérivé comme l'épave qu'il était, de port en port. Et visiblement, il retournait dans l'arène se confronter à son image du passé. Lui-même, quoique différent.

Son adversaire était rapide, il aurait eu du mal à la suivre si son corps ne s'était pas décidé à être si inconfortable qu'il l'irritait, maintenant son esprit éveillé. Les tambours et trompettes jouaient en cœur une musique entraînante sous ses tempes, remplissant ses veines, gonflant ses joues, crispant ses faibles muscles.

Il laissa la fausse phénix expectorer tout son fiel. Sa stratégie était simple. Se victimiser. Faire appel aux bons sentiments de Gael, l'amadouer, en le manipulant. "Je suis la pauvre victime et tu me fais du mal, immonde salopard". Voilà ce qu'elle transpirait à grosses gouttes huileuses. Elle pensait vraiment qu'il tomberait pour ça ?
Puis inverser la balance. Tu aurais dû me tuer. Au final, c'est toi le tueur. Moi la victime.
Gael sentit sa colère monter d'un cran. Mais elle se foutait ouvertement de gueule cette...

"Stupid cunt."

Ce n'était ni élégant, ni poli, ni même intelligent. Mais c'était sorti tout seul. Il venait de trébucher dans l'arène, mauvais signe. L'animal risquer de l'embrocher à tout moment.

"Tu penses vraiment que je balance des avada à tout-venant ? Genre, ah yeah, trop cool, crevez, les mecs ! Oh, pardon, très chère, d'être la cause de votre emprisonnement. C'est vrai, après tout, c'est moi qui ai buté des moldus ! Putain, mais je dois être vraiment trop con pour l'avoir oublié, nan ? Oh, mais j'oublie aussi que je suis là parce qu'on m'accuse d'avoir dézingué des moldus - tu sais, ces non-sorciers, là, que tu aimes tellement que tu les protèges tous ! Nan, mais c'est sûr, c'est à cause de ces CONNARDS DE PHENIX que tu t'es faite choper, c'est tellement notre faute ! Pardon pour ça, hein, la prochaine fois, je regarderai ailleurs !"

Pétasse. Et avec ses propos larmoyants, elle croyait vraiment lui tirer une larme ? Si elle avait tué en légitime défense, pourquoi pas. Mais en avada... fallait pas déconner, non plus. Même Gael était infoutu d'en produire un correct. Elle voulait tuer. Elle était venue pour tuer. Et là, lui dansait, claudiquant, autour du taureau en plantant les petites aiguilles multicolores. Ca restait dans le cuir, mais ça faisait joli.
Il frotta son pouce contre son majeur.
The world's smallest violin is playing for you.

"Je vais chialer, tiens. T'avais qu'à rejoindre tes potes Mangemorts, vous auriez fait des soirées grillades moldues. Et t'aurais eu" il prit une voix faussement féminine, type Miss Poudlard, "like, such a wicked life, say ! Tu veux que je m'apitoie sur ton sort, c'est ça ? Que l'on réponde de TES conneries pour TOI ? Tu te foutrais pas un peu de la gueule du monde ?"

Il fulminait toujours, mais se sentit d'un coup affaibli. Il avait craché sa rancœur, ce qui était toujours bon à la fois pour les ulcères et pour le foie. Il ruminait toujours, sentant le regard haineux lui être renvoyé - peut-être fantasmait-il, du reste. Elle se prenait pour qui ? On aurait cru entendre une de ces célébrités sorties tout droit des récits de Rita Skeeter - une vieille journaliste d'antan - se plaindre de devoir s'excuser pour avoir frappé un gobelin à Gringotts. Bon, les gobelins le méritaient, mauvais exemple. Mais tout de même.
Gael était redevenu silencieux. Ouais, elle avait peut-être beaucoup souffert, et alors ? Lui aussi. De sa faute, et lui l'acceptait. Pleinement. Il vivait avec cette putain de culpabilité d'avoir été, plus jeune, stupide et influençable, et d'avoir fait acte de loyauté aveugle envers les mauvaises personnes. Oui. Mais il n'allait pas accuser le monde entier d'avoir été mangemort.
Il l'avait choisi.
Il l'avait fait avec dévotion.
Pire, encore, il y avait pris du plaisir. Ou du moins l'avait-il cru alors.
Et il devrait rester, là, à l'écouter parler de sa grande-tante Isabella qui était morte écrasée par une horloge franc-comtoise ? Il lui balançait le dégoût qu'il avait, lui-même, de ce qu'il avait été, de ce que les mangemorts représentaient, pour lui, de l'envie de s'arracher le visage dès qu'il croisait un semblant de reflet ? Non, il avait ravalé sa fierté, s'était assis dessus et avait compris qu'elle ne serait plus. La seule chose qu'il pouvait tenter de faire était d'améliorer un rien les choses. Pas par rédemption. Noah le lui avait fait comprendre, il ne serait jamais autant un phénix que d'autres...
Il se passa les mains sur la face, hochant la tête comme pour dire "non, non" intérieurement, avant de se les passer dans les cheveux.
Il ignorait s'il s'agissait des cigarettes inexistantes ou simplement de sa psyché qui ne servait plus à rien, mais il oscillait entre deux sentiments profonds. La colère et la honte. Magnifiées.
Il regardait la bête face à lui et se revit auparavant, les naseaux fumant.
Finalement, Eireann lui renvoyait sa propre image de traître. Traître à sa famille, à ses amis - Alec, anyone ? - et le remettait plus violemment à sa place que n'importe quel discours qu'elle aurait pu tenir. Il en venait presque à s'en moquer, qu'elle soit mangemort. Elle serait jugée et envoyée en taule. Et lui resterait avec son image.
Quitte à ce que la tueuse de moldue serve à quelque chose, autant qu'elle lui serve de punching-ball introspectif.
Gael crispa la mâchoire. Il avait furieusement envie de la brûler, encore, de lui broyer le visage contre les murs, de lui faire bouffer sa soupe, tiens, puisqu'elle avait l'air de détester ça.
Les jérémiades qui lui revinrent en mémoire l'avaient exaspéré.
"C'est pas ma faute, j'ai beaucoup souffert, on oublie ce que j'ai fait, hein ?"
Gael releva la tête et son regard tomba sur elle. S'ils s'étaient trouvés dans l'eau, les éclairs que lançait Gael les auraient électrocutés aussitôt. Il se contenta de la fixer. Mais brûle, par Merlin, brûle.
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ce message a été posté Sam 14 Déc 2013 - 13:28
Et l’insulte. Et l’accusation de trahison. Et le blabla dont elle se foutait franchement. L’irlandaise se focalisait toujours sur sa respiration. Parce qu’elle n’avait aucune envie d’être inculpée pour le meurtre accidentel d’un sorcier. Déjà que la mort d’un moldu n’était qu’un bon prétexte pour tout ça… Mais plus il parlait, plus elle avait envie de l’étrangler, de lui redire de la fermer, de le secouer aussi.

Parce qu’Eireann comprenait clairement pourquoi il l’avait attaquée dimanche soir : il avait autant de capacité de réflexion qu’une huître. Il bavassait encore sur le sort du pauvre moldu qu’elle avait tué. Mais il ne captait donc pas que ce n’était pas ça qui les avait foutu dans la merde ? Est-ce qu’il était stupide au point de croire que la mort de quelques moldus était la cause de l’enquête ? Et au lieu de se jeter sur lui pour l’achever à coup de cuillère dans la face, elle se mit à rire. Un rire méprisant. Pour lui, pour elle, pour toute cette enquête fictive qui n’avait qu’un seul but : blanchir le Ministère et faire payer le citoyen. Si en plus le citoyen n’était pas blanc comme neige, comme eux en somme, c’était juste parfait. Et plus elle riait, plus elle se revoyait à Trent Park, rire comme une démente sous le doloris de ce connard de Thorne. Il était con le pauvre. Terriblement con. Mais bon, Wallas avait le cœur sur la main et prendre des gens limités chez les Phénix faisait partie de sa façon de faire. « J’suis classée dans la catégorie des gens cons et naïfs, je le sais. Mais toi, Fetherstonhaugh, j’crois que t’es juste hors catégorie en fait. » Elle se remit à rire. C’était nerveux. La situation était tellement hallucinante que c’était rire ou pleurer. Et Eireann avait suffisamment pleuré dans sa vie.

Oh oui Eireann était conne. Pauvre petite fille qui avait toujours cherché à se bercer d’illusion, qui s’était laissée bouffer par les autres un peu trop souvent, par ses sentiments ou ses émotions aussi. Elle avait tout donné à l’Ordre et on la remerciait d’une douce manière. Elle avait perdu tout ce qui aurait pu lui donner envie de continuer et c’était de sa faute et uniquement de sa faute si elle était dans cette merde aujourd’hui. Parce qu’encore une fois, au lieu de se préserver physiquement et mentalement, elle avait répondu à l’appel de l’Ordre dimanche soir. Mais Eireann était lucide sur ses faiblesses, sur sa naïveté. Gael, visiblement, était juste trop con pour comprendre. Comprendre qu’ils n’allaient pas payer pour quelques cadavres moldus mais pour l’erreur de Thorne. Thorne que le Ministère allait tout faire pour blanchir. « Ce qu’ils sont en train de monter manque de subtilité mais c’est déjà trop pour que ton esprit attardé comprenne je crois. Alors laisse-moi t’expliquer un peu les choses. Comme toi, on a tous raconté exactement ce qu’il s’est passé dimanche soir. On a dit la vérité. Et oui, j’assume avoir tué le moldu et même que je recommencerais si on devait rejouer cette mauvaise pièce de théâtre. Et ça aussi, je l’ai dit aux enquêteurs. Le souci, c’est que Gavin n’est plus là pour témoigner. Parce qu’un connard l’a tué. Et ce même connard est trop précieux aux yeux du Ministère pour qu’on n’ait pas envie de favoriser sa version des faits. Celle qui dit que Gavin était un traitre. Que nous tous, nous le sommes. Pense ce que tu veux de moi, je m’en branle complètement. Mais sache qu’on est dans la même merde et même si tu n’as pas tué un moldu, tu étais sous les ordres de Gavin. Et ça, mon grand, on ne te le pardonnera pas si Thorne obtient ce qu’il veut. » Et que voulait Thorne ? Prouver que Gavin était un mangemort. Prouver que Zahid, Gael, Scarlett et elle étaient de son côté.

Eireann se demandait si Fetherstonhaugh allait enfin percuter. Mais sa gueule de poulpe à moitié mort lui soufflait que non, qu’il n’était pas en état d’essayer de comprendre quoi que ce soit. Pauvre abruti. Est-ce qu’il se rendait au moins compte que sa marque ne faisait que le placer au même niveau qu’elle, qui pourtant avait tué ? « T’as peut-être pas capté encore, mais c’est pas grave, ça viendra. » dit-elle tout en détachant le nœud dans sa nuque qui faisait tenir la blouse de malade qu’on lui avait donnée. Elle tourna le dos à Fetherstonhaugh, lui dévoilant sa peau ornée d’une superbe cicatrice boursoufflée partant du bas de ses reins et remontant vers son épaule gauche. Cette marque qu’elle garderait à vie à cause de la magie noire. Cette marque dont elle avait honte, qui la poussait à s’assurer constamment que ses vêtements la cachaient. « Un petit cadeau de la part de mes copains Héritiers. Les soirées grillades, je connais déjà. Au feudeymon, ça a un goût indescriptible. Et les Ombres aussi m’ont déjà invitée pour des vacances dans leurs cachots. Quelques mois à me faire tabasser pour des informations, c’était… Merveilleux. » Ce qu’elle avait pu s’éclater avec ses copains les mangemorts durant ces dernières années ! Ce connard ne pouvait même pas s’imaginer à quel point. Elle se remit face à lui. Et elle ne riait plus du tout, submergée par les souvenirs acres qui remontaient à la surface. C’était hypocrite de montrer les traces indélébiles du feudeymon alors qu’elle avait sauvé la vie du responsable. Mais Eireann avait juste envie qu’il ferme sa gueule, qu’il se sente mal et qu’il ravale ses accusations. Lui qui n’avait pas rejoint les Phénix dès le départ comme elle. « Ta marque, d’ailleurs, elle te vient de quel camp ? Celui qui m’a fait griller ou celui qui m’a laissée moisir dans le Qg de Kark ? Que je sache quoi dire aux enquêteurs quand ils me demanderont quel lien nous unit. Parce que bon, on me reproche déjà de vivre avec Scarlett. Et comme Thorne a bien pris soin de rappeler au monde qu’elle était sous la coupe de Kark… J’suis plus à ça près, hein ? » Scarlett qui allait doublement payer le prix. Parce que non content d’avoir rappelé qu’elle avait été le jouer de Kark, Thorne avait bien expliqué au monde entier qu’elle était sang-mêlé, alors que c’était le seul secret auquel elle tenait dans sa vie. Elle le défiait du regard, il ne l’impressionnait pas. Plus rien ne lui faisait peur en dehors de ce qu’il pouvait advenir de ses proches. La seule chose qu’elle craignait de perdre était la confiance des siens. Et ils lui avaient tous répété qu’ils avaient foi en elle ces derniers jours. Cela lui suffisait, le reste elle s’en foutait. Elle se foutait de lui, de ce pauvre petit mangemort visiblement repenti. Et qui allait payer pour n’avoir pas réussi à choisir le bon camp du premier coup. La jeune femme aurait pu avoir pitié de lui si son côté débile n’avait pas commencé par l’agacer franchement. Est-ce que Fetherstonhaugh appréciait les reproches ? Est-ce qu’il était content de voir ce que ça faisait que d’être tenu responsable de tous les malheurs du monde ? Après tout, les mangemorts étaient leurs amis communs, non ? Aaaah que la suite des événements allait être drôle, quand le moindre petit détail insignifiant de leur vie serait remonté à la surface et utilisé contre eux.

Eireann imaginait déjà ce qu’on allait pouvoir inventer pour l’enfoncer. Syndrome de Stockholm parce que Travers et ses séances de torture devaient lui manquer, masochisme parce que son corps et son âme ne portaient pas suffisamment les traces de tout ce qu’elle avait bouffé en trois ans, amie avec Scarlett, sous les ordres de Gavin, tentative d’attaque ratée sur le si bon Thorne, acte de non violence envers Keenan et Cleona pour la seconde fois, petit ami tué par des moldus mais surtout sang-pur issu d’une famille mangemort… On allait tout salir. Son nom, celui de ses proches. Tout allait être utilisé contre elle. Tout allait être perverti pour le bien de l’enquête.
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ce message a été posté Mar 17 Déc 2013 - 16:36
Gael resta gueule close le temps de la harangue monocorde de la Phénix. Bavarde, la fille. Si encore elle parlait pour dire quelque chose, mais non. Elle se contentait d'agiter les bras comme un enfant qui vient de casser le vase Ming de ses parents après avoir tapé dans un ballon qui a rebondi contre et qui crie "c'est pas fôteuh" et en essayant de noyer le poisson sous une tonne de détails inutiles. Inutiles pour l'explication, mais pour qui avait lu Schopenhauer, fondamentalement importants pour noyer le poisson.
Certes, nous objectera le lecteur le plus attentif, Gael ne connaissait certainement pas Schopenhauer, ou, s'il avait entendu le nom, cela devait lui rappeler une marque de bière allemande plus qu'un philosophe du même pays. Cela ne changeait que peu, Gael avait fixé Eireann avec la même virulence dans les yeux que lorsqu'il avait fini peu de temps auparavant. Il avait eu raison de la traiter de conne, en fait. Enfin, non. Elle cherchait visiblement à se faire passer pour telle. Une sale manipulatrice. Changer le sujet, utiliser l'argument de l'épouvantail et tout était résolu. On perdait son interlocuteur voire, mieux, on lui faisait comprendre que tout était de sa faute et il se repentait d'être la victime. Charmante rhétorique qu'icelle, employée à foison par des orateurs peu scrupuleux. Mais Gael n'était pas dupe. Elle le traitait de supra-con, en définitive ? Certes de manière plus subtile qu'il n'avait sur le faire. Elle n'en avait pas moins raison. Oh, oui, petite phénix immature, tu as raison sur ce point ! Fetherstonhaugh est stupide et chaque jour qui passe le fait regretter sa stupidité, son idiotie, son aveuglement. Tu veux quoi ? Des aveux ? Des pleurs ? Des confessions qui ne changeront rien à l'histoire, l'humilieront et te feront te sentir bien, ayant permis à ton ego de retrouver un minimum de "grandeur", si tant est que l'on pût appeler cela ainsi lorsque l'on s'abaisse à si bas ouvrage ? Tu veux passer pour la victime, encore ? Faire croire que le Ministère est méchant et veut ta peau ? Mais tu penses certainement être le centre du monde, chère petite tueuse de moldus.

"What a heap of bollocks," siffla Gael entre ses dents, les yeux fendus en deux petites meurtrières prêtes à faire feu sur l'ennemi.
Il soupira, remua la tête et arbora un sourire méprisant. Le même qu'il arborait, auparavant, lorsqu'il avait à faire à... "inférieur". Chassez le naturel, il revient au galop. Même si l'on quittait un groupe, l'on ne se départait pas aussi facilement de ses réflexes, physiques ou moraux. Du mépris profond coula dans ses yeux le temps d'un battement de cœur, avant de se commuer en pitié. Peu de différence, au final, avouera-t-on.

"Oui, merci de m'éclairer, Ô Lumière du monde, sur le fait que le Ministère veuille protéger un des leurs. C'est pas ce qu'on appelle - attends voir" Il fit mine de réfléchir, "politique ? Ah, si, on dirait. Les loups ne se bouffent pas entre eux, merci, j'étais aux premières loges pour le savoir. Mais non, tu préfères baver sur 'oh, toi aussi, tu vas prendre cher à cause de ce que tu ne comprends pas, bête comme tu es'," il avait tenté d'imiter le ton d'Eireann, pas forcément avec succès, mais suffisamment différent du sien pour créer le décalage nécessaire. "Mais, excuse mon esprit stupide," il sentit son sang battre son sa tempe, sa respiration s'accélérait, sa peau le faisait souffrir de partout. Bon Dieu, mais UNE clope, quoi ! "Après tout, tu viens de me le dire, ton pote me l'a déjà dit, je ne suis pas la moitié d'un phénix et ne le serai jamais, mais explique-moi juste un truc. Si t'avais pas agi comme une conne à tuer à tout-va, Gavin n'aurait pas eu besoin de te couvrir. Et il se serait pas fait allumer. Et il n'y aurait pas eu d'enquête."

Gael se sentait bouillir. Sa voix, pourtant plus proche du ténor que du baryton, avait des pointes graves qui striaient durement son discours. Son ton était sec. Il sentait sa marque se réveiller, comme à chaque fois qu'il éprouvait de la colère. Sauf qu'en l'occurrence, la colère était majoritairement issue de son manque de drogue, nicotine, et portée à blanc par l'autre estropiée qui avait jugé bon de se foutre à poil pour lui asséner un argument qu'elle voulait choc. Oui, son cul était définitivement un argument que Gael aurait accepté après un pub un soir de misère sexuelle. Mais pas en ce moment. Cela avait ajouté un pétillement phosphorique à son embrasement mental.

"Eh oui, ma pauvre fille. Réfléchis, un peu, si ton passé siiiiiiiiiiii douloureux te le permet. C'est à cause de toi que Gavin s'est fait buter," Gael, au point de colère où il en était, malgré le fait qu'il avait vu Gavin tuer un moldu, qu'il avait été perdu dans ses interrogations alors, sentait son ire contre Eireann si forte que toute méchanceté serait vérité. Sa peau lui semblait recouverte de nerfs, ce qui n'aidait pas à le calmer ni à le rendre plus compréhensif. Non, il était violent, agressif et, par là même, profondément stupide.
Mais cela ne surprendra personne connaissant un peu le personnage. L'on peut être brillant dans un domaine - et il effectuait son travail avec la plus grande intelligence - il n'en demeurait pas moins un sale con quand on le piquait au vif. Et il fonçait tête baissée. Preuve de courage ? Preuve d'un être irréfléchi. Si d'ordinaire les cigarettes le calmait, le moindre manque le mettait hors de lui. Il en avait fait les frais plus tôt en Amérique du Sud, prêt à trucider par exaspération, cela recommençait. Malin.

"Alors, sérieusement, oui, j'ai pas envie de finir à Azkaban parce que t'es trop conne pour ne pas savoir quoi lancer d'autre que des Avada à tour de bras. Parce que t'es juste... pas au niveau des autres ? Mais regarde-toi ! T'es obligée de te désaper ? Qu'est-ce que j'en ai à foutre de ta vie ? Je te raconte la mienne ? Je chiale sur ce que j'ai subi ou - mieux ! - sur ce que j'ai fait ? T'as perdu des amis ? Moi aussi ! T'as perdu de la famille ? Moi aussi ! T'en es responsable ? Je crois pas. Alors oui, j'ai été une saloperie, oui, oui, j'ai même certainement fréquenté ceux qui t'ont fait cette merde. Pour être franc, j'étais peut-être même AVEC eux, pour ce que j'en sais, j'ai tellement d'horreurs en mémoire que j'arrive même plus à me rappeler" Il désigna rapidement sa cicatrice dans son dos. Sa voix avait changé. Elle tressautait. Plus aussi ferme et virulente. Des trémolos ricochèrent sur ses deux dernières phrases. Danger. "Quand tu te lèves, tu te regardes dans le miroir, tu vois le sang que t'as sur les mains ? Ton propre sang ? Tu te regardes en face ? Alors oui, faut assumer, ma pauvre fille. Assumer d'être une sous-merde, comme je le fais jour après jour," Sa voix défaillit à ce moment, et il mit quelques secondes à se reprendre. "Faut assumer de nous avoir foutu dans le pétrin le plus épais qui soit. Faut assumer d'avoir buté Gavin. Alors oui, le ministère ne nous fera pas de cadeaux. Mais n'oublie pas qui est à la base de tout, OK ?"

Un boule vint lui bloquer finalement la gorge. A cause d'elle, il s'était en partie dévoilé. Oui, il avait du sang sur les mains, le sien, celui de sa famille, son lien le plus cher. Quoi qu'il ait pu se passer, il en était responsable, même indirectement. Pas un jour ne passait sans qu'il n'y pense. Monomaniaque ? Certainement.
La garce.
Oser tenter de retourner son monde de la sorte.
Gael se sentait tomber. Comme quand il avait appris la mort de sa sœur et qu'il savait que son engagement y était pour quelque chose. Il avait beaucoup de défauts. Énormément. Cependant, il avait toujours fini par accepter sa responsabilité, en tout. Sa culpabilité en devenait palpable, c'était un organe à part entière, entre ses poumons et son estomac. Un amas organique pressant, broyant, lourd et nauséeux qui déversait son flot de liquide caustique dans ses entrailles, le pliant en deux à son gré.
Et l'autre, à moitié dénudée, en face de lui, qui tentait de jouer les Sainte Nitouche, tentant de faire retomber la faute sur autrui.
Mais grandis, gamine, grandis.
Gael se détestait habituellement plus que n'importe qui d'autre. Mais là, Eireann n'arrivait pas loin de son seuil de détestation maximal.
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Re: The storm is coming soon
ce message a été posté Mar 17 Déc 2013 - 19:04
Tout retenir, encore et encore. Garder au fond de soi toute cette rage, toute cette colère pour ne pas la déverser sur les autres, pour ne pas montrer ses failles, pour ne pas se transformer en cible évidente. Eireann détestait se sentir faible. Elle détestait plus encore quand une autre personne mettait le doigt sur ses faiblesses. Sale raclure. Il fallait qu’il arrête. Qu’il la ferme, qu’il la laisse tranquille. Elle n’en pouvait plus. Sa connerie était si grande qu’elle ne savait même plus quoi lui dire pour qu’il se taise. Elle aurait voulu se boucher les oreilles, comme quand elle était gosse, et chanter à tue-tête. Lui balancer du LALALALA JE T’ECOUTE PAAAAS MECREANT dans sa gueule de petit rat. Seulement, elle s’était tellement crispée qu’elle se sentait paralysée. Complètement incapable d’esquisser le moindre geste, la moindre réaction.

C'est à cause de toi que Gavin s'est fait buter. Non. Qu’il la ferme. Il n’était pas phénix. Zahid avait eu raison. Il n’était pas phénix. Elle ne l’était plus mais lui ne pouvait pas l’être non plus. Sa tête s’était mise à tourner. Un rythme infernal dont la cadence était dictée par le monstre en face d’elle. Un miroir. Une âme errante comme elle. Un pauvre abruti qui crachait son venin sur elle faute de mieux. Comme elle. NON. Elle n’était pas comme lui. Elle ne pouvait pas ressembler à ça. Elle refusait cette évidence. « Arrête. » Il ne pouvait pas l’entendre, trop occupé à extirper hors de sa carcasse des horreurs sans nom. Eireann se sentit brûler de l’intérieur. Elle ne voulait pas avoir à supporter ça. Ce qu’il considérait comme une vérité qu’elle refusait. Elle n’était pas un monstre. Lui si. Du sang. Sur ses mains à lui. Sur les siennes aussi.

Elle revit tomber le cadavre de cette pauvre gamine qu’elle avait tuée deux ans plus tôt. Pour sauver quelqu’un. Ce meurtre qui la dévorait chaque jour depuis. L’avada sur une silhouette masquée, sans identité, qui s’était révélé morsure douloureuse quand le masque de la mort avait roulé à ses pieds. Eireann sentit ses entrailles se vriller, chorégraphie morbide, qui faisait mal. Qui la brûlait de l’intérieur. Et elle ne bougeait toujours pas, se laissant percuter par les mots chargés de haine qu’elle recevait avec violence. « Arrête. » Toujours un murmure trop faible. Alors qu’il assénait le coup de grâce. Elle était la grande fautive à ses yeux.

L’irlandaise s’attendait à ce que son corps réagisse comme d’habitude. Elle pensait que les spasmes allaient l’assaillir, que tout son corps allait capituler. Eireann attendait que les larmes commencent leur longue descente le long de ses joues parsemées de tâches de rousseur. Mais rien. Rien de tel ne vint. Quelque chose l’avait brisée là-bas, quelque chose qui faisait qu’elle ne serait plus jamais la même. Elle ne savait plus qui elle était, maintenant qu’elle avait choisi d’abandonner cette cause. Cause par laquelle elle s’était définie pendant si longtemps que, sans elle, elle ne savait plus, plus rien. Plus rien d’elle-même.

Et elle comprenait encore moi ce qu’il se passait au fond d’elle. La colère, elle connaissait. La haine aussi. Mais pas comme ça. Pas contre un type qu’elle ne connaissait pas. Et pourtant, ses dernières paroles déclenchèrent une réaction irrationnelle pour elle. Pauvre petite poufsouffle trop bonne trop conne métamorphosée en hystérique au bord du précipice. « Non pas okay. » Et elle bondit hors de son lit pour se jeter sur lui, renversant son plateau repas dans un vacarme qui ne l’atteignit même pas. « NON ! TU VAS FERMER TA GUEULE UNE BONNE FOIS POUR TOUTES ! » Elle frappa. Aussi fort qu’elle le pouvait. Soit faiblement. Mais le geste comptait plus que le reste. Elle empoigna sa blouse, à peine consciente de ne pas avoir rattachée la sienne et rapprocha son visage du sien, pour le regarder avant de... De quoi ? Qu’est-ce que tu vas faire pauvre fille ? Rien. Elle s’arrêta. Parce qu’elle se voyait en lui et que la claque qu’elle se prit la ramena brutalement sur terre. Qu’est-ce qu’elle faisait ? Ce n’était pas elle. Ou si. C’était trop elle. Ses défauts compilés les uns aux autres, exacerbés. Elle le repoussa avant de reculer, apeurée. C’était donc ça qu’elle était amenée à devenir ? Un tas de cendres comme lui ? Une personne tellement bousillée par la vie que plus rien n’avait de sens ? Elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas laisser les choses s’achever ainsi. Elle ne pouvait pas décréter vouloir crever dans cet état. Pas en s’étant transformée en une autre personne, en une chose complètement déglinguée et… Et quoi ? Elle n’était même pas capable de se définir. « Je… » Elle recula encore. Pourquoi personne n’intervenait ? Les cris, les objets fracassés, tout ça, ça faisait du bruit, non ? Pourquoi aucun type du Ministère n’intervenait ? Et les médicomages ? Et les infirmières ? Et… Stop. « Je … Je ne suis pas comme toi. » Pas comme lui. Surtout pas. Elle se rassit sur son lit, sans le quitter des yeux. De quoi avait-elle peur ? Qu’il lui saute à la gorge ? Non. Elle avait peur d’être lui parce ce qu’elle voyait dans chacune de ses réactions lui paraissait bien trop familier. Elle ne supportait pas ça. « Nous sommes différents. Complètement différents. » Elle avait besoin de se répéter ça pour elle aussi. « Tu aurais tué si tu n’avais pas été si couard. Tu aurais fini par tuer aussi. Sauf si crever te semble plus doux. Dans tous les cas, tu es juste minable. Je ne suis pas comme toi. Ils vont te changer de chambre. Ils vont le faire. Ils vont arriver. » Tremblante, suffocante, elle parlait plus pour elle-même que pour lui au final. Il ne pouvait juste pas la fermer ? Et empêcher ainsi le flot d’émotions virulentes qui l’assaillaient de toutes parts ? Elle le détestait. Sans le connaître, elle le détestait. Mais si, Eire, tu le connais. C’est toi. Tout pareil. Tu vois ?. Non.

Ils n’arriveraient pas. Parce que si l’un tuait l’autre, ça pèserait contre eux dans l’enquête. Une aubaine. Et lui n’était visiblement pas capable de tuer. On comptait sur elle. SUR ELLE. Non. Eireann voyait un complot où il n’y en avait pas. Elle n’était pas considérée comme une tueuse froide et machiavélique. Juste une tueuse de moldue. Et une amie des mangemorts. Et aussi une amie d’anciens mangemorts. Elle prit sa tête entre ses mains. Il fallait que cela cesse. Son crâne allait exploser.
Gael Fetherstonhaugh
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ce message a été posté Ven 10 Jan 2014 - 10:28
Gael venait tout juste de finir sa violente diatribe que son interlocutrice, dont il n'avait entendu les murmures hésitants, hurla en faisant tomber son plateau. On voyait bien que ce n'était pas elle qui aller nettoyer, pensa furtivement Gael avant de reprendre ses esprits. La jeune femme le saisit par le col et le gifla. Notre intrépide héro ne sut dire ce qui lui fit valser la tête à droite et à gauche à maintes reprises, les images étant trop confuses, trop rapides, trop fugaces pour qu'il n'arrive à les interpréter intelligemment. Ce n'est que lorsqu'elle s'arrêta pour le fixer qu'il comprit qu'il venait de se faire claquer la figure à maintes reprises. Il était stupéfait. Certes, cela signifiait qu'il avait tapé juste, mais il y a des moments, cher lecteur, chère lectrice, où il est préférable d'avoir raison afin de préserver la paix sociale. Connaissant notre intrépide héros, il est vrai, nous aurions pu nous douter de son attrait au pacifisme exacerbé.
Il sentait le souffle d'Eireann contre son visage, les battements de son cœur - n'oublions pas sa blouse ouverte, débraillée - contre le sien. Si Gael se trouvait dans un état de tension intense et de sourde colère, faisant pulser son organe cardiaque à un bon 170 battements par minute, Eireann ne devait pas être loin des 200 pulsations par minute. En ce moment, il n'aurait su si les claques l'avaient rappelé à sa raison ou bien ce contact presque intime avec sa collègue. Si sa haine venait de retomber comme un soufflé sorti du four, sa colère était présente. Oui, évidemment, il pouvait voir et comprendre que l'irlandaise était comme un enfant battu qui entend ses parents revenir, anxieux à l'idée de se dire que sa vie, son cocon primordial, le rejetait de la manière la plus violente qui soit. Gael connaissait le sentiment - non qu'il eût été battu, il s'était malmené lui-même - et cela avait suffi à éteindre le pic de haine qui l'avait traversé le temps de son court soliloque.

« Je … Je ne suis pas comme toi. Nous sommes différents. Complètement différents. »

Gael la fixa le temps qu'elle se rasseye sur son lit. Son regard était toujours noir, il avait encore envie de dire à Eireann ses quatre vérités, celles qu'elle refusait de voir, d'accepter. Il avait réussi à lui montrer le fond du problème de Trent Park et, lentement, elle semblait accepter sa responsabilité, elle semblait enfin accepter que non, le monde ne s'était pas ligué contre elle. C'avait été long. Et douloureux.

« Tu aurais tué si tu n’avais pas été si couard. Tu aurais fini par tuer aussi. Sauf si crever te semble plus doux. Dans tous les cas, tu es juste minable. Je ne suis pas comme toi. Ils vont te changer de chambre. Ils vont le faire. Ils vont arriver. »

Gael tiqua lorsqu'elle sortit l'arme ultime, l'insulte. Il serra les dents une fraction de seconde avant de se remettre normalement. Couard ? Peut-être l'était-il. Après tout, il n'avait fait que fuir depuis sa plus tendre enfance. Fuir son rang de basique 1 en tentant d'être un connard pitoyable, puis fuir ceux qui lui rappelaient ses errements, puis fuir tout le monde, même lui-même, à bosser comme un dératé pour éviter d'avoir à réfléchir sur son propre sort. Ce qui prouvait au moins la seconde injure de l'irlandaise. Oui, il était minable. Il le savait, il méprisait cet état d'infériorité dans lequel il s'enfermait lui-même.

"Il ne nous changeront pas de chambre et tu le sais," lâcha-t-il, froid, d'une voix sombre mais aussi triste, abattue.

C'était une évidence. Ils avaient été confrontés pour s'éviscérer mutuellement. Le péquenot à la porte n'avait qu'à enregistrer leurs paroles pour les redonner au ministère par la suite. Ou alors revenir quand tout semblerait calme. Et il finirait les survivants à coups de talon.
Gael soupira, impatient.

"On est aussi nuls l'un que l'autre," siffla-t-il dans une grimace douloureuse, sa voix s'élevant vers le contre-ut alors qu'un coup de poignard dans son abdomen rappela à notre héros sa blessure. "Crever me semble plus doux ? Peut-être. Quand je nous vois ici, je me dis qu'il aurait peut-être été mieux que je me prenne le sort de Thorne, plutôt que Gavin. En plus, ça vous aurait arrangé."

Même au moment où il voulait calmer le jeu, il ne put s'empêcher de persifler. Nous mettrons cela sur le compte de l'émotion.

"Il vont pas venir..." répéta-t-il, d'une voix lasse et morne, désabusée.

Gael porta son regard de nouveau sur Eireann. Elle semblait mal en point. Bravo, Fetherstonhaugh, bravo ! Avant, tu envoyais des Crucio, maintenant, c'est plus subtil, tu leur trifouilles les méninges pour faire resurgir tout leur passé - potentiellement douloureux - à la gueule. Classe.
Entendant toujours le battement de son cœur sous ses tempes, Gael se mordit la langue. Paradoxalement, il ne regrettait rien de ce qu'il avait dit, il avait fallu le dire. Mais il regrettait que ç'ait mené là. Même si l'issue de la joute aurait pu être évidente pour n'importe quel observateur chevronné.
Un silence de plomb tomba dans la chambre, instaurant un malaise rampant.
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ce message a été posté Dim 19 Jan 2014 - 1:44
Elle appuyait aussi fort que possible sur son crâne, ses jointures blanchies s’accordaient à la perfection avec la pâleur de son teint. Elle ne voulait plus penser, elle ne voulait plus rien laisser entrer dans sa tête, ça faisait trop mal. Eireann se sentait minable. Elle était incapable de prendre le dessus sur ses émotions, incapable de rester calme quand la situation s’envenimait. Elle s’était jetée sur lui comme une démente et l’impassibilité de Fetherstonhaugh n’avait été qu’un coup de plus porté à son âme. Il avait raison, c’était elle la tarée de l’histoire, elle qui avait pété un câble, elle qui… Mais non ! Elle n’avait pas rêvé ces abrutis de moldus ! Elle ne savait plus.

Ils ne les changeraient pas de chambre. Ils attendraient qu’ils commettent une erreur pour s’en servir contre eux. Et malheureusement, le type assis sur le second lit de la chambre n’était pas son allié. Il était… aussi nuls l’un que l’autre. Elle n’était pas comme lui, Eireann ne voulait pas lui ressembler et en même temps, elle ne pouvait contredire son affirmation. Il avait raison, ils avaient merdé, tous, ils avaient tous foiré ce soir-là. Mais ça n’était pas exclusivement de leur faute et Eireann n’en démordrait pas. Si on ne les avait pas envoyés aider des moldus tarés, si Thorne n’avait pas pété son câble, si… Oui Eire, avec des si, on referait le monde, c’est bien connu.

Puis elle tiqua sur sa phrase, sur ses mots blasés. Croyait-il sincèrement qu’ils l’auraient laissé crever comme ça ? Eireann ne comprenait pas. Gael était un Phénix, non ? Il avait évolué parmi eux, il devait savoir que la solidarité était réelle ! C’était bien pour ça qu’ils payaient tous, parce que Thorne avait tué Gavin et que personne n’avait accepté ce geste ! L’irlandaise aurait dû lui dire qu’il se trompait, elle aurait dû le regarder avec compassion, sourire et toute cette dégueulasserie attendrissante. Seulement, Eireann n’avait pas envie de le réconforter. Pas par mesquinerie, juste parce qu’elle se sentait incapable de ça, d’aller vers l’autre, de faire encore l’effort d’aider son prochain. Elle se sentait vide et n’avait plus rien à partager. Et puis, n’avait-elle pas regardé le moldu le charcuter sans rien faire ? Si. Elle s’était même montrée cynique. Une vraie connasse. Si elle avait pu avoir du recul, elle se serait peut-être pardonnée pour ses conneries.

Et comme elle ne pouvait pas lui dire qu’il n’aurait pas été seul, qu’il ne l’était toujours pas et que sa mort n’aurait pas été une libération, elle se contenta de la fermer. Eireann n’avait rien à ajouter, elle n’avait rien à partager. Elle n’avait même plus rien à lui cracher à la gueule. Elle n’avait pas voulu que ça dégénère, il avait juste trouvé le moyen d’appuyer où ça faisait mal, atrocement mal. Et elle avait dérapé, encore, comme toujours. Pauvre petite gamine incapable de contenir ses émotions. Elle n’avait pas réellement changé finalement, ses travers prenaient simplement le dessus sur le reste. Sa générosité était écrasée par sa rancœur tenace. Son émotivité était nourrie par les sentiments les plus ravageurs. Elle ne se supporterait pas ainsi bien longtemps. Elle rattrapa le pan de sa chemise qui glissait sur son épaule et rattacha le nœud qu’elle avait défait plus tôt. Bordel. Elle s’était dévoilée à lui, ce type qu’elle ne connaissait pas, plus qu’à des personnes qui lui étaient proches. Et ça, Eireann n’appréciait pas. Son orgueil en prenait un coup, sa pudeur aussi. Elle avait réussi à faire semblant devant ses parents, ses amis et pas devant lui ? C’était peut-être plus simple de se dévoiler à un inconnu dans le but de… Non, elle n’avait pas cherché à se justifier, elle assumait ses actes, elle en était persuadée. Elle avait juste cherché à… Essayer de le convaincre qu’elle assumait, qu’elle avait le droit de dire merde. Mais ça n’avait pas fonctionné. Et surtout, elle commençait à se demander si elle y croyait elle-même. Non. Il ne pouvait pas la faire douter sur elle-même. Ils ne se connaissaient pas. Ne se connaitraient sûrement jamais.

Eireann cogitait trop, comme toujours. Encore un travers exacerbé. Elle faillit s’excuser de l’avoir frappé mais… En fait non. Parce qu’il ne s’était pas excusé pour la brûlure. Parce qu’il n’avait pas cherché à apaiser les choses en arrivant. Parce que bon, fallait pas chatouiller le dragon en pensant s’en tirer sans avoir le derrière roussi par les flammes : Eireann était une putain de Callaghan orgueilleuse et elle s’excuserait après qu’il l’ait fait en premier. Elle ne soulèverait pas ce point Ô combien important parce qu’elle ne se sentait pas le courage de repartir dans une longue tirade sur le qui de lui où elle était le plus chiant, le plus atroce ou autre, mais elle ne s’excuserait pas. Il méritait les coups qu’il avait reçus et il pourrait s’estimer heureux de ne pas ramasser bien plus. Encore une fois trop préoccupée par son petit monde intérieur, Eire entendit à peine la porte s’ouvrir. « J’apporte le plateau de Monsieur Fetherstonhaugh… » L’infirmière s’arrêta là, regardant la trace aux allures de gerbe sur le mur. Eireann se sentit rougir de honte, comme une gamine prise en faute. Et son estomac manifestant son mécontentement en ce qui concerne le menu. « Je dirai au personnel de ramener une collation supplémentaire. Vous aurez bientôt votre chambre. » Bientôt. Si seulement. Avec le vacarme qu’ils avaient créé, personne n’était encore intervenu. Bien sûr qu’il n’aurait pas de chambre bientôt. L’infirmière repartit aussi soudainement qu’elle était apparue. Eireann se fit violence pour ne pas jeter un œil à la bouffe si près d’elle. Elle connaissait le menu et savait que c’était immangeable de toute manière. « Si leur plan pour qu’on s’étripe foire, ils se disent sûrement que la bouffe finira le boulot. »
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ce message a été posté Jeu 23 Jan 2014 - 14:52
Le silence s'était installé, vaillamment, et semblait se sentir bien en ces lieux, si l'on en jugeait par son imposante et somme toute dérangeante présence. Il trônait, là, entre Eireann et Gael, enfonçant son lourd séant dans leurs côtes à tous deux, les empêchant de parler. Gael, gêné, faisait glisser son regard sur les murs blancs, lisses, mornes de la chambre, rencontrant à quelques occasions la traînée de nourriture sombre à un endroit spécifique, jetant des regards sur son interlocutrice, à la dérobée. Il se sentait mal de l'avoir traitée ainsi. Il avait raison, il le savait, il savait qu'il n'était lui-même qu'un petit étron gluant et il savait qu'Eireann, par son comportement, les avait envoyés en enfer. Gael ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle n'était pas nette. Oui, bien sûr, elle sortait le jeu du "j'ai souffert". Mais tout de même...
On envoyait des sorts mortels, chez les Phénix ? Il n'avait pas vraiment eu le temps de savoir pour de vrai. Son recrutement précédent, à Assapor, avait été un échec complet, aussi, et son errance en forêt amazonienne n'avait pas non plus été la meilleure promenade. Et personne, heureusement, n'avait eu à mourir. Ni même n'avait subi d'attaque trop puissante. Rien qui ne vaille le coup de tirer dans le tas. Ou bien peut-être que si et qu'ils avaient été trop "couards", pour reprendre cette expression chère à la brune. Les moldus, là, les avaient attaqués. Soit. Cela justifiait-il de les tuer ? Gael ne savait plus quoi penser. Une baguette contre un couteau... Lui-même s'était fait éventrer - très littéralement, même, puisque son abdomen avait été ouvert au moyen d'une lame effilée - mais n'avait pas envoyé valdinguer le péquenot. D'aucuns objecteraient qu'il n'était plus en état, qu'il avait été neutralisé, qu'il avait été faible.
Faible.
Finalement, ça rejoignait couard, tout ça.
Eireann n'avait pas tort, cette garce.
Minable.
Minable.
Minable.
Couard.
Minable.

Les mots résonnaient dans sa tête. Gael se cambra en avant, pris d'un spasme issu d'une vilaine réaction nerveuse au niveau de sa plaie ventrale ouverte. Il ferma les yeux, espérant ne plus rien entendre, disparaître. Comme ç'aurait été pratique. Pouf, dans un bruit aussi léger que l'éclatement d'une bulle, il se désintégrerait, laissant à sa place un matelas chaud et une blouse de bloc opératoire. Rien d'autre. Sa famille n'aurait plus de soucis à cause de lui - et tant mieux, avec les emmerdes qu'il leur avait apportées - les Phénix se débarrasseraient d'un véritable boulet, le monde n'en serait pas plus mal.
La porte s'ouvrit, faisant sursauter Gael, toujours penché, qui tourna brusquement la tête vers la porte.
Un infirmier.
Qui portait pitance.
Gael le suivit du regard, avant de regarder la porte ouverte. Dans l'encoignure, un bras était visible. Une personne assise, visiblement, en train de lire, ou bien ayant les mains posées sur ses genoux.
Toujours ce sac à merde qu'il avait vu auparavant.
Et Gael sentit sa peau devenir, de nouveau, plus fine, ses nerfs repasser sur son épiderme. Le contact même de son vêtement le gênait, l'embarrassait, il sentait que l'introduction de Guillaume Tell allait se rejouer sous ses tempes. Il serra les dents alors que l'infirmier ressortit. C'était mal de le laisser à jeun, il fallait qu'il fume. Il le fallait, c'était pourtant clair ! Pas possible d'aller péter un coup dans le jardin pendant qu'il se prenait une de ces exquises petites baguettes de nicotine et qu'il en aspirait goulûment toute la blanche et toxique fumée ? Fallait-il VRAIMENT qu'on le pousse à bout, qu'il s'énerve, qu'il insulte tout le monde, qu'il grogne, qu'il râle et s'enrage alors qu'il pourrait maintenir son foie en excellente santé si et seulement si on lui laissait 10 minutes par jour... toutes les heures... rien de bien méchant.
Et "bientôt" on viendrait le changer de chambre.
"Bientôt".
Mais ça ne veut rien dire, ça, "bientôt".
Connard.

« Si leur plan pour qu’on s’étripe foire, ils se disent sûrement que la bouffe finira le boulot. »

Gael, la main encore sur son bidon, tourna son visage, pourpre, surpris, sur Eireann. Les yeux écarquillés, la bouche entrouverte, l'air profondément perdu, comme celui qui vient de débarquer sur un continent étranger et qui cherche à communiquer tant bien que mal pour savoir où se trouvent les toilettes.
Puis son abdomen remua. Une fois.
Deux fois.
Puis une troisième.
D'un léger ricanement, Gael se mit à pousser des petits toussotements ponctués de "aïe" et autre "ouch" alors qu'il finit de rire en catimini. Il ne s'était pas attendu à la pointe d'humour d'Eireann, pas après les insultes qu'elle lui avait portées, et le décalage alors, leur situation à cet instant précis, Thorne et la très Sainte Inquisition aux fesses, et le fait qu'elle semblait prendre cela à la légère.
Il retrouva sa respiration normale après une quinte de toux, le regard moins agressif qu'avant. Rire, même blessé, avait l'avantage de faire chuter un peu la pression. Pour autant, il se sentait toujours aussi mal fagoté dans son linge.
Il montra sa pitance fumante de la main.

"Vas-y, si tu veux... j'ai pas faim... et je peux pas bouffer, d't'façons..."

Il releva les yeux sur Eireann.

"So, what do we do now?"

Gael avait toujours envie de l'étrangler, elle qui l'empêchait de nouveau de recouvrer sa liberté, elle à cause de qui il avait été interrogé. Elle et cette connerie de marque des ténèbres. Gael la sentait se glisser sous sa peau, tirer sur sa plaie, mordre la chair à vif. Pourquoi, par Merlin ? Pourquoi ? Pourquoi pourquoi pourquoi ? Et elle avait dû en rajouter. Ah, oui, le petit mangemort qui riait en torturant des gens, il était fier, là. Celui qui allait mettre à sac les maisons de ceux qui n'obéissaient pas, des indésirables. Il avait fière allure, maintenant, à se tordre les poignets pour une raison purement égoïste. Minable.

"Tu sais, cette marque..." commença-t-il avant en baissant les yeux.

Puis il se tut, fixant ses draps. Connerie. Il n'allait pas se confesser à cette... traîtresse ? Elle qui tuait des moldus ?
Et en fait... quelle différence ? Lui-même avait trahi ses proches, puis sa faction, et finalement lui-même... Il se mit à se haïr plus que tout en cet instant.
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Re: The storm is coming soon
ce message a été posté Lun 27 Jan 2014 - 21:08
Genre… Il riait ?
Le changement soudain d’atmosphère donna à Eireann l’impression d’avoir pris un portoloin, et elle détestait cette sensation de perte de repères, de déséquilibre. Est-ce qu’ils avaient déversé trop de haine pour n’être capable que d’aller vers… ça ? Et c’était quoi ça d’ailleurs ? Un besoin de relâcher la pression ? D’évacuer autre chose que de la rage ? Parce qu’Eireann s’était complètement défoulée sur lui, lui qui avait réussi à faire déborder cet océan de frustration qu’elle avait cherché à contenir. Et là, il riait. En tout cas, c’était à ça que ça ressemblait. Et il lui proposait même sa bouffe, qu’elle refusa d’un simple mouvement de tête. Avoir faim ne signifiait pas avoir envie d’avaler quelque chose d’ignoble et écœurant, Eire ne comptait pas vomir le peu qu’elle avait encore dans l’estomac.

Elle ne répondit à sa question que par un haussement d’épaules. Qu’aurait-elle pu lui dire ? Qu’elle s’en foutait ? Que c’était chacun sa vie et que ce n’était pas parce qu’ils étaient dans la même merde qu’ils devaient se serrer les coudes ? Parce que c’était à ce point qu’elle s’était arrêtée dans sa réflexion au sujet de Gael. Sa conclusion était qu’il ne comptait pas faire front en chœur, mais plutôt enfoncer les camarades qu’ils jugeaient coupables. Mais sa question signifiait-elle qu’il cherchait à… Fraterniser ? Non. Eireann balaya cette option de sa tête. Il n’avait pas le profil du type ayant envie de se battre en groupe, ayant envie de rejoindre la communauté des loosers pour ne pas avoir à s’effondrer seul. Elle ne comprenait plus et n’avait pas envie de comprendre. Les excuses n’étaient pas venues à elle et Gael avait su écraser les efforts qu’elle était prête à faire dès les premiers mots qui avaient franchi sa bouche.

Seulement, il enchaina. Sur sa marque. Eireann fronça les sourcils. C’était bien ça, il en était au stade où il voulait faire copain-copain. Sérieusement ? Ce type avait-il aussi peu d’estime pour lui-même ? Elle lui avait tapé sur la gueule bordel ! Elle l’avait frappé et insulté et c’était maintenant qu’il voulait fournir l’effort de la fraternisation ? Il avait un grain. Quelque chose ne tournait pas rond chez lui. Et pourtant, Eireann ne put qu’en revenir à la comparaison qui l’avait ébranlée. Elle était comme ça, elle aussi, elle avait laissé sa dignité se faire anéantir des années durant. L’irlandaise ne se sentait toujours pas d’humeur compatissante. Elle n’avait pas envie de jouer les bonnes copines, d’écouter son histoire, de lui dire qu’il avait le droit d’être un gentil aujourd’hui et toutes ces conneries du genre. Pourtant, c’était ce qu’elle savait faire de mieux. Mais le voir comme ça, tout penaud, prêt à essayer de… se justifier lui aussi ? Ou quelque chose du genre, la poussa à au moins lui répondre. « Non. » dit-elle simplement. Elle avait compris que Gael ne sentait pas le droit d’attendre l’aide des autres Phénix. Elle avait compris qu’il pensait sincèrement que, s’il l’avait fallu, les autres l’auraient laissé crever à Trent Park. « T’as pas besoin de faire ça. Pas avec moi en tout cas. » Après tout, elle se foutait bien de sa marque. Elle se moquait de son passé, comme de son présent.

Elle se mordit la lèvre quand elle se rendit compte de ce qu’elle venait de dire et de la façon dont ça pouvait être interprété. « J’veux dire… Je vis avec Scarlett Fuller. Et comme Thorne l’a si bien dit, elle a longtemps été retenue par la pression de ce rat de Kark. Et aujourd’hui elle est là. » Et Eireann ne l’avait jamais jugée pour ses actes passés. Elle n’avait jamais cherché à l’interroger non plus. Elle s’était contentée de lui offrir son amitié, un toit. Parce que tout le monde faisait des erreurs. Parce que Scarlett n’avait pas tellement eu le choix non plus. « J’suis pas là pour juger. Puis j’en n’ai pas le droit de toute façon. » Elle avait violemment malmenée mini-Lakefield et l’avait ramenée chez les Phénix par la peau des fesses aussi, un an plus tôt. Mais ne l’avait pas jugée. Eireann se sentait incapable de cataloguer les gens pour leurs erreurs quand tout était fait pour les rattraper. Et si Gael était chez les Phénix aujourd’hui, c’était bien parce qu’il avait enterré son passé de mangemort, non ? Et s’il l’avait attaquée, elle, c’était parce qu’il l’avait crue dans le mauvais camp sur le moment… Pouvait-elle lui en vouloir ? Bien sûr qu’elle le pouvait ! Son putain d’orgueil n’était pas prêt à lâcher le morceau tout de suite parce que maintenant, il était clair qu’elle n’était pas chez l’ennemi… Il lui devait toujours des excuses et puis voilà.

Mais comme elle était faible, comme elle se sentait tout de même bien conne de l’avoir frappé, de s’être laissée emporter… Et puis le voir là, comme ça, avec son air de chien battu… « M’enfin… Si vraiment… tu veux… Te sens pas obligé… » Qu’il s’épanche sur ses erreurs s’il le voulait, elle était prête à supporter ses jérémiades, mais elle se porterait très bien s’il décidait de la fermer. Eireann se trouvait tellement… Moruesque. Ce serait finalement de bonne guerre qu’il se mette à déverser toutes ses petites galères, elle ne s’en était pas privée.
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Re: The storm is coming soon
ce message a été posté Mer 29 Jan 2014 - 7:29
L'erreur fatale de Gael avait été de s'oublier et de tenter de se justifier. Expliquer sa marque, dont on lui avait répété qu'elle faisait de lui un Phénix "moins",  de seconde zone, de troisième classe, de fond d'égout, la lie des Phénix, ce genre de choses fortement sympathique à entendre, lui avait semblé, sur le coup de l'émotion, comme une tentative de se raccrocher au peu d'humanité qu'on pouvait lui attribuer. Mais non. Chaque fois qu'il était humain, entendons par là aimable, poli, courtois, il se prenait toute la violence du monde en travers de la face. S'il était né plus tôt, Gael aurait tout à fait pu se comparer au petit poussin Caliméro, tant tout était trop injuste. Mais l'était-ce vraiment ? Gael acceptait le retour de force, simple conséquence de la 3e loi de Newton. En revanche, voir ces forces décupler par un effet de poulie l'amusait somme toute assez peu, allez savoir pourquoi.
La sécheresse et la froideur de la réaction d'Eireann non seulement face à sa proposition de prendre la nourriture mais aussi à son début de confession instaurèrent immédiatement une atmosphère septentrionale dans la chambre. Qu'elle refuse la malbouffe de l'hôpital, il le comprenait. Mais le faire d'un air dédaigneux et méprisant était en rajouter une louche. Peut-être, ceci dit, avait-il mal interprété. Peut-être.
Et puis merde.
Il en avait marre de se faire traiter comme un moins que rien, un sous-être sous prétexte qu'il avait une sale gueule et empestait le tabac froid. Il en avait ras le dos de ces vêtements qui semblaient lui déchirer la peau, de ses fourmillements dans ses membres, des personnes qui le repoussaient en l'accablant de leurs propres torts. En un mot comme en cent, il sentait son sang se mettre à bouillir, provoquant d'immenses tourbillons infernaux dans son système artériel.

« Non. T’as pas besoin de faire ça. Pas avec moi en tout cas. »

Ben voyons. Normal, non, elle avait déjà rendu son jugement. "Pas besoin d'amener plus de preuves, commissaire, le suspect est coupable, on le sait, on se fout du reste." Gael effectua un petit rictus, ouvrant la bouche en un "ah, je vois, oui" et acquiesçant en même temps, les yeux mi-clos. C'est bon, il était devenu l'ennemi numéro un de la tueuse de moldus.
Ne pas s'énerver, Gael, ne pas s'énerver.
Eireann réussit à se rattraper.

« J’veux dire… Je vis avec Scarlett Fuller. Et comme Thorne l’a si bien dit, elle a longtemps été retenue par la pression de ce rat de Kark. Et aujourd’hui elle est là. »

Oui, mais je m'en fous, pensa un Gael circonspect. A croire que seuls les Phénix transfuges étaient ceux qui obéissaient le plus aux idéaux défendus par la faction. Scarlett - tout comme Gael ! - avait d'ailleurs été la seule à se comporter comme une vraie Phénix. Pas comme ces autres qui avaient massacré à tour de bras. Gael, le visage sombre, observait Eireann. Si la température avait été véritablement polaire, l'on aurait pu voir une fumée épaisse, buée, qui émanait de lui. Son cœur battait la chamade.

« J’suis pas là pour juger. Puis j’en n’ai pas le droit de toute façon. »

Ben tiens... pas là pour juger...
Puis vint le mépris le plus innommable. "Non, mais vas-y, parle, hein, ça fera toujours un fond sonore." Et puis peut-être que ce sera distrayant, pourquoi pas ? Non, mais vraiment, si tu veux, je peux bien me faire violence.
Gael la foudroyait du regard en continu, comme s'il était branché sur secteur, comme s'il était une bobine de Tesla à pleine capacité et qu'Eireann était une extrémité conductrice. Il siffla.

"Noooooon, penses-tu, je ne vais pas te faire subir ça. Après tout ce que tu as déjà enduré..." Il claqua sa mâchoire en finissant sa phrase, involontairement. Son ton était sarcastique, sans qu'il ne réussisse à s'en empêcher. "Pas le droit de juger... Enfin, c'est pas comme si on ne faisait que ce que l'on avait le droit de faire, hein ? Enfin, je sais pas, tuer des moldus, 'on n'a pas le droit'. Mais, pardon, je m'oublie, j'ai tendance à oublier que je ne suis pas même un vrai phénix, comme on me l'a si bien fait remarquer, que je ne suis qu'un sale con, obtus, borné, lâche, couard, minable, insignifiante petite merde sous mes grolles, Fetherstonhaugh, voilà ce que t'es !"

Sa voix avait petit à petit augmenté en volume sonore, jusqu'à le faire rugir sur son propre nom.

"Mais je ne juge pas, hein, puisque j'en ai pas le droit !" s'exclama-t-il, ponctuant sa phrase d'un ricanement censé imiter Eireann. "Tu me chiales ta vie par torrents en tentant de rendre le tout formidablement dramatique et quand j'ose - J'OSE, PAR MERLIN ! Quelle outrecuidance !! - tenter la même chose, afin de calmer le jeu, tu vois, faire du lien, entre nous, comme on dit, tu n'as rien d'autre à foutre que balancer tout le mépris que tu as ? Nan, mais entre nous, je comprends que je te fasse chier, hein, je me fais déjà chier moi-même tout seul. Nan, mais pardon d'essayer de tenter de calmer les choses."

Il fulminait, mais son ton était retombé à un niveau sonore plus convenable.

"Ce que j'ai du mal à comprendre, par contre, c'est comment une pauvre fille égocentrique comme toi ait réussi à rester chez les Phénix et à se faire des amis."

Il tira un peu son drap sur lui. Son visage était blême. La colère le rendait blafard lorsqu'il atteignait un degré conséquent d'ire.

"Tu veux savoir quoi ? Je pense, très franchement, que tu n'as pas tué ce moldu par méchanceté. Je me suis trompé - tu vois, je peux l'admettre, moi - en fait, tu es tellement obnubilée par ton ego boursouflé que tu es incapable de voir plus loin que le bout de ton groin. Ah, mais pardon, c'est être couard que de refuser de buter des gens, j'oubliais... Putain, mais j'étais vachement courageux, avant, moi !"

Il respira fortement, tentant de reprendre le contrôle de lui-même.

"Alors désolé d'avoir tenté de discuter de manière civilisée. Désolé de t'avoir dérangée dans ta douce quiétude avec toi-même, dans ton petit monde égoïste. T'en fais pas, je vais pas recommencer. Je suis suffisamment à cran pour qu'on n'en rajoute pas une couche. Alors soit t'es capable de discuter comme une personne censée," Gael s'aperçut du culot qu'il lui fallait pour dire ça à ce moment-là, "comme je ne le fais actuellement pas, soit tu continues de m'inonder de ton mépris, j'en ai rien à carrer, tu n'arriveras jamais au niveau que je peux filer moi-même."

Il se rassit sur son lit, tentant de moins forcer sur son ventre. Sa voix était redevenue normale, mais sa colère grondait toujours, comme la reprise d'un orage, toujours violente, après une douce accalmie. Peut-être, peut-être seulement, s'était-elle mal exprimée, avait-elle tenté de faire un pas vers lui. Peut-être. Mais l'arrogance de son interlocutrice doublée de condescendance avait eu raison de son calme, déjà fortement amoindri par sa cure de désintoxication forcée.
Il se sentait nul. Nul d'avoir gueulé, mais plus nul encore d'avoir tenté de faire un pas vers l'autre, là. Ca lui apprendrait à faire dans le social.
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Re: The storm is coming soon
ce message a été posté Mer 5 Fév 2014 - 11:19
Eireann, légèrement plus détendue par l’approche de Gael, le regardait. En temps normal, elle aurait même pu lui sourire. Seulement, une fois de plus, la situation changea complètement de direction. Bordel mais il savait ce qu’il voulait ou pas ?! Eireann posait désormais sur lui des yeux grands ouverts, complètement sur le cul. Mais il était con ou il était con ? C’était quoi son problème à la fin ? Pourquoi est-ce qu’il venait une nouvelle fois l’emmerder avec ses longs discours ? Elle en avait sa claque. Elle était fatiguée, elle avait faim et non, elle ne s’emmerdait pas au point de vouloir entrer dans son jeu minable. Pauvre abruti.

Elle l’écouta néanmoins, sans détourner le regard, soutenant la haine qu’il déversait sur elle sans ciller. Qu’il y aille, qu’il continue. Certaines de ses paroles réussissaient encore à la blesser mais tant pis, plutôt encaisser que de montrer ses faiblesses. Elle était une Callaghan bordel ! Une Callaghan fière et digne ! Bon, surtout fière, sa dignité ayant été complètement anéantie au cours de ces dernières années. Qu’il crache son venin le pauvre petit Phénix maltraité, qu’il continue à l’inonder de sa frustration. Parce que c’était ça, hein ? Il se sentait mis de côté parce que lui était tout seul là où elle s’était retrouvée entourée ! Pauvre petite chose qui à force de se fermer aux autres n’avaient plus personne pour venir lui tenir la main et lui dire que tout irait. Pauvre sous-merde qui semblait regrettait tout d’un coup sa solitude. Bien fait pour ta gueule ! Dommage qu’Eire ne soit pas suffisamment mesquine pour lui dire tout cela à voix haute parce que ça aurait pu la soulager, lui faire un bien fou. Pour quelques minutes seulement, avant de se remettre à cogiter sur sa condition à elle.

Quand il eut enfin fini de l’inonder de reproches, d’insultes et de toutes ces petites douceurs qui rendaient la vie si agréable, Eireann ne put s’empêcher de lui rire au nez. Bon, d’accord, elle n’avait même pas cherché à contenir quoi que ce soit. « C’est fou ce que t’es con quand même, je ne savais pas qu’on pouvait être stupide à ce point. Et crois-moi, j’en ai croisés des gens cons. Comme moi, tu vois ? » Oui, elle était conne, mais Eire venait de trouver un adversaire de taille, sûrement plus naze qu’elle et ça, c’était historique ! « Le prends pas mal hein, ouais bon, si tu peux mal le prendre mais bon, juste, t’es con quoi. Très con même. J’suis peut-être trop centrée sur mes petits malheurs mais toi, garçon, t’as un gros complexe d’infériorité qui t’empêche de voir la réalité des choses. Ce serait bien que t’ouvres tes yeux un peu et que, toi aussi, tu regardes autour de toi. » Elle s’était arrêtée de rire, mais pas de sourire. Bon sang, est-ce qu’elle allait être réellement obligée de lui montrer que personne ne l’aurait laissé crever ? Elle n’avait pas envie de le rassurer, de lui dire qu’il avait une presque famille avec les Phénix. Eireann se sentait encore blessée dans son orgueil et faire l’effort du premier pas vers la trêve l’emmerdait profondément.

Le pire c’était qu’il n’attendait rien de mignon de sa part. L’irlandaise lui avait donné de la matière, elle lui avait servi sur un plateau de quoi montrer au monde que le pauvre ancien mangemort qu’il était devrait trimer toute sa vie sans pouvoir espérer la moindre once de reconnaissance. Son sourire s’élargit alors. Oooooh si, finalement, elle allait lui montrer qu’il n’était pas seul. Elle allait lui prouver par A plus B que c’était lui et lui seul qui voulait s’ériger en pauvre sous-phénix. Il était bien dans sa merde en fait, et il refusait qu’on l’en sorte. Et bien la petite Eireann, contente de revêtir son costume de garce si gentiment confectionné par Gael depuis qu’il était entré dans cette pièce, allait s’en donner à cœur joie. « En fait, tu veux juste croire que personne ne veut de toi. T’es bien content d’alimenter cette image, parce que ça te rassure de penser que les autres te voient comme tu te vois, n’est-ce pas ? Tu as besoin qu’on te traite comme une merde pour pouvoir t’infliger la même chose. Seulement, mon grand, tu te fourres la baguette dans l’œil si tu crois sincèrement que nos potes Phénix vont entrer dans ton jeu. Parce qu’être Phénix, c’est pas refuser de faire du mal aux autres. C’est pas se dire qu’un mangemort tue alors forcément, pour être sn contraire, on se laisser maraver. Non Fetherstonhaugh. » Même qu’elle le prononçait bien son putain de nom. Avec un accent irlandais, mais une phonétique correcte. « Parce que tu vois, personne t’aurait laissé crever là-bas. D’ailleurs, je pense pas que t’aies pu transplaner tout seul, si ? C’est bien parce que quelqu’un t’a ramené au QG que t’es là aujourd’hui. Si des gens se bougent le cul dehors, c’est pour sauver NOS fesses. Les tiennes comprises. C’est bien pratique de croire qu’on est seul contre tous, non ? On se sent moins merdique quand on abandonne lâchement les copains et on encaisse mieux le fait de se sentir crade et vide à l’intérieur. Sauf que t’es pas seul. Et ça, ça te fait chier parce que du coup, tu comprends que t’es seul à te lamenter sur toi. Désolée mais compte pas sur moi pour te dire que oulala t’as été un gens vilain dans ta vie et tu mérites que tout le monde te montre du doigt. C’est pas mon genre. Et c’est pas celui des autres Phénix. Assume le fait de ne pas supporter ce que tu es et arrête de chercher à ce que les autres en fassent de même pour que ça te semble plus simple. » Et tadaaaam dans ta face le con. Sauf qu’elle ne se sentait pas victorieuse. Du tout. Fichtre ce qu’il pouvait l’emmerder. Il la forçait à cogiter et surtout, Eireann se rendait compte qu’elle pouvait aussi prendre son propre discours pour elle-même.

C’était nul de devoir se remettre en question à cause d’un parfait inconnu. Eireann n’aimait pas ça. Elle n’aimait pas qu’un petit con qu’elle ne connaissait pas soit capable d’ébranler ses convictions, de mettre à mal sa décision d’arrêter de penser Phénix. A Trent Park, elle avait dit merde. Aujourd’hui, elle ne s’en sentait plus le droit parce que, quoi qu’elle fasse, elle était liée à vie à cette cause pour laquelle elle avait tant donné. Putain de raclure rampante. « On peut passer à une conversation civilisée si tu veux. Mais va falloir que tu fasses TOI aussi l’effort d’arrêter de te rabaisser en prenant les autres comme excuse. Et je peux… peut-être… Me résoudre à arrêter de vriller ton petit cœur qui aimerait tant qu’on te dénigre à vie. » Et ça donnerait quoi une conversation civilisée ? J’aime les bébêtes poilues et puantes. Et toi, t’as des passions dans la vie ? Autre que pleurer sur l’être méprisable que tu es ?. « Tu peux me balancer tes malheurs, mais juste t’attends pas à ce que je rentre dans ton jeu. Parce que je me fous complètement des erreurs des autres. J’en ai fait, j’en fais, j’en ferai. J’suis forte pour ça. Tu veux que je te plaigne ? J’peux faire. Mais j’ai un problème d’altruisme et faudra que t’acceptes le fait que je n’vais pas te dire que t’es un monstre qui mérite son malheur. M’enfin, je peux quand même te dire que, finalement, je regrette pas de t’avoir tapé sur la gueule : ça défoule et tu l’as mérité. »

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ce message a été posté Sam 8 Fév 2014 - 5:51
Cela avait fait du bien à Gael de cracher à cette bourgeoise péteuse à l'accent de bouffeuse de patates ses quatre vérités. Ca l'avait apaisé et allégé. Toujours tendu, nerveux, il sentait qu'il avait suffisamment déversé sa bile au visage de la pauvre petite victime du système qui avait trop souffert-heu. S'il fallait se taper des adolescentes post-pubères qui passaient leur temps à lire "Halloooo(hamora)", le magazine de la greluche qui veut s'acheter la dernière robe de sorcier à la mode, il allait passer son tour. Le baby-sitting, c'était fini. Il était donc assis, face à Eireann qui, de manière surprenante, ne s'était pas mise, cette fois, à casser le mobilier. Non, elle en venait aux insultes. T'es con, Gael, t'es con, t'es con, t'es con, técontécontécon !

« C’est fou ce que t’es con quand même, je ne savais pas qu’on pouvait être stupide à ce point. Et crois-moi, j’en ai croisés des gens cons. Comme moi, tu vois ? »

"Tu l'as déjà dis," lâcha-t-il d'un ton morne, exaspéré. Elle va continuer à me ressortir les mêmes conneries ? Gael commençait à en avoir marre de la rhétorique faisant osciller insultes et auto-flagellation. certes, il l'utilisait volontiers, mais il savait multiplier les plaisirs comme Jésus le pain et le poisson.

Notre intrépide chevalier servant avait la tête enfoncée sur ses poings, reliés devant lui, les coudes sur les genoux. Son regard mi-clos envoyait à Eire un regard qui aurait pu paraître méprisant, alors qu'il n'était que lassé. Il avait dit ce qu'il avait eu besoin de dire, elle ne faisait que répéter les mêmes inanités, encore et encore et encore... C'était un peu la torture de la goutte d'eau, mais avec des mots. Et Gael ressentait de nouveau les légions de fourmis lui vriller le derme, perforer sa peau et découper chaque parcelle de son corps avec leurs petites mandibules. C'est évidemment là que sa plaie se remis à envoyer des signaux de douleur.
Foutue journée.
Il tendit le bras pour attraper la cuillère et se mit à manger le plateau à présent tiède qui trônait devant lui. Son bras gauche sur le ventre - appuyer sur le bandage apaisait un peu ses maux, il commença à manger le curry qui lui avait été amené. Il regardait toujours Eire, lui montrant poliment qu'il écoutait. La litanie de Saint Taykon - certainement un ancien celte - ne faisait qu'être balbutiée, comme si Eireann avait un chapelet qu'elle déroulait pour chanter les louanges du saint susnommé.
Gael toussa lorsqu'il entendit « Parce qu’être Phénix, c’est pas refuser de faire du mal aux autres. » et manqua de s'étouffer. C'est ELLE qui disait cela ? Le doute n'était plus permis, elle se foutait ouvertement de sa gueule. Gael ne put réprimer un "ce qu'il faut pas entendre !" pour lui-même, irrité, dans sa barbe, ronchonnant et maugréant pendant qu'il s'enfilait une cuillère de riz dans le bec.  On s'était déjà moqué de lui, on s'était souvent foutu de sa gueule, mais cela dépassait les limites acceptables. Il secoua la tête rapidement en un signe de négation, levant les cheveux au ciel alors qu'il mâchait.
Tu le diras au moldu que t'as buté, hein, grognasse ?
Mieux valait risquer se mordre la langue sur une nourriture insipide - le curry avait les mêmes fragrances que les navets à la vapeur - que de mordre sa voisine de chambre à la jugulaire. Cette dernière option lui aurait, en effet, attiré beaucoup d'ennuis dont il n'avait que faire en cet instant précis. En plus, le riz était trop dur, il sentait comme Chronos dégustant ses enfants, les petits os craquant sous ses dents immenses.
Imaginaiait-on un curry sans saveur ? Sans épice, rien ? A y bien réfléchir, Gael aurait même pu retrouver un arrière-goût de bétadine, certainement utilisée comme colorant et antiseptique, chose très importante dans un hôpital.

Et l'autre qui ne cessait de jacasser.
Mange, Gael.
C'est dégueu.
BOUFFE MERDE !
Il n'en était pas même à trois cuillerées qu'il avait presque envie de vomir. Si cela se trouvait, l'hôpital avait eu un contrat avec "Slim Witch" ou tout autre compagnie vendant le rêve de la silhouette sculpturale aux sorciers assez couillons pour y croire.

Et ça piaillait. Gael commençait à sentir une migraine se profiler à l'horizon. Elle parlait toujours autant pour ne rien dire ? Il la fixa dans les yeux, cuillère à la main, et soupira lentement. Quelle perte de temps. Depuis qu'elle avait senti ses deux neurones s'agiter, elle se prenait pour philosophe. L'envie de l'énucléer à la cuillère à soupe lui traversa l'esprit. Au moins, elle aurait une raison de chialer. Les jointures de Gael blanchissaient sur son outil.

Calme, calme.
Reprends une bouchée.
Oui, au pire, tu vomis, allez.

Prout prout prout... « ... Désolée mais compte pas sur moi pour te dire que oulala t’as été un gens vilain dans ta vie et tu mérites que tout le monde te montre du doigt. C’est pas mon genre. Et c’est pas celui des autres Phénix. »
Gael recracha dans un hoquet le curry à goût de flotte. Il s'essuya la main d'un revers manche pendant que l'autre continuait d'énumérer ce qu'elle avait lu dans "Psychologie sorcière" ou quelque connerie de ce genre.
Il remua la tête, la bouche entrouverte, secouant très lentement la tête de droite à gauche en un "non" significatif, stupéfait à l'idée que l'on puisse non seulement s'arranger avec ce que l'on pouvait dire, mais aussi avec les faits de Trent Park. Sa colère chuta d'un coup, comme si un uppercut l'avait terrassé. Très forte, dans la mauvaise foi, très forte. Estomaqué, le petit Fetherstonhaugh. Il la laissa parler, jusqu'au bout, ayant du mal à croire le nombre d'inepties qui lui sortaient de la bouche. Elle le faisait exprès, ce n'était pas possible ?
Lorsqu'elle eut fini sa harangue, Gael eut un petit rire nerveux.

"Epatant," comença-t-il. Il jeta un coup de menton sur la bouffe. "Pas cette merde-là, hein, encore que ce soit épatant de nullité."
Il repoussa le plateau de côté, sentant son écœurement arriver.

"J'ai bien compris la leçon, maîtresse, au pays des Phénix, tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. Personne pour dire qu'un autre sera 'plus Phénix que'on ne le sera jamais' ou demande chez qui on bossait avant, chez ses tortionnaires, peut-être ?" Il haussa les épaules. "Whatever, crois ce que tu veux, t'es trop bornée pour comprendre quoi que ce soit... oui, oui, comme moi, je suis con, je le sais et vu que tu me l'as répété, je suis sûr de pas oublier."

Il fixa Eireann dans les yeux, mais scruta l'infini, comme perdu dans ses pensées pendant une dizaine de secondes. Respire, Gael, ta colère était tombée. Si tu recommences, t'auras droit à une harangue soviétique pendant 15h. Et ça, ce sera fatal.
Effectivement...
Il prit une grande inspiration pour poser sa voix et tenter d'être le plus calme possible. Pas d'injures, pas de jugement. Amorcer la conversation ?

"Enfin bon, on peut continuer à se traiter de cons pendant les prochains jours, hein, ça nous évitera le truc, là... l'ulcère. En passant, je m'en fous qu'on me plaigne. T'as raison sur un point," sa voix commença à être plus douce, plus calme, comme s'il pensait tout haut et acquiesçait - voire applaudissait - une idée intéressante, "ouais, je me lamente sur moi. Et alors ? Je ne m'en plains pas, de ça. Je force personne à le faire. Y'a rien de plus chiant que les chialeu... pleureuses, à un enterrement. Et puis la commisération, merci, fait chier. On voit assez de connards comme ça à TVM... Chacun sa merde, c'est ce que tu disais, en gros, non ? Bah voilà. Moi, j'essaie d'être utile du mieux que je peux.." Il haussa les épaules, comme pour afficher le fait qu'il se rendait bien compte que ce n'était pas forcément toujours réussi. "Parfois, ça foire. Comme ce curry qui a été fait avec des furoncles. Visiblement, je me suis viandé en te tirant dessus à Trent Park. Bawé, peut-être bien. Je devrais certainement m'excuser..."

Ouais, mais ma grosse, tu te les carres au cul, ces excuses. Il haussa de nouveau les épaules en tentant de faire glisser ses cheveux qui lui barraient la vue d'un coup de tête.

"On est trop cons..." Son regard vola vers la fenêtre à barreaux. Il soupira. Il voulait une clope. Sa peau le démangeait encore.

Puis, sa poitrine se mit à remuer, sa bouche s'étendit un fin sourire, il commença à rire. Ce dernier ressemblait plus à une quinte de toux amusée ponctuée de petits gémissements dus à la douleur dans son ventre. Mais qu'importait. Il se tourna vers Eire, sourire radieux, fier de ce qu'il allait annoncer.

"Franchement, entre le couard névrosé qui porte le "péché du monde" sur son dos et se flagelle avec des orties fraîches et la pauvre petite innocente victime blanche comme la colombe, on fait la paire, non ?"

Si l'image l'avait fait rire, il se rendit compte, trop tard, que la femme en face de lui était si fière qu'elle serait incapable de prendre une plaisanterie.
Ou comment bien commencer une discussion "civilisée"...
Eireann Callaghan
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Re: The storm is coming soon
ce message a été posté Lun 10 Fév 2014 - 11:19
Et blablabla et encore blablabla. Eireann savait qu’ils s’étaient engagés dans un dialogue de sourds, qu’ils se répétaient sans cesse les mêmes conneries depuis que Gael avait été conduit dans cette chambre et, pourtant, elle ne pouvait s’empêcher d’avoir envie de répéter encore et encore les choses. Parce que ce type lui tapait sur les nerfs et que bordel elle voulait avoir raison. Elle avait peut-être tort, mais elle s’en foutait parce qu’elle voulait qu’il se bouffe dans les dents sa vision à ELLE des choses. Et qu’il y adhère, au moins un peu. Mais c’était peine perdue. Et surtout, c’était beaucoup d’énergie qu’ils dépensaient pour rien à s’insulter, à se contredire et à se foutre de la gueule l’un de l’autre. Eireann ne lâcherait pas le morceau de toute manière. Il était con, l’emmerdait et elle comptait bien lui faciliter le transit intestinal jusqu’au bout. Pour la forme. Et parce que défoncer autrui, parfois, ça faisait du bien. On se sentait presque moins naze soi-même.

Les pleureuses… Bigre ! Eireann se rendit compte que, tout de même, elle n’avait pas pleuré depuis Trent Park. Et ça, c’était ce qu’on pouvait appeler un exploit. Parce qu’elle était du calibre grosse émotive aux yeux vite mouillés. Les larmes de la honte, elle connaissait, c’était son univers, la définition même de la pauvre chose qu’elle avait toujours été. Et depuis quelques jours, rien, nada. Ses yeux étaient secs. Elle avait dû épuiser son stock légal de chouinements humides. M’enfin, Eireann réussissait tout de même à se lamenter sans avoir à pleurer. Elle était forte pour ça cette petite.

Mais putain OUI excuse-toi DUCON ! Fais quelque chose d’utile pour une fois ! Cette invitation resterait évidemment dans la tête de l’irlandaise. Hors de question de s’abaisser à quémander des excuses. Et surtout, qu’il ne lui demande pas pardon lui permettait d’être encore odieuse. Ce qu’il l’agaçait. Encore et toujours à se faire passer pour le pauvre mangemort qui essayait de bien faire les choses. Mais bordel, elle aussi elle essayait ! Et elle n’avait pas eu besoin de passer par la case gros connard pour s’y mettre ! Elle l’avait fait dès le départ, en bonne petite fille élevée dans l’utopie d’un joli monde un jour. Et ce que ça avait été utile ! Les bonnes grosses baffes que lui avait foutues la vie avaient été délicieuses ! Mieux s’écraser pour comprendre que se relever était de l’ordre de l’impossible. Ce qu’elle avait pu prendre son pied en se faisant toujours plus enfoncer encore ! Et elle en avait redemandé encore et encore ! Bon, au moins, à Trent Park, elle avait enfin ouvert ses petits yeux de gamine attardée et avait dit stop. Mais pour combien de temps ? Parce qu’en étant réaliste, Eireann se devait d’assumer le fait que ce connard de Fetherstonhaugh lui avait donné de quoi ruminer. Gros mort. Grâce à lui, elle se rappelait pourquoi elle était chez les Phénix et ce que cela signifiait pour elle. La petite irlandaise se souvenait que ce combat la prenait aux tripes et que sans lui, elle n’était plus rien. Déjà qu’elle était bonne à jeter aux ordures depuis un petit moment déjà, si en plus elle abandonnait, autant crever. Ah mais oui, elle avait voulu crever déjà. Et s’était lamentablement foirée. Et dire qu’il n’y avait rien de plus simple pourtant au milieu d’une guerre… Même pas capable de mourir tranquillement et correctement.

Eireann fut coupée dans ses conneries spirituelles si profondes et bourrées de sens par Gael, qui, encore une fois, se marrait. Mais putain, est-ce qu’il était vraiment sérieux ? Ce type était encore plus cramé de la cervelle qu’elle ! Et il en fallait pour atteindre ce niveau ! « Oh ta gueule. » C’était sorti tout seul. Mignonnement en plus. Comme une sorte de ponctuation qu’aurait oubliée Gael à la fin de sa phrase. « C’est fou ce que j’avais oublié ce que c’était chiant d’être face à quelqu’un comme toi. Tu vois, depuis le début de cette merde, j’en oublie presque qu’on n’est pas juste amené à détester les camps adverses. J’ai presque oublié qu’on n’était pas forcé d’apprécier ses camarades de galère. » Et cette révélation la fit à moitié sourire. Parce qu’elle ne se souvenait pas avoir récemment ressenti quelque chose comme ça. Tout était devenu tellement grave ces dernière années qu’elle en avait oublié qu’elle ne pouvait pas se blairer des gens qui partageaient pourtant sa cause. Et cela l’amena à relativiser certaines choses. Thorne tuant Gavin sous ses yeux l’avait mis hors d’elle, l’avait fait flancher. Parce qu’elle avait simplement oublié qu’il y avait des monstres comme lui au sein des Phénix. Parce qu’à trop chercher à se battre pour un monde meilleur, elle s’était connement persuadée que tout le monde avait de bonnes intentions en se joignant à la cause Phénix. Mais ce n’était tellement pas ça en réalité ! « Te méprends pas, je ne te déteste pas. Je ne t’aime pas, mais la haine viscérale, tout ça, les grands sentiments bien moches, je ne te les porte pas. Tu m’emmerdes, vraiment, mais… » Elle continua à sourire, plus franchement cette fois, et pour lui. « ... je ne te vois pas comme mon ennemi. On n’est pas pote mais voilà, il y a pire. » Avec tout ce qu’il lui avait craché à la gueule, il pouvait presque faire naitre en elle de la sympathie. Eireann était vraiment du genre maso. Elle était capable de presque apprécier un con comme lui. Pourquoi ? Parce qu’il faisait peine à voir, oui, mais surtout parce qu’elle sentait qu’il n’était pas mauvais. Elle se trompait peut-être mais voilà, c’était comme ça.

« Thorne m’a fait perdre foi en tout ça je crois. Le voir tuer Gavin comme ça, ça m’a… » Retournée. « Oui je sais, pas la peine de me le rappeler, j’ai tué un moldu. Tout en… » La suite restait coincée au fond de sa gorge. Elle perdit son sourire. Elle n’avait pas tué de mangemort. Parce que celui qu’elle aurait pu tuer, qui s’était retrouvé en position de faiblesse face à elle avait été Keenan. Et elle savait que jamais elle ne serait capable de le tuer. « … ne tuant pas de mangemorts. » Elle ne s’étalerait pas là-dessus. Parce qu’elle savait à quel point elle était minable de ce côté-là et que jamais elle ne pourrait tuer les personnes qui avaient compté pour elle, par le passé, quel que soit leur camp. « Mais c’est comme ça. Ce serait trop beau si on était capable de faire les choses comme il le faut de toute manière. Et j’suis pas prête à trahir ce que je suis pour combler les attentes des autres. De toute façon, je pense que j’vais arrêter les frais. J’me suis bousillée avec tout ça et si je continue, j’sais pas, j’pense qu’il peut toujours arriver quelque chose de pire et j’ai pas envie de vivre ou faire pire que ce qui a déjà eu lieu. » Est-ce qu’elle venait sérieusement de dire à Fetherstonhaugh qu’elle arrêtait ? Elle était incapable de l’avouer à ses proches, aux autres Phénix mais à lui, elle le lui disait. Plus rien n’avait de sens. Bon, en même temps, si Eireann avait été une personne sensée, on l’aurait su, non ? L’irlandaise se recroquevilla légèrement dans son lit. Elle détestait se dévoiler comme ça en fait. Et elle avait dit trop de trucs personnels à Gael au final, sans s’en rendre compte. Comment est-ce qu’on pouvait en arriver à se confier à un type qui était autant fermé qu’une huitre ? C’était tout le paradoxe de la situation. Ils en étaient arrivés à s’épancher sur leurs petits problèmes qui face à la guerre étaient tout de même insignifiants. D’accord, de toute façon, toute logique avait quitté Eireann depuis des années déjà, elle n’était plus à ça près.
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ce message a été posté Lun 17 Fév 2014 - 9:25
Gael avait tout raté. Si on l'écoutait, il était nul, dangereux pour les autres et un incapable fini. Sauf lorsqu'il s'agissait de son boulot, il fallait bien contrebalancer les tares. D'ailleurs, Eireann elle-même lui avait renvoyé cette image d'auto-flagellation à la figure. Elle s'était planté sur de nombreux points, mais avait au moins eu le mérite d'en remarquer un. Oui, il avait tendance à se fouetter quotidiennement avec des orties fraîches jusqu'à se faire saigner en s'arrachant la peau. D'aucuns diront qu'il aimait cela, le principal intéressé aurait prétexté une évidence, un peu à l'instar des fanatiques religieux.
Il ratait tout, donc et sa deuxième tentative de "créer du lien" comme l'on aimait à le dire dans le milieu de la communication la plus assourdissante venait de manquer comme la première. Soyez sympa, faites-vous engueuler.
Juste après l'interruption aussi brutale que grossière de la jeune femme, Gael s'était remis à grincer des dents, d'abord en tenant ses mains à plats à ses côtés, comme pour se stabiliser en position assise. Cette fille était une vraie conne.
Le genre de conne narcissique qui devait prendre un pied fou à humilier ses camarades de classe avec sa bande. La grande gueule du groupe, la "meneuse" de gourdasses, celle qui ne supportait pas que quelqu'un attire plus l'attention qu'elle. Gael soupira bruyamment en faisant courir son regards sur les murs. Les râles de la Phénix en face de lui lui parvenaient, lui déchirant un peu plus l'oreille interne au fur et à mesure qu'ils se poursuivaient.
Des clopes, non de Dieu. Au moins il n'aurait pas à parler, il la regarderait à travers la fumée et s'intoxiquerait lentement, en espérant crever d'un abcès fulgurant qui lui fasse exploser le ventre. Ou un autre truc rapide qui l'achève rapidement, car il commençait à sérieusement souffrir. A tout choisir, notre jeune petit galopin aurait, et de loin, préféré continuer à se faire découper le ventre par l'autre moldu allumé de Trent Park.
Gael commença à gigoter sa jambe, de manière involontaire, et attrapa de nouveau sa cuillère. Quitte recevoir quelque chose d'insipide, mieux valait que ce soit de la nourriture. Il enfourna une cuillerée monstrueuse dans sa bouche, espérant ainsi s'étouffer et mourir dans son vomi devant l'autre qui en était à raconter, une fois encore, les malheurs et déboires d'une vie ô combien tourmentée.
Et est-ce que je te cause de mes malheurs, pouffiasse ?
Gael s'énervait peu, surtout depuis la mort de sa sœur, mais la personne en face de lui se métamorphosait peu à peu. de tête à claques elle devenait punching-ball. Encore un peu et elle serait une cible d'entraînement pour les Aurors...
Gael mâchouilla la nourriture trop cuite en déglutissant rapidement, sans lâcher Eireann du regard, qui en était presque à se comparer à Jérémie. Ohlàlà, pauvre de moi, ohlàlà, oh làlà. C'est trop dur.

Gael allait s'achever avec le carton bouilli qui lui servait de pitance quand la greluche en face de lui décida d'ouvrir son cœur. Elle qui ne semblait pas supporter les états d'âmes d'autrui semblait bien s'arranger des siens propres. Et moi, et moi, et moi, et mon petit nombril de merde, et moi et moi...
Gael resta courbé quelques secondes la bouche ouverte devant laquelle flottait une cuillère remplie et dégoulinante de sauce curry, se demandant si, vraiment, cette fille était sotte ou si elle le faisait exprès.
Il laissa retomber son couvert dans l'assiette avec un son de pâte molle frappée, de fluide épais, pour continuer de fixer, incrédule, la bête devant lui. Elle était collector.
Gael recommençait à fulminait, mais sa fatigue nerveuse l'empêchait de gueuler, au même titre que ses blessures convalescentes l'empêchait d'arracher la tête à cette chose informe qui piaillait devant lui.
D'un certain côté, soyons honnête, sa colère s'adressait avant tout à lui-même tant il était jaloux de la facilité qu'avait la jeune femme pour s'épancher et dire ce qu'elle avait sur le cœur. Sûr qu'après cela, elle pouvait dormir sereinement. Polluer inutilement autrui de ses petites angoisses futiles et se reposer, lâchement, hypocritement, dans les bras de Morphée. Alors que lui était là à ruminer les mêmes choses depuis des années, sans parvenir à évacuer la pression. Et lorsqu'il avait osé le faire, on lui renvoyait tout à la figure, on le forçait à ravaler sa fressure expectorée en lui rajoutant, de surcroît, celle d'autrui. Et c'était forcément l'indigestion, l'occlusion, l'explosion, plus forte, mais forcément plus létale, si tant était que quelque chose eût pu être plus létale qu'autre chose.
Gael pris ses mains l'une dans l'autre, sur ses genoux, et garda le regard braqué sur Eireann, rongeant son frein, la mâchoire aussi serrée que les chaînes des prisonniers d'Azkaban. Pitié, qu'on le sorte de là. Il était à se demander s'il devait hurler ou pleurer, étant arrivé au bout de ses capacités de résilience. Puis elle s'arrêta.
Enfin.
Après avoir bien entamé sa biographie et les doutes qui lui balayaient son crâne de bimbo abonnée à Sorcière Mag', elle venait enfin de fermer, comme on le disait souvent, son claque-merde. De manière non surprenante, Gael ressenti une libération ce qui s'accompagna d'un profond soupir de soulagement relaxant ainsi tout son corps, comme s'il avait été mis au chevalet des heures durant. Nom d'un Merlin frit, que c'était bon ! Plus de jacasseries, plus de complaintes pleurnichardes.
Gael eût pu embrasser Eireann à cet instant précis pour la remercier d'avoir fait traîner la torture. Il se reprit rapidement en s'apercevant qu'il ne le devait rien, elle venait juste de fermer son odieux claper pour la paix dans le monde.

"C'est passionnant," lâcha-t-il en levant un sourcil. "Passionnant, mais tu m'emmerdes."

Il haussa les épaules en appuyant son geste d'un mouvement de sourcils.

"Un coup oui, un coup non... Si tu veux continuer, bave dans ton oreiller, parce que tes platitudes me font chier. Quand tu auras décidé ce que tu veux vraiment, tu pourras me faire signe. Mais là, sérieux, tu me gonfles."

Il se hissa un peu plus sur son lit et s'adossa au mur derrière lui, laissant Eire sur sa gauche, reposant ainsi son ventre en composant une grimace douloureuse en s'asseyant ainsi. Il posa un regard plus calme et doux sur Eire.

"Quant à Thorne..." il scruta le mur devant lui. "C'est pas comme si on pouvait faire quoi que ce soit maintenant. Et au passage," il reposa son regard sur Eire, "c'est pas parce que je suis un ancien mangemort que je pense que les tuer soit une bonne chose. S'il y a bien des trucs stériles, ça, ç'en est... et personne ne te demande de 'trahir ce que tu es' pour ce que ça peut bien signifier..."

Il soupira de nouveau en jetant un coup d'œil à la porte.
Le regard toujours sur la porte, il articula les premiers mots éprouvants, réponse sincère aux épanchements - même chiants - de sa codétenue.

"Merci pour ta confiance, I guess..."
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ce message a été posté Lun 12 Mai 2014 - 20:57
Eireann, pauvre petite Eireann qui avait une vision des choses bien établie, une vision construite et verrouillée telle quelle lors de son enfance, ne s’attendait pas une situation telle qu’elle la vivait possible. Pour elle, les choses étaient mignonnes ou moins mignonnes. Les gens qui s’appréciaient avaient de bonnes relations, les autres non. Des nuances avaient fait leur place dans sa vision des choses avec les années mais, en étant lucide, la petite Irlandaise avait encore des idées bien simplistes. Et là, ses certitudes sur de petites choses basiques étaient en train de se morceler. Elle se rendait compte que la réaction du pauvre type en face d’elle était la seule qui, au final, pouvait la calmer, là, tout de suite. En lui renvoyant la pareille, en lui disant qu’il se foutait de sa vie, que son discours sonnait creux à son oreille, il faisait étrangement taire le dragon qui pourtant n’avait eu que pour seule envie de sortir et de rugir avant de cracher son feu dévastateur.

Alors, voilà. Eireann n’y comprenait rien, ce n’était pas logique mais l’agacement et l’indifférence de son copain d’en face étaient tout ce dont elle avait besoin. Parce que ses proches trouveraient toujours des excuses pour ses actes et paroles. Parce que ses ennemis trouveraient toujours de quoi la remettre à terre. Mais avec un type dont elle se foutait royalement et qui se moquait complètement de sa pauvre petite vie à elle, plus besoin de faire semblant ou de se battre pour prouver quelque chose.

Bon, malgré cette petite révélation pas tout à fait métaphysique sur sa petite vie, Eireann n’oubliait pas qu’il l’agaçait profondément. Et il fallait qu’il insiste bien sur le fait que lui ne tuait pas. Encore. Elle inspirait et expirait calmement. Elle ne s’énervait pas, ou pas plus qu’elle ne l’avait été jusque là. A quoi bon ? Et puis elle était fatiguée. Elle avait gaspillé bêtement son énergie pour une discussion qui n’en valait sûrement pas la peine. Après ça, ils ne se verraient plus et chacun pourrait vivre sa petite vie. Enfin… Après la fin de l’enquête. Donc ils devraient sûrement se voir longuement en fait. Témoigner ensemble ou l’un contre l’autre. Sûrement lui contre elle. Peut-être pas volontairement mais son discours ne la servirait pas. Tant pis.

Il la remerciait. Vraiment ? D’accord.
Elle se contenta d’un regard vers lui couplé à un haussement d’épaules.
Eireann ne savait même plus quoi ajouter. Ils avaient suffisamment tourné en rond, non ? Il n’était pas nécessaire de reprendre la conversation, d’aller à nouveau vers un échange stérile. Parce qu’Eireann était bien consciente de ne pas être cohérente dans son discours, elle n’était d’ailleurs pas tellement cohérente avec elle-même. Et ce n’était pas en s’amusant à blablater avec un inconnu que ça s’arrangerait alors autant la fermer. Oui oui, elle en était capable, aussi surprenant que cela pouvait paraître, la petite Irlandaise trop bavarde était capable de se taire. Mais comme ça ne durait jamais bien longtemps, elle allait forcément finir par rouvrir sa bouche, juste pas tout de suite.

Est-ce que le temps passerait plus vite dans le silence ? Sûrement que non. Mais peut-être cela lui permettrait de ne pas avoir une nouvelle envie d’étrangler son camarade. Il était gentil le Fetherstonhaugh mais il avait quand même un don pour s’attirer les foudres d’Eireann en quelques mots. Ou juste en soupirant. Ou juste en la regardant. Et la Callaghan était certaine de pouvoir faire des quelques instants passés avec lui une généralité inébranlable. Autant ne pas titiller une nouvelle fois le dragon puisqu’il avait décidé de retourner faire la sieste bien au chaud au cœur de ses entrailles déjà bien assez remuées.

Sauf qu’au bout de dix-sept secondes et demie, Eireann avait envie de le bouffer, le silence. Elle détestait ça. Elle entendait sa propre respiration, prenait conscience des battements de son cœur, captait un peu les bruits qui réussissaient à percer les cloisons de cette chambre de merde… Non, le silence, très peu pour elle. Et ce fut sans gêne qu’elle l’ouvrit à nouveau. « Hum… ça se passe comment un changement de camp ? J’veux dire… » il fallait du courage, non ? Et elle… Elle l’avait un peu traité de gros lâche, non ? Est-ce que ce n’était pas un peu stupide de se rendre compte maintenant qu’il fallait qu’il soit courageux ce type pour changer de camp et assumer tout ce qui allait avec ? Non, elle ne l’avouera pas parce que ça lui ferait trop mal à l’égo de lui dire qu’il était courageux. Ce n’était pas parce qu’on avait tort qu’il fallait l’avouer après tout. « Non laisse tomber. » Elle imaginait si bien les gens le montrer du doigt, lui balancer des vacheries, l’acculer sans cesse. Eireann était bien consciente des regards que lançaient certains Phénix à Scarlett, ça devait être la même pour lui. Sa gredine n’avait pas tellement eu le choix à vrai dire, elle avait suivi Kark pour sauver sa peau mais… Elle ne devait pas être la seule dans ce cas. Peut-être que c’était la même chose pour lui ? De toute manière, Eireann s’accommodait presque facilement des « nouveaux » Phénix. Sûrement parce qu’au fond une part d’elle espérait encore voir d’anciens amis ayant choisi les autres camps rejoindre le sien pour faire table rase et recommencer. Et puis tant pis. « En fait, non. Qu’est-ce qui a fait que tu as changé d’avis ? Parce que tu vois… J’ai… des gens à qui je tenais là-bas et… » Et la petite Eireann se referma d’un coup comme une huître. Elle se sentait tellement conne. Avait-elle déjà oublié que justement, c’était un peu la raison pour laquelle elle se retrouvait dans cette situation de merde une nouvelle fois ?
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Re: The storm is coming soon
ce message a été posté Dim 18 Mai 2014 - 17:53
L'atmosphère de la chambrée était électrique. Gael n'aurait rien eu à dire quant à cela, étant le premier à avoir appuyé sur l'interrupteur pour fermer el circuit et laisser le courant circuler, envoyant des étincelles crépiter. Quel con. Il sentait bête, bête d'avoir agressé Eireann, même s'il n'avait aucun doute au moment où il avait franchi le pas de la porte, bête même s'il avait alors été convaincu qu'elle était une traîtresse, alors. Bête d'avoir continué à vouloir prouver, stérilement, sa position. Bête, bête, bête. Elle n'avait pas tort, la Phénix. Mais elle était chiante et Gael avait décidé de lui voler dans les plumes, ce qui avait conduit à un échange aussi fécond qu'une émission de variété sur TVM ou un article du Quibbler.
Il avait tout raté. Déjà sa mission à Trent Park. Tout le monde aurait pu y passer. Oui, oui, cria-t-il à une petite voix dans sa tête, Thorne aurait, avec ou sans lui, certainement agi de même et les aurait massacrés. Peut-être. cela demandait un minimum d'imagination, et Gael ne voulait pas particulièrement, en cet instant présent, ressasser le passé ou tirer des plans sur la comète qu'il venait de frôler. Mais il avait quand même raté ce à quoi il s'était engagé, protéger les moldus. Les protéger à la fois des mangemorts et des Phénix surexcités, à raison, certes, mais paniqués. Lui-même avait paniqué. Incapable de se contrôler. Il avait aussi raté ça. Il avait raté une occasion de se taire avec Eireann, ou d'être plus diplomate, plus intelligent.
C'était trop lui en demander. Il l'avait raté.
Ratée, aussi sa conversion en Phénix. Ses angoisses successives à la mort de sa soeur l'avaient transformé en lavette anémique, en personnage trop anxieux pour lancer un sort convenablement en situation de stress et d'urgence. Raté, raté, raté ! Ratée, sa vie, à avoir massacré Merlin savait combien de personnes qui, comme sa sœur, avait des gens qui les aimaient et qu'ils aimaient. Méritait-il son sort ? Certainement. Ses proches qu'il avait faits souffrir ? Certainement pas.
Il en était là, à se rondiner intérieurement, se frappant du mieux qu'il pouvait, se brisant mentalement les os en pleurant sur lui-même, alors que le faible silence se faisait encore plus tendu, l'air était lourd, les crépitements électriques se faisaient entendre, les éclairs pouvaient se remettre à fuser à n'importe quel moment. Au milieu des craquements orageux, un léger bourdonnement, porté par une petite bille noire, vilaine mouche qui, elle aussi, après avoir tenté de manger du curry qui dégoulinait du mur, s'approchait de Gael en vue de quelque chose de plus comestible à se mettre dans la trompe.
Si même les mouches, pourtant coprophages, refusaient la nourriture de l'hôpital, cela en disait beaucoup sur les compétences du chef de la cantine.
La bestiole s'approcha et commença à voltiger autour de notre héros, le reniflant, hésitante, jaugeant les possibilités nutritionnelles de la bête. Gael la chassa de la main, l'effrayant tant qu'elle s'enfuit près de la fenêtre et s'y cogna.
Ce fut le moment ou Eireann brisa le silence, faisant, elle, ce pas vers lui, cet effort d'intelligence qu'il s'était refusé à faire.

« Hum… ça se passe comment un changement de camp ? J’veux dire… »

Gael releva brutalement son regard vers la jeune femme, l'air paniqué, la bouche entrouverte. Il était hagard et au travers de ses yeux se mêlaient l'incrédulité, la peur panique et une certaine colère. Incrédule, il l'était. Il ne pouvait comprendre que Callaghan puisse lui poser une question aussi directe, aussi personnelle. Rectification. Qu'elle s'intéresse à quelque chose d'aussi personnel. Apeuré, évidemment, en raison de la situation dans laquelle il était. La colère ne venait que comme un écho de son énervement passé, répondant à une interrogation fugace qui se traduisait en "mais de quoi elle s'occupe, celle-là ?"
Ce fut le moment que la drosophile choisit pour revenir à l'attaque, après avoir décidé que les cheveux de l'irlandaise n'étaient pas de son goût.

« Non laisse tomber. »

Gael soupira, son regard se transforma en air de chien battu plein de gratitude pour son maître quand ce dernier cesse de le rouer de coups. Il ne désirait pas plus parler de son passé que cela. Les inspecteurs l'y avaient forcé. A coup de Veritaserum, les enfoirés. Peu réglementaire ? Qui s'en souciait, honnêtement... Gael se mordit la lèvre, le regard toujours posé sur Eireann, neutre.
Un grésillement à son oreille et une sensation de chatouilles sur son bras le tira de ses pensées. La bestiole à six pattes était revenue. Gael la repoussa d'un moulinet du bras, qui n'eut d'autre effet que d'exciter l'insecte à ailes.
"Chic," pensa le petit animal, "on va jouer à loup," s'extasia la mouche en remuant de la trompe, chose invisible aux yeux de nos deux protagonistes. Se dandinant dans les airs, elle piqua de nouveau sur notre valeureux mais toutefois larmoyant héros das un bruit de Stuka à l'attaque. Gael esquiva de nouveau et chassa la malotrue d'un revers de la main, la cognant et l'envoyant une dizaine de centimètres plus loin.
La mouche subissait des dégâts. "Mayday, Mayday, nous avons subi une avarie sur le flanc tribord. Tentons de redescendre, je répète, tentons une nouvelle percée."
Enchaînant tonneaux et loopings, la brachycère se précipita de nouveau sur un Gael ennuyé qui esquiva et la rata de sa main.
"Success, Ground Control, we have a breach, I repeat..."
Ce fut alors que la communication fut anéantie par un claquement de mains. Gael euthanasia l'animal entre ses paumes. La dernière chose que vit l'immonde bestiole fut sa cervelle qui giclait hors de son crâne. "Oh, c'est joli," bourdonna la mouche alors qu'elle se voyait transformée en broyât protéiné.
Gael s'essuya les mains sur la serviette présente sur le plateau. Saloperie d'insecte nuisible et inutile.
Eireann, qui venait certainement d'être tirée de ses pensées par le bruit d'éclatement sauvage de la mouche, revint à la charge.

« En fait, non. Qu’est-ce qui a fait que tu as changé d’avis ? Parce que tu vois… J’ai… des gens à qui je tenais là-bas et… »

Gael vit d'un coup son visage se fermer. Comme il se sentit se recroqueviller sur lui-même.
Merde...
Il devrait vraiment en passer par là ?
Gael passa quelques secondes à dévisager Eireann. Se moquait-elle de lui ou était-elle sérieuse ? Elle semblait s'être calmée et puis elle aussi s'était livrée, un peu auparavant. Peut-être voulait-elle en savoir plus. Ou peut-être voulait-elle l'humilier encore un peu plus, tant qu'à faire. Gael hésitait. Il aurait très bien pu choisir l'un ou l'autre, s'il avait été en pleine possession de ses moyens. Mais il était fatigué et se sentait à cran, sur les nerfs, il n'en pouvait plus. Il avait évacué sa colère et sa rage précédemment, restait un bon kilo de frustration. Il serra les dents.
Eireann semblait honnête, à la voir se tenir ainsi. Sa voix n'avait pas eu ces accents moqueurs qu'ont ceux qui pratiquent l'ironie ou le sarcasme. Non, elle avait été directe. Peut-être trop.
Gael remua la question dans sa tête, petite caisse de résonance de ses doutes enfouis. Le tout fut amplifié, démultiplié, étiré à l'infini et Gael fut d'un coup pris de panique, son visage montrant son affliction soudaine.
Sa gorge se serra et ses lèvres tremblèrent.
Il bégaya quelques syllabes inaudibles avant de prendre une grande respiration. A quoi bon ? Elle le saurait un moment ou un autre. Et puis, elle 'était ouverte. Il pouvait bien faire de même, non ? Il s'agissait tout de même de la meilleure décision qu'il avait pu prendre dans sa vie, changer de faction. Autant montrer que l'on pouvait évoluer, s'améliorer. Mais qui cherchait-il à convaincre ?

"Comment ça se passe, hein ?," cracha-t-il d'abord rapidement, dans un hoquet, en fixant le sol, les yeux gigotant de droite et de gauche. "Mal. Très mal..."

Gael releva subrepticement les yeux sur Eireann avant de fixer la fenêtre, plus facile à supporter qu'un regard humain.

"Je... J'ai rien à dire sur la façon dont Wallas m'a accueilli... Il a tout su, je lui ai tout raconté mais..." Gael haussa les épaules. "Qu'est-ce que ça vaut ? Tu sais que tu seras toujours ce... cet... cette merde que t'étais avant," éructa-t-il avec quelques trémolos dans la voix. Il reporta son regard sur Eire, fuyant ses yeux de temps en temps et se forçant à tenter malgré tout de soutenir au moins quelques secondes son regard. "Je sais, je ne serais jamais moins qu'un vrai phénix parce que..." Il fit un geste vague en direction de sa marque des Ténèbres, sous sa blouse d'hôpital. "Ca, je l'aurais toujours... personne, pas vous, pas moi - certainement pas moi ! - n'oubliera ce que j'ai été... alors oui, on passe, on est transfuge, un lâche, un couard, un..." Fetherstonhaugh se gratta le bras, mal à l'aise. "Et puis, ça dépend de qui on connaît. Moi, j'ai personne. Ni ma famille, ni rien. Si, un ami, deux, en fait, mais que j'ai quasiment jamais recroisé depuis. Peut-être qu'on s'évite..."

Gael prit une profonde respiration. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas lâché ce qu'il avait sur le coeur. Peut-être était-ce dû à sa compagne de chambre, peut-être simplement était-ce l'apogée d'une année de dissimulations et de honte qu'il récupérait en lui-même et qu'il pouvait à présent relâcher, peut-être autre chose, encore... Il l'ignorait. Mais son flux de paroles se poursuivait.

"Alors ouais... venir ici, c'était... bien, au début. Depuis Trent Park, je ne sais plus. Enfin, je pense toujours que c'était un bon choix mais..." Son regard chuta de nouveau sur le sol. "M'enfin... c'était pas pour ça que je suis venu... Je... J'ai... j'ai fait des erreurs, je m'en suis aperçu, trop tard et puis... pouf..." sa voix sombra. "Pouf..."

Ses yeux se mirent à brûler. Son corps tremblotta le temps qu'il réprime un sanglot venu plus rapidement qu'il n'y aurait pensé. Les événements récents avaient été si anxiogènes que tout ressortait en cet instant. Interrogatoires, humiliations, engueulades et surtout manque de nicotine, tout explosait.
Au moins, il aurait la rate tranquille.
Il se passa une main sur les visage, les yeux rougis.

"Je... j'ai perdu des gens..." Il se ravisa, fixant soudain Eireann. "J'ai perdu ma sœur, à cause de mes conneries et... ai fait perdre beaucoup... à d'autres... Je..."

Il sentait mal. Il aurait voulu être ailleurs. Il sentait presque le feu sortir des yeux d'Eire et le consumer. La honte. La honte d'avouer ses méfaits à quelqu'un qui n'avait certainement pas tant à se reprocher. Quelqu'un qui l'avait jugé, qui le jugeait, et qui le jugerait encore pour ses actions passées. Avait-il été jugé ? Non. Alors, certes, il avait rejoint les Phénix, cela allait-il faire de lui un type tout beau, tout propre ? Non. Malgré tout, il restait ce qu'il avait été. Et, au plus profond de lui, il le savait.
Ne pouvant supporter le regard de l'irlandaise, il continua, fixant le sol, murmurant presque. Il tira son drap sur lui, comme un enfant pour se protéger.

"C'est qui tes... amis... gens ? Peut-être que..." Il s'arrêta là. Il voulait évidemment poursuivre sur "que je les connais" mais les chances étaient faibles. Et quand bien même, aurait-elle vraiment envie d'entendre qu'un type à cause de qui - selon elle, notez bien - elle se retrouvait enfermée était plus proche de ses anciens amis qu'elle-même. Gael tergiversait dans son petit crâne, persuadé que cela pourrait être un casus belli.
Il s'arrêta là, la gorge bloquée par une boule de billard et l'estomac noué par du fil barbelé.
Il aurait dû se taire, en entrant.
Il aurait vraiment mieux fait de fermer sa grande gueule.
Eireann Callaghan
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Re: The storm is coming soon
ce message a été posté Ven 27 Juin 2014 - 14:44
Leurs échanges avaient été tellement étranges depuis qu’ils s’étaient retrouvés dans la même chambre qu’Eireann n’était plus au point où elle pouvait encore s’étonner. Et quand il se décida à entrer dans son jeu et à aborder un sujet aussi piquant que complexe, l’Irlandaise n’en fut pas surprise. Elle n’avait plus la force de s’étonner de toute manière et ils étaient passés par tellement d’étapes hallucinantes en si peu de temps qu’il n’y avait plus qu’à laisser aller et voir sur quoi leur discussion allait se terminer.

Elle l’écouta. Attentivement même. Pas en le regardant comme une bête curieuse, la bouche ouverte, non, mais en le regardant sans le dévisager. De toute manière, il fuyait son regard et c’était mieux : elle n’aurait sûrement pas pu soutenir le sien alors qu’il se livrait. Parce que c’était ce qu’il faisait : il se dévoilait complètement à l’inconnue qu’elle était, à la traître qu’il voyait chez elle. Il n’entrait peut-être pas dans les détails mais il en disait suffisamment pour qu’Eireann puisse capter ce qu’il ressentait. Pas besoin de décrire complètement une situation pour en faire comprendre l’essence. Son attitude, sa voix, ses mots… Cela suffisait à Eireann pour comprendre que ça avait été dur et que ça l’était encore. Tout était une question de choix, bons ou mauvais. De prise de conscience. De merdes, aussi. Elle regrettait cependant d’avoir osé exprimer le pourquoi de sa question… Parce que ce qu’il lui racontait ne lui donnait pas envie d’imaginer les autres, ces autres auxquels elle avait tenu un jour, auxquels elle tenait sûrement encore sans le vouloir. Elle ne voulait pas comprendre ce qu’il se passait dans leur tête et, surtout, elle ne voulait pas se gorger d’espoir. Elle n’avait pas besoin de se dire qu’un jour, peut-être, ils changeraient de camp. C’était tout ce dont elle n’avait pas besoin parce que si, par malheur, elle se mettait à y croire, alors elle ne pourrait plus se battre pour ses idéaux correctement. Déjà que ça n’était pas brillant…

Fetherstonhaugh lança sa dernière pierre sur les ruines de son passé qu’il venait de décortiquer. Eireann se retrouva prise au piège entre sa pitié pour lui, pour cette sœur perdue et le sentiment complètement inverse en pensant à ceux qui avaient eu à perdre à cause de lui… Seulement, elle ne pouvait pas le blâmer. Elle avait tué une gamine, elle aussi. Elle avait tué pour sauver son amie mais ça n’empêchait pas qu’elle avait ôté une vie, une vie qui comptait sûrement pour d’autres personnes, pour une famille… C’était le revers de la guerre. Les gens comme lui et elle luttaient pour des personnes plus haut placés et c’étaient eux qui tuaient, eux qui souffraient, eux qui ne se relèveraient sûrement jamais. Elle n’avait rien à ajouter. Qui était-elle pour dire « oui mon petit, je comprends mais ne t’en fais pas, je ne te juge pas » ? Personne. Elle n’avait rien à dire. Et puis c’était en essayant de lui faire comprendre qu’elle se foutait de son passé que les choses avaient dégénérées. Elle ne savait comment il fallait qu’elle réagisse en fait, elle ne savait pas ce qu’il attendait d’elle et ce côté lunatique qu’il lui avait gracieusement offert ne lui donnait pas envie de se planter. Autant ne rien faire, ne rien dire. Elle avait écouté et basta.

Ah oui mais non, parce que là, maintenant, il abordait le problème de son côté à elle… Ses « amis » là-bas. Bordel. Pourquoi avait-elle eu l’idée géniale de mettre le sujet sur la table ? Parce qu’après ce qu’il lui avait raconté, elle ne voulait plus savoir si ces autres avaient les moyens de changer de camp… Non, elle ne voulait pas savoir, ni même y penser. Rien de rien. C’était trop dur pour elle, surtout aujourd’hui, elle avait trop de choses en tête et allait avoir trop de merdes à gérer. Cela n’en finirait donc jamais ? La fuite était une bonne chose. Ou même le mensonge. Non, la nuance. « Rien d’important. Des gens… De Poudlard, du quotidien mais sans réel lien… Comme le collègue avec qui tu as passé des journées entières sur des dossiers et qui pouf, disparait de ta vie à cause de la guerre… Rien de bien… ‘Fin voilà quoi. » Juste de bons amis, de très bons amis. Et de la famille. Et des plus qu’amis. Et tout un pan de son passé par lequel elle avait appris à se définir en grandissant, en mûrissant. Toute une partie de sa vie qu’elle avait dû balayer pour ensuite se reconstruire, parce que cette partie de sa vie avait fait partie de ses fondations et qu’il fallait tout raser quand les fondations pourrissaient. Pas plus. Elle ne voulait pas en savoir plus. « Je… Je n’oublie pas ceux qui ont fait partie de ma vie mais j’essaie de rayer tous ceux que je voyais dans mon avenir depuis tout ça. C’est comme le boulot… Tu commences, tu fais ta formation, puis tu évolues, tu gagnes en expérience… Et tu vois jusqu’où tu pourrais aller. Là, c’est pareil. Il y a des gens que j’avais pris l’habitude de voir dans ma vie et ça a été dur de me dire que… Beh voilà, ils n’y seraient plus. Ça change un peu ma vision des choses mais depuis le temps, j’ai appris à m’adapter. C’est comme ça qu’on survit, non ? En s’adaptant il me semble… » Mais est-ce qu’elle réussirait à s’adapter à cette nouvelle histoire sordide ? Rien n’était sûr.

Eireann avait sa famille, et elle ne serait jamais seule. Lui, il n’avait personne visiblement. Quelque part, elle l’admirait. Sans sa famille, elle ne se battrait pas. Elle avait une bonne raison de poursuivre son combat. Sans ça, est-ce qu’elle aurait été capable de changer si elle s’était retrouvée dans cette situation ? Pas sûr. La sorcière se demanda d’ailleurs ce qui avait pu pousser Gael à changer de faction s’il n’avait rien à retrouver chez les Phénix. Et là, est-ce qu’il allait devoir tout supporter tout seul ? Non Eire, tu vas le regretter. Il était agaçant, trop lunatique, borné aussi. Elle n’avait aucun intérêt à faire, vraiment aucun. Si elle le faisait, elle allait devoir faire l’effort de le supporter. Cela faisait longtemps qu’elle avait perdu toute foi en l’humanité en plus. Alors pourquoi… « Je pense que ça doit pas être facile d’être seul alors… » non non non « ... si jamais t’as besoin de parler… J’te dis pas qu’on sera amis et qu’on se fera des colliers de bogues de châtaignes m’enfin… Si ça te permet d’être moins seul… On va bouffer la même merde autant le faire à plusieurs… » Elle savait qu’elle allait le regretter. Elle le savait. Mais elle était conne. Et trop bonne malgré tous les coups bas qu’elle avait déjà encaissés.
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ce message a été posté Mar 29 Juil 2014 - 10:57
Gael savait qu'il aurait mieux fait de fermer sa grande bouche, de s'en tenir à quelques insultes bien placer avant de retirer le drap sur lui-même et de s'envelopper de sa superbe, avant de s'étouffer dans son lit comme le sombre connard qu'il aurait été. Mais Fetherstonhaugh s'était découvert une conscience, cette petite voix qui trifouillait les méandres de son esprit, nettoyait les moindres recoins de sa psyché et le rendait plus vulnérable qu'il ne l'était auparavant. Comme il avait été facile, alors, de s'en laver les mains. Il resta prostré pendant le silence qui séparait ses dernières paroles des futurs mots d'Eireann. Il préférait ne pas la regarder, il se serait senti encore plus merdeux qu'il ne l'avait jamais été.
Elle finit cependant par couper court à ses angoisses muettes en répondant. Calmement, cette fois, sans violence, sans agressivité. Ou peut-être l'imaginait-il, lui qui venait de s'ouvrir de la sorte sans vraiment réfléchir outre mesure. Les mots de la jeune femme, plutôt que de claquer dans l'air, semblèrent s'étirer, avancer avec difficulté de sa bouche aux oreilles du jeune homme, comme enfouis dans de la glu épaisse, de la poix sale et collante. L'on aurait pu tracer des petits traits, trajectoires de chaque parole, dans l'air, et l'on aurait alors eu l'impression que la voix de la jeune femme labourait le silence, tentant de le rendre fécond. Gael releva le visage pour l'observer en biais, se sentant touché par la volonté dont semblait faire preuve la Callaghan pour s'ouvrir ainsi. Elle invitait au dialogue.
Enfin.
Oui, certes, Fether-prononcez-le-reste-comme-vous-voudrez n'avait pas été un modèle dans la matière. Mais avait-il jamais été modèle en quoi que ce fût ?

Gael la laissa parler, la regardant d'un œil craintif et humide, alors qu'elle exhalait ses paroles. "Des gens", bien évidemment. Elle avait demandé des informations sur des personnes à qui elle avait tenu - et visiblement tenait toujours - et maintenant, elle se recroquevillait dans sa coquille. Gael soupira tristement, empathique, au moment où Eireann semblait se dépêtrer de ses propres paroles, où elle tentait de mettre une distance, au moins sentimentale, avec ces "gens" dont elle avait parlé.
Gael haussa les épaules et ouvrit la bouche pour commencer à parler, mais ses mots restèrent coincés en un gargouillis dans le fond de sa gorge.
La vitesse des mots d'Eire, pourtant limitée, dans cet air, à environ 343 mètres par secondes, venait de dépasser celle de la formulation de Gael. Il resta, bouche bée pendant quelques secondes, le temps que ses synapses se recollent et fassent transiter l'information cruciale. Elle venait de... lui tendre la main ? Sans majeur levé ?
Gael se sentit encore plus merdique. Il en vint à ressentir une lourde culpabilité pour les insultes qu'il avait pues envoyer auparavant.
Oui, il était seul, à l'exception, certes, de deux amis qu'il voyait en coup de vent - combien de temps depuis la dernière fois qu'il avait parlé avec Alden ? - et sa famille n'existait plus mais... c'était de la pitié ?
en tous les cas, il se sentit, à juste titre, pitoyable.
Fermant la bouche, il se racla la gorge et tenta de répondre en se mettant au diapason, déboulant ainsi sur un mode de non-agression caractérisée.

"Merci," dit-il d'une voix rauque.

Il n'avait pas vraiment envie de s'étaler. Tout cela risquait de finir en grande pompe, avec des pleurs, des cris, de l'émotion à n'en plus finir, des violons mielleux et sirupeux, arrachant les larmes à gros torrents venant arroser de leur grand désespoir les rares contrées vertes de joie et vaillance des cervelles de nos deux protagonistes.
Il préféra acquiescer, d'un mouvement de tête, l'inclinant par la suite pour appuyer plus encore sa gratitude, une moue gênée sur les lèvres.
Il tenta d'embrayer sur ses pensées précédentes.

"Des gens... des collègues... des amis, hein ?" cracha-t-il presque, plus contre lui-même, luttant pour maintenir ce qui s'agitait en sa poitrine. Il avala sa salive et réussit à contrôler sa voix, moins rocailleuse. "Survivre, c'est pas s'adapter... c'est tuer ce qui nous gêne... que ce soient des... des... des 'impurs', comme on a pu le faire," un mouvement vague de la main alors qu'il envoya son regard sur le mur parla plus que ses mots n'auraient pu. "Ou bien ses souvenirs... Les gens qu'on a aimés, les gens qu'on a fait disparaître... Quoique l'on doive faire, on devra toujours faire crever quelque chose pour y rester. Un donné pour un acquis, ou je ne sais plus quelle connerie du genre..."

Il fixa Eire avec des yeux de cocker tragique.

"Tu sais, commença-t-il, plus résolu, rien ne dit que tu ne les verras plus... Il pourront toujours changer, et venir ici, ou bien..."

Ou bien toi, tu pourras aussi toujours décider de les rejoindre.
Il préféra se taire. Tout lui avait semblé tellement solide et fixé qu'à présent, tout ce qu'il voyait, c'était la mollesse la fluidité des factions, l'impossibilité pour qui que ce soit de jurer savoir de quoi le lendemain serait fait.
Si, effectivement, c'était pour dire des choses pareilles, mieux valait se taire.

"C'était qui ?"
Eireann Callaghan
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Re: The storm is coming soon
ce message a été posté Ven 1 Aoû 2014 - 11:21
Jamais elle n’aurait dû tenter d’aborder le sujet. Jamais.
Parce qu’un mince espoir avait tenté de renaître en elle et qu’elle avait besoin de tout sauf ça. Elle ne pouvait pas replonger dans cet abîme constitué de « et si… ? » alors qu’elle avait enfin réussi à tourner la page et avancer. Pour elle, ils devaient être tous morts. Pas physiquement, mais juste dans son esprit. Elle devait les balayer de son avenir et tout reconstruire. C’était facile à dire, mais à faire… Si Julian lui avait permis de croire en un autre avenir, il était mort aujourd’hui. Et là, avec cette affaire de moldus… Eireann se demandait si elle aurait finalement droit à un avenir, à supposer qu’elle ait encore la force de survivre à cette guerre.

Tuer. Ouais, tuer. C’était ce qu’il fallait qu’elle fasse. Non pas flinguer ses souvenirs mais détruire cet espoir ridicule, exploser sans remord ce que sa vie aurait pu être pour se concentrer sur ce qu’elle était. Une forte envie de dire à Fetherstonhaugh de fermer sa gueule monta en elle mais Eireann se retint. Ce n’était pas de sa faute à lui si aborder ce sujet était une torture. Surtout que c’était elle qui l’avait lancé, ce putain de sujet. Alors maintenant, elle devait assumer. Aaah c’était chouette d’être une grande personne. Au fond, Eireann n’était véritablement entrée dans l’âge adulte, le bien dégueulasse, avec son entrée au sein des Phénix. Quand elle avait pris ses premières grosses claques d’adulte. Avant cela, elle n’avait pris que de petites claques, de petites remontrances lui rappelant juste comment elle était née et dans quel monde. Mais, une fois que l’Irlandaise avait choisi de faire de « grandes choses », elle avait reçu des corrections à la hauteur de ses ambitions.

Et, consciente de la réalité, enfin, elle savait qu’elle en recevrait d’autres. Autant les limiter. « C’était des proches. Aujourd’hui, ils ne sont plus rien. » Se convaincre. S’assurer de les rayer à jamais de sa vie. Adieu les beaux jours du Ministère où elle et ses collègues prenaient la vie comme elle venait. Adieu les vieilles amitiés de Poudlard avec lesquelles on se remémorait les bons moments autour d’un verre une à deux fois par an. Adieu les illusions sur la famille aussi. Merci Hansen. Adieu à ceux qui avaient brisé son cœur.
« Si on attend que les gens changent pour les revoir, autant changer à leur place. Et, personnellement, je ne vois pas comment je pourrais… Passer de l’autre côté. Pas avec ce que je suis, ce que j’ai vécu et mon histoire familiale. Ne jamais dire jamais… Mon cul. Là, je dis Jamais. » Et pourtant, en étant réaliste, Eireann n’aurait pas affirmé cela. Parce que tout pouvait changer. Du jour au lendemain. C’était bien ce qu’il se passait depuis plus de trois ans, non ?

Comme faire un petit tour à Azkaban ? Ah ah ah. Peut-être que se retrouver enfermée la ferait changer d’avis. Elle espérait sincèrement que l’enquête serait menée correctement et que la légitime défense serait prouvée. Mais ça, ça n’était pas gagné, n’est-ce pas ? « Puis, de toute façon, si on finit enfermés entre quatre murs, on n’aura même pas l’occasion de faire de choix, hein ? On aura au moins la chance de ne pas avoir de détraqueurs à portée de main ! Notre âme sera sauve : elle n’aura qu’à se liquéfier d’elle-même pendant qu’on purgera notre peine. » Son rire cynique la prit aux tripes. Si jamais elle se retrouvait réellement enfermée, Eireann n’était pas certaine d’y survivre.
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