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❝ " La vie n'est qu'un grand tourbillon avec au centre, un noyau de silence. " [ Pv : Loïs ] ❞
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" La vie n'est qu'un grand tourbillon avec au centre, un noyau de silence. " [ Pv : Loïs ]
ce message a été posté Mer 11 Sep 2013 - 19:59

Vague impression de déjà vu...

Le bruissement des feuilles, les raclements de gorge, les remarques légèrement surélevées, les intonations mesurées.
La pièce est dans un bordel que nous connaissons tous, ici, dont nous avons même l’habitude. Organiser le dernier numéro de la Gazette du sorcier est une épreuve certes indispensable, importante, mais aussi excitante. Chacun tente de donner son avis, les membres les plus essentiels ayant bien sûr droit de véto et vote compte double.
En gros.
Quelques regards sont échangés, afin de deviner les opinions non prononcées, tout se joue dans une rapidité qui décourage les débutants lors des six ou dix premiers mois de travail. On finit quand même par s’y faire, heureusement.

« …De toute façon un pareil sujet doit figurer sur la première page ! Ce n’est pas que mon opinion, nous sommes la majorité à penser ainsi. Miss Lang, valide-t-on cette décision ? »

Comment ?
J’abandonne ma camarade – qui était en train de me prouver par a + b que non seulement son article avait été détérioré par les retouches des supérieurs, mais qu’en plus, il était pour l’instant sur la touche. Je m’excuserai plus tard, je dois absolument intervenir ou cette stupide Stella Blin va encore faire des siennes !

« …Pardon…s’cusez…pardon, désolé Matt… »

Je vais bien réussir à les atteindre avant que Loïs ne donne son approbation sans réaliser l’erreur en cours. Enfin, tout est relatif, mais en tant que journaliste aguerri j’estime avoir mon mot à dire. Et j’ai des arguments pleins les poches.

« Loïs ! Attendez je… »

Petit arrêt sur image. Prendre la parole devant tout le gratin de la Tour des Médias me fait toujours cet effet déplaisant. Je me ressaisis, ignorant les boutades de Blin qui sent évidemment la contre attaque.

« Si j’puis me permettre, l’importance de cet article est tel que non seulement il doit apparaitre en couverture – j’approuve donc Stella… » Regard railleur  « …mais j’ai une idée plus percutante. Je crois. D’après mes observations, le lecteur va certes survoler toutes les pages, notamment la première, mais pas avec autant d’importance que vous le pensez… »

« Vous voulez que je décale mon article c’est ça ? Avez-vous mieux à mettre à la place, Teagan ? »

« …Je n'ai pas dit ça. Il n'est pas question de substituer un article par un autre, miss Blin, je tenais seulement à vous proposer ceci : pour être certain que le plus gros pourcentage de nos lecteurs lise cet article passionnant... » Moi, provocateur ? « …il vaut mieux placer son annonce en couverture, au milieu des articles les plus courts, les plus superflus, pour attirer l’attention une première fois. Les lecteurs aiment ouvrir leur journal avec cette fâcheuse habitude de considérer que le meilleur est « dedans » ce petit trésor. Jouons là-dessus…préludez votre article en couverture, et rappelez avec un jeu de police identique ce sujet à l’intérieur, au cœur même du numéro. »

Quelques secondes pour reprendre mon souffle, laisser mon regard couvrir l’assemblée, chercher à capter l’attention de Loïs – en vain – et je reprends, balançant ainsi tous mes arguments d’un coup.
Piètre plaideur, mais tant pis. Vitesse, souvenez-vous, nous ne sommes pas en audience mais dans un journal.

« …le double avantage est le suivant : plusieurs pages – et donc plusieurs de nos travaux – auront été lus ou du moins survolés avant que le public ne se penche sur cet article. De loin, le plus important du numéro. »

Je m’amuse à embêter cette femme, mais c’est un vrai monstre, de toute façon. Si quelques personnes ici s’offusquent de mon attitude, la plupart s’en amusent, discrètement. C’est comme ça, il y a toujours l’employé le moins apprécié. Pour le coup, Stella est une des plus douées, elle est juste insupportable. On fait avec.

Fier de ma proposition, j’ai stupidement pensé que l’attention de chacun avait été attirée. Erreur. Évidemment. Dans ce genre de réunion, les conversations sont multiples et simultanées. Loïs a, semble-t-il, préféré parler avec deux stagiaires…
Je prends sur moi et, sans me démonter, essaye de l’approcher en souriant. Les deux vis-à-vis de la belle s’esquivent aussitôt. J’en profite.

« …Eh. Ça avance bien cette fois ! » Très drôle, rappelle-lui qu’on rame le reste du temps. «  Est-ce que mon idée vous parait judicieuse ? »

« Loïs ? Venez voir, un prototype a été formé, ce sera plus concret ainsi ! »


Alors qu’elle se retire pour rejoindre la table centrale, je reste figé. Pas que le prototype ne m’intéresse pas, mais j’ai mieux à gérer.

La colère, tout d’abord. Merde, moi qui m’étais juré de ne jamais lui reprocher sa cruauté, bien conscient qu’elle est dans une période terriblement douloureuse et compliquée, j’en suis à lui en vouloir !
La douleur. Tous ces maux, engendrés par autant d’indifférence et de dédain. Je n’ai jamais apprécié être au centre de l’attention, avoir ne serait-ce qu’un seul regard sur moi. Mais n’avoir pu croiser celui de Loïs depuis l’enterrement, ça commence sérieusement à m’abattre.
L’incompréhension. Encore. Toujours. Je sais qu’il est question de deuil. D’épuisement, de bouleversement. La disparition de Clark, l’arrivée de cette petite fille…la vie de ma chef en chef doit être un perpétuel tourbillon d’émotions. Je ne peux cependant pas comprendre, je n’y parviens pas, sans doute suis-je trop fermé sur mes propres difficultés ;
Quel égoïste je fais…

Et puis merde ! Elle a vu le prototype et elle se barre ? Comme ça ? Sans rien dire ?! En feignant le parfait détachement, comme si aucun remord, jamais, ne l’atteignait d’être si dure avec moi !
Peut être qu’elle ne l’est pas. Pas tant. Mais mon malaise est tel que j’ai l’impression d’être tué à chaque fois que madame décide que je ne suis qu’une ombre, inexistante, lointaine.

Précipitation, impulsivité, brutalité, incivilité.
Je me retrouve derrière elle et, bouffé par les émotions citées plus haut, je lui attrape le bras pour la forcer à me faire face. Enfin. Qu’elle me regarde, qu’elle crie si besoin, qu’elle frappe, même. Je n’en ai rien à foutre, je veux exister ne serait-ce qu’un instant, juste pour le lui faire remarquer…
Pourquoi me faire ça, à moi ?

« Loïs ! A quoi jouez-vous ?!! Je suis ridiculisé à chaque fois que je tente de vous adresser la parole ! Dois-je vous rappeler que je fais partie de l’équipe de ce journal ? Que dans chaque numéro figure un de mes articles ? Vous vous en souvenez ? Qu’est ce que je vous ai fait par Merlin !!!?! »

Rarement ma voix se fait si rauque, si punitive. A m’en arracher la gorge, à faire ressortir les contours solides de ma mâchoire au bas de mon visage, à contracter tous mes muscles dans un excès d’indignation et faire briller dans le fond de mes yeux une fièvre incurable ;

« Vous vous foutez d’ma gueule sans même avoir une raison valable pour ça, j’en suis certain ! C’est…c’est du mépris… !...blessant... »

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Loïs Lang
Loïs Lang
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Re: " La vie n'est qu'un grand tourbillon avec au centre, un noyau de silence. " [ Pv : Loïs ]
ce message a été posté Mer 11 Sep 2013 - 20:42
"Vous serez aimable de ne pas exposer en public vos fantasmes personnels, Teagan. En tout cas, de ne pas les imposer à vos collègues de travail."

Le ton glacial avait fait baisser la température d'une bonne dizaine de degrés. La phrase avait résonné à la sortie de la salle de rédaction de la Gazette devant des journalistes désormais silencieux. Et Loïs avait quitté les lieux avant que quiconque ne puisse reprendre ses esprits, avant que chuchotements et ricanements ne puissent atteindre ses oreilles.

*****

Une semaine de mise à pied et un avertissement de conduite. La lettre était posée sur son bureau dans l'attente de son destinataire. Il était allé beaucoup trop loin. De quel droit ?! Une inspiration plus longue que les autres. Lentement. Retrouver son calme. Ne pas se laisser aller à la fureur qui menace de lui glacer les sangs. Il n'a que ce qu'il mérite. Et elle espère presque, aujourd'hui, qu'il arrive en retard. Pour effacer de son visage cet habituel sourire suffisant. Il semblerait que cet homme se soit cru maître de la partie. Grossière erreur. Un regard à sa montre. Encore quelques minutes avant qu'il ne dépasse allégrement l'heure indiquée sur la convocation officielle qui lui est parvenue si tôt qu'elle ait rejoint son bureau. Qu'il le fasse. Qu'il essaye seulement de la défier encore après avoir remit en doute de façon si brutale son autorité devant toute la rédaction de la Gazette. Non. Après avoir voulu se faire passer pour une victime d'un comportement soit-disant injuste de sa part. Foutaises ! Et malgré la joie presque cruelle qu'elle ressent à l'idée de lui faire ravaler ses paroles, elle sent grandit en elle un nœud douloureux, venu pernicieusement se loger au creux de son estomac. Elle ne veut pas. Elle n'a pas le temps d'affronter son regard moqueur. Pas le temps de jouer. Ça n'est pas un jeu. Ça ne le sera jamais. Quoi qu'il ai jamais pu croire.

Les secondes qui s'écoulent. Et le nœud qui continue de lui tordre les tripes. Elle n'y arrive pas. Perdre contenance quand elle est seule, maintenant. L'unique moment où elle peut se le permettre. Alors quoi ? Est-elle fautive ? Peut-être a-t-elle, oui, une infime part de responsabilité. Mais rien qui ne justifie cela ! Trop. Et elle pose un instant sa tête entre ses mains. C'est sa faute. Tout est de sa faute. Elle le hait ! Comme si elle n'entendait pas les petites phrases jetées dans le seul but de se faire réagir à chaque fois qu'elle avait le malheur de les croiser. Elle ne savait pas exactement ce qu'il cherchait. Elle était même certaine de ne pas vouloir le savoir. Mais il semblait prendre, tous les jours, chaque fois où ils le pouvaient, un malin plaisir à la torturer. C'était bien pour cette raison qu'il était présent ce 20 août, n'est-ce pas ? Les mains qui tremblent. L’œil brillant une seconde à la simple évocation, juste en pensées, de ce jour terrible.

Douleur aussitôt enfouie avec une telle violence qu'elle repousse la fatigue, fait ressurgir la rage avec plus de force encore qu'auparavant. Il n'était là que pour ça. Que pour la voir souffrir. L'idée d'avoir en réalité à faire à un Mangemort ne lui vient plus à l'esprit depuis longtemps désormais. Mais ça ne change rien. Les Phénix aussi ont leur lot de raclures. Ils le sont simplement différemment des Mangemorts. Mais, au fond, ils ne valent guère mieux. Des pensées terribles mais dont la portée la laisse de marbre. Sans se rendre vraiment compte de ce à quoi elle le réduit. Sans tenir une seconde compte de ce qu'ils avaient pu partager. Une ébauche d'amitié, une certaine complicité dans le travail. Le tout, juste réduit à néant.

Moins d'une minute. Le nœud se desserre lentement. Ne laisse plus place qu'à un grand vide. A la résolution. Détermination. Les mains se sont jointes de nouveau. Le regard froid est vissé sur la porte. Semble la transpercer par son intensité. Qu'il vienne. Et qu'il ose. Qu'il ose simplement s'opposer à elle.

Teagan.
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Re: " La vie n'est qu'un grand tourbillon avec au centre, un noyau de silence. " [ Pv : Loïs ]
ce message a été posté Jeu 12 Sep 2013 - 19:01

Vague impression de déjà vu...

Il faut que l’adrénaline retombe. Que les reproches – articulés par des non concernés – finissent par glisser, loin, très loin de mes pensées. Il faut que mes nerfs se relâchent, que les muscles de mon corps se détendent pour que je puisse à nouveau effectuer un pas en ménageant mon dos et ma nuque.
Il faut respirer. Profondément. Essayer de dédramatiser, d’excuser. Les autres. Moi. Loïs…aussi. Il faut faire tout ça, pour pouvoir continuer la journée. Mais ce n’est pas si évident. Ma respiration parait encore saccadée, comme si je venais de courir un sprint effréné. Il n’en est rien, mais mon cœur souffre plus encore qu’après un effort physique trop intensif.
J’ai mal.

Quand je parviens à atteindre mon bureau, quelques temps plus tard – ne me demandez pas le détail, je n’en ai aucune idée – je me laisse lourdement tomber sur ma chaise. Le reste de la journée ne va servir à rien. Rien d’autre que tenter de valider tout ce qui a été dit plus haut. Je dois surmonter ça, me calmer, bien comprendre que je ne suis pas le centre de son monde.
Quand bien même elle est, malgré nous, le centre du mien.


Oh. Une lettre. Ça ne s’annonce pas bon. C’est plutôt évident, ce courrier posé là sur mon bureau après l’altercation ne peut qu’être annonciateur d’un nouveau face à face tendu. Conflictuel, pour ne pas dire violent. Dois-je m’en réjouir ? Moi qui tiens tant à parler à Loïs…évidemment non. Désormais je préfèrerai avoir terminé ma journée et m’échapper, sur ma moto, à près d’une centaine de kilomètres heure pour fuir ce cirque.
Mais je suis là, installé à ce bureau de journaliste, pour travailler. Logiquement. Sauf qu'il y a une lettre qui m’est adressée. Une lettre sévère par sa simple forme et son écriture qui traverse l’épaisseur du papier. Une lettre autoritaire, sadique, impatiente.
Tout comme son émettrice.

Les secondes puis les minutes s’écoulent sans que je ne bouge d’un pouce. Je fixe l’objet de ma frustration, me mordant de temps à autre la lèvre avec inquiétude. Ai-je seulement envie de l’ouvrir ? Ai-je seulement le droit d’hésiter ?
Je l’attrape, dans un soupir éraillé. Un regard par-dessus l’enveloppe, je m’assure que personne n’assistera à cette nouvelle humiliation. Pourtant, une de plus ne devrait pas changer grand-chose ;
Enfin je l’ouvre.

Bordel de merde !
Tic tac tic tac.

Je n’avais jamais reçu de convocation et – dans ma naïveté presque aussi légendaire que ma maladresse – j’ignorais qu’une heure si précise pouvait être imposée ! Je me lève en un bond, retrouvant l’utilité de mes jambes – non sans manquer de trébucher. Je n’ai ni le temps de préparer ce que j’ai à dire, ni le temps d’anticiper les piques de ma supérieure, il faut que je lui fasse face. Hum.
Dans ma précipitation j’attire l’attention de quelques employés, mais là encore, pas d’intérêt à leur porter. Tant pis pour ce qu’ils peuvent penser, après tout, c’est peut être ma dernière minute ici.

Tic tac tic tac.
La chaleur s’empare de moi, inutile de préciser que la frayeur me tord le ventre, l’esprit. Tout ce qu’elle peut tordre. Je repousse les chaises mal placées, les collègues qui se mettent sur ma route, j'énonce quelques « attention » essoufflés et stop. Net. Crispé.

Tic.
Je serre la mâchoire.
Tac.
Lève la main pour frapper.
Tic.
Regarde l’heure et panique.
Tac.
Ouvre la porte.

« …trente secondes. Juste trente secondes de retard, ça n’en est pas vraiment un du coup…on est toujours dans la bonne minute !... »

Un sourire on n’peut plus gêné, un tremblement pour refermer la porte, je n’ose pas avancer. Mes yeux surveillent sa table à défaut d’autre chose, comme pour m’assurer qu’aucune arme mortelle n’est présente.
Quoiqu’elle n’aurait pas besoin de ça. Si elle voulait…


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Re: " La vie n'est qu'un grand tourbillon avec au centre, un noyau de silence. " [ Pv : Loïs ]
ce message a été posté Ven 13 Sep 2013 - 8:48
La porte qui s'ouvre. Forcément, il ne lui laisse même pas les quelques secondes que la bienséance exige pour prendre une véritable inspiration. Il entre, démontrant bien une fois de plus l'irrespect total dont il sait faire preuve. Elle n'a pas son mot à dire, pas d'autorisation à lui donner, n'est-ce pas ? Non. Pour Mister Teagan, il n'y a pas besoin de prendre en compte ce genre de détails. Il entre. Il prend. Il se moque bien de violer l'intimité de la personne. Il est là, alors les autres doivent être disponibles. Dans la seconde même. "Je vois que vous n'avez toujours pas appris la politesse la plus élémentaire, Teagan." La phrase claque dans l'air, le coupe presque dans son explication. Il semble croire qu'il est encore en position de se trouver des excuses. Il va bien falloir qu'il comprenne que ce temps là est révolu. Cette faiblesse amusée qu'elle a pu avoir face à ce sourire en coin...

Une tension. Un frisson qui parcourt sa colonne vertébrale. Coup d'électricité. Elle tressaille et s'en mord la langue. Un très léger goût de métal dans la bouche. Et le regard qui devient plus implacable. Qui le toise carrément. Elle n'ajoute rien, tout d'abord. Laisse le silence s'installer alors qu'il reprend son souffle. Elle laisse monter la tension. La pression. Elle sait que s'il ne la sent pas peser sur ses épaules, jamais il ne la prendra au sérieux. Et alors il se croirait encore autorisé à n'en faire que selon ses envies tordues. Ce qu'elle n'est plus décidée à faire. D'un signe de main, elle lui fait signe de prendre place dans le fauteuil qui fait face à son bureau. Qu'il s'installe donc. Qu'il sente que même ainsi, il n'est pas en sécurité. La discussion qui va suivre ne se terminera pas en quelques plaisanteries. D'ailleurs, il n'y a nul besoin qu'il y ait de discussion. Une discussion se fait à deux. Et en cet instant, Teagan n'a pas son mot à dire. Il l'a bien assez fait plus tôt dans la journée. "Je supposes que vous savez pourquoi vous êtes ici." Un silence, alors que son regard ne le quitte toujours pas. Il sait, bien sûr. Elle sait parfaitement qu'il n'est pas stupide. Maladroit, peut être, mais pas stupide. Et même s'il l'était, la raison a de toute façon clairement été énoncée dans la lettre qu'il a reçue directement sur son bureau.Il ne peut pas ignorer ce qui l'a amené ici. Sa propre conduite en est la cause après tout. Il ne pourra, de toute façon, s'en plaindre qu'à lui-même.

De toute façon, si vous ne le savez pas, je vais vous rafraîchir la mémoire. Votre comportement dans la salle de rédaction était inadmissible, Teagan. Vous pensez peut-être être mieux qualifié que votre rédacteur en chef ou que moi-même pour diriger un journal. Cependant, je ne penses pas avoir vu votre nom à un quelconque poste de responsabilité. Et au cas où vous n'auriez pas comprit ce que cela signifie : on n'a pas jugé que vos capacités étaient requises pour un tel poste. Les mots tombent, tranchants comme des rasoirs. Elle ne lui laisse pas le temps de réagir, assène chaque parole comme une évidence. Qu'il soit donc assommé par cela : ce sont des faits. "Quand au reste, je ne préfère même pas l'évoquer. Vos allégations étaient non avenues et méprisables. Je tenterai donc de les oublier." Vite, très vite... Enfouir cela dans un coin de son esprit pour ne plus y penser. Et ne plus penser à lui. A la douleur qu'il a réveillé par quelques mots. En l’accusant publiquement pour quelque chose dont elle n'était même pas concernée ! Pas sa faute. Elle n'est pas responsable de ses délires tordus !

D'un mouvement rapide, précis, elle fait glisser vers lui l'enveloppe sur laquelle sa main reposait jusqu'alors. Et la retire avant qu'il n'ait pu amorcer un geste pour la saisir. Qu'il ne puisse pas la toucher, pas même la frôler. Elle ne supporterait pas un tel contact. "Et voici votre sanction. Vous vous en doutiez, vous ne vous en sortirez pas aussi facilement, cette fois." Légère accentuation sur le cette fois. Sa clémence a des limites, et il vient de largement les dépasser. "Si vous avez la moindre question." Non, elle ne reviendra pas dessus. Mais peut être voudrait-il contester. Voyez, elle lui en laisse même la possibilité ! Qu'il se rende compte que c'est inutile.

Enfin, elle lui laisse la parole, après un petit discours bien rodé qu'elle n'aurait pas supporter qu'il interrompe. Où chaque mot a été savamment étudié pour être tranchant, assommant. Qu'il tente donc maintenant de se relever.
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Re: " La vie n'est qu'un grand tourbillon avec au centre, un noyau de silence. " [ Pv : Loïs ]
ce message a été posté Ven 13 Sep 2013 - 9:55

Vague impression de déjà vu...

Cette façon qu’elle a de me fixer, c’est une des pires choses qu’il m’est été donné de vivre.

On pourrait penser pourtant qu’Assapor fut mon plus grand traumatisme. Que ces géants de pierre ont provoqués chez moi la pire des peurs, que ma frustration la plus insupportable fut d’être enfermé dans ce miroir. Moi qui suis claustrophobe. Voir Kaprice et Lena se faire violenter par tous ces terribles ennemis aurait du être la plus atroce torture de toute ma vie.

Mais Loïs, à elle seule, a ce pouvoir terrifiant. Cette force accablante qui me donne le rôle, moi le simple journaliste, du vulgaire souffre-douleur d’une tortionnaire insatiable.

Je préférais n’être rien. Rien du tout. Finalement. Je voudrai pouvoir tout effacer, ces sensations inexpliquées et risibles qui s’emparent de moi quand je la vois. J’aimerai que tout disparaisse. Ma fascination pour cette impénétrable folle, les paradoxes qui appuient ma colère tout en confirmant mon affection. Mon p*tain de béguin pour Loïs !
Lentement je relève le visage pour poser mes yeux bleus dans les siens. Si noirs. Si amères, féroces, impitoyables.

Je n’ose m’excuser pour n’avoir frappé à la porte. Si je l’avais fait j’aurai été en retard. Mais en préférant être à l’heure, j’ai été inconvenant.
Ma vie semble faite de ce genre de choix qui, jamais, aucunement, ne m’arrange.

"Je supposes que vous savez pourquoi vous êtes ici."

« …Oui. »

Je tends doucement le courrier que j’ai trouvé sur le bureau, afin de confirmer. Je sais pourquoi je suis là, puisque j’ai bien lu la convocation. Et ce n’est pas tout. Cet ordre est la raison de ma présence, mais la raison de l’ordre lui-même ne m’est pas inconnue non plus : Loïs Lang a très mal pris les reproches que je lui ai fait.
Techniquement, elle a le droit. De m’en vouloir, de me punir. Seulement je sais pertinemment que si on remonte le fil des causes qui m’ont poussé à agir, une part non négligeable de responsabilité lui appartient !
Mais jamais elle ne le reconnaitra. Moi qui la pensais si juste, si loyale, droite. Phénix.

Alors la sanction s’exécute. Les mots tombent, comme la lame du bourreau sur la nuque du condamné. Mais chaque remarque n’est pas mortelle, malheureusement. Mon cœur continue de battre, de plus en plus fort, de plus en plus douloureusement. Et les attaques se mettent à pleuvoir, sans remords. Au contraire, une lueur de satisfaction anime cette femme que je ne reconnais plus.
J’attends péniblement que les salves cessent, pour reprendre mon souffle. Pour pouvoir supporter d’être ici, vivant, jugé, injustement.

"Et voici votre sanction. Vous vous en doutiez, vous ne vous en sortirez pas aussi facilement, cette fois. […] Si vous avez la moindre question."

Ma main qui reposait sur l’accoudoir du siège que j’occupe se décrispe et se porte jusqu’à la table. Jusqu’à la lettre. Nouveau courrier. Guère plus attirant que le précédent. Je le récupère, me focalise sur lui pour une fois de plus éviter l’inhumanité du visage Lang.

Mise à pied. Avertissement.
Ces mots là sont presque doux. Presque. Comparés aux propos articulés précédemment par Loïs. Je les relis, essaye de donner un sens aux phrases montée si rudement, pour parfaitement comprendre leur portée.
Avertissement. Mise à pied.
Je ne parviens pas à discerner la punition la plus humiliante de la plus embarrassante. La plus abusive de la plus pénalisante. La plus jouissive, pour elle ? Les deux sans doute. S’il y avait eu une troisième possibilité pour qu’elle se sente parfaitement comblée, alors il y en aurait eu trois.

« …la question qui me vient à l’esprit, je vous l’ai déjà posée. Visiblement vous ne l’avez pas comprise, car aucune réponse ne m’a été donnée. Hormis ça. » Dis-je en présentant les désormais deux lettres que j’ai en main. « Mais je réitère : qu’est ce que je vous ai fait, Loïs ? Et ne prenez pas mon insolence de tout à l’heure comme excuse…car avant que je n’explose, vous étiez déjà odieuse avec moi. »

Je ne vais pas trop loin. Car s’il était possible d’être plus incorrect, j’ai déjà reçu les sanctions les plus répressives. Me semble. Comme si je l’avais insultée, comme si j’avais remis en cause son travail et ses qualités de supérieure. Or, je me suis contenté de lui faire remarquer son injuste comportement. Et de l’interroger, sur les raisons qui la poussent à être si exécrable avec l’un de ses subalternes ;
Moi-même.

Je ne vais pas trop loin. Car j’ai besoin de réponse. Car je ne partirai pas sans avoir insisté. Qu’importe la mise à pied. Je resterai scellé à ce siège tant que de sa bouche ne seront pas sorties de plausibles et compréhensives explications.
Sans me démonter je retrouve son regard pour y déposer le mien. Lentement. Je dépose sur mes jambes les documents comme un pantin accepte avec indulgence la folie de son manipulateur. Une attitude qu'elle trouvera arrogante peut être. Mais je ne souris pas, pourtant.

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Re: " La vie n'est qu'un grand tourbillon avec au centre, un noyau de silence. " [ Pv : Loïs ]
ce message a été posté Lun 23 Sep 2013 - 21:27
Elle plisse les yeux. C'est bien ce qu'elle craignait. Il ose. Oh, il ne revient pas sur la punition en elle-même. Grand bien lui fasse, il est déjà assez prudent, assez censé pour ne pas revenir sur la sanction imposée. Un bon point pour lui. Si tant est qu'il puisse faire quoi que ce soit qui soit susceptible de lui faire retrouver grâce à ses yeux, ne serait-ce qu'un minimum. Mais ça ne l'empêche pas de revenir à la charge. Remettre sur le tapis ce sujet qu'elle vient tout juste de lui interdire. Il la défi encore. Comme s'il se moquait parfaitement de ce qu'elle disait. Ce n'est pas "comme". C'est le cas, elle le sait bien. Il fait tout pour bien le lui signifier. Il méprise ouvertement son autorité en public, pourquoi ne le ferait-il donc pas en privée ? Il n'a peut-être pas la satisfaction de tenter de l'humilier devant ses collègues mais cela n'en reste pas moins une possibilité de la mettre à terre. Sauf qu'elle ne lui en fera certainement pas le plaisir. Elle ne se laissera pas atteindre par ses allégations. "Je n'y ai pas répondu pour la simple et bonne raison que cette question n'a pas lieu d'être. Mais puisque vous insistez." Pause de circonstance alors que ses yeux n'ont toujours pas quitté l'expression de son vis-à-vis, attendant qu'il se décompose sous ses yeux. Il croit vraiment pouvoir l'atteindre ? Il croit vraiment pouvoir avoir ce pouvoir sur elle ? Une fois de plus, elle va se faire un plaisir de le détromper.

Alors oui, plaisir est peut-être ici un bien grand mot. Juste celui de le faire taire. Elle n'a pas voulu cette confrontation. Elle ne désirait que s'en préserver. Elle ne désirait que pouvoir continuer à avancer. Essayer. Qu'on ne lui mette pas plus de bâtons dans les roues que la vie elle-même n'avait déjà pu le faire. Pas d'autre souffrances. Pas d'autres difficultés. Mais il en a décidé autrement. Il a cru qu'il en avait le droit. Alors cette confrontation, non, n'a rien d'un plaisir. Mais elle sait qu'elle est obligatoire. Et puisqu'il insiste, elle la mènera jusqu'au bout. Elle-même. Pour ne lui laisser aucune chance. Et n'avoir aucun regret. "Vous m'accusez devant vos collègues et maintenant en privée d'un comportement qui existe bel et bien, oui. Dans un seul endroit, cependant : votre esprit." Chaque mot soigneusement étudié pour s'imprégner dans son esprit de la plus sûre des manières. Chaque mot qu'elle voudrait être un bouclier et qu'elle transforme en arme. Chaque mot qui devrait lui faire prendre le dessus d'une manière irréversible. Il ne peut en être autrement. "Vous vous êtes persuadé seul que j'avais un comportement différent vis-à-vis de vous que celui que j'avais par rapport à vos collègues. Je ne sais ce qui a pu vous mettre ceci en tête, ci ce n'est un accès d'égo. Vous vous croyez donc tellement important, Teagan ? Vous croyez vraiment que vous êtes différend d'eux, que cela vous vaudrait un traitement inégal au leur ? Les jointures qui palissent alors que ses mains se serrent l'une contre l'autre d'une manière presque convulsive. Tout pour ne pas lui montrer le tremblement qui les agitent alors que la fureur menace de la submerger. La voix doit rester calme. Contrôle total. Et une grande inspiration avant de continuer, sans jamais lui laisser le temps de répondre.

"Je n'aurai jamais cru cela de vous. Mais puisque vous refusez de le comprendre pour je ne sais quelle obscure raison, laissez-moi vous le dire clairement. Je traite chacun de mes journalistes selon ses talents et son implication au travail, c'est là dessus que vous devriez vous interroger. Et sur rien d'autre. Vous n'êtes pas le centre du monde, Teagan." Il y a encore tellement de choses qu'elle voudrait lui dire. Tellement d'idées qui la brûlent de l'intérieur et qui n'ont pas de mots pour s'exprimer. Un hurlement primaire qui voudrait juste la transpercer de part en part. Mais ce serait lui accorder cette attention qu'il veut, celle pour laquelle il trouve amusant de la provoquer, de la faire souffrir un peu plus. Ce serait admettre qu'il y arrive. Elle ne l'admettre jamais. Parce que c'est faux. Il n'est rien d'autre qu'une épine enfoncée loin sous sa peau. Et elle refuse de se laisser atteindre par son venin.
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ce message a été posté Mar 24 Sep 2013 - 13:09

Vague impression de déjà vu...

"Vous m'accusez devant vos collègues et maintenant en privée d'un comportement qui existe bel et bien, oui...

J’acquiesce, satisfait de voir que Loïs – du haut de son trône de maitresse des lieux – reconnait son erreur. Je suis ravi de l’entendre dire qu’en effet, ce que j’ai remarqué n’est pas que du vent, qu’il y a bien une injustice, une persécution qui me dérange aussi lourdement qu’elle est douloureuse. Va-t-elle donc s’expliquer ? Suffisait-il que je gueule un bon coup et qu’elle me convoque pour que la vérité me soit donnée ?
Naïf – pour changer – et impatient, je me penche légèrement en avant, près à recevoir ses explications, qu’elles quelles puissent être ;

Mais mon pauvre Aoden…

...Dans un seul endroit, cependant : votre esprit."

Mes yeux restent figés sur les siens, sans même porter attention à la frayeur qu’elle m’inspire pourtant. Loïs. Je finis par secouer la tête, refusant d’accepter ces mots. C’est impossible ! Je n’ai pas pu inventer tout ça, je n’ai pas pu le rêver, le fantasmer – en supposant que tant de harcèlement puisse-t-être considérer comme un fantasme.
Elle me met le doute. Si droite dans son fauteuil, si dure dans l’articulation de ses mots, le plus parfait des bourreaux.
Je continue de nier, sans savoir quoi prononcer cependant ;

En revanche, chef en chef ne manque pas d’inspiration.

"Vous vous êtes persuadé seul que j'avais un comportement différent vis-à-vis de vous que celui que j'avais par rapport à vos collègues. Je ne sais ce qui a pu vous mettre ceci en tête, ci ce n'est un accès d'égo. Vous vous croyez donc tellement important, Teagan ? Vous croyez vraiment que vous êtes différend d'eux, que cela vous vaudrait un traitement inégal au leur ? "

Un accès d’égo ? Moi ? C’est de la pure connerie ! A nouveau j’essaye de montrer mon désaccord, ne serait-ce qu’en remuant la tête, car le reste de mon corps semble être condamné à l’inertie. Elle m’a jeté un sort ? Bordel de merde. Sans même le vouloir, Loïs m’a ensorcelé, et j’estimais ses réactions comme de la parfaite puérilité face à des ressentis qu’elle ne s’autorise pas. Mais voilà que j’en suis à lui accorder une once de crédibilité.
A elle, et ses accusations surtout.
Ainsi ma chère supérieure se comporte de la sorte avec tout le monde ? Il n’y a aucune différence entre le traitement qu’elle me réserve et celui qu’elle donne à mes collègues ?

Pourtant je l’ai vu me tourner le dos des dizaines de fois ces derniers temps. J’ai décelé ses soupirs à la moindre de mes formulations, ses yeux se lever avec lassitude à chaque fois que j’ai tenté de donner un avis en réunion. Je n’ai pas rêvé tout ça. Je ne l’invente pas. Si la miss Lang est froide et plus blessée que jamais en ces heures sombres, elle a toujours écouté ses partenaires. Toujours.


"Je n'aurai jamais cru cela de vous. Mais puisque vous refusez de le comprendre pour je ne sais quelle obscure raison, laissez-moi vous le dire clairement. Je traite chacun de mes journalistes selon ses talents et son implication au travail, c'est là dessus que vous devriez vous interroger. Et sur rien d'autre. Vous n'êtes pas le centre du monde, Teagan."

Selon ses talents et son implication au travail.
Mes talents ? Ok, ils sont difficilement remarquables. Ils sont peut être même introuvables, soit. Mais n’allez pas me faire croire qu’en ces bureaux se trouve un seul être talentueux ! Pas plus que moi en tout cas. Je ne suis qu’un journaliste consciencieux, appliqué, certes un peu rêveur mais…mais on ne peut rien me reprocher.
Mon implication au travail est irréprochable ! Je prends plus de risques que la plupart des chroniqueurs pour trouver les sujets les plus intéressants à fournir, je sais pertinemment que Loïs est au courant, elle a même partagé avec moi une sortie assez musclée il n’y a pas si longtemps ;
A-t-elle déjà oublié ?

Je refuse de la laisser m’insulter. Je refuse de la laisser me convaincre que je ne suis plus qu’un cancre qui mérite son dégout à longueur de journée. Les temps sont durs, pour nous tous. Les blessures qui me mordent encore la chair sont loin d’être guéries et les maux qui rongent mon âme ont un arrière gout d’invulnérabilité qui me dévore ;
Je pense à Kaprice, un instant. Mon cœur se serre, doucement. Une pensée pour mes vieux, que je ne suis toujours pas allé voir, malgré ma promesse. Un regard tourné sur ce vide immense que je ne sais expliquer, et je relève le visage pour affronter cette dureté signée Lang.

« Je suis sincèrement désolé. Je ne sais quelle folie me pousse à croire que vous êtes odieuse avec moi. »

Mais c’est un fait, et je ne saurai me mentir comme je l’ai trop souvent fait. Alors si elle continue d’affirmer être innocente, et si de mon côté je ne peux seulement plus supporter ce cirque...où allons-nous ?

« ...Mais je continue d’y croire. J’ai peut être dit ou fait quelque chose qui vous rend rancunière et mauvaise, malgré vous. Vous me le faites payer, je vous l’assure. »

Sauf que je lui tends le bâton pour me faire battre. Loïs n’est décidément pas prête à se faire reprocher quoique ce soit et surtout pas par moi. je ne vais faire qu’attiser sa fureur, inutile de me faire remarquer que c’est une mauvaise idée.
Je me lève, finalement, sans son autorisation. Mes jambes trembleraient presque mais je refuse d’obéir à leur lâcheté tant que je ne saurai l’expliquer.

« Je ne veux pas remettre en question votre autorité, votre libre-arbitre ou vos intuitions à propos de moi. mais je ne peux pas vous laisser aveugle devant vos propres agissements. »

Je hausse les épaules, sans oser faire le moindre pas, ni dans sa direction ni dans celle de la sortie. C’est toujours à elle de donner le dernier mot, de toute manière. Je ne pouvais juste plus rester dans ce siège qui se resserrait sur moi ;

« Mon insolence au moins, justifiera les sanctions. Cette fois. »

Oui bon, difficile de retenir ces paroles. Pas provocateur, un brin sur la défensive. Simplement. L’adrénaline que la situation fait bouillir dans mes veines me fait également perdre le peu de sang-froid que je suis capable d’avoir en présence de cette femme ;

Je lui en veux tellement, de faire naitre en moi tant de sentiments. Tous si différents.


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ce message a été posté Jeu 10 Oct 2013 - 8:00
Elle la sent, la fureur, gronder en elle. Se répandre comme un poison tout au long de ses veines. Et chasser définitivement la lassitude qui aurait pu être sienne. Elle a arrêté de se tenir les mains sans même y réfléchir. Elles ne tremblent plus. Elles sont venues d'elles-mêmes se poser de nouveau sur le bureau, s'exposer. Tapotements nerveux sur un dossier oublié pour tenter de chasser les picotements désagréables. Elle sait exactement ce qu'elle retient. Se saisir de sa baguette, juste pour le faire taire. Oh, pas le tuer, bien sûr ; elle n'en est pas encore là. Mais bien qu'ils se taisent, lui et son arrogance ! "Vous persistez ! Vous vous croyez donc spécial, différend ?!" La voix gronde, sourde. Monte légèrement en puissance, elle qui s'était promis de garder son calme, au moins en apparence. Mais c'est plus fort qu'elle, et elle en est certaine, il le fait exprès. La pousser à bout de nerfs, seconde après seconde. Prendre son pied à la voir à bout. Mais il n'a certainement pas déjà gagné. Foi de Lang. "Vous pensez vraiment que votre comportement ne mérite aucune sanction ? Qu'une remise en question, que dis-je, une humiliation publique de votre hiérarchie ne mérite rien d'autre qu'un sourire ?! Mais réfléchissez donc, Teagan, si tant est que vous en soyez encore capable." Le nom a été presque craché comme on crache une insulte. Et elle ne se souvient même plus avoir déjà sourit, amusée, en l'entendant. Tout change.

Elle change. Il y à à peine plus d'un mois elle ne se serait pas reconnue dans cette femme autoritaire qui retient à peine l'explosion. Bien sûr, elle a toujours été nerveuse. A fleur de peau, à supporter les humiliations et les brimades. Mais elle a toujours su assumer. Supporter, tenir, jusqu'à pouvoir trouver un exutoire, se défouler. Mais toujours après. Alors qui est-elle, cette inconnue qui éructe ? A la place de laquelle on aurait aucun mal à imaginer une mégère débraillée, les cheveux en bataille ? Pas elle. L'ombre de ce qu'elle a été. L'ombre d'une réussite, enfin, après des années de souffrance. Brisée. Et qui croit encore qu'elle peut faire face. "Vous êtes tellement imbus de vous-même que vous êtes persuadés d'être quelqu'un de précieux aux yeux de tous, un éminent personnage. Vous n'êtes rien !. Vous n'êtes rien et vous ne savez absolument pas rester à votre place. Vous avez tiré sur la corde jusqu'à ce qu'elle cède et vous osez vous étonner ensuite ?! Vous êtes ridicules, Teagan, tellement ridicule que vous me feriez presque rire !" Les fenêtre vibre comme elle tonne désormais sans se soucier de savoir qui pourrait l'entendre, de Claire ou de sa secrétaire. Ou bien est-ce simplement elle qui vibre, sa voix, cette émotion qu'elle ni si fort qu'elle est à deux doigts de la submerger. Elle est bien loin de rire, pourtant. Bien loin de rire alors que ses mots vont si loin. Qu'elle ne cherche qu'à blesser, toujours plus blesser. Lui faire mal comme elle a mal. Sans s'apercevoir de la portée des mots. Qu'ils sont pires encore que ceux qu'on lui a asséné pendant plus de vingt ans en la mettant toujours plus bas que terre. Sans s'apercevoir qu'elle le met elle-même plus bas que terre. Et qu'elle est bien plus odieuse que ce qu'elle n'aurai jamais voulu l'être.

Elle ne s'en rend même pas compte. Pas compte qu'elle a reculé sa chaise presque violemment, s'est éloigné d'un bon mètre de son bureau, les bras tendus, crispés sur le bois, à s'en faire mal. Pour mettre de la distance entre elle et ces mots. Entre elle et lui. Pour espérer brûler un peu moins en se tenant le plus loin possible. Tenter de retrouver une respiration normale, arriver à reprendre son souffle. Mais même en s'éloignant... Il est toujours là, en face d'elle. A la fixer. Elle a envie de se lever. Elle a envie de marcher, vite, n'importe où, même tourner en rond dans ce bureau. Elle a envie de hurler. Il faut qu'elle se lève, il faut qu'elle évacue, il faut qu'il s'en aille ! Avant que l'irréparable ne soit commit. "Vous n'êtes rien. Vous ne lui arriverez jamais à la cheville."

Elle n'a pas bougé. Les mains crispées sur le bois brut à s'en faire mal. Les bras tendus à l'extrême. Les muscles bandés. Et les mots qui ont échappés de ses lèvres sans qu'elle ne s'en rende même compte, comme un râle. Dévoilant une infime part de la douleur qui la bouffe littéralement de l'intérieur. Il est toujours là. Il est toujours là, en face d'elle. Et elle vient de dire... Non. Plus de cris, plus de hurlements. Et juste le cœur au bord des lèvres.
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ce message a été posté Jeu 10 Oct 2013 - 13:25

Vague impression de déjà vu...

J’ai beau me remémorer les derniers jours, les dernières semaines, et remonter encore plus loin dans mes souvenirs : je ne trouve pas. Rien à la Tour des Médias ne m’explique ce qu’il s’est passé dans sa tête, ce qu’il s’est produit entre elle et moi. Et quand bien même je m’éloigne de ce lieu de travail pour me rappeler ce que nous avons pu vivre – elle et moi – en dehors, il n’y a rien !
Deux ou trois taquineries, qu’elle a toujours su me rendre, quelques ordres de sa part quand nous étions en mauvaise posture et surveillés par nos ennemis, cette mission en Ukraine oui, ou je n’ai pas brillé mais nous nous en sommes sortis…avec presque tous les gamins…me prend-elle pour responsable depuis ?

Ça n’a pas de sens. Ça n’est pas logique. Les jours qui ont suivis notre mission n’ont pas été, entre nous, différents de d’habitude. Loïs était Loïs ! Ce n’est plus le cas aujourd’hui, j’ai si mal de constater cette perte.

" […] Mais réfléchissez donc, Teagan, si tant est que vous en soyez encore capable."

Mais je ne fais que ça ! Je réfléchis, je carbure comme jamais, je fouille les innombrables et banales journées de mon existence en espérant pouvoir trouver la faille, trouver le nœud, ce point qui la torture tant qu’elle m’insulte !
Mes sourcils se froncent quand elle s'agrippe au bureau, ma mâchoire se ferme plus solidement encore et cette fois je parviens à bouger. En arrière. Un pas en arrière, pour m’éloigner de ce mal qui la ronge. J’aimerai tant l’aider, mais il faut se rendre à l’évidence : c’est moi qui la blesse. C’est sans doute à moi de partir, pour qu’elle puisse respirer ;
Mais je suis figé là, accroché à ses côtés.

" [...] Vous êtes ridicules, Teagan, tellement ridicule que vous me feriez presque rire ! "

Je sais que je suis ridicule, je le sais mieux que personne. Saloperie ! Qu’espère-t-elle me prouver ? Que je suis un âne ? Un abruti de première ? Je suis suffisamment réaliste pour avoir, depuis longtemps, compris que je n’étais rien. Mais l’entendre de sa bouche, dans cette pièce, dans le contexte d’une convocation si brutale, face à ses mots inhumains !...c'est infect.

Sa rage rempli tout l'espace de ce bureau, la tension n'est pas palpable, elle est saisissable. C’est beaucoup trop dur. Je ne cherche même plus à comprendre ce que j’ai pu faire. Ce qu’elle me reproche est vide de sens, et il n'y a rien de plus à deviner ou à sous-entendre. Rien. Et elle continue de cracher son venin, sans se rendre compte un seul instant de la douleur qu’elle répand en moi.

« Eh bien riez Loïs ! Riez si ça vous amuse ! Je ; vous me perdez complètement et … ! »

"Vous n'êtes rien. Vous ne lui arriverez jamais à la cheville."

Pardon ?
L’ensemble de mon visage se décrispe, ma mâchoire même en oublie d’être douloureuse, et mes bras retombent le long de mon corps. Inerte. Je continue de la fixer mais l’intensité de mes yeux bleus est malmenée. Je ne sais plus quel regard poser sur cette femme abattue. Elle m’inspire tant de choses, tant et tant…mais aucune pitié pourtant. Je me sens con – mais ce n’est pas nouveau. Lentement alors que je tente de placer un nom sur ce lui si facile à deviner, je me rapproche. Le bureau entre nous maintient une distance honorable de toute façon, je la sens capable de tout. Du pire surtout.

« …Je n’en avais pas l’intention. »

A quoi bon ? Et puis comment peut-elle savoir que j’essaye de… ?!
Il faut que je me calme. Que j’inspire un bon coup et que j’expire ces sensations douloureuses pour pouvoir me ressaisir. Mais ce n’est pas si évident que cela. Mes facultés respiratoires sont mises à rude épreuve alors que les idées, les images ainsi que les reproches qu’elle m’a fait ébranlent mes pensées.

Je n’ai pas l’intention de lui arriver à la cheville. C’aurait été si naïf de m’en croire capable. Je n’ai pas l’intention d’être un minimum de ce qu’il a pu être. En général, pour ses amis, encore moins pour elle. Je suis peut être ce rien qu’elle dénonce, il n’empêche que la poussière Teagan a une personnalité propre, unique. Je ne suis pas lui, je ne le serai jamais.

Il n’existe que cette dévorante passion qui m’attire à elle, qui me déchire aussi violemment que le deuil lacère Loïs.

Bon sang. Elle ne s’en remettra jamais. Elle ne saura pas vivre avec cette absence, elle ne saura plus faire sans lui. J’ai cru, bêtement, comme tous ceux qui m’en ont parlé, qu’elle s’en remettrait avec le temps. Que sans voir sa blessure cicatriser, elle continuerait néanmoins à avancer. Car c’est ce que l’on fait tous, même le cœur à vide. On existe alors on avance. On avance alors on s’éloigne du passé, on l’oublie parfois, on peut également en faire une force, en être grandi, consolidé !
Mais Loïs vient de me le dire et c’est le dernier coup qu’elle me porte avant que je sois K.O. Elle peut encore frapper si ça lui dit, mais elle me tuerait sans doute. Comme un boxeur à genoux, la garde baissée et le visage défaitiste, elle n’a qu’à m’abattre, finalement.

« Je suis désolé Loïs. » De tout ce qui a pu se mélanger dans votre tête. « Je suis vraiment désolé. » De l’amalgame émotionnel si soudain que j’ai inconsciemment provoqué. « Je vous demande pardon. » De vous aimer si fort. « Je ne vous embêterai plus. » Bien que je ne sache absolument pas ce que j’ai pu faire, pour que tout explose de cette façon entre vous, lui, et moi.

Je m’apprête à prendre la porte, résolu à disparaitre tant la savoir souffrante m’est insupportable, mais je reste Aoden. Après tout. Surprenant jusqu’à me surprendre moi-même, je tourne de nouveau le dos à la sortie et me dirige jusqu’à elle. Bras ouverts, ignorant volontairement ses réactions, je viens l’enlacer solidement.
Ce n’est pas une étreinte, surtout pas un câlin. Ce n’est qu’un geste. Le geste de ce rien. Je voudrai, quelque part, que ce soit le dernier entre nous, mais ce souhait n'est rien devant ma vérité.

C'est maintenant que je suis attentif à ses gestes. Elle peut bien m'utiliser pour s'écrouler, mais j'en doute. Loïs peut aussi s'énerver physiquement, utilisant ce corps qui l'entoure pour prétexter une asphyxie quelconque et se débattre. En fait Loïs peut bien faire ce qu'elle veut, je ferai en fonction. Dès que je comprendrai que je suis de trop, je me retirerai. Je mettrai fin à la convocation ;

Je finirai bien par trouver, si ce n’est réponse à mes questions, une façon de l’aider.

C'est une promesse.





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Re: " La vie n'est qu'un grand tourbillon avec au centre, un noyau de silence. " [ Pv : Loïs ]
ce message a été posté Jeu 17 Oct 2013 - 20:49
Il s'en allait. Il s'en allait, il tournait enfin les talons pour quitter son bureau, fuir cette confrontation qu'il ne pouvait que perdre. Il faisait demi-tour, elle avait gagné !... Et nul doute que quelques secondes à peine auparavant elle s'en serait réjouie. Elle aurait sourit, même, victorieuse, indécente. Elle en aurait été heureuse, oui, oh ! combien. Cruellement heureuse de l'avoir fait taire, écrasé après l'avoir humilié. Heureuse de l'avoir réduit à néant - ou au moins, l'aurait-elle cru, à ce bonheur. Cela aurait dû se passer quelques secondes avant à peine. Juste quelques secondes. Qu'elle n'ait pu prononcer ces mots. Qu'elle n'est pu se rendre compte que, que... Non. Non, elle ne s'en rend pas compte. Il ne se passe rien, absolument rien. Elle n'a pas dit toutes ces atrocités à Aoden, il n'y a rien, rien du tout. Pas la douleur, pas l'absence, pas... Tout tourbillonne. Tout va vite, trop vite. Ses pensées qui s'enfuient, les sensations qui lui brûlent le corps. La tête qui tourne. Ces réactions qui ne lui appartiennent pas."C'est ça, fuyez ! Fuyez-donc encore, vous savez si bien le faire, vous n'en avez rien à foutre !"

Est-elle debout ? Encore assise ? Elle a hurlé. Avant que sa voix ne se brise. Encore. Brisée. Jour après jour. Minute après minute. Brisée. Tenter de reconstruire. Et tout ne se résume qu'à ça. Qu'à ces mots qui lui ont échappé, malgré elle. Et la vérité si nue, entière, crue. Personne ne saura jamais le remplacer. Personne ne saura lui rendre ce qu'elle a perdu. Ce bonheur arraché. Pourquoi avoir retenu Aoden ? Pourquoi avoir hurlé ? Elle n'en sait rien. Comme si elle était en état de réfléchir, ah ! Elle s'en fou. Il n'y a que la douleur. Les sanglots qui la secouent et dont elle a à peine conscience, dont elle ne s'est même pas rendue compte qu'ils avaient commencés. Les mots qu'elle a prononcé. L'abandon. La peur. Douleur. Juste de la douleur. Le bureau et la Tour, tout a disparu. Elle n'est plus la chef intransigeante. Elle n'est même plus une journaliste. Elle est une femme, ou du moins, ce qu'il en reste. Une femme à qui on a arraché sa moitié. Une femme qui a perdu son amant. Une femme brisée.

Et il y a soudain ses bras autour d'elle. Qui n'arrangent rien. Qui n'empirent rien non plus, contrairement à ce qu'elle aurait voulu croire. Qu ont juste l'avantage de la ramener à la réalité. Ça n'apaise pas la douleur. Ça ne calme pas les pleurs. Il est juste là.  Et c'est déjà plus que certains n'ont fait. Elisabeth. Il est juste là. Pas un moment où elle en a vraiment besoin. Pas à un moment où elle souffre plus. Il n'y a pas de plus dans la constance. Mais il est là. Juste là. Et elle ne comprend pas. Les sanglots se sont taris par la force des choses, lorsque ses poumons ont eu ce besoin vital de respirer pourquoi ça ne s'arrête juste pas ? Les larmes ont cessé lorsque ses yeux ont été trop secs. Et elle s'est lentement écartée, dégagée de son étreinte. Pas de remerciements. Pas d'excuses. Respirer, s'éloigner, juste d'un pas. Remttre un peu d'ordre dans sa tenue, geste presque machinal. Et planter ses yeux dans les siens. Sans plus d'animosité, le bleu trop assombri par les pleurs pour cela. La colère semble ne plus avoir sa place entre eux, pour le moment tout du moins. Et elle peut soutenir son regard. Avec une question qui lui brûle les lèvres. "Vous n'étiez pas obligé de faire cela." Pas obligé de rester malgré ce qu'elle a pu hurler. Pas obligé de lui offrir cette étreinte, ce réconfort. Surtout avec tout ce qu'il vient de se passer. Alors pourquoi ? Avec la façon dont elle l'a enfoncé, pourquoi ?

Il pourrait ne pas lui répondre et simplement partir. Elle n'aurait rien à y redire, pas cette fois tout du moins. Elle pourrait juste le laisser quitter la pièce. Mais elle veut savoir. Et sans s'en rendre compte, elle s'est placée entre lui et la porte. Il pourrait la contourner ; mais elle veut être un rempart, même factice, même une chimère. Les bras autour de son corps pour se protéger. De tout, du froid intensifié par ses propres pleurs. Elle ne veut pas reprendre maintenant l'attitude d'une supérieure. Elle ne veut pas parler au journaliste. Juste une discussion. Entre Loïs et Aoden.

Elle ne veut pas savoir que, pendant quelques brèves secondes avant de s'écarter, elle a eu un peu moins froid.
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Re: " La vie n'est qu'un grand tourbillon avec au centre, un noyau de silence. " [ Pv : Loïs ]
ce message a été posté Sam 19 Oct 2013 - 8:12

Vague impression de déjà vu...

Ce n’est pas pour démentir ses accusations. Ce n’est pas pour lui prouver que je peux être autrement que lâche. Ce n’est pas non plus pour me faire chevalier servant, n’exagérons rien. Ce n’est, en fait, pour aucune raison plausible et humaine qui pourrait vous venir en tête.
Je ne sais pas pourquoi je suis revenu, pourquoi j’ai pris le droit avec autant d’assurance de la prendre dans mes bras tandis que ses larmes noyaient son visage. Je me fiche pas mal de comprendre la raison de mon geste. Je ne sais qu’une chose : j’en avais envie.
Rien de plus. Rien de moins. Rien n’aurait pu me détourner de cette pulsion, je n’en suis ni fier, ni honteux.

Doucement Loïs semble se calmer. En tout cas, mon visage par-dessus son épaule et le sien tout contre la mienne, je sens ses sanglots ralentir leur cadence. Sa respiration retrouve peu à peu un rythme acceptable et la légère tâche déposée sur ma chemise arrête là son étendue.
C’est peut être grâce à moi ? Ou pas. Mais la sensation de satisfaction et de soulagement qui m’enivre me fait lentement soupirer. Ouf. Si elle ne va pas mieux, elle en donne l’air et c’est déjà ça. C’est suffisant pour penser qu’un jour, peut être, ça ira encore mieux. Et de mieux en mieux, son état progressera. Son deuil se fera une place moins pesante en son âme et Loïs pourra de nouveau respirer.

Je me recule d’un pas en l’imitant, un sourire doucement embarrassé en travers du visage.

" Vous n'étiez pas obligé de faire cela."

Non. C’est certain. En tout cas d’un point de vue professionnel ce n’était pas obligatoire. D’un point de vue…quel autre point de vue puis-je prétexter en présence de la miss Lang ? Aucun. Pas même celui de l’amitié je crois. Nous ne sommes que collègues. Nous ne sommes d'ailleurs pas placés au même endroit dans la hiérarchie de notre métier et cette différence lui tient à cœur si je me souviens des insultes récemment prononcées.
Alors je l’ai fait librement. Cet élan de tendresse. Je l’ai fait conscient de ne pas en être obligé, je l’ai fait par envie. Par nécessité. Aucunement pour marquer des points – et merci Merlin elle ne m’a pas lancé cette pique – simplement parce que Loïs pleurait.
Et que je l’aime.

« J’aimerai en faire davantage. Mais personne ne sait consoler le mal qui vous ronge. Je ne suis pas différent des autres, je suis ce « rien » que vous avez justement décrit. »

Et on ne t’a pas demandé de raconter ta vie !

Je détourne le regard, fais mine d’observer la porte avant de revenir à elle. Ses jolis yeux meurtris. Son visage délicat si dur et si froid. Accusateur et victime à la fois. Incomprise et paradoxalement connue de tous ici, pour son poste, mais aussi pour ce drame ! Ces douleurs ne sont que paradoxes et illogismes, je ne sais même pas comment elle parvient encore à tenir debout. A sa place, j’aurai peut être voulu tuer tout le monde. Peut être que je l’aurai fait, alors qu’elle s’est contentée de m’insulter.
Était-ce sa façon de crier sa haine ? De libérer un peu de pression ?

Mes rancœurs et la douleur de ses propos à mon égard disparaissent aussitôt. Je ne lui en veux pas. Je ne saurai lui en vouloir car je manque d’objectivité. Car je veux tout lui pardonner. Parce que sa position est insoutenable et que cette étreinte, là, était tellement exquise pour moi…
Plaçant avec maladresse mes émotions dans ce tourbillon de souffrance, je hausse les épaules d’un air désolé.

« Je n’ai pas osé vous approcher ce jour là. Vous étiez très entourée et sembliez à la fois…si seule. Je, j’ai été lâche encore une fois Loïs. Vous avez raison sur toute la ligne en ce qui me concerne, sauf sur ces accusations infondées : je ne vous veux que du bien. »

Jouant avec les bords de mes manches que je triture sans ménagement, je regarde à nouveau la porte afin de m’assurer qu’elle est bien ouverte et accessible. Mais je ne bouge pas. Je suis bizarrement mieux qu’au début de cette convocation. La jeune femme n’a pas rendu les armes mais celles-ci ne sont plus braquées sur moi. Je ne me sens plus jugé, mais écouté.
Sauf que c’est sans doute à elle de parler.

« Que puis-je faire ? »

Pour elle. Pour le travail. Pur le dernier article ou la mise en page de la Gazette. Que puis-je faire là, à l’instant, pour l’aider. Que puis-je faire pour qu’à l’avenir je ne déclenche plus chez elle tant de colère et de haine.

Pour qu’un peu de tranquillité lui soit donnée,
Je suis près à sacrifier ma présence à ses côtés…


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Loïs Lang
Loïs Lang
Messages : 1695 Crédits : Aoden
Age du personnage : 38 ans
Ascendance : Sang-de-bourbe
Emploi/Etude : Chef de la Tour des Médias
Faction : Ordre du Phénix
Maison : Gryffondor

Rapeltout
Patronus : Hippopotame
Epouvantard : Cadavre d'Harry Potter
Baguette magique:
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Re: " La vie n'est qu'un grand tourbillon avec au centre, un noyau de silence. " [ Pv : Loïs ]
ce message a été posté Dim 17 Nov 2013 - 21:07
Elle détourne légèrement les yeux, tout d'abord. Une légère grimace vient déformer ses traits au rappel de ce qu'elle a pu dire. Elle aurait préféré qu'on ne le lui rappelle pas forcément, mais elle se doit d'assumer. Assumer, elle le fait, mais tout de même incapable de soutenir son regard. Alors même qu'il ne l'accuse de rien et Merlin sait qu'il serait pourtant en droit de le faire. En droit peut-être de porter plainte. Non. Lui est juste là, face à elle. A approuver les propos injurieux qu'elle lui a jeté au visage. Pour lui faire plaisir ? Même pas, semble-t-il. Juste un constat tellement difficile à entendre. Parce qu'au final, il ne manque même pas de lui. Parce que le problème, depuis le départ, vient uniquement d'elle. Et qu'il l'a depuis longtemps comprit.

Où sont-ils, les gens qui lui disent sans cesse qu'elle ira mieux ? Qu'ils seront là et qu'ils l'aideront à traverser cette épreuve ? A oublier la douleur ? Où sont-ils, les bien-pensants censés l'aider à ne plus jamais y penser ? Loin. Elle le sait. Loin, parce qu'elle a prit grand soin de les repousser, de mettre le plus de distance possible entre elle et eux. Ne reste que ceux qui sont réellement là pour elle. Que ceux qui ne sont pas mal à l'aise face à sa douleur. Et pour cause, puisqu'ils la partagent. Ceux qui savent sans avoir besoin de mots l'état dans lequel elle est alors même qu'elle tente de le leur cacher, efforts bien inutiles. Il n'y a plus qu'eux, oui. Eux et Aoden. Et sa vérité toute crue, froide, brutale. Il n'y a rien à faire pour elle. Personne qui ne puisse prétendre atténuer cette douleur. Ce deuil qu'elle doit apprendre à assumer, à gérer. Et personne qui ne puisse supporter à sa place. Un instant monte de nouveau en elle l'envie de hurler. Juste pour tenter de supporter. Mais ça ne dure qu'une infime seconde et déjà, les lèvres entrouvertes se referment. Étouffement. Parce qu'il n'y a rien à dire. Parce qu'il a tout simplement raison.

Un pas en arrière, de nouveau. S'appuyer contre le chambranle de la grande fenêtre qui éclaire son bureau, les jours où le soleil daigne montrer le bout de ses rayons. Le regard qui se perd un instant dans le paysage. Et elle renferme hermétiquement, avec force, de toutes ses forces, le trop plein d'émotions. Avant de prendre le risque que cela ne déborde de nouveau. Et peut être arriver à accepter vraiment que non. Ce n'est pas la faute d'Aoden. Elle lui doit bien ça. Elle lui doit bien une réponse. Dès qu'elle sera capable de parler. Quand le nœud dans sa gorge sera un peu moins serré ; il se détend un peu plus à chaque inspiration. Mais il faut attendre un peu, un tout petit peu, encore, pour que ce soit bon. Et enfin, elle peut de nouveau s'exprimer. De cette voix trop grave, éraillée. Fatiguée. Ce que vous pouvez faire... Sortez, s'il vous plait. Je veux être seule." Elle sait qu'il va hésiter à obéir. Elle espère simplement qu'il n'aura pas l'idée de parlementer. Parce qu'elle n'en a pas la force. Parce qu'elle a juste besoin de se retrouver seule face à elle-même. De réfléchir ou de se vider l'esprit. De s'occuper de ses dossiers en attente ou de prendre quelques minutes pour boire un thé. Très chaud. Bouillant même. Bref, faire quelque chose, mais le faire seule.

Oh, bien sûr, elle est toujours là, la petite voix dans un soin de sa tête qui affirme que, même s'il demande et insiste, elle n'a aucunement besoin de se justifier. Mais, pour cette fois, elle ne l'écoute pas. Parce qu'elle sait qu'elle a tort. Parce qu'elle sait qu'elle-même est clairement en tort. Et que pour quelques secondes encore, oui, elle va assumer. Avant de pouvoir enfin relever les barrières qui ont accidentellement cédées et dont elle a encore un besoin vital, viscéral. Mais, elle le sait, elle ne tiendra pas longtemps. Alors si, vraiment, comme il le prétend, il veut l'aider - et une petite partie, une toute petite partie de Loïs veut y croire - il partira. Sans rien ajouter, parce que tout a été dit. Ou peut-être pas tout, mais bien assez pour aujourd'hui. Vérités et mensonges. Beaucoup trop.

Son regard ne quitte pas la fenêtre, les flots éternellement gris de la Tamise. Mais son attention n'est concentrée que sur une chose : son ouïe. Entendre ses pas s'éloigner, revenir vers la porte du bureau. Pour sortir. "Merci." Le mot qui lui échappe alors qu'elle ne veut écouter sa propre voix. A peine audible, si bien qu'il devra tendre l'oreille. Ou peut-être croira-t-il rêver. Ou peut-être n'aura-t-il même pas entendu...

Juste un mot. Juste un merci. Pour cette épaule prêtée. Pour cette rancœur dont elle commence à se rendre compte, lentement, à contre-cœur, qu'il n'est pas la vrai cible et dont il ne lui tient pas rigueur. Et pour cette aide si généreusement offerte qu'elle refuse d'une façon qu'elle aurait préféré plus nette en le congédiant. Merci, donc. Parce que c'est pour le moment tout ce dont elle est capable d'accepter de lui.
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