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❝ This is how an angel dies ❞
 :: Pré-au-Lard :: Institutions mangemorts :: Clinique
Alice Torvald
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Alice Torvald
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Age du personnage : 29 ans
Ascendance : Sang-pur
Emploi/Etude : Policière
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This is how an angel dies
ce message a été posté Ven 19 Juil 2013 - 15:20
Avant de mourir il paraît que l’on voit sa vie défiler devant soi. Dans ce moment ultime qui précède la mort, une fraction de seconde pour certains, notre existence nous apparaît clairement, comme un film monté à l’envers, rembobiné à toute allure. Comme si un horloger avait décidé de jouer avec ses outils et de remettre les pendules à zéro. Un beau tissu de conneries. Rien de plus. Quand elle se noyait dans son sang, s’agrippant des deux mains à la chemise de Nicodem, ouvrant la bouche dans une ultime tentative de reprendre son souffle, Alice n’avait rien vu de cela. Pas de lumière blanche au bout du tunnel. Pas de voix familières appelant son nom dans les ténèbres. Pas d’espoir. Juste ce gouffre sans fond dans lequel elle avait sombré après s’être écorché les doigts contre les parois glissantes, essayant vainement d’empêcher l’inéluctable chute.

Il n’y a rien après la mort qu’un gouffre noir et glacial. Rien qu’une solitude totale et désolante. Et cela est si terrifiant. Si terrifiant que quand elle rouvre les yeux le sang est toujours là dans ses poumons. Et qu’elle panique. Hoquète. Tousse. Crache. Qu’elle s’étrangle avec cet air, cet oxygène qui retrouve le chemin jusque dans ses bronches. Elle ne reconnait pas la pièce où elle se trouve. Les murs blancs, l’odeur écœurante des médicaments mélangée à celle du détergent à la fraise, le lit dans lequel elle essaie de se redresser tant bien que mal. En vain. Elle se sent si faible qu’elle a du mal à ne serait-ce que lever un bras de plus de quelques centimètres au-dessus du matelas. Et ce bourdonnement dans ses oreilles ! Comme si son sang s’agitait et bouillonnait dans tout son corps !

Dans la confusion du moment, il lui a semblé entendre quelqu’un crier « Elle s’est réveillée ! ». Puis des bruits de pas précipités, une porte s’ouvrant à la volée. Chaque respiration lui fait l’effet d’une fine aiguille traversant sa poitrine. Des larmes perlent dans ses yeux affolés qui ne comprennent toujours pas ce qu’ils voient quand deux silhouettes portant la blouse des médicomages se penchent sur elle. L’une d’elles, un homme aux tempes grisonnantes mais dont le visage a gardé les vestiges d’un charme adolescent, la saisit par le bras et de son autre main attrape la sienne. Il la serre fort. Comme pour la calmer, la rassurer.

« Tout va bien mademoiselle, vous êtes à la clinique de Pré-au-Lard. Calmez-vous, ça va aller. Vous êtes en sécurité. Tout va bien. Là. Calmez-vous. Je suis le médicomage Aberline. Vous avez été gravement blessée lors de la catastrophe d’Assapor. Vous êtes restée dans le coma pendant plusieurs semaines, mais vous êtes en vie. Tout ira bien maintenant. Vous êtes en vie. » Répète-t-il comme s’il s’agissait du refrain apaisant d’une berceuse.

Assapor. La bombe. La douleur. Nicodem. Le coma ? Alice ouvre la bouche. Elle voudrait parler, poser mille questions à la fois mais sa gorge est si sèche qu’elle ne parvient à produire qu’un borborygme incompréhensible auquel le médicomage répond en appuyant doucement sur son épaule, pour la forcer à rester allonger. Derrière lui, la femme brune verse une potion fumante dans un gobelet.

« Ne dites rien. Je sais que vous avez sûrement beaucoup de questions mais les réponses viendront plus tard. Vous ne devez pas affoler ou vous agiter. Buvez ça, cela vous fera du bien. Nous discuterons plus tard. »

Elle ne se souvient plus ce qui s’est passé ensuite. Plus vraiment. Elle a sombré à nouveau dans un état somnolent, entre deux mondes. Les médicomages sont restés près d’elle, lui faisant passer toute une batterie de tests bénins pour s’assurer que son corps répondait correctement à de simples commandes, que son cerveau était capable de se rappeler de son nom ou de l’année en cours. Quand ils l’ont finalement laissé, le soleil s’était levé dehors et ils l’ont informé qu’ils allaient prévenir sa famille de l’heureuse nouvelle. Trente minutes plus tard à peine, Primrose et Nicodem déboulaient dans sa chambre les yeux humides de joie et de soulagement. Son petit frère n’avait quasiment pas quitté son chevet bien que l’on soit déjà au début du mois d’août. D’autres personnes étaient venues. Lyanna, Keenan, Elijah. Amadeus et Faust, aussi, tous les jours, en-dehors de leurs heures de travail, dès qu’ils le pouvaient.

Un sourire enjoué et néanmoins absent juché aux bords des lèvres, Alice les a écoutés. En silence la plupart du temps, hochant la tête dès que sa tante lui expliquait l’utilité des innombrables grigris qu’elle avait disposés autour de son lit ou lui montrait les fleurs que des amis avaient envoyées. Quand ils sont partis – aussi heureux étaient-ils de la savoir réveillée ils avaient tous deux un travail et des responsabilités à honorer – elle est restée assise dans son lit, seule, sans toucher aux livres ou aux chocolats que quelqu’un – qui ? – avait apporté.

Elle n’arrive pas à savoir ce qu’elle ressent. Elle n’est même pas certaine de vouloir le savoir. Elle est vivante. En vie. Même s’il y a désormais et à tout jamais un trou qu’elle ne pourra jamais combler dans son existence. Un mois, une semaine et deux jours. Précisément.
Faust Waltz
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Patronus : Lamproie. Il est incapable de produire un patronus corporel depuis une dizaine d'années au moins, donc il ne sait pas si son patronus a changé.
Epouvantard : Avant, c'était son frère Fabian. Maintenant, il ne sait plus.
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Re: This is how an angel dies
ce message a été posté Mar 23 Juil 2013 - 2:02
« On joue ce soir, à ce bar décrépi, tu sais... je sais plus le nom. Tu devrais venir. Ça va te détendre un peu. » Faust hocha la tête sans parler, enfilant un t-shirt pendant qu'Olivier finissait d'engloutir son lunch dans la minuscule cuisine avant d'aller au travail. Fabian était déjà parti – évidemment. Il sentit le regard de son cousin sur lui, mais il ne le releva pas. Il savait très bien ce qu'il pensait. De ses cernes, son teint pâle de l'homme qui passait ses jours et ses nuits à l'intérieur, de son corps mince qui redevenait presque à un état inquiétant, après qu'il avait pourtant réussi à se remplumer un peu avec les assiettes ratées du Magyar d'Argent. « Clinique ? Pas de réponse. Tu devrais prendre congé, un peu, Faust. Tu sonnes vraiment comme Fabian. » Le commentaire piqua le Français – ressembler à un faiseur de morale ? jamais, qui termina son toast du coup et quitta dans les secondes pour aller à la radio. Pendant que lui finissait d'enfiler un pantalon avant de quitter pour la clinique de Pré-au-Lard, suivant un chemin qui était devenu bien trop habituel.
Il a passé ses journées à la clinique. La nuit, il travaillait, c'était Nicodem qui la veillait (il la veillait le jour aussi, en fait). Et McKay. Ils n'avaient pu se retenir de s'envoyer quelques bons mots au visage au début et avaient presque faillit en venir aux mains quand la fatigue les avait empêché de réfléchir plus loin que leurs poings, chose qui avait été évité par l'intervention de Primrose (et Lyanna et Olivier qui les avaient retenus en leur hurlant qu'ils étaient des débiles consanguins, avant qu'ils se fassent tous expulser de la chambre pour trois jours)(trois interminables jours). Ils se relayaient sans un mot, désormais. Après tout, ils étaient là pour la même raison. Alice. Ils avaient croisé plusieurs gens, plusieurs amis qui étaient venus la veiller, en l'attente d'un tressaillement sur son visage, d'un signe qu'elle était vivante.

Un mois, une semaine et deux jours.

Faust arriva à la clinique, à la même heure que d'habitude. Il ne croisa d'ailleurs étrangement pas McKay – et il se rappela qu'il travaillait plus tôt, aujourd'hui. Il connaissait ses horaires. Beaucoup trop de proximité avec le Gryffondor à son goût. Il alla directement à la réception, où Alexianne de Keroual lui servit un de ses aimables sourires en réponse à sa voix rauque : « Je viens voir Alice. Vous connaissez le chemin, je crois. Le sourire de la sang pure s'étira un peu plus, après qu'elle ait brièvement baissé les yeux sur son registre pour vérifier une information. Mademoiselle Torvald s'est réveillée. »

Réveillée ?

Un mois, une semaine et deux jours.

Il courut presque jusqu'à sa chambre – jusqu'à ce qu'un Médicomage l'arrête d'une main au milieu de son torse. « Monsieur Waltz. Ce n'est plus une surprise. » Ses yeux sombres regardèrent l'homme, le docteur Aberline, qu'il avait vu plus souvent qu'autrement dans le dernier mois, puis cherchèrent la porte de la chambre. Il n'avait pas envie de se faire dire par l'homme d'être doux, ou il ne savait quoi. Il voulait la voir. Maintenant. L'homme le regardait. Regardait ses bras – les tatouages tortueux qui s'étaient modifiés, jusqu'à écrire le nom de la blonde partout. Sur ses bras, dans les ronces et le feuillage, montant jusqu'à son cou, comme si tout était obsédé par elle. Un motif presque subtil et pourtant si clair pour qui s'attardait. Une seule recommandation, une tape sur son épaule. « Allez-y doucement. Elle est encore fragile. » Alice, fragile ? Un signe de tête et il se rua jusqu'à la porte. S'arrêta net devant. Alice, réveillée. Alice, fragile. Rien pour elle. De toute façon, Primrose avait mis assez de fleurs et de gris-gris dans sa chambre pour faire peur à n'importe qui. Et il ne donnait pas de fleurs. Le barman entra donc, plus calme, mais encore le souffle court de sa course. De son excitation. Et c'était bien elle, là, si petite et fragile – Alice, fragile – au milieu des fleurs. Dans ce lit. Elle était blanche et il était en noir.

Un feulement presque tendre alors qu'il s'approchait de son lit, jusqu'à être à ses côtés. « Hé. On ne change pas les entrées en matière gagnantes. Tu t'es réveillée cette nuit ? » Quand McKay était là ? Une pointe de jalousie vint le titiller. Quoiqu'il n'avait pas croisé McKay. Il n'était peut-être tout simplement pas venu ? Il aurait voulu lui dire qu'il était content qu'elle soit réveillée, qu'elle soit là. Mais ça, il le lui avait trop dit pendant son coma. Trop chuchoté pour que personne, sauf elle, l'entende.
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Re: This is how an angel dies
ce message a été posté Mar 23 Juil 2013 - 14:27
Un mois, une semaine et deux jours. Elle essaie mais ne parvient pas bien à se figurer ce que cela représente. Elle ignore en quels termes, en quels volumes elle est sensée mesurer l’ampleur du gâchis. De combien de rires ou de claquements de porte excédés l’a-t-on privé ? De combien d’instants, même insignifiants, a-t-on amputé sa vie ? Elle est incapable de le dire. Personne n’en serait capable. Ce qui est sûr c’est que jamais elle ne remontera le temps. Ce qu’elle a perdu, elle l’a perdu pour toujours. Faire ce constat ne lui fait pourtant pas nécessairement de la peine. Pas autant qu’elle l’aurait imaginé. Elle ne se rend pas encore compte.

Comme si le dernier souvenir qu’elle conserve de l’accident, ce moment terrible où elle vit le saut à venir, l’avait poussé à abandonner son corps et à entrer dans une autre réalité. Une réalité sans image, sans son, sans odeur et sans douleur, où elle avait résidé pendant trente-neuf jours.

Assise dans son lit, le dos enfoncé dans une pile de coussins, elle regarde vers l’extérieur. Là-bas, derrière la glace et les stores à moitié tirés, elle devine le monde qui s’active, les habitants de Pré-au-Lard faisant leurs allées et venues, les talons de leurs bottes claquant sur les pavées de la ville. La vie n’a pas cessé son cours pour elle. Elle le sait. D’où elle se tient elle ne voit pourtant qu’une bande de ciel bleu où défilent des nuages. Elle n’a pas eu la force de se lever pour s’approcher de la fenêtre et regarder la rue en contrebas. Ses yeux piquent de fatigue. C’est un paradoxe étrange et stupide.

On pourrait croire qu’après avoir passé plus d’un mois dans les bras de Morphée Alice déborde d’énergie. Et bien non. Son corps est brisé. Il réclame qu’elle le laisse dormir encore quelques heures, il frémit d’épuisement quand d’une main elle glisse une mèche de cheveux blonds derrière son oreille. Mais elle ne peut pas céder à cette requête. Rester éveiller. C’est comme une encre pour elle. Comme une enfant capricieuse et têtue, elle s’y accroche de toutes ses maigres forces. Si elle ferme les yeux, elle a l’impression que le gouffre l’avalera de nouveau. Elle se laissera attirer par le charme maléfique de l’abysse et cette fois qui lui dit qu’elle se réveillera ?

La porte qui s’ouvre la tire de sa rêverie éveillée. Elle tourne la tête. Sa vue se trouble momentanément mais elle distingue tout de même la silhouette familière de celui qui se tient dans l’encadrement. Faust. Les aiguilles dans sa poitrine s’agitent soudain. Elle doit poser une main entre ses seins pour les tenir tranquilles. Faust. Faust qui est resté près d’elle. Faust qui est venu à son chevet, tous les jours, pendant un mois, une semaine et deux jours. Lui parlant, sûrement, lui murmurant des choses au creux de l’oreille. Parce que c’est ce que les gens font dans ces cas-là. Parce que c’est ce qu’on leur dit de faire. « Elle peut peut-être vous entendre. Certains patients après qu’ils se soient réveillés se souviennent avoir entendu les voix de leurs proches et avouent que cela était un repère pour eux, comme une petite lumière au bout du tunnel. » Mais elle, elle n’a rien entendu.

Il n’y avait rien autour d’elle que le silence et le froid glacial du Noir.
Ce Noir si terrifiant.

Elle ne sait pas quoi dire. Pendant une poignée de secondes ils restent comme ça, l’un devant l’autre, à se dévisager, puis elle se souvient de ce qu’on est sensé faire dans ce genre de situation et accroche un sourire tremblant aux bords de ses lèvres. « Salut. » Sa voix éraillée rafle les parois de sa gorge. C’est une voix à peine plus haute qu’un murmure, mais elle sait qu’elle est parvenue jusqu’aux oreilles du Waltz quand celui-ci s’avance et lui répond. Depuis combien de temps ne se sont-ils pas retrouvés seuls dans une même pièce ? Seuls et éveillés tous les deux, bien sûr. Sûrement depuis cette journée en Écosse, dans cette cabane perdue au milieu d’une forêt glacée recouverte par la neige. Ça lui semble une autre époque. Une époque où, déjà, elle avait décidé qu’il valait mieux pour elle ne plus rien avoir à lui dire.

« Réveillée ? » Un bruit s’échappe de sa bouche. Ça ressemble à un rire mais ça n’en est pas un. Pas vraiment. « Oui, cette nuit… Je suppose qu’on peut dire ça. Réveillée. »

Elle sourit à nouveau, avec plus de volonté, même si son visage tiré par la fatigue reflète un semblant de mélancolie. Malgré tout, elle ne peut pas s’empêcher de remarquer que Faust non plus n’est pas sous son meilleur jour. Il est encore plus maigre que d’habitude, des cernes alourdissent son regard et il a troqué ses vêtements colorés pour un ensemble noir, profond, qui la fait frémir un court instant. Pourquoi est-il venu ? Elle n’est pas certaine d’avoir envie qu’il la voit dans cet état. Pâle, amincie, affaiblie. Pourtant, la main qui repose de son côté du matelas se tourne vers lui, paume vers le ciel, les doigts ouverts, l’invitant à y glisser les siens.

« Fais pas cette tête. On dirait que tu viens de voir un mort revenir à la vie. » Rigole-t-elle.
Faust Waltz
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Epouvantard : Avant, c'était son frère Fabian. Maintenant, il ne sait plus.
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Re: This is how an angel dies
ce message a été posté Mar 20 Aoû 2013 - 20:23
Étrange, ce flottement entre eux. Cette chose qui était encore là, malgré le coma. Depuis l'Écosse. Ils avaient tous deux senti l'éloignement et n'avaient su quoi faire contre. Peut-être même ne le voulaient-ils pas. Peut-être avaient-ils seulement besoin de temps... et là, du temps, ils en avaient eu. Trop, à son avis. Son sourire s'agrandit un peu, quand elle lui répondit, et ses yeux captèrent aussitôt le mouvement qu'elle fait de la main qui était de son côté du lit. Il s'avança rapidement, le pas toujours élastique, toujours vif malgré la fatigue. Ses doigts se glissèrent dans les siens. Sa peau était chaude, déjà, et ce contact l'apaisa. Et pas le choix de rire, quand elle-même rigola. Un mois, une semaine et deux jours, ce n'était pas assez pour faire taire le rugissement de sa lionne. Pourtant, c'était passé... si proche. Trop proche. Pendant tout son coma, Faust s'était dit qu'il aurait du aller à Assapor : il n'était pas allé parce que Wilhelmina n'avait pas besoin d'un barman sarcastique à ses côtés, parce qu'il avait déjà donné de sa personne auparavant et qu'il avait envie de continuer de bosser un peu pour payer sa partie de leur appartement minable. Même Heather était partie, le privant de ses rêveries peu innocentes et de l'odeur veloutée de sa peau, et il était resté à Pré-au-Lard sans se douter des nouvelles qui allaient venir de la cité-état située au cœur de l'Inde.
S'il avait été là, peut-être que quelque chose aurait changé. Même si rien n'était moins sûr.

Il porta la main pâle à ses lèvres, y déposant un court baiser. Elle était tellement sensible que sa barbe dure râpa la peau, y laissant une légère marque rouge. « Il était temps que tu te réveilles. Ça nous faisait presque des vacances. » Un sarcasme léger dans sa voix cassée, pour détendre ce quelque chose entre eux qui était toujours tendu. Prêt à casser, à claquer, comme un élastique. Agir trop différemment risquerai de tout faire flancher, de troubler un ordre qu'ils ont réussi à trouver au fil du temps. Un ordre plus fragile, cela dit. Le Waltz observa leurs doigts enlacés. Qu'elle était pâle ! Un petit coup de menton vers leurs mains : « Tu vas devoir prendre du soleil, beauté. On va te confondre avec le drap. » Il était presque aussi pâle qu'elle, en vérité, mais bon, ce n'était rien. Il avait des excuses. Elle aussi, d'accord. Il lorgna quelques secondes sur la place à côté d'elle, se demandant s'il y avait assez d'espace pour qu'ils entrent à deux dans ce petit lit, mais il se doutait que le docteur Aberline n'allait pas être bien content de le trouver couché avec sa patiente fraîchement éveillée du coma. N'empêche. Une lueur d'envie flotta quelques secondes dans ses yeux, alors que ses doigts caressaient ceux de la blonde pensivement. Il ouvrit la bouche, pensant lui demander si elle avait entendu ce qu'il lui avait dit. Finalement, il la referma. Faust n'avait pas trop envie de savoir si elle l'avait entendu, au final. S'il devait répéter tout ce qu'il avait déjà dit... jamais assez, sans doute. Et qu'elle ait entendu ou non, ça lui semblait désormais gênant. Presque inapproprié. Personne d'autre n'avait entendu, certes, mais... non, il ne répéterait pas. Quelque chose qui se sentait peut-être dans ses muscles soudainement plus tendus, dans son regard plus acéré. Elle était réveillée. Alice n'était plus fragile, vulnérable. Elle revenait. Tout reviendrait à la normale. L'équilibre serait là. L'ordre des choses.

Pourtant, il se permit de revenir sur une chose. Gardant une voix douce, dénuée de ce précédent ton moqueur presque uniquement destiné à la rassurer (non, je n'ai pas changé, ce n'est pas un mois deux semaines et un jour qui vont me transformer, chérie) : « Je t'ai menti. » Une pause. Qui lui sembla longue. « Pour ça. » Il leva légèrement sa main, étalant sous ses yeux le ALICE écrit sur ses jointures, d'une encre noire qui s'était affirmée avec le temps. Qui tranchait violemment, vivement. C'était déjà ça. Ils savaient tous les deux que dans la maisonnette au fond des bois, il lui avait menti. Parce qu'il ne pouvait pas lui dire qu'elle était la Alice de son tatouage, même s'il n'avait rien à voir avec cela. Pas là. Dans son coma, Faust lui aurait tout avoué. Du meilleur au pire, de la vérité au mensonge. Juste pour qu'elle s'éveille à nouveau et qu'elle lui fasse encore entendre son rire moqueur, tendre, railleur, brisé, franc, immense, puissant.

Qu'il ait répété ça, c'était déjà beaucoup.
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Re: This is how an angel dies
ce message a été posté Dim 1 Sep 2013 - 16:50
Ses doigts se mêlent aux siens. Elle les regarde, comme elle devine qu’il les regarde lui aussi. Elle ne comprend pas très bien ce qu’ils cherchent. Ce qu’ils sont censés se dire. Ces mains-là sont capables du meilleur comme du pire. Ces mains-là sont celles d’un homme et d’une femme qui ne peuvent pas s’empêcher de se faire du mal. C’est tout ce dont elle est véritablement certaine. Mais l’essentiel pour le moment c’est que ces mains-là n’ont pas l’air de vouloir se broyer les os des doigts. Pas encore. Plus encore. Le baiser qu’il dépose sur sa peau en est la preuve. Du moins c’est ce qu’elle veut croire jusqu’à ce que ses sarcasmes viennent chatouiller ses oreilles. Il n’a pas changé. Il est toujours le même. Mais cette pensée qui aurait dû la rassurer lui inspire soudain un mal-être indéfinissable.

Arrête. Ouvre les yeux. Je ne suis plus la même. La fille qui est devant toi n’est pas celle que tu as connue. La fille que tu as devant toi a juste envie de s’attraper les cheveux à la racine et de hurler jusqu’à ce que quelqu’un la frappe et la fasse enfin sortir de ce cauchemar. Elle ne comprend pas ce qui lui arrive. Elle a peur. Elle a l’impression que le Noir va venir la dévorer à nouveau. Qu’il se cache quelque part par-là, sous son lit, et qu’il n’attend qu’un signe de faiblesse de sa part pour anéantir tous ses espoirs.

Ces mots se perdent au fond de sa gorge. Elle les ravale pour esquisser un sourire qui se veut convainquant. « J’éviterai d’aller prendre le soleil à Assapor cette fois. » Elle ne peut pas lui dire ce qu’elle a sur le cœur. Que quand elle ferme les yeux elle entend encore la détonation de l’arme de l’américaine et qu’elle sent le trait de feu la transpercer de part en part. Il ne comprendrait pas. Personne ne comprendrait que, peut-être, au plus profond d’elle-même, elle aurait préféré ne jamais rouvrir les yeux.

Le silence qui s’installe ne la dérange pas. Il a quelque-chose d’apaisant. Tandis que le brun lorgne sur la place à côté d’elle, Alice pose l’index de sa main libre sur son avant-bras. Là où son nom s’est mêlé aux branchages noueux de la forêt tropicale tatouée dans sa peau. Son ongle en trace le chemin sinueux en s’appliquant, évitant le bec d’un oiseau ou la pointe d'une ronce. Elle ne fait pas ça pour le mettre mal à l’aise. Elle en a juste envie. Le toucher. Se raccrocher à ce qu’elle sait bien réel.

« Je t’ai menti. Pour ça. »
« Je sais. » Acquiesce-t-elle le plus simplement du monde.

Elle ne sous-entend rien. Pas plus qu’elle ne lui en veut d’avoir préféré se protéger. Cela fait un moment qu’elle a compris que ces tatouages ne sont pas anodins et renferment une part d’ombre que son ancien camarade n’est pas prêt à dévoiler. La manière qu’il a de se braquer chaque fois que quelqu’un y colle le nez d’un peu trop près ne trompe pas. Pas plus que la façon dont ils semblent s’animer et brûler d’une vie qui leur est propre à son contact.

« Qu’est-ce qu’ils signifient ? Les autres. Le reste. La forêt par exemple. »

Elle laisse glisser son ongle jusqu’à son poignet et se redresse un peu, pour voir si sa peau blanchie. Puis elle s’arrête.

« Ils ont quelque chose de fascinant et d’inquiétant à la fois… Il paraît que nous avons tous une bête tapie au fond de nous. C’est la spectatrice silencieuse de notre vie. C’est Archibald Mortimer qui disait ça. Un poète du XVIème siècle. »
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Re: This is how an angel dies
ce message a été posté Dim 20 Oct 2013 - 20:36
Elle le touchait. Il en aurait frissonné. Elle était si près de lui. Son toucher l'apaisait – apaisait son corps, son cœur, qui revenait trop à lui-même. Elle acquiesçait. Elle savait. Ils le savaient tous les deux. Ne lui avait-il pas tout dit, de toute façon ? Alice savait tout, maintenant, mais Faust ne savait pas si elle avait tout entendu. Et quand elle pose une question, il ne se braque pas. Pas cette fois. Il le fait toujours, habituellement – il ne parlait pas de ses tatouages, parce qu'il avait le sentiment qu'il parlaient d'eux-mêmes. Que les lettres, les chiffres, les animaux et les forêts qui s'étalaient sur son épiderme n'avaient pas besoin d'explications. Chose qui n'était évidemment que dans son esprit étroit et étriqué de Gryffondor orgueilleux. Elle parla encore – la phrase résonna dans sa tête, dans son corps.

« C'est beau. »

Et vrai. Une bête tapie au fond de lui. C'était la façon la plus réaliste de décrire ce qui bouillait, grondait, au centre de son corps. Cette chose qu'il ne contrôlait que mal, cet animal sauvage qui prenait de plus en plus de place. Faust inspira profondément et regarda la forêt tropicale qu'il avait sur le bras, entourant la Marque des Ténèbres, comme lovée autour du tatouage des Mangemorts. La forêt l'avait accueillie en son sein. Une forêt qui se disait exotique, avec ses oiseaux, mais dans laquelle on retrouvait tout de même roses et épines. « C'est un appel. J'ai commencé à apprendre la... magie, en Russie. En quittant, j'ai su que je n'avais pas terminé. J'ai terminé avec la Russie, mais je suis attendu... ailleurs. Où il y a ça. Sa main libre vint tracer un oiseau bien particulier, un toucan aux yeux féroces, au port de tête hautain. Lui. Il m'attend. Je ne sais pas encore quand j'irai. Si j'irai. » Une étrange conversation. Il savait parfaitement ce qu'il disait – il savait qu'il avait commencé à explorer la magie et que son exploration, sa soif de connaissances à ce sujet, ne pourrait pas être étanchée à Pré-au-Lard. Mais voulait-il partir ? Ce qu'il trouverait dans la forêt tropicale serait plus effrayant, plus noir encore, et il n'était pas prêt à se fondre dans ces ombres, dans ces ténèbres qu'il sentait au fond de lui. Il avait déjà vu... Anazarel... qui l'avait autant fasciné qu'effrayé.
Était-il prêt à cela ? Lui qui était ici, à la clinique de Pré-au-Lard, main dans la main avec la femme qu'il aimait ? Qu'il aimait sans pouvoir le dire, qu'il aimait avec tant de difficultés à ne serait-ce que lui démontrer.
Son poignet gauche se tourna légèrement, révélant une plume d'oiseau, inattendue dans ce paysage de forêt. « Une plume de cygne. J'en avais un, avant. Tatouage de cygne. Plus maintenant. Ça peut vouloir dire plusieurs choses. Que j'ai été blessé au combat. Que je suis sur le point de partir. La lumière. Ou juste... l'autre monde, qui attend. » Il ne savait pas. Il avait cherché, pourtant, et la majorité de ses livres perdus, à Londres, en étaient d'interprétation. De tout. De lui-même. Faust serra plus fort la main d'Alice, comme s'il tentait de la lui briser. Ou de s'imprégner, pour toujours, de la chaleur de sa peau.

Une impulsion. Il continua de parler, déviant des tatouages – prononçant des paroles déjà trop grosses pour lui, trop grandes :

« Tu m'as manqué, Alice. J'ai eu... peur. »
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Re: This is how an angel dies
ce message a été posté Ven 25 Oct 2013 - 14:47
Beau ? Alice coule un regard en coin vers le brun. Il a l’air sérieux. Effroyablement sérieux. Et pour une raison qu’elle ne s’explique pas, le voir aussi concentré et pensif provoque soudain un éclat de rire difficilement contenu chez elle. Il l’a tellement habitué à ses sourires charmeurs et à ses grimaces de mauvais garçon que surprendre cette expression sur son visage a suffi à la déstabiliser. Ce n’est pas drôle pourtant. La main plaquée contre la bouche, elle essaie de s’empêcher de pouffer comme une gamine. Le pauvre ne mérite pas ça. Pas au moment où elle lui demande de lui dévoiler son âme. Mais il doit comprendre que ça n’a rien à voir avec lui. C’est elle. Elle a l’impression d’avoir les sentiments en vrac. Tantôt nostalgique puis euphorique. L’effet secondaire des potions qu’on lui fait avaler depuis qu’elle a ouvert les yeux, sûrement. Peut-être.

Très vite elle parvient à se reprendre sous le regard un peu interloqué de son visiteur. Elle s’excuse. Repose sa main sur son bras, qu’elle tapote maladroitement avant de lui faire signe de continuer. Sans se soucier de ce qu’il vient de se passer. Pour mieux se raccrocher à la réalité présente, elle fronce les sourcils et se concentre sur chaque mot qu’il prononce. Un appel. La magie. Pas celle que l’on enseigne à Poudlard comprend-elle sans qu’il ait besoin de s’étendre. Quelque-chose de plus sombre et de dangereusement attirant. Quelque-chose qui ressemble au regard féroce de l’oiseau qu’il pointe du doigt. Alice le regarde alors à son tour. Un toucan. Avec un bec si grand qu’il semble pouvoir avaler n’importe quoi. N’importe qui.

Sa gorge se serre à cette idée. C’est une conversation étrange qu’ils ont, ça ne fait pas un doute, mais elle comprend ce qu’il veut dire et c’est cela qui lui noue les entrailles. Il ne sait pas encore s’il ira. Pourtant dans son esprit cela ne fait pas un doute. Faust n’a jamais eu l’intention de se sauver. Il porte sa malédiction à même le corps, gravée dans sa chair. Le cygne est mort et n’a laissé qu’une plume derrière lui. Une plume grise qui commence déjà à se fondre dans les méandres de la forêt. Elle aussi finira par disparaître.

« Alors un jour tu partiras. »

Ce n’est pas une question. C’est un constat. Faust partira. Vers cet autre monde dont il parle et où elle ne pourra jamais le suivre. Car ils ne courront jamais après la même chose. Elle, elle continuera de fuir le charme maléfique du Noir lancé à ses trousses. Lui finira par rejoindre l’oiseau qui l’attend, perché sur sa branche. Ils sont perdus. Elle aussi bien que lui. À quoi bon continuer à se mentir ? Aujourd’hui est le jour où les masques tombent. Elle ne sait pas pourquoi il s’acharne à faire mine de ne pas le comprendre. Il lui serre la main si fort. Il lui fait mal. C’est lui. C’est ce qu’il dit. Ce sont ses tatouages. Elle ne peut plus le supporter.

« Faust, lâche-moi. S’il te plait. Tu me fais mal. Il faut que tu me laisse partir. »

Sa voix est un murmure presque suppliant. Elle tire sur sa main et la pose sur son ventre quand il la libère enfin. Elle n’ose même pas le regarder. Il reste un zeste de peur en elle, qu’il comprenne qu’elle ne parlait pas que de sa main s’il croise son regard.

« Je sais bien que je suis blonde mais il fallait pas avoir peur. Je suis plus coriace que ce que j’ai l’air. »
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Re: This is how an angel dies
ce message a été posté Sam 9 Nov 2013 - 15:43

« Mr McKay, j’aurais absolument besoin de votre présence à la Brigade la nuit prochaine… » Une fois de plus, Elijah Rookwood l’avait réquisitionné pour assurer la sécurité de Pré-au-Lard. Pas étonnant, à vrai dire… Ils étaient en sous-effectif. Avec Alice à la clinique et la nécessité d’envoyer un ou deux brigadiers à l’extérieur pour des interventions « spéciales », il fallait bien trouver du monde pour rester dans la petite ville Mangemort. L’ancien duelliste n’avait pas bronché, même si cela l’avait un peu contrarié. Généralement il passait une bonne partie de la nuit au chevet d’Alice. Quand Waltz n’était pas là… C’était toujours aussi compliqué pour ces deux-là de se retrouver dans la même pièce sans se chamailler pour des broutilles. Leur attachement pour la jeune femme était si fort qu’ils se comportaient comme des enfants avec un jouet… Vous savez cet égocentrisme enfantin rendant impossible la moindre entente et synonyme de conflit dès qu’un des mioches prend le jouet de l’autre… C’était exactement cela qu’il se passait, sauf qu’Alice n’était pas un vulgaire jouet, elle ne méritait pas ça. Amadeus en était conscient, mais réussir à s’entendre avec Faust était comme essayer de mettre un chat et un chien dans le même panier. Impossible…

La nuit avait été longue, interminable même. Cela faisait plusieurs jours qu’il n’avait pas mis les pieds à la clinique. Il trouvait que cela faisait trop longtemps, mais il n’avait pas le choix. Ils avaient besoin de lui à la Brigade… Une fois rentré chez lui, il s’était couché sur le canapé, exténué. Il n’avait pas tardé à s’endormir, puis quelques heures plus tard il fut réveillé par un hululement et un léger claquement. Un hibou était posté sur le rebord de la fenêtre et semblait impatient. Amadeus se leva pour lui ouvrir, il prit la lettre qui lui était adressée. Il reconnut l’écriture de Primrose sans trop de difficulté. Il n’y avait que quelques lignes d’écrites mais seuls une poignée de mots attirèrent ses yeux Alice s’est réveillée cette nuit. C’était bref mais tout était dit. Le brigadier encore endormi fit un bond de son sofa, jeta quelques morceaux de pain au hibou de Primrose avant de sortir de chez lui comme une furie. Il était rare pour lui de réagir avec autant de fougue mais la nouvelle était bien trop importante. Il referma la porte de sa petite maisonnette avant de se mettre à courir dans les ruelles de Pré-au-Lard, il ignorait l’heure qu’il pouvait être. Il n’avait pas pris le temps de se changer, portant toujours son uniforme. A  plusieurs reprises il évita de justesse quelques passants qui le prirent sûrement pour un fou. Il avait le sourire aux lèvres, il attendait ce jour depuis tellement de temps !

Une fois à la clinique, il passa devant la réception sans s’y présenter. On l’interpella d’ailleurs « Mr McKay ! Miss Torvald s’est réveillée mais… »  –  « Oui, je sais ! Je viens la voir justement ! »  –  « Attendez ! Il y a déjà quelqu’un avec elle ! Mr Waltz est déjà là ! Mais attendez !!! » Trop tard, Amadeus avait déjà disparu au détour du couloir. Il n’avait pas fait attentions aux paroles de la réceptionniste. Il courut encore pour enfin arriver devant la porte de la chambre d’Alice. Et sans prendre le temps de frapper, il fit interruption dans la pièce avec un peu trop d’élan.

Son regard trouva rapidement celui de son amie. Ces yeux qu’il n’avait pas vus depuis des semaines. Il lui sourit. Puis il remarqua la présence de Faust… Son visage se crispa alors. Encore lui… C’était la première fois qu’ils se retrouvaient dans cette chambre tous les deux depuis leur dernière dispute. Ils se contentaient de se croiser lorsqu’ils se relayaient auprès de la jeune femme. Mais maintenant qu’elle était réveillée... Peut-être que les vieux démons allaient resurgir. Cela dépendrait de Waltz… Car Mad’ n’avait pas l’intention de gâcher ses retrouvailles avec Alice. Il ne voulait pas se disputer. Il se contenta de saluer l’autre homme « Salut Waltz… » avant de l’ignorer. Il reporta son attention sur Alice « Alors la terreur ?! Je ne vais pas te demander comment ça va hein ? Je sais déjà ce que tu vas me répondre. En tout cas, content de te voir enfin réveillé ! » Une pointe d'humour, il savait qu'Alice n'aimait pas trop tout ce qui avait attrait aux jérémiades et lamentations... Il s’approcha du lit, ne faisant toujours pas attention à Faust, puis il déposa un baiser sur le front de la jeune femme. Enfin soulagé de la voir éveillée…
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ce message a été posté Dim 10 Nov 2013 - 20:46
« Non. » Une réponse brusque. Partir ? Pour quoi faire ? Faust ne voulait pas le dire, il se serait tué plutôt que l'avouer, mais ce que son destin semblait lui réserver l'effrayait. Il était un Gryffondor, courageux et hardi, et pourtant, il n'osait jamais regarder l'oiseau de ses tatouages dans les yeux. Cette magie dans son corps, dans ses veines, l'effrayait autant qu'elle le rassurait... et il ne savait pas s'il voulait aller plus loin. Il avait parlé un peu trop fort et il se força à ensuite abaisser sa voix. Il ne voulait pas alerter les infirmières, ou que le docteur Aberline le fasse sortir de la chambre de force. Il protestait – quelque chose voulait qu'il parte, mais il n'allait pas le faire. Il ne voulait pas. Ses dents se serraient, alors que sa poigne brisait celle de la blonde. « Mais je veux pas partir ! Et je veux pas que tu... partes. » Il relâcha sa main, la laissant aller. Enfin. Son souffle s'était accéléré, devenait désordonné, et il s'enfonça autant qu'il put dans la chaise. Sans la regarder. Pour contenir la colère qui commençait à gronder, à remonter, comme un goût amer dans sa bouche. Sur sa langue. Elle ne comprenait pas. Et si elle avait raison, après tout ? Si Alice avait visé juste ? Peut-être qu'ils n'étaient pas faits pour se rejoindre... peut-être qu'ils étaient comme ça. Maudits, en quelque sorte.
Il ne fallait pas.
Cette perspective changea le goût amer en un goût ferreux. Le sang. Il se calmait. Le goût du sang. Comme un apaisement. Sa respiration sifflait. Son sourire est une grimace, quand elle parle à nouveau. « Increvable. » Comme la vermine. Pensée acerbe, douloureuse. Et quand on parle de vermine, qui donc passe la porte !

Le voilà ! Saint McKay, dans son uniforme propret de brigadier, son sourire blanc sur son visage ! Une poussée de haine, subite, vint une nouvelle fois tordre l'estomac de Faust, qui ancra ses yeux dans les yeux. Deux regards qui se confrontaient, se jugeaient, se fracassaient. La salutation arriva, neutre et polie. Il répondit avec automatisme : « Salut. McKay. »

McKay qui faisait toujours tout correctement. Qui ne s'apitoyait pas, l'embrassait amicalement, riait. McKay sans fautes, un sans échec. Il entendait sa respiration siffler, encore. Un sifflement qui était plus dans sa tête qu'en vrai. Comme le goût du sang. Le barman se leva de sa chaise brusquement. Il ne pouvait pas rester ici. Pas ici avec Alice, Alice si loin, Alice pâle et translucide, et McKay. Trop pour lui. Faust était un peu plus grand que McKay – un détail inutile. Plus mince, aussi. Il n'avait rien de l'ancien duelliste, sain de corps et d'esprit, autant qu'un sorcier pouvait l'être. Un bref coup d’œil à Alice, il revint au brigadier en uniforme. « Je vous laisse. Qui sait, peut-être qu'elle te jettera aussi hors de sa vie comme une bouse de troll. Ça fera changement, de pas être le seul. » Réplique cassante – réplique cynique. La bile avait remonté. Une partie du venin, sur un ton qui pourrait presque être ironique. Il ne l'était pas. Il aurait mordu. Un animal. Le sang et la bile dans sa bouche. Un sourire-rictus à McKay, une fausse courbette pour la blonde couchée dans le lit.
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Re: This is how an angel dies
ce message a été posté Mar 12 Nov 2013 - 0:07
Sa respiration sifflante qu’il contient difficilement l’interpelle avant la dureté de sa voix. Increvable. Il n’a pas dit cela pour être gentil ou rebondir sur ses propres paroles. Il a dit cela parce qu’il le pense bel et bien et que cela le dérange. Est-ce qu’il aurait vraiment préféré qu’elle ne se réveille jamais ? Il aurait été débarrassé d’elle une bonne fois pour toute. Comme avec le cygne. Si seulement elle avait pu se laisser crever au lieu de s’accrocher à cette vie dérisoire. Alors il aurait pu laisser son prénom s’évanouir dans la forêt et ne plus jamais y penser. Elle l’aurait libéré. Elle l’aurait affranchi de cette relation sans queue ni tête qui ne les mène nulle part. Décidemment, ils n’auront pas tenu longtemps sans se faire du mal. À croire que les vieilles habitudes ont la vie dure.

Elle ne sait pas quoi répondre. Il n’y a rien à répondre à ça. Il ne la regarde pas et elle non plus. C’est terminé. Ils n’ont plus rien à se dire. C’est à ce moment que la porte de la chambre s’ouvre. Signe providentiel ou non, elle dévoile la silhouette à la fois svelte et musclée d’Amadeus et Alice se redresse alors aussi brusquement qu’elle en est capable dans son lit. Un mois, une semaine et deux jours. Son regard trouve immédiatement le sien. Ils sont attirés comme deux aimants et elle sent comme un courant électrique la traverser. Elle ne saurait dire ce qu’elle ressent précisément. C’est un mélange confus de joie, de soulagement, d’amour, de chaleur et d’appréhension. Une vague qui se déverse en elle, similaire à ce que la vision de Faust avait provoquée et pourtant si diamétralement opposée.

Amadeus n’est pas Faust. Là où ce dernier la faisait se sentir profondément femme tout en attisant en elle tout ce qu’elle avait de plus brûlant et d’incontrôlable, Amadeus en appelait à quelque-chose d’autrement plus intime. Un instinct venu des tréfonds de l’enfance. Il la rassurait, l’apaisait. Sa présence l’avait toujours fait se sentir en sécurité, et cela plus que n’importe qui d’autre. Parce qu’il était son Mad. La moitié saine de son cerveau. Celui qui ne l’avait jamais laissé tomber. Celui qui ne partirait pas.

Pourtant le sourire d’Alice se fige puis fond comme neige au soleil au bord de ses lèvres. Alors qu’elle pensait l’ancien duelliste prêt à se précipiter vers elle pour l’enlacer, le voilà qui détourne son attention pour prendre le temps de saluer leur ancien camarade de Maison. À quoi il joue ? Il ne l’apprécie même pas ! Pire, ils se détestent ! Amadeus revient tout de même très vite vers elle et la blonde lionne se laisse docilement embrasser quand il se penche sur elle. Elle lui est reconnaissante d’employer un ton rieur plutôt que de se laisser aller à un quelconque sentimentalisme. Ça lui donne l’impression que rien n’a changé. Qu’elle s’est simplement assoupie un jour de trop au lieu d’être tombé dans le coma. Et cela lui donne la force de plaisanter pour de bon. Comme avant. Avant le Noir.

« Content ? Tu dis ça sérieusement ? Parce que pendant une minute j’ai cru que tu venais pour Faust. T’es sûr que tu veux pas l’embrasser à ma place ? Me laissez pas vous déranger maintenant que je suis réveillée ! Je m’en voudrais de vous mettre des bâtons dans les roues à tous les deux. »

La lueur d’horreur qui passe dans les yeux de son ami la fait rire. Tout va bien maintenant. Tout va pouvoir rentrer dans l’ordre. Elle peut peut-être redevenir celle qu’elle était finalement. L’arrivée de Mad a amené le vent de légèreté qu’il manquait à cette pièce aux murs froids et angoissants. Elle y croit vraiment. Tellement qu’elle ne sent pas le danger approcher. Elle n’a pas vu Faust se relever brusquement de sa chaise mais elle l’entend quand il reprend la parole. Ses mots la giflent. Ils sont si cruels. Si injustes. Si violents. Estomaquée, Alice soutient son regard de braise avec une infinie incompréhension. Jusqu’à ce que tout lui apparaisse soudain clairement.

Ça n’a jamais été du désir ou même de l’amour qu’il éprouvait pour elle. C’était de la haine. Il la hait. C’est elle son moyen d’autodestruction. C’est elle, c’est son nom qui nourrit la forêt. Pas depuis toujours. Certainement pas, non, mais au moins depuis que leur jeu n’en est plus un. Elle ne sait pas combien de temps cela fait mais la certitude s’insinue en elle comme un poison qui la brûle de l’intérieur. Sa main vient brusquement agripper le bras d’Amadeus. Elle ne sait pas s’il s’est déjà empressé de prendre sa défense tel le chevalier servant qu’il est quand on en vient à elle, mais ses doigts se resserrent autour de son poignet. Ils signifient : pas cette fois. Cette fois c’est moi qui doit affronter le dragon.

« Je ne t’ai jamais foutu dehors. Maintenant si c’est ce que tu crois alors vas-t-en. Mais si tu passes cette porte alors fais-le pour de bon. Honnêtement là Faust j’ai aucune envie de me prendre la tête avec ça. Je suis fatiguée, je me réveille à peine d’un coma à la con. Je sais pas ce que tu veux que je te dise. Pars, ne pars pas, je vais pas choisir à ta place. Tu ne me dois rien. Certainement pas de décider de ta vie. »

Sa voix est restée calme tout du long. Affreusement calme et froide. Parce que si elle se met à crier, si elle s’autorise à lâcher les vannes qui maintiennent la porte contre laquelle ses sentiments se fracassent à l’intérieur de sa tête… Elle ne sait pas ce qu’il pourrait se passer. Elle pourrait le tuer.
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Re: This is how an angel dies
ce message a été posté Sam 16 Nov 2013 - 18:49

Waltz… Déception. Il aurait voulu être le premier, être présent lorsqu’Alice avait ouvert les yeux. Partager ce moment avec elle, la rassurer après tout ce temps passé dans les ténèbres. Elle l’aurait sûrement mal pris, lui aurait fait comprendre qu’elle n’avait besoin de personne pour prendre soin d’elle. Il la connaissait si bien. C’était bien pour cela qu’il avait pris le ton de l’humour en entrant dans la chambre. Même s’IL était là… La réponse de la blonde l’avait néanmoins refroidi un court instant. Lui et Faust ? Où allait-elle chercher cela ? Vision d’épouvante. Plutôt crever que d’embrasser Waltz. Heureusement les éclats de rire de son amie dissipèrent la grimace qui avait pris possession de ses lèvres. Il se mit à rire aussi, c’était bien elle. Celle qui lui avait tant manqué durant plus d’un mois. Tout aurait pu être parfait mais l’autre troll de Faust vint tout gâcher. Comme d’habitude, il fallait que Monsieur n’en fasse qu’à sa tête. Des frasques piquantes, désagréables, déplacées vu le contexte. Malheureusement, il restait ce qu’il était. Sans cœur et détestable.

Le sourire qu’il lança au brigadier. Provocation. La stupide révérence qu’il daigna accorder à Alice. Provocation, une nouvelle fois. L’agacement commençait à monter chez le Brigadier. Son regard s’assombrit, son poing se serra. Mais Alice s’agrippa à son bras, comme pour lui ordonner de ne rien faire. L’envie de cogner cette ordure démangeait l’ancien duelliste. Cependant il ne fit rien. La main d’Alice se refermant sur son bras lui fit comprendre que c’était à elle de réagir. Il ne broncha pas. Comme elle lui disait souvent… Elle était assez grande pour régler ses problèmes.

La voix d’Alice s’éleva alors dans la pièce. Contrairement aux attentes, elle ne cria pas. Elle se contenta de parler d’une voix distincte, sans s’énerver. Comme pour la soutenir, la main d’Amadeus s’accrocha aussi au bras de la jeune femme. Il referma ses doigts, aussi fort qu’elle. Il voulait lui faire savoir qu’il était là, qu’il ne laisserait pas Faust lui faire du mal. Une fois sa dernière phrase prononcée, il détourna ses yeux vers elle, lui lançant un regard qui se voulut rassurant. Il hocha la tête, pour lui faire comprendre que s’était à son tour de prendre la parole. Il prit une profonde inspiration avant de prononcer quelques mots, restant aussi calme que son amie. « Franchement Waltz… Tu pourrais essayer de faire un effort. Tu as passé autant de temps que moi dans cette chambre à attendre qu’Alice se réveille… Et maintenant tu veux partir. C’est ma présence qui te dérange ? C’est ça ? » Pause « Que tu restes ou que tu partes ça m’est égal. Alice a besoin de repos et ce n’est pas en s’embrouillant que ça l’aidera… » Aucune agression, aucun mots de travers. Il voulait simplement faire prendre conscience à Faust de sa bêtise. Il connaissait suffisamment la jeune femme pour croire ses dires. Alice n’était pas du genre à balancer ce genre de chose sans réfléchir. Peut-être était-ce la fatigue qui lui avait fait dire ça ? C’était possible. Mais Amadeus semblait avoir aperçu une grande part de sincérité dans les yeux de la blonde. Lui avait menti en disant que ça ne le dérangeait pas que Waltz reste. Mais il savait qu’il était important pour Alice. Tout comme il pouvait l’être. Il aurait pu le mettre à la porte depuis longtemps mais il ne l’avait pas fait pour elle. Même si ça le tuait de la voir dans cette chambre. Amadeus était décidément trop bon. Tentant de faire entendre à Faust qu’il allait faire une connerie en quittant cette chambre. Trop gentil… Sûrement qu’un jour… Tout cela se retournerait contre lui…
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Re: This is how an angel dies
ce message a été posté Sam 21 Déc 2013 - 5:19
Elle ne cria pas.
C'était cela dit tout comme.

Ce n'était pas Alice.

Il n'aimait pas cela. Il se faisait l'impression d'être un enfant. Un enfant grondé par sa mère, ramené à l'ordre. Il avait honte, en fait. Honte de s'être laissé aller à autant de sentiments contradictoires, d'avoir crû qu'elle serait encore la même. Il était naïf, parfois... trop, encore, malgré tout ce qui avait pu arriver dans sa vie. Presque rien, quand on y pense : quelques mésaventures, après tout, rien de dramatique. Qu'il se disait. Qu'il enterrait. De la même façon, il était déjà en train d'enterrer le coma d'Alice, de le mettre de côté. De le mettre de côté comme il avait mis tant de choses de côté (ta mère, Faust, ta mère dans le coma depuis si longtemps). Il déglutit et n'écouta même pas McKay renchérir. Saint McKay qui fait toujours tout bien, voix de la raison McKay, Amadeus McKay qu'il frapperait bien, maintenant, juste pour lui dire de se taire. De partir. De fermer sa sale gueule de sang pur parfait et de le laisser avec Alice. De le laisser faire mal à Alice, pour se prouver qu'elle est vivante – pour se prouver qu'il n'éprouve pas d'amour pour elle – pour se prouver quoi, au final ? Leurs yeux se sont confrontés, en duel à mort, et finalement, c'est lui qui a capitulé. Lui qui a baissé les yeux. Faust était un Gryffondor, après tout. Au milieu de toute sa lâcheté, un certain courage subsistait. Le courage qui lui faisait rester là, finalement, les pieds bien ancrés dans le sol de la Clinique. Parce que ce qu'elle venait de dire...
… non. Juste non. Il ne pouvait pas. Pas partir pour toujours. Pour de bon. Il ne voulait pas. Rejoindre la forêt. Sortir. Même s'il en avait besoin, même si ça lui brûlait la peau, les os, le corps, l'intérieur et l'extérieur. Il ne voulait pas.

« Désolé, t'as raison, je suis juste... fatigué. Et crétin. Et... la... la présence de McKay me trouble. J'ai pas l'habitude d'être si bien accompagné. » La plaisanterie a un goût étrange, dans sa bouche, mais elle passe tout de même ses lèvres. Une moquerie qui répond à celle faite par la blonde, précédemment. Faust tourna ses yeux pâles vers McKay, rectifiant son sourire pour que celui-ci soit moins affreux. Peine perdue, probablement. « Profite pas du fait que j'ai admis que j'ai été crétin une fois. » C'est si faux. Si peu lui. Il en hurlerait. Mais il ne pouvait pas partir d'ici, parce que ce serait partir pour de bon... et ça, il en est incapable. Trop lâche pour partir, trop lâche pour assumer qu'il devrait peut-être le faire. Il sortit sa baguette et attira à eux l'autre chaise de la pièce, avant de reprendre place sur celle qui l'avait accueillit précédemment. Avant de s'y affaler, en fait, comme si ses jambes ne le portaient plus.
Il n'était pas sorti. Mais il savait que quelque chose était tout de même cassé. En Alice. En lui. En eux.

Ses yeux se fixèrent dans le vague, tandis que les deux autres Gryffondors devisaient à côté de lui. Pour ne pas les entendre, à quelque part, pour arrêter de réfléchir vraiment. Pour être ici sans l'être, probablement. Le courage de rester – il aurait dû avoir le courage de partir. Et après quelques minutes, le barman se leva de sa chaise. « Je vais y aller. Je... je suis un peu malade, je crois. » Malade. La bête dans le ventre et le sifflement dans sa respiration. Le malaise s'était étendu, était devenu puissant, et si la colère était tombée, elle restait là. Comme un animal. Un sourire, moins figé, à Alice, dont il effleura la main. « Remets-toi bien. Et un regard à McKay. Prends soin d'elle. »

Moi je ne peux pas.
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Re: This is how an angel dies
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