| | | What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté Lun 1 Juil 2013 - 0:02 Lorsque la première sonnerie retentit dans l’appartement, je ne fis qu’entrouvrir les yeux. La lumière vive que rencontra mes rétines en s’illuminant me les fit refermer illico et c’est dans une sorte de plainte étouffée que je me retournai dans mon lit … heu … non, pas lit. Une seconde. La surface verticale que je rencontrai en essayant de me tourner me perturba rapidement. Ca, ce n’était pas normal. Ensuite, la matière de ma couette était louche. Ce n’était pas du tissu, pas de la laine, pas de ce qu’était normalement constituée une literie. Ce qu’il y avait sur moi était … bizarre. Comme du cuir. C’est ça, du cuir. Autant d’éléments anormaux qui me firent entrouvrir une nouvelle fois les paupières, et cette fois assez longtemps pour que mes yeux s’accoutument à la luminosité. Les forment blanches se précisèrent dans mon champ de vision alors qu’une deuxième sonnerie parcourait les quelques pièces de l’étage. Je reconnus rapidement mon salon. J’étais allongée sur mon canapé et, à en juger par la télé allumée, je n’avais pas tout à fait prévu de dormir ici. Étouffant un bâillement du plat de la main, je me redressai et m’assis sur mes chevilles, toujours sur le canapé. Quelle heure était-il ? Il fallait que je bouge, j’étais sûrement en retard dans mon travail, j’avais dring ; j’attendais quelqu’un ? Pas à ma connaissance ; quel jour étions-nous ? Et que … Qu’est-ce que c’était que ça … Intriguée, je commençai à regarder plus attentivement l’objet qui m’avait servi de couverture et, reconnaissant tout juste une veste, je l’enfilai hâtivement par-dessus mes vêtements de la veille pour aller ouvrir à celui qui appuyait une nouvelle fois sur la sonnette. Les cheveux plus libres et en bataille qu’attachés par l’élastique qui les retenait initialement, et l’air un peu perdu de ceux qui viennent d’émerger accroché au visage, j’ouvris la porte, pour me retrouver face à une femme que je n’avais fait que croiser. De loin. Une américaine, me semblait-il. Surprise de la trouver là, je la regardai un instant sans comprendre, et, tout me revint. Enfin, c’est pas trop tôt. Les évènements de la veille. L’insomnie, suivie de la balade nocturne ; Aoden, que j’avais croisé, les types dans le bar qui avaient essayé de m’agresser. Puis Aoden, toujours, qui montait dans mon appartement avec moi. Nous qui nous callions dans le canapé. Sa veste, qu’il avait déposée sur moi en m’attirant doucement dans ses bras. Le vêtement que je portais était donc la veste en cuir d’Aoden ! Il était parti pendant la nuit, sans doute, lorsque je m’étais endormie. Et … L’américaine qui était là devait être l’auror qui venait finir l’interrogatoire. Les pièces du puzzle retrouvaient leur place rapidement. J’aurais voulu retourner m’asseoir, seule, pour réfléchir à ce qui s’était passé la veille, pour bien retrouver mes esprits, et participer à cet interrogatoire avec les idées claires mais, là, tout de suite, il y avait cette femme, et ce serait plus difficile. « Je … Oui, bonjour, vous devez être l’auror qui vient pour l’interrogatoire ? » Je marquai une pause, attendant un nom, avant de continuer. « Excusez-moi, je suis un peu … » que dire ? Surprise ? C’était le cas, mais difficile de lui exposer comme ça qu’elle me réveillait tout juste et que je n’attendais absolument pas sa venue. L’appart était en bordel complet, j’étais à des lieux d’être présentable … Mais voilà qui commençait bien dites donc ! « Enfin, allez-y entrez, pardon, c’est un peu le bazar … installez-vous sur le canapé, j’arrive tout de suite. Je vous sers quelque chose ? » Des tonnes de papiers et documents encombraient une bonne partie du sol -mais pas entre la porte d’entrée et le canapé, pas dur donc de rejoindre la place assise sans marcher sur rien- et la totalité de la surface de la table basse. J’avais pris du retard, avec la tonne de paperasse que l’on m’attribuait depuis que cette foutue enquête avait été ouverte, et avec mon découragement -voire ma déprime- qui commençait à s’étaler dans le temps, je laissais de plus en plus s’entasser les rapports. Ils étaient tous remplis mais, pas rangés. Je passai récupérer les deux verres vides qu’Aoden et moi avions abandonnés sur la table basse -et donc sur les papiers-, éteignant la télé à l’aide de la télécommande, et disparus dans la cuisine pour en rapporter l’éventuelle boisson demandée par l’auror. Je profitai de n’être pas à portée de vue pour reformer la queue de cheval qui retenait normalement mes cheveux, et revins au linving-room avec les verres -ou pas, si elle n’avait rien demandé. Après avoir déposé les deux boissons sur la table, je retirai maladroitement la veste bien trop grande que j’avais enfilée à la hâte, et la déposai sur le bras du fauteuil sur lequel je m’assis. Adoptant un air fier pour cacher mon anxiété, je me redressai et regardai droit dans les yeux cette auror qui reprenait visiblement l’enquête de son collègue. La voix que j'empruntai pour ouvrir cet interrogatoire était à l'imgae de celle que j'avais utilisée pour m'adresser à l'homme venu m'interroger la première fois. Il avait semblé bien décidé à me faire arrêter. Etait-ce le cas de cette jeune femme également ? Difficile à dire pour l'isntant, mais quoi qu'il en soit je n'avais pas l'intention de me laisser marcher sur les pieds et le ton que j'employai pour lui adresser la parole le montra bien : « Voilà je vous écoute, posez vos questions. » La femme qui venait de parler ici n'avait plus rien à voir avec celle qui avait ouvert la porte ; il y avait une distinction nette entre les deux et l'expression de mon visage le montrait aussi bien que le son de ma voix. Ce qui avait changé entre ces deux instants ? Hmm ... Je m'étais rappelée que j'allais peut-être finir à Azkaban. C'est une bonne raison, n'est-ce pas ? |
| | | Re: What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté Lun 1 Juil 2013 - 17:59 Prudence avait appris la veille qu'elle devait remplacer son collège pour interroger un suspect. Elle détestait être prise par surprise, elle avait passé la soirée, à chercher des informations sur Miss Steevens et à relire de vieux rapports, qu'elle avait rédigé, sous le gouvernement Kark. Comment une sorcière, qui était une vulgaire basique de rang 1, avait pu conserver sa place, au sein de la brigade de capture des loups garous. En tout cas, ces dossier était longs et complets.
Elle avait pris de notes sur certaines dates et faits qui ne collaient pas, entre eux. S'ils étaient pris séparément, rien de suspect mais lorsqu'on les confrontait, ça ne collait pas. Et elle savait quelles questions, elle voulait lui poser. En tout cas, le premier interrogatoire était risible et le dossier ne contenait aucune preuve concrètes. Elle était rentrée un peu tard, chez elle, heureusement l'interrogatoire était prévu à 14h, comme ça, elle ne pourrait y mettre un terme, en évoquant son travail et la prochaine pleine lune était dans quelques jours.
Elle se leva tôt, elle prit une longue douche et elle s'habilla d'un jean et d'un petit haut vert émeraude. Pas de maquillage, aujourd'hui, elle coiffa sa chevelure, en chignon, elle attrapa une paire de ballerine verte et elle transplana à son boulot. Elle profita de ses quelques heures, pour lire d'autres rapports de la jeune femme, les appréciations de Kark était très bonnes. Elle semblait être un bon petit soldat mais que faisait-elle pour lui? Durant son règne, il y eux de nombreuses attaques de loups garous alors si au lieu de les capturer, elle les recrutait?
Beaucoup de points étaient obscurs, elle allait devoir se montrer subtile, car si elle avait réussi à cacher son soutient à l'Ordre au chef des roses noirs, c'était un véritable bras de fer, qui allait se jouer à 14h, pour qu'elle puisse obtenir des informations. Elle partit déjeuner du côté moldu et après son repas, elle prit un café latté, à emporter. Elle se rendit en métro, jusqu'au Chaudron baveur, et elle se rendit chez la jeune femme.
Elle sonna plusieurs fois et son doigts resta, longtemps, appuyé sur la sonnette. La ponctualité était très importante, pour l'auror. Pour elle, être en retard, d'autant plus, quand le lieu de rendez-vous était dans son appartement, était un manque de respect évident. Miss Steevens avait reçu deux parchemins, l'un l'informant et l'autre confirmant, la date et l'heure de l'interrogatoire. Elle était chanceuse, qu'il ait lieu, dans un lieu si informel.
Quand la porte finit par s'ouvrir, elle vit une sorcière qui venait de se lever et qui semblait hébétée, par sa venue. Par Circée, un autre point négatif, elle n'avait, même, pas daigné se faire "belle".
Quand elle l'introduisit chez elle et qu'elle vit tout le bordel, elle leva les yeux au ciel et elle se dit que même un cochon ne pourrait y retrouver ses petits. Elle posa son regard bleu gris sur la jeune femme et ce blouson de cuir, trop grand, ne lui était pas inconnu. Elle esquissa un léger sourire, qui manquait, nettement de chaleur. - Bonjour Miss Steevens. Prudence Hope, auror. Elle se laissa conduire jusqu'au canapé et plus elle y réfléchissait et plus elle se disait que ce blouson appartenait à Aoden. Elle devait être une de ses amies, peut-être une amante, car il semblait tenir à ce vêtement, presque autant qu'à sa moto. Alors, elle ne pouvait pas être une banale connaissance, non? En même temps, il était libre, ils n'avaient échangé que quelques baisers, qui ne pouvaient en aucun cas les lier. Et pourtant, elle ressentit une pointe de jalousie l'envahir. Par Morgane, comme elle se trouvait faible, quand elle se laissait dominer par ses émotions. Et pourtant de l'extérieur, elle semblait sereine, rien ne traduisait ce sentiment. Son regard resta impassible, quand elle s'assit sur le sofa.
Elle déclina sa proposition d'un petit geste de la tête. Était-elle aveugle ou quoi, elle tenait, déjà, un gobelet dans la main, non? Il faut dire que l'aspect de l'appartement ne lui donnait pas envie de partager un verre et que même, ce partage n'était pas très éthique, vu la situation, non? Elle n'était pas là, pour faire du copinage mais à la recherche de preuves et de la vérité. Elle n'était pas maniaque mais bon, il lui fallait un minimum de propreté et d'ordre. Elle avait remarqué les deux verres, qu'elle s'était empressée de débarrasser.
Quand la jeune femme brune reprit la parole, son ton était devenu froid, presque hautain. La rouquine arqua un sourcil avant de dire d'une voix professionnelle: - Miss Steevens, je me permet de vous inviter à vous rafraîchir car vous aurez besoin de toute votre concentration pour notre échange. Elle but une gorgée de son café, presque froid. Déjà que niveau présentation, elle s'enfonçait alors la moindre des politesses était qu'elle fasse une toilette de chat. De l'eau froide, lui permettrait de la réveiller un peu, non? |
| | | Re: What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté Dim 7 Juil 2013 - 18:19 L'air impassible de l'auror était suspect ; dans tous les cas il me surprit, aussi paumée que je pouvais être. Je m'étais attendue à quelque chose, de la surprise de son côté, peut-être du dédain, de l'indignation. Mais non. Rien, rien du tout. Soit. Je n'allais pas me plaindre. Disparaissant dans la cuisine, je m'y attardai un instant pour me recoiffer de façon un minimum présentable avant de revenir au salon, les mains vides, donc, puisque ladite Prudence Hope avait refusé de boire quelque chose. Sèche et distante, je m'appliquais à garder bien au fond de moi-même la femme presque terrifiée et particulièrement anxieuse que j'étais devenue. Celle qui s'était confiée la veille à Aoden. J'avais tendance à réagir de cette façon, lorsque je me sentais menacée. A me refermer sur moi-même, à me cacher derrière un masque de froideur, presque d'agressivité parfois. Mais nous n'en étions pas là. Pour l'instant, j'étais aussi impassible que l'auror. Bien que nettement moins présentable, il est vrai. « Miss Steevens, je me permet de vous inviter à vous rafraîchir car vous aurez besoin de toute votre concentration pour notre échange. » J'avais parlé de ne pas encore en être à l'agressivité ? La phrase de l'auror me fit hausser un sourcil clairement ... irrité. Et pour le coup ce fut bien la Lena qui se cachait au fond de moi qui essaya de tempérer l'autre pour ne pas qu'au final, ce soit moi qui explose. Je la regardai un instant, l'air surprise autant qu'agacée, et fis l'effort de souffler lentement avant de me pencher en avant, posant mes mains sur mes genoux, et fixant toujours aussi intensément l'auror. « Écoutez Miss Hope. Je sais que, dans l'idéal, je vous aurais ouvert la porte dès votre première sonnerie ; je me serais présentée à vous parfaitement habillée, prête, présentable, et je vous aurais pourquoi pas accueillie avec le sourire en me comportant en parfaite hôte. L'appartement aurait été parfaitement rangé et impeccable. Mais, dans l'idéal également, aucune enquête n'aurait été ouverte à mon encontre et vous n'auriez aucune raison de vous trouver ici pour voir les conséquences de l'idéal qui, pour une fois, s'est présenté à moi hier soir. D'ailleurs ici, vous n'avez pas que les conséquences d'hier soir, qui sont centrées uniquement sur moi ; vous avez aussi sous les yeux les conséquences de l'enquête que vous avez ouverte. Vous savez comment vivent les gens que vous accusez ? Vous connaissez les conditions dans lesquelles les gens comme moi vivons ? A vrai dire tous les anglais Phénix qui ont vécu l'oppression mangemorte en ont eu un avant goût. Seulement pour eux, tout s'est terminé avec la chut de Kark. Tenez attendez, un journaliste a écrit un article sur la question. Il a interrogé plusieurs personnes dans mon cas pour écrire ce document. » Je me penchai davantage en avant, au dessus de la table basse pour saisir le papier sur lequel Aoden avait fait son brouillon. Je tendis la feuille à Prudence. « Voilà. L'homme qui a écrit ça s'appelle Aoden Teagan. Nous sommes plutôt proches mais croyez bien qu'il ne parle ici pas seulement de mon cas et qu'il est venu m'interroger pour écrire son article avant que nous nous connaissions. C'est un brouillon et il dit vouloir le retravailler, mais m'a proposé de le montrer à l'auror qui viendrait m'interroger. Il pensait que, dans l'idéal, ce document pourrait m'aider. Seulement comme je l'ai dit et comme vous avez pu le constater, aujourd'hui, l'idéal n'est pas franchement au rendez-vous. Et s'il n'est pas venu de lui-même je ne vais pas aller le chercher et, je me passerais donc du rafraichissement que vous me conseillez si aimablement. Vous pouvez jeter un coup d'oeil à ça et, ensuite, s'il vous plait, poser vos questions. » Cette fois encore, j'avais parlé sèchement, mais sans m'énerver, contrairement à ce que j'avais eu franchement envie de faire. J'espérais qu'elle ne le prendrait pas trop mal ; quoique dans le pire des cas, je ne risquais pas de perdre grand chose. Le collègue de cette Prudence avait clairement pour but de me faire arrêter, et vu le ton qu'avait utilisé l'auror, elle ne semblait guère avoir de meilleures intensions. Peut-être l’article d'Aoden y changerait-il quelque chose ? Je ne mettais pas toutes les chances de mon côté en me comportant de la sorte, mais j'en avais clairement marre. Je voulais que tout cela cesse et j'étais à bout, alors plus vite tout cela se terminerait et mieux je me porterais. - Article écrit par Aoden Teagan, journaliste:
[…] C’est ainsi que la jeune et courageuse sorcière, assurément membre de l’Ordre du Phénix, se doit jour après jour depuis la victoire, affronter non plus seulement les pros Ombre, les Héritiers ou les loups-garous mais aussi ses propres partenaires de faction. Plongée dans un tumulte irréversible d’accusations et de suspicions à son encontre, L. est contrainte de doubler sa vigilance car désormais aucun lieu ne peut lui assurer protection. L’angoisse qui nous a tous pris aux trippes et au cœur durant la soumission dont nous étions forcés s’est exagérée pour la chasseuse depuis la soit disant victoire. Quand les loups ont été calmés et les citoyens épargnés de leurs griffes, il n’y a aucun repos pour elle. Les quelques ennemis qui rôdent encore sournoisement pour échapper à PAL ne sont finalement pas si inquiétant à ses yeux. Si ces derniers veulent l’attaquer, elle ne peut qu’y être préparée…mais comment anticipe-t-on le sortilège envoyé derrière un sourire et une hypocrite politesse ? Comment encaisse-t-on les messes basses sur son passage ? Comment supporte-t-on d’attendre que les coups et autres dénonciations ne tombent ? Le quotidien de L. s’est assombri parce qu’elle a voulu garder son métier, parce que pour elle sauver les potentielles victimes des loups étaient la priorité. Quitte à satisfaire un supérieur appartenant forcément à l’Ombre. Combien de Phénix prêts à sacrifier leur vie pour vous défendre sont aujourd’hui plongés dans la peur ? Posez-vous la question, vous leur viendrez peut être en aide, à votre tour.
|
| | | Re: What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté Mar 9 Juil 2013 - 17:05 Prudence observait la jeune femme, elle ne la quittait pas des yeux et elle refusait de poser son regard sur le blouson d'Aoden, car si elle le faisait sa jalousie remonterait d'un cran. Et elle était ici, pour faire son boulot, ou plutôt pour reprendre celui de son collègue et le dossier lui semblait bien maigre, aucune preuve pour étayer son innocence ou sa culpabilité, si ce n'est le fait qu'elle est conservé son travail alors que sa filiation aurait dû apparaître douteuse, aux yeux d'un tel gouvernement.
Elle arqua un sourcil quand elle vit l'irritation se peindre sur le visage de sa suspecte, suite à une petite remarque banale. Son ton n'était pourtant pas incisif. Elle réagissait étrangement, cette jeune femme. Elle voulait, juste, qu'elle soit au meilleure de sa forme pour s'expliquer sur les faits que le gouvernement lui reprochait.
Elle la regarda se lancer dans un monologue où elle n'arrêtait pas de prononcer le mot "idéal". Elle trouvait son discours maladroit et il était loin d'être constructif. N'avait-elle pas compris qu'elle n'était pas face au premier enquêteur et qu'elle ne lui avait encore rien reproché?
Elle était impressionnante, jamais elle ne reprenait son souffle. Elle avait conscience de la dureté de la politique mise en place par la ministre, qui avait le mauvais goût d'être américaine, en plus. Lorsqu'elle lui tendit l'article rédigé par Aoden, elle le prit mais elle ne put le parcourir, vu qu'elle continuait de parler. "Plutôt proches", elle n'en doutait pas vu qu'il l'avait laissé des traces de son passage chez elle. 'Tais-toi, perfide jalousie" pensa-t-elle. Ne rien juger, ou du moins essayer, elle faisait peut-être partie de ses lâches anglais, qui ne s'étaient pas rebellés contre ce régime monstrueux.
Elle était l'amie, la petite amie, la maîtresse du seul anglais, qui avait réussi à adoucir son regard, elle était peut-être innocente? Ou une traîtresse? Tout était possible, avec ses yeux de biche et son visage agréable, elle avait très bien pu le manipuler et le séduire, non?
Quand elle se tut enfin, elle prit le temps de lire l'ébauche élogieuse qu'avait rédigé le journaliste. Il semblait convaincu de son innocence mais un homme était faible face à la beauté féminine. Et elle n'était pas du genre à se laisser influencer parce qu'elle appréciait une personne, mais le connaissait-elle? Elle commençait à en douter. Ils avaient simplement bavassé sur les us et coutumes des non-sorciers. Il n'avait jamais évoqué ses proches, ni sa famille. - Je vous ai laissé vous défouler une bonne fois. Nous allons donc commencer notre échange. Elle fit une légère pause avant de reprendre la parole et son regard restait impénétrable. - D'une part, je ne mets pas en doute l'intégrité de ce journaliste et d'autre part, si cette enquête va jusqu'au procès, je vous conseille d'éviter de dire que vous êtes proches. Son témoignage risquerait de manquer de crédibilité. Elle évitait de prononcer son nom car elle ne voulait pas le visualiser et les imaginer ensembles - Parlez-moi de vos études supérieures, pourquoi avoir choisi de vous spécialiser dans l'étude des créatures magiques? Et expliquez-moi en quoi consistaient vos tâches quotidiennes, lorsque vous avez travaillé, sous l'ancien gouvernement? |
| | | Re: What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté Mar 9 Juil 2013 - 19:26 « Je vous ai laissé vous défouler une bonne fois. Nous allons donc commencer notre échange. » Depuis que je m'étais assise en face de Prudence, de l'autre côté de la table basse, je n'avais pas quitté ses yeux. Pas une fois, pas un instant. Mais lorsqu'elle prononça cette phrase, j'arrachai mon regard au sien pour fixer brusquement l'ouverture dans le mur qui donnait sur la cuisine, dans le dos de l'auror. Ma mâchoire s'était contractée, et j'employais tous les efforts du monde à ne pas crisper mes mains autour de mes genoux. Montrer le moins possible que si elle n'avait pas été une auror, je l'aurais virée de chez moi pour cette phrase. Ne pas montrer à quel point cette femme pouvait m'agacer. Surtout, ne pas montrer. A part la légère contraction de ma mâchoire, je crois m'en être sortie correctement pour masquer mon jeu. J'étais plutôt bonne comédienne après tout. J'avais plutôt intérêt, pour avoir tenu plus d'un an sous la gouverne de Kark. M'enfin là sur l'instant, Kark, je m'en foutais pas mal. Me défouler. Allons bon, rien que ça. Si j'avais voulu me défouler, j'aurais utilisé ma baguette. Pas des mots ; je n'étais pas douée pour ça. J'avais juste voulu mettre les choses au clair. Enfin au moins, malgré tout, elle avait fini par se décider à commencer l'interrogatoire. Mine de rien, ça m'avait quand même fait gagner du temps. Si j'avais voulu massacrer définitivement mes chances de me faire relativement bien voir de l'auror, j'aurais oublié de retenir le soupir que j'avais très envie de lâcher. Pas de soupir, donc, puisque j'avais été raisonnable. « D'une part, je ne mets pas en doute l'intégrité de ce journaliste et d'autre part, si cette enquête va jusqu'au procès, je vous conseille d'éviter de dire que vous êtes proches. Son témoignage risquerait de manquer de crédibilité. » Bon sang mais j'allais finir par croire qu'elle le faisait exprès ! Elle essayait de me faire sortir de mes gonds ou quoi ? Parce qu'elle était bien partie. Pour reprendre sa formulation, d'une part, je n'avais aucunement l'intention de présenter cet article en procès s'il devait y en avoir un, parce que le sujet du procès en question ne serait sans doute pas les conditions de vie des sorciers traînés en justice. D'autre part il était quelque peu logique de ne pas parler des relations que l'on a avec son "avocat" si on veut qu'il paraisse crédible ; en parler à Pru avait été une erreur mais elle n'était de toute façon pas ici pour juger de mes conditions de vie. Je m'appliquai à desserrer la mâchoire. Lentement. Voilà qui était mieux. Fiou. C'est fou ce que ça pouvait être dur de garder son calme en pareille situation. Pour la sécurité de tous, mieux valait que je ne réponde pas, et je me contentai donc, en apparence, d'ignorer cordialement ce qu'elle venait de dire. C'était la meilleure solution. « Parlez-moi de vos études supérieures, pourquoi avoir choisi de vous spécialiser dans l'étude des créatures magiques ? Et expliquez-moi en quoi consistaient vos tâches quotidiennes, lorsque vous avez travaillé, sous l'ancien gouvernement ? » Les choses devenaient sérieuses ; enfin, elle se décidait à débuter. Trop de professionnalisme tue le professionnalisme. Je me risquai à regarder à nouveau Prudence dans les yeux avant de commencer à répondre. « Je voulais vivre de ma passion, j'ai entamé un cursus de trois ans là-bas pour approfondir mes connaissances et mettre toutes les chances de mon côté afin de décrocher un post au ministère dans la section de gestion des créatures magiques. J'ai consacré toutes mes études et toute ma vie à l'obtention de ce poste, mon objectif n'a jamais été que de l'occuper. Un apprentissage plus long n'aurait pas été de trop mais j'avais besoin de mettre en pratique ce que j'avais appris. Il me fallait un aboutissement, et je l'ai trouvé.
Pour mes tâches quotidiennes, elles n'étaient pas différentes de celles que j'avais avant l'épuration du ministère. J'enquêtais pour déterminer la localisation des possibles attaques de loups, je m'assurais que les loups-garous répertoriés prennent correctement leur potion. Sinon il y a les rapports à trier, à remplir, les états des lieux, etc. Tout un tas de documentation. Il n'y a pas grand chose, ou en tout cas initialement. Mais mes nouveaux collègues trouvaient plutôt amusant de me refiler leur propre travail en sachant que je ne pourrait pas refuser puisque ma place était menacée. Ce qui est amusant aussi, c'est que mes collègues actuels ne se comportent pas différemment. Jugez l'état de cet appartement par vous-même. Enfin bref. A part ça, il y a l'observation de la lune et l'entrainement quotidien. » Voix inexpressive, calme apparent ... Prudence était professionnelle ? Tant qu'elle ne me faisait pas sortir de mes gonds, je m'appliquerais à l'être tout autant. |
| | | Re: What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté Mer 10 Juil 2013 - 16:19 Prudence observait la jeune femme et même si elle essayait de cacher sa contrariété, quelques petits gestes étaient révélateurs, comme le fait qu'elle refusa de croiser le regard de l'auror. Elle leva les yeux au ciel et elle réfléchit aux paroles, qu'elle avait prononcé, elle n'avait rien d'irrespectueuses. Soit elles étaient un peu moralisatrices mais il faut dire que la jeune femme, c'était montrée maladroite, dans son discours de femme outragée. Serait-elle susceptible?
Si c'était le cas, la franchise de la rouquine allait la perturber et la provoquer, malgré, elle. Elle sortit un parchemin et une plume à papote, celle-ci transcrivait non seulement les dires d'une personne mais elle décrivait, également, les expressions, qui se peignait sur la questionnée. Elle but la dernière gorgée de sa boisson, qui était, à présent, froide et elle fit une légère grimace, avant de poser le gobelet sur la table basse, entre les nombreux papiers, qui la recouvraient. Comme la jeune femme ne la regardait, elle espérait qu'elle prenne un peu de temps, pour classer ses idées et avoir une réponse claire et précise, elle en profita pour reposer l'article, qui semblait lui brûler les doigts.
Quand la jeune femme daigna commencer à répondre, la plume se mit à écrire, fidèlement, ses réponses. Elle était passionnée par les créatures magiques, quelle drôle d'idée? Mais chacun était libre de se passionner pour n'importe quelle discipline magique. Elle se demanda si elle avait déjà essayé d'en créer de nouvelles? Elle chassa cette idée car durant le règne sombre, il n'y avait pas eu d'attaques de bestioles inconnues.
Elle l'écoutait avec attention et elle décida de ne pas l'interrompre. Elle préférait se consacrer à l'analyse de ses expressions corporelles. Et ce qui dégageait de sa première réponse était sa passion et son engagement dans sa vocation. Elle était prête à tout pour obtenir un poste au département de contrôle des créatures magique et la suite de ses paroles, lui confirmèrent qu'elle était prêtre à subir n'importe quelles brimades, tant qu'elle faisait un métier qu'elle aimait. C'était un bon point, pour elle, car l'implication dans son travail était un gage de sa personnalité entière.
Elle évoquait des rapports qu'elle devait écrire pour ses autres collègues et ceux narrant ses missions. La transition qu’elle attendait. Elle reprit la parole: - J'ai lu certains de vos rapports et d'autres plus troublants. J’ai pu apprécier votre professionnalisme. Il y a eu de nombreuses attaques de loups garous, sous le ministère de Kark, contre des "partisans" de l'ordre, contre des sorciers, ayant une filiation douteuse, à ses yeux ou contre des non-sorciers Alors, je me demandais si une de vos tâches ne consistait pas à les répertorier et à jouer les intermédiaires pour qu'ils soient recrutés et constitues une armée obéissante et sanguinaire, aux ordres de ce dégénéré? Elle fit une légère et elle ne la quittait pas des yeux. Elle leva la main et elle poursuivit, avec franchise, car de nombreux faits n'étaient pas clairs: - Ne vous énervez pas avant que je ne termine mon analyse.
- Ce qui m'intrigue, c'est que l'Ordre avait reçu des informations, avant que certaines attaques ne se produisent, par un mystérieux informateur, qui réussissait à contacter la résistance, sous le couvert de l'anonymat.
- Les proies potentielles avaient eu le temps d'être déplacées dans un lieu plus sûr. De nombreuses attaques n'ont finalement fait aucune victime, étrange ? Et tous les rapports des massacres avortés ont été rédigés par vous et c'est vous, qui aviez localisé ces attaques potentielles, étonnant? Elle se tut et elle plongea son regard bleu gris dans celui de la belle brune. |
| | | Re: What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté Sam 13 Juil 2013 - 11:24 « J'ai lu certains de vos rapports et d'autres plus troublants. J’ai pu apprécier votre professionnalisme. Il y a eu de nombreuses attaques de loups garous, sous le ministère de Kark, contre des "partisans" de l'ordre, contre des sorciers, ayant une filiation douteuse, à ses yeux ou contre des non-sorciers Alors, je me demandais si une de vos tâches ne consistait pas à les répertorier et à jouer les intermédiaires pour qu'ils soient recrutés et constitues une armée obéissante et sanguinaire, aux ordres de ce dégénéré? » Je ... Là, j'étais bluffée. Surprise. Dépassée par cette proposition, un peu trop criante de vérité à mon goût. Apeurée, aussi, qu'elle mette le doigt sur la chose de cette façon. Avec autant de justesse, de bon sens, de perspicacité. Je la regardai sans bouger, la surprise au fond des yeux, l'étonnement dans l'expression. La peur, je la concentrai dans ma main, sans le vouloir, qui vint sans réellement que j'en ai conscience agripper le blouson d'Aoden, posé près de moi. Je ne savais pas exactement ce que je cherchais dans cette prise ; du réconfort, du courage. Comme si la chaleur qui résidait dans cette veste pouvait m'être transférée ... de la même façon que le journaliste m'avait donné sa chaleur hier. J'avais été si bien, contre lui. En sécurité. J'aurais voulu qu'il soit là aujourd'hui, pour me sourire, me prendre la main et me dire que tout se passerait bien. Que je n'avais qu'à répondre sincèrement, parce que je n'avais rien à me reprocher. Mes doigts se crispèrent un peu plus sur le cuir. Comme s'il s'agissait de ses doigts à lui. Ne perds pas espoir, avait-il dit ... Ne pas perdre espoir ... Mes yeux n'avaient pas quitté ceux de Prudence, toujours aussi étonnés. Soit elle était remarquablement perspicace, soit elle, et son collègue, en savaient plus que ce qu'ils avaient bien voulu me dire. Se pourrait-il qu'ils sachent concrètement ce que j'avais fait ? Et pourquoi pas après tout. Si j'en avais parlé à Loïs, elle pouvait très bien avoir dit tout ce qu'elle savait ? Je doutais d'en avoir tant révélé à la journaliste. Ou Rain, qui savait toute l'histoire ? Non, Rain ne pouvait pas leur avoir dit. Je lui faisais confiance pour ne pas révéler ce que je lui avais avoué. C'était peut-être un peu naïf, mais je voulais croire qu'elle ne trahirait pas ma confiance. Comme d'autres l'avaient faits. Mh. Quoiqu'Alec s'était excusé pour son comportement. Il voulait renouer les anciens liens, réparer ces années de séparation. Et j'avais accepté, en croyant à sa bonne foi. J'espérais ne pas me tromper. Ne pas m'être trompée toutes ces années en le prenant pour un type bien. J'avais tellement perdu en acceptant de collaborer. Mes amis, mon intégrité, en partie. Les premiers revenaient peu à peu. Le résultat de cette enquête déterminerait ce qu'il en serait de mon intégrité. « Ne vous énervez pas avant que je ne termine mon analyse. » Je levai les yeux au ciel. Et échouai au passage à retenir le petit sourire amusé qui étira donc le coin de mes lèvres, l'espace de quelques secondes. Amusé, oui. Et pas énervé. En fait je n'avais aucune intention de prendre la mouche ; contrairement à ce que j'avais fait précédemment ... Sa phrase était justifiée, vu mon comportement depuis le début de l'entretien. Je reconnaissais par ce sourire m'être mal comportée ; après, allez savoir si elle l’interpréterait comme tel. Rien n'était moins sûr, ce n'était pas forcément évident à comprendre. J'étais loin d'être une femme facile et mes raisonnements étaient parfois incompréhensibles aux yeux des autres. M'enfin. Son analyse, donc. « Ce qui m'intrigue, c'est que l'Ordre avait reçu des informations, avant que certaines attaques ne se produisent, par un mystérieux informateur, qui réussissait à contacter la résistance, sous le couvert de l'anonymat. Les proies potentielles avaient eu le temps d'être déplacées dans un lieu plus sûr. De nombreuses attaques n'ont finalement fait aucune victime, étrange ? Et tous les rapports des massacres avortés ont été rédigés par vous et c'est vous, qui aviez localisé ces attaques potentielles, étonnant? » Cette fois je ne savais pas trop comment réagir. J'étais déboussolée. Totalement. Mes yeux, que l'auror avait accrochés, cherchaient presque désespérément à échapper à ces pupilles scrutatrices. Je n'aimais pas avoir cette sensation, qu'elle me regardait avec l'air de vouloir me dire qu'elle savait déjà tout et qu'il était inutile de nier. Je me sentais acculée par ce regard. Ma main droite se referma un peu plus sur le blouson. « Et ne perds pas espoir... tu n'as rien à te reprocher... » Les mots d'Aoden me revinrent. Je baissai un instant les yeux sur l'article qu'avait écrit mon ami. Avec soulagement. Par Merlin ce que j'avais du mal à supporter ce regard bleu gris, qui avait l'air de me scruter, de me sonder ! Je n'étais pas une personne facile à cerner, mais me faire savoir qu'on en savait plus sur moi que je n'avais pu l'imaginer était un bon moyen de me faire perdre mes repères. « Et ne perds pas espoir... tu n'as rien à te reprocher... » ... Je relevai le visage vers l'auror, croisant furtivement son regard avant de l'éviter autant que possible. Et je lui répondit d'un voix presque ... éteinte. « Je croyais que vous étiez là pour des aveux, et je vois à présent que vous n'en avez pas besoin. Alors que voulez-vous exactement, une confirmation ? De ça non plus nous n'en avez pas l'utilité. Vous savez pertinemment qu'il n'y a rien d'étonnant dans les faits que vous venez d'énoncer, miss Hope. Que voulez-vous que j'ajoute à tout ça ? J'ai toujours, toujours tout consacré à mon travail, à ce poste, à mes fonctions. Je suis impliquée plus que de raison dans ce que je fais et je ne voulais pas tout perdre dans une lutte à laquelle je n'avais que très peu participé, bien que mon camp ait toujours été, pour moi, clairement établi. Quand il s'est avéré une possibilité de ne pas devoir tout sacrifier, j'ai accepté, et je l'ai vite regretté en me rendant compte de ce que ça impliquait ; le sacrifice que je n'avais pas voulu faire, ce seraient d'autres personnes qui le feraient, face aux crocs de monstres que j'aurais moi-même dépêchés sur eux. J'ai essayé d'empêcher les plus grosses attaques en prévenant l'Ordre à temps. Puisque c'était moi qui étais en charge de l'organisation et de la localisation, je n'avais pas de mal à dissimuler la chose aux yeux de Kark, au moins de façon à ce qu'il la tolère. Il ne fallait surtout pas qu'il soit au courant de ce que je faisais, et donner mon identité à l'Ordre aurait été donner à Kark la possibilité de l'apprendre d'une manière ou d'une autre ... C'est tout ce que je peux en dire ... » |
| | | Re: What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté Mer 17 Juil 2013 - 17:08 Prudence ne quittait pas la jeune femme des yeux et elle vit qu'à ses premières paroles, elle ressentait un mélange de sentiment. L'auror avait passé une grande partie de la nuit à lire des rapports, à confronter les dates. Et elle savait que Kark voulait asservir les non-sorciers et quelle tactique serait la plus efficace? Faire d'une légende, une réalité aux yeux d'ignorants, les lupins étaient des personnages imaginaires pour les moldus et ils aimaient se faire peur en les mettant sur grand écran. Ils étaient féroces et sanguinaires, comment aurait-ils pu se défendre face à un ennemi qui n'existait que dans les livres. Comment auraient-ils pu s'allier? Alors qu'ils ne pouvait pas en parler? Ils seraient passés pour des fous, bon à enfermer, non?
Elle surprit le geste de Lena, elle la vit agripper le blouson d'Aoden. Elle sut qu'ils étaient proches et elle ne fut plus surprise. Son passé était nébuleux, il aimait le contact, c'était indéniable. Elle ne laissa rien transparaître, elle resterait professionnelle, elle continuerait de porter son masque de bon petit soldat même si elle sentait son cœur se serrer. Elle s'était, vraiment, ouverte au mauvais anglais. Elle aurait mieux de refuser sa compagnie, le soir de leur première rencontre. Quelle idée, avait-elle eu de se rendre un pub sorcier au lieu d'un de son quartier moldu?
Les yeux de son interlocutrice étaient remplis de surprise. Et elle se demandait quelles étaient ses pensées? Elle ne semblait ressentir aucune culpabilité dans ses actes passés. Elle était, simplement, étonnée. Pensait-elle que l'auror était stupide et qu'elle n'avait pas percé, à jour, les agissements de Kark? Et qu'il jouait au marionnettiste avec ses employés, surtout ceux qu'il pouvait éjecter ou sacrifier, à tout moment, juste à cause de leur filiation.
Elle la vit lever les yeux au ciel et esquisser un petit sourire moqueur, à la fin de son analyse. Elle la laissa s'exprimer et elle se demanda si elles parlaient la même langue. Certes, certains mots de vocabulaire étaient différents mais rien qui n'empêchait de se comprendre mutuellement. La réaction de la jeune femme était étrange, pourtant son discours ne l'accusait aucunement. Elle lui signifiait, tout simplement, qu'elle n'était pas dupe et qu'elle se doutait que c'était elle, l'informatrice anonyme. Elle retint une remarque sarcastique mais bon, elle se trouvait face à une femme passionnée, qui semblait être plus à l'aise avec les créatures magiques qu'avec les êtres humains. Et pourtant, elle-même, n'était pas douée pour les relations humaines.
Elle arqua un sourcil sans la quitter des yeux et elle finit par répondre: - Miss Steevens, si je vous croyais coupable, je serai venue avec l'enquêteur Brenton Thorne et jamais, je n'aurai accepté de vous interroger dans un lieu si informel. Des aveux? Oui, mais pas ceux que vous semblez penser.
- Je pense que vous avez collaboré et que vous l'avez fait, non seulement, parce que vous aimiez votre travail mais surtout car vous pouviez aider l'Ordre et vous l'avez fait ! D'une manière anonyme, vous n’aviez pas d’autre choix. Elle fit une petite pause et elle ajouta. - Ses associations de dates et de faits sont les seules preuves exploitables, dans cette affaire. Et elles semblent indiquer que ses poursuites n’ont pas lieu d’être. Je vais faire mon rapport et le remettre à ma chef. Elle resta égale à elle-même, professionnelle. Elle avait exprimé son ressenti avec franchise mais ça ne signifiait pas qu’elle appréciait la jeune femme, bien au contraire. |
| | | Re: What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté Jeu 18 Juil 2013 - 19:00 « Miss Steevens, si je vous croyais coupable, je serai venue avec l'enquêteur Brenton Thorne et jamais, je n'aurai accepté de vous interroger dans un lieu si informel. Des aveux? Oui, mais pas ceux que vous semblez penser. Je pense que vous avez collaboré et que vous l'avez fait, non seulement, parce que vous aimiez votre travail mais surtout car vous pouviez aider l'Ordre et vous l'avez fait ! D'une manière anonyme, vous n’aviez pas d’autre choix. Ses associations de dates et de faits sont les seules preuves exploitables, dans cette affaire. Et elles semblent indiquer que ses poursuites n’ont pas lieu d’être. Je vais faire mon rapport et le remettre à ma chef. » J'entrouvris les lèvres, prête à répondre à l'auror, mais les refermai finalement. Je ravalai mes commentaires par rapport au collègue de Prudence, mon argumentation comme quoi il n'y avait pas quinze mille aveux à faire, et comme quoi ce qu'elle venait de prétendre penser était exactement ce que je venais de lui dire. Je m'appliquai plutôt à détendre un à un tous les muscles de mon corps, prenant deux secondes pour faire le tout. Mes doigts relâchèrent finalement le blouson d'Aoden. Et ce n'est qu'en sentant le cuir frôler mes doigts lorsque je reposai ma main sur ma jambe que je me rendis compte de l'action inconsciente de ma main. Je jetai un coup d’œil surpris au vêtement avant de me reconcentrer sur l'auror. Elle venait de ... me disculper ? Ou en tout cas de me dire que je serais probablement écartée de tout soupçon. Officiellement, puisque je doutais que pour certaines personnes -Karl par exemple- les choses changent après un simple rapport de la part de Miss Hope. Prudence ... Aussi étonnant que cela puisse paraître, j'avais beaucoup de mal à apprécier cette femme en dépit de ce qu'elle avait fait pour moi et ferait par la suite par rapport à sa supérieure, comme elle venait de me l'assurer. Peut-être que je n'avais pas tout à fait compris. Pas réalisé. Que cette femme mettait fin à presque un an de galère innommable. Une galère plus grande que celle qui m'était tombée dessus lorsque Kark avait pris le pouvoir. « Je vous remercie beaucoup, Miss Hope ... » Articulai-je dans un sourire un peu absent. Je gardai l’œil dans le vague une seconde encore, et la regardai à nouveau dans les yeux, avant d'ajouter « Vraiment. Merci. » d'une voix un peu plus ferme. Plus sincère. Je la fixai quelques instants et détournai au final les yeux. Je n'aimais pas être reconnaissante. De manière générale, et encore moins au gens qui ne semblaient pas m'apprécier spécialement ; et inversement. Prudence avait été aimable et je savais qu'à présent je lui devais mon état de phénix non suspectée ... je lui serais toujours reconnaissante pour cela mais malgré tout il y avait certaines choses qu'elle avait dites -et qui m'avaient d'ailleurs fait réagir- qui faisaient que j'avais du mal à l'accepter. Je me doutais par ailleurs que mon comportement et l'état dans lequel je l'avais reçue de faisaient pas de moi quelqu'un que l'auror apprécierait particulièrement non plus. Voilà. Maintenant que cet entretien était terminé, il ne me restait plus qu'à remercier encore Prudence, et à lui proposer de s'en aller, sans doute ... Mais ... quelque chose m'avait alertée. Intriguée. Pru avait semblé réagir, lorsque j'avais -malgré moi sur l'instant- accroché le blouson d'Aoden avec mes doigts. Elle avait regardé ma main. Et j'avais vu quelque chose, dans ses yeux, quelque chose que je n'avais pas pu identifier ; déterminer. De la contrariété ? Je ne saurais dire. Après une certaine hésitation, je repris la parole. « Excusez-moi, ça n'a .. pas vraiment de rapport avec ce dont nous parlions mais ... Vous ... Connaissez Mr Teagan ? Vous m'avez semblé réagir lorsque je l'ai évoqué et ... je me demandais juste si vous aviez pu avoir affaire à lui. » Bon, c'était faux, ce n'est pas lorsque je l'avais évoqué que j'avais cru voir quelque chose, m'enfin, ça revenait au même. Il n'y avait aucun sous-entendu dans ma question, et aucune volonté d'indiscrétion ... Je me posais simplement la question. |
| | | Re: What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté Ven 19 Juil 2013 - 17:35 Prudence ne savait pas si son rapport suffirait à faire arrêter les poursuites, car les enquêteurs de la brigade magique, surtout Brenton Thorne était en chasse des collaborateurs du gouvernement sombre. La jeune américaine s'était, toujours, basée sur des preuves formelles même si depuis son arrivée au Royaume-Uni, son amour de la justice en avait pris un coup. Les sang-purs avec leur mépris mettaient ses nerfs à rudes épreuves et elle n'était pas loin de penser qu'il fallait mieux, tous les arrêter, sans distinction de leurs factions. Déjà être né anglais était un crime suffisant à ses yeux, ils étaient, de toute façon, coupable de couardise.
Les preuves n'étaient pas formelles ni tangibles dans l'affaire de Steevens, seule la logique pouvait l'innocenter mais est-ce qu'ils s'en contenteraient? Elle ne pouvait le certifier à la jeune femme.
Quand celle-ci la remercia deux fois car ses premiers remerciements étaient prononcés du bout des lèvres, comme si ça la coûtait qu'une américaine se soit montrée perspicace et moins entêtée que son collègue anglais. Elle savait que les anglais les considéraient comme des envahisseurs et même des colonisateurs de leur chère patrie. La rouquine était venue ici car elle avait été élevée dans l'idée que seul le travail et les compétences faisaient un sorcier. Et elle avait accepté cette mission d'infiltration, au départ, pour surveiller, les membres de l'Ordre et aujourd'hui, elle avait, juste, envie, de se battre à leur côté pour que le nouveau gouvernement perdurent et permettent d'offrir aux nouvelles générations une société basée sur la tolérance.
Elle prononça d'une voix aimable, tout en rangeant sa plume et le rouleau de parchemin dans sa besace. - Miss Steevens ne me remerciait pas car je ne peux vous prédire l'issus de cette enquête. Sachez que mon rapport sera positif et c'est la seule chose, que je peux vous garantir. Elle se leva prête à partir, quand la jeune anglaise lui demanda si elle connaissait Aoden. Même si sa question la surprit elle ne laissa rien paraître. Elle ne comprenait pas pourquoi elle lui posait une question si personnelle. Elle arqua un sourcil et elle prit sa besace, qu'elle posa sur son épaule. Et elle répondit d'une voix neutre: - Nous nous sommes déjà croisés... Elle fit une légère pause avant d'hausser les épaules et d'ajouter. - Rien d'étonnant, vu que nous faisons partis de l'Ordre. C'était un petit mensonge par omission et alors, elle ne parlait pas de sa vie privée. Aoden et elle avaient partagé quelques rencontres improbables mais ça les regardaient. Pensait-elle sincèrement qu'elles allaient partager un moment entre copines? Elle n'en avait parlé à personne alors à une inconnue, même pas en rêve. Il faudrait qu'elle lui fasse boire du veritaserum pour qu'elle se mette à parler à tort et à travers.
Elle posa son regard bleu gris sur la jeune femme et elle lui demanda simplement: - Pourquoi cette question? Elle était certaine qu'Aoden n'avait pas parlé d'elle car sinon elle aurait reconnu son nom. Il ne devait pas y avoir plusieurs américaines qui avait la malchance de se prénommer Prudence, non? Et en même qu'aurait-il pu dire sur elle, à une autre femme, qui semblait si proche de lui: qu'ils avaient dansé, qu'ils avaient échangé quelques baisers? C'est pas terrible comme plan de séduction. |
| | | Re: What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté Ven 19 Juil 2013 - 18:38 Hé bien. Prudence semblait pressée de partir. Ce qui n'avait rien d'étonnant vu l'affection qu'elle semblait me porter. Ou pas. M'enfin, c'était compréhensible, l'appartement était dans un état pas possible, l'occupante pas spécialement agréable -au contraire- et, bien que je ne le sache pas, une certaine bonne connaissance de l'auror avait visiblement passé la nuit ici -bien que cette fois, ce soit elle qui ne puisse pas savoir qu'il n'en était rien. Je la laissai se lever sans esquisser le moindre geste pour la retenir. La désaffection était partagée, Miss Hope. « Nous nous sommes déjà croisés... » Je le savais ! Enfin, c'était pas comme si cette information était capitale et m'importait le moins du monde -Ao fréquentait qui il voulait, ça ne me regardait pas du tout-, mais j'étais quand même contente d'avoir pu deviner une chose chez cette femme mystérieuse et inexpressive. Enfin, contente. Comprenez par là que le fait flattait -très légèrement- mon égo de femme perspicace. Parce qu'on ne pouvait pas franchement dire que la nouvelle était source de satisfaction. L'indifférence serait plus adaptée. « Rien d'étonnant, vu que nous faisons partis de l'Ordre. » « Certes. » Répondis-je en imitant son haussement d'épaules. « Pourquoi cette question? » Un sourire énigmatique vint doucement étirer mes lèvres. Pourquoi ? Mais comme ça. Parce que la femme que j'avais vue aujourd'hui avait été professionnelle jusqu'au bout et que, au final, elle avait quand même fini par laisser passer quelque chose. Quelqu'un avait-il déjà eu des doutes quant à l'humanité de cette personne ? Personnellement, et en travailleuse accomplie et professionnelle que j'étais, je n'avais jamais croisé personne plus inexpressive et détachée de la moindre émotion apparente. Pourtant je m'y connaissais, lorsque l'on ne venait pas titiller mes points faibles et mes failles -que je découvrais de plus en plus nombreux- je pouvais devenir la personne la plus distante et la plus froide qui soit. Quoique Prudence n'avait pas découvert ici une Lena particulièrement chaleureuse ; quoi qu'il en soit elle m'avait quand même bluffée en me mettant face à mes agissements sans que j'aie besoin de lui donner la moindre information. Pas difficile dans ce cas de me faire perdre mes moyens ; j'avais beau avoir perfectionné mon talent de comédienne et poli mon masque d'indifférence, je restais humaine, et ledit masque était loin d'être infaillible. Il comprenait de nombreuses brèches. Des défauts. Comment aurait-il pu en être autrement ? Tout le monde a ses faiblesses. C'est ce qui rend les individus humains. Vivants. Prudence avait montré une émotion lorsque j'avais saisi le blouson d'Aoden. Même si je n'avais pas pu l'identifier et savoir laquelle. Il était tout de même légèrement rassurant de s'apercevoir que notre interlocuteur, ou dans le cas présent interlocutrice, n'est pas dépourvu de faiblesse. Surtout quand il -elle- incarne la justice, et a donc beaucoup de pouvoir en ce qui concernait le déroulement de notre vie pour les prochaines années. Prudence n'avait pas ici montré de faiblesse à proprement parler. Elle avait montré une émotion, non identifiable par mes yeux inattentifs ; mais lorsqu'elle en montrait si peu, c'était à se demander si elle ne considérait pas les sentiments et émotions comme des faiblesses ; des failles. C'est ce que j'avais moi-même longtemps considéré, ce que je considérais toujours, quelque part, bien que je commence à placer quelques doutes à ce sujet. Grâce à Aoden. Considérer les sentiments comme des faiblesses, c'est, quelque part, s'interdire d'en avoir. Et s'interdire de ressentir, c'est s'interdire de vivre. C'est cette chose que je n'avais pas comprise et que j'apprenais peu à peu à mettre en pratique ; lorsqu'Aoden était près de moi. Mon sourire ne dura qu'une courte poignée de secondes et, l'effaçant dans ma réponse, j'articulai à l'adresse de l'auror : « Simple curiosité. » Je me levai à mon tour, prête à raccompagner l'américaine jusqu'à l'entrée. |
| | | Re: What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté Ven 19 Juil 2013 - 21:18 Prudence n'était pas une femme qui ne ressentait pas de sentiment car sinon comment aurait-elle pu considérer, à un moment de sa vie, un homme comme son autre, comme son oxygène? Seulement, elle avait dû prouver sa valeur, lors de sa formation supérieure et elle avait dû se montrer plus dure, plus forte que ses homologues masculins. Elle était devenue un "bon petit soldat", prêt à tout pour son ministère. Son masque qu'elle portait, depuis si longtemps, et qui avait pris la forme d’un dragon, à son arrivée au Royaume-Uni, commençait à se fissurer, grâce ou à cause d'Aoden. Etait-ce un bien ou un mal? Elle ne saurait le dire. Elle repensa à une légende japonaise, que lui avait contée son ami Takumi. Elle concernait le sorcier rônin Miyamoto Musashi qui avait dû vaincre une femme dragon, qui aimait s'accoupler avec des hommes braves et talentueux. Après leur étreinte charnelle, elle les dévorait et s'il était l'élu, elle pouvait enfanter. Et il était l'élu mais il la tua, renonçant, ainsi, à la vie éternelle.
La rouquine était loin de ressembler à cette créature, cependant, elle avait comme point commun, de privilégier les rencontres importantes, qui marqueraient son cœur au lieu des coups d'un soir. Était-elle prude ou juste fleur bleue? Les deux hypothèses pouvaient se tenir. Elle n'avait connu que Charles et leur amour était si fort. De repenser à lui, lui faisait prendre conscience qu'elle devait le revoir et avoir cette discussion qui allait s'avérer être douloureuse.
Malgré ses pensées, elle restait droite et fière et rien ne pouvait laisser supposer à son interlocutrice qu'elle ressentait une tempête. Et elle repensa à Aoden, à leur dispute à propos de la bouse et aujourd'hui, encore elle apprenait qu'il avait passé la nuit chez une autre. Par Circée, elle ne lui en parlerait pas, elle ne voulait pas commettre les mêmes erreurs encore une fois. Il était libre et elle aussi. Oui, elle l'était mais que ferait-elle si un autre homme lui plaisait physiquement, céderait-elle à une impulsion? Car comme le dirait Oscar Wilde, "le meilleur moyen de résister à la tentation, c'est d'y céder".
Si elle repassait un moment avec Aoden et qu'il lui faisait ressentir les mêmes émotions que dans son appartement, arriverait-elle à suivre ce dogme? Un seul mot fut prononcé par l'anglaise alors à quoi beau poser une question?
Lorsqu'elle vit le sourire qui se dessina sur ses lèvres, elle se ferma davantage, elle ne montrait rien. Elle était une statue de glace, sans sentiment apparent et pourtant le feu brûlait dans sa poitrine. Elle ne la quittait pas des yeux et elle s’imaginait la nuit qu'elle avait dû passer avec le journaliste, pour ne même pas être capable de se réveiller et de se préparer alors qu'elle avait un "rendez-vous". Elle refoulait ses sentiments, cette jalousie. Elle l'avait laissé s'exprimer une seule fois et une veracrasse avait réussi à s'enfuir. Alors plus jamais, elle la jaugeait de son regard fier et elle s'offrit même le luxe d'esquisser un petit sourire en coin. - La curiosité est un vilain défaut... Lorsqu'elle se leva pour la raccompagner, Prudence fut soulagée de pouvoir, enfin, quitter ce lieu, de pouvoir se plonger dans le travail et ainsi faire taire les doutes, qui l'envahissaient, encore une fois, à propos de lui. |
| | | Re: What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté Sam 20 Juil 2013 - 0:30 Prudence ne lâchait pas mon regard. Me jaugeait. De ses yeux arrogants, fiers. Le sourire que j'affichais l'avait fait réagir ; je l'avais vue. Elle s'était ... rembrunie ? Non pas exactement. Elle m'avait semblé .. rajouter une protection. Une carapace supplémentaire. En réalité, ce que j'avais vu, c'était simplement la disparition du peu d'expressions que prenaient les traits de son visage. Elle s'était fermée. Un peu plus. Oh, Aoden serait donc un sujet sensible ? Je savais ce qu'elle faisait, le connaissais ce mode de fonctionnement. Je l'avais appliqué. Je l'appliquais depuis quinze ans. Se renfermer sur soi-même lorsque l'on se sent atteinte, touchée par un sujet, par des phrases, des mots. Lorsque l'on se sent vulnérable. On refuse de paraître touchée, de paraître sensible. Alors on intériorise. On se tait, on se ferme, on fait tout pour que rien ne paraisse et que la femme forte transparaisse. C'est ainsi que je comprenais la réaction de l'auror, mais peut-être me trompais-je. Son regard hautin me laissait pourtant croire le contraire. Elle se cachait derrière cette fierté. Le sourire qui étira ses lèvres agrandit le mien. Qu'était-il, ce sourire ? Moqueur ? Méprisant ? Qu'était-elle en train de penser ? Le mépris, c'est le dernier recours des gens acculés qui se parlent à eux-même silencieusement pour se persuader qu'ils ne sont pas atteints par les choses qui les touchent intérieurement. C'est la suffisance que l'on s'accorde pour se protéger et se persuader soi-même que l'on est fort et insensible. Indifférent aux choses qui nous font le plus de mal. Prudence tentait de refouler quelque chose en me jaugeant de la sorte, j'en étais presque persuadée. Et cette chose, bien que je ne la connaisse pas, devait avoir un rapport avec Aoden. C'était ce que je croyais. Encore une fois, rien ne m'assurait le bien fondé de mes réflexions. Mais malgré tout Prudence semblait fonctionner de la même façon que moi. Avec plus de succès, puisque ses faiblesses, je ne les avais pas vues. Je croyais en tenir une ; et cette faiblesse, qui au final n'était pas tant une faiblesse qu'une émotion avait un nom, et un prénom, et même un métier. Cette émotion avait également un blouson sur lequel les yeux de la jeune femme avait tiqué. Aurait-elle tiré des conclusions, ou en tout cas, fait des suppositions, sur ce qui avait bien pu se passer pour que le vêtement du journaliste soit présent chez moi aujourd'hui ? Rien n'était certain. Néanmoins j'étais plutôt sure de moi ; d'où mon sourire qui s'était élargi. Elle me jaugeait, me méprisait peut-être. Mais j'étais en position de force. Pas qu'il s'agisse d'un combat ; ni quoi que ce soit du genre, à la base. Les yeux suffisants de l'auror et le sourire moqueur qu'elle affichait laissaient pourtant croire à une confrontation. Confrontation à laquelle je répondais simplement. Et dans laquelle, comme je l'avais dit, j'étais en position de force. Parce que si je ne m'abusais, le sujet de cette confrontation était Aoden. C'était elle qui était en train de se protéger de mes paroles. De se protéger de ce qu'elle imaginait sans doute s'être passé dans cet appartement. Je mis fin à cette joute silencieuse en brisant le contact visuel, baissant les yeux sur mes genoux afin de me lever. Une fois sur mes jambes, je relevai la tête et accrochai son regard bleu-gris lorsqu'elle me répondit. « La curiosité est un vilain défaut... » Mon sourire reparut immédiatement. Un sourire cette fois clairement malicieux. Pas moqueur, pas amusé, pas ironique. Malicieux. Je penchai légèrement la tête sur le côté, sans lâcher son regard, et articulai en guise de réponse : « Paraît-il, oui ... » Je raccompagnai Prudence jusqu'à l'entrée, et ouvrit la porte de l'appartement. Je lui adressai quelques derniers mots, laissant de côté notre combat implicite et qui n'avait, de toute façon, pas lieu d'être. « Merci pour ce que vous faites, Miss Hope. Je vous en suis reconnaissante ... Passez une bonne fin de journée. » |
| | | Re: What you deserve [ Pv : Prudence ] ce message a été posté
|
|
| |
|