23 mai 2021, 19 heures

L’heure du repas approchait. Dans les couloirs la plupart des élèves se dirigeaient vers la grande salle afin de passer à table. Rien de plus normal en cette fin de journée. Terminant ma ronde, je demandais à certains élèves de se hâter. Il y avait toujours de petits malins qui profitaient de ce temps de flottement entre l’étude et le repas pour échapper à la vigilance des préfets. Néanmoins, il n’y eut aucun incident à déplorer et moi-même je fus à l’heure pour dîner. M’installant à ma tablée, je jetai un coup d’œil vers celle de la maison de Poufsouffle. Je scrutai durant quelques secondes chaque élève qui s’y trouvait… Puis mon regard s’arrêta sur ELLE. Malheureusement je fus vite repéré et le contact visuel fut rompu dans les secondes qui suivirent, laissant un air de désespoir s’afficher sur mon visage. Cependant je n’eus pas le temps de me morfondre bien longtemps… Ma chère chouette vint me déposer une lettre. L’air surpris et interrogateur, je lui donnai un petit morceau de viande en récompense avant d’ouvrir ce courrier inattendu et intrigant.

Mr. Sethlyn,

Miss Grognard a récemment, lors d'une énième altercation avec cet esprit frappeur de malheur dénommé Peeves, réussit à lui extorquer une information qui pourrait se révéler très intéressante. Il semblerait que ce résidus de spectre ait, au fil des siècles, dérobé nombres d'objets plus ou moins dangereux aux élèves de cette école, qu'il entrepose dans un endroit connu de lui seul. L'entrée serait vraisemblablement cachée derrière un tableau, à vous de trouver un moyen de pénétrer dans ce repère pour récupérer ce qui pourrait y être intéressant.

La lecture de ces quelques lignes fut gratifiée d’un léger sourire. Peeves et ses trafics en tout genre… Il n’y avait pas une semaine sans qu’il ne fasse parler de lui. Que ce soit terroriser les plus jeunes du château ou faire exploser tout ce qui lui passait sous le nez… Je repliai avec soin la lettre avant de la ranger dans l’une de mes poches. Trouver Peeves serait un jeu d’enfant… Mais dénicher son repère et y entrer… Là, ce serait une autre paire de manche.

24 mai 2021, aux alentours de 17 heures

La journée de cours était terminée depuis un moment. J’avais fait un détour par mon dortoir pour déposer mes affaires et récupérer la lettre que la directrice m’avait envoyée la veille. Je la relus une fois encore, elle contenait des informations précieuses mais insuffisantes pour dénicher la cachette de cet esprit frappeur. Il était temps pour moi de me lancer à sa recherche. Cela bouleversait pas mal mon programme pour la soirée, entre révisions pour mes ASPIC qui approchaient et mes rondes en tant que préfet. Ainsi, je pris la direction du rez-de-chaussée au lieu de celle de la bibliothèque, comme je le faisais d’habitude. Je savais très bien par où commencer.

Grognard… Je n’étais aucunement enjoué à l’idée d’aller lui parler. En tant qu’ancien otage, je ne portais guère la concierge dans mon estime. Froide, cet air très dur… Cette mauvaise humeur déconcertante… Rien de très réjouissant. Certes aujourd’hui tout était différent mais elle me mettait toujours mal à l’aise. Le simple fait de la croiser dans les couloirs me rappelait à quel point elle avait été détestable. Elle avait pris un plaisir fou à nous torturer… Punitions, chaînes, cachot… Cela avait été pénible, insoutenable parfois… Alors arrivé devant la porte de son antre je frappai avec peu de conviction. La porte s’ouvrit alors… Je me retrouvai nez à nez avec mon ancien bourreau – Youpi ! – « Bonjour »

Miss Grognard… You’re BEAUTIFUL ! SMILE !!:

La vielle ne daigna même pas me dire bonjour. Elle avait sa tête des mauvais jours… Enfin vraiment très mauvais jours à vrai dire. Elle se contenta de me regarder comme si j’étais de la bouse de dragon. Et sa désagréable voix vint me rétorquer quelques frasques peu aimables… « Monsieur Sethlyn ! » Je tentai d’en placer une… Je devais lui demander des précisions sur Peeves et sa prétendue tanière… « Excusez-moi Madame mais j’aimerai savoir si… » Mais la vielle harpie rabougrie me coupa net… « Je ne vous ai pas convié à boire le thé à ce que je sache ?! Alors ne venez plus m’enquiquiner durant le seul moment où je peux être tranquille sans une bande d’insupportables gamins dans les pattes ! Et pas la peine de me regarder avec cet air d’ahuri… N'insistez pas !! J’ai autre chose à faire que de discuter avec vous… » – BAF – La porte se referma sous mes yeux avant même que je ne puisse réagir. Je me retrouvai comme un idiot devant sa porte, l’entendant marmonner et sûrement laisser échapper quelques critiques désobligeantes à mon égard, de l’autre côté de la paroi de bois. J’aurais pu m’acharner mais avec Grognard… Il fallait mieux renoncer pour éviter les problèmes et la crise de la rombière… J’allais devoir me débrouiller seul… Mais bon, ce n’était pas comme si je ne m’y étais pas attendu. Quel sale caractère cette bonne femme… Elle me détestait... J’en étais persuadé – Enfin… Elle détestait tout le monde… –

Je regardai autour de moi… Les piaillements sourds de la bougresse avaient attisé la curiosité de certains élèves. Cela en faisait sourire quelques-uns apparemment. Je fronçai les sourcils dans leur direction, la vue de mon insigne de préfet ayant le don de calmer leurs ricanements. Je tournai les talons et pris la direction du grand hall d’entrée. Je n’avais aucune idée de comment trouver l’entrée de l’antre de Peeves. Un tableau ?! Oui et encore ?! Parce que des tableaux il y en avait des centaines voire des milliers dans le château. Il fallait que je trouve d’autres indices… Mais qui pourrait bien m’en donner ? La seule intéressée venait de me traiter d’ahuri. J’ignorais si son refus de m’aider était réellement dû au fait que je l’avais dérangée. Ou plutôt parce que donner des informations à un membre des Ombres de la Rose Noire était trop difficile pour elle. Peut-être un peu des deux… Dans tous les cas elle semblait m’avoir refilé sa sale humeur. J’étais remonté. Ce n’était pas mon genre de perdre pied aussi vite mais j’avais cette impression que j’allais user de mon temps pour quelque chose de plutôt futile au final. Je n’étais cependant pas fataliste… Au contraire, j’étais du genre obstiné… Encore fallait-il avoir de bonnes raisons de s’acharner… Mais pour la directrice, il était hors de question de laisser tomber. Je devais retrouver ce foutu Peeves et son repère.

Déambulant dans les couloirs, j’ouvrai l’œil sur des détails qui pourraient me servir dans ma quête. Après plusieurs minutes de marche je fus de nouveau non loin de l’entrée de la salle commune des Serdaigle. L’envie d’aller me plonger dans un confortable fauteuil me traversa l’esprit. Une silhouette ectoplasmique apparue alors au détour d’un couloir. La Dame-Grise. Pour beaucoup d’élèves elle avait la réputation d’être fière et hautaine, c’était faux. J’avais déjà eu l’occasion d’échanger quelques mots avec elle. C’était une personne, enfin, un être très agréable à écouter. Sûrement n’étais-je pas objectif puisqu’il s’agissait du fantôme de ma maison… Néanmoins, elle n’avait jamais été désagréable avec moi. Elle aimait les discussions savantes et j’espérais qu’elle puisse avoir des détails sur Peeves… « Bonsoir Miss Serdaigle ! Veuillez m’excuser mais je me demandais si vous pouviez m’aider… Apparemment le dénommé Peeves aurait caché, un bon nombre d’objets qu’il aurait subtilisé aux élèves, quelque part dans le château. Sauriez-vous, par hasard, où se trouve son repère ? »

Sait-elle quelque chose ?:

Le spectre ne tarda pas à me répondre. « Bonsoir Mr Sethlyn ! » Elle resta silencieuse durant quelques secondes, réfléchissant sûrement à ce qu’elle allait me dire. Etait-ce bon signe, tout ce temps d’attente ? Après un moment qui m’avait paru interminable, à ma plus grande surprise, elle me dévoila plusieurs informations très précieuses. « Oh ! Cette canaille de Peeves ? Oui ! Apparemment il passerait beaucoup de temps au 5ème étage, non loin de l’allée aux statues. Le bruit court qu’il y cacherait un fabuleux trésor. Si vous voulez le trouver, c’est là qu’il faut aller ! » Satisfait, je la remerciai d’un sourire ravi. « Je n’en espérais pas autant ! Merci beaucoup Miss Serdaigle ! » – « Oh mais c’est tout à fait normal Mr Sethlyn ! Au plaisir… » Je la saluai une dernière fois avant de prendre la direction des escaliers menant au cinquième étage.

Les indications de la Dame-Grise étaient-elle vraies ? A vrai dire je ne m’étais pas posé la question. Je m’étais dirigé tête baissée jusqu’au cinquième étage prenant le chemin qui menait à l’allée aux statues. Cette dernière m’avait toujours fascinée, mystérieuse et terriblement intrigante. Les blocs imposants qui habitaient ces lieux apprécient la compagnie des élèves et des professeurs, non sans quelques frayeurs pour certains. Immobiles et tranquilles se contentant d’écouter les dires des passants, donnant le sentiment étrange d’être observé aux visiteurs, cela pouvait être déstabilisant pour beaucoup de monde. Surtout se rendre compte de l'intéressement de ces dernières à notre encontre. L’endroit avait la réputation d’être calme et peu fréquenté, idéal pour un fauteur de trouble comme Peeves. J’espérais réellement le voir mais j’étais tout de même inquiet. Il était du genre coriace et ses plaisanteries pouvaient être de très mauvais goût, voire parfois très dangereuses. Je devais m’attendre à tout avec lui, surtout au pire. Il faisait tellement parler de lui avec ses plans machiavéliques et ses inepties… Même après tant de siècles passés à errer dans les méandres du château il arrivait toujours à étonner, surprendre et surtout terrifier… En première année, il m’avait fichu la frousse, sortant de nul part et faisant exploser tout et n’importe quoi. Apeurer les jeunes élèves était sa spécialité, ça l’amusait énormément… Yëlan m’avait souvent raconté nombres de ses exploits, cela m’avait toujours intrigué avant mon entrée à l’école. Il faisait partie de l’histoire de Poudlard et malgré ses défauts, sans lui, l’ambiance des couloirs serait différente… Bien trop calme et sage sûrement… Et après tout, il fallait bien qu’en tant que spectre, il trouve de quoi s’occuper. Et quoi de mieux que de s’amuser à foutre un bordel pas possible… C’était tentant tout de même, non ?

Du bruit. Mon attention se concentra vers l’entrée de l’allée aux statues. Etait-ce Peeves ? Je devais y jeter un œil. Je me postai au coin du couloir qui s’ouvrait sur l’allée, je scrutai alors le lieu. Rien… J’étais pourtant sûr d’avoir entendu quelque chose. J’observai de nouveau l’endroit, il n’y avait que des statues… - normal vu le nom du lieu... - Je fronçais les sourcils, c’était beaucoup trop calme… Je pénétrai dans l’allée, de nombreuses paires d'yeux se posèrent sur moi. C'était réellement impressionnant.  L’endroit semblait désert, pas la moindre trace de Peeves. Je fis quelques pas, les yeux me suivirent de nouveau.

Peeves es-tu là ?:

Je me stoppai net, alerté à la vue d’une silhouette à l'allure extravagante… Il était là…

Je me cachais rapidement derrière une immense statue avant qu’il ne me voit. Il fallait que je puisse voir ce qu’il était en train de mijoter… Lui tomber dessus sans savoir si j’étais réellement au bon endroit se révélerait être un gâchis pur et simple. Il ne fallait pas se précipiter mais observer durant quelques minutes les faits de cet ectoplasme, peut être me conduirait-il à sa cachette ? Il était apparemment occupé avec quelque chose, je n’arrivais pas à discerner ce qu’il avait dans les mains… Peut-être une nouvelle trouvaille à enfermer secrètement dans son antre, qui sait ? Je voulais en savoir plus, je faisais alors quelques pas restant toujours planqué derrière les statues, leurs yeux toujours rivés sur moi.

Que se passe-t-il ?:

La statuette se brisa sur le sol. Bien joué Sethlyn ! Je laissai échapper un soupir agacé serrant la mâchoire et pestant intérieurement contre ma personne. Je venais de tout compromettre, j’allais devoir affronter cet esprit dégénéré et sa folie ravageuse. Sa voix aiguë et désagréable résonna alors « QUIIIIIIIIIIII EST LAAAA ? MONTRE TOIIIIII !!! » Je sortis de ma cachette, il continua de plus belles, ses hurlements insupportables me cassait les oreilles  « AAAAAH UN BENET MONTE SUR ECHASSE ! QU’EST-CE QUE TU FOUS LA ? TU ME REGARDAIS ESPECE DE FACE DE GOULE ! OOOOH MAIS C’EST LE PREFET SETHLYN LE CISEBURINE ! DEGAGE DE LA, PARASITEEEEE !! OU SINON ! » Moi aussi je pouvais crier aussi fort que lui « Sinon QUOI ?! Je ne sais pas ce que tu mijotes ici Peeves mais je finirais par trouver ! » L’esprit frappeur répondit à mes mots par des grimaces obscènes avant de reprendre « Ouuuh mais c’est qu’il ferait presque peur avec sa tête d’abruti ! Franchement Sethlyn si tu ne veux pas que je me fâche… TIRE TOI DE LA !! » – « J’aimerais bien voir ça… » Soufflai-je sans trop réfléchir… Provocation ? Apparemment oui puisque Peeves s’énerva de nouveau. « ON VA VOIR SI TU VAS RESTER PLANTE LA ! » Il se mit alors à attraper tout ce qui lui passait sous la main. Un premier objet « TOUCHE ! » Un deuxième « RAAAH LOUPE ! C’EST QU’IL EST VIF CET IDIOT ! » De nombreux objets volèrent avant que je ne puisse réagir. Un ou deux bibelots me touchèrent, de beaux hématomes en perspective. Avant que je ne lance un Protego qui arrêta les objets. « TRICHEUR ! TRICHEUUUUR ! TRICHEUUUUUUR ! » Il me tira la langue, jeta un dernier objet dans ma direction avant de s’enfuir en hurlant, disparaissant au détour du couloir.

« Esprit de malheur ! » Je posai ma main sur mon front. Une petite statuette avait tapé provoquant l’apparition d’une petite bosse. Fichu Peeves, il devait se douter de quelque chose à présent. Cela bouleversait énormément mon plan initial. J’avais espéré pouvoir le suivre discrètement et découvrir le tableau où il se cachait, lui et son trésor. J’en revenais au point de départ… Avec un Peeves méfiant et sûrement en rogne après moi. J’étais sûr qu’il se cachait non loin de là. Alors que j’observai les alentours, histoire de voir s’il n’était pas en train de m’épier… Un cri retentit à quelques mètres de moi, là où Peeves s’était enfui… Qui pouvait-il bien embêter encore ?

Un peu plus loin, j’avais pu entendre un cri aigu. Encore une victime de Peeves ? Cela en avait tout l’air. Je m’étais empressé de poursuivre mon chemin en sa direction. Je mis à peine quelques secondes à trouver l’auteur du hurlement. Il s’agissait d’une jeune élève de Gryffondor, sûrement de deuxième ou troisième année, pas bien grande et plutôt fine. J’ignorais ce qu’elle pouvait bien faire là seule. Mais Peeves ne l’avait pas épargnée. Il l’avait vraisemblablement fait trébucher en tirant sur un des tapis du couloir avant de lui lancer également de nombreux objets. Elle était recroquevillée sur elle-même et n’osait plus bouger. L’esprit semblait avoir disparu… Mais je le soupçonnais de ne pas être bien loin. J’espérais que la jeune élève puisse m’aider à le retrouver… Je m’agenouillai face à elle avant de lui demander sur un ton calme. « Tu vas bien ? C’est Peeves qui t’as fait peur ? Ne t’inquiète pas, il est parti. Peux-tu me dire où il a filé ? J’ai quelques comptes à régler avec lui. »

Spoiler:

La pauvre ne semblait pas vraiment apte à parler. Elle releva la tête timidement, elle semblait encore apeurée. Je l’aidai à se relever, elle restait toujours silencieuse. Je lui demandai à nouveau « S’il te plaît… Peux-tu me dire si tu as vu Peeves ? Où est-il allé ? » J’avais dû mal à concevoir qu’on puisse se mettre dans un état pareil pour quelques âneries de la part de ce facétieux esprit… Elle avait de la chance que je sois patient, sinon je l’aurais déjà secouée par les épaules pour qu’elle me parle. Je repris, me faisant un peu plus insistant… « Allez… Fais un effort… » Voir Peeves me filer entre les mains alors que j’aurais pu trouver ce que je voulais m’avait profondément agacé. Je détestais être mis en déroute… Je ne supportais pas les échecs… Il me fallait des indices sinon il me serait impossible de trouver l’entrée du repère.

La petite brune finit par bredouiller quelques mots… « Euh… Je ne sais pas… Je… Je… Crois que… Qu’il est parti derrière quelque chose… Là, le mur… Enfin… Je… Ne sais pas… C’était peut-être l’autre mur… Je… Je… Je sais plus… » Elle n’arrivait pas à parler. Foutu Peeves… « Ce n’est pas grave… Je vais me débrouiller. Evite de traîner seule par ici d’accord ? Tu devrais filer d’ici avant qu’il ne revienne… » Elle me fit un geste de la tête pour confirmer mes dires avant de disparaître. Elle ne remettrait pas les pieds dans cette allée de sitôt… Bon… Et moi… J’en étais toujours au même point. Certes… Elle m’avait parlée des murs… Je regardais autour de moi. Il y avait de nombreux tableaux dans ce couloir. J’allais devoir trouver de nouveaux indices… Et peut-être qu’ils m’aideraient… Il fallait essayer…

La jeune Gryffondor était repartie bien confuse et sûrement toujours apeurée à l’idée de recroiser cet esprit ravageur. J’en étais d’autant exaspérer qu’il me fallait retrouver Peeves et je n’avais aucune idée de l’endroit où il pouvait se cacher. Il n’allait pas s’en sortir aussi facilement, je n’étais pas du genre à renoncer… Echouer n’était pas dans mes plans, je devais trouver son antre et ce trésor, si précieux aux yeux de cette canaille. La petite brune avait bredouillé quelques mots… Elle l’aurait vu disparaître derrière un mur, peut être un tableau ? J’étais persuadé de ne pas être loin de l’entrée, de ce tableau qui me mènerait à ce dont Peeves devait tenir le plus. Dans ce couloir où je me tenais, j’observais les murs… A ma gauche, ils arboraient de magnifiques tentures aux couleurs chaudes, quoique légèrement vieillies par le temps et quelques moisissures. A ma droite, des tableaux de différentes formes et tailles étaient accrochés. Paysages, natures mortes, portraits… Plusieurs personnages, sûrement dérangés ou intrigués par le boucan fait par Peeves, s’intéressaient à ma présence… Un homme et une femme, apparemment un couple. Une femme bien en chair à l’allure autoritaire. Un petit vieux aux traits marqués mais dont le visage paraissait joyeux. Un homme plutôt jeune portant une robe de sorcier somptueuse et au visage fermé… Je les interpellai, bien décidé à leur demander s’ils avaient vu où s’était échappé Peeves… Ils pourraient peut-être m’aider… « Bonjour ! »

Quel est leur accueil ?:

Les occupants des tableaux me saluèrent également. Le vieil homme m’apostropha joyeusement d’un « Bien le bonjour ! » Le présumé couple me répondit également de vive voix, tout comme les deux autres qui me parurent toutefois moins enthousiastes. Leurs accueils furent cordiaux, ce qui me rassura. J’enchaînai alors, bien décidé à les questionner sur Peeves et ses manigances… « Dites-moi ? Euh… Je suis à la recherche de Peeves… Il vient de tourmenter la jeune fille qui se trouvait là il y a quelques minutes. Sauriez-vous, par hasard, s’il se cache derrière l’un de ces tableaux ? » Ils ne tardèrent pas à me répondre. Le vieillard prit la parole en premier « Oh mais oui, la pauvre petite ! Il lui a causé beaucoup de frayeur ! » Le plus jeune continua « Je l’ai vu disparaître derrière un des tableaux un peu plus loin ! Oui ! Celui avec le garçon ! » Sa fiancée acquiesça d’un geste de la tête et l’autre femme ajouta « Le jeune garçon qui se goinfre de sucreries ! » Celui qui n’avait pas encore parlé, se manifesta également « Attention ! C’est un petit monstre… » J’arquai un sourcil… Cela collait bien à Peeves, entre morveux ils devaient bien s’entendre. Les informations qu’ils m’avaient données étaient précieuses. Je les remerciai avant de me diriger vers le tableau qu’ils m’avaient indiqué.

Je n’eus que quelques mètres à faire pour me retrouver face au tableau. Il était plutôt grand et de forme ovale. Il ne fut pas difficile de le trouver parmi les autres. Un garçonnet était installé à une table avec un véritable festin face à lui. Gâteaux, sucreries… Il semblait lorgner devant toutes ces confiseries sans savoir laquelle choisir. Je m’éclaircis la voix, manifestant ainsi ma présence. Le gamin mit peu de temps à réagir. « Laisse-moi choisir mes friandises tranquille… J’ai besoin de calme pour choisir ! Il y a trop de choses, je ne sais que prendre… Alors va-t’en ! Non mais tu es idiot ou bien tu fais exprès de rester planter là pour m’embêter ?! » Il n’avait pas l’air très heureux de me voir. Un sacré caractère apparemment. J’allais devoir le convaincre de me laisser entrer… Mais comment ?! Je soupçonnais Peeves d’avoir réussi à lui mettre dans le crâne que personne ne devait rentrer à part lui. L’esprit frappeur avait beau être une andouille… S’il voulait préserver son trésor, le garder secrètement, il était capable de tout mettre en œuvre pour que personne n’arrive à mettre la main dessus. Il fallait que je réussisse à le persuader… Je tentais quelque chose « Oh, je ne vais pas t’embêter bien longtemps… Je sais que Peeves se cache derrière ton tableau, il m’a d’ailleurs demandé de lui apporter ceci pour compléter sa collection. » Je sortais un simple petit carnet de ma poche. « Il m’a dit de le déposer avec tout le reste derrière son tableau… Alors… Si tu pouvais me laisser passer, ça serait bien aimable de ta part. »

Allez le morveux…:

Sa réaction ne se fit pas attendre. Il n’avait pas l’air enjoué à l’idée que je le dérange. Le sale gamin n’avait pas envie de me laisser passer, trop occupé à choisir ce qu’il voulait manger. « Non, non et non !! Peeves ne laisse personne entrer ! Alors tire-toi d’ici ! » – « Tu devrais m’écouter espèce de sale mioche ! Je te dis que je dois apporter cet objet à Peeves ! Si tu ne le fais pas il sera très en colère ! Je me méfierais si j’étais toi,  Peeves ne supporte pas les enquiquineurs comme toi ! Je t’assure, tu risques de passer un mauvais quart d’heure s’il ne trouve pas ce carnet dans son repère !! » – « Pfff ! Je sais ce qu’il m’a dit ! Et tu n’es pas autorisé à entrer ! Tu racontes n’importe quoi ! Et de toute façon, même si je pouvais te laisser passer, je ne le ferais pas ! T’es pas gentil avec moi ! » Le gamin me lança quelques grimaces avant de s’intéresser de nouveau à ses sucreries. Il venait de me mettre en rogne, il allait m’entendre.

On me laisse passer !:

« Très bien ! Tu ne veux pas me laisser passer, d’accord ?! Je suis sûr que tu vas changer d’avis ! Je sais d’ailleurs comment te persuader de me laisser passer… » Le p’tit gars ne me porta aucune attention… Bien… « Mr fait la sourde oreille ? Voyons si tu vas continuer à m’ignorer… Et si je faisais disparaître toutes ces douceurs sucrées ? » – « Tsss… Tu peux pas !!! » – « Oh si ! Lacornum Inflamare ! » Une flamme jaillit de ma baguette. Je l’approchai dangereusement de la toile. Il avait intérêt de m’obéir, s’il ne voulait pas voir son garde-manger finir en poussière. Il ne tarda pas à s’affoler ! « C’est pas juste ! T’as pas le droit ! T’as pas le droit !! Mes gâteaux, mes bonbons ! Non !!! Arrête ! Arrête ! S’il te plaît !! » – « Seulement si tu me laisses passer ! Dépêche-toi ! » – « Oui ! Oui ! Je t’en supplie ! Ne fais pas cramer mes chocolats et pralinés ! » J’avais bien cru qu’il finirait par pleurer si j’avais approché la flamme un peu trop prêt. Le tableau finit par basculer, dévoilant un tunnel étroit. L’antre de Peeves… J’y étais enfin !

Le tableau se referma derrière moi, accentuant davantage l’obscurité de ce tunnel très étroit. Ma grande taille n’était aucunement avantageuse dans cet endroit. J’étais à la limite de me déplacer sur les genoux, le dos courbé… « Lumos ! » Un petit faisceau de lumière apparu au bout de ma baguette, c’était suffisant pour éclairer les alentours. Le tunnel semblait sinueux. Après plusieurs minutes d’avancée dans ce mince couloir, de la lumière apparue un peu plus loin… Peeves ne devait pas être loin…

PIEGEEEEEEEEEEEE:

Alors que je n’étais qu’à quelques mètres de la lumière… « Qu’est-ce que ?! » Je venais de me prendre un truc dégoulinant et puant sur la tronche. C’était gluant, d’une couleur verte suspecte… On aurait dit de la morve... Je tirai une mine dégoûtée à la limite de l’écœurement. « Pouah ! » Je me débarbouillai le visage, histoire d’enlever une partie de la mixture poisseuse. Je m’essuyai la main dans mon uniforme avant de reprendre mon chemin. Un pas et je me retrouvai par terre, me cognant la tête contre la solide paroi. Je venais de glisser sur le liquide qui avait coulé sur le sol. En plus de cela, j’étais beaucoup trop grand pour ce trou à rat ! J’en avais raz-la-baguette de tout ce cirque ! Il était temps que je mette la main sur ce foutu trésor ! Ce petit jeu avait assez duré ! Je me relevai tant bien que mal, dérapant plusieurs fois. « Je vais l’étriper… » pestai-je à mi-voix. Après une lutte acharnée pour me remettre sur pied, je finis enfin par continuer ma progression. L’odeur putride que laissait échapper le liquide était insupportable, je doutais qu’une seule douche parvienne à l’éliminer… Génial… Une fois sorti du tunnel, j’arrivai dans une pièce éclairée par quelques troches enflammées. J’observai ce lieu, il y avait un tas d’objets entassés en face de moi. Il y avait donc bien un trésor. Malheureusement pour moi… Tout le boucan que je venais de faire avait interpellé Peeves qui se tenait là, entre son magot et moi.

QUIIIII VEUT VOLER LE TRESOR DE PEEVYYYYYY ?!:

La canaille ne tarda pas à manifester son mécontentement… Il se mit à tourner autour de moi en m’interpellant avec ce jargon qu’il appréciait tant. « Oh le vert te va rudement bien Sethlyn ! J’espère que l’odeur n’est pas trop désagréable… Vu l’endroit où ça a trainé… Cela doit empester !! AHAHAHAH !!! » Et il était fier de lui… Espèce de… Je fis un pas, énervé… « STOP !!! STOP !!! Un pas de plus et tu vas regretter d’être rentré ici ! PERSONNE NE TOUCHE AU TRESOR DE PEEVY ! C’EST MON TRESOR ! DEGUERPI SETHLYN ! » Il devint complétement hystérique alors que je stoppai ma progression. J’allais devoir être vigilant, il était capable de tout… Pour le moment il ne me lançait que des piques médisantes, mais je le savais capable de me piéger une nouvelle fois.

Peeves tournoyait toujours autour de moi. Cela n’avait rien de rassurant. Ses menaces ne m’atteignaient pas… Si je le savais capable de beaucoup de choses, ce n’était pas un génie… Je n’allais tout de même pas me laisser faire par un ignare pareil. Ses débilités commençaient à m’agacer et j’en avais assez de rire. Il fallait que je jette un œil à ce trésor, malheureusement il était à plusieurs mètres de moi et Peeves se tenait là… Prêt à défendre son territoire et ses précieuses choses. Je me fis alors bien plus ferme dans ma voix, je lui lançai un dernier ultimatum « Toutes ces choses ne sont pas à toi ! La directrice m’a chargé de les lui rapporter, tu n’as rien à faire avec ça ! Tu m’entends ?! Voleur de pacotilles ! »  –  « PAS TOUCHE SETHLYN ! PAS TOUCHE ! ALERTE ! ALERTE ON VEUT VOLER LE TRESOR DE PEEVY !!! JE T’AURAIS PREVENU SETHLYN ! » Je n’eus pas le temps de faire un pas que le sol sembla s’affaisser, un gouffre immense d’une quinzaine de mètres de longueur venait d’apparaître… Mon sang se glaça instantanément… Je restai là, les yeux grands ouverts, fixant la crevasse qui s’était formée devant moi. Etait-ce réel ? Ou bien simplement une illusion ? A vrai dire, la simple vue du vide venait de tout bouleverser dans mes plans. Je m’étais stoppé net… J’avais une peur atroce du vide et des hauteurs… Et ça… Peeves l’avait apparemment remarqué. « Oh bah alors Sethlyn ? On a les pétoches ? FROUSSARD ! FROUSSARD ! FROUSSARD !!! » Je ne supportais pas que l’on se moque ainsi de moi… Mes craintes accentuant énormément mes émotions… Je serrai le poing avant d’exploser « LA FERME PEEVES !!! » –  « AH AH ! Espèce de trouillard ! Bon… Voyons si tu auras assez de trempe pour passer ! » A ces mots, un petit pont suspendu apparu au-dessus de la large fissure. J’eus du mal à déglutir… Même avec un ponton en bois comme celui-là, le simple fait de savoir qu’il pouvait y avoir du vide en dessous me rendait très anxieux…

Oula… C’est trop haut là…:

Je ne fis pas un pas de plus durant de longues minutes, tentant de faire abstraction des frasques que me jetait Peeves. Les moqueries, les plaisanteries douteuses… Il sortit sûrement une bonne partie de son répertoire de jurons et d’insultes favorites alors que je restai planté à quelques mètres du pont. J’eus subitement des crampes au niveau des muscles abdominaux et surtout très chaud. Je pouvais sentir des gouttelettes de sueurs commencer à perler sur mon front. J’avais la gorge nouée, mon cœur tambourinait dans ma poitrine, ma respiration s’accélérait… Tout cela pour… Du vide… Je me détestais d’être aussi faible. Ce n’était pourtant pas si apeurant pour beaucoup de personnes. Je pensais notamment aux joueurs de Quidditch. Pour ma part, mes piètres tentatives de vol s’étaient révélées chaotiques. De véritables fiascos ! J’avais été incapable de suivre correctement les cours de vol en première année… C’était la crise de panique assurée ! Je devais me ressaisir, il fallait que je me calme. Les angoisses dues à ma phobie était rare… J’évitais au possible les endroits où je pouvais être près du vide. Jamais je n’aurais imaginé affronter une telle chose en me mettant à la recherche de cette cachette. Mais comme je l’avais pensé… Il était capable de tout et n’importe quoi.

Je fis un pas… Puis  deux… Soufflant fortement pour tenter de reprendre mon souffle. Il fallait que je réussisse. C’était une mission que l’on m’avait confié… Je ne voulais pas échouer à cause de… Cela… On me faisait confiance. Je m’approchai difficilement de la passerelle – ne regarde surtout pas en bas – me répétai-je inlassablement. Je fixai un point en face de moi. Mes membres tremblaient à mesure que je m’avançai sur les petites planches de bois. Elles grinçaient à mon passage ne faisant qu’accentuer mon état. Puis ce fut le drame… Sans comprendre pourquoi, mes yeux se détournèrent de leur point et voilà que je regardai le vide sous mes pieds. Mes mains se cramponnèrent alors aux cordes, mes jambes ne répondaient plus. Ma respiration se fit de plus en plus rapide, comme si j’hyperventilais. J’étais à la limite de l’étouffement et bloqué au milieu du pont, incapable de reprendre le contrôle de mes jambes qui ne voulait plus répondre – bon courage… Sethlyn –

Voilà que j’étais planté au milieu du pont au-dessus de ce gouffre qui m’attirait sans que je puisse le quitter des yeux. J’avais du mal à rester sur mes jambes, elles tremblaient, fébriles et incontrôlables. Mes mains n’osaient plus lâcher les cordes, sans cela je n’aurais pu rester debout. Je suffoquais… J’avais chaud, puis froid, je transpirais à grosse goutte. Il ne fallait pas que je reste là, je devais avancer. Je fermais les yeux tentant de reprendre une respiration normale. J’inspirais et expirais longuement, cela me calma légèrement mais mes membres inférieurs refusaient toujours de m’obéir. Peeves, quant à lui, ricanait au-dessus de moi. Il était fier de lui… « DEGONFLE ! SETHLYN EST UN DEGONFLE ! PEEVY A GAGNE ! SETHLYN N’ARRIVERA PAS A PASSER ! DEGONFLE !!! » Je serrai les dents, je devais me ressaisir. Malheureusement, Peeves ne comptait pas me laisser sagement sur ce pont. J’étais, certes, bloqué sur cette passerelle, totalement pétrifié. Mais il n’en avait pas terminé avec moi pour autant. « Hum… Et si on s’amusait encore un peu Sethlyn ? Je commence à m’ennuyer… » Sans tarder, le pont se mit à basculer de gauche à droite… J’avais pensé que ça ne pouvait être pire… Je m’étais trompé. Je lâchai un cri apeuré et tentai de me cramponner comme je le pouvais.

Et si on faisait un peu de balançoire ?:

Le ponton tanguait. Très vite les basculements se firent bien plus rapides. Je ne devais pas rester là. Etrangement, dans un sursaut d’audace – ou de peur… Plutôt – je finis par me retrouver de l’autre côté sans vraiment m’en rendre compte. Je m’étais laissé tomber sur le sol avant de me relever à bout de souffle. Ma respiration était toujours saccadée, mon cœur battait toujours fort dans ma poitrine et mes membres continuaient de trembler. J’avais réussi malgré mes craintes… Mais cela n’avait pas été une partie de plaisir. Cette épreuve n’allait pas me réconcilier avec le vide, au contraire. J’étais toujours sous le choc mais la voix de Peeves ne tarda pas à me rappeler la raison de ma présence ici. « La prochaine fois tu finiras au fond du trou Sethlyn ! Dégage de là ! Si tu penses pouvoir me voler mon trésor tu peux te fourrer ta baguette dans l’œil ! » Il n’allait pas me laisser faire aussi facilement, il devait encore avoir quelques mauvaises blagues sous le coude. J’allais devoir agir vite pour récupérer ce qui me semblait intéressant. Le trésor n’était plus très loin, une fois mes esprits retrouvés, je m’élançai jusqu’à la pile d’objets poussiéreux qu’il avait entassé là depuis au moins plusieurs siècles. Je restais sur mes gardes, je n’allais plus le laisser me malmener comme il venait de le faire. Il n’était qu’un sale petit esprit de malheur, je ne pouvais pas échouer à cause de lui !

Il fallait agir vite à présent. Cela faisait un moment que je luttais contre Peeves dans cette pièce aux allures répugnantes. Il avait entassé tellement de choses depuis tant d’années que la plupart des objets étaient recouverts d’une couche répugnante de crasse. L’odeur n’était pas non plus très agréable. Je devais filer d’ici au plus vite… Mais je ne comptais pas repartir les mains vides. Après avoir passé une bonne partie de cette fin de journée à chercher l’entrée de ce repère, pris un liquide poisseux sur la tête, supporter les dires désobligeants de ce fichu emmerdeur et lutter contre ma plus grande peur… Il était hors de question pour moi de revenir bredouille. Me voyant approcher dangereusement près de ses précieuses affaires, l’idiot recommença alors son cirque, hurlant de nouvelles injures toujours aussi inventives… « BOTRUC ! POVREBINE ! Un pas de plus… ET ?! SETHLYN PAS TOUCHE ! CE SONT MES CHOSES A MOIIIII ! » Je ne tins pas compte de ces jolies paroles, je me précipitai vers une pile de babioles empilées les unes sur les autres. Il n’allait pas me laisser faire aussi facilement « JE VAIS TE FAIRE VIVRE UN ENFER SALE CAFARD ! LAISSE CA A SA PLACE !! » Et PIM… Je venais de me prendre un truc en plein dans la face… Quelque chose de métallique à en juger par le son émis lorsque cela toucha le sol, je n’avais pas eu le temps de voir ce que c’était. Ni même de me protéger ou de renvoyer l’objet sur Peeves. Mais une chose était sûre, cela faisait un mal fou. Je fus légèrement sonné sur le coup… Dans la précipitation je pris la première chose que j’aperçu, un large sac poussiéreux…

« AAAAAAAAH SETHLYN ! RENDS MOI CA ! TU VAS ME LE PAYER SATANE BOUSE DE DRAGON !!! » Plusieurs objets volèrent de nouveau, l’esprit frappeur était fou de rage. Il allait sûrement me détester durant un bon nombre d’années. A présent je devais déguerpir vite fait d’ici. « Fumos ! » Une fumée apparu rapidement dans toute la pièce, je doutais que cela ne ralentisse beaucoup Peeves mais c’était un bon moyen de filer. Je détalai jusqu’à l’entrée du petit tunnel, me cognant plusieurs contre la paroi de la galerie. Derrière moi je pouvais l’entendre rouspéter et jurer, continuant de lâcher des jurons contre ma personne. Après une course folle je parvins finalement jusqu’à la sortie.

Je me retrouvai dans le couloir, tout près de l’allée aux statues, le sac que je venais de dérober sur l’épaule. Que pouvait-il bien contenir ? Je l’ouvris tout en marchant… Avant de m’arrêter net. Je soupirai bruyamment…  « Qu’est-ce que ?! Non ! » Une panoplie entière de farce et attrape… Il y en avait sûrement des dizaines… Certaines devaient dater de plusieurs années d’ailleurs, mais apparemment il n’y avait rien de très intéressant à tirer là-dedans. C’était terriblement frustrant… J’avais la sensation d’avoir fait tout cela pour – presque – rien… Cependant, je savais à présent où se cachait cette vermine. Avec un peu de chance, il serait possible d’y retourner avant qu’il ne change de cachette à son trésor. A moins qu’il soit trop bête et le laisse là… Mais ça… Il ne fallait pas trop y compter. Enfin… Moi… J’étais surtout bon pour me rendre jusqu’à la salle de bain des préfets et prendre un long bain pour éliminer l’odeur de ce semblant de morve que Peeves avait déversé sur moi…