AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment :
Jeux, jouets et Lego : le deuxième à ...
Voir le deal

❝ The new new life (réservé à Aoden) ❞
 :: Londres :: Commerces et zones de loisirs sorciers :: Chemin de Traverse :: Mille Feuilles
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Jeu 9 Mai 2013 - 20:37
- Le mélèze est un résineux comme le séquoia et le genèvrier thurifère appartenant à la famille des abiétinées. Le mélèze est un " sapin " pas ordinaire car c'est l'un des seuls à perdre ses aiguilles en automne toutes en même temps contrairement à ses cousins qui gardent leurs aiguilles de 2 à 3 ans et qui les perdent régulièrement tout au long de l'année.

La baguette tourne autour de ses doigts agiles. La main droite. Lauren souffle sur une mèche de ses cheveux. Dégageant son regard bleu-gris qui se pose sur le bois de son nouvel allié. Un regard complice. Qu’on offrirait à un ami. Bien qu’un peu intimidé.

- Sa silhouette en forme conique peut atteindre plusieurs mètres. Ses branches ont un aspect fin et les rameaux sont couverts de verrues en bois. ….. des verrues. Hm. Cool…

Une grimace déforme un peu ses traits. Elle glisse sa main gauche sous la page pour la tourner. Le livre épais vacille un peu ses genoux croisés. Elle a délaissé le bureau qui l’attend à l’étage pour s’installer près de la fenêtre. Le rebord est si profond, et elle si mince, qu’elle peut s’y blottir sans peine. Entourée des livres, et des étagères poussiéreuses, on ne la croirait pas vendeuse. Pas même cliente. Juste une image en écho du passé, du temps où elle trainait dans la bibliothèque de Poudlard. C’est la seule étincelle de joie qui émane de ces souvenirs-là. De ce temps-là. Lauren se permet d’observer la rue. Capte les mouvements presque synchronisés des passants. Ces danses de tout les jours sur le chemin de traverse. Les gens vont et viennent, vaquent et s’évitent. Entre la grâce et le dédain. Le quotidien. Son quotidien.

Il est 15h l'informe l'horloge discrètement. Son attention se reporte au livre.

Et c'est ainsi comme chaque jour. Chaque jour depuis deux semaines. Pour elle. Sa victoire.



~


L'habitude de lire à haute voix lui était venue avec le temps. Tout d’abord sans y faire attention. Mais elle avait finit par capter à quel point, étrangement, sa voix Lui plaisait. Elle, la baguette, artefact magique qu’elle avait si longtemps dénigré. Le bois semblait bourdonner de contentement quand elle parlait. Et c’était plus accentué encore quand Lauren s’adressait directement à elle.

Lauren ne pensait pas que la baguette était ... vivante. Un individu propre qu'il fallait nommer. Non (même si elle l'avait nommé). Elle comprenait et écoutait à sa manière en vérité. Pas comme un individu capable de réflexion. Mais comme un être conscient. Conscient de quelque chose qui était encore hors de portée.

Cette conscience était née du Choix. Bien évidemment.

Le Choix. Elle l’avait oublié pourtant. Mis de côté.

A 10 ans cette sensation irrationnelle de trouver sa moitié avait été enfermé dans un carcan de peur et de colère. A 10 ans elle avait vu sa baguette comme un condamné observe ses menottes. La baguette allait l’amener à sa nouvelle prison, Poudlard. Loin de la danse et de sa famille.

Puis Joe était morte. Et sa baguette. Ses menottes. L’avait rejoint dans la tombe. Brisée en deux par sa rage.

Les autres baguettes (et elles avaient été nombreuses) n’avaient été que des achats. Des objets obligatoires. A Poudlard pour sa suite et sa fuite. Quand elle était revenue ensuite dans le monde sorcier pour y travailler. Un objet formel, un poids. Elle y avait veillé bien moins que sur son téléphone.

Mais les choses avaient changé.
Et grâce à Loïs. Évidemment.

Loïs l’avait trainé à cette boutique sur la colline. Là en bord de mer, fouettée par le vent, penchée par les rafales. Une bicoque qui ne ressemblait à rien. Avec un vendeur aussi vieux que cette falaise.

Fascinée, révulsée, elle s’était laissée guidée.
Et la baguette l’avait trouvé.

Cette sensation de chaleur et de reconnaissance, elle la retrouvait à chaque fois qu’elle refermait les doigts sur elle.

Comme tomber amoureuse. C’était la seule chose qui restait ancré en elle.

La baguette était apparue dans la boutique l’année de ses 13 ans. L’année où elle avait brisé sa première baguette pour l’offrir au cadavre de Joe. Le jour où elle avait pensé à la magie pour de bon. Et cette baguette, faite pour elle, l’avait attendu. Attendu pendant presque 15 ans qu’elle vienne la chercher. Ici. Dans cette boutique miteuse et encombrée. Sous le regard d’un inconnu et de celle qui se profilait être la gardienne de ses secrets.

La femme qui lui avait tout dit pour Joe. Pour l’avant. Et pour l’après.
Celle qui l’avait exhorté à prendre une nouvelle voie.

Et la voilà ici. Vendeuse dans une librairie spécialisée en Histoire. Sous les ordres d’un patron qui la laissait lire pendant les heures de creux. Et même déjeuner ici. Au milieu des bouquins. Des gens qui vaquaient en l’ignorant. Au sein même de la Paix.

Fini la pute. Bon. Pas fini fini. Elle était encore call-girl du côté moldu le weekend. Mais fini les paparazzis, les infos aux journalistes, La Mouche, ce genre de connerie. Et ça faisait deux semaines qu'un mec, un client, n'avait pas tenté de la ... toucher. Lui offrir des bijoux et des vêtements oui (hey on était le luxe ou on ne l'était pas). Mais touché, ou essayé ? Rien. Le repos. Le repos, avec du malaise parce que ça faisait peur une telle tranquillité. Mais du repos bien mérité.

Lauren sourit. Referma le bouquin à l’instant même où la porte s’ouvrait. Il y avait une clochette. Comme dans toute bonne vieille boutique anglaise. Et la clochette l’avertit de l’arrivée du type qu’elle avait observé dans la rue. Parmi cette foule. Un inconnu qui maintenant était un potentiel client.

Lauren se releva. Rangea Mélèze dans son étui (faute de lui trouver un autre nom). Épousseta son jean sans qu’il y en eut réellement besoin. Pas de poussière dans la librairie. Elle y veillait.

Son sourire et sa bonté (son envie de vivre) vinrent accueillir l’homme en haut des escaliers. Elle s'appuya simplement sur la rambarde, à l'étage. Pour mieux l'observer. Sa collègue était absente (le dernier né avec un rhume carabiné, c’était ça être mère), le patron dans l’arrière-boutique. Mais elle avait déjà fait ses preuves. Elle était compétente.

Il n’y avait pas besoin d’être intelligente ou même douée pour simplement dire :

- Bonjour, bienvenue !
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Ven 10 Mai 2013 - 14:57

J’ai cette habitude – bête sans aucun doute – ce principe étrange et courant il me semble : de chercher des points communs.
Beaucoup de gens se rassurent avec ce genre de détails. Comme si pouvoir trouver une affinité, une connexité avec autrui était bon signe. Salvatrice, du moins rassurante, la comparaison rend gai voire euphorique. C’est une drôle d’accoutumance, une manie, un tic, une façon comme une autre de se raccrocher à quelque chose. D’avoir confiance.

Je n’ai pas de petite amie. Épargnez-moi les clichés du mois de naissance du cousin de troisième degré du côté paternel semblable à celui de l'arrière grand mère unijambiste qui rend la passion sexuelle plus intense, ça n’a rien à voir. C’est plus intéressant – évidemment – que chez deux transis amateurs ;
Moi je suis journaliste et moi, je cherche des similitudes bien particulières : entre nous, sorciers, et les moldus. Ces êtres dépourvus de magie, abandonnés de pouvoir et paradoxalement épargnés par ce surnaturel qui fait partie de nos vies.

Les non-sorciers aiment lire, je l’ai vu de mes propres yeux, et non seulement ils ont ce point commun avec nous mais avant tout : avec moi.

Lire. Et pour commencer, écrire. Poser des mots, les uns à la suite des autres. Pas par hasard ! Jamais. Quand bien même le plus modeste des auteurs vous assurerait qu’il ne fait que laisser sa main agir et marquer le papier. Aligner ces lettres, ces milliers de petites courbes comme des notes sur une portée, placer dans ces dessins des émotions, y mettre sans même s’en rendre compte tout ce que l’on a sur le cœur au moment ou les galbés se tracent !
C’est magique, non ? Et les moldus ont ce pouvoir là. Eux aussi. Ils ont relatés des merveilles et continuent de fantasmer les plus palpitantes aventures à travers les pages de leurs livres.

A défaut de pouvoir m’en acheter un rapidement – je n’ai guère le temps de me rendre dans la belle Londres moldue – je m’arrête un instant devant une fantasmagorique enseigne. Mille feuilles. Et plus encore j’en suis certain.
Je dégage de mes pensées toutes envies gourmandes attisées par la simple lecture de l’écriteau. Leur gastronomie est également une forme de magie. Alléchante, au plus haut point. Mais passons : j’ai besoin de lire. Je ne risque pas de trouver du Hugo ni du Conan Doyle ici, mais j’ai foi, les livres sauront me faire rêver quoiqu’il advienne du patronyme de l’artiste.
Je pousse la porte, relève le visage en direction d’une potentielle personne – client ou employé – je ne voudrais bousculer quelqu'un comme ça m’est déjà bien souvent arrivé.
Maladroit que je suis.

« Bonjour ; merci. » Dans un discret sourire je m’approche, et me trouve soudain bien benêt. Et puis, il n’y a qu’elle ici ? Glauque. « Je…vous, travaillez ici ? C’est ouvert au moins ? »

Hum. J’ai fait pire comme entrée, croyez-le bien.
Finalement mes mains ballantes trouvent refuge dans les poches de mon blouson, ça me donne sans doute l’air moins con. Une ou deux secondes d’hésitation, un regard sur le côté – qui ne regarde rien, d’ailleurs, stupide esquive – je reviens à la jolie demoiselle, penchant lentement le visage sur la gauche.

« …j’entre sans savoir ce que je recherche exactement…c’est grave ? »


Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Ven 10 Mai 2013 - 18:21
Lauren cligne des yeux. La silhouette en cuir n’a rien de commun par ici. Déjà par les questions qu’il pose. Elle relâche la rambarde. Et son regard se fait plus malicieux. Comme si elle retenait un éclat de rire. Pas vraiment moqueur. Juste détendu. La scène est un peu incongrue. Mais elle n’a pas envie de le mettre dans l’embarras. Il semble déjà s’y enfoncer.

D’un doigt, elle tapote le badge au niveau de sa clavicule. Celui qui annonce simplement aux visiteurs que le nom de la vendeuse à leur disposition est Lauren. Pas Lauren Hudson. Juste Lauren. Ca lui convient très bien.

- Je crois que ça veut dire que je travaille ici. ….. enfin j’espère. Sinon je risque d’avoir des ennuis.

Elle descend calmement les marches. Toujours souriante. Et expliquant derechef.

- C’est ouvert oui. Nous n’avons pas vraiment de clientèle affluente comme dans les autres boutiques voilà tout. Enfin on peut dire que c’est l’heure creuse. C’est une librairie très tranquille.

Ce qui s’expliquait évidemment par plusieurs facteurs. Les produits qu’ils vendaient déjà : des livres, moins excitants que des balais pour la plupart des sorciers (sauf pour elle). Et le fait que la victoire des phénix avait su mettre en évidence une réalité cruelle : le nombre réduit des défenseurs de liberté. Les miliciens américains qui circulaient dans les rues grossissaient la foule, avec peine. Lauren ne pu retenir une petite grimace attristée à cette idée. Et vint se placer aux côtés de l’homme inconnu qui continuait de la regarder.

- Vous êtes mon premier client de l’après-midi. Que désirez-vous ?
« …j’entre sans savoir ce que je recherche exactement…c’est grave ? »
- Oh eh bien…. Non. C'est rare mais ça arrive. Je peux vous laisser fouiller. Mais on peut fouiller à deux, ça ne me dérange pas.

Son sourire se fait d’autant plus radieux que l’homme vient de lui trouver une nouvelle occupation. Elle aurait continué sa lecture à Mélèze, si ça ne faisait pas cinq ou six fois qu’elle relisait le paragraphe. Elle était comme ça Lauren. A essayer d’apprendre par cœur pour ne pas oublier. La mémoire. La seule chose qui pouvait prétendre travailler son manque cruel d’intelligence (à ses yeux).

Lauren frappa dans ses mains. Avant de désigner quelques rayons.

- Vous ne savez pas exactement. Bon. Et inexactement ? On vent surtout des livres d’Histoire. Mais nous avons une section recherche botanique. Quelques livres de contes…. Nous avons même fait rentrer une bible moldue. Une édition limitée à consulter sur place pour l’instant. Mais que vous pourriez commander. Heu sinon…

Ses yeux fouillèrent les étagères.

- Nous avons aussi les nouvelles brochures… Martina Dali-Dartmore va sortir un nouvel exemplaire de « La vérité sur Dumbledore » d’ici peu. Nous pourrons l'avoir dans quelques semaines. Les américains ont ramené quelques uns de leurs propres documentaires qui sont à disposition « Tyrannie et représailles » « Les origines de Voldemort » « Beetlegeuse entre conte et réalité » « La marque du fléau »... L’histoire de Poudlard est arrivée tiens. L’ancienne version, pas celle censurée par le Lord. Et des tas de petits traités sur les fondations des communautés gobelines et elfiques… Les fées aussi. Loups-garous us et coutumes… Vampires sur la droite ; les créatures sauvages sont le rayon au fond, donc on fait aussi de la zoologie. J’ai demandé à mon patron de commander un livre sur les lutins de Cornouailles et – je vais trop vite peut-être ?

Elle rit comme pour se moquer d’elle-même. Essaye de calmer le jeu. S’excuse d’une nouvelle grimace.

- Disons que vous pouvez au moins tout commander. En lecture nous avons un stock plus réduit et plus précis. Enfin, j’y passerais des heures personnellement.
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Ven 10 Mai 2013 - 19:10
Ah oui, le badge.
Comme un guignol, j’acquiesce en ramenant mon index contre mon torse à l’endroit où un badge, semblable au sien mais avec mon prénom, serait placé. Si je travaillai ici. Ce qui n’est pas le cas.
Lau…ren. Lauren. Soit. Mais pourquoi nous donner un prénom ? C’est très impoli de s’adresser à quelqu’un avec son prénom, c’est familier voire grossier, surtout avec une demoiselle inconnue. Je dois faire comment, dans ce cas ? Madame Lauren ? Mademoiselle ? L’un sonne trop vieux, l’autre trop gamine. Ce qu’elle n’est pas. Elle est…merde. Je ne suis décidément pas foutu d’être concentré cinq minutes.
Enfin, fautes aux dames. Demoiselles. Femmes bordel. Aux femmes. Relativement moins insultant à mes oreilles.

La boutique est vide mais la vendeuse ne s’en offusque pas. Telle une triste habitude à laquelle elle s’est faite, convenablement. Après tout si son salaire reste inchangé, que ses conditions générales de travail sont plaisantes – correctes disons – le peu de visiteurs assure simplement une tranquillité. J’espère juste qu’elle n’est pas dépendante de l’afflux de curieux. Que le silence, le craquement du parquet ou le chuintement des pages que l’on tourne lui sont agréables.

Lauren – j’ai trouvé ! Le badge nous sert à la nommer si ce n’est en live et stéréo : dans nos pensées ! – me propose de chercher avec moi quand je lui avoue, non sans une certaine honte pour un amateur de lecture, que je ne sais pas du tout ce que je suis venu chercher.
Puis-je formuler une politesse du genre ‘oh ne vous embêtez pas pour moi merci’ et paraitre sincère ? De plus, si je suis son premier visiteur de l’après-midi, j’imagine que l’occupation que je lui donne est salvatrice. J’abuse. Ça lui permettra de reprendre plus passionnément ce qu’elle était en train de faire après mon départ ?
Quel que soit son passe-temps.

« Boh je, euh… »

Voilà ce que j’articule en guise d’approbation. De refus. Je ne sais plus moi, je ne sais pas en fait. Oui non, comme elle veut, qu’importe. Je saurai me débrouiller seul, mais sa présence ne m’embête pas. Heureusement pour moi – et pour vous – elle est plus réactive que ce grotesque journaliste qui vient l’embêter.
Je l’écoute. je la bois. Enfin je bois ces mots, parce qu’elle, oh si, je pourrais aisément l’avaler. Enfin en quelques heures, tout se savoure figurez-vous.
Je secoue la tête pour moi-même alors qu’elle se rassure : est-ce que je suis ? Est-elle trop rapide ? Lauren. Il faut que j’utilise ce prénom mais à trop le penser je sais ce qu’il risque d’arriver. Oui oui. Je suis foutu de l’articuler réellement et là, j’aurai terminé de me rendre con.

« …N’est ce pas ce que vous faites déjà ?...En travaillant ici j’veux dire, y passer des heures. » Doucement je hausse les épaules, un léger sourire au coin des lèvres. Je ne suis pas provocateur ni insolent, juste un brin taquin. La plupart du temps. Je fais mine de réfléchir alors que ma réponse est toute faite : « Cette bible, moldue, je peux la voir ? Pour le coup votre présence est strictement nécessaire maintenant, je ne sais pas si je résisterai à vous la laisser…j’aime bien, les trucs moldus. »

Si elle me prend pour un fou, c’est bien fait pour moi. Je cherche. Mais j’ai toujours cherché c’est comme ça ! Faute aux femmes. Un regard précis, un mot bien choisi, on s’affole, on bégaye ou alors il faut prendre les devants avec trop de franchise et voilà qu’on les vexe !
Ahem. Faute aux femmes. point.


Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Ven 10 Mai 2013 - 19:36
Lauren tourne la tête vers l’homme. Incrédule de nouveau sous la remarque. Se vexer ? Non. Après tout elle aussi, elle l’a bien cherché. Son sourire se fait plus rieur. Et elle a ce début de fou rire un peu ridicule et retenu. Qu’elle ravale d’un poing devant ses lèvres. Avant de le pointer du doigt. Soudain plus calme. Le sourire en coin de l’inconnu l’a presque ramené sur terre. Consciente soudain de son état bâillonnant un peu bête. Ok elle sait qu’elle est heureuse. Heureuse de travailler là. Heureuse de faire ce job. Heureuse de lire. Heureuse d’un rien. D’un tout. Heureuse heureuse. Enfin on marche dans les cœurs là. C’est dégueulasse (comme disait l’autre).

- Vous marquez un point.

Elle se redresse un peu. Contemple son territoire en lionne sage. Veillant sur ses biens comme si cette librairie était sienne. Lauren n’a pas non plus d’espoir à ce sujet. Ni d’envie future. Le Mille-feuilles ne lui appartiendra jamais. Nous ne sommes pas dans un livre à fin heureuse. Où le patron, se prenant pour son père, lui livrerait le document officiel de propriété sur son lit de mort. Elle parie sur la longévité surprenante du vieux Brienne. Il a survécu à de nombreuses guerres ; et à de nombreux départs. Il est même fichu de lui survivre tiens, malgré son âge avancé. Un coriace le Charlie, comme seule l’Angleterre peut en faire. Elle n’a pas envie de se placer dans l’avenir. Sans doute car le présent faussement trop stable lui fait déjà assez peur. Les dés ne sont pas jetés. Loin de là. Tout peut arriver.

Lauren inspire. Cligne lentement les yeux. Et revient à son client.

- Mais je suis payée pour surveiller les clients. Pas pour lire techniquement. Même si on m’y autorise. Et que je ne m’en lasse pas. Alors la bible ? Vous connaissez ? Surprenant. Réellement. Mais excellent choix, partons pour la bible.

Mélèze est aussitôt au creux de sa main. Et d’un coup de baguette agile Lauren déplace une échelle vers les étagères de gauche. Qui longent les escaliers. Le geste familier – et anodin pour les autres sorciers – lui arrache un sourire fier. Dire qu’il y a deux ans elle pestait sur ces morceaux de bois et que maintenant…

Elle se dirige vers l’échelle en slalomant entre les rangées. Sa voix remplie de nouveau la librairie.

- Vous ne seriez pas le premier à essayer de la voler. Bon. Celui qui a tenté était un vieux collectionneur un peu bizarre. Je l’ai arrêté à la porte. Je me demandais ce qu’il planquait sous son imperméable. La première tentative de vol – et pour un livre en plus, même si ça ne l’honore pas plus que s’il avait essayé de voler un bijou. Mon patron était estomaqué. Les bibles sont importantes chez les moldus, mais ce n’est pas réellement une première édition. Juste une édition de luxe. Façonnée main par contre, pas sorcière. Vous pouvez me tenir l’échelle ? Merci.

Le prendre pour un fou ? Elle semble tout aussi excitée à l’idée de la feuilleter. Lauren n’est pas là depuis assez de temps pour prendre réellement ses marques. Et ose plus lire les bouquins à portée de main que ceux qui sont placés en haut des armoires pour les protéger. Elle souffle sur l’étagère, chasse d’une main une araignée qui s’y est logée – vaurienne. Et attrape le bouquin relié de cuir. L’échelle tremble un peu. Mais elle fait confiance à l’homme au blouson de cuir pour ne pas tomber.

Elle redescend tout aussi lestement. Le vertige, elle ne le supporte pas. Mais ses mains et ses pieds sont bien accrochés. Elle n’est pas sur un balais à flotter dans les nuages – Merlin (ou plutôt Dieu) merci.

Les pieds au sol, elle brandit le livre au nez de l’intriguant, sans toutefois le lui confier. Heureuse oui, mais pas confiante à ce point.

- Et voilà. Bible, de la main de Dieu, le plus grand magicien moldu de tout les temps. ... Le plus complexe et le plus obscur aussi.

Lauren se dirige presque aussitôt vers une table à disposition. Et se permet enfin de faire remarquer.

- Vous vous intéressez aux moldus alors ?

Peu étonnant, puisqu'il est phénix (Lauren est du genre à avoir malgré elle certains préjugés). Mais qui a toujours don de la ravir.
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Sam 11 Mai 2013 - 22:01
Si je me fis à ma première intuition, je dirais que la jolie Lauren est une commerçante aguerrie, pleine d’expérience et d’assurance au sein de cette boutique. Passionnée, lectrice insatiable et bon public, elle sait guider les quelques égarés dans mon genre jusqu’au bouquin. Bouquin. Avec un B.
…pour autant, mes intuitions sont rarement bonnes. C’est ainsi. Je suis le genre à me planter une fois sur deux si ce n’est davantage ! Pas de conclusion hâtive, c’est donc mon crédo. L’idée que je me fais de la vendeuse qui m’accueille gentiment est sans doute grandement faussée par mon imagination, peu débordante sur le coup.
La vendeuse ultra passionnée par les vieux romans dont est rempli son magasin c’est carrément cliché. Ça se trouve en réalité, elles finissent toutes blasées par les milliers de pages qui les entourent et quand elles vous assurent qu’elles ont tout lu – et donc qu’elles peuvent vous donner les meilleurs conseils possibles – elles sont passées reines dans l’art du mensonge…

La Bible. Je veux feuilleter la Bible moldue à défaut de pouvoir l’emmener. C’est toujours comme ça, les livres les plus intéressants sont interdits de sortie. Quel intérêt de vanter son commerce si on garde pour soi les plus beaux ouvrages ? Ce n’est pas très vendeur ça, comme argument. Pour ce que j’en dis de toute façon ;
Je ne manque aucune des petites mimiques de Lauren, ne sachant vraiment pas si je dois rester sur mon intuition la concernant ou dans l’ignorance totale. Il y a aurait bien une autre solution : apprendre à mieux la connaitre, mais vous m’accorderez que je ne vois pas comment faire. A moins de lui demander conseil sur chaque article présents, et encore, elle me prouverait juste qu’elle s’y connait en livres…

« Oui, allez-y je vous tiens. »

L’échelle. Je tiens l’échelle, sur laquelle elle grimpe. Machinalement je lève la tête pour l’observer, m’assurer que tout se passe bien durant son ascension, jusqu’à ce que je trouve ça un peu mal avisé. Enfin. C’est un bien joli…
...Je trouve soudainement mes mains fixées sur les pieds de l’échelle très intéressantes et je m’en contente, en attendant qu’elle trouve la fameuse Bible et me la ramène. Avec un peu de chance, ça ne tardera pas. Qu’est ce que ? De la poussière. Sympa. J’esquisse un sourire et m’écarte de devant le passage au moment ou Lauren me revient. Avec le livre. Victoire.

« Ouais…ils sont très intéressants, ces moldus. »

Le livre déposé délicatement sur la table, je me penche au dessus dans un froncement de sourcil caractéristique de mon sérieux. Ce qui s’en approche. Rien que la couverture me passionne. Pourtant il manque quelque chose entre ce livre et moi pour que je le dévore pleinement…de l’intimité. Voilà. Lauren me gêne ? Naaan…
C’est presque la Bible qui est de trop pour le moment. Uh.

« Ils me fascinent tellement, en fait, que j’utilise certains de leurs objets. C’n’est pas toujours très bien pris alors j’ai garé mon véhicule dans un coin discret de la rue. »

Je ne sais pas s’il est nécessaire d’utiliser le mot moto, voilà pourquoi je me contente de préciser que je ne suis pas venu en balais ou en quelconque moyen de transport sorcier. Le reste n’est que détail et avouons-le, la demoiselle doit s’en balancer !
En lui souriant poliment, je lui demande implicitement une autorisation avant d’ouvrir le précieux bouquin. Il me faudrait toute l’après midi pour le lire intégralement…suis-je autorisé à rester ? Ce n’est pas une bibliothèque mais un magasin, je n’arrangerais pas leurs affaires en restant avec mon livre dans un coin.
Dommage.

« Vous l’aurez disponible en vente un d’ces quatre ? J’aimerais vraiment le lire et puisqu’il est si important aux moldus, j’en voudrais un exemplaire. »

Elle a parlé de commandes tout à l’heure, non ? Je ne sais plus. J’attends qu’elle réitère cette offre en me penchant au dessus du précieux.
Forcément, je ne lui laisse pas l’occasion de répondre quoique ce soit. Dans ma maladresse légendaire, mon coude s’accroche à un roman trainant sur le bureau et alors qu’il s’efforce à tomber le plus gracieusement possible je m’élance à sa suite et le rattrape, laissant mes doigts rencontrer généreusement le sol. Aïe.
La couverture est épargnée, c’est le principal non ?
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Dim 12 Mai 2013 - 10:25
Très intéressants les moldus. Lauren esquisse un sourire clairement amusé. Elle ne sait pas encore qui est cet homme. Et ne voit en lui qu’un sorcier phénix de plus. Les premiers de l’Ordre parleraient d’Arthur Weasley en exemple. Au commencement. De l’intérêt oui, et beaucoup d’ignorance. Pourtant. Face à cette ignorance manifeste. Elle n’est pas là se placer en juge ou en guide. Elle ne ressent aucune fierté à vivre parmi les moldus. Aucune fierté à savoir programmer un micro-onde. A avoir une télé sans magie. A pouvoir écouter la radio moldue. Car magie mise à part. Où est la différence ? Ils mangent boivent forniquent et suent de même. Ils sont parfois des lunettes et sont fragiles au même point. Tous se ressemblent. Tous vivent et espèrent. Et meurent. Et réagissent d’exacte manière face à cette mort. Les religieux lèvent les mains vers Dieu. Mais les sceptiques eux rejoignent les sorciers. Ils laissent la vie faire. Il y a des choses que la magie ne peut pas changer.

Mais maintenant ce n’est pas un constat triste. C’est simplement, comme ça.

Alors Lauren n’écoute pas. Pas réellement la suite. Elle observe comme une quête personnelle ce livre de réponses. Qui n’éveille rien en elle. Elle n’a jamais eu la foi, pour rien. Mais sa main revient se poser sur l’étui de Mélèze. Et le doute s’immisce soudain. Elle ne sait pas si c’est bon. Si un psychomage approuvera. Mais si elle doit désormais avoir la foi en quelque chose. Plutôt qu’en la magie elle-même. Elle l’aura pour ceux qui l’entourent. Loïs et Ted et Bruce. Pour n’en nommer que trois. Ceux qui sont là à la guider sur un chemin où elle se sent encore ballotée. Lui montre la Vérité. Celle qui compte bien plus que Merlin ou même Dieu. Eux n’ont jamais répondu à ses malheurs.

Pourtant son esprit tique. L’homme vient de dire quelque chose là. Quelque chose d’important. Elle fronce les sourcils. Quitte des yeux la page des tables de loi. Et le fixe. Perplexe.

Qu’a-t-il dit ? Il a dit quelque chose concernant un truc. Qui a éveillé son attention en elle. Comme si quelque chose dans sa tête venait de relever la tête avec Lauren.

« Vous l’aurez disponible en vente un d’ces quatre ? J’aimerais vraiment le lire et puisqu’il est si important aux moldus, j’en voudrais un exemplaire. »

- Eh bien oui. Enfin je ne suis là que depuis peu de temps dont j’ai peut-être dis une bêtise. Mais il me semblait que d’autres sorciers se sont inscrit à la commande pour la -

Ce qui la coupe soudain c’est que l’homme à ses côtés vient purement et simplement de. Se jeter. Au sol.

Effarée. Bien plus qu’en voyant sa tenue. Bien plus qu’en entendant son choix de lecture

(Et sa connaissance dudit choix ; vous en croisez beaucoup des sorciers qui savent qu'une Bible existe ? Mise à part Charlie Brienne, le-dit propriétaire, mais Lauren ignore à quel point le livre qui se trouve entre ses mains a un poids dans sa vie).

Effarée donc, et encore plus qu’à la mention du véhicule (... Non il n'a quand même pas...) Lauren se précipite vers lui. Se penche pour poser une main sur son épaule. Le secouer vaguement. Au moins il bouge toujours. Même s’il grimace un peu.

- Heu. … Ca va ?

Dans votre tête et dans votre corps hein.

Puis elle remarque le livre dans sa main. Et l'explication apparait avec plus de clarté tout aussi rapidement.

Hm. Blouson de cuir. Défenseur ardent de la justice, des moldus, et des bouquins. Elle pouffe de rire.

- Vous avez un dévouement du livre que je n’ai pas. Pas à ce point en tout cas. Rien de cassé ?

Apparemment pas. Lauren récupère le roman – une édition neuve des Abracadabrantes expériences de Lineas Silmena sorcière et combustion – pour le reposer sur la tablette. Et tendre la main à l’inconnu. Bon. Elle ne fait que 59 petits kilos pour un mètre 66. Elle aurait du mal à le relever sans son aide à lui. Mais c’est déjà gentil de proposer.

Elle essaye de ne pas trop tirer sur ses doigts. Il a l’air de souffrir, le pauvre. Elle continue de sourire.

- Pour la Bible. Il y a un délais, important. Notre fournisseur est sorcier. La Bible moldue. Il me semble. Si je ne fais pas d’erreurs. Que mon patron est allé lui-même la chercher du côté non-sorcier. Mais ce ne sont que des suppositions. Donc je veux bien vous inscrire. Simplement cela prendra du temps.

… Venez. On va faire ça tout de suite. Ensuite je vous laisse avec votre livre.


Elle le guide jusqu’au comptoir au fond. Tend le cou en direction des escaliers qui mènent à l’arrière-boutique. Il n’y a aucun mouvement. Charlie a très certainement du remonter chez lui. La principale réserve de livres se trouve dans les couloirs de son appartement. Il redescendra bien vite. Cependant. L’idée d’être seule au magasin la met un peu mal à l’aise. Cas exceptionnel évidemment. Mais elle ne pensait pas mériter autant de confiance de la part de son boss. Si c’est effectivement un test de confiance qu’il lui offre là.

Lauren attrape sans plus réfléchir le livre de commande. Attrape une plume, de l’encre. Et tourne les pages jusqu’à refixer le blouson de cuir.

- Nom et prénom monsieur je gare mon véhicule moldu dans la rue d’à côté.

Tilt ! C’était donc ça.

- J’espère au moins que ce n’est pas une voiture. Vous risquez d’attirer les curieux, rue discrète ou pas. Vous avez une adresse aussi ?
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Dim 12 Mai 2013 - 11:59
Un connard. Voilà. C’est tout moi. Je me suis auto-soulé – si, ne faites pas cette tête – et alors que je mange le parquet de tout mon poids, je ferme les yeux. Réflexe stupide car fort heureusement je n’ai pas la chance de me voir dans ma splendide balourdise. Alors pourquoi clore les paupières ? Sans doute pour ne pas croiser le regard de Lauren. Quoique. Elle se trouve derrière moi, au dessus, bref de l’autre côté et logiquement elle ne risque pas de poser ses pupilles dans les miennes. Alors voyons, si je ferme les yeux ? Pour éviter qu’un client surprise passe pas par là, se retrouve en face de moi et se moque. Dernière hypothèse, je ferme les yeux pour me reposer. J’ai fait quelques pas, articulé trois phrases et réalisé une chute mémorable. Je suis déjà fatigué.
Je pousse un soupir discret et n’ai pas le temps de compter jusqu’à trois que la jeune femme me vient en aide. Au fond. Au fin fond du gouffre du ridicule. Pensez-vous que je peux m’habituer à ça ? T-t-t. Je suis ainsi depuis toujours et pour tout vous avouer, ça ne s’arrange pas…
Enfin.

« Rien de cassé non, guh. Je ne tiens pas tant que ça à un bouquin rassurez-vous. Mais il ne m’appartient pas, je ne voulais pas l’abimer. »

Logique. Je crois.
Je me relève en me servant de sa petite aide, pas nécessairement utile ou efficace, mais sympathique. D’ailleurs ça me rend le sourire. Je ne le perds jamais longtemps mais ne me pensez pas guilleret ! C’est, un bon masque. Le sourire.

« Je me doute, pour le délai, mais ce n’est pas grave je vais quand même commander ce livre parce que si je ne le fais pas je sais que je n’aurai jamais l’occasion d’aller le chercher moi-même de l’autre côté. » Ma remarque est légèrement bizarre, bah si, je hausse les épaules pour tenter une explication qui la rendrait…compréhensible. « Je suis un vrai porte-poisse alors si je ne la commande pas, je ne l’aurai jamais. Maintenant si je la commande, je risque d’être d’ici demain dans une Londres moldue et lutter pour ne rien acheter. Puisque j’ai commandé. C’est…hum ; Aoden Teagan. Le deuxième prénom on s’en moque ? »

Accoudé au petit comptoir derrière lequel la belle est passée, je l’observe en faisant l’effort d’être concentré. Ne manquerait plus que je me trompe dans mon adresse, ou même dans mon prénom !
Elle écrit bien. Normal, déjà c’est une fille et en plus elle travaille dans une librairie. Oh non le cliché. Difficile de s’en détacher hein. Remarque ce cliché là il est tiré par les cheveux.
Je veille à ce qu’aucun obstacle alentour ne me tende un piège dans mon futur déplacement puis relève le visage en direction de la vendeuse.
Un sourire, un regard pour la ruelle derrière nous, un index contre la joue dans un tic nerveux – en attendant de lui trouver un vrai nom, à ce geste – je secoue doucement la tête.

« Non je trouve les voitures beaucoup trop encombrantes !...Ma moto se glisse facilement entre deux murets, normalement aucun risque. Enfin…vous me stressez maintenant. »

Je lève les yeux au ciel dans un air faussement réprobateur. N’empêche, si elle porte autant la poisse que moi, elle va réussir à provoquer malheur à ma bécane ! Je serai intransigeant si cela arrivait…beh tiens. Je suis crédible en plus.
Bon alors, la Bible. Énorme machin. Je n’ai toujours pas compris qui avait écrit ce truc, simplement que Dieu est une légende à laquelle tous les moldus ne croient pas. Loin de là. J’imagine donc que beaucoup n’ont même pas lu cette histoire alors qu’elle figure à l’apogée de leurs œuvres.
En fait ils sont aussi tordus que nous ces non-sorciers.

« Bon. Puisque je l’ai commandé, peut être que je vais me garder tout le suspens pour le jour de la livraison… Et sinon, de disponible, vous avez quoi sur les moldus ? J’y pense, j’aimerais trouver un dictionnaire. Utile aux sorciers curieux ou même un exemplaire moldu…vous avez ça ? »

Et j’en ai beaucoup des excuses pour rester accroché à ce comptoir ? Pas que je sache. Ce doit être ma dernière cartouche mais je pense qu’elle peut nous occuper deux ou trois minutes. Allez cinq. J’essaye d’être optimiste !
Après quand même, je me lancerais dans la rédaction de mon prochain article. Je ne suis pas pressé, ni en retard, mais je suis employé moi. Eh ouais. Comme Lauren sans doute, qui m’a avoué ne pas être ici depuis longtemps. Et bien mon supérieur à moi est une femme et fichtre : pas la plus conciliante ! Mais je l’adore, ceci dit, Loïs. A chaque fois que je sors avec elle on risque notre peau, je ne vois pas pourquoi j’aurai la moindre rancœur à son égard.
Hum.

« L’idéal ce serait de faire ami-ami avec un moldu…mais je suis trop bavard pour que ça ne devienne pas risqué ! »
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Dim 12 Mai 2013 - 12:38
- Un vrai porte-poisse hm…

Il n’a pas cessé de l’amuser depuis qu’il est entré. Et ça se confirme encore maintenant. Elle trempe sa plume dans l’encre. Relève les yeux vers lui. Non effectivement l’explication ne tient pas la route. Mais Lauren se doute de la vérité. Il est une chose d’être fasciné par les moldus. Mais c’est différent de devoir réellement s’y confronter. C’est comme d’aller au zoo pour se repaitre du spectacle fascinant du lion. Et se dire qu’on a du bol de ne pas le croiser dans son élément naturel. Les sorciers ont-ils tords ? Lauren vit encore parmi eux et est parfois le témoin de ce que les moldus peuvent faire. En matière de cruauté gratuite. En matière de guerre. En matière d’égoïsme. Et pourtant ces défauts sont contrebalancés par de nombreux actes humanistes. Et leur création jamais réfrénée.

Elle excuse l’homme. Elle ne lui en veut pas de craindre l’inconnu. Mais le fait qu’il soit un porte-poisse par contre, cette vérité à demi avouée, elle l’a fait rire. Le genre de porte-poisse qui casse un truc dès qu’il entre dans un magasin ? Qui se retrouve à glisser sur la seule peau de banane dans la rue ? Allons. Qu’il soit indulgent envers lui-même ce – Aoden. Aoden donc. Elle espère l’avoir correctement orthographié.

- T E A G E N ?

Et soudain la lumière la frôle.

- …. A N.


Baisse la tête pour rectifier son nom à l'écrit lui donne l'opportunité de fuir son regard.

Aoden Teagan. Celui là. Elle le connait. Certains articles dans la presse surtout. De cette période honnie pas si lointaine où Mervyn faisait encore sa loi. Un journaliste. Qu’en tant que Mouche elle n’a pas touché. Ou en tout ca elle ne s’en souvient pas. Peut-être pas le genre à écrire des articles à scandales. Pas le genre mode et tout ce qui la concernait elle. Mais son regard s’est fait plus sombre. Plus méfiant. Un autre journaliste à l’Ordre donc. A moins qu’il ait changé de faction. Se méfie-t-elle ? Maintenant oui. Mais ça ne dure pas. Les journalistes sont des menteurs innés. Des menteurs qui n’hésitent devant rien pour colporter l’information. Et ça lui rappelle une période de sa vie, désormais ancienne. Cependant le dossier n’est pas encore classé.

Tout le monde ment.

Elle se racle la gorge. S’efforce à sourire.

- Pas besoin du deuxième prénom. Et l’adresse c’est surtout pour vous prévenir de l’arrivée du colis. Pas besoin de trainer dans le coin.

Elle comprend le faux-sens de sa remarque. Se rattrape aussitôt. Commerciale commerciale, doit-elle tout le temps se le répéter ?

- Enfin vous pouvez revenir hein. Mais vous n’aurez pas à vous soucier de l’arrivée de votre Bible.

Heureusement qu’Aoden lui offre de quoi dévier la conversation.

- Pour la moto ne stressez pas. Au moins vous ne l’avez pas garée du côté de l’allée des embrumes.

Elle referme le livre de commande. Appuie ses coudes de part et d’autres. Et l’observe lui et ses questions. De nouveau un sourire aux lèvres, plus naturel.

Ainsi donc il ne veut pas s’arrêter à la Bible. Soit.

« Vous avez ça ? »
- Le dictionnaire moldu non. La Bible est le seul livre du genre que nous avons en stock. Heu par contre voyons… Nous avons un rayon d’études des moldus. J’ai vu quelques jeunes piochaient dedans, sans doute des étudiants, donc il doit y avoir des manuels de référence. Enfin ça reste des livres sorciers donc…
« L’idéal ce serait de faire ami-ami avec un moldu…mais je suis trop bavard pour que ça ne devienne pas risqué ! »

- Tout à fait.

Elle éclate d’un petit rire, se redresse. Et tapote le comptoir machinalement.

- Ou vous avez une autre solution. Faire ami ami avec une sorcière qui connait bien les moldus. … Ou un sorcier.

C’est dit d’un ton badin. Et elle regrette presque d’avoir tendu la perche. Car il comprendra forcément qu’elle est concernée. N’a-t-elle pas parlé de véhicules moldus ? Ne semble-t-elle pas si connaitre en livre de foi ? Ou en tout cas s’intéresser aux livres moldus en général ?

Mais ce n’est pas trop s’impliquer de discuter. Elle n’est pas obligée de lui filer son nom et son adresse. Elle n’est sans doute pas la seule à trainer côté moldu. A en connaitre un rayon. Parlons des né-moldus tiens !

Il peut croire qu’elle en est. Et ça sera une couverture de plus. Pour elle. Une protection valable.

- Je peux répondre à vos questions monsieur Teagan. Sous réserve qu’on soit interrompus par un client.

Ou par son patron. Charlie Brienne aime discuter avec elle des moldus justement. Mais la chanson ne sera pas la même s’il la voit entrain de batifoler avec un client dans ses heures de travail. Lauren marque une hésitation.

Continuer son rôle de vendeuse serviable sans non plus tenir la jambe d’Aoden ?
Ou profiter un peu de cette rencontre ?

Aie..

..... Bon. Elle a droit à une pause non ? Dix minutes, ça peut pas faire de mal.

9.The new new life (réservé à Aoden) An
Code:
http://mathiasfranck.free.fr/images/an.jpg
Une rencontre pour parler de factions qui tourne au sentimentalisme de la part du parti le plus convoité de PAL.
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Dim 12 Mai 2013 - 16:58
Ouais, faire ami ami avec un sorcier ou une sorcière qui s’y connait. Mais qui mieux qu’un moldu connait les moldus ? Oh si, à la limite, un sorcier qui vit chez eux. Un né moldu ! Lauren serait-elle une née moldue ? Ses parents parfaitement dépourvus de magie auraient éduqués une petite magicienne ? ( Oui le mot sorcier – sorcière en l’occurrence – est vachement péjoratif. Chez eux. )
Mon regard posé sur elle se plisse avec curiosité. Que cachent ces jolis yeux ? Quelle histoire derrière ces belles paroles et cet air professionnel ? Ça ne me regarde pas. Logiquement. Mais n’est ce pas elle qui à l’instant, vient de me faire une proposition ?
C’est tout comme. L’implicite n’empêche pas ce qu’elle a l’intention de me faire. De me dire.
Je me contente de hocher la tête pour ne pas m’empresser de la noyer de questions, jusqu’à ce qu’elle rende plus claire sa réelle proposition. M'aider, sur certains points non-sorciers.
Elle est marrante, je n’ai rien préparé ! Si j’avais su !...On se calme.

« Vous…euh ; ok. D’accord mais, en fait je ne sais pas par quoi commencer. » Un sourire bête – je ne peux de toute façon pas avoir l’air plus niais qu’après ma cascade héroïque pour sauver le livre – une grimace désolée, je reprends après m’être éclairci la gorge. « J’ai peur d’être indiscret ou de ne plus m’arrêter. C’est vraiment un sujet qui me passionne…si vous pensez pouvoir m’aider c’est que, vous connaissez des moldus ? »

Là n’est pas le sujet. Son aide devait servir à combler certaines de mes lacunes en matière de moldus, à aucun moment l’idée d’en savoir plus sur sa vie – privée ou pas – n’a été émise. Je suis indiscret voilà, tout le contraire de ce que je voulais. Merde.
Remarque c’est un peu de sa faute ! Au lieu de me dire « oh je suis née moldue je peux vous aider ! », Lauren garde le mystère avec ses petits airs là, ce n’est pas marrant. Moi je suis curieux, journaliste et bavard. Tout l’attirail nécessaire pour être lourd en moins de deux secondes ;
Je secoue la tête pour me contredire avant qu’elle ne s’offusque.

« La dernière fois que je suis allé à Londres, de leur côté, on m’a donné un magazine. Un petit journal publicitaire. Bah…je ne comprends pas l’utilité de la moitié des objets, même s’ils ont des noms explicites. Il faudrait…que je vous l’amène. »

Bah bien sûr ! La gentille demoiselle va accepter avec toute sa patience et sa sympathie de te donner les détails d’utilisation de chacun des objets de jardinage photographié sur ton fichu papier !

Finalement, je touche le fond. Maintenant seulement. Mais vous savez quoi ? Je suis sauvé. Genre, un coup de chance. Le coup de chance de l’année – si si, apprenez à me connaitre vous verrez – car un passant franchi le pas de porte et je me retiens de me sentir trop soulagé.
Je manque une occasion en or d’en apprendre plus sur les êtres dépourvus de magie…je foire royalement. Rien d’anormal jusque là…

Pendant que Lauren s’éloigne afin de s’occuper du nouveau client – ou c’est lui qui s’approche d’elle ? – je m’esquive de quelques pas, faisant mine de m’intéresser à d’autres bouquins. Oh non, l’histoire. Je me souviens maintenant qu’elle a parlé de la spécialité du magasin. Trucs historiques tout ça, barbant à souhait. Comment une matière peut elle être à la fois la plus ennuyante et la plus indispensable ?
L’homme qui est entré parle de revenir demain. Grand bien lui fasse, je fais quoi de mon côté avec la vendeuse ? Je la rejoins sans même savoir ce que je vais pouvoir raconter.

« …Quand je repasserais par ici, je vous l’emmènerais. Ma pub. Si vous avez le temps bien sûr, vous pourrez peut être me renseigner à ce moment là. Je n’vais pas vous embêter plus longtemps pour aujourd’hui en tout cas… » Mais le commerce est de nouveau vide, idiot. Pourquoi partir ? Parce que je ne comprends pas les traits que dessine son visage. Lassée ? Amusée ? Curieuse ? Impatiente de me voir décamper ? « Vous…vous êtes ici tous les jours ? » Han non, le gars se renseigne quoi ! Une fois de plus je secoue la tête. « Bon et si ; si on s’asseyait un moment. Je dois me rattraper permettez-moi de me ressaisir et j’ai, peut être quelques questions finalement. »

Lunatique. Indécis en tout cas. On m’attribue beaucoup de défauts et je ne les confirme ni les réfute. Comment se juger soi-même ? T-t-t. Ce n’est pas à moi de vous dresser mon portrait pour autant, j’aimerais que Lauren comprenne ma gêne et m’accorde, allez : encore cinq minutes.

Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Dim 12 Mai 2013 - 18:52
Et non. Pas de repos pour les braves. La clochette de l’entrée retentit avant qu’elle n’ai pu répondre quoique ce soit. Tiens est-ce de l’agacement qui se lit soudain sur le visage de Lauren ? Si c’est le cas cela a vite disparu. Sans doute car elle ne s’autorise pas à se plaindre. La boutique a besoin de clients. Et elle n’est certainement pas là pour caler ses fesses sur une chaise. A discuter de longue avec un quasi inconnu. Bien qu’aussi charmant que soit celui là. Et par charmant elle n’entend pas physiquement. Pas uniquement en tout cas (allez quoi il est mignon avec sa barbe de trois jours et son blouson à la John Travolta). Il est charmant dans sa manière de la faire rire. Ce qui ne signifie pas qu’il n’est qu’un bouffon à ses yeux. Un drôle de gars dira-t-on. Et puis ça fait si longtemps qu’elle ne s’est pas amusée autant. Sans arrière-pensée et sans regarder l’heure. Sans penser aussi à ce qu’elle devrait faire plus tard. Non. Elle est libre.

Le sourire qu’elle offre au vieil homme qui vient d’entrer est toujours aussi éblouissant. C’est un habitué. Mitchell. Et elle entreprend une conversation à mi-voix.

Le livre que cet homme cherche. Elle lui a trouvé et enfin commandé. Mais Mitchell est du genre à ne pas se rappeler qu’on le préviendra vite. Il s’excuse. C’est un cadeau pour sa nièce. Et il est tellement impatient de pouvoir le lui donner. Demain répond Lauren. Demain à la première heure. Alors Mitchell soulève son chapeau. La salue et lui promet de revenir demain. A un vague coup d’œil à l’homme qui erre derrière la vendeuse. Demande à ce qu’on passe le bonjour au nouveau propriétaire. Il l’aime bien Charlie. Apparemment leurs fesses se connaissaient. Et il a fait du chemin quand même. Avec ces batailles c’est compliqué de vieillir.

Oui répond Lauren poliment. Oui sans doute. Oui aurevoir à demain. Elle ne veut pas le chasser mais l’homme par de lui-même. Sa silhouette disparait dans la foule. Machinalement Lauren le suit des yeux. Avant de sentir la présence du journaliste dans son dos. Elle n’explique pas sont trouble. Et expire plus profondément. Comme un soupir.

« …Quand je repasserais par ici, je vous l’emmènerais.
- …. Pardon ?
« Ma pub. »

Lauren écarquille les yeux. S’excuse rapidement d’un geste. Un instant elle a tout oublié de leur conversation précédente. Ce n’est pas qu’elle manque d’intérêt. Au contraire. Elle comprend soudain son impolitesse – à cause du travail surtout. Et que Aoden s’apprête à partir.

Pendant une seconde elle perd pied.

« Si vous avez le temps bien sûr, vous pourrez peut être me renseigner à ce moment là. Je n’vais pas vous embêter plus longtemps pour aujourd’hui en tout cas…

- Mais vous ne m’embêtez pas. Enfin je suis un peu occupée. Je suis désolée. »

S’excuser de travailler ? Réellement ?
Lauren bafouille. Rit, de manière plus aigu. S’énerve mentalement contre elle-même.

Eh bien quoi il veut partir, laisse le partir !

« Vous…vous êtes ici tous les jours ?

- Oui. Enfin non. Le weekend je ne suis pas là. Je termine le vendredi soir à 16h plutôt que 18h aussi. »

Elle ravale sa langue. Voilà qu’elle allait se mettre à lui expliquer qu’elle rattrapait ces deux heures en travaillant dans la réserve dès 8h le mercredi. Idiote. Déjà il s’en fout. Et puis en plus tu ne sais pas ce qu’il veut. Un journaliste bon sang. Ce n’est pas parce que les miliciens crient liberté que c’est la fête au slip de Merlin. Reprends toi.

Mais c’est difficile. Il a l’air tout aussi mal à l’aise qu’elle. Et pour la première fois de sa vie. Lauren ne sait pas sur quel pied danser.

C’est Aoden qui la rattrape sans le vouloir.

« Bon et si ; si on s’asseyait un moment. Je dois me rattraper permettez-moi de me ressaisir et j’ai, peut être quelques questions finalement.

- Bonne idée. Venez.

Elle enchaine aussitôt. Se traine jusqu’aux escaliers. C’est mieux pour discuter. Elle peut surveiller la rue sans se faire remarquer. Et pourra entendre Charlie revenir sans qu’il ne la voit discuter. Elle frotte ses paumes contre ses genoux. Et c’est à son tour de parler.

- Alors. Les questions. Je vous écoute. Et pour la pub oui tiens pas de problèmes. J’ai moi-même un exemplaire moldu du matin dans mon sac. J’ai l’habitude de ces tracts gratuits.

Elle passe une main rapide sur sa nuque. Retrouve le sourire. Plus tendre.

- Je connais les moldus. Pas parfaitement mais je les connais assez. Leurs habitudes, leurs objets… Bon. Pas tous. Il y a des choses en matière de technologie qui me dépasse un peu. Mais c’est que je me contente d’apprendre ce qui me sera utile. Et les ordinateurs derniers cris ce n’est pas….

Elle prend conscience soudain qu’elle digresse. Qu’elle en raconte trop. Et que de toute façon ce type ne sait sûrement pas ce qu’est un ordinateur. Elle a une petite crispation malgré son sourire. Rit de nouveau. (Oh tiens ça l’agace ce rire, à croire qu’elle est montée en boucle. Autant passer des rires enregistrés dans cette boutique si ça continue).

- Et même si vous êtes journaliste, je suis certaine que vous saurez retenir les questions les plus indiscrètes.

Elle a lâché la bombe sans le vouloir. Et puis ma foi, autant jouer. Son regard se fait plus amusé, malicieux. Comme si elle venait de lui jouer un bon tour. Ha ha je te connais mais pas toi.

L’histoire de sa vie. Basée sur un mensonge. Qui connait-elle vraiment au fond ? Certainement pas ce type.

- Allez lancez vous.

L'encouragement est accompagné d'un petit coup de poing familier au niveau de l’épaule. C’est si maladroit qu’Aoden le sentira à peine.
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Dim 12 Mai 2013 - 19:41
Bon installons-nous. Je vais m’assoir, euh, là. Ah non si quelqu’un passe…et puis merde. Je pose mon auguste fessier dans un coin, plaçant mes coudes sur mes genoux. On est pas mal ici, de toute façon l’intérieur de cette librairie me plait. Sans doute parce que c’est une librairie, en fait. Ça sent les vieilles pages, les esprits évadés et les connaisseurs de bonnes aventures. Tout en silence. En calme. C’est reposant ce genre de lieu ;

Il suffit d’un Aoden en forme pour briser la quiétude ambiante mais c’est Lauren qui m’a tendue la perche ! Rappelez-vous en, que je puisse avoir une excuse, au moins un argument pour plaider ma cause quand j’aurai à me défendre après une catastrophe.
Non je n’ai pas prévu d’en faire d’autres.
Oui ; elles viendront quand même.

« Bien…je m’demandais…je sais qu’on peut correspondre avec un ordinateur. Seulement, je n’ai jamais compris comment. Je sais aussi qu’on utilise cet objet comme une base de données. Pour faire des recherches. »

Très sérieusement, plongé dans une lointaine réflexion et le regard ailleurs, je parle comme s’il s’agissait d’une enquête à résoudre. Je me reprends néanmoins en lui souriant.

« Vous pouvez m'en dire plus? Sinon ce n'est pas grave ! C’est de votre faute de toute façon, vous avez parlé ordinateur. »

Oui en parlant de ça, crétin, elle a dit ne pas s’y connaitre énormément en matière de technologie. Peut être, mais ça ne me dit pas avec exactitude où est ce que ses connaissances s’arrêtent ! Quelque chose me dit qu’elle en sait davantage que moi. Ce n’est pas compliqué, je sais juste à quoi ressemble cette machine – disgracieuse – et que les moldus y passent de plus en plus de temps, génération par génération.

Sinon je peux bien avoir d’autres questions. En rangeant ma taquinerie déplacée.
Ah oui ! Je me suis fortement intéressé à leurs activités physiques, leurs sports d’équipe. Tout ça quoi. Bah. C’est quoi leur originalité ? Je n’ai sans doute pas tout vu, et puis je m’emmerde avec un article qui concerne leurs cursus scolaire – ouais je sais, ça craint – je n’ai pas pu approfondir mes connaissances sportives.

« Oh et j’ai trouvé ça…mais je n’ose pas trop y toucher. Je le laisse dans ma poche, vous savez ce que c’est ? »

C’est long. C’est fin. Ça se sépare en deux à l’une des extrémités et de l’autre côté…hum…ça fait une petite tête. Un petit morceau de plastique et de, métal on dirait. Ça ne doit pas valoir grand-chose et j’ai enroulé cet espèce de fil depuis tellement de jours qu’il garde une forme toute bizarre.
Comment je pourrais savoir moi, que l’une des extrémités se branche et les deux autres, se mettent dans les oreilles ? Ça me dépasse et en fait, ça doit dépasser Lauren, quand bien même elle s’y connait mieux que moi.
Et si c’était un objet, uhu, ambigüe ?
Ça ne veut rien dire abruti et puis maintenant que tu lui tends, tu ne vas pas t’échapper en courant.


Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Lun 13 Mai 2013 - 11:07
Lauren avait prévu toute sorte de réaction. Mais pas l’ignorance d’Aoden concernant sa réplique. De nouveau décontenancée, elle prit le temps d’observer son visage. Sérieux et concentré sur les questions qu’il voulait les poser. Au sujet des moldus. L’avait-il simplement écouté ? Elle en doutait fortement. Et ne savait plus comment se placer. Peut-être n’avait-elle simplement pas de réel intérêt. Pas au point qu’il se donne la peine de répondre à sa remarque, à son jeu. Lauren se mordilla l’ongle pensivement. Et choisit de faire comme lui : retourner à la banalité de leur échange.

Donc soit. L’ordinateur. Il avait un sens de l’humour un peu particulier quand même. Au lieu de lui demander des informations sur. Hm. Disons les râteaux ou les micro-ondes. Lui pan direct fonçait vers le plus compliqué.

Lauren ouvre la bouche pour lui répondre. Et la referme dans un claquement sec.

Heu. Ca marche comment un ordinateur ? Véritablement ?

- Eh bien…. Un ordinateur est intrinsèquement lié à internet. Sinon ce n’est qu’une machine enregistreuse d’information. Vous pouvez écrire des textes, y ranger vos musiques, qui sont des fichiers électroniques. L’électronique ce sont des données sous forme d’électricité. Des informations non visibles à l’œil nu et transféré en un quart de seconde d’un point à un autre point.

Voyez un ordinateur comme… Comme une pensine. Vous stockez vos souvenirs dans une pensine. Un ordinateur stocke beaucoup plus d’informations, de quelle nature que ça soit – visuel, son… - mais dans un espace donné.

Par exemple…. Si je décide d’y ranger des livres, je ne pourrais en ranger qu’un millier. Pas plus. Parce qu’il n’y aurait pas assez de mémoire dans la machine pour tout emmagasiner. Au bout d’un moment il me dit stop.


Lauren croise ses mains entre ses jambes légèrement écartées. Et penche la tête en avant pour mieux ordonner ses propos. Elle a l’impression d’être dépassée par l’explication qu’elle donne. Et craint de ne pas se faire comprendre. Dépassant son hésitation elle fait quand même le choix de persévérer.

- Internet par contre, c’est une toile d’araignée. Constituée de réseaux. Des réseaux ce sont des bibliothèques d’information que les gens partagent entre eux.

Plus il y a de gens qui créent ces bibliothèques d’information, plus il y a de partage. On en est arrivé au point où tout le monde partage chez les moldus. Les entreprises comme les bibliothèques, comme les individus. A teneur de 6 milliards d’individus sur terre, on peut compter sur 2 milliards d’actifs sur le net. Et de 100 informations minimum par personne. Ca fait donc… 200 milliards d’informations diverses transmissibles par réseau internet et accessible par un ordinateur.

En fait voilà. Vous disposez de votre bibliothèque avec un ordinateur, mais vous accédez aux autres par le net.


Comme partager un souvenir d’une pensine (....) à une autre…



Son corps semble soudain vaciller sous le poids de la métaphore. Et des souvenirs qui y sont liés.

Encore une fois, et sans le vouloir, Lauren s'est confrontée à elle-même.

Ses yeux se ferment à moitié. Elle sent que ses mains commencent à trembler. Et cherche à calmer sa respiration. Elle ne fait plus de crise d’angoisse depuis la discussion avec Loïs. Même si elle revoit encore la salle aux miroirs. Et l’attaque des Ty-rex de pétrole dans la cuisine (elle sait pourtant qu’elle peut et doit les nommer – les mangemorts – mais elle ne peut encore s’y résoudre.) Ce n’est qu’un écho douloureux, un peu comme une cicatrice démangerait.

Elle inspire plus profondément, cale ses mains à l’intérieur de ses cuisses. Et son regard croise celui d’Aoden.

- Je crains de ne pas en savoir plus sur les ordinateurs et le réseau internet. Parfois on utilise les choses sans trop comprendre son fonctionnement. Et puis ça s’expérimente. La prochaine fois que vous allez dans le Londres Moldu, entrez dans un cyber-café. Ce sont des cafés où vous pouvez flâner sur le web. L’internet quoi. Et avec un peu de chose vous tomberez sur la seule nana charmante qui vous filera des conseils. Et vous montrera comment allumer l’ordinateur.

Elle sourit. Espère qu’elle n’a pas fait une gaffe. Si ça se trouve il préfère les garçons. La pensée la fait éclater de rire. Sans qu’elle ne puisse se retenir. C’est déplacé et surprenant maintenant. A moins que ça soit le fait de penser à sa mère qui soit effectivement déplacé.

Lauren essuie ses yeux. Un geste rapide de femme qui protège son rimmel. On est coquette ou on ne l’est pas.

Ses yeux se tournent vers l’objet qu’Aoden vient de sortir. Et ses sourcils se froncent.

- Oh ça. Je connais. Mais je ne pourrais pas vous montrer à quoi ça sert. Mon ipod est dans mon sac, et avec la magie qui tourne ici, je risque de le griller.

Elle se saisit délicatement des fils. Observe la marque. Oui, c’est ce qu’elle pensait. Ce qu’elle tient dans ses mains doit valoir 40 ou 50 livres.

- Ce sont des écouteurs. Vous voyez cette partie ? Vous les glissez dans vos oreilles. Et l’autre, vous la branchez à un appareil qui s’appelle un mp3. C’est un mini-ordinateur mais qui ne stocke que de la musique. Celui que j’ai peut contenir 500 albums à peu près… Et celui que vous avez là, c’est de la marque. Ca vaut cher. Vous pourriez le revendre dans un magasin cash côté moldu. On vous fera les yeux doux.

Elle le triture encore un instant. Avant de l’enrouler sur lui-même et de le lui retendre.

- Pensez y la prochaine fois. Autre chose ?
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Lun 13 Mai 2013 - 11:43
Wo. Max d’informations d’un coup, mais je m’accroche. Ne pas perdre le fil, garder à l’esprit les nouvelles fraichement enregistrées et s’en servir pour comprendre la suite de l’explication. Ok. Ça va à peu près, je schématise tout ça dans un coin de ma tête – l’autre partie (de ma tête) se concentre sur l’arrivée quasi non-stop de nouvelles données – et je finis par acquiescer. Légère moue dubitative aux lèvres.
Pourquoi certains – je vise une faction en particulier bien entendu – s’obstinent à penser que les moldus nous sont, par absence de magie, inférieurs ? Ce procédé est fantastique ! Cette machine qui leur permet de stocker des souvenirs ou toutes sortes de fichiers a probablement des limites, mais c’est une invention révolutionnaire ! Attendez quoi ! Comment aurions nous fait, nous autres si fiers sorciers, pour garder des données ? Nous aurions tout simplement oublié, et pleuré ces souvenirs disparus…
Les non-sorciers ont une fois de plus contré l’absence de magie. Leur imagination et leur intelligence me dépassent ; mais je suis passionné.

Autre chose : Lauren en sait décidemment beaucoup. Je ne mentirais pas : je n’ai pas compris l’intégralité de ses propos mais le schéma que j’ai en tête me séduit. Ça me va, comme première fois. je comprends mieux ce qu’est un ordinateur et je pense que je serai capable de me sentir moins con la prochaine fois qu’une discussion du genre s’impose…
Enfin, ça n’arrive pas tous les jours non plus.
Oh joli rire miss...quoiqu'il peut vexant, puisque je ne l'explique pas.

« Très bien, avant de suivre les conseils de la seule nana charmante du cybercafé, je vais suivre les vôtres pour m’y rendre. »

Je souris avec un quelque chose de, rassurant sur le visage. Allez, j’ai bien vu qu’elle a eu un moment d’absence, un étrange frisson. La vendeuse m’a même semblée mal à l’aise l’espace d’une seconde mais elle s’est très vite ressaisie. Ça ne me regarde pas, je veille, simplement.

Sa leçon suivante concerne l’objet étranger qui trainait dans ma poche depuis une ou deux semaines. Je l’écoute, ne croyez pas, mais c’est moins intéressant…moins intéressant qu’elle. Lauren connait vraiment beaucoup de choses sur les moldus, un peu plus et je l’imagine mariée à l’un d’eux !
Ce serait marrant, quoique. Légère touche de jalousie. Si je n’peux être ce moldu, est-ce que je peux en trouver une ? Comme si je n’avais pas assez d’ennuis.
Je récupère l’étrange cordon en la remerciant discrètement. MP3. Ce sera la conclusion de la deuxième explication je me débrouillerais pour le reste mais ;

« Hum pour le moment non…dès que j’aurai rejoint ma moto soyez sûre que j’aurai soudainement d’autres questions ! Mais non, je ne vois rien. Juste… » Je me penche – légèrement – vers elle, pour être certain de capter son regard. Allez quoi, je suis un gentil gars et je suis certain que ça se voit ! Qu’elle n’ait pas peur. « Est-ce que tout va bien ? Je peux aller vous chercher un verre d’eau ou autre chose à la taverne du coin si vous voulez. Lauren. »

Voilà, c’est prononcé. Ce n’était pas compliqué et je n’ai même pas bégayé ! Je m’impressionne. De quoi ? Je ne suis pas bègue!
Elle va décliner très probablement et ce serait par politesse. Maintenant, je vais essayer de déceler derrière le mensonge bienséant ses réelles envies. Bah pas toutes, juste celles qui pourraient lui donner meilleure mine ! Elle a reprit du poil de la bête la jolie vendeuse, mais son petit coup de moue m’a touché. Je n’aime pas voir les gens souffrir – de quelle manière que ce soit – alors si je peux rendre service ;
A une très jolie fille. En plus !



Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Mar 14 Mai 2013 - 17:15
Il arrive à capter son regard. Pourtant Merlin sait qu’elle aurait voulu s’y arracher. Garder la tête baissée pour retrouver ses esprits. Lauren avait l’impression que son cerveau cherchait à lui enfoncer les images souvenirs au creux de sa rétine. Que rien, pas même son fou rire à l’instant, ne pouvait détourner ses pensées. Elle savait ce qui allait se passer. Dans quelques minutes, elle aurait la migraine. Et cette migraine perdurerait jusqu’à ce soir. Jusqu’à ce qu’elle puisse attraper deux ou trois cachets de somnifères. Chasser les images dans un gouffre noir de sommeil. Semblable à un coma. Déconnecter l’ensemble pour oublier la douleur. Une autre solution de facilité. Mais que voulez-vous. Les habitudes ont la vie dure. Lauren y était particulièrement habituée. A la facilité et à la dureté.

Mais il y avait ses yeux dans les siens. Ses yeux qui la voyaient elles. Et la nommaient elle, Lauren. C’était comme de se retrouver face à un accusateur. Ou face à Jake. Ou face à Ted. Elle se sentait nue. Nue et livrée à d’autres choses qu’à son contrôle. Au peu de contrôle qu’elle avait en tout cas. La sensation était étrange. Car purement mentale.

Elle se sentait comme au centre d’une cible peinte en rouge. Mais Lauren n’avait pas envie de se détourner. Car toute désagréable qu’était cette sensation, elle était plus pure. Plus vraie que cette nudité presque fictive qu’elle présentait à ses clients. Son corps, quelque part, était une enveloppe capable de la protéger. S’offrir c’était laisser les autres dévorer ce qu’elle montrait mais pas ce qu’elle était. Mais Aoden pouvait voir au-delà de ça. Au-delà de la porte.

Elle n’avait pas eu conscience de l’avoir ouverte. Ou tout du moins, entrebaillée. Cela ne datait pas d’aujourd’hui. Peut-être du jour de la victoire ? Ou à l’instant où le milicien lui avait prit la main. Le milicien qui avait reconnu et sourit au nom de son père. Qui avait simplement posé sa main sur son épaule. L’avait observé comme Aoden le faisait à cet instant.

Pour mieux lui conseiller de changer de voie.

Non pas changer de voie.

Il lui avait dit de vivre autrement.

Et ça lui avait rappelé Loïs. Ca lui avait rappelé l’insistance de Bruce dans les entrainements. Ca lui avait rappelé Ted sur le lit d’hôpital. Tous à leur manière lui avait conseillé d’agir pour elle. Réellement.

Non Lauren n’avait pas envie de fuir. Même par politesse.

Alors elle lui sourit. Et dit.

- J’aimerais bien un verre d’eau. Ses mains cessent de se tordre. Elle hausse une épaule, en geste vague. Je n’ai pas le droit à l’alcool. Mais de l’eau me fera du bien. Pas besoin d’aller à la taverne. Nous avons un évier dans l’arrière-salle.

C’était agréable d’avoir un homme aussi attentionné tiens. Ca la changeait. Pas que ses clients, en tout cas ses nouveaux, étaient dépourvus d’attentions. Mais bon. Il la payait. Ce n’était pas aussi sincère que ce qu’Aoden proposait là.

Elle sourit de nouveau. Bizarrement amusée par le fait de préférer de l’eau à des bracelets.

- Ne vous dérangez pas. Je vais me servir. Mieux vaut éviter que Charlie vous croise là-bas. Vous pourriez vous prendre un sort. Ca m’embêterait de voir mon élève martyrisé par un phénix bourru comme il l’est.

Elle se releva presque aussitôt. S'agrippa à la rambarde pour ne pas chanceler.

- Tiens. Et si vous me parliez de votre moto ? C'est quel modèle ?

Ne pas détourner la conversation. Mais reprendre pied avec le réel.
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Mar 14 Mai 2013 - 20:16
« Ouais, un verre d’eau. Parfait. »

Comme si j’acceptais une offre. Comme si j’allais m’emparer du verre qu’on me tend ! Sauf qu’on ne me propose rien du tout, c’est à moi d’aller chercher ce verre d’eau pour Lauren. Elle semble mal, à tel point qu’elle m’envoi chercher ledit verre d’eau rafraichissant plutôt que de gentiment refuser ma galanterie !
J’acquiesce vivement, et ce plusieurs fois, avant de me lever.
Peut-il y avoir un excès de politesse ? Je me pose souvent la question, car on m’a beaucoup fait le reproche. Mais je suis comme ça moi, poli. C’est naturel et certainement pas hypocrite. Sans doute une habitude, un savoir vivre imposé par la société mais : je suis poli. Point. Je ne me moque de personne quand j’ai l’air d’en faire des tonnes, parce que je pense sincèrement mes paroles.

La jolie vendeuse n’a pas l’air de s’offusquer fort heureusement. En fait, elle finit par prendre la décision d’aller se servir elle-même !

« Oh mais je peux le faire et … ! »

Et elle a de bons arguments. Entre autre > son boss. Je m’incline mais la suis, bien entendu. Je ne vais pas rester là alors qu’elle a l’air mal ! Si jamais elle tombe ?! Pas d’alcool en plus…elle est…Non, de ce que je vois elle n’est pas enceinte.

Euh, Lauren me parle de moto ? Suis-je sensé considérer qu’elle s’y connait suffisamment pour saisir de quelle marque je parle ? Ou est-ce juste pour…avoir l’air intéressée…oh merde, je l’ai complètement soulée la pauvre.
En me frottant ma petite barbe de trois jours, j’hésite un instant, et finis par y aller. Franco.

« Une R 1200 ST, BMW. Je n’sais pas si…ça vous parle. Apparemment un beau modèle, enfin c’est ce que les connaisseurs disent. De toute façon moi, elle me plait et ! »

BANG.
Je vous avais prévenu, pour la gaffe suivante ? Mon pied rencontre un carton, si franchement, que je suis propulsé – allez, pesez le mot – sur Lauren. Bon j’ai vite fait de lui lâcher les épaules, dès que j’ai repris mon équilibre.
Alors là genre j’ai les pommettes qui rougissent – ouf, j’ai de la barbe. Assez pour que ça ne se voit pas trop. Je bégaye un semblant de pardon, m’assure que je ne lui ai pas fait mal – c’est là, elle est réellement enceinte et j’ai failli…fichtre je n’y pense pas – puis je reprends le contrôle de la situation. Un peu.

« En fait je crois qu’il vaut mieux que je me mette dans un coin et que j’arrête de bouger ! » Dans un rire nerveux, je m’immobilise là ou je suis. Sans déconner, faut plus bouger je vais casser un truc. « Mais est ce que…si vraiment vous avez besoin de moi promis j’arrête les bourdes et je vous donne un coup de main. Votre patron peut pas vous laisser l’après-midi ? »

Simple demande, je n’sais pas moi. elle a l’air ailleurs la jolie Lauren et moi…qui enchaine brillamment les bêtises...
Bon sang, pourrais-je, une fois, me comporter comme un type doté d’une légère intelligence, d’un peu de subtilité et de charisme ?
Pas gagné.
Je suis gêné et je regarde derrière moi – alors que soyez en sûrs, il n’y a rien d’intéressant là bas. Mais lire de l'ennui ou pire de l'agacement dans ses yeux, non merci...


Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Mer 15 Mai 2013 - 17:10
Lauren se dirige tranquillement vers l’arrière salle. Ses jambes tremblent encore un peu mais rien de méchant. Pas de quoi trébucher en tout cas. Elle a toujours eu le pied sûr de toute façon. Elle s’assure d’un simple coup d’œil qu’Aoden la suive. Et effectivement il lui emboite aussitôt le pas. Ne désirant pas la laisser seul. Ou peut-être incertain de devoir l’attendre en bas des marches. Elle l’ignore mais apprécie le geste. L’écoute parler de sa moto en hochant la tête. Elle slalome entre quelques étagères. Essayant en même temps de retrouver ses maigres connaissances en deux roues et autres véhicules. Tout ce qu’elle connait peut-être résumé par le fait qu’elle aime lire des magasines en tout genre. Qui trainent généralement dans un coin de ses cabinets. Oui ok c’est absolument pas glamour. Mais tout le monde y passe une fois par jour. Et c’est l’endroit idéal pour se cultiver. Une BMW plutôt récente sans doute. N’a-t-elle pas lu un article qui –

Aoden lui tombe dessus.

Lauren chancelle vaguement. Se rattrape à une étagère de la bibliothèque sur sa gauche. Sent les mains de l’homme sur ses épaules. Ca ne dure que quelques secondes. Quelques secondes où il semble prendre appuit sur elle pour mieux la quitter. Surprise, Lauren se tourne. Remarque le carton sur lequel il vient de trébucher. Et se mord la lèvre pour retenir tout rire ou toute remarque.

Mince. Quand même… Il a deux pieds gauches en plus de ses mains ce garçon.

« En fait je crois qu’il vaut mieux que je me mette dans un coin et que j’arrête de bouger ! »


Lauren en a mal aux joues à force de se retenir. Mais son regard parle pour elle.

« Mais est ce que…si vraiment vous avez besoin de moi promis j’arrête les bourdes et je vous donne un coup de main. Votre patron peut pas vous laisser l’après-midi ? »

Ses épaules tressautent sous son fou rire. Elle s’avance et se penche pour attraper le carton. Quasiment vide. Et le placer plus loin. Hors du passage. Histoire de reprendre contenance avant de lui répondre.

- Je ne suis là que depuis deux semaines. Je doute qu’il me donne mon après-midi aussi facilement. Et ne vous inquiétez pas. Ce n’est pas de votre faute. Plus de la mienne qui laisse trainer n’importe quoi n’importe où. J’aurais été désolée pour vous si vous vous étiez blessé tiens… Vous auriez été en droit de nous faire un procès. Enfin. Nous n’avons rien de cassé.

Son regard semble luire d’une douceur toute maternelle. Elle lui touche le bras comme pour le rassurer.

- Hey. Ca arrive hein.

Elle se détourne de nouveau.

- Alors vous me parliez de votre moto. Une BMW. Pour tout vous avouer je n’y connais pas grand-chose. Mon père avait une harley dans le temps. Une harley aussi moldue que la vôtre – non trafiquée donc. Il s’en servait pour balader ma mère quand ils vivaient en France. Et puis finalement ils ont déménagé ici et il a été contraint de la vendre. Un peu à cause de Voldemort et de son régime… J’étais jeune. Mais je m’en souviens encore. Il était désolé de s’en séparer… Je crois que c’était son meilleur ami de l’époque qui lui avait filé. Enfin je ne connais pas bien l’histoire…

Elle franchit la porte. Passe la tête rapidement de droite à gauche pour tenter de repérer Charlie. Visiblement absent. Comme elle s’en doutait son patron avait du rejoindre l’étage. Son étage. Elle soupire de soulagement. Fait signe à Aoden de la suivre. Et se dirige aussitôt vers l’évier. Une tasse traine, propre. Elle la remplit d’eau froide. En boit une gorgée. Et la tend à son nouveau compagnon de la journée.

- Une gorgée ?

Puis d'un ton plus grave, théâtral.

- Tu peux y aller mec c'est d'la pure.
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Mer 15 Mai 2013 - 20:27
Elle se fout de moi. Arrêtez. Je le vois. Bien entendu je suis l’homme le plus naïf du coin, même pas besoin d’ouvrir un championnat, toujours est-il que la miss Lauren ne sait pas mentir. Pas très bien. Pas assez pour que moi, Aoden Teagan, je me fasse avoir. Eh ouais. Je progresse.
Trêves de plaisanteries, je crois qu’elle aimerait rire – un peu comme tout à l’heure – mais qu’elle se retient. Pour m’épargner ? Une sorte de politesse ? Ça reste vexant. Enfin, ce serait sans doute moins honteux si elle s’autorisait une franche rigolade je crois. Qu’importe. Elle est mignonne à se mordre les joues !
Je me permets un regard faussement autoritaire, comme s’il était nécessaire de lui montrer que je ne suis pas si dupe. Presque. Mais quand même.

« Oh oui ça arrive, et plus souvent que vous ne le pensez ! » Dis-je pour répondre à sa gentille attention. « Même si avec mon show de l’après-midi vous m’imaginez déjà grand maladroit…eh bien c’est pire encore. »

J’abuse un peu. J’en suis à plusieurs gaffes en quoi, moins d’une heure ? Ça ne doit même pas faire trente minutes que je suis ici. Mais je bats régulièrement mes records, je ne suis plus si étonné, impressionné.
Après avoir articulé cette bêtise supplémentaire, je me demande si je n’ai pas terminé de lui présenter un portrait péniblement ridicule, pitoyable et agaçant de ma personne. Ce n’était pas calculé et d’une certaine façon, c’est bien moi, dans toute ma splendeur ! Ce guignol malhabile. Néanmoins une légère fierté, discrète, écrasée par un trop d’humilité, se risque à relever le visage pour me rappeler que oui, je peux être une personne intéressante.
Des fois.

Maintenant qu’elle a dégagé la voie – brave petite vendeuse – je ne risque plus de tomber, me faire mal ou casser quelque chose. Logiquement. Mais il faudrait déjà que je sois logique, avant que cette règle de cohérence s’applique. Uhu.
C’est donc avec précaution que je la suis, restant à quelques pas derrière elle afin de ne plus avoir à me servir de son petit corps pour arrêter une éventuelle chute. D’ailleurs à la prochaine – chute ou maladresse en général – je prends la porte. Si si. Je me barre. Ça suffit hein !

« Ah, une Harley ? Ce sont de beaux modèles, c’est même ma page préférée ! » Je dis ça comme si mon livre de chevet était sous nos yeux. Quand je m’en rends compte – après trois ou quatre secondes – je rajoute, histoire de…de rajouter quoi. « J’ai un magazine sur les motos et…votre père appréciait les moldus ? Ou c’était exclusivement une affaire de mécanique ? »

Je secoue doucement la tête pour refuser son verre d’eau – vous ne voyez pas le piège tendu ? Le verre qui s’échappe d’entre mes doigts et fini en mille morceaux sur le sol, dans un fracas qui ramène le patron devant la jolie Lauren embêtée ? Hors de question.
Enfin ça ne se passe pas tout à fait comme je le souhaite. Quand elle réitère son offre, je me sens presque, obligé d’accepter. Ne pensez pas qu’elle me fait peur, je trouve juste son ton insistant assez convaincant. Ainsi, je porte le récipient à mes lèvres, sans la quitter des yeux, avale quelques gorgées de la pure avant de lui rendre le verre en souriant.

La vendeuse est amusante, finalement. La boutique bah, mon opinion n’a pas changé, elle est chouette. Hum, les cartons trainent un peu là ou il ne faut pas, et l’eau est bonne. Pure. Mais Lauren – encore la vendeuse si vous suivez – elle est jolie. Son père était motard ? Et sa mère ? Étaient-ils moldus ? Nés moldus ? Ou est-ce elle ?
Je replace mes mains au fond de mes poches en effectuant un demi-tour, lentement, avant de revenir à elle. Un peu comme si le courage s’était trouvé là juste derrière et qu’il m’avait sauté dessus juste à temps. Je peux donc proposer ;

« J’me disais…j’ai encore deux trois courses à faire dans le coin mais si je repasse à l’heure ou vous finissez, par le plus grand des hasards, ouh, le sourire charmeur, on pourrait peut être aller boire, ailleurs ? »
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Mer 15 Mai 2013 - 21:05
Elle le surveille dès l’instant où il attrape la tasse. Après son signe négatif. Elle ne l’a pas réellement forcé à boire. Pas vraiment. Mais c’est surtout un partage. Sur le moment ça lui a paru une bonne idée. Une manière étrange de s’excuser. Et de lui rendre la pareille. Ah tu veux t’amuser à faire attention à moi ? Déjà bon courage. Et puis d’abord à mon tour. Évidemment, tout cela n’est pas vraiment conscient. Lauren n’a pas l’habitude qu’on la prenne sous son aile. Enfin. Elle devrait pourtant être habituée. Bruce n’a-t-il pas été le premier ? Et Loïs alors qui entreprend de lui fiche des coups de pied au cul ? Et puis, veiller sur quelqu’un ? C’est ce qu’elle s’essaye à faire avec Ted. Pas de la manière la plus efficace sans doute. Mais bien celle la plus tendre.

Elle lui sourit, d’un air foncièrement heureux. Et quand il lui rend la tasse leurs doigts se touchent. Dès lors elle inspire l’instant. La tranquillité de l’arrière-boutique. Le silence qui les entoure. Sa présence à lui. Son calme retrouvé à elle. Un peu d’eau. Et des bouquins. Que demander de mieux ?

Ah oui. Une bonne conversation.

Lauren réfléchit. Pour peser le pour et le contre. Et s’évertue à ouvrir la porte en elle. Par des demi-vérités.

- Mon père aimait les moldus oui. Ca a été très mal vu ensuite. Mais quand il avait vingt ans il était têtu. Très têtu.

Joe tenait de lui.

Lauren s’étrangle. Toussote et se resserre une nouvelle fois. Fichtre. Elle arrive à se coincer elle-même.

Vite. Bifurquer.

- Mais il n’a jamais été un grand fan des mécaniques. Les voitures par exemple. Il n’a jamais tenté d’en acheter une. La moto lui suffisait. Et il n’était pas du genre à feuilleter des magazines. Pas comme vous et moi.

Elle fait tourner l’eau au fond de la tasse. Comme on apprécierait la robe d’un bon vin. Et avale une nouvelle gorgée. Passant sa main dans ses cheveux pour écarter une mèche. La replacer derrière son oreille. Un geste intimidé.

- J’ai connu quelqu’un… qui avait une honda. Ce qui fait que je suis montée une fois sur une moto. Au début, j’avais peur que ça ne fasse comme sur un balai. Et bon sang, j’ai un vertige monstre. Mais ça allait… Avec le casque et la vitesse, ça allait. J’ai fini par oublier….

C’était Barton bien sûr. Son regard se plonge dans le peu d’eau qu’il reste au fond de la tasse. Barton. Étrange comme elle pense à lui à des moments incongrus. Avec Ted la dernière fois. Puis en faisant le ménage la semaine dernière. Et maintenant là avec ce type…

« J’me disais…j’ai encore deux trois courses à faire dans le coin mais si je repasse à l’heure ou vous finissez, par le plus grand des hasards (...) on pourrait peut être aller boire, ailleurs ? »

Elle relève la tête avec un « Hm ? » au bord des lèvres. N’a pas réellement écouté.

Puis comprend.



Elle réussit là où Aoden a échoué. Quand elle a faillit d’ailleurs lui faire la remarque.




Ses doigts lâchent prise sur la tasse. Qui se fracasse au sol.



La chute lui a paru lente. Mais le bruit assourdissant la réveille en sursaut.

Un sursaut. C’est l’impression que lui donne son cœur là. Un rythme épileptique de sursauts.

Elle est raide. Figée. Pâle. Les yeux écarquillés. Les mains moites. Les jambes en coton. Des sueurs froides dans le dos. Et comme l’impression que Merlin – Dieu – L’avenir – l’Inconscient – tente réellement de lui enfoncer la tête dans la boue.

Sa respiration est un sifflement inquiétant. Elle halète presque.

Elle a évité la crise d’angoisse précédemment ?
C’est vite rattrapé.

- Je. Je.

C’est dix gallions de l’heure.


Elle glisse en arrière, se cogne violemment au rebord de l’évier. L’angle s’enfonce dans sa hanche. Elle grimace et gémit de douleur.

Essaye de fuir.

- Non.

Mais c’est de sa faute à elle, pas la peine d’être agressive.

- C’est pas vous c’est…

10 gallions de l’heure ! Allez dis lui !

C’est qui le dernier mec qui lui a proposé un rencard ? Non pas ce type dans la rue qui lui a filé son numéro. Non pas ce type en boite avec la margarita. Non.

C’était Aidan Moriarty. Au cabaret. Quand elle avait le kimono entrouvert. Tout comme ses cuisses hey. Aidan Moriarty ou le mec qui a zappé que c'était du tout cuit. Dis lui la vérité. Aidan, Aoden, c'est la même chose.

Bon ok. Cinq gallions ? une remise ? Il a pensé au verre d’eau après tout.

Et si tu lui disais d’oublier le verre. Il peut peut-être te choper là. Sur l’évier. Charlie reviendra dans une dizaine de minutes. S’il est assez rapide il peut –

- Partez.

Elle ne mérite pas qu’un type la rencarde. Ca se voit pas qu’elle est pestiférée ? Qu’elle pue la gale et la mauvaise vie ? Elle croyait s’être lavée de ça avec un job plus tranquille et la librairie. Comme elle s’est trompée. La trace qu’elle croyait avoir pâlie a ressurgit sur son front. Et tout le monde la voit. Tout le monde.

Les hommes surtout.

Les hommes la reniflent comme des chiens en rut. La trace, la marque.

Le sourire charmeur.

- Partez. Pardon.

Au moment où elle pense à Barton bien sûr. Pourquoi ne pas parler d'Alice alors ?

Le sourire charmeur, la conversation, l'attention. Hey mamzelle t'habite encore chez ton papa ?
Hey madame tu veux faire la bête à deux dos avec moi ?

Tous. Tous les mêmes.
Sa faute à elle. Elle les attire tous.
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Jeu 16 Mai 2013 - 8:12
Ainsi, Lauren a fait de la moto. Je l’écoute avec un intérêt non dissimulé tant ce point commun me fait plaisir. Bon je doute que nous en ayons beaucoup d’autres, mais raison de plus ! J’essaye de l’imaginer sur un tel engin, s’accrochant solidement à ce quelqu’un…sans doute un compagnon. Une jeune femme telle qu’elle n’est sans doute pas célibataire – ou pas pour longtemps.
Je garde mes suppositions pour moi et acquiesce doucement alors qu’elle me parle de sa crainte du vide, de son gout finalement pour la vitesse sur la route. Je comprends parfaitement. Ce ne sont pas les mêmes ressentis et le voyage que nous permet la moto est unique.
J’adore ça. Ca se voit non ?
Souriant et attentif, j’apprécie de croiser ici une personne avec laquelle parler moldu. Combien de chances est-ce que j’avais pour que ça arrive ? Pour que la vendeuse de la librairie que je visite s’y connaisse ?
Tout s’explique. Mon sauvetage du livre, mon mauvais pas sur le carton. Toutes ces maladresses compensent en fait ma veine : croiser Lauren.

Puisque nous parlons, si paisiblement, de façon si décontractée et plaisante – pour moi du moins – je me risque à l’inviter. Je nous vois déjà autour d’un bon chocolat chaud, ou une boisson plus de chez nous qu’importe ! A continuer de discuter sur ces objets fantastiques et dépourvus de magie, sur nos expériences dans le monde des non-sorciers ou nos connaissances atypiques !
C’était déplacé ? C’était en tout cas mal dit. Je ne saurais expliquer pourquoi, mon intention était bonne et il me semble avoir été galant. Enfin, pas trop brutal. De plus, j’aurais accepté un refus mais…qu’est ce qui lui prend ?

« Lauren ?! Calmez-vous je…qu’avez-vous ?!! »

Je m’approche, j’hésite, elle recule, je tends la main sans la toucher, elle se referme, elle étouffe ? Je cherche la tasse mais – crétin – elle est en morceaux sur le sol. Il m’en faut une autre ! Elle a besoin de boire, et où est ce foutu patron ?!! Ne peut-on pas appeler de l’aide ?
C’est à moi d’intervenir mais cette étrange culpabilité me fige, m’enserre. Qu’ai-je fait ?...

« Il faut boire, vous devez boire et…attention ! »

Elle percute le meuble, violemment, et je lutte pour ne pas aller la prendre dans mes bras. On dirait une crise. Bah de quoi, c’est compliqué à dire. D’angoisse ?...C’est à ça que ça ressemble ? Si j’ai raison, je sais qu’il vaut mieux éviter le contact…surtout que c’est moi, qui l’affole comme ça.

« Très bien je ; je m’en vais mais calmez-vous Lauren vous allez vous faire mal ; je pars, tout va bien. »

Les mains tendues, je me rends. Je commence à reculer, en direction de la sortie. Ça ne devrait pas être difficile de la rejoindre, même à reculons. Enfin normalement. Mais je ne veux pas prendre le temps de surveiller mes arrières pour m’assurer que ma trajectoire est bonne : je ne veux pas la quitter des yeux.
Et si elle tombe ? Si la panique fait place au malaise ? Je ne veux pas la blesser, juste intervenir et être utile si besoin est. D’ailleurs, j’hésite à crier, à appeler son fameux boss pour qu’il daigne se bouger le cul !

Je suis si désolé, je suis affligé de lire tant de frayeur dans ses yeux. Mais comment l’analyser ? Que dois-je conclure de son attitude ? De la mienne ? Je suis trop engageant ? Non pourtant je ne crois pas. Mais ce n’est pas à moi d’en juger.
Et la jolie Lauren ? Que cache cette peur ? Quelle histoire ? Quel passé ? Quels souvenirs ?...Je sers la mâchoire si fortement que ses contours se dessinent sur mon visage. Bientôt j’aurai atteint la porte, et je disparaitrais de sa vie. C’est beaucoup mieux ainsi mais je suis si curieux, et si inquiet de ce qu’il vient de se passer : il me manquera quelque chose. Un morceau. Un chapitre. Quelques lignes.
C’aurait pu s’arrêter comme ça.

« Ne bougez plus jeune homme ! »

Forcément moi, je tourne la tête. Qui ose prétendre qu’il n’aurait pas ce bête réflexe ? La pointe dans mon dos insiste alors et je ne parviens même pas à deviner le visage de l’agresseur. Du sauveur, en fait. Il est là pour Lauren, non ?
Il s’agit peut être du propriétaire des lieux. Il s’agit peut être d’un client qui a tout vu depuis l’extérieur. Il s’agit peut être d’un simple passant qui a perçu dans les yeux de la jeune femme toute l’épouvante que je lui inspire.
Une main solide m’attrape l’épaule pour me faire retourner dans l’intérieur de la boutique, en me jetant fermement. C’est un vieux. Enfin ce n’est pas un jeune et athlétique garçon. Sa voix et sa poigne le trahissent mais je ne fais rien qui pourrait le contrarier.
Pas pour lui. Pour Lauren.

« Ça va allez mademoiselle, je vais prévenir les autorités et ce type sera calmé. »

T’es sérieux ?
Je n’ose même pas la regarder, me contentant de fixer la baguette menaçante puis finalement, mes chaussures. C’est beaucoup mieux. Suis-je…fautif ? Je n’arrive même plus à prendre de recul, à comprendre mes agissements.
Je pensais être au beau milieu d’une conversation courtoise et passionnante sur les moldus, mais qu’en était-il réellement ?

« Surtout n’essaye pas de bouger ! »

Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Jeu 16 Mai 2013 - 10:36
A aucun moment Charlie pensa qu’il y avait un problème avec sa vendeuse. Même quand le bruit de la tasse s’écrasant au sol le sortit de sa torpeur. C’était un homme dans la force de l’âge. Qui avouait sans peine qu’il avait déjà trop vécu. Reprendre la librairie avait été le rêve de Mélanie, sa femme. Pas réellement le sien. Mélanie voulait finir ses jours entourée de livres. Dans un conte pour sorciers, Mélanie aurait trouvé la mort sur le champ de bataille. Charlie aurait rattrapé son corps ensanglanté en hurlant vengeance. Mais non. Mélanie était morte de la même manière qu’elle avait toujours vécu : à la moldu. Une tumeur au cerveau l’avait emporté sur son sourire presque trois ans auparavant. Il y a des choses que la magie ne peut pas guérir. Charlie en avait fait la douloureuse expérience.

Il lui arrivait souvent de passer des heures à contempler sa photo. A la retrouver ainsi, en silence. Cela avait été le cas cet après-midi. Jen, la vendeuse la plus ancienne, n’était pas là de la journée. Mais il n’avait pas hésité un instant à confier la boutique à Lauren. La petite avait fait ses preuves au cours de ces deux dernières semaines. Et s’il était beaucoup trop bougon pour le lui montrer, il l’appréciait. Elle ressemblait à sa fille, Moïra. Moïra qui était allée épouser un français et qui attendait son troisième enfant. Lauren avait son regard un peu intimidé. Sa volonté. Et surtout sa grâce. Elle était cultivée. Elle était toujours prête à donner un coup de main. Et aussi parfois elle était maladroite.

C’était une tasse des Filants de Flayosque. Une tasse qui avait appartenu à Mélanie. Lauren l’avait déjà cassé par deux fois auparavant. Charlie prit le temps de ranger la photo. Épousseta vaguement le devant de son pantalon. Et se dirigea lentement vers les escaliers. Il était encore trop plongé dans ses pensées pour entendre les voix.

Il descendit les premières marches. Et ouvrit la bouche pour lui lancer une boutade. Lauren aurait déjà réparé la tasse mais –

Son regard croisa cela d’Aoden. Puis de l’homme qui le tenait en joue.

Il y avait Lauren derrière eux. A moitié accroupit près de l’évier.

Charlie écarta lentement ses mains. En un signe calme et pacifique. Pas question de dégainer. Les sorts fuseraient aussitôt.

Sa voix bourrue demanda simplement :

- Que se passe-t-il ici ?

Son regard noir passa de l’un à l’autre des acteurs principaux de ce fiasco. Dans leur dos Lauren se releva. Expirant aussi lentement qu’elle le pouvait. Le front en sueur. L’air vulnérable.

- Vous êtes le propriétaire ?

C’était l’homme à la baguette. Son ton agressif trahissait sa nervosité et son excitation. Mauvaise combinaison.

- Oui monsieur je suis le propriétaire.
- Je suis arrivé quand cet homme agressait votre vendeuse. Je viens de l’empêcher. Il faut appeler la milice.
- Bien.

Il se fichait bien de la milice. Et de ces foutus américains. Ces cowboys allaient s’amuser à enquêter pendant des heures. Après avoir fouillé chaque centimètre carré de cette boutique. Charlie n’était pas homme à être bousculé.

Il descendit totalement les escaliers. Contourna prudemment Aoden. Son regard lui intimant le silence. La seule version des faits qu’il voulait avoir était celle de Lauren. Et Lauren n’allait pas bien.

- Ca va mon petit ?
- J’suis désolée. Ai pas. Il a pas.
- Attends.

D’un accio il ramena une boite blanche posée sur une étagère à l’autre bout de la pièce. L’ouvrant d’un geste sûr il dévoila un certain nombre de flacons. Charlie en choisit un avec un précision. L’élixir était violet. Un remontant.

- Bois moi ça cul sec et tu m’expliques. Ca va aller ?
- Oui.

Elle voulu lui expliquer autre chose. Mais la main de Charlie se referma avec une force tranquille sur la sienne. C’est avec tout autant d’attention qu’elle en avait eut pour Aoden qu’il la regarda vider le flacon. Aussitôt ses joues reprirent des couleurs. Sa respiration se calma. Et ses jambes cessèrent d’être en coton.

Elle ne perdit pas une seconde.

- J’ai fais un malaise. Il m’a aidé.

Puis plus sèche.

- Je n’ai pas été agressée.
- Baissez votre baguette monsieur, appuya Charlie sans hésitation.
- Mais elle a pu être impéri…
- Nous ne sommes pas à Pré-au-Lard mon vieux. Baissez votre baguette.

Le client sembla s’offusquer de la familiarité. Mais obéit néanmoins. Lauren posa une simple main sur l’épaule de Charlie.

- Je suis désolée monsieur Brienne. J’ai fais un malaise. Ce monsieur était entrain de passer commande. Il m’a gentiment amené dans l’arrière salle.
- Un malaise…
- Elle lui a dit de partir.

Le mensonge était venu naturellement à la bouche de Lauren. Mais son regard tressaillit à la mention de son « sauveur ». Si ce connard s’en mêlait…

- J’ai entendu la tasse. Là. Et elle lui disait de partir. J’étais dans les rayons. Et je.
- Je lui ai dis de partir car je me sentais mieux.

Les yeux de Lauren revinrent à ceux de Charlie. Elle se sentait mal. Mais non pas à cause de la crise d’angoisse. Le remontant avait fait son effet. Elle se sentait désolée de devoir le tromper. Et se fit la promesse que cela la seule et dernière fois.

- Je suis désolée d’avoir laissé la librairie sans surveillance. Mais réellement cet homme ne me voulait aucun mal.
- Je te crois.

Puis en français il ajouta.

- Tu devrais manger plus ma petite. Tu vas avoir d’autres malaises si tu t’empâtes pas un peu.

C’était une taquinerie mais il n’y eut pas l’ombre d’un sourire sur ses lèvres. Lauren hocha la tête dans le doute. Le client s’était déjà écarté d’Aoden. Mais continuait de le fixer d’un air soupçonneux. Charlie leva les yeux au ciel.

- C’est une arrière boutique privée ici messieurs. Je suis désolé de tout ce remue-ménage. Il va sans dire monsieur que votre courage sera remercié. Une remise de 50% sur votre prochain achat vous satisfait-il ?

Le client marmonna un assentiment. Peu convaincu. Mais rebroussa presque immédiatement chemin. L’effet Charlie.

- Quand à vous jeune homme. …. Eh bien merci aussi. La remise est valable. Mais je crois que ça ira maintenant.

Lauren se mordit la lèvre. La honte et la culpabilité se succédaient tour à tour. Elle n’avait aucune envie de devoir affronter le regard d’Aoden. Surtout car elle venait en quelques secondes de se couvrir de ridicule. Et de lui attirer des ennuis. Mais elle lui devait des excuses.

- … Si ça ne vous dérange pas. J’aimerais raccompagner ce monsieur à la porte.
- Prends tes affaires et rentre chez toi Lauren.

Un vent de panique souffla sur le visage de la jeune femme.

- Tu as eu ton lot de soucis pour aujourd’hui. Tu rattraperas ton heure demain soir. J’ai l’inventaire.
- ….. Merci monsieur.

Charlie secoua simplement la tête. L’air de dire que ça n’était rien. Lauren retint aussitôt un geste de familiarité à son encontre. Et se contenta de lui serrer la main. Avant de prévenir Aoden d’un regard de rester dans la boutique. Rapidement, elle s’en fut chercher son sac et sa veste.

Charlie lui n’avait pas bougé. Son regard parcouru la silhouette d’Aoden. Tiqua sur le blouson de cuir. Avant de se pencher sur les débris de la tasse. Qu’il recolla d’un reparo. L’atmosphère se fit pesante. Le temps que Lauren revint. Et Charlie les observa alors qu’elle entrainait le gosse hors de la boutique et sans le toucher. Ca avait encore le goût de la tétine dans la bouche mais ça s’attirait des emmerdes.

Un malaise.

Il ne ferait pas le déplaisir d’en faire la remarque à Lauren dans les jours qui suivraient. Mais ses lèvres plissées trahissaient une chose certaine : On ne la lui faisait pas.
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Jeu 16 Mai 2013 - 11:23
- Que se passe-t-il ici ?

« J… »

A commencer toutes mes phrases par « je », on va finir par penser que je suis le roi des égocentriques. Qui sait. C’est peut être le cas.
Le regard pesant et à la fois rassurant de l’homme qui fait alors son entrée dans la pièce me somme le silence. C’est sans doute la meilleure chose à faire, tout ce que je peux dire sera retenu contre moi, tout ça. Et puis quand on sait à quel point je suis maladroit ! Mieux vaut que je laisse un type vraisemblablement calme et cohérent intervenir.
Evidemment si ça commence à sentir le roussi, pour moi, je ne pourrais m’empêcher de me défendre. Pour l’heure, je reste figé, en surveillant les deux hommes. Lauren est hors de mon champ de vision, en tout cas je ne la regarde pas car ce poids causé par la faute est insupportable. Croiser son regard serait beaucoup trop pénible. Je suis lâche, pour le coup.

Les deux hommes s’échangent quelques paroles, guères sympathiques. Pas tranquilles. C’est bizarre parce que, ce client, s’il est venu protéger la vendeuse – de l’agresseur que je suis – pourquoi reste-t-il sur la défensive maintenant que le boss en titre est là ?
Remarque il n’a pas tort. Si, imaginons, le patron est aussi tordu que l’agresseur – qui n’existe pas hein, n’oubliez pas – il vaut mieux qu’il reste prudent.
Merde je m’embrouille tout seul. Et puis ne voit-il pas, le sauveur, à quel point le gars qui vient d’arriver est serein et sage ? Ne pas se fier aux apparences, c’est vrai. Bon alors j’attends, tandis qu’on s’occupe enfin de Lauren. Le breuvage qu’elle avale fait rapidement son effet, et je suis soulagé.
Oh : je la regarde. Mais j’évite son regard bien entendu. Je détourne le visage dès qu’elle bouge le sien, pour me regarder ou non. Je ne prends aucun risque.

- C’est une arrière boutique privée ici messieurs. Je suis désolé de tout ce remue-ménage. Il va sans dire monsieur que votre courage sera remercié. Une remise de 50% sur votre prochain achat vous satisfait-il ? […] Quand à vous jeune homme. …. Eh bien merci aussi. La remise est valable. Mais je crois que ça ira maintenant.

Elle a menti. Enfin je crois. C’était vraiment un malaise ? Peut-on associer une crise à un malaise ? Finalement pourquoi pas, ça me parait sensé. Relativement. Néanmoins je ne peux m’empêcher d’avoir l’impression qu’elle a voulu me couvrir. Un peu. En prétextant un malaise sans donner les réelles raisons qui ont provoqués ces sursauts. Ces sanglots.
En plus elle s’est blessée !
J’acquiesce vivement en comprenant simplement que le propriétaire nous demande de sortir. Pour la remise je m’en passerais, j’ai assez fait de mal aux gens de ces lieux.

« Merci à vous ; au revoir…bonne fin de journée. »

Eh bien. Tel un gamin pris en flag. Un coupable sermonné. Un sale gosse gentiment épargné par le papa de la demoiselle, je retourne dans le coin magasin.
J’suis con, ce n’est pas son père. Et puis je n’ai rien fait ! Ce n’était pas intentionnel et si j’avais su que mes propos seraient si…douloureux pour Lauren, jamais ils n’auraient franchis la barrière de mes lèvres.

Quand la miss me rejoint, je n’ose toujours pas la regarder. Pourtant elle n’a pas l’air de trop m’en vouloir, sans doute pas rancunière. Elle tient même à ce que l’on passe ensemble la porte – que j’ouvre galamment, pourvu que ça ne soit pas mal pris. Et si elle attendait qu’on soit tranquille pour pouvoir m’engueuler ? Si en fait, elle se cache derrière ses airs de victimes pour mieux me frapper derrière ?
Stupide. Ça n’a pas l’air son genre et fichez moi la paix avec les impressions ! Je suis quasiment persuadé que Lauren est une demoiselle calme, aussi douce et attentive, souriante et fraiche que la vendeuse qui m’a gentiment aidé tout à l’heure. Il n’y a pas si longtemps que ça.

« Eh bien, prenez soin de vous et, veuillez m’excuser pour le désagrément. Quand au livre, la Bible, je peux sans doute la trouver ailleurs. Je n’ai pas besoin de revenir vous embêter. »

J’ai brisé le silence. Il fallait que ce soit moi. C’est toujours moi, qui ouvre la bouche. Le mot en trop, la phrase pénible. Aoden tout craché.
Je relève enfin le visage jusqu’à elle mais mes pupilles bleues décident de s’arrêter à ses lèvres, ne pas suivre la courbe discrète du nez qui mènerait à son regard. Ce n’est pas la peine, je ne veux surtout pas continuer d’être ce personnage insistant et menaçant qu’elle a cru voir. Si je peux rester le simple client d’un jour, d’une fois, juste maladroit et disparu à jamais : je préfère. Tout, sauf revoir la crainte dans ses yeux.



Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Jeu 16 Mai 2013 - 18:47
Elle franchit la porte que lui tient Aoden sans relever la tête vers lui. Pourtant ses intentions sont claires. Elle ne compte pas le fuir. Elle a bien l’intention de parler de ce qui vient d’arriver avec lui. De s’expliquer et de se faire pardonner. Mais les mots se bloquent au fond de sa gorge. Et sa culpabilité ne cesse pas de grandir à chaque seconde. Pour se donner contenance elle réajuste la sangle de son sac. Fixe un point sur le sol, en se mordant la langue. Elle déteste être ainsi.

Ayant toujours cru être une femme de caractère, la désillusion la frappe en plein cœur. Mais elle aurait du s’en douter. Loïs, ça c’était une femme solide. Pas du genre à trembler quand un type lui proposait un café. Elle n’était pas prête ? Eh bien elle prenait une grande inspiration et elle déclinait poliment. Cela arrivait à des milliers de femmes chaque jour. Des centaines rien que dans cette ville. Alors pourquoi pas elle ?

Pourquoi ? Parce qu’elle s’était encore déniée. Et en beauté. Elle n’avait pas comprit à quel point la vie qu’elle avait actuellement lui était précieuse. Une chance qu’elle avait saisit et qu’elle tentait de sauvegarder. Ok elle demeurait call-girl. Mais c’était bien différent de son job d’avant. Et elle avait espéré pouvoir s’en détacher lentement. Lentement et sûrement. Ce n’était pas une envie motivée par les autres. Même si Loïs lui avait passablement prit la tête à ce sujet. Non. L’unique fierté qu’elle ressentirait à redevenir une femme honnête serait envers elle-même.

Et dans tout cela il y avait la honte. La honte alors qu’elle s’était targuée pendant tant d’années d’être fière de ce qu’elle faisait. N’avait-elle pas choisie d’être une prostituée ? Bien sûr que si. Et pour cause, son corps était sa seule monnaie d’échange. Hors de question de compter sur son intellect. En vérité ce n’était pas la honte de son métier qu’elle éprouvait. Mais bien celle d’avoir manipulé tant de gens pour obtenir ce qu’elle voulait.

Elle avait fait des choix. Il n’y avait pas de regrets à avoir. Peut-être quelques mauvais souvenirs.

Et dans tout cela il y avait Barton évidemment. Mais juste derrière lui. Juste derrière son visage souriant et fermé tout à la fois, il y avait Amy. Amy qu’elle avait manipulée. Et en beauté. Se fiant à son amour pour obtenir ce qu’elle voulait. Amy qu’elle avait trahit, et de la manière la plus abjecte. Si seulement elle s’était arrêtée à cette fille… Mais non. Dix ans. Et sur ces dix ans une vingtaine, voire une trentaine de ces amours intéressés. Elle n’avait pas fait que jouer de son corps et des autres. Elle avait poignardé des cœurs.

S’il n’y avait pas de regrets, il y avait des remords. De nombreux remords.

Et que faire ? S’excuser ?
Non Lauren voulait juste payer le prix. Le prix fort.

Mais comment expliquer cela à Aoden. Comment lui faire comprendre ?

Elle ne pouvait pas. Parce qu’elle ne le connaissait pas. Et ne le voulait pas. Ou tout recommencerait encore. Elle prétendrait tomber sous son charme. Elle tâcherait de le faire tomber dans le panneau. De lui extorquer tout ce qu’il pourrait lui offrir. Avant de fuir.

Elle avait toujours vécu comme ça. Et ne savait tout simplement pas vivre autrement.

Néanmoins c’était une vérité trop lourde à porter.

« Eh bien, prenez soin de vous et, veuillez m’excuser pour le désagrément. Quand au livre, la Bible, je peux sans doute la trouver ailleurs. Je n’ai pas besoin de revenir vous embêter. »


Lauren releva la tête sur une grimace désappointée. Voilà tout ce que son attitude ridicule apportait. Des scènes de fin bâclées.

- Ne soyez pas…

Ridicule.

Elle se mordit la langue. Referma la main sur son sac. Fermement.

- Je vous demande pardon. Je sais que c’était. J’ai.

Elle fronça le nez. S’il regardait ses lèvres. Elle fixait son cou. Et déglutit.

- C’était idiot. Je ne sais pas ce qui m’a prit dans l’arrière-salle. Je regrette. J’ai. Paniqué connement. Et.

Elle leva les yeux au ciel. Agacée de ne pas pouvoir s’exprimer aussi clairement qu’elle le voulait.

- C’est moi qui dois vous présenter des excuses. Je vous ai prêté des intentions qui n’étaient pas… Merde.

Le juron, français, tomba comme une pierre.

- Revenez chercher votre bible. Je n’ai pas envie de vous gâcher la journée. Je ne peux pas accepter un. Verre ou quoi. Pas juste avec vous. C’est comme ça. C’est mon stupide moi.

Ses mains griffèrent le cuir malmené de son sac. Elle inspira brutalement.

- Je devrais pourtant. Au moins vous le payer moi. Pour me rattraper. J’ai faillis vous faire attaquer par un con en plus. … Vous n’êtes pas maladroit en fait. Vous manquez de bol. La preuve, il a fallu que vous tombiez sur moi aujourd’hui.

Elle ricane. Cela sonne faux.

- Ma collège Jen s’y connait moins en moldus mais elle n’aurait… Bon. Je vais arrêter de me frapper là. C’est réellement ridicule. Monsieur Teagan. Aoden. …. J’ai pas envie que ça finisse comme ça. A cause de moi. ….. J’en ai assez de ça. Et vous êtes un homme bien.

Difficile d’assurer ça en moins d’une heure. Et pourtant elle le pensait sincèrement. Et son regard croisa le sien.

- ….. Vous. …….. Bon elle est où votre moto ?
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Jeu 16 Mai 2013 - 19:17
Oulala. Elle s’emballe. Elle est tout bonnement incompréhensible, torturée et perdue. La pauvre. Son portrait continue de prendre une allure touchante. Qu’a-t-elle vécu ? Je voudrais savoir. Qui lui a fait du mal ? Que pense-t-elle avoir mal réussi et pour quelle raison s’en veut-elle ? Qui sont les gens avec qui elle a vécu ? Avec qui elle vit encore ?
Qu’est l’exacte Lauren, derrière ce masque de tendre vendeuse, incapable de dissimuler pleinement les failles d’un passé trop sombre pour un cœur si fragile ?
Ça pourrait être une bonne chronique, si elle m’expliquait un peu plus en détails les aventures vécues. Ceci dit, ça sortirait de ma ligne de conduite moldue dans la Gazette. Hum. Pas forcément, n’a-t-elle pas dit que son père avait une moto ? Si elle a côtoyé et côtoie encore des non-sorciers je peux décidemment bien faire quelque chose et … ta gueule mon pauvre.
Une demoiselle intéressante n’est pas – pas du tout – un sujet de travail. Elle mérite bien mieux que ça.

Se confondant en excuse – aussi maladroitement que je l’aurai fait – la belle essaye de me faire comprendre…je ne sais quoi. Bah non je n’arrive pas à déchiffrer ses segments de phrases désordonnés. Que dois-je comprendre ? Elle n’a pas su comment refuser mon offre parce que je ne lui plais pas ? Elle a cru que c’était une franche tentative de drague alors qu’elle est fiancée ? Je la répugne totalement et la simple idée de vider un verre à mes côtés a déclenché un malaise ?
Ce serait fort. Mais alors quoi ?
Mes sourcils se froncent sous le flou de ses explications et je ne me rends même pas compte que nos yeux se sont retrouvés. C’est déjà un peu plus clair, maintenant qu’on se regarde. Pour de vrai.

« Mais je…je m’excuse je n’comprends pas ou vous voulez en venir Lauren et puis après tout qu’importe : ça vous regarde. Je vous assure, ne vous donnez pas ce mal… »

Surtout si c’est parce que ma tête ne te revient pas. Merde. C’est vexant hein. Qu’importe. Elle semble si bouleversée que j’aimerais arrêter pour de bon sa torture !
Pour la Bible je ne suis vraiment pas certain de revenir ici mais honnêtement : qu’importe. Je finirais bien par la trouver, c’est peut être ce qui va me forcer à aller jusqu’à la belle Londres moldue et au pire des cas, si je ne l’achète jamais, et bien…l’espoir et les rêves font avancer. Ahem.
Sa dernière question est inattendue, mais arrive un peu comme une bouée de sauvetage.

« Là, juste un peu plus haut sur la droite. Dans la petite ruelle. »

Je ne sais pas trop ce qu’elle voulait savoir. Sa question était-elle réfléchie ? Etait-ce juste une façon de me dire de dégager ? C’est surement ça. Je veux la soulager, ce n’est clairement pas en restant devant elle, en l’observant galérer que je lui donne un coup de main. Ainsi, je m’éloigne.
Sans lui accorder le moindre intérêt désormais, sans regarder en arrière, je sors une main de ma poche avec une paire de clés, et je rejoins l’engin. Mon engin. Mon bébé.

Il y a des jours comme ça, ou votre gentille maladresse, vos mignons petits dérapages et votre nature un peu naïve deviennent les pires traits de votre caractère. Plus rien de joli, plus rien d’agréable. Juste un amas de déchets, de regrets, de fautes. Partout où je passe, en général, il faut que j’imprègne l’endroit de ma lourdeur. Ma bêtise.

J’aimerais pouvoir un jour articuler : " tu sais maman si je suis seul, si personne ne peut se vanter – ou pleurer – d’être dans mon cercle d’amis, d’être un de mes proches, d’être mon amie, mon amante, j’ai trouvé pourquoi. Chaque être ici a une histoire, de ce côté de la ville ou même dans le coin dépourvu de magie. Ils en ont tous. Passée. Présente. Ou à venir. Elle arrive, ils le savent, sans en avoir conscience ils avancent. C’est pour cela qu’ils se rencontrent, se disputent, se tuent, s’aiment, se séparent ou fondent une famille. Eh bien tu sais maman, arrête de pleurer ma solitude. Je n’ai pas d’histoire, j’aime trop observer celles des autres. Je me protège, me couvre, me cache. Ça coute cher, à la longue. C’est lourd et douloureux, maman, mais c’est ma façon d’être.
Ne pas vraiment vivre, en pensant que je ne subis pas la réalité. Tu sais, le pire ? C’est qu’en plus de ne pas avoir d’histoire et donc, de gens autour de moi, je supporte bien les mêmes maux qu’eux. "
Invité
Invité
Anonymous
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté Lun 20 Mai 2013 - 10:43
Elle s’en serait claquée le front de dépit. Évidemment qu’il ne comprenait pas. Elle-même ne comprenait pas. Et la moutarde commençait doucement à lui monter au nez. Elle s’était donnée en spectacle d’une manière qui la répugnait. Lauren était peut-être une habituée d’être examinée par le regard des autres. Elle demeurait cette étudiante rasant les murs de Poudlard. Prenant le soin de ne pas provoquer une seule réaction. Un seul murmure. Juste de se faire oublier. Et cela avait fonctionné pendant tellement d’années. Ils étaient peu nombreux les membres de sa promotion qui se rappelaient d’elle. A part peut-être pour l’incident du balais en première année. Mais cela avait prit la tournure d’une légende urbaine. Une légende vite oubliée, sans visage et sans nom. Évidemment Carmen avait eut un tout autre succès. Un succès qui perdurait encore. Cependant elle avait renoncé à ce surnom. Elle avait renoncé à tous ces prénoms inutiles. Des ersatz de vie gâchée. Pour ne demeurer que Lauren. Ou La Femme. Dans d’autres occasions.

Son visage se fit revêche. Amer. Alors qu’elle observait avec mécontentement le bout de ses chaussures. Il ne comprenait rien. Ne comprendrait jamais. Ni lui ni personne d’autre. Parce qu’elle était trop stupide pour ne serait-ce que s’exprimer clairement. C’était son plus gros défaut.

Ne vous donnez pas ce mal. Du calme Lauren. Arrêtez de vous agiter dans tout les sens. D’essayer de réparer les pots cassés. Vous n’y avez pas réussit avec une simple tasse. Alors avec un début de relation comme maintenant…

Relation ?

Est-ce que Aoden lui importait vraiment ? Le type qui s’est proposé à lui offrir un café. Et qu’elle a envoyé paitre deux fois ?

Évidemment que non. Trop tôt pour le dire. Trop tard aussi. D’une certaine manière. Elle souffle bruyamment par le nez. Et relève la tête.

- Je me donne le mal que je veux. Je voulais simplement vous présenter mes excuses. J’aurais du mieux réagir. Voilà tout.

Voilà tout. Cela sonne comme le mot de la fin. Et la moto ?

Oui ok la petite ruelle elle l’a capté. Elle s’apprête à lui emboiter le pas. Quand Aoden lui tourne le dos. Et s’en va.

Et voici que se ramène sa première véritable hésitation. La première depuis ces deux dernières semaines. Surpassant en effort de caractère sa décision de répondre à l’annonce posée sur la vitrine de la librairie. Surpassant même le hochement de tête qui avait été sa réponse à la demande du milicien chargé de l’interroger. Quand elle avait du lui avouer. Car elle ne l’avait jamais clairement avoué. Alors parlons de fierté ou d’honneur du travail.

Quand elle avait du lui avouer pour son vrai métier.

C’est plus facile d’affirmer que c’est la seule solution. Plus facile de hausser une épaule quand on dénigre la branche. Moins facile de clairement s’impliquer en prônant qu’on le vit. Qu’on le fait. Autrement que face aux clients.

Allons. Ne soyons pas redondant.

Elle hésite donc. Mais Aoden n’a pas dit aurevoir lui. N’a pas dit adieu.

Alors elle le suit. A petits pas de souris. Maladroite et intimidée. Le rejoint dans la ruelle. Où il est déjà entrain de s’occuper de sa moto. Et c’est une belle moto. Assez pour lui faire retrouver le sourire. Avec une moto comme ça on pourrait quitter Londres. Envahir les routes et partir. Partir de l’autre côté du pays. Même franchir les limites des îles. Et s’enfuir.

Mais fuir elle ne l’a que trop fait. La tentation est pourtant si grande.

Fuir. Avec lui ?
Déjà qu’il doit la traiter intérieurement de demeurée inadaptée à la société…

Et qu'aurait-il à fuir lui?

Il enfile déjà son casque. Elle se retrouve sans sa parade habituelle : l’humour bravache.

Mais lui offre un petit sourire. Quand ses yeux se tournent vers elle.

- Repassez à la boutique.

Ca lui est passé par la tête. C’est peut-être le mieux à dire maintenant.

- Repassez s’il vous plait. J’aimerais vous revoir.

Pour m’assurer. Que je ne suis pas une complète détraquée. Que ma peur ne me submerge pas. Faire la fierté de ceux qui attendent de moi.

Y comprit moi.
Contenu sponsorisé
The new new life (réservé à Aoden) Empty
Re: The new new life (réservé à Aoden)
ce message a été posté
 :: Londres :: Commerces et zones de loisirs sorciers :: Chemin de Traverse :: Mille Feuilles