| Zéphyr J. Wendle Don't hate me just because I'm beautiful !  | | Une histoire de confiance. ce message a été posté Mar 23 Avr 2013 - 2:42 Un froissement de papier et un reniflement exaspéré, attablé à un bureau de la tour Serdaigle, Zéphyr mettait son exemplaire de l’Union de côté, tentant de mettre le plus de distance possible entre lui-même et l’absurdité de cette situation. Absurde, c’était le mot parfait pour décrire ce que ressentait le jeune sorcier en ce début d’après-midi : il se sentait absurde. La nouvelle avait été un choc pour lui, comme pour le reste de la population sorcière, mais aussi tragique qu’elle fut, la vie ne s’arrêtait pas pour autant – pas pour lui en tout cas – et il avait toujours des ASPICs à passer à la fin de l’année. Non, Zéphyr ne laisserait pas ces… ces… ces frivoles sensibleries ! – compromettre son… Son quoi ? Son avenir ? Un petit rire amer s’échappa sa gorge, avait-il au moins à avenir à compromettre ? Et plus important, en avait-il quoi que ce soit à faire ? Plus vraiment. Depuis le début de sa septième année, Zéphyr se surprit à ne plus en avoir quoi que ce soit à faire de beaucoup de choses, son avenir étant l’une d’elles. Ses rêves de grandeur avaient été balayés en même temps que son arrogance adolescente et le Serdaigle n’aspirait à plus rien qu’à survivre, voir le lendemain, puis le jour d’après, pas par pas. Avec un peu de recul, Zéphyr se rendait compte que la mort de son ambition avait été une libération plus qu’autre chose : ses tribulations afin de préparer son futur avancement dans la société sorcière n’avaient plus lieu d’être et pour la première depuis de longues années Zéphyr pouvait se laisser aller, baisser sa garde. Sans but futur, l’ancien préfet en chef n’avait plus vraiment de raison de vivre, il avait perdu son feu intérieur, mais c’était le prix à payer pour sa tranquillité d’esprit. Alors il se contentait de flotter à travers la vie, pour voir le jour suivant. C’était suffisant.
Mais ça c’était avant la prise du ministère par les phénix, avant que Sophia ne vienne au Royaume-Uni et qu’il ne se voie sans autre alternative que de rejoindre l’Ombre de la Rose Noire. Honnêtement, il aurait préféré rester sans faction, un sorcier sans bannière comme il l’avait été pendant quelques mois de flottement mais penser que Sophia lui aurait laissé le choix aurait été particulièrement naïf de sa part. Qu’à cela ne tienne, bien que l’idée de se battre pour la cause d’autres personnes ne l’enchantait guère, Zéphyr n’avait pas particulièrement de haine envers les idéaux de la faction mangemort qui étaient bien plus proches de ce qu’il avait toujours connu que ceux des phénix, auxquels il ne trouvait plus aucun charme maintenant qu’il avait perdu tout désir de régner sur le monde et quelques planètes environnantes. Zéphyr avait accepté et malgré la méfiance des autres mangemorts personne ne pouvait dire qu’il n’était pas l’un des leurs, le tatouage sur son flanc droit était une preuve qu’il était prêt à mettre sous le nez de tous ceux qui diraient le contraire. Au début, chaque jour avait été une bataille mais alors que les jours passaient, le préfet en chef déchu sut faire profil bas et on l’oublia, perdu dans la masse. La vie était plutôt calme depuis, du moins, aussi calme que pouvait l’être le bastion de la résistance mangemort en temps d’occupation américaine. Zéphyr n’avait pratiquement pas accès à Pré-au-Lard mais l’effervescence qui y régnait les touchait même à Poudlard et le château millénaire était sans cesse bondé alors que des ombres et des héritiers arpentaient sans relâche ses longs couloirs de pierre. Le Serdaigle ne se plaignait pas de cette surpopulation : toute cette cohue lui permettait de passer encore plus inaperçue et sa vie monotone et sans intérêt pouvait ainsi s’écouler sans dérangements aucuns. Du moins, jusqu’à aujourd’hui…
Le "désastre de Godric’s Hollow" l’avaient appelé les médias. Le nom était accrocheur et promettait de donner des sueurs froides à la sorcière au foyer de moins de cinquante ans mais même après une dizaine de lectures de l’article, Zéphyr avait toujours du mal à réaliser l’ampleur de la "catastrophe". Des milliers de morts, oui, mais il n’était pas sûr que ses parents en fassent partie. Il y avait eu des survivants, c’était écrit noir sur blanc, et il n’avait aucune preuve de leur décès. Aucun hibou ne lui était parvenu, aucun communiqué, rien. Et puis même s’ils étaient bel et bien morts, qu’est-ce que ça pouvait bien lui faire ? Ce n’était pas comme si cela allait changer quoi que ce soit dans sa vie de tous les jours alors pourquoi s’en soucier ? Pourtant, l’anxiété était bel et bien là, une angoisse qui le prenait aux tripes, comme un serpent dont les anneaux se resserraient un peu plus autour de ses intestins à chaque minute qui passait. La peur sans précédent qu’il ressentait à l’instant présent ne faisait que le frustrer plus qu’autre chose ; parce qu’il se sentait faible, parce qu’il n’était pas aussi indépendant qu’il prétendait l’être, parce qu’il était faible. Evidemment que cela allait tout changer… Le Serdaigle n’avait jamais été proche de sa famille, élevé plus par la TVM que par son propre père, abandonné aux loups par ce dernier à son entrée à Poudlard puisque jugé assez vieux pour se débrouiller seul au moment où il avait eu plus besoin de soutien que jamais. Non, Zéphyr n’avait aucun amour pour ses parents, son père était faible et sa mère une ivrogne, néanmoins il s’agissait de ses parents, de sa famille et peu importait ce qui lui arrivait, les insultes et les trahisons, peu importait s’il était seul, il avait toujours ça, une chose qui lui appartenait, qui était à lui, une chose où il avait sa place, que personne ne pouvait lui nier. C’était sa famille, son filet de sécurité, mais aujourd’hui elle n’était plus. Il le savait avec certitude désormais, il l’avait su depuis le début, sa famille était morte et il était seul, véritablement seul. Mais la tristesse ne l’emporterait pas, il le savait, seulement le vide, comme si son âme s’effritait petit à petit, un trou dans sa poitrine le laissant austère. Vide. Seul. Rien dont il n’avait pas l’habitude et pourtant l’impression était différente. Sans mot dire, Zéphyr sortit son manuel d’arithmancie et l’ouvrit au dernier chapitre étudié en cours, tentant de noyer sa confusion dans ces diagrammes et ces algorithmes qui lui étaient beaucoup plus familiers que cette situation.
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| Solaan E. Sethlyn Papuche Peluche Bleue  | | Re: Une histoire de confiance. ce message a été posté Mar 28 Mai 2013 - 13:02 Assis à une table de la bibliothèque, je ne faisais pas attention aux heures qui défilaient. M’attelant à la rédaction de mon devoir pour le cours d’Etudes des Moldus, j’avais soigneusement disposé quelques ouvrages intéressants face à moi, les feuilletant à la recherche de précieuses informations. Ayant toujours eu beaucoup d’attrait pour cette discipline, je trouvais encore des détails croustillants sur ce monde… J’étais fasciné par la façon dont ces êtres, dénués de tout pouvoir magique, avaient réussi à s’adapter et à évoluer. Ils étaient sources de curiosité, d’étonnement mais au fond de moi c’était tout de même préoccupant. Leur technologie leur permettait beaucoup de choses, ils n’étaient aucunement de petites choses sans défense. Sans compter leur nombre, toujours de plus en plus conséquent. Ils étaient une menace, c’était pourquoi je prenais note du moindre petit détail qui pourrait m’aider en cas de face à face avec l’un d’entre eux ou même plusieurs… Mieux connaître son ennemi, pour mieux le vaincre… Avec toutes ces connaissances, j’attendais avec impatience le jour où les Moldus seraient sous notre contrôle. Mettant un point final à ma composition, je me relisais quelques instants. Plutôt satisfait par ces centaines de lignes, je réinstallais chacun des livres à leur place. Je ne supportais pas passer des heures à rechercher un livre qui n’avait pas été remis au bon endroit par des trolls incapables et ignorants… Ma maniaquerie me poussait parfois à remettre à leur place ces vieux manuscrits et autres bouquins poussiéreux. La bibliothèque, j’avais rapidement appris à la connaître par cœur… J’y avais passé des heures, voire des demi-journées entières parfois. Mon repère, comme de nombreux de mes acolytes de maison… Le silence, ces odeurs, teintées de fragrances de bois, de vieux papiers et d’encre… Une atmosphère sereine et apaisante, propice à la concentration, la réflexion.
Mon devoir achevé, mes livres ayant retrouvés leur emplacement, je m’engouffrais dans les couloirs du troisième étage d’un pas résolu. J’avais une ronde à effectuer avant de regagner la tour des Serdaigle. Le rôle de Préfet était agréable, je déambulais longtemps dans les allées sinueuses et sombres de l’école. En cette fin d’après-midi, je n’eus pas grand-chose à faire, à vrai dire depuis quelques temps, il n’était pas rare que je croise plus d’adultes que d’élèves. Poudlard s’était légèrement vidé ces dernières semaines, mais l’accueil des réfugiés Mangemort perdurait, pour ceux qui n’avaient toujours pas retrouvé d’endroit où loger. Une ambiance tendue était toujours perceptible. La cohabitation entre Ombres et Héritiers était loin d’être une simple affaire pour de nombreux partisans de chacune des factions. Je percevais d’ailleurs tout cela d’un mauvais œil, j’espérais que nous nous relevions rapidement, que cette situation ne serait que provisoire… Les Phénix devaient payer pour les dommages qu’ils avaient occasionnés, tout ce bordel qu’ils avaient créé… Ce goût amer de revanche ne s’était pas dissipé, il était présent en moi depuis les événements de décembre. Depuis la bataille, depuis qu’ELLE n’était plus là…
Après avoir régler un conflit mineur entre deux jeunes élèves, j’étais remonté jusqu’à la tour des aiglons. Alors que j’allais regagner la salle commune, mon regard s’arrêta sur un de mes « camarades », installé à un bureau… J’aurais pu faire comme si de rien n’était mais l’occasion était trop belle. Je jetais un œil aux alentours, personne… Parfait ! Il était temps de mettre les choses au clair avec ce type, malgré notre cohabitation depuis notre entrée à Poudlard, nous n’avions jamais sympathisé. Wendle était si… Les mots ne venaient pas pour le qualifier. Je ne l’avais jamais apprécié, cet air méprisable, son arrogance. Nous avions partagé le même dortoir durant tant d’années, nous nous étions croisés à maintes reprises, nous avions partagé les mêmes cours quotidiennement mais rien ne nous avait rapprochés. Le courant n’était jamais passé, et j’avais fini par le maudire lorsqu’il avait osé se saisir de celle que j’aimais. Pourquoi elle ? Cette question m’avait hanté durant les semaines où elle et lui avaient partagé cette « histoire ». J’avais souffert de les voir ensemble et cette rancœur était toujours présente aujourd’hui. Tout cela était loin derrière nous mais j’étais tellement rancunier, que je ne pouvais mettre cela de côté en le voyant là, devant moi. Je le revoyais au bras de ma Pandore et cela m’écœurait. Leurs baisers échangés… Rien que d’y penser, je pouvais sentir mon sang bouillonner en moi. Le départ de Pandore n’arrangeait pas les choses, j’étais facilement irritable en ces dernières semaines. Aucune hésitation ne me traversa. Il avait des comptes à rendre, son ancienne appartenance aux Phénix, ce changement soudain de faction… Tout cela restait flou et tellement suspect… Sa présence ici ne me plaisait pas et j’étais bien décidé à lui faire cracher les raisons qui l’avaient poussé à trahir les Phénix. Pourquoi revenir ? Nous ne pouvions prendre de risques, cette souffrance et cette oppression que nous subissions étaient humiliantes. Il fallait s’assurer de sa franchise et de sa loyauté, mais ce n’était pas l’unique raison qui me pousserait à bientôt le noyer de questions… Il y avait bien une histoire de vengeance personnelle… Ce n’était pas dans mon genre habituellement mais, avec lui c’était différent. Je savais que la directrice apprécierait également si je parvenais à en découvrir plus sur lui et sur ce qu’il pouvait dissimuler. Je savais que cela ne lui plairait pas, mais je n’en avais rien à faire. Il ne méritait aucunement ma complaisance.
J’approchai alors, me positionnant face à lui, de l’autre côté du bureau. Je remarquai l’exemplaire de l’Union sur un coin du bureau. Ne demandant pas l’autorisation à son propriétaire, je le saisis avant de m’intéresser brièvement à la première page. Le titre – Le Désastre de Godric’s Hollow – ne m’interpella pas. Des morts, sorciers et moldus… Les malheurs et les atrocités étaient devenues monnaies courantes depuis quelques temps et cela ne me touchait presque plus. Cet événement fâcheux, n’en était qu’un parmi tant d’autres… Et il était certain que de telles horreurs se reproduisent dans les mois à venir. Les temps étaient rudes, il n’y avait rien à faire. Reposant le journal, je brisai l’aphasie ambiante sur un ton frôlant l’ignorance « Hum... Quel gâchis… N’est-ce pas ? » Je désignai évidemment les sorciers qui avaient péri, n’ayant que faire de la vermine moldue… Je lâchai l’imprimé d’un geste désinvolte, le laissant retomber là où je l’avais pris. Mon regard croisa alors celui de Zéphyr, je restai impassible. C’était le moment de le faire parler, il était hors de question de prendre des pincettes… Je serai clair et précis dans mes propos, pas de pitié. « Ecoute Wendle, je ne vais pas y aller par quatre chemin. Tu es assez perspicace et intelligent pour te rendre compte que ta présence dans le château n’est aucunement réjouissante. Nombreux sont ceux qui se seraient passé de toi ici. Pas la peine de te faire un dessin. » Mes lèvres s’étirèrent légèrement, belle entrée en matière… Et c’était loin d’être fini. « J’espère que tu as du temps devant toi… Non ! Je rectifie ! Je ne te laisse pas le choix. J’ai besoin de réponses à mes questions. Dis-moi, tu ne serais pas un peu dérangé ? Tu comprends, revenir ici alors que tes anciens petits camarades sont, contrairement à ici, affranchis de toute contrainte. Il faut m’expliquer Wendle, parce que j’ai du mal à comprendre ce changement soudain de camp… » Agréable ? Je ne l’étais pas. Il ne méritait aucune faveur de ma part, pas la peine de jouer les pauvres petites victimes… A cet instant il n’y avait que dédain dans mes yeux. Je le savais également très fort dans l’art de la méprise. Cette entrevue risquait d’être palpitante.
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| Zéphyr J. Wendle Don't hate me just because I'm beautiful !  | | Re: Une histoire de confiance. ce message a été posté Mer 29 Mai 2013 - 3:53 Zéphyr Wendle jaugeait son interlocuteur du regard, les sourcils arqués en un mélange de surprise et de dédain. L’humain était un être écœurant de simplicité et, apparemment, Solaan Sethlyn ne dérogeait pas à la règle : enlevez-lui tous ses droits et il se fera doux et docile comme un agneau, mais accordez-lui une once de pouvoir et soudainement, c’est la fête du slip. Non vraiment, c’était admirable que Solaan ait trouvé son courage maintenant qu’il était en pays conquis quand on savait quelle loque il était quelques mois plus tôt, quand son statut était encore celui d'un otage à Poudlard, mais, étrangement, Zéphyr n’avait pas particulièrement envie de le féliciter pour sa toute nouvelle acquisition d’une paire de couilles. Y a des mystères comme ça dans la vie…
Son regard azuré balayait le corps du nouveau préfet de la tête aux pieds tandis que ce dernier prenait ses aises en face de lui, se servant de son journal sans y avoir été invité, lui parlant comme à un chien, comme s’il était son subordonné, comme s’il lui devait quoi que ce soit. Aucune retenue, aucune grâce, Zéphyr n’avait jamais vraiment prêté attention à Solaan mais à l’instant précis il lui apparaissait comme un parfait déchet, comme si Merlin avait vomi une personne. Pour qui se prenait-il ? Se croyait-il meilleur que lui ? Comment serait-ce possible alors qu’il n’était qu’un remplacement ? Un simple bouche-trou pour le poste de préfet puisque lui-même n’était plus disponible pour le rôle. Après tout, c’était Zéphyr qui avait été choisi en tant que préfet en sixième année, pas Solaan, et les nominations avaient été faites bien avant l’attaque du Poudlard Express donc que personne ne sorte l’excuse vaseuse de son statut d’otage ! Ou bien était-il conscient de son infériorité incontestable ? Était-il jaloux ? Cela expliquerait son pétage de string sortant de nulle part. Après tout, il avait de quoi être jaloux... Zéphyr était plus intelligent que lui, et plus intéressant, et plus beau, il fallait l’avouer. Il avait déjà vu des filles glousser comme des dindes à la vue de Sethlyn mais il n’en comprenait pas vraiment la raison : certes, il était grand, et son teint halé lui donnait un certain air exotique qui pouvait sembler attirant, mais vus de près ses traits étaient d’une banalité à en pleurer. Son visage était trop large et lui donnait un air stupide, et ses petits yeux marron-caca faisaient pâle figure face au bleu azuré de ceux de Zéphyr. Et puis, le fait qu’ils soient bridés lui donnait toujours l’air sournois. Et son nez était grossier. Et ses pieds étaient gigantesques aussi, comme des palmes. Non, seul un idiot pourrait affirmer que Solaan était plus beau que lui. Mais d’un autre côté, le monde était rempli d’idiots. Cette pensée l’agaça.
« Nombreux étaient les sorciers qui se seraient passé de lui »… Mais qu’est-ce qu’il pouvait bien en avoir à foutre ? Solaan l’avait-il déjà rencontré avant aujourd’hui ? Ou bien peut-être que pendant ces sept ans pendant lesquels ils s’étaient côtoyés, Zéphyr avait laissé échapper des signaux comme quoi il était un être profondément altruiste dont le bien-être de la population mangemort du Royaume-Uni était la principale priorité ? Si c’était le cas, c’était une erreur de sa part et il en était profondément désolé. Le seul bien-être qui l’intéressait était le sien et cela avait toujours été le cas, c’est la raison pour laquelle il se força à écouter Sethlyn jusqu’au bout. Presque toutes les fibres de son corps le poussaient à l’envoyer paître avec une réplique acide, presque toutes, sauf cette petite partie de l’esprit qu’on appelait la « raison ». S’il jouait ses cartes habilement, cette conversation ridicule pourrait tourner en sa faveur ; son interlocuteur était préfet désormais, sa voix avait de l’importance. L'avoir de son côté – ou du moins, ne pas l’avoir contre lui – pourrait être grandement bénéfique à la situation de Zéphyr. Tout ce qu’il avait à faire c’était mettre sa fierté de côté pour quelques minutes, le laisser prendre son pied avec un peu de masturbation intellectuelle et assouvir sa crise d’autorité. Il pouvait faire ça, non ? Le ton familier de Sethlyn et sa façon de le mettre au pied du mur le répugnaient mais il avait la peau dure, il pouvait supporter un peu d’humiliation. Le timing n’était pas parfait mais c’était tout ce qu’il avait ; il était en position de faiblesse, sa seule option était de se montrer intelligent et de faire du mieux qu’il pouvait avec les pièces qui lui étaient données.
Après quelques secondes de silence (et de regard empli de jugement), le Serdaigle ferma son livre d’arithmancie en soupirant avec lassitude. « Très bien, je suppose que je n’ai pas le choix... Tu devrais t’asseoir, ça risque de prendre du temps. » Ajouta-t-il en pointant du menton l’autre côté du bureau. Donner l’impression à Solaan qu’il avait tous les pouvoirs dans cette conversation, ça devrait lui plaire. C’était ce qu’il voulait non ? Lui montrer que c’était lui le patron. Eh bien Zéphyr comptait faire en sorte de lui donner ce qu’il voulait, mais pas sans quelques piques vénéneuses. Il était prêt à montrer patte blanche mais pas non plus à se rouler sur le dos en soumission. « Je te trouve bien cynique, Solaan. A t’entendre, on pourrait croire que tu suggères que la seule raison pour laquelle quelqu’un serait ici est par simple obligation. "Si tu avais la possibilité d’être ailleurs et que tu as préféré rester avec les mangemorts c’est que tu n’es pas bien dans ta tête", c’est l’idée de base non ? Je trouve ça assez inélégant, de parler de l’appartenance de quelqu’un à l’Ombre de la Rose Noire comme d’une "contrainte", mais je suis sûr que tu t’es simplement mal exprimé. Après tout, avec ce genre de discours, on pourrait croire que tu aurais préféré être dehors, avec les Phénix, mais qu’à cause de ton statut d’otage tu n’en as simplement pas eu la possibilité. Et ce ne serait vraiment pas ton genre, n’est-ce-pas ? » Zéphyr lui adressa un petit sourire innocent et croisa les jambes avant de reprendre. « Pour répondre à ta question, non, je ne pense pas être particulièrement "dérangé". J’ai simplement changé d’avis, et ce peu importent les contraintes. L’idéologie passe avant tout, je suis sûr que l’on sera d’accord sur ce point. Après tout, tu es bien là toi, malgré l’enfermement et les difficultés, et tu n’es pas fou à ce que je sache, ni forcé de rester… Je me trompe ? » Il jouait sur les mots, et n’avait, au fond, donné aucune information de quelque valeur que ce soit à Sethlyn, mais il ne comptait pas lui mâcher le travail non plus. Il était prêt à donner des explications à Solaan, mais il n’allait pas les lui livrer sur un plateau d’argent. Si l’autre voulait des réponses pertinentes, il n’avait qu’à se montrer malin. Après tout, ils étaient des Serdaigle, c’était la spécialité de la maison non ?
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| Solaan E. Sethlyn Papuche Peluche Bleue  | | Re: Une histoire de confiance. ce message a été posté Jeu 11 Juil 2013 - 16:14 Monsieur Zéphyr ne semblait pas apprécier. Ah bon ? Pourtant un sale type comme lui, autant détestable, devait bien avoir l’habitude de supporter de telles piques… Lui qui devait en lancer régulièrement, c’était à son tour d’en prendre plein la gueule. Rien de plus normal… Et à vrai dire cela faisait un bien fou de pouvoir le réduire au rang de bouse, durant quelques minutes… En tant que saleté « d’ancien » Phénix, je pouvais bien me permettre de lui parler ainsi. Il ne méritait aucune compassion de ma part. Le simple fait de poser mes yeux sur lui me dégoutait… Oui ce crétin me dégoutait… Il était rare que je réagisse de la sorte, même avec des gens que je ne portais pas dans mon estime. Mais le Wendle lui… Etait le pire des imbéciles… – Du moins à mes yeux… Très jolis yeux soit dit en passant ! – Il tirait la tronche, apparemment je le dérangeais, mes mots semblait lui déplaire… Il y avait de quoi parce que c’était moi, à présent, qui portais l’insigne qu’on lui avait confié durant les années précédentes. La confiance qu’on lui avait accordée avait été réduite en fumée. Il n’était plus rien ici. Alors pourquoi revenir ici pour être enfermé avec des personnes qui ne voulaient pas de lui ? Cela je ne le comprenais toujours pas…
Pourtant il ne dit rien et resta attablé à son bureau, se contentant de me lorgner avec son regard hautain. Il finit par soupirer et ferma son livre avant de m’inviter à m’installer en face de lui. « Très bien, je suppose que je n’ai pas le choix... Tu devrais t’asseoir, ça risque de prendre du temps. » Pas le choix ? Alors il était prêt à discuter avec moi sans rechigner ? Pas même le moindre refus de sa part, il allait se laisser faire gentiment ? Pure utopie… Le Serdaigle sembla accepter l’affront sans pour autant se montrer sympathique. Pour ma part, je répondis pas à son invitation et restai debout face à lui – sûrement pour garder cette sensation de supériorité – Après le ton que j’avais employé, je ne fus pas étonné par les mots qu’il m’adressa «Je te trouve bien cynique, Solaan. » Mes lèvres s’étirèrent un peu plus. «A t’entendre, on pourrait croire que tu suggères que la seule raison pour laquelle quelqu’un serait ici est par simple obligation. "Si tu avais la possibilité d’être ailleurs et que tu as préféré rester avec les mangemorts c’est que tu n’es pas bien dans ta tête", c’est l’idée de base non ? Je trouve ça assez inélégant, de parler de l’appartenance de quelqu’un à l’Ombre de la Rose Noire comme d’une "contrainte", mais je suis sûr que tu t’es simplement mal exprimé. Après tout, avec ce genre de discours, on pourrait croire que tu aurais préféré être dehors, avec les Phénix, mais qu’à cause de ton statut d’otage tu n’en as simplement pas eu la possibilité. Et ce ne serait vraiment pas ton genre, n’est-ce-pas ? » Il le faisait exprès ou ? Il savait très bien de quoi je voulais parler mais Monsieur semblait faire la sourde oreille. Qu’il pouvait être agaçant en essayant de me faire douter. Je m’étais parfaitement exprimé mais il fallait avouer qu’il avait réussi à déformer mes propos à son avantage. La discussion risquait d’être poignante. « Pour répondre à ta question, non, je ne pense pas être particulièrement "dérangé". J’ai simplement changé d’avis, et ce peu importent les contraintes. L’idéologie passe avant tout, je suis sûr que l’on sera d’accord sur ce point. Après tout, tu es bien là toi, malgré l’enfermement et les difficultés, et tu n’es pas fou à ce que je sache, ni forcé de rester… Je me trompe ? » Oh… C’était si… Touchant… Non mais il se foutait de moi là ? Il avait subitement changé d’avis comme ça ? C’était grotesque !
Pourquoi ce retournement de veste si peu de temps après ? « Tu as très bien compris ce que je voulais dire, ne fais pas le malin en déformant mes paroles… Tu dis avoir changé d’avis mais dois-je te rappeler qu’il y a un an, quasiment jour pour jour tu poursuivais les fugitifs ombres. Tu n’aurais d’ailleurs pas lancé un Impero à Rowle pour qu’il s’en prenne à Vaisey ? Alors c’est bien beau de me parler d’idéologie, mais ton changement de faction me semble tout de même peu crédible… » Qu’il trouve une excuse potable pour expliquer son geste… Il allait me dire qu’on l’avait forcé peut être ? S’il avait été réellement membre des Ombres il aurait sauté sur l’occasion pour s’enfuir également. Après tout s’il faisait vraiment partie de la faction, rester à Poudlard était un risque à prendre non ? Ou était-ce la peur de subir la condition d’otage qui l’avait poussé à s’en prendre aux siens… Dans ce cas précis, cela s’appelait de la lâcheté. Il n’avait pas sa place dans nos rangs. « J’ai du mal à te suivre Wendle… Maintenant que les Ombres de la Rose Noire ont repris les rênes du château tu te dis faire partie de cette faction ? Alors Phénix ou Ombre faudrait vraiment que tu m’expliques parce que changer de faction à tout bout de champ… Il y a mieux pour paraître plausible… » Je restai silencieux un instant, ne le quittant pas des yeux et je terminai sur un ton plus ferme « Pourquoi devrais-je te croire ? Donne-moi les preuves que tu as véritablement ta place parmi nous ! »
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| Zéphyr J. Wendle Don't hate me just because I'm beautiful !  | | Re: Une histoire de confiance. ce message a été posté Lun 2 Déc 2013 - 4:14 Les réflexions de Solaan étaient biaisées, c'était étrange. Les sourcils froncés, Zéphyr observait son interlocuteur de haut en bas, comme s'il le voyait sous un nouveau jour. Aux yeux de Zéphyr, lorsqu'il s'agissait d'intellect, Sethlyn ne faisait pas le poids avec lui, mais il lui semblait quand même légèrement au dessus de la moyenne. Le Serdaigle s'attendait à mieux de la part de son camarade aiglon et l'illogisme de ses propos le décontenançait. C'était comme s'il lui cherchait des torts qui n'existaient pas... Mais pourquoi ? En toute honnêteté, Zéphyr n'avait pas pensé une seule seconde qu'il pouvait avoir un motif personnel pour cette conversation, à part celui de se faire mousser, bien entendu. Se tromperait-il ? Y aurait-il un facteur dont il n'était pas au courant ? Zéphyr se rendit compte d'un coup que tous les muscles de son visage étaient crispés, aussi il les relaxa tous d'un coup, reprenant une expression blanche, et prit une profonde inspiration. « Tu te souviens de ce qu'a dit Grognard le jour de la fuite des Ombres ? "Tous ceux qui ne font pas tout leur possible pour les stopper seront considérés comme complices et traités comme tels" ou quelque chose du genre. Je comprends qu'aujourd'hui ces actions puissent être mal vues par... eh bien, toi par exemple, mais à l'époque je n'avais pas eu le choix, et je n'avais pas vraiment l'impression de faire quelque chose de mal. Il faut bien faire partie d'un camp à la base pour en changer, donc considérer mon changement de faction comme peu crédible parce qu'à une époque mes actions étaient contraire à l'idéologie que j'embrasse maintenant c'est un petit peu injuste. Tu retiens contre moi des choses qui datent d'avant mes doutes et mon changement. Maintenant, j'essaye de me repentir. Je me suis repenti. J'ai donné des informations à Elena Kark que personne d'autre n'avait pu lui donner avant moi, des informations importantes et je pense qu'elle me fait confiance. Elle est legilimens, tu sais ? Elena Kark. J'ai accepté qu'elle sonde mon esprit et tu vois, ma tête est toujours sur mes épaules, pas sur une pique à l'entrée de Pré-au-Lard, ça doit bien valoir pour quelque chose non ? »
Zéphyr décida d'arrêter d'y aller par quatre chemins, il avait été stupide au début, tenté par réflexe de s'accrocher encore à sa fierté mais il ne pouvait pas laisser son ego l'aveugler. Servir des vérités à Sethlyn, voilà ce qui allait l'aider. Lui voulait jouer à des jeux d'esprit, il ne pouvait pas se laisser entraîner dans des histoires de rhétorique. Il devait rester clair, mener ses points jusqu'au bout et rester concret.
« La preuve la plus tangible que je pourrais t'offrir c'est ma présence même. Je suis là, je ne suis pas dehors. Et pourtant je pourrais l'être, dehors. Je pourrais être libre, tu l'as dit toi-même, mais je ne le suis pas. Ou plutôt, je le suis en étant ici parce que c'est là que j'ai choisi d'être. Tu sais, j'ai rejoint l'Ombre de la Rose Noire avant l'attaque des américains, au début des vacances de Noël. Je n'étais pas à Poudlard pendant l'attaque, je n'y suis retourné qu'après. Et là j'ai tout avoué à propos de mes anciennes allégeances ; je n'étais pas obligé de faire ça, personne n'en savait rien à l'époque, mais je ne voulais pas de secrets, et j'avais des informations qui pourraient être utiles à la résistance. J'aurais pu ne rien dire et sécuriser mon petit cul, mais pourtant je me suis mis en danger parce que c'était la bonne chose à faire. Ce n'est pas une preuve d'allégeance ça ? »
Un petit silence s'installa, deux ou trois secondes à peine pendant lesquelles il observait Solaan, son visage, son sourire moqueur, ses yeux qui... Le haïssaient... Cette réalisation le frappa comme un obus et, pendant une fraction de seconde, ses yeux s'arrondirent comme des soucoupes jusqu'à ce qu'il laisse un petit rire s'échapper de sa gorge. « Tu ne m'aimes vraiment pas, pas vrai ? C'est pas un reproche, hein ! Plus... Une constatation. Pour être honnête, je ne pense pas beaucoup à toi et je croyais que c'était réciproque mais, apparemment, j'avais tort... » Il lui adressa un petit sourire, pas vraiment moqueur ou insolent, juste un sourire amusé de quelqu'un qui est intrigué par ce qu'il vient de comprendre. C'était idiot mais ça le faisait rire de ne pas avoir compris plus tôt qu'il était haï. Lui qui était tellement habitué à l'indifférence aurait pourtant dû voir directement que c'était plus que ça qui émanait de Sethlyn. Peut-être ne l'avait-il pas vu parce qu'il ne voyait pas vraiment Solaan non plus. Mais il était curieux de savoir comment il avait pu s'attirer la haine de quelqu'un sans même s'en rendre compte... Était-ce d'ailleurs ça qui avait biaisé la réflexion de Sethlyn tout à l'heure ? La haine ? Il ne savait pas trop, mais en tout cas, il était intrigué. |
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