Abbie est venue au monde deux ans après Sean, le même mois, à trois semaines d’écart. Désirée par son aîné, Sean, en tant que « bébé chat », ce dernier lui donnera, un peu par inadvertance, le surnom « kitty » qui lui collera à la peau toute sa vie. Sa plus tendre enfance se passa normalement au pays des moldus, malgré une forte propension aux hyppogrippes à répétition, lui laissant des voies respiratoires fragilisées, rendant Abbie sensible aux pollens du printemps – elle tousse depuis alors beaucoup – et l’empêchant de trop crier sous peine de se casser rapidement la voie. L'on pourrait se demander ce que, en effet, une famille de sorciers pouvait faire, perdue dans le monde moldu qu'elle semblait préférer - du moins pour y habiter - à celui des sorciers. Le fait est que M. Wilbur Fetherstonhaugh était sang-mêlé et Mme Margareth Fretherstonhaugh née O'Cullighan ce que d'aucuns appelaient "sang de bourbe" manière fort peu poétique. Après la mort apparente du Lord ce fameux 31 juillet 1980, les époux Fetherstonhaugh, considérant que nombre de leurs congénères sorciers devaient encore être adeptes de Voldemort, décidèrent d'opter pour une vie qu'il pensaient plus calme pour leurs enfants.
Aussi loin qu’Abbie puisse se le rappeler, ses deux frères ont toujours été là, la naissance de Gael étant trop proche de la sienne pour qu’elle se souvienne avoir été seule. L’arrivée de Suzie fut pour elle une curiosité, ne comprenant pas d’où venait ce petit être braillard qui venait de débarquer subitement dans le foyer. L’intérêt qu’elle porta à sa petite sœur se répandit ensuite  à tout ce qui l’entourait, la faisant s’interroger sur son environnement immédiat, d’un air candide et pourtant terriblement précis.
Quand 1998 arriva, elle ne comprit pas les changements qui semblaient inquiéter ses parents. Ce n’est que lorsque son père décéda dans l’incendie de son magasin qu’elle put mettre un mot sur l’état de sa mère : terreur. A partir de cet instant, cette peur fut la sienne, qu’elle tentait vainement de maîtriser derrière une apparente jovialité. En réalité, une angoisse sourde bourdonnait en son sein. Elle décida de la maîtriser en tuant la base même de toute peur : l’ignorance. Et elle avala tout ce qu’elle put.
Elle vécut son entrée à Poudlard comme une rentrée quelconque. Entendons par cela que, ne sachant ce vers quoi elle se dirigeait, son état d'esprit était le même, au moment de franchir la plateforme 9 3/4, que l'état d'esprit qui l'avait habité des années durant.  Elle changeait de lieu, certes, de monde, peut-être, mais cela restait une école, et elle devrait bien montrer aux autres qu’on ne se mesurait pas à elle. Elle déchanta le jour même.
Après un premier trimestre difficile, elle décida de prendre sur elle et de se blinder. Cela prit du temps, mais, vers le milieu de sa 2e année, personne n'aurait pu se douter de la maîtrise qu'elle faisait pour rester celle qui semblait ainsi enjouée. Malgré son air toujours souriant, elle vivait sa scolarité comme une compétition, se devant d’être la meilleure partout. Elle redoublait d’efforts pour compenser les manques qu’elle avait eus, en raison de son enfance dans le monde moldu, et réussit à se hisser  au début du second tiers de sa promotion - la notation étant légèrement différente pour les "basiques inférieurs". Elle garda de grosses tares en potion et botanique, où elle se trouvait être le troll par excellence. Elle décida, en 3e année, que ces matières n’étaient faites que pour les ruminants et autres crétins édentés, et décida de faire une impasse totale dessus. Cela lui permit de travailler ses autres leçons durant ses cours, ce qui était un gain de temps remarquable. Elle réussit à passer au travers des gouttes des idéologies dominantes, gardant sa peur en tête, effrayée plus que jamais par la haine de certains. Elle gardait un masque d'impassibilité polie. Quand on lui demandait ce qu’elle pensait, elle esquivait par un sourire amusé, préférant passer pour la cruche de service plutôt que d’avouer ses penchants, plutôt minoritaires face à l’idéologie nationale.
Durant ses années à Poudlard, elle put observer les changements chez son frère, qui semblait devenir plus secret, plus distant. Elle n'était pas sans ignorer les relations plutôt douteuses qu'il entretenait mais avait préféré ne plus en toucher mot après plusieurs disputes peu sympathiques. Malgré tout, elle était loin d'imaginer que son frère fricotait avec ceux qui deviendraient, des années plus tard, des membres actifs des Ombres. C'est donc attristée et incompréhensive qu'elle subit sa rupture de contact totale
Une fois sortie de Poudlard, elle se dirigea vers ce qu’elle désirait le plus : le journalisme. Plus précisément, devenir reporter. Pour elle, les investigations étaient une quête de vérité, entrant en parfaite cohésion avec son envie d’écraser la peur. Basique de niveau 1, elle gravit les échelons lentement, mais fit ses preuves. La distanciation alors marquée de son frère la laissa amère, ne comprenant pas ce qui le faisait réagir ainsi, en s'isolant du reste de sa famille. Seul, visiblement, Sean avait une idée, mais refusait de desserrer les mâchoires à ce sujet. Ce n'est que lorsque sa petite soeur Suzie fut sauvagement assassinée qu'elle réalisa, son frère finissant par tout avouer, honteux et coupable. Il avoua faire partie des Ombres et pensait que la mort de Suzie avait été un moyen de le rappeler au pas. Si son désarroi, sa culpabilité et son accablement semblèrent alors sincères à Abbie, il en fut autrement de Sean qui décida de l'éliminer de sa vie, le reniant. Cette courte entrevue qu’elle eut avec on frère lui laissa un espoir dans le cœur, persuadée qu’il n’était pas ce que Sean semblait dessiner.
Elle rejoignit les phénix dès leur formation et participa à l’assaut sur la tour des médias, ayant profité de son travail pour noyauter le système.