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❝ ϟ MASQUERADE ϟ Loge 1 ❞
 :: Londres :: Commerces et zones de loisirs sorciers :: Divine Comédie
Isaac Emerson
Quand on parle du loup
Isaac Emerson
Messages : 702 Crédits : Signa' par Silver Lungs sur Bazzart
Age du personnage : 37
Ascendance : Sorcier basique
Emploi/Etude : Tueur psychopathe en cavale
Faction : Ombre de la Rose Noire
Maison : Serdaigle

Rapeltout
Patronus : Un épaulard
Epouvantard : Se retrouver de nouveau enfermé à Azkaban
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ϟ MASQUERADE ϟ Loge 1
ce message a été posté Mer 12 Déc 2012 - 23:09



Une… deux… trois… quatre… cinq… six… sept… huit… neuf… Il hésita. Son regard se figea sur la dernière marche à franchir. La dixième. Cet instant, véritablement furtif, anéanti cette euphorie qui l’avait précédemment soulevé, son orgueil le heurtant avec rage comme un mur en pleine face. Sa tâche n’était toujours pas accomplie. Depuis qu’il s’était échappé de prison, il n’avait toujours pas mené à bien sa mission. Ce qui, dans sa cellule, l’avait tenu en vie, raccroché à la dernière branche qui l’empêchait de sombrer dans les limbes insondables d’une folie irrévocable le pointait maintenant du doigt, juge impitoyable, face au manquement de son devoir. Parce que ce n’était plus là un simple idéal, c’était devenu un serment fait à son âme. Ses poings nippés du laiteux de ses gants se serrèrent, tant qu’ils ne purent retenir un tremblement. De la haine, de la rage, de la fureur. A cet instant précis, il aurait tout donné pour assouvir cette soif insatiable de sang, le goût qui manquait à sa bouche, la couleur, vive, qu’il adorait tant, à ses yeux. C’est un bruissement qui l’arracha à la solitude de ses voix intérieures, une hôtesse descendant les marches, venant à sa rencontre. Elle était belle, avec ses boucles blondes et son teint pâle. Déjà ses sens s’aiguisaient, son cœur vint à battre plus vite, sa main se détendit, il attendait qu’elle passe à côté de lui, qu’elle l’effleure et alors, il le savait, il perdrait tout contrôle et déploierait toute l’étendue de son macabre génie. Qu’on l’entende ? Qu’on le voit ? Cela n’avait… plus… la moindre… importance. Plus que deux marches… Son souffle se suspendit… une marche… sa raison l’abandonna…

_ Monsieur Wilde je présume ? Votre cavalière vient d’arriver, elle vous attend en loge numéro 1. Je vous souhaite une excellente soirée !

Il ne s’était pas attendu à ce qu’elle lui parle et déjà lui revenait en mémoire le pourquoi de sa présence ici, tout le mal qu’il s’était donné pour y assister… Et la folie, tel un chat espiègle, s’enroula dans le duvet chaleureux de son inconscience et s’endormi. Son sourire à elle, éclatant de naïveté demeura bien accroché à ses lèvres colorées tandis qu’elle détourna son attention de lui pour continuer sa route. Isaac demeura immobile encore quelques secondes. Swanny… Sa Belle était là, à deux pas de lui. Quelle merveilleuse héroïne. Elle était épatante de ponctualité et avait du fait sauvé la vie de cette fille et protégé le reste du souffle vital de son ami des baisers hostiles des Détraqueurs. Déjà la vie et ses fables renaissaient en lui. Une bonne soirée en perspective. Réajustant son costume, s’assurant d’un contact que son masque était en place, il monta la dernière marche avant de se retrouver derrière le lourd rideau de la loge numéro 1. Sa sénestre en effleura le tissu… Puis il le repoussa pour entrer.

Lorsqu’il la vit, son sourire s’étendit. Il savait qu’elle ne pouvait pas le reconnaître et une part de lui s’en délectait. Le regard de la jeune femme était braqué sur la salle où se jouait le bal et d’un pas lent qui épousa le sol velouté de la loge en silence, il approcha du Cygne et lorsqu’il fut assez proche, il inspira, dévorant son parfum, celui qui, maintenant il pouvait le dire, lui avait tant manqué. Comme à son habitude, Esmé s’était faite extravagante et colorée, son costume acidulé serrant ses courbes vénusiennes de la plus délicate des façons. Il se retint de les toucher… pour le moment. Il se contenta d’émettre, d’une voix qui flirtait avec le murmure…

_ Tu es encore plus belle que dans mes souvenirs.

D’Isaac, plus rien ne demeurait. Ni son visage -même si pour l'instant quoi qu'il en soit, il porte son masque-, ni sa voix et pourtant ce regard acéré ne lui était certainement pas étranger.

_ Je suis heureux de constater que tu as bien reçu mon invitation.

Là, sa main saisit, avec déférence, celle de l’artiste avant d’y poser un baiser sur le dos, sans pourtant autant la quitter des yeux.


Esmé Kark
Le Diable au Corps
Esmé Kark
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Rapeltout
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Re: ϟ MASQUERADE ϟ Loge 1
ce message a été posté Mar 18 Déc 2012 - 1:40
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L'usage voulait que ce soit aux dames de se présenter en retard. Il s'agissait là d'une manière de les rendre encore plus attrayantes aux yeux de leur prétendant. Car, comme chacun sait, le désir naît de l'attente. La fébrilité de l'incertitude, les oeillades en coin, le bruit d'une porte qu'on ouvre faisant resurgir l'espoir pour mieux le laisser mourir, jusqu'à ce qu'enfin, il soit contenté. Ou pas. L'apparition de la promise, les palpitations, les mains moites, la gorge sèche ...

Autant de choses sensées attiser les braises de la passion.
Et qui échappaient à Esmé : elle avait bien d'autres manières de jouer avec les nerfs de ses amants et eux, avec les siens.

Aussi comprit-elle, pour une fois, ce que ressentait le commun des mortels et quelle corde cela ajoutait aux arcs de ses congénères.

Les premiers instants, ses yeux parcoururent l'endroit, s'extasiant sur le luxe chaleureux de la loge. Elle n'hésita pas à tourner sur elle-même, telle une enfant découvrant le palais du prince charmant, se repaissant de chaque détails, de la couleur vive des tissus aux miroitements des chandelles.
Elle avait déjà eu l'occasion de découvrir les lieux, grâce à la visite guidée de ce cher Dante, mais ce soir, le contexte était bien différent.

Celui qui l'avait invité souhaitait l'avoir pour lui seul, lui offrir une promiscuité qui, si elle avait été moins insouciante, aurait certainement dû l'inquiéter.

Au lieu de ça, Esmé cessa de papillonner pour se rapprocher de la balustrade. Devant elle se jouait le spectacle de l'assemblée masquée. Des éclats de voix, des rires et des tintements de verres lui parvenaient, étouffés. L'ambiance était à la fête et à la décontraction, accompagnée par le rythme d'une musique qui ondoyait parmi les invités.

Si Black Swan n'avait pas si bien connu ce monde, elle aurait pu y croire. Le tressautement d'une lèvre, le léger tremblement d'une main, un sourire ourlant les lèvres sans atteindre le regard lui rappela tout l'attrait factice de ce rassemblement.

Tandis qu'elle les surplombait, les mains nonchalamment appuyées sur la rambarde, une vision s'insinua dans les chemins tortueux de son esprit. La foule se transforma en jungle. Elle imaginait aisément le ballet des fauves et de leurs proies à la place des pas des invités. Sans savoir quel rôle attribuer à qui. Chacun se croyait maître du territoire, sans se douter que l'autre avait la même certitude. Elle les devinait s'amuser les uns des autres, tous persuadés qu'ils étaient le seul prédateur. Bientôt, elle eut en tête l'ouverture d'une bataille sanguinolente où on jetait les plus faibles en pâture au milieu de la scène, leurs membres pris d'assaut par les morsures avides de ceux qu'ils croyaient emplis de loyauté à leur égard. Malgré elle, elle échappa un rire, à la fois moqueur et cruel. Dans son moment de folie, le fantasme était presque devenu réalité.

Il fallut le chuintement discret d'un froissement de tissu pour la ramener à l'instant présent. Elle n'était pas César devant juger l'issue d'un combat de Gladiateurs. Elle était la Belle attendant son Prince.

Ou son Chasseur.

Enfin, il était là. Elle avait entendu ses pas, son corps se rapprocher du sien. Et surtout, son souffle balayer sa nuque, délicatement, délicieusement. Un frisson lui parcourut l'échine. Elle aurait pu se retourner immédiatement. Enfin découvrir qui était Henry Wilde, cet homme qui l'avait tenu en haleine durant ces deux longues semaines.

A la place, elle accueillit sa première phrase sans un mot, sans un mouvement. Elle en était désormais certaine, il la connaissait. Il était suffisamment téméraire pour se tenir aussi près d'elle et murmurer contre sa peau sans aucune crainte.

Elle se retourna enfin, prête à lui adresser un sourire sarcastique. Un " Extrêmement original " cinglant faillit lui échapper.
Mais le tout mourut sur ses lippes entrouvertes. Le déception qu'elle avait ressenti quelques secondes plus tôt s'évanouit instantanément alors que l'Homme saisissait sa main.

Les traits, bien que dissimulés sous le masque mais qu'elle devinait suffisamment, lui étaient inconnus. De même que la voix.

Autre chose avait noyé son amertume. Quelque chose de beaucoup plus profond, d'indéfinissable. Son regard. La flamme qui l'habillait. Elle l'aurait reconnu en n'importe quel lieu tant elle lui était familière. Elle avait grandi hantée par cette dernière.

Et si tout ceci n'était qu'une impression ? Qu'une nouvelle et cruelle chimère ? Si elle se trompait ?

Pendant un moment, toujours muette, le Cygne Noir crut qu'elle avait perdu pied. Elle hésita, la bouche de son Hôte se refermant avec douceur sur sa peau délicate.

Ce simple contact suffit. Peu importait qu'elle soit en train de se fourvoyer. Elle retint ses doigts entre les siens, avec plus de brutalité que nécessaire peut-être, le geste vif rapprochant leurs silhouettes de quelques centimètres. Leurs regards ne s'étaient pas quittés une seconde.


" M'as-tu apporté mon petit cadeau ? "


Le coin de ses lippes s'ourla en un sourire mutin.
La réponse à cette seule phrase mettrait fin à ses interrogations.
Isaac Emerson
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Re: ϟ MASQUERADE ϟ Loge 1
ce message a été posté Jeu 20 Déc 2012 - 12:12
« Rien n’est vrai, tout est permis ».
Dans l’exotique de ce tableau bigarré, la seule chose qui demeurait fidèle, Isaac l’avait sous les yeux. Mesmeria. Sans doute n’avait-elle pas moins de choses à cacher au monde, et pourtant, elle était la seule créature qui ce soir, ne s’était pas parée de mensonge. Elle se contentait d’afficher son mépris des codes par l’ostentation peinturlurée de sa personnalité enflammée et unique. Le duelliste songeait qu’elle était finalement, dans cet univers si pâle, la seule véritable source de couleur et de lumière.

L’instant raviva son sourire lorsque les prunelles de la Belle se heurtaient au questionnement de son identité mais cela ne durerait pas longtemps. Après tout, elle était dégourdie. Qui aurait donc pu l’inviter ici, ce soir-là ? Qui pourrait se permettre de la toucher sans la moindre hésitation et ne jamais, au grand jamais quitter son regard sinople des yeux. Un autre détail. De lui se dégageait une fragrance particulière, c’était un parfum qu’elle connaissait bien, même si il semblait un peu différent du souvenir qu’il impliquait. La première impression dégageait des nuances fraiches d’agrumes et de baies qui conduisaient à une note Cédrées énergisante pour finir sur des teintes viriles et énigmatiques d’encens, de gingembre et de bois de santal.

Maintenant qu’elle avait, dans sa délicate véhémence, rapproché les deux corps, elle pouvait le sentir et l’affirmer : cette odeur n’appartenait pas à ce corps.
Petite enfant gâtée. Ses manières lui arrachèrent un autre sourire, moins taquin et plus amusé cette fois. Elle lui demandait son cadeau, signe qu’elle avait dès lors plus qu’un doute sur l’identité de son cavalier. Depuis qu’il côtoyait le cirque, il n’avait jamais oublié de ramener un petit quelque chose pour sa jeune amie. Elle y avait pris goût… comment l’en blâmer ? A sa façon, lui aussi en tirait satisfaction. C’était suffisant pour lui.

_ Quelle impatience… Tu n’as jamais su attendre la fin du dîner pour me le demander.

Ses lèvres fines embrassèrent de nouveau la main de la Douce avant de la délaisser pour laisser la sienne s’enfoncer dans l’ouverture de son manteau de cuir. Pas plus de deux secondes plus tard, il allait la retirer quand il stoppa son geste, levant son regard perçant sur Esmé.

_ Swanny. Aurais-tu donc oublié la règle ?

Hum, la patience et les jeux d’impatience… Jouer avec elle était son passe-temps favoris et il aimait faire traîner les choses lorsqu’il lui offrait son présent. Car après tout, tout était bien plus excitant lorsque le temps s’égrène doucement pour finir par une surprise. Cruel jusqu’au détail, car elle devait fermer les yeux. Cela pouvait paraître comme un simple jeu juvénile, mais en réalité, ce n’était pas moins qu’une preuve de confiance, un total abandon. Un lien, une complicité qui les unissait secrètement. Leur monde à eux.

Lorsqu’elle éclipsa enfin ses perles cristallines, sa main extirpa enfin l’objet tant désiré. Pendant un instant, il demeura cloîtrer dans son silence, se contentant de la regarder, elle, immobile devant lui, frémissante de cette si douloureuse impatience… Il réalisa qu’il l’avait toujours dépassée d’une tête mais depuis qu’elle portait des talons vertigineux, l’écart s’était nettement réduit. Elle n’avait pas changé. Son regard d’ambre glissa sur les lignes poétiques et licencieuses de la Demoiselle, savourant chaque inclinaison, chaque nuance, chaque matière. Ses paupières colorées, les lippes à la pulpe rosées, sa chevelure fauve détachée… Artiste devant la toile, contemplatif.

Alors il s’approcha encore un peu plus d’elle, son visage frôla sa joue, son oreille, ses fils cuivrés…

_ Ouvre tes yeux.

Spoiler:

Il tenait dans sa main, toujours gantée de tissu blanc, un objet emmailloté dans un morceau de soie noire. Lorsqu’elle le prit et l’effeuilla, elle découvrit un peigne savamment ouvragé en vieil or blanc portant en couronne des pierres de jade non sans rappeler les teintes pellucides des yeux de la Donzelle.

_ Je l’ai ramené d’un précédant voyage en Italie. Lorsque je l’ai vu, j’ai immédiatement pensé à toi. J’espère qu’il est à ton goût.

Malgré la kyrielle de présents qui était déjà sorti d’entre ses mains, jamais elle n’avait eu deux objets similaires.

Soudain, l’éclairage se fit tamisé, les voix et les rires s’effacèrent devant le spectacle qui débutait.

_ Voulez-vous bien vous assoir à ma table Mademoiselle Selwyn ?

Dit-il, tirant une chaise à l’assise molletonnée de velours pourpre, le même rictus accroché aux lèvres. Lorsqu’elle eut accédé à son invitation, il s’installa à côté d’elle, s’appuya contre le dossier, croisant ses jambes avec nonchalance, les coudes se logeant sur les accoudoirs, les deux âmes faisant face à la scène en contrebas.

De sa poche intérieure, il sortit une petite fiole ouvragée, en dévissa le bouchon pour en boire une furtive gorgée avant de la reboucher et de la ranger là où il l’avait prise. Sans la regarder, il pencha légèrement sa tête vers elle.

_ Je ne t’en propose pas, c’est infecte et gâcherait outrageusement ta beauté.
Esmé Kark
Le Diable au Corps
Esmé Kark
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Re: ϟ MASQUERADE ϟ Loge 1
ce message a été posté Ven 21 Déc 2012 - 0:23
Esmé n'avait pas été une très bonne élève à Poudlard. Elle se souvenait encore de leurs premiers cours de balais, quelques semaines après son entrée au Collège. Alors que les autres, au fil des séances, évoluaient avec de plus en plus d'aisance, elle, la fière funambule, ne parvenait pas à décoller du sol. Et la seule fois où elle y était parvenue, elle avait eu si peur qu'elle avait lâché le manche. Si leur Professeur n'avait pas été pris d'un réflexe remarquable, certainement ne serait-elle plus de ce monde.

Cet événement résumait à lui seul l'incompétence dont elle pouvait faire preuve dans certaines matières. Pour mieux exceller dans d'autres. Telle que la Divination. L'atmosphère dans laquelle elle avait baigné toute son enfance était encore meilleure qu'un quelconque héritage génétique.

Ce qu'elle confirma ce soir, en découvrant avec habilité l'identité réelle de son Hôte. Esmé n'avait pourtant rien d'une prophète. Elle avait les sens aiguisés, voilà tout.

Et l'Homme qui se tenait devant elle s'en souvenait. Le sourire entendu qu'il esquissa, puis la remarque sur ses manières infantiles, confirmèrent ses soupçons.
Elle l'avait retrouvé. Il était bien là, devant elle. Isaac Emerson. L'être qui avait marqué son enfance de par sa présence, puis sa vie de jeune femme en brillant par son infâme absence.

A nouveau, il embrassa sa main. Son coeur manqua un battement. D'autant plus lorsqu'il fit mine de retirer quelque chose de sa veste, avant de lui intimer de respecter leur petit rituel.

Elle devait clore ses paupières. Ils avaient toujours procédé ainsi. Et bien qu'elle ne fut plus la bambine en robe froufroutante et au regard espiègle, elle s'exécuta.

Car il n'y avait rien de régressif dans ce qui se passait entre eux. Au contraire, elle sentit le regard d'Isaac sur sa silhouette alors qu'elle attendait sagement. De la même manière, son attente fébrile n'avait plus rien d'enfantine. C'était la femme en elle qui s'abandonnait aux prunelles scrutatrices de l'une des rares personnes sur cette Terre dont le jugement l'importait réellement.


" Non, je n'ai rien oublié ... "


Laissa-t-elle échapper dans un souffle, au moment où elle découvrit qu'il avait cessé de l'observer pour la rejoindre. Le bref et très léger contact de leurs deux visages lui fit l'effet d'une décharge électrique.


_ Ouvre tes yeux.


Ses paupières lourdes de fard obéirent à l'instant même où il le lui ordonna. Quelques centimètres à peine les séparaient.

Esmé ne se souvenait pas avoir jamais été aussi près de lui. Même lorsque ses formes de jeune fille commencèrent à s'épanouir, il avait toujours gardé une distance prudente entre eux. A peine était-ce si, le peu de fois où ils s'étaient croisés en tête à tête, l'avait-il effleuré et ce, toujours dans la plus digne des retenues.
Aussi, diverses émotions contradictoires traversèrent l'esprit du Cygne Noir. Si emmêlées, si compactes, qu'elle n'en aurait pu en nommer aucune. Colère ? Joie ? Frustration ? Désir ? Tout à la fois ?

La façon la plus simple pour échapper à cette torture psychique fut de revenir à l'objet matériel qu'elle récupéra entre ses doigts. Elle découvrit le magnifique peigne ouvragé et laissa échapper un cri de plaisir juvénile.

Cette dernière se précipita vers le miroir le plus proche afin de rajouter l'accessoire à l'épaisseur de sa chevelure. Elle frappa dans ses mains, mordillant légèrement sa lèvre inférieure, ses émeraudes brillant de satisfaction sous son masque. Isaac connaissait parfaitement ses goûts et, encore une fois, il avait réussi à contenter l'ego gâté de sa Poupée.


" Monsieur Wilde, vous êtes trop bon avec moi. "



Déjà, il l'invitait à prendre place alors que le spectacle débutait. Elle se laissa aller contre le tissu moelleux, tout en observant son Compagnon qui se glissait près d'elle.

Elle regrettait de n'avoir à sa vue que ce regard familier. Son visage, son corps, elle aurait tout donné pour qu'il puisse les lui dévoiler. Elle faillit lui arracher la fiole des mains dont elle devinait aisément le contenu. Ce qui l'en empêcha furent les conséquences terribles que provoqueraient un tel acte.

Elle qui ne se préoccupait jamais de rien d'autre que de son propre bien-être se surprit à craindre pour la vie de quelqu'un d'autre. Pour la seconde fois de son existence. Pour la même personne.
Et cela lui déplu fortement.

Ses sourcils se froncèrent imperceptiblement et elle extirpa de sa miniscule pochette dorée un étui en argent, orné d'un as de pique flamboyant. Le symbole du Chimeria. Où qu'elle allait, le Cirque la suivait. Et ses vices avec elle. Elle en extirpa une longue cigarette qu'elle porta à ses lèvres. Un instant plus tard, le foyer s'embrasa, brisant la quiétude de la quasi pénombre et elle poussa l'étui dans la direction d'Isaac.


" Ceci, je pense, aura bien meilleur goût. "


De sa main libre, elle se saisit d'une petite paire de jumelle d'opéra qui permettait, de leur place, d'avoir vu plus en détails sur les mouvements dans la grande salle. Elle en tendit une secondaire paire à son Ami, laissant sa main retomber sur la nappe une fois qu'il s'en fut saisi.

Puis, elle lui adressa un petit sourire taquin. Néanmoins, tandis que leurs regards se croisaient, Isaac put lire dans le sien une émotion inquiétante. Non de la complicité, comme il aurait pu s'y attendre, après leurs premiers échanges.

Mais de quelque chose de dangereux : la malice.

De là où ils étaient placés et ainsi équipés, ils avaient une excellente vue sur la scène, ainsi que sur l'entrée de la salle. La foule pouvait également les percevoir à leur table et la tenue d'Esmé à elle seule suffisait à la faire repérer par une connaissance.

C'est pourquoi, lorsque Corvus Hunter fit enfin son apparition à l'entrée de la salle, flanqué de deux autres personnes et leva les yeux dans leur direction, il ne lui fut pas difficile de la reconnaître. Avant de rejoindre sa propre loge, il lui adressa quelques mots murmurés qu'elle seule put entendre, grâce à l'usage habile d'un artefact incrusté dans le masque qui le dissimulait à peine, ce qui fit naître sur le visage de la jeune femme un grand sourire rayonnant. Puis, il lui envoya un baiser. Elle répondit à ce dernier, avant de tourner son faciès d'albâtre vers Isaac.

La relation passionnée et régulière qu'entretenaient le Magistrat et la Dresseuse n'était un secret pour personne dans le Monde Magique. Sauf peut-être pour l'ancien Prisonnier, éloigné des mondanités depuis un certain temps. Et ce soir-là, une moue cynique ourlant les lippes se la Belle, il fut mis au courant de la manière la plus cruelle qui soit.

Cinq ans d'éloignement.
Cinq ans d'attente et de peur.
Qu'elle comptait bien lui faire payer, quelles qu'en soient les conséquences.
Isaac Emerson
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Re: ϟ MASQUERADE ϟ Loge 1
ce message a été posté Sam 5 Jan 2013 - 19:31
Un masque.
On pouvait porter un masque de mille façons. Un mensonge, un sourire, un bout de métal… Ce soir Isaac s’était paré d’un odieux simulacre et cela lui avait coûté… et cela lui coûtait encore maintenant. Voilà bien ce qu’il haïssait par-dessus tout : l’hypocrisie. En se mouvant dans la loge, il avait eu le malheur de croiser son reflet. Ignominie. Sa mâchoire se serra et il expira un souffle empreint d’une profonde colère. Même le regard qu’il avait croisé lui était inconnu. Il n’avait nullement honte de ce qu’il était et si se cacher l’avait diverti, cet enthousiasme avait soudainement fondu comme neige au soleil.

Etre proche de Mesmeria c’était naviguer à l’aveugle en pleine tempête. On ne savait jamais où l’on allait, quel obstacle on allait se manger en pleine figure après avoir survécu à une vague scélérate. Mais elle pouvait être aussi la seule lumière dansante dans une nuit épaisse… tout cela dépendait du passif que vous entreteniez avec elle, ainsi que de son humeur. C’était une femme déroutante, tout simplement et c’est ce qui l’avait toujours fasciné même si elle savait rendre Emerson littéralement vert de rage. Et ce… baiser… Il eut le détestable loisir de ne pas en louper un fragment grâce aux jumelles qu’elle venait de lui donner. A défaut de pouvoir se revancher dans l’instant, il étudia avec soin les traits de cet étranger avant de s’en désintéresser en posant la paire de jumelles sur ses cuisses.

S’en désintéresser hein ? … Il n’y arrivait pas. Ses prunelles brûlaient, avides de cette furieuse barbarie qui le possédait parfois... souvent… en fait, qui jamais ne le quittait. Ses doigts se crispèrent, sa mâchoire esquissa un bref grincement et les muscles de son poitrail se contractèrent, ses poumons lâchant entièrement l’air qu’ils avaient dérobé en une bouchée. Il allait exploser. La musique ? Mais quelle musique ? Tout ce qu’il pouvait entendre, c’était le battement sourd et aliénant de ce qui lui restait de cœur. Ses yeux se posèrent de nouveau sur la silhouette de cet homme, mais celle-ci se brouilla lorsqu’un nuage blafard s’éleva devant son visage, fruit des bouffées ardentes s’extirpant des lèvres de l’odieuse Circé. Il aurait pu attraper et serrer sa gorge avec deux simples doigts, il aurait pu briser sa main d’une unique pulsion et déchirer les lippes d’un seul coup de dent. Autant d’affres pour qu’elle comprenne à quel point il était malvenu qu’elle se pavane et se joue de lui.

Ses paupières se voilèrent et il finit par inspirer, profondément. « C’est le secret » lui avait confié un jour Faust. Le secret… pour ne pas céder. Alors c’est ce qu’il fit. Encore… Encore… Une dernière fois et puis… Sans sa gorge, il ne pourrait plus entendre les arabesques enchanteresses de sa voix… Sans sa main, elle ne pourrait plus le captiver par ses tours fascinant… Sans ses lèvres… Sans ses lèvres elle ne pourrait plus l’étourdir d’un simple sourire ou par ses moues enfantines qu’il aimait tant. Ce n’était pas elle qui méritait sa colère.

Monsieur Wilde se tourna vers la jeune femme alors que ses doigts réajustaient son costume. D’un sourire qui se voulu séducteur, il inclina son faciès en se relevant.

_ Les serveuses ne sont plus ce qu’elles étaient. On commande du champagne et qu’a-t-on en retour ? Un exécrable exercice de patience… Je reviens tout de suite.

Ces derniers mots, il les avait murmurés après avoir saisi, avec douceur –non sans une curieuse et inhabituelle fermeté- la main de sa Cavalière pour y déposer un baiser, avant de la délaisser. Il était d’un parfait naturel pour un tueur en pleine crise de nerfs.

Ainsi s’éclipsa-t-il.

Lorsqu’il eut enfin passé les lourdes tentures de velours faisant office de porte, son regard débordant de normalité dépeignait dès lors un tout autre tableau, enfin affranchi de toute forme d’humanité. Ses pas résolus le menèrent jusqu’aux commodités des gens de son sexe. Les plaques de marbre recouvraient la petite pièce commune du sol au plafond, lui donnant un indéniable cachet. Il ne lui accorda pas une seconde d’attention pourtant. Lorsqu’il s’assura que plus personne ne résidait dans ces lieux, il laissa enfin une infime partie de sa rage s’évader de son corps et de son esprit dans un déluge de coups qu’il asséna aux murs dont il n’appréciait la résistance qu’à postériori. L’ire le poussa à arracher le masque qui en couvrait un autre pour le jeter dans une vasque de porcelaine, et si l’objet ne se brisa fort heureusement pas, ce n’était vraiment pas grâce à sa pétrifiante délicatesse !

Il posa férocement ses mains de part et d’autre du lavoir en plongeant son regard bestial dans le reflet. Son visage était déformé par la colère. Des veines surgissaient de son front, redessinaient ses tempes et ses perles brunes brillaient d’une dévorante folie.

_ Tu me couvres de ridicule… Espèce d’immonde bâtard… Si tu n’étais pas déjà mort je te pendrais avec tes tripes !

Le démon écumait tandis qu’il pétrissait la peau de son visage rougit du bout des doigts. Il ne voulait plus être ça… Frénétiquement, il frotta sa face de bas en haut, puis il s’affaissa contre le rebord en rentrant sa tête vers son poitrail, ses mains se logeant dans sa chevelure. Dans un élan il se redressa et enfonça son poing dans le grand miroir, le déchirant de mille parts pour le redessiner en une savante toile aux millions de traits se rejoignant dans un cœur mutilé. Puis le silence… Une larme perla soudain de l’un de ses yeux, brisant l’inertie de son reflet, puis raya la joue de cet être maudit une fois encore et glissa sur son menton pour venir mourir sur son cou. Le calme sembla enfin revenu. La main gantée, auréolée de sang s’enfouit dans sa veste pour en tirer sa fiole. Là, l’imposteur dévissa le petit objet et renversa son contenu dans l’évier. Il secoua légèrement le contenant pour forcer la moindre goutte à le quitter puis le rangea de nouveau. Avec sérénité, il nettoya ses mains blessées puis son visage qui avait repris une allure avenante avant de s’essuyer pour épousseter son costume dans les multiples facettes de ce malheureux vestige de beauté. Il jeta ses gants, remit son masque et enfin sorti des toilettes.

Quelques pas et soudain, il crut apercevoir la silhouette de l’homme qui avait fait signe à Esmé. Il pressa l’allure, esquiva quelques badauds qui barraient son passage et là sa cible s’enfonça dans le couloir menant aux loges et n'eut pas le temps d'en voir d'avantage. Un soupire agacé puis il s’en retourna vers la loge privée où l’attendait encore Esmé. Il profita de l’inattention d’un serveur pour prendre la bouteille de champagne, destinée à d’autres prestigieux invités, sans ralentir son allure, tout naturellement. Après tout, de quoi aurait-il l’air s’il n’en ramenait pas ?

Il dégagea le lourd voile pour pénétrer de nouveau dans l’antre. La somptueuse crinière de la foraine le fit sourire, encore…

_ Une petite coupe avant d’aller convoler dans la fosse aux lions ?

Avait-il murmuré à son oreille, comme à son habitude, car il aimait la surprendre, mais avait-il seulement réussi ? C’était une femme attentive, alors peut-être l’eut-elle-même senti avant même de l’entendre. Il la contourna lentement, sans que son regard ne la quitte une seconde, puis il vint s’installer près d’elle et déboucha la bouteille avec soin –on sentait l’expérience- œuvrant savamment pour retenir le bouchon entre ses doigts lorsqu’elle éclata enfin. Il avait oublié que l’une de ses mains était toujours gâtée par une plaie rougie, mais n’en semblait absolument pas chagriné pour autant. Il servit deux coupes avant de tendre l’une d’elle à la Belle.

_ Tu aimes toujours danser j’espère. Tu ne te moqueras pas trop de moi, je n’ai pas pratiqué depuis un moment déjà.

Son regard avait changé. Isaac s’était rasséréné… Peut-être parce qu’il savait qu’il allait enfin être lui-même et que plus rien ne se mettrait entre lui et Mesmeria ce soir. C’était un serment, qu’il valait mieux que le Destin accepte sans rechigner car sous son masque se terraient des plaies bien plus profondes : fureur et démence.
Esmé Kark
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ce message a été posté Mer 9 Jan 2013 - 22:15
Elle avait vu.

Elle avait observé, apprécié, s’était même délecté des imperceptibles changements de comportement de son hôte. Il se contrôlait bien, parfaitement même. Ses traits se crispèrent à peine, conservant une expression parfaitement neutre. Pas un mouvement, pas un regard noir.

Mais il s’était quand même trahi. L’un des avantages de son étrange mode de vie et de son travail tout aussi incompris, c’est que malgré le peu d’intérêt qu’elle portait aux autres, Esmé avait appris à lire en eux. Cela lui était nécessaire pour que ses spectacles se déroulent parfaitement. Suivant si elle voulait effrayer, séduire ou offusquer, elle devait savoir choisir sa cible, celui, celle ou ceux qui requerraient toute l’attention de son regard, voire qui aurait l’honneur de participer à la représentation. Sans spectateurs, le Chimeria n’existerait pas. Black Swan non plus.

Aussi comprit-elle que sa petite mascarade avait fait mouche. Elle réprima un rictus, se contentant de continuer à le fixer, les volutes de fumée s’échappant d’entre ses lippes carmines. Allait-il enfin réagir ? Saisir sa crinière entre ses doigts ? Enserrer son cou gracile jusqu’à ce qu’elle suffoque ? Malmener ses épaules temps qu’elle n’aurait pas crié grâce ?

Il se leva. Elle cessa de respirer, fauchée par l’attente. Il attrapa sa main et déplora la qualité du service. Avant de s’éclipser.

Elle aurait hurlé.
Lorsque les tentures se refermèrent derrière lui, elle sauta sur ses jambes pour faire les cent pas dans la loge. Pourquoi n’avait-il rien dit ? Pourquoi cette complaisance, ce stupide sourire de façade ? Sa bouche était tordue en une moue rageuse, ses poings serrés. Esmé ne supportait pas qu’on lui résiste. Plus exactement, qu’Isaac lui résiste.

Son cerveau bouillonnait. Il fallait qu’elle se calme. Immédiatement. Avant qu’il ne revienne. Rien n’était perdu.

Ce n’était que le premier round.

Le Cygne Noir reprit place dans son siège, expirant profondément pour détendre ses muscles et se recomposer l’attitude noble et enjouée qui la caractérisait. Elle rectifia le tracé de son masque d’un geste léger. Comme si rien ne s’était passé.

Quand le souffle de l’Homme vint à nouveau chatouiller sa nuque, elle tressaillit. Elle ferma les yeux, résistant une nouvelle fois à une pulsion peu avouable. Elle ne pouvait savoir ce qu’il avait exactement fait durant tout ce temps. Cependant, elle avait sa petite idée. En témoignait la tâche pourpre sur son gant immaculé. Le démon qui sommeillait en lui n’était pas très loin. Elle le devinait montrer des dents, vrillant les barreaux formés par le masque d’amabilité qu’Isaac s’était composé.

Swanny adorait les fauves, il ne fallait pas l’oublier. Et elle pouvait faire ressortir le meilleur d’eux.
Mieux … Le pire.

Elle accepta la coupe qu’il lui tendait, quittant le fauteuil dans un même geste. Ils se retrouvèrent face à face alors qu’il lui proposait de rejoindre la salle principale pour se mêler à la foule, tournant lui-même en dérision son manque de pratique en matière de ballet.


« Me moquer de toi ? Comment oserais-je ? »


La petite lueur de malice n’avait pas quitté ses prunelles, bien qu’elle paraisse moins présente. Leurs verres tintèrent légèrement alors qu’elle les faisait s’entrechoquer, approchant son visage de celui du Fugitif. Allait-elle lui glisser quelques mots doux et tenter un tendre rapprochement ? Avait-elle enfin pris conscience que ce petit jeu risquait de lui coûter cher et qu’il était plus simple, plus sain, de lui confier ses ressentiments ?


« J’en serais bien incapable. Tout comme je ne saurais te refuser quoi que ce soit. Mais avant de m’entrainer sur la piste, laisse-moi conduire la première danse. »


Ses paroles résonnaient langoureusement et pourtant, ses chuchotements mielleux étaient loin d’être rassurants. Au contraire, ils avaient davantage le goût acide de la réalisation imminente d’une mauvaise prédiction.

Croyait-il vraiment s’en sortir aussi facilement ? Puisqu’il y tenait tant, elle allait le faire valser.

Elle se détourna brusquement pour aller s’adosser à la rambarde, seule limite entre leur loge et le vide.


« Dis-moi, est-ce que tu as pensé à moi pendant toutes ces années ? Suis-je restée davantage qu’un simple souvenir ? Combien d’autres magnifiques jeunes filles habitaient ton esprit pendant qu’ils tentaient de te retirer toute âme ? »



A mesure qu’elle l’interrogeait, elle se redressait, bombait sa poitrine d’une façon des plus provocatrices. Elle coinça un talon démesuré entre deux piliers de la balustrade et s’y hissa. Son séant reposait désormais sur cette dernière.


« Qu’est-ce qui t’a sauvé de la complète folie ? Comment parviens-tu encore à me regarder avec ces mêmes yeux ? Pourquoi rien n’a-t-il changé ? »


Ses questions se faisaient de plus en plus pressantes, désordonnées. Elle se pencha légèrement sur le côté. La main qui tenait sa coupe reposait dans les airs. Une goutte s’en échappa, le reste du contenu vacillant dangereusement. Tout comme elle, dont l’assise était fort étroite pour la stature de la jeune femme.


« Pourquoi rien n’a-t-il changé ? »
répéta-t-elle, les mots s’échappant en de légers souffles venimeux entre ses lèvres. « A part le fait que je te haïsse autant. »


Au lieu de sonner comme le glas d’une colère sourde ou d’une grande tristesse, sa phrase se termina en un éclat de rire enchanteur alors qu’elle renversait sa tête en arrière. Son corps vacilla. Le vide béant qui s’étendait sous elle menaçait de la happer.

Elle ramena avec son regard vers lui avec la même véhémence. Une mèche s’était échappée de son imposante coiffure, coupant son visage d’albâtre en deux, chatouillant sa bouche qui cessa de remuer en d’infâmantes paroles pendant un instant pour former un sourire en coin.

Elle ne le rejetait pas : elle l’appelait.


« Tu veux savoir ce qu’il m’a murmuré tout à l’heure ? Est-ce que tu veux connaître toutes les douces paroles qu’il a chuchoté dans mon cou, à une place qui aurait dû être la tienne ? »



De droite. A gauche. Elle se balançait. Lentement. En un ballet aussi gracieux que potentiellement funeste.
Deuxième round.
Isaac Emerson
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ce message a été posté Ven 11 Jan 2013 - 18:58
Cette soirée avait commencé dans le sang et c’est dans le sang qu’elle finirait, même s’il ne s’agirait pas du même. Le premier à avoir coulé était celui d’Henri Wilde et Isaac en avait nourri l’afflux par le sien. Mesmeria donnerait-elle un peu de ce rouge vif qui effleurait ses joues et ses lèvres sous sa peau pâle, avant que cette soirée ne prenne fin ?

Emerson venait de servir les verres, Esmé s’était levée, les avait fait tinter l’un contre l’autre. A sa petite remarque, il afficha un bref rictus. S’il y avait bien d’une chose dont elle était capable, c’était bien de cela. La féline se déplaça jusque vers la rambarde. Sous le masque, il ne perdit pas une seconde sa silhouette des yeux et pourtant… Il posa une main entre son cou et son col. Il avait chaud. Quelque chose le dérangeait. Il agita brièvement ses épaules et sa tête avant de reprendre une parfaite placidité lorsque la belle se tourna vers lui.

« Dis-moi, est-ce que tu as pensé à moi pendant toutes ces années ? Suis-je restée davantage qu’un simple souvenir ? Combien d’autres magnifiques jeunes filles habitaient ton esprit pendant qu’ils tentaient de te retirer toute âme ? »

De l’acide… Ses paroles coulèrent sur lui comme un poison mordant sur son derme. Il scia à peine. A quel jeu jouait-elle exactement ? Il ne répondit rien, demeurant plus muet qu’une tombe. Le gentleman leva son verre pour boire quelques gorgées de champagne. Il ne l’apprécia pas. Esmé n’avait pas fini sa tirade… et il avait encore plus chaud. Une indescriptible douleur montait en lui. Il serra les dents.

« Qu’est-ce qui t’a sauvé de la complète folie ? Comment parviens-tu encore à me regarder avec ces mêmes yeux ? Pourquoi rien n’a-t-il changé ? »

Il déglutit.

« Pourquoi rien n’a-t-il changé ? »

Sa cage thoracique se bloqua. Chaque expiration était une torture. Il serra les dents. Sa main droite, vibrante, tenait toujours la coupe pleine où le liquide s’agitait, imperceptiblement. Ses doigts se resserraient sur elle. Sa main gauche se crispa sur sa propre jambe, en en étouffant le cuir. Son corps changeait.

« A part le fait que je te haïsse autant. »

Sa main brisa la coupe dont le verre vola en éclat, cisaillant la peau de sa paume et se ses doigts. Un liquide vermillon s’en écoula. Son corps entier fut pris de violentes convulsions. Il n’avait qu’une seule envie : hurler. Ses muscles s’étiraient par endroit pour se rétracter de l’autre. Ses os… ses os semblaient pousser à l’intérieur de sa chair pour y creuser des galeries. Son sang bouillonnait tant qu’il avait la sensation d’avoir été jeté vif dans un liquide incandescent. Sa mâchoire se disloquait et même son cuir chevelu lui flanquait une indescriptible douleur. Terrifiant spectacle.

La dernière goûte de polynectar… il la revoyait tomber dans la vasque pour s’étendre dans l’eau tourbillonnante et disparaître dans le dédale des tuyaux de l’établissement. Puis plus rien… Il n’avait pas quitté sa chaise. Sa respiration redevenait normale. Il passa ses doigts encore tremblant sur son front pour les glisser dans ses cheveux noirs. Il inspira profondément. La tête toujours affaissée. Quelques secondes parurent durer toute une vie. Doucement, celui qui possédait il y a encore peu de temps un visage inconnu se redressa. Les yeux bruns se plantèrent sur le visage de la foraine.

Henri Wilde n’était désormais plus qu’un vague spectre dont on imaginait la présence à un bal. Le dernier.

Il la regarda, la petite funambule, jouer avec son corps, jouer avec sa vie, se balançant comme la feuille allant abandonner l’arbre mourant. Aucun sourire. Isaac finit par se relever, le masque affublant toujours son faciès. De sa main on pouvait voir ruisseler quelques gouttes rubescentes et ses doigts se saisirent d’un couteau, car la table avait déjà été dressée.

« Tu veux savoir ce qu’il m’a murmuré tout à l’heure ? Est-ce que tu veux connaître toutes les douces paroles qu’il a chuchoté dans mon cou, à une place qui aurait dû être la tienne ? »

Il entreprit ensuite de se diriger vers elle. Maintenant qu’il était lui-même, tout prêt d’elle, il n’y avait plus rien à deviner. C’étaient là ses yeux, c’était là sa bouche, c’était là sa peau et son parfum…

Il jeta un bref coup d’œil à la fosse et aux loges du même étage et... son attention se porta sur l'homme qu'il avait reconnu plus tôt comme l'auteur des murmures. Il se penchait là, à la rambarde, ignorant que le regard acéré d'un criminel se figea un instant sur lui avant de finalement le délaisser. Pour l'instant, il avait mieux à faire. Ses mains se glissèrent sur ses cuisses, resserrées par l’étoffe, véritable carcan. C’est alors qu’il laissa la lame y courir et d’un mouvement sec, il déchira la robe, au niveau de sa cuisse droite, puis laissa l’ustensile tomber à ses pieds. L’échancrure remonta brusquement et bien davantage lorsqu’il se plaça de façon à l’obliger à écarter ses jambes interminables, contre elle… Spectacle d’indécence. Lentement, il leva sa main pour saisir la gorge de la Donzelle et même si ce geste fut dénué de violence… il resserrait la pression. C’est alors qu’il descella ses lèvres pour en laisser déverser un ton suave.

_ La dernière fois que je t’ai vu… c’était à travers des barreaux et des lances de fer caressaient ma peau. Tu étais là… si belle… si seule. Ton visage, si triste… même tous tes artifices ne pouvaient en masquer les stigmates.

Son souffle caressait la pulpe de ses lèvres alors que sa main la serrait davantage.

_ Et ton témoignage… Eploré… Si j’avais pu sortir à ce moment, me libérer de mes chaines, alors je me serais glissé entre tes cuisses et tes lèvres… Je les aurais embrassé jusqu’à ce qu’elles en saignent.

Son autre main se posa sur sa cuisse, il en caressa la chair qu’il avait mise à nue peu de temps auparavant, et remonta jusqu’à sa hanche pour s’y crisper, infligeant sans le moindre doute une certaine douleur à l’oiselle. Il colla un peu plus le visage de la belle contre le sien, et si sa voix demeurait un murmure… en lui vrombissait une inextricable fureur.


_ Vas-y Swanny. Dis-moi ce qu’il t’a dit… Dis-moi ce qu’il t’a fait… Dis-moi si tu as aimé… Il est juste à côté. Dis-moi tout et je te jure sur tout ce que je suis que j’écarterai la chair de son ventre pour l’étouffer avec ses propres entrailles. J’extirperai son cœur de sa poitrine et j’en dévorerais la viande… Je répandrais sa cervelle sur des mètres et des mètres et tu n’auras pas même le droit de cligner des yeux.

Une seconde de battement… deux…

_ Parle !!!

Cria-t-il. Plus de murmure. Sa voix s’était élevée mais bien loin de cette scène, la populace était trop occupée à leur propre contemplation. Dans ses yeux brûlait une sombre colère et son souffle se fit plus rapide. Mais il se rendit compte que sa main s’était bien trop refermée sur la gorge délicate alors il en desserra l’étreinte… pour ensuite caresser son menton avec une inquiétante tendresse comme si la lame qu’il tenait si tôt allait bientôt trancher sa gorge.

Esmé Kark
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ce message a été posté Dim 13 Jan 2013 - 18:35
Isaac paraissait souffrir atrocement, lui d’habitude si impassible avait le faciès défait, affaissé, les muscles bandés comme s’il luttait contre quelque chose. Esmé attribua en premier lieu son attitude au venin qui se déversait de sa bouche moqueuse, ce qui décupla son envie de continuer sur son odieuse lancée.

Sauf que lorsqu’elle en eut fini avec ses questionnements provocateurs, elle comprit que même si ses paroles devaient lui être insupportables, elles n’étaient pas seule cause de sa souffrance. Toute à son petit jeu, ce ne fut que quand elle eut lancé son ultime provocation qu’elle réalisa le changement qui s’était produit chez le jeune homme.

Plus d’inconnu en face d’elle. C’était bien Isaac qui la fixait. C’était bien lui qui se saisit de l’arme et qui s’approcha d’elle.

Aucun doute, elle avait été trop loin.

La lame luisait à la lumière des chandelles, tel un appel à sa gorge seulement protégée par quelques centimètres de tissu. Elle cessa sa danse sur la rambarde, le verre se suspendant dans les airs en même temps que sa main. Les murmures joyeux de la foule en contrebas lui parvinrent alors qu’elle manqua de basculer en arrière en une chute aussi inévitable que mortelle.

Mais déjà, il était contre elle, rétablissant son équilibre en posant ses mains sur ses jambes. Le couteau battit l’air, prêt à frapper.

La Belle sentit, plus qu’elle ne vit, le tissu se déchirer sous la pression du métal. A l’image d’une sirène que l’on rejette à la terre, il libéra l’étau de ses jambes et en força l’écart. Leurs bustes s’entrechoquèrent tandis qu’il saisissait son cou de cygne pour ne plus séparer leurs deux faciès que de quelques centimètres à peine. Elle qui n’avait pu le quitter des yeux un instant, subjuguée par le spectacle du jeune homme enfin redevenu lui-même, voulut brusquement échapper à son étreinte. Les muscles de son cou s’animèrent, sa main tenta de repousser le torse ennemi, s’accrochant à sa veste avec morgue. Sauf qu’il était trop tard. Sa puissance à lui dépassait de loin celle de la Dresseuse et la poigne, bien que sans agressivité, était d’une fermeté absolue.

Elle était sa captive. Sa volonté de s’éloigner de lui n’avait été qu’un pur réflexe primaire. Elle ne supportait pas d’être enfermée, soumise au joug de quelqu’un d’autre. Esmé vivait dans un monde de chimères, à tel point que le moindre contact réel –surtout de ce genre-là- pouvait réveiller en elle son instinct sauvage. Pourtant, elle avait désiré cette scène, elle avait fait le nécessaire pour qu’elle se produise et pour qu’enfin, il soit près d’elle. Au-delà de toutes ses espérances. Son Isaac, le vrai, l’unique caressait désormais ses lèvres de son souffle, la pressait contre lui, lui arrachant un gémissement où se mêlait la douleur et une sorte de plaisir masochiste.

Ce dernier l’emporta très vite. Ses yeux dans les siens, sa peau contre la sienne, son corps entre ses cuisses … S’il n’avait pas repris la parole, certainement n’aurait-elle pas pu se contenir davantage.

Il fit remonter de lointains souvenirs. Le procès. Son témoignage. Les émotions affluèrent et la coupe s’écrasa sur la moquette. Elle ferma les yeux. Elle ne se rappelait que trop bien ce jour qui l’avait dévasté, toute la sincérité qu’elle avait mise dans ses paroles, comme elle avait été incapable de le regarder tout du long, la simple vue des barreaux qui l’emprisonnaient lui donnant la nausée. Elle savait parfaitement de quoi il était accusé. Il avait trahi la confiance de Salomon, mise un peu plus à mal la réputation des Selwyn, compromis la pérennité du Cirque … Et pourtant, elle avait bravé l’autorité de son père et s’était faite porter témoin de l’accusation.

Pourquoi ? Elle n’aurait su l’expliquer. Peut-être cela se résumait-il dans les derniers mots du Meurtrier.


_ Si j’avais pu sortir à ce moment, me libérer de mes chaines, alors je me serais glissé entre tes cuisses et tes lèvres… Je les aurais embrassé jusqu’à ce qu’elles en saignent.


Autant que la jeune femme l’aurait désiré, elle aussi. Elle rouvrit les paupières pour révéler un regard embrasé.

Tandis qu’on l’interrogeait, qu’on lui fourrait les clichés sous le nez, tout ce dont elle se souciait, c’était qu’on allait lui prendre Isaac. L’amour de sa vie. Elle qui était la première à vouloir occire ceux qui se permettaient de tels actes, elle qui ne supportait pas qu’on s’en prenne ainsi à des femmes, ne parvenait pas à se détacher de cette idée. Elle n’était pas elles. Il ne lui avait jamais fait de mal. Elle avait grandi si près de lui, cet être en surface si parfait et qu’elle avait deviné si compliqué au dedans, qu’il était une partie d’elle.

Malgré l’horreur, rien d’autre ne comptait. Ni hier, ni aujourd’hui. C’était inadmissible, seulement, elle n’y pouvait rien. Et bien qu’elle ait cherché à lutter contre, rien n’y avait fait. Cela dépassait l’entendement, tout simplement.

Les doigts de l’homme se refermèrent sur sa hanche dénudée et il rapprocha encore davantage leurs lèvres. Le Cygne Noir avait cessé de lutter. La souffrance et le désir lui parurent soudain bien secondaires lorsqu’il lista les sévices qu’il ferait subir à son Amant. Elle avait frappé fort et juste, au détriment de celui qui partageait nombre de ses nuits. Un froid glacial l’envahit. Stupide petite inconséquente ! Elle avait risqué la vie de quelqu’un, oubliant à qui elle avait affaire.

Elle en resta muette de stupeur, bien que tout à sa rage, Isaac ne put déceler son expression. Le silence s’installa …


_ Parle !!!


Il avait hurlé, impatient. Esmé sursauter avant de froncer les sourcils. Il se croyait le seul prédateur dans cette loge. S’imaginait-il avoir affaire à une de ses soi-disant victimes ? Pensait-il qu’elle ramperait à ses pieds pour le supplier avec autant de ferveur que toutes les autres ?

Brusquement, ses jambes s’enroulèrent autour du bassin du jeune homme, leur pression se faisant ferme et fougueuse. Aucune hésitation, aucune crainte. Pas même quand elle se risqua à écarter légèrement leurs visages pour passer un index sur les lippes d’Isaac, les écrasant légèrement avant d’aller courir sur sa joue, ses tempes …


« Mon amour … Comment peux-tu croire que ce genre de menaces fonctionneront avec moi ? M’as-tu vraiment oublié alors ? »


Sa voix était douce, tendre, aux antipodes de son cynisme précédent. Elle paraissait blessée, comme s’il avait remis en cause toute sa personne.


« Après tout ce que j’ai fait pour toi, malgré ce qui nous a toujours lié tous les deux, tu n’as donc toujours pas compris ? Peu importe le reste, je t’appartiens. »


Son index avait continué son ballet, avant de s’arrêter sur ces derniers mots. Dès lors, ce fut la propre poigne de la jeune femme qui se referma sur la gorge d’Isaac, sans violence mais âprement. Mêlée à l’envie, la colère apparut dans ses émeraudes dont le regard durcit.


« Mais pas à n’importe quel prix. Entendons-nous bien, je suis encore libre de mes faits et gestes et à moins que tu n’aies envie de me perdre définitivement, quelle que soit la manière dont tu comptes t’y prendre, il va falloir te contenter de cette promesse. »


Par-delà sa loyauté envers le Magistrat, la volonté qui animait la Dresseuse lui était propre. Oui, son cœur lui était toujours fidèle. Oui, elle était prête à beaucoup de choses pour lui. Néanmoins, la Belle Swanny n’était pas l’innocence incarnée. L’animal qui sommeillait en elle n’avait peut-être tué personne mais il pouvait s’avérer tout aussi dangereux.

Elle fit glisser ses doigts vers le haut jusqu’à la mâchoire de l’Assassin dont elle saisit. Puis, sa langue vint, l’espace d’une très brève seconde, caresser avidement sa bouche. A peine un effleurement, mais qui en appelaient bien d’autres s’il parvenait à assimiler ses paroles et à retrouver son sang-froid.
Isaac Emerson
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ce message a été posté Jeu 17 Jan 2013 - 15:28
Par toutes les émotions passa le visage du bel oiseau et sentir son corps frémir contre ses doigts lui avait offert un plaisir enivrant. C’était comme cette colère, sourde et déchirante qui l’étreignait et l’empêchait parfois de dormir. Cette idée… qu’on lui avait volé quelque chose qu’il ne récupérerait jamais. Le monde entier en subirait les conséquences… n’importe qui… n’importe quoi… n’importe où… n’importe quand… Haïr était un art usant qui rognait l’âme. Alors lorsqu’Elle caressa ses lèvres, sa joue… son visage… ce fut une trêve avec l’existence qu’il savoura. Pendant une seconde, une seulement, il se sentit libéré de son fardeau, avant de retomber l’odieuse pantomime de sa conscience desséchée.

« Mon amour … Comment peux-tu croire que ce genre de menaces fonctionneront avec moi ? M’as-tu vraiment oublié alors ? »

Des menaces ? Il lui avait seulement rappelé avec qui elle était et qu’il pouvait être un très mauvais joueur. Le visage glabre demeura silencieux. Il eut un bref mouvement de recul, comme l’expression d’une mesure de protection. Mon amour ? L’amour… Le sien ? Il serra les dents. En éprouvait-elle réellement pour lui… Cela expliquerait ce visage à son procès… ses yeux… cette étreinte si soudaine qu’elle exerçait contre lui et il réalisa. C’était donc cela… ?

« Après tout ce que j’ai fait pour toi, malgré ce qui nous a toujours lié tous les deux, tu n’as donc toujours pas compris ? Peu importe le reste, je t’appartiens. »

Là, son visage s’inclina, très légèrement. Elle lui appartenait… c’était une évidence non ? Même si lui-même en ignorait exactement la façon. C’était une marque gravée au fer rouge qu’il n’avait jamais pris le temps de véritablement étudier ou de comprendre. Il continuait de la regarder d’une œillade froncée, bouche close, corps immobile. La dresseuse passa sa main autour du cou du fugitif pour l’étreindre. Il ne lui en tint pas rigueur.

« Mais pas à n’importe quel prix. Entendons-nous bien, je suis encore libre de mes faits et gestes et à moins que tu n’aies envie de me perdre définitivement, quelle que soit la manière dont tu comptes t’y prendre, il va falloir te contenter de cette promesse. »

Un silence… de mort. Il ne scia pas et son regard ne quitta pas non plus les prunelles émeraude. Sa respiration était calme et profonde… était-il encore animé par une quelconque vie ? Les minutes s’écoulèrent dans le feu dès lors glacé de ses yeux bruns. S’imaginait-elle qu’Isaac était homme à se satisfaire de belles promesses ? Pensait-elle que cet homme qui lui faisait face savait faire la part des choses et faire preuve de raison ? Puis elle approcha pour lécher ses lèvres. Il la laissa faire mais ne répondit pas à son appel, plus placide que l’astre nocturne, il était devenu dès lors inatteignable car un mur venait de se dresser entre eux et la Belle en avait amoncelé les briques.

Mais enfin, après un temps certain, son faciès encore masqué quitta cette étrange catatonie pour lâcher… un sourire. Que l’on ne s’y trompe pas car bien loin d’être doux, il se révélait d’une froideur sans égale, matérialisation de sa déconsidération de tout ce qui peuplait ce monde… ou presque. N’était-ce pas un nouveau masque ? Il leva sa main et il caressa la joue de la créature, observant les traits savants de son visage que l’on pouvait qualifier de parfaits sinon d’ostentatoires.

_ Ma petite Swanny… Qui oserait donc mettre des chaînes à de si ravissants pieds ?

Le contact entre eux pris fin subitement car il se reculait, quittant l’antre chaude de ses cuisses pour se retourner vers la table. Il plongea sa main dans sa veste de cuir pour en tirer une baguette et d’un mouvement leste, tapota la coupe de champagne brisée en un tintement cristallin. Un reparo informulé et voilà les bris de verre qui, dans une danse aérienne, retournaient à l’élégante forme de flûte. Il rangea la baguette et se versa une nouvelle coupe, sans un regard en arrière.

_ Comment se porte ce bon vieux Salomon ?

Il porta le verre à ses lèvres pour avaler une gorgée du précieux liquide et daigna enfin se retourner, s’appuyant contre la table, son regard se portant sur la foraine, elle qui devait maintenant lui en vouloir terriblement… à tort ou à raison ? Savait-elle seulement que pendant cette funeste immobilité, une seule idée avait tambouriné son esprit. Isaac, homme de l’ombre et de toutes les ignominies avait retenu sa main. Pour quel motif ? Lui-même l’ignorait. La seule chose dont il était certain, c’est que toute sa raison et sa retenue étaient tel le funambule malhabile… près à basculer et il ne suffirait que d’un souffle pour qu’il perde l’équilibre.

Esmé Kark
Le Diable au Corps
Esmé Kark
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Ascendance : Sang-pur
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Rapeltout
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ce message a été posté Sam 19 Jan 2013 - 16:44
Tout l’art du dressage reposait sur une qualité que peu de personnes possédaient réellement et qu’on appelait la patience. Chose qu’aucun murmure tendre ou fielleux ni aucun coup de fouet ne pourrait jamais remplacer. Cela signifiait des heures de travail, une certaine endurance et surtout, un stoïcisme parfait face aux coups reçus.

Et il ne fallait pas entendre par là seulement les morsures ou les griffures intempestives, mais aussi les heurts psychiques, bien plus fourbes et dangereux. L’indifférence en faisait partie.

Cette même apathie dont Isaac s’était brusquement paré en réponse aux palabres et aux gestes du Cygne Noir. Pas un mouvement. Le silence. Même le faciès de la Belle resta inexpressif, ses émeraudes pour seul témoin de l’éternelle flamme qui l’habitait tandis qu’il caressait distraitement sa peau de marbre. Finalement, il rompit leur violente étreinte, avant de recomposer la coupe défaite et de s’en retourner vers la table où la bouteille les attendait toujours.

Soit loin d’elle.

Swanny aurait dû être en rage. Ainsi refoulée, elle aurait dû tenter de reconstruire sa dignité en lui assénant d’autres paroles venimeuses, briser le masque, risquer la Bête.

Sauf que ça aurait été la sous-estimer.

Elle quitta la balustrade, retrouvant presque la fermeté du sol presque à regret. Le tissu déchiré laissait encore apparaître sa chair appétissante mais déplacée dans cette situation redevenue convenue. D’un geste gracile, elle extirpa sa baguette de sa jarretière - sa cachette de prédilection. Elle laissa le bout de bois glisser le long de l’ample déchirure, l’étoffe retrouvant sa forme première en quelques secondes.

Puis, elle revint vers le jeune homme, lui ravissant la coupe qu’il tenait à la main au passage, avant de se réinstaller dans un des sièges moelleux, s’y enfonçant avec délice en même temps qu’elle laissait le liquide pétillant réchauffer sa gorge.

En souriant. Un sourire léger et parfaitement détendu.
Comme si rien ne s’était passé.

La Belle avait délibérément ignoré la première remarque de l’Assassin et il pouvait croire qu’il risquait d’en être de même pour la question sur son cher père, son mutisme se prolongeant en compagnie de son visage serein.


« Eternel, je ne vois pas de meilleur qualificatif. La même exigence, la même ardeur dans sa volonté de protéger le Chimeria … Fidèle à lui-même donc. »


Elle poussa un soupir agacé théâtral, sans pour autant dissimuler toute la tendresse qu’elle ressentait toujours pour le Directeur. Salomon était ce qu’il était. Et tout comme pour Isaac, elle ne pouvait l’imaginer autrement.

La conversation prenait un tour mondain, l’un et l’autre retourné sur un terrain neutre que la jeune femme trouvait parfaitement seyant après tant d’hostilités. Même si une petite voix en elle lui soufflait que cela ne durerait pas éternellement.

Considérons ce petit interlude comme une sorte de … Mi-temps.

Une serveuse glissa discrètement entre les tentures alors qu’Esmé allait s’enquérir de la santé de son Hôte. La jolie blonde se pencha pour murmurer quelques paroles à l’oreille de la Dresseuse, le visage contrit. Au fur et à mesure du mouvement de ses lèvres, les sourcils de son Interlocutrice se fronçaient. Imperceptiblement. Mais bien assez visible pour qui la connaissait bien.


« Renvoyez-la. » ordonna-t-elle d’un ton posé.

« Impossible, Miss. Elle a été très claire, voyez-vous … »
répliqua la Serveuse, l’air de plus en plus embarrassée.


Esmé leva une main impérieuse pour la faire taire. Parias ou non, les Selwyn avaient conservé certains déterminismes des gens bien nés. Et ne pas pouvoir souffrir des interruptions du petit personnel en faisait partie.


« Très bien. J’arrive. »


La mignonne fila aussi rapidement qu’elle était apparue tandis qu’Esmé se redressait, abandonnant son verre sur la table. Elle adressa un nouveau sourire rayonnant à Isaac.


« Si tu veux bien m’excuser, j’ai une petite affaire urgente à régler. Je ne serai pas longue. Retrouvons-nous en bas dans quelques minutes, qu’en penses-tu ? Tu pourras enfin m’offrir cette danse. »


Une fois qu’elle eut obtenu son assentiment, elle pivota et quitta la loge de sa démarche nonchalante habituelle. De ce qu’elle en avait laissé paraître, nul problème à l’horizon. Sauf que quand elle atteignit le couloir désert dénué d’œillades inquisitrices, ses lippes se serrèrent en une moue rageuse. Comment osait-elle ? De quel droit subtilisait-elle quelques précieux instants qu’elle pouvait partager avec son Ami ? A nouveau, Black Swan bouillonnait.

Lorsqu’elle retrouva le hall, pourtant, elle avait retrouvé une mine parfaitement joviale. Elle salua quelques connaissances avant de se diriger droit vers une jeune femme qui l’attendait patiemment, plantée dans un coin du hall. Malgré son sourire toujours plaqué sur ses lèvres, ses yeux lançaient des éclairs.


« Charmelle ! J’espère que tout va bien ! » s’exclama-t-elle, l’air faussement soucieux tandis qu’elle l’entrainait un peu plus loin.


Le visage poupin de ladite Charmelle était rougi par le froid, ses boucles blondes savamment rassemblées en un chignon compliqué. Elle avait pris la peine de masquer son visage, de manière à ne pas être reconnue et n’avait pu passer la sécurité qu’à la condition qu’elle ne tente pas de se mêler à la foule de la Salle de Bal. Un videur y avait veillé jusqu’à l’arrivée d’Esmé.


« Oui, oui, tout va bien, je … »



Elles étaient désormais à l’abri des oreilles indiscrètes et la Dresseuse s’arrangea pour tourner le dos à la foule.


« Qu’est-ce que tu fabriques ici ? Tu n’es pas invitée. » l’interrompit-elle brusquement.

« Je … Je sais, Swanny mais … J’étais inquiète … Tu … Tu es venue ici rejoindre un inconnu et nous … J’ai craint qu’il te soit arrivé quelque chose. »


La pauvre Saltimbanque, d’ordinaire si assurée, était totalement décontenancée. Swanny était toujours si aimable, si agréable avec elle. Que lui arrivait-il ? Etait-elle menacée ? Elle allait l’interroger quand Esmé reprit la parole, l’œil plus mauvais que jamais.


« Nous, Charmelle ? Tu as bien dit nous, je l’ai entendu. Est-ce que c’est Salomon qui t’envoie ? »


Ainsi démasquée, la jeune femme ne put que rougir davantage. Cela suffit à son Amie pour comprendre de quoi il retournait. Depuis l’évasion d’Emerson, son père était sur le qui-vive. Sans rien lui demander de plus que d’habitude, elle savait qu’il surveillait tout de même ses fréquentations et ses sorties. Jusqu’ici, elle n’en avait rien dit, attendant que l’orage passe. Mais là, c’en était trop. Surtout que pour une fois, elle avait effectivement quelque chose à se reprocher ; les doutes du Directeur était fondé. Et son attitude envers la Lanceuse de Couteau ne risquait pas de les dissiper. Il fallait qu’elle se reprenne immédiatement. En conséquence, elle feignit un soupir de soulagement, comme si elle venait enfin de comprendre où était le problème et échappa un éclat de rire avant de secouer la tête.


« Excuse-moi, mon petit cœur. Avec tout ce qui se passe en ce moment, je deviens paranoïaque et j’ai tendance à imaginer le pire. Retourne rassurer mon père, tu veux bien ? Dis-lui que ce n’est pas Lui. Il comprendra. Allez, file. Si tu me monopolises trop longtemps, je n’aurais pas assez à te raconter demain. »


Charmelle sourit à son tour, embrassant Swanny sur la joue, auquel cette dernière répondit par un clin d’œil complice, sa désinvolture et son amabilité ayant rassuré la Saltimbanque.

Esmé regarda son Amie s’éloigner en direction de la sortie. Sa venue n’avait pas eu l’air d’interpeler l’assistance qui était trop préoccupée par son propre ego pour prendre garde à la Blondine qui quittait le Cabaret.

Cependant, elle savait qu’elle l’avait échappé belle. La Funambule marchait sur la corde raide depuis qu’elle avait démasqué Henry Wilde et qu’elle avait refusé de lui tourner le dos. Encore une fois, elle avait oublié ce qui comptait le plus à ses yeux, le Cirque, sa famille, pour suivre un instinct douteux. Une chimère sur laquelle elle n'avait aucune maîtrise.

Il n’y avait plus qu’à espérer que nul n’avait surpris leur échange.
Isaac Emerson
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Re: ϟ MASQUERADE ϟ Loge 1
ce message a été posté Jeu 31 Jan 2013 - 14:07
Les chants, la musique, les rires… Il les occulta de son esprit et pourtant ils demeuraient à son oreille tel un bourdonnement persistant qui voulait l’abîmer dans l’ombre des souvenirs d’or et soie. Une vague de sensations lui revint… les chants… la musique… les rires… les siens, accompagnés par les voix de femmes et leurs caresses amoureuses, éphémères… il ferma ses paupières quelques secondes. Esmé avait saisi la coupe de champagne qu’il avait en main pour s’installer dans l’un des fauteuils et en déguster la liqueur. Elle avait finalement accepté de répondre à sa question, se nippant de froideur… De toutes les solutions c’était sans nuls doutes la plus viable.

Ah Salomon… Ce « bon vieux Salomon ». Isaac se laissa aller à un léger sourire en coin. Il ne pouvait l’imaginer différemment. Avait-il seulement été enfant dans son existence ? Pensée étrange. Comme Esmé, il avait une image presque indicible de lui… Il était sempiternel. En fait, il n’était plus un homme à part entière, il était un morceau du Chimeria. Un élément revenant à chaque représentation et qui n’a pas d’âge. Alors il se demanda si Esmé finirait de la même façon que lui… Et se surpris à être dans la totale incapacité de se la figurer vieille. Le deviendrait-elle jamais…

Une œillade et il contempla ses propres mains encore blessées. Celles qui avaient déjà ôté tellement de choses à tellement de gens… Non. Peut-être Esmé ne le deviendrait-elle jamais… Une femme brisa cette étrange contemplation lorsqu’elle fit irruption dans leur loge, venant susurrer quelques mots à la jeune femme. Il fronça son regard. De quoi cela pouvait-il bien s’agir ? Aux mots qu’il put intercepter, il tourna légèrement son faciès. Il était question d’ « elle », une connaissance de la foraine. Une amie ? La dérangeant ainsi ? Ou bien, était-ce sa famille ? Oui… bien entendu… pour qui d’autre le Cygne Noir accepterait-il une de se lever et de poser son verre pour l’abandonner, lui… Loin de s’en offusquer, il offrit un sourire entendu à l’oiselle sans qu’un seul mot ne fuse. Il la retrouverait donc en bas.

Lorsqu’il fut seul, Emerson contourna la table en en effleurant la surface du bout de ses doigts, un calme olympien semblait l’avoir repris, jusqu’à ce qu’il arrive à la flute où Esmé avait laissé une magnifique trace de rouge à lèvres. Il la souleva et l’observa, un sourire niché sur ses lèvres. Qu’importe l’endroit où elle passait, elle laissait toujours une marque dans son sillage, qu’il s’agisse d’un un rire cristallin, d’un parfum entêtant ou d’une trace… de rouge à lèvre. Il caressa les empreintes de ses lèvres pouce, les effaçant du même geste puis la reposa. Il essuya les pigments en frottant ses doigts l’un contre l’autre tout en se dirigeant vers une glace teintée qui faisait office de miroir, réajusta son costume, passa une main dans ses cheveux avant de saisir sa baguette. D’un mouvement aérien, il en apposa le bout sur sa main blessée et immédiatement, les plaies se refermèrent comme si elles n’avaient jamais existé. Après tout, il ne devait pas éveiller les soupçons.


La suite ici.
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