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❝ [-16] Un costume sur mesure [TERMINE] ❞
 :: Londres :: Ailleurs :: Habitations
Isaac Emerson
Quand on parle du loup
Isaac Emerson
Messages : 702 Crédits : Signa' par Silver Lungs sur Bazzart
Age du personnage : 37
Ascendance : Sorcier basique
Emploi/Etude : Tueur psychopathe en cavale
Faction : Ombre de la Rose Noire
Maison : Serdaigle

Rapeltout
Patronus : Un épaulard
Epouvantard : Se retrouver de nouveau enfermé à Azkaban
Baguette magique:
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[-16] Un costume sur mesure [TERMINE]
ce message a été posté Jeu 29 Nov 2012 - 14:57
[-16] Un costume sur mesure [TERMINE] Maisonielena

Quartier Ouest de Londres, Bayswater, au Nord de Hide Park

Garden Road et ses alentours était un quartier réputé pour être chic et agréable… Bien que les prix fussent loin d’être abordables, les agences immobilières croulaient sous les demandes. Après tout, on y trouvait de tout : de petits immeubles coquets fraichement sorti de terre pour les nouveaux banlieusards, mais aussi et surtout des maisons datant de l’ère victorienne au charme absolument indiscutable, bordées de jardins émeraudes et de hais parfaitement taillés.

Une silhouette se détacha du décore paisible de cette journée de Novembre délicatement ensoleillée. L’ombre, nippé d’un long manteau noir et de chaussures cirées, dont les sommets étaient avalés par un pantalon de costume pincé, quitta l’artère principale pour s’engouffrer dans une charmille privée plus étroite bordée de hauts épicéas touffus. Au bout de l’impasse, la grande palissade de fer forgé, où trônait, magistral, le numéro « 9 », s’ouvrit sous son passage dans une grinçante lamentation, laissant le personnage traverser l’allée pavée qu’elle couvait avant de se refermer sur lui. Chacun de ses pas résonnait sur les dalles d’albâtre, et lorsqu’il arriva enfin aux quelques marches qui le séparait de l’entrée aux lourdes portes à double battant, il les monta avec une énergie déjà emprunte d’une légère euphorie. Il tapa neuf coups énergiques de sa main gantée.

Il n’eut pas grand besoin d’attendre. La porte s’ouvrit sur une jolie femme d’âge mûr portant de longs cheveux noirs encadrant un visage fin que de grands yeux verts illuminaient. Elle portait une robe aux teintes sinoples, si légère qu’une bourrasque lui arracha un flottement presque poétique. Cette vision plu d’ailleurs à l’individu dont les lèvres pâles s’animèrent d’un rictus. La femme qui lui faisait face le toisa quelques furtives secondes de bas en haut avec un regard impérieux, avant de s’intéresser à cet invité de fortune, ma foi fort séduisant. Son regard était sombre et intense, son corps grand, athlétique et robuste et sa façon de sourire… Elle aurait fait fondre n’importe quelle femme… ou presque. Ainsi, lui offrit-elle son air le plus avenant. Les bourgeoises aiment se sentir désirées. L’inconnu brisa le silence en se présentant de sa voix rauque que l’on pouvait sans mal qualifier de sensuel, ajoutant à son allure distinguée qui dégageait une insoluble fermeté.

_ Bonjour. Madame Ashton, je présume ? Isaac Emerson, Scotland Yard (C’est plus le Metropolitan Police Service mais j’ai trouvé ça plus classe xD). Moi et mes collègues enquêtons sur l’affaire du viol et du meurtre d’une jeune fille qui a eu lieu dans le quartier la semaine dernière. Pour les besoin de l’enquête, j’aimerais vous poser quelques questions. Puis-je entrer ?

La dame haussa ses fins sourcils d’encre, arrondissant sa bouche dans un air surpris et désolé à la fois, apposant une main, d’un geste absolument bourgeois, sur la base de son cou. Elle ouvrit sans attendre le passage dans sa maison, accueillant alors le prétendu policier.

_ Bien sûr monsieur Emerson. Ma fille Jennifer était une amie à cette pauvre Stacy. Je vais aller la chercher. Je vous en prie.

Il pénétra dans la somptueuse maison au sol marbré, et déjà, une excitation indicible lui fit battre le cœur plus fort. Son regard se posa sur les plantes vertes qui bordaient l’entrée, les luminaires de cristal qui ornaient les murs et les meubles de vieux chêne hérités de la fin du 19eme siècle. Un cadre magnifique pour un crime du même acabit. Oui, Isaac se sentait déjà comme chez lui. Madame Ashton le tira de ses rêveries, ce qui le contraria, mais ne lui fit perdre en aucun cas son attitude charmante.

_ J’ai prévenu ma fille et mon mari, ils vont bientôt descendre. En attendant, vous prendrez bien une tasse de thé ?

Un nouveau sourire accueillit cette proposition. Un doux intermède puis il se mettrait au travail, sans baguette cette fois. Il était doué de ses mains et cela faisait longtemps qu’il n’avait pas travaillé à l’ancienne. D’abord, il neutraliserait le père qu’il attacherait avant de violer sa femme et sa fille sous ses yeux. Après il le tuerait, se débarrasserait aussi certainement de la mère et… non peut-être pas dans cet ordre.

Son air songeur interpela la dame tandis que le son des pas descendant les escaliers envahit la grande salle à manger. Puis enfin, il daigna répondre, lançant d’un ton qui exhala toute la perfidie de ses pensées dantesques et qui aurait certainement du interpeler cette femme qui se tenait à ses côtés… Bien que cela n’aurait pas changé grand-chose.

_ Avec grand plaisir…


•◊• •◊• •◊• •◊• •◊•


Emerson avait fait les choses en grand. Il avait pris rendez-vous auprès d’une secrétaire de la maison de stylisme de Zabini, sachant qui viendrait s’occuper de lui. La filature était un art où il était passé maître et l’emploi du temps de la jeune Dolohov n’avait plus aucun secret pour lui.

La mascarade avait été programmée ce jour, soit le 16 novembre à 17h précise au 9 Garden Road dans le quartier Bayswater à l’Ouest de Londres. Ce n’était pas un quartier très fréquenté par les sorciers mais fallait-il croire que cela avait changé. Lorsque la jeune femme se présenta, la grille ouverte l’y attendait. Elle dû traverser la longue allée avant d’arriver enfin sur le parvis de la maison victorienne et lorsqu’elle frappa à la porte, quelques secondes s’écoulèrent avant que la poigner ne coulisse dans un silence parfaitement huilé. Là, elle découvrit un homme d’une belle stature dont le visage ne lui était peut-être pas inconnu, il était même possible qu’elle le reconnaisse immédiatement car quoi qu’il en soit, il ne semblait pas vouloir dissimuler son identité.

Ses cheveux noirs alliés à son regard charbonné laissaient présumer des origines latines pas si lointaines que cela. Son visage était plutôt fin mais indéniablement masculin. Sa peau nette et rasée de près portait un hale léger qui accentuait l’impression de chaleur de chacun de ses sourires. Tiens, parlons-en de ses sourires. Ils dévoilaient légèrement la blancheur d’une dentition parfaite sous des élans que l’on devinait enjôleurs, plus encore lorsqu’il regardait l’oiselle qui se tenait devant lui.

Spoiler:

Il portait une chemise blanche cintrée qui laissait deviner un corps très bien constitué. Ses manches étaient relevées, dévoilant ses avant-bras, choses qu’il était en train de déplier, souhaitant visiblement mieux présenter. Le premier bouton du haut de sa chemise était ouvert… y avait-il une cravate il y a peu ? Certainement. Cependant, elle put apercevoir que des griffures très récentes –d’où s’écoulaient encore quelques gouttes vermeilles- avaient été faites dans son cou, cette dernière se perdant dans le col de sa chemise légèrement rougies par le sang.

_ Bonjour mademoiselle. Vous venez certainement pour le costume. Je vous en prie entrez. Dit-il tout en ouvrant la porte, lui cédant le passage. Ses œillades, bien qu’avenantes, exhalaient une autre chose, indéfinissable et pourtant bien délétère. La lourde porte se referma derrière elle dans un craquement sinistre, telle la mâchoire se refermant sur les os d’un petit animal que la vie quittait.

L’intérieur de la maison était très chic et pourtant son œil fut immédiatement attiré par le verre brisé qui jonchait le sol çà et là, des bibelots pulvérisés au bas des commodes d’époque, comme si on s’était battu ou que des cambrioleurs avaient tout remué pour trouver on ne sait quoi. Emerson s’enquit d’un nouveau sourire en se mettant à la hauteur de la jeune femme, finissant de replacer ses manches.

_ Pardonnez-moi pour le bazar. J’ai une chatte un peu sauvage qui a tout renversé sur son passage alors que j’essayais de l’attraper. Ajouta-t-il tandis qu’un autre sourire étrange passa subrepticement sur ses traits déjà troublants. Ces créatures sont rapides et elles ont un tel caractère… Mais je doute que vous soyez là pour m’entendre parler de mes animaux de compagnie. Installez-vous où vous le souhaitez. Une tasse de thé vous siérait-il ?

Mais un son, diffus, revenait sans cesse. Étaient-ce des grincements ? Si la donzelle tendait un peu l’oreille, elle pouvait entendre un bruit qui ressemblait à un crissement, comme si quelque chose grattait à une porte. Tournant sa tête, elle put apercevoir ladite porte, close, à quelques mètres d’elle. Elle se trouvait près de l’entrée et devait sans doute mener à la cave.

Quelque chose clochait dans cette maison. C’était peut-être cette ambiance, cette impression étrange que les choses n’étaient pas à leur place, les choses ou bien… Le Gentleman inclina son visage glabre, ses yeux noirs perçant semblant dénuder l’âme même de la Sang-pur.

Il attendait une réponse.


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ce message a été posté Ven 7 Déc 2012 - 1:26
Isaac & Ielena
« L'habit ne fait pas le moine »

Est-ce qu’une journée qui commence mal, se devait forcément de terminer de la même manière ? Toutefois, à bien y réfléchir, tandis qu’elle se rendait au dernier rendez-vous de sa journée, Ielena ne put s’empêcher de penser que le lieu ne laissait rien présager de bon. Depuis quand des sorciers dignes de s’adresser à la maison de couture où elle travaillait, habitaient dans les quartiers des moldus ? D’une part, elle ne pouvait pas transplaner tranquillement et traverser Londres n’était vraiment pas à son gout. Heureusement pour la brune, c’est d’un coup de baguette qu’elle avait réduit son matériel : les échantillons de tissus, mètre, carnet à croquis… Le tout rentrait à présent dans son sac à main qui semblait aussi léger que naturel aux yeux de ces êtres sans pouvoir. Elle avait passé le mur magique qui séparait les deux mondes et une chance au moins pour elle, la maison du particulier se trouvait non loin. Ielena préférait largement slalomer entre ces êtres inférieurs que de monter dans l’une de leur machine munie de roues et qui avait grâce au seul et unique pouvoir d’un liquide dont le prix convertit en gallions, coutait un bras. Il fallait leur reconnaitre une chose à ces moldus, ils étaient inventifs pour compenser leurs lacunes. Que deviendraient-ils si seulement Kark en venait réellement à lever le secret magique ? L’Ukrainienne ne voyait qu’une réponse à cette question. Elle était courte et concise, il s’agissait du mot guerre. Elle se permettait même d’ajouter parfois le mot massacre. Ses yeux se perdirent sur un mendiant qui tendait une main vers elle. Ielena leva un sourcil interrogateur et quelque peu effrayée, elle dériva vers la gauche et s’accéléra le pas. L’écho de ses talons martelant le sol résonna à ses propres oreilles. Elle lui rappela les dernières paroles de son chef : ‘ Sois pro, c’est la première fois qu’il commande, il peut rapporter plein d’argent par la suite. Ne me déçois pas Ielena !
« Ne me déçois pas, Ielena»
Avait marmonné l’Ukrainienne trahit par son accent marqué. Si son anglais était parfait, son accent slave n’avait jamais voulu partir… Ne pas décevoir son chef, c’est avoir une bonne présentation. Ielena était toujours tirée à quatre épingles. En l’occurrence, tailleur jupe sombre avec talons. Certains trouvaient cela sexy. Ielena répondait qu’il n’avait jamais vu de working-girl alors… Cependant le, ‘ne me déçois pas’ faisait aussi référence à ce début de matinée. Une crise… une crise de mannequin. Vêtement trop large, trop long, pas cintré… Ielena se voyait accusée d’avoir voulu faire passer une blonde acariâtre pour une grosse. La vérité étant que cette idiote avait usé de subterfuge magique afin de mincir rapidement… Ielena fut prise pour coupable, son chef pensant qu’elle avait mal pris les mesures se retrouva à recommencer ce travail fastidieux. Elle s’était pourtant mainte fois piqué les doigts durant les premiers essayages et avait veillé tard pour que la robe soit prête le lendemain. Ses yeux avaient payé le prix de fixer l’aiguille qui s’enfonçait dans le tissu au rythme de sa baguette. Résultat d L’Ukrainienne ne rêvait que d’une chose, du jour où elle aurait son propre atelier et qu’elle ferait défiler ses propres créations. Malheureusement, ce n’était pas pour tout de suite. Il lui fallait prendre l’expérience, d’avantage développer ses books. Mais, elle ne perdait pas espoirs. Un jour, les caprices des mannequins, ils seront traités par son assistante. Elle la regardera avec un œil maternelle et s’amusera de voir que toutes jeunes femmes voulant réussir dans ce métier se devait d’en passer par là.

D’ailleurs, ses projets étant déjà tout tracés, elle savait se montrer plus que compétente et commençait à attirer quelques clients de son côté et ce de manière discrète. Si celui du jour semblait être un nouveau dans sa boite, elle allait devoir savoir comment le mettre facilement dans sa poche si elle voulait le récupérer pour plus tard. Mine de rien, par ci par là, elle glissait son nom. L’Ukrainienne parlait de ses rêves et glissait, tout en plaisantant ‘vous viendrez voir ce que je fais !’ Elle avait beau avoir un caractère de chien, elle savait se montrer commerciale et dans son travail, Ielena pouvait se montrer à l’ opposer de sa vraie nature.

Perdue dans ses pensées, l’apprentie couturière ne réalisa pas tout de suite qu’elle était arrivée dans la bonne rue. Son regard noisette observa les alentours. Bien, il fallait reconnaitre que pour des bicoques moldues, ces maisons étaient plutôt pas mal. Elle se félicita elle-même de l’épreuve qu’elle venait de traverser. Fréquenter le monde moldu n’était pas une mince affaire tout de même… Elle sortit un parchemin de sa poche afin de se remémorer qu’elle était le numéro de la maison où elle devait se rendre. Ses yeux trouvèrent rapidement le lotissement en question, le numéro neuf. C’était d’ailleurs l’une des bâtisses les plus luxueuses de la rue. Un sorcier aussi riche pouvait devenir un bon client… Tirant sur jupe et lissant les plis de sa veste, Ielena se dirigea vers la demeure et passa la grille qui était déjà ouverte. Le sol immaculé faisait écho aux pas de la jeune femme qui ne résistait pas à la tentation d’observer les lieux. La maison avait un style atypique qui n’était que rarement rencontré dans le monde sorcier. Elle monta les quelques marches qui la séparaient de la porte et usa d’un cercle en bronze pour cogner à la porte. Le lieu était étrangement calme et silencieux. L’Ukrainienne se rendit compte qu’elle n’entendait même plus le brouhaha du centre-ville. Quelques secondes s’écoulèrent avant que la porte ne s’ouvre.

Un homme vint alors lui ouvrir. Les iris de Ielena fixèrent un instant les traits de l’homme. Elle eut un sentiment étrange tandis que leurs regards se croisèrent. Une impression de déjà vue. Vous savez, ces sensations étranges, cette impression que cette scène, cette porte qui s’ouvre sur ce visage sombre, vous l’avez déjà vécue ? Elle l’avait l’impression de le connaitre, du moins de l’avoir aperçu quelque part, mais elle n’arrivait pas à remettre ce facies. Facies qui se démarquait. Il fallait être aveugle pour ne pas le trouver beau. Ils étaient à la fois semblables et opposés. Tous deux bruns aux yeux foncés, seul le teint halé du jeune homme trahissait ses origines. Tandis que Ielena, au-delà de son accent avait une peau de porcelaine. Il était d’une élégance raffinée et la jeune femme se demanda un instant s’il avait réellement besoin de ses conseils. Il lui adressa alors un sourire plutôt séduisant. Elle voulut alors se présenter, tout en voulant vérifier son identité mais elle réalisa soudainement que son chef ne lui avait pas donné. Tiens, elle aurait bien l’air d’un troll si elle devait l’appeler Monsieur Smith… L’ancienne Serpentard lui rendit un sourire et aimable.
« Bonsoir, effectivement, la maison Zabini m’a envoyé à votre rencontre. Je suis Ielena Dolohov, ravie de vous rencontrer monsieur.»
Elle lui tendit la main avec son assurance habituelle. C’est à cet instant que son regard s’attarda sur le col de la chemise de son hôte. Quelques gouttes de sang perlaient d’une griffure tachant le tissu de son vêtement. Ielena préféra ne pas attarder son regard sur sa blessure et passa le pas de la porte tandis qu’il l’invitait à entrer. L’intérieur de la demeure était décoré avec gout et le luxe suintait de tous les objets. Certes, mais soit il était très peu ordonné, soit il venait une drôle de manière de faire le ménage… Avant même qu’elle n’eut le temps de poser une question, il lui confia avoir une chatte un peu sauvage.
« Vu les dégâts, êtes-vous sûr qu’il ne s’agit pas d’une lionne ?»
Chacun de ses mots étaient marqués par son accent et un sourire s’était niché sur ses lèvres pour tenter de dissimuler le mal être qui montait ingénieusement en elle. Monsieur Smith, son surnom en l’absence de connaissance de son identité, lui proposa alors de s’installer où elle le désirait. Toujours aimable, propre sur lui ou presque, il était presque trop parfait pour être honnête. Une ambiance pesante enivrait ces lieux et le poul de Ielena s’accéléra légèrement sans qu’elle ne sache vraiment pourquoi. Lorsqu’il lui proposa du thé, la jeune Ukrainienne voulu lui réponse, une vodka pour me requinquer serait la bienvenue. Cependant… Un bruit irritant, troublant, perturba la venue de la réponse de la jeune femme. Elle tourna la tête en direction du bruit. Son regard se confronta à une porte. Drôle de chat tout de même… Voyant que son client attendait une réponse, la jeune femme se dit qu’il valait peut-être mieux abréger cet entretien.
« Oh, je ne voudrais pas d’avantage déranger. Vous allez avoir assez de travail ainsi.»
Toujours restée polie et courtoise. Dure épreuve pour cette jeune femme si impulsive.
« Puis-je ?»
Dit-elle en désignant une table. Elle enjamba les débris de verres qui jonchaient le sol et posa son sac sur le verre froid de ce qui allait devenir son plan de travail. Elle sortit tous ses échantillons et outils réduis, puis fouillant dans son sac, elle attrapa sa baguette afin de leur rendre leur taille. Au moins, elle avait une bonne raison d’avoir sa baguette à portée de main. Elle n’aimait pas cet endroit et son hôte ne la rassurait guère avec ses histoires de chatte. Pour peu qu’il est empoisonné son thé… Cependant, son sourire ne se dissipait pas de ses lèvres.
« Avez-vous des envies particulières ?»
Elle ouvrit alors un book d’échantillons puis s’empara d’un crayon de papier ainsi que d’un bloc aux pages vierges immaculées.

© Chieuze

Isaac Emerson
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Re: [-16] Un costume sur mesure [TERMINE]
ce message a été posté Mar 11 Déc 2012 - 15:40
Les lèvres s’ourlaient d’un sourire et de celui-ci s’extirpait les notes enchanteresses d’une voix douce teintée d’un délicieux accent qui nippait toutes les lippes du monde slave. Isaac sembla ne plus vouloir détacher son regard incandescent du minois de la sorcière, qui ne l’avait visiblement point reconnu, ignorant certainement que ce simple état de fait rendrait cette entrevue moins… contrariante pour elle. Le temps dehors, si clair il y a quelques minutes, s’agita dans le souffle véhément qui précipitait déjà d’épais nuages noirs, chargés de leur torrent de larmes. Le cliquetis tintamarresque de l’eau qui s’écrasait sur les vitres retenti alors, surprenant la scène qui se déroulait au 9 Garden Road d’une voix oppressante.

L’hôte n’en tint pas compte une seconde, trop absorbé par sa convive. A son trait d’humour concernant la lionne, il émit un léger rire de gorge, sincèrement amusé. Il invita, d’un geste de la main, la jeune femme à s’installer, ce qu’elle fit sans attendre, libérant son attirail de professionnelle. Si la donzelle était souriante et polie, elle ne parvenait pas dissimuler le savoureux voile de d’angoisse qui ternissait l’éclat de ses prunelles de bronze. Lui, n’ajouta pas un mot et quitta le salon pour la pièce suivante : la cuisine. La porte était ouverte et elle pouvait entendre s’entrechoquer les casseroles et les ustensiles, signe que l’Inconnu préparait quelque chose à manger ou… à boire.

_ Je suis à vous dans quelques minutes. Faites comme chez vous. Put-elle entendre de cette voix moyennement lointaine tandis qu’il semblait s’affairer.

Portée par les pas du Maître de maison, son attention fut sans doute piquée par une couleur vive qui tranchait avec le blanc du carrelage nacré vers la porte de la cuisine. C’était une tâche sombre dont les goûtes étirées parsemaient l’entrée de leurs nuances rouges. Mais maintenant que son œil se fit plus vigilant, elle perçu que cette même substance s’était aussi logée sur le bois sable du bas de l’entrebâillement, comme si une main en avait été couverte avant de toucher le mur. Mais c’était étrange car vue la position de la marque, la personne qui aurait fait cela aurait dû ramper ou… être traînée.

Sa réflexion fut brusquement interrompue par un nouveau bruit étrange provenant de la porte près de l’entrée. Ce n’étaient plus là quelques grattements, c’étaient maintenant de petits coups espacés, faibles et irréguliers. Dehors le vent vrombissait entre les branches nues des arbres aux doigts crochus et la pluie battante léchait les vitres comme un fauve affamé… Peut-être était-ce lui l’auteur de ce phénomène ? Les salves contre la porte se firent tout à coup violents, le ramdam étant à peine étouffé par la tempête qui recouvrait l’horizon basse et obscure lorsque soudainement… les coups cessèrent.

_ J’espère que je n’ai pas été trop long.

L’Innommé fit irruption dans la pièce, brisant le climat sinistre qui venait de s’y jouer. Ses bras étaient chargés d’un plateau portant un service à thé raffiné ainsi que d’une soucoupe en porcelaine qui contenait certainement du sucre. Il posa le tout sur la table basse près d’Ielena puis frotta doucement ses mains l’une contre l’autre.

_ Je sais que vous m’avez répondu non pour le thé, néanmoins, je déteste en boire seul. Il s’installa dans le canapé de cuir blanc et déjà tendit sa main pour servir deux tasses. Je vous en prie, installez-vous, prenez le temps de boire une tasse, je doute que vous souhaitiez repartir dans la tempête. Bien entendu, c’est uniquement près de lui qu’elle pouvait s’installer étant donné qu’il n’y avait qu’un seul sofa et si la jeune femme aurait pu s’asseoir un peu plus loin sur l’une des chaises de la grande table de chêne, cela n’aurait pas été moins qu’une grossièreté.

_ Quant à mes envies… Un large sourire découpa sa face glabre. Elles sont toujours particulières. Sa voix se suspendit dans le souffle assourdissant des rafales auxquelles il ne prêtait toujours aucune attention.

_ Je désire me rendre à une soirée. Si certaines personnes sont susceptibles de s’y déguiser, je veux seulement être élégant. Je me suis dit qu’une maison comme la vôtre saurait me satisfaire pleinement… Hum, comment procédons-nous ? J’aime les couleurs sombres, mais j’aime aussi laisser un souvenir fort dans l’esprit des gens.

La voyant silencieuse, il inclina sa tête brune en plissant légèrement ses sourcils d’encre, ses lèvres fines s’arquant en un sourire troublant qui érigeait les motifs intelligibles d’une scène macabre.

_ Alors ma très chère Demoiselle, qu’est-ce qui me permettrait de demeurer dans votre esprit comme une inaltérable… stigmate ?
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Re: [-16] Un costume sur mesure [TERMINE]
ce message a été posté Ven 14 Déc 2012 - 2:17
Quelque chose clochait. Quelque chose ne tournait pas rond. Ielena n’avait jamais su lire les fonds de tasse de café et n’avait jamais eu de troisième œil et pourtant, à l’instant présent, elle aurait parié sa carrière - et ceci était tout de même énorme… - que ce lieu, ce type dont le nom lui échappait n’était pas normal. Il avait beau user de tous ses charmes et il fallait lui accorder qu’il en avait de nombreux, Ielena n’avait qu’une envie : Partir. Et ce visage. Pourquoi avait-elle l’impression de l’avoir déjà vu plusieurs fois auparavant ? Le regard noisette de la jeune femme s’attarda sur son faciès. Son visage longiligne, fin pourtant masculin. Ce regard perçant, sombre cerné par des sourcils qui pouvaient être sévères. Un vent froid vent s’engouffrer dans la nuque de Ielena tandis qu’elle passait le pas de la porte. A peine la porte s’était refermée dans un claquement sourd, que le bruit de gouttes de pluies vint cogner les vitres de la demeure. Le bruit allait grandissant et la slave fut pendant quelques secondes ravie de ne pas se retrouver sous cette pluie venteuse. Le vent, d’ailleurs, semblait se lever lui aussi ajoutant le bruit de certaines branches d’arbres cognant à une vitre.

Tandis qu’il lui avait proposé un thé et qu’il l’invita à s’installer, Ielena se dirigea vers une table non sans difficulté. Il se trouvait à terre de nombreux objets parfois cassés. Son regard se perdit alors sur ce qui semblait être, et à n’y pas douter, du sang. Le cœur d’Ielena se serra. Il était parti dans la cuisine. Un instant, la slave hésita à quitter les lieux. Quitte à transplaner chez les moldus… Et le sang n’était pas que là, il était aussi en bas d’une porte. Comme si une main semblait vouloir s’accrocher. Pourquoi à cette hauteur ? Admettons qu’il se soit coupé en ramassant les morceaux de verres de la lampe, il aurait touché la poignée, non le bas de la porte ? D’ailleurs, elle n’avait remarqué aucun pansement à sa main.

Ielena sursauta soudainement tandis qu’un bruit sourd venait de l’endroit où le bruit de la chatte était censée être enfermée. Seulement, les bruits actuels ne venaient sûrement pas d’une chatte… encore moins d’une lionne. Ielena se leva d’un bon et remit ses affaires dans son sac. Elle allait partir. Mais d’abord, elle voulait savoir ce qui se tramait dans cette pièce fermée. La tempête montait en puissance et masquait avec difficulté les bruits. Ielena respira un coup et relâcha lentement sa respiration. Si cela se trouvait, ce n’était un monstre qui se trouvait là, une bête non autorisée. Pas forcément une femme en train de se vider de son sang, suite à l’agression faite par… Mister Smith. Elle s’avança lentement de la porte, sa main glissa sur la poignée mais la porte resta fermée. Elle entendait son hôte fouiller dans la cuisine, comme s’il était perdu. Tentant le tout pour le tout, Ielena courut presque à la porte d’entrée pour sortir. Elle avait un mauvais pressentiment. Elle voulait l’écouter. Cependant la porte était belle et bien fermé. C’est à cet instant que le jeune homme ressorti de la cuisine avec un plateau composé de théière et de tasses. Cette intrusion fit sursauter Ielena. Il demanda alors s’il n’avait pas été trop long.
« Absolument pas ! J’en ai profité pour vérifier par la fenêtre si je n’avais pas perdu quelques choses dehors.»
Elle pointa son sac, fouillant dedans une dernière fois. A vrai dire, elle tentait de cacher le fait qu’elle avait voulu se barrer…
« J’ai dû l’oublier aux ateliers, nous ferons sans !»
Sourire aux lèvres toujours, sourire doux, parfois charmeur, la jeune femme pensait toujours récupérer quelques clients dans sa poche. Peut-être que lui resterait une exception après tout… Il était alors en train de s’installer à la table basse, l’invitant à nouveau à du thé. La correction voulait qu’elle accepte. Elle était très mal partie pour s’enfuir … Elle déposa à nouveaux ses affaires sur l’autre table et vint s’asseoir à ses côtés sur le canapé blanc. Les anglais et le thé ! Ielena n’aimait pas ça. Mais ici, même ce qu’on n’aimait pas il fallait le boire. Bonne figure par ci, bonne figure par là…

Sur ce canapé, la jeune femme croisa les jambes de manière distinguée, mais ces dernières faisaient office de barrière entre elle et lui. De manière discrète, elle s’était installée le plus loin possible sans que cela ne soit ridicule. Elle adressa un sourire à son compagnon de fortune. Elle prit une tasse, mais surtout, trois morceaux de sucres. C’était la solution qu’elle avait trouvé pour avaler cette boisson… Mister Smith revint alors au sujet du costume. Quand il parlait de ses envies, Ielena ne sut pas trop comment interpréter ses propos. Etait-ce vraiment de mode dont il parlait ? Cependant il lui expliqua le pourquoi de sa commande. Il lui présenta aussi ses goûts, mais aussi son envie de se démarquer. Ielena resta silencieuse un loin moment.
« Pourriez-vous vous lever s’il-vous-plait ? »
Lorsque ce dernier s’exécuta, le regard noisette fixa Mister Smith comme si elle pouvait voir au-delà de ses vêtement et transpercer sa carrure. Elle continuait de réfléchir tranquillement. Elle en aurait presque oublié les petits détails qui la tracassaient auparavant. Elle rentrait dans son monde à présent.
« J’imagine que ce que vous portez actuellement, c’est ceci que vous aimez. Si vous aimez le sombre, pour vous démarquer nous n’irons pas vous accoler un vêtement jaune… J’ai une idée. Par contre… elle n’est pas la maison Zabini. Alors si vous pouviez garder ceci pour vous…. »
Ielena attrapa un bouquin qu’elle n’avait pas sorti, un où c’était ses initiales qui recouvrait la couverture. Elle l’ouvrit et son compatriote ne pouvait voir que de petit carré de tissus blanc.
« Cet échantillon est en soie. Cependant, il a ce petit plus que vous recherché. J’ai travaillé sur une potion qui permet au vêtement de dégager le parfum le plus intime que votre peau puisse dégager. Vous n’êtes pas sans savoir qu’un parfum change d’une peau à une autre. Ce tissu, ce sera votre parfum. Votre essence unique. Le tissu s’adaptera et saura trouver les notes de saveur à ajouter.»
Elle tira sur un morceau de tissus et s’approcha de lui. Avec son accord, elle frotta au bras de M. Smith avec le doux tissu. Au bout de quelques secondes, l’objet commençait déjà à prendre une odeur particulière. Une odeur d’agrume, de fraicheur tout abord, de liberté, puis une seconde note apparue, du cèdre symbolisant la force. Enfin le bois de santal prit le dessus avec une incorruptible assurance trahissant une masculinité à la séduction énigmatique et dangereuse. Elle tendit l’échantillon à l’homme sourire aux lèvres.
« Voici votre parfum, trahissant votre personnalité mais qui est unique. C’est le vôtre. Les odeurs se font au contact de ce tissus sur votre peau.»
Ielena laissa échappé un petit sourire.
« Dîtes quel est votre parfum, je vous dirais qui vous êtes. »
Elle se rapprocha de lui, humant légèrement l’échantillon.
« Quoi de plus marquant qu’un homme, habillé sur mesure à l’odeur inoubliable et envoutante ? D’ailleurs la vôtre est vraiment atypique.»
Ce dernier constat la fit frisonner la ramenant alors à la réalité. Le frisson parcouru le long de son échine dispersant une chaire de poule dressant les poils parsemés sur sa peau.
Isaac Emerson
Quand on parle du loup
Isaac Emerson
Messages : 702 Crédits : Signa' par Silver Lungs sur Bazzart
Age du personnage : 37
Ascendance : Sorcier basique
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Maison : Serdaigle

Rapeltout
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Epouvantard : Se retrouver de nouveau enfermé à Azkaban
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ce message a été posté Mar 18 Déc 2012 - 15:33
Chaque seconde s’égrainant essaimait un peu plus sa raison, émoussait sa patience d’or et plus ses yeux noirs flirtaient avec les courbures enchanteresses de la Sorcière slave, plus il acceptait finalement l’idée de ne pas suivre son plan originel. Et cela n’était pas de bon augure pour Ielena. La saveur de ses rêves le faisait déjà frissonner et les battements de son cœur s’accélérer. Après tout, était-ce si grave ? Dehors le vent vomissait son ire. Elle n’irait pas bien loin de toute façon. Sa baguette était à sa ceinture, il n’avait qu’un geste à faire.

Lorsqu’elle lui demanda de se lever, il s’exécuta sans la quitter des yeux, le même rictus pendu à ses lèvres. Le moindre geste qu’elle effectuait était scruté, étudié, pesé. Bien loin de lui l’idée d’une innocente entrevue. Sa bouche, son corps, sa façon de bouger, ses yeux brun, sa chevelure… Tout cela n’était qu’un appel… non… une supplique. Elle ne serait pas déçue.

La Donzelle finit par sortir un livre de ses affaires et si Emerson n’avait plus une seule seconde son costume en tête, elle, était absorbée par sa tâche. C’était visiblement une passionnée doublée d’une perfectionniste qui ne laissait rien au hasard. Elle était une fille intelligente, pour sûr. Après tout, ils n’étaient pas si différends l’un de l’autre. Isaac savait qu’elle s’était senti si mal qu’elle avait essayé de s’enfuir mais qu’elle avait fait bonne figure lorsqu’il l’avait retrouvé près de la porte. Sincèrement, qui allait croire à cette excuse bidon de machin perdu ? On lui avait sorti tellement de fois déjà… et cela n’avait jamais sauvé personne, hélas. Cela dit, toutes les femmes sont différentes face au danger et il avait même dégagé plusieurs profils. Certaines se paralysent littéralement, d’autres fondent en larme et en prières, d’autres se changent en de pugnaces tigresses et enfin, plus rare, il y a celles qui, mus par la terreur, se changent en de parfaites petites esclaves, baisent vos pieds avec amour, exécutent vos moindres désirs, prêtes à tout pour vous plaire, dans le simple espoir que vous vous attachiez et que, par un élan d’humanisme sorti du tréfonds de ce qui demeure encore de votre âme décharnée, vous la relâchiez. Isaac les aimait toutes et exploitait chacune de ces facettes avec une sincère délectation. Car il faut savoir que la pitié, lui n’en ressent pas. Jamais. Il ne considère pourtant pas ça comme de la faiblesse ; après tout, qui peut juger quelque chose dont il ignore le sentiment même.

Destruction.
Chaque femme était un magnifique puzzle dont il extirpait les pièces une à une jusqu’à annihilation complète. Amour irraisonné, déraisonnable (certain diraient cruel…) et pourtant sans limite.

La douce Ielena s’approcha de lui, un morceau de tissu en main. Son œil, vif, s’y accrocha avant de se poser de nouveau sur la jeune femme. Elle lui demandait de lui tendre son bras. Décidément, elle était surprenante. Elle daignait encore risquer un contact avec lui malgré la peur qui avait conduit ses pas jusqu’à la porte ? Le toucher de la soie contre sa peau était agréable, doux… inusité. Il se demanda, tout en la scrutant, quel genre de femme se révèlerait-elle être… Une créature sauvage qu’il devrait dompter, une poupée fragile qu’il devrait ne pas briser, ou bien une captive dévouée à son maître… La voilà presque contre lui. Il ignora le parfum qui se dégageait de la soie, absorbé par le charme de l’ukrainienne. Sur la scène de cette sinistre pantomime, allait dès lors se jouer l’acte qu’Emerson, dans sa démence, chérissait le plus : la chasse.

Si le duelliste avait furtivement apprécié l’extrait –sans doute car cela était issu de sa propre odeur- il constata qu’il était autrement affectionné par la Demoiselle. Alors que celle-ci inspirait le parfum, il courba sa tête tout en l’abaissant jusqu’à effleurer l’oreille de la sang-pur du bout de ses lèvres, ses mains puissantes se saisissant de ses hanches étroites pour la coller contre lui, avec assez de force pour l’empêcher de se débattre. Subitement -et involontairement- plongée dans le cou de l’inconnu, elle avait une vue directe sur la griffure qu’elle avait observé dès son entrée dans cette maison, mais pouvait aussi sentir l’incroyable chaleur qu’il dégageait. Il humait le parfum de sa peau douce et dans le même temps, l’une de ses mains quitta sa hanche et se hissa jusqu’à la chevelure de la belle où elle voulut s’accrocher…

_ Tu n’as pas idée…

… quand soudain un vacarme le tira de son entreprise. La porte de la cave s’ouvrit brusquement, frappa le mur, dans un choc qui manqua de la faire sortir de ses gonds. Une petite blonde s’en extirpa. Elle ne devait pas avoir plus de 17 ans et son corps adolescent était fardé de tâches sang, tant qu’on ne voyait presque plus ses sous-vêtements de petite dentelle blanche. En pleine crise d’hystérie et sans jeter un seul coup d’œil derrière elle, la gamine se rua sur la porte d’entrée et en secoua furieusement la poignée. Constatant qu’elle était irrémédiablement close, elle fila à toute allure à l’étage. Isaac ne perdit pas une seconde et repoussa violemment Ielena sur le canapé, bondit par-dessus celui-ci, happa la baguette de la sorcière au passage -qui était restée sur la table- et fonça en direction de l’étage, montant les marches 4 à 4 dans un empressement terrifiant, effaçant ainsi les derniers doutes, s’ils toutefois ils subsistaient encore.

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ce message a été posté Ven 21 Déc 2012 - 18:08
Lorsqu’elle se mettait à parler de ses créations, Ielena s’évadait dans un autre monde, une sorte de bulle protectrice. Bulle éphémère et si fragile face au chaos qui régnait en ces lieux. Pendant quelques minutes la slave se trouva transportée dans ses pensées, la création prenait place de manière lancinante dans son esprit. Toutefois, le peu d’intérêt flagrant qui émanait de son hôte lui remit les pieds sur terre. Sur une terre si ferme, que l’atterrissage fut rude. Ses yeux se perdirent un instant sur la décoration de cette maison. Si elle passait outre les éléments brisés, cette maison était vraiment imprégnée de la culture moldue. C’était là un fait qu’elle ne comprenait pas. Que faisait-il ici ? Un sorcier aux manières parfaites, vivre dans un tel endroit ? Quelque chose ne tournait pas rond et il ne fallait pas sortir de Serdaigle pour comprendre ce détail.

Ielena avait saisi ce tissu qu’elle avait travaillé pendant plusieurs mois. La jeune femme, malgré avoir terminée à Serpentard lorsqu’elle était arrivée à Poudlard en cinquième année, n’avait jamais été une faible. Si elle usait de tous les artifices afin de réussir personnellement, sa volonté était de fer. Son côté professionnel prenait le dessus. Son caractère impulsif restait sous-jacent tant qu’elle le contrôlait pour son travail. C’est pourquoi elle avait continué à parler de son costume. Après tout son côté égoïste lui disait, mais qu’est-ce que tu te fiches de pourquoi il habite ici et si sa petite passion c’est de torturer des félins enragés -traduire, torturer des moldus…- ? Tant que tu vends ta marchandise ? Le problème, c’est qu’elle n’avait pas prévu d’être l’un des félins enragés qu’il comptait torturer…

Tandis qu’elle se sentie happé d’une poigne ferme par les hanches, Ielena eu juste le temps par réflexe de glisser ses mains entre son torse et sa poitrine. Est-il réellement utile de préciser que Ielena tenta de le repousser ? Le verbe ‘tenter’ a ici une place assez importante pour souligner le côté vain de la chose… La styliste en herbe se retrouva le nez fourré dans la nuque de ce malade mental. Lorsqu’elle sentit l’une de ces mains remontée jusqu’à ces cheveux, un frisson parcouru l’échine de la slave. Ses yeux se perdirent sur la griffure qui ornait son cou. Si de loin on aurait pu croire à une griffure de chatte comme il l’avait laissé entendre… de près cela ressemblait d’avantage à une plaie laissée par une main de femme dont les ongles affutés auraient fait perler le sang. Dans un contexte plus classique, ce genre de marque aurait pu être témoin d’un orgasme savamment mené, laissé par une compagne pleinement satisfaite de son partenaire.
_ Tu n’as pas idée…
répondit-il en réponse à sa remarque précédente. Les yeux de la slave se ternirent. Elle se serait giflée toute seule d’avoir laissé sa baguette aussi loin d’elle.
« Connard…»
Les mots étaient sortis en slave, n’en déplaise à son accompagnateur si peu galant. Il en était toujours ainsi avec l’Ukrainienne. Lorsque la colère l’envahissait, sa langue maternelle refaisait toujours surface. A dire vrai, il avait toujours été moins fatiguant de s’exprimer en Ukrainien même si l’anglais coulait tout seul au fil du temps.

La jeune femme commença à répertorier quelles étaient ses solutions à porter de main. Mais, mis à part le coup de genoux bien placé, Ielena ne trouvait que peu d’alternative. Elle sursauta violement lorsqu’une blondinette fit irruption dans le salon. Elle devait avoir seize ans tout au plus et ses vêtements semblaient avoir disparus sous la couche de sang dont elle était revêtue. A bien y regarder, la Slave réalisa qu’elle était en réalité en sous-vêtement. En pleine crise d’hystérie la jeune femme couru vers la porte voulant l’ouvrir. Après y avoir laissé des traces rouges vermeilles, elle fit rapidement le même constat que Ielena quelques minutes plus tôt. Elle semblait complètement perdue, à la limite de la folie. La scène ne dura que quelques secondes mais parut durer des heures aux yeux de Ielena. Les cris perçants de la jeune fille faisaient écho à la peur qui en émanait. La pauvre chose fit alors le choix de monter les escaliers et s’échappa à l’étage. A peine avait-elle disparue que la chute de Ielena fut amortie par le canapé. Monsieur Smith venait de la pousser violement. Elle vit l’homme bondir par-dessus ce dernier et comprit qu’il venait des subtiliser sa baguette magique qui était restée avec ses affaires sur la table. En cet instant, les traits de son visage, qui se voulaient si aimables, étaient complètement durcis.
« Emerson… »
Murmura alors la Slave. Un autre juron s’échappa de la bouche de la slave dans sa langue d’origine. Il était vraiment temps qu’elle fuit cet endroit.

Dès qu’il eut disparu dans les escaliers à son tour, Ielena se releva sans hésiter. Il fallait qu’elle se tire, baguette ou non. La blonde redoubla de cri et autant dire qu’il fallait qu’elle se magne les fesses si elle voulait s’enfuir avant que cette greluche ne trépasse. Oh certainement qu’un Gryffondor aurait eu la bonté d’âme de tenter de la sauver, mais ce n’était absolument pas le cas de l’Ukrainienne qui faisait passer ses intérêts en premiers. Et puis, ce n’était qu’une moldue.

Les talons de la brune résonnèrent tandis qu’elle s’élança vers la cuisine. Elle commença à fouiller dans tous les tiroirs. Ces idiots de moldus devaient bien avoir des couteaux non ? Ouvrant les tiroirs un à un, elle finit par tomber sur une lame large et facile à manier. Les suppliques de la pauvre gamine venaient aux oreilles de Ielena. Entre ‘les pitiés’, ‘aidez-moi’ et ‘épargnez-moi’, il semblait qu’Emerson se délectait de cette pathétique gamine. L’ancienne Serpentard se dirigea vers les fenêtres qui traversaient le salon. Toutes fermées. Cette enflure avait vraiment pensé à tout. Ses yeux foncés observèrent les alentours. Elle se saisit d’une chaise et la balança de toutes ses forces dans la fenêtre qui resta intacte. Avec quoi fabriquaient-ils leur verre ces abrutis de moldus ? Elle lâcha un râlement d’énervement. La Slave, malgré les circonstances, était loin de céder à la panique. Puis, soudain, elle vit une porte à la dérobée. Un espoir fila dans ses yeux. Elle se précipita vers celle-ci et elle l’ouvrit. Elle se retrouva sous la pluie battante qui commençait à tremper ses vêtements. Ses cheveux se plaquaient petit à petit mais qu’importe l’allure dans ce genre de situation. Elle eut un instant mal au cœur pour ses chaussures hautes coutures dont les talons s’enfonçaient dans l’herbe gadoueuse du jardin. Que voulez-vous, une styliste ne se refait pas.

Elle comprit rapidement pourquoi cette porte n’était pas fermée. Certes, elle donnait sur le jardin, mais ce dernier était clôturé par un immense mur couvert de lierre et autres plantes en tout genre. Il n’y avait aucun vis-à-vis possible. Plantée au milieu de cette pelouse, la pluie la mouillant jusqu’à la moelle, elle comprit à quel point cela devait être désespérant d’être cracmol. Au fond du jardin, elle aperçut un cabanon, mais l’idée de se planquer là dedans ne lui sembla pas être bonne. Le couteau toujours à la main, elle s’approcha du mur. Il y avait une sorte de grillage qui permettait au lierre de grimper. Elle glissa l’arme blanche dans son dos, la coinçant entre le tissus de sa jupe et de son chemisier puis la Slave secoua l’armature fermement avec sa main, mais à peine tenta-t-elle de s’y appuyer de l’objet craqua.
« Minables moldus…»
Pestiféra-t-elle entre ses dents. Elle était dans une voie sans issue et lorsqu’elle se retourna qu’elle ne fut pas son agréable surprise que de retrouver son hôte. Elle réalisait soudainement qu’elle n’entendait plus les cris de la moldue…
« Maintenant que tu en as tué une, tu pourrais faire l’impasse sur moi, non ?»
Lors du début des hostilités, il était bien passé au tutoiement lui… Ielena ne savait pas comment se terminerait cette entrevue, mais il était certain qu’elle lui tiendrait tête jusqu’à son dernier souffle.
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ce message a été posté Ven 4 Jan 2013 - 15:22
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Jamais je ne reverrai le jour

Le chagrin avait fait place à la désolation. Son cœur s’était déchaîné, son esprit vrillé, son corps n’était lui plus qu’une masse déchiré par la douleur qu’elle ne parvenait même plus à sentir. Combien de temps était-elle restée enfermée dans la cave de sa maison ? Combien de temps avait-elle subit les insoutenables et écœurantes offensives de l’homme qui avait égorgé son père et l’avait laissé s’étouffer dans son propre sang, sur le carrelage glacé de la cuisine, tandis qu’il violait sa mère, sous ses yeux encore tièdes d’une vie qui le quittait… ? Son esprit le vécu comme des jours, des mois, une éternité.

Lorsqu’elle avait entendu quelqu’un frapper à la porte de sa maison, l’espoir avait déferlé en elle comme une vague puissante… insensée… Ses liens avaient savamment été noués et si une malformation n’altérait pas l’articulation de son pouce, jamais elle n’aurait pu se libérer. C’est en se traînant, puis en se hissant jusqu’en haut des marches qu’elle était parvenue à taper à la porte, essayant d’attirer l’attention de cette femme dont elle avait entendu la voix. Non. Cela n’avait rien donné. Ses appels désespérés s’étaient enfoui dans les bras vrombissants de la tempête qui avait avalé Londres et son ciel.

Il n’y avait dès lors plus qu’une seule issue : la porte de la cave n’avait pas été fermée à clef –sans doute que son agresseur n’imaginait pas qu’elle pourrait se défaire de ses liens- alors elle devrait courir jusqu’à elle. Une fois dehors, elle pourrait filer à toute allure chez sa voisine, Madame Watz et appeler la police, alors elle se reposerait devant un chocolat chaud comme elle-seule savait les faire, sous des couvertures bien chaudes ; enfin, elle serait en sécurité. Oui, c’était ça la solution ! Elle allait s’en sortir, elle le sentait au fond d’elle-même. Les mains tremblantes, elle dû attendre plusieurs minutes avant d’avoir le courage de toucher la poignée et une nouvelle salve pour la tourner.

Ca y est. Lorsque la porte s’ouvrit à la volée, elle se rua sur la porte d’entrée à quelques mètres et lorsqu’elle la senti, sous ses doigts, résister à sa volonté, son esprit flirta subitement avec de la pure folie. Ses yeux se voilèrent, c’était dès lors son instinct de survie et lui seul qui dirigeait son corps. A l’étage ! Quand elle faisait le mur, elle passait par l’armature de bois où poussait le lierre contre la façade latérale qui donnait sur sa chambre ! Elle se jeta sur les marches qu’elle gravit en quelques secondes avant de s’enfiler dans le couloir.

Etait-ce son cœur qu’elle entendait gronder dans ses oreilles ou… non, des pas ! Le bourreau courrait dans l’escalier, juste dans son dos. Elle enfonça la porte de sa chambre, ses grands yeux bleus embués, écarquillés, exorbités par la terreur se figeant sur un point et un seul : la fenêtre, sa vie. Ses doigts tournèrent le loquet et ses mains poussèrent les fenêtres battantes, si fort que l’une d’elle se brisa, et déjà, elle se préparait à sauter, espérant juste pouvoir se rattraper à quelque chose avant d’atteindre le sol mais elle n’en eut même pas l’occasion. Un étau la saisit à la gorge, coupa net sa respiration et soudain, son corps n’avait plus aucune emprise sur le sol et fut projeté en arrière. Il s’écrasa contre le sol, sur le dos, lui arrachant un cri de douleur, ses os semblant perdre brusquement leur cohérence. Sans doute exaltée par l’adrénaline, elle se retourna et tenta de se relever mais seuls ses genoux et ses paumes de main semblaient vouloir encore la porter… vers le couloir… ailleurs… car elle ne pouvait pas juste rester là à attendre… mais maintenant, l’espoir qui l’avait fait vibrer n’avait plus la même force et s’était éteint. Et cette femme en bas ? Qu’est-ce qu’elle faisait ? Pourquoi elle n’essayait pas de l’aider ?

Ca y est, les larmes affluaient à nouveau le long de ses joues, sa bouche s’étirait en une grimace qui déformait ses traits encore enfantins, un filet de bave rougit par ses blessures –infligés par des coups- sillonnait son menton et ses cheveux blonds, agglutinés par le sang a demi séchés, collaient à son visage et ajoutais à la pâleur sinistre de son minois dévoré par l’épouvante. Sa gorge serrée poussait encore quelques suppliques éraillées, dans le vent. La silhouette, derrière elle se tenait debout et la suivait, comme le maître promène son chien, amusé par sa si pitoyable démonstration de faiblesse. Il la laissa déambuler à quatre pattes jusqu’à ce qu’elle approche de la salle de bain, là, il posa son pied sur sa croupe et la poussa, tout en violence. La porte ne résista pas et s’ouvrit en grand tandis qu’elle s’étendait, épuisée, vidée, sur le sol carrelé de petites fleurs pâles. Là, l’inconnu s’agenouilla au-dessus d’elle. Il s’était fait passer pour un flic… un flic… Lorsqu’elle l’avait vu la première fois elle l’avait trouvé tellement beau… maintenant elle était malade d’avoir eu de telles pensées.

Le monstre se pencha sur elle, planta ses yeux sombres dans les siens, sans sourire, une de ses mains s’agrippant à ses cheveux blonds sales et l’autre passant sur sa poitrine avant de se loger sur sa gorge. Déjà, elle sentait les doigts se resserrer sur celle-ci, l’air devint plus rare, et même si elle ouvrait la bouche en grand, elle ne parvenait plus à cueillir le si précieux gaz. Son corps se débâtit, ses bras s’agitèrent, elle tenta de le frapper mais ses coups ne le firent même pas trembler. Doucement, ses prunelles se voilèrent. Ses doigts tâtonnant trouvèrent enfin un objet non loin de là, un sèche-cheveux ? Par terre ? Sa mère l’avait tant de fois réprimandée pour ne l’avoir jamais rangé… Elle s’en saisit et avec toute la force qui lui restait –c’est-à-dire, peu- et frappa son agresseur à la tête. Celui-ci poussa un « humpf » de douleur, vacilla une seconde. Rien qui put sauver la moldu. Elle restait là, le regard vide, sa gorge libérée avalant l’air goulument. L’ombre saisit un morceau de bois qu’il avait enfilé dans sa poche ou elle ne savait où puis il en posa la pointe contre le haut de la poitrine frémissante de la petite blonde. Que voulait-il faire de ça ? Encore un jeu immonde et pervers ?

_ Sectumsempra …

Il en avait assez de jouer. L’enveloppe charnelle de l’adolescente, encore chaude de vie, fut saisit de spasmes effroyables et la douleur… Comment la décrire ? Insoutenable… inadmissible… intolérable… Autant d’adjectifs qui ne pourraient jamais traduire cette cruelle réalité, si injustement infligée. Comment avait-il fait ça ? Sa bouche grande ouverte régurgitait des gorgées de sang, son corps ne répondait plus à aucun de ses appels. L’homme s’était relevé et maintenant, elle le voyait, lui, toujours au-dessus d’elle, le front rougit par l’entaille qu’elle venait de lui infliger. Futile vengeance. Le froid l’envahit en même temps que son corps frêle se vidait de son sang, baignant dans ce liquide vermeil. Le bourreau disparu de sa vue. Elle demeura là, inerte et pourtant encore vivante une brève minute… quelques secondes… Sa vue se troubla davantage, puis un voile gris les couvrit. Elle entendait encore les pas s’éloigner et descendre les marches puis, plus qu’un léger bourdonnement et plus rien.


•◊• •◊• •◊• •◊• •◊•



Une marche… deux… trois… quatre… cinq… six… sept… huit…neuf… Le pas lourd, las, Emerson quittait l’étage.

_ Même pas divertissante cette petite conne…

Murmura-t-il à lui-même. Loin d’être pressé, il arriva en bas des marches, toujours la baguette de la Sorcière à la main. Un coup d’œil lui permit de constater qu’elle avait tout fait pour sortir. Jusqu’à casser les jambes d’une chaise contre une fenêtre, hélas toujours intacte.

_ Une vraie petite lionne !

Son visage lâcha ce qui ressemblait plus à une grimace douloureuse tandis qu’il essuyait, d’un revers de manche de feu son immaculée chemise blanche, le sang qui ruisselait devant son œil droit. La garce lui avait pété l’arcade sourcilière et sa blessure, bien que bénigne donnait une toute autre impression. Il traversa la pièce dans un calme serein et s’enfila ensuite dans la porte encore ouverte que la Donzelle avait visiblement emprunté pour essayer de se faire la belle.

Le ciel londonien s’était déchainé et crachait sa foudre, majestueux maelstrom qui ajoutait au ton mortel de cette belle journée. Sans hésiter, il s’abîma dans le souffle tonitruant de la tempête. Une œillade à gauche, une autre à droite et… à travers le déluge, il distingua une silhouette, assiégée dans l’ombre du haut mur de pierre qui cernait entièrement le jardin. Ce n’était pas pour rien que cette porte avait été oubliée… Isaac avait déjà fait le tour de cet endroit et il en connaissait dès lors toutes les issues. Laisser une porte ouverte, c’était laisser l’espoir du gibier se briser comme la lame d’une mer se brise sur les rochers. Involontaire servitude. Le noble tissu du chemisier de la Demoiselle, au contact de l’eau de pluie, se fit pellucide et se colla à sa peau, pour le plus grand plaisir du criminel qui se tenait dès lors à quelques centimètres de l’Ukrainienne. Et lorsqu’elle se retourna, elle se trouva nez à nez avec lui. Ses cheveux noirs collaient à son front. Celui-là était d’ailleurs fardé d’une entaille d’où s’échappait sans cesse un flux sanglant qui se mêlait avec l’eau de pluie, dessinant de lugubres arabesques sur sa chemise à demie ouverte qui collait elle-aussi contre sa peau. Lorsqu’elle lui lâcha quelques mots, il ne put réprimer un sourire léger, sans aucun doute amusé.

En réponse, il n’y eut qu’un geste. Il attrapa la Dolohov à l’arrière de la tête, par sa belle crinière mouillée pour l’emmener avec lui en direction de la maison. A cet instant, la fougueuse créature sortit un couteau du repli de sa jupe et balaya frénétiquement l’air dans la direction d’Emerson pour l’obliger à lâcher prise. Sous la surprise, il se pencha brusquement en arrière pour tenter d’esquiver le couteau de cuisine diablement affuté mais ne réussit qu’à moitié. Le bout de la lame toucha son torse et dans mouvement verticale, l’entailla légèrement au niveau abdominal, mais au lieu de lâcher prise, il attrapa sa nuque. De son autre main libre, il saisit le poignet armé de Ielena et lui fit subir une étreinte particulièrement douloureuse. D’un geste, il la rapprocha de lui. Son visage flirtait avec l’oreille de la Belle, ses yeux sombres s’étaient planté sur elle alors que sa main se resserrait encore un peu plus sur l’articulation de sa main. Lorsque la douleur fut trop intense, la Slave lâcha prise et étouffa une plainte douloureuse entre ses dents. Isaac ne perdit pas une minute de plus et la ramena avec lui dans la maison, fermant la petite porte d’un coup de pied.

Il lâcha enfin Ielena et la fit s’assoir sur le canapé en l’y poussant. Le fugitif avait maintenant une sacrée dégaine et il ne fallut pas longtemps à la bambine pour deviner qu’il n’était plus vraiment de bonne humeur. Lui d’ailleurs, s’installa face à elle, sur la table basse, à quelques centimètres. Là, il posa ses coudes sur ses genoux, penché en avant, joignant ses mains puis ancrant ses prunelles psychosées dans celles de la styliste.

_ Tu sais peut-être qui je suis maintenant. Tu sais ce que je fais aux femmes comme toi, non ? La dernière je l’ai violé tout une nuit durant avant de la noyer dans son propre sang. Et laisse-moi te dire que tu es à mon goût. Terriblement belle, sauvage et intelligente. De plus, je dois avouer que je n’ai jamais goûté au charme slave.

De ses mains jointes, il caressa sa lèvre inférieure de son pouce sans la libérer de son regard acéré qui semblait, à cette seconde, comme éprit. Il laissa ainsi le temps s’écouler dans le silence, savourant chaque seconde. La plaie à son front laissait encore perler son si précieux fluide et fondait jusque dans son cou, teintant plus encore sa chemise délabrée et déchirée. Finalement, il quitta sa position pour venir s’asseoir tout près d’elle, contre elle, tourné vers elle.

_ J’ai une idée qui nous arrangerait tous les deux. Je te laisse partir et vivre en paix, à la condition que tu réalises mon costume.

Etait-ce une blague ? Emerson avait un certain sens de l’humour mais là, il semblait sérieux.

_ Alors. Est-ce que tu acceptes ?

_ Bien entendu, si tu venais à œuvrer contre moi, je te retrouverai et notre petit marché ne tiendrait plus. Sache que pour toi, je serai particulièrement délicat, appliqué et patient. Je ne te tuerai pas. Je m’engagerai juste à détruire tout ce qui fait ton existence, tout ce que tu as pu apprécier ou pourras aimer, je le transformerais en poussière. Même la nourriture dans ta bouche aura la saveur de la cendre. Tu n’auras jamais plus de famille, de travail ou d’amis, je deviendrai ton ombre, une autre partie de toi… Ton cancer.

D’une main, et avec douceur, il passa le bout de ses doigts sur le front de la Belle pour en écarter sa chevelure mordorée. Sa peau était chaude malgré la pluie torrentielle et avec tendresse, il passa les quelques mèches mouillées derrière son oreille, rapprochant son visage blessé de son cou moite pour y susurrer …

_ Et lorsqu’enfin il n’y aura plus aucune lueur d’espoir ni de vie dans tes yeux, dans ton cœur et dans les tréfonds de ton âme mortifiée… Alors et alors seulement, peut-être t’autoriserais-je à mourir. Et crois-moi… Je suis un homme de parole.

Il se redressa et afficha enfin sur ses lèvres, un sourire mutin.

_ Alors ! Qu’en dis-tu ?
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Re: [-16] Un costume sur mesure [TERMINE]
ce message a été posté Dim 13 Jan 2013 - 1:42
Là, sous cette pluie incessante l’Ukrainienne maudissait tous les grands sorciers qui lui venait à l’esprit. Plus jamais elle ne se ferait avoir. Plus jamais elle ne s’éloignerait de sa baguette. Plus jamais elle ne ferait confiance à un homme tout aussi charmant soit-il ; Quoi que. Elle ragea. Sans baguette, elle se sentait complètement démunie. Elle aurait pu se défendre, le mutiler, lui sortir les entrailles ! Bon, lui sortir les entrailles n’étaient peut-être pas l’option la plus... propres, mais l’idée était assez plaisante. Ce n’était pas comme si elle ne savait pas se défendre en plus ! A Durmstrang, les cours de sortilèges, de duel, étaient loin d’être aussi doux et mignons que ceux de Poudlard à son époque. Aux grands mots, les grands remèdes. Tenter à la moldue. Echec cuisant. Tandis qu’elle se retournait, c’est donc nez à nez qu’elle se retrouva avec lui. Il était hideux. Terrifiant. Couvert de sang. L’entaille qu’il avait à présent sur le visage laissait échapper le liquide vermeille. Sa chemise jusqu’alors immaculée était tachée de ci et de là. Il ressemblait à un boucher. Ces traces laissaient supposer qu’il n’y avait pas que son sang sur son vêtement. Aussi rapidement qu’elle, il était trempé. Ses cheveux se collaient dans la plaie, s'aplatissaient contre son front. Le côté charmant avait complètement disparu.

Ce n’était pas peu dire. Surtout lorsqu’il la saisit par les cheveux. Son sourire amusé ne lui avait pas échappé mais autant dire qu’elle ne l’avait pas vu comme une bonne chose. Elle ne savait pas ce qu’il lui réservait mais Ielena ne comptait pas se laisser faire. C’était loin d’être son caractère. Tandis qu’il l’avait à peine trainée sur quelque pas, l’Ukrainienne saisit la lame qu’elle avait cachée dans son dos. Elle n’hésita pas une seconde. L’objectif ? Planter le couteau. N’importe où. Lui faire mal, le tuer. Qu’importe qu’elle puisse avoir le temps de se barrer. Mais se bagarrer à la moldue n’était pas donnée à tout le monde... Si elle parvint à l’entailler au niveau de son ventre, ce dernier ne sembla pas du tout vouloir la lâcher. Bien au contraire. La main d’Emerson fit pression sur sa nuque et il attrapa son poignet. Si de sa main libre, elle tenta de la repousser, le pincer, le griffer, lui effectuait une simple pression sur son poignet. Une pression qui, plus elle tentait de se débattre et de retenir l’arme, plus la douleur était intense. Il avait réduit l’espace entre eux, elle sentait son visage contre son oreille et autant dire que la situation était loin de lui plaire. Au bout de quelques secondes, Ielena finit par lâcher le couteau qui s’enfonça dans l’herbe. Elle laissait échapper un grognement de douleur. Bien, au moins, elle avait à son tour décoré sa chemise.

Après l’avoir trainée à travers le jardin, Emerson la balança alors dans le canapé. Retour à la case départ. Elle était trempée et à présent sa nuque était douloureuse. Installé sur la table basse, il lui faisait face, la promiscuité mettant mal à l’aise Ielena. Qu’allait-il faire ? S’amuser un peu avant de l’achever ? Elle soutint néanmoins son regard avec arrogance. Cette arrogance qui lui était si propre.
_ Tu sais peut-être qui je suis maintenant. Tu sais ce que je fais aux femmes comme toi, non ? La dernière je l’ai violé tout une nuit durant avant de la noyer dans son propre sang. Et laisse-moi te dire que tu es à mon goût. Terriblement belle, sauvage et intelligente. De plus, je dois avouer que je n’ai jamais goûté au charme slave.
Bien, il savait faire les entrées en matière. Ielena se recula et adossa son dos au canapé mais continuait de le regarder silencieuse avec un air de défi. Ce qui ne sembla pas au goût de ce dernier qui vint s'asseoir à côté d’elle. Elle s’était acculée à l’accoudoir mais Emerson ne laissa aucun espace entre eux.
_ J’ai une idée qui nous arrangerait tous les deux. Je te laisse partir et vivre en paix, à la condition que tu réalises mon costume.
Les yeux de la slave s’assombrirent. Il se fichait d’elle ? Non, sérieusement ? Il se fichait d’elle ? Lorsqu’il lui demanda si elle acceptait Ielena cru qu’elle allait devenir folle. Elle voulu répondre de manière acerbe, mais elle n’eut pas le temps. Ce pervers, cet être diabolique crut important de lui faire part de ses intentions si elle venait à le dénoncer ou manigancer contre lui. Il la menaçait et à chacune de ses paroles, la brune était parcourue de frisson. Très rapidement ses pensées se tournèrent vers sa petite soeur, ses amies... La main perverse d’Emerson vint se glisser dans sa chevelure afin de replacer quelques mèches. Dans geste vif Ielena tourna la tête et repoussa son bras d’une de ses mains. Plus elle s’enfonçait dans le canapé pour échapper à sa présence, son aura, plus il s’approchait. Elle inspira profondément tandis que cet hôte de l’enfer venait murmurer des propos qui ondulaient tel un serpent dans les entrailles de la slave. Elle ferma les yeux. L’odeur du sang émanait de lui. C’était écoeurant. Et telle la madeleine de Proust, cette odeur raviva celle que le tissu avait révélé. Une des notes qui composait son parfum intime était le sang. Et maintenant qu’elle avait identifié le personnage, elle n’était pas loin de dire que les odeurs du sexe et de la perversion ne devaient pas être loin. Tandis qu’il se redressait pour lui demander ce qu’elle en pensait, Ielena ouvrit promptement les yeux.
« J’en dis que les gens normaux se contentent de demander sans proférer de menaces !»
Elle avait répondu assez rageusement. ll affichait un sourire mutin qui agrémenté à sa blessure et sa chemise en sang, était effrayant.
« J’en dis que tu dois bien être malheureux et fou.»
Elle savait qu’il était dangereux et pourtant elle ne pouvait pas s’en empêcher. Il était de l’Ombre. Savait-il qu’elle était de la faction opposée ? Ielena se leva d’un bon, elle fut rapidement suivit par Emerson qui la saisissait par le bras. L’un contre l’autre, Ielena le fixa droit dans les yeux.
«Pour faire un costume, il faut des mesures. Et pour faire des mesures, il me faut mon mètre.»
Elle serra les dents énervée et libera son bras d’un geste sec. Elle se dirigea vers son sac et en sortit un petit ruban. Il était noir et aucune mesure n’était présente sur l’objet. Elle l’observa au creux de sa paume de main et ce dernier s’envola doucement en direction d’Isaac. C’est un objet qu’elle avait ensorcelé lors de ses débuts. Il s’agitait tout seul selon son bon vouloir et les mesures s’affichaient dans une poussière lumineuse temporaires. En temps normal, elle prenait elle même les mesures toutefois, elle jugea préférable de rester à distance d’Emerson... Elle s’approcha papier et crayon à la main.

Le mètre agissait selon son bon vouloir. Il commença alors sagement à prendre l’espace d’une épaule à une autre. La taille de ses bras divisant les centimètres à partir du coude. La taille, le torse. Tout y passa. La poudre virevoltait autour de l’homme. Puis, vint l’instant de mesurer de son entre-jambe à sa cheville. Le mètre fouetta d’un coup sec les parties intimes de l’homme passant par le dessous, claquant ses testicules les faisant légèrement remonter.
« Oh pardon, je suis un peu troublée par cette... situation.»
Elle afficha un petit air contrit qui se voulait désolé. Elle nota la mesure qui s’affichait et se rapprocha. Le mètre s’attaqua alors au cou d’Emerson. Tel un serpent, il se glissa autour de sa nuque, puis se resserra doucement, lentement mais sûrement. Le mètre n’aurait jamais réussi à l’étrangler, il aurait craqué avant mais la pensée était là, une certaine douleur aussi sûrement. Ielena se planta devant lui. Les intentions étaient claires.
« Je ne suis pas un être sans défense monsieur Emerson. Je tenais à ce que vous le sachiez.»
Le ruban se libera de sa prise laissant une marque dans sa chaire. La mesure apparue entre eux et le crayon de Ielena crissa sur la feuille. Son mètre lui tomba entre les mains et elle le glissa dans ses poches. C’était un objet précieux à ses yeux. Son compagnon depuis six années à présent.
« J’ai tout ce qu’il me faut maintenant. Pourrais-je récupérer mon bien et partir ?»
Elle avait parlé avec aplomb faisant référence à sa baguette soutenant toujours ses prunelles sombres.
Isaac Emerson
Quand on parle du loup
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Faction : Ombre de la Rose Noire
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ce message a été posté Mar 15 Jan 2013 - 12:13
« J’en dis que les gens normaux se contentent de demander sans proférer de menaces !»

Qu’est-ce donc qu’une personne normale ? Est-ce que cela existe seulement ? Isaac était de ceux qui ne rentraient pas dans le moule et qui différaient de ce que la société voulait bien laisser paraître comme « tolérable ». Il n’était pas normal, mais la société l’était-elle seulement ? Est-ce lui qui avait un problème ? Ou bien le monde se trompait-il de visage pour arborer fièrement celui de l’hypocrisie ? C’était au moins une chose qu’on ne pouvait pas lui reprocher à lui… les faux-semblants… Quoi qu’il en soit, cette entrevue arrivait à son terme. Le jeu prenait fin.

« J’en dis que tu dois bien être malheureux et fou.»

Isaac garda le silence. Malheureux ? Fou ? Les fous ne savent pas qu’ils le sont alors elle n’avait pas vraiment tort. La jeune femme se leva brusquement… un peu trop à son goût. D’un mouvement, il la saisit par le bras pour la coller contre lui. Si Ielena avait essayé de s’enfuir, à n’en pas douter qu’Isaac ne lui aurait pas laissé de deuxième chance. Il n’était pas connu pour être un homme tolérant, sage et magnanime. Non… en vérité, elle l’aurait amèrement regretté. Il savait qu’elle ne voulait pas partir, mais c’était un prétexte pour lui rappeler que chacune de ses expirations n’étaient que tolérées et que sa vie lui appartenait.

Aucun sourire sur son visage où des mèches noires collaient à sa face blessée et humide. Ielena sorti son ruban ensorcelé et en quelques secondes, il voleta jusqu’à lui pour commencer son travail : prendre ses mesures. Bien entendu, Emerson fut très certainement déçu. N’aurait-il pas juste préféré qu’elle les prenne elle-même ? Qu’elle le touche… qu’elle le sente… Ses perles sombres ne quittèrent point la Donzelle, véritablement ancrés sur la styliste. Prudence ou intérêt ? L’instrument prenait les mesures et sans qu’il s’y attende, le ruban claqua un peu trop prêt de son entrejambe et une douleur vive lui fit serrer la mâchoire. Lorsqu’elle s’excusa, il ne répondit rien, se contentant d’afficher cet air neutre dérangeant qui pouvait être le prologue d’une moue de rage ou d’un élan meurtrier.

Lorsque l’objet s’enroula autours de son cou, son regard se fit plus intense. Imaginait-elle avec le moindre pouvoir sur lui ou sa vie à cet instant ? Cette impression se confirma lorsqu’elle se planta devant lui, pleine de véhémence. Il ne broncha pas. Il n’avait visiblement plus l’envie de faire usage de la force aujourd’hui. A vrai dire, il semblait même d’un calme absolu… Lorsque le ruban lâcha prise, bien qu’il put encore sentir son étreinte contre sa peau, il prit enfin la peine de lui parler.

_ N’ayez pas honte Mademoiselle Dolohov. Peu de gens peuvent se vanter, comme vous, de survivre à une telle rencontre…

Oh… Si elle avait été niaise et servile, l’affaire se serait déroulée bien différemment. Sa force de caractère lui avait donné une certaine considération aux yeux du criminel.

_ Vous ne me croirez sans doute pas mais, j’admire votre talent et votre ténacité.

Dit-il tandis qu’il tirait le tissu de sa chemise en lambeau pour l’ôter. Les gens se révèlent lorsqu’ils font face à la mort. Le pire comme le meilleur refont surface dans un flot incontrôlable et puissant. Toutes les retenues lâchent, toutes les convenances… l’étiquette se déchire et le véritable visage apparait. Voilà ce qui était le plus plaisant. Car Isaac exécrait toutes ces personnes si parfaites en apparence qui perdaient toute contenance lorsqu’on extirpe une lame souillée de son fourreau… Celles qui s’ourlaient d’une auréole de morale à laquelle ils ne croyaient pas eux-mêmes une seconde.

Torse nu, elle pouvait observer son corps, musculeux, sa peau lisse… Sans doute aurait-il été parfait si certaines cicatrices ne venaient pas déranger cette vision. Outre celle fraichement tracée sur son ventre d’où perlait encore une ou deux gouttes de sang frais, son corps semblait avoir été cruellement malmené. Avec le tissu, il tamponna la blessure à sa tête où le rouge commençait à sécher contre sa peau. Toujours avec la baguette de l’oiselle, il remua le poignet, faisant fi de sa remarque sur le fait qu’elle voulait écourter cette entrevue.

« Accio sac »


De l’un des meubles sorti un sac noir en toile qui fila tout droit jusque dans la main du sorcier qui le reposa sur le canapé. Il en retira une chemise blanche identique à celle qu’il portait juste avant et l’enfila. Dans le crime mieux vaut être bien organisé et avoir des vêtements de rechange. Il boutonna sa chemise, laissa les deux boutons du hauts encore ouverts, l’enfila dans son pantalon de costume et déjà, il n’avait plus la même allure. Des deux mains, il se recoiffa avant de frapper ses mains l’une dans l’autre en les frottant.

_ Bon. Nous en avons terminé je crois. L’adresse à laquelle vous devrez m’envoyer le costume vous sera communiquée par hibou.

Il ne prenait aucun risque. Sait-on jamais, si elle venait à changer d’avis et à vouloir gâcher sa propre vie… Cela s’était déjà vu et sans doute que cela arriverait encore.

Un léger sourire et Isaac se dirigea vers la jeune femme. Maintenant qu’il était si près d’elle, il la surplombait de toute sa hauteur sans la quitter des yeux. Il semblait réfléchir. Allait-il changer d’avis subitement ? Un silence pesant tomba sur la maison.

….

C’est alors qu’il lui tendit quelque chose… une baguette. Sa baguette, celle qui avait tué la gamine à l’étage… celle qui baignait encore, toute tiède, dans une mare de sang. Il ne la quittait pas des yeux. Il était inutile qu’il lui précise que si elle lançait le moindre sort, leur marché ne teindrait plus et visiblement, elle en avait conscience. Cela dit, il avait saisi la sienne au cas où. Après tout, un Avada Kedevra est si vite arrivé.

Tendant son bras, il l’invita à se diriger vers la porte, cette maudite porte qui avait, à deux reprises, refusé de s’ouvrir, condamnant une jeune fille pour en terrifier une seconde. Lorsqu’elle eut récupéré tous ses effets, il l’y accompagna, tout simplement, comme on raccompagne son hôte. Arrivé au seuil, il n’ouvrit pas de suite la porte. Il se tourna d’abord vers Ielena et… lui saisit la main, avec cette même fermeté, bien qu’il demeura doux. Là, il la leva et puis… il y déposa ses lèvres sur le revers. Il était de nouveau cet homme galant qui lui avait ouvert la porte et l’avait convié à entrer et lui avait offert le thé. La seule chose qui différait, c’était cette légère humidité dans sa chevelure noire et cette blessure à son front. On en viendrait presque à oublier qu’il venait de massacrer une famille, d’en violer les femmes, de tuer une adolescente et de menacer la sorcière de faire de sa vie un cauchemar.

_ A n’en pas douter nous nous reverrons et loin de vous je compterai les jours… Mademoiselle Dolohov.

Si elle voulut dégager sa main, elle ne le pu. Cette phrase n’avait, en fait, rien d’anodin. Doucement, il écarta ses doigts, permettant alors à la donzelle de reprendre ce qui lui appartenait de nouveau. De sa main armée, il pointa sa baguette magique vers la serrure. Aucun son ne sortit de sa bouche mais on put entendre le cliquetis caractéristique d’une serrure qui se débloque. De son autre main, il tourna la poignée… lentement… Beaucoup trop lentement… Il sembla hésiter et s’arrêta un instant… et enfin, la porte s’ouvrit sur un ciel qui, malgré l’heure tardive qui arrivait, était d’un bleu exempt du moindre nuage. La tempête était passée et avait relavée le sol encore scintillant d’eau de pluie.

_ Je vous remercie et vous souhaite une excellente fin de journée.

Sans plus de cérémonie, il la délaissa, la lâchant du regard et la porte se referma lourdement derrière elle. C’était terminé. Elle était en vie, en bonne santé… intacte.

Mais pourtant, persistait sur sa peau ce parfum qui n’était pas le sien… et dans son esprit cette impression étrange qu’une ombre venait de se greffer à la sienne…
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