Defenestro voici Marion, enchantée. Ou pas. J'avais beau tenir avec ma main droite ma baguette, je ne fus pas assez rapide. Pour la prendre et lancer un Protego. Ou pour tout simplement me baisser. Si bien que le sort du chauffeur, un Defenestro, me toucha de plein fouet. Je fis un vol plané, me jetant en dehors du bus. J'atterris difficilement dans la boue, sur les fesses. Quel dommage que le composteur stupéfixié et le chauffeur n'aient pas cru à notre histoire. A croire que ce bidouillage ne fonctionnait que sur les Phénix bourrés. Et pervers aussi. Les Phénix bourrés et pervers.

L'atterrissage dans la boue ne fut pas en douceur, si bien qu'en plus d'avoir mal aux fesses, tout tournait autour de moi. J'essayais de me remettre sur mes deux jambes mais je n'arrivais même pas à me soulever légèrement sans que je retombe par terre. Et pourtant Arutha avait besoin de moi. Car les gamins dans le bus ne devaient plus être vraiment en état végétatif. L'héritier Kark avait beau être un brigadier, donc habitué à ce genre d'actions, il était tout simplement tout seul. Il ne fallait pas être un médium pour comprendre qu'il était mal barré, seul face à six personnes.

Je réussis à me remettre debout et m'approchais de la zone de combat de façon la plus rapide possible. Pendant ce temps, j'arrivais à distinguer Arutha qui lançait un Firma Exitum dans le bus, mettant une barrière entre la cabine du conducteur et les gamins.

« N'attaquez pas les enfants, ces deux individus sont dangereux ! », entendai-je le chauffeur crier en direction des enfants dans le bus.

Arutha, conscient du risque présent, décida de son plein gré de descendre du bus en emportant avec lui le composteur stupéfixié. Il réussit à être dehors avant que le chauffeur n'agisse. Plus de temps à perdre, il fallait viser le bus et le reste ne serait que dommage collatéral.

Dé #1 : Que fait le chauffeur ?:

« Confringo ! », criais-je sans vraiment remarquer le comportement du conducteur ou du bus. Ou de n'importe quoi en fait. Il fallait tenter quelque chose pour bloquer le bus et même si viser le bus lui-même n'était pas une bonne idée, il fallait viser en dessous. Le moteur par exemple.

Dé #2 : Confringo:

HJ : explosion de joie de la joueuse:

Tout va très vite. Dans mon cerveau, les idées s'enchaînent et se succèdent à la vitesse éclair : Eviter le maléfice du conducteur. Trouver un coin de repli. Bloquer les gosses avant qu'ils n'attaquent. Malheureusement un simple protego ne suffira pas. L'idéal serait de tous les coincer au même endroit. Pris d'une soudaine inspiration j'envoie un expulso en direction des gosses. Le chauffeur se jette aussitôt en travers pour lancer un protego.

« Retournez au fond du bus ! »

Sans lui laisser le temps de se stabiliser, je jette un nouveau sort.... et encore un. Et encore, et encore et encore jusqu'à ce que le Phénix recule et perde l'équilibre. Je profite des quelques petites secondes qu'il met à se redresser pour créer un mur invisible entre la cabine conducteur et la première barre de bus.

« Firma Exitum ! »

Évidemment, dans la précipitation je n'ai pas eu le temps de faire quelque chose de très solide. Mais le barrage m'accorde assez de répit pour expulser à l'extérieur le corps du premier Phénix pétrifié puis sortir à mon tour. Je fais aussitôt volte face pour assurer mes arrières. Comme prévu, le mur invisible a disparu mais au lieu de sortir le conducteur a refermé les portes. Il se précipite dans sa cabine et tourne la clé. Cette fois ça y est, c'est la fin.

« Confringo ! »

Le sortilège frappe le flan du bus et produit une explosion sonore. En plus de la carrosserie trouée et carbonisée, je distingue un bout de métal fumant. Mon regard se pose sur le conducteur qui s’excite inutilement sur les commandes puis sur Marion Vaisey.

« Joli ! », je commente sans chercher à dissimuler mon enthousiasme. « Maintenant le Phénix ; la baguette sur sa tempe. », j'ordonne en désignant du menton le sorcier pétrifié.

Je pointe moi-même mon arme sur le bus et m'approche pour être sûr d'être entendu.

« Vous avez exactement une minute pour sortir d'ici désarmés. Sinon elle descend votre collègue et je mets le feu au véhicule. Choisissez : Azkaban ou mourir brûlés dans ce tas de ferraille. »

Spoiler:

J'évite soigneusement de croiser le regard de Marion. Elle s'imagine sans doute que je bluffe, que je n'oserai pas sacrifier cinq gamins. Mais la vérité... la vérité c'est que je ne sais pas moi-même jusqu'où je serai capable d'aller. Qu'est ce que je ne ferai pas pour réussir cette mission et obtenir la fierté de mon père ? Quelles sont mes limites ? Je ne sais pas et je n'ai pas envie de le savoir. Alors j'espère qu'ils vont gentiment accepter de se rendre sans faire d'histoire et qu'on en restera là. Les secondes s'écoulent et soudain le conducteur quitte son siège.

« Si vous les brûlez pas ici vous les torturez de toute façon dans un cachot du ministère ! »

« Oh, ils subiront bien quelques représailles mais ils vivront. Tandis que si vous tentez quoique ce soit ce soir ils mourront un à un, je vous le garantis. Vous êtes prêt à parier sur leur vie ? Ou vous préférez leur offrir une petite chance de survie ? »

Je le vois hésiter, trembler et finalement poser son arme au sol. D'un signe de la main il ordonne aux morveux de faire pareil. Les portes s'ouvrent et les six Phénixs descendent les bras levés.

« Catenae Ferrum »

Je répète la formule six fois de suite tandis que Marion continue de les menacer de son arme. Au moindre mouvement louche, ils y passent tous. Six Phénixs enchaînés ! C'est presque trop beau pour être vrai !

Spoiler:

C'était trop beau pour être vrai. Mon Confringo qui avait fonctionné à la perfection et mit le moteur du bus hors-service dans une explosion pas vraiment discrète. Le bus en lui-même en avait pris un coup mais les Phénix à l'intérieur étaient hors de danger. Du moins, ils ne risquaient pas de mourir dans une explosion du bus. Car Arutha et moi n'étions pas prêts à leur réserver un sort très réjouissant. Pas les tuer non, après tout j'étais à peine plus âgée que les cinq gamins et je ne me voyais pas les tuer de sang-froid. Y compris le conducteur qui s'énervait contre moi. Mais ils n'allaient pas être épargnés par le Ministère. Surtout que maintenant, Arutha pourrait signaler à son père qu'il y a des Phénix à Lakeshire.

Je ne pus cacher mon sourire victorieux en regardant l'état du bus. Je n'eus seulement pas tellement de temps pour jubiler de mon coup et du commentaire d'Arutha qu'il m'ordonne de pointer ma baguette sur la tempe du contrôleur stupéfixié. L'heure n'était plus à la bagarre mais à la négociation. Les Phénix n'allaient tout de même pas prendre le risque de voir un des leurs se faire écraser comme une vieille chaussette, non ?

La menace d'Arutha me fit cependant légèrement tiquer. Son ton de voix était on ne pouvait plus sérieux. Et le fait qu'il évitait de croiser mon regard fit naître de très légers doutes. Comptait-il réellement tuer ces Phénix dans un incendie s'ils ne coopéraient pas ? Après tout, notre mission était de démanteler le bus, pas les Phénix. Il ne pouvait être sérieux…

Le chauffeur du bus, bien trop préoccupé par l'avenir des enfants et de son camarade stupéfixié, descendit de son siège et après s'être convaincu de la « bonne foi » d'Arutha, en quelque sorte, lâcha sa baguette. Les cinq mineurs en firent autant et tous les six sortirent du bus, les mains levées. Même je les menaçais avec ma baguette, tous savaient qu'il ne servait à rien de résister : ils avaient perdu. Ils se laissèrent enchaîner un à un par Arutha sous ma pseudo menace.

Si on récapitulait quelques secondes la situation : un bus Phénix trouvé et ayant besoin de réparations d'urgence pour refonctionner, sept Phénix, dont deux adultes, capturés. On avait eu tout bon alors ! Il ne restait plus qu'à détruire définitivement ce bus et la mission serait…

Le cri de surprise d'Arutha et un éclair bleu me passant à quelques centimètres me firent sortir de mes pensées. Nous étions attaqués et Arutha se prit un Everte Statum imprononcé par derrière, l'envoyant valser du côté du bus. Par chance, l'autre sorcier qui avait lancé son sort m'avait mal visé. Ils n'étaient que deux donc. Cachés pas très loin de notre position à attendre le moment propice pour nous attaquer, les bougres. Ces deux sorciers étaient bien décidés à sauver leurs petits camarades puisqu'ils nous lançaient des sorts. Ah ces Phénix. Le destin, ou quelque chose du genre, voulait sûrement nous mettre une dernière fois au défi. Mettre KO ces deux derniers Phénix pour pouvoir accomplir notre tâche. Non pas que je croyais vraiment au destin mais pendant quelques instants, on allait dire que oui.

Arutha n'étant pas en état de menacer les derniers arrivants, ça allait être à mon tour de faire quelque chose. Je me plaçais entre les Phénix enchaînés, essayant de se débattre pour espérer s'échapper même si c'était perdu d'avance, et le contrôleur Phénix stupéfixié, baguette pointée vers les six Phénix.

« Un pas ou un sort de plus et je les descends ! Et si ce n'est pas moi, ce sera mon coéquipier ici présent ! »

Arutha me rejoignit, encore légèrement sonné à cause du sort qu'il s'était pris mais assez pour agir, en pointant sa baguette sur le chauffeur du bus, alors que je pointais la mienne à nouveau vers le contrôleur, pour montrer qu'il était aussi sérieux que moi.

Dé #1 : Que font les deux Phénix ?:

Alors que je pensais que les Phénix nous auraient attaqué sans penser à appeler des renforts, et que donc ma menace fonctionnerait, je m'étais lourdement trompée. D'autres Phénix débarquaient, si bien que les gamins derrière moi poussaient de petits cris de joie. Scroutt. Nous n'étions que deux face à tous ces Phénix, pas vraiment en état de nous défendre non plus. Il fallait fuir. Je détestais fuir mais il n'y avait pas d'autres choix possibles.
Nous n’eûmes pas besoin de dire quoi que ce fut avec Arutha pour nous décider à partir d'ici au plus vite en prenant au moins deux otages : les deux adultes. Je pris le contrôleur stupéfixié avec moi tandis qu'Arutha faisait de même avec le chauffeur et nous transplânames au Ministère avant que les nouveaux arrivants ne lancèrent quelque chose contre nous. Dommage, la mission aurait pu être brillamment réussie. Elle ne sera réussie qu'à moitié. Mais au moins, nous avions le chauffeur du bus Phénix et son contrôleur et fait en sorte que le bus soit hors-service. Sachant que les deux Phénix, sous la torture, parleraient forcément un jour ou l'autre, le bus allait être facilement répertorié et donc allait resté hors des routes.