Née en 1958 au Burundi, Ellaria Zabini est le deuxième enfant de Dagon Zabini, chef de l'illustre famille Zabini et père de Zion, l'ainé et héritier, Ellaria de 8 ans sa cadette et Titus, le benjamin, né 3 ans plus tard. Dès sa plus tendre enfance, une notion de supériorité a été ancrée au plus profond de l'esprit d'Ellaria. Il n'aurait pas été convenable qu'une jeune fille d'aussi bonne famille fréquente la populace, aussi ses relations avec le monde extérieur ont été tenues au minimum (même son éducation a été limitée à un précepteur particulier venant à domicile pour l'instruire dans les langues ainsi que les différentes disciplines magiques). Mais cette vie n'a jamais convenu à la jeune Ellaria. Elle voulait voir plus, elle voulait plus que cette vie morne et insatisfaisante, mais malheureusement pour elle, il n'a jamais été question de lui demander son avis dans cette histoire.

Dagon Zabini, bien que chef d'une famille odieusement riche, n'était pas vraiment quelqu'un que l'on pouvait qualifier de doué pour ce qui était de la gestion de patrimoine, ceci couplé à une addiction aux jeux de hasard, c'est à cause d'une dette colossale qui pendait au dessus de sa tête qu'il maria sa fille contre aide financière, ne pouvant décemment pas piocher dans les fonds communs de la famille pour payer ses dettes. C'est ainsi qu'Ellaria, alors âgée de 13 ans, se retrouva mariée de force à Alfons Aki, un homme de trois fois son âge, d'une famille de sang-pure récente, nouvellement riche grâce à des placements judicieux qui lui permirent l'achat de nombreuses mines de diamants et autres pierres précieuses d'Afrique centrale. Alfons n'était pas un homme violent ni abusif, mais il y avait quelque chose en lui qui terrifiait Ellaria, et qui la terrifie toujours aujourd'hui, bien qu'il soit mort depuis presque un demi-siècle. Alfons ne semblait voir en sa très jeune femme qu'un objet, un utérus dont il pourrait probablement se débarrasser sans problème si l'envie lui prenait un jour. Ce mariage fut probablement les pires années de la longue vie d'Ellaria, mais c'est de là que ressortirent les plus belles choses qui lui soient jamais arrivées. En effet, après deux ans de mariage, elle donna naissance à son premier enfant, une fille, Kayla. Les années suivantes se passèrent alors un peu mieux pour elle, elle se sentait moins seule, elle avait quelqu'un à protéger. Quand Kayla eut 5 ans, Dagon Zabini mourut d'une crise cardiaque, faisant de son ainé Zion le nouveau chef de famille. Deux ans plus tard, Ellaria tombe à nouveau enceinte, d'un garçon cette fois. Après quelques semaines, Zion meurt à son tour d'un accident de portoloin. Son frère ainé n'ayant pas enfanté d'héritier, c'est une Ellaria enceinte qui se retrouve chef de famille. N'ayant jamais été préparée à cette éventualité, elle tatonne avec maladresse face à toutes ces responsabilités, mais "heureusement" pour elle, Alfons est là et prend les rennes à ses côtés.

Alors qu'Ellaria est enceinte de 7 mois, le cadavre d'Alfons est retrouvé, noyé dans la piscine du domaine familial. Durant l'enquête, le Département de la Justice Magique du ministère du Burundi découvre qu'Alfons était impliqué dans le soit disant accident ayant causé la mort de Zion quelques mois plus tôt. La théorie quant à sa mort était qu'il complotait le meurtre de son épouse après la naissance de son héritier mâle et qu'Ellaria l'aurait appris d'une façon ou d'une autre et l'aurait simplement éliminé avant d'être éliminée, mais faute de preuve tangible cette théorie en resta une et la thèse de l'accident fut retenue. Seulement quelques jours après la mort de son époux, la Zabini quitta le continent, alors âgée de 21 ans, avec une fille de 7 ans à charge et enceinte jusqu'aux yeux, pour s'installer chez un lointain cousin avec lequel elle s'était toujours bien entendu, en Angleterre.

Blaise est né deux mois plus tard et pendant les années qui suivent, Ellaria se concentre sur l'éducation de ses enfants et ses responsabilités en tant que chef de la famille Zabini. Mais dès sa rencontre avec Hadrian Yaxley, elle balance tout par la fenêtre. Dire que Hadrian l'a sauvée serait un euphémisme, il lui a permis de retrouver de la joie de vivre, d'aimer la vie, d'aimer tout court. Ils filent le parfait amour pendant plusieurs années, mais après 4 ans de mariage, le Yaxley succombe à une fungusite aiguë. La Zabini est plus que dévastée par la perte de celui qu'elle considérait (et qu'elle considère toujours d'ailleurs) comme son âme sœur. Son deuil dure plusieurs années, mais elle décide finalement de repartir en quête de l'amour, de tenter de recréer son mariage si parfait avec Hadrian. Cependant, le destin ne semble pas approuver ce projet. La pauvre Ellaria enchaine mauvaise pioche après mauvaise pioche : maladies, accidents... Les hommes qu'elle aime n'arrêtent simplement pas de mourir (elle en aurait tué un, à cause de son comportement violent avec ses enfants, l'enquête a mené à une crise cardiaque mais la théorie de l'empoisonnement n'a jamais été vraiment mise de côté). Cependant, elle essaye encore et encore et encore, et se retrouve veuve encore et encore et encore et souffre mais continue d'essayer, parce que si elle abandonne cet espoir d'un jour être heureuse, que lui reste-t-il ? En 1998, elle a atteint le nombre de sept maris et a également perdu son statut de chef de la famille Zabini, qui lui a été retiré à cause de ses beaucoup trop nombreuses aventures qui compromettent l'honneur de la famille. C'est donc sans aucun regret qu'elle passe le titre à sa fille ainée, prétextant que c'était elle qui "démissionnait".

20 ans plus tard, elle aura été mariée trois fois de plus, arrivant au nombre colossal de 10 maris. C'est beaucoup. C'est même trop. Ellaria ne supporte plus cette douleur, cette sensation atroce, et s'accorde une dernière chance. Une dernière chance d'être heureuse, un dernier espoir. Cet espoir se matérialisa en la personne de Podrick Salamander, un homme de trente ans plus jeune qu'elle, de bonne famille et en bonne santé. Aucun antécédent de maladies cardiaques dans sa famille, le mari idéal. Néanmoins, Ellaria n'avait pas pris en compte un facteur : la politique. Qui aurait pensé que Podrick trouverait le moyen de se faire tuer lors d'une opération des Héritiers alors que leur mariage était prévu quelques mois plus tard ? Ellaria s'en voulait atrocement, elle s'en voulait d'avoir encore espéré mais également d'avoir impliqué Podrick, comme si sa mort était sa faute, comme si une sorte de malédiction pendait au dessus de sa tête.

Aujourd'hui, Ellaria a abandonné l'idée de finir heureuse et en couple, elle ne supporterait pas de souffrir une nouvelle fois, néanmoins elle a trouvé une nouvelle source de motivation dans la vie. Elle s'est engagée auprès des Héritiers, cause pour laquelle son fiancé est mort, cause chère au cœur de sa fille et sa petite-fille, cause qui donnera peut-être un sens à sa vie.