Il avait pris sa décision une semaine plus tôt. Il allait arrêter de profiter allègrement de l’hospitalité de Barry et sa femme dans leur ferme en Irlande. Ca faisait presque deux mois qu’il était là, à payer son loyer en les aidant avec les travaux de la ferme. S’ils étaient sorciers ? Bon dieu non. De toute façon, qu’aurait-il pu faire, lui, Clark Blackburn, chez des sorciers alors que François avait gardé sa baguette avec lui quand il avait transplané sans prévenir. Tout ça à cause de Lawrence Rookwood. Encore lui. N’arrêterait-il donc jamais de lui pourrir la vie ? Cependant, ce coup-ci il avait frappé très, très fort. Lui annoncer que la mort de sa femme était en quelque sorte préméditée. Il avait vu rouge. Sa rage n’avait eu comme limite que les bras de Jonathan et François qui le retenaient, ce dernier lui retirant sa baguette. Il avait été tireur d’élite après tout, il était très dangereux avec une baguette dans les mains. Certes, ses limites pouvaient sembler triviales, mais même sans baguette, Clark pouvait faire des dégâts ; il avait fait de la boxe française, il avait travaillé avec des bestioles parfois plus grosses que lui. Il savait se défendre, il savait où frapper pour faire mal à un être humain, il avait appris. Au moment précis qu’il revisitait, alors qu’il redonnait du foin aux bêtes, il aurait pu utiliser tout ce qu’il avait à sa disposition pour faire mal à Lawrence, absolument tout, malgré les appels au calme de François et Loïs.
Loïs…Probablement l’une des principales raisons, avec Chris, qui l’ont poussé à choisir de revenir, en quittant la vie de moldue presque paisible qu’il avait trouvé en prenant refuge chez Barry. Sincèrement, quand il pensait à la guerre qui avait lieu chez les sorciers, il se demandait comment les moldus pouvaient ne rien voir de toute cette horreur. Alors qu’ils continuaient à vivre paisiblement, une vie sans chichis, sans magie, une vie de travail acharné et d’efforts, de prise de temps et de décisions parfois difficiles. Une vie pas si différente de celles qu’eux, sorciers, vivaient au quotidien. Ca lui a fait prendre une autre décision, bien plus fondamentale, une qu’il aurait dû prendre il y a longtemps déjà, s’il avait été moins lâche et plus honnête avec lui-même. Mais la question ne se posait plus. Ces deux mois loin de tout ce qui pouvait s’apparenter à de la magie, loin de sa famille et de ses amis, de ses problèmes. Tout ce temps lui avait servi à réfléchir à sa situation actuelle et il allait revenir.
Il avait prévenu Barry deux jours plus tôt qu’il allait partir. Il avait pris le temps de terminer de réparer la barrière et autres menues tâches que lui avait confié Barry. Il n’allait pas partir en laissant un travail à moitié fait. Il avait eu le malheur de le faire ne partant comme un voleur, il n’allait plus le faire. Plus jamais. Le jour du départ, il prit une longue, très longue douche. Il se débarrassa de la barbe qui avait poussée et qu’il avait entretenue, ça lui avait aussi servi de déguisement durant son séjour chez les moldus ; au cas où, par pur hasard, il venait à croiser un sorcier qui le reconnaitrait. Clark se demanda d’ailleurs ce qu’avaient fait Bruce, François et Loïs face à sa disparition. L’avaient-ils cherché ? L’avaient-ils seulement fait savoir ? Il n’en savait rien et s’en voulait presque de les avoir laissé avec la responsabilité de gérer ça. Il avait changé aussi physiquement, hormis la barbe maintenant disparue. Il était plus mince, pas de beaucoup, mais on le voyait un peu. Il avait pris de la carrure à force de travaux manuels, surtout des bras. Mais tout cela, il n’y faisait pas attention, lui n’avait pas vu le changement. Au moment du départ, la femme de Barry insista pour qu’il emporte une fournée de ses muffins maison et c’est avec un sourire attendri qu’il accepta. Il quitta la ferme et lorsqu’il fut sûr d’être assez loin de la ferme et de toute vie moldue, transplana jusque dans son jardin.
Personne n’avait pris le temps de s’occuper du dit jardin, mais ça, il s’en fichait bien. Clark se doutait bien qu’ils avaient eu autre chose à penser que de tondre le gazon et autres fioritures triviales comme son jardin. Il rentra chez lui, enfin. Il voulait profiter d’un peu de temps pour lui dans sa maison avant de contacter tout le monde pour leur dire qu’il était de retour. Franchement, le gallois ne savait pas exactement à quoi s’attendre. Une baffe magistrale de la part de Loïs, très probablement. Un câlin d’ours de la part de Bruce. De la part de François ? Excellente question. Il avait beau être son meilleur ami, il ne pourrait dire comment il réagirait après un tel coup de théâtre. Son salon…Il était très différent. Un plaid roulé en boule gisait sur le canapé, un plaid qui ne lui appartenait pas. Des bouts de parchemins traînaient un peu partout dans la pièce et des mégots de cigarettes (les siennes) trainaient dans le cendrier sur la table basse. Il fronça un instant les sourcils et se saisit d’un bout de parchemin et l’observa. Une seconde lui suffit pour savoir qui avait pris place dans son salon durant son absence : Loïs. Elle était venue ici, plusieurs fois et régulièrement. Ca le touchait tout en lui apportant une vague de culpabilité. Ils étaient ensemble depuis peu, sin on y réfléchissait bien ; ça ne l’avait même pas fait hésité à partir et à la laisser seule derrière lui. Alors qu’ils avaient eu tant de mal à en venir à quelque chose de presque serein, après Gringotts, après Lauren, après tout ça…
Clark était encore au milieu de son salon, à observer les bouts de parchemin, insouciant à son environnement et à ce qu’il pouvait arriver. En même temps, il n’était pas sensé savoir que ses amis avaient mis une alarme chez lui au cas où ils rentrerait…
Loïs Lang
Messages : 1695Crédits : Aoden Age du personnage : 38 ans Ascendance : Sang-de-bourbe Emploi/Etude : Chef de la Tour des Médias Faction : Ordre du Phénix Maison : Gryffondor
"Allez, rentre bien petit gars, à demain !" Chris a un sourire, un signe de la main pour son patron, ce vieil homme à l'air toujours un peu jovial. "A demain m'sieur Queen ! J'arriverai tôt, pour la commande." L'homme approuve d'un signe de tête et lui fait signe de déguerpir. Il sait bien que sinon, Chris pourrait passer sa vie dans ce magasin. Et Chris ne peut s'empêcher de sourire un peu plus encore au comportement paternaliste de son employeur. Plus d'une fois, dans ce genre de moment, il s'est posé la question de savoir quelle réaction serait celle de cet homme s'il apprenait les véritables origines de Christopher Blackburn. Et pourtant, c'est presque comme si, aujourd'hui, cette question n'avait plus d'importance. Pas que Chris aille crier sur tous les toits qu'il soit sang-mêlé. Mais quand on est habitué depuis sa naissance à garder un tel secret, le faire devient presque banale. Sous un soudain souffle de vent plus froid, le jeune homme referme sa cape sur lui, laissant ses pensées vagabonder au gré de son humeur. Pas très joyeuse, c'est vrai. Moins triste cependant que d'autres soirs. Et cette envie de traîner un peu, de ne pas rentrer tout de suite. Comme dans l'attente de quelque chose. Un instant, il se demande s'il ne va pas rejoindre Bruce. Ça fait quelques temps qu'il n'a pas vu son oncle. Ou François, peut être. Ou encore Loïs. Se retrouver avec quelqu'un qui soit au courant même s'il n'a pas forcément envie d'en parler. Juste avoir une présence familière pour ce soir. Tout pour ne pas rentrer chez lui, seul, encore... Un soupir. Il ne le fera pas. Il n'est plus un gamin, maintenant, et se comporter comme tel n'arrangerait en rien l'opinion qu'ils peuvent avoir à ce sujet. Et puis ça fait un moment qu'il ne les a pas vu, chacun semblant bien occupé de son côté. Il n'avait plus l'âge, maintenant, pour aller pleurer dans leurs jupes pour réclamer un peu d'attention. Alors il allait juste continuer à flâner un peu sur le Chemin de Traverse. Bip. Bip. Bip. Le premier petit son interrompt ses pensées et lui fait lever l'oreille, sans qu'il ne comprenne tout d'abord d'où cela peut venir. Le deuxième lui fait froncer les sourcils et plonger aussitôt sa main dans sa poche. Et au troisième, il a déjà comprit. Un mot de pouvoir prononcer presque entre ses dents pour l'arrêter qui se termine dans un Crak sonore. Et déjà Chris réapparait au Pays de Galles, devant la maison de son enfance. Le cœur battant à tout rompre. Chris ne prend même pas la peine de prendre garde aux détails, aux lumières allumés. La porte claque déjà contre le mur avec une violence à laquelle il ne fait pas une seule seconde attention. "Papa ?" Les bruits de courses, dans le corridor d'entrée, qui lui paraît faire des kilomètres tout à coup. Avant qu'enfin il ne l'aperçoive, là, juste devant lui. "Papa !!" Un cri d'incrédulité et de joie mêlée. Et il se jette à son cou. Oublié la volonté de paraître grand, adulte, responsable. Juste un enfant qui a perdu sa mère et qui, sans vouloir y croire, en voulant toujours garder espoir, a pourtant bien penser perdre aussi son père. Un garçon qui, malgré tous leurs désaccords, le retrouve enfin !
♣♣♣♣♣
Loïs Lang
Noir. Juste l'obscurité. Juste l'obscurité pour recueillir sa douleur. Pas un bruit. Les sortilèges sur sa chambre sont on ne peut plus efficaces. Pas un bruit depuis que l'alarme a déchiré le silence dans lequel elle s'est enfermée ce soir. Dans lequel elle voudrait demeurer désormais. Dans lequel elle s'enferme tous les soirs, ou presque, quand les tentatives de Ted et Claire pour la faire revenir dans le monde des vivants échouent. Recluse. Recluse dans sa propre chambre, dans son propre lit. Recluse loin de tout. Loin de la vie. Mais il est là. Il est de retour. Et elle ne peut pas l'ignorer. Et elle a beau tenter de toutes ses forces de ne pas y penser, elle ne peut pas l'ignorer. Elle a beau avoir éteint aussitôt l'alarme de son petit miroir enchanté pour l'occasion, cela n'empêche en rien qu'elle a retentit, a percé ses tympans. Il est là. Revenu. Chez lui. Et elle tremble. Et son cœur bat trop fort à ses tempes. Et son estomac se tord tant et si bien qu'elle sait qu'elle ne gardera pas le peu qu'elle a avalé ce soir. Et elle a froid. Tellement froid. Les yeux qui brûlent de larmes qui refusent de couler. Le corps qui se recroquevillent. D'aucun verrait cette scène ne pourrait penser au retour de son amant. Et pourtant. Mais elle n'ira pas. Elle a tout fait, pourtant, pour que tous puissent être présent quand l'occasion se présenterait. Pour qu'ils soient tous au courant, qu'ils ne perdent pas une seconde. Mais elle n'ira pas. Elle ne peut pas les affronter. L'affronter. Le regarder dans les yeux, en sachant ce qu'elle lui a arraché. Un haut-le-cœur plus fort que les autres. Son estomac qui finit par se vider du bouillon ingurgité plus tôt dans la bassine auto-nettoyante installée près du lit. Idée de Ted. Ce qu'elle lui a arraché. Il ne saura jamais. Jamais. Combien de temps depuis l'alarme ? Elle n'en sait rien. Mais ils doivent tous y être déjà. François, le meilleur ami si fidèle. Bruce, le frère aîné. Chris. Son fils. Son fils. Il n'en a qu'un. Qu'un enfant. Un enfant d'Anna. L'amour de sa vie. Même ça. Même ça elle n'a pas pu. Elle n'est pas Anna, ne le sera jamais. N'a pas réussit à protéger son enfant, celui à venir. Leur enfant. Et son estomac se tord, mais il n'a plus rien à rendre. Et les sanglots la déchirent de nouveau. Elle qui ne savait pas pleuré, combien de fois, déjà, depuis son séjour à l'hôpital ? Elle ne veut pas les compter. Elle n'est pas Anna, ne le sera jamais. Ne pourra jamais le rendre heureux. Elle n'est pas Anna. Elle n'est pas Anna. Elle n'est pas Anna... Elle n'est plus rien. Qu'une femme brisée secouée par les sanglots. Secouée par une tristesse qui est désormais sa seule compagne dans ce vide. Dans ce silence. Dans cette obscurité.
François Loiseau
Jeanne d'Arc
Messages : 906Crédits : deadpool Age du personnage : Quarante et un ans Ascendance : Sorcier basique Emploi/Etude : Détective Faction : Ordre du Phénix Maison : Poufsouffle
Rapeltout Patronus : Raton-laveur Epouvantard : Un loup-garou, un loup-Grendel, recouvert de boue noire et sirupeuse, aux yeux bleus, de glace Baguette magique:
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Lun 22 Oct 2012 - 22:50
Bip. Bip. Bip.
Tu sursautes violemment et tombes en bas de ta chaise. Ça deviendrait presque une habitude, depuis le dernier mois. Tu t'es endormi sur ta pile de parchemins, Matcha somnolant sur le sommet de ton crâne comme si tu étais un perchoir particulièrement confortable, et le bruit dont tu ignores l'origine t'a sorti de ton sommeil. Encore une chance. Tu frottes tes yeux en grognant, la chouette voletant au-dessus de toi en hululant. Merlin, quelle heure est-il ? Depuis combien de temps dors-tu ? Depuis combien de temps n'avais-tu pas dormi, même ? Toute cette histoire de Rosier te prend la tête et t'a volé ton sommeil, depuis que tu as commencé à te pencher là-dessus.
Bip. Bip. Bip.
Le bruit une nouvelle fois. Tu ne comprends pas d'où vient ce bruit, puisque tu as encore l'esprit ensommeillé. Les hululements de Matcha couvrent de plus la suite des bruits et tu comprends finalement. C'est... ça ? Tu plonges tes mains dans les poches de ton pantalon et tu en sors précipitamment l'euro ensorcelé que tu as toujours sur toi depuis le départ de Clark. Un euro tout simple, de l'argent moldu, qui est pourtant une de tes plus importantes possessions, dans l'instant. Tu le regardes une seconde avec une expression incréduble, avant qu'un grand sourire éclaire ton visage. Tu te relèves du sol et sors de ton bureau en pagaille et une fois après verrouillé la porte, tu transplanes devant chez toi. Premier arrêt qui dure le temps d'ouvrir la porte et de trouver la baguette de Clark, conservée dans un endroit que tu as même refusé de révéler aux autres au cas où quelque chose devait leur arriver. Et deuxième arrêt... le Pays de Galles. Tu transplanes si rapidement que tu en tombes en atterrissant devant la maison, les deux pieds dans une flaque d'eau, mais tu n'as que faire. Tu es à nouveau sur tes pieds en moins de deux. Les lumières sont allumées. Suivant Chris de peut-être deux minutes, peut-être moins aussi, tu passes la porte grande ouverte. Tu t'arrêtes net en voyant Chris jeté au cou de Clark, mais tu trembles de joie, désormais. Trempé jusqu'aux genoux, la baguette de Clark dans ta main, un sourire mangeant ton visage. Tu ne veux pas rompre ce beau moment familial, et pourtant, tu t'avances vers les deux Blackburn. « Laisse-en aux autres, Chris, t'es pas le seul auquel il a manqué. » Tu as même réussi à faire de l'humour, malgré ta voix qui tremble un peu et le fait que tu sois totalement peu sérieux. Que Chris le serre aussi longtemps qu'il veuille. Tu attendras, toi, pour l'étreinte amicale, pour laisser ton coeur se calmer et se remettre de cette peur que tu as eu de le perdre à nouveau. Tu es seulement heureux de voir que ton ami est revenu et que malgré le fait qu'il ait perdu du poids et gagné de la masse musculaire, ça se voit quand même, il semble en forme. Plus serein. Prêt à être ici, avec vous tous.
Bruce Blackburn
Bourrinours
Messages : 606Crédits : Leto Age du personnage : 44 ans Ascendance : Sang-pur Emploi/Etude : Chasseur de Dragons Faction : Ordre du Phenix Maison : Gryffondor
Rapeltout Patronus : Grizzly Epouvantard : Sa famille morte. Désormais la "famille" est composée de Clark et Chris, Lois, François, Lisa. Baguette magique:
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Mar 23 Oct 2012 - 8:51
Bruce était sur le point de s'endormir. Il somnolait déjà depuis une bonne heure devant ces rediffusions de séries télé que Lisa suivait avidement, en lui expliquant de temps en temps pourquoi Sandy avait fait un serment inviolable avec Mitch, et que Steven le sang de bourbe était en fait le frère caché de Mike le sang-pur, kidnappé par des moldus à la naissance. Bref, Bruce somnolait. Le reste de leur repas tardif trainait encore sur la table basse et il mâchouillait des cheveux noirs qui lui arrivaient dans la bouche car la jeune femme se servait de lui comme un matelas.
La journée avait été on ne peut plus calme, et le gallois commençait à trépigner d'impatience pour son prochain départ en Bulgarie. Il voulait de l'aventure, il voulait partir, mais en même temps, il avait peur de partir loin de Londres, peur de ce qui pouvait arriver à tout le monde. Il avait déjà raccourci au maximum sa dernière descente, ne restant qu'une semaine et demie, pour revenir au plus vite. Il avait à nouveau fermé les yeux, une main posée sur la nuque de Lisa, quand une vive brûlure au niveau de son cou le réveilla. Il rouvrit les yeux en grand et avisa le petit dragon gallois qu'il portait en pendentif, rougeoyant comme s'il venait de le sortir des flammes. C'était un petit morceau de métal, une petite babiole qu'ils avaient achetés avec Clark lors de leur toute première excursion dans le monde moldu. Depuis que son petit frère avait disparu, Bruce le portait en permanence, ensorcelé pour qu'il le prévienne quand Clark reviendrait chez lui.
Il manqua faire un bond et s'extirpa à peine de sous Lisa, avant de lui faire un baiser sur le front.
"Faut que j'y aille ma belle, urgence."
Il n'expliqua pas, pas encore, quand il serait sûr de tout, il lui dirait, mais pour l'instant, l'alarme pouvait le tromper. Il eut la présence d'esprit d'enfiler un pantalon et une chemise et transplana dans le jardin de la maison, au Pays de Galles. Il était pieds nus dans l'herbe du jardin, boueuse, et refermait sa chemise alors qu'il tempêta dans le vestibule, pour tomber sur sa famille, réunie. Chris, François, Clark. Chris sanglotait à demi dans les bras de son père, et Bruce n'attendit pas qu'il le lâche, il prit les deux hommes dans ses bras, les serra longuement contre lui.
"Clark fucking Blackburn la prochaine fois que tu me fais un coup pareil je retourne le Royaume-Uni caillou par caillou pour te retrouver et je te botte le cul tout le chemin jusqu'à Londres!"
Il lâcha son frère et son neveu, pour le regarder de haut en bas. Il avait maigri, il avait pris des épaules, où était-il passé, que lui était-il arrivé, quelle connerie avait-il faite?! François avait gardé sa baguette tout le long, ce qui avait été plutôt utile pour le traquer, même si ça n'avait mené… et bien à rien, pour le moment, mais pour Clark, ça ne voulait rien dire. Il avait des centaines de questions à lui poser, mais la première, la plus pressante, était bien plus importante. Ou était Loïs?
Invité
Invité
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Mar 23 Oct 2012 - 14:25
Deux minutes à peine se écoulées depuis le moment où il a ramassé le bout de parchemin et déjà il entend la porte d'entrée claquer contre le mur de l'entrée. Il sursaute. Pendant une seconde, il craint que ce ne soit la brigade magique et il lève déjà les poings, prêt à se défendre à la moldue. Cela aurait été bien futile face à des sorciers de la brigade munis de leurs baguettes, mais ça fait partie des changements en lui; plus jamais il tomberait sans se battre comme un hyppogriffe furieux. Il a tenté l'approche de se planquer pour se protéger. Comment ça à tourné? Mal. Alors autant assumer pleinement qui il était vraiment, plutôt que de se comporter comme un lâche.
Sa peur se dissipe des qu'il voir des mèches blondes désordonnées passer la porte suivit du corps qui allait avec. Clark ouvre grand les bras vers son fils, Chris, et le réceptionne quand il lui a sauté au cou. Il le serre fort contre lui, le gardant aussi longtemps qu'il le souhaiterait. En cet instant, il avait l'impression de retrouver Chris du temps où leur relation allait bien, où son fils ne rentrait pas constamment en conflit avec lui. Une nouvelle vague de culpabilité le frappa. Il l'avait laissé seul lui aussi, abandonnant son bien le plus précieux, son propre fils, alors qu'il partait faire son caprice. Bon, il avait de bonnes raisons, mais il n'empêchait. Il l'avait abandonné. Les demi sanglots de Chris lui rappelèrent ce fait et il passa une main rassurante dans son dos. Il était de retour, il ne partirait plus nul part.
Très vite il entendit une autre voix familière dans sa maison, celle de François. Relevant la tête, il offrir à son ami un sourire et un signe de tête, mais ne fit aucunement signé de vouloir s'extirper de l'étreinte de son fils. Il n'était même pas sûr de le pouvoir à vrai dire. Puis Bruce arriva, agissant comme le papa ours qu'il était, serrant à la fois Chris et Clark dans une étreinte qui lui coupa le souffle une seconde et il eut presque envié de rire quand il entendit ce qu'il dit, mais il n'en fit rien. Il avait raison. Il n'aurait pas du partir comme ça, dans rien dire, sur un coup de tête. Il n'est pas dit qu'il ne serait pas parti de toute façon, mais peut-être aurait-il pu ne serait-ce que passer par la maison pour y laisser une note, les rassurant sur son intention de revenir. Finalement, après de longues minutes d'étreintes et de retrouvailles, le gallois rompit les embrassades avec sa famille de sang et se tourna vers le seul membre de sa famille de cœur à être présent: François. Il le serra dans ses bras, fort, échangeant avec lui des tapes amicales dans le dos, comme lorsqu'ils étaient ados à Poudlard. Quand enfin il eut unir les retrouvailles avec les présents, Clark prit la parole.
"Je suis désolé..."
Trois mots pour exprimer deux mois d'absences. Il savait qu'il risquait d'être sous étroite surveillance pendant quelques temps, histoire d'être sûr qu'il ne file pas de nouveau ils ne savaient où. Loïs serait très probablement la plus vindicative sur ce point-là. Mais pour le moment, la brune était aux abonnés absents, ce qui intrigua Clark. Il se tourna vers François, une nouvelle fois.
"Quelqu'un a prévenu Loïs? Je pensais qu'elle serait la seconde arrivée..."
Il avait dit ça sur un ton léger, un petit sourire amusé aux lèvres mais ses yeux étaient inquiets. Et si il lui était arrivé quelque chose pendant son absence? Quelque chose de grave? Il s'en voudrait a vie, c'était certain. Il préféra de tourner vers Bruce, attendant une réponse, quelque chose qui pourrait le rassurer sur l'état de santé de Loïs. Le bras qu'il avait encore autour des épaules de Chris se resserra un peu. Qu'on lui donne une réponse et vite...
Loïs Lang
Messages : 1695Crédits : Aoden Age du personnage : 38 ans Ascendance : Sang-de-bourbe Emploi/Etude : Chef de la Tour des Médias Faction : Ordre du Phénix Maison : Gryffondor
Il est là. Son père est de retour. Et Chris ne sait plus s'il doit rire ou pleurer. Peut être les deux en même temps, oui, ça semble une bonne idée. Surtout quand la voix de François retentit, qui lui demande d'en laisser un peu aux autres. Jamais. Ou peut être pas jamais, mais pas tout de suite. Parce que c'est son père, et que son père est là, et que lui non plus ne semble pas vouloir le lâcher. Plus maintenant. Il ne l'abandonne plus, maintenant, il ne le laisse plus en arrière. Il est revenu, comme elle l'avait dit, comme elle le lui avait promit. Et il ne part plus, Chris en est certain, persuadé. Où était-il ? Qu'a-t-il fait ? Comment ? Pourquoi ? Les questions se bousculent dans son esprit mais aucune ne franchit ses lèvres, trop occupé qu'il est à serrer son père contre lui, presque à l'en étouffer. Et étouffer, il le fait vraiment quand une troisième personne se joint à leur étreinte. Il n'aurait pas parler que Chris l'aurait quand même reconnu, à ces bras puissants, à cette façon de vous donner l'impression qu'il va vous broyer les os dans une étreinte qui n'en a pourtant aucunement le but. Non, le but, c'est juste de se retrouver, enfin ! Et un nouveau rire s'échappe des lèvres de Chris alors que son père finit par s'écarter, après de longs instants, pour enfin saluer François comme il se doit.
Le regard du jeune homme quitte un instant son père pour se poser sur le reste du salon dans lequel il n'a pas mit les pieds depuis sa disparition. Il sait que Loïs y est venu plusieurs fois mais lui se l'est toujours refusé. Et alors que cette pensée traverse son esprit, il se rend compte, en revenant auprès des personnes présentes dans la pièce, qu'il en manque une. Et ses sourcils se froncent, alors qu'il se tourne machinalement vers la porte, comme si remarquer enfin qu'elle n'est pas là pourrait la faire arriver. Mais la porte reste close depuis l'arrivée de son oncle et cette absence commence à le mettre presque mal à l'aise. "Elle aurait même dû être la première..." Chris marmonne juste entre ses dents. Il se passe quelque chose de pas normal, il en est presque certain. Après tout, s'il n'a pas directement participé à l'élaboration de l'alarme qui vient de les prévenir, ce soir, du retour de Clark, il sait parfaitement qu'elle en est l'instigatrice, et qu'elle a insisté pour qu'ils aient tous un exemplaire. Il sait aussi que l'idée de faire apparaître son père au restaurant quelques soirs depuis sa disparition vient d'elle. Alors... Alors quoi ? Pourquoi n'a-t-elle pas simplement accouru? "Elle est peut être sur un article..." Mais ses propres mots sonnent faux à ses oreilles. Quel que soit l'article, le peu qu'il connaît de Loïs Lang lui donne tout à croire qu'elle aurait accouru dans la seconde, dès le premier bip, avant même qu'eux ne comprennent ce qui était en train de se passer. Et son absence commence à peser un peu trop lourd...
Son regard, comme celui de son père, se porte sur Bruce, puis sur François. Ils savent quelque chose ? Il y a un problème ? "Je ferai peut être bien d'aller voir." Après tout, elle a été là pour lui, à chaque fois, pendant toute l'absence de son père. Un regard en coin vers ce dernier. Elle a été là pour lui, pourtant, Chris aurait bien du mal à quitter cette pièce si un des adultes approuve son initiative. Et il se sent tiraillé entre l'envie presque physique qui lui interdirait toute sortie de cette maison et son devoir envers l'amie de son père, celle qui ne l'a, à aucun moment, laissé tomber, alors même qu'elle aurait eu toutes les raisons de le faire.
François Loiseau
Jeanne d'Arc
Messages : 906Crédits : deadpool Age du personnage : Quarante et un ans Ascendance : Sorcier basique Emploi/Etude : Détective Faction : Ordre du Phénix Maison : Poufsouffle
Rapeltout Patronus : Raton-laveur Epouvantard : Un loup-garou, un loup-Grendel, recouvert de boue noire et sirupeuse, aux yeux bleus, de glace Baguette magique:
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Mar 23 Oct 2012 - 19:45
Bruce arrive sur ton trait d'humour, à peine vêtu, et gratifie son neveu et son frère d'une étreinte comme lui seul sait en donner. À couper le souffle, mais chaleureuse, réconfortante. Tu souris à ses mots, sans rire pourtant. Vous avez passé du temps à chercher Clark et après un moment, vous aviez décidé de le laisser revenir de lui-même. Il a quarante ans, il est capable de faire des choix éclairés... non ? Non ? Finalement, ton ami se défait de l'étreinte étouffante de son fils et de son frère pour venir te serrer à toi, et tu en profites pour lui rendre sa baguette après quelques bonnes tapes dans le dos, comme lorsque vous étiez plus jeunes. Que tout allait bien. Tu t'écartes après quelques instants. Je suis désolé. Ça ne pardonne rien. Ça ne pardonne pas d'être parti si longtemps sans vous donner de nouvelles, ça ne pardonne pas que pendant tout ce temps, vous l'avez crû perdu, disparu, mais c'est un début. Et pas besoin de lui rappeler ça, ou de lui signifier que vous allez lui implanter quelque chose pour pouvoir le suivre à la trace pendant quelques temps. Enfin, pas jusque là.
Clark se tourne vers toi à nouveau et les mots qu'ils prononcent assèchent ta bouche. Loïs. Vrai. Où est-elle ? Perdu dans les retrouvailles, tu en avais oublié votre amie. Qui devrait être ici, normalement. Déjà là, même, comme le fait remarquer Chris. Ce n'est pas normal. Et tu aimerais bien croire qu'elle est sur un article, fortement occupée, mais tu en es incapable. Peut-être ta paranoïa s'est-elle exacerbée, mais tu sens que quelque chose ne va pas. Il doit y avoir un problème. Il y a un problème. Tu serres les poings et prends ta baguette dans tes main, déjà prêt à aller chez elle. Et si Rookwood avait été finir le travail ? Et si quelqu'un avait su qu'elle t'avait aidé pour les Rosier ? Et si une chasse aux nés-moldus avait été entamé ? Une chasse aux Phénix ? Et si elle était blessée ? Mourante ? Déjà morte ? Les battements de ton coeur s'accélèrent. Tous les quatre, vous vous regardez sans savoir, et tu secoues négativement la tête quand Chris se propose pour aller voir chez elle. « Je vais y aller. On vient à peine de récupérer un Blackburn... » On ne va pas s'arranger pour en perdre un autre. Ton silence est équivoque et ta voix tout sauf calme. Tu es certain que quelque chose lui est arrivé. Il n'y a pas d'autre option – elle aurait dû être ici, arriver la première, ou avec toi, elle devrait être là et elle ne l'est pas. « Si je reviens seul, ce sera le temps de s'inquiéter. » Tu tournes les talons et tu ressors de la maison, transplanant sur le pas de porte jusqu'à arriver devant celle chez Loïs. Tu essaies la poignée. Verrouillée, évidemment. Alohomora. Rien. Tu cognes doucement. « Loïs ? T'es là ? » Pas de réponse. Tu cognes plus fort. « Loïs ? C'est François. T'es là ? » De toute apparence non. Tu tambourines littéralement sur la porte et dans ton esprit, les scénarios défilent. Loïs morte dans sa chambre. Dans son lit. Loïs se vidant de son sang dans la baignoire. Loïs tuée dans sa cuisine. Loïs agonisant. Loïs t'entendant et ne pouvant bouger. Et si les assassins étaient encore là ? Oui, parce qu'il doit y en avoir. Pourquoi pas des policiers ? Pourquoi pas quelqu'un venu pour - « LOÏS ! » Bombarda maxima.
La porte devant toi explose littéralement et est soufflée dans l'appartement, enfin ce qu'il en reste. Tant pis pour les moldus autour – Loïs est peut-être morte. Tu t'élances dans l'appartement sans prendre garde, baguette levée, prêt à bondir sur n'importe quel intrus. Personne dans la cuisine ou le salon, tu vérifies la salle de bain en passant, et tu te rues dans la chambre. Plongée dans le noir, tu n'y vois rien, mais tu entends une respiration. « Loïs ? » Un Lumos et tu y vois mieux. Elle est couchée en position foetale, dos à toi. Malgré cela, elle te semble vivante. Tu prends une longue inspiration, ta respiration est saccadée. « Désolé pour la... pour la porte. J'ai paniqué. Je... Clark est revenu. » Tu as dit ces derniers mots avec un sourire jusque dans ta voix, alors que tu t'approches du lit. Et que cette fois, tu sais clairement que ça ne va pas.
Bruce Blackburn
Bourrinours
Messages : 606Crédits : Leto Age du personnage : 44 ans Ascendance : Sang-pur Emploi/Etude : Chasseur de Dragons Faction : Ordre du Phenix Maison : Gryffondor
Rapeltout Patronus : Grizzly Epouvantard : Sa famille morte. Désormais la "famille" est composée de Clark et Chris, Lois, François, Lisa. Baguette magique:
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Mar 23 Oct 2012 - 21:13
La question qu'il se posait, qui grignotait son esprit comme une mite, fut enfin posée, l'air de rien, par son petit frère. Il faisait mine de ne pas vraiment s'en soucier, mais il savait qu'intérieurement, Clark mourrait d'inquiétude. D'abord parce qu'il connaissait son frère, il savait que le fait de ne pas voir sa compagne ravivait en lui une flamme d'inquiétude, de culpabilité, sans doute, ensuite parce que sa propre inquiétude, celle de François devaient être palpables dans la pièce.
Son cœur battait la chamade, Chris avait raison, elle aurait dû être là la première, en quelques secondes à peine, avant lui, avant François. C'était elle qui avait insisté pour créer cette alarme, qui avait enchanté les objets qu'ils gardaient depuis toujours sur eux. Elle avait été dévastée par sa disparition soudaine, et même si elle leur en avait voulu pour leurs mensonges, elle ne laisserait pas passer tant de temps sans venir voir, ce n'était pas NORMAL.
Des images de Loïs blessée, saignée par la brigade magique, ou juste tabassée par une bande de connards qui aurait eu besoin d'évacuer un peu d'agressivité sur une sang de bourbe qui passait par là. Il avait une boule dans la gorge, mais retint Chris par l'épaule quand il proposa d'aller la chercher. Pas lui, pas tout seul. Le gamin avait beau être un adulte, s'impliquer dans l'Ordre, c'était toujours son bébé, et il ne le laisserait pas se mettre en danger comme ça. Pas sans quelqu'un pour le protéger et pas maintenant qu'ils venaient de retrouver son papa.
Il ramena Chris vers lui et hocha la tête envers François, confiant. Il savait parfaitement se débrouiller, il ne jouerait pas au héros s'il se rendait compte que la cause était perdue, pas comme lui, comme Chris ou comme Clark, et il savait parfaitement comment fonctionnait la brigade si c'était effectivement sur eux qu'il tombait. Mais il n'allait pas leur tomber dessus, n'est ce pas? Elle était juste trop prise par un article, elle était dans un bain avec de la musique loin de l'objet enchanté qui devait la prévenir, elle n'était pas en danger, et tout allait bien. N'est ce pas?!
Loïs Lang
Messages : 1695Crédits : Aoden Age du personnage : 38 ans Ascendance : Sang-de-bourbe Emploi/Etude : Chef de la Tour des Médias Faction : Ordre du Phénix Maison : Gryffondor
Elle ne veut pas savoir combien de temps s'est écoulé. Elle ne veut plus de ces images devant ses yeux. Pourtant ça danse. Même quand elle ferme les paupières le plus fort possible. Malgré l'obscurité. Ils sont là, devant elle. Ils sont là. Ils rient. Ils s'étreignent. Ils sont là. Tendre la main, les toucher... Elle a l'impression qu'elle le pourrait presque. Sortir, courir hors de son loft. Transplaner. Se retrouver entre ses bras, même s'il ne pense pas à elle, même s'il veut une autre. Juste y être. Ouvrir les yeux, les voir devant elle... Elle délire. Elle délire, et elle le sait. Et son estomac se tord un peu plus encore, bien décidé à ne surtout pas la laisser tranquille. Ils sont là. Il est là. Il pourrait être si proche. Et elle l'a tué. Elle l'a tué ! Les sanglots reprennent. Silencieux cette fois. Comme si le silence de cette chambre ne devait pas être briser. Elle ne peut même plus s'entendre elle-même. Plus se voir. Juste rester dans le noir. Juste attendre. Quoi ? Plus rien. Plus rien que la douleur qui ne la quitte plus. Qui reflux comme les vagues d'un océan déchaîné. Qui s'atténue un instant pour lui rappeler l'instant d'après qu'il va la haïr. Mais toujours moins que ce qu'elle se hait.
La porte qui s'ouvre. La lumière qui rentre. La voix de François. Son coeur qui bat plus fort, prêt à se déchirer. Ou qui ne bat plus, elle ne sait plus. Elle s'en fiche. Parce qu'elle n'entend que ces mots. Ces mots qui font plus mal encore que le reste. Parce qu'elle le sait. Mais qu'elle peut croire qu'elle peut encore le nier, quelque part. Sauf que là c'est vrai. Vrai et officiel. François donne une réalité supplémentaires à l'épée qui la torture. Qui lui déchire le ventre. "Va-t-en." Elle croasse. Elle n'a même pas la force de parler. Pas la force de se faire entendre. Juste le croassement, le râle d'agonie d'une bête blessée. Il est revenu. Elle ne peut l'ignorer. Elle a tout fait pour le savoir. Tout fait pour pouvoir le retrouver. Mais c'est trop tard. Beaucoup trop tard. "Va-t-en. Va-t-en. Va-t-en." Elle ne pleure plus. Elle ne se rend pas compte que ces mots sont répétés, encore et encore. Ils tournent dans sa tête et sa bouche semble bien décidé à les laisser filer. Elle veut juste être seul. Elle veut juste qu'on la laisse tranquille. Parce qu'elle ne veut plus avoir mal. Ou plutôt pas encore plus. Mais c'est trop tard. Trop tard. "Laisse moi!" Un vrai cri du coeur, soudain, alors qu'elle se redresse. Juste quelques secondes depuis qu'il a ouvert la porte. Juste quelques secondes de litanies et soudain presque un hurlement. Laisse moi, va-t-en, referme cette porte, et ne revient jamais ! Oubliez moi tous !
Elle veut revenir en arrière, elle veut ne jamais l'avoir connu, elle veut ne jamais les avoir connus. Elle veut être cette adolescente qui rit dans les couloirs de Poudlard. Elle veut être cette adolescente qui cherche chaque la fréquence de la radio pour espérer avoir des nouvelles de l'Elu. Elle veut être cette adolescente qui n'a toujours eu qu'une seule idée en tête, se battre pour la liberté, pour tous. Elle veut être cette adolescente qu'elle était encore il y a quelques mois. Celle qui ne tue pas. Pas son enfant. Pas celui de l'homme de sa vie. Elle veut redevenir cette adolescente mais elle sait qu'elle ne pourra pas. Alors dis lui François. Dis lui que je ne reviendrais pas. Que tout ceci n'était qu'une lamentable erreur. Que tu vaux tellement mieux que moi.
Dis lui que je l'aime. Et que je pars.
François Loiseau
Jeanne d'Arc
Messages : 906Crédits : deadpool Age du personnage : Quarante et un ans Ascendance : Sorcier basique Emploi/Etude : Détective Faction : Ordre du Phénix Maison : Poufsouffle
Rapeltout Patronus : Raton-laveur Epouvantard : Un loup-garou, un loup-Grendel, recouvert de boue noire et sirupeuse, aux yeux bleus, de glace Baguette magique:
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Mer 24 Oct 2012 - 16:21
« Va-t-en. » Quoi ? Tu ne bouges pas. Plus. Ce n'est pas la voix de Loïs. Ça n'a rien de sa voix, même, de cette voix décidée, forte, rieuse, moqueuse, sensible. C'est le râle d'un animal blessé, qui se change en une litanie, puis en cris féroces, en un hurlement qu'elle te jette à la tête lorsqu'elle se redresse. Ce n'est pas la voix de Loïs et ce n'est pas Loïs non plus as-tu l'impression. Qui est donc cette créature qui a pris le corps de votre amie en otage, en faisant ce pâle fantôme au ton brisé et au visage d'une blancheur inquiétante ? Quel sort, quel malheur, est-il arrivé ? Pourquoi ne l'as-tu pas remarqué ? Malgré ses cris, tu ne pars pas. Ce n'est certainement pas en te demandant de partir que tu vas le faire – tu as à quelque part le fond de l'entêtement typique des Gryffondor et en cet instant, celui-ci se mêle à cette loyauté indéfectible qu'on donne aux Poufsouffle. Elle pourra toujours crier. Tu ne partiras pas d'ici sans elle. Tu avances, donc. Un pas, deux pas, trois pas, tu te rapproches de ce lit dans lequel elle est assise. « Si je pars, je pars avec toi. » Ta voix est calme. Tu essaies d'être apaisant, comme si tu approchais un animal sauvage. N'est-ce pas ce qu'elle est, en cet instant ? Un animal blessé, farouche, qui semble reculer à chaque pas que tu fais. De ton amie émanent des vagues de colère, de tristesse, de tous ces sentiments qui se lisent dans ses yeux et sur son visage aux traits tirés. Où étais-tu pour que tu ne le vois pas avant maintenant ? Pourquoi personne ne s'en est-il rendu compte ? Et surtout, qu'est-il arrivé ? Un coup de baguette et la lampe de la chambre s'allume, plus éblouissante que la simple lueur d'un Lumos. Tu ne sais pas encore ce que tu vas devoir faire pour réussir à emmener Loïs hors d'ici, tu as même peur de ce fait, mais tu es prêt à presque n'importe quoi pour que dans les minutes qui suivent, elle soit dans la maison de Clark et non plus dans son lit. Seule. Abandonnée. L'avez-vous abandonnée ?
« Je préférerais que tu me suives de bon coeur, tu sais. Parce que tu es la seule qui manque, là-bas, et qu'il t'attend. Cela dit, si je dois t'emmener de force, alors ce sera ça. » Cette fois, tu es ferme. Et clair. Tu tends ta main, la droite vers Loïs, alors que tu es rendu de son côté du lit, et si ton sourire flotte encore sur tes lèvres, ton expression n'en est pas moins sérieuse. Elle te connaît assez pour savoir qu'en cet instant, tu ne fais pas d'humour, et que tu es tout à fait prêt à te frotter à son entêtement, à ses pleurs, ses cris, et probablement tout ce qu'elle va faire.
Loïs Lang
Messages : 1695Crédits : Aoden Age du personnage : 38 ans Ascendance : Sang-de-bourbe Emploi/Etude : Chef de la Tour des Médias Faction : Ordre du Phénix Maison : Gryffondor
"Je ne pars pas." Elle est assise, certes, mais elle ne fait pas un geste de plus. En tout cas, pas un geste dans sa direction. Elle le voit bien pourtant se rapprocher, avancer vers elle. La faible lumière lui blesse les yeux après toutes ces heures passées dans l'obscurité, et elle se recule, comme si elle la fuyait. Et elle la fuit. Et elle la fuit, mais pas que. Elle la fuit et elle se met en sécurité. De l'autre côté de son lit, là où François aura bien du mal à l'atteindre s'il lui en prend l'envie soudaine. Et plus il avance, prudent, plus elle recule, méfiante. Jusqu'à ce qu'il allume la lumière, la vrai lumière. Celle qui lui brûle les yeux. Celle dont elle doit se cacher un instant tant elle lui donne l'impression d'être agressée, littéralement agressée. Et surtout, celle qui la révèle au grand jour. Avec ses yeux rougis, gonflés, que son bras ne cache qu'un instant, car déjà il est repartit en arrière, à la recherche d'un petit bout de bois si précieux. Avec ses traits tirés, sa peau tellement pâle qu'elle en deviendrait presque transparente, translucide. Avec ses veines qui ressortent. Avec ses joues creusées de n'avoir su manger, ou au moins garder un repas correctement pendant un mois. Avec tous ces détails qu'elle parvient s i bien à camoufler depuis des jours, mais qui ne peuvent que sauter aux yeux de François alors qu'il la surprend dans un état de faiblesse avancée.
Et elle secoue la tête, un signe négatif, alors qu'il réitère une nouvelle fois sa demande. Sa menace. Et les mains de Loïs tremblent. Et ses doigts manquent de faire échapper la baguette enfin atteinte qu'elle lève aussitôt entre eux. Il l'a connu plus agressives. Plus combattante que ce corps qui donne presque l'impression d'être chétif tant il est laissé à l'abandon. Mais elle le hait, elle le hait, et elle ne veut même plus le regarder, sanctuaire de la mort. Il est pourtant son seul rempart en cet instant. Son seul rempart pour empêcher le désastre. François ne sait pas, ne se rend pas compte de ce qu'il pourrait se passer si elle se rendait là-bas. De ce qu'il va se passer. De ce qu'elle a fait !
"Ce n'est pas moi qui l'attend. Pas moi. La femme de sa vie, pas moi. La mère de son fils. Peut être une autre, François, mais pas moi, je ne peux pas. Laisse moi." Les mots sortent, et elle ne sait pas comment. Elle a la bouche sèche, elle ne peut pas parler, ne devrait pas pouvoir. Elle a la bouche sèche mais la main toujours serrée sur sa baguette. Incapable cependant d'articuler aucun sort. Juste capable de retranscrire ces émotions brutes, son coeur qui bat, qui parle à sa place.
"N'essaye pas. N'approche pas, n'approche pas et va-t-en. Retourne là bas, il t'attend." Pas elle. Pas elle qui l'a trahie de la pire des façons. Lui, l'ami fidèle. Pas elle, plus jamais. Plus jamais elle ! La main tremble, et le sort menace de partir. La main tremble, et elle veut juste qu'il s'en aille !
François Loiseau
Jeanne d'Arc
Messages : 906Crédits : deadpool Age du personnage : Quarante et un ans Ascendance : Sorcier basique Emploi/Etude : Détective Faction : Ordre du Phénix Maison : Poufsouffle
Rapeltout Patronus : Raton-laveur Epouvantard : Un loup-garou, un loup-Grendel, recouvert de boue noire et sirupeuse, aux yeux bleus, de glace Baguette magique:
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Mer 24 Oct 2012 - 16:23
Elle refuse. Encore. Toujours. Enfin, ce n'est pas comme si tu avais pensé un seul instant qu'elle allait te suivre. Loïs a la désagréable habitude, lorsqu'elle a une idée en tête, de ne pas en déroger. Utile dans certaines situations, franchement chiant dans d'autres. Celle-ci, par exemple. Chacun de ses mots, de ses gestes, semblent en coûter à ce corps amaigri et pâle que tu ne reconnais pas. Elle refuse, elle ne veut pas, elle en veut pas vous rejoindre. Et tu n'as pas le temps de la cuisiner sur le pourquoi du comment, de lui arracher quoi que ce soit, puisque c'est toute sa personne que tu dois arracher à ce lit pour l'emmener chez Clark. Tes yeux ne se baissent même pas sur la baguette qu'elle pointe sur toi en tremblant, d'une poigne que tu peux deviner d'ici faible. Tu renverrais un de ses sorts qu'elle échapperait sa baguette. La voir ainsi te fait mal. Tu voudrais l'écouter. La laisser seule. Mais elle est ton amie. Tu abaisses ta main droite et ranges ta baguette dans la poche gauche de ton pantalon. Tu n'abandonnes pourtant pas. Tu es si proche d'elle, à cette distance, tu peux la toucher en étirant le bras. Tu ne le fais pas. Pas tout de suite. « Alors ce sera de force. » Ta voix calme, encore, et sans prévenir, tu attrapes son poignet qui tient sa baguette pour l'abaisser et lever la femme de force du lit.
Tu ne t'attendais pas à cela.
À peine tes doigts sont-ils en contact avec la peau de la Gryffondor qu'un véritable ouragan se déchaîne. Tu vois son poing s'élancer vers ton visage et tu l'évites de justesse, sans réussir à attraper son poignet. Et ça, c'est sans parler du fait qu'elle se débat, qu'elle hurle, qu'elle pleure, et que ta tentative de maîtriser Loïs tourne rapidement à la bataille pure et simple. Tu peux te battre, elle aussi tu le sais, mais dans l'instant, tu veux seulement la contrôler. Contenir cette hystérique qui frappe ton torse de coups alors que ses poignets glissent entre tes doigts et que tu l'écartes de son lit en tentant de ne pas tomber. Vous tombez une fois, t'a-t-elle fait un croc-en-jambes en fait ?, tu te relèves sans la lâcher, sans porter attention à ce qu'elle te dit, à ce qu'elle te hurle, et tu serres les dents. Heureusement, toute cette colère semble de trop pour la femme et ses quelques moments d'accalmie te permettent de l'emmener hors de sa chambre. Puis tu réussis, Merlin sait comment, à traverser l'appartement avec elle entre tes bras et dès que vous êtes sortis par le trou qu'a laissé la porte arrachée de ses gonds par tes bons soins, que vous êtes hors des sorts anti-transplange, tu transplanes en la tenant à bras le corps. Vous arrivez sur le pas de la porte chez Clark et un poing s'écrase sur ton visage. Ton nez, de toute évidence, a encaissé le choc de ce coup de poing désordonné, envoyé pour la forme. « BRUCE ! CHRIS ! » Ton appel ne reste pas sans réponse et des bras prennent Loïs des tiens, alors que tu sors un mouchoir de tes poches pour contenir le saignement de ton nez, qui a taché ta chemise. Tu retrouves les autres et à leurs regards, tu réponds : « J'ai dû insister un peu. » Ce n'est pas à toi d'expliquer ses raisons, puisque tu ne les connais pas. Même si tu devrais, alors qu'au final, tu n'as porté attention à rien.
Bruce Blackburn
Bourrinours
Messages : 606Crédits : Leto Age du personnage : 44 ans Ascendance : Sang-pur Emploi/Etude : Chasseur de Dragons Faction : Ordre du Phenix Maison : Gryffondor
Rapeltout Patronus : Grizzly Epouvantard : Sa famille morte. Désormais la "famille" est composée de Clark et Chris, Lois, François, Lisa. Baguette magique:
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Jeu 25 Oct 2012 - 8:19
Bruce tournait en rond. Intérieurement, du moins, car physiquement, il tenait toujours son neveu par les épaules, une main sur le bras de son petit frère. Il se forçait à se calmer, François savait ce qu'il faisait, et il leur ramènerait Loïs en moins de deux. Et puis il n'y avait aucune raison de s'inquiéter, pour le moment. Enfin si mais bon, si François revenait seul, ou pire, ne revenait pas, là il serait temps de s'inquiéter, de péter un cable, de préparer un raid, bref.
Il tira Chris et Clark près de lui et s'assit sur le canapé, s'écroulant à moitié en poussant la couverture que Loïs avait tiré sur le dit canapé, les plusieurs fois où elle était venue pour organiser les recherches. Il était tout simplement impossible qu'elle ne soit pas là de son plein gré, juste parce qu'elle n'avait pas entendu l'alarme, parce qu'elle était sur un gros article. Elle avait organisé toutes les recherches, elle avait créé l'enchantement qui les avait prévenus du retour de son petit frère, elle ne pouvait simplement pas ne pas être là.
Bruce était fébrile, sa main était serrée sur l'épaule de son neveu qui tremblait tout autant, apparemment prompt à se lever et se jeter à la recherche de son amie. Clark était dans le même état. Dans quelques secondes, un des trois hommes briserait le silence, ils allaient avoir encore plus peur, et se ruer à la suite de François. Le gallois regretta que le téléphone à carte prépayée qu'il avait acheté avec Clint soit resté chez Lisa, avec sa cape et ses chaussures. S'il avait compris une chose de tout ce que Clint lui avait expliqué, c'était que s'il appuyait sur le nom de son amie, il pouvait contacter l'appareil de Loïs. Evidemment c'était dans l'optique où elle avait l'appareil sur elle et qu'elle pouvait répondre. Il avait mis un moment à comprendre qu'ils ne trouveraient pas leur propriétaire tous seuls comme un hibou, mais plutôt comme une cheminée… qui se transportait, bref. Toujours est-il qu'il n'avait pas ce moyen de communication.
Un cri de François le fit bondir et il se rua dehors, aux côtés de son neveu, suivis par son frangin. François était là, dehors, et Loïs était avec lui. Le soulagement ne parvint pas à effacer son inquiétude. La jeune femme se débattait, ruant, criait, pleurait, il ne l'avait jamais vu ainsi. Le blond attrapa son amie à bras le corps et l'éloigna de François, tentant de l'immobiliser sans lui faire de mal, et éviter de se prendre un coup collatéral.
Une seconde plus tard, la sorcière sembla fondre dans ses bras, s'accrocha à sa chemise et se mit à pleurer à chaudes larmes contre son torse. Il desserra légèrement sa prise, la soutenant contre lui en embrassant son front.
"Hey hey ma belle, qu'est ce qui se passe, calme toi."
Invité
Invité
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Jeu 25 Oct 2012 - 21:12
Son fils qui propose d’aller la chercher, Clark qui est déjà prêt à retransplaner dès que son fils est prêt. Sauf que François les calme tout de suite. D’une phrase ni agressive ni interdisant l’action, concrètement, mais il sentait parfaitement le sous-entendu : « un qui revient, on ne va pas en perdre un autre ». D’autant plus que Bruce y mit du sien, retenant Chris physiquement. Le brun ne dit rien mais pinça les lèvres, les sourcils froncés d’inquiétude. Comment pouvait-on l’obliger à rester là, à attendre, alors que la femme qu’il aimait était peut-être blessée ou pire ? Il commença à faire les cent pas dans le salon, des pas rapides, reflétant son état d’esprit. Il devait bouger pour éviter de penser. Il détestait attendre quand il pouvait faire quelque chose.
D’accord, François avait été dans la brigade, mais lui avait été dans les tireurs d’élite, il aurait pu couvrir ses arrières. Même, il n’aurait pas dû partir seul chercher Loïs. Si c’était un piège ? Ou simplement, s’il avait besoin de renfort ? Alors qu’il allait se diriger vers sa porte, dans l’idée de transplaner rejoindre François, la main de Bruce sur son bras le stoppa. Il avait compris où Clark voulait en venir et il ne semblait pas décidé à le laisser faire. Il le comprenait, dans le fond. Il avait cru perdre son petit frère ; pour lui à qui la famille compte tellement. Alors oui, le gallois comprenait que son frère ne veuille pas le voir repartir vers l’inconnu. Ne pouvant faire autrement, Clark s’assit dans le canapé quand Bruce les y tira.
Il n’y resta cependant pas bien longtemps vu que François revint, criant. Il ne semblait pas le seul à crier et la solution fut trouvée quand il arriva en suivant Bruce dans son entrée. Loïs était hystérique, pour une raison qui lui échappait. Cette vue lui provoqua un serrement au cœur. Et si elle avait cru à un abandon pur et simple de sa part, prenant cela pour la pire solution possible : une rupture ? Ca n’avait absolument pas été son intention, ça ne l’avait jamais été ; mais si elle avait cru ça…Qu’elle ne veuille pas le voir et surtout qu’elle soit furieuse contre lui. Pourtant, à force de la regarder, dans les bras de son frère (si d’ailleurs ça n’avait pas été Bruce, il aurait pu sentir une pointe de jalousie), elle semblait plus…Brisée que furieuse. C’est d’ailleurs qui poussa ses jambes à franchir les derniers pas qui le séparaient de Loïs et il lança un regard à Bruce, le regard qui disait qu’il allait s’en charger, parce que c’était très probablement de sa faute si elle était dans un tel état. Parce qu’il était parti sans même lui dire qu’il l’aimait une dernière fois. Il récupéra Loïs, et la serra fort dans ses bras, pas assez pour lui faire mal ou quoi, juste assez pour qu’elle comprenne qu’il tenait à elle. Ses lèvre tout contre son oreille, il murmura des mots destiné à elle seule.
"Je suis désolé Loïs…Je n’aurais jamais dû partir sans vous assurer que je reviendrais. Parce que je serais revenu quoi qu’il arrive. Je ne peux pas rester éloigné trop longtemps…Je tiens trop à toi." Un baiser sur sa tempe "Je n’aurais jamais dû te laisser seule, pas comme ça…"
Ca n’excusait en rien son comportement, mais il espérait la calmer. Il voulait qu’elle se calme, pour qu’ils puissent tous se calmer et, qu’enfin, il puisse raconter ce qui lui est arriver, qu’il tente de recoller les morceaux avec sa famille.
Loïs Lang
Messages : 1695Crédits : Aoden Age du personnage : 38 ans Ascendance : Sang-de-bourbe Emploi/Etude : Chef de la Tour des Médias Faction : Ordre du Phénix Maison : Gryffondor
Il y a des moments dans la vie d'une personne dont elle aura par la suite le plus grand mal à se souvenir. Comment elle est sortie de son appartement cette soirée là en fera sans doute partie. Parce que dès que François la touche, elle n'est plus elle-même. Comme s'il avait déclenché quelque chose de bien trop fort pour qu'elle ne puisse le supporter. La perspective de devoir l'affronter, tous les affronter après ce qu'elle a fait ! Et son esprit fuit devant sa peur. Son esprit fuit au fin fond d'elle-même, refuse d'affronter de ce qu'il va se passer, et elle se débat, se débat, encore et encore ! Hurle, frappe dans le vide, tente d'échapper à sa prise. Autant de chose dont elle a à peine conscience. Elle sait juste une chose, qui fait battre son coeur, qu'elle exprime de tout son corps, de tout son être : elle ne doit pas aller là bas, surtout pas, ne pas y aller, rester ici ! Mais ce n'est pas assez. Pas assez, parce que François est entraîné, et décidé. Et qu'elle n'a certainement pas la force de lui résister dans son état. Elle se rend à peine compte qu'ils parcourent l'appartement. Elle se rend à peine compte qu'ils transplanent. Jusqu'à se retrouver dans de nouveau bras, plus fort. Plus puissant. Une étreinte qu'elle connaît bien. Bruce.
Et le peu de force que la peur lui avaient fournies s'évaporent devant la réalisation de la défaite. Elle y est. Elle est là, devant eux. Et elle n'a pas besoin d'ouvrir les yeux pour savoir où elle se trouve. Elle ne veut pas. Et les larmes s'échappent de ses yeux sans qu'elle ne puisse rien faire. Dernier rempart entre elle et la réalité, et ceux qui l'entourent. Et elle entend Bruce, au travers de ce brouillard. Bruce qui lui demande de se calmer, Bruce qui tente de la rassurer. Merlin, elle va devoir le leur dire. Non. Non, surtout pas. Ils la haïraient, tous. Tous. Elle les a tous déjà perdu, quand...
Mais soudain ce n'est plus Bruce. Ce n'est plus Bruce, et elle se tend. Elle se tend parce qu'elle sait parfaitement à qui appartiennent ces bras, cette voix. Qui est cet homme qui tente de la réconforter. Qui ne comprend pas ! Et elle voudrait lui hurler, lui hurler d'arrêter ça tout de suite. Mais elle s'est déjà cassée la voix. Elle n'en a plus la force. Plus la force de rien. Même pas celle d'arrêter ses propres pleurs. Et elle pleure entre ses bras, elle qui, depuis plus de vingt ans, n'avait versé une larme devant personne. Gryffondor déchue dont le mythe s'effondre. Celui de la femme forte, déjà bien ébranlé par les récents évènements, qui s'émiette un peu plus, se délite alors qu'elle ne peut se calmer, que son souffle erratique s'écrase contre ce torse, celui qu'elle connaît si bien, un peu plus musclé peut être, mais lui, lui, lui... Et il l'embrasse, il s'excuse, elle l'entend, comprend à travers les larmes. Lui, il s'excuse. Elle pourrait presque en rire. La situation est tellement grotesque. Ridicule. Ridicule à en rire. Ridicule à en pleurer. Est-ce qu'elle pourrait vraiment se mettre dans un état pareil juste pour... ça? Bien sûr elle lui en a voulu. Bien sûr elle n'a plus été la même. Colère, rancoeur. Mais elle est même incapable de s'en souvenir ce soir. Parce qu'il est là. Et que ça fait encore plus mal. Ce qu'elle a fait. Ce qu'elle a fait !
"Pardon... Pardon..." Elle ne sait dire autre chose, pendant encore un long moment. Est-ce qu'il l'entend seulement ? Perdu dans ses sanglots. Une main sur son torse. Qui s'accroche, qui veut le repousser. L'autre serrée contre son ventre. Aveu silencieux de son crime. Mais les larmes vont finir par se tarir, et elle va devoir se redresser. Et elle va devoir affronter ce qu'elle a fait. Affronter son retour.
"Pardon." Et cette fois, le mot est plus assuré. Et elle se détache, lentement. Les jambes tremblantes mais encore assez solides pour ne pas s'écrouler. L'excuse est présentée à tous. Ils retrouvent Clark, et elle se débrouille pour gâcher cet instant magique. Comme elle gâche tout. Pas une seule fois, elle ne tourne son regard vers Chris. Chris, silencieux, qui a assisté impuissant, plein d'incompréhension, à cette scène. Chris qui, si elle ne le sait pas, a été autant ronger par l'inquiétude que son oncle et son père. Et Chris qui l'a vu débarquer comme une furie, à qui elle a presque fait peur. Pas peur d'elle. Peur pour elle. Mais elle ne le regarde pas. Surtout pas lui. Et elle se contente de se reculer assez pour aller se blottir sur le canapé. Instinctivement dans "son" coin. Celui qu'elle a toujours aimé occupé, depuis qu'elle est ici. Celui où elle retrouve cette petit couverture de laine dans laquelle elle se blottit. Loin d'eux. Loin de tout contact possible.
"Je. Ne faites pas attention. Raconte nous, Clark." Pas une explication. Trop de choses à dire, aucune intention de le faire. Clark. C'est à lui que l'on s'intéresse maintenant. Les mots sonnent faux. Terriblement faux. Et la voix est bien trop rauque. Mais elle s'est assez donné en spectacle. Et s'il parle, ils l'oublieront. Ils l'oublieront tous. Et après, après... Après, elle pourra partir. Et vivre seule cette douleur qu'elle ne sait apprendre à assumer.
François Loiseau
Jeanne d'Arc
Messages : 906Crédits : deadpool Age du personnage : Quarante et un ans Ascendance : Sorcier basique Emploi/Etude : Détective Faction : Ordre du Phénix Maison : Poufsouffle
Rapeltout Patronus : Raton-laveur Epouvantard : Un loup-garou, un loup-Grendel, recouvert de boue noire et sirupeuse, aux yeux bleus, de glace Baguette magique:
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Sam 1 Déc 2012 - 1:49
La main sur ton visage, tu t'es éloigné. Tu as laissé à Bruce le soin de contenir Loïs, de la calmer, jusqu'à ce que Clark prenne le relais et que Loïs fonde en larmes définitivement. Loïs si forte, si grande, qui pleure. Votre Loïs que vous regardez tous, impuissants, sans savoir comment réagir – depuis le départ de votre ami, vous n'avez tous fait que vous marcher sur les pieds, qu'être des inconnus les uns pour les autres. Des inconnus qui partagent une même peine sans savoir l'exprimer correctement. Ton mouchoir absorbe le sang qui coule de ton nez et tu cherches ta baguette pour pouvoir réparer le tout, mais Chris est plus rapide que toi et t'empêche de le faire. C'est lui qui pose sa baguette sur ton nez cassé, elle a définitivement un excellent crochet la démone, et le répare d'un sort efficace. Un craquement, une brève douleur, mais au moins, tout est remis en place. « Merci. » Un petit sourire pour le fils de ton meilleur ami, tu reprends ton souffle. Tu n'avais pas prévu de te battre aujourd'hui. Tu vas t'asseoir sur le plancher, le dos appuyé contre le canapé sur lequel Loïs est assise. Assise, non. Recroquevillée, oui. Un animal blessé – cette image ne quitte pas ton esprit. Tu voudrais t'asseoir à ses côtés, mais tu as déjà beaucoup donné de ta personne – de ton nez – pour l'instant, alors tu te contentes d'être assis sur le plancher, terminant d'essuyer le sang sur ton menton avec ton mouchoir. Tu n'en es pas à un nez cassé près.
Vous êtes tous là.
Brisés. Fatigués. Épuisés. Et tous là. Un sourire de soulagement étire faiblement tes lèvres. Ta famille adoptive, d'une certaine façon, est complète en cet instant, et tu es heureux d'en faire partie. Même s'il n'y a rien de facile et que rien ne le sera jamais. Loïs parle, de sa voix trop rauque pour être la sienne, et verbalise ce qui voulait également sortir de tes propres lèvres. Vous savez tous pourquoi il est parti, mais non pas où, ce qu'il a fait et encore moins pourquoi il est revenu. Et possible même qu'il ne dise rien. Mais il est là. C'est déjà beaucoup. Ta voix est plus assurée que celle de ton amie quand tu parles également, un peu plus joviale (ce n'est pas très difficile à faire, certes) : « Ne te sens pas obligé. Mais un peu, tout de même. »
Bruce Blackburn
Bourrinours
Messages : 606Crédits : Leto Age du personnage : 44 ans Ascendance : Sang-pur Emploi/Etude : Chasseur de Dragons Faction : Ordre du Phenix Maison : Gryffondor
Rapeltout Patronus : Grizzly Epouvantard : Sa famille morte. Désormais la "famille" est composée de Clark et Chris, Lois, François, Lisa. Baguette magique:
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Mar 4 Déc 2012 - 21:40
Bruce lâcha doucement son amie quand Clark la prit dans ses bras, les mains toujours tendue pour parer à la prochaine crise de larmes ou éviter que quelqu'un se prenne à nouveau un mauvais coup. Il avait confiance en son petit frère pour réconforter sa petite copine, évidemment, mais c'était lui qui était parti, et après ça… ils ne s'étaient presque plus parlé, depuis combien de temps n'avait-il pas vu Loïs?
Bien sûr il n'accusait pas son petit frère d'être la cause de tous les maux, mais vu la tête de François, il avait lutté à la faire venir. Alors que c'était elle qui avait lancé les recherches, elle qui squattait cette maison toutes les semaines depuis que Clark était parti. Il s'était passé quelque chose, et c'était en rapport avec Clark. Le blond jeta un œil à François qui se faisait soigner par Chris et hocha la tête en direction de son neveu. Leur amie semblait s'être calmée, et Bruce se sentait presque gêné de l'avoir vue ainsi, détruite, brisée.
C'était sa meilleure amie, il la connaissait par cœur, ou presque, et savait qu'elle était assez orgueilleuse pour conserver un masque irréprochable en toutes circonstances. Ils avaient beau se connaître par cœur, ils restaient toujours des super-héros l'un pour l'autre, et voir Loïs ainsi lui serrait le cœur sans doute plus que ça n'aurait dû. Et puis soudain, le masque était revenu. Non pas qu'elle avait l'air en forme, bien sûr que non, mais elle s'était mise dans un coin, petite, en boule comme un animal blessé, et avait tenté de réorienter le sujet sur Clark, ce qu'il avait fait, d'où il venait, qu'est ce qui lui était arrivé.
Bruce échangea un regard dubitatif avec son frère. Il savait parfaitement ce qu'il allait dire. Premièrement, il allait éluder la question. Tout le monde savait pourquoi il était parti, maintenant qu'il était revenu en un seul morceau ils savaient qu'il ne s'était pas fait tuer, il allait sûrement leur répondre de la manière la plus évasive possible et tout faire pour oublier cet épisode de leur vie. Deuxièmement, même si François avait l'air curieux malgré son air encore un peu cireux, Clark comme lui devait bouillir intérieurement de savoir ce qu'elle avait. Ça et se sentir terriblement coupable de les avoir laissés comme ça, surtout Loïs, dans cette situation, sans un mot, sans un pourquoi ni comment.
"Pas faire attention?"
L'inquiétude faisait monter sa voix un peu trop haut alors qu'il rejoignait Loïs sur le canapé, cherchant sa main sous la couverture dans laquelle elle était pelotonnée.
"On s'en fout de ce qu'il a fait le frangin… dis-moi ce qui va pas ma belle."
Il avait ce demi-sourire complice, teinté de son inquiétude. Il ne laisserait pas son amie leur faire oublier son état, pas maintenant.
Invité
Invité
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Dim 9 Déc 2012 - 22:43
S’il y avait bien une chose à laquelle Clark ne s’était pas attendu, c’était de voir Loïs fondre en larme. Il s’était attendu à ce qu’elle lui réserve le même sort qu’à François, voire pire (sincèrement, il avait eu peur un instant pour un service se trouvant plus bas mais passons) mais…Pas à la voir fondre en larme et devenir aussi docile dans ses bras. Surtout, il ne s’attendait pas à ce qu’elle s’excuse. Pourquoi s’excusait-elle ? Ce serait plutôt à lui de s’excuser. Pour être parti, pour ne pas leur avoir donné une seule nouvelle, ne serait-ce que pour préciser qu’il était vivant et qu’il allait bien. Il aurait pu, en trouvant des moyens détourné de façon à ce qu’ils ne le tracent pas, mais non. Il ne l’avait pas fait. Il avait préféré agir de manière égoïste et s’enfermer dans un petit monde sans magie, sans peines comme celle qu’on avait voulu lui infliger.
Il n’était pas question de lui pourtant ici. Il n’était plus question de lui, mais bel et bien de Loïs, qui avait une réaction qui ne lui ressemblait absolument pas et qui occultait complètement toutes les autres préoccupations qu’aurait eu Clark à l’heure actuelle. Il voulait savoir ce qui lui arrivait, ce qu’elle avait et tout faire pour l’aider. Ne plus la laisser seule. Pourtant il n’a même pas réussi à la garder dans ses bras, la garder assez longtemps pour que toutes leurs étreintes lui reviennent en mémoire et qu’elle arrête ses pleurs. Alors quand elle s’est repliée vers un coin du canapé (son canapé au demeurant) comme une petite chose chétive, si loin de l’image de femme forte qu’elle donnait habituellement. Il l’avait vu dans leur intimité, comme une femme douce, câline…Mais jamais faible. Jamais. Bruce s’était régulièrement foutu de sa trogne pour avoir un penchant pour les femmes de caractères (il n’avait pas tort au demeurant mais c’est une autre histoire). Les poings de Clark se crispèrent à ses côtés, incapable de dire un mot de plus alors qu’elle se retranchait derrière l’excuse de son retour pour tenter de faire oublier qu’elle n’allait pas bien.
Un regard échanger avec Bruce lui donna une certitude qu’il sentait poindre au fond de son estomac. Quoi qu’il se soit passé, pour qu’elle évite aussi sciemment le sujet en sa présence et, plus flagrant encore, qu’elle évite son contact, c’est que de près ou de loin il avait un rapport avec son état. Et ça le tuait. François qui tentait de leur faire effectivement oublier l’état de Loïs, mais il n’en dit rien. Rien du tout. Il n’avait rien à dire. Il observa, en silence et les yeux rivés sur la seule femme présente, alors que Bruce ramenait le sujet sur Loïs et s’installait à côté d’elle sur le canapé pour tenter de la calmer et de la faire parler. Lui ne pouvait rien faire. Il ne ferait qu’empirer la situation. Il fut forcé de quitter Loïs des yeux quand il sentit son fils revenir se blottir contre lui, pour un peu plus de réconfort. La perte de son père, le retour de ce dernier et l’état, inquiétant de celle qu’il considérait comme une amie devait être un peu trop pour lui d’un seul coup. Clark entoura Chris de ses bras, le gardant contre lui, comme lorsqu’il était gamin et qu’il avait fait un cauchemar. Cependant, ce n’était pas parce qu’il ne pouvait pas s’approcher physiquement qu’il ne tenterait pas de la faire parler. Elle pourrait tenter de lui tirer les vers du nez quand elle le voudrait après ça. Il pourrait même leur dire les détails si elle voulait, tant qu’il savait ce qu’elle avait.
"S’il te plaît Loïs."
Juste quelques mots, mais qui, avec le regard approprié, valait mieux que de grands discours et arguments de persuasion. Pourvu qu’elle leur dise, s’il vous plaît Merlin, qu’elle ne reste pas seule dans sa douleur…
Loïs Lang
Messages : 1695Crédits : Aoden Age du personnage : 38 ans Ascendance : Sang-de-bourbe Emploi/Etude : Chef de la Tour des Médias Faction : Ordre du Phénix Maison : Gryffondor
François. Cher François. Si prompt à détourner la conversation. Si prompt à détourner l'attention d'elle alors qu'il serait en droit de lui demander des comptes. D'accord, il l'a forcé à venir ici, mais elle vient tout de même de lui briser le nez. Ou si ce n'est pas brisé, au moins de frapper assez fort pour lui faire mal. Elle n'en a aucun souvenir propre pourtant mais le sang que Chris vient de faire disparaître comme la douleur dans sa main sont de bons indicatifs. Elle n'en a aucun souvenir, comme trop de soirées ces temps-ci, passés à pleurer jusqu'à n'en plus pouvoir. La réaction de ce soir a sans doute été plus violentes que toutes celles qu'elle a eu jusqu'alors depuis cette nuit. Cette nuit. Ses pensées se refusent d'aller plus loin alors qu'elle retient un tremblement, resserre un peu plus le plaid autour de son corps. Et c'est comme un mécanisme de défense qui saute cette partie, cet obstacle qu'elle ne parvient pas à franchir, à même approcher sans être aussitôt la proie de fortes nausées, pour passer à l'idée suivante. Depuis cette nuit donc, des crises fréquentes, mais jamais rien d'aussi violent. Elle est presque certaine de ne pas s'en être prise une seule fois à Claire ou à Ted -Merlin, elle ne le se serait jamais pardonné-. Mais aucun d'eux ne l'a jamais poussé à l'affronter.
Un instant, elle est tentée de juste fermer les yeux. Juste fermer les yeux. Partir. Loin, là où son esprit voudra bien la conduire. Sans plus se poser la questions. Plus avoir l'impression que chacun de leur regard sur elle est un poison. Plus imaginer ces accusations plus coupantes que la meilleurs des lames dans leur simple présence. Et elle peut le faire, n'est-ce pas ? Clark va commencer son récit, et elle va juste se laisser bercer par cette voix. Une dernière fois. Mais Bruce semble en avoir décidé autrement. Elle sent sa main, si chaude, se refermer autour de ses doigts glacés comme la tombe alors qu'il s'installe près d'elle, qu'il la supplie de parler. Et ses mots font si mal. Ils font résonner quelque chose de profond en elle, de tellement profond qu'elle en tremble presque plus fort un instant, alors que les frissons qui parcourent son corps ne se sont pas réellement arrêtés. Oh non Bruce, pas à toi. Pas lui, pas cet ami là. François, elle pourrait. François, c'est différent. Mais elle ne peut pas décevoir Bruce. Pas alors qu'il se serait agit de son neveu. Une sécurité qui saute. La main de Loïs qui se crispe plus fort sur celle de Bruce, presque à la broyer. Et il en faut de la force pour broyer cette main là. L'autre main qui quitte le plaid pour venir aussitôt se placer sur son ventre. Nausée. Protection. Et ces secondes où elle se sait la cible de toutes les attentions. Et où elle est juste incapable de répondre. Incapable de parler. Et la tête lui tourne. Et elle voudrait juste s'enfuir, là, maintenant, tout de suite. Mais elle est incapable de juste bouger.
Jusqu'à ce qu'il parle. Jusqu'à ce qu'Il parle. Cinq petits mots, et son regard à lui. Ses yeux, ses yeux qui sont seuls sur elles. Et les mots qui la touchent bien plus profondément que ceux de Bruce. Qui font tellement mal. "S'il te plait ?" Des lames de rasoirs coupantes. "Parce que j'ai mon mot à dire, maintenant ?" Un serpent effrayé. Qui se déroule et qui mord en une seconde avant d'être blessé. "Je pense que je vais faire comme je sais si bien le faire, visiblement. Me taire. Et juste écouter tes histoires." Comme la dernière fois. Et si le ton n'est pas aussi froid qu'elle le voudrait, si la voix tremble bien plus que prévu, elle espère bien que les mots sonneront chez Clark comme ils sonnent chez elle. Culpabilité. Mais ce n'est pas à lui qu'elle en veut. A elle-même. Mais qu'il pense qu'elle lui en veut à mort et ce qui suivra ne sera que plus facile. Il s'en voudra peut être un peu. Il souffrira peut être un peu. Mais jamais plus qu'avec la vérité.
François Loiseau
Jeanne d'Arc
Messages : 906Crédits : deadpool Age du personnage : Quarante et un ans Ascendance : Sorcier basique Emploi/Etude : Détective Faction : Ordre du Phénix Maison : Poufsouffle
Rapeltout Patronus : Raton-laveur Epouvantard : Un loup-garou, un loup-Grendel, recouvert de boue noire et sirupeuse, aux yeux bleus, de glace Baguette magique:
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Dim 16 Déc 2012 - 11:50
Si tu as pris le parti de ne pas insister pour que Loïs vous révèle ce qui la tracasse, tes deux amis en ont décidé autrement, pour leur part. Tu secoues légèrement la tête en ouvrant de grands yeux, essayant de transmettre télépathiquement au chasseur et au restaurateur que c'est une très mauvaise idée. Raté. C'est Bruce qui insiste le premier – il vient même sur le canapé la rejoindre, ce fou, suivi de Clark, et malgré toutes tes mimiques pour les décourager de continuer sur cette pente... ils récoltent ce qu'ils ont cherché. La froideur de Loïs, des mots cassants, coupants. Qu'est-ce qu'elle a ? Tu te sens coupable de ne pas t'être attardé à elle, de ne pas avoir pris de ses nouvelles, de ne pas avoir cherché. De t'être laissé emporter par tes affaires et d'en avoir oublié tes amis, tes meilleurs amis, cette famille adoptive où tu es trop heureux d'avoir une place. Une toute petite place de morceau rapporté. Et là, tu ne peux pas en supporter plus.
« Non mais vous avez fini ? » Ta voix est sèche : tu as ton intonation sévère des mauvais jours, celle qui ressort trop souvent quand tu es fatigué comme tu l'es maintenant. Tes yeux pâles passent de Bruce à Clark, de Clark à Bruce, glissent vaguement sur un Chris qui se fait plus petit dans les bras de son père. « Vous pensez vraiment que si Loïs a un problème avec Clark, parce que ce n'est quand même pas pour ne pas voir mes beaux yeux qu'elle m'a cassé le nez, elle va le déballer comme ça devant tout le monde ? Il ne manquerait plus qu'un peu de popcorn et on y est. » Cette fois, tu reviens franchement à ton meilleur ami. Tu es content de le voir, mais si quelqu'un doit percer l'abcès, ce sera toi. Tu continues sur ta lancée et tu finis par te lever tout en parlant. « Si tu veux tout savoir, pendant le temps que tu as été parti, on a été probablement la pire famille du monde. On a réussi à se foutre sur la gueule en tentant d'aller casser du troll et je ne suis même pas allé à l'anniversaire de Bruce parce que j'avais mieux à faire – d'ailleurs, cowboy, je dois te donner ton cadeau. Intermède court pour regarder Bruce. Nous avons tout simplement cessé de nous voir, ensuite. On t'a cherché, Clark, on ne t'a pas trouvé, on t'a laissé n'en faire qu'à ta tête et au final, tu es revenu. Si on est ici, c'est pour toi. Nos problèmes, on les règlera ensuite, quand on pourra se regarder en face sans avoir honte de s'être comportés comme des idiots égoïstes qui se croyaient tous plus affectés que les autres par ton départ. Alors là, tu parles, ou je ramène Loïs chez elle, le temps de réparer sa porte que j'ai défoncé parce que j'ai pensé que Rookwood était venu finir le travail, et on se reverra une autre fois. »
Là, tu respires. Tu inspires. Ta gorge te brûle. Tu avais besoin de tout dire. Tu l'as dit. Tu respires.
Bruce Blackburn
Bourrinours
Messages : 606Crédits : Leto Age du personnage : 44 ans Ascendance : Sang-pur Emploi/Etude : Chasseur de Dragons Faction : Ordre du Phenix Maison : Gryffondor
Rapeltout Patronus : Grizzly Epouvantard : Sa famille morte. Désormais la "famille" est composée de Clark et Chris, Lois, François, Lisa. Baguette magique:
Re: You always have to comeback someday
ce message a été posté Ven 21 Déc 2012 - 10:41
Sa respiration s'était accélérée, chaque inspiration était une brûlure. Quand est-ce qu'ils étaient devenus comme ça? Quand avaient-ils cessé d'être une famille pour devenir un sac de vipères qui se mordent les unes les autres, même si ça fait mal à tout le monde? La phrase de Loïs, même si elle ne lui était pas destinée, sonnait comme une paire de claques. L'inquiétude se disputait avec l'agacement qui commençait à poindre quelque part en lui. Ils n'étaient pas censés agir comme ça, ils étaient une famille, ils devaient être heureux de s'être retrouvés, faire la fête, se faire des câlins et se dire qu'au moins, une journée dans cette vie de merde aurait été heureuse.
Il pouvait sentir la chaleur de la colère de François quand il commença sa tirade. Evidemment qu'elle avait un problème avec Clark, tout le monde avait un problème avec Clark, Clark était le problème. Il était parti et leur petite famille s'était décousue comme un vieux pantalon. Alors oui, évidemment, il voulait savoir, il voulait qu'il parle, mais ce n'était pas son histoire qu'il voulait entendre, il s'en foutait éperdument, l'important c'était qu'il soit vivant, et revenu. Ce qu'il voulait c'était des excuses, une promesse, il voulait que son petit frère reste près de lui, près de son fils, près de son amie. Il voulait qu'ils restent ensemble, soudés, comme une vraie famille. Et il en avait marre de ces putains de tensions.
Le gallois poussa un grognement et finit par se lever, tourner en rond dans le petit salon. Il aurait été chez lui, un vase aurait fini par terre, juste comme ça, parce qu'il en avait MARRE. La colère montait avec les mots de François, masquant l'inquiétude, le bonheur de savoir son frère vivant et en bonne santé. Il donna un grand coup dans le mur et se retourna vers le canapé.
"C'est bon? T'as fini? Alors premièrement, pour ta gouverne Sherlock, le cadeau c'aurait été que tu sois là. Et oui, j'ai peut-être l'air d'un gros con comme ça mais j'ai bien compris qu'elle avait un problème avec Clark, TOUT le monde ici a un problème avec Clark! Mais putain maintenant que j'ai l'occasion j'aimerais bien savoir pourquoi on a agi comme des putains d'étrangers tout ce temps. Alors juste pour que vous rappeliez bien, je vous aime. Même quand Loïs me parle comme un chien et quand François me parle juste pas du tout, même quand Clark se barre pour se morfondre à l'autre bout du pays sans rien me dire, même quand Chris se met en danger. Je vous aime parce que vous êtes ma famille, et ça me tue de voir ce qu'on est devenus pour RIEN. Alors ouais, Sherlock, il va parler, le frangin, mais on va pas s'arrêter là, et je partirais pas d'ici avant que tous ces putains de non-dits aient disparus.
Parce que là, maintenant, je vous aime, j'en crève, mais vous me faites royalement chier tous autant que vous êtes! Clark, petit frère, tu sais que je te connais comme personne, tu sais que je comprends comme tu as eu mal, mais franchement la prochaine fois que tu te BARRES sans prévenir alors qu'on est dans une putain de guerre, je t'éclate la tronche. Et toi, Loïs, tu sais à quel point je t'adore, et tu sais que dans le fond je suis qu'un gros ours en peluche mais arrête de me ménager, si t'as mal, si t'as envie de pleurer ou si tu vas pas bien, dis-moi, s'il te plait, et tu seras toujours ma super-héroïne quand même. Et toi gamin… parle à ton père bordel!"
Il reprit une longue inspiration et essuya d'un revers de main rageur une larme qui menaçait de poindre au coin de son œil avant de reprendre.
"Alors je commence, je suis désolé, désolé de fermer ma gueule quand je devrais dire les choses, et désolé d'avoir aussi peur. Non j'ai pas dit que j'étais en couple avec Lisa parce que je crève de trouille, parce que je sais ce que je suis et que j'ai peur que ça lui retombe dessus, sur Colin. J'ai la trouille qu'un gosse oublie son père parce qu'il est recherché dans tout le pays et qu'ils peuvent plus se voir. J'ai la trouille que ça m'arrive aussi et de plus pouvoir m'occuper d'eux, et j'ai la trouille d'aller bosser pour revenir dans un champ de ruine, j'ai la trouille chaque jour de voir vos têtes sur des affiches dans la rue. Et surtout, surtout, je crève de trouille de vous perdre, chacun de vous, que ce soit dans la guerre ou juste parce qu'on s'est éloigné pour des conneries… vous êtes ma vie."
Il retenait ses larmes, très mal, et finit par s'assoir par terre contre le mur, à bout de souffle. Au moins, c'était sorti.