La douleur est passée. Les coups qu’ils m’ont portés ne sont rien comparés à la souffrance que j’éprouve depuis plus d’un an maintenant. Les blessures physiques ne sont que futilités face à ce poids que je dois supporter chaque jour, à ce calvaire que je vis depuis que je suis enfermé entre ces murs. Poudlard, à présent, n’est qu’une prison, un enfer quotidien où je ne suis plus qu’un vulgaire cafard… Il y a quelques jours encore ils m’ont cherché, ils m’ont fait comprendre que cette année serait comme la précédente, un rappel à l’ordre en quelque sorte. Je suis resté silencieux un moment, m’empêchant tout faux pas qui ne serait que faiblesse… Mais ils m’ont poussé à bout, et mon poing est parti. Ce n’est pas moi, jamais je n’aurais céder à de telles bêtises, aujourd’hui tout est différent et je crois que je suis constamment sous tension… Une remarque désobligeante suffit à me faire sortir de mes gonds. Je sais pertinemment qu’ils ne cherchent que ça, qu’ils me provoquent pour me voit péter les plombs. Je suis devenu faible et je me déteste quand je réagis au quart de tour, c’est plus fort que moi. Ces affreux gnomes ne m’ont pas loupé. Les phalanges refermées de l’un d’entre eux se sont violemment abattu sur mon nez, l’écorchant à vif… Le deuxième a visé ma bouche, déchirant ma lèvre supérieure… Des gouttes de sang ont souillé le sol des toilettes des gars, tâché mon uniforme… Ils m’ont laissé là, seul, le visage ensanglanté… Mes larmes n’ont pas coulées, je suis resté un moment face au miroir, scrutant cette face déformée. J’aurais pu exploser mon reflet d’un simple coup de poing mais je me suis retenu…

Les plaies se sont refermées, mais mon visage reste légèrement marqué. Plusieurs jours se sont écoulés depuis cette altercation dans les toilettes. Lorsque je déambule dans les longs couloirs de l’école je peux voir les regards des autres élèves se poser sur moi. Mes égratignures interpellent et tous se demandent sûrement comment je me suis fait ça… Je n’ai rien dit à quiconque sur l’origine de mes blessures, j’ai prétexté une mauvaise chute de balai… Plutôt crédible car je n’ai jamais été très à l’aise sur un de ses manches de bois. Ce n’est pas mon genre d’aller me plaindre, d’aller tout balancer… Et puis de toute façon chouiner n’aurait servi à rien. Ils auraient été capables de me tenir pour responsable… Bref, je bouillonne toujours de l’intérieur et je ne supporte plus toutes les restrictions que nous devons supporter, moi et les autres Ombres. J’aimerai tant m’enfuir, retrouver mes parents, mon frère. L’éloignement est de plus en plus insupportable… Je dois trouver un moyen de m’évader, même si je dois en payer le prix… Je dois élaborer un plan pour tenter de déguerpir loin de cette atmosphère, que je trouve de plus en plus invivable… Heureusement que depuis la rentrée je peux compter sur une personne qui est chère à mon cœur. J’ai fini par craquer… Pandore a fini par m’ensorceler par sa beauté et sa gentillesse. Notre amitié a toujours été forte, j’ai toujours ressenti quelque chose de spécial pour elle… Cet été, qui nous a séparés, m’a clairement fait comprendre que ce sentiment était tout simplement de l’amour. Je ne sais pas si dans d’autres circonstances j’aurais fait le premier pas. Je ne regrette rien et j’espère vraiment qu’elle n’aura pas de problèmes à cause de moi. Pour l’instant je préfère qu’on se cache, qu’on garde ce secret, rien que pour nous… Elle est la seule chose pour qui je pourrais rester à Poudlard… Elle me redonne un peu de force et je sais qu’elle me comprend. J’ai besoin d’elle…

Les cours viennent de terminer. La journée a été longue, malgré les restrictions les cours que je peux suivre sont tout de même intéressants mais il est vrai que mon investissement faibli de jours en jours… Je sors de la salle de classe en dernier, le couloir se vide peu à peu. Je ne me sens pas très bien, fatigué sûrement et ce mal de crâne qui persiste. Je me mets à marcher d’un pas las, puis mon cœur se met à battre fortement dans ma poitrine. Elle ne m’a pas vu, elle semble seule… Je jette des regards furtifs autour de moi, pour m’assurer que personne ne pourrait nous surprendre. Je me rapproche doucement, la prend par la main et l’entraîne dans la salle la plus proche. Vide… Je referme la porte derrière moi, et je me rapproche d’elle, l’emprisonnant entre le mur et moi. Je ne dis rien, je me contente d’un baiser chaste, doux… J’en mourrais d’envie, cela faisait plusieurs jours que je n’avais pas pu goûter à ses jolies lèvres charnues. Je me sens tellement bien d’un coup. Je dépose mes lèvres sur son front avant de lui lâcher dans un souffle « Tu m’as manqué… » Je lui souris timidement, plongeant mon regard dans le sien. Je pourrais rester là pendant des heures avec elle, malheureusement nous n’avons pas beaucoup de temps.

Ces derniers jours ont été plutôt éprouvant. Qui aurait cru qu’être en froid avec Maël jouerait autant sur mon quotidien et sur mon humeur ? Même si je tente de renier ce sentiment, il est de plus en plus présent chaque jour : il me manque. Nos rencontres, nos discussions, sa présence… je me rends compte que j’en ai besoin, j’ai besoin de lui. Durant les vacances déjà, je l’avais remarqué mais là, c’est plus fort encore, car pendant les deux mois d’été nous avons été séparés non pas par choix mais par obligation, là nous sommes sous le même toit, il nous arrive de nous croiser et pourtant nous sommes tels des étrangers. Je ne veux pas faire le premier pas, revenir vers lui et faire comme si j’avais oublié tout ce qu’il ma dit. Il m’a traité comme un être inférieur à lui, comme si je n’étais rien, que je ne comptais pas et ça je ne le supporte pas. Le gouvernement en place ne nous facilite pas les choses quant à notre amitié, mais ses idées de pro sang pur n’aident pas non plus. Comment peut-il être adorable et aussi exécrable en même temps ? Tout cela m’épuise bien trop, je ne veux pas être prisonnière de cette amitié qui est devenue trop importante dans ma vie mais c’est comme si je ne pouvais pas y échapper.

Je suis perdue entre toutes ces pensées lorsque je quitte mon dernier cours et que je me mets à déambuler dans les couloirs comme si je n’avais pas de but précis alors que je sais que mes pas me mènent inexorablement vers ma Salle Commune. Je suis au premier étage quand tout d’un coup, je sens qu’on se saisi de ma main et qu’on m’entraîne bien malgré moi – la surprise étant là – dans une pièce. Un instant je pense à Maël, je crois même que c’est lui qui vient de m’alpaguer puisque c’était devenue une habitude entre nous de fuir les regards pour que notre amitié ne nous attire pas d’ennuis. Une lueur d’espoir s’illumine en moi pensant bêtement que le Serpentard est revenu sur ses paroles, que je lui manque, moi son amie, et qu’il a besoin de moi. Mais ce n’est pas lui, c’est Solaan qui a fait de moi sa prisonnière – bien que se soit un grand mot. Malgré l’espoir qui était né en moi, je ne suis pas déçue de me retrouver face au Serdaigle. J’ai toujours partagé un lien particulier avec Solaan. Nous avons été amis durant des années, de très bons amis, et depuis peu nous sommes devenus plus. Je ne savais pas que je lui plaisais, pas de cette manière en tout cas mais il n’y a pas longtemps, alors que nous nous amusions comme souvent il m’a embrassé et je ne l’ai pas repoussé. J’ai ressenti une certaine satisfaction et comme un comble à un manque. Solaan me fait du bien même si notre relation est encore plus compliqué que mon amitié avec Maël et pour cause : Solaan fait parti de l’Ombre de la Rose Noire, il est prisonnier à Poudlard alors qu’il serait presque un Prince à l’extérieur, le fréquenter publiquement m’attirerait des ennuis et aussi têtue que je suis, je ne suis pas stupide. Déjà notre amitié était très mal vue mais si on après qu’on est ensemble, on penserait que je fais moi aussi partie de cette faction et je me retrouverais au même rang que lui, je n’en ai pas envie et lui non plus d’ailleurs. Je n’ai jamais porté les Ombres dans mon cœur, ils sont des extrémistes froids et arrogants mais Solaan est différent, c’est un homme gentil, il l’a toujours été. Ses convictions ne sont pas les miennes et pourtant elles me gênent bien moins que celles de Maël, peut-être parce que Solaan ne me prend pas de haut, qu’il me fait me sentir spéciale, unique… je ne savais pas que je pouvais avoir besoin de ce genre de chose.

Il me fait captive entre un mur et ses bras, me regarde un instant en silence avant de poser doucement et avec innocence ses lèvres sur les miennes. Je rougis bien malgré moi n’ayant pas l’habitude de ce genre de contact. Si je suis quelqu’un de particulièrement tactile, ces gestes me sont presque inconnu et bien que Solaan me connaisse, qu’il ne soit pas un simple garçon risquant de me juger, je ne peux pas m’empêcher d’être gênée et intimidée. Mes joues sont toujours empourprées lorsqu’il appuie ses lèvres sur mon front mais cela n’est pas désagréable, bien au contraire. « Tu m’as manqué… » Mon sourire fait écho au sien et je me perds dans son regard. Lui aussi m’a manqué et je pense le lui dire mais quelque chose attire mon attention, suffisamment pour me faire froncer les sourcils et assombrir mon regard. J’attrape ses joues entre mes mains afin de scruter son visage avec attention. La blessure qu’il arbore sur le nez me contrarie particulièrement. « Qu’est-ce que c’est que ça ? » Je crois connaître déjà la réponse et je me sens m’énerver d’un coup. « Dis-moi qui t’as fait ça Solaan ? » Personne n’ignore que les Ombres sont victimes de maltraitances qu’elles soient mentales ou physique et je ne le supporte pas. Je sais bien qu’ils sont extrêmes, que certains feraient vivre un enfer aux moldus et même à des basiques mais est-ce une raison pour les traiter de cette manière ? Surtout Solaan qui est bien loin de toute cette violence. Cela me révolte de savoir qu’il a été la victime d’Héritiers se sentant tout puissants entre ces murs. « Je vais aller leur enfoncer leur baguette dans le nez à ces trolls ! Ils vont voir un peu ce que ça fait ! » Je suis réellement en colère et je compte bien aller trouver ceux ayant blessé Solaan et le leur faire payer ! mais pour cela il faudrait qu’il me donne des noms et s’il le fait, rien ne m’arrêtera : je refuse qu’on s’en prenne à ceux qui me sont proches, ceux que je porte dans mon cœur.

Je suis conscient des risques que nous prenons, je sais que notre relation n'a pas lieu d'être... Du moins à Poudlard... Cependant je ne ressens aucun regret. Le simple fait de voir son sourire illuminer son visage me redonne espoir. Je me sens renaître, j'arrive à vaincre mes pensées obscures... Cela m'évite de déprimer, de tout vouloir lâcher et de... Subir... Subir cette oppression... Mais ils ne feront pas craquer... Jamais. J'ai peur tout de même que l'on apprenne pour nous... Pandore serait obligatoirement fichée comme moi et aurait à supporter toutes ces restrictions et autres contraintes. Je ne veux pas de ça. Le mieux est de rester cacher, de tenter par tous les moyens de vivre notre idylle à l'écart du regard des autres. Malheureusement ce n'est pas simple... Les moments où nous pouvons nous retrouver sont si courts et si rares... Je n'ose me faire à l'idée que notre relation est d'ors et déjà compromise... Si seulement nous pouvions être loin de cette école de malheur... Tout aurait été si différent à l'extérieur de ces murs qui m'emprisonnent chaque jour un peu plus... Pas besoin de se cacher, d'élaborer des plans pour pouvoir se voir... Malgré tout cela, je compte profiter de cet instant... Pandore est à moi pour quelques minutes... Si seulement elles pouvaient durer des heures. Je n'ai pas tellement de chose à lui dire, sa seule présence est bienfaisante, pas besoin de dix mille mots et phrases avec elle... Seuls les regards et les gestes comptent...

Mon baiser, si timide qu'il soit, la fait rougir... Je fonds devant cette beauté, ce sourire réservé qu'elle m'offre. Ce moment est sans nul doute le plus heureux de ma journée. Je suis si content de la retrouver après toutes ses heures à l'apercevoir sans ne jamais pouvoir m'accrocher à ses lèvres à cause de tous ces yeux qui pourraient nous surprendre. Néanmoins je ne cède pas à l'impatience et reste doux tentant de freiner mes pulsions, de ne pas la brusquer... Cependant elle finit par comprendre... Je peux voir de la colère naître dans ses yeux en raison de ces blessures qui ont pris place sur mon visage. Je sais que sa réaction ne va pas se faire attendre « Qu’est-ce que c’est que ça ? » Ses mains viennent à la rencontre de mon visage et elle se met à l'observer avec attention. Mon regard quitte alors le sien, fixant à présent le sol, impassible. « Dis-moi qui t’as fait ça Solaan ? » Je serre le poing... Non elle ne doit pas savoir... Et l'excuse de la chute de balai ne marchera pas avec elle... Pandore me connaît trop et elle doit bien remarquer que cela me contrarie qu'elle réagisse ainsi. Elle doit s'y faire, ne rien dire... Laisser faire même si c'est difficile... « Je vais aller leur enfoncer leur baguette dans le nez à ces trolls ! Ils vont voir un peu ce que ça fait ! » Je laisse un soupir lourd s'échapper... Non, il est hors de question qu'elle tente quelconque vengeance inutile. « Non ! » Je parle fort, trop fort... Je plaque ma main sur sa bouche et lance un regard vers la porte espérant que personne nous ait entendu... « Ecoute moi Pandore... Tu ne peux pas réagir comme ça, je refuse que tu t'attires des problèmes à cause de moi. Les coups que je peux donner et recevoir c'est mon affaire... C'est de ma faute, c'est moi qui à cogner le premier et je n'aurais pas dû... Tout ce qu'ils veulent c'est me faire craquer comme ils l'ont fait là... Alors s'il te plaît promets moi que tu ne feras rien de stupide ? » Je referme ma main sur la sienne... « On ne peut rien y faire c'est comme ça... On doit faire avec... » Une légère caresse le long de son bras avant de m'éloigner un peu pour m'installer sur une des tables de la salle de cours... Sachant pertinemment qu'elle n'en restera pas là... Pourtant... Il le faut...

Cela ne lui plait pas. Je peux voir à son expression que le fait que je scrute ainsi son visage le dérange, tout comme mes questions et mes envies de vengeances. Il ne semble pas comprendre ce que je ressens, ce qui boue en moi. Comment puis-je accepter qu’on lui fasse endurer de telles choses ? Comment puis-je rester silencieuse ? Impassible, neutre ? Si la situation était inversée il serait dans tous ses états, je le connais assez pour le savoir et rien ne pourrait l’arrêter, pas même moi. Cependant aussi chamboulé qu’il serait dans cette situation, il ne comprend pas ma réaction.

« Non ! »

Je me mords la lèvre inférieure, pas parce qu’il me défend de faire ce que j’ai prévu, mais parce qu’il a crié un peu fort et que l’on risque de l’entendre. Cependant après quelques secondes à fixer la porte, il parait évident que personne ne va nous surprendre, en tout cas pas dans l’immédiat.

« Ecoute moi Pandore... Tu ne peux pas réagir comme ça, je refuse que tu t'attires des problèmes à cause de moi. Les coups que je peux donner et recevoir c'est mon affaire... C'est de ma faute, c'est moi qui à cogner le premier et je n'aurais pas dû... Tout ce qu'ils veulent c'est me faire craquer comme ils l'ont fait là... Alors s'il te plaît promets moi que tu ne feras rien de stupide ? » Sa main se ferme sur la mienne comme pour m’empêcher de m’échapper. « On ne peut rien y faire c'est comme ça... On doit faire avec... »

Il caresse mon bras puis s’éloigne, préférant prendre place contre une table comme si ce simple geste avait eu l’effet qu’il désirait. A croire qu’il ne me connaît pas autant qu’il le prêtant ! Pense-t-il vraiment que je vais faire comme si de rien n’était ? Comme si on ne l’avait pas frappé juste à cause de ses convictions ? Même si je ne les comprends pas et ne les défends pas, je ne peux pas accepter ce genre de chose.
Je suis cependant moins énervée lorsque je comble la distance entre nous et que je prends de nouveau son visage entre mes mains. Mes yeux le couve d’un regard peiné puis je dépose un baiser sur son nez, juste sous sa blessure pour ne pas lui faire mal, au cas ou. Je ne rougis pas car c’est un geste que j’aurai pu avoir pour un ami même si cela semble plutôt intime.

« Comprends-moi… ils te poussent à bout alors que je sais parfaitement que tu n’aurai jamais frappé le premier si il n’y avait pas eu une excellente raison, et après c’est de ta faute ? Je trouve ça tellement détestable ! »

Je n’éprouve aucune gêne à enrouler mes bras autour de sa taille et à venir me blottir tout contre lui, cherchant à lui offrir un réconfort et à m’en procurer aussi par la même occasion.

« Si tu étais à ma place, tu ferais quoi ? Tu laisserais faire ? » Je connais déjà la réponse mais c’est plus pour qu’il me comprenne que j’énoncer cette question à haute voix et pour qu’il me réponde même si je ne ferme pas la porte à cette éventualité. « En dehors de ces murs, tu ne serai pas traité de cette manière, tu serai plus heureux… je voudrais pouvoir les obliger à te laisser en paix ou alors te faire t’échapper d’ici. » Sauf que je ne suis pas une grande stratège et que les chances pour qu’un de mes plans marchent frôlent le zéro.

Je lève doucement la tête vers Solaan sans me détacher de lui, j’hésite une seconde puis je me tends vers lui pour déposer contre ses lèvres un baiser tout en douceur. Je veux qu’il comprenne combien je tiens à lui et même si sa présence me fait du bien, que je suis prête à tout pour le savoir heureux, même si ça veut dire ne plus le voir durant plusieurs mois.

Pandore ne semble pas prête à m'écouter, il n'y a qu'à l'observer pour deviner une once d'agacement. J'ignore si elle serait capable de faire ce qu'elle vient de me dire, d'aller me venger... Peut être que non ? Mais je préfère l'en dissuader tout de suite. Cette bataille est mienne et elle ne doit en aucun cas être impliquée. Je sais que les traces de l'altercation, ces entailles ancrées dans la peau de mon visage l'ont profondément scandalisées. Je sais à quel point elle ne doit pas supporter de me voir ainsi, rongé par ce malaise qui ne cesse de me rendre si impuissant, si faible. Mais elle ne doit rien faire, je m'en voudrais de la faire tomber avec moi... Après tout si je n'avais pas fait le premier pas jamais elle n'aurait eu à subir tout ça... Du moins ça ne l'aurait pas atteint autant qu'aujourd'hui. Nos sentiments l'un envers l'autre semblent s'accroître un peu plus chaque jour, à chaque instant que nous avons la chance de partager, tous les deux, seuls. Mais cet amour est-il réellement une bonne chose ? Pour elle ? Mon avis sur cette question est réservé. Sa présence m'est indispensable, cela est une évidence... Mais cette nécessité se révèle tellement égoïste de ma part que ça me pousserait presque à faire marche arrière. Hélas cela m'est impossible, Pandore est trop importante à mes yeux...

Je sens une montée d'adrénaline prendre possession de tout mon corps alors que ma voix s'emporte un peu trop. Ce ne serait pas bon pour nous de se faire prendre, quel idiot d'avoir crier ainsi. Heureusement pour nous, personne ne déboule dans la pièce. Néanmoins, nous ne devons pas traîner. Il doit y avoir quelques profs dans les parages... Je prends mes distances, je m'éloigne un peu mais cette séparation ne dure pas. Pandore revient près de moi, prenant à nouveau mon visage entre ses mains. « Comprends-moi… ils te poussent à bout alors que je sais parfaitement que tu n’aurai jamais frappé le premier si il n’y avait pas eu une excellente raison, et après c’est de ta faute ? Je trouve ça tellement détestable ! » Mes yeux se ferment un instant, je préfère profiter de ce contact plutôt que de minimiser la chose. Car au final les coups ne sont pas le plus gros problèmes ici, même si au final me battre m'a fait un bien fou... Je me suis senti comme libérer, un instant... Malgré l'atmosphère insoutenable que je dois supporter depuis plus d'un an. Je rouvre les yeux lorsqu'elle s'attache à ma taille, je l'imite et la prends également dans mes bras. J'aimerai tant qu'on arrête de parler de tout ça et profiter de ce contact si rare... Pandore, cependant, reprends la parole « Si tu étais à ma place, tu ferais quoi ? Tu laisserais faire ? » Je détourne les yeux, fixant le mur qui se dresse face à moi. Je reste impassible mais elle sait très bien que jamais je ne pourrais accepter qu'on lui fasse du mal. « En dehors de ces murs, tu ne serai pas traité de cette manière, tu serai plus heureux… je voudrais pouvoir les obliger à te laisser en paix ou alors te faire t’échapper d’ici. » Je reste immobile, puis je sens son regard se poser sur moi. Je me plonge alors dans ses yeux, puis je la laisse s'accrocher à mes lèvres. Je voudrais la repousser gentiment, pour lui faire comprendre que nous ne pouvons pas continuer comme ça. Qu'il faudrait tout stopper tout de suite avant que nous soyons trop attaché l'un à l'autre. Malheureusement, je me rends compte que je dépends déjà d'elle, j'en suis totalement épris. Je profite du baiser alors que je devrais m'enfuir, la laisser. Je ne peux pas...

Nos lèvres se détachent et je finis par lui expliquer « Tu sais très bien que ma réaction serait identique à la tienne. Jamais je ne laisserais qui que ce soit te faire du mal. C'est pour ça que tu dois rester impassible et ne pas réagir, même si je dois supporter cette oppression... S'il te plaît Pandore, je ne veux pas que tu sois victime du même sort que moi, par ma faute... La meilleure solution serait évidemment que je puisse partir d'ici mais c'est impossible. Ils ont toujours un œil sur nos faits et gestes depuis que les autres élèves des Ombres ont réussi à s'enfuir. Retenter quelque chose ne servirait à rien... Si ce n'est empirer ma situation. » Je rêve de liberté, j'espère tellement sortir d'ici. Mais je me suis fait prendre la dernière fois et je suis d'autant plus surveiller que les autres. Si je dois mettre sur pied de nouveaux projets, ça ne sera pas avec elle. Je ne veux pas qu'elle soit complice de ma tentative d'évasion. « Ne te mets pas en danger pour moi Pandore... Jamais je ne pourrais le supporter... »

Je ne le sens pas totalement impliqué dans ce baiser, comme si il était ailleurs alors qu’il semble tellement se soucier de moi d’habitude. C’est peut-être égoïste mais Solaan me donne l’impression d’être tout pour lui, que moi seule compte à ses yeux lorsque l’on est ensemble, que je suis comme une pierre précieuse, un trésor qu’il convoite et aime. Je ne sais pas si je suis capable de lui rendre cette affection à ce point. Je tiens à lui, c’est indéniable, mais au même niveau ? Je l’ignore. Il le mérite pourtant car il est tellement… lui. Cependant j’ai l’impression que quelque chose me retient, que lorsque je voudrais l’aimer sans concession, une part de moi est comme absente, ou déjà prise… Prise par quoi ? par qui ? Je n’ai pas d’autre petit ami. Ce n’est pas mon genre, c’est déjà assez exceptionnel que je sois avec Solaan tellement je suis timide. Cependant je ne peux pas m’empêcher, parfois, de penser à un autre. Maël. Il a empoisonné mon esprit et là encore, bien que nous soyons en froid, il m’arrive d’imaginer que je suis dans ses bras à lui. Je me trouve horrible vis-à-vis de Solaan et malhonnête. Pourtant il n’y a rien entre Maël et moi, si ce n’est une amitié plutôt bancale.

« Tu sais très bien que ma réaction serait identique à la tienne. Jamais je ne laisserais qui que ce soit te faire du mal. C'est pour ça que tu dois rester impassible et ne pas réagir, même si je dois supporter cette oppression... S'il te plaît Pandore, je ne veux pas que tu sois victime du même sort que moi, par ma faute... La meilleure solution serait évidemment que je puisse partir d'ici mais c'est impossible. Ils ont toujours un œil sur nos faits et gestes depuis que les autres élèves des Ombres ont réussi à s'enfuir. Retenter quelque chose ne servirait à rien... Si ce n'est empirer ma situation. »

Je me mords l’intérieure de la joue. Je me suis à peine rendue compte que notre baiser avait pris fin, j’étais trop occupée à penser à… Maël. Je suis vraiment horrible parfois même si e voudrais tout donner à Solaan.

« Ne te mets pas en danger pour moi Pandore... Jamais je ne pourrais le supporter... »

Tout ceci m’énerve. Maël, le fait que Solaan soit pris comme cible, ses arguments pour que je reste en dehors de tout ça. Certes je n’ai pas envie de me retrouver au milieu de ces conflits non plus mais comment laisser une personne à qui l’on tient subir ce genre de chose ?
Agacée, je me détache du Serdaigle avec plus de brusquerie que je n’aurai souhaité en mettre avec le recule.

« Comment veux-tu que je l’accepte ? Toi-même tu ne le ferai pas ! Je ne supporte plus de te savoir maltraité par ces idiots qui ignorent tout de toi. Tu es quelqu’un de bien, je le sais et ça me mets d’autant plus en colère de te voir dans cet état. »

La colère et la frustration me font monter les larmes aux yeux et même si je veux les retenir, elles sont là, bien visibles malgré leur absence de traces sur mes joues.

« Je voudrai changer ce monde. Punir ces trolls et t’offrir la vie que tu mérites. Je sais que c’est stupide, que je suis trop faible et insignifiante pour réussir un tel exploit mais c’est ce que je veux le plus maintenant, et comme je sais que je ne peux pas aller au bout de ça, je voudrais au moins pouvoir donner une bonne leçon à ceux qui t’ont fait du mal ! Tu comprends Solaan ? »

Je tremble à cause de l’énervement et peut-être aussi à cause d’autre chose mais j’ignore quoi. Je serre les poings. J’ai envie de sortir ma baquette et de faire des ravages ! même si je ne sais pas sur qui. Je n’aime pas ça. Je n’aime pas l’état dans lequel je me trouve.
Je lève les yeux vers Solaan, ils le supplient avant même que ma vois ne le fasse pour moi.

« S’il te plait, prends-moi dans tes bras et… embrasse-moi. »

Je veux sentir sa chaleur. Je veux qu’il m’inonde de sa présence. Je veux ne sentir que lui. Je veux qu’il m’embrasse avec une passion qu’il n’a jamais eu. Je veux ressentir ce que j’ai ressenti lorsque Maël m’a embrassé, cette sensualité et cette impression de flottement… je les veux avec Solaan, pour tout oublier, mes envies de vengeance mais aussi le Serpentard qui me hante encore et tout.

Je suis tellement content d’être avec elle, de pouvoir enfin lui parler, la toucher, l’embrasser. Mais je n’oublie pas ma condition, cette impuissance face à ma situation d’otage. Mes pensées sombres m’empêchent de profiter réellement de cet instant avec Pandore, mon esprit est embrumé par tout ce que je dois supporter ici, par toutes les questions qui le submergent. Tout cela me hante, je commence à perdre patience. Une fureur intense m’anime intérieurement et je sens qu’il en ait de même pour Pandore. Elle est visiblement contrariée par tout ce qui m’arrive. Je supporte mal le fait qu’elle me repousse brusquement alors que j’ai tant besoin de ses bras pour me sentir mieux. Je ne comprends pas son acharnement, elle ne doit pas se mêler de tout cela, non… « Comment veux-tu que je l’accepte ? Toi-même tu ne le ferai pas ! Je ne supporte plus de te savoir maltraité par ces idiots qui ignorent tout de toi. Tu es quelqu’un de bien, je le sais et ça me mets d’autant plus en colère de te voir dans cet état. » J’ai mal, je suis attristé de la voir ainsi. Des larmes ont soudainement inondé ses yeux, je détourne un instant mon regard fermant mes paupières avec débit. Je souffre de la voir dans cet état et je ne sais que faire pour apaiser ses maux. Ce qui se passe à cet instant est tout ce que je voulais éviter, ce que je craignais après m’être emparé de ses lèvres pour la première fois. Je m’en veux terriblement de la rendre aussi triste. Je rêve tant de pouvoir sortir d’ici pour profiter pleinement d’elle, de pouvoir nous promener aux yeux de tous sans que cela ne lui attire des problèmes. « Je voudrai changer ce monde. Punir ces trolls et t’offrir la vie que tu mérites. Je sais que c’est stupide, que je suis trop faible et insignifiante pour réussir un tel exploit mais c’est ce que je veux le plus maintenant, et comme je sais que je ne peux pas aller au bout de ça, je voudrais au moins pouvoir donner une bonne leçon à ceux qui t’ont fait du mal ! Tu comprends Solaan ? » Je ne sais plus quoi lui dire pour la raisonner, j’ai tellement peur pour elle. Peur de la voir supporter ce que je dois subir au quotidien. Nous sommes censés être de simples élèves, qui devraient se préoccuper de leurs cours, profiter tranquillement de la magie de ce lieu qui nous faisait tant rêver étant gosses. Mais tout cela est perdu à jamais, je ne crois plus en l’euphorie que j’avais ressenti en découvrant Poudlard lors de ma première année. Je ne supporte plus cette école et tout ce qui s’en rapporte. Je suis au bord du gouffre, et seul Pandore me retient à présent. Si nous devions être séparés… Je ne sais comment je réagirais… Je reste silencieux face à la Poufsouffle. Mais je lui adresse un regard qui en dit long sur ce que je ressens. Je n’ai plus la force de parler, de la convaincre de ne rien faire de stupide pour moi. Même si je sais qu’elle n’hésitera pas à se mettre en danger inutilement…

« S’il te plait, prends-moi dans tes bras et… embrasse-moi. » La tension qui nous animait il y a quelques minutes semble s’atténuer lorsqu’elle me demande cela. Je devrais m’en aller, mettre un terme à notre histoire, si courte soit-elle, pour la protéger. Mais je ne peux résister à cet appel, à cette demande. Je me rapproche d’elle et referme mes bras autour de sa taille. Mes mains remontent dans son dos, rapprochant encore un peu plus Pandore. Je l’embrasse sur le front avant de plonger mes yeux dans les siens. Une des larmes qui avaient pris possession de ses yeux s’est échappée. Je la fais disparaître à l’aide de mon pouce avant de m’emparer de ses lèves. Cette fois, mon esprit se libère de tous mes démons. Je profite de cet instant, qui pourrait nous coûter cher… Faisant durer ce baiser jusqu’à ce que le souffle me manque. Nos lèvres se quittent. Je resserre un peu plus mon étreinte. « Je te promets que tout cela va s’arranger, ce n’est qu’une question de temps. Je suis certain que je finirais par sortir d’ici. Même si pour le moment je ne sais comment… Mais si j’étais amené à quitter Poudlard précipitamment… Dis-moi que tu reviendrais me rejoindre à ta sortie ? J’aimerai tant ne plus me cacher… En étant avec toi… »

Cette tension qui m’habitait se dissipe peu à peu. Solaan me prend dans ses bras, me réconfortant par sa chaleur lorsqu’il me rapproche tout contre lui. Ses yeux accrochent les miens et je ne peux pas m’y soustraire. J’aime cette façon qu’il a de me regarder, comme si j’étais unique, merveilleuse. Je ne pensais pas être sensible à ce genre de chose mais les faits sont là, j’aime sentir qu’il a besoin de moi, qu’il m’aime bien que je me demande encore si je pourrais lui retourner cet amour. Bien sûr, j’ai des sentiments pour lui, mais les siens semblent si profonds, si intenses que j’ai peur de ne pas en être à la hauteur. Cependant cette crainte s’envole l’espace d’un instant lorsqu’il embrasse doucement mon front avant d’essuyer une larme qui s’est échappée de mes yeux. Il est si attentionné. Je savais qu’il était quelqu’un de bien mais il me démontre sa gentillesse un peu plus à chaque instant. J’ai du mal à croire qu’il puisse faire parti de l’Ombre de la Rose Noire, il est si… tellement… pas comme eux ! Je ne peux pas m’empêcher de penser qu’il ne fait que suivre le reste de sa famille, que ce n’est pas un choix réfléchi.

Il s’empare finalement de mes lèvres et je me sens comme transportée par ce baiser. Il dure, s’éternise pour mon plus grand plaisir. J’en profite, me serre davantage tout contre lui. Je veux le garder tout près de moi encore un peu et je suis finalement déçue lorsque sa bouche quitte la mienne, pourtant l’air commençait à me manquer, il le fallait bien mais je ne suis plus aussi lucide que d’habitude entre ses bras qu’il resserre un peu plus autour de moi.

« Je te promets que tout cela va s’arranger, ce n’est qu’une question de temps. Je suis certain que je finirais par sortir d’ici. Même si pour le moment je ne sais comment… »

J’ignore aussi comment il pourrait s’échapper de ces murs. Si il pourrait quitter Poudlard à la fin de l’année ou si on le maintiendrait encore prisonnier et cette incertitude me perturbe. Il n’y aurai que la fuite de sûre… Enfin sûre dans le sens où il ne serait plus ici mais pas concernant le danger. J’ai peur qu’une tentative de fuite ne lui coûte chère si elle venait à échouer.

« Mais si j’étais amené à quitter Poudlard précipitamment… Dis-moi que tu reviendrais me rejoindre à ta sortie ? J’aimerai tant ne plus me cacher… En étant avec toi… »

L’idée de passer plusieurs mois loin de lui m’attriste et d’ailleurs ce sentiment passe furtivement sur mon visage, mais je préfère le savoir loin et en sécurité que tout près de moi, maltraité, et perpétuellement en danger. Je pose une main délicate sur sa joue que je caresse avec le pouce, un léger sourire étirant mes lèvres.

« Bien sûr que je te rejoindrai à ma sortie. L’attente sera longue et je serai assez triste d’être séparée de toi mais je sais que c’est pour ton bien et rien que ça, ça me permettra de tenir. » Je l’embrasse doucement avant de continuer. « Te savoir libre est plus important pour moi que le reste et ne plus nous avoir la boule au ventre à l’idée qu’on puisse te faire du mal, ou même pouvoir te voir sans une baguette magique au dessus de la tête, comme avant… enfin pas vraiment comme avant mais tu me comprends ? » Parce que avant nous n’étions que des amis… « Ca serait vraiment merveilleux. »

Du bruit dans le couloir attire mon attention. Ce ne sont probablement que des élèves qui passent par là mais l’idée qu’on puisse nous découvrir seuls ensemble me fait peur. Solaan aurait des problèmes, on l’accuserait de tout et n’importe quoi.

« Nous devrions sortir d’ici. Rester ici trop longtemps pourrait nous coûter cher.» Mes mains en coupe sur son visage, je l’attire contre moi et l’embrasse avec une certaine passion qui m’aurait probablement fait rougir plus tôt. « On se revoie très vite, promis. » Je lui souris espérant qu’il ne sera pas vexé que j’écourte notre entrevue de cette manière.

Je ne veux pas la perdre. Mais si l’occasion se présente, si je peux m’enfuir d’ici je n’aurais pas d’autre choix que de partir. Les occasions sont rares et risquées. Pourtant je n’en peux plus de Poudlard, je dois vraiment trouver un moyen de me barrer d’ici au plus vite. Même si cela implique que Pandore y reste. Néanmoins, elle ne porte pas le statut d’otage et je sais qu’elle pourra sortir de ce château lorsque le temps sera venu. Si cela arrive, l’attente sera longue mais je serais là pour l’accueillir… Je ne peux plus me passer d’elle, elle hante mon esprit à longueur de journée et me permet de tenir malgré la pression que je dois supporter. Elle est tout pour moi. Merde si Yëlan m’entendait… Il se foutrait bien de moi. Quoiqu’il ne serait pas étonné de me voir aux bras de Pandore. Il m’a tellement emmerdé avec ça depuis des années.

J’espère tant que sa réponse sera positive que je sens mon souffle se couper. Son regard se veut rassurant mais j’ai besoin de l’entendre dire… J’ai besoin qu’elle me promette que je pourrais la serrer dans mes bras de nouveau si jamais j’arrivais à m’enfuir d’ici. Sa main se pose sur ma joue, ce geste tendre, son pouce qui effleure ma joue… J’ai l’impression de défaillir. « Bien sûr que je te rejoindrai à ma sortie. L’attente sera longue et je serai assez triste d’être séparée de toi mais je sais que c’est pour ton bien et rien que ça, ça me permettra de tenir. » Elle m’embrasse à nouveau. Je me sens mieux soudainement. Ses paroles sont sincères, jamais Pandore me mentirait je le sais. J’ai une confiance aveugle en elle. « Te savoir libre est plus important pour moi que le reste et ne plus nous avoir la boule au ventre à l’idée qu’on puisse te faire du mal, ou même pouvoir te voir sans une baguette magique au-dessus de la tête, comme avant… enfin pas vraiment comme avant mais tu me comprends ? » J’acquiesce d’un geste positif de la tête. Je sais bien qu’elle parle de cette amitié forte qui nous liait avant que je ne fasse le premier pas. Nous avons toujours été proches et je n’ose imaginer tout ce que nous détruirions si notre relation venait à mourir… Je perdrais certes celle que j’aime… Mais une amie aussi… Ses sombres pensées sont balayées par les mots de Pandore « Ca serait vraiment merveilleux. » Je lui souris timidement… Il est vrai que pouvoir vivre notre relation au grand jour serait la chose la plus merveilleuse qui nous arriverait. Jamais je ne cesserais d’espérer, je suis certain que ce jour arrivera… Et même si je dois attendre des mois, l’attente ne sera pas vaine…

« Nous devrions sortir d’ici. Rester ici trop longtemps pourrait nous coûter cher.» Des voix et des bruits de pas me parviennent aux oreilles. Plusieurs personnes semblent s’approcher de la salle où nous nous trouvons, dans le couloir. Pandore s’accroche à moi et m’embrasse avec fougue. Si la situation n’aurait pas été aussi critique je m’en serais amusé, car elle n’est pas du genre à agir avec autant d’ardeur. Mais ce n’est pas le moment, je ne veux vraiment pas qu’elle se fasse prendre avec moi… « [color=#e6d965]On se revoie très vite, promis. » Mon regard croise le sien, cela m’attriste mais nous n’avons pas le choix. Un sourire et elle me tourne le dos. Je soupire, finissant par attraper sa main. Je l’attire à nouveau vers moi et l’embrasse, une dernière fois. Décidément… Je ne peux plus me passer de ses baisers… « Fais attention à toi… Tu me manques déjà. » Je lui souris encore une fois tout en la suivant du regard, jusqu’à ce qu’elle disparaisse derrière la porte de la salle. Quant à moi, je patiente plusieurs minutes, puis je quitte la pièce en prenant soin de ne pas me faire remarquer… Je n’ai qu’une seule chose en tête. La revoir au plus vite…