Petite fille qui se croit grande ♫

« Clio, ma petite chérie, après l’attaque de Gringotts, nous avons réussi à capturer un jeune Héritier blessé et abandonné par ses coéquipiers. Il a été depuis enfermé dans les cellules de notre Q.G où depuis plusieurs semaines nous lui parlons pour obtenir des informations sur sa faction. Mais il s’entête et refuse de nous parler. Nous connaissons son identité, Marlon Crawley, un sorcier basique de rang 4, tu dois sans doute le connaitre il n’a qu’une petite année de plus que toi et a été jusqu’ici à Serpentard. Nous pensons qu’un visage connu pourrait lui faire délier sa langue plus rapidement. Tente la manière douce pour lui arracher des aveux, et s’il le faut la manière forte. Je sais que tu en es capable. Il est essentiel de découvrir comment Caius a pu découvrir que ta tante se trouvait à Gringotts ! Je compte sur toi ! »

D’une main tremblante, Clio chiffonna le parchemin qu’elle avait reçu quelques heures plus tôt. Elle l’avait lu, relu et rerelu, encore et encore, jusqu’à en connaître chaque mot, chaque virgule par cœur. Il fallait qu’elle se rende que tout cela était réel et non simplement un rêve issu de son imagination très fertile. Et c’était bon, c’était intégré. Son père lui avait à elle et à personne d’autre de réaliser une mission pour lui. Certes, pas forcément dangereuse ou capitale, mais tout de même importante. Elle sentait une immense fierté en elle. C’était comme un nouveau pas de franchi, un nouveau cap de passé. C’était plus fort qu’elle, elle se sentait heureuse que son père lui fasse enfin confiance. D’un mouvement rapide, elle quitta sa chambre pour rejoindre au plus vite la salle des cheminées. En geste habitué, elle se saisit de la poudre de Cheminette et disparu pour le QG de l’Ombre de la Rose Noire. Fébrilement, elle traversa les couloirs au pas de course, se moquant de ce qu’on pouvait penser d’elle en voyant l’une des filles de Mervyn Kark avec aussi peu de tenue. Elle était bien trop heureuse pour y penser. Elle ne songeait pas au fait qu’il lui faudrait peut-être devenir violente. Elle ne l’avait jamais été. Mais elle s’en sentait capable.

Arrivée dans le couloir des cellules, Clio se stoppa un instant pour se calmer. Elle chercha sa respiration et fit en sorte qu’elle s’apaise. Elle ne devait pas paraître comme une enfant faible, une enfant que Marlon pourrait exploiter. Elle le connaissait, ce Marlon Crawley. Enfin, connaître était un bien grand mot. De vue seulement. Elle ne pensait pas lui avoir déjà parlé. Peut-être une ou deux fois, mais très rarement. Il avait ses amis, elle avait les siens. Tout ce dont elle se souvenait, c’était qu’il traînait parfois avec Logan, son cher cousin. Forcément, deux abrutis à l’idéologie d’abrutis ne pouvaient que s’entendre. Selon son père, il était en mauvais état. Elle espérait qu’il lui livrerait rapidement des informations, même si elle se doutait que ce ne serait pas aussi simple. Inspirant une dernière fois, Clio sortit sa baguette d’une des poches de sa robe avant de s’avancer vers la bonne cellule. Aucun doute à avoir, on l’avait déjà renseigné à ce sujet-là. Elle ouvrit la porte et se glissa dans la cellule simplement éclairée de quelques bougies, Ambiance glauque mais stressante à souhait pour leur invité. « Crawley ! Ça faisait longtemps dis-moi, depuis ma fuite de Poudlard… ! » « C’est une blague ? On envoie une gamine pour m’interroger ? Alors les Ombres sont vraiment tombés bien bas ! Epargnons-nous du blabla inutile Kark : je ne te dirais rien. Maintenant, tu peux repartir. »

Bon. Eh bien cet interrogatoire s’annonçait follement passionnant.

Un silence de mort avait pris place entre les deux jeunes gens. Marlon ne cessait de fixer Clio, un rictus au coin des lèvres, tandis que celle-ci bouillonnait littéralement sur place. Pourquoi fallait-il toujours, toujours, qu’on la voit simplement comme une enfant ? Une incapable ? Elle était une Kark elle aussi, par Morgane ! Cela ne voulait-il pas tout dire ? Visiblement, non. Et le premier concerné était son père, qui pensait qu’elle ne réussirait jamais à lui être utile. S’il lui avait donné cette mission, c’était pour la tester, elle en était certaine. Il fallait qu’elle lui prouve qu’elle pouvait arracher ses informations à Crawley, qu’elle était digne d’être sa fille, son enfant. Au même titre que Calliope et Arutha. Elle n’était ni Fourchelang, ni Héritière, mais elle pouvait être tout aussi douée que ses deux aînés. Elle en était certaine. Ou en tout cas, elle voulait le croire. Elle avait besoin de le croire. Si elle abandonnait cette idée, elle abandonnait tout espoir qu’un jour son père soit fier d’elle. Il ne lui restait alors plus qu’à se cacher dans un coin et à se laisser mourir. Peut-être dramatisait-elle trop. Mais elle était comme ça, la Clio, elle avait besoin d’en faire des tonnes à chaque fois. Au risque de finir en crise de rage, à pleurer toutes les larmes de son corps. Et vu comme c’était parti avec l’autre imbécile de Crawley, elle sentait que cela allait finir comme ça. Or, il était hors de question qu’elle se laisse abattre. Elle aurait ces informations, un point c’est tout.

Clio inspira un grand coup pour se calmer et un immense sourire pris place sur son visage. Un sourire enfantin, innocent, de ceux qu’elle réservait à Arutha ou Calliope pour les faire céder. Marlon étant attaché à son lit par des chaînes incrustées dans le mur qui lui bloquaient et ses bras, et ses jambes, elle n’avait rien à craindre de lui. Elle s’assit simplement sur la table qui faisait face à ce lit, puis le sonda du regard. Elle allait tenter la manière douce, peut-être y arriverait-elle. Et sinon, elle avait sa baguette magique avec elle. « Bon Crawley, commençons simplement. Est-ce que tu sais où tu te trouves à cet instant ? » Marlon la fixa, dubitatif, puisqu’il ne comprenait pas où elle voulait en venir, mais ne dit rien de plus. Clio soupira, elle sentait bien qu’il ne lui répondrait pas. C’était parti pour un monologue. « Au QG de l’Ombre de la Rose Noire. A un endroit inconnu de toutes les autres factions. Un endroit qu’ils n’ont jamais découvert, puisqu’ils ont attaqué mon manoir au lieu du QG. Ce qui fait que personne ne pourra te retrouver Marlon, personne ne sait où tu es. Si tu ne dis rien, tu vas rester croupir dans cette cellule jusqu’au restant de tes jours. A part si mon père décide que tu ne lui sers à rien et te fera donc assassiner. Lentement. Et douloureusement. Tu as donc deux choix. Le premier, tu parles. Et ta vie ne sera pas prématurément raccourcie. Tu comprends où sont tes intérêts, et tu rejoins les Ombres. Après tout, c’est nous qui avons le pouvoir. Le second, tu ne parles pas. Et tu meurs, après avoir souffert. Décision, décision ? »

Clio vit Crawley continuer de la fixer, même si rien ne transparaissait de son visage. Ce qui était très agaçant. Mais à sa plus grande joie, elle le vit ouvrir la bouche. Elle se retint de sautiller de joie, tellement ça avait été facile. « Va. Te. Faire. Foutre. Kark. » Un masque de noirceur passa sur le visage de Clio. Bien sûr. Qu’elle pouvait être naïve. Elle voulut hurler, mais elle ne pouvait attirer d’autres Ombres. C’était sa mission. Ce fut pourquoi elle leva sa baguette, la rage faisant trembler son corps. Un frisson parcouru Crawley. Avait-il peur ? Elle l’espérait. Le Doloris se formait doucement sur sa langue, glissant entre ses lèvres. Elle le fixa encore une fois. Elle était une Kark, elle pouvait jeter ce sort. Elle pouvait le faire souffrir. Comme ça, il lui dirait tout. Elle pouvait, oui. Mais elle ne voulait pas. Consciemment, elle se refusait à utiliser la magie sur lui. Elle n’avait que seize ans. L’idée de faire souffrir un autre être, l’idée de vraiment le torturer, de vouloir sa douleur… C’était encore trop pour elle. Trop tôt. Elle n’était pas prête. Elle soupira. Et abaissa sa baguette. Elle ne pouvait abandonner sa mission. Il lui fallait donc de l’aide. Elle sortit de la cellule, laissant derrière elle un Héritier soulagé. Il ne savait pas ce qui l’attendait.

Clio arpenta le sous-sol, avant d’atteindre le salon d’un pas empressé. Le QG étant un manoir au départ, ses pièces étaient tout à fait basiques, simplement réutilisées d’une autre manière. Mais le salon était resté un salon, où se retrouvaient les Ombres pour discuter en attendant un ordre ou se reposer entre deux missions. Elle y trouverait donc l’homme qu’il lui fallait, elle en était certaine. Et son instinct ne l’avait pas trompé, puisque lorsqu’elle débarqua dans la pièce, elle le vit assit sur un fauteuil, un cigare en bouche. Andrew MacFarlane. Sorcier basique de rang quatre, la cinquantaine passée, un Ombre fidèle à sa faction. Mais surtout, il l’appréciait. Clio lui rappelait sa fille décédée et il l’avait prise en affection. Alors, quand elle lui demandait quelque chose et qu’il pouvait le faire, il n’hésitait pas à l’aider. C’était pourquoi elle était sûre qu’encore une fois, il lui viendrait en aide. MacFarlane n’était pas connu pour sa compassion envers les prisonniers ou ceux qui l’énervaient. Elle se dirigea vers lui, sans hésiter un seul instant. « Monsieur MacFarlane ? » L’homme se retourna vers elle avec un grand sourire. S’il n’avait pas sa réputation d’être un bourreau dangereux, il pouvait faire penser à un gentil père, un peu bedonnant, avec une moustache fournie et un grand sourire. « Ma petite Clio ! Je suis content de te voir. Comment vas-tu ? » « Eh bien, monsieur, je dois vous avouer que pour le moment, ça ne va pas fort. Père a attrapé un prisonnier que je dois interroger, mais il me manque de respect et je… Je n’ose pas lui lancer de sorts, j’ai peur de me rater, je me sens trop jeune par rapport à lui. » « Oh, je te comprends ma petite Clio ! Tu es encore une enfant, tu as le temps avant de penser aux choses de grands. Mais tu me dis qu’il t’a manqué de respect ? Comment quelqu’un ose-t-il manquer de respect à une fille Kark ! Qui est-il ? » « Marlon Crowley, c’est un Héritier. » « Cette faction de soi-disant Mangemorts devient bien trop lâche à mon goût. Un homme qui manque de respect à une femme, on aura tout vu ! Je vais venir avec toi ma petite Clio et je vais t’aider, d’accord ? » « Oh merci beaucoup monsieur MacFarlane ! Je ne sais pas comment j’aurais fait sans vous ! »

Et voilà une bonne chose de faite. Il lui suffisait de se comporter comme une petite fille égarée et le paternel MacFarlane la prenait en affection, encore plus que d’habitude. Elle espérait que tout se passerait aussi bien avec Marlon, mais elle en doutait grandement. Il était bien trop orgueilleux et têtu. Mais Clio l’était encore plus et il était hors de question qu’elle puisse décevoir son père. Même si ce n’était pas toutes les informations, elle lui en arracherait certaines, parole de Kark. Arrivée devant la cellule, elle inspira un bon coup et entra à nouveau. Marlon était toujours là, enchaîné à son lit. En la voyant entrer, il lui jeta un regard haineux. « Tu ne comprends décidément rien Kark ! Je t’ai dit d’aller te faire foutre, pas de revenir m’ennuyer ! » Andrew MarFarlane pénétra dans la cellule à son tour, faisant se figer Crowley. Oui, Clio n’impressionnait personne par sa petite taille et son visage de poupée. Mais MacFarlane, imposant, la baguette à la main et le regard noir devait en faire trembler plus d’un. « Alors c’est ça le courage des Héritiers désormais ? Insulter des petites filles ? Toi et moi, on va bien s’amuser mon gaillard ! Tu vas me faire plaisir de répondre aux questions de la demoiselle, sinon ta vie sera écourtée. Très lentement. Très douloureusement. Compris ? » Marlon le regarda fixement, sans réagir, comme le mettant au défi d’agir. Il voulait sûrement montrer qu’il n’avait pas peur de lui. Clio en aurait ri : grave erreur. Bientôt, il en pleurerait sa mère, elle se le promettait. MacFarlane se tourna vers elle et lui fit signe de commencer, d’un mouvement de tête.

La jeune Kark se rassit donc sur sa table et sourit à Crowley. « Bien, Marlon. Comment les Héritiers ont-il sur que ma tante se trouvait à Gringotts ? » Marlon lui jeta un regard mauvais avant de cracher au sol, dans sa direction. MacFarlane réagit immédiatement. « Mauvaise réponse. Endoloris ! » Crowley se tordit soudainement de douleur sous les yeux fascinés et effrayés de Clio. Fascinés, car ce sort pouvait plier de nombreuses personnes et il fallait avoir une volonté de faire pour ne pas hurler, ce que semblait posséder Marlon Crowley. Effrayés, car c’était la première fois qu’elle voyait vraiment ce sort en action et observer ainsi un corps se tordre sous la douleur lui donnait presque envie de vomir. Elle fit signe à MacFarlane d’arrêter le sort et lui reposa la question. Toujours aucune réponses. Cela dura de longues secondes, avant qu’enfin Marlon ne tombe au sol, des hurlements lui échappant enfin. Clio lui annonça que c’était sa dernière chance, avant qu’ils ne passent à une autre sort qui saurait lui délier la langue.


Dé : Marlon répond-il à la question ?
OUI : Il leur apprend que c’était un coup de chance, leur dernière solution, mais qu’ils n’étaient sûrs de rien en y allant.
NON: Il se contente de serrer les dents, de laisser échapper des hurlements de douleur, mais rien de plus.

« On ne savait pas ! » MacFarlane arrêta le sort et croisa simplement ses bras sur son imposant torse, attendant la suite. Intéressée, Clio se pencha sur la table, sans pour autant en descendre et s’approcher. Un homme désespéré était un homme dangereux. Son père le lui avait enseigné quand il daignait lui donner des conseils. « Aucune Héritier… N’était sûr de trouver notre leader dans la banque… Même pas Salamander homme. Ça a juste été… Un coup de chance… Après la défaite d’Azkaban. » Clio soupira. Si c’était vraiment comme le disait Marlon, alors les Héritiers avaient beaucoup trop de chance à son goût.

Cependant, une chose la dérangeait. A ses yeux, son oncle Caïus n’était pas connu pour son intelligence hors-normes. Alors comment avaient-ils pu s’organiser aussi bien ? De ce qu’elle avait compris, ils avaient formé des groupes chargés de fouiller chaque coffre suspect, tandis qu’un dernier allait détruire les protections de Gringotts. Mais les Héritiers comptaient également Selena Lewis dans leurs rangs, une amie de sa tante et surtout la garce à cause de qui Clio avait été enfermée pendant six mois à Poudlard. Etait-ce elle qui avait réussi à tout mettre en place, du moins correctement ? Clio posa la question à Crawley, qui lui jeta un nouveau regard noir. Mais voyant MacFarlane lever lentement sa baguette, un frisson de peur le saisit et il s’empressa de répondre. « Oui, c’est elle ! Elle a… Avec Caïus… Tous mis en place. »

Bien. Selena Lewis se trouvait déjà sur la liste des personnes à éliminer, mais elle venait de monter en grade. Clio se mordit la lèvre. Elle avait d’autres questions à poser à Marlon, ne concernant plus l’attaque de Gringotts. Mais elle craignait encore de faire face à un échec. Elle avait MacFarlane avec elle, mais la menace du Doloris resterait-elle suffisante ? Qui ne tente rien n’a rien n’est-ce pas. Alors elle se lança, après tout elle voulait juste des résultats. « Je veux des noms Marlon. Des noms d’Héritiers, de personnes que tu as vu attaquer Gringotts avec toi. » Crowley écarquilla les yeux en la fixant, puis éclata de rire. Clio s’en figea de stupeur, avant de fondre de vexation. Il riait. Il riait d’elle. Cet abruti riait d’elle ! « J’AI L’AIR DE PLAISANTER PEUT-ÊTRE ? » Marlon se calma peu à peu, puis la dévisagea, à moitié hilare. « Tu pensais vraiment que j’allais te livrer les noms de mes camarades Kark ? » « Tu m’as bien confirmé celui de Lewis et dit comment vous vous étiez débrouillés pour Gringotts. » « Selena Lewis est déjà votre ennemie, je ne t’ai rien appris. Pareil pour Gringotts, après tout notre leader est libre. Tu es ridiAAAAAAAAH ! » Semblant en avoir assez, MacFarlane avait relancé un Doloris qu’il avait l’air de vouloir faire durer. Clio grimaça devant l’image de Crowley se tordant de douleur sur le sol. C’était tellement horrible, toute cette souffrance, toute cette horreur.

Dé : Marlon donne-t-il des noms ?
OUI : Trois Doloris semblent avoir fait leur effet, il cède quelques noms.
NON: Il continue de souffrir, mais ne dit rien pour autant.

Crowley se redressa tant bien que mal, parcouru de tremblements. Mais comment diable il pouvait avoir autant de force alors qu’il avait subi autant de Doloris ? Cela dépassait Clio qui le trouvait effrayant. C’était encore plus horrible de voir cette lueur de volonté et de détermination dans son regard, que de l’observer se tordre affreusement au sol. « Je. Ne. Dirais. RIEN ! » Clio allait répliquer, mais MacFarlane ne lui laissa pas le temps de réagir. Il se saisit violemment du jeune homme pour le retourner sur le ventre et le plaquer au sol. La Kark était tétanisée devant cet homme qui, d’ordinaire si doux et avenant, devenait soudainement un monstre de torture. Un bourreau sans état d’âme. Elle en était certaine, sa vision de l’Ombre débonnaire en serait à jamais changée. Cependant, elle ne dit rien, ne sachant pas ce qu’il voulait faire. Alors qu’elle ne fut pas son violent sursaut de surprise, quand elle le vit lever sa baguette qui se transforma soudainement en fouet, à l’aide du sort Flagellum. Clio trembla, mais personne ne pouvait le voir, MacFarlane étant de dos à elle pour appuyer sur Crowley afin de le garder plaquer au sol. Et le fouet s’abattit. La jeune fille plaqua ses mains contre sa bouche pour retenir ses cris d’horreur et ferma vivement les yeux, ne pouvant plus supporter la scène qui se déroulait sous ses yeux.

Seulement, les cris de Marlon Crowley étaient toujours audibles et elle n’avait rien, ni personne pour lui couvrir les oreilles. Oh, ce qu’elle aurait voulu se réfugier dans les bras de Calliope à l’instant même. Satisfaire son père ne lui importait absolument plus, elle voulait juste fuir cette atrocité. Comment avait-elle pu penser à vouloir faire souffrir Crowley ? C’était juste ignoble, monstrueux. Elle en avait le cœur au bord des lèvres et ne ressentit aucune satisfaction lorsque Crowley ouvrit la bouche pour enfin délivrer des noms. Callista Malefoy. Cleona O’Broin. Elles étaient de sa maison, il certifiait que c’était les seules qu’il connaissait. Mais Clio s’en moquait bien. Elle voulait juste que ça s’arrêta. Seulement, MacFarlane fit juste une courte pause pour lui demander si elle avait d’autres questions. D’une voix tremblante, elle prononça la dernière qu’elle avait eue en tête. Où était le QG des Héritiers ? Il y en avait eu d’autres, mais elle les oubliait peu à peu, alors que son envie de fuir grandissait. Les coups de fouets s’enchaînaiant et Marlon ne disait rien. Ce n’était pas grave. Juste, qu’il se taise. Que cela cesse. « TUEZ-MOI ! JE NE DIRAIS RIEN ! TUEZ-MOI ! » Non, non, non. Clio pressa si vivement ses mains contre ses yeux qu’elle en vit des points blancs. C’était trop, beaucoup trop. « CA SUFFIT ! Ça suffit… Je… J’ai les réponses qu’il… Qu'il me faut… C’est bon… On peut arrêter… Tout arrêter. C’est fini… Fini… »

Et sans attendre, Clio s’enfuit de la cellule. Peu importe les regards, elle courut à travers le sous-sol, se hâta de rejoindre une cheminée et disparut pour rentrer chez elle. Et alors qu’une des Elfes de Maison venait l’accueillir, elle la rejeta violemment pour rejoindre sa chambre à toute vitesse. Elle ouvrit violemment la porte de la salle de bain et se laissa tomber près des toilettes. Et elle vomit. Des larmes d’hystérie dévalaient ses joues, alors que son estomac se retournait dans tous les sens. Si monstrueux… Pourquoi n’avait-elle pas pensé au Véritaserum ? Elle n’avait été qu’une gamine stupide. Elle voulait juste impressionner son père, montrer qu’elle aussi pouvait devenir comme ses aînés. Mais elle ne pouvait décemment par supporter autant d’horreur, de violence aussi froide. Elle avait des informations pour son père, mais par pitié que plus jamais il ne lui redemande pareille mission. Elle en mourrait. Une fois son estomac enfin vide, elle se sentit épuisée. Autant moralement que physiquement. Les larmes coulant plus calmement sur ses joues de poupée, elle se laissa tomber sur son lit et s’enroula dans sa couette épaisse. Elle voulait juste sombrer dans le sommeil. Et tout oublier.