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❝ Prête-moi tes mains, que je te montre mes yeux. ❞
 :: Poudlard :: Sous-sol et rez-de-Chaussée
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Prête-moi tes mains, que je te montre mes yeux.
ce message a été posté Sam 8 Sep 2012 - 23:39
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Commencer l’année dans le noir. Inconnue. Le noir était pourtant présent autour de moi depuis un an, jour pour jour. Un an que l’attaque du Poudlard Express avait eu lieu. La veille de mon départ j’en avais fait des cauchemars. Toujours le même. Celui qui m’a hanté chaque nuit de l’été. Gédéon, sa baguette dirigée vers moi, les morceaux de verres se brisant et atterrissant dans mes yeux. Puis le noir. Le noir complet. Il est le dernier visage que j’ai vu. Pire encore que de mourir sachant que la dernière personne que tu verras seras ton assassin : voir une partie de soit mourir, avoir le visage du coupable comme dernière image du monde, et rester vivant.
Dans le train, je suis resté tendu, sur les nerfs, réagissant au moindre bruit suspect. Mains dans les poches, baguette s’écrasant au creux de ma main droite. J’étais dans le même compartiment que ma petite sœur. Swann faisait son entrée à Poudlard, et encore sous le traumatisme de l’an dernier je ne lui avais pas laissé le choix. « Tu resteras avec moi jusqu’à ce qu’on soit à Poudlard Swann. » « Mais j’ai mes copines … » « Elles attendront que tu sois à Poudlard. Ça m’est égal. » ça ne lui avait pas plut. Mais je m’en fichais magiquement. Il était hors de question qu’il lui arrive quoi que ce soit. C’était ma petite sœur, la petite dernière. Elle était encore trop fragile et naïve, même si je ne doutais pas qu’elle allait s’endurcir. C’était une Rookwood après tout. Et même si on se chamaillait, c’était ma petite sœur. Et parce qu’elle est ma sœur elle fait partie de moi.

Le retour à Poudlard m’a été insupportable. Si à la fin de l’année j’avais pris mes repères et avais repris de l’assurance, j’avais l’impression de devoir tout recommencer. Je devenais un septième année. La dernière année. Tous ceux avec qui j’étais proche n’étaient plus là : Callista, Lexy, Cléia, … Mes repères s’étaient échappés les uns après les autres. Si certains se sentaient puissants et supérieurs en étant un septième année, moi je ne le ressentais absolument pas comme ça. Et puis il y avait les premières années, ignorant que j’étais aveugle. Je savais déjà que j’allais devoir en calmer plus d’un voulant me faire des blagues. Mais je savais aussi que j’allais tomber dans certaines de leurs conneries.
Non, mon année ne commençait pas vraiment avec des étincelles partout.


Durant le banquet, je suis resté silencieux. Ecoutant ce qu’il se disait autour de moi. J’ai discuté un peu avec des serpentards, évidemment. Mais j’étais sur la défensive. Un moyen aussi de me protéger des éventuels petits malins.
Enfin, je ne suis pas resté longtemps sur la défensive. Jusqu’à l’entendre. Elle. Elle avait hanté mes pensées. Impossible de la chasser, de même que mes cauchemars. Mes peurs hantaient mes nuits, mais Elle, était présente la journée. J’ai décroché, complètement de la discussion des Serpentards sur la saison de Quidditch à venir pour l’écouter. Sa voix m’avait manqué.
Mon année scolaire me semblait soudainement plus agréable. Cette fille m’intriguait. Elle m’avait redonné le sourire suite à mon accident. J’avais pensé à elle durant tut l’été. Et maintenant que je savais qu’elle était là, tout semblait aller mieux. « Maël, tu penses quoi de cette stratégie pour le Quidditch ? » Je tournais la tête vers mon interlocuteur. « Hum ? Sais pas. » « Tu deviens sourd cette année c’est ça ? » « Oui c’est ça. Mais toi t’arrête pas d’être con. Tu sais que pour les Aspics ils ont des nifleurs de cons avant d’entrer dans les salles ? Ne m’attendez pas pour retourner à la Salle Commune, j’ai un truc à faire. » Ils étaient pas méchants les serpentards, juste un peu con parfois. Mais c’était un Ombre de la Rose Noire, donc je ne lui en voulais pas. Et puis ils savaient que j’étais un des meilleurs stratèges quand j’étais dans l’équipe de Quidditch, donc ils faisaient les doux avec moi pour que je les aide.
Bref. Je me suis levé, ai attrapé un gâteau de ma main gauche, laissant ma main droite libre si jamais je devais me rattraper. Je suis passé à côté d’elle, son odeur venant me chatouiller les narines. Elle n’avait pas changé. Si je n’avais plus de mémoire visuelle, j’avais une mémoire grâce à mes autres sens.
J’ai pris le couloir menant à la Salle Commune des Poufsouffles. Non, je ne me trompais pas.

Je l’ai entendu venir, ses pas, délicats sur le sol. « Pandore ! » Avais-je chuchoté, tendant mon bras pour l’attirer vers moi, et dans la salle où je me trouvais. Fermant la porte derrière moi, je lâchais son bras. « Désolé. Je ne t’ai pas fait mal ? » Je l’écoutais ; respirer, bouger. Sa présence m’avait manqué. « Tu … vas bien ? Tes vacances ? ». J’aurais pu lui parler dans la Grande Salle, c’est vrai. Mais sachant très bien que les McGann n’étaient pas du genre à porter allégeance aux héritiers, je n’avais pas le droit de la voir si je respectais les lois. Mais c’était impossible. Je devais donc me cacher pour la voir. Mais ça m’était égal, maintenant qu’elle était proche de moi.
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ce message a été posté Dim 9 Sep 2012 - 19:29


J’appréhendais cette rentrée. Non pas que retourner à Poudlard m’était difficile, il s’agissait seulement du trajet qui avait tendance à me nouer les entrailles. Après ce qui s’était passé la dernière fois, la possibilité qu’une telle chose se reproduise ne quittait pas mon esprit. Je pu d’ailleurs m’apercevoir durant le voyage que je n’étais pas la seule à m’en soucier. Beaucoup semblaient tendus peu importait leur camp. Que ce soit ceux ayant été attaqués, ceux ayant été trahis ou même les traites eux-mêmes, tous semblaient inquiet et peu à l’aise à différent degré. Il fallait avouer que l’imprévisibilité de chaque faction et les alliances toutes plus surprenantes les unes que les autres faisaient monter la tension d’un cran. Tout au long du trajet, j’avais gardé une main sur ma baguette, je ne voulais pas me faire surprendre à nouveau, et même si j’étais plus douée en théorie qu’en pratique, j’étais prête à me battre pour qu’il n’arrive plus jamais quoi que se soit à ceux que j’aimais. J’avais perdu mon frère dans ce même train, il était hors de question de vivre un nouveau drame. On avait beau dire de moi que j’avais une certaine force de caractère, j’avais l’impression que je ne pourrais pas surmonter une fois de plus quelque chose de semblable.

Finalement, le voyage se passa sans encombre ce qui me soulagea quelque peu, j’arrivais même à me détendre durant le banquet, retrouvant réellement mes amis à qui je n’avais presque pas parlé dans le Poudlard Express. Je me laissais aller à rire avec eux, à plaisanter et à discuter de tout et de rien comme si mes appréhensions étaient loin derrière moi ou quelles n’avaient jamais existé. Je croisais le regard de Wade et je lui offrais un petit sourire discret. Je connaissais sa faction et il connaissait la mienne en sa qualité d’ex meilleur ami de mon frère. Je lui en avait longtemps voulu d’avoir coupé les ponts avec lui, il l’avait trahi selon moi et je savais que Julian en souffrait, peu importe ce qu’il en disait, puis Wade était venu à l’Hospital après ce qui était arrivé à Julian, j’ai pu voir ses remords et l’affection qu’il portait encore à mon frère. Une amitié est alors née entre nous et nous nous sommes souvent vus durant l’été afin de rendre visite à Julian même s’il ne semblait pas s’apercevoir de notre présence.
Le contacte visuel fut bref car en réalité je cherchais quelqu’un d’autre des yeux. Plusieurs fois, mon regard se tourna vers la table des Serpentard, et autant de fois, même si c’était toujours court, mes yeux se posaient sur Maël Roockwood. J’ignorais pourquoi mais j’avais eu peur qu’il ne revienne pas cette année et j’étais soulagée ainsi que contente de voir qu’il était bel et bien présent. Je voulais aller lui parler, malheureusement sa faction m’en empêcher. Il appartenait à la même que Wade et même si je laissais croire que j’étais neutre, on me soupçonnait tout de même de faire partie de l’Ordre comme une bonne partie de ma famille, aussi nous fréquenter n’était pas aisé. Nous risquions de nous attirer des problèmes, lui plus que moi à dire vrai. Sa famille ne tolérerait probablement pas notre amitié. Je n’étais pas de sang pur, je n’étais pas à Serpentard et surtout je ne faisais pas partie des Héritiers, tout pour leur déplaire, et je ne voulais pas apporter des ennuies à Maël. Je préférais donc attendre de pouvoir le croiser dans un lieu moins fréquenté, en espérant que ces deux mois passés loin l’un de l’autre ne lui avait pas fait renoncer à notre relation avec le recule. Cela m’aurait profondément blessé car si je pouvais encore le cacher, je tenais beaucoup à lui, peut-être un peu trop même.

Après le repas, je pris le temps de parler avec quelques amis et connaissances d’autres maisons avant de prendre le chemin de ma Salle Commune. J’avais hâte de retrouver mon dortoir et de défaire mes valises, cependant je ne pu atteindre mon but : agrippée par le bras, je fus entraînée malgré moi dans une pièce tandis que je longeais un couloir. La surprise fut telle que je n’eu ni le temps, ni la pensée de pousser un cri étonnée ni même de chercher à me débattre. Cela se passa si vite aussi… mais je ne regrettais pas de n’avoir pas signalé ma présence à d’autres personnes pouvant se trouver non loin en reconnaissant la personne qui m’avait entraîné dans la pièce une fois la porte fermée : Maël.

« Désolé. Je ne t’ai pas fait mal ? » « Non, ça va. Tu n’es pas une brute épaisse qui ne sait pas contrôler sa force non plus. » Je le taquinais, heureuse de voir qu’il me parlait et semblait toujours le même avec moi. Pourtant je me massais discrètement le bras, il ne l’avait pas fait exprès, je le savais bien, mais il avait tout de même assez serré mon bras pour qu’il me chauffe quelque peu à l’endroit où sa main s’était posée. « Tu … vas bien ? Tes vacances ? » « Oui, elles étaient pas mal. répondis-je machinalement alors que les allées et retours à l’hôpital étaient mes souvenirs les plus présents. Et toi ? Je ne t’ai pas trop manqué j’espère ? Toujours taquine dans ma voix, je me rapprochais de lui, portais mes doigts à ses cheveux et je dégageais doucement une de ses mèches de son front. Pour ma part, je regrette de ne pas t’avoir vu ni parlé durant tout ce temps. » J’avais toujours été franche et on m’avait parfois dit que cela pourrait m’attirer des problèmes, mais je ne voyais pas en quoi l’honnêteté pouvait être néfaste. Je ne faisais que dire la simple vérité à Maël : il m’avait manqué. Nos discussions, tout, rien… peu importait, sa présence m’avait manqué. J’avais même songé lui écrire durant les vacances, durant une fraction de seconde, avant de me rappeler ma bêtise : il n’aurait pas pu me lire et l’idée qu’il fasse lire une de mes lettres par une personne de sa famille aurait pu lui attirer des ennuis, alors j’avais simplement pris mon mal en patience mais là… « J’ai l’impression de ne pas t’avoir vu depuis une éternité. »
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ce message a été posté Mar 11 Sep 2012 - 21:28
« Non, ça va. Tu n’es pas une brute épaisse qui ne sait pas contrôler sa force non plus. » Encore heureux, mais je me doutais quand même avoir utilisé un peu trop de force. Je n’avais pourtant pas la carrure d’un batteur de Quidditch. J’étais grand, je n’étais pas musclor, ni un fil de fer. Je commençais même à sentir quelques abdos se dessiner depuis que j’avais perdu la vue. Mon corps étant plus sollicité. Mes muscles de doigts aussi avaient du s’affiner … Mais bon les muscles de doigt, voilà quoi.

Les choses n’avaient pas changé entre nous. Toujours aussi franche et taquine. C’était ce que j’aimais chez elle. Elle avait du mal à mentir, et souvent elle utilisait la taquinerie pour mentir.
Elle avait passé de bonnes vacances. Ça me rassurait, même si aujourd’hui, passer de bonnes vacances ne voulaient pas dire partir en voyage en Egypte ou passer deux mois en bord de mer. Aujourd’hui, passer de bonnes vacances, c’était de ne pas avoir de soucis avec le Ministère, ne voir personne décéder dans sa famille, ni être envoyé à Azkaban. C’était rester en vie, sans avoir le moindre soucis avec la justice ou une autre faction. J’aurais tant préféré la kidnapper, la planquer chez moi, dans la demeure Rookwood, un lieu sûr. Oui mais sûr pour moi, pas pour elle. Parfois il me prenait de rêver à une trêve des factions. J’étais inconscient dans ces moments là. Avant de la connaître j’en n’aurais eu que faire d’une trêve. Mais c’était parce qu’elle était là.
« Pour ma part, je regrette de ne pas t’avoir vu ni parlé durant tout ce temps. » Je souriais. Si sincère, et moi incapable de cacher cette joie. Autant si je savais contrôler mes mots, mes gestes non. Mes lèvres, mes mains, mon attitude étaient devenus le reflet de mes yeux. Le regard était le reflet de l’âme des voyant, moi c’était mon corps, surtout mes lèvres. Incapable surtout d’être faux et menteur avec elle. « Mon été a été long, parsemé de moments forts, et durs. » La vie d’un aveugle en vacances ! Mon été a été rythmé par le décès de ma tante. Un coup dur pour la famille Rookwood d’ordinaire si fière. Mais ça, je voulais l’oublier, et ne surtout pas l’aborder avec Pandore. Je ne voulais pas parler de choses malheureuses alors qu’elle me redonnait le sourire. Mais mon été n’a pas seulement porté le deuil. Je suis remonté sur un balai, à l’abri de mon père, sous le regard de Swann me guidant avec ses yeux. J’avais retrouvé les joies de voler seul sur un balai. « Mais tu m’as manqué. » Avais soufflé, de quelques mots, en baissant mon regard, malgré qu’il soit dénué d’expression.

J’ai senti son corps se rapprocher. Et sa main, se poser délicatement sur mon front, dégageant une de mes mèches. Je n’ai pas senti venir se rapprochement, mais il m’enchantait. La séparation semblait nous rapprocher. Et je ne demandais qu’à être plus proche d’elle. « Pour ma part, je regrette de ne pas t’avoir vu ni parlé durant tout ce temps. », « J’ai l’impression de ne pas t’avoir vu depuis une éternité. » Voir … Un mot banal, n’est-ce pas ? Un mot que j’avais appris à bannir de mon langage. La vision cachait tout nos autres en sens, je m’en suis rendu compte en perdant la vue. « Moi ça fait un an que j’aimerais te voir. » Avais-je dis sur le ton de la plaisanterie. Mais dans le fond, je crois que je préférais la « voir » en étant aveugle, car je ne la percevais plus de la même façon. Avec mes yeux, je l’ignorais, sans, je ne pense plus qu’à elle. Et puis soyons franc … je préférais toucher avec mes mains ! Les yeux étaient vachement impersonnels dans le fond.
Je pris sa main, celle qui avait replacé une de mes mèches. Je cherchais son autre main. Mes doigts se posèrent d’abord sur son avant bras, recouvert d’un vêtement. Mes doigts ont glissé jusqu’à trouver les siens. Ses doigts étaient fins, sa peau douce, et plus froide que la mienne. «Pour la peine, je ne te relaisse pas partir sans avoir essayé de me « voir », mais sans tes yeux.» Oui elle comptait pour moi. Je ne lui avais pas encore dit, mais je l’hurlais intérieurement. J’avais besoin d’elle pour ne pas sombrer. Je lâchais ses mains, pour dénouer ma cravate. Les nœuds de cravates étaient d’ailleurs un des rares trucs que je n’avais pas eu à réapprendre, sachant déjà les faire sans être face à un miroir. Mes doigts dénouèrent donc ma cravate aux couleurs de Salazar. Elle avait la chaleur de mon corps imprégné. Je l’ai retiré de mon cou, j’ai fait quelques pas, pour me retrouver derrière Pandore, et lui nouer ma cravate sur les yeux. Je veillais à le pas lui agripper les cheveux, ou de trop serrer. « ça va ? Pas trop serré ? » Je me suis replacé devant elle, lui prenant les mains. « ça peut être un peu déstabilisant au début. Tes mains sont devenues tes yeux. » Je gardais le contact de nos mains, pour elle ressentent et voit au toucher comment sont mes mains. Mais je me réjouissais aussi et surtout d’avoir ses mains dans les miennes. J’espérais juste qu’elle jouerait le jeu. Je voulais qu’elle me voit comme je la vois.
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Re: Prête-moi tes mains, que je te montre mes yeux.
ce message a été posté Ven 14 Sep 2012 - 10:54


« Mon été a été long, parsemé de moments forts, et durs. » J’avais envie de le questionner là-dessus, pourtant je me retins. Quelque chose ne mot me poussait à me taire et à attendre qu’il m’en parle en premier. Souvent, je cherchais à savoir un peu trop de chose sur les autres, interrogeant mes amis sur leurs ennuis, leur tristesse et parfois j’avais l’impression de me montrer trop pressante avec eux, or je n’avais pas envie de pousser Maël dans ses retranchements. Si jamais il voulait m’expliquer ce qu’il avait vécu durant ses vacances, je serais là pour l’écouter, pour l’épauler, autrement j’accepterais son silence à ce sujet. J’avais peur parfois qu’il m’échappe si je ne savais pas m’y prendre avec lui, si jamais je le brusquais, qu’il m’échappe entre les doigts pour ne plus jamais me revenir. C’était peut-être idiot de penser ainsi mais nous avions mis des années avant de nous parler et surtout de nous rapprocher, alors je craignais que cette relation rendue fragile par nos factions, nos opinions mais aussi nos familles, ne se brise aussi facilement d’une brindille.
« Mais tu m’as manqué. » J’eu un sourire attendri et soulagé. Mes raisonnements avaient tendance à me rendre morose mais quelques mots de lui et mon cœur se sentait apaisé.

Je me rapprochais de lui afin de lui dégager une mèche de son front, tout en lui avouant avoir eu l’impression de ne pas l’avoir vu depuis une éternité. C’est fou comme le temps peut passer de façon différente selon les gens, les attentes, et autres facteurs. Loin de Maël, le temps me semblait plus long, d’autant plus lorsque je savais que je ne le reverrais qu’à une date certaine et pas avant. « Moi ça fait un an que j’aimerais te voir. » Je me mordis la lèvre inférieure, m’insultant intérieurement d’avoir employer ce mot. Il parait tellement banal pourtant, on l’utilise pour bien des choses mais lorsque l’on fait face à une personne n’ayant plus l’usage de ses yeux, cela peut semblait cruel d’utiliser ce simple mot. Je m’en voulais, et même si Maël avait parlé avec un brin de plaisanterie dans la voix, j’avais peur qu’il ne soit blessé, et lorsqu’il retira ma main de son front, l’angoisse monta en moi. Elle fut vite remplacée par de l’interrogation tandis qu’il posait son autre main sur mon bras et chercha mes doigts avant de les trouver. Le contact était doux et intime. « Pour la peine, je ne te relaisse pas partir sans avoir essayé de me « voir », mais sans tes yeux. » Je fronçais les sourcils, cherchant à comprendre ce qu’il voulait dire par là mais aussi, comment il comptait s’y prendre. Je le compris en le voyant défaire sa cravate. Il vint se placer derrière moi et je ne bougeais pas d’un pouce, prête à relever cette sorte de défi qu’il me lançait tout en l’appréhendant. Etais-je seulement capable d’arriver à faire ce qu’il attendait de moi ?

« Ca va ? Pas trop serré ? » « Ca va… » Murmurais-je alors que je me sentais tout d’un coup perdue plongée dans le noir. « Ca peut être un peu déstabilisant au début. Tes mains sont devenues tes yeux. » Déstabilisant… C’était bien ce que je ressentais. D’ailleurs je ne n’étais pas rendue que Maël était revenu face à moi, il avait fallu qu’il se saisisse de mes mains pour que je le comprenne. « Quand j’étais enfant, je n’ai jamais joué à tous ces jeux où on devait se bander les yeux, je suis trop maladroite pour ça… alors si je te marche sur le pied ou quelque chose dans le même genre, ne m’en veux pas, d’accord ? » J’avais peur de lui faire mal involontairement. J’essayais alors d’être prudente et d’avancer par étape seulement, aussi lentement que cela serait nécessaire. Je me permis alors de caresser ses mains du bout des doigts, cherchant à les visualiser seulement avec le touché. Cela me semblait compliqué mais finalement j’arrivais à distinguer leur forme, pourtant je ne savais pas si je me trompais ou pas car si je connaissais le visage de Maël par cœur à force de l’avoir regardé, je ne m’étais jamais attardée sur ses mains, aussi pour me faire une réelle idée de ce que je vivais à travers cette expérience, je préférais chercher son visage.

Afin d’éviter tout mouvement brusque, je fis remontrer mes mains le long de ses bras jusqu’à ses épaules, puis son cou. Le contact de mes paumes contre la peau de sa gorge me fit un étrange effet et je pu entendre ma respiration se faire plus profonde – chose que je n’aurai pas remarqué si je n’avais pas été privée de ma vue à ce moment là. Je portais finalement mes mains à son visage, commençant par son front je j’explorais doucement, ses joues légèrement creusées, l’arête de sa mâchoire, celle de son nez fin et enfin mon pouce se posa sur ses lèvres pour les redessiner lentement. Mon souffle était toujours aussi profond, si ce n’était plus et son parfum que je connaissais pourtant me semblait plus présent que jamais, emplissant mes narines avec ravissement, je ne l’avais jamais aussi bien senti, aussi bien perçu. « Je ne pensais pas que ça serait aussi… Fort ? Non, ce n’était pas le mot approprié, c’était plus que cela. Intense. » Soufflais-je alors sans retirer mon pouce de ses lèvres. Je me rendis soudainement compte de notre proximité. Je m’étais rapprochée de lui peu à peu pour être si près que si on nous avait surpris, on nous aurait pris pour un jeune couple cherchant à se dérober aux regards des autres. Je pouvais sentir son souffle contre mon visage, déclenchant de petits frissons chez moi. « Pourquoi tu n’as jamais chercher à me voir de cette manière ? » Demandais-je tout autant par curiosité que pour détourner le fait que je me sois autant rapprocher de lui, et pourtant je ne cherchais pas à reculer, gardant cette place tout près de lui, en profitant de cet instant unique.
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Re: Prête-moi tes mains, que je te montre mes yeux.
ce message a été posté Mar 18 Sep 2012 - 18:06
Sa faction… Je la détestais. J’aimerais tellement qu’elle vienne chez les héritiers. Rien que pour ne plus avoir à me cacher, et aussi lui ouvrir les yeux sur sa faction qui est bercée d’illusions. Les Phoenix n’étaient que des rêveurs, des utopistes. Je mourrais d’envie de lui parler librement dans les couloirs, d’être au près d’elle sans risquer des ennuis au près des Héritiers. Les Phoenix la retenait, et pour cela je les détestais. J’évitais d’aborder ce sujet avec elle. Même si elle savait très bien ce que je pensais de sa faction. De même que moi je savais pertinemment bien ce qu’elle pensait de sa faction, et de la mienne.

« Quand j’étais enfant, je n’ai jamais joué à tous ces jeux où on devait se bander les yeux, je suis trop maladroite pour ça… alors si je te marche sur le pied ou quelque chose dans le même genre, ne m’en veux pas, d’accord ? » Elle était prête à jouer le jeu. Ça me rassurait et me faisait plaisir. Car j’avais peur de lui faire peur avec ma proposition de se retrouver dans le noir. « ça vaudra toutes les fois où, l’année dernière, je t’ai marché sur les pieds. » Car j’avais pris de l’aisance et de l’habilité depuis l’année dernière. Mais les premières fois où nous nous sommes vu, je lui avais marché sur les pieds de nombreuses fois. Donc si à son tour elle me marchait dessus, je ne lui en voudrais pas. J’étais trop heureux déjà qu’elle voit ce qu’est mon monde. Car j’avais appris à la connaître durant toute l’année précédente. A savoir qui elle était, ce qu’elle aimait. Je voulais maintenant qu’elle connaisse mon monde. Je ne voulais pas lui montrer le monde d’un Sang-Pur, ou d’un Héritier, ça je m’en fichais et elle devait certainement déjà savoir ce que c’était. Mais je voulais lui montrer ce qu’était mon monde dans le noir. Car on avait beau être un Serpentard, un Sang-Pur, un Héritier, un Cracmol, un Médicomage, … ce n’était que des titres. Et dans le noir, tout ça n’existait plus. Dans le noir, il n’y avait que le concret, la personne en elle même qui était perceptible. Lui montrer ce qu’était mon monde, dans le noir, était aussi un moyen de lui retirer mon visage, quelques minutes des yeux, ainsi que toutes les connotations que ce visage pouvait avoir : Serpentard, Héritier, Sang-Pur, Rookwood, …
Elle caressait mes mains du bout des doigts, délicatement. Elle n’était pas très à l’aise, je le ressentais dans ses gestes hésitants. Elle remontait ses mains le long de mes bras, jusqu’aux épaules, puis sur mon cou. Elle s’y est arrêtée quelques instants. Le contact de ses mains sur mon cou me semblait étrange. Ma respiration commençait à se saccader. J’essayais de me contrôler, mais mon cœur commençait à s’emballer. J’entendais sa respiration devenir également plus instable, plus profonde. Je sentais ses doigts caresser la peau de mon visage. Mon front, mes joues, mon nez, mes lèvres. Je sentais ma poitrine se soulever de plus en plus fort, et un frisson me parcourir la colonne vertébrale lorsque ses doigts s’étaient posés sur mes lèvres. « Je ne pensais pas que ça serait aussi… Intense. » Je souriais, en étant persuadé qu’elle « voit » ce sourire. Elle s’était rapprochée de moi en découvrant mon visage. Je me délectais silencieusement de se rapprochement. Ces deux mois de séparations nous avaient indéniablement rapprochés, sous tous les angles. « N’est-ce pas ? La vue étouffe les autres sens, et les sensations. D’autant plus que le toucher, est le sens le plus intense, je trouve. » Suivi de l’ouie, et du gout. Enfin, à mon sens. « Pourquoi tu n’as jamais chercher à me voir de cette manière ? » Je pinçais légèrement mes lèvres, mais pas trop, car elle risquait de le ressentir, ayant toujours son pouce dessus. Je baissais mes épaules, légèrement. « J’avais peur que tu ne comprennes pas l’intérêt pour moi de te voir de cette façon. Et de passer pour un pervers. » Et aussi au tout début de ma cécité, même si j’y avais pensé, j’avais peur de mal poser mes mains, et au lieu de toucher son visage, je craignais de toucher sa poitrine et risquer une claque dans la figure. Mais maintenant qu’elle avait posé ses mains sur mon visage, je n’allais pas m’en privais même si … « Mais maintenant … Je peux ? » Après quelques secondes, d’hésitations, je pris sa main, celle qui était sur mes lèvres, pour la retirer. Je ne voulais pas qu’elle ressente les expressions sur mes lèvres lorsque je toucherais son visage. Glissant mes doigts entre les siens, quelques secondes, avant de les laisser. Je posais mes mains sur ses épaules, glissant alors mes doigts dans ses cheveux. Ils étaient doux, longs, et ondulés. Je cherchais son front, pour redescendre jusqu’en bas de son visage. Mes doigts frôlaient ses cils, caressaient ses joues, son nez. Je dessinais mieux son visage dans ma tête, avec les angles, les courbes, les différences de températures de sa peau. Ses joues étaient plus chaudes que son nez.
Mes doigts terminaient leur parcours sur ses lèvres, douces, en relief sur son visage. Tout comme elle, je n’y laissais que mon pouce, le droit. La main gauche allant rechercher le contact de sa main. « J’aime beaucoup ton visage, il est expressif. » Je sentais mon cœur s’emballer. Je m’étais également rapproché un peu d’elle, sans vraiment de raisons, puisque j’avais de grands bras, qui pouvaient facilement atteindre le visage de Pandore. Je me mordais les lèvres, hésitant, et bourré d’impulsions. Mon doigt vint se loger dans le coin de ses lèvres. Je me rapprochais d’elle, mon visage du sien. Je sentais la chaleur de son corps se confronter à mon visage. Glissant ma main droite dans son cou, mes lèvres se sont posées sur les siennes. Je me délectais de ce contact. Espérant qu’elle ne me repousse pas.
Je venais de faire exploser les murs qui séparaient les Phoenix des Héritiers. Je venais de franchir une barrière interdite. Je devrais me sentir coupable, et tel un criminel en cet instant, mais je n’en ressentais que de la joie. Une joie débordante, explosive. J’avais déjà embrassé une fille, mais c’était la première fois en étant aveugle. C’était si … Intense.
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Re: Prête-moi tes mains, que je te montre mes yeux.
ce message a été posté Mer 19 Sep 2012 - 19:33


« N’est-ce pas ? La vue étouffe les autres sens, et les sensations. D’autant plus que le toucher, est le sens le plus intense, je trouve. » Il avait entièrement raison, je n’avais jamais ressenti une telle chose en découvrant le visage d’une personne ni même en le touchant, il fallait être privé de sa vue pour se rendre compte de l’intensité du touché et moi qui étais pourtant si tactile, j’avais mis 17 ans à le comprendre et c’était seulement grâce à Maël. « Pourquoi tu n’as jamais chercher à me voir de cette manière ? » Je m’interrogeais sur le sujet, il m’avait plus ou moins demandé de la faire mais il ne s’était jamais prêté à cet exercice avec moi. Avait-il peur de le regretter ? de découvrir un visage qui le lui plairait pas ? Je me questionnais et j’avais tout d’un coup peur de sa réponse et même de sa réaction mais elles furent bien plus positives que je ne le pensais. « J’avais peur que tu ne comprennes pas l’intérêt pour moi de te voir de cette façon. Et de passer pour un pervers. » Je laissais échapper un rire franc. Je trouvais cela assez drôle dans le font qu’il puisse penser ainsi et surtout jamais je ne l’aurai pris pour un pervers ! même si je comprenais pourquoi il disait cela : certaine personne voient le mal partout mais surtout il devait avoir peur de déraper sans le vouloir. L’année dernière cela aurait pu arriver et je ne peux pas affirmer que je ne lui aurais pas mis une claque magistrale en retour, plus par pur réflexe que parce que j’aurai imaginé qu’il l’avait fait exprès. Mais il avait évolué depuis et il était bien plus à l’aise et moins maladroit que lors de l’année précédente.

« Mais maintenant … Je peux ? » « Bien sûr ! » Un fin sourire étira mes lèvres. J’étais heureuse qu’il se décide à le faire, partager un moment intime de plus avec lui me ravissait. Je le sentais légèrement hésitant mais bien moins que j’avais pu l’être et sentir nos doigts s’entremêler de sa propre initiative intensifia les battements de mon cœur. C’était probablement à cause du noir, du fait que je ne dispose plus de mes yeux à cet instant, car chaque geste me semblaient chargé en émotion et je fus tout autant déçue lorsqu’il les délaissa. Cependant ce fut pour aller se perdre dans mes cheveux et cette simple caresse me sembla plus douce que n’importe laquelle. Ses doigts s’aventurèrent ensuite sur mon visage et je tentais de ne pas bouger d’un millimètre afin qu’il puisse l’explorer aussi facilement que possible, pourtant mes lèvres se mirent à trembler lorsqu’il posa son pouce dessus. « J’aime beaucoup ton visage, il est expressif. » Il pouvait le dire de cette manière ? J’admirais son sens de l’observation malgré son absence de vue, je n’aurai jamais été capable de me rendre compte de ce genre de chose selon moi. J’eu envie de lui dire combien je le trouvais impressionnant mais le silence qui s’étirait entre nous me semblait important, plus que les mots, comme si quelque chose d’important, de cruciale, se jouait en cet instant… et j’avais raison. Son pouce glissa au coin de mes lèvres, sa main alla se poser dans mon cou et je sentis son souffle me caresser un peu plus fortement à mesure qu’il s’approchait – ce fut de cette manière que je devinais – et enfin ses lèvres… elles étaient sur les miennes, chaudes, douces, caressantes. Mon cœur s’emballa pour de bon et instinctivement, je m’accrochais à sa robe de sorcier et me blottis tout contre lui, savourant ce baiser, ce contact qui me semblait inédit. J’avais déjà embrassé… En réalité, un seul garçon mais jamais je n’avais ressenti cela. Etait-ce le fait d’être plongée dans le noir ou simplement parce qu’il s’agissait de Maël ? La seconde solution me semblait la plus réaliste. Enivrée par ce baiser, j’osais l’approfondir de ma propre initiative, amis alors que je me délectais de tout ce que je pouvais ressentir, les répercussions de ce geste vinrent s’entrechoquer dans ma tête, m’obligeant à revenir à la réalité.

D’une pression sur les hanches de Maël, je mis fin à notre baiser d’une manière un peu brutale et ce malgré moi. « Ce n’est pas bien… Dis-je avant de me rendre compte qu’il pourrait se méprendre sur ce que je voulais réellement dire. Enfin si c’était bien, très bien même ! Mais… on ne peut pas, on n’a pas le droit. » Il devait le comprendre, non ? Nos factions nous interdisaient ce genre de relation et même si l’Ordre était connu pour sa tolérance, pactiser à ce point avec un Héritier serait très mal vu. « Nous risquons déjà gros en étant amis, toi encore plus que moi, alors aller plus loin serait… » De la folie ? Stupide ? Je sentis tout d’un coup le tissu sur mes yeux s’humidifier, comprenant que les larmes étaient montées mais me rappelant surtout que j’avais encore la cravate de Maël devant les yeux. Je la retirais sans prendre la peine de défaire le nœud qu’il avait noué derrière mes cheveux et lui collait l’objet dans les mains. « Si les Héritier et les Ombres n’avaient pas assassiné le dernier Ministre élu par les sorciers, tout serait différent, nous pourrions nous voir, nous parler devant n’importe qui et non se cacher et nous pourrions aussi être plus, mais là… » Je me sentais soudainement en colère, frustrée et c’était sur Maël que cela se déversait. « On ne peut pas se fréquenter parce que mes arrières grands-pères étaient des sangs mêlés, tu trouves ça juste ? Dis-le moi Maël ! Si c’est le cas alors cela me prouvera à quel point nous sommes différents, mais si tu refuses ses idéaux que tu prétends défendre, alors c’est que tu ne fais parti de cette faction que pour faire plaisir à ton père ! » J’allais trop loin, je le savais et en même temps je n’arrivais pas en m’en vouloir. Nous n’avions jamais parlé de nos factions, c’était un sujet que nous avions toujours évité jusque là et on comprenait pourquoi.
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ce message a été posté Mer 19 Sep 2012 - 22:48
Elle s’était blottit contre moi. Je l’avais laissé faire, approuvant son geste, de même que le baiser qu’elle approfondissait. Mais elle s’est éloignée, brutalement. Me repoussant. Me laissant sur ma fin. « Ce n’est pas bien… Enfin si c’était bien, très bien même ! Mais… on ne peut pas, on n’a pas le droit. » Elle s’emmêlait. Elle s’emportait. Elle avait apprécié. Ce qui me rassurait d’un côté.
Mais de l’autre...
Nous n’avions pas le droit. C’était vrai. Je l’avais oublié. J’avais joué le parfait aveugle. Complètement con et aveuglé par ce que je ressentais, en oubliant tout ce qui m’entourait. Les factions, le sang, les lois, le monde sorcier. Mais surtout le sang. Je me sentais minable. « Nous risquons déjà gros en étant amis, toi encore plus que moi, alors aller plus loin serait… » « Je t’ai juste embrassé… » Elle avait raison. Totalement. Pleinement. Mais j’avais ma fierté. Un peu trop grande. Trop grande. Et je ne supportais pas que l’on me mette en tord. Je restais calme, mais je sentais la conversation tourner, changer de direction. Prendre une pente dangereuse. Je me passais la main dans les cheveux, la basculant en arrière. « Tu aurais pu me repousser au lieu de répondre à mon baiser. » Soufflais-je. Je n’aurais pas dû l’embrasser c’était une évidence, maintenant que j’y pensais. Mais hors de question de l’avouer. Et puis sur le coup, j’avais été très content de l’avoir fait. J’étais un mec, j’écoutais mes pulsions aussi parfois.

Elle était restée silencieuse, quelques minutes. Je l’entendais respirer, je sentais que quelque chose n’allait pas. Et ça me faisait mal au cœur. Mais je ne voulais pas aller la voir. Non plus maintenant. Elle allait me repousser, tout comme elle l’avait fait deux minutes auparavant après avoir bien profiter de m’embrasser, et de se coller à moi. J’entendais ses gestes, puis ses pas, avant qu’elle ne me dépose assez sèchement ma cravate dans la main. Surpris, je ne m’y attendais pas. Elle avait arrêté le jeu. Elle avait retrouvé ses yeux, et pouvait donc voir que je ne souriais plus. Je me sentais laissé sur le côté, car elle venait de retrouver un sens de plus que le mien. Je me sentis de nouveau brutalement comme un infirme. Ce que j’étais.
Je serrais ma cravate, dans ma main gauche. Elle était humide. Elle avait pleuré. Elle pleurait encore, je l’entendais. J’ai rangé ma cravate dans ma poche. Je ne voulais pas la remettre au cou, car sous ses yeux, elle aurait compris que je lui pardonnais. Ce qui n’était pas le cas. « Si les Héritier et les Ombres n’avaient pas assassiné le dernier Ministre élu par les sorciers, tout serait différent, nous pourrions nous voir, nous parler devant n’importe qui et non se cacher et nous pourrions aussi être plus, mais là… » C’était de ma faute maintenant. De ma faute d’être un Héritiers. J’étais quelqu’un de patient, de calme. Mais j’avais des principes. Et je ne supportais pas que l’on m’accuse de quelque chose où je n’étais pas coupable. Elle ne m’accusait pas directement. C’était moi qui faisais des raccourcis.
Ce qui m’agaçait, c’était qu’elle ne parlait que des Ombres et des Héritiers. Elle ne parlait pas des Phénix. Alors qu’eux … eux sont là depuis plus longtemps ! Je n’avais plus vraiment l’impression d’être avec Pandore, mais avec la fille étant dans l’Ordre du Phénix. « La faute n’est pas que sur les deux autres factions Pandore. » Je restais calme, en m’adressant à elle, mais je sentais que j’allais m’emporter. Car elle s’aventurait sur des sujets qui étaient houleux. J’étais toujours debout, au milieu de la pièce, ressentant alors tout le vide autour de mois, et la froideur des pierres des cachots.

« On ne peut pas se fréquenter parce que mes arrières grands-pères étaient des sangs mêlés, tu trouves ça juste ? Dis-le moi Maël ! Si c’est le cas alors cela me prouvera à quel point nous sommes différents, mais si tu refuses ses idéaux que tu prétends défendre, alors c’est que tu ne fais parti de cette faction que pour faire plaisir à ton père ! » Elle me mettait un ultimatum ou je rêvais ? Elle me demandait de choisir entre nous et mes idéaux. Ils étaient contradictoires, elle le savait, je le savais. Mais pourquoi abordait-elle se sujet ? On avait tant de fois évité de l’aborder. Mais merde ! Elle venait de toucher un point sensible chez moi : mes convictions, mes valeurs, mon père ! Je sentais mon torse se soulever, avec force, et contrôle. Mais un contrôle difficile, car je sentais de la colère m’envahir. Mes poings se serraient, ma mâchoire également…
Elle pensait que j’avais choisi les Héritiers pour faire plaisir à mon père… C’est ce qui me fit sortir de mes gonds. Elle ne connaissait pas la relation que j’avais avec mon père. Elle ne pouvait pas savoir, mais bordel ! Quel jugement naïf ! « Pour faire plaisir à mon père ?! Tu penses que je suis du genre à suivre bêtement les choix de mon père ? Mais … Merde ! » J’étais vulgaire lorsque je m’énervais, et allait l’apprendre à ses dépens. Je me suis retourné, pour être dos à elle. Je m’avançais vers le mur. Le sujet sur mon père était tabou, et certainement le plus sensible que je pouvais aborder. Ça aussi, elle allait l’apprendre à ses dépens. Je frappais le mur, violement, avec la paume de ma main, en étouffant ma rage. Je grognais, serrant la mâchoire. Je préférais extérioriser ma colère par la force, que par mes mots qui risquaient d’être sanglant, même si j’allai quand même tenir un discours sec.

Je me suis remis face à Pandore, me tenant la main. Elle était chaude, et me faisait un peu mal. Certainement quelques égratignures. « Alors oui, finalement tu vas te rendre compte que nous sommes différents. Car je respecte les règles de ma faction, celles liées au sang. Alors oui je t’ai embrassé, tu n’es pas une Sang-Pur. C’était une impulsion. Ce n’était pas réfléchit. Mais il me semble que tu as aussi apprécié. Je n’envisageais pas d’aller plus loin. Je t’ai juste embrassé. C’est tout. Ton sang ne te permettrait pas d’être intime avec moi. Je n’aurais pas été aveugle crois-moi que jamais tu ne te serais retrouvée ici avec moi. Alors oui c’est parce que je suis aveugle que je t’ai embrassé. Mais je ne renierais pas pour autant les convictions de ma famille, mes convictions. » Je ne voulais pas m’énerver contre elle, mais elle m’avait pousser à le faire. « J’ai plus l’impression que c’est toi que ça dérange ce baiser. C’est toi qui vient poser des problèmes là où on aurait pu les éviter.» Elle faisait toute une histoire pour un baiser. On n’avait pas couché ensemble, on s’était juste embrassé. Je ne lui avais pas demandé de m’épouser. Je lui avais juste demandé de passer quelques minutes dans le noir.
J’avais mes tords, je le savais, mais je refusais de les reconnaître.

Mais je me sentais mal, car j’avais embrassé une fille de rang inférieur au mien. Et même si je ne regrettais pas le geste, je redoutais amèrement les conséquences si ma famille l’apprenait. Et ce qu’elle risquait elle. J’avais été stupide. A trop vouloir faire mon fier sur le fait qu’en étant aveugle on voyait ce que les autres ne voyaient pas, j’en avais oublié l’essentiel. J’avais oublié toutes ces lois, qui entouraient le monde dans lequel j’étais. Je me sentais con. Je m’en voulais. Car aveugle, j’en oubliais qu’elle était chez les Phénix, qu’elle n’était pas une sang-pure. J’avais fauté !
J'étais con.
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ce message a été posté Jeu 20 Sep 2012 - 16:52


« Tu aurais pu me repousser au lieu de répondre à mon baiser. » Il n’avait pas tort… mais je m’étais laissée emportée par l’instant, par sa présence tout près de moi, par ses lèvres chaudes, par tout ce qu’il me faisait ressentir. J’avais au moins eu un éclair de lucidité en le repoussant même si je ne l’avais pas fait aussitôt. Je pouvais comprendre sa confusion mais il devait aussi se douter de mes raisons. Raisons qui m’arrachèrent quelques larmes malgré moi et lorsque je lui rendis sa cravate, j’espérais qu’il ne ferais pas attention au fait qu’elle soit humide et donc qu’il comprenne que je pleurais, mais au fond je savais qu’il percevait tout et cela ne lui échapperait probablement pas.

Je me sentais tellement mal, j’étais tellement en colère à cause de cette situation que je ne pu que cracher ma frustration : si le Ministre n’avait pas été assassiné le lendemain de son élection, nous vivrions aujourd’hui dans un monde plus paisible, dans un monde où lui et moi pourrions être ensemble mais ce n’était pas le cas… « La faute n’est pas que sur les deux autres factions Pandore. » Comment ça ? Osait-il prétendre que l’Ordre était pour quelque chose ? Que ma faction avait fait le mal ? Je reconnaissais que les derniers choix de l’Ordre ne me plaisaient pas tous mais jamais les membres de cette faction avaient agit dans le désintérêt de qui que ce fut contrairement aux autres ! Nous prônions l’égalité, la liberté et eux ? Je m’emportais, énervée d’imaginer que Maël puisse rester camper sur ses opinions que je pensais anciennes et je lui demandais alors de me dire la vérité : était-il véritablement pour ces lois idiotes ou ne faisait-il que suivre les désirs de sa famille ? Je pu aisément constater que mes paroles l’avaient touché mais pas dans le bon sens, ses poings se serrant et sa mâchoire se crispant… je n’avais probablement pas choisi les bons mots mais j’étais moi-même chamboulée par tout ceci et je ne réfléchissais pas à cela, le tact me semblait la dernière chose à prendre en considération.

« Pour faire plaisir à mon père ?! Tu penses que je suis du genre à suivre bêtement les choix de mon père ? Mais … Merde ! » « Comme tous les fils à papa de sang pur prêt à tout pour avoir leur attention. » J’allais peut-être trop loin, mais ces personnes m’étaient toujours apparues ainsi : gosses de riches familles cherchant à faire plaisir à leurs parents qui ne leur donnaient pas assez d’amour et bien trop sévères… je pensais que Maël était passé à autre chose après avoir perdu la vue, mais je me trompais visiblement, sauf que j’aurai pu garder cette pique là pour moi car pour toute réponse, il se tourna et frappa violemment le mur. Lorsqu’il me fit de nouveau face, je pu voir les égratignures sur sa main et je me mordis la lèvre inférieure de culpabilité. Je ne voulais pas qu’il se fasse mal. J’aurai aimé aller vers lui et m’occuper de sa blessure mais j’étais têtue et je ne digérais pas la situation. Je voulais rester fière.

« Mon père est chez les Ombres. » J’étais plus que surprise, persuadée depuis toujours que le père de Maël faisait parti des Héritiers. Ils ne faisaient pas partis de la même faction ? Cela m’étonnait tellement que j’en restais muette. «Est-ce que je l’ai suivi ? Non ! Et oui finalement tu vas te rendre compte que nous sommes différents. Car je respecte les règles de ma faction, celles liées au sang. Alors oui je t’ai embrassé, tu n’es pas une Sang-Pur. C’était une impulsion. Ce n’était pas réfléchit. Mais il me semble que tu as aussi apprécié. Je n’envisageais pas d’aller plus loin. Je t’ai juste embrassé. C’est tout. Ton sang ne te permettrait pas d’être intime avec moi. Je n’aurais pas été aveugle crois-moi que jamais tu ne te serais retrouvée ici avec moi. Alors oui c’est parce que je suis aveugle que je t’ai embrassé. Mais je ne renierais pas pour autant les convictions de ma famille, mes convictions. J’ai plus l’impression que c’est toi que ça dérange ce baiser. C’est toi qui viens poser des problèmes là où on aurait pu les éviter. » Brutalement, ma main rencontra sa joue dans un bruit suffisant pour me faire comprendre de la force que j’avais mis dans mon geste, les picotements aux bouts de mes doigts me le démontraient également. Les lèvres pincées par la colère, je retenais les larmes que j’interdisais de couler. J’avais compris… finalement il m’avait ouvert les yeux. « Wade avait raison, tu es toujours le même sang-pur arrogant et superficiel prêt à marcher sur n’importe qui ! Moi qui croyais que la perte de ta vue t’avais ouvert l’esprit, que tu étais devenu quelqu’un de bien… qu’elle idiote j’ai été ! J’avais raison de craindre que tu recouvre la vue, qu’en revoyant le monde tu m’en efface. » Je ne lui avais jamais parlé de ça mais la colère et la peine laissaient s’échapper bien des choses. « J’ai été trop stupide ! Je t’ai donné une chance quand d’autres continuaient à te tourner le dos, mais en réalité je n’étais qu’un jouet qui te servait à passer le temps ! Ce n’était peut-être qu’un baiser pour toi, mais pour moi ce genre de chose n’est pas anodin ! Je n’embrasse pas n’importe qui et je ne me laisse pas non plus embrasser comme ça. Alors bravo Roockwood, bien joué, tu t’es bien moqué de moi. Tu n’as plus besoin de jouet la comédie maintenant, tu peux redevenir ce troll intolérant que je déteste tant et avec qui je n’ai rien à voir ! »

J’étais furieuse, mais surtout j’étais blessée… je me sentais utilisée, abusée alors que j’avais tellement confiance en lui, alors que je l’appréciais réellement et même plus que ça, mais à cet instant je le détestais de me montrer le visage du garçon que j’exécrais avant l’attaque du Poudlard Express.
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ce message a été posté Jeu 20 Sep 2012 - 23:05

Je ne l’ai pas vu venir. Normal, j’étais aveugle. Je ne l’ai pas entendu venir. Encore trop concentré sur les derniers mots que je venais de lui dire. Je n’ai rien pu prévoir. Je n’ai fait que réagir, suite au coup. Elle m’avait giflé. Soudainement. Brutalement. J’ai entendu le bruit du contact entre la paume de sa main et ma joue. Ce claquement qui raisonnait dans ma tête. Cette tête qui s’était penchée sur la droite suite au choc. Car c’était la joue gauche qu’elle avait désigné comme cible. Je sentais le rouge monter dans ma joue gauche, et j’imaginais déjà la trace de ces doigts. Je ne bougeais plus, restant le visage baissé et tourné vers la droite.

Elle avait osé. J’étais allé trop loin.
Hors de question de s’excuser. Pas après tout ce que je venais de lui dire.

« Wade avait raison, tu es toujours le même sang-pur arrogant et superficiel prêt à marcher sur n’importe qui ! Moi qui croyais que la perte de ta vue t’avais ouvert l’esprit, que tu étais devenu quelqu’un de bien… qu’elle idiote j’ai été ! J’avais raison de craindre que tu recouvre la vue, qu’en revoyant le monde tu m’en efface. » Wade. Quel connard. La prochaine fois que je le croise, je lui enfoncerai ma baguette dans le nez. Ce type ! C’était certainement à cause de lui qu’elle réagissait comme ça. Certains mots qu’elle me disait, me faisaient rire, intérieurement. Qu’elle pense que j’étais devenu quelqu’un de bien. J’avais changé, mais il ne fallait pas non plus passer le troll avant la massue. J’étais un Héritiers, un mec qui s’amusait à terroriser les autres lorsque j’avais encore ma vue. Mais devenir aveugle n’allait pas me faire passer chez les Phénix en un claquement de doigts. J’avais des idées, des principes, propres aux Héritiers, aux descendants des Mangemorts. Et il était hors de question que je me mette à penser bisounours comme les Phénix. Je riais bien de ces mots.
Mais d’autres … D’autres me touchaient. Elle avait peur qu’une fois ma vue revenue je l’oublie. Ça me touchait. Mais pas assez pour que je lui saute dans les bras et lui demande pardon. « Je ne suis pas près de retrouver la vue Pandore … » Avais-je soufflé. Espérant que dans la tempête qu’elle menait, et tout le bruit qu’elle faisait, elle entende mes mots. Je n’en étais pas sur. Mais si elle ne les entendait pas, dans le fond, je crois que ce n’était pas grave. J’aurais bien l’occasion de lui redire, ou de lui refaire comprendre.
« J’ai été trop stupide ! Je t’ai donné une chance quand d’autres continuaient à te tourner le dos, mais en réalité je n’étais qu’un jouet qui te servait à passer le temps ! Ce n’était peut-être qu’un baiser pour toi, mais pour moi ce genre de chose n’est pas anodin ! Je n’embrasse pas n’importe qui et je ne me laisse pas non plus embrasser comme ça. Alors bravo Roockwood, bien joué, tu t’es bien moqué de moi. Tu n’as plus besoin de jouet la comédie maintenant, tu peux redevenir ce troll intolérant que je déteste tant et avec qui je n’ai rien à voir ! » J’aurais pu calmer le jeu. Mais il ne fallait pas me prendre pour un troll. J’étais aveugle, pas troll. Je l’écoutais parler, laissant monter la colère en moi. Je n’avais plus envie d’essayer de me calmer. Ça ne servait à rien avec elle puisqu’elle en rajoutait toujours une couche. Elle était du genre à bien agiter le couteau dans la plaie, et à regarder avec passion les ravages qu’elle faisait. Cette fille aurait du être à Serpentard, vu le mal qu’elle faisait, vu les mots sanglants qu’elle lançait comme des pics.
M’approchant d’elle, j’attrapais son poigner. Bonne pioche. Petite victoire intérieure. Je tenais fermement son poignet. Pour qu’elle ne bouge plus. Qu’elle se taise. Qu’elle m’écoute. Qu’elle ait mal … ça m’était égal. Je lui serrais fort le poignet, volontairement cette fois. « Ecoute-moi bien Pandore. Tu veux voir celui que j’étais avant ? Pas de soucis. Si je n’avais pas été aveugle, je n’aurais certainement pas agis comme ça. Oh non ! Trop facile, pas assez amusant. Pour me jouer de toi, je t’aurais dragué, ouvertement, à l’abri des regards, pour que tu n’y voies que du feu. Derrière, j’aurais clamé haut et fort à qui voudrait l’entendre que toi, tu me draguais. Je t’aurais fait du rentre dedans, je t’aurais laissé croire que tu m’attirais, que j’étais de ton côté. Que j’avais les mêmes idées que toi. Mais je ne serais pas aller jusqu’à t’embrasser. Parce que même pour jouer, JAMAIS, je n’aurais embrassé une impur. Et, je t’aurais humilié devant tous les sang-purs de l’école. Et là … là je t’aurais vraiment prise pour mon jouet. » Je relâchais violement son poignet. Elle m’agaçait.

Elle faisait ressortir celui que j’étais avant. Je ne voulais pas, mais elle tirait toutes les ficelles. Je m’en voulais, car j’étais sur le point de la perdre. De retourner à ce que nous étions avant : Des inconnus. « Ouvre les yeux Pandore ! Ouvre les à ma place, parce que je ne peux rien faire pour toi, à part te démontrer que je ne me moque pas de toi. » Je me repassais la main dans mes cheveux. Un tic que j’avais lorsque j’étais énervé. Je mourrais d’envie de la regarder dans les yeux, voir ce qu’elle pensait. Mais je ne pouvais pas. Merlin ! J’en avais marre. Elle me faisait faire des choses dont je n’avais pas le droit, me faisait dire des choses que je ne pensais pas. Cette fille allait me rendre folle.

Et pourtant …

Pourtant elle me faisait du bien. Sa présence, même en boule de nerfs, je l’appréciais. « Que veux-tu que je fasse pour te le prouver ?! » Avais-je dis, calmement, mais sur un ton sec. En espérant qu’elle allait se calmer. Mais avec tous les mots qu’elle m’avait dit. Avec tout ceux que je lui avais dit, je craignais d’avoir brisé le pont qui pouvait nous rassembler au-delà du fossé jonché de mines nous séparant.
Je culpabilisais.
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ce message a été posté Sam 22 Sep 2012 - 19:43


Les peurs et mes doutes s’extériorisaient en même temps que ma colère et ma frustration. Maël n’était pas le genre de garçon que j’appréciais avant l’attaque du train : il était arrogant, sournois, hautain, moqueur, méchant. Je détestais ce genre de type et il m’était déjà arrivé de prendre la défense de personne à qui il s’en prenait, mais il ne s’en souvenait probablement pas, j’étais invisible à ses yeux à cette époque, une simple basique parmi tant d’autres, une fille qui aurait dû savoir rester à sa place face à un sang-pur. Voilà ce qu’il devait penser avant de perdre la vue, puis il y a eu cette attaque et il s’est retrouvé plus faible, il n’était plus intouchable, il était perdu, plus humble également et de fil en aiguille je l’avais pris en affection. Je pensais réellement que ses principes et idéaux s’étaient peu à peu transformés : il me fréquentait après tout, sachant qui j’étais, ce que j’étais. Il m’appréciait, il aimait passer du temps avec moi, il me l’avait déjà dit, alors j’avais cru que sa cécité lui avait – sans mauvais jeu de mot – ouvert les yeux, qu’il avait compris qu’il est impossible de sujet de la valeur d’une personne uniquement en se basant sur son sang, mais j’avais terriblement tort et il me le prouvait de la plus brutale des façons.

Je n’avais pas supporté ses paroles, minimiser ce baiser même si je pensais qu’il n’aurait pas du avoir lieu, le prendre comme une chose banale et surtout me dire haut et fort qu’il m’avait embrassé seulement parce qu’il était aveugle, me prouvant par là qu’avec sa vue je ne serais pas assez bien pour lui. La gifle était partie toute seule, et même si je voyais la marque de mes doigts se dessiner sur sa joue, je n’éprouvais aucun remord à mon geste. J’avais déjà la rancune tenace, mais lorsque la colère était encore trop vivace, je n’arrivais pas à prendre le recule nécessaire afin d’analyser mon comportement et ses répercutions. Peut-être que plus tard je regretterais cette gifle mais à ce moment là elle me semblait plus que justifiée !

Peut-être eu-t-il peur d’en recevoir une autre ou que je ne me montre à nouveau agressive, ou bien voulait-il se montrer menacer à mon égard afin de me faire peur ou juste pour me montrer qu’il ne se laissait pas faire. En tout cas il attrapa mon poignet avec une agilité déconcertante. Je maudissais ces réflexes et cette précision que j’admirais encore quelques instants plus tôt et je serrais fortement les dents, autant qu’il serrait mon poignet à dire vrai, il me faisait mal mais je refusais de laisser échapper une quelconque plainte à ce sujet. « Ecoute-moi bien Pandore. Tu veux voir celui que j’étais avant ? Pas de soucis. Si je n’avais pas été aveugle, je n’aurais certainement pas agis comme ça. Oh non ! Trop facile, pas assez amusant. Pour me jouer de toi, je t’aurais dragué, ouvertement, à l’abri des regards, pour que tu n’y voies que du feu. Derrière, j’aurais clamé haut et fort à qui voudrait l’entendre que toi, tu me draguais. Je t’aurais fait du rentre dedans, je t’aurais laissé croire que tu m’attirais, que j’étais de ton côté. Que j’avais les mêmes idées que toi. Mais je ne serais pas aller jusqu’à t’embrasser. Parce que même pour jouer, JAMAIS, je n’aurais embrassé une impur. Et, je t’aurais humilié devant tous les sang-purs de l’école. Et là … là je t’aurais vraiment prise pour mon jouet. » Comme si j’aurai pu tomber dans son piège ! Certes, nous nous étions rapproché mais il y avait eu son accident qui en était en grande partie la cause. Jamais je n’aurai eu confiance en lui avant cela, alors je ne serais pas tombée dans son piège, je le savais mais je n’avais pas besoin de le lui dire, il semblait satisfait de me faire part des plans de celui qu’il était et c’était certainement cela qui m’écoeurait le plus.

Il me relâcha enfin, assez brusquement et j’en profitais pour me masser le poignet endolori par sa prise trop ferme. Je restais figée dans un silence volontaire certaine qu’il allait encore me sortir des horreurs auxquelles j’essayais de me préparer mentalement mais la suite fut toute autre : « Ouvre les yeux Pandore ! Ouvre les à ma place, parce que je ne peux rien faire pour toi, à part te démontrer que je ne me moque pas de toi. » « Ce n’est pas à moi de les ouvrir… » Murmurais-je. Je l’avais accepté lui, malgré tout ce qu’il avait pu faire, celui qu’il avait été, et même malgré sa faction… si l’un d’entre nous devait ouvrir les yeux, se remettre en question je ne pensais pas que ça devait être moi. « Que veux-tu que je fasse pour te le prouver ?! » Il restait sec mais étonnement calme, mais pour combien de temps ? car je doutais fortement que ma réponse lui plaise. « Rien. Il n’y a plus rien à faire, tu en as déjà fait. Tes propos étaient clairs. Je ne suis qu’une impure pour toi, tu te pense supérieur à moi pour des raisons qui te sont propres et que je trouve complètement stupides. Nous sommes amis que par défaut. Si tu retrouvais la vue demain, nous redeviendrons des étrangers, c’est aussi simple que ça. Alors il n’y a plus rien à faire, ni à dire, c’est assez simple comme situation en réalité : nous ne sommes pas fait pour vivre dans le même monde. » Il n’y avait aucune colère dans ma voix, seulement une immense déception. J’allais le perdre et ça me fendait le cœur.
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ce message a été posté Mer 26 Sep 2012 - 18:54
Salaud.
Vermine.
Dégueulasse.
Le type que j’étais avant de perdre la vue n’était qu’un enfoiré. Et je sentais ce mec refaire surfasse en moi. Chose qui m’enchantait, car j’allais peut-être de nouveau prendre le dessus sur les autres, les empêcher de m’écraser. Ce que je n’appréciais pas vraiment. J’aimais me sentir supérieur aux autres. Mais ce mec que j’avais été, ne correspondait pas à Pandore. Nous étions les parfaits opposés, qui ne pouvaient s’empêcher de se repousser. Je m’étais rendu compte que cette fille, cette Poufsouffle avait de nombreuses qualités, et qu’elle m’avait changé. Elle m’avait aidé suite à la perte de ma vue. Et là … après tout ce qu’elle avait fait pour moi, j’étais en train de la traiter de la même façon que lorsque j’étais voyant.

Mais nous n’étions pas du même monde. Si j’en écoutais les valeurs de ma famille, les concepts de la société sorcière d’aujourd’hui, c’est comme ça que je devais agir avec elle. Être méchant, arrogant, violent …
Mais je n’avais pas envie de l’être, pas avec elle.

Et pourtant, je l’avais fait.
Je sentais la culpabilité me ronger. J’étais en train de blesser, au plus profond la seule personne qui malgré ce que j’étais ne m’avait pas tourné le dos. J’avais envie de lui attraper le bras, encore, mais avec plus de douceur. Et de la serrer dans mes bras. De lui présenter mes excuses. Mais je ne pouvais pas. Trop de fierté. Quelle crédibilité j’aurais après ? Saleté d’égoïsme !

« Rien. Il n’y a plus rien à faire, tu en as déjà fait. Tes propos étaient clairs. Je ne suis qu’une impure pour toi, tu te penses supérieur à moi pour des raisons qui te sont propres et que je trouve complètement stupides. Nous sommes amis que par défaut. Si tu retrouvais la vue demain, nous redeviendrons des étrangers, c’est aussi simple que ça. Alors il n’y a plus rien à faire, ni à dire, c’est assez simple comme situation en réalité : nous ne sommes pas fait pour vivre dans le même monde. » Sa réponse me déconcertait, tellement elle était emplie de vérités. Nous n’étions pas fait pour vivre dans le même monde. Je soupirais. « On n’est pas fait pour vivre dans le même monde. C’est vrai. Mais les sorciers ne sont pas faits pour vivre dans le même monde que les moldus, et pourtant nous cohabitons. » Silence. Je préférais ne pas trop m’étendre sur les moldus, nos avis divergeaient encore là dessus. Je n’aimais pas les moldus, elle n’avait rien contre eux. Il fallait que j’enquille sur autre chose. «Je ne suis pas du genre à tourner le dos aux gens qui m’ont aidé. » Tous ceux avec qui j’ai pu être ami ou bien m’entendre, si aujourd’hui cette relation n’existait plus, ce n’était certainement pas de ma faute. Oh non ! Bien au contraire, ça a toujours été les autres qui me tournaient le dos. Je suis loyal, et je tiens à cette loyauté. Lorsque je donne mon amitié à quelqu’un, jamais je ne la reprends. Je ne la donne pas souvent, mais donner c’est donner. Reprendre c’est voler. Pandore ne semblait pas avoir conscience de ça. « Je ne donne pas facilement mon amitié aux autres. Mais lorsqu’elle est donnée, jamais je ne la reprends. J’ai des principes auxquels je tiens beaucoup. Ne pas revenir sur ce qu’on a dit ou fait en fait partie. Je ne suis pas du genre à faire des coups dans le dos de mes amis. Encore moins de les laisser tomber. J’ai ma fierté, mais même s’ils me tournent le dos, qu’un jour ils ont besoin de moi … Je mettrais du temps avant de lui refaire confiance, mais je ne le laisserais pas tomber. Cette amitié je te l’ai donné. Je ne suis pas prêt de te la reprendre. Toi, tu peux, je comprendrais. Et je ne t’en voudrais pas. » Car nos mondes étaient différents. Ma voix se durcissait. J’avais l’impression de plus la connaître qu’elle me connaissait. Elle faisait une tonne de suppositions depuis tout à l’heure sur mon compte, se trompant à chaque fois. Ça faisait un an qu’on se fréquentait, ça faisait un an qu’elle pensait encore que j’étais le même que celui avant l’attaque du Poudlard Express. « J’ai appris à te connaître, Pandore McGann. Et même si on n’est pas du même monde. Même si on est voués à se détester, à s’affronter. Je t’ai donné mon amitié. Je n’ai qu’une parole, et jamais je ne reviendrais en arrière. Aveugle ou pas, je te verrais comme je te vois là. » Cette voix sèche, et brutale était toujours là. Je doutais qu’elle se calme enfin. Elle m’avait agacé de toutes façons. Même si l’envie était là, je ne me jetterais pas dans ses bras ce soir. Elle avait le hibou dans son camp. Nous savions tous les deux que nous étions des opposés. Et Merlin le savait : les opposés s’attirent . . .
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ce message a été posté Dim 7 Oct 2012 - 1:01


Tout avait si bien commencé… malgré mes craintes, Maël ne s’était pas éloigné de moi durant les deux mois de vacances que nous avions passé loin l’un de l’autre, notre complicité était restée la même, elle semblait par ailleurs plus forte et le jeu auquel je m’étais prêtée sous sa demande nous avez d’autant plus rapproché. Trop rapproché. Un simple baiser et tout avait volé en éclat. Nous nous disputions, nous déchirions à cause des barrières que nous mettaient nos factions et nos opinions, à cause du régime en place qui nous interdisait de nous fréquenter alors que nous n’y adhérions pas de notre côté. Parce que je n’était ‘qu’une’ basique et lui un sang pur. Y avait-il une véritable justice là dedans ?

« On n’est pas fait pour vivre dans le même monde. C’est vrai. Mais les sorciers ne sont pas faits pour vivre dans le même monde que les moldus, et pourtant nous cohabitons. » une moue contrariée qu’il ne pouvait pas deviner se peignit sur mes traits. Cohabiter ? Nous nous cachions et les Ombres voulaient carrément leur mort… je n’appelais pas ça cohabiter ! D’ailleurs un jour, lorsque les sorciers de rang différents s’affronteront, nous nous écraserons entre nous. Lui et moi. Nous serions l’un contre l’autre, luttant pour nos idéaux et pour notre survie… ce futur me faisait peur. « Je ne suis pas du genre à tourner le dos aux gens qui m’ont aidé. Je ne donne pas facilement mon amitié aux autres. Mais lorsqu’elle est donnée, jamais je ne la reprends. J’ai des principes auxquels je tiens beaucoup. Ne pas revenir sur ce qu’on a dit ou fait en fait partie. Je ne suis pas du genre à faire des coups dans le dos de mes amis. Encore moins de les laisser tomber. J’ai ma fierté, mais même s’ils me tournent le dos, qu’un jour ils ont besoin de moi … Je mettrais du temps avant de lui refaire confiance, mais je ne le laisserais pas tomber. Cette amitié je te l’ai donné. Je ne suis pas prêt de te la reprendre. Toi, tu peux, je comprendrais. Et je ne t’en voudrais pas. » Un rire peu agréable m’échappa. Cherchait-il à se donner le beau rôle ? Car en l’écoutant j’avais l’impression qu’il cherchait à me culpabiliser, à me faire croire qu’il était le gentil dans l’histoire, celui qui était loyal tandis que moi je pouvais ne pas l’être. Les rôles me semblaient inversées d’une façon assez improbable.

« J’ai appris à te connaître, Pandore McGann. Et même si on n’est pas du même monde. Même si on est voués à se détester, à s’affronter. Je t’ai donné mon amitié. Je n’ai qu’une parole, et jamais je ne reviendrais en arrière. Aveugle ou pas, je te verrais comme je te vois là. » « Et de quelle manière est-ce que tu me vois ? » Car après ce baiser, après toutes ces choses de dites, j’avais du mal à me situer dans son monde. Cependant je me ravisais rapidement. « En fait ne réponds pas, je ne veux pas savoir. » Parce que aucune réponse ne m’aurait convenu à ce moment précis, j’aurai forcément mal pris ses paroles peu importait leurs sens. J’étais dans un état qui ne me permettait pas de faire la part des choses, de comprendre clairement. D’ailleurs il en était de même pour notre relation : je ne la comprenais plus et je me demandais si je l’avais seulement comprise un jour. Je soupirais péniblement, car les mots qui allaient sortir de ma bouche allaient m’être pénibles et portant ils me semblaient les plus sensés d’entre tous. « Arrêtons cette mascarade, tu veux bien ? Cette amitié n’est qu’illusion. Tu avais besoin d’un soutient après ton accident, j’avais besoin de croire que les sorciers même les plus bornés pouvaient changer mais au fond nous ne sommes rien de plus que deux personnes aux idées opposées destinées à s’affronter peu importe de quelle manière. Autant en rester là. » Mon cœur s’était serré à mesure que j’avais avancé dans mon discours et il était lourd lorsque je posais la main sur la poignet de la porte une fois que je m’étais éloignée de Maël. « Au revoir Maël… » Lorsque je refermais la porte derrière moi, les larmes menaçaient de couler, il me fallut toute la volonté du monde pour les contenir, et afin d’y parvenir au mien je me focalisais sur la colère que j’éprouvais envers Maël, tout ce qu’il m’avait dit, ainsi que tout ce qu’il représentait.
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