Mon vieux t'es un connard ! Avec un grand C

ce message a été posté Mer 5 Sep 2012 - 10:30

Il y avait des soirs comme ça où faire une pause devenait vital. Juste une pause dans ce monde de fou qui est le leur. Une pause dans la guerre, une pause dans les combats acharnés. Une pause dans les relations qui se compliquent, encore et encore. Juste une petite pause, un verre, et une amie. Qui aurait pu croire, pourtant, qu'elles pourraient bien s'entendre, toutes les deux ? La Sang-Pur, à qui tout réussit. Si jeune, si belle, si libre ! La journaliste de mode qui semble s'occuper bien plus de sa dernière paire d'escarpin que de politique, puisque de toute manière, tout lui sourit. Et il y a elle. La Sang-de-Bourbe, qui doit arracher chaque petite victoire qui paraît pourtant dérisoire, qui subit les lois discriminatoire. La vieille fille qu'on fuit quand on connaît les origines. La militante engagée qui n'a que faire de l'avis des autres et qui n'a en tête que la défense de leur cause. Tout qui les oppose, n'est-ce pas ?

Pourtant cela fait maintenant plus de deux heures que Loïs est là, un verre à la main, à discuter avec Elisabeth Macnair, assise dans un fauteuil confortable dans l'immense appartement de la jolie brune. Elle est venue directement en sortant de la Tour des Médias afin de ne pas être ennuyée à cause du couvre-feu et elle sait qu'elle y restera la nuit. Elles ont donc tout leur temps, toute la nuit pour parler de tout et de rien, de sujets importants comme de broutilles, se raconter les dernières nouvelles, ou juste rire des anecdotes de leur vie de tous les jours. Pour le moment, les sujets évoqués s'apparentent plus à la pluie et au beau temps, autant être honnête. Et qu'est-ce que ça fait du bien... Oublier, un instant, tout ce qui peut s'apparenter à un conflit. Oublier qu'elle peut à tout instant se retrouver face à des gens qu'elle ne voudrait surtout pas affronter. Oublier la douleur et la trahison. Juste rire un peu.

Une nouvelle gorgée de son verre, les yeux légèrement perdus dans le vague, une seconde. Une absence, des yeux bleus. Ça ne dure qu'un instant, et déjà, elle relève le regard vers Elisabeth, lui sourit, de ce sourire sincère qu'elle n'a qu'avec ses vrais amies. De ce sourire qui camoufle toujours ses propres peurs, ses propres états d'âmes. Juste un sourire qui allume un peu ses yeux.

"Alors, et toi, quoi de nouveau?"

Pas juste les derniers potins. Comment elle va, vraiment ? Le nouveau journal dans lequel elle travaille, outre la surface publiques? Les amours compliqués, Bruce ? Autant de choses dont Elisabeth peut lui parler si elle en a envie, même si Loîs n'insistera pas si son amie ne veut pas en parler. Elle.. elle parlera peut être, plus tard ? Et puis, comme dit plus haut, elles ont toute la nuit, n'est-ce pas?

Re: Mon vieux t'es un connard ! Avec un grand C

ce message a été posté Mer 5 Sep 2012 - 14:52

Entendre parler Elisabeth de son fils est toujours un plaisir pour Loïs. Même si elle sait que tout n'est pas toujours rose pour eux, qu'elle doit souvent faire face aux caprices du petit monstre, il y a un tel amour dans ses propos que cela, au final, importe peu. Elle ne se permettrait certainement pas de porter un jugement sur la façon dont Elisabeth se comporte avec son fils, même si elle ne peut retenir une grimace en voyant le grand aquarium qu'elle lui désigne. C'était donc ça... Elle aurait dû s'en douter mais poser semblait quelque peut déplacer.

"Il a un goût certain pour les bêtes affreuses. Enfin, sans vouloir t'offenser. Mais c'est... Un style?"

L'amusement s'entend cependant dans sa voix. Connaissant Elisabeth et ses côtés superficiels, nul doute que les bêtes ne devaient pas être les bienvenues ici. Mais le sourire de Colin devait valoir tout l'or du monde... "Ce devait être magnifique, oui." Une seconde, le sourire s'efface de nouveau de son visage. Elle n'est pas jalouse du bonheur de son amie, d'autant plus qu'elle sait parfaitement que la vie n'a jamais été toute rose pour elle, même avec son fils. Mais peut être que parfois, elle aurait envie... Non. C'est ridicule. Elle est célibataire, indépendante, et avoir un enfant ou même une véritable relation en ce moment serait plus que dangereux. Pourtant. Pourtant il y avait ce creux dans son ventre, juste à l’estomac -si près du cœur- qu'elle ressentait, depuis ces quelques jours. Depuis...

"Oh, moi, tu sais." Ça va toujours, n'est-ce pas? Même dans les pires moments. "Je dois être fatiguée. Il y a eu. L'attaque de la banque, à couvrir. Et j'y ai rencontré une personne que je n'aurai jamais voulu croiser dans ces circonstances."

Elle parle à demi mot, choisit ses mots avec soin. Elisabeth ne peut pas ne pas avoir de doute quand aux actions de Loïs en dehors de ses activités officielles. Il y a trop de choses qui ont filtrés. Et puis il y a Bruce, de qui la jeune femme connaît l'allégeance. Alors comment pourrait-elle ne pas savoir pour Loïs? Ça lui paraît impossible. Pourtant, la journaliste ne le dira pas d'elle-même. Il vaut mieux attendre, peut être, avoir la confirmation qu'Elisabeth sait. Ne pas se vendre elle-même, ce serait ridicule. Alors la couverture de l'attaque faite par les Héritiers est une bonne excuse pour pouvoir en parler sans se révéler directement. Et si vraiment Lisa sait, elle comprendra. Et si elle comprend, elle trouvera d'elle-même la personne dont Loïs parle. Après tout, elle est une des rares personne à être au courant. Clark. Oh, Clark.

Mais Loïs serre les dents. Non, sa gorge ne s'est pas serrée. Elle relève les yeux, parfaitement secs. Elle n'a pas encore pu lui parler. Est-ce qu'elle va vraiment le faire ? Elle n'en sait trop rien. Ça n'en vaut peut être pas la peine. S'il est de leur côté... Et bien quoi, s'il l'est . Et Elisabeth, elle ne l'est pas, peut-être ? Bien sûr que si ! C'est une Héritière, une des disciple de Salamander, une de celle qui vit et qui ne subit pas leur monde actuel. Une de ces privilégiées, même. Et alors, elle est bien là, dans son salon, en train de boire un verre, de discuter. Une amie, non ?

"Je ne sais pas. Vraiment. J'ai cru... J'ai rien cru du tout, en fait. On en a pas reparler depuis. Je ne sais même pas ce qu'il en pense."

Et c'est peut être bien là le problème. Elle ne sait pas. Elle ne sait plus du tout où elle en est. Une grimace, qui vient une fois de plus tordre légèrement ses jolis traits. Et un verre fini cul sec.

"Enfin, c'est ridicule. Tu me parlais de la nouvelle rédaction ?"

Piètre tentative pour tenter de penser à autre chose. Pourtant, même à elle, cela ne lui semble pas convainquant. Parce que Clark refuse purement et simplement de sortir actuellement de son esprit.

Re: Mon vieux t'es un connard ! Avec un grand C

ce message a été posté Jeu 6 Sep 2012 - 9:39

Loïs tend son verre à la demande d'Elisabeth sans trop se faire prier. Elle n'est pas du genre à boire beaucoup en temps normal, déjà, parce que boire seul n'est pas une excellente idée, et ensuite, parce qu'elle ne tient pas très bien l'alcool. Oh, ce n'est pas ce qu'elle a bu pour le moment qui pourrait entacher son caractère, mais si cela continue... Pour ce soir, pourtant, elle n'a pas envie de faire attention. Elle a juste envie d'accepter le verre, dont elle boit d'ailleurs une longue gorgée pendant qu'Elisabeth donne ses ordres à son Elfe de Maison. Et un instant, une toute petite seconde, elle espère que son amie va être assez dupe pour rebondir sur sa dernière phrase. Allez, son nouveau job, les potins... C'est tout de même plus intéressant que cette mascarade de relation humaine, non ? Visiblement, pas au goût d'Elisabeth.

Un soupir s'échappe des lèvres de Loïs, presque malgré elle. La simple évocation de son prénom lui donne l'impression d'avoir de nouveau un goût amer dans la bouche. Elle se sent soudain si las.

"Lui parler ? Pas certaine qu'il m'écoute."

Un rire qui s'échappe de ses lèvres, pas vraiment joyeux. Oui, elle devrait peut être commencer depuis le début. Mais sans rien dire? Plutôt difficile comme exercice. Pourtant, elle savait manier les mots, en temps normal. Elle devait juste faire attention à ce que l'alcool ne lui délie pas trop la langue.

"Il ne s'est pas passé grand chose, en fait. Rien que tu ne sois déjà au courant." Et ce, quelle que soit l'implication de la jolie brune. Tout le monde avait parlé de cette attaque, d'une façon ou d'une autre. Alors même si elle ne s'y était impliquée d'aucune façon, elle avait forcément eut des échos des affrontements. "Je sais que ça peut paraître stupide, parce que je le savais. Mais il était là, juste en face. A soutenir leurs idées. C'était comme une injure, tu vois ? Comme..." Elle se stoppe, une seconde, incapable de continuer. Comme s'il lui avait jeté son statut en plein visage. Et qu'il l'avait fait avec une telle indifférence.. Pas une seule fois il n'a semblé l'écouter. Pas une seule fois il n'a eu l'air ne serait-ce qu'un minimum touché par ce qu'elle a pu dire. Il l'a juste repoussé, comme un vulgaire moucheron trop gênant.

"Je l'ai cru, quand il disait que ça n'avait pas d'importance, tu sais." La journaliste se replie un peu, ramène une jambe sous elle. Protection. "Je l'ai cru, mais c'était juste faux. Il se bat pour que ça continue." Un instant, elle a envie de sortir tout ce qu'elle a sur le coeur. Tous ces mots si pleins de fiel qui lui reviennent en tête, comme à Gringotts même. Elle parle déjà bien plus pour elle même que pour Elisabeth, en réalité. Pourtant... Elisabeth est comme lui. Mais Elisabeth ne lui a jamais rien affirmé, elle. Elles n'ont jamais parlé de ça, de son statut. Au fond, si ça se trouve...

Mais la journaliste secoue la tête. Ca ne lui ressemble pas. Elle ne se laisse pas abattre, jamais. Il y a bien plus important en ce moment même que ses états d'âmes.

"Ce n'est rien. De toute façon, on ne s'est jamais rien promit. Je lui parlerai, peut être, si un jour j'en ai l'occasion... Sinon, tant pis."

Voilà. Une bonne résolution, non? Femme forte, qui ne se laisse dominer par rien. Qui choisit sa vie, ses combats. Il n'en fait pas partie, voilà tout. Comme elle ne fait pas parti des siens. Point final.

Re: Mon vieux t'es un connard ! Avec un grand C

ce message a été posté Lun 10 Sep 2012 - 11:31

Il arrive rarement à Loïs Lang de ne pas savoir que répondre et de rester sans voix, même quelques secondes. Elle a toujours un trait d'esprit en réserve, une remarque acerbe à servir sur un plateau d'argent, une remarque impertinente aussi bien qu'opportune à glisser dans la conversation. Pourtant, Elisabeth Macnair vient de réussir le petit exploit de lui couper le sifflet, purement et simplement. Il n'y a sans doute qu'elle pour mettre ainsi cartes sur table, pour pouvoir montrer autant de franchise en seulement quelques mots. Pas besoin de se cacher. Elle sait déjà tout ou presque de la vie de Loïs et elles en sont à un point ou le nier devient carrément ridicule. Et Elisabeth semble avoir trouver le courage -ou l'inconscience ?- de dire enfin ce qu'au fond, elles savent toutes les deux depuis longtemps. Non, elles ne sont pas du même bord, comment le pourraient-elles ? Mais Loïs n'a jamais osé le dire aussi franchement. Et c'est justement cette franchise qui lui arrache un rire. Un vrai rire, surprit, mais oh combien joyeux. Et c'est comme si un instant, tout le reste pouvait s'envoler.

"Oui, c'est déjà arrivé... On se voit souvent, en fait."

Est-ce qu'elle aurait dû le lui dire avant ? Peut être... Mais Clark n'a pas l'air de vouloir que ça s'ébruite beaucoup, alors même si elle avait déjà dit à Elisabeth qu'elle le voyait un peu en ce moment, elle n'a jamais osé en dire trop. Sauf que maintenant, c'est différend. Parce que tout est sans doute fini, de toute manière. Il n'y a plus vraiment grand chose à cacher désormais. Même si la question pourrait se poser, alors, de ce qu'il y avait avant cela à ne pas dire.... Juste une histoire sans lendemain.

"Enfin, on se voyait. Maintenant.." Elle secoue la tête. Maintenant, elle n'en sait rien. Et là, tout de suite, elle ne veut plus y penser. "Il est.. Attentionné, toujours. Et quand je suis dans ses bras, je sais que je suis la seule. Juste.. La seule." Une pause, le regard qui se perd dans le vague. Ces souvenirs, ces sensations... Le sourire qu'il lui offre dans ces moments là. Ses mains quand il la touche... "Et il est doué. Très doué. J'ai toujours l'impression qu'il sait exactement comment me faire défaillir." Et elle le lui rend bien, ou du moins, essaye. Ces étreintes qu'ils ont partagées resteront sans doute graver dans sa mémoire. Dans tout son corps.

Jamais de mots trop crus, pourtant. Loïs n'est pas à l'aise avec ce genre de choses. Et elle ne veut surtout pas entacher ces souvenirs avec des paroles maladroites. Parce que même si la politique s'en mêle... Elle a envie de les garder, encore un peu. Alors la curiosité d'Elisabeth ne sera sans doute pas satisfaite avec ces quelques simples mots. Mais elle ne se sent pas capable d'en dire plus maintenant.

Re: Mon vieux t'es un connard ! Avec un grand C

ce message a été posté Sam 22 Sep 2012 - 18:18

S'il y a une chose que Loïs ne pourra jamais reprocher à Elisabeth, c'est son franc parler. Elle savait parfaitement que son amie pouvait pourtant se montrer hypocrite au possible quand la situation le nécessitait et que, par la suite, elle pouvait se montrer le plus redoutable des serpents en répandant son venin avec une agilité toute professionnelle. Et si cela pouvait revenir aux oreilles de la personne concernée, ça n'en était bien sûr que mieux. Mais elle avait aussi ses moments de franchise pure, ces moments là où elle disait juste ce qui lui passait par la tête et où elle ne mâchait pas ses mots. Elle n'avait jamais jusque là réussit à choquer Loïs avec de telles propos : la journaliste en avait vu d'autres et elle en riait toujours. Mais jamais cela ne l'avait touché d'aussi près. Jamais elle n'avait visualiser la scène comme aujourd'hui, jamais elle n'avait été actrice de ces idées incongrues. Sans doute parce qu'il n'était normalement jamais question de ses relations intimes, bien souvent presque inexistantes. Alors que là, Elisabeth est on ne peut plus directe dans ses propos. Qui, malgré la couche de gêne, sont aussi là pour la faire réfléchir, elle en a bien conscience.

"On devrait peut être, ouais. Discuter, je veux dire." Elle bredouille un peu, mal à l'aise, remue sur son fauteuil. Et bois une nouvelle gorgée de vin pour se donner contenance. Peut être pas une bonne idée pour résister à la curiosité d'Elisabeth, mais ça donne une impression de sécurité salutaire en cet instant. Se réconcilier avec Clark... L'idée est tentante. Plus que tentante. Parce qu'au fond, elle a vraiment apprécier les moments partagés. Ils ne sont pas grands choses, ne représente que quelques morceaux de vie, presque volés à une guerre qui n'en finit pas... Un soupir qui s'échappe de ses lèvres à ces pensées. Oh Clark. Pourquoi il a fallut qu'elle le rencontre maintenant ? "Nous verrons. Je.. Peut être que je le ferai." Peut être. Aucune promesse. Comme entre elle et Clark. Alors peut être que justement, ça devrait être plus simple, non? Pardon pour les sorts, et hop, on se saute dessus ! La proposition d'Elisabeth semble presque alléchante, en réalité, vu sous cet angle. Même si cela fait redoubler la rougeur qui couvre ses joues. Et, l'alcool aidant, lui arrache un petit rire amusé.

"Je ne saurai même pas par quoi commencer. Tu sais, tout ça..." Un signe de main. Elisabeth comprendra de quoi elle parle. Les relations intimes -les relations tout court- ça n'est pas pour elle en général. "Bref. Mais toi, alors ? On parle de moi, mais tu ne me dis rien, ça ne te ressemble pas. Avec Bruce, par exemple ?" Un petit sourire, plus pour cacher sa gêne qu'autre chose, et elle se rappuie contre le dossier de son fauteuil. Passer le relais, laisser l'autre parler. La base d'une bonne interview. Et puis, Elisabeth ne tarit jamais sur ce sujet, Loïs la connaît... Les connaît, d'ailleurs, parce que Bruce, en général, est pareil. Les détails, elle peut presque les visualiser maintenant, même si elle s'en empêche toujours. Et la voilà donc qui s'apprête à retomber dans le calme de l'écoute, son verre serré dans ses deux mains, quand soudain...

"MAMAAAAAN!"

Un hurlement, un cri qui lui paraît presque inhumain sur le coup, qui survient des entrailles de l'appartement, la fait sursauter. Le retour du monstre en puissance. Colin.

Re: Mon vieux t'es un connard ! Avec un grand C

ce message a été posté Dim 30 Sep 2012 - 19:44

Ce genre d'évènement dans une soirée aussi détendu, c'est bien un coup à vous dessouler un peu. Assez en tout cas pour ne plus avoir envie de rire ou de se confier tout de suite. Son premier réflexe a été de sauter sur ses jambes en entendant le hurlement, prête à saisir sa baguette contre d'éventuels assaillant, à défendre bec et ongles le fils de son ami. Mais Elisabeth, plus rapide qu'elle et d'autant plus prête en tant que maman, est déjà en train de monter, lui intimant de rester sur place. Loïs a une grimace rapide mais acquiesce d'un signe de tête que son amie ne peut pas voir alors qu'elle est déjà en train de monter les escaliers quatre à quatre. Et les secondes s'écoulent où Loïs, sur ses gardes, attentives, attend le moindre signe d'un quelconque danger pour à son tour se précipiter. Et elle ne se rend compte qu'elle retenait à moitié sa respiration que quand enfin elle entend son amie l'appeler. Bon. Les verres, la bouteille, il ne doit définitivement rien y avoir de grave là bas. Loïs s'en empare avec un sourire retrouvé avant de se diriger, dans le même mouvement, vers la provenance des bruits de voix et d'eau. La salle de bain. Mais qu'est-ce que le petit monstre est allé encore inventé ?

Quand elle pousse la porte de la pièce, c'est pour trouver Elisabeth penchée au dessus de la baignoire et le petit plongé dans une eau rouge qui, à première vue, semble presque inquiétante. L'attitude de la jeune maman défait pourtant toute idée de danger au vue du calme qu'elle affiche. Elle semble même plutôt calme. Et dans la dite-eau, les boucle blonde, et les yeux si grands, qui l'observent comme la dernière des curiosités. Colin, donc. Elle lui sourit, comme on sourit à un enfant de son âge, avec une gentillesse dont on fait rarement preuve face à des adultes. Elle a déjà tellement vu de photos, en a déjà tellement entendu parler, qu'elle a l'impression de le connaitre. Mais au moins, maintenant, les présentations sont officielles.

"Bonjour, Colin. Ravie de te rencontrer."

Et c'est sincère, même si à son âge, on ne fait sans doute pas encore très bien la différence. Il est là, devant ses yeux, le petit monstre que lui dépeint toujours Lisa, la prunelle de ses yeux. Et il a l'air bien décidé à rester un moment ici et à ne pas retourner tout de suite se coucher. Mais l'attention de Loïs est de nouveau attirée par Elisabeth qui répond à sa question, qu'elle avait presque oublié d'ailleurs. Et visiblement, elle aurait peut être dû s'abstenir de la poser. Elle qui s'attendait à ce que la discussion s'oriente sur un sujet plus léger... La question de Colin lui arrache un sourire mais elle ne perd pas le nord. Visiblement, elle n'est pas seule à en avoir gros sur le cœur.

"A ce point ? Qu'est-ce qu'il a encore fait ? Il ne m'en a pas parlé, à... La dernière fois qu'on s'est vu. Bon, mais les circonstances ne s'y prêtaient pas vraiment"

Même quand ils discutaient simplement en faisant des rondes, il y avait un peu trop de monde autour d'eux pour ce genre de confidences -car oui, c'est évidemment à Gringotts qu'elle pensait. Et puis il faut dire que c'est tout de même rarement lui qui l'informe de ce genre de choses, mais bien plutôt la journaliste de mode. Oui, parce que si elle est au courant des frasques d'Elisabeth et de Bruce, elle est aussi parfaitement au courant de toutes ces petites disputes entre eux. Qui se règlent bien souvent sous la couette... Ou dans des toilettes publiques, dans la salle de bain, sur une table, sous une table peut être, et Merlin sait encore quels lieux étranges ils peuvent avoir étés chercher pour cela. Et il est vrai, cela fait quelques temps maintenant qu'elle n'est pas au courant de ce qu'il se passe entre eux, mais il faut dire que cela n'évolue jamais vraiment beaucoup. Pourtant, c'est la première fois qu'elle a l'impression que cela touche autant son amie. Alors malgré les oreilles visiblement indiscrètes de Colin, elle est vraiment avide de savoir.

Re: Mon vieux t'es un connard ! Avec un grand C

ce message a été posté Dim 14 Oct 2012 - 8:42

Les yeux perdus sur le carrelage des murs de la grande salle de bain, Loïs ne perd pas pour autant une miette des dires de son amie. Le petit sourire un peu pensif aux lèvres ne change absolument rien à la qualité de cette écoute. Ni au sérieux qu'elle met dans cette conversation. Et après, Elisabeth pense que elle et Clark devraient parler. Elle n'est peut être pas la seule à se trouver dans une telle situation. Et quelque part, Elisabeth semble bien plus perdue qu'elle. Peut être l'inquiétude. Peut être... Autre chose. Peut être un savant mélanges de sentiments pas forcément cohérents les uns avec les autres, et encore moins avec la ligne de conduite qu'elle a toujours tenue. Tous dans les mots d'Elisabeth hurle le contraire de ce qu'elle vient d'affirmer. Tout dans son attitude, aussi. Et Loïs ne peut s'empêcher de sourire un peu plus.

"Il va bien, tu sais. Je veux dire... J'étais avec lui."

Elle peut bien le lui avouer, après tout. Même si c'est une demi vérité. Bruce va bien, ou en tout cas, n'est pas blessé. Mais elle ne l'a pas revu depuis l'attaque, elle non plus. Et affronter son meilleur ami, presque un frère, ne peut pas s'être fait sans dégâts. Même si cette simple pensée a tendance à la faire se tendre, se crisper. A ramener au fond de son ventre cette envie de hurler, sur une personne bien précise en particulier. Mais elle s'efforce de ne pas trop y penser. De se concentrer sur autre chose. Ca n'est pas d'elle -et de lui- dont il est question en cet instant. Mais de Lisa, et juste de Lisa. Elle ne peut s'empêcher de pouffer discrètement de rire à l'intervention de Colin, et de gratifier le garçonnet d'un sourire amusé. Il ne doit pas comprendre grand chose à ces histoires d'adultes, mais nul doute qu'il tient à prendre part à leur conversation.

"Mais non, tu ne l'es pas. C'est lui qui est un goujat, c'est tout." Son regard se reconcentre, revient sur la sang pure, et son sourire se fait un peu plus doux. Bruce ne s'est pas toujours très bien comporté avec les filles, et même si jusqu'à présent Elisabeth Macnair s'en contentait, cela ne semble plus vraiment être le cas. Et après, c'est elle qui doit mettre les choses au point avec Clark. "Mais un goujat diablement sexy, je veux bien te l'accorder. Combien est-ce que tu parie que dans même pas vingt quatre heures il se sera ramener la queue entre les jambes pour se faire pardonner à votre manière ?" Elle se fait plus complice, presque le ton de la confidence, mais toujours aussi amusée. Elle n'est pas vraiment certaine qu'Elisabeth et Bruce puissent réellement rester fâchés très longtemps, surtout si justement, il ne s'agit pas vraiment de se fâché. Au contraire, l'inquiétude ressentit par la jolie brune ne saurait sans doute que la précipiter un peu plus vite dans ses bras... Ou autre, elle n'a pas très envie d'imaginer cela pour l'instant.

Et cette inquiétude là qu'elle ressent chez son amie, ces sentiments si novateur que laisse transparaître Lisa, ont un effet apaisant sur Loïs. Et elle se contente de toujours sourire quand la journaliste à scandale, pour ne pas avoir à continuer sur son propre désarroi, relance le sujet sur elle. Sur elle, et Lui. Et cette fois elle ne se tend pas. Elle se contente d’acquiescer d'un signe de tête, lentement.

"Je. Je pense que je le ferai, oui. Il faut juste que je sache quand." Peut être pas tout de suite. Peut être... Elle ne sait pas encore. Mais Elisabeth lui donne l'envie de ne pas juste laisser cela s'étouffer dans l'oeuf. Même si cela, techniquement, ce n'est rien...

Re: Mon vieux t'es un connard ! Avec un grand C

ce message a été posté Mar 23 Oct 2012 - 23:28

Le sourire de Loïs flotte encore un instant sur ses lèvres alors qu'Elisabeth insiste encore pour qu'elle parle à Clark. Alors même que Loïs vient de dire qu'elle y réfléchirait sérieusement, voir d'affirmer qu'elle le ferait. Comme si l'idée même qu'elle ne tienne pas cette parole là était insupportable à sa cadette. Mais très vite, le sourire de Loïs se fige. Un instant elle a presque l'air absente. Sous le choc de la révélation que lui fait la Sang-Pur. Elisabeth et Bruce. Elisabeth Macnair, j'ai tout essayé et j'en suis folle, et Bruce Blackburn, je saute sur tout ce qui bouge sans vraiment faire de distinction. Elisabeth et Bruce, donc. Deux de ses meilleurs amis.

"Oh."

Commentaire on ne peut plus pertinent dans ce genre de situation. Il faut dire que le choc n'est pas vraiment facile à encaisser. Loïs a apprit depuis maintenant un moment à ne pas juger les frasques de l'un et de l'autre. Et si elle connaît depuis longtemps leur relation... torride, si elle en croit les récits de ses deux amis -et pourquoi ne le ferait-elle pas ?- elle ne s'attendait certainement pas à cette tournure. Ou plutôt si, peut être. Parce que sous ses aires de grosses dures, elle a toujours eu un petit côté romantique. Très bien camouflé il est vrai, mais néanmoins bien présent. Et la proximité de deux de ses amis, qui lui en ont toujours parlé si librement, l'a toujours amusé et un peu fait rêvé. De quelque chose de plus, qui sait...

Mais voilà. Mais voilà que cela fait un mois et qu'aucun des deux ne lui en a parlé. Un instant, elle a envie de rire, d'un rire mauvais, d'un ricanement que l'alcool aimerait bien faire ressortir. De lui demander si quoi, alors, elle est juste bonne à connaître leurs histoires de fesses ? Parce que pour raconter leurs exploits, ni Bruce, ni Elisabeth ne manquent une occasion. Si elle ne sait pas tout, ce qui est probable au vu de la santé qu'ils ont l'air de tenir, elle en connaît tout de même une bonne partie. Mais pas le plus important. Pas ce petit truc, ce simple petit mot qui désormais change tout. Ensemble. Les voilà donc officiellement ensemble. Et elle ne le sait qu'un mois et quelque plus tard.

Vraiment, en cet instant, elle a envie de hurler. Mais la journaliste si prompte à réagir au quart de tour se contient. Ravale sa fierté mal placée, son orgueil qui n'a rien à faire là. Déjà, parce que c'est tout à fait le droit d'Elisabeth de ne lui en parler que maintenant. Ensuite, parce qu'elle sait très bien que la vague de colère qui a menacé de la submerger est principalement dû à son état de nerfs actuel, et que la cause n'en est nullement Elisabeth ou même Bruce -quoi que, Bruce en est un peu plus proche, c'est vrai-. Et enfin, parce qu'Elisabeth a l'air tellement perdu en cet instant que toute volonté de velléité de la part de la Gryffondor fond aussitôt, pour ne laisser de la place qu'à la compassion. Le sourire qui s'était figé, puis était tombé quelques secondes, revient en force. Plus doux, sans doute, moins amusé aussi. Juste... celui d'une amie.

"C'est un bon début, ce nous. Et puis c'est un joli nous." Et c'est sincère, vraiment. Bruce et Lisa... Ils formeront un beau couple à n'en pas douter. Un couple qui va devoir certainement surmonter nombre de problèmes, le premier et pas des moindre étant leurs idéologies, leur appartenance à des factions différentes. "Je suis sûre que vous pouvez y arriver." Peut être pas aussi sûre que ça. Parce que dehors c'est la guerre. Mais ils s’offrent ici un tableau parfait, les deux Sangs-Purs qui se sont trouvés, peut être ramené dans le droit chemin. Elle ne sait pas si ça va marcher, elle n'en mettrait pas sa main à couper. Mais elle veut y croire pour eux. Et elle veut que Lisa puisse y croire aussi...

Et le sourire se fait plus espiègle, un peu. Détendre l'atmosphère, ne surtout pas la laisser s'enfoncer dans cette inquiétude qui menace de la bouffer. "Mais un mois, quand même. Raconte moi tout, je veux absolument tout savoir." Souligne les petits défauts, et empressons nous de les corriger. Laisse toi aller, et laisse toi enfin cette chance...

Re: Mon vieux t'es un connard ! Avec un grand C

ce message a été posté Mar 20 Nov 2012 - 0:51

Elles avaient bu, peut être trop. Les sentiments dérangés par l'alcool, même si toutes les deux le tenaient assez bien. Les ressentiments exacerbés. La tristesse. Toutes ces choses qu'elles ne disaient pas. Toutes ces choses que Loïs pouvait lire en Elisabeth sans qu'elle ne prononce un mot. Parce qu'elle la connaissait trop bien. Parce qu'elle la connaissait, et que malgré tout, elle ignorait des choses aussi importante sur sa vie qu'une mise en couple avec son meilleur ami. Parce qu'elle avait vu Bruce plus d'une fois, qu'il était même passé chez Clark, et parce qu'il ne lui en avait pas touché un mot. Oui, Elisabeth était désolée. Non, Loïs n'arrivait pas vraiment à lui en vouloir, passé le premier moment du sentiment de trahison. Mais rien de ce que pourra dire Elisabeth ce soir ne pourra sans doute combler le gouffre qu'elle sent s'installer entre elle. Qu'elle ne fait pas grand chose pour combler. Bien sûr, elle l'aime, comme une amie. Elle l'adore toujours autant. Mais c'est le genre de petite chose typique d'Elisabeth qui laisse comme un arrière goût de vide en elle et érige un peu plus fort ses barrières. Pourtant elle sourit, un peu triste quand même, vraiment touché par la détresse de son amie. Elle la suit quand elle sort Colin du bain, quand elles retournent s'assoir avec le petit bout d'homme.

Elle a toujours son verre à la main, plein, quand elle écoute Elisabeth parler. Plein, mais elle n'a plus vraiment envie d'en boire. Plus envie de sentir le goût fruité du vin sur sa langue. Plus envie de se laisser griser par l'alcool. Elle écoute simplement, et elle sait... Elle sait combien Elisabeth a lutté, jour après jour, sans même parfois s'en rendre compte. Lutter pour être libre, quelque part. Comme elle. Pas le même combat, pas les mêmes buts. Mais ça n'en reste pas moins dur. Et elle connaît la détresse. Celle qu'Elisabeth a sans doute refusé de voir pendant des années, celle dont elle s'est protégé plus de n'importe quoi. Celle d'être seule, au fond, malgré tous ceux qui l'entouraient, elle, la si jolie Sang-Pure. "Je sais... Parce qu'il n'y a que toi en qui tu peux avoir totalement confiance." Oh que oui, elle le sait. Elle ne le sait même sans doute que trop bien. Elle n'a pas l'habitude de se servir des gens comme le fait Elisabeth, elle ne peut pas, n'est pas comme ça. Mais elle n'a jamais compté que sur elle-même pendant des années, près de vingt ans. Plus de vingt ans. Et elle ne sait que trop bien ce que cela peut représenter.

"Il ne te fera jamais de mal, tu sais. Il sera là. Même si là, en ce moment, il n'a pas vraiment pu... Mais je sais qu'il sera là, et que si tu le veux, tu pourras enfin t'appuyer sur quelqu'un." Et elle sait pourquoi, parce que lui aussi a été perturbé par les évènements récents. Parce qu'ils ont échoués, parce qu'ils se sont battus contre ceux qui n'auraient pas dû être en face d'eux. Il a peut être, sans doute d'autres raisons qu'elle ne connaît pas -et pour cause, elle découvre ce soir bien des choses qu'elle ignore visiblement sur lui- mais elle sait que s'il s'engage auprès d'Elisabeth, ce n'est certainement pas à la légère. Elle veut croire qu'elle le connaît assez pour ça...

Un geste de la tête, comme pour chasser ces pensées. Un nouveau sourire à Elisabeth qui change de conversation. Oui, elle comprend qu'elle ne veuille pas parler de ça, mais d'autre chose, et de... Bon, oui, ok, elle change de place. Le sourire s'est une seconde figé, et d'une manière un peu précieuse, qui ne lui ressemble pas vraiment, Loïs s'est relevé du fauteuil dans lequel elle avait reprit place, son verre plein toujours à la main. Un coup d'oeil circulaire à la pièce, pour se choisir une nouvelle place, mais une hésitation, et : "Dis moi, est-ce qu'il y a encore un endroit à peu près... Sain, dans cette pièce ?" La mine un rien dégoûtée est largement surjouée et elle sait qu'Elisabeth ne s'y laissera pas prendre. Repasser sur un ton de l'humour puisque l'humour marche si bien. Et Lisa sait qu'à n'importe quel moment, qu'en n'importe quelles circonstances, Loïs sera là si elle veut de nouveau parler plus intimement. Parce que malgré tout ce qu'il peut se passer, elle reste son amie. Une des seules. Peut être la meilleure.

Re: Mon vieux t'es un connard ! Avec un grand C

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