Moriarty sembla préférer faire autre chose que répondre à son commentaire dégoulinant d'hypocrisie, ce qui l'arrangeait. Et les arrangeaient probablement tous les deux. Faire semblant de s'apprécier, ce n'était plus de leur âge, ça n'avait jamais été lui, et il devait bien le faire parce qu'il était en public. Parce qu'il devait surveiller non seulement les élèves, mais aussi le personnel. Selena était redoutable, mais il y avait toujours des éléments perturbateurs qui réussissaient à se glisser entre les mailles du filet. C'est la jeune enseignante qui détourna le sujet de conversation en revenant sur le sujet de son emploi. Lui, le centre de l'attention au Sorcière Hebdo ? Son sourire se fit plus sincère. Parler de son emploi le confortait, peu importe que Carmella lui colle trop de boulot à faire, de par la nature de son sang pas tout à fait pur, et le regarde avec peu de sympathie à chaque regard qu'il échangeait avec Lisa. « Aucunement ! Plusieurs grand créateurs de mode sont des hommes, alors qu'elle ait quelques éléments masculins dans son équipe n'est pas surprenant. Mais en effet, nous sommes peu. Une gorgée de sa Bièraubeurre. Franchement, à force d'en boire, ça donnait envie d'en boire encore plus. Ô cercle vicieux. Et on dit bien des choses sur ce genre de milieu, mais je suis bien entouré. » Autant par des amis que par de jolies dames, c'était ce qu'il fallait comprendre, mais il n'allait pas le dire.

Il surprit son regard sur les élèves ; il le suivit et arriva au même constat qu'elle. Ennuyant. Platitude folle. Même les fêtes organisés par les Poufsouffle, quand lui était à Poudlard, avaient plus de piquant que cela. Tout le monde isolé, personne qui dansait, la musique un peu... bah, ce n'était pas la meilleure qu'il avait entendue. Il passa un commentaire en fixant les groupes d'élèves isolés. « Même au mariage Kark, il y avait plus d'ambiance. » Un petit reniflement plein de dédain en mentionnant le nom de leur Ministre de la Magie adoré qu'ils aimaient tous. Mais c'était vrai. Et franchement, si quelque chose d'aussi barbant qu'un mariage mondain devenait plus amusant qu'une soirée de fin d'année, Poudlard courait vraiment à sa perte. Faust finit sa chope de Bièraubeurre d'une traite et alla la porter sur une table, puis revint vers le groupe de professeurs. Il les regarda tous, mais plus particulièrement Eireann, une expression enthousiaste sur ses traits. « On va danser ? C'est pas parce que les élèves agissent comme s'ils étaient à des funérailles qu'on doit faire comme eux. »

Liam regarda la Poufsouffle d’un air mi amusé, mi agacé. Il la savait si prompt à aller droit au but sans trop se soucier des autres mais cette question tombait comme un cheveu dans un jus de citrouille. Il ne savait pas trop quoi répondre : utiliser l’ironie, être sec, répondre par l’affirmative sans lui montrer l’agacement que faisait naître en lui cette question bien stupide. « Je crois oui. Ce n’est pas comme si Selena Lewis allait nous laisser partir. » Silence. Liam regarda la salle en tentant de faire abstraction des jumeaux. Il les aimait bien oui mais parfois cette Leah, il n’arrivait juste pas à la comprendre. Comprenait-elle au moins le sens du mot prisonnier ? ‘Oh mais oui, rentrez chez vous mais n’oubliez pas de revenir !’ Non, non, ce n’était pas près d’arriver, malheureusement. Il ne fallait pas espérer que Lewis les libère de sitôt. Il Liam tourna la tête vers les deux Poufsouffle. Il devait continuer son service. Il n’était pas là pour rester les bras ballants ni même profiter de cette fête pour parler avec les autres. Il était là parce qu’il devait faire le service. Tout devait bien se dérouler pour qu’il espère une amélioration de leur condition l’année prochaine. Il n’espérait pas grand-chose mais même un changement minime serait le bienvenu. « Il faut que j’y aille. » Il était un peu sec mais n’avait pas réellement l’envie d’éterniser cette discussion qui allait probablement se tourner en interrogatoire sur « Tout ce que vous voulez savoir sur la condition d’un Ombre prisonnier à Poudlard. » Oui, non, mieux valait-il retourner au service des boissons plutôt que de poursuivre cette discussion qui n’irait pas en s’arrangeant. Il en était persuadé.

D’un œil distrait, Liam regarda Summer et Zephyr avant de retourner auprès des professeurs auquel il prêta une oreille tout aussi distraite. Il n’avait pas réellement envie de parler. Le silence qu’il s’octroyait depuis qu’il s’était éloigné des autres l’obligeait à se plonger dans ses pensées, pensées qui se tournaient directement vers Tyzonn. Pourquoi Callista était-elle venu lui parler de lui tout à l’heure ? Que s’était-il passé au Triathlon ? Il avait entendu pour les atrocités de Jugson mais rien sur Tyzonn et encore moins sa famille. L’inquiétude le gagnait petit à petit lorsqu’il rangeait les verres sur le comptoir après les avoir lavés. Tout était presque fini, il pourrait bientôt rentrer dans sa salle commune et se coucher pour ne plus penser à rien de tout cela. Il avait envie d’écrire une lettre à Hudson pour lui demander si tout allait bien. Il avait envie de les revoir tout les trois : Tyzonn, Hudson et sa mère. Il était partagé pour cette dernière. Il en avait peur, il la voulait loin de lui mais elle restait sa mère après tout. L’éloignement forcé lui avait fait comprendre que même si tous les éloignait, il avait besoin d’elle même s’il ne pouvait s’empêcher de se convaincre du contraire. Il avait besoin d’elle mais avait surtout besoin d’eux : de Tyzonn et d’Hudson.

Il ne l’entendit pas arriver lorsque la serpentarde s’approcha du bar pour l’emmener loin de la grande salle. Son ventre se serra. Elle allait lui parler, enfin. Il voulait savoir même si, quelque part, il craignait le pire. Il préférait rester dans l’ignorance de croire que tout allait bien chez les Higgs, que rien de grave n’était arrivé. Le jeune homme l’observa un moment et sut à la seconde ou il croisa son regard qu’elle allait lui annoncer quelque chose de terrible. Il restait impassible, tentait de le rester parce que c’était ce qu’on lui avait appris.

« Liam. Je sais que personne ne te l’a dit, mais il vaut mieux que tu l’apprennes par moi… Plutôt que par quelqu’un qui pourrait vouloir te blesser. Ce n’est pas mon cas : Tyzonn m’a demandé de veiller sur toi. Même si une fois entrée dans le monde des adultes, ce sera moins facile, je compte respecter cette promesse. Que tu le veuilles ou non. Mais ce n’est pas ça dont je voulais te parler. » Liam l’écoutait sans savoir trop qu’en penser. Que voulait-elle dire par-là ? Pourquoi lui disait-elle cela, maintenant ? Cela n’avait aucun sens. Tyzonn ne pouvait pas … Il cherchait dans ses yeux la réponse négative à cette pensée macabre qui lui compressait la cage thoracique. Non. Non. NON.Liam… Tyzonn est mort. Le Triathlon Sorcier de Londres a mal tourné… Et ton frère fait partie des victimes. Il ne reviendra pas Liam. Je suis désolée. » Il ne voulait pas. Non, c’était faux. S’il tentait de ne rien montrer, son visage perdit toutes ses couleurs lorsque la réalisation le frappa de plein fouet. Il était incapable de parler, les mots ne voulaient pas franchir ses lèvres, sa gorge se serrait. Il avait envie de pleurer mais se retenait. Callista et Tyzonn était proches autrement il ne lui aurait jamais demandé de veiller sur lui mais, elle aussi, elle avait aussi mal que lui-même si c’était différent. Tout se passait au ralenti et la jeune femme l’abandonna. Il le savait, il ne pouvait pas lui demander de rester, de parler avec elle parce qu’il ne le pouvait pas et qu’elle n’en avait pas forcément l’envie pour le moment mais cette douleur lancinante le laissait debout dans le couloir sans pouvoir esquisser un geste. Il restait là alors qu’ll ne le pouvait pas. Il devait bouger, continuer ce pourquoi il était là mais n’en avait aucune envie. La vision d’un Tyzonn mort le laissait comme mort à l’intérieur. C’était son frère, son… Une envie de vomir le prit brusquement et Liam fit tout son possible pour la retenir. Il ne fallait pas. Pas ici, pas maintenant. Il devait rester mais n’en avait aucune envie. Que Lewis l’envoie aux cachots pour une semaine, il n’en avait rien à foutre. Il ne pouvait tout simplement pas rester là. Il avait besoin d’être seul, de respirer un peu d’air autrement, il n’y arriverait pas. C’était beaucoup trop dur. Malgré tout ce qu’on pouvait dire sur eux, sur leur éducation, restaient des sentiments qu’on ne pouvait refreiner. Tyzonn était parti, parti trop tôt et Liam ne parvenait pas à rester aussi impassible qu’il l’aurait du. Il avait besoin de partir, de le voir une dernière fois et il n’y avait qu’un endroit où il pourrait le voir même s’il ne serait qu’un reflet. Il avait besoin d’être seul mais tout autant d’être avec lui, une dernière fois.

Leah avait été presque mignonne, mais juste presque, il ne fallait pas trop compter sur elle pour avoir une once de tact. Dylan aimait bien Liam malgré les événements, il se reconnaissait un peu en lui à travers leur naturel un peu discret, leurs dilemmes côté politique. Il ne voulait pas que sa soeur enfonce encore le couteau dans la plaie. Heureusement, le poufsouffle semblait ne pas avoir trop envie de parler et s'éloigna d'eux : au moins, sa soeur n'aurait pas l'occasion de passer de la jeune fille dérangeante à odieuse. Leah n'était pas méchante, c'était juste Leah : elle ne faisait pas tellement attention à la façon dont elle s'adressait aux gens, surtout lorsqu'elle avait quelque chose à leur reprocher. Bref, mieux valait que Liam s'éloigne d'eux effectivement. « Tu pourrais essayer d'être moins directe parfois... Surtout quand c'est la fête et que... » des gens comme Liam se retrouvaient à jouer aux elfes de maison.

Le jeune homme n'avait toujours pas le coeur à faire la fête. Il finit son verre de jus d'une traite et le posa sur une table : pas besoin de rajouter une couche sur le triste état des captifs du château en les appelant pour qu'ils prennent gentiment son verre sur un des plateaux. Il était rassuré de savoir que ceux considérés comme des Ombres étaient surveillés, mais les voir réduits à l'état d'esclaves alors qu'ils n'avaient pas forcément choisi leur voie d'eux-mêmes... Non. Dylan avait reçu une éducation telle qu'il n'aimait pas ça. Il était compatissant, pas partisan de l'oppression : c'était déjà suffisamment difficile de survivre à tout ça à l'extérieur du château alors l'école devait rester un refuge pour tous. « Je pense que je vais retourner dans la Salle Commune... » Leah finit elle aussi son verre. Elle non plus n'avait visiblement pas le coeur à la fête. « Comme ça, je n'aurai pas à me farcir la tête de Lawrence. » Dylan soupira. Pourquoi fallait-il que sa soeur déteste autant celle qui... avait été son amie ? L'étaient-ils encore aujourd'hui ? Le poufsouffle ne savait pas, il n'arrivait pas à définir ses sentiments, à savoir s'il était capable de passer outre l'affaire du Poudlard Express.

Les jumeaux Smith saluèrent brièvement leurs amis avant de s'éclipser, non sans avoir des comptes à rendre à la concierge : il fallait s'assurer que les élèves n'allaient pas en profiter pour s'échapper vilement dans les couloirs du château. Ils furent escorter par le fantôme de Rusard. Ils durent l'écouter marmonner durant tout le trajet sur les châtiments qui manquaient encore de rigueur concernant ces "petits ombres sans cervelle". Dylan ne disait rien, Leah non plus. Tous deux avaient les yeux fixés au sol. Le jeune garçon pensait une nouvelle fois à ses parents, à ce qu'il allait advenir désormais. Il s'inquiétait pour Leah, elle ne se confiait pas à lui et ça le torturait. Il voulait qu'elle lui parle, qu'elle lui dise ce qui n'allait pas. Il était là pour elle comme elle avait toujours été là pour lui. Ils pénétrèrent dans la salle commune et Leah chercha à fuir directement vers son dortoir. Dylan l'attrapa par la main. « On va s'en sortir Leah, je te le promets. Je serai là... Toujours. » Il l'enlaça, sentant bien qu'elle faisait tout pour retenir ses larmes. Il serait fort pour elle, pour eux, pour la suite.

Eireann avait accepté – et dire qu'il en était mécontent serait faux. Très faux.
Ça aurait aussi été faux qu'il n'était pas un coureur. Qu'il n'aimait pas charmer. Une des rares choses qu'il partageait avec son cousin (quoique ce connard avait plus de succès que lui, sans doute l'effet chanteur-musicien-dans-un-groupe-de-musique-obscur). Il avait remarqué la brunette dès qu'il était entré dans la Grande Salle et qu'elle accepte de danser avec lui, même en le vouvoyant, même avec réticence peut-être, même si ce n'était que pour rire, le temps d'une soirée où ils jouaient aux chaperons...
… ça faisait du bien.
Ça lui faisait oublier Alice.
Alice.
La pensée, fugace, de la blonde, s'effaça alors qu'Eireann et lui partaient pour la piste de danse, sans se soucier des regards des professeurs ou des élèves. Ce soir, il s'amusait. Ils s'amusaient, même. Tant pis s'ils se marchaient sur les pieds, si leurs mouvements étaient maladroits, si les mains s'effleuraient, les corps un peu aussi, si les regards duraient trop longtemps avant de se détourner avec une légère gêne. Tant pis s'ils riaient trop, pour tout et rien – un mauvais mouvement, son chapeau malencontreusement balancé dans un bol de punch. Tant pis si sa seule Bièraubeurre ne suffisait pas à alléger son esprit, mais que la musique réussissait, elle. Que ses mains sur les hanches de la jeune femme réussissaient, elles. Et que finalement, les musiques enjouées ralentissaient, laissaient place à des mouvements plus lents, plus calculés, plus anticipés. Et que l'envie, point fugace celle-là, bien présente, d'embrasser Eireann se fasse sentir dans l'esprit de Faust. L'embrasser et bien plus, même. Un regard de biais, comme pour évaluer la salle et la situation. Ici ? Non. Pas ici. Pas à Poudlard, au milieu des adolescents qui tiraient la moue, sous les yeux de Moriarty, de la femme de Tom, au milieu de ses mauvais souvenirs. Non, s'il voulait embrasser (et bien plus) Eireann, ce serait hors de la Grande Salle. Il se pencha à l'oreille de la brune, assez proche pour qu'elle entende sa voix éraillée malgré la musique : « Ça vous dit d'aller prendre l'air ? »

À bien y penser, le vouvoiement avait quelque chose d'agréable.

Il n'attendit pas de réponse. Il la prit par le bras, sans (trop) la brusquer, l'entraînant hors de la Grande Salle. Ils étaient à peine sortis, à peine partis de devant les portes et au tournant d'un corridor, lorsqu'il se tourna vers elle pour l'embrasser. Un baiser fougueux, à l'image de toute sa personne et de son envie qui avait couvé en lui toute la soirée avant de rugir en fin de musique (il aurait vraiment dû choisir un grand félin au lieu d'un oiseau comme déguisement). Une main sur sa taille, l'autre qui dérivait sur sa nuque, dans ses cheveux auburn, dont les doigts étaient avides de découvrir plus. Descendaient le long du corsage, venaient se presser sur une (délicieuse) chute de reins. Un autre chuchotement, invitation malicieuse, mais sérieuse : « Je peux vous emprunter pour la nuit, miss Callaghan ? » Il était direct. Il n'avait pas envie de tourner autour du pot. Juste envie de bon temps, de plaisir, d'elle.

Elle avait presque réussi à oublier qu'elle se trouvait à Poudlard, au milieu d'une fête d'adolescents à surveiller, d'otages politiques à ne pas perdre de vue aussi. Eireann avait presque occulté toute cette petite mise en scène grotesque durant quelques instants, dans les bras de cet homme qu'elle venait de réellement rencontrer. Danser lui faisait du bien. Les mains de Waltz contre elle avaient quelque chose de paradoxal cependant : ses réactions oscillaient entre une sorte de plaisir et la peur du contact. Les contacts "humains" auxquels elle avait eu droit lorsqu'elle s'était retrouvée enfermée dans ses petits appartements privés chez les Ombres avaient laissé leurs marques. L'irlandaise essaya d'ôter les images qui commençaient à s'accumuler dans son crâne - Ô doux souvenirs - pour pouvoir continuer à profiter du moment.

La voix suave du journaliste glissa lentement vers son oreille, la sortant de son moment d'oubli. Avant qu'elle n'ait pu répondre, il l'entrainait déjà vers les grandes portes de la salle. Elle n'eut pas le temps de jeter un coup d'oeil par-dessus son épaule pour voir la réaction de ceux qui auraient pu les voir. Elle ne put que se laisser surprendre par ses lèvres se plaquant avec violence sur les siennes. Elle ne put même pas dire non, elle se laissa faire comme une gamine incapable de comprendre la situation avant de lui rendre son baiser sans trop savoir pourquoi parce qu'elle avait arrêté de penser.

Cette fois, il n'y avait plus rien de paradoxal dans les réactions de son corps : elle aimait ce qu'il se passait, elle s'enivrait d'un contact humain perdu depuis si longtemps que tout avait le goût d'une première fois, pour une nouvelle Eireann. Elle le laissa promener ses mains sur elle sans broncher, agrippant même ses bras en signe de capitulation. Elle oublia pour de bon le temps, le lieu et tout ce qu'elle aurait dû absolument garder en tête. Elle était à nouveau une jeune fille qui testait ses limites, ses envies, peut-être même son charme. Elle n'avait peut-être pas tout perdu dans son trou à rats.

Et puis un chuchotement, accompagné d'une pression sur son corps. Une pression qui lui rappela qu'il était plus fort qu'elle. Comme les Ombres avaient été plus forts, comme ils avaient réussi à l'écraser d'une simple petite pression à chaque fois que l'un d'eux - ô douce Travers - était venu la voir. L'électrochoc, le retour brutal à la réalité. « Je... » Elle le repoussa alors avant de prendre appui contre la porte. Elle redevenait Eireann Callaghan. Petite irlandaise meurtrie. Pauvre petite sorcière idéaliste dont on avait brisé les rêves un à un ces derniers mois. Une âme déchirée, apeurée, qui n'avait pas fini de se reconstruire. « Je dois rester. J'ai des élèves à surveiller. » Quelle excuse fort bien construite, très appropriée, digne... De son état. Elle faillit ponctuer sa phrase d'un "désolée". Mais désolée de quoi ? D'être une frêle personne toute brisée ? D'être une jeune femme qui n'était pas habituée aux rencontres d'un soir ? D'avoir peut-être laissé croire à cet homme qu'il pouvait avoir plus ? Non, tout simplement désolée de ne pas être capable de savoir, tout simplement.