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ce message a été posté Ven 22 Juin 2012 - 10:50
    Est-ce qu'elle regrettait d'être allée au Triathlon ? Absolument ! Est-ce qu'elle en voulait à Faust de les avoir affiché comme ca alors que c'était leur secret depuis des années ? Oui et non... Si tout était passé à la trappe alors cela n'aurait été qu'un baiser parmi tant d'autres. Un des nombreux qu'ils avaient échangé et qui ne voulait plus rien dire depuis leur séparation plus de deux ans plus tôt. Elle le repoussait sans cesse, lui interdisant l'accès à ce qu'il y avait entre ses cuisses qu'il connaissait pourtant si bien. Il n'y avait d'ailleurs que lui et Julian qu'elle repoussait. Allez donc comprendre...

    Depuis qu'ils s'en étaient sortis, les questions et les hiboux pleuvaient, Bruce était passé à la trappe car ce qui plaisait à la stupide populace était leur soit disant idylle cachée. Qu'ils se fassent tous dévorer par des vampires... comme elle pouvait les haïr... Voir leur baiser sur la couverture de certains tabloïds de bas étage lui donnait envie de tous les doloriser. C'était son travail de faire la même chose mais après un évènement pareil, la sang pure avait du mal à y voir clair...

    Elle avait la famille en colère à gérer, son fils et le père de son fils, Bruce, Faust et surtout Carmella. Carmella cette femme déjà brisée par le mariage de l'homme qu'elle aimait avec une autre et la mort de son fils pendant le Triathlon. Quoi qu'en disent les autres, elle était son amie et depuis la sortie de l'arène, c'était la plantureuse rousse qui occupait ses journées même si elle la menacait de mort toutes les dix minutes. Sorcière Hebdo n'était pas franchement ce que l'édittrice avait en tête et elle la comprenait totalement. Alors ils mettaient tous la main à la pâte en espérant que ca passe et qu'elle revienne vite.

    C'était d'ailleurs pour ca que la petite brune étaient perchée sur ses hauts talons en observant tous les convives d'un gala quelconque. Elle n'avait pas envie de parler et s'était contentée de sourire en déclamant qu'elle n'avait aucun commentaire concernant sa relation avec Faust. Avant d'enchainer bien évidemment sur le fait qu'ils étaient proches à cause de leur travail commun et qu'il n'y avait rien blablabla... Les idiots avaient l'impression d'être dans la confidence et passeraient le mot... parfait.

    Lisa passa sa main sur ses yeux une nouvelle fois avant de ravaler un baillement. Elle ne dormait plus bien depuis leurs presques morts à tous et ses journées s'étiraient de plus en plus si bien que se concentrer devenait difficile. C'est simple, tout lui paraissait hideux dans cette grande salle fastueusement décorée. Il n'y aurait rien à en dire, tout était bon à jeter et ils étaient tous terriblement agacants... bande d'idiots trop nourris.

    Et son cerveau ne s'arrêtait pas, il restait bloqué sur la fréquence Faust. Que faire ? Que lui dire ? Comment agir ? Parce que si Bruce n'était pas intervenu, elle aurait fini la nuit dans son lit d'hopital et elle sait parfaitement ce qu'elle aurait fait et ce n'était pas du tricot...

    Concentration... impossible. Encore quinze minutes et elle s'en irait.
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ce message a été posté Dim 24 Juin 2012 - 8:49
Lauren avait joué les rapaces toute la soirée, tournoyant autour de sa proie en de larges ellipses incurvées pour l’observer du coin de l’œil, sans se faire remarquer. Une coupe de champagne à la main, babillant sur n’importe quel sujet de conversation qui se présentait à elle, Lauren se fondait dans la masse sorcière sang-pur. Elle n’était pas Irène. Elle avait utilisé son dernier va-tout concernant cette identité au mariage de Kark et était désormais recherchée par les Hunter qui n’avait pas compris le revirement de la sorcière française suite à cette soirée. Ce soir, elle avait confectionné un nouveau visage, pour une héritière de sang 4 cherchant simplement un beau parti, aux origines bourgeoises approuvées et respectées par la communauté sorcière. Ce soir, Lauren était Moïra Denckins, une canadienne méconnue, fille d’un quêteur ébéniste qui revendait aux plus célèbres marques de baguette le bois dont ils avaient besoin. On se contentait de ces explications, s’exclamaient bruyamment sur la beauté du Quebec à cette époque. Et Lauren souriait, hochait la tête, répondait à leurs questions avant de fuir, de retrouver un autre groupe, jusqu’à se greffer à ceux qui s’occupaient du buffet garnis qu’était ce soir Elisabeth Macnair.

L’affaire du baiser, elle en avait entendu parlé bien évidemment. Pour une fois, elle n’avait joué aucun rôle dans la diffusion de ce cliché qui avait secoué la communauté sorcière. Elle s’était promise de se tenir au courant de l’état de santé de ses plus proches concitoyens, ceux qui lui servaient quotidiennement, qui lui payaient ses courses le samedi matin, ceux auxquels elle tenait particulièrement. Lauren fréquentait épistolairement une dizaine de sorciers, toutes revues confondues. Si Faust était le suivant sur sa liste, sa priorité après avoir rendu visite à Bruce avait été la veuve débordée. Et elle avait bien fait de venir. Elisabeth aurait pu donner le change par écrit (Elle n’était pas femme à se confier à La Mouche, et de toute façon Lauren ne lui en demandait pas tant), mais il y avait des micro-expressions que l’on ne pouvait dissimuler sous un maquillage et quelques potions. Le tiraillement descendant des fines rides autour de sa bouche. La manière dont les ailes de son nez palpitaient pour retenir un bâillement. L’éclat éteint de ses yeux bleus. Et ses mains crispées à son verre. Elisabeth était dos au mur, harcelée par les questions, les commentaires sournois des rats qui la bouffaient des yeux en s’empiffrant de petits fours. Elle avait maigrit.

Alors évidemment, c’était une héritière. Lauren n’aurait jamais pu aller la voir en lui prenant le bras, en se présentant comme un nouveau pilier dans sa bataille. Elle laissait cela à Bruce qui se démerdait très bien tant qu’il restait en sol anglais au lieu d’aller chasser les dragons. Lauren n’était pas intéressée par le fait de se faire une nouvelle meilleure amie. Des meilleures amies de toute façon, elle n’en avait jamais eu. Mais il y eut quelque chose en elle qui s’attrista et ploya sous la vision de la sang-pur entrain de vaciller sur ses magnifiques talons.

Lauren soupira. Et vint se placer dans son dos pour observer le reste de la salle. Le mouvement avait été si discret qu’elle doutait qu’Elisabeth s’en soit rendue compte. Elle porta la coupe de champagne à ses lèvres, cherchant une phrase bateau pouvant engager la conversation. Et quelque chose qui éviterait tout lien avec le dernier scandale en date.

Un éclat rouge attira son attention et elle eut un petit rire grinçant.

« Mer-lin. Nous avons retrouvé l’épave « Faute de goût ». Une robe cramoisie de 200…2 je dirais. Cette charmante Lannister n’aurait pas pu faire mieux en matière de style si elle s’était décidée à arracher toutes les tentures de la pièce pour s’en draper. »

Un claquement de langue, ses yeux détaillèrent mécaniquement la silhouette anorexique de la jeune femme, cousine au septième degré sans doute d’un quelconque patriarche.

« Enfin, quand on voit ses chaussures on comprend pourquoi elle a voulu attirer l’œil autre part. Est-ce que ce sont des Caren Obbs à carreaux ? Pour trouver un motif écossais sur des plateformes à strass il a fallu qu’elle fouille dans l’armoire de feu sa grand-mère aveugle. Aucune vendeuse saine d’esprit ne lui aurait vendu cette paire, même par méchanceté. J’ai presque envie de lui envoyer un Endoloris. »

Lauren haussa un sourcil, but une autre gorgée de sa coupe de champagne. Et finit par s’étrangler.

« Oh Morgane. Je n’avais pas vu le diadème fleur de lotus dans ses cheveux. Les motifs printaniers sont démodés depuis trois saisons, et un diadème fleurit ne se porte pas au-dessus d’un chignon. Si je me noie dans l'alcool ce soir, faites savoir aux miliciens que c'était un homicide prémédité. Quel désastre pathétique. »

Lauren leva les yeux au ciel. Techniquement parlant, elle n’en avait rien à fiche de la Lannister, ou de ses chaussures. L’agressivité mielleuse dans son discours n’était qu’un tour de magie de plus. Elle savait que le pêché mignon d’Elisabeth était de juger les autres, de critiquer, avec raison, et de les rabaisser dans un papillonnement doucereux de ses longs cils noirs. Tout ce qu’elle lui offrait là, c’était une occasion de se changer les idées.

Bien sûr, pour critiquer Lauren se devait d’être absolument irréprochable. Et en tant que fervente lectrice de Sorcière Hebdo, elle aurait mérité un Optimal rien que pour sa tenue de ce soir. Une robe perlée à voilettes tentacule de poulpes. Un bracelet grec remontant le long de son bras en un serpent aquatique mouvant au gré de ses gestes, refermant ses anneaux de son poignet à son coude sur sa peau laiteuse. Des chaussures skeletons, certes déjà mises au mariage de Kark, mais toujours stylistiquement dans le coup. Une coiffure basse sans perles ou éclats à paillettes pour ne pas surcharger le tout. Elle était divine. Si Elisabeth cherchait une tête de turc à portée de voix pour se faire les crocs, Lauren ne serait pas sa cible idéale.

« Une autre coupe ? » Proposa-t-elle avec un sourire en désignant le verre vide qu’Elisabeth tenait toujours d’un simple geste de la baguette. « Si je peux vous conseiller le parfait aux framboises. C’est un régal. Magiquement allégé en cellulite. »
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ce message a été posté Mer 4 Juil 2012 - 18:44
    Elle avait son petit speech tout préparé dans sa petite tête brune quand elle sentit quelqu’un de nouveau à ses côtés. Pas de commentaires, oui oui je suis bien Elisabeth Macnair et non je n’ai rien à ajouter et très bonne soirée...

    Mais non ! Lisa avait écouté son petit discours affichant tout d’abord une moue sceptique qui s’était muée en un très léger sourire plus elle parlait. Ceux et celles qui voulaient l’impressionner en jugeant les autres finissaient souvent le nez dans la boue tant ce qu’ils disaient finissait par être un charabia sans queue ni tête... mais pas elle.

    Pourquoi cette femme était donc à ses côtés en lui disant tout cela ? Une journaliste qu’elle ne connaissait pas et tentait de lui faire baisser sa garde avant de la flageller de questions toutes en sous entendus ? Ou alors rien de tout ca ? La sang pure n’était pas vraiment certaine de ce qu’elle pensait et préferait se méfier de tout le monde.

    Lisa se tourna un très bref instant pour sourire à sa ‘nouvelle amie’ et la détailler des pieds à la tête en deux battements de cils. Elle était parfaite vestimentairement parlant. Une très belle femme aussi ce qui ne gâchait en rien les vêtements. Il n’y avait rien de plus triste que de beaux vêtements sur des gens moches. Ce n’était pas de leurs fautes mais tout de même...

      « Volontiers oui... »

    Qu’on lui donne encore un peu à voire, cela la détendrait.

      « Mais je n’ai pas faim et vous y étiez presque, la robe est printemps-été 2003, un véritable best seller... à l’époque donc... Les tendances reviennent toujours, c’est un fait prouvé et reprouvé. Il est donc normal de posséder quelques magnifiques antiquités pour les ressortir au moment adéquat. Mais comme je le disais, cette robe a été un best seller... presque tout le monde a toujours ce modèle dans sa garde robe... le vintage pour le peuple en quelque sorte. Très mauvais choix si vous voulez mon avis personnel. »

    Avis personnel que tous les lecteurs de Sorcière Hebdo se devaient de partager s’il voulait être reconnu comme ayant un minimum de bon gout.

    Beaucoup de sorciers n’ont cure de tout cela, de la mode, des potins sur leurs congénères mais une jolie partie permettait aux magazines ‘légers’ de prospérer encore et toujours. Et la jolie veuve espérait que cela resterait le cas encore de longues, très longues années.

    Elle se tourma pour de bon vers son interlocutrice, affichant un sourire parfait et bloqua un instant, froncant légèrement les sourcils. Son instint ne lui menait que très rarement.

      « On se connait non ? »

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ce message a été posté Dim 8 Juil 2012 - 20:45
« Il y a tendance et tendance. Les chemises à fleurs bariolées de 2007 suite à l’engouement des partys sorcières hawaïennes ont été une erreur à ne pas refaire. Si je croise une chemise de ce genre ressortie du placard vous pouvez être sûre que je contacterais aussitôt les miliciens. ….. Ou alors les psychosorciers. J’hésite. »

Lauren se saisit d’une coupe de champagne à portée de main et la tendit à Elisabeth avec un simple clin d’œil appuyé. Le fait que la jeune femme vienne de tiquer en la regardant ne la surprenait pas. Elle savait la journaliste aussi observatrice que son collègue Waltz. Et loin de l’inquiéter, la légère curiosité de la jeune femme attira sur son visage une petite moue flattée. La Mouche aimait être effleurée.

« Un très mauvais choix pour tout un tas de raison, de sa silhouette, à son maquillage, à ses… non je refuse de les appeler chaussure. Enfin. J’imagine qu’il faut bien ce genre de petits chocs visuels pour entretenir le piquant de ces soirées mondaines. On se ferait vraiment chier sinon. »

La vulgarité de Lauren avait ce petit côté intriguant digne des olives pimentées. Elle se pourlécha lentement la lèvre supérieure avant de terminer son verre. Son épaule effleurait celle de la journaliste et cette nouvelle proximité entraina aussitôt une baisse de ton, comme si elle n’avait attendu que ce simple attouchement pour donner le départ à une nouvelle conversation. Elle eut un sourire poli mais fade à l’adresse d’un sorcier quinquagénaire qui la salua de la tête, semblant la reconnaitre (ou faisant semblant, ce ne serait pas étonnant).

« Nous ne nous connaissons pas vraiment. Disons que nous nous sommes croisés. Votre nom ne m’est pas inconnu. Le miens l’est pour certaines raisons. Je ne vous demanderais pas de me croire sur parole, encore moins de me faire confiance » Un rire sans joie. « Mais je ne viens pas ici pour déguster votre cadavre sur un lit de petits fours. Encore moins pour des potins puisque de toute façon, les nouvelles vont vite de ce côté-ci, et que vous êtes très certainement la dernière personne à vouloir, ou pouvoir, m’apporter des lumières sur les ragots que l’on colporte à votre sujet. »

Lauren héla un serveur, lui offrit un papillonnement tranquille de ses longs cils aux reflets bleutés et lui chaparda une nouvelle coupe de champagne. Pour son propre bien, elle supportait l’alcool. Cela serait beaucoup moins vrai avec trois verres de punch, une bouteille de crème de pêche et sans doute 3 litres de bière allemande une fois qu’elle se serait rendue à sa boite moldue habituelle pour s’y laver de ces parfums ambrés chargés d’hypocrisie qui commençaient à l’étouffer. Lauren inspira, se tourna à moitié vers Elisabeth et continua sur sa lancée.

« Je suis beaucoup de choses, mais je n’ai pas besoin de vous regarder bien longtemps pour confirmer ce que je sais déjà. De femme à femme, permettez-moi juste ce portrait. Je n’ai jamais entendu Elisabeth Macnair se répéter au niveau de ses critiques, encore moins excuser le style d’une robe en évoquant son succès passager il y a plus de 10 ans de cela. Je vous sais acerbe, affamée de mise à mort stylistique. Les fautes de goût vous débecte presque autant que l’idée de porter 5 minutes une étole en fausse fourrure. Vous êtes fatiguée. Je sais pourquoi vous l’êtes et je le comprends parfaitement. N’importe qui à votre place aurait commis une bavure en direct en craquant. »

Lauren adoucit son regard ainsi que son sourire et effleura simplement la main de la jeune femme en lui reprenant la coupe.

« Je sais que je respecte la Macnair qui garde la tête haute en toutes circonstances. Vous m’avez rendu service de nombreuses fois – des services que je n’ai jamais trop tardé à vous rendre. Je sais aussi que vous avez des partenariats, affiliations et des liaisons avec des gens que je respecte. Pour cela, pour ce soir, je me vois attristée de vous trouver dans cet état de lassitude et – »
« MadAME MacNAIR c’est un plaisir IMMENSE que de vous trouver à CETTE soirée MON DIEU que votre robe est MAGNIFIQUE ! » L’interrompit brusquement une femme, mains jointes, rosée, les yeux larmoyants d’une cupidité de charognard. Une journaliste ? Certainement l’une de ses rédactrices de torchons pour ménagères de seconde zone. Lauren sursauta, manqua de reculer d’un pas, et se plaça aussitôt face à Elisabeth, avec une hargne peu coutumière.

« Dégage »

La sorcière prit deux secondes pour comprendre l’insulte et se tourna vers elle, sa bouche peinte formant un O quasi parfait.

« Je vous demande PARDON ? »
protesta-t-elle d’une voix haut perchée.
« Vous venez de vous immiscer dans une conversation privée sans la moindre délicatesse, vous portez Débris 67 qui est d’une lourdeur écœurante mais ne permet pas de camoufler le fait que vous avez certainement beaucoup trop bu ce soir, votre robe quoique d’une coupe impeccable a trois saisons de retard, vous avez de l’encre bleue sur l’une de vos mèches de cheveux décolorées – décolorée ? vraiment ? – et si tout cela ne vous convainc pas que vous n’avez certainement pas votre place ici, je ne tarderais pas à vous faire savoir que votre présence est parfaitement inconvenante. Pour être beaucoup plus claire, et avant que je ne sois obligée d’en venir à des méthodes plus expéditives, je vous demanderais de foutre le camp. »
« … Mais madame – »
« Les commères dans votre genre, j’en fais une allergie particulièrement virulente. »

Le visage boursouflée de la femme se crispa en une grimace de répulsion.

« Si vous croyez que vous allez vous en sortir comme – »

« Le fait que je ne sois pas intouchable est une évidence, mais je vais vous offrir un scoop. Si vous publiez ne serait-ce qu’une ligne sur cette journaliste, je vous ferais fermer cet empilement de papier chiotte qui vous sert de journal. Ai-je besoin de mettre les points sur les i ? »
« ……………. Excusez moi. »

Avec un reniflement de dégoût, la sorcière releva la tête et s’éloigna de quelques pas, attrapant une nouvelle coupe, qu’elle finit par reposer après un long regard suspicieux sur son contenant. Apparemment, elle venait de prendre une seconde bonne résolution. Lauren cligna des yeux, se mordit l’intérieur de la joue et décrispa son poing.

« Il fait une de ses chaleurs. »

D’ici quelques minutes, nul doute qu’elle serait personna non grata par ici, à moins que la sorcière ne l’ait réellement prise au sérieux et décide de zoner plus loin jusqu’à la fin des festivités. Ne voulant manquer de chance, ni de temps, Lauren murmura à Elisabeth.

« C’est comme vous voulez. On peut s’éloigner des piranhas ou rester parmi les chacals. J’ai déjà été comblée d’avoir enfin pu vous aborder. »

Faction ou pas faction, Lauren avait sa manière d’estimer les gens et de leur en venir en aide. Les regrets viendraient plus tard, beaucoup plus tard.
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ce message a été posté Mer 11 Juil 2012 - 15:42
    Lisa était si fatiguée qu’elle avait l’impression de tout observer de l’extérieur de son enveloppe charnelle. Il y avait cette femme et puis une autre et cette dispute qui d’ordinaire l’aurait faites rire ou au moins sourire ne l’avait fait que soupirer. Elle était exténuée et n’avait pas la moindre envie d’être au sein d’un quelconque coups d’éclat. Non merci.

    Et son interlocutrice qui semblait si bien la connaître jouait à la sauveuse avant de lui sortir de très jolies phrases teintés de quelques obcénités qui lui avaient fait haussé un sourcil interloqué. Quel curieux personnage que cette femme.

      « Et bien, et bien... je suis si aisée à lire ? J’ai l’impression d’être un véritable livre ouvert... »

    Amère ? Peut-être un peu. Parce qu’elle se sentait idiote d’avoir l’air aussi peu elle même. Mais à qui en vouloir si ce n’était elle même ? Elle porta sa coupe à ses lèvres et la vida d’un trait avant de forcer un sourire à sa compagne.

      « Et bien allons-y et pas la peine d’en faire des tonnes. Avoir pu m’aborder... la belle affaire. Il n’y a rien de plus simple si vous me connaissez autant que vous le prétendez... »

    Lisa jeta un dernier oeil à la salle, gravant dans sa mémoire quelques détails atroces qu’elle relèverait dans un article à venir pour le prochain numéro. Malheureusement il lui serait impossible de donner des noms sous peine de recevoir un joli hibou du Ministère. Il y avait des intouchables et il était complexe de savoir sur qui pouvoir parler ou non…

    Et elle s’eloigna de toute ce beau monde, sachant l’inconnue sur ses talons. Où devait-elle aller ? Quitter cet endroit pour de bon ou simplement s’éloigner un instant ? Elisabeth était de plus en plus curieuse et avait besoin de savoir qui était face à elle. La sang pure s’immobilisa quand elle furent enfin seule et se retourna pour attraper la bras de son interlocutrice.

      « Bon… puisque nous la jouons cartes sur table… est-ce que je peux enfin savoir qui vous êtes ? C’est très amusant au départ mais comme vous le remarquez si bien, je suis épuisée. Je ne dors presque plus et je suis épiée dans tous les coins. Si jamais votre comportement est une ruse ou je ne sais quoi d’autre, sachez que je vous retrouverai et je vous écraserai comme une mouche avec mes escarpins hors de prix.. Je ne suis pas moi même peut-être mais je ne suis pas une idiote. »

    La journaliste relâcha son étreinte sur son bras et passa une main dans ses cheveux presque noirs pour les remettre en place comme s’ils avaient bougé.

      « Est-ce que nous sommes claires ? Je n’oublie jamais un visage et je vous connais alors dites moi avant que je me lasse. »

    Elle en devenait désagréable…
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ce message a été posté Sam 21 Juil 2012 - 8:11
Retrouvant une respiration un peu plus calme (S’énerver contre quelqu’un, même si elle gagnait à la fin, la laissait toujours tremblante, le regard clairement secoué), Lauren se détourna pour s’offrir un nouveau verre de vin avant de revenir à Elisabeth pour lui offrir un sourire rassurant. Mais si ses propos avaient été clairement acceptés par la journaliste, voilà que cette dernière, sans doute lassée, commençait déjà à s’écarter. Lauren se figea, surprise, et reposa ce qu’elle tenait entre les mains avant de lui emboiter le pas. Le comportement de la Macnair n’était maintenant ni amusant, ni intriguant. Lauren ignorait ce qui la touchait à ce point mais elle observa avec attention cette silhouette de dos. Elisabeth ne dégageait pas d’aura de tristesse ou autres conneries dépressives que l’on croise dans les séries b. Non. Il n’y avait que de la fatigue. Et Lauren la reconnu, cette fatigue. C’était celle qui, le matin, après une nuit agitée au cabaret de Dante ou simplement à courir les rues pour son job, la laissait clouée au lit, incapable de rester éveillée plus d’une minute. C’était cette fatigue qui la laissait plantée dans un rayon de sa supérette, sans pouvoir choisir entre trois marques de pâtes. C’était celle qui, devant un visage familier, se lassait de devoir chercher le bon prénom, la bonne identité à donner. Celle qui voulait laisser l’appartement, prendre la valise déjà faite dans le placard du fond et partir. Partir, quitter Londres, et ne pas rejoindre les Etats Unis, ou la France, mais une île, perdue au nord, de la glace partout, un silence apaisant, la tranquillité, ne plus jamais avoir à se regarder en face, ne plus jamais faire autre chose que respirer, et s’écouter respirer, et s’entendre vivre, sans rendre compte à personne sur son physique, sa beauté, son âge, son nom, ses tenues, son sang, son ascendant, ses relations, son combat, ses amis, ses préférences, ses…

Ses ses ses. Toujours ce putain d’égoïsme de s’écraser soi-même la gueule pour souffrir plus que celui qui se tord de douleur en face de soi.

En trois enjambées Lauren rattrapa Elisabeth, mais ce fut la journaliste qui l’attrapa la première. L’endroit était désert, un couloir discret où personne ne se serait perdu dans le but de chercher les chiottes. Lauren déglutit, nerveuse, et la regarda montrer les crocs.

Ce n’était pas pitoyable, c’était triste. Ce n’était pas menaçant, c’était inquiétant. Lauren se refusa à soupirer, secouer la tête ou même plaisanter. Dans l’état actuel des choses, Elisabeth serait juste partie. Ce serait simple, évidemment, de la laisser s’en aller. Mais quelque chose, un murmure glacé comme une brise d’hiver, lui chuchotait qu’elle partirait pour toujours.

Elle était déjà dans l’entrebâillement de deux portes, passé et avenir. Lauren lui saisit la main avec douceur, se refusa à la laisser sombrer. Un trait de caractère propre à l’Ordre tiens.

« La métaphore a eu au moins la justesse de trahir qui je suis. Elisabeth… » Sa voix est douce, veloutée, tranquille, son regard aussi triste que le sien. « Je le sais. Je le sais que vous êtes fatiguée et je ne peux pas laisser faire ça. Vous comprenez ? Je ne peux pas. Je pourrais bien vous laisser vous noyer, parce que vous n’avez plus très envie d’insister. Mais je ne veux pas vous regarder faire ça. Nous ne nous connaissons pas, pas comme…. Dans un autre temps peut-être. Dans un autre temps nous aurions pu nous tenir côte à côte sans craintes. Mais ce n’est pas le cas. Si je suis une femme assez futée, et rusée, je ne cherche pas à employer mes talents contre vous ce soir. En vérité, je vous ai toujours soutenu. Bon, pas totalement, car il y a des choses qui nous séparent, ne nous leurrons pas. Néanmoins, je ne vous lâcherais pas. »

Lauren eut un regard circulaire prudent et délaissa sa main pour encadrer tendrement le visage de la sang-pur.

« Je veux vous revoir. Peut-être pas comme avant, car il y avait des défauts, c’est certain. Là, à cet instant, vous êtes engluée dans quelque chose qui vous empêche de vivre. Je suis là ici pour essayer de… vous faire comprendre qu’il faut en sortir. Vous êtes très fatiguée, très fatiguée, mais il va falloir faire un effort. Il y a des gens qui comptent sur vous. Et je ne parle pas de journalistes, de patrons, de potins ou autres merdes qui vous piquent. Non. Je parle de vraies personnes, qui attendent là simplement que vous reveniez à eux, parce que… Parce que bon sang ils vous aiment. »

Lauren ne pouvait se permettre de citer le nom de Bruce sans danger mais il était évident à ses yeux que les deux sorciers partageaient un peu plus que quelques rencontres, quelques… coucheries, disons-le clairement. L’étreinte au Triathlon, dont elle avait retrouvée des photos malgré le scandale du baiser, et simplement le regard de Bruce quand Lauren avait évoqué devant lui le nom de la journaliste. Tout cela, en plus d’un instinct féminin plutôt futé, l’avait convaincu. Mais elle n’en ferait rien, ce n’était pas son histoire, et puis elle n’y connaissait pas grand-chose, en histoires de cœur.

« Nous discutons souvent toutes les deux. Je vous ai envoyé un cadeau, il n’y a pas très longtemps, j’espère qu’il vous a fait plaisir. Je vous ai vu le sortir, je vois beaucoup de choses. Ca a eut au moins l’air de vous intriguer, tout cet amas de fils sans sens. En réalité l’utilisation est très simple, vous verrez, je vous expliquerais…. »

Lauren eut un petit rire et recula d’un pas.

« Je veux vous emmener. Je veux vous emmener quelque part où vous ne penserez qu’à vous, où vous serez le maitre du monde. Vous serez libre. Et si vous ne m’accordez qu’une confiance minime, ce que je comprendrais, vous n’aurez qu’à me lancer un Oubliette. J’oublierais tout de cette soirée, mais j’aurais le plaisir, sans comprendre pourquoi, de vous voir demain par hasard, et de remarquer un changement bénéfique chez vous. Je serais très heureuse. »

Peut-être pas la plus heureuse des femmes, mais Lauren doutait d’en être une un jour. Sa main se tendit vers celle d’Elisabeth, comme pour saluer un pacte. Elle essayait de ne pas s’attendre à un rejet, mais c’était bien difficile.


« Je m'appelle Lauren. »

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ce message a été posté Lun 23 Juil 2012 - 12:09
    Est-ce qu’elle était sérieuse ? Et comment aurait-elle pu lui mentir ? Personne ne savait pour le cadeau semblant fait de toile d’araignée et elle savait parfaitement détecter les menteurs parce qu’elle en était une bien souvent. Pour survivre dans le monde des médias il fallait plus d’un tour dans son sac et Lisa avait comprit cela bien vite. La Lauren face à elle était donc La Mouche... la fameuse personne qui semblait en savoir un beau paquet sur son compte et qui lui envoyait des hiboux parfois osés, quelle drôle de rencontre, c’était étrange de la voir ici et surtout qu’elle lui offre sa vraie identité sur un plateau d’argent. Et tout ca pour quoi ? Juste parce qu’elle n’aimait pas la voir diminuée ? Voyons, voyons... un peu de sérieux.

    La sang pure avait des tas de choses à lui dire en réaction de tout ce qu’elle avait déblatéré à l’abri des oreilles indiscrètes mais la première chose qu’elle fit dans une semi grimace fut de lui prendre la main et de la serrer avec assurance.

      « Lisa. »

    Au point où elles en étaient, elle étaient des collègues qui se connaissaient plutot bien avec le nombre de hiboux envoyés et recus alors pas la peine de jouer aux sombres inconnus qui se rencontraient pour la première fois en secret. Lisa n’avait de toute manière pas la force de donner le change dans l’immédiat.

      « Concernant le joli cadeau en fils, j’ai fini par trouver le sens, c’est assez simple une fois qu’on a comprit le truc en fait. Et je ne suis pas certaine que cela m’aille très bien avec les jambes que j’ai... on ne va pas se leurrer, je suis un peu courte sur pattes d’où les talons vertigineux qui sont devenus une extension de moi on va dire. Mais bref... Lauren... tout ca est d’une extreme gentillesse... ce que je trouve assez étrange te connaissant comme je te connais via missives diverses et variées. Ce que je veux comprendre c’est... pourquoi ? Pourquoi ce besoin que j’aille bien, que je me reprenne même si je ne suis pas en train de mourir par ailleurs... »

    Pourquoi se réveler de la sorte, pourquoi vouloir son bien à ce point et lui offrir tellement de choix sur un plateau d’argent ? C’était une conversation totalement irréelle et la sang pure ne savait pas quoi en faire. Faire confiance n’était pas son fort, cela etait réservé à une poignet de personnes et personne ne savait tout d’elle. Personne.

    Il y avait des secrets qui n’étaient pas fait pour être exposés au monde.

      « Et au passage, merci d’abandonner les blablas pompeux qui ne nous vont absolument pas. Je ne te pense pas de cette trempe et je ne te fais pas totalement confiance, ce serait suicidaire par les temps qui courent. Et oublie donc l’oubliette... si je tentais ca sur quelqu’un, son cerveau finirait par fondre pour sortir par ses oreilles alors... je n’en sais rien. Commence par m’expliquer le pourquoi de tout ca, de la révélation d’une identité qui semblent être véridique, d’un besoin de me sortir de mon apathie depuis qu’on parle un peu trop de mon joli minois. »

    Elle préferait être détestée et qu’on parle en mal d’elle, après tout c’était une habitude et Lisa se contrefoutait de ce qu’on pensait d’elle... et d’elle seule. Qu’on parle d’une soit disant romance (qui avait véritablement existée par ailleurs) avec Faust et qu’elle passe pour une idiote la mettait hors d’elle. C’était à mourir et ca la bouffait de l’intérieur.

    Qu’ils brulent tous.
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ce message a été posté Sam 28 Juil 2012 - 12:36
Lauren eut un petit rire sans joie lorsque Lisa commenta son cadeau. Il est vrai qu’en le choisissant elle n’avait pas pensé au style de la jeune femme, où à comment elle le porterait, mais surtout à sa réaction. Ca avait été une idée sur l’instant, de vouloir la surprendre et se démarquer des autres. La Mouche était une créature orgueilleuse qui adorait se démarquait. Mais elle n’avait pas sa place dans cet conversation, elle n’avait rien à faire face au regard éreinté de Lisa. Lauren refusait que cette partie-là de son être continue d’agir avec superficialité et de gâcher ses chances de pouvoir l’aider.

Néanmoins, une partie du dialogue de Lisa attira son attention. La journaliste parlait de la connaitre et cette idée lui fit froncer les sourcils. Lauren pensait toujours demeurer hors de portée sous couvert de La Mouche, assez loin pour ne pas être effleurée par une idée, une conviction, un sentiment. On ne pouvait pas connaitre La Mouche. On pouvait s’amuser de ses propos mais clairement pas la juger. Mais La Mouche lui appartenait totalement, elle était sa création, et il était donc fort probable que Lauren, dans certaines missives trop impliquées, se soit trop rapprochée.

Que pensait Lisa ? Quel avis détenait-elle ? Et Faust ? Et tous ceux avec qui elle communiquait ? La curiosité la brûla mais elle retint ses questions, les dissimulant sous un simple sourire mystérieux, laissant à Lisa le soin de remporter cette partie. Après tout, n’avait-elle pas passé ces derniers jours à se renseigner sur la journaliste, à tenter de la découvrir dans le privé ? Oh, qu’elle ne se fasse aucunes illusions. Lauren n’avait rien trouvé de très pertinent, surtout des rumeurs mais avant tout des observations. Avec Bruce, avec Faust, et avec Colin.

Colin.

Lauren ferma les yeux douloureusement.

C’était idiot, c’était incompréhensible. C’était un système d’alarme trop ancré dans son subconscient pour qu’elle puisse l’entendre, pour qu’elle puisse comprendre. Elle avait fiché ses différentes raisons de vouloir l’aider, et les lui avait déjà expliqué, mais la poussée fondamentale, celle qui l’avait convaincue qu’il valait mieux agir de front que par missive, ou par le biais d’autres personnes, était une idée si brute, si pure, qu’elle n’était pas clairement explicable.

Si Lauren en avait eut conscience, lui aurait-elle avoué la vérité ? On peut clairement en douter.

Colin était un petit garçon adorable, aussi turbulent que n’importe quel enfant de son âge. Il n’avait pas de père à proprement parler mais au moins trois prétendants assez corrects pour l’encadrer. Il passait le plus clair de temps « ailleurs », notamment chez ses grands-parents ou bien gardé par une quelconque nourrice sorcière dont Lauren n’avait rien voulu savoir (et pourquoi, qu’est ce qu’elle aurait rit de savoir Clark baby sitter à mi-temps).

Pourtant ce petit garçon à la crinière bouclé ne possédait qu’une maman. Une maman qui n’était pas présente mais qui l’aimait, c’était un fait évident. Une maman en pleine santé, peut-être un peu futile sur les bords mais concernée par le devenir de cet enfant. Et cette maman là, en ce moment, se noyait.

Elle se noyait dans la même mer turbulente dans laquelle Ariane avait sombré.

Ariane qui, en ce moment certainement, fixait la fenêtre d’une chambre d’hôpital psycho-sorcier d’un air hagard et paumé, la main crispée sur une vieille photo de famille oubliée.

Ariane. Sa mère.

Alors comment aurait-elle pu, je vous le demander, laisser une autre maman s’enfoncer dans cette noirceur sans réagir ? Comment aurait-elle pu supporter l’idée que Colin puisse perdre sa mère ? La pensée était extrême, tout comme l’était sa réaction, de venir se présenter à brûle-pourpoint, à elle l’Héritière, à elle qui suivait les idéaux de Voldemort, à elle qui aurait très certainement écrasé du talon sa cracmol de sœur, avec un mépris évident.

Oui. Mais Colin lui, n’avait rien demandé.

« Je ne sais pas Lisa. Je ne sais pas pourquoi je veux t’aider. Je te l’ai dis, je pense que cela ferait de peine à beaucoup de monde, moi y compris. »

Lauren soupira, écarta légèrement les bras.

« Je ne peux pas t’offrir d’autres explications que celles que je t’ai déjà donné. Tout ce que je veux faire ce soir, si je le peux, c’est t’aider à respirer, à te débarrasser des derniers évènements. Que ce soir, quand tu te coucheras, tu sois plus détendue. Plus… ici »

Ici sur Terre, en compagnie de Bruce, de Faust s’il le faut, et de Colin.
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ce message a été posté Mar 31 Juil 2012 - 17:42
    Lisa leva les bras vers le ciel avant de les laisser retomber mollement le long de son corps. Elle avait été à deux doigts de dire quelque chose mais s’était retenue de justesse. A quoi bon ? Pourquoi autant de drame autour de ce qu’elle faisait ou ne faisait pas ? C’était à devenir dingue, peut-être même l’était-elle déjà…

      « La manière dont tu en parles c’est comme… comme si j’étais mourante ! Je ne suis pas mourante, je suis juste exténuée et je hais encore plus toute la stupide populace de ce pays. Ce n’est pas bien compliqué de les détester, je te le dis. Mais sache qu je ne suis pas au bord du suicide si c’est ce que tu penses… »

    Elle y avait pensé quelques fois parce que cela serait une sortie phénoménale, un bon moyen de ne jamais être oubliée et de devenir une sorte d’icone martyre de la mode à cause de la presse. Cela aurait été fantastique mais la sorcière avait alors pensé à son fils, ses amants, ses amis, sa famille et puis son boulot qui était absolument génial. Et tout au fond, elle ne voulait pas mourir, c’était bien trop tôt… trop de choses à faire avant de quitter ce monde. Et qui pour la remplacer dans ses articles incendiaires ?

      « Enfin… allons nous, je te fais confiance pour la destination ou ce que tu veux. Mais pas de mauvais plan… je détesterai ca tu sais. Oui tu le sais. »

    Personne n’était encore venu les déloger dans leur petit couloir loin de cette soirée fatigante et c’était un petit plaisir supplémentaire d’avoir un peu la paix. Lisa songea un instant à sortir sa plume à papottes de son minuscule sac mais préfera fixer sa ‘nouvelle amie’ avec attention. Pour lire en elle, pour trouver quelque chose d’étrange ou peu importait, il fallait qu’elle se souvienne d’elle et de la soirée.

    C’était un plan incroyable que Lauren était en train de faire lui. Un ange salvateur tombé du ciel qui semblait tenir à ses jolies fesses sans vraiment cerner le pourquoi de la chose. Ses explications était bien trop obscures pour elle.

      « Bon… »

    Lisa avanca d’un pas pour se coller à sa nouvelle compagne qui avait au moins cinq centimètres de plus qu’elle et lui attrapa un poignet sans la quitter des yeux.

      « Fais nous transplaner, je vais apparemment te suivre. »

    Elle sourit légèrement sans se montrer trop chaleureuse, cette femme avait encore tout à lui prouver et n’avait pas intérêt à se planter sous peine de se prendre son courroux en plein visage. Ce n’était pas la journée pour se foutre de sa gueule.

    Et pourtant la sang pure suivait sans prendre plus de précautions que cela. Se jeter corps et âme dans l’inconnu lui tordait le ventre d’excitation et de légère crainte… très légère.
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ce message a été posté Sam 4 Aoû 2012 - 8:42
Lauren se refusa de lui avouer une telle chose, mais au cours de ses 27 dernières années d’existence, elle avait été le témoin de plusieurs façons de mourir. Se laisser ensevelir par la tristesse, ou la folie, ou simplement le dégoût, en était une toute aussi efficace qu’une autre. Mourir ce n’était pas seulement un encéphalogramme plat. Mourir ce n’était pas être enfermé dans une boite, en cendre ou sous terre, avec le reste de la vie qui vous bouffait petit à petit, vous faisait disparaitre, vous physiquement, de la surface du monde. Ce n’était pas uniquement être allongé sur un lit, dans la chambre de vos parents, avec votre peau si froide que l’on se demande si elle existe réellement ou si le corps n’est qu’un mannequin, un postiche, une farce. Etre mort, c’est être le regard qui contemple ce décès, c’est être la personne qui creuse le trou, qui ouvre la boite de cendre. Etre mort c’est sentir votre corps ralentir sous la souffrance. Etre mort ce n’était pas seulement ne pas être en vie, mais ne plus rien sentir d’elle. Ne pas se sentir concerné par l’exécution mécanique de votre existence. Ne pas se sentir concerné par tout ce qui fait que le monde autour est quand même pas si mal, voire même surprenant. Etre mort c’est se demander comment cette machine continue de tourner alors que tout le reste semble s’être figé dans un pic de douleur éternel. Oh et on ne mourrait jamais qu’une fois. On mourrait à chaque expiration, on mourrait à chaque enterrement, on mourait à chaque au revoir, on mourrait à chaque blessure.

On mourrait, pas longtemps, ce n’était qu’une seconde perdue dans tout un regard. On mourrait et on laissait dernière nous des bribes de ce qui faisaient notre joie. Cela devenait des souvenirs pesant qui vous collaient comme la brume forme une toile d’araignée sur votre visage, vous caressant de langues humides et insaississables.

Voilà ce que Lauren aurait aimé lui dire.

Et elle aurait voulu lui dire aussi que s’il n’y avait pas qu’une seule mort, il n’y avait pas non plus qu’une seule vie.

Que l’on soit dans une boite sous terre ou dans une boite en cendre, allongé sur un lit avec un visage en plastique, une information donnée par téléphone. L’encéphalogramme si plat que tout n’est qu’un murmure. On restait en vie dans la tête des gens, dans la manière dont votre petit-fils vous ressemble. Dans la manière dont vous faisiez rire avant, avec des objets que vous retrouvez par hasard, des routes que vous reprenez un peu à tâtons. Et vous faites vivre ces personnes, non pas comme des marionnettes que l’on reprend en main, mais comme si la suite se faisait en vous. Comme s’il y avait des marques sous votre peau, des déclencheurs. Vous vous dites que vous pensiez que c’était loin et au final, au cours d’un virage, vous reconnaissez les choses.

Les voix ont disparu, peut-être même la couleur exacte de leurs yeux. Mais ils vivent quand même à leur manière. Comme on meurt parfois chaque jour, à notre manière.

Ce n’est pas si triste en vérité.

Vous êtes une petite fille qui joue éternellement au football et dont le rêve ne s’est pas brisé parce qu’une lettre, une petite lettre, n’est jamais arrivée. Vous êtes un père qui a gardé espoir jusqu’au bout, qui combat encore en vous pour la justice, et qui n’a pas été tué parce qu’un jour, quelques hommes ont décidé que ce qu’il avait créé de plus beau sur terre n’avait pas mérité de vivre. Vous êtes une mère de famille aux dessins animés en français, avec une passion immodérée pour le chocolat, qui ne s’est pas brisée d’avoir vu son enfant être abattu sous ses yeux. Vous êtes une journaliste adorée et respectée, une mère aimée malgré les nombreux départs, une femme chérie malgré les factions et les défauts, qui n’a pas décidé qu’un jour elle était trop fatiguée pour réellement continuer avec son entrain habituel, tout ça à cause d’une route trop difficile et de talons hauts perchés, parce qu’être grande et forte, c’est tout ce qui compte aujourd’hui. Vous êtes une mouche dans une pièce fermée à clé mais qui continuera toujours de croire que la vitre transparente contre laquelle il se cogne donne vers la liberté.

Faisons nous confiance, nous n’avons plus que cela à nous donner ce soir, chuchotèrent les mains de Lauren en étreignant Lisa avec plus de force qu’il n’en fallait pour transplaner. Elle n’avait pas besoin de lui répondre en vérité.

Le couloir était désert, ainsi personne n’entendit le crack sonore du au transplanage. Ainsi personne ne vit une sang-basique de rang 1 entrain d’étreindre une sang-pur. Lauren avait laissé de côté le bar moldu où elle comptait aller, même la tour de Glasgow, dominant toute la ville, où Lisa aurait pu hurler tout son saoul. Elle connaissait un endroit, dans les terres isolées, un boudoir sorcier si confortable, si doux et si vide, qu’il en devenait un cocon. Paradis parfait.



Cora Town, 23h34



C’est là-bas qu’elles atterrirent, et même si le transplanage avait manqué une nouvelle fois de la faire vomir, Lauren fut rassérénée en voyant la façade de bois sombre aux tentures pourpres se dresser face à elle, en plein cœur d’un quartier sorcier. Lauren avait découvert cet endroit au hasard d’une mission de la Mouche. Cela avait été, à l’époque, le repère d’un sang-pur et d’une sang-basique, deux amants en fuite. Si La Mouche n’avait pas hésité à faire éclater leur liaison dans le dernier numéro du Sorcière Hebdo, Lauren y était revenue à pas de loups pour y prendre un chocolat chaud.

Une partie de son cœur n’était jamais reparti.

L’établissement portait le nom de McLendon’s Mad, une petite affichette à l’écriture presque elfique et quasiment invisible pour les non initiés. Malgré le fait qu’il soit plus de 23h, un samedi soir, tout était silencieux et désert. Lauren eut un sourire ravi, et poussa la lourde porte, invitant Lisa à entrer.

Leurs tenues n’éveillèrent même pas la curiosité de la vieille femme au bar qui caqueta un salut. Lauren se surprit à tracer une ligne familière entre ce cocon et le bar moldu où elle s’était rendue avec Ted. Carrément rien à voir, ni l’ambiance, ni le besoin d’être ici.

« Tu veux t’asseoir où Lisa ? »

Ce soir, ça serait la sorcière qui déciderait de la façon dont elle marquerait cet endroit.
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ce message a été posté Lun 13 Aoû 2012 - 14:07
    Tout cela allait être une très belle erreur et elle s’en mordrait les doigts bien vite à n’en pas douter. Mais cela n’aurait pas d’importance parce qu’on ne pourrait pas encore plus la trainer dans la boue. Enfin si, elle savait que les choses pourraient être bien pires.

    Sa relation avec Faust pourrait être avérée, Faust pourrait disparaître et ne plus jamais la voir, Julian pourrait demander une reconnaissance de sa paternité et faire de leur petit garcon un bâtard officiel ce qui pousserait ce vieux croulant de Rogan à la faire éjecter de la famille. La sang pure pourrait aussi perdre son travail histoire de bien pourrir les choses et on finirait par savoir qu’elle était la personne ayant demandé à l’elfe de maison de vider la potion transparente et inodore dans le verre du soir de son cher et tendre époux.

    Le très élégant Mister Rees, la soixantaine bien entamée multipliant les maîtresses sous le nez de sa femme pour la rendre folle et autres petites humiliations en tout genre. Lisa avait toujours réussi à retenir les gémissements douloureux et autres larmes stupides quand il la prenait de force quelque part dans le château. Mais sa haine n’en avait été que plus tenace.

    Il avait juste suffit qu’il lui prenne Colin des bras à peine né pour la confier à une nourrice et elle n’avait tenu que huit petits mois avant de le tuer. Avec préméditation. Elle avait même rit quand elle avait été certaine que tout avait prit fin.

    La journaliste n’avait jamais été un ange, n’avait jamais été fidèle et avait tout de même eu le droit de travailler pour Sorcière Hebdo dès ses dix neuf années. Le reste avait été de trop, le mariage avait été de trop, la douleur avait été de trop. Elle étouffait et avait fini par trouver un moyen de se libérer pour de vrai.

    Est-ce que cela faisait d’elle une femme heureuse ? Non. Mais plus heureuse qu’avant ? Ca oui et ce n’était pas rien.

    Elisabeth Victoria reprit ses esprits grâce à la question de Lauren et cligna des yeux trois fois avant de regarder tout autour d’elle. Elle aimait cet endroit car cela ne ressemblait en rien à un endroit qu’elle fréquenterait ordinairement et la nouveauté été toujours la bienvenue.

      « Là-bas. »

    La journaliste indiqua une table reculée et pas très visible de l’entrée. Tant mieux, elle ne voulait qu’un peu de paix même si cela ne serait que temporaire. Lisa se dirigea donc vers leurs futures assises et ne fixa sa compagne qu’une fois face à face.

      « Alors ? Où sommes-nous ? Près de Londres ou un endroit plus exotique ? »

    D’ordinaire, Lisa aurait commandé du champagne et en aurait bu jusqu’à faire un coma tant elle se sentait... étrangère à elle-même. Alors tant qu’à faire...

      « Tu bois quoi ? Je prends la même chose, je n’ai pas envie de choisir. Donc dis moi tout sur cet endroit. Pourquoi ici plutôt qu’ailleurs ? Tu y emmènes souvent les... personnes comme moi ? »

    Elle tuerait pour une cigarette de Faust, juste pour avoir son gout sur la langue, le même qu’il avait quand il l’embrassait avant. La dernière fois qu’il avait osé faire ca, c´était devant tous les spectateurs de la TVM, idée brillante. Mais comme elle en avait eu besoin à ce moment là. Personne ne pouvait comprendre, personne.

    Et tout tournait autour de lui parce que cette femme face à elle devait surement avoir des tonnes de questions lui trottant dans le crâne. La brune était incapable de croire qu’elle ait été amenée ici dans un simple but charitable.

    Personne ne faisait ca...

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ce message a été posté Dim 19 Aoû 2012 - 18:16
Le choix de Lisa concernant leur siège était une suite logique de son besoin soudain de se faire oublier. Lauren ne fit aucun geste pour l’en dissuader et se dirigea d’un pas ferme vers les banquettes en cuir. Ce soir, Lisa était la reine de la soirée.

Lauren déposa sac et écharpe à ses pieds, tapota vaguement sa chevelure pour se donner contenance, fouillant la salle, la table et le comptoir du regard pour éviter de croiser celui de Lisa. Un vague message d’alerte tentait de se frayer un chemin dans son cerveau, des mots comme « Héritiers » « Sang-pur » et « Danger » ne cessant de clignoter dans sa pauvre cervelle malmenée. Le corps posé, et directement en face de la journaliste, elle ne pouvait échapper à sa propre paranoïa. Mais elle se refusa à décevoir Lisa, pas quand les yeux bleus de la jeune femme, de cette maman, la fixait avec une telle attention, avec une telle famine. Elle était face à un animal petit mais à dents pointues, une créature capable de la briser et de la fuir au moindre mauvais geste, à la moindre mauvaise parole. Lauren passa lentement sa langue sur l’une de ses canines et esquissa un sourire sincère, bienveillant.

« Alors ? Où sommes-nous ? Près de Londres ou un endroit plus exotique ? »

Lauren hésita sur la réponse, pendant une seconde quasiment incapable de décider s’il valait mieux la renseigner sur le lieu où se trouvait ce petit café ou s’il fallait garder silence. Mais au vu des craintes de Lisa, il était fort à parier qu’au moindre secret trop bien gardé elle fuirait au plus vite. Ce n’était pas exactement la bonne période pour ce genre de surprises, pour se retrouver attablée dans un lieu absolument inconnu avec une étrangère aux intentions douteuses.

Voilà ce que je suis, ricana Lauren mentalement. Une pathétique mère Thérésa qui ferait mieux de s’occuper de ses fesses.

Tu la combattras, chuchota une autre voix. Tu la croiseras sur un champ de bataille un jour et alors tu devras décider si c’est ta vie qui compte ou la tienne. Que tu la sauves maintenant n’est que partie remise. Parce que l’acte généreux que tu accomplis ce soir sera défait par la cruauté que tu mettras dans le sort que tu lui jetteras. C’est ainsi, tu devras survivre ou être une bonne pâte. Je ne crois pas que les héros aient survécu bien longtemps dans ce monde Lauren, prends en note.

La main de Lauren vint attraper brièvement celle de Lisa. Elle était toujours effrayée de la capacité de l’être humain à s’autodétruire, de ce potentiel de méchanceté brute qu’ils dissimulaient tous au fond d’eux, une cruauté incessamment tournée vers leurs propres actions. A ce stade, ce n’était même pas du jugement ou de la sagesse, mais une envie perfide de se piétiner, de réduire ses chances à néant.

Tant pis. Pas ce soir. Elle serait naïve et rieuse et pleine d’espoir.

« Nous sommes dans une petite bourgade près de Glasgow. J’ai grandis pas très loin d’ici… Le café est récent, je n’ai pas de souvenirs qui y sont particulièrement rattaché. Je me suis juste retrouvée ici par hasard… enfin, tu devines quel genre de hasard. »

Lauren eut un petit sourire, offrit de sa main la vision tranquille du bar.

« C’est le seul lieu que je connaisse où on n’est pas dérangé. Je veux dire, vraiment. Tout ici inspire le calme. J’imagine que j’avais juste envie de t’en faire profiter car le calme n’est pas la panache de ta vie actuelle… »

Lauren tapota lentement sur l’orchidée blanche placée dans un vase au bord de la table. La fleur s’ouvrit pour laisser voir un être de la taille du pouce, étrange croisement entre une fée et un elfe. La créature bailla, se frotta les yeux et les regarda tour à tour.

« Deux cendrillons s’il te plait. »

L’être se releva en douceur, laissant la lumière tamisée se refléter et éclairer sa peau pâle et rosée. Il eut un petit claquement de la langue comme des pierres qui s’entrechoquent et disparu aussitôt, comme un mirage. Quelques secondes suffirent pour que les cocktails apparaissent près des mains des jeunes femmes. La fleur, lentement, se referma à moitié.

« Pour répondre à ta dernière question, je n’invite personne ici. J’y vais seule, pour lire principalement. Très souvent, je viens vers les quatre d’heures du matin, et je me prends l’un de leur café. Ils ne sont pas aussi réussit que les cafés italiens mais je dois dire que les créatures qui tiennent ce lieu sont doués pour les nectars et autres cocktails. La vieille femme au comptoir n’est pas là pour le service. C’est plus un gardien de paix. »

Lauren leva son verre, trinqua poliment et laissa le cocktail sucré, sans alcool, glisser et apaiser sa gorge en feu. Fraise, clémentine et citrons. Juste la touche acide qui permettait de rester éveillée. Lauren cligna des yeux, inspira et posa son coude sur la table pour s’y appuyer du menton.

« Je ne m’attends pas à des confidences, mais tu as le droit de m’en faire. Ou tu peux prendre ce lieu comme un simple cadeau. Je te l’offre, pour que tu puisses t’y reposer au besoin. Je peux te promettre que rien ici ne viendra te troubler. Pas même moi. »

Lauren la caressa du regard avant de terminer son verre. Il y eut un éclat de rire dans le fond de la salle, d’un couple trop occupé à se chamailler oralement pour prêter attention au reste du monde autour d’eux. Une bulle dans lequel Lauren se prélassa comme dans un bain chaud.
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ce message a été posté Mer 22 Aoû 2012 - 11:42
    Cet endroit lui avait plu dès qu’elle y avait mit les pieds et la sang pure avait été totalement incapable de retenir l’exclamation de surprise et le large sourire qui ornait maintenant ses traits quand le petit être était sorti de sa fleur. Pourquoi n’avait-elle jamais entendu parler de cet établissement avant ? En y réfléchissant bien c’était peut-être le mieux.

    Lauren face à elle avait déjà terminé son verre alors qu’elle venait tout juste de porter le sien à ses lèvres. Lisa n’arrivait pas à se résoudre à quitter des yeux la fleur, espérant sincèrement que le petit être apparaisse encore. C’était la plus jolie chose qu’elle voyait depuis ce foutu Triathlon, une des seules choses qui lui aient permit rien qu’un instant de ne pas penser à elle et ses petits ennuis... les gros problèmes des égocentriques dans son genre.

    La sang pure avait écouté silencieusement sa compagne et songea un instant avant d’ouvrir la bouche, ses yeux bleus toujours rivés sur la fleur.

      « Colin... »

    Elle reporta son attention sur Lauren avant de continuer.

      « C’est mon fils, il a cinq ans. Bref, s’il avait été là, il serait déjà en train de secouer la fleur comme un pitiponk tout en me suppliant de l’acheter pour lui. Il sait très bien ce qu’il veut, un vrai monstre... »

    Trop gâté bien entendu et cela était entièrement sa faute qui l’avait trop couvert de cadeaux pour masquer ses absences trop longues. Il avait bien plus été élevé par ses grands parents que par elle. Cet enfant avait pourtant été l’élément déclencheur de sa… petite erreur avec son mari. Elle s’était accroché à l’enfant avec force avant de se rencentrer sur elle même quitte à le négliger. Tu parles d’une mère exemplaire.

    Les choses avaient changé depuis le triathlon surtout à cause de Carmella, effondrée silencieusement depuis la mort de son propre garcon. Comment ne pas s’identifier et ne pas se sentir coupable quand on était une aussi mauvaise mère qu’elle l’était ? Elle l’avait même refilé à Julian quitte à faire découvrir que le petit blond était un petit bâtard. Officiellement prit sous son aile par un cousin éloigné… bah voyons Elisabeth…

      « Et je sais que je me répète… tu sais à quel point je déteste les répétitions en tout par ailleurs mais pourquoi ? Je ne suis pas quelqu’un de… gentil, agréable ou mignon. Je sais être odieuse et j’aime ca. Tu sais tout ca, tu me connais Lauren. »

    Mais cela ne servait à rien de continuer sur ce sujet puisque la réponse avait déjà été donnée.

      « Enfin... pose moi des question si tu le souhaites, je t’y autorise. Je ne sais même pas ce que je veux vraiment ou pourquoi je t’ai suivi. Je m’agace moi même, c’est fatigant... »

    Et encore, c’était peu à côté de son véritable ressenti de la situation.

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ce message a été posté Sam 8 Sep 2012 - 9:18
Le premier mot de Lisa fut pour son fils et cela n’avait rien de surprenant pour Lauren. Elle réprima simplement un « je sais » quand Lisa expliqua qui il était, quel âge il avait et même lorsqu’elle lui narra à quel point cet enfant pouvait être gâté. Elle savait. Elle savait car elle les avait suivi, elle les avait surveillé, pour son compte et pour le compte d’autres. Mais cette bulle familiale, elle ne l’avait jamais menacée, elle n’avait jamais toléré un quelconque paiement d’un magasine concurrent qui ne demandait que certaines informations, ou deux trois photos, pour ruiner la réputation de la sorcière. Ils avaient du s’adresser ailleurs que chez la Mouche et Lauren était toujours ravie de voir à quel point leurs billets au sujet de la MacNair étaient imprécis. Au point où certaines vérités mal exprimées en devenaient des rumeurs grossièrement éparpillées dans ces torchons. Rien qui ne puisse réellement atteindre la jeune femme.

Enfin. Ca c’était avant le baiser.

Lisa lui demandait pourquoi, encore et toujours pourquoi, cherchant à retrouver un sol stable pour pouvoir reprendre pied, agir et réagir. Lauren ne lui en laissa pas la possibilité car elle la connaissait, et se connaissait aussi très bien. Elle n’avait réellement aucune autre réponse à lui fournir et garda donc le silence, se contentant d’observer le bar, la manière dont la vieille femme souriait, presque endormie, alors que sa main, posée négligemment sur sa hanche, effleurait la baguette magique. Elle s’appelait Mandy Manoor, elle était une ancienne tireuse d’élite du Ministère. Lauren ignorait ce qu’avait fait les créatures pour la convaincre de devenir gardien d’un tel établissement mais il était un fait connu de tous : Manoor ne laisserait personne hausser le ton sur son territoire, malgré ses 76 ans et une hanche en piètre état.

Ce fut Mandy qui l’inspira dans son discours, Mandy qui lui donna les pièces pour construire un discours visant à calmer Lisa, à l’empêcher de penser au reste du monde. Mandy et Colin évidemment.

« Les créatures qui vivent ici sont des Carillons. Ce n’est pas leur nom exact mais pour connaitre ce dernier il faudrait apprendre leur langue et c’est une succession de petits claquements de langues comme tu as pu l’entendre. Ils ne sont pas réellement réguliers et il existe autant de variations que d’êtres donc pour communiquer avec eux réellement c’est assez difficile. Néanmoins, ils nous comprennent très bien. Apparemment, d’après ce que j’ai lu d’eux à Poudlard, ils sont connectés à nos envies. Quand on commande un cocktail, si celui-ci ne convient pas à notre envie, ils se permettent aussitôt de le changer. »

Lauren caressa de nouveau la fleur et l’être pointa le bout de son nez, curieux que l’on vienne le déranger. Il pointa du doigt le verre vide de Lauren et cette dernière eut un haussement d’épaule, signifiant clairement qu’elle ne savait pas quoi commander d’autres pour l’instant. Le Carillon eut un claquement de langue comme un rire étouffé et sortit de la fleur pour grimper dans le verre. Il caressa longuement la mousse du cocktail et disparu avec le verre vide comme une brume légère.

« Ils sont à l’origine de la corne d’abondance et serait apparenté aux Elfes de Maison. Ils se contentent de rassembler de la nourriture, surtout des fruits et des fleurs, et servaient des créatures plus anciennes avant. Même des centaures. Mais les sorciers se sont multipliés et les temps ont changé. Ils ont créé ce bar il y a des années mais certains diraient qu’il a toujours été là. C’est la corne d’abondance pour nous j’imagine, une corne plus moderne et plus alcoolisée. Si un enfant devait venir ici et brutaliser une fleur il se passerait deux choses. La femme derrière le comptoir vous sortirait de là de force. Et le bar disparaitrait aussitôt pour ne jamais revenir. Les Carillons ne sont pas méfiants mais ils n’aiment pas la brutalité. On peut dire sur ce point qu’ils sont très rancuniers. »

Un verre reparu, avec un autre cocktail plus bleuté. Par quelques signes, la créature enjoignit les deux femmes à boire dans la même coupe, déposa une fraise sur le côté et grimpa dans la fleur avec une fatigue évidente. Il semblait réellement épuisé de tout ces va-et-vient.

Lauren le remercia d’un sourire.

« Prends la fraise. »

Puis elle s’appuya du coude sur la table, songeuse.

« Les Carillons… Je sais que je suis revenue dans ce bar surtout parce que je me souvenais de ce vieux livre dans la Grande Bibliothèque, et des gravures anciennes qui les montraient très occupés à gérer des banquets mystiques dans l’Ancien Temps. Au temps de l’Ancienne Magie et des fondateurs de Poudlard. Je crois que c’est la magie qui m’intéresse le plus, et non pas celle de maintenant. Même les cocktails alcoolisés ici, j’ai tendance à ne pas en boire. Je préfère revenir aux sources… »

Lauren eut un soupir et prit la paille entre ses lèvres pour avaler une gorgée du cocktail bleu. C’était un mélange de menthe, de kiwis et de pommes. Elle en ferma les yeux de délice.

« Rien ici ne s’achète. Les prix varient ici, on les paye surtout avec ce qu’on a mais personne ne repart en ayant but gratuitement. Je ne sais pas ce qu’ils attendent de nous mais cet endroit est particulièrement désintéressé. Tu comprends maintenant pourquoi je t’y ai emmené… ? »

Il le fallait.
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ce message a été posté Lun 10 Sep 2012 - 9:33
    Peut-être qu’elle avait enfin mit le doigt sur le pourquoi du comment et la raison de ce cadeau. Car l’avoir amenée dans un endroit pareil était bel et bien un cadeau même si Lisa aurait surement bien du mal à la remercier aussi chaleureusement qu’elle le désirait. Malgré sa joie (oui c’était le mot) d’avoir été embarqué loin des autres et d’enfin connaître sa Mouche, une de ses alarmes continuait de lui hurler dans le crâne de se méfier d’elle car elle connaissait parfaitement son potentiel en tant qui nuisible. C’était surement pour cela qu’elle la tenait en si haute estime.

    La sang pure ne répondit pas, croquant dans la fraise sans quitter le regard de Lauren du sien. Même ce fruit était délicieux, cet endroit était définitivement à conserver dans sa mémoire et ce ne serait même pas difficile. Revenir seule serait probablement ce qu’elle ferait très bientôt. Colin chez son père inconnu de presque tous et sa soirée finirait ici, seule avec sa plume à papotte à plancher sur le mariage de Calliope Kark ou sur quelques tendances à mettre en avant pour les prochains numéros de la saison.

      « Je vais faire quelque chose de très mal et cesser de me torturer l’esprit donc on va dire que je te fais confiance... je te l’offre sur un plateau d’argent Lauren. »

    Ce n’était pas une faveur, plutôt sa manière de la remercier en cessant de pourrir l’atmosphère avec ses questions qui, au fond, ne comptaient pas. Tout au fond, Lisa savait qu’elle avait un besoin de s’évader pour ne pas sombrer même si c’était déjà le cas. Ce qu’elle pouvait être faible...

    Et si jamais son interlocutrice se foutait tout simplement de sa jolie frimousse, Lisa la pourrirait jusqu’à ce qu’elle se traine à ses pieds pour avoir le plaisir de l’écraser avec une de ses paires préférées d’escarpins.

    Le gout de fraise toujours en bouche, la brune se pencha pour boire aussi du breuvage bleuté. Et Lauren ne s’était pas trompée en disant que les... carillons arrivaient à deviner ce dont les clients avaient besoin. Tout cela était juste parfait.

      « Est-ce que je suis en train de perdre ma jolie tête ou ce cocktail sans alcool est à deux doigts de surpasser mon amour du champagne... Ma très chère Mouche, pas même une heure en ta compagnie et je suis déjà une autre femme. Le prochain pas serait-il d’arriver à me faire porter du rose ou me rentrer dans le crâne qu’un nouveau mariage serait totalement bénéfique ? »

    Elle haussa ses sourcils par deux fois avant de plonger de nouveau son nez dans le verre. Le rose, jamais et un mariage encore pire. Après la mort...ahem... tragique de son époux, la brune s’était promise de ne jamais se faire ca une nouvelle fois. Le mariage... cette longue agonie et ce long enfermement. Comme si ‘être l’épouse de’ devait forcément définir une femme, ses aspirations et ses accomplissements. Le mariage n’était qu’un étau crée pour faire taire et rendre totalement folles des femmes saines d’esprit. Du moins, c’était sa vision très personnelle de la chose.

    Si on ne l’avait pas mariée si tôt, Lisa se serait surement moins démenée pour arriver à se faire connaître, elle aurait même été bien plus sage et aurait fait moins de frasques en public et surtout en privé. La plupart de ses faux pas étaient vus comme des erreurs de jugement alors que tout était parfaitement calculé dans un seul et même but.
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ce message a été posté Sam 22 Sep 2012 - 10:20
La confiance d’Elisabeth Macnair, Lauren doutait de la mériter réellement. Que valait réellement la confiance à leur époque, qu’est ce que mot signifiait concrètement ? Bien sûr que Lauren l’avait exigé, l’avait supplié de ne pas se méfier, dans le but de pouvoir l’aider. Bien sûr que ce désir n’avait pas été motivé uniquement par la santé de Lisa mais aussi par ses répercussions sur les gens que Lauren appréciait, et elle pensait férocement à Bruce, qu’elle ne pouvait réellement aider, ou protéger, ou faire quoique ce soit pour lui dans le but de rembourser sa dette. Ce n’était pas une dette remboursable, et Bruce ne la laisserait pas faire. Mais elle était là, avec Lisa, à se demander ce qu’ils deviendraient tout les deux, ce qu’ils deviendraient tous, et s’ils devaient réellement parler de confiance. Lisa la lui offrait sur un plateau d’argent mais quand elles se retrouveraient de nouveau face à face, au combat, baguette pointée l’une sur l’autre, et que ça serait « vivre ou être tué », où serait passée cette confiance ? Où seraient passées ces rires, ces sourires, ces cocktails, ce bon moment dans ce lieu oublié de tous, précieux. Il n’y aurait plus de garde-fou pour les empêcher de s’entretuer et de défendre leurs convictions. On ne pouvait pas vivre en étant différents, pas maintenant.

MacNair. MacNair avait abattu nombre de moldus, ils avaient été mangemorts. Et Joe avait été tué par des mangemorts. Que devait faire la confiance dans ces cas-là ? Qu’aurait fait Lisa face à Joe ? Qu’aurait fait Lisa si Colin avait été un cracmol ? Que devait faire Lauren ? Que ferait-elle quand elles quitteraient ce bar et rejoindraient la vraie vie ? Regretter peut-être.

Le carillon tinta longuement dans sa fleur, un murmure de pierres qui s’entrechoquent, proche de celui de la clochette, mélopée tranquillement inquiète. Lauren laissa sa main se décrisper et se saisir doucement de celle de Lisa. Pour l’instant, tout ce qu’elle devait faire, c’était remercier pour ce cadeau.

« Je ne suis pas là pour te changer. Certainement pas là pour te faire aimer autre chose que le champagne – Merlin comment pourrait-on supplanter le champagne ? A ce sujet, je devrais peut-être te faire goûter le Black Velvet. Si je te dis la recette tu risques de me tuer mais je te ferais parvenir un verre de ce cocktail, et préparer par un excellent barman. Tu m’en diras des nouvelles. »

Lauren eut un petit sourire amusé et caressa tranquillement le bois vernis de leur table, comme pour en chasser les grains de poussière. Le couple non loin d’eux se leva, et l’homme déposa sur la table une dizaine de pièces d’un jaune d’or si vif qu’il étincela sous les rares lumières tamisées. C’était une petite fortune qu’il abandonna sans un regard en arrière, et lorsqu’il eut franchi la porte d’entrée avec sa compagne, les verres de sa table disparu et plusieurs carillons vinrent regarder les pièces, en tintant comme pour rire. Ils s’évaporèrent, les pièces aussi, et la vieille femme du bar caqueta tranquillement, les yeux à demi-clos, comme plongée dans un demi sommeil. Lauren frissonna.

« Je n’essaierais pas non plus de te faire porter du rose, déjà parce que ça ne t’irait pas, et secundo parce que c’est une couleur trop 2003 pour être prise au sérieux. Non, je ne viens pas pour te changer. On ne force pas les gens à changer… »

Les gens changent d’eux-mêmes, et le plus souvent inconsciemment, forgés par les critiques et par un simple besoin inné d’évolution. Tout n’était qu’évolution. Le bar, la guerre, leur relation. Une simple et franche évolution.

Révolution.

« Parle-moi de Colin. Comment va-t-il ? »

Elle ne voulait pas changer Lisa, mais il y avait tant de facettes de la jeune femme à connaitre. Et pour l’instant, elle ne connaissait d’elle que l’amante et la journaliste.
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ce message a été posté Sam 29 Sep 2012 - 9:42
    La sang pure sourit en coin après sa déclaration d’amour au champagne et était même prête à tenter de gouter à son cocktail. Rien que le nom lui donnait envie… Black velvet… rien à voir avec le tissu du même nom qu’elle trouvait affreux au toucher (cela valait pour tous les velours). Puis Lisa se mit à rire franchement après l’évocation de cette couleur qui ne devrait même pas exister, et sa complice avait totalement raison : tellement 2003.

    Et la brune se referma soudainement quand elle lui posa une question sur Colin.

    Parle moi de Colin… Son petit garcon, la chose mouvante qui avait prit toute la place dans son propre corps pendant neuf mois. Le bonhomme qui avait ensuite volé son coeur pour de bon dès qu’il avait soigneusement été déposé sur sa poitrine encore recouvert de sang. Il avait été sa motivation pour commettre l’irréparable et elle s’était tout simplement éloignée comme ca sans comprendre et sans vraie raison. Tout cela était très clair maintenant. Elle était une mère affreuse, le cliché sang pur par excellence qui refile sa progéniture à ses parents dès que les problèmes d’agenda font surface.

    Pourquoi s’empêcher de sortir alors que quelqu’un peut garder un oeil sur la petite tête blonde ? Pourquoi rentrer le soir pour lui lire une histoire alors qu’il y a tout ce qu’il faut pour se préparer au journal et directement filer dans les bras d’un amant ? C’était à pleurer de honte, elle s’en rendait enfin compte.

      « Il va bien. »

    Il était chez son père adoré qui assurait bien plus en quelques mois qu’elle même en cinq années. Qui aurait cru cela possible quand on savait que le père du bâtard était Julian Harper ? Et pourtant…

      « J’imagine que tu l’as déjà vu de loin… ou de près… avec toi je ne suis jamais certaine de quand j’ai pu te croiser sans le savoir. Cela a d’ailleurs le don d’être terriblement agacant de ne jamais savoir avec toi… Et étrangement cela ne me donne pas trop envie de t’écraser sous mes talons Zabini en observant avec plaisir ta cervelle sortir par tes oreilles. »

    La journaliste sourit de ce sourire qui ne présageait en général rien de bon si on demandait à ses collègues de la rédaction. Ses colères étaient rares et elle n’était d’ailleurs pas du genre à hurler mais plutôt à écraser violemment avec des mots bien choisis. Mais pas pour Lauren… elle était d’une autre trempe… peut être un peu similaire à la sienne.

      « Mais il va bien oui, il à son école pour monstres, il crie e moins en moins et devient presque un être civilisé de temps à autre… Il a même dit ‘s’il te plait’ l’autre fois quand il voulait une nouvelle peluche dragon. Mais il n’est pas si terrible que ca… il s’assagit depuis ses cinq ans, c’est absolument fantastique. »

    Un vrai rire sans aucune arrière pensée raisonna à ses oreilles et elle se pencha pour boire un peu plus de cette fantastique boisson. C’était absolument parfait et là tout de suite, elle n’avait aucune envie de bouger.
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ce message a été posté Sam 13 Oct 2012 - 12:07
Le sourire mordeur de Lisa ne lui arracha qu’une vague mine désolée mais les yeux de Lauren ne cillèrent pas du visage de la jeune femme. Elle savait ce qu’elle était : une fouineuse par excellence. Elle pouvait toujours protester qu’elle n’avait pas tenté de s’insinuer dans la vie privée des gens mais hey, ça aurait été mentir. La vie privée des gens justement la concernait au plus haut point. Il y avait tant d’hommes, tant de femmes, qu’elle avait épié, jusqu’à s’infiltrer dans leur lit pour y commettre l’irréparable, leur voler des pensées, des idées, des souvenirs et s’enfuir. Elle laissait derrière un champ de ruine, se confortant dans l’idée que la guerre aurait été déclarée entre eux avec ou sans sa participation. Mais tout ces couples aujourd’hui dont elle avait vendu l’histoire au plus offrant la haïssait peut-être mais se détestaient plus encore. Alors qu’elle les avait vu s’aimer comme Claire et Ted pouvaient s’aimer en face d’elle.

Chez Lisa maintenant il n’y avait rien à détruire. Il n’y avait pas à lui tendre de piège pour colporter des ragots dans quelques magasines affamés. La Gazette s’en était déjà chargée.

« J’ai vu Colin une fois, et si tu ne me crois pas ce n’est pas grave : c’était par hasard. Je sortais d’une boutique sur le chemin de traverse et il était à tes côtés, une main dans la tienne et l’autre occupée à tenir un cornet de glace énorme dont il se barbouillait la figure. J’étais trop loin pour savoir ce que tu lui disais mais il était très mignon comme ça….. Et la glace devait être bonne. Il a de jolies boucles dans ses cheveux, c’est ce que je me suis dis. De beaux cheveux châtains presque roux, très différents des tiens. »

Il n’y avait aucune remarque sous-entendue dans ce propos. Lauren ignorait la vérité concernant les origines de Colin et ne poserait aucune question. Pour elle, Lisa n’était qu’une victime de plus d’une union sang-pur dégueulasse. Mariée de force à un homme plus vieux qu’elle qui l’avait ignoré, ou tourmenté, voire les deux. Le type était mort, grand bien lui fasse. Qu’elle soit mère ne changeait pas au fait qu’on lui avait volé sa jeunesse, ses rêves et ses espoirs. Si elle aimait Colin ? Aucun doute là-dessus vu comment elle en parlait. Mais cela n’empêchait pas ni les remords, ni les regrets.

Et un Carillon apparu.

Il était plus bleuté que ses congénères et presque attentif. Lauren le remarqua en baissant les yeux sur leur cocktail désormais terminé. Mais le Carillon ne s’occupait pas d’elle. La créature tinta, presque d’un son interrogatif, et s’approcha de Lisa jusqu’à effleurer sa main.

Et il y en avait un autre là, juste sur son épaule. Et il y en eut un autre là, juste sous ses cheveux, comme s’il observait sa peau, son oreille et son parfum. Il y en eut un autre tout contre ses doigts. Et les Carillons furent là, autour d’elles, tintant et chantonnant.

Lauren observa le spectacle, intriguée mais pas inquiète. Ce n’était clairement pas des créatures agressives. Elle ignorait si Lisa était friande de ce genre de contacts impromptus et espérait simplement qu’elle ne réagirait pas trop brusquement. Ils avaient du sentir quelque chose, voilà tout.

Le Carillon bleuté tendit les mains vers elle. Le tintement s’accentua, presque réconfortant.

Lauren fouilla dans sa mémoire, à la recherche d’une explication.

« Ils aiment la magie. Ils aiment la magie et ne supportent pas le mal. » Chuchota-t-elle pour ne pas les faire fuir, se remémorant les phrases de ce vieux livres poussiéreux.

Le Carillon bleu caressa doucement son visage, le dessina dans l’air, si petit sur cette table de bois mais si digne, comme un roi ou un esprit gouvernant ce clan qui grelottait d’un air confiant, comme s’ils devinaient, presque malgré eux, à quel point les femmes ici en avait besoin.

Joe, formula Lauren en pensée.

Et la douleur qu’elle ressentit à l’évocation de ce nom fut aussitôt entourée d’une vague de chaleur tendre alors que les Carillons chantaient. Lauren se contenta de sourire en fermant les yeux. La vieille femme au bar sifflota une berceuse. Et dans l’air une seule idée qui voguait.

Ils ne supportent pas le mal.
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ce message a été posté Dim 14 Oct 2012 - 8:42
    Des cheveux très différents des tiens...

    C’était le morceau de phrase qui lui était resté dans le crâne alors que les carillons arrivaient de toute part et semblaient être partout sur elle. Chose étrange, la sang pure ne bougea pas d’un pouce et se contenta de... profiter de l’instant. Pour de vrai.

    Elle se sentit bien plus détendue malgré le fait de sentir quelques créatures bleutées dans ses cheveux, sur ses épaules, la touchant avec douceur et chantonnant parfaitement. Se laisser bercer était tentant et la sang pure se laissa avoir quelques minutes avant de reprendre ses esprits.

    Tout ce qui était en train de se passer n’était pas pour elle parce qu’elle ne méritait pas tout ca. Ils n’aimaient soit disant pas le mal mais c’était ce qu’ele faisait constamment. Etre odieuse, faire mal, détruire à coup de phrases bien choisies, faire n’importe quoi de son corps sans le regretter, briser des ménages, se faire prendre par des inconnus n’importe où et ne pas être là pour son fils.

    Elisabeth Victoria Macnair n’était pas une bonne personne et détestait s’en rendre compte aussi fortement. Misérable sang pure brune qui brûlait la chandelle par les deux bouts et qui, de toute manière, ne savait faire que ca. Détruire, se détruire, faire mal, se faire du mal... cela pourrait être le résumé de son existence égoïste.

    Et la journaliste pensa à Faust et à ses baisers, à leurs étreintes puis à la douleur et à la peur. Ce qu’il avait pu lui faire mal et parfois si souvent. Et malgré cela, Lisa ne pouvait que lui pardonner ses écarts, toujours, tout le temps. Sourire et puis encore recommencer parce qu’elle ne pouvait juste pas s’en passer. Une masochiste dans toute sa splendeur.

    Lisa baissa les yeux sur la table et laissa ses longs cheveux noirs cacher son visage comme un rideau. Elle laissa la première larme couler en songeant encore à tout ca et laissa un carillon écraser la deuxième pour elle. Il fallait qu’elle se lève, qu’elle s’en aille pour aller trouver son garcon dans son lit et le serrer contre elle. Ou alors sortir et aller toquer à la porte d’un amant quelconque qui la baiserait si fort qu’elle en oublierait un instant de geindre sur sa petite personne.

      « Je dois y aller... »

    Sa phrase ne fut qu’un murmure mais les carillons disparurent immédiatement, lui permettant de se relever et de lâcher une grosse poignée de gallions sur la table. Puis son regard d’eau se porta sur Lauren, La Mouche, la femme qui venait de la bouleverser comme il était rare et Lisa se pencha vers elle pour l’étreindre un bref instant et déposer un baiser au coin de ses lèvres.

      « Envoie moi un hibou, je veux te revoir. »

    Ses yeux dans les siens, elle sourit comme la pimbêche qu’elle était et s’éloigna vers la porte perdant son sourire pour laisser place à de nouvelles larmes. Avant toute chose, il lui faudait un verre.


FIN
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