QG de l'Ordre du Phénix, Londres, 17h22

"C'est assez simple en fait. Enfin, non. C'est terriblement complexe mais le principe est simple. " dit Lili Baker avec un petit sourire. Sourire qui disparut rapidement devant l'air consterné de Zéphyr Wendle. "En gros, j'ai découvert un rituel qui nous permettrait de créer une brèche dans le système de sécurité du ministère de la Magie. Grâce à cette ... " "Le système de sécurité du ministère ? " l'interrompit le jeune Serdaigle, soucieux de connaitre tous les détails de cette mission. "En quoi ça consiste ? " "Eh bien, peu de gens le savent mais le ministère de la Magie est pourvu d'une multitude de sortilèges qui permettent au service de sécurité de savoir qui y a transplanné et à quelle heure. Donc, comme je le disais, grâce à cette brèche nous pourrions être capable de faire entrer clandestinement des membres de l'Ordre sans alerter le service de sécurité. Et ça, c'est bon pour nous ." Sourire à nouveau de la part de Lili, soupir de la part de Zéphyr. C'était quoi ça ? Le cours d'intrusion pour les nuls ? "Voila comment ça va se passer... " reprit Baker. "Je vais effectuer le rituel dans le Département de Contrôle de l'équipement Magique. On serait plus a l'aise dans mon bureau mais on travaille non stop au Département de la coopération Magique internationale donc on risque de pas être seuls. Et puis, tout le monde sait qu'on ne fait rien au Département de Contrôle de l'équipement Magique. Donc arrivés la bas, je tracerai un cercle de runes et je commencerai l'incantation pendant que toi tu monteras la garde. Ça ne devrait pas prendre plus de dix minutes mais j'ai besoin d'une concentration totale donc ton boulot c'est de t'assurer que personne ne me dérange." Ça n'avait pas l'air bien compliqué et c'était un bon plan en soi mais le jeune Serdaigle ne pouvait s'empêcher d'appréhender, sans doute le fait que ce soit sa première mission. " Pourquoi moi ?" demanda-t-il. "C'est pas que je plaigne mais il y a surement des gens plus qualifiés que moi non ? " En fait, si, il se plaignait. Honnêtement, s'infiltrer dans le ministère de la Magie et risquer la prison à vie n'était pas vraiment sa définition d'une soirée sympa. "Tu es un élève, personne ne te connait au ministère. Et puis, on se ressemble un peu tous les deux. Physiquement je veux dire, donc tu peux passer pour mon petit frère. Donc crois-moi, tu es parfaitement qualifié pour la mission. ". Cheveux bruns, yeux bleus, une sexytude indéniable... Il était vrai que Lili Baker et Zéphyr Wendle avaient quelques traits en commun mais le jeune homme ne pouvait s'empêcher de penser qu'il n'avait pas sa place dans cette mission. "Ne t'inquiète pas... " tenta de le rassurer Lili, devant son air dépité. "Si tu fais tout ce que je te dis, tout devrait bien se passer... "

Ministère de la Magie, Londres, 23h46

Zéphyr et Lili traversaient rapidement l'Atrium désert. Le Serdaigle n'était venu qu'une seule fois en ce lieu: c'était en quatrième année quand il était venu protester contre le fait qu'on lui refuse un retourneur de temps. Tous des idiots... Alors qu'il pressait le pas, son regard se posa sur la statue d'obsidienne qui trônait en plein centre de l'Atrium. Ce symbole de la supériorité Sang Pure sur les moldus ne lui faisait ni chaud ni froid mais il serait bien obligé de le démolir quand il serait ministre. Ben oui, sinon il n'aurait jamais la place pour ériger une statue de lui, logique. Réfléchissant à tous les changements de déco qu'il ferait, Zéphyr sortit de ses pensées quand il se rendit compte qu'ils étaient devant les ascenseurs. Il ne devait pas se déconcentrer, il ne pouvait pas se le permettre. Tandis que l'ascenseur descendait lentement, Zéphyr récitait mentalement tous les sorts et sortilèges qu'il avait revu avant de partir. Il devait être prêt. Lorsque l'ascenseur se stoppa enfin, les deux Phénix se dépêchèrent de sortir. "On prend à droite. " l'informa la jeune femme. Elle ouvrit la porte se situant a sa droite et entra dans la pièce. C'était une sorte de grand couloir avec une dizaine de box de chaque côté, tous identiques et au fond, une autre porte, cadenassée. "La porte du fond mène a la réserve. C'est là qu'ils gardent tous les objets dangereux ou volés qui ont été confisqués. On y serait mieux mais je n'ai pas les clés et tu penses bien qu'un simple Alohomora ne suffira pas.". Elle se dirigea vers un des box, suivie de près par Zéphyr, curieux de voir ce fameux rituel, mais se ravisa. Le jeune homme fit demi-tour alors que Baker s'agenouillait, puis sortit par la porte par laquelle ils étaient entrés. "Cave Inimicum ! " déclama Zéphyr en traçant une ligne joignant les deux murs a droite de la porte, puis il réitéra le processus à gauche de la porte. Au moins, il serait prévenu si qui que ce soit s'approchait d'eux, qu'importe l'endroit d’où ils venaient. Satisfait de son sortilège, Zéphyr retourna dans la pièce où se trouvait Lili et fut stupéfait de ce qu'il vit. L'ancienne Gryffondor était agenouillée au centre d'un cercle de runes qui tournaient lentement et semblaient briller de l'intérieur. Il s'approcha prudemment, essayant de ne pas déconcentrer la jeune femme qui semblait en transe, les yeux fermés, ses lèvres remuant sans qu'on ne puisse entendre un seul son sortir de sa bouche. Lili Baker venait de remonter énormément dans l'estime de Zéphyr. Il l'avait prise pour une jeune écervelée juste bonne à servir de chair a canon, mais le fait qu'elle soit capable d'effectuer un rituel aussi complexe, avec des runes qu'il n'avait jamais vu de sa vie était très impressionnant.

Spoiler:

Un bourdonnement dans l'oreille de Zéphyr lui indiqua qu'on avait traversé la barrière magique. Inquiet, il ne savait pas vraiment s'il devait interrompre le rituel de Lili. Et si c'était une fausse alerte ? Il ne pouvait pas risquer de tout faire rater pour de simples passants. "Hominum Revelio !". Le sortilège permit au jeune Serdaigle de savoir que deux personnes se dirigeaient droit vers eux. Ennemis ou pas, la position de Lili était trop flagrante, il devait la stopper. Il posa sa main sur l'épaule de la jeune femme, ce simple contact fut suffisant pour détruire la concentration de cette dernière. Elle ouvrit les yeux et les runes disparurent subitement. "Deux personnes arrivent, tenez vous prête. " chuchota-t-il alors que Baker se relevait. Baguette au poing, les deux Phénix trépignaient d'impatience, dans l'attente que quelque chose se passe.

Non frapper l’héritier d’une famille de sang-pure et qui plus est le fils chéri du vide-bourse de votre boss, ce n’est définitivement pas une bonne idée. C’est plaisant, je dirais même que c’est vivifiant, mais c’est mal. Enfin mal, mal seulement quand on se fait taper sur les doigts. Ici comprendre se bouffer un doloris et une petite humiliation publique. Non parce que ce n’est pas drôle si on n’essaie pas de vous arracher votre humanité, en vous en faisant sentir comme pire qu’un rat. Encore que. Ils ont tenté, et cette fois-ci, ils ont échoué, je suis Scarlett Fuller archéologue renégate, et casseuse de Higgs. Bien évidemment, Darth Karkus m’avait fortement conseillé de me terrer dans ma cave pendant toutes les cérémonies festives célébrant sa gloire. Ce que j’avais fait avec un certain plaisir, dans la mesure où il m’avait refilé plein de documents à étudier. Sur l’échelle de la Topitude, un parchemin runique retranscrivant des inscriptions runiques du XIIIe siècle de Mésoamérique, ça vaut cent fêtes avec alcool à volonté et petit fours. Si, si je vous jure. Aussi heureuse que puisse l’être une taupe dans son trou, j’avais vécu plutôt bien l’ascension du connard me servant de maître.

Je faisais toujours des cauchemars, on m’avait sevré, adieu téquila et autres douceurs, mais je le vivais bien, ça faisant longtemps que je n’avais pas été aussi en phase avec moi-même. J’enchainais les traductions, les commentaires, les analyses. J’avais trouvé dans le travail une compensation au manque provoqué par l’absence d’alcool et de sexe. A défaut que le corps exulte, autant que mon esprit prenne son pied. La captivité me rendait plus raisonnable, mais forcément plus soumise, j’avais dû temps pour penser, et reconsidérer ma situation. Mervyn m’offre sa protection, et c’est pour ça et seulement pour ça que j’accepte de faire le sale boulot pour lui. Mais les autres ? Les autres pignouffes que Dark Karkus veut détruire, ils peuvent peut-être m’accorder la même chose, sans pour autant me faire bouffer des doloris et autres sucreries dans ce genre ? A méditer, parce que pas sûr que je m’en sorte indemne si Mervyn apprend que je vends mes services à ses petits copains.  Non parce que j’ai beau être « inutile » et « nuisible » Mr Kark a besoin de moi. Et c’est justement parce qu’il peut finalement très bien se passer de moi qu’il ma refiler du boulot.  Une sombre affaire de faille dans leur système de sécurité runique infaillible au ministère. Et évidemment ui est une experte en runes disponible 24h sur 24 ? Bob Kelso ! Moi ! De toute façon je n’ai pas plus de vie sociale, donc ça ne me déranger pas de sortir de mon trou pour faire autre chose que des préparations de cours. Le hic c’est que Kark ne veut plus me laisser seule, il a sans doute peur que je fasse des bêtises, comme fuir ou tabasser un sang-pur. Il m’a donc confié un petit copain de mission. Petit parce qu’il est jeune, voir super jeune, du genre suffisamment jeune pour avoir été un de mes élèves. Mais ce n’est pas le plus dramatique dans l’affaire, non il a fallu que Dark Karkus me colle un copain de mini-Higgs, Julian Selwyn.  O joie ! Je sens que cette histoire va se finir dans une ruelle avec une barre de fer. Après un échange de civilités battant des record grossièretés, m’annonçant par la même occasion que Tyzonnounet avait aussi parlé de sa petite mésaventure avec son BFF,  on finit par ébaucher un plan, à savoir je le suis dans le ministère en fermant ma gueule de connasse. Ça me va. Pas le connasse, mais bon j’ai pas vraiment le choix.

Ne connaissant pas vraiment le ministère,  je me laissais sagement guidé en me cramponnant à ma baguette et mon dictionnaire runiques, deux armes redoutables. Je n’étais pas nerveuse, mon copain Selwyn s’en chargeait pour moi. « Allez bouge-toi un peu la grosse ! Il y a des intrus » Rooh on lui a pas appris à ménager ses ainées il est minuit, et j’ai plus l’habitude de me coucher tard depuis que je vis dans mon trou.  Contrainte et forcée j’avais dû me dépêcher, voir limite courir, avec des talons ce n’est pas la joie, mais je gère. C’est peut-être le seul sport dans lequel j’excelle. On avait fini par débarquer au département du contrôle de l’équipement magique, enfin c’était ce qu’avait annoncé la madame de l’ascenseur.  Je m’étais mise à fredonner un vieil air des Bizarr' Sisters,  chose qui a priori ne se fait pas en mission top secrète au ministère car très vite Juju-chou  me lança  un doux «  Ta gueule morue ! Tu vas nous faire repérer »

« Ce que tu peux être vulgaire mon mignon. A mon avis c’est déjà fait depuis longtemps. S’ils savent comment créer dans le système de sécurité, ils savent lancer un simple sort d’alarme. Et puis la petite voix de l’ascenseur ce n’est pas non plus quelque chose de discret. » Et toc dans tes dents, monsieur du gland. Se rapprochant de plus en plus de notre cible, j’en profitais pour me placer derrière Julian, bah ouais autant qu’il se bouffe en premier les sorts. Bien vite ont pu découvrir les fous qui avaient voulu chatouiller Mervyn Kark. Une fille, jolie, mais moins sexy que moi, et un jeune qui me disait vaguement quelque chose. Je l’avais déjà vu quelque part, mais où ? Pendant que je me posais une multitude de questions aussi inutiles que dangereuses dans ce genre de situation, Mr Mal-aimable passait à l’attaque. « EXPELLIARMUS »

Oui : La baguette de Lili est éjectée dans un coin de la salle.
Non :  Non c’est celle de Zéphyr qui lui échappe des mains.

"Nom de Dieu de bordel de goule en string !" C'était la seule phrase qui venait a l'esprit de Zéphyr. La seule raison pour laquelle il avait été assigné a cette mission était son anonymat. Mais évidemment, avec sa chance légendaire, il était obligé de tomber sur quelqu'un qu'il connaissait, c'était pas drôle sinon. Scarlett Fuller, sur des centaines de partisans de l'Ombre, il FALLAIT qu'il tombe sur son ancienne prof d'Histoire de la Magie récemment-virée. Il était comme figé devant l'expression d'interrogation sur le visage de Scarlett. Elle semblait ne pas le reconnaitre mais le Serdaigle n'osait pas bouger, craignant bêtement que le moindre mouvement trahirait son identité. " EXPELLIARMUS !" s'écria Selwyn. La baguette de Zéphyr lui échappa des mains mais avant qu'il ne puisse réagir, Baker hurla "IMPEDIMENTA ! " en direction de son agresseur. "Wow wow WOW ! On va tous se calmer deux secondes ! " s'énerva le préfet alors que Lili posait sa main sur son épaule. "Qu'est ce que vous vou... " "SPERO PATRONUM ! " l'interrompit l'employée du ministère. Cette dernière sprinta dans la direction opposée entrainant Zéphyr avec elle pendant qu'un énorme rhinocéros de lumière fonçait sur les Ombres. "MAIS ! MA BAGUETTE ! " s'écria Zéphyr paniqué. Il ne supportait pas de se séparer de sa toute nouvelle baguette alors qu'il était en situation critique. "ON A PAS LE TEMPS ! BOMBARDA MAXIMA ! ". La porte de la réserve explosa et les deux Phénix se ruèrent dedans, profitant de la confusion qu'avait engendré le patronus de Baker.

Zéphyr et Lili pénétrèrent dans l'immense réserve. La pièce ressemblait a une cathédrale avec son haut plafond vouté et ses rares fenêtres. Le jeune Serdaigle aurait été tenté de s'arrêter pour contempler la grandeur de la pièce s'il ne se faisait pas tirer par Baker qui courait comme si sa vie en dépendait, ce qui était le cas en réfléchissant. Reprenant ses esprits, le préfet prit la tête et s'engagea dans l'un des nombreux couloirs délimités par des étagères métalliques où étaient entreposés des milliers et des milliers d'objets confisqués par le ministère depuis près d'une décennie. "Il me faut quelque chose pour me défendre !" pensa Zéphyr, sa baguette étant actuellement indisponible puisque l'autre bâtard l'en avait gentiment privé. Il pesta et attrapa le premier truc bizarre qu'il croisa. On aurait dit une sorte de ... briquet ? Non ... Ca ne pouvait pas un être un briquet normal. Pitié, faites que ce ne soit pas un briquet normal ! Il l'activa et ... OH JOIE ! Quelque chose se passa !

Spoiler:

Zéphyr se retrouva en quelques secondes au centre d'une bulle violette. Certes, il voyait moins bien, beaucoup moins bien même. Mais au moins il se sentait un peu plus protégé. C'est a ce moment là qu'il se rendit compte qu'il courait comme un abruti alors qu'il ne savait absolument pas ou il allait. Il ralentit le pas pour que Lili le dépasse et hurla sans considération pour la discrétion, de toute façon ils faisaient suffisamment de bruit en courant pour être repérés facilement. "ON COURT OU COMME ÇA ?! ". Hors d'haleine, Baker répondit "IL Y A UNE AUTRE SORTIE AU FOND NORMALEMENT ! SI ON ARRIVE A ... MERDE ! REDUCTO ! " Les pas des Ombres étaient de plus en plus forts quand l'étagère visée par Baker s'effondra, des dizaines d'objets se répandaient sur le sol, créant un vacarme monstre. Zéphyr courait a en perdre haleine alors que Lili lançait des Reducto à la chaine. "REDUCTO ! REDUCTO ! REDU... OH MERDE ! MERDE ! PROTEGO ! " "QUOI ?! QU'EST-CE QU... " BOOM ! Zéphyr sentit le souffle de l'explosion le propulser sur une dizaine de mètres. C'était de la folie, il ne savait plus ou était le haut, ou était le bas. Complètement déboussolé, il se prit une étagère en pleine poire, et atterit sur le sol enfoui sous des montagnes d'objets qu'il avait fait tomber en heurtant le présentoir. La bulle violette l'avait protégé de l'explosion mais pas de la collision. Complètement sonné, il mit a temps à comprendre ou il était puis réussit à s'extirper péniblement en boitant. La poussière était omniprésente, un ultrason résonnait dans ses oreilles, il n'arrivait pas a voir a deux mètres, il n'avait aucune idée de ce qui c'était passé ni d'où était Lili. Du mouvement a sa droite lui indiqua qu'elle bloquée par une des étagères qui était tombée. La poussière retombait lentement, le Serdaigle estima les dégâts. Plusieurs étagères avaient été détruites, d'autres étaient tombées et bloquaient le passage. Au moins, l'explosion avait eu le mérite de les séparer des Mangemorts. Mais pour combien de temps ? Zéphyr se traina péniblement jusqu'à Baker et entreprit de la sortir de là. Il déblaya d'abord les objets puis tira Baker par en dessous de l'étagère.

Spoiler:

Baker ouvrit les yeux, toussa et finit par se relever. Le teint pâle, les cheveux en pagaille, de la craie et de la poussière partout sur son corps, elle semblait sortir d'un film d'horreur. "Mais qu'est-ce qu'il s'est passé bordel ?! " "Une corne d'Eruptif... " murmura Lili, sous le choc. "Elle était sur l'étagère, quand je m'en suis rendu compte, j'ai a peine eu le temps de me protéger... ". Le jeune Serdaigle resta muet quelques secondes puis sortit de ses pensée. "Venez, il faut continuer... ". Bon dieu, dans quoi il s'était fourré ... ?

Mais quelle violence ! Encore un frustré du slip, qui expulse sa haine avec sa baguette. Moi je contentais de lancer un Protego sur ma petite personne. Je n’étais pas vraiment d’humeur vindicative, et Mr Selwyn était suffisamment agressif pour deux. Le coup du Rhinocéros m’a fait sourire. Pas peur, rire. Surtout parce que c’est un patronus, et que la lumière quand on est mignon-mignon et pas vilain-vilain comme un détraqueur, ça fait pas bobo.

J’aurais quand même bien attendu patiemment que Julian aka monsieur nerveux de la baguette s’excite tout seul et défonce tout le monde, pendant que moi je protégeais mes fesses, et mes ongles fraichement manucuré. Mais entretemps je m’étais rappelée, que j’étais en sursis, que cette mission était là pour prouver ma loyauté et en même temps on utilité au grand Dark Karkus, maitre du monde libre, et seigneur de l’étoile noire . J’avais donc tout intérêt à me remuer un peu, et ce même si Selwyn aka Juju-chou faisait ça bien mieux que moi. Et ce même s’il venait de d’abandonner ses couches. Que voulez-vous c’est ça d’être jeune, et d’être à plat. Je commençais à regretter mon choix stratégique d’avoir voulu à tout prix mettre mes escarpin en peau de dragon haut de quinze centimètre avec ma mini-jupe grise. D’une parce que ce n’était pas pratique, et de deux parce que je risquais de les bousiller. Parce que Miss-bien-moins-sexy-que-moi se la jouait société de destruction. Elle venait de détruire un mur, diffusant dans la salle un épais nuage de poussière blanche redécorant le mobilier et… moi-même. Julian aka Selwynatator lui était par terre, Mr le grand oubliator de 18 ans s’était bouffé le sort lancé par Miss-explosif. J’avais bien envie de rire, de lui balancer une petite vanne, histoire de meurtrir son gros égo de sang-pur, mais je m’abstiens. Un trésor que la mémoire, qui me rappelait gentiment que je devais faire mes preuves et que c’était un petit nerveux de 18 ans qui me détestait qui devait m’évaluer. Petit nerveux à qui j’avais mis des tonnes de P, l’année dernière en histoire de la magie. Et puis en plus – voir surtout – la poussière générée par l’explosion me faisait tousser. Et dans la vie on peut difficilement cracher ses poumons et rire en même temps. Ou alors on s’appelle Chuck Norris, ou Voldemort. Au choix.

Pendant qu’on agonisait les pauvres fous suicidaires de l’ordre du phénix prenaient la poudre d’escampette. Et merde il allait falloir courir. Courir en esquivant les gravats. La séquence émotion arrivait. J’allais devoir faire un choix stratégique douloureux. Sacrifier mes chaussures. Je les retirais avec soin pour les poser dans un coin tranquille. C’est alors que je vis la baguette de Mr-inconnu-qui-me-dit-quand-même-quelque-chose. Je remplaçais alors la baguette par mes chaussures, et leur murmurait tendrement « Promis, je viendrai vous chercher. Soyez-sage ! ». Je dois dire qu’avec deux baguettes on se sent classe. Ok il y en a qu’une qui va m’obéir, mais quand même ça fait « Shlak, Shlak, Shlak je te dégomme de tous les côté si je peux. ». « Qu’est-ce que tu fous ? » m’avait apostrophé le Selwyn aka monsieur-de-mauvais-poil-parce-qu’il-a-bobo-au-front-front. Une lapdance ça ne se voit pas ? Du con. Gardant mes doux commentaires pour moi seuls j’entreprenais de me lancer dans le parcours du combattant en enjambant les décombres. Petite note bien utile pour les jeunes files prudes, ne jamais mettre une mini-jupe quand il faut jouer les Rambo si on a peur de montrer ses sous-vêtements. Je suspectais Julian – aka j’aime-pas-les-sang-de-bourbe-qui défonce-la-gueule-de-mon-copain – d’avoir apprécié la vue à plusieurs reprises. Petit dépravé. Mais gardons espoir, cette pointe de lubricité d’adolescent pourra peut-être me permettre de rester envie. L’espoir fait vivre .


On s’engouffrait alors dans ce qui devait être une réserve. Terme débile, soit dit en passant, parce que la salle était genre trois fois plus grande que les bureaux. Observant les objets m’entourant, je me faisais mentalement un petit juste prix en me demandant combien je pourrais me faire en les revendant plus. Bah quoi, je ne voyais pas Miss-dynamite et Mr-visage-connu-sans-nom, donc en attendant les retrouver autant s’occuper l’esprit comme on peut. Finalement on n’eut pas tant de mal que ça à les retrouver. Sans doute parce que la sorcière aimait faire exploser tout ce qui se trouvait près d’elle. Il y eu une nouvelle explosion plus forte, qui me fit tituber et surtout bien flipper, lorsque plusieurs étagères devant moins s’effondrèrent tandis que d’autres se contentaient de rependre leurs contenu sur le sol. Ces anarchistes voulaient casser tout le ministère. Notre Salut à Julian – Aka monsieur-frustré-du-slip et moi nous le devions qu’à ma présence d’esprit. Si si je vous jure. J’avais eu le bon goût de lancer un Aresto Momentum qui avait ralenti la chute d’une étagère, nous permettant de nous décaler sur le côté et accessoirement ne pas mourir ou pire être défigurée.

Pensez-vous que monsieur le grand sang-pur allait me remercier ? Non. Rien. Niet. Nada. Petit con. Non le Selwyn – aka Juju-le-connard – reprenait sa route chaotique. Pas de pause. Dommage. Je le suivais, en me niquant les pieds pas la même occasion. Les objets brisés par terre ce n’est pas la joie quand on a de petits petons sensibles. Mais je ne regrettais pas ce sacrifice. J’avais fait ça pour elles. Pour les sauver. Au moins dans l’autre salle, elles étaient en sécurité. Moi je jouais donc les danseuses sur la pointe des pieds pour esquiver le plus possible les débris ce qui semblait avoir le don d’irriter encore plus mon copain Juju.


La chance voulue que nos ennemis, enfin les ennemis de Papa Kark et par extension ceux du Selwyn, ait été suffisamment amoché pour qu’on puisse les rattraper rapidement, même sans se la jouer Bolt. Miss-explosif était mal en point, et visiblement du synthol-liquide, elle n’en avait pas. J’avais presque pitié. Non en fait j’avais vraiment pitié. Le Selwyn – aka monsieur le relou sans cœur ne se posait pas vraiment ce genre de questions. Non monsieur était trop occupé à jouer les bourrins. Encore. « INCARCEREM »

Epic Fail pour Juju ! Et je dois dire que ça m’a bien fait plaisir, d’enchainer avec deux incarcerem parfait, capturant comme de jolies gigots mes agneaux de l’ordre du phénix. « Doloris » C’est qu’il rigole pas Selwynou. « Qu’avez-vous fait au système de sécurité ? »


Petit oubliator parvient à ligoter Lili, ou tata Scrat doit venir l’aider ?
Oui : Julian est un grand garçon, il gère un sort de troisième année. Scarlett ligote Zéphyr.
Non : Bah alors mon Juju ? On n’a pas révisé ses cours avant de venir ? Tata Scrat ligote les deux affreux jojos.

Lili lâche quelques informations, où il faut la cuisiner encore un peu.
Oui : Lili parle un peu, mais pas trop non plus.
Non : Elle ferme sa bouche la petite gryffondor. Juju le boucher va lui faire bobo.

"Foutu Eruptif, foutus mangemorts, foutu ministère, foutue mission et foutu Wallas... " marmonnait Zéphyr alors qu'il aidait Lili Baker a marcher tant bien que mal, le bras de la Gryffondor autour de ses épaules. "Ils auraient pu envoyer, je sais pas, quelqu'un avec de l'expérience peut-être ? Quelqu'un qui se ferait pas piquer sa baguette dès les première secondes. Mais non, il fallait que ce soit moi ! Je vais crever dans cette réserve pourrie et il découvriront mon corps que dans 2 semaines quand la puanteur empêchera ces abrutis d'employés de travailler... ". En règle générale, le Serdaigle ne se serait jamais laissé aller à de telles divagations en présence de quelqu'un d'autre. Mais la pauuuuuvre Lili était tellement sonnée qu'elle ne semblait même pas savoir ce qu'il se passait. Bon dieu, pourquoi est-ce qu'il ne la laissait pas crever ? Sa bonté le perdrait un jour... Sa bonté ou le fait que si ils s'en sortaient vivants Wallas ne verrait pas d'un très bon œil l'abandon de l'une de ses brebis.

Ils marchaient lentement vers le fond de la réserve. Lentement mais surement... Ou pas. Après quelques minutes de répit, les bruits de pas de leurs poursuivants se faisaient de plus en plus proches. Sa mère la goule ! Il aurait pensé que l'explosion les auraient plus ralentis que ça. Bon, cette fois c'était un cas de force majeure. Le jeune préfet attrapa le bras droit de Baker et lui arracha sa baguette des mains alors qu'il pressait le pas. Ça ne semblait pas la déranger. Peut-être qu'elle avait décidé de se sacrifier pour sauver la vie de plus jeune qu'elle. Ou peut-être était-elle encore dans les vapes. Dieu seul le savait, et franchement, ça n’intéressait pas vraiment Zéphyr. Mais la joie de se sentir à nouveau protégé ne dura pas longtemps. La baguette de Baker en main depuis à peine quelques secondes, les Mangemorts étaient là, à un croisement. Paniqué, Zéphyr lança Lili Baker sur Fuller et Selwyn et s'enfuit dans la direction opposée. Pas un grand moment pour Zézé, et certainement pas un grand moment pour Julian qui avait raté son Incarcerem. Zéphyr se retourna pour lancer un Protego tout en courant a reculons. Mais l'Incarcerem de Scarlett avait fait mouche cette fois et le Serdaigle s'écrasa au sol, sur le dos.

"Endoloris. ". Un cri déchirant retentit dans l'immense réserve, se répercutant sur les hautes parois de la salle. Et dire que Zéphyr avait utilisé ce même sortilège sur Cléia-Nora O'Ryan quelques jours plus tôt. Ou était passée l'euphorie qu'il avait ressentie ce jour-là ? Elle avait disparu, remplacée par la terreur. Pas pour l'autre idiote, il se fichait totalement de son sort. Non, il était terrorisé car il savait qu'il était le prochain. "Qu’avez-vous fait au système de sécurité ? ". Face vers le plafond, Zéphyr ne voyait pas ce qu'il se passait mais il était à peu près sûr que Baker essayait de contrôler ses spasmes. Il semblerait que la douleur l'ait complètement sortie de sa torpeur. Pendant ce temps, Zéphyr essayait tant bien que mal de s'asseoir. Son agitation poussa Scarlett a se rapprocher de lui, sans doute pour vérifier qu'il ne préparait aucun coup en douce. "Des... Des runes de Mésopotamie... Je les ais découvertes pendant mon dernier voyage au Moyen-Orient... ". "A quoi elles servent ? ". Les lèvres de Baker étaient a nouveau scellées. "Endoloris ! A quoi elles servent ?! ". "ON VOULAIT FAIRE ENTRER DES GENS SANS QU'ILS SOIENT REPÉRÉS ! Les runes permettent de créer une zone ou on peut transplanner sans alerter le service du sécurité ...". L'employée du ministère éclata en sanglots. Pendant ce temps, Zéphyr avait réussi à s'asseoir malgré ses lourdes chaines. Fuller le regardait, sa baguette pointée sur lui. Il ne pouvait que regarder la torture de Lili Baker, impuissant. "Pour qui vous travaillez ? ". Silence. Un silence seulement interrompu par les pleurs de la gryffone. "Pour qui vous travaillez ?! ". Bon dieu, mais pourquoi elle ne lui disait pas ce qu'il voulait entendre ?! Stupides Gryffondors et leur stupide honneur, pas étonnant que Potter et tous amis soient morts s'ils étaient tous aussi têtus que cette idiote ! " Endoloris ! Tu ne veux toujours pas répondre ? ". Excédé, Selwyn s'approcha de Baker et l'attrapa par les cheveux après s'est agenouillé près d'elle. "Ecoute-moi bien... Tu vas mourir aujourd'hui, et ça tu peux rien y faire. Maintenant tu as le choix: soit tu réponds à mes questions et je te promets la mort la plus rapide et la moins douloureuse possible, soit tu continues a faire la forte tête et je te torturerais jusqu'à ce que tu craques et crois-moi, tu craqueras... Alors, qu'est-ce que tu choisis ? ". La jeune femme ne répondit toujours pas. "Très bien... Donne-moi ton bras. ". Malgré les protestations et les gesticulations de LIli, Julian était intraitable. Tenant fermement le bras de Lili plaqué au sol, le jeune oubliator en devenir offrit une dernière chance à la jeune femme. Toujours rien. "Diffindo ! ". Zéphyr détourna le regard alors que Julian Selwyn coupait la main de Lili, les hurlements de cette dernière étaient insoutenables. "Pour qui vous travaillez ?! " répéta le mangemort. "CAÏUS ! CAÏUS SALAMANDER ! "

Zéphyr ne savait absolument pas si Selwyn avait d'autres questions pour Lili ni si l'interrogatoire allait durer plus longtemps, mais ce qu'il savait c'était qu'il devait se barrer d'ici le plus vite possible s'il voulait survivre. Il leva le regard vers Scarlett. Mais... Dans sa main gauche... Ce n'était pas ... Sa baguette ?! Peut-être avait-il une chance de survie ... ? "S'il vous plait professeur Fuller, je ne veux pas mourir... " supplia le Serdaigle à voix basse."Je ne vous demande pas grand chose, faites simplement tomber ma baguette et je me débrouillerait. Je vous en supplie... ". Des larmes commencèrent à perler aux coins de ses yeux. Des larmes aussi fausses que les seins de la pouff' qui lui servait d'ancien professeur d'histoire de la Magie - sérieusement, qui va en mission en mini-jupe ? Il avait d'ailleurs une très belle vue de ses sous-vêtements -. Le jeune préfet était incapable de savoir si Fuller croyait à son petit numéro mais il espérait sincèrement avoir éveillé de la pitié chez la jeune femme.

« Est-ce que ça doit forcément virer au bain de sang ? » Je n’avais pu m’empêcher de détourner le regard, écœurée. Monstrueux ce Selwyn était tout simplement monstrueux. Le cœur au bord des lèvres je m’efforçais tant bien que mal de retenir en moi mon repas du soir. Mais les cris, et les larmes étaient plus mortifiant que le flot d’hémoglobine, et me transportaient à cent mille lieux d’ici à mon grand déplaisir. Hommes égaux devant la mort, et au final égaux devant la peur et la douleur. Les cris de la fille m’en rappelaient d’autres. Au fond ils sont tous pareil. Tous. Je me sentais lâche. Ce n’était pas vraiment une nouveauté en soit, mais le fait que j’en ai honte était assez neuf. Mais la honte ne fait pas vous un gryffondor, et moi dans l’instant me conforta dans ma lâcheté. Dans ma faiblesse je découvrais, plus lâche encore et lamentable que moi.

Le jeune, celui au visage connu, s’avérait être un de mes élèves. Trop de Hobbits, et pas assez de patience ou d’envie pour me rappeler de tous. Il me suppliait le pauvre fou. Et moi je m’étais contentée de le regarder en prenant un air désolé. Désolée petit Hobbit que ne soit pas bien née. Désolée que tu te sois engagée dans le mauvais camp. Désolée de ne pas avoir le courage de te sauver. Désolée de n’être que Scarlett Fuller, pion jetable dans les griffes des ombres et lâcheté personnifiée. Je ne voulais pas sa mort, mais je voulais vivre. Et ce simple désir m’empêchait de l’aider concrètement, ou au moins pas devant le Selwyn. Lui ou moi. Et comme toujours je me choisissais, encore et toujours.

J’avais fini par lui tourner le dos aussi bien au sens propre qu’au figuré pour reporter mon attention sur Julian. La jeune femme manchote avait fini par lâcher les informations attendues. Le fait qu’ils soient des modérées, ne m’étonna pas, tout comme Julian bien décidé à croire sa victime et surtout en ses talents de tortureurs. Les bras ballants, la séance de torture m’avait douchée, et j’avais perdue le goût de faire des vannes minables pour me donner une contenance. « On fait quoi maintenant ? » Je sais c’était du genre minable comme question, mais on ne se refait pas. En tout cas pas en un soir. « On les tue. » Froid, mordant, précis. Ce Selwyn n’était qu’acier. La nouvelle m’avait fait écarquiller les yeux, et visiblement ma réaction à en voir sa moue rieuse l’amusait. Ou bien peut-être était-ce juste la perspective de tuer quelqu’un. Je ne sais pas laquelle de ces deux hypothèses étaient la plus flippante. S’insinua alors en moi des questions douloureuses, qui couplées à l’accélération des battements de mon cœur manquèrent de me faire exploser. Est-ce que j’étais assez lâche pour laisser faire ça ? Est-ce que j’étais assez inhumaine pour les laisser se faire tuer devant moi ? Est-ce ma vie valait vraiment d’être conservée, si je laissais faire ça ? Est-ce que ma vie valait les leurs ? La balance de la justice me donnait clairement perdante, mais il n’était pas question de justice aveugle, mais de moi. Rien que de moi et de mes choix. De mon choix. Est-ce que je pouvais laisser faire ça ? Est-ce que je pouvais laisser ça recommencer une seconde fois ? Accepter que des gens meurent pendant que moi je continuais ma route ? Rechercher, parfois trouver des artefacts magiques pour Mervyn Kark est une chose, tuer pour lui en était une autre. Je suis lâche et égoïste, mais en suis-je pour autant un monstre ? Alors que Selwyn levait sa baguette en la pointant vers l’inconnue qui se vidait de son sang, je sentais mon humanité s’échapper de mes pores, comme s’évaporant. Mon cerveau cherchait en vain des solutions arrangeant tout le monde y compris moi, mais rien de réalisable, rien qui pourrait tous nos sauver et moi la première. Comprenant qu’encore une fois je m’étais choisis, je détournais le regard comme la lâche que j’étais pour aviser une des étagères. Une des seules restée debout après l’explosion. Elle tanguait, et moi je m’évertuais à observer ses mouvements dangereux pour ne pas voir l’éclair vert qui ne manquerait pas d’arriver.

Si Selwyn avait soif de répandre la mort, ça n’en faisait pas pour autant un expert. Il dû s’y reprendre plusieurs fois, pour achever la sorcière, et ce ne fut qu’à l’échec de sa quatrième tentative que je compris que l’étagère que je regardais était au final l’ultime solution. Elle tanguait, pouvait s’effondrer à tout moment. Tomber de tout son long et écraser Julian qui se trouvait non loin. Tout ce qu’il lui fallait c’était un petit coup de pouce. Mais là encore il fallait avoir le courage d’effectuer le sortilège dans le dos de Selwyn. Un simple regard, un simple doute, et l’oubliator raconterait tout à Mervyn, et je serai perdue. La sixième tentative fut la bonne pour lui, comme pour moi qui lançait mon sortilège. A peine Selwyn pu laisser fleurir sur ses lèvres un sourire de satisfaction tandis que la vie de l’inconnu l’abandonnait, que l’étagère tremblait dangereusement avant de s’étaler de tout son long sur l’ombre. Victoire. L’étagère écrasa le sorcier, qui sombra dans l’inconscience. En attendant le sort de ligotage avait été levé, libérant l’adolescent à qui je jetais sans ménagement sa baguette. « Casse-toi si tu veux sauver ta peau. Et ne parle de ça à personne. Personne. »
L’étagère fait-elle beaucoup de dégat ?
Oui Elle n’a pas été totalement vidée de son contenu, et non seulement elle tombe sur le Selwyn, mais en plus un des objets lourd le blesse lourdement et Scarlett est dans la merde pour expliquer ça à Papa Kark.
Non L’étagère est vide et pas trop lourde, au final Juju n’a qu’une grosse bosse au front.

Julian a-t-il vu Scarlett exécuter le sortilège avant de sombrer dans l’inconscience ?
Oui : Il a cru la voir du coin de l’œil lever sa baguette. Mais ce n’est qu’un doute, pas suffisant pour qu’il en parle à Mervyn. Mais ça ne l’empêchera pas d’en parler à son copain Tyty.
Non : Trop occupé à contempler Lili mourir, il n’a rien vu venir.

Cette scène était d'une laideur sans limite. Et les acteurs principaux l'étaient encore plus. Lili Baker, fraiche et ravissante quelques heures plus tôt baignait maintenant dans son propre sang, le visage rougit par les cris et les larmes, son moignon ensanglanté serré contre son corps. Le beau visage de Julian Selwyn était tordu par un rictus malsain et satisfait d'avoir obtenu des informations. Quant à Scarlett Fuller, qui d'habitude éclipsait tout le monde dans une pièce par son exubérance, elle était invisible, éteinte. Et lui-même, Zéphyr Wendle, était laid. Ou était passé le fier basique qui clamait sa supériorité par rapport aux Sang-Purs ? Disparu, envolé. Remplacé par ce mollusque, cette larve réduite à mendier pour sa vie. Pourquoi ne se dégoutait-il pas lui-même ? C'était étrange. Il aurait méprisé quelqu'un qui l'aurait supplié de la sorte. Pourquoi ne ressentait-il pas la même chose ? Parce qu'il était différent, tout simplement. Sa vie valait plus que celle des autres, et donc sa préservation valait bien quelques sacrifices. Mais ce n'était apparemment pas aussi évident pour tout le monde.

Elle lui avait tourné le dos, purement et simplement. Il l'avait suppliée et tout ce qu'elle lui avait offert était une grimace désolée. Qu'elle la garde sa grimace, il se foutait complètement qu'elle soit désolée. C'était tellement injuste, tellement facile. Il avait été stupide. Stupide de penser qu'on l'aiderait pour ses beaux yeux. Stupide d'avoir essayé de faire appel au sens du sacrifice d'une serpentard. Stupide d'avoir espéré. Il allait mourir ici, c'était un fait. Lili l'avait surement déja accepté. Zéphyr essaya de capter son regard mais il ne put regarder autre chose que le moignon de la gryffondor. De toute façon, elle semblait l'avoir oublié, aveuglée par sa douleur. "On fait quoi maintenant ? " " On les tue.".

La sentence était tombée comme un coup de marteau, accompagnée d'un cri de Lili qui le suppliait d'arrêter. Un cri déchirant qui ne semblait pas gêner Selwyn. Pauvre folle, elle aurait du comprendre qu'on ne pouvait raisonner ces gens, lui venait de l'apprendre à ses dépens. Fuller semblait agitée mais il ne savait pas vraiment pourquoi. Il lui avait donné l'occasion de l'aider et elle l'avait déclinée. Elle avait dit non à la morale. La morale... Zéphyr ne croyait pas que ce genre de choses s'appliquaient a lui en général mais dans ce cas précis, il aurait donné n'importe quoi pour vivre dans un monde moral. Quel idiot il faisait. " Avada Kedavra !". Son cœur manqua un battement mais le cri de terreur de Baker ne fut accompagné d'aucun éclair vert. "Avada Kedavra ! ". Toujours rien, si ce n'était que la pauvre femme agonisante semblait de plus en plus hystérique. Ses cris et ses pleurs étaient plus encore plus éprouvants pour Zéphyr que ne l'était la vision de son corps mutilé. Pourquoi était-il obligé d'être témoin de cette horreur. Que Selwyn la tue, mais par pitié, qu'il ne soit pas obligé de regarder. S'il ne regardait pas, il pourrait prétendre que ce n'était pas arrivé et tout irait bien dans le meilleur des mondes. Appelez-le Mr l'Autruche si vous voulez mais c'était pourtant une technique infaillible. Le déni et l'auto-suggestion étaient la combinaison parfaite pour s'en sortir quand rien n'allait comme on le voulait. Mais non, il allait être témoin de ça, il serait obligé de l'accepter jusqu'à ce que son tour vienne. Julian prononça la formule une troisième fois, puis une quatrième, puis une cinquième fois. Et à chaque fois il avait échoué, à chaque fois les muscles de Zéphyr se contractaient et son visage était plus dur, à chaque fois Lili criait plus fort. Pourquoi cela prenait autant de temps ? Entendre la formule mais ne rien voir venir, espérer qu'il ne recommencerait pas et l'entendre à nouveau. Ce manège était plus qu'éprouvant pour les nerfs du Serdaigle qui était à deux doigts de hurler de frustration. Cette attente était une véritable torture. Mais la sixième fois fut la bonne pour Selwyn, l'éclair vert s'échappa de sa baguette et frappa le corps de Lili Baker qui se souleva à cause de l'impact; mais avant que Zéphyr puisse prendre conscience de ce qui c'était passé, l'étagère juste a droite de l'Ombre s'était écrasée sur lui, et des dizaines d'objets divers avec elle. Ses grosses chaines disparurent instantanément et Fuller lança sa baguette sur ses genoux. "Casse-toi si tu veux sauver ta peau. Et ne parle de ça à personne. Personne. "

Le brouillard complet. Il mit quelques secondes a comprendre ce qui venait de se passer. C'était Fuller qui avait fait tomber l'étagère. Fuller l'avait sauvé. Dès qu'il eut ce concept bien ancré dans sa tête il attrapa sa baguette, fit quelques pas sur les genoux et s'enfuit en courant en direction de la porte d'entrée sans demander son reste. Il ne prit pas le temps de se retourner ni de regarder Scarlett, et encore moins de la remercier. Mais il était persuadé qu'elle n'en avait que faire de ses remerciements. Il était une preuve vivante de sa trahison envers les Ombres et ne voulait certainement pas rester une seconde de plus près de lui. Tant mieux car il voulait également mettre le plus de distance possible entre les Mangemorts et lui. Zéphyr courait comme un forcené dans la réserve, la tête en vrac, mais il n'essayait pas de donner un sens à ce qui venait de se passer, tout ce qu'il se disait dans sa tête était "Barre-toi, barre-toi, barre-toi". Le chemin était obstrué par des étagères tombée après l'explosion, il prit a gauche puis à droite pour les contourner. Tout a coup, de la lumière: il était arrivé au mur défoncé par le Bombarda Maxima de Baker. Baker... Elle était morte maintenant. Et dire qu'il devrait raconter tous les évènements de la soirée à Wallas. Le jeune préfet ne s'en sentait vraiment pas le courage, mais ce n'était pas encore pour tout de suite. Son cœur battait la chamade alors qu'il sprintait à travers les bureaux, traversait la porte et s'engageait dans le couloir du niveau huit du ministère de la Magie. Arrivé devant les ascenseurs, son rythme cardiaque ne diminuait toujours pas malgré la pause providentielle que lui offraient les ascenseurs. Les horreurs de la soirée s'insinuaient lentement dans son esprit. La course poursuite, l'explosion, la torture... Zéphyr ne put s'empêcher de dégueuler tout ce qui se trouvait dans son estomac, à savoir rien du tout puisqu'il avait été incapable d'avaler quoi que ce soit. La bile amère laissa un gout âcre dans sa gorge alors que les portes de l'ascenseur s'ouvraient avec un tintement sonore. Au fond se trouvait un miroir. "Que tu es laid, Zéphyr Wendle.". Le teint pâle comme la mort, les vêtements salis par la poussière et le plâtre, les cheveux en bataille, il était laid. Laid laid laid. Machinalement, il entra dans l'ascenseur, appuya sur le bouton zéro et commença a arranger ses cheveux. Le processus de déni et d'auto-suggestion avait commencé. "Mes cheveux sont beaux, je vais bien. Je ne suis pas blessé, tout va bien." Calmé, il sortit de l'ascenseur et traversa rapidement l'atrium jusqu'aux cheminées et attrapa une poignée de poudre de Cheminette. Il ne savait pas s'il pouvait aller directement au QG de l'Ordre aussi il décida d'aller au Chemin de Traverse et de prendre le métro moldu jusqu'au QG. Il n'avait pas d'argent moldu mais tant pis, il frauderait. Il avait d'autres chats a fouetter. On ne le laisserait surement pas dormir directement, on l'obligerait à conter les évènements de la soirée. Zéphyr n'était décidément pas près d'aller se coucher...

Je l’avais fait. J’avais fait un truc bien. Et pourtant pas de feux d’artifices, pas de son de trompette. Rien. La chose me laissait vide. Pas de honte, pas de fierté non plus. Il faut dire que le gosse ne s’était pas vraiment montré reconnaissant. Pas de regards aux yeux brillants, pas de merci. Rien. Peut-être que si le Serdaigle avait esquissé un merci, je me serais sentie mieux. Pas de vague de fierté, pour compenser le fait que je venais de me foutre dans une merde pas possible. Je me rappelais alors pourquoi je n’avais jamais flirté avec le bien, ou la bonne conduite. Les choses justes ne vous satisfont pas dans l’instant, pour les gens comme moi qui se complaisent dans l’éphémère et le présent, ça n’a aucun intérêt. Et je culpabilisais encore bien trop pour la mort de la fille que Damian avait charcuté, pour réussir à tirer une once de fierté de ce que j’avais fait. Et puis pour une bonne petite action je récoltais mille emmerdes. Toutes les failles de mon plan infaillible me sautaient aux yeux. J’avais encore amoché un des mignons de Dark Karkus. Ça commençait à devenir une habitude, habitude qui risquait de me faire bouffer encore et encore des doloris. A moins que Mervynatator décide directement de me faire subir le supplice de la planche ou de mon brûler comme un chrétien insoumis dans une arène. Un truc mignon dans ce genre quoi. De plus je ne savais pas du tout comment j’allais expliquer le fait que le gosse se soit barré alors qu’il était ligoté et que j’avais sa baguette dans la main. Et j’étais à peu près sûr que dire que j’avais éternué trop fort et lâché les deux baguettes ne passeraient pas du tout. Va files petit aiglons ingrats ! Sauves ta peau ! Et moi je suis dans la merde encore et toujours.

Il fallait que je réfléchisse vite et bien, ou plutôt mieux. Histoire de me prouver à moi-même que je n’étais pas que capable de m’imposer des plans foireux. Le plus cohérent aurait été dire que le choc causé par la chute de la bibliothèque m’avait fait lâcher ma prise sur le jeune Wendle. De là le Serdaigle aurait tenté une attaque moldu, récupéré sa baguette, et pris ses jambes à son coup. Bancale, mais probable. C’était ce qu’il me fallait, restait savoir comme j’allais rendre crédible cette version de l’histoire, parce que je n’avais aucun bobo pouvant attester de la prétendue véracité de ces faits. Et voilà que j’étais bonne pour m’automutiler. Par Merlin, ma vie est ridicule et pathétique. Vraiment pathétique. Ramassant un objet contondant – avoir regardé Bones pendant tout un été a décidément considérablement enrichie mon vocabulaire - le plus dur et certainement le plus grotesque restait à faire, me frapper avec. Gros moment de solitude. Je crois que si j’étais né au XIVe siècle je n’aurais jamais pu faire partie du courant des flagellants. Jamais. Je ne suis pas masochiste, j’attire juste les emmerdes. J’ai dû finalement essayer trois fois avant d’obtenir un résultat probant sur mon front. Une belle bosse, un filet de sang, et des étoiles plein les yeux, ça fera l’affaire, je ne vais pas non plus me charcuter complètement. Encore un peu fébrile, d’un geste de baguette je soulevais l’étagère libérant Damian. M’approchant de Selwynatator, je m’évertuais à le réveiller avec une petite gifle, pensant que ça pourrait suffire. Pas de réponse. Merde. Le morveux ne revenait pas à lui. Nouveau pique d’adrénaline, soulevant son corps inerte d’un Levicorpus, je l’avais baladé dans tout le ministère pour ensuite transplaner au Q.G dans l’espoir que là-bas le vieux docteur psychopathe ou sexy Hansen saurait quoi faire pour le remettre sur pied. J’en avais même oublié mes douces chaussures.

Petit Selwynator avait eu le droit à tous les soins possibles et imaginables tandis que moi c’était Kark et seulement Kark qui m’attendait. Usant et abusant de tous mes talents de menteuses je faisais mon rapport. Mervyn dû le croire, puisqu’il ne s’attarda pas sur les détails, ni ne posa de questions vraiment précises ou dérangeantes. Pas de colère, pas de doloris, et pourtant pas de sentiment de satisfaction. Je me sentais juste plus vide que jamais. Je n’avais sauvé qu’une vie. La fille était morte, et pour sauver un gamin j’avais manqué d’en tuer un autre. Certes un connard, mais un gamin de 18 ans quand même. C’est dans ces instants de solitude, ou le vide en vient à vous oppresser, à vous nouer la gorge, et faire exploser votre cœur, que vous avez besoin d’un chez vous. D’un lit. Votre lit et votre oreiller pour pleurer. D’une maison, sa maison. J’avais un lit, et un toit sur la tête, mais plus de maison. Je ne suis pas quelqu’un de sentimentale, et pourtant ce soir, ce vide me donnait seulement envie de pleurer. J’aurais descendre dans la cave et me satisfaire du lit qui s’y trouvait. Mais c’était trop dur ce soir. Quittant le Q.G sans prendre la peine de mettre des chaussures, à peine m’étais-je aventuré dans la plaine désolé qui cernait les ruines du manoir, que je transplanais pour une région non moins vide. La Cornouaille, ici les intrigues et les malheurs politiques du monde des sorciers ne semblait pas avoir de prise. Dans la nuit noire seule le bruit de la mer comptait. Le vent s’infiltrait dans mes cheveux et achevait de me glacer, mais la saveur des embruns faisait reculer le vide, pour y faire naitre une douce mélancolie. Arpentant le chemin de terre que je ne connaissais que trop bien le long de la falaise, le petit cottage se trouvant à l’extrémité acheva de me rassurer. Passant le petit portail rouge, pour mieux traverser un petit jardin parfait. Gagnant la porte d’entrée, je frappais trois coups, trois fois. La troisième série fut la bonne, la maison s’illumina, et la porte s’ouvrit.

« Scarlett ? Mais qu’est-ce que tu fais ici ma chérie ? Quelque chose ne va pas ? » Ma gorge s’était serrée, alors que je sentais des larmes me brûler les yeux.
« J’ai tout foiré, Papa, tout.. » Sanglotant comme une enfant, mon père perplexe et encore à moitié endormie ne fit que passer ses larges bras autour de mes épaules et de m’enlacer et me faire rentrer dans le cottage.
« Caroll, fais chauffer de l’eau pour le thé. Scarlett est de retour à la maison. »