L’invitation cordiale du Kark fut agrée d’un sourire poli et la jeune lady pénétra dans l’ascenseur. L’océan azur de son regard se piqua d’étincelles retrouvant leur vivacité naturelle. De la racine de ses pieds, du bout de ses doigts, elle sentait la liqueur enivrante se glisser dans ses veines. Si pour, lui, elle devait se damner, elle en délecterait chaque geste et chaque mot. La douleur se muait en fermeté tandis qu’elle goûtait la sève aigre dont la nuance sucrée appelait sa curiosité. Le challenge agrippa son tourment, le chassa et le calme revint. Elle connaissait la saveur du défi, pétillant d’inconnus, alléchant ses sens. L’affrontement déchirant qu’elle menait à sa conscience devint dès lors une danse. Le jeu commençait.

Question rhétorique, sardonique, pour la complaisance du mot. Cleo souleva un sourcil moqueur, sa pensée s’accorda à celle du Mangemort : à moins de voler son frère n’avait aucune chance d’y parvenir. Nora répondit, non, cracha un peu de son venin. Ses nerfs étaient à vifs, son corps tendu dégageait une aura imposante de colère. Une fureur à peine réprimée. L’étudiante se déroba à son image. Elle ne pouvait permettre la rage de sa sœur d’entamer ses défenses, elle devait s’en nourrir avec autant de volupté qu’un rapace se régale de la peur d’une proie qui se sait condamnée pour que la fragrance mielleuse ne s’évapore pas. La compassion la rendrait vulnérable alors qu’elle n’était déjà qu’une petite poupée fragile aux yeux des siens, un poids qu’on leur avait imputé, aussi contre toute raison elle choisit l’ambition. Celle de son rang. Adopté le désir d’autrui pour mordre à pleine dent ses propre aspirations, telle était sa décision. Son attention se reporta sur son frère. Aï, Thomas l’avait projeté sur le parquet, rien de bien méchant, certes, mais la manœuvre attisa la braise de son regard. Elle accueillit gracieusement l’indignation irritée que la vision de son frère étalé par le Macnair lui procura. Que son beau-frère essayât de rattraper sa femme, elle pouvait l'admettre, mais qu'il s'attaquât à Keenan, cela relevait d'une toute nouvelle dimension. Les grilles se fermèrent dans un cliquetis qu’un singulier et familier « splash » agrémenta quand enfin l’ascenseur se mit à descendre. Un sortilège de Super Glu ou de glu perpétuelle… ragoutant, observa-t-elle d’un œil expert pour en avoir fait l’exerce lors de ses multiples farces.

A ses côtés, derrière Mervyn, Nora paraissait moins courroucée. Bizarre. Dans leur descente qui parut durer éternellement, elle coula à peine l’ombre d’un regard sur son aînée. Ses pensées étaient toutes à son père. « Fidélité est notre prouesse. » Elle sourit. Fidèle, elle le serait. La cabine s’immobilisa. « Niveau quatre, Département de contrôle et de régulation des créatures magiques, section des animaux, êtres et esprits, Bureau de liaisons des gobelins, Agence de conseil contre les nuisibles, » annonça une voix féminine. Les grilles ne s’ouvrirent toutefois pas. Elle échangea un regard entendu avec son meneur et passa devant lui. Mieux valait que ce fût elle qui y passe au cas une embuscade les attendait, comprit-elle. D’un mouvement sec, elle leva sa baguette et articula, inflexible : « Bombarda Maxima ! »

Lancer de dé :
Oui : Les grilles engluées sont pulvérisées. Les lourds débris écrasent sous leur poids un sorcier que Diable elle ne savait pas ce qu’il fichait là !
Non : Les grilles sont esquintées... Allez un bon coup de pied et ça devrait le faire petite O'Broin !

« Un bon sprinter ? Qu'est-ce que ça peut bien vous faire ? » Rien. Ça ne lui faisait rien. Pas une once de sympathie. C’est tout juste si Mervyn s’inquiétait pour ce que la perte du tireur d’élite signifierait pour sa propre sécurité. Il avait voulu faire de l’esprit et nul doute qu’en meilleure compagnie, sa remarque aurait fait fleurir quelques sourires. Mais pas sa petite veuve à l’air sérieux. O’Broin. « Justice et tradition », mouais c’était plutôt « famille et grise mine ».

Si les deux O’Broin s’intéressaient à leur frère perdu, et au buffle qui le malmenait. Non ce qui l’intéressait lui c’est ce qui se passait sur les côté, il avait daigné passer sa royale tête en dehors de l’ascenseur. Prenant le risque d’avoir à la retirer brusquement au moment de la fermeture des portes. Il jetait un coup d’œil à sa progéniture. Inquiet ? Un peu, s’ils mourraient ils ne mèneraient jamais à bien la mission qui leur avait été confiée. Et puis il pouvait tirer encore tellement de chose d’eux, deux mariages en perspective, et puis sa petite Calliope était fourchelang. Les perdre maintenant alors qu’il n’avait pas encore rentabilisé pleinement son investissement, alors qu’il commençait seulement depuis peu à lui rapporter. Non ça aurait été trop dommage. Et mince. Calliope se noyait dans son sang par terre. Fronçant les sourcils, il était contrarié. Très contrarié. Elle n’allait tout de même pas lui faire l’affront de mourir si vite ?!

L’ascenseur se mit en branle l’obligeant à reculer. Un crétin, un peu mou, avait cru bon de bloquer les portes. Et voilà qu’il leur ferait perdre trente seconde. Les lèvres d’habitudes étirées en un sourire du Kark, s’était rétractées, crispées. Son flegme s’était fait orageux, mieux ne valait pas le contrarier. La petite blonde était fort heureusement pleine de ressource, et se débarrassa du problème en même temps que les portes une fois arrivée. Il sortit de l’ascenseur non sans épousseter ses vêtements couteux. L’étage semblait désert, semblait. Des bruits de pas trahir la présence d’un homme. Mervyn entendit alors son souffle, une respiration saccadée, le bougre avait dû courir ou dévaler des escaliers. Pas quelqu’un de fréquentable en somme. L’homme déboula en face des trois sorciers, comme sortit de nulle part, à en voir ses grands yeux écarquillés, il était surpris. Pas Mervyn, qui d’un mouvement aussi sec qu’un claquement de fouet dessina dans les airs un sortilège de mort. « Avada Kedevra » Un éclair vert jaillit et l’inconnu s’écroula sans vie sur le sol. L’acte en lui-même ne réussit même pas à rendre le sourire au Kark. Il était contrarié et n’avait pas besoin d’autres contrariétés. Ce type, ce mort n’était pas de siens, et pour le Kark s’était une raison suffisante pour le mettre à mort. Peu importe qu’il soit avec les crétins de l’ordre du phénix ou pas. Il pouvait juste un scribouillard qui souhaitait sauver son travail peu importe. Mervyn enjamba le cadavre, sans lui accorder un regard, et emboita le pas aux jeunes femmes.
« Hâtez-vous nous avons des créatures à libérer. »

Keenan avait bien essayé de le désarmer, mais son sort avait été dévié par le sien. Thomas aurait pu choisir de noter que son beau-frère s’était contenté d’un sort de désarmement, mais il était bien difficile de ne pas se laisser aveugler par cette colère glacée qui courait dans ses veines. L’instant d’après, il tournait donc les talons sans autres formalités. Il n’en n’avait que faire de ce que pouvait bien raconter Keenan, pour l’instant il voulait juste faire trembler les murs et rattraper Kark et les filles.
Une fois qu’Ethan l’eut rejoint dans la cabine, les choses se firent néanmoins plus claires. Voilà pourquoi Nora était présente aux côtés de kark… pour foutre la pagaille dans son propre département. Le département où il s’était investi et avait travaillé toute sa vie d’adulte. Les idées les plus affreuses lui traversaient l’esprit et la situation était telle qu’il n’arrivait plus à faire la différence entre vérité et paranoïa. Jusqu’où était impliquée sa femme exactement ? Et depuis quand ?

Il allait demander comment Ethan savait où se dirigeait les trois autres lorsqu’une explosion violente et sonore fit trembler la cabine qui les amenait doucement vers le niveau 4. Quelque chose s’était écroulée quelque part dans le bâtiment qui les obligea à se cambrer sur leurs jambes pour garder leur équilibre. Heureusement, leur ascenseur n’en fut pas ralentit et quelques secondes plus tard seulement, ils s’immobilisaient. La grille s’ouvrit lentement, puis les portes, et Tom oublia totalement sa question. Cœur battant, il s’attendait à trouver les trois fuyards de l’autre côté, baguette au poing.


Pourtant il n’en fut rien. Les portes s’ouvrirent sur un couloir désert. Du moins, un couloir déserté de toute vie, car il y avait bien un corps sur le sol…
L’estomac de Thomas se tordit avec force alors qu’il se ruait sur l’homme sans vie. Il aurait aimé que ça ne soit qu’un stupefix, ou un coup sur la tête à la limite, mais il n’en fut rien, il était bel et bien mort.

« C’est Theo Gibbons » souffla Tom, maintenant accroupi devant la carcasse sans vie de son collègue « … sa sœur était dans ma classe » ajouta le sorcier en venant poser une main sur le front du jeune homme.

Ce contacte le révulsa et l’électrisa de même.
L’instant d’après, il était de retour sur ses jambes, plus coléreux que jamais. Se détournant, il fit face au couloir, qui se diviserait de ci de là sur des bureaux, escaliers et autres allées que constituaient les entrailles du Ministère.

« Huminum Revelio » balança-t-il.

Le sort s’échappa de sa baguette et quelques gerbes d’étincelles d’un rouge sanguin filèrent droit devant puis bifurquèrent à gauche. Un sourire aigre s’afficha sur le visage sévère de Thomas.

« Evidemment… » grogna-t-il « les cages »

Il échangea un regard entendu avec Ethan puis ils s’élancèrent tous les deux à leur poursuite. Quelques pas seulement, et sans crier gare, un guépard de lumière et d’argent venait lui barrer la route. Son premier réflexe fut de s’arrêter tout net et de brandir sa baguette, avant de réaliser qu’il s’agissait d’un Patronus. Et pas n’importe quel Patronus, c’était le guépard de son meilleur ami et bientôt, sa voix qu’il aurait reconnu entre mille s’éleva de la gueule féline. Un peu d’espoir au milieu de tout ce marasme ne fut pas refus et un soupir de soulagement s’échappa de sa gorge. Il transmit au Patronus leur position et l’informa qu’il se trouvait avec Ethan. Il lui transmit surtout qu’ils étaient aux trousses de Kark et de deux autres mangemorts, dont il se garda de transmettre l’identité. Et l’animal magique reprit sa course folle pour rapporter les informations à son propriétaire. Thomas l’observa s’en aller avec regret. Il regrettait surtout que Julian et Eire ne soient pas à leur côté.
Il n’eut pas plus le loisir d’y songer, derrière lui, un nouvel ascenseur était entrain de se rapprocher, les portes n’allaient plus tarder à s’ouvrirent. Peut-être sur Keenan, peut-être sur d’autres mangemorts, ou peut-être sur des alliés ?
Il ne prit pas le risque de le découvrir et fit signe à Ethan qu’ils devaient poursuivirent. Ils s’engouffrèrent dans le couloir de gauche et coururent droit devant.

Pour accéder aux cages des animaux magiques retenus dans le département, ça n’était pas aussi simple. Le Ministère n’avait jamais plaisanté avec la sécurité, cela allait de soi. Et il le savait d’autant plus que cette sécurité en question, c’était son travail à lui. Ca ne l’avait plus été depuis près d’un an, mais voilà deux mois qu’il avait reprit le travail. C’était comme le balais, une fois apprit, ça ne s’oubliait pas. De toute façon, il avait toujours eu ça dans le sang.

« Prions pour qu’ils n’aient pas le mot de passe » lança-t-il à Ethan.

Heureusement, des mots de passes, ça n’était pas ce qu’il manquait ici. Toutes les bestioles n’étaient bien entendu pas retenues dans un seul et unique endroit. Le gros des cages se trouvait dans une antichambre, toute proche d’ici et protéger par une porte magique dont le mot de passe changeait chaque semaine. Une fois passé cette étape, et si l’on traversait cette salle, l’on accédait à la seconde antichambre, armée de tout un tas de sorts et d’un nouveau mot de passe qui changeait chaque jour. Seuls les membres accrédités recevaient les informations nécessaires. Enfin, il existait une troisième salle, située dans un autre endroit, qui renfermait les animaux inconnus, méconnus, à étudier, ou à relâcher. Sans oublier l’infirmerie, pour celles qui étaient mal en point.
Et chacune de ces pièces étaient elles aussi réservées au personnel adéquat et aux hauts gradés dans son genre.

Et si c’était pour ça que sa femme accompagnait Kark ? Et si jamais Nora avait trouvé un moyen de l’espionner ?
Non… impossible, du moins refusait-il d’y croire.
Il en aurait le cœur net d’ici quelques secondes de toute manière.

Theo Gibbons, il travaillait dans le service de Thomas depuis toujours. Elle avait prit un thé avec lui à l'occasion, quand elle attendait que son cher et tendre mari daigne cesser ses activités pour rentrer à ses côtés.

Et il était mort, sans sommation. Kark n'avait pas cherché à savoir qui il était ou s'il avait quelque chose à dire. Pas même une attaque ou un mot de travers, il était trop tard. Cette vision glaça le sang de la sang pure qui détourna bien vite les yeux, le coeur au bord des lèvres.

Elle s'en voulait tellement. Ils auraient du rester au cottage tous les trois après reçus la marque, ils auraient trouvé un moyen de ne pas y aller et ce cauchemar ne serait pas en train de se dérouler sous leurs yeux. Et il y avait aussi Cleona, sa petite soeur chérie qui se transformait sous ses yeux chaque seconde qu'ils passaient tous les trois ensemble. Des initiatives, une manière de se tenir, de sourire et de répondre et Nora détestait tout ça. A dix huit ans on ne devait pas vivre ce genre de choses, on ne devait pas enjamber des cadavres et être prit comme bouclier humain pour un fou.

La sorcière brune avait espéré que Kark ne saurait rien et lui demande de le mener vers les cages. Et sa réponse était toute trouvée à l'avance. Son mari ne l'avait jamais emmené plus loin que son bureau et elle ignorait tout de ce service.

Mais malheureusement pour elle, le leader de l'Ombre savait très bien où il allait, et en moins de temps qu'il fallait pour dire « avada ». Il avança rapidement et s'arrêta face à la première porte donc Nora connaissait le mot de passe plus d'un an plus tôt. Mais cela devait avoir changé depuis le temps et elle l'espérait.


« Vous savez comment entrer ? »

Exploser la porte ne ferait rien, ils étaient au Ministère dans un des départements les plus surveillés et elle savait parfaitement que Thomas aurait fait son travail et qu'ils auraient du mal à passer. Tant mieux.

Et elle attendait avec angoisse le moment où son mari et Ethan les rejoindraient car elle savait qu'il avait vu son geste, il n'y avait pas d'autres solutions. Ou alors elles seraient définitivement coincées.

Cleo sortit de la cabine. L’homme écrasé par les grilles était tout juste assommé. Il respirait encore. Par mesure de précaution, elle le désarma et prit sa baguette. « Avada Kedavra. » Son cœur bondit, horrifié par le sortilège impardonnable. Le corps du mort appela son regard que l’effroi trahit l’espace d’une seconde. Le Kark n’avait pas même eu l’ombre d’une considération pour lui. Non. Meurtrier, il l’avait tué par pure commodité. L’adolescente frémit. « Il y a des règles de conduite à suivre Cleona… mais si tu en connais les subtilités, les portes de notre monde seront tiennes, » lui avait confié son père un éclat malin dans le regard. Elle déglutit, puis inspira et enfin expira profondément. Elle fixa l’homme, les lèvres pincées et s’en détourna d’un pas démesurément assuré à la suite du Kark. Calme, elle devait rester calme. Ses excursions passées lui apprirent le prix de l’affolement. Et ce n’était rien de plus qu’un péril superflu, au même titre que l’émotion.

Arrivés à la première cage, Cleo s’effaça dans l’ombre du couloir. Au côté de Kark, sa sœur, s’informait de la procédure à suivre. A l’évidence toutes portes ne s’ouvrent pas à coup de baguette explosive. Un éclair mutin électrifia le regard de la benjamine. En retrait, son esprit retrouvait sa clarté vivace. Bientôt Keenan les rejoindrait. Une simple glissade ne saurait l’arrêter. Elle avait confiance en lui. Lui, dont elle avait suivi les pas depuis l’enfance, lui dont elle avait admiré l’ingéniosité mordante depuis toujours. Son maître de ruses. Elle l’attendait. L’adrénaline affluait à la même allure que son excitation grandissait. Elle trépignait d’impatience. Des pas se firent entendre mais elle les ignora, un sourire voilé aux lèvres.

Mervyn s’était contenté de lever dédaigneusement les yeux au plafond alors que retentissait une sombre détonation synonyme de destruction. Aujourd’hui ils devaient rependre la mort, pas forcément détruire le siège du ministère. Et qui allait payer les réparations maintenant ? Peu importe, une fois au pouvoir ils n’auraient qu’à taxer les Lannister. Il y avait plus urgent pour le moment, et il était suffisamment contrarié pour en plus se rajouter des tracas pécuniaire. Ils se trouvaient à présent devant la première antichambre, là où les crétins du département des bêbêtes magiques stockaient leurs monstres. La question de la belle, mais froide, O’Broin l’irrita au plus haut point.

« Me prendriez-vous pour un idiot, Miss O’Broin ? Bien sûr que je sais comment entrer. Nous ne sommes pas venus ici en touriste. » avait-il répliqué avec un mépris à peine déguisé. Il avait beau la trouver à son goût, il n’aimait pas le ton qu’elle avait employé, ni la façon dont ses grands yeux semblaient prier pour que tout échoue. Faible femme . « J’ai la chance d’avoir pour sœur, la chef du département de la justice magique et accessoirement celle qui dirige la police magique. Tout ce qui concerne la sécurité dans le monde des sorciers, la concerne directement. Ça inclus également tous les dispositifs de sécurité du ministère. J’ai la liste de tous les mots de passe possible et imaginable. Sincèrement, vous pensiez vraiment que nous viendrons ici les mains dans les poches ? Sans avoir planifié ne serait-ce qu’un minimum notre attaque ? » Si il fut tu le « Alors vous êtes bien sotte », fut néanmoins fortement sous-entendu par le regard froid qu’il lui accorda. Il sortit de sa poche une feuille de papier pliée en quatre sur laquelle était écrit en minuscule au recto comme aux versos de nombreux mot de passe, il mémorisa mentalement les deux mots de passe qui lui serviraient et rangea soigneusement le bout de papier dans sa poche.

« Scroutt à pétard »Il y eu un déclic, et Mervyn ouvrit la porte puis fit signe aux O’Broin d’entrer. « Occupez-vous des bêtes. » Les laissant réaliser cette basse besogne, observant leurs moindres gestes ou expressions, il finit par dire par pure perversion. « Je trouve que votre frère mais beaucoup de temps. Il aurait dû nous retrouver depuis longtemps. Peut-être est-il mort ? Ou bien nous a-t-il trahit » marquant une pause glaciale, il ajouta presque aussitôt. « Il vaudrait mieux pour lui qu’il soit mort. »

Nora se mordait l'intérieur de la joue pour s'empêcher de hurler ou de dire quelque chose qui vaudrait une correction douloureuse à l'une d'entre elles. Qu'il lui fasse du mal lui importait peu, mais cet être pervers était probablement plus enclin à s'en prendre à sa cadette. Pauvre fou...

Sa remarque sur Keenan l'avait forcé à se concentrer fortement sur les pitiponks dont elle ouvrait la cage. Si son frère était mort... si l'un d'entre eux mourraient... ce serait une catastrophe sans nom. Est-ce que son père continuerait de suivre Wilhemina et par extension cet homme si l'un de ses enfants perdait la vie ?

La réponse qu'elle pensait évidente ne l'était pourtant plus autant. Elle savait qu'il avait parlé à Cleona et qu'il avait fait le choix de la laisser partir au combat, cela ne ressemblait pas à son père, pas à ce patriarche qu'elle aimait tant. Et pourtant, les choses semblaient changer plus que rapidement depuis quelques jours.

Pourquoi avait-il été impossible pour les Kark de subir cette victoire ? Pourquoi détruire encore et toujours ? Il semblait que les sangs purs aient eu leurs moments de règne, le reste des sorciers avait décidé de la suite à prendre et leur choix se portait sur Metelli.

Pourquoi quand les choses reprenaient place dans sa vie, fallait-il qu'on lui arrache tout ? Sa famille de sang, son mari, ses amis. Ils étaient tous les uns contre les autres, et rien ne pouvait calmer le jeu. Si Thomas et Ethan les avaient suivis, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle allait faire. Lever sa baguette contre l'homme qu'elle aimait la rendrait folle, elle n'en avait aucune envie et elle ne voulait surtout pas voir son regard quand il penserait qu'elle était l'une des leurs.

Mais que faire pour que tout le monde s'en sorte ? Laisser tomber n'était pas une option, Kark les tuerait immédiatement et se retourner contre lui vaudrait probablement la même punition. Alors quoi ?

La sang pure abandonna la cage qu'elle venait d'ouvrir pour s'occuper d'une autre, tout ça sous le regard de Mervyn Kark qui ne bougeait pas un petit doigt.

Cette salle était simple, il n'y avait aucun danger dans les créatures réunies mais ce qui se trouvait derrière la prochaine porte était quelque chose de bien différent et elle n'avat pas hâte d'y être.

Heureusement pour elle, il restait encore de nombreuses cages à ouvrir et assez d'animaux pour leur faire perdre du temps. Et c'était tant mieux.


« Fais attention aux doxies Cleo, ils sont venimeux tu sais. »

Mais pas autant que Kark.

Juste avant que lui et Ethan ne se lance dans l’ultime étape de leur poursuite et ne rejoigne le trio de tête, Keenan avait fait son apparition dans leurs dos. Thomas s’était retourné d’un bloc, le regard si dur et exorbité de colère et la mâchoire si serrée que c’en était presque douloureux. Quelques gerbes d’étincelles d’un rouge cramoisi s’échappèrent de sa baguette alors qu’il ébauchait quelques pas vers son beau-frère. Il sentit Ethan se raidir à ses côtés, soit pour le défendre en cas d’attaque du Mangemorts, soit pour l’empêcher d’aller trop loin, ou peut-être un peu des deux. La tension qui émanait de cette nouvelle réunion était palpable mais néanmoins, Keenan fut plus prompte à s’exprimer.
S’il était en colère ? Le mot n’était pas assez fort pour exprimer toute sa rage, il en débordait de partout. Une partie de lui mourait d’envie de croire le jeune homme, de croire qu’aucun d’eux trois n’avaient eut le choix de suivre Kark, qu’ils y avaient été contraints et forcés.
Pourtant les phrases telles que « nous n’avons pas eu le choix » n’avaient que peu de crédit à ses oreilles.
Il fit quelques nouveaux pas vers Keenan, sans même porter le moindre regard à sa baguette qu’il était prêt à dresser contre lui au moindre signe d’agression de sa part. Il vint se planter juste devant lui, ses yeux d’un bleu polaires plantés dans ceux d’un bleu plus sombre du tireur d’élite.

« On a toujours le choix » cracha-t-il avec dédain « Toujours » répéta-t-il.

Il y avait juste des choix qu’on n’avait pas le cran de faire, et d’autres, plus simple à assumer.
Et Keenan se trouvait désormais devant un nouveau choix. Les aider, ou les attaquer, pour Tom c’était aussi simple que ça.

« Une idée prodigieuse pour nous tirer de ce merdier, Monsieur le tireur d’élite ? Ou tu attends juste qu’on te tourne le dos pour nous attaquer ? » lança-t-il encore en venant piquer le torse de son beau frère de la pointe de sa baguette « Est-ce que tu vas te décider à réfléchir par toi-même ou continuer à être la petite marionnette de ton très cher papa ? »

La question n’attendait pas vraiment de réponse. Si jamais il faisait le choix d’être contre eux, alors Thomas ferait tout ce qu’il faudrait pour en venir à bout, même si ça voulait dire l’étrangler avec un lacet. Il n’était pas encore près à le tuer, mais le neutraliser par la force brute ne lui posait aucun problème de conscience.
Cela dit, il n’eut pas le temps de continuer à monologuer au nez du jeune homme. Au bout du long couloir qu’ils venaient de traverser, deux silhouettes drapés de longues capes venaient d’apparaitre. Par réflexe, les baguettes se levèrent dans leurs directions. Thomas reconnu cela dit Alicha Simons et Peter Baelish, qui travaillaient sous ses ordres. Il les héla sans trop faire porter sa voix et ses deux collègues le rejoignirent au pas de course.

« Des mangemorts veulent libérer nos bestioles » expliqua-t-il succinctement sans prendre la peine de s’étaler en détails par manque de temps « Je veux que vous fermiez hermétiquement l’étage. Personne ne rentre, personne ne sort, personne ! C’est comprit ?! Vous savez quoi faire. Prévenez qui vous pouvez… et méfiez-vous… » un regard en biais à son beau frère et il reprit « Ne faites pas aveuglément confiance à tout le monde »

Après avoir acquiescé vivement, ils repartirent en sens inverse. Mis à part les ascenseurs communs et l’escalier de secours, il y avait également un monte-charge plus imposant qui leur permettait de déplacer les cages et de rapatrier les nouveaux venus capturer dans la nature. Ces trois issues seraient fermées et protégées, et avec un rien de chance, les animaux remit en liberté ne pourraient pas se balader dans tout le ministère et seraient cantonner à l’étage.
Cela dit, à son sens, ça n’était pas encore assez…

« Bien… qui m’aime me suive » maugréa-t-il en se détournant enfin de Keenan pour faire face au couloir.

Il leva son bras gauche et sans prononcer un mot, lança un « firmare exire » tout en décrivant une longue ligne horizontal avec sa baguette. Un filament d’or s’échappa de l’extrémité de bois et l’instant d’après, une barrière invisible se dressait devant eux.

Cleo s’exécuta sans une parole. Les mots du Kark firent jaillir une pointe d’irritation au bout de sa langue. Mais elle retint ses mots. Elle ne pouvait faire preuve d’aucune sorte d’insolence. Aussi, elle concentra son esprit sur les bestioles du niveau quatre. Une véritable plaie ! Keenan ne venait toujours pas. Que fabriquait-il ? Un frisson lui parcourut l’échine. Etait-il mort ? Non. Cela n’était possible. Son frère ne pouvait les abandonner.

Les doxys… que de vilaines bêtes. Elle prit soin de s’écarter de leur sillage. Il ne manquait plus qu’elle ne se fasse empoisonner pour une vermine dont la perspective de la mort de son frère faisait luire les prunelles d’excitation. Pour papa, pour les O’Broin, se répétait-elle inlassablement. Chaque animal libéré, alourdissait un peu plus sa conscience. Elle comprenait à chaque instant davantage le Kark ou du moins, chaque instant lui laissait entrevoir, plus encore l'envergure de sa perversité. Elle avait envie de lui sauter à la gorge. Son âme lui criait de s'enfuir mais la voix de son père murmurait à son oreille. Elle s'accrochait à ses paroles comme un naufragé s'accroche à une bouée. Ses impulsions les tueraient tous. Il fallait qu'elle joue. Tout cela n'est qu'une comédie. Un sourire blême peignit son visage de coutume si enjoué.

Ses gestes mesurés, précautionneux effectuaient leur tâche. Elle ne réfléchissait plus. Sa tête lui faisait mal. Telle une marionnette dont le Kark tirait les ficelles, elle accomplissait ses souhaits. A cet instant, elle aurait aimé n'être réellement qu'une poupée de chiffon afin que le bourdonnement de son esprit cesse. Elle se sentait se consumer telle une chandelle à la fin de sa nuit. L'air lui manquait. Elle avait besoin de respirer le vent, de le sentir battre ses joues jusqu'à les rougir. Sa liberté lui manquait. Ses sens la cherchaient en vain, prisonnière du Mangemort. Son cerveau s'emballa malgré elle à l'affût d'un échappatoire. Ses paupières se plissèrent. Calme-toi, Cleo... Calme-toi... Keenan va bien... Quand elle rouvrit les yeux, elle arrêta son regard sur sa sœur tentant de déchiffrer son expression. Nora semblait soucieuse, davantage encore qu'un peu plus tôt. Ses sourcils se froncèrent. Que se cachait-il un plus au fond de ce couloir ? Elle trembla ; passa un coup d’œil au sorcier ; déglutit. Elle osait à peine imaginer l'animal tant elle le présumait féroce.

Trahison…trahison. Il y avait comme un parfum de traitrise dans l’air, et ce n’était même pas de lui qu’émanait ces doux effluves. D’un regard vide, absent, Mervyn ignorait complètement le chaos l’entourant, les bêtes grouillaient un peu partout saccageant la salle, avant de trouver la porte et s’engouffrer dans les couloirs. Voilà qui ajouteraient un peu plus de désordre à leur attaque. Mais ça ne l’intéressait pas. Les lèvres pincées, il se contentait de se ressasser les doux moments passés avec la famille O’Broin. Pas de grand enthousiasme, beaucoup de sang-purs auraient été honoré d’avoir à le protéger, eux non. Etait-ce là le tempérament des modérés ? Ou bien celui de traitres ? Les doutes du Kark étaient alimentés par l’absence de plus en plus longue de l’héritier O’Broin. Wilhelmina lui avait dit qu’il n’y avait pas plus honorable, et surtout plus doué avec une baguette que le jeune Keenan, brillant tireur d’élite. C’était une fleur qu’elle lui faisait. Un fleur . Une rose épineuse plutôt. Mais ce n’était que des doutes, des doutes qu’il ne voulait pas chasser, la naïveté tue, quand l’excès de prudence protège.

« Je pense que nous pouvons passer à l’autre salle désormais. » Mervyn s’approcha de la porte, envoyant valser d’un sort une hideuse créature bien trop proche à son goût de ses bottes « Magyar à pointes ». La porte s’ouvrit, et le Kark recula.
« Libérez les créatures, pas celles risquant de nous attaquer tout de suite, le but n’est pas de nous suicider. Moi je reste ici je surveille nos arrières. »

S’asseyant sur une cage vide, il faisait doucement tourné entre ses doigts sa baguette, cette fois-ci réceptif à tout ce qui l’entourait, bêtes, bruit de pas de ses compagnonnes… « Protego » murmura-t-il, la prudence n’est jamais un luxe surtout quand on est entouré de bêtes. Jamais.

La dernière question de son jeune compagnon eut pour effet bénéfique de dissiper un rien la colère qui l’aveuglait. Peut-être que de cette manière, ses propres sorts seraient plus réussis à lui aussi. Ethan n’était pas le seul à manier la baguette avec approximation…

« Evidemment que je suis avec toi. Tu en doutais ? » sourit-il, ironique.

La réponse était rhétorique, juste histoire de détendre un rien l’atmosphère qui se faisait plus pesante encore. L’appréhension de l’attaque certainement.
Engloutit par le silence créé par Ethan, Thomas n’eut pas l’occasion de dire quoi que ce soit de plus à son beau-frère. Il ne semblait pas ni enclin à les aider, ni à les arrêter. Qu’en serait-il de Nora et de Cléo ? Kark c’était évident, mais elles ?
Il ne fallait pas qu’il pense à cela pour l’instant. D’ailleurs, il ne fallait pas qu’il pense tout court, c’était plus prudent lorsqu’on se jetait volontairement dans la gueule du loup…

D’un commun accord, ils se rapprochèrent du coin de couloir qui les dissimulaient jusque là. A peine eurent-ils passé leur tête qu’une bande de Dirico affolés leur passaient devant en caquetant bruyamment. D’ailleurs c’était une vraie cacophonie là-dedans. Des piaillements, feulements, grognements et hurlements poussés en tout sens dans le désordre le plus complet. Une ou deux cages volèrent à travers la grande pièce tandis qu’à proximité, un Chartier et un Gnome s’empoignaient déjà pour l’affrontement.
Le découragement de Tom put aisément se lire sur son visage. Si jamais ils arrivaient à se frayer un chemin là-dedans, sans se faire piquer ou mordre, et à neutraliser Kark sans se faire tuer, le boulot était loin d’être fini. Il espérait que ses deux collègues auraient du renfort pour sceller l’étage…
Et au milieu de tout ça ? Kark justement. Assit bien tranquillement sur une cage, comme un petit garçon sur un banc. Au pied de la cage se trémousse un Nifleur. Normale pour une bestiole dont la spécialité est de flairer les gens louches…
Heureusement pour l’animal, il était totalement inoffensif, mais Tom craignait que Kark ne le tue quand même, juste parce que l’idée lui traversait l’esprit. L’idée de voir mourir l’une de ses bêtes à cause de sa folie des grandeurs, ça lui retournait l’estomac. Il se sentait fautif à l’avance.
Surtout que face à Kark se dressait la seconde porte, ouverte elle aussi à présent. Et Nora et sa sœur venaient de s’y engouffrer. Thomas comprenait mieux pourquoi Kark avait eut besoin d’aide sur ce coup-là. Il envoyait les deux filles prendre tous les risques à sa place, faire le plus sale boulot.
La toute première cage de cette seconde salle était réservée aux Moogiz, à l’aspect duveteux et tendre. Seulement en apparence malheureusement. Ils restaient tout de même les animaux les plus dociles de ceux que l’on appelait dangereux… Et juste après venaient les libellules. Que Merlin les préserve des libellules…
Cela dit il préférait encore les libellules qu’au reste de leur locataires, pires encore…

Cette pensée le convainquit d’attaquer s’il avait encore besoin d’être convaincu. D’un regard avec Ethan, ils se mirent d’accord pour s’engouffrer à l’intérieur de la salle. Leurs pas camouflés par le sort, ils furent totalement inaudible, même si au fond, avec le vacarme ambiant, ça n’était même pas vraiment nécessaire. Accroupis, ils vinrent se coller aux cages qu’ils longèrent discrètement, les croisant tantôt vides, tantôt remplies de leurs petits habitants.
Et plus ils se rapprochaient du Kark qui avait l’œil aux aguets, plus la tension du sorcier grimpait en flèche. Son cœur pompait dans sa poitrine à l’idée de se faire surprendre, aussi tenait-il fermement sa baguette dans sa main gauche, la droite l’aidant à se déplacer le plus discrètement possible, Ethan à ses côtés.
Arrivé à deux mètres à peine de leur ennemi, le Nifleur aux pieds de Kark se fit plus entreprenant et se mit en tête de se hisser en avant pour venir lui gratter les chaussures. C’était l’instant où jamais. Il fit rapidement passer sa baguette d’une main à l’autre avant de se redresser.

Et c’est sans piper mot qu’il vint doucement tapoter l’épaule de Kark pour attirer son attention. Et tandis que le sorcier aux cheveux d’ébène se retournait vers lui, il balançait déjà son meilleur crochet du gauche.

La deuxième salle...

Nora pénétra dans la pièce en déglutissant avec difficulté et quand elle vit ce que renfermaient les cages, sa respiration s'emballa. Et il y avait de quoi. C'était du suicide, elles allaient droit à la mort et leur père avait signé pour ça ?

Protéger Kark n'avait rien à voir là-dedans, elles était bonnes à ouvrir les cages et se faire happer par des créatures bien trop dangereuses. Comment pouvaient-elles tout ouvrir tout en se protégeant contres les dizaines de bestioles venimeuses diverses et variées ? Nora avait la réponse car elle connaissait le milieu parfaitement, Thomas lui avait tout apprit pendant leurs années passées ensemble et elle avait fini par rejoindre Poudlard pour enseigner sur ce sujet.

Face aux deux premières cages, assistée par sa soeur, la sorcière ne put réprimer un long soupir avant de se tourner vers elle dans un léger sourire.


« Je veux que tu sortes de cette pièce, que tu restes avec Kark, n'entre pas, ne touche à aucune des créatures qui vont sortir et ne vient pas me chercher, tout ira bien. »

Elle avait prononcé cette phrase assez bas pour être certaine que leur soit disant leader n'entende rien. Il allait venir vérifier si tout se passait comme prévu d'ici quelques minutes, et s'il se rendait compte qu'elles avaient cessé le travail, elle ne donnait pas cher de leur peau.

Alors c'était décidé, elle aurait plus de chance que sa soeur vu qu'elle s'y connaissait et la protéger avait été son premier choix, si elle restait avec Kark et faisait bonne figure, il y avait moyen que cela ne se finisse pas trop mal, surtout si Keenan revenait.

Et il y avait Ethan et Thomas qui devaient être sur leurs traces, la jeune femme regrettait amèrement son geste pour lui indiquer l'étage. Elle les avait amené droit dans la gueule du loup et ils risquaient eux aussi leurs peaux. Que les pères fondateurs de Poudlard emportent les Kark, cela arrangerait bien du monde.


« Tu m'entends ? Sors d'ici et ne revient pas, tu ne pourrais rien faire contre eux. Je suis claire ? Quand elles passeront de votre côté, reste calme et mets toi à l'abri, je suis certaine que Kark lèvera le petit doigt pour ne pas se retrouver seul. »

Elle avait conscience d'être dure mais le résultat fut assez positif et sa petite soeur tourna les talons. Enfin un peu d'écoute, peut-être qu'elle avait comprit.

Son but était simple, ouvrir les moogiz et les libellules avant de se mettre à l'abri le plus vite possible et attendre qu'ils sortent pour s'attaquer à d'autres. Ca c'était si rien ne lui arrivait et si il y avait quelques contretemps, elle espérait de tout coeur que Thomas et les autres aillent bien et peut-être même qu'ils comprennent qu'elle n'avait pas eu le choix. Etre seule face à des moogiz et des libellules n'avait jamais été un choix de vie.

Face aux deux grosses cages, baguette pointé, la sorcière ouvrit les deux cages avant de reculer vivement. Mais un bruit sourd de coup la fit détourner la tête un instant et elle chuta durement sur le sol après avoir trébuché sur un croop occupé à flairer tout ce qu'il pouvait. Nora n'eut que le temps de protéger son visage alors que les nouvelles créatures libérées prenaient d'assaut toute la pièce.