Re: ϟ DAT VENIAM CORVIS, VEXAT CENSURA COLUMBAS ϟ La fin ϟ Sujet des phénix

ce message a été posté Sam 26 Avr 2014 - 1:19

Les Mangemorts firent céder des bâtiments, répandant davantage de feu provenant du « Feudeymon ». Quelques habitants se retrouvèrent dessous et leurs hurlements me tordirent le ventre. Zakary et moi rejoignîmes les autres, alors que Lyanna commençait à perdre totalement la boule. Je manquai de me prendre un sort, alors je me baissai, tout en m'appuyant au bras du serdaigle. Puis tout se passa très vite...

Les filles Metelli et Wallas se chargèrent de Robin Salamander et... Heylen transplana avec lui. Alors que je lançais un maigre « Protego », j'oscillai entre le « Oh bordel, on va prendre cher en retour » et le « Enfin, on les coince un peu ces saletés... ». A ce moment-là, Lyanna Salamander entra dans une rage folle. Un bâtiment s'effondra. Bruce se prit un « Endoloris » pendant quelques secondes. Je m'approchai, inquiet, et me penchai avec difficulté vers lui. Je l'aidai à se relever comme je pus alors qu'il s'appuyait sur mon bras intact. Ça me tira le dos. Je n'osai pourtant pas tâter la plaie, de peur de ce que j'y découvrirais... Et je n'étais plus à ça près, à vrai dire...
Zacharias rafla finalement la folle d'un sort et tous les Mangemorts quittèrent la place, laissant derrière eux chaos et mort. L'optique, à présent : attendre la relève et aider les habitants dans la mesure du possible.

Un peu au ralenti, j'essayai de faire évacuer le plus de gens possible. Au moins pour les écarter des flammes et des choses qui s'écroulaient. Je tentai également de rester dans le giron de Zakary. Il n'était pas au top de sa forme, je l'étais encore moins, mais mon esprit se sentait plus apaisé de le savoir non loin. C'était tellement nouveau comme sentiment. Je m'étais toujours inquiété pour mes proches dans ce genre d'affrontements, mais là, mon esprit était incapable de se focaliser totalement sur la tâche en cours. Comme si une alarme dans un coin de ma tête ne cessait de me rappeler « Zakary. Bip. Zakary. Bip. Zakary.... » En cet instant, si j'avais écouté mon instinct, j'aurais attrapé son bras et aurait tenté de nous faire transplaner sans demander notre reste. C'était très égoïste. Mais surtout impensable. Laisser ces gens, ne pas faire mon possible pour les aider, je m'en serais tellement voulu après...

Tiraillé par ça et par mes blessures, j'aidai un homme, qui venait de trébucher, à se relever, en retirant le bout de bois qui était tombé sur sa jambe. Mes griffures dans le dos me tirèrent et je sentis un flot brûlant couler sur ma peau et imbiber encore plus le tissu autour. Par Merlin. Je me stabilisais un instant alors que l'habitant fuyait. Des étoiles brouillèrent ma vision quelques secondes. Après avoir inspiré et expiré aussi calmement que possible, elles se dissipèrent. Soudain, au-dessus, j'entendis un crac. Je relevai la tête et vis une poutre en feu sur le poin de se casser en deux. Au-dessous ? Zakary et une autre personne. Ma magie était tellement foireuse qu'un sort n'aurait servi à rien. Je trottinai alors en hurlant « ATTENTION, AU-DESSUS !! » et les poussai en même temps, avec toute la force qu'il me restait. Je fus satisfait de voir qu'ils n'étaient plus en-dessous. Je fis un peu plus la gueule lorsque je sentis une partie de la poutre enflammée s'écraser sur mon mollet et me faire tomber à terre...

Je hurlai avant de me retourner et d'avoir la présence d'esprit de donner un coup dans le bout de bois, qui roula plus loin. Malheureusement, le feu avait déjà léché mes vêtements et je sentis une chaleur atroce atteindre ma peau. Et une brûlure au feu de « Feudeymon », une. Je cherchai à lancer un « Aguamenti » mais ma baguette déconna : une petite explosion la fit s'échapper de mes mains. Je n'eus pas le réflexe de la récupérer car ma tête tanguait dangereusement. La douleur des flammes était atroce. Je ne sais combien de temps elle dura. Peut-être quelques secondes, une minute, trois... Tout ce que je savais, c'était que j'avais envie de m'arracher la jambe. Et puis j'entendis plusieurs voix dont celle de Zakary. Un sort ? Un bout de vêtement ? Je ne sais ce qui arrêta le feu, mais la douleur se calma d'un coup. Elle restait atroce, mais au moins, je ne sentais plus ma peau fonder sous les flammes.

A partir de ce moment-là, je n'eus plus conscience de grand-chose. Ma vue se brouilla. J'articulai des mots qui ne devaient avoir aucun sens pour les personnes m'entourant – ça n'en avait d'ailleurs pas plus pour moi. Je n'arrivai pas à rester assis et, bien vite, le haut de mon corps retomba au sol. La douleur vibrait en vagues successives, envahissant peu à peu mes sens. Je soufflai fort pour tenter d'endiguer ce flot, assez inutilement, il fallait bien l'avouer. Les bruits autour m'apparurent distordus, comme surréalistes, et même les voix finirent par me paraître étrangères. Je portai maladroitement une main à ma cuisse, qui me tirait à cause des brûlures plus bas. Quelqu'un m'agrippa et tout à coup... je me sentis transplaner.
Nom d'une goule. J'eus l'impression que mon corps se déchirait en une infinité de petits morceaux. Je n'avais aucune moyen de hurler. L'instant d'après, toutes les particules se rescellèrent brutalement. J'ouvris de grands yeux sous la douleur monstre, eus le temps de voir quelqu'un se précipiter sur moi et... je sombrai dans l'inconscience.

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ce message a été posté Sam 26 Avr 2014 - 22:01

"BLACKBURN !!" Il y avait longtemps sans doute dans ce QG que l'on n'avait pas entendu cette voix crier ce nom. A vrai dire, il y avait même longtemps qu'on ne l'avait plus entendu prononcer ce nom, quel que soit le ton employé. Il était porteur de trop de choses, de trop de souvenirs douloureux. Et même si c'était aussi le nom de sa fille, il était plus que rare qu'il franchisse les lèvres de Loïs Lang. Jusqu'à aujourd'hui. Où, il fallait bien l'avouer, elle n'avait pas vraiment réfléchit à ce genre de détail, à ce qu'il fallait dire et ne pas dire, à ce qui allait être douloureux ou non... Et elle avançait à grand pas furieux, échevelée par un transplanage en catastrophe, dans la direction qu'un de ses acolytes Phénix lui avait indiqué en la dévisageant d'un air abasourdi. Et peut être même un peu horrifié. Elle ne savait pas encore exactement ce qu'il s'était passé. Elle n'avait même eu que très peu d'informations, pour tout dire, rien qui ne lui permette de savoir exactement ce qu'il s'était passé, ni même où Bruce était allé. Elle savait juste qu'il y avait eu du grabuge. Du gros grabuge, du peu qu'elle avait pu savoir. Mais elle ne savait pas ni où, ni comment. Elle avait cependant une petite idée du quand, et elle comptait bien dire à Bruce sa manière de penser là dessus !

La porte qu'elle ouvre avec fracas aurait pu voler contre un mur si elle n'avait pas été aussi bien tenue par ses gonds - et heureusement pour le mur derrière la fameuse porte que ces petites choses là existaient, ça lui évitait de perdre un bon morceau de plâtre, merci pour lui. "Blackburn ! Qu'est-ce que c'est que ce.. bordel ?" La fin de sa phrase, ou plutôt de son cri, se perd dans une version interrogative beaucoup moins agressive. Parce que ce n'est pas l'habituel Bruce Blackburn amoché comme à chaque retour de mission un peu trop casse-cou, avec son sourire un peu benêt mais si fier de lui d'avoir fracassé elle ne savait quoi. Non. Là c'était un Bruce Blackburn amoché, oui, dans un sale état, mais très loin de sourire, et pour cause : il tenait entre ses bras le corps inanimé d'un de leurs jeunes alliés dont le nom lui échappait. Et toute envie de lui hurler dessus venait de s'envoler comme par magie - ah ah -. Enfin. Pour quelques instants au moins. Le temps de laisser passer le médicomage qui semblait attendre les troupes, le temps que Bruce et Zakary n'explique en quelques mots ce que venait de subir celui qui était visiblement le plus mal en point. Le temps, en quelque sorte, qu'il soit évacué, amené un peu plus loin, et que la colère de Loïs ne puisse plus l'atteindre.

Mais elle n'allait pas laisser le temps à Bruce de lui-même se faire examiner. Parce que fallait pas déconner non plus. Et dès que les trois hommes étaient assez loin... "Toi ! Je peux savoir ce qu'il t'a prit ? Tu ne m'as même pas prévenu ! Tu as laissé François et Ace et Clara et tu pars te faire tuer, et même pas tu m'avertis ! Mais qu'est-ce qui t'es passé par la tête !" Sans doute la même chose qu'elle le soir de Halloween. En moins pire, peut-être. Mais elle n'y avait même pas pensé, en cet instant. Il n'y avait eu que l'inquiétude. L'inquiétude de le savoir dans un lieu dangereux, là, tout de suite. Loin d'elle. Sans elle. Et potentiellement exposé à un danger mortel. Elle ne perdrait pas un Blackburn de plus dans cette putain de guerre.

Re: ϟ DAT VENIAM CORVIS, VEXAT CENSURA COLUMBAS ϟ La fin ϟ Sujet des phénix

ce message a été posté Sam 26 Avr 2014 - 23:35

« DEGAGE ! DEGAGE ! »


Pourquoi est-ce qu’elle continuait de hurler de manière aussi hystérique alors que l’Héritière gisait au sol ? Où était passé son sang-froid légendaire en situation de crise ?

Cette scène résonnait cyniquement à ses oreilles comme un mauvais déjà-vu.


« Des pourritures ! Rien que des saloperies de pourritures ! »


Elle aurait pu continuer longtemps ainsi. Elle aurait pu lui balancer un second expulso aussi ridicule que le précédent juste pour se défouler. Oui, le mélodrame aurait pu s’éterniser.

Si, d’un coup d’un seul, la douleur ne l’avait pas foudroyé. Encore. Il ne s’agissait pas d’un énième sortilège qu’elle avait occulté, seulement de sa blessure dans le dos qui, sous le coup d’un trop ample mouvement, s’était complètement rouverte. Son nez choisit le même moment pour se remettre à saigner. Et une flamme du feudeymon derrière elle pour venir lui lécher l’épaule.

Nouveau hurlement.

La totale made in Callaghan.

Manquant de tomber à genoux, elle fit pourtant la première chose qui lui traversa l’esprit ; elle se remit à courir. A l’approche des flammes de magie noire, l’ancienne poursuiveuse se sentait pousser des ailes. A peine si elle accorda une pensée à l’autre vieille peau. Avec un peu de chance, le feu la dévorerait. Tout ce qui l’intéressait était de retrouver ses compagnons alors que les ordres des meneurs fusaient de part et d’autres.

Elle eut juste le temps d’apercevoir Heylen disparaître avec le fils Salamander et la tante de ce dernier – la poufiasse, comme elle aimait l’appeler – se faire mettre dument à terre.

Jane s’effondra sur son séant, aux côtés de Bruce qui s’évertuait à maintenir Wheeler éveillé. Sans succès. Une main plaquée sur ses narines sanguinolentes, elle observait la scène sans la voir, ses forces semblant la lâcher à mesure que les secondes défilaient.
Puis, les renforts tant attendus furent là. L’un de ses deux saignements s’était arrêté alors que les gouttes vermeilles continuaient de perler dans son dos. Son regard croisa celui de Zakary tandis qu’elle se remettait péniblement sur ses jambes. Celui de la jeune femme était las.

Elle trouva juste la volonté nécessaire pour transplaner avec lui.

Ils atterrirent tous les quatre en même temps, dans un beau chœur de chair meurtrie et de membres fracassés. Ses oreilles bourdonnaient. Néanmoins, pas suffisamment pour ne pas être assaillies par l’invective qui surplomba l’assemblée. Loïs Lang se précipitait vers Blackburn telle une furie.

Qu’on vienne lui reparler de ses sautes d’humeur sur un champ de bataille après ça.

Ses yeux passèrent de l’un à l’autre avant qu’un médicomage ne l’écarte du groupe pour examiner ses blessures. Il l’obligea à s’assoir sur le premier siège à portée et lui fit instantanément ingurgiter une potion de régénération sanguine pendant qu’il remettait son nez en place d’un sortilège.

Les effets du breuvage se faisaient d’ailleurs déjà sentir alors qu’il palpait délicatement les bords de sa blessure provoquée par son altercation avec l’hippogriffe. Preuve en était de la douleur qui revint sous les manipulations du médicomage. Ah ! Et aussi le fait que, désormais, elle comprenait parfaitement les imprécations de la journaliste.

L’Irlandaise fronça un peu plus les sourcils. Les coups de marteaux dans son crâne n’étaient plus seulement dus aux sales griffures ornant son omoplate, mais aussi à la dispute qui avait lieu non loin d’elle.


« Il faut vous allonger, maintenant. » décréta son soigneur, indifférent à toute cette comédie. « Vous avez perdu pas mal de sang et je dois examiner ça de plus près. »


Alden avait été transporté à Ste Mangouste quelques instants plus tôt et Loïs atteignait le summum de ses reproches. Jane tenta de se lever, pétrie de courbatures en tous genre. S’agaça alors qu’elle retombait comme une bouse et que le sorcier lui portait assistance. Elle était parvenue à se remettre sur ses jambes durant tout le combat, avec un nez pété et le dos lacéré et maintenant, ces roulures la lâchaient ? Ce qui ne l’aurait pas préoccupé plus que ça en temps ordinaire lui parut soudain intolérable. Alors, elle se défoula sur ce qu’elle avait à portée de main.


« Par Merlin ! MAIS FERMEZ-LA ! »


Son insulte eut le mérite de faire cesser un instant leur petite scène de ménage, juste assez pour qu’ils se tournent vers elle. Elle, dont le bras avait été passé par-dessus l’épaule du médicomage, moitié debout, moitié accroupie comme si elle s’apprêtait à pisser dans un haricot. Elle, débraillée, veste et tee-shirt déchirés, des mèches collées à son visage par la sueur, la fumée et le sang dont il était maculé.
Inutile de préciser qu’elle se sentit aussitôt totalement ridicule.


« Hum … Je voulais dire … Je pense qu’on a entendu assez de cris pour aujourd’hui. »


Elle leur renvoya une œillade à la fois penaude et critique. Loin d’elle l’idée de se mêler de leurs affaires ou de vouloir se faire remarquer, mais bon, là, il fallait avouer que niveau goutte d’eau, le vase avait débordé depuis longtemps.

Sans se préoccuper de leurs réactions respectives, elle se laissa entrainer jusqu’à une pièce libre où elle s’allongea sur le ventre. Débarrassée de ses vêtements en lambeaux, épuisée, elle parut sombrer dans une semi inconscience. Jusqu’à ce que le médecin se rappelle à elle.


« Pour les lacérations, c’est moins profond que je le croyais, donc ça ne devrait pas laisser de cicatrices sur le long terme. En ce qui concerne la brûlure, par contre … »

«  Je sais. » l’interrompit-elle. «  Je devrai faire avec. »


L’Irlandaise laissa sa tête retomber sur le bois. Soupira. Un stigmate de plus. A l’image d’une guerre qui n’en finissait pas.

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ce message a été posté Lun 28 Avr 2014 - 22:35

Même s'ils se trouvaient en plein air, la fumée provoquée par l'incendie lui brûlait la gorge, lui arrachait des quintes de toux saccadées. Au moins les flammes lui permettaient-elles de se concentrer sur autre chose que la douleur qui irradiait depuis son épaule, jusqu'au bout des doigts et que le liquide pourpre, poisseux, qui dégoulinait toujours depuis la saignée de son autre bras – là, la douleur était supportable, mais tout le sang perdu l'aurait poussé à ressentir bien plus un certain vertige que s'il n'avait pas eu autant d'adrénaline dans les veines.

Il avait lâché Alden en passant au niveau d'une fille, le pied coincé sous un débris. C'était une gamine, une adolescente sans doute plus jeune que Summer, plus jeune que sa sœur l'après-midi où il l'avait perdue, et qui n'avait rien, absolument rien, à faire au milieu de toutes ces horreurs. Se battre, oui. C'était une chose. Qu'il détestait de plus en plus au fil du temps, certes, même si c'était devenu trop souvent nécessaire. Mais bon sang, Zak avait toujours autant envie de vomir en constatant combien d'innocents étaient touchés. Ni une, ni deux, il l'avait attrapée sans aucune délicatesse en distribuant de grands coups de pieds enragés dans le morceau de pierre qui la retenait prisonnière. Il parvint à la dégager avant que l'incendie ne s'approche trop d'eux... Mais fut trop lent pour apercevoir la poutre enflammée juste au-dessus de leurs têtes.

Alden, lui, fut plus rapide.
Et Zak l'entendit hurler quelque chose à son intention, attention-quelque chose, c'était confus, entre sa semi-surdité, les cris omniprésents, le crépitement des flammes. Il n'eut pas le temps d'assimiler et de s'éloigner. En fait, l'autre Phénix s'était déjà jeté sur lui pour le propulser en arrière. Il atterrit juste à côté de la gamine, sur le côté droit. Il avait simplement eu le réflexe de serrer sa baguette entre ses doigts endoloris. Le choc sur son épaule fut brûlant, si violent, si intense, qu'il lui coupa le souffle et il se sentir presque tourner de l'oeil un instant.
Mais ça non plus, il n'en avait pas le temps. La seconde d'après, comme un électrochoc, les hurlements d'Alden le poussèrent, maladroitement, titubant, mâchoire serrée au possible, à se relever. Et puis la vision de son amant prisonnier d'un feudeymon léchant sa peau et ses vêtements lui tordit dangereusement les tripes, le cœur, l'ensemble du corps. Il se jeta à ses côtés moins d'une seconde après Bruce qui déjà, étouffait avec frénésie les flammes à l'aide de sa cape – lui enchaîna quelques aguamenti, maladroitement, les mains incapables, l'esprit aux prises d'une panique acide qui lui interdisait toute concentration. « Alden ! Alden... Bordel, Alden ! » Le surnom employé par le Blackburn, il ne le remarqua même pas. Les flammes s'étaient éteintes mais ça avait visiblement été la blessure de trop pour le Wheeler qui s'était évanouit dans les bras de leur camarade. Un coup d'oeil plus tard, Bruce et lui transplanaient – après tout... Qui pouvait être plus apte que le géant Blackburn à protéger les leurs ?

Les renforts arrivaient, mais pour Zak, ils paraissaient encore loin, si loin.. ! Dans sa tête, ça secouait beaucoup trop. Il cligna des yeux un moment avant de remarquer une baguette abandonnée au sol, à quelques dizaines de centimètres : il l'identifia instantanément comme celle d'Alden, se pencha en avant pour la ramasser d'un geste presque mécanique.  Il passa une main sur le bas ensanglanté de son visage, remonta jusqu'à son front – mais la paume était bien trop brûlante pour espérer l'aider à recouvrir ses esprits.
Il se releva aux côtés de Jane, prenant appui sur son bras gauche non sans étouffer un gémissement douloureux. Un regard à la Callaghan. Ils étaient tous sur le même piédestal. Le sang sur son corps à elle avait tout juste commencé à sécher – et le pire dans tout cela, était que vu la situation, il ne parvenait même plus à trouver cela ignoble ou surprenant.

Le transplanage fut bien entendu douloureux, l’atterrissage plus ou moins bien contrôlé.
La tête lui tournait, mais pas suffisamment pour qu'il s'écroule.
Se foutant brusquement de tous ceux qui pouvaient l'entourer, il rejoint égoïstement Alden, à terre. Bien inutilement puisque le Serpentard était déjà parti trop loin pour pouvoir l'entendre ou simplement deviner sa présence. On l'accompagna jusqu'à Sainte-Mangouste au moment où l'un des mécidomages présents ordonna à Zakary de rester assis, immobile – on devait examiner son épaule transformée en steak par l'hippogriffe. Il aurait voulu lui dire que, non, merci, ça allait. Il avait mal oui mais il avait connu bien pire et après tout, ce ne serait jamais rien qu'une cicatrice parmi d'autres, sans vraie importance face à celles qui le tiraient toujours ou face aux marques à l'intérieur. Sauf qu'il resta parfaitement immobile, parfaitement silencieux, docile, remarquant à peine les hurlements de Loïs Lang sur Bruce, bientôt recouverts par les protestations de Jane. Sa gorge était nouée sous le poids de la lassitude et des images enregistrées depuis des mois et des mois maintenant – celles de Lakeshire pouvaient s'ajouter à la collection des horreurs. On lui expliqua que son épaule se remettrait rapidement, que ce n'était sans doute pas brisé, de même pour le diffindo au niveau de la saignée gauche, ainsi que pour les hématomes sur son visage, qu'il devrait rester au calme les jours suivants, que... Il se contenta d'un simple hochement de tête, occupé à faire rouler d'un air absent les deux baguettes entre ses doigts salis. A simplement se répéter en boucle, se révoltant silencieusement, que putain, putain !.. ce n'était vraiment pas pour cette vie là, qu'il avait choisi de revenir à Londres.

Re: ϟ DAT VENIAM CORVIS, VEXAT CENSURA COLUMBAS ϟ La fin ϟ Sujet des phénix

ce message a été posté Ven 9 Mai 2014 - 16:27

Eireann n’avait pas répondu à l’appel Phénix du jour : elle avait repris les cours à l’Institut et devait travailler deux fois plus pour rattraper le temps perdu par les élèves. Le Ministère avait cru malin de la mettre en congés forcés seulement, ils n’avaient pu lui trouver un remplaçant à temps plein et les pauvres petits élèves n’avaient pas pu avancer aussi rapidement que prévu dans le programme : résultat, deux fois plus d’heures que prévu par semaine. Ciaran non plus n’avait pas participé à la mission pour cause de boulot prenant. Seulement, Jane, elle, avait répondu à l’appel. En arrivant au QG après sa journée, Eireann avait appris le départ de sa cousine. Elle ne s’en était pourtant pas inquiétée : une mission banale exécutée à plusieurs, une sorte de routine.

Le hic ? Heylen Metelli était arrivée pleine de sang et de poussière au QG, seule. Enfin, seule Phénix : elle avait ramené un joli paquet avec elle, un fils Salamander. Et là, Eireann avait commencé à angoisser. Elle avait tenté de faire partie des renforts envoyés à Lakeshire mais sans succès. A la place, on lui avait demandé de préparer la partie « infirmerie ». Juste de quoi lui permettre de paniquer encore plus. C’était absolument merveilleux. Les secondes avaient alors semblé devenir des heures, des heures d’angoisse. C’était pour éviter tout cela qu’elle avait un temps choisi de prendre ses distances avec l’Ordre. Mais à quoi cela servait-il quand ses proches prenaient tout de même des risques ?

Lorsque l’équipe arriva au complet au QG, Eireann eut tout juste le temps d’apercevoir Jane dans la cohue. Légèrement soulagée, elle avait alors continué à faire ce qu’on lui demandait. Apparemment, tout le monde était revenu vivant mais des mangemorts avaient été eux aussi sur place. Plus rien n’étonnait Eire de toute façon. Lorsqu’elle put enfin se soustraire aux tâches diverses qu’on confiait aux membres comme elle, elle se dirigea sans attendre vers la zone de soins. Quelques Phénix apostrophés plus tard, elle pénétra dans la pièce où Jane avait été conduite, pile quand un médicomage en sortit. « Elle va bien. » Eireann n’avait pas besoin de plus, il lui fallait maintenant voir Jane et être à ses côtés.

« A ton tour d’avoir droit à des congés forcés. » dit-elle simplement en s’approchant de Jane. A quoi bon dire qu’elle ne voulait pas qu’elle retourne dans une mission pareille la prochaine fois ? Elles étaient les mêmes, se donnaient corps et âme pour l’Ordre et ne pouvaient renoncer. « Ce serait bien si la prochaine fois on pouvait être envoyées au pugilat ensemble. On est pus fortes en veillant l’une sur l’autre. » Ce qui était faux. Elles avaient fini blessées de la même façon la dernière fois qu’elles avaient combattu côte à côte. Eireann vit alors la brûlure et son cœur se souleva. Un goût amer de déjà vu. Elle ne posa cependant pas la question. Elle ne voulait pas savoir si c’était une seconde représentation de la pièce médiocre qu’elles avaient déjà jouée à Gringotts la dernière fois. Et elle était quasiment certaine qu’il s’agissait d’un feudeymon. La blessure serait moins moche si cela n’en était pas un. « On devra trouver le moyen de rassurer le reste de la famille. Encore. » Sourire triste accompagné de douces caresses dans les cheveux pour ne pas avoir à en dire plus.

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