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❝ La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte ❞
 :: Portoloin :: À l'étranger
Faust Waltz
Trash à temps plein
Faust Waltz
Messages : 993 Crédits : Daemon
Age du personnage : Trente-quatre ans
Ascendance : Sorcier basique
Emploi/Etude : Barman au Magyar d'Argent
Faction : Héritiers
Maison : Gryffondor

Rapeltout
Patronus : Lamproie. Il est incapable de produire un patronus corporel depuis une dizaine d'années au moins, donc il ne sait pas si son patronus a changé.
Epouvantard : Avant, c'était son frère Fabian. Maintenant, il ne sait plus.
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La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Dim 29 Déc 2013 - 4:47
Les désirs de Mrs Salamander sont des ordres:


Le 31 décembre 2021

Faust avait été un de ceux qui avaient forcé Gringotts pour retrouver Wilhelmina.
Il semblait logique qu'il soit un de ceux qui tentent de rétablir les contacts entre eux.

L'ordre de mission avait semblé brûler entre ses mains. Partir. Le désir s'était fait si fort en lui qu'il avait crû hurler. Partir. Loin de Pré-au-Lard. Un cri au centre de son ventre, là où le vide résonnait. Impossible de refuser. L'ordre de mission avait trotté dans sa tête pendant toutes les Fêtes, alors que les clients s'enchaînaient au Magyar d'Argent et que la vacuité de sa vie semblait de plus en plus se dessiner à lui. Trente-quatre ans dans quelques jours à peine, un travail de barman, enfermé dans un sale village, et toujours ce vide étrange qui résonnait dans son ventre. Une mission tombait à point nommé. Son frère avait été entretenu des détails et l'avait aidé à préparer ses affaires, au mieux de sa connaissance. Ni l'un ni l'autre n'avait jamais beaucoup voyagé, surtout pas au Moyen-Orient (ou en Afrique, pour ce qu'il en savait – la géographie n'avait jamais été sa force, comme bien des choses). Tant de choses lui échappaient. Comment se vêtir, ce qu'il allait manger (il n'était cela dit pas difficile), les gens, les gobelins, la politique étrangère, la langue. Faust parlait français et russe. Des insultes en français (gracieuseté d'Olivier), à la limite, mais absolument pas arabe. Les sortilèges de traduction allaient devenir ses meilleurs amis, il le sentait. Ça et sa guide.

L'Égypte.

Le Portoloin l'attendait au quartier général des Héritiers. Pour partir au Caire, là où son guide l'attendait. Sa seule information à son sujet était un nom, dont l'exotisme était prometteur : Nekhbet Alfandari. Faust espérait qu'elle (il avait supposé que c'était une femme) avait plus d'informations à son sujet, sinon, il allait avoir l'air fin. Un sac au volume et au poids réduits sur le dos, il quitta son appartement, après une dernière accolade à son frère, l'enjoignant de passer le message à Olivier. Il serait absent pour une durée indéterminée. Le temps que ça prendrait. Prière de ne pas brûler l'appartement en son absence. Et pas une once d'hésitation en traversant le village de Pré-au-Lard, et surtout pas lorsqu'il posa la main sur le soulier un peu décrépi qui l'attendait.

Un voyage presque trop long, jusqu'à ce qu'il sente ses pieds se poser à nouveau sur un sol ferme et que la sensation qu'on le tirait par le nombril s'arrête. Le cœur lui leva. Il détestait voyager par Portoloin. Il avait le mal des transports en général et ceux magiques ne faisaient pas du tout exception. Et sur une aussi longue distance... Il s'appuya contre le mur, une main sur le ventre, calmant la nausée qui venait de le prendre. Le Portoloin l'avait emmené dans une pièce fermée et par les fenêtres, il pouvait percevoir les bruits de la ville, voir les lumières jouer sur les rares meubles de l'endroit.

NEKHBET ALFANDARI
(ft. Shanina Shaik)
Une voix s'éleva de la pénombre – et aussi vite, il dégaina sa baguette, la pointant sur la source de cette voix, sans se soucier d'où il pouvait bien être arrivé : « Faust Waltz ? » La voix était roulante, accentuant son prénom délicieusement. « Peut-être. Un rire, alors qu'une silhouette sortait de l'ombre. On m'avait dit que vous étiez du genre méfiant. » Il s'était attendu à une femme. Pas à cette femme. Peut-être était-ce pour cela que le Gryffondor garda ferme sa prise sur sa baguette, alors que s'avançait Nekhbet Alfandari. Un visage aux angles parfaits, à la peau d'or, des yeux sombres de chat sauvage, couronné d'une opulente chevelure noire, le tout au-dessus d'un corps ondulant dans des vêtements amples. Il ne s'attendait pas à cette beauté, à cette apparition, et alors que son cœur chavirait devant la Protectrice, il la maintenait en joue. « Vous êtes celle qui doit m'accompagner dans ma mission. Méfiant, mais impulsif. » Elle n'avait jamais parlé de mission. Ça aurait pu être un piège. Qu'il était stupide. Sale Gryffondor. Un sourire étira les lèvres pleines de Nekhbet alors que sa main abaissait la baguette pointée sur sa poitrine. Il n'opposa aucune résistance alors que son rire, une musique qui charma aussitôt son oreille, se fit une nouvelle fois entendre.

« Pas ce soir, Faust Waltz. Cette nuit, c'est le Nouvel An, et nous irons voir l'astre de Rê se lever sur un nouveau monde. »
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Re: La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Mar 31 Déc 2013 - 7:28
Nekhbet était d'une redoutable efficacité. C'était ce que l'Anglais s'était dit quand elle l'avait traîné jusque chez l'aîné de ses cousins, qui allait l'héberger pendant son séjour au Caire. Il avait espéré vivre dans la même maison que la jeune femme, mais ce n'était apparemment pas au programme. Sans doute qu'une jeune femme apparemment de bonne famille ne pouvait accueillir chez elle un homme célibataire qui n'était pas son époux. Pas ici. Djer Alfandari était marchand et régulièrement en voyage, très heureux de recevoir chez lui un journaliste étranger désireux de faire un reportage sur le commerce international et plus spécifiquement l'exportation de l'art égyptien. Sa couverture. Certes, Faust avait été journaliste, mais... enfin. Le Sorcière Hebdo, puis le MYW, ce n'était pas votre journal international sérieux. Il avait souri de toutes ses dents, évidemment, n'avait rien dit de déplacé, et s'était montré ravi de rencontrer Djer, qui avait étalé avec plaisir ses quelques notions d'anglais avant de lancer un sort de traduction (Nekhbet, quant à elle, était parfaitement bilingue)(un charme à son oreille, cet accent). Le marchand était toujours absent pendant la journée, revenait tard le soir, et risquait de quitter quelques jours, le temps de régler quelques affaires avec ses associés. Évidemment, Faust était le bienvenu.
Et impossible de refuser. Il devait se fondre dans la faune locale. Assurer sa couverture, du même coup. Et puis, peut-être se trouverait-il une passion pour le commerce... il était bien là pour changer d'air, après tout.

Sa guide lui avait ensuite proposé quelques vêtements, pris dans la garde-robe de son cousin. Selon ses propres mots, si les moldus pouvaient porter n'importe quoi, dans les limites de la décence évidemment, les sorciers restaient très attachés aux vêtements traditionnels égyptiens. Et pour lui, il valait mieux ne pas se faire remarquer plus que nécessaire... déjà qu'elle avait jeté un œil courroucé sur lui, un « Vous êtes pâle » indigné commentant son teint blafard d'Anglais pris dans un hiver neigeux. Qu'elle se rassure, il bronzait rapidement. Et encore, quand elle avait vu ses tatouages... de quoi marquer les esprits. L'identifier. Comme sa canine en argent. L'éclair dans son sourire. Le galabiyya de Djer était un peu trop ample pour lui, mais ils convenait et cachait bien la majorité de ses tatouages. Du lin léger, une couleur claire. Ça lui plaisait. La main fine de Nekhbet avait effleuré les angles durs de sa mâchoire. « Laissez pousser votre barbe, mais gardez-la bien taillée. »

Et maintenant, ils étaient assis sur le toit d'une demeure, observant le ciel étoilé du Caire. Leur expédition du côté sorcier du Caire ne lui avait pas permis d'en voir beaucoup de cette ville, qu'il était impatient de découvrir. Dans la nuit égyptienne, la musique se faisait entendre, ainsi que les rires et les chants. La nuit entre 2021 et 2022. Dans moins d'une heure, l'année serait nouvelle – dans quelques autres, le soleil se lèverait. Et dans un peu plus d'une journée, ce serait son anniversaire.

Trente-quatre ans.

Nekhbet lui tendit une bouteille de bière, débouchée par un sortilège. De la stella. Si fraîche dans sa main que la condensation coulait sur ses doigts. « À quoi trinque-t-on ? L'Égyptienne le regarda, réfléchissant quelques secondes. Ses boucles étaient enfouies sur un foulard, sans qu'il comprenne réellement pourquoi. Les us et coutumes... À la magie. » Un léger signe de tête et les bouteilles s'entrechoquèrent. Faust prit une longue gorgée du liquide alcoolisé – une gorgée rafraîchissante, glacée, délicieuse. Lui qui en avait assez de l'alcool du Magyar d'Argent... Il aimait déjà ce pays.

« Qu'est-ce que je dois savoir sur l'Égypte magique ? Tout. » Ha oui. Petite affaire. Le barman se gratta la nuque, pensivement. Il n'aurait pas assez d'une vie pour tout savoir d'un pays dont la civilisation était établie depuis des milliers d'années et était connue pour sa richesse sur tous les plans. « Commençons par le début, alors. On mange quoi, dans ce pays ? La question arracha un rire à la jeune femme. Vous êtes bien un homme. Votre estomac passe avant tout. Tout ce qu'on mange est délicieux. Vous avez devant vous la personne la moins difficile sur cette planète, alors même si vous me serviez de la bouse de dragon, je la mangerais. Avec de la sauce, par contre. » Nekhmet s'étrangla dans sa gorgée de bière et pouffa pudiquement derrière sa main, cachant un sourire qu'il savait splendide. Il n'était arrivé que depuis peu et il était déjà tout à cette jeune femme. Ce pathétisme patent. Satisfait de son effet, Faust prit une autre gorgée de bière, regardant les lueurs de la fête. Aller en boîte de nuit ce soir lui tentait. Lui qui ne sortait plus vraiment, puisqu'il vivait la moitié de sa vie dans un bar. Juste pour... fêter. « L'Égypte sorcière est très traditionaliste. Nous sommes attachés à nos traditions, à notre histoire et à nos coutumes, même si celles-ci peuvent vous sembler vieux jeu. Ceux qui sortent du rang ne sont pas très appréciés. Une seconde de pause. Nous comme un pays très fier. Ne dites jamais du mal de nous. Vous pourriez y trouver votre mort. Il sentait un regard lourd peser sur lui. Non négociable. Nous avons toujours vécu en paix avec nos moldus. Il y a une magie profonde qui lie nos deux mondes, aussi mystérieuse que celles de vos légendes arthuriennes, et nous désirons conserver ce statu quo. Leurs conflits n'ont jamais été les nôtres et nous ne voulons pas d'eux. » Le point était encore une fois clair. Elle ne tournait pas autour du pot et cela lui plaisant grandement. Le sorcier médita sur ces paroles avant de poser une question, cette fois point reliée à la nourriture : « Et les gobelins ? Un instant de flottement. Je suppose que les relations avec les gobelins sont toujours un peu tendues. Des gobelins égyptiens. Le paroxysme de la fierté. Les approcher n'est pas aisé. Ils n'aiment pas reconnaître qu'ils puissent être incapable de faire quelque chose. Des gobelins traditionnels. » Il détestait tant ces créatures. Il allait devoir apprendre à cacher son dégoût et son mépris. Ce ne serait pas très utile pour la mission, disons.

Il termina sa bière en quelques longues gorgées. Cette boisson était vraiment délicieuse. Il en boirait volontiers toute la nuit, même. D'autres questions se bousculaient dans son esprit. Au sujet de la magie noire concernée – de celle que Nekhbet pratiquait – des pilleurs qui embêtaient les gobelins. Cela dit, dans le ciel du Caire, des feux d'artifice venaient d'exploser, annonçant la nouvelle année, et dans cette langue chantante qu'était l'arabe mâtiné d'égyptien, le décompte se faisait. Un sourire étira les lèvres de Faust, qui effectua le décompte à voix basse.

10. 9. 8. 7. 6. 5. 4. 3. 2. 1.

« Bonne année. »
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Re: La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Lun 20 Jan 2014 - 7:50

Le 2 janvier 2022

Le matin de son anniversaire, le 2 janvier, Faust se réveilla à l'aurore. Ses yeux fixés sur le plafond, alors que le soleil se levait sur Le Caire et sur sa trente-cinquième année de vie en ce monde. Le temps passait vite. « Joyeux anniversaire, vieux crétin », marmonna-t-il en se levant du lit, passant ses mains dans ses cheveux sombres. Vieux, non. Pas encore. Pas pour un sorcier. Mais crétin, ça oui. Il observa la petite chambre où il logeait, peut-être Djer était-il déjà levé, et s'habilla avec lenteur. Il devait aller acheter quelques effets personnels, aujourd'hui. Des vêtement, majoritairement, pour cesser d'emprunter ceux du cousin de Nekhbet. De la nourriture. Des cigarettes. Apprendre à se repérer dans cette ville où il résidera pour un temps indéterminé, même s'il n'a déjà pas du tout envie de repartir. C'est en cherchant sa carte de la ville dans son sac de voyage que sa main effleure quelque chose qu'il n'avait pas remarqué. Une carte d'anniversaire, avec un stupide chat en train de miauler en silence sur le dessus. Et à l'intérieur, un mot de son frère, qui s'excusait de cette carte débile, mais lui souhaitait un joyeux anniversaire (« vieux crétin », qu'il a écrit, même, ce sombre idiot) et espère qu'il pensera un jour à revenir au pays, s'il ne se marie pas avec une fille du coin et file à l'anglaise. Crétin de Fabian. Un sourire étira tout de même les lèvres du Gryffondor, qui plaça la carte sur la petite table à côté de son lit.

Son hôte était déjà à la cuisine, mangeant son petit déjeuner en lisant le l'édition du jour du Our's sight. Si c'était un journal Protéifore, à l'image de L'Épouvantard, jadis, il allait pouvoir le lire. Il était un journaliste, après tout, il devait se garder informé, surtout des nouvelles du pays qui l'accueillait. Les yeux sombres et chaleureux se levèrent sur lui. « SabãH al-khayr Foost ! Djer avait encore de la difficulté avec son prénom. Si d'autres étaient là, Olivier par exemple, ils n'en finiraient plus de rire. Il fouilla sa mémoire, à la recherche de ce que Nekhbet lui avait dit de répondre à ça. Le sort de traduction appliqué à la cuisine était utile, mais il devait quand même apprendre un peu de vocabulaire. ... SabãH an-nùr ? Quelques secondes de silence avant qu'un grand sourire étire les lèvres de Djer. C'est ça ! Vous apprenez vite, mister Waltz. Et vous êtes levé bien tôt. Je suis aussi surpris que vous. » Le Cairote lui tendit le plat de foul, le pain et le fromage, le laissant s'asseoir à la chaise libre. Djer surprit son regard vers le journal, qu'il lui donna après avoir arraché une page. Protéiforme. Une chance de cocu. Le Caire était la capitale de l'Égypte, il aurait été étonnant que le journal local ne puisse pas s'adapter aux touristes. Le petit-déjeuner se poursuivit sans conversation, Faust n'était pas du matin, peu importe l'heure, et il mâchonnait la nourriture pensivement, lisant les nouvelles sans vraiment les comprendre. L'avenir appartenait peut-être à ceux qui se lèvent tôt, mais dans son cas, c'était à condition qu'il soit capable de fonctionner normalement. Son hôte se leva de sa place, rangeant son bol utilisé dans un évier nickel. « Longue journée devant moi, Foost. Vous allez au souk aujourd'hui ? Signe de tête positif de la part du Foost en question, qui se servait un verre de jus de fruits (banane et mangue). Vous passerez au kiosque de Saimen. Sous la place Tahir. Bon ami à moi, très bon marchand, très heureux de vous rencontrer. Un autre signe de tête, avant qu'il laisse ses prunelles descendre sur la main de Djer. Y'a quoi, sur la page ? Djer s'arrêta et regarda la page de journal soigneusement arrachée et soigneusement pliée. San que l'Anglais ait eu le temps de voir ce dont elle parlait. Les résultats sportifs, mister Waltz. Les courses. Vous pariez ? » L'Égyptien mit un doigt devant ses lèvres, comme pour l'enjoindre au silence, accompagnant le geste d'un clin d’œil, avant de partir de la maison, après avoir attrapé un lourd sac et coiffé un chapeau.

L'Anglais fixa quelques secondes le vide avant de revenir à la nourriture, épluchant le journal avec cette fois plus de minutie. Fermeture du Sphinx pour les touristes moldus. La nécropole de Gizeh continuait ses travaux récents d'excavation de quelconque pharaon sorcier et de ses trésors. Trésors. Gobelins. Brusquement, il se leva et partit dans sa chambre, fouillant ses bagages jusqu'à retrouver une plume autoencrée. Revenu à la table, il encercla la nouvelle. Aller à la nécropole. Où il y avait de l'or, il y avait généralement des gobelins.
Autres nouvelles. Une femme avait gagné au Grand Loto du Nouvel An. Un groupe de jeunes garçons avait fondé un restaurant prometteur. Charm el-Cheikh avait rouvert sa station de plonge sorcière – tiens, ça pourrait être intéressant à faire, ça, de la plonge. Le duelliste Walid Zaki se mariait enfin à une quelconque greluche de la haute société. Les Candaces de Nubie ont écrasé les Pharaons de Louxor dans une victoire indéniable de 235 à 60 dans un match de Quidditch mémorable.
Cela prit quelques secondes au Gryffondor avant de comprendre. Du sport. Pourquoi est-ce que ce journal lui parlait de sport alors que c'était apparemment la page arrachée par Djer ? Ses lèvres se pincèrent, alors qu'il relisait le journal, tentant de deviner ce dont pouvait bien parler ce qui n'était plus là. À tous les coups, c'était quelque chose d'important et d'utile pour sa mission. Il allait devoir se trouver une édition neuve en allant au souk. Et se méfier de Djer Alfandari.
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Re: La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Mar 4 Fév 2014 - 17:12
Le plan du Caire sorcier en main, il avait rapidement trouvé le souk – et avait compris pourquoi Djer avait dit 'sous la place Tahir'. Le souk sorcier était véritablement situé sous celui moldu, dans des galeries que les crétins au-dessus de leurs têtes n'imaginaient même pas. Une foule incroyable se pressait un peu partout et l'Anglais se dirigea en jouant des coudes, cherchant un kiosque où il pourrait acheter des cigarettes. Les Ginnungagap avaient la particularité d'être de contre-bande, mais ça, c'était en Angleterre... peut-être que l'Égypte avait légalisé ces merveilles au goût si atroce que personne d'autre que lui devait les fumer.
Vous ne voulez pas savoir ce qu'il y là-dedans.
Il se planta finalement devant un étal, où un homme finissait de vendre un paquet de cigarettes à un autre devant lui. « Vous avez ça ? » Faust sortit le paquet de Ginnungagap de sa poche, le brandissant au vendeur, qui l'observa et remua la tête négativement. Et ainsi alla-t-il pour tous les marchands de cigarettes et de cigares, jusqu'à ce qu'il revienne au premier et lui demande, en baissant la voix : « Marché noir. » Et ça, les sorts de traduction le traduisirent très bien. Le marchand le regarda d'un œil grave, avant de lui faire le signe de le suivre derrière le rideau qui cachait sa marchandise.

Derrière, des caisses, des boîtes, des voiles et des objets clinquants qui révélèrent une boîte de cigarettes pas tout à fait légales. Pas que les siennes, mais d'autres – les Amoroso, par exemple, qu'il avait testé dans son voyage en Russie jadis (un goût exécrable de cannelle, mais leur effet aphrodisiaque était fort appréciable). « Lesquelles ? Ginnungagap. Au moins... cinq paquets. » L'affaire fut rapidement réglée, les paquets de cigarettes enfoncés dans le sac de cuir qu'il avait emmené au cas où il se sentait une envie d'acheter d'autres trucs, et il ressortit de derrière la tenture avec une expression satisfaite. « Je n'ai jamais vu quelqu'un se mêler si rapidement d'affaires illégales. La voix amusée de Nekhbet résonna à ses oreilles, alors qu'il se retournait pour la regarder. Vous devriez me voir quand je suis en forme. » Il s'alluma une cigarette en déclarant cela avec entrain. L'Égyptienne laissa un fin sourire étirer ses (divines) lèvres, l'espace de quelques secondes. Son visage était encore une fois encadré d'un foulard voué à cacher ses boucles. Quel dommage. « Avez-vous déjà commencé votre enquête marchande ? Djer m'a dit de venir rencontrer un certain Saimen, qui vend probablement des tapis, des cigarettes et de l'alcool comme les mille autres marchands du coin. Je vous le présenterai. » Elle avait bien compris son sous-entendu. Faust avisa un kiosque de journaux divers et il alla y acheter le journal du jour, moyennant quelques Noises, et fonça directement à la page arrachée dans le journal de Djer.

    OUR'S SIGHT – Édition du 2 janvier 2022


    QU'EN EST-IL DE LA TABLE ?
    Commentaire de Berenice Taffarel, historienne au Musée d'art de Gizeh

    C'est alors que de nouvelles traces de la Table d'Émeraude apparaissent que le conflit au sujet de son appartenance est à nouveau mis... sur la table. À qui donc reviendra ce trésor, s'il existe bel et bien et est retrouvé ?

    Plusieurs camps tirent les coins du rideau pour avoir sa part. D'un premier côté, les Égyptiens, qui aiment déjà à penser que ce trésor saura se rajouter à la longue collection de richesses retrouvées dans diverses fouilles archéologiques. Si le soi-disant auteur de la Table, Hermès Trismégiste, est Grec, celui-ci n'en serait pas moins l'avatar de Thot et ses créations reviennent donc de droit à l'empire égyptien. Une réclamation qui fait hurler la Grèce, pays natal de Trismégiste et donc héritier naturel de ses écrits, selon les récriminations de ses historiens. Les pauvres contrefaçons moldues du texte sont écrites en arabe, mais s'il s'avère que le texte est en vérité écrit en grec, ce serait la preuve qu'il doit être emmené à la capitale grecque pour y être analysé.Les sorciers ne sont pas les seuls à prouver leur droit à la possession du mythique texte. Les gobelins, dont le roi sud-méditerranéen Horik Ka'gal, n'ont jamais hésité à affirmer que seuls leurs talents seraient à même de pouvoir utiliser la Table. Personne n'ignore que les pouvoirs de ces créatures sont différents de ceux des sorciers et que leurs connaissances pourraient contourner les protections magiques hypothétiques entourant les écrits d'émeraude.

    Le problème est donc exposé, mais aucune solution ne se prête. Sans doute faudra-t-il trouver la Table d'Émeraude avant de statuer quoi que ce soit, chose qui pourrait peut-être arriver avec les échos qui proviennent des fouilles gobelines actuelles. En ce cas, reviendra-t-elle aux premiers à l'avoir trouvée ?

… c'était quoi, en fait, la Table d'Émeraude?

Il était en train de se poser cette question, qu'il poserait ensuite à son guide, quand celle-ci rappliqua à ses côtés, après une courte conversation avec une marchande, pour lui acheter un superbe foulard : « Qu'est-ce que vous lisez ? Les courses. » Un sourire innocent, charmeur, alors qu'il repliait le journal. II lui en parlerait ailleurs qu'au milieu d'un souk bourré de gens. Il paraissait qu'au milieu d'une foule, on était souvent plus invisible qu'isolé, mais il ne voulait certainement pas prendre le risque que des Phénix ou des représentants de l'Ombre de la Rose Noire l'entendent. « Vous me présentez ce Saimen ? Ce reportage va pas se faire tout seul. »
Faust Waltz
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Re: La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Ven 7 Fév 2014 - 7:59
Sa guide l'emmena à travers les étals jusqu'à un kiosque un peu éloigné, où un homme d'une quarantaine d'années probablement vendait un superbe collier de perles à une dame. Il avisa Nekhbet du coin de l’œil et dès que la vente fut terminée, se retrouva à ses côtés. « Nekhbet, ça fait plaisir de te voir. Djer ne m'avait pas dit que tu passerais au souk aujourd'hui, pour me voir de surcroît. Tu me vois infiniment flatté que tu daignes me gratifier de ta divine présence. Pas d'étreinte, comme on aurait pu l'attendre d'une telle déclaration, pas d'embrassades, mais un baisemain élégant. Oh, Saimen, ne sois pas bête. Elle eut un léger rire, caché derrière sa main, comme souvent. J'aime toujours venir te voir. Ta marchandise est splendide. Quelle adorable enfant. Le marchand sourit et se retourna vers Faust, laissant la main de la femme. Les yeux noirs de l'Égyptien le détaillaient avec intérêt, avant les présentations officielles, qui ne tardèrent pas. Saimen, je te présente Mr Waltz, le journaliste hébergé par Djer. Faust, Saimen Kaag, le meilleur marchand de bijoux du Caire. C'est trop de compliments. » Les deux hommes se serrèrent la main, plus protocolaires. « Djer m'a dit que vous étiez ici pour effectuer un reportage. Un hochement de tête et le Gryffondor endossa aussitôt son rôle de journaliste modèle, tout sourire et bonne diction de mise (au moins pour la première rencontre, vous voyez). En effet. Je m'intéresse à l'exportation de l'art égyptien, spécialement en contexte de crise, et j'ai eu l'autorisation de venir effectuer mon reportage sur place. Il y a tellement de choses à apprendre et je pense que notre économie actuelle a ici une bonne façon de s'enrichir au contact de la vôtre. Bon sang, il n'avait plus l'habitude de dire autant de trucs politiquement corrects et polis dans un si court laps de temps. Ça sonnait affreusement mal dans sa bouche, mais le marchand ne le connaissant pas, celui-ci accueillit ses conneries avec un sourire enthousiaste. Bien raison, Mr Waltz ! J'aime votre optimisme. Et parlant de commerce... » Saimen s'éloigna un peu et alla fouiller dans son étal, jusqu'à revenir avec un collier entre les mains. Une merveille, en vérité, de rubis et d'or, qui brillait dans les lueurs des torches qui éclairaient l'endroit. Il l'exposa aux yeux du journaliste, qui ne put s'empêcher d'arborer une expression gourmande. Splendide. « Une petite merveille, n'est-ce pas ? »

***

C'est seulement une fois revenu chez Djer, en compagnie de Nekhbet (mais pas du marchand, encore absent), et tous deux assis sur les coussins du salon devant un plateau de délicieux thé à la menthe, que Faust posa la question qui avait occupé son esprit pendant une partie de la journée : « C'est quoi, la Table d'Émeraude ? » Nekhbet prit une gorgée de thé et médita quelques secondes avant de lui répondre : « C'est un trésor perdu de l'Égypte. Un savant aurait gravé, sur de l'émeraude, des formules alchimiques. Personne ne l'a jamais trouvé et tout ce que les moldus ont eu entre leurs mains n'étaient que de fausses copies, distribuées par des sorciers malhonnêtes. La vérité est qu'on ne sait même pas si la Table existe. » En effet, c'était quand même fâcheux, comme détail. Le barman regarda sa tasse de thé, si sucré et si bon, et en prit une autre gorgée. Il sortit le journal de son sac, avant de prendre sa baguette pour qu'un Accio journal du matin fasse venir à lui l'exemplaire déchiré qu'il avait décortiqué ce matin. Il tendit la version intacte à Nekhbet, les pages ouvertes sur le commentaire de Berenice Taffarel. « Je pense que c'est ce que les gobelins ont trouvé. Ou pensent avoir trouvé. Vous croyez ? Elle lisait le texte, les sourcils légèrement froncés. Ça, ou votre journal local a fait paraître ce commentaire pour détourner l'attention des réelles fouilles. » Ce qui n'était pas impossible. Vieille ruse de journalisme : pour détourner l'attention de quelque chose, on remet un vieux truc en avant et ce qui est important passe inaperçu. Ce serait un peu grossier de la part des Égyptiens, mais possible. Au moment où l'excavation d'un tombeau continuait à la nécropole de Gizeh, le débat sur la Table d'Émeraude faisait irruption dans les journaux et les gobelins tombaient sur un os dans leurs propres fouilles (un os qui étaient des pilleurs, mais ces pilleurs ne pouvaient pas être anodins). C'était trop gros pour être une simple manœuvre journalistique. Même si en fait, ce que cherchaient les gobelins ne l'intéressait absolument pas : l'important était la magie noire.

« Faudrait que je rencontre les gobelins d'ici une semaine. » Pour un premier contact, vous voyez. Il n'avait pas l'intention (pas encore) de faire sa vie en Égypte et il devait retourner au Royaume-Uni un jour. Wilhelmina ne l'avait pas envoyé ici pour qu'il boive du thé à la menthe en charmante compagnie. L'Égyptienne hocha la tête positivement. « Les gobelins ne risquent pas de vous accueillir avec joie, vous le savez. Probablement avec des formules de politesse qu'on pourra librement traduire par 'Casse-toi connard d'Anglais', dit-il avec un sourire fin. Si on m'a envoyé ici, c'est pas juste parce que j'ai certaines connaissances utiles, hein. C'est aussi parce que j'suis tenace et que s'il faut que j'emmerde les gobelins jusqu'à ce qu'ils finissent par me laisser faire dans le seul espoir que j'arrête, je le ferai. Vous êtes un homme charmant. Je suis journaliste. Emmerder les gens, c'est mon métier. » C'était son métier – mais il n'avait aucunement cessé de pratiquer cette partie de la profession.
D'autres questions lui vinrent à l'esprit, reliées cette fois aux marchands. À Djer et Saimen, plus spécifiquement, ses deux autres 'alliés' dans cette histoire, même s'il se méfiait bien d'eux. « Djer et Saimen, leurs commerces... Djer vend un peu de tout, il se fournit auprès de plusieurs marchands mineurs pour ensuite revendre leurs marchandises à prix d'or. Il est très fort en affaires. Saimen est un chercheur de trésors. Jamais de contrebande, jamais de la camelote, mais je pense que ses méthodes seraient plus susceptibles de vous plaire. » Dans le sens qu'elles étaient sales et malhonnêtes ? En effet. C'était surtout quelqu'un qui était susceptible de traîner autour des fouilles gobelines, à son sens. Il ne partagea pas ses doutes avec sa guide, préférant boire son thé à la menthe pour y noyer ses questionnements. Ce genre de mission devait se régler lentement, précautionneusement, et avec son caractère emporté de Gryffondor, il devait être prudent. « Je vous obtiendrai un premier entretien avec les gobelins, au plus tard le 9 janvier. D'ici là, visitez un peu, et apprenez à vous fondre dans la masse. » Plus facile à dire qu'à faire... mais il ferait de son mieux.
Faust Waltz
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ce message a été posté Lun 24 Fév 2014 - 4:50

Le 7 janvier 2022

Faust était en train de manger quand Nekhbet fit irruption dans la cuisine-salon-salle à manger de Djer, brandissant fièrement un morceau de parchemin entre ses doigts fuselés. Il haussa un sourcil interrogateur, mâchant patiemment sa bouchée en attendant qu'elle lui explique ce qu'elle agitait avec la ferveur d'une fangirl ayant arraché un autographe au guitariste des Horny Hippogriff. « Vous avez un entretien avec les gobelins. » Déjà ? Un sourire éclaira immédiatement son visage et il s'empressa d'attraper le parchemin que venait de lui tendre la jeune femme... pour déchanter en le lisant. Le lisant ? Il n'y avait rien à comprendre, en fait. C'était écrit dans un dialecte incompréhensible, sûrement pas de l'anglais, et la déconfiture de son expression arracha un rire enchanteur à l'Égyptienne, qui s'était assise à ses côtés. « Gobelbabil. Ha. Ceci expliquait cela. C'est le roi que j'vais rencontrer? Non, un conseiller. Si votre entretien est jugé satisfaisant, vous allez peut-être rencontrer le roi une prochaine fois. » Faust fit la moue, mais ne dit rien. C'était apparemment normal, de devoir traiter avec des sous-fifres. Quoique lui-même n'était pas non plus une sommité mondiale, ou quelqu'un de bien important. Il replia le parchemin et recommença à manger pain et fromage. Il avait prévu passer la journée à visiter les pyramides, il avait même déjà réservé sa place dans un tour sorcier, mais il allait devoir se désister pour réfléchir à ses arguments à servir au subordonné du roi des gobelins. Histoire de ne pas trop dire de conneries. « Comment il s'appelle ? Le conseiller. Le nom du roi, il l'avait lu dans le journal. Salam Alfar. Je ne l'ai rencontré qu'une fois. Il est... Le mot hésitait. Elle semblait en chercher un convenable. Poli. ... méfiant. » Mh. Sans doute un adjectif qui cachait un 'paranoïaque'. Et que ça n'allait pas être de la tarte, avec ce fameux Salam.



Le 8 janvier 2022

Ce n'était plus en compagnie de Nekhbet que Faust était. De la jeune femme qui connaissait tous les commerçants, disparaissait sans bruit dans les souks et apparaissait de la même façon, une ombre aux boucles sombres et au rire discret. C'était avec Nekhbet Alfandari qu'il était, la jeune femme de bonne famille, de sang pur, dont la réputation était irréprochable et l'allure intimidante. Ses vêtements, richement ornés et de la meilleure facture possible, brillaient dans le soleil d'Égypte, et son pas rapide, puissant, écartait tous les passants devant elle. Lui-même avait de la difficulté à égaler sa cadence, la suivant prudemment pour ne pas s'égarer dans les dédales des rues. Ce serait con. Ils débouchèrent finalement devant un haut bâtiment, magnifiquement travaillé, dont les symboles égyptiens ne laissaient pas deviner son utilité... quoiqu'il comprit celle-ci rapidement, alors qu'ils entraient tous deux dans son enceinte. « La banque ? On lui avait collé son rendez-vous dans le Gringotts du Caire ? Pensiez-vous réellement que vous alliez tout de suite accéder à la cité gobeline ? » La voix douce était tranchante, moqueuse. La femme s'avança jusqu'à atteindre le comptoir de réception et tendit l'invitation à son nom à lui au gobelin qui s'était penché vers eux. « Mr Waltz ici présent a rendez-vous avec Salam Alfar. L'affreuse créature déchiffra le parchemin, avant d'articuler, dans un anglais cassant et rugueux : Veuillez me suivre, Mr Waltz. Miss Alfandari, vous pourrez patienter dans le salon. » Parce qu'il allait être seul ? Les lèvres pleines de sa guide se pincèrent, mais elle ne protesta pas et s'inclina respectueusement devant le gobelin. Pas un mot à son endroit, à peine un regard froid alors qu'elle tournait le dos pour suivre un autre gobelin.

Seul, donc. Ils avaient tout répété, la veille. Ses arguments. Pourquoi il pourrait les aider. La magie noire. Emrir Firk, le nom du roi britannique – Horik Ka'gal, celui égyptien. Son expertise en la matière. Plus Faust y pensait, alors qu'il traversait les couloirs tortueux, baissant la tête pour ne pas que sa tête frappe le plafond, plus il oubliait. Plus il avait envie de fumer, alors que ce n'était pas le moment, plus sa nervosité transparaissait, transcendait son allure naturellement décontractée. Les meilleurs vêtements et la meilleure préparation ne pouvaient contre cette rencontre avec Salam Alfar. Enfin, il vivait une partie de ce pourquoi il était ici. Le gobelin le mena jusqu'à une porte lourdement verrouillée, qu'il effleura d'un doigt crochu. Celle-ci s'ouvrit et il le laissa entrer. Seul. Encore une fois. Pour de vrai. Assis dans un fauteuil, un autre gobelin – bien plus laid que le précédent, d'ailleurs (de là vint une pensée bien absurde dans l'esprit surchauffé et nerveux du Waltz : et si plus les gobelins étaient laids, plus ils étaient puissants ? Ceci expliquait bien des choses). « Salam, voici Mr Waltz. Merci. Laisse-nous seuls. Je t'avertirai quand nous aurons fini notre entretien. » Une voix plus posée, un meilleur anglais, mais rien de rassurant dans tout ça. Surtout pas quand la porte se ferma derrière lui, puis se verrouilla. Pas de chaise ou de fauteuil pour lui dans le bureau. Accueil chaleureux, pour sûr. Le gobelin égyptien le dévisagea pendant de longues secondes, avant que Faust réagisse : « Monsieur Alfar, je suis très honoré de vous rencontrer. » Il s'inclina devant lui, courbant une nuque vulnérable. Pas de réaction. Juste un reniflement, un de ceux que lui-même faisait bien souvent – méprisant. Ça s'annonçait bien.
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Re: La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Jeu 20 Mar 2014 - 3:55
Mine de rien, il était intimidé.

Faust s'était redressé, après sa courbette, et attendait que le gobelin lui adresse la parole. Depuis cinq minutes. Peut-être dix. Salam Alfar, après l'avoir regardé pendant trop longtemps de ses yeux chafouins et méfiants, était retourné à ses papiers. Le barman, depuis, attendait. Qu'on daigne lui porter de l'attention. Avec une patience qui s'effritait de plus en plus. La patience n'avait jamais été sa première qualité, puisqu'on en parle, et s'il était en train d'en découvrir des confins insoupçonnés, il sentait que ça n'allait pas tenir longtemps. Ne serait-ce que parce qu'il détestait qu'on l'ignore – et ensuite parce qu'il n'était pas ici pour faire la plante en pot. Peu importe sa belle gueule. Il se racla la gorge une première fois, sans effet, puis une deuxième, toujours sans résultat, avant de parler : « Monsieur Alfar, si vous désiriez acquérir un nouveau meuble pour votre bureau, vous auriez pu vous épargner le transport depuis l'Angleterre. »
La voix rauque, le sarcasme impossible à cacher, une politesse fausse.
Wilhelmina l'aurait décapité.
La plume du gobelin s'arrêta au-dessus du parchemin et il leva lentement la tête pour regarder l'homme debout devant son bureau. Une moue de mépris, ou un sourire?, déforma ses traits, jusqu'à former un rictus désagréable. Salam claqua des doigts et une chaise apparut derrière Faust, qui put s'y asseoir sans attendre.

« Qu'est-ce que vous voulez ? » Il ne perdait pas de temps, le laideron. Nekhbet n'avait apparemment pas expliqué plus que nécessaire la raison de leur entretien dans sa demande de rendez-vous, lui laissant la partie la plus amusante de l'affaire. Faust passa sa main dans ses cheveux, puis commença à parler, servant au gobelin un discours savamment étudié et répété, cela dit gâché par son entrée en matière précédente qui ne laissait aucun doute sur la véritable personnalité du baratineur en puissance qu'il était : « Vous aider. Faux. Les yeux d'insecte le regardèrent avec plus d'insistance. Nous avons su que des pilleurs tentent de s'introduire sur vos différentes sites de fouilles et que la magie qu'ils utilisent est... différente de celle que vous maîtrisez à la perfection. En tant qu'expert en magie noire – non mais ce mensonge, Waltz – autodidacte et ayant déjà été confronté à plusieurs formes de magie, je me propose pour évaluer la nature des actes magiques effectués et de pouvoir peut-être les régler, au moins en partie. Que désirez-vous en échange ? Votre reconnaissance auprès de vos confrères, concrétisée par une rencontre avec Sa Majesté Horik Ka'Gal, qui pourra ainsi juger de l'honnêteté de ma demande. » Ça avait le mérite d'être clair. Il avait à peine respiré en déclamant son discours, sans ciller devant l'autre. Lui qui était précédemment intimidé, sachant que cette rencontre était déterminante pour la suite de sa mission, avait vu son caractère impulsif et défieur prendre le dessus. L'autre le savait.
Salam déposa sa plume et se recula dans son fauteuil. « ''Nous''. Qui est ce ''nous''? Les Héritiers » Mentir serait mal avisé. Puis, si Nekhbet a obtenu cet entretien en faisant jouer ses relations, c'est que celles-ci doivent être liées à la faction. Le gobelin renifla à nouveau, puis reprit sa plume et recommença à écrire.

Cinq minutes. Dix minutes.

Impatience. Encore. « Alors ? Alors ce ne sont pas les bonnes manières qui vous étouffent, Mr Waltz. Ton glacial. Tout expert en magie noire que vous prétendez être, vous n'avez rien d'un diplomate. Sortez d'ici. Quoi? La bouche de l'homme émit le mot auquel il venait de penser. Quoi ?J'ai... je vous ai clairement exposé les raisons de ma présence en Égypte, pourquoi je désire rencontrer Horik Ka'gal et aller sur vos sites de fouille. Je vous ai également dit ce que je désirerais en retour et même mon appartenance politique. Je ne vois pas ce qui vous em... embête. » Le mot avait presque sorti. Salam Alfar ne s'arrêta pas d'écrire, ne reposant même pas ses yeux sur lui. Comme s'il n'était pas là, comme s'il n'existait pas. « Si je me rappelle bien les communications expédiées par nos confrères anglais, les pilleurs qui sont entrés à Gringotts par effraction et ont tué plusieurs gobelins étaient des membres d'une faction nommée ''les Héritiers''. Par la barbe de Merlin, si c'est même pas possible de passer par-dessus les vieilles querelles du passé. Salam poursuivit sans porter attention à sa protestation (très risible, d'ailleurs, quand on voit qui venait de la prononcer). Désormais, ceux-ci préfèrent passer par d'autres pays pour tenter de régler leurs problèmes avec les gobelins anglais. Une faction de lâches et de pleutres qui envoie un bouffon pour négocier. Bouffon ? Mais je vous emm- La remise en question de notre puissance magique faite par le bouffon en question est une insulte et sa rencontre avec le Roi est de toute évidence une façade pour une tentative de meurtre à laquelle un représentant de sa détestable espèce ne saurait résister, surtout devant l'appât d'un tel gain. Silence tranchant. Sor. Tez. »

Non négociable.

Faust se leva de sa chaise, la mâchoire serrée, et entendit à peine Salam appeler l'autre gobelin, qui vint le chercher au bureau pour le reconduire dans le hall. Il aurait bien envoyé son poing dans la gueule de la misérable créature, qui arborait un sourire hautement suffisant, mais ça n'aurait pas amélioré son statut de «diplomate». Nekhbet l'attendait déjà dans le hall quand il y arriva, crispé des pieds à la tête. Un regard suffit à l'Égyptienne pour comprendre qu'il avait échoué et qu'ils allaient devoir trouver un autre moyen d'atteindre les gobelins. Plan B.

***

La belle histoire de Salam Alfar et Faust Waltz a écrit:
OUI : Le caractère de Faust hérisse Alfar, mais il apprécie son cran (et sans doute son imbécilité). Rencontre qui sera overall positive et qui mènera à un contact ultérieur avec le roi des gobelins.
NON : Le caractère de Faust hérisse Alfar, qui va le mettre hors de son bureau dans peu de temps. Une rencontre avec le Roi ? Rêve toujours, crétin.
(quelle surprise)
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ce message a été posté Jeu 20 Mar 2014 - 3:55
Le membre 'Faust Waltz' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé' :
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Re: La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Jeu 27 Mar 2014 - 5:02

Les 15 et 16 janvier 2022

Nekhbet le boudait. C'était carrément cela. Elle avait attentivement écouté le récit de son entretien avec Salam Alfar, il y avait quelques jours de cela, avant de prendre une longue inspiration et de l'incendier. De le traiter d'incompétent qui venait de gâcher toute chance de pouvoir avoir un entretien avec le roi des gobelins. Son nom à lui était désormais rayé des registres de ces créatures et sans doute le sien également, parce qu'elle était celle qui avait osé proposé une rencontre avec le goujat qu'il était. Faust avait eu beau défendre son point, prétendre que l'autre n'avait pas du tout été ouvert à la discussion, il avait même été POLI, par le cul de Merlin !, l'Égyptienne semblait savoir à quoi s'en tenir venant de lui. D'un homme comme lui.
Elle avait quitté la maison de Djer en claquant la porte, emportant avec elle son riche parfum et son regard noir de colère.

Depuis, il stagnait.

Sans sa guide, il ne savait que faire. Il avait longuement traîné au marché, avait finalement été visiter les pyramides et le Sphinx. Il avait envoyé quelques missives à la jeune femme, pour la faire sortir de son mutisme, mais cela semblait inutile. Elle lui parlerait uniquement lorsqu'elle le voudrait. Lorsqu'elle serait prête. Quoi de de plus frustrant. Il aimait ce pays, mais il devait avouer que la présence de la jeune femme y était pour quelque chose... et encore une fois, Wilhelmina ne lui payait pas des vacances. La nuit tombait sur Le Caire et le sorcier était seul dans le logement de Djer, attablé devant un repas qu'il avait été cherché dans un des nombreux restaurants de la rue en bas de la maison, quand on frappa à la porte. Il se leva prestement de son coussin pour aller ouvrir, après un regard rapide dans le judas. Saimen Kaag était devant la porte. « Mister Waltz ! Quel enthousiasme. Un hochement de tête. Saimen. Djer est pas ici, il revient dans deux jours. Oh, ce n'est pas lui que je cherchais, mister Waltz, c'est vous. Et puis, Djer... Un sourire malin étira les lèvres du marchand. Êtes-vous occupé, ce soir ? ... ça dépend de ce que vous avez à me proposer. L'Égyptien eut un rire, ses yeux sombres brillants dans son visage buriné par le soleil. J'aime votre attitude, mister Waltz. Je viens vous chercher à minuit. Habillez-vous chaudement. » Un hochement de tête, un sourire et le marchand disparut dans un transplanage efficace, le laissant sans plus d'informations.
Où comptait-il l'emmener?
Une question qui avait tourné dans l'esprit du Gryffondor. Il n'avait pas peur, ce n'était pas la question. Ce n'était pas ça. C'était un inconnu intéressant, grisant, mais néanmoins quelque peu angoissant. Il s'était habillé chaudement, des vêtements achetés dans la ville sorcière, avait ceint sa baguette dans l'étui que Fabian lui avait donné comme cadeau d'anniversaire il y avait quatre ans et avait attendu. Jusqu'à ce que Saimen revienne à la maison.

« Vous êtes prêt, mister Waltz ? Je suppose. Si vous m'emmenez dans un coupe-gorge pour me voler tous mes biens, ne vous en faites pas, toutes mes fringues sont de la dernière saison, ça ne se vendra même pas. Le marchand éclata franchement de rire et lui donna une accolade en l'entraînant dans la rue. Ne craignez rien. Vous êtes protégé, de toute manière. » Faust s'immobilisa subitement, juste avant de prendre le bras de l'Égyptien, qui venait de tourner dans ruelle. Juste avant le transplanage qui allait l'emmener dans cet endroit mystère. Son expression était surprise, soupçonneuse même. Que voulait-il dire par là? Saimen sourit, découvrant une canine en or – la supérieure droite, comme un miroir de la sienne à gauche, en argent. Un petit coup de menton vers ses pieds, pas un mot de plus, et il attrapa la main du Waltz.

Le transplanage l'arracha du sol et quand il y reposa les pieds, il avait envie de vomir. Il prit quelques secondes pour reprendre son souffle et ravaler la bile qui avait remonté dans sa gorge. Un sifflement alors qu'il relevait la tête pour regarder ce qui s'étendait devant lui. Une carrière, creusée, et des hommes, des lumières brûlant dans la nuit, accompagnant les murmures d'arabe qui parvenaient à ses oreilles. Ils étaient sur un site de fouille, en pleine nuit. Et quelque chose disait à Faust que s'ils étaient ici en pleine nuit, c'était parce qu'ils ne devaient pas y être en plein jour.
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Re: La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Mar 1 Avr 2014 - 5:35
L'Anglais n'osa pas parler, suivant Saimen dans le sable, tandis que celui-ci l'amenait près des lueurs dans la nuit, pour qu'il puisse mieux voir ce qu'ils faisaient, supposa-t-il. Faust craignait d'avoir visé juste, en disant que ces hommes ne devaient pas être ici en pleine nuit, mais si ce n'était pas le cas, hors de question de tenter le diable en disant n'importe quoi. Il était déjà fâché avec les gobelins et Nekhbet, ce serait dommage de l'être avec les marchands. L'Égyptien devant lui prit la parole, lui présentant les hommes visuellement, abaissant le foulard devant sa bouche pour être clairement entendu. Il ne l'écoutait qu'avec distraction lorsqu'il se décida à l'interrompre, dans toute sa politesse habituelle : « Excusez-moi, Saimen, mais vous foutez quoi ici, avec vos copains ? Et pourquoi vous m'avez emmené ? »

L'autre le fixa et reprit : « Vous faites un reportage sur le marché égyptien, n'est-ce pas ? ... ouais. Prudence. Je me disais qu'il pourrait être intéressant de vous faire découvrir ce que la délicieuse Nekhbet ne vous montrera pas. Pas tant qu'elle ne vous fera pas confiance. » Il avait accentué le mot délicieuse, lisant tout à fait dans son esprit – l'image du sourire de Nekhbet, de ses yeux chauds, de son rire en musique. Heureusement qu'il faisait noir : le rouge de ses joues ne devint pas flagrant. « Bienvenue sur le Trismégiste II. Nous sommes ici pour découvrir quelques reliques que nos indicateurs croient avoir repérées. La température est plus clémente la nuit et nous préférons faire le tout dans une certaine... discrétion, voyez-vous. Mmm. Un signe de tête vers des silhouettes encapuchonnées, qui jetaient des sorts en murmurant. Ceux-ci sont responsables de la sécurité. » La sécurité. Et puis quoi encore. Il était danseur dans les Grands Ballets Sorciers, à ce compte. Il pouvait sentir ses tatouages bouger sur sa peau, comme autant de créatures, alors que le vide au centre de son corps résonnait d'excitation. La sécurité. Faust lança un regard plus qu'équivoque à son guide, repassant tout ce qu'il avait dit. Le nom du site de fouilles lui sonna une alarme. Trismégiste II. C'était le mec de la Table d'Émeraude, ça, non ? Nekhbet lui en avait plus en détails et il lui semblait que c'était ça...
… est-ce qu'ils étaient sur le site de fouilles des gobelins ? Celui de sa mission ?
Bon sang. Merlin, Morgane et tous les autres. C'était trop beau. Il ne pouvait rien faire, à l'instant, au risque de trahir sa position, mais c'était trop beau pour être vrai.

C'est le fait que c'était bien trop beau pour être vrai qui le mit sur ses gardes. Kaag ne lui avait toujours pas dit pourquoi il avait décidé de l'emmener lui, un touriste journaliste Anglais inconnu au bataillon, sur ce site de fouilles. Peut-être qu'ils avaient besoin d'un sacrifice humain ? Les Égyptiens avaient probablement des coutumes barbares, dans leur histoire millénaire, et si la magie qu'ils pratiquaient était bien noire, le sang était souvent nécessaire. « C'est... du pillage. Saimen émit un bruit d'agacement avec sa bouche. N'utilisez pas de mots si durs tout de suite, mister Waltz. » Ha ? Parce que de son point de vue, c'était bel et bien ça. Il ne critiquait pas, il ne faisait que constater ! Fouiller des sites qui ne leur appartenaient pas dans le but d'en sortir des objets magiques sans l'accord des réels possesseurs, et ce par la force, c'était du pillage. Le faux journaliste s'alluma une cigarette, pensivement, fixant les sorciers qui jetaient des sorts, tentant de deviner ce qu'ils faisaient. Comme il mourrait d'envie de leur poser des questions... comme tout son corps bouillait, brûlait, vibrait devant cette magie qui lui répondait. « Je pourrais vous dénoncer. Faust avait soigneusement souligné ça, sans toutefois en avoir l'intention. Le visage du marchand s'orna d'un sourire mauvais, qui le mit mal à l'aise – quelque chose dans cette canine en or qui brillait dans ses dents, attirait le regard. Comme la sienne. Savez-vous où nous sommes, mister Waltz ? Silence. Hochement de tête négatif. Connaissez-vous mes compères ? Rebelote. Non. Et l'arabe? » L'arabe ? L'homme écarta sa baguette de sa gorge et recommença à parler. Oh. Oui. En effet. Ce qui avait précédemment été un anglais fluide, parfois un peu coupé, était devenu un arabe auquel il ne comprenait strictement rien. Les sorts de traduction. L'appartement de Djer était bardé de sorts, nécessaires pour un marchand de riche famille qui recevait parfois ses clients chez lui. Le souk du Caire également, chaque kiosque était abondamment ensorcelé, permettant à tout le monde de se comprendre, malgré quelques défectuosités. Mais hors de cela, tout fonctionnait avec une baguette pointée sur la gorge, comme pour les sorts d'amplification de la voix. Il voyait tout à fait où Saimen voulait en venir.
Ce serait trop facile de l'abandonner au milieu du désert, sans moyen de retourner à quelque part, en lui retirant sa baguette, sans savoir à qui exactement il devait sa situation.
Faust toussota dans son poing, une rafale de vent venant de souffler du sable froid sur son visage. Ça avait presque éteint sa cigarette. « Je n'en avais pas l'intention, évidemment. C'était juste pour... savoir. Un hochement de tête de la part du marchand, qui pointa à nouveau sa baguette sur sa gorge, après avoir marmonné son sort. Évidemment. Vous vouliez seulement savoir. »

Évidemment.

Quelques secondes de silence. Il en profita pour regarder le désert, seulement éclairé par la lune et les étoiles, en plus des quelques lueurs éparses. Il tira sur sa cigarette. « Ça me dit toujours pas pourquoi vous me faites confiance, Saimen. Les hommes comme vous se repèrent de loin. Je savais que ça vous intéresserait. » Et il n'avait aucun intérêt à parler, comme suggéré précédemment. Ils ne se regardèrent pas. Faust envoya un signe de tête vers les jeteurs de sorts, les pointant du menton. Il ne se sentait plus. Quelque chose se remplissait, vibrait, existait à nouveau, subitement, dans son ventre. C'était bon. Et pourtant si ténu, si peu. « Vous me présentez ? Je suis plutôt doué pour la... sécurité. » Un rire amusé à son oreille et le Kaag attrapa son bras, l'entraînant vers les autres hommes. Un plan se dessinait doucement dans l'esprit du Gryffondor – et la première étape de celui-ci était de ne pas brusquer les choses. Pour une fois.
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Re: La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Dim 13 Avr 2014 - 6:24
Ils arrivèrent finalement près des lanceurs de sorts, qui regardèrent le Waltz avec force méfiance et cessèrent même, pendant quelques instants, d'agiter mains et baguettes pour le toiser. Il ne voyait presque rien de leurs visages, cachés qu'ils étaient par de grands foulards enroulés autour de leur tête, mais leurs regards étaient plus qu'équivoques. Saimen retira sa baguette de sa gorge et s'adressa à ses camarades en arabe, le présentant en termes qu'il ne comprenait pas du tout, mais qui semblèrent rassurer un tantinet certains ensorceleurs. L'un d'eux s'avança pour lui serrer la main et s'attarda sur les tatouages qui ornaient sa main droite, avec une certaine curiosité, et posa une question au chercheur de trésors. Difficile de savoir ce qu'il lui répondit, mais les yeux de l'ensorceleur passèrent de Saimen à sa main gauche, puis à sa cheville droite, avant qu'il fasse un signe étrange. Il n'aurait pas su à quoi il devait l'associer, si c'était à de la sympathie ou à de l'antipathie, mais un certain malaise le prit.
Qu'est-ce qu'ils avaient tous avec sa foutue cheville?
Les présentations durèrent encore un temps, l'Anglais murmurant chaque fois les rares mots qu'il avait réussi à apprendre dans cette langue barbare, avant que les ensorceleurs retournent à leurs postes. Le premier qui avait accepté de serrer la main sortit un morceau de parchemin des replis de ses vêtements et l'étudia quelques secondes, ses doigts bougeant dans le vide. Comme pour matérialiser quelque chose. C'est avec intérêt que Faust vit une boule de lumière croître dans le creux de sa paume, avant que celle-ci se nimbe de noir, de quelque chose de grouillant, et qu'il la lance vers le site de fouilles. Il suivit la trajectoire de la boule de ténèbres mouvantes et la vit s'écraser contre quelque chose, qui devint aussitôt d'un noir d'encre.

« Qu'est-ce que c'est ? Comme sort. Évidemment. Vous êtes curieux. Quel commentaire. Vous avez dit savoir quel genre d'homme j'étais. Vous devez alors savoir que je ne suis pas le genre à me contenter de regarder. » S'il n'avait pas sous-entendu qu'il désirait participer, l'idée était quand même là. Pour le moment, il avait surtout l'expression gourmande et avide de celui qui veut apprendre – d'un élève impressionné par un maître. Faust était un autodidacte, en magie noire, et chaque manifestation avait le don de le ravir. Quels sorts pouvaient être assez forts pour empêcher les gobelins d’œuvrer? Quelles formules étaient utilisées? Y avait-il des sacrifices? Était-ce incantatoire? Combien de personnes étaient nécessaires?
Et il y avait quelque chose de presque sexuel dans ses mots. De sensuel. Regarder. Faust ne regardait pas : il participait. Son sang chaud de Gryffondor. La magie qui bouillait dans son corps.
Il écrasa sa cigarette dans le sable, en alluma aussitôt une autre. Le regard de Kaag semblait lire à travers son corps, lire dans son esprit. Il adressa quelques mots à l'ensorceleur, qui lui répondit brièvement avec quelque chose qui ressemblait à un assentiment quelconque. « Kareem dit que vous savez déjà. » Non mais il l'emmerdait, le Kareem, là. S'il savait ce qu'était ce sort... La moue de l'homme se fit critique, fâchée, et il partit vers le site de fouilles. Un cri tenta d'attirer son attention, mais il s'arrêta seulement quand quelqu'un sauta sur lui et le fit tomber dans le sable. La chute les fit rouler en bas de la dune. Des mains réussirent à le retenir avant qu'il arrive tout en bas, jusqu'à une zone clairement délimitée par une ligne noire. Comme si un dôme s'était abattu dans le sable. Un dôme qui frissonnait, qui l'attirait, qui semblait murmurer à son oreille. Faust fixa le tout avec fascination, tendit la main jusqu'à frôler la paroi noire et translucide, avant d'être remis sur ses pieds et repoussé plus loin.

C'était Kareem – qui l'engueulait dans sa langue, sans se soucier qu'il ne comprenne pas. En tous cas, il comprenait bien qu'il était en train de lui passer tout un savon. Il avait perdu sa cigarette, dans sa chute. Quand il fit mine de s'avancer vers le dôme noir, l'Égyptien le frappa au torse pour le faire reculer, avant de s'emparer de son poignet gauche et de le dénuder, continuant de hurler avec emphase. Il finit par le traîner jusqu'en haut de la dune, le traînant presque dans le sable (il n'arrêtait pas de tomber, de s'empêtrer dans ses vêtements, et les jurons en anglais se mêlèrent à ceux en arabe, dans une magnifique union entre leurs pays). Il le jeta sur Saimen dans un mouvement de colère. Le marchand écouta l'autre sans broncher. « Il fait savoir que vous êtes un imbécile et que vous auriez pu mourir, et même pire. Pas besoin de parler la langue, ça, j'avais compris. » Faust massa son poignet gauche, machinalement, avant de le regarder à la lumière de la lune. Qu'est-ce qu'il avait, avec ce poignet? La plume dessus? « C'est l'isfet. Le sort. Vous savez déjà ce que c'est. » Le mot prononcé n'avait pas été traduit – sans doute parce que rien ne pouvait le traduire. Mais il avait compris. Il avait compris, tout comme il comprenait que la plume sur son poignet était reliée à cet isfet.

L'ensorceleur avait repris son travail. Cette fois, il avait dégagé sa bouche et prononçait des incantations à voix hautes, dans une litanie mélodieuse. Faust regarda encore quelques secondes son tatouage, avant de laisser descendre ses mains le long de son corps et de tout simplement regarder. Regarder Kareem, regarder le site de fouilles, dont il ne percevait presque rien dans la nuit. Il allait devoir venir le voir en plein jour, pour savoir ce qui avait été fait. Pour le sentir, pour le vivre, même. Machinalement, sa main droite se logea dans ses vêtements. Ses doigts tapèrent contre sa cuisse. Un, deux, trois, quatre. Quatre fois la même incantation, avec à peine une légère modification dans le dernier mot. S'en souvenir serait inutile, mais s'il avait une idée du mode incantatoire utilisé, ça faciliterait les recherches. Il passa sa langue sur ses lèvres, trop sèches, alors qu'il comptait les formules utilisées. Quatre, tout le temps.
Il y avait les mains. La baguette. Et les mots.
Il allait devoir revenir ici. Plusieurs fois. Le jour, la nuit.
Le vide semblait se remplir, en même temps que sa mémoire, et le plan s'esquissait plus fermement. Kaag s'était éloigné, le laissant planté là, silhouette mince dans le sable froid du désert. Peut-être en serait-il capable. Peut-être pourrait-il. Faust espérait, de toute son âme, en être capable.
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ce message a été posté Sam 19 Avr 2014 - 1:04

Le 17 janvier 2022
Lettre envoyée par hibou

Chère Nekhbet,

Je voulais m'excuser pour mon comportement des jours derniers. Saurais-je me faire pardonner en vous invitant à savourer un thé à mes côtés ce soir ?

FW

***

Le 17 janvier 2022
Lettre délivrée par un domestique

Mr Waltz,

Vos excuses sont acceptées. Je me dois malheureusement de décliner votre invitation. Si vous désirez me parler, vous trouverez jointe à cette lettre une invitation pour une soirée se passant à la demeure de mes parents. Il me fera plaisir de vous introduire à eux, ainsi qu'à quelques personnalités égyptiennes.

Bien à vous,

Nekhbet Alfandari.

***

Le 20 janvier 2022

Il avait difficilement retenu sa mâchoire de tomber quand une sculpturale Nekhbet s'était avancée vers lui, recouverte d'une robe splendide qu'Amleth Zabini lui-même aurait applaudi avec force. Les bijoux d'or et de perle qui soulignaient sa beauté brune étaient tout aussi fins et si on voyait quelque peu ses cheveux, la majeure partie de ses boucles était encore une fois cachée sous un voile doré, aérien. Les yeux, maquillés de noir, se plissèrent, la bouche esquissa un sourire, alors qu'elle inclinait la tête devant Faust. « Fermez la bouche, Faust. Je vois votre salive tomber sur vos vêtements. »
NEKHBET ALFANDARI
(ft. Shanina Shaik)
Plus facile à dire qu'à faire, quand une telle déesse vous accompagnait, mais il obtempéra sur le champ. La jeune femme l'avait ensuite conduit dans les dédales de la maison où elle vivait avec ses parents et apparemment ses deux frères aînés, deux hommes qu'elle lui présenta avec grâce, sans se soucier des mines hargneuses que ceux-ci arborèrent quand il leur tendit sa main. À croire qu'ils avaient plutôt envie de cracher sur ladite main. Ses parents, hôtes de la soirée, étaient déjà bien occupés et elle avait donc évité les présentations avec ceux-ci. Ils étaient en pleine discussion avec un magnat du commerce international, apparemment, ainsi qu'avec une haute figure de la justice magique. Il avait de la difficulté à se concentrer sur ses paroles, et pas seulement parce qu'il devait se retenir de se perdre dans une contemplation admirative de ses lèvres à se damner : tout ce beau monde parlait dans un arabe qui l'empêchait de tout bien comprendre de l'anglais chantant de Nekhbet.
Et il devait lui parler. De ce qu'il savait. De son plan.

C'est quand ils purent enfin se munir de verres d'un alcool parfumé qu'il lui glissa un mot, discrètement, s'assurant qu'aucun magnat du commerce et autre figure importante (ou pas importante, surtout) entende son commentaire : « J'ai besoin de vous parler en privé. Un silence, une réponse chuchotée. Ce n'est pas une soirée où nous pouvons nous plier à cet exercice. » Sans doute parce qu'elle n'était pas n'importe qui. Et qu'elle ne pouvait pas dignement s'esquiver, en compagnie d'un homme étranger de sang basique, devant tous les regards. Le Waltz avait eu quelques rudiments de ces conventions sociales, au Royaume-Uni, avant l'enfermement à Pré-au-Lard, mais les sang pures de son coin natal étaient bien moins farouches et dignes que celles d'Égypte, c'était certain. L'idée d'avoir l'air de celui qui encanaillait Nekhbet était bien attirante, mais la carrure des frères de celle-ci avait de quoi décourager même le plus hardi des Gryffondors. Les lèvres bougeant à peine au-dessus de son verre d'alcool, Faust murmura : « Je sais qui pille le site des gobelins et je sais comment réussir ma mission. »

Un long silence accueillit sa révélation. Pensait-elle à quoi répondre ? À un endroit où ils pourraient s'isoler sans encourir l'ire des sang purs ? Puis, le verre de Nekhbet tomba au sol, dans un cassement sifflant, et elle s'effondra dans le même mouvement. « NEKHBET! » Son verre rejoignit le sien alors qu'il agenouillait pour retourner le corps de la belle Égyptienne, la panique dans son visage. Elle était inconsciente, molle comme une poupée de chiffon dans ses bras. « Aidez-moi ! Elle est inconsciente ! » Son anglais rejoignit apparemment des oreilles qui connaissaient la langue, ça ou le spectacle de la fille des Alfandari au sol, et une femme richement vêtue arriva prestement près de lui. Elle lui expliqua qu'elle était médecin et prit les signes vitaux de Nekhbet, alors que les parents et les frères de celle-ci arrivaient en trombe. Il tenta de s'expliquer à un de ses frères, balbutiant de panique subite. Ils venaient tout juste de prendre ces verres d'alcool, ils parlaient de la soirée quand elle était tombée. La suite se perdit dans le flou. Il se souvint seulement avoir été accepté dans la salle où le corps inanimé de la jeune fille se reposait. Des prises de sang avaient été faites et aucun poison à action rapide n'avait été décelé – il restait à voir pour quelque chose de plus fort. Un simple problème de nerfs, peut-être. Ils ne le sauraient que lorsqu'elle se réveillerait

Faust la veillait, accompagné par une domestique muette, le visage dans les mains. Il s'était attendu à tout sauf à ça. Wilhelmina l'avait prévenu que des membres de l'Ombre de la Rose Noire, ainsi que de l'Ordre du Phénix, étaient peut-être présents en Égypte, mais pourquoi s'en prendre à elle? C'était bien la seule chose qu'il voyait. Pourquoi empoisonner Nekhbet? Il en était là dans ses tergiversations quand ladite Nekhbet ouvrit les yeux et se redressa gracieusement sur sa couche de soie. D'un index sur ses lèvres, elle lui intima le silence, ainsi qu'à la domestique, qui baissa la tête en signe de soumission. L'air d'une reine, elle se retourna vers l'Anglais, qui était une nouvelle fois bouche bée, pour lui expliquer avec naturel et fermeté :

« C'était le seul moyen de nous octroyer un peu de tranquillité. Expliquez-moi votre plan. »

C'était faux. Tout faux. Elle avait joué.

Il ravala sa fierté, son ego blessé, ainsi que la peur qu'elle soit morte. Et expliqua ce qu'il savait – qu'on l'avait emmené sur le site de fouilles Trismégiste II et qu'il avait rencontré les pilleurs en question, et même assisté à leurs démonstrations de magie. Ce n'était pas un mode opératoire qu'il connaissait très bien, mais il avait remarqué assez de particularités pour qu'elle puisse l'aiguiller dans ses recherches. Son plan, très risqué et à haut risque de foirage complet (donc tout à fait digne d'un Gryffondor), consistait à aider les pilleurs avec leurs sorts de magie noire, pour ensuite rencontrer le roi des gobelins et avoir le mandat désamorcer les sorts que lui-même avait mis en place sans que l'autre le sache. Arnaquer à la fois les pilleurs et les gobelins, en quelque sorte. Des explications que Nekhbet accueillit avec une expression neutre, de façon qu'il se hâta de terminer son monologue. « Et quelle place désirez-vous que je prenne? Il faudrait identifier les sorts employés par les pilleurs, pour pouvoir soit les reproduire, soit réellement les désamorcer. Ce sont pas des trucs que je connais. Et... faut que je parle au roi des gobelins. Pas à ce coincé du Nimbus de Salam Alfar. » C'était dit. Un sourire flotta brièvement sur son visage au teint hâlé. « Retournez sur ces sites, si vous en avez la possibilité. Revenez-moi quand vous pensez avoir assez de matériel pour identifier les sorts. Je déciderai ensuite si nous pouvons tenter un entretien avec le roi des gobelins, entretien auquel je vous accompagnerai. Naturellement. Quittez, maintenant. Dites à mes parents que je me suis éveillée et que je désire leur parler. » Rien de plus. Pas une indication de plus sur la marche à suivre – une certaine confiance en lui, peut-être? Difficile à dire. Le Waltz s'exécuta selon les ordres de la jeune femme et retourna chez Djer, rassurant le marchand sur la santé de sa cousine, lui qui avait également été présent lors de l'évanouissement (feint) de celle-ci.
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Re: La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Sam 17 Mai 2014 - 3:39

Le 23 janvier 2022

Faust était assis dans le sable. Sa cigarette se consumait au coin de ses lèvres et ses yeux observaient Kareem en silence, alors que celui-ci affectait la même chose, clope en moins. L'Égyptien ne lui avait pas pardonné leur première rencontre, où il avait quand même tenté de se jeter contre le dôme noir – désormais évaporé – uniquement pour le provoquer. Il avait quand même accepté qu'il reste, quand Saimen lui avait demandé s'il le voulait bien. Son regard avait été haineux et il avait cessé de lui porter une quelconque attention depuis, se concentrant complètement sur les mouvements effectués par ses mains et sa baguette. Quant à l'Anglais, il était tout aussi concentré. Sur les mêmes mains, sur la même baguette, sur les dessins brièvement esquissés dans le sable du chantier, sur les chatoiements colorés qui traversaient parfois la nuit, sur les rares murmures qu'il réussissait à entendre et à se rappeler. En revenant chez Djer, il allait tout écrire sur un parchemin, que ce soient les mots – au mieux de son oreille – ou les mouvements effectués, les dessins ou les couleurs. Il devait se souvenir de tout, absolument tout.

***

Le 31 janvier 2022

« Je peux essayer un truc? » L'ensorceleur sembla ne porter aucune attention à la question de l'Anglais, qui avait pourtant bien pris soin de pointer sa baguette sur sa gorge après un sort de traduction dûment appris, histoire d'être compris par son... euh, par Kareem. Ce fut seulement presque d'une demi-heure plus tard que celui-ci se retourna vers lui, pour le regarder avec toujours ce regard énigmatique qui mettait le Waltz mal à l'aise, avant de lui signifier de se lever du sol avec un petit geste de la main. Pas une question, juste un sourcil haussé pour lui demander ce qu'il comptait faire. Il y avait ça, aussi : la communication avec l'Égyptien était peu aisée, puisque sa seule prise de parole à son adresse avait été lorsqu'il l'avait engueulé vertement. « C'est un truc que j'ai appris. Ça ressemble à l'isfet. Peut-être qu'avec ce... machin que tu fais, là, Faust imita le mouvement des mains avec soin, y joignant un mot arabe que l'autre corrigea avec surprise, rectifiant à peine la prononciation, ouais, ça, ça pourrait l'ancrer plus profondément. La brèche serait plus difficile à accéder pour l'extérieur. » Kareem n'avait pas idée d'à quel point il n'avait pas dormi depuis les dernières journées (vu qu'il passait ses nuits sur le chantier) pour être capable d'établir un plan de maléfices. La magie noire apprise en Russie et perfectionnée en Angleterre ne ressemblait pas aux incantations égyptiennes et ce qu'il proposait était un mélange des deux, dont il ne connaissait absolument pas les réelles retombées. Ça l'excitait autant que ça l'angoissait. S'il ratait quelque chose dans son exécution, le sort risquait très fortement de se retourner contre lui. Ça n'avait rien de compliqué, ce qu'il voulait faire, c'était seulement rajouter une deuxième couche à un sort déjà existant, mais il était impossible de prédire quelle réaction aurait le premier sort lors du contact avec le deuxième.

L'ensorceleur réfléchit, puis se recula d'un pas, pour lui laisser la place. Le Waltz la prit sans rechigner et d'un coup de baguette, entailla sa paume pour faire couler son sang. Le sursaut de Kareem ne le surprit pas. Il n'avait vu personne se livrer à ce genre de rituel, ici. Un demi-sourire d'excuse, la baguette pointée à nouveau sur sa gorge. « C'est... on fait souvent ça, chez nous. » L'autre acquiesça lentement, associant sans doute cela à un rituel barbare quelconque d'Anglais mal éduqué, mais ne passa aucun commentaire. Laissant seulement Faust prendre sa baguette fermement, le sang coulant le long de son poignet, de son bras, et marmonner les mêmes incantations que lui, avec des gestes pourtant bien différents et avec un accent tout autre. Le goût du sang remonta dans sa bouche, sur sa langue, alors que le fantômatique dôme noir réapparaissait devant ses yeux, brièvement, et se traversait d'une lueur rougeâtre. Infime, minuscule. Il était seul, après tout, et ils avaient été bien plus nombreux pour réussir à installer ce dôme. C'était à peine une nuance.

Près d'une heure passa. Quand il baissa enfin les bras, il était vidé de toute substance. Son sang n'avait pas cessé de couler, sans que ce soit à grand flot non plus, et Kareem le soutint quand il chancela dans le sable. Sa tête cognait, une douleur vive qui allait sûrement l'empêcher de bouger pour la journée et la nuit, mais il était satisfait.

***

Le 6 février 2022

Le serpent cloué sur la porte de la maison de Djer l'arrêta. L'empêcha de lever sa baguette pour l'ouvrir et aller se reposer, alors que le soleil était près de se lever. Le figea, tout simplement. Faust fixa l'animal mort pendant de longues minutes, tentant de savoir si celui-ci était destiné au marchand ou à lui. Pourquoi serait-ce à lui, en fait ? Personne ne savait qu'il était ici. Avait-il été repéré ? Ou était-ce un message de la part de concurrents de Saimen ? Les options étaient nombreuses et aucune de celles-ci ne le tentait. S'il avait été repéré par des membres des factions rivales, cela signifiait qu'il était suivi et qu'on connaissait les raisons de sa présence. S'il avait été associé au chercheur de trésors et à ses desseins peu honnêtes, c'était sans doute pire. Le couteau qui traversait le corps du reptile était effilé et le sang étrangement noir de l'animal en maculait la lame. Les yeux avaient été crevés. Un long frisson parcourut le corps de l'homme, qui tourna les talons. Ce soir, il allait dormir à l'hôtel. Et il regarderait longtemps le long serpent qui se mouvait paresseusement au bas de ses reins, cette nuit avec une fébrilité apeurée.

***

« Un serpent ? Ouais. Je sais pas si c'était pour Djer, ou pour moi, mais je pense que c'était pour moi. Les serpents sont des animaux très craints et respectés en Égypte, mais je doute qu'on voulait vous porter chance. Avez-vous des ennemis, Mr Waltz ? Je n'en tiens pas la liste exhaustive, mais d'habitude, ils se contentent du Royaume-Uni. Évitez d'aller chez Djer, pour les prochains jours. Vous ne reviendrez pas sur le chantier. C'est quand même pas si... grave. Les serpents sont considérés comme des démons malfaisants, ici bas. Les percer de couteaux est une façon de les neutraliser. Vous êtes protégé, mais tenter la mort n'est jamais une bonne idée. Protégé par quoi, Saimen, foutre de merde ? »

***

Le 8 février 2022

Le coup de poing le cueillit au visage – sans même qu'il ait vu venir quoi que ce soit, à peine un cillement du coin de l’œil. Déstabilisé, le sorcier tenta de voir qui l'attaquait pour pouvoir répliquer, mais un deuxième coup l'expédia cette fois directement au sol, avant de s'accompagner de quelques coups de pied bien sentis. L'autre était prodigieusement fort et Faust, teigneux comme un chat sauvage et capable de rendre chaque coup, préféra tenter de protéger son visage et ses organes vitaux des coup qui s'abattaient sur lui. Des coups qui ne visaient même pas à blesser réellement. Un batailleur comme lui savait bien reconnaître les différents façons de frapper. Il y avait les coups pour blesser à différente échelle – et il y avait ceux qui visaient seulement à faire mal, sans pour autant amputer. Qui visaient à marquer, à laisser un souvenir. Un avertissement. La salve s'arrêta finalement, avant de s'accompagner d'un laïus en arabe auquel il ne comprit rien du tout. Finalement, un sifflement en anglais réussit à atteindre le centre de sa compréhension : « Va-t-en. »

***

Le 8 février 2022
Lettre envoyée par hibou

Chère Nekhbet,

Accepteriez-vous mon offre de thé en ma compagnie, ce soir ? J'ai un plan d'article très détaillé à vous soumettre pour approbation, avant d'entamer son écriture. Votre domestique pourra être à nos côtés.

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Re: La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Dim 22 Juin 2014 - 15:11

Le 8 février 2022

Le visage de Nekhbet se plissa en une moue à la fois surprise et inquiète – une expression si spontanée qu'elle n'avait pas eu le temps de tenter de la contrôler. « Par Osiris, Faust, que vous est-il arrivé ? Un geste las de la main. Découverte des coutumes du pays. » Les marbrures de son visage étaient équivoque sur ce qu'il entendait par « les coutumes du pays », mais il ne désirait pas trop s'étendre sur celles-ci. Faust prit place sur le fauteuil qui lui était désigné dans le boudoir confidentiel, où même la domestique de la jeune femme avait disparu. Il n'y avait qu'eux et les rouleaux de parchemins qu'il avait accumulé et caché avec paranoïa pendant les deux dernières semaines. Des dessins, des mots, des commentaires, des instructions. Tout ce qu'il avait besoin pour enfin avoir son rendez-vous avec le roi des gobelins de l'endroit. Une domestique entra dans le salon pour déposer un pichet de karkadé glacé, cette décoction d'hibiscus pour laquelle il aurait volontiers vendu son frère (d'accord, peut-être juste son cousin), avant d'à nouveau les laisser seuls. Un signe de main de la part de Nekhbet. La nuit était tombée. C'était l'heure de parler.

« J'ai ce qu'il faut pour identifier les sorts. Il fit glisser les parchemins sur la table basse et se prit un verre de karkadé. Pour les formules, je suis pas trop certain, vous parlez foutrement vite, en arabe. C'est à l'oreille. Les dessins, c'est pour les mouvements de baguette, les couleurs des sorts. Et le dernier, c'est une... création de moi. Rien de très compliqué pour quelqu'un qui connaît la magie noire de l'Est, mais ça reste un mélange assez hasardeux de maléfices et je ne sais pas s'il sera aisé à enlever. En théorie, oui, mais ça va me demander de l'énergie. » Nekhbet avait pris le parchemin en question entre ses doigts et lisait ses divagations avec attention, une expression impénétrable sur ses traits. Le Waltz ne pouvait savoir à quoi elle pensait et tout ce mystère était une des choses qui faisaient son charme. Même si là, comme au cours de leur dernière rencontre, il aurait espéré qu'elle soit plus volubile. Il n'était pas ici pour tout faire, elle était supposée l'aider. Une gorgée de la boisson fraîche. « Je dois bientôt quitter l'Égypte. Sinon, je risque d'explorer les tombeaux des pharaons pendant quelques dizaines d'années. » Si elle comprenait ce qu'elle voulait dire. Les yeux noirs de l'Égyptienne revinrent effleurer son visage, avant qu'elle fasse un signe de tête positif. « Vous avez fait un excellent travail. Je suis impressionnée. » Mieux. Une légère rougeur sur ses joues basanées, un haussement des épaules. Il ne faisait que ce pourquoi il était ici, après tout. « Je vais étudier ces documents. S'ils me semblent satisfaisants... Ils auraient un entretien avec le roi. Peut-être. Ce serait bien. La jeune femme se servit un verre de karkadé glacé, qu'elle sirota pendant quelques secondes. Nous allons vous déménager. Votre présence est devenue à la fois un danger pour vous et pour Djer. Vous serez logé ici, dans une chambre d'amis. » Lui qui avait tant désiré vivre près de Nekhbet, il était enfin exaucé. Même si ce n'était pas de cette façon qu'il imaginait la chose. Venir vivre avec elle parce qu'il était menacé de mort et que ça pouvait aussi toucher le cousin de la belle, c'était bien moins romantique qu'un coup de foudre au premier regard et à une folle fuite amoureuse.

« Ça me va. Je vais chercher mes affaires. Il avait même esquissé un mouvement pour se lever, bien vite arrêté par la main de Nekhbet. Non. Un domestique ira les rassembler et les transférera ici. Il est important que vos ennemis croient que vous êtes partis de la ville. Et s'ils me voient ? Oui, parce que c'était bien joli faire croire qu'il était parti, mais il se baladait dans les rues, dans la vie. L'Égyptienne eut un sourire sans joie, presque coupable. Vous ne sortirez pas d'ici, Faust. »

Quoi ?

Une vague de fureur submergea brusquement le Gryffondor, qui se leva bien net de son fauteuil – renversant son verre de karkadé sur le plancher. « Je ne suis pas sorti de mon putain de trou à rats écossais pour venir me faire enfermer ici, même dans un foutu palais ! Je me fais chier à aller observer des tarlouzes en sarouel démodé lancer des sorts dans votre langue à n'y rien comprendre, toutes les nuits, je me fais menacer de mort, je me fais battre, tout ça pour qu'un immonde gobelin accepte de me rencontrer sans me traverser le corps d'une de leurs épées en toc. Je préfère mille fois me faire tuer dans la rue, alors que j'ai crû pendant quelques semaines être plus libre que ce que je suis dans mon pays de merde, que rester enfermé ici. Impassible, l'Égyptienne, pendant toute sa diatribe. Alors, ça me va si vous voulez protéger votre cousin de ces conneries et me déménager ici, mais JE SORS. » Sa voix avait monté sur ces derniers mots – avait claqué. Tout son corps s'était tendu. Un regain de ce qu'il était avant, de ce qu'il était en Angleterre, de cette rage qui couvait toujours au creux de son ventre. Au centre de son corps, le feu semblait brûler, brusquement. La voix paisible de Nekhbet s'éleva. Paisible, mais non moins ferme et ne laissant pas de place à une autre scène comme celle-ci. Une chance qu'il n'avait pas levé sa baguette, parce que sinon, il serait sans doute déjà mort. « J'entends votre demande, Faust. Comprenez toutefois que j'agis ainsi non pas pour votre sécurité, mais pour celle de notre faction. »
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Re: La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Mar 24 Juin 2014 - 14:41

Le 19 février 2022

Et il n'était pas sorti.

Heureusement pour sa santé mentale, le domaine des Alfandari était immense et même en étant à l'intérieur de ses jardins, il était presque à l'extérieur. Il avait toute la nourriture qu'il voulait, à volonté, le soleil pour griller un peu, et pouvait dormir tout son soûl. Le seul problème était qu'il était enfermé, qu'il en avait conscience et qu'il avait la nette impression de piétiner. Que rien n'avançait. Chaque jour, il questionnait silencieusement Nekhbet – et celle-ci n'avait jamais rien à lui répondre. Ça faisait maintenant plus de dix jours qu'il attendait et qu'il rageait, sa baguette vibrant dans sa main à chaque fois qu'il l'effleurait. Elle aussi voulait sortir.

C'est un après-midi que la belle revint avec de bonnes nouvelles – son visage éclairé d'un sourire satisfait, les voiles colorés de ses vêtements volant autour d'elle. Dans les limites de sa résidence, elle ne cachait pas ses cheveux et ses parents avaient apparemment compris que cela ne compromettait rien dans sa relation très platonique avec l'Anglais. Chose qu'il ne désespérait pas changer avant qu'il quitte l'Égypte, même si c'était plus difficile que prévu. « Alors ? Nous avons une première rencontre demain. Si celle-ci se déroule convenablement, nous allons revoir Horik Ka'gal dans trois jours. Il est fort intéressé par ce que vous avez découvert. » En voilà une excellente nouvelle. Puis, un gobelin fort intéressé par ce que LUI avait découvert... Faust se sentit bomber légèrement le torse, assis sur sa chaise à l'ombre d'un grand arbre qui frissonnait dans le vent, et un sourire fier vint découvrir sa dent en argent. Ce geste, qu'il avait souvent vu dans le visage de Saimen, lui rappela brusquement quelque chose. « C'est quoi le truc avec ma plume ? Un sourcil sombre se haussa dans le visage de la jeune femme, et en réponse, il découvrit son poignet gauche, y montrant la plume tatouée. Ça semblait être un truc important, là-bas, avec les... autres. » Les pilleurs. Kareem qui hurlait en arabe en lui tenant le poignet.

Nekhbet regarda son poignet quelques secondes, puis le prit dans sa main pour regarder la plume avec plus d'attention. Ses doigts étaient étrangement frais sur sa peau brûlante et son esprit dériva sur ce doux contact, l'imaginant... ailleurs. Merci, il portait des vêtements amples à ce moment. Il se racla maladroitement la gorge et elle lâcha son poignet, lui permettant de reprendre son souffle et un peu ses moyens. Et elle l'avait à peine touché...

« Ne connaissez-vous point la signification de ces tatouages ? S'ils sont de votre fait... Pas... exactement. » Malaise. Faust gratta sa nuque, sa barbe, comme pour tenter de s'échapper de ce guêpier. Il savait bien ce que les plumes pouvaient représenter, il avait cherché, mais ça semblait bien plus important en Égypte et il ne savait pas pourquoi. Quant à ses tatouages, ils n'étaient pas exactement de son fait. Aucune question supplémentaire. « La plume de Maât représente l'âme, Faust. La vérité et la justice. Lors de votre mort, Maât pèsera votre cœur et si celui-ci est aussi léger qu'une plume, vous accéderez au monde des bienheureux. Ce monde où il ne risquait certainement pas d'accéder. Tout ce folklore mélangé, moldu et sorcier à la fois, le troublait. Et ça un lien avec l'isfet ? Cette fois, elle se raidit. Subtilement, mais tout de même. Que savez-vous de l'isfet ? Pas grand chose. Que c'est... noir. C'est tout ce qu'il avait trouvé comme explication claire. C'est le chaos, le mal. » Ha. Là, il comprenait en effet mieux, même si les nuances devaient être infinies. Il pensa au dôme noir, parcouru de sorts et d'une légère teinte rouge, de par sa faute. Il avait contribué à l'isfet, même s'il portait son âme au poignet. Pour sûr, il n'accéderait jamais à un quelque monde de bienheureux. C'était quand même curieux, de savoir qu'il avait un tel tatouage alors qu'il voyageait dans ce pays... le hasard faisait bien les choses. Ses yeux regardaient la plume tatouée avec un regard nouveau, un intérêt bien différent. « C'est ça, la protection avec laquelle tout le monde me bassine depuis que je suis ici ? »

Pas de réponse. Il leva les yeux. Nekhbet avait disparu. Il était seul au jardin.
Faust Waltz
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ce message a été posté Mer 25 Juin 2014 - 2:25

Le 20 février 2022

Deuxième rencontre avec les gobelins. Deuxième et dernière chance.

Ça avait été le jour de la marmotte. Nekhbet, une nouvelle fois vêtu de riches habits qui dénotaient son rang social et son sang. Lui, bien vêtu également, mais plus sobrement (oui, Faust pouvait être plus sobre que quelqu'un). Par contre, il n'avait pas vu le chemin jusqu'à la cité gobeline. Deux sous-fifres étaient venus directement les chercher à la demeure des Alfandari et ses yeux avaient été magiquement bandés. Tout ce qu'il pouvait dire, c'était que la cité était souterraine. C'était la seule explication qu'il voyait à la différence de température flagrante entre l'extérieur et ce qu'il pensait être l'intérieur de la cité. Ses pas résonnaient sur le sol, ainsi que ceux des deux gobelins et de Nekhbet, et il n'aimait pas l'idée d'être ainsi guidé à l'aveuglette. Il avait été tendu dès le moment où les créatures étaient arrivées chez l'Égyptienne et chaque effleurement des gobelins le hérissait. Il était toutefois rassuré. S'il était ici, c'est que sa guide avait été assez persuasive – et cette fois, il était en sa compagnie. Tout allait bien aller.

Perdu dans son autopersuasion silencieuse, il se frappa presque le nez sur une porte fermée. Un rire maléfique (tous les gobelins étaient maléfiques) se fit entendre. Il recula, la mine mauvaise, et attendit qu'on le pousse à l'intérieur de la pièce. Les bandeaux magiques leur furent retirés.

C'était une salle du trône. Une magnifique salle du trône. Richement décorée, splendide, et vu l'allure des murs, sous terre, comme il l'avait pensé. Mais à quelle profondeur, et où ? Aucune idée. Les sous-sols de ce pays étaient décidément très riches. Le Waltz s'attarda quelques secondes sur la décoration, avant qu'un petit raclement de gorge le fasse revenir au trône, où un gobelin – très affreux, ce qui corrobora sa théorie de la laideur synonyme de puissance chez ces créatures – les dévisageait. Il avait beau être laid, son expression n'était pas haineuse. Ferme, certes, fermée, même, mais aussi curieuse. Pas la même que cet immonde Salam Alfar.

« Miss Alfandari, c'est un honneur de vous recevoir ici. À la voix étonnamment chaude et forte d'Horik, Nekhbet effectua une profonde révérence et laissa un sourire empreint de respect ourler ses lèvres. L'honneur est le mien, Sire Ka'gal. Parce qu'il allait devoir lui donner du sire ?! Ils échangèrent quelques salutations supplémentaires en arabe, avant que les yeux noirs du roi se posent sur lui. Mister Waltz. J'ai entendu parler de vous. Je ne sais si je dois être rassuré, Sire. Ne le soyez pas. » MERVEILLEUX. Difficile de prendre ceci comme une tentative d'humour et il ne put donc que lui-même s'incliner devant le roi.

« Miss Alfandari. Rappelez-moi la raison de cet entretien. Oui, Sire. Révérence à nouveau. Non mais c'est vraiment tout le temps comme ça ? Grâce à de savants contacts et à un grand savoir-faire, Faust a réussi à entrer en contact avec les présumés pilleurs de votre site de fouilles principal, le Trismégiste II. Ses capacités lui ont permis de se fondre aux malvenus pour mieux pouvoir repérer et identifier les différentes incantations utilisées par ceux-ci. Ses connaissances ont ensuite été jointes aux miennes pour effectuer l'identification complète desdits maléfices, dont je vous ai révélé la première teneur lors de notre précédent entretien. Ses dernières découvertes demandent néanmoins votre personne, pour que celui-ci puisse vous exprimer l'étendue de son projet justifiant sa présence en Égypte, ainsi que tous les détails de ce qu'il a pu observer lors de son incursion sur votre chantier. La première rencontre avec Monsieur Alfar a été malheureuse, mais il saura j'en suis sûre rendre cet entretien hautement intéressant et peut-être ses informations sauront-elles vous aider dans votre entreprise, si vous les considérez valables. » Il était impressionné. Dans ses mots, il avait l'air du sauveur – de l'homme miraculeux qui avait réussi là où tout le monde avait échoué. Il avait même, inconsciemment, bombé le torse, en réaction à tous ses commentaires. Oui, tout allait bien aller, tout allait être parfait. Le regard noir de Ka'gal fixa Nekhbet encore quelques secondes, avant de se poser sur lui. « Miss Alfandari semble beaucoup vous apprécier, mister Waltz. J'espère que ce que vous avez à dire est à la hauteur de ce qu'elle m'a vanté. » C'était à lui de jouer. C'était le moment.
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Re: La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Sam 28 Juin 2014 - 6:15
Il laissa le silence s'étirer après les mots du roi. Pas tant volontairement que parce que sa voix, comme sa respiration, était bloquée. Le gobelin lui semblait étrangement patient pour un gobelin, mais ce n'était pas le temps de tester la chose et rien ne voulait sortir. D'un côté, le regard de Ka'gal – de l'autre, celui brûlant de Nekhbet, qui attendait encore plus impatiemment qu'il daigne parler. Qu'il daigne laisser échapper un son quelconque pour signaler au moins qu'il était encore en vie et qu'il avait bien compris sa tâche.

Finalement, Faust s'humecta les lèvres et réussit à étirer un sourire. Pas un de ses sourires de frimeur comme il avait tant l'habitude d'en faire, mais pas non plus un sourire sincère.

« J'ai... je me suis lié avec des chercheurs de trésors. Je suis journaliste de formation et mon intérêt pour l'exportation a facilité l'approche avec certaines personnes. Et je... je sais pas pourquoi, j'ai été invité sur le chantier. Et ça, c'était la stricte vérité, en plus. Je dois avoir la gueule de l'emploi, en fait. J'ai pu observer les jeteurs de maléfices pendant plusieurs nuits, jusqu'à comprendre leurs méthodes. » Les hésitations avaient enfin quitté. Il était plus en confiance. Il suffisait de commencer à parler. Comme quand il bossait au Sorcière Hebdo, puis au MYW. Il suffisait d'avoir de la gueule. Ses mains tatouées s'agitaient autour de lui pendant qu'il faisait son exposé à Horik Ka'gal, qui ne cillait même pas. « C'est un mode incantatoire très précis, qui appelle à des gestes également très précis. Chaque phrase est répétée, avec chaque fois une nuance, dans le but de renforcer le sort et de gommer ses failles. La barrière de la langue m'a posé des difficultés. Heureusement, j'ai été aidé. Un sourire pour Nekhbet, qui inclina la tête. Ça semblait bien aller. C'est assez fréquent dans certains types de magie, les incantations répétées, dont dans la magie noire, qui est mon champ d'expertise. J'ai réussi à faire le rapprochement avec mes propres connaissances, jusqu'à isoler ce que je crois être une combinaison assez plausibles de sortilèges. Toujours avec l'aide de Nekhbet, évidemment, qui connaît plus que moi les coutumes magiques des sorciers du coin. C'est un enchaînement... » Et il continua de bavarder. D'expliquer que c'était en réalité un enchaînement assez classique de sorts habituels, mais que leur disposition et que le nombre de lanceurs de maléfices les renforçaient et décuplaient donc leur effet. Chaque couche magique était soigneusement travaillée, avant qu'une autre s'y superpose. Évidemment, le dôme – c'était ainsi qu'il avait baptisé l'endroit – avait une faille pour l'accès des pilleurs, mais il n'avait pu la repérer, puisqu'il n'avait évidemment pas eu la chance d'entrer dans la partie des fouilles du site.
Il avait sorti un parchemin soigneusement annoté, pour soutenir ses théories et connaissances, et mieux reproduire certains mouvements. Et quand l'affaire tomba sur son propre sort, ô, il s'enflamma. Un sort avait été lancé par des hommes présents, selon cette fois quelque chose qu'il connaissait beaucoup plus. En réussissant à désamorcer ce sort, il était possible d'éliminer une couche plutôt conséquente de maléfices reliés à celui-ci et donc de faciliter l'accès au site, ou à tout le moins enlever une partie des problèmes. Il était enfoncé dans son mensonge au point qu'il était persuadé qu'il était vrai. Comment en douter en voyant cette lueur d'enthousiasme frôlant la folie dans son regard ? Cette énergie de celui qui a reconnu un type de magie bien connu, qui a identifié une faille ? Tout ceci était faux, diablement faux, mais Faust vibrait et ses mots également. Horik Ka'gal savait-il qu'il mentait ? Peut-être bien, sûrement même, mais il n'en disait rien. Puis, puisque lui-même révélait ce qui avait été fait, est-ce que ça n'annulait pas son acte de mensonge ? C'était après tout dans le but de les aider, qu'il avait fait ça.

Quand il arrêta sa logorrhée verbale, sa voix rauque était devenue encore plus éraillée et le souffle lui manquait. Parce qu'il avait trop parlé, parce qu'il se coupait dans son élan. Il avait les joues rosies par tout ce blabla et l'attente d'une réponse de la part du roi lui semblait déjà interminable. Il aurait pu continuer longtemps à lui parler de la magie – des subtilités dans les mouvements de Kareem, du sable qui volait à ses pieds en minuscules tornades, des chants murmurés des incantations. Mais il devait se retenir.

Horik Ka'gal resta pourtant posé. Tout le monde dans ce damné pays semblait être bien trop en contrôle de ses moyens, et pourtant, ces diables n'étaient pas Indiens. « Et en échange de votre aide, Mr Waltz, que désirez-vous ? » On y revenait. On y revenait toujours. Personne n'était assez fou pour penser qu'un Anglais en vacances est venu risquer sa vie sur des chantiers de façon illégale uniquement pour aider des créatures magiques dont les contacts avec les sorciers ont toujours oscillé entre haineux et exécrables. L'homme leva les mains, comme pour signifier qu'il ne demandait presque rien. « Un simple témoignage de la bonne foi de Mrs Wilhelmina Salamander auprès de vos confrères anglais. Ça va pas régler nos différends avec les gobelins anglais, c'est sûr, mais ça va peut-être prouver qu'on peut... faire des efforts. » Il restait réaliste. Sa demande était culottée, tout de même. Cette fois, le silence se fit encore plus long. Et dérangeant. Sûrement parce que l'autre n'hésitait pas. Il devait réfléchir à comment lui dire non. Comment bien lui expliquer. Un sourire de dents pointues, soudainement. « Mr Waltz, vous êtes un homme convaincant. Votre exposé était très enrichissant et ce que vous avez récolté est précieux. Un travail de longue haleine qu'il serait en effet dommage de ne pas récompenser. Oui. Bien. Il sentait son cœur battre trop vite dans sa poitrine. Quand avait-il eu autant d'excitation en faisant quelque chose ? Le silence, encore. Le sourire de la créature s'étira encore, n'annonçant rien de bon. Seulement, je ne vois pas la nécessité de récompenser Mrs Salamander des efforts que vous seul avez fourni. » Et le soufflé retomba dans son torse. Le ton du gobelin se fit mielleux. « Soyez franc, Mr Waltz. Pour une première fois depuis que vous êtes entrés dans cette salle, vous et Miss Alfandari, dites la vérité. Vous n'êtes pas ici pour Mrs Salamander. Sa langue était sèche. Il ne put que répondre – que déblatérer plus vite que son ombre. La magie. Je suis ici pour la magie. Je voulais quitter le pays, parce que j'étais plus capable de ce temps pourri et des sales gueules de tout le monde, et Wilhelmina m'en a donné l'occasion. Tout ce qui m'intéresse, c'est la magie. »

Il pouvait sentir Nekhbet bouillir à côté de lui. Le Waltz n'osait même pas la regarder, de peur que son regard le tue directement. Foudroyé sur place. Il était en train de tout gâcher pour sa faction, ainsi que de tout gâcher pour elle. Ka'gal le sentit, car c'est à elle qu'il s'adressa : « Ne vous fâchez pas, Miss Alfandari. Mr Waltz a été honnête et ce n'est pas un exercice qu'il pratique souvent, vous le savez autant que moi. Avoir été une autre personne, il en aurait rougi de rage. Faust leva simplement le menton avec défi. Votre accompagnement a été plus qu'utile et nous aurons besoin de vous à nouveau. Pour le moment, par contre, c'est le cas de Mr Waltz qui nous intéresse. Si L'Égyptienne se calma, Faust s'enflamma à nouveau – pas dans le bon sens, cela dit. Mais j'veux pas de récompense pour moi ! Je veux juste sortir de mon bled écossais une fois pour toutes, et qu'on botte le cul aux Phénix et aux Américains. Si c'était pas de Wilhelmina, je serais pas ici, parce que si Salam vous a sûrement dit que la politesse n'est pas ma première qualité, faut savoir que la générosité non plus. J'ai pas besoin de fric, ou de trésor, ou de richesse, je veux juste... Tu veux quoi, Waltz ? Lui-même n'en savait foutrement rien. ... je sais pas, merde. »

C'était déprimant.

Tout son langage châtié avait ressorti. Son vouvoiement était resté, mais il avait été franc. Que pourrait lui donner ce foutu gobelin, de toute manière? Même s'il lui offrait de rester au pays, il ne prendrait pas l'offre. Parce qu'il avait son frère au Royaume-Uni. Et d'autres personnes, mais surtout lui. Il ne pouvait pas fausser compagnie à sa faction, aussi agréable l'Égypte soit-elle. Pour le reste, il n'avait besoin de rien. Même pas de protection, vu qu'apparemment, il était protégé (d'ailleurs, ça l'étonnait que le laideron ne lui ait pas seriné l'éternel « vous êtes protégé » ou une de ses variantes – pas encore en tous cas). « Puisque c'est votre seul désir... nous verrons ce que nous pouvons faire en ce sens. Mouais. Mieux que rien. Reconduisez-les. Bon retour en Écosse, Mr Waltz. En Écosse ? Un clignement des yeux, interdit. On va se revoir, non ? Pour lever les sorts sur le chantier. Un signe de tête négatif de la part du gobelin. Retour du sourire. La compréhension commençait à atteindre le cerveau du Gryffondor, qui répéta plus faiblement – avec un désespoir palpable. Mais pour les... les sorts... Non, Mr Waltz. Avec tous les détails de votre travail, ainsi que Miss Alfandari, nous serons parfaitement capables de régler le problème du chantier seuls. À quel travail pensiez-vous que nous engagions nos briseurs de sorts ? »

Un éclat de rire cynique, sarcastique, horrible – qui résonna longuement dans ses oreilles alors que, les yeux bandés, il ressortait de la cité gobeline mystérieuse. Dans un silence très grand cette fois. Dans sa tête.
Faust Waltz
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Re: La Victorieuse | Mission solo, Le Caire, Égypte
ce message a été posté Sam 28 Juin 2014 - 17:38

Le 28 février 2022

Son séjour à l'étranger touchait à sa fin. Aujourd'hui même, cette nuit, il rentrait à Pré-au-Lard. Si, quelques jours plus tôt, il aurait été prêt à retourner au pays dès qu'ils avaient quitté la cité gobeline, il était revenu sur son désir. Retourner à l'enfermement et à la grisaille ne le tentait pas. Il voulait rester ici encore. Ici à profiter du soleil, des marchés, de la nourriture, des femmes même. Il était certain qu'il pourrait apprendre la langue, se trouver un job de journaliste, ou de traducteur approximatif, pour un journal quelconque. Le désespoir avait pointé pendant qu'il rangeait ses affaires dans son sac, mais il devait se faire une raison.

Faust rentrait au pays.

Il avait passé sa dernière semaine chez Djer, après avoir rassemblé ses affaires chez l'Égyptienne, dans le plus grand silence. Rien à foutre, si des criminels voulaient venir lui couper la gorge en pleine nuit, qu'ils le fassent. Le marchand était revenu de voyage et ils avaient parlé longuement. Djer l'avait traîné à une entente entre riches marchands, mais si Faust avait feint l'intérêt, ça n'avait été que cela. De la feinte. Du faux. Il n'avait pas revu Saimen et il doutait qu'il le revoit un jour... à tout le moins pas par les chemins officiels. Si les gobelins réussissaient bel et bien à défaire les sorts entourant le chantier, l'Anglais allait être le premier soupçonné de trahison et les liens qu'il avait noués allaient se défaire très rapidement. Tout ce qu'il avait trouvé qui pouvait y être relié était un poignard dont la poignée était un serpent finement ciselé, soigneusement déposé sur son lit. Il avait rangé la lame dans ses bagages. Il n'avait pas non plus adressé la parole à Nekhbet depuis l'entretien avec le roi des gobelins. C'était à son tour de la bouder. Il la tenait responsable de tout ce qui était arrivé. Surtout, il lui en voulait. Il lui en voulait de pouvoir approcher le chantier à nouveau, de pouvoir toucher cette magie complexe, de pouvoir en comprendre tous les rouages. Elle allait accompagner les briseurs de sorts, il l'avait bien compris quand Horik Ka'gal l'avait dit, pour les aider à comprendre ce que lui avait décortiqué. Ce que lui avait observé, ce pourquoi il avait risqué son sommeil, sa vie, sa santé mentale et même magique.

Son Portoloin de départ était à prendre chez Nekhbet, normalement, pour la sécurité. Elle lui avait pourtant envoyé un mot pour lui demander de la rejoindre sur le toit où ils avaient fêté la nouvelle année. Il s'y était rendu, de mauvaise foi, avec ses bagages, retrouvant la belle déjà assise dans la nuit qui lentement refroidissait. Exceptionnellement, elle avait découvert ses cheveux, bien qu'ils soient en public, laissant les vagues noires déferler sur ses épaules et son dos. Un pincement dans son cœur. Une si belle femme, si inaccessible à la fois. Il prit place à ses côtés, fixant la ville illuminée. La voix chaude de l'Égyptienne s'éleva à côté de lui : « Comprenez, Mr Waltz, que tout est complexe ici. Vous en avez fait beaucoup, bien plus que ce que les gobelins veulent le reconnaître. Horik Ka'gal a relevé votre mensonge au sujet du sort étranger et qu'il vous ait laissé partir sans réprimande est une grande récompense. Mouais. Il n'aimait quand même pas cela. L'offre de Ka'gal pour aider à déchiffrer vos parchemins est inouïe, pour moi. C'est quelque chose que je ne peux refuser, autant personnellement que pour le bien de tous. Ne m'en voulez pas. » Et c'était logique qu'elle ne puisse refuser. Cette collaboration serait bénéfique pour les relations entre sorciers et gobelins du pays, ainsi que pour son propre avancement en tant que diplomate. Il n'avait aucune idée de ce qu'elle voulait faire de sa vie, mais il se doutait bien que c'était dans ce sens qu'elle travaillait. Un petit signe de tête de Waltz. Il comprenait.

Il ferma les yeux et se coucha sur le dos, pour mieux écouter les bruits de la ville. Ça allait lui manquer. Tout ça. « Vous m'avez posé une question, l'autre jour... Sur la protection qui vous accompagne. Ah ? Cette fois, l'Anglais tourna la tête, vivement intéressé. Enfin quelqu'un se décidait à lui expliquer ce foutu mystère que tout le monde avait entretenu. Le tatouage à votre cheville droite. » Il se redressa et releva son pantalon pour découvrir sa cheville. Son regard tomba directement sur un autre œil – finement tatoué, le noir tranchant sur sa peau pourtant bronzée. L'oeil d'Horus. Il l'avait oublié. Faust était souvent un idiot – et jamais il n'avait fait le lien entre ce tatouage précis, pourtant bien relié à la mythologie égyptienne, et ce que tous les autres déblatéraient. « Vous m'avez dit que vos tatouages n'étaient pas de votre fait, ce qui rend la chose encore plus fascinante. C'est une puissante amulette, qui protège du mauvais œil. Je ne sais ce dont vous devez être protégé, ni quels dangers vous guettent, mais... ce n'est pas ici que ce mal pouvait vous atteindre. » Son regard sur le tatouage était nouveau. Le barman comprenait mieux. Mieux tout. Il comprenait mieux pourquoi Kareem avait empoigné son poignet tatoué d'une plume pour lui signifier que pour son âme, pour son cœur, il ne devait pas approcher le dôme noir. Qu'il avait déjà l'âme presque sur la main, il était dangereux de la noircir davantage. Il comprenait mieux tout ce que Saimen avait dit, son regard sur sa cheville. Si c'était un puissant talisman, il comprenait que les Égyptiens ne l'aient pas plus approché, ou embêté. Qui donc peut chercher à protéger cet homme ? Même ceux qui l'avaient battu s'étaient contenté de deux avertissements, et n'étaient pas revenus à la charge. Ses doigts caressèrent le tatouage. Disparaît-il une fois revenu en Écosse ? Une fois sa protection terminée ? Peut-être bien. Une part de lui espérait que non, parce que cela signifierait que son travail en Égypte n'était pas fini, que ce chapitre n'était pas encore terminé.

« C'est l'heure. » L'heure de partir. Il se leva, plaça son sac sur son épaule, alors que Nekhbet sortait le Portoloin – un pendentif à l'effigie de Nekhbet, la figure mythologique – et le déposait au sol. Une minute, deux peut-être, avant qu'il s'active. C'était sa dernière chance. « Merci, Nekhbet. Pour tout. Vous m'avez été précieuse. Le Waltz se pencha pour l'embrasser – elle détourna le visage, laissant ses lèvres plutôt toucher sa joue. Je sais. Juste ça. Sa main vint effleurer sa joue, dans un geste tendre, qui restait pourtant seulement amical. Gardez la Protectrice près de vous, Faust. » Un autre signe de tête. Le pendentif. Il comprenait. Il était un homme qui avait besoin de protection. Il le porterait. Il se détacha d'elle. « Au revoir, Faust. Il esquissa un sourire, avant de prendre le pendentif dans sa main. Disons plutôt... Misa' al-khayr, Nekhbet. »

Bonsoir, Nekhbet.
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