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❝ What I've done - Alden ❞
 :: Londres :: Commerces et zones de loisirs sorciers :: Chemin de Traverse :: Q.G de l'Ordre du phénix
Kaprice G. Teagan
Kaprice G. Teagan
Messages : 432 Crédits : Lellia (ava) & tumblr (sign)
Age du personnage : 22 ans
Ascendance : Sorcier basique
Emploi/Etude : Etudiante en Médicomagie (année 5)
Faction : Ordre du Phénix
Maison : Gryffondor

Rapeltout
Patronus : N'en produit pas.
Epouvantard : Aoden, mort.
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What I've done - Alden
ce message a été posté Sam 28 Déc 2013 - 21:59
Alden & Kaprice


Quand elle poussa la porte du Quartier Général de l’Ordre, Kaprice tremblait toujours. Pâle, elle avait rabattu la capuche du sweat de Gryffondor qu’elle portait sous son manteau pour éviter d’attirer l’attention sur elle. Dissimulé dans l’ombre, son visage couvert de sang n’aurait pas été beau à voir. La griffure que lui avait infligée Lizbeth sur la joue droite avait arrêté de saigner mais sa lèvre inférieure s’était ouverte de nouveau pendant le voyage. Son manteau était moucheté par endroits. Elle avait du marcher vite pour s’éviter questions et regards. Fort heureusement, il était tôt et personne ne se levait aux aurores en ces temps de fêtes. Ils avaient mieux à faire. Prendre le petit déjeuner en famille. Se réveiller entre les bras de l’être aimé. Personne ne s’amusait à partir en mission pendant la nuit pour revenir, brisé, au petit jour. C’était une bonne chose, étant donné qu’elle ne pouvait même pas se nettoyer magiquement. Sa baguette brisée était rangée dans une de ses poches. Il allait lui en falloir une nouvelle de toute urgence, elle reprenait à Sainte-Mangouste deux jours après. Des considérations matérielles, simples, voilà ce qu’elle s’imposait. Depuis que son doigt avait touché le Portoloin, ses sens, ses pensées avaient commencé à lui revenir, par vagues, et ce n’était pas une bonne chose. Son estomac avait fait des loopings pendant son déplacement et il ne se calmait pas, bien au contraire. La scène lui revenait, par flashs précis, impitoyables. Elle n’avait même pas réfléchi. Elle n’en avait pas pris le temps. C’étaient ses tripes qui avaient parlé, qui avait pris le relais et elle n’était pas certaine que ce soit une bonne chose. Elle s’était toujours fiée à ses instincts. Mais elle n’avait jamais rien ressenti de semblable auparavant.

La porte claquant derrière elle la fit sursauter et elle se retourna pour considérer le battant fautif avec un regard d’animal traqué. Animal. C’était ça. Quand elle l‘avait vue, ce besoin de la déchiqueter, de … se venger. Ce n’était pas comme si elle ne n‘avait pas prévu. Elle s’était promis de lui faire payer. Mais jamais elle n’avait pensé à la tuer. Elle voulait la traquer, connaître ses proches, ce qu’elle aimait et tout détruire. Jamais elle n’avait penser à ôter la vie à qui que ce soit. Elle était étudiante en Médicomagie, elle soignait les gens. Elle ne les tuait pas. Elle aurait du la voir comme une … potentielle patiente. Son état mental était inquiétant. Elle aurait du chercher comment lui tirer les informations dont elle avait besoin, même si elle n’avait pas le niveau de compétences pour effectuer ce genre de changements à l’heure actuelle. Qui savait même si elle avait pu être sauvée ? La question n’était cependant pas là : elle n’y avait pas pensé. Elle avait juste senti tout le mal qu’elle pouvait le faire, qu’elle devait lui faire. Et elle avait foncé. Ses mains tremblèrent un peu plus fortement et elle baissa les yeux dessus. Lentement, elle forma les poings qui s’étaient abattus, encore et encore, sans relâche, sur le visage de sa demi-sœur. Sa … La poitrine de la jeune fille se souleva douloureusement. Ravalant la nausée crasse qui la taraudait, elle se força à inspirer, puis expirer profondément. Ne. Pas. Y. Penser. Il fallait qu’elle fasse son rapport avant tout. Il fallait qu’elle informe William ou n’importe quel responsable que le soi-disant témoin clef qui contredisait les accusations incriminant Emmerson était en réalité complètement atteint et n’avait sans doute rien dit. Qu’elle avait été manipulée. Et qu’elle ne pouvait pas être prise au sérieux. C’était une pantalonnade. Et ça, elle en était sûre. Pour le reste …

Le reste attendrait. Il le fallait. Prenant sur elle, elle pivota sur ses talons pour faire face à … personne, fort heureusement. Le Quartier Général était plus désert en ces temps de réveillons et autres repas de famille, la plupart des gens en profitant pour rentrer chez eux. De plus, il était relativement tôt, la pendule indiquait neuf heures quarante-cinq, cela n’avait donc rien d’étonnant. Mais cela ne l’arrangeait pas. Un gémissement sourd passa le pas des lèvres de la jeune fille. Il fallait qu’elle voie quelqu’un, et rapidement. Ou peut-être pouvait-elle simplement écrire un rapport et le laisser. Quelque chose dans le goût. Vu l’état de ses mains, elle n’était pas certaine de parvenir à tracer des caractères corrects mais cela valait le coup d’essayer. Son appartement était désert, Mary-Ann étant partie pour les vacances, elle pourrait s’y terrer jusqu’à comprendre comment faire. Pour … tout, en réalité. Du revers de la main, elle enleva sa capuche, maculant encore plus ses cheveux de sang. Du parchemin et une plume. Il y avait bien le bureau où elle s’était enfermée avec Jake. Elle trouverait ce qu’elle cherchait là-bas. Silencieusement, elle en prit la direction. Vite. Avant que quelqu’un débarque. En réalité, elle n’avait vraiment pas envie de devoir parler à un responsable maintenant. Simplement ouvrir la bouche lui faisait peur. Et si elle se mettait à hurler ?
Alden D. Wheeler
Alden D. Wheeler
Messages : 1334 Crédits : Avatar, signa : Moi | GIF : tumblr | Texte : Paul Eluard
Age du personnage : 30 ans
Ascendance : Sorcier basique
Emploi/Etude : Joaillier - Lapidaire - Sertisseur | Il a repris la bijouterie désertée de ses parents après le coup d'état de décembre 2021.
Faction : Ordre du Phénix
Maison : Serpentard

Rapeltout
Patronus : Un caméléon.
Epouvantard : Une main purulente qui s'extirpe d'un tas de braises rougeoyantes et lui attrape la cheville d'une poigne de fer pour l'entraîner avec elle.
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Re: What I've done - Alden
ce message a été posté Lun 30 Déc 2013 - 17:58
J'ouvris les yeux d'un coup, fermant ainsi mon esprit au cauchemar qui s'était répété en boucle durant les quelques heures de sommeil que j'avais pu grappiller de-ci, de-là. J'inspirai lentement, prenant pleinement conscience que tout ça n'était pas la réalité. Je me levai rapidement, incapable de rester une seconde de plus au lit. J'allai me passer un peu d'eau sur le visage tandis que, lentement, s'effaçait de mes pensées le visage hargneux et cruel de Nedora. J'en avais assez de faire ce rêve depuis plusieurs jours. N'importe qui aurait pu me dire ce qu'il signifiait : j'avais peur de recroiser ma famille un jour, peur que les choses tournent mal, peur qu'ils me tuent éventuellement. Mais il n'y avait pas que ça : une fois de plus, j'étais seul pour les fêtes de fin d'année, et, une fois n'était pas coutume, j'en perdais le sommeil.
Cela avait été le même cirque les années précédentes : arrivé à la mi-décembre, je perdais peu à peu le sommeil, me retrouvais envahi par une mélancolie oppressante, ressentant d'autant plus le manque des êtres aimés que j'avais abandonnés. Mon départ pour l'Ordre avait changé bien des choses et cela en faisait partie. C'était dur, mais je le supportais parce que je savais que j'avais pris la bonne décision. C'était mon fardeau, je l'acceptais.

J'avais donc passé le réveillon de Noël seul. J'avais salué des gens et leur avais souhaité un « joyeux noël », j'avais mangé la même chose que d'habitude, en tête à tête avec mon grand-duc de Verreaux – qui avait préféré m'abandonner au bout d'un moment pour aller chasser, youpi – et j'avais lu un roman moldu, sans grande conviction. Heureusement, cette année avait différé quelque peu des deux dernières, grâce à un certain Cooper que j'avais eu la joie de croiser, par un hasard total, dans le QG vidé de tous ses habitants ou presque. Et... j'en frissonnai alors que je me regardais dans le miroir, scrutant les poches sous mes yeux. Zakary... Je ne savais pas où tout cela allait nous mener, mais je n'avais aucune intention d'oublier tout ça. Impossible. Il était dans ma tête, je n'y pouvais rien et c'était très bien comme ça. Perturbant à souhait. Un délice.

Je sortis de la salle de bains après une toilette rapide et enfilai des vêtements moldus chauds et pratiques. J'avais besoin de me défouler, d'évacuer toute cette angoisse et tout ce stress continus. Je ne croisai personne alors que je sortais du QG. Je me mis à courir à travers les artères du Chemin de Traverse, suivant un trajet que je faisais de temps à autres. L'air froid entrant dans mes poumons combiné à la chaleur produite par corps en plein effort avait le don de me vider la tête et de m'empêcher de penser. C'était tellement reposant.
Au bout de 45 minutes, transpirant et essoufflé, j'arrivai Au Filament doré. J'entrai, laissant le panneau 'fermé' sur la porte. Aujourd'hui était mon jour de repos mais j'avais laissé une potion sur le feu. J'allais sous peu devoir ajouter des ingrédients. Sous aucun prétexte je ne devais rater cette potion : elle bouillonnait depuis déjà deux mois et ma commande devait être prête pour début janvier. Le bijou était fin prêt, il ne me resterait plus qu'à placer les petite billes violettes contenant le liquide aux endroits prévus à cet effet et à terminer le tout.

Je m'étirai rapidement avant de me diriger vers l'arrière-boutique, où je confectionnais tous les bijoux. Je m'occupai de la potion puis me servis un jus de citrouille, une demi-heure plus tard. Je décidai finalement de rester un peu à la boutique pour avancer quelques petites choses que j'avais à faire. J'étais censé me reposer aujourd'hui, mais je ne voulais plus entendre parler de dormir ou quoique ce soit du genre. Et tant que je n'avais pas à gérer les clients, ça n'était pas un souci. La confection de bijoux et autres parures était davantage une passion qu'une obligation.
*Je m'occupai de sculpter la forme désirée par le client pour le bracelet que j'avais devant moi. Tout se passa sans soucis jusqu'au moment où une mouche vint voler autour de moi et se poser régulièrement sur ma main ou sur mon bras. Et pas qu'une fois. Non. Une dizaine, me faisant râler et grincer des dents à chaque fois. J'avais beau essayé de la faire partir, mais rien à faire, elle ne cessait de revenir, m'agaçant puissance mille. A cause d'elle, je manquai presque de couper en deux la pièce de métal... Une bonne fois pour toute, alors qu'elle voletait au-dessus de ma main gauche, je saisis ma baguette et lui lançai un Petrificus Totalus qui l'atteignit de comme il fallait et la fit tomber sur le dessus de ma main. Sans attendre, j'allais ouvrir la fenêtre et la jeter dehors. Mieux. Bien mieux. Je me remis ensuite au travail, beaucoup plus apaisé.*

Après avoir placé le bijou fini dans un étui de velours écarlate, je mis un peu d'ordre dans l'arrière-boutique et quittai le magasin seulement dans les environs de 8h50, souhaitant plus que tout une bonne douche. Ce fut d'ailleurs ce que je fis dès mon arrivée dans ma chambre du QG. Je m'habillai ensuite rapidement, frais et réveillé, et attrapai quelques papiers à amener à Gibber, qui m'avait envoyé en mission quelques jours plus tôt.
D'un pas tranquille, je me dirigeai vers son bureau, vérifiant une dernière fois si j'avais bien tout rempli, si je n'avais rien oublié. Il m'avait dit qu'il serait là entre les deux fêtes, je n'aurais pas à parler à celle qui lui servait d'assistante et qui m'énervait à chaque fois que je la voyais. Cette femme était une calamité ambulante. Mon attention concentrée sur ma paperasse, j'allais bifurquer sur la droite lorsque je tombai nez à nez avec... Kaprice ?

Un sourire commença à se former sur mes lèvres... avant de faner aussi tôt. Elle était dans un état indescriptible. Ses cheveux blonds étaient maculés de sang par endroits, elle était blessée au visage assez salement et elle semblait tellement... tellement... déboussolée... tellement en sale état, que je fronçai immédiatement les sourcils, l'inquiétude m'envahissant de manière fulgurante. « Kap'... Ma Kapy... » Je murmurai avec agitation, tandis qu'une de mes mains se portait instinctivement à sa joue intacte et que je m'approchai d'elle, la panique clairement visible dans les yeux, examinant son visage. Une boule d'angoisse commençait à se former dans mon ventre. « Bordel... Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui t'es arrivée ? »

J'espérais de tout mon cœur que c'était moins grave que ça n'en avait l'air. Déjà, la colère grondait en moi et je maudis sur 100 générations la personne qui lui avait fait... ça.
Kaprice G. Teagan
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Re: What I've done - Alden
ce message a été posté Lun 30 Déc 2013 - 19:52
En réalité, écrire le rapport sur-le-champ n’était pas une excellente idée. Elle en était incapable, pour commencer, ses mains tremblaient beaucoup trop. Ensuite, il fallait qu’elle se reprenne. Cette mission n’était clairement pas un succès au premier abord. Elle n’était pas certaine que ce qu’elle avait vu allait suffire. Cela devrait, pourtant, sans l’ombre d’un doute. Elle aurait du … elle aurait pu … Elle n’avait plus de baguette. Et … elle n’allait pas bien. Elle n’était pas dans son état normal. Elle devait parler à quelqu’un. Demander de l’aide. Ca n’avait pas le moindre sens, tout ce qui s’était passé. Les images, les sons étaient encore présents et l’aveuglaient. Elle aurait pu y rester. Elle aurait du y rester, en réalité. L’avait-on envoyée là-bas pour ça ? Se débarrasser d’elle. Un nouveau spasme parcourut l’intégralité de son corps. Qu’elle arrête, avant de virer paranoïaque. Ce qui s’était produit était sa faute, à elle seule. Même si les conditions n’étaient pas idéales, elle avait complètement dérapé. Et maintenant elle se retrouvait, seule, pleine de sang, au milieu du Quartier Général, sans la moindre idée de quoi faire. Les larmes ne voulaient même pas couler. Elle était juste en état de choc et incapable de prendre la moindre décision. Kap'... Ma Kapy... Elle sursauta, manquant de hurler. Elle ne l’avait pas entendu arriver, elle n’avait même plus conscience de ce qui se passait autour d’elle. Et pourtant, il était là. Ce n’était pas une hallucination, elle ne savait pas comment elle en était certaine, mais c’était le cas. Alden. Une vague de chaleur émanant du jeune homme la frappa de plein fouet. Cette aura rassurante qui l‘entourait lui donnait envie de se blottir contre lui. Mais elle ne pouvait pas. Elle était sale. Et pas seulement au sens propre.

Ses doigts sur sa joue la firent trembler et elle voulut détourner le regard, mais ses yeux avaient déjà capturé les siens. Impossible de se dérober. Bordel... Qu'est-ce qui s'est passé ? Qu'est-ce qui t'est arrivée ? Comment répondre à ça ? Ses mâchoires lui faisaient mal tant elles étaient serrées, les os allaient sans doute exploser sous la pression. Les mots se bousculaient dans son esprit, mais elle ne parvenait pas à les exprimer. Elle ne voulait pas le dire. Cela rendrait la chose réelle et définitive. Comme si ce n’était pas déjà le cas. Comme si les images allaient s’estomper. Comme si … Elle était toujours muette, tentant de s’accrocher aux prunelles de son aîné pour s’en sortir, pour ne pas sombrer dans le flot de souvenirs. Maladroitement, ses mains remontèrent pour attraper les pans du manteau d’Alden. Elles tremblaient tellement qu’elle le secouait, mais si elle ne le tenait pas, elle allait sans doute tomber. Ça. Ne. Voulait. Pas. Sortir. Sous la couche de sang, elle était extrêmement pâle. Il fallait qu’elle le fasse. Qu’elle desserre les dents. Qu’elle écarte les lèvres. Qu’elle ouvre la bouche et qu’elle dise … Je l’ai tuée. Sa voix, rauque, sonnait étrangement dans le couloir désert. Et les sons qui lui revenaient percutèrent son cerveau, débouchant enfin ses canaux lacrymaux. Les larmes mêlées au sang avaient un goût étrange. Mais ce n’était pas le pire. Le pire était cet état de fait : elle avait ôté la vie. Et pas accidentellement. Oh non. Si quelqu’un retrouvait le corps de Lizbeth Nott, ce qui n’était sans doute pas certain, étant donné qu’elle l’avait envoyée par le fond, comme on disait en piraterie, on parlerait d’acharnement. Et ça ne l’avait même pas soulagée.

Ses doigts se crispèrent un peu plus sur son vêtement. Elle ne parvenait pas à le lâcher du regard. Peut-être pour y lire le dégoût qu’elle ressentait envers elle-même, la nausée qui montait lentement. Comment avait-elle pu faire ça ? Elle se revoyait. Complètement hystérique. Incapable de réfléchir. Un … Monstre. Je suis un monstre … Elle laissa filer le manteau d’Alden et recula d’un pas. Du revers de la main, elle s’essuya les yeux avant de les poser sur le mur. Le plafond. Tout tournait et elle ne parvenait pas à se poser. La prise de conscience était trop prenante. Trop atroce. Trop … Je … devais l’interroger. Je n’ai pas pu … J’ai … Elle avait perdu les pédales, complètement. Même si cela n’aurait sans nul doute rien changé, elle n’avait pas su garder la tête froide. La mission, envolée. Elle s’était retrouvée face à ses souvenirs, face à une partie de son passé qu’elle n’était pas sûre de savoir appréhender. Qu’elle ne savait pas appréhender. J’ai dérapé. Elle a cassé ma baguette. Je l’ai … Ses poings lui faisaient mal. Elle venait de leur accorder enfin un regard. Ils étaient plein de sangs, eux aussi. De celui de Lizbeth. Mais du sien aussi. Une phalange ou deux n’avaient pas supporté les impacts. Il n’y avait pas de mots pour ce qu’elle avait fait. Un gémissement lui échappa et elle plaqua une de ses mains sur sa bouche. Merlin …
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Re: What I've done - Alden
ce message a été posté Mar 31 Déc 2013 - 2:43
Elle ne quittait pas mon regard, pourtant, je la sentais à des années lumières de moi, perdue dans ses pensées, dans les choses qu'elles venaient de vivre. Et il m'était impossible de l'atteindre. Je ne voulais pas la perdre, j'avais peur de ses réflexions actuelles, de ce qui pourrait découler de ça, de ce que je ne connaissais pas encore. J'avais peur pour elle.
Ses mains finirent par venir accrocher les pans de mon manteau, craintivement, en tremblant de tout son être. Et j'eus mal au cœur de voir ma tendre Kaprice dans cet état. Un serrement au cœur. L'incapacité de dire quoi que ce soit était bien présent, la peur de dire quoique ce soit qui l'effraierait. Puis la sentence tomba. « Je l’ai tuée. »
Mon cœur manqua un battement, paniqué. Avant de repartir de plus belle, mes pensées fusant. Elle avait tué. Ma Kaprice si douce, encore innocente malgré les horreurs qu'elle avait traversées. Et je me rendis compte de l'impuissance que je ressentais. Brutale et amère. Et ces larmes qu'elle laissa couler, traçant des sillons dans le sang séché sur son visage, me firent haïr toute cette merde dans laquelle on vivait. Toute cette guerre, dévastatrice. Qui prenait inlassablement les gens qu'on aimait, blessait ceux qu'on voulait protéger et anéantissait souvent ce qui nous faisait tenir debout.

« Kaprice... Kaprice... » A voix basse, alors qu'elle resserrait sa prise sur mon manteau, alors que mes mains allaient enserrer ses bras. « Qui ? Qui est mort ? » Le choix du mot mort pour ne pas la bousculer davantage. Pour tenter de la ramener à moi. Mais elle ne m'entendait pas. Elle était dans ses souvenirs, et cette impuissance revint me narguer, fière et forte. Son murmure, « Monstre. Je suis un monstre... », qui me serra la gorge, alors que je la secouais légèrement. « Non. C'est faux. Reste là, avec moi. Kaprice. » Mais elle lâcha mon vêtement, son regard presque fou, fixé là-bas, avec ses démons. Elle recula d'un pas, alors je lâchai ses bras, ne sachant pas quoi faire. Je m'avançai de nouveau vers elle, suivant ses pas, doucement, ne la quittant pas des yeux alors qu'elle passait ses mains sur son visage. Les sourcils froncés par l'inquiétude, j'attendis. Puis elle tangua. Je plaçai mes mains paumes ouvertes vers elle, dans un signe censé apaiser – même si je doutais grandement de son utilité à l'heure actuelle –, prêt à aller la retenir si son corps lâchait prise, si elle décidait de partir soudainement.

Tout doucement, je repris : « Dis-moi ce qu'il s'est passé, Kap'. Parle-moi. » Et je ne sais pas si c'était de mon fait, mais elle commença à expliquer. Elle devait interroger quelqu'un. Une mission. Une mission qui était partie en vrille. Sa baguette cassée. Et je n'en sus pas plus, car déjà, je pouvais presque voir sur ses pupilles la répétition de la scène. De ce moment où... elle avait tué une femme. Des milliers de questions me traversaient l'esprit, mais je les écartai du mieux que je pus, me concentrant sur l'instant présent. Puis elle fixa ses poings. Un gémissement qui me retourna le ventre traversa la barrière de ses lèvres. Et j'eus la certitude que j'étais en train de la perdre. Je ne sais pas pourquoi, mais mes tripes me le hurlaient. Alors, sans plus aucune hésitation, je m'approchai d'elle, toute réserve volant en éclat. Je lâchai les papiers que j'avais en main et la pris dans mes bras, la plaquant contre moi alors que je murmurais dans ses cheveux : « Chuuut, calme-toi, reviens avec moi, Kap', reste-là, c'est fini. Je suis là. Je vais m'occuper de toi. Calme-toi. Viens. Suis-moi. Chuuut. Tu n'es plus seule. »
Et sans attendre, je desserrai mon étreinte, laissant un bras autour de ses épaules, et nous fit prendre la direction de mes appartements du QG. Mais je me rendis vite compte qu'elle n'était pas en état de marcher, alors, sans réfléchir, je la soulevai dans mes bras, ses jambes pendant dans le vide et sa tête située au niveau de mon cou. Vite. Je devais me dépêcher. Elle pourrait toujours protester, je resterais sourd à ses plaintes. Je ne savais pas trop ce que je devais faire, mais je ne pouvais pas la laisser dans cet état.

Durant les deux minutes que durèrent le trajet, je continuai de lui chuchoter des mots apaisants. Je n'étais pas certain qu'elle les entendait vraiment, mais ils sortaient sans que je ne puisse les contrôler. J'avais peur de la perdre plus vite si je restais silencieux. Je savais qu'elle avait besoin d'aller à l'infirmerie, mais l'amener dans cet état aggraverait plus la situation qu'autre chose. Elle devait se calmer d'abord. Ce fut donc en panique que je franchis la porte de mon petit appartement. La détresse qui m'habitait était palpable. J'allai directement à la salle de bains, où je la plaçai dans la cabine de douche. Toujours ces mots apaisants, cette litanie que je ne contrôlais pas. Un gant. Une serviette. L'armoire. Les robinets que j'ouvrais, la température que je testais. La chaleur qui déferla enfin dans le jet. J'enlevai à la va vite son manteau, son sweater ses chaussures, et, enfin, je tournai le jet vers elle, l'eau dévalant sur ses cheveux blonds teintés de rouge, son visage meurtri et ensanglanté, ses vêtements sales et ses poings gonflés et recouverts de sang séché...
C'était peut-être stupide comme réflexe, mais je savais que les mots ne suffiraient pas à la calmer. Elle était partie trop loin dans sa crise de nerfs. Il fallait qu'elle se calme, qu'elle s'apaise. Qu'elle me voit et qu'elle revienne. Je passai doucement le gant sur son visage, écartant les mèches qui y étaient collées. La panique et l'impuissance ne me quittait pas. J'étais terrorisé. « Reviens, ma belle... »
Pendant ce temps, l'eau rougeâtre s'écoulait dans les canalisations, emportant le sang de Kaprice et d'il ne savait qui...
Kaprice G. Teagan
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Re: What I've done - Alden
ce message a été posté Sam 4 Jan 2014 - 11:03
Le monde de Kaprice venait de s’écrouler. Bien sûr, elle n’était plus et depuis longtemps cette adolescente un peu trop fleur bleue qui pensait que ses problèmes pouvaient se résumer à l’indifférence d’un garçon. Elle avait vécu, depuis. Elle avait vu des horreurs sans nom à Sainte-Mangouste, elle avait assisté à des combats, y avait participé. Elle savait que l’univers était peuplé de cauchemars bien réels et que la vie ne serait sans doute plus jamais aussi facile que lorsqu’elle était enfant ou même à Poudlard. Mais elle avait toujours pu se situer par rapport à ces choses, même si la découverte d’une autre filiation que celle qu’elle avait toujours connue l’avait chamboulée. Kaprice Teagan deviendrait un Médicomage respecté et elle sauverait des vies. Elle n’en prendrait pas. Et maintenant … maintenant elle ne savait plus. Les questions d’Alden ricochaient contre les murs sans l’atteindre. Est-ce que qui, quand et comment importait vraiment ? Elle avait sciemment donné la mort. Et rien ne pouvait excuser ce qu’elle avait fait. C’était pourquoi elle avait reculé. Pourquoi elle voulait s’éloigner de lui. Elle ne voulait pas qu’il lui dise que ce n’était pas grave. Votre famille, adoptive ou non, vous passait tout, en tous cas dans l’univers de la jeune fille. Et ça … ça, ça ne passerait pas. Il ne fallait pas. Malheureusement, ou heureusement, je vous laisse juges, elle n’était pas seule à décider. Et Alden ne l’entendait pas de cette oreille. Avant qu’elle ne puisse protester – si tant était qu’elle avait été en état de le faire – il l’avait attrapée et elle se retrouva pressée contre lui. Elle resta raide. Deux secondes seulement. Chuuut, calme-toi, reviens avec moi, Kap', reste-là, c'est fini. Je suis là. Je vais m'occuper de toi. Calme-toi. Viens. Suis-moi. Chuuut. Tu n'es plus seule. Elle secoua la tête, voulant se dégager. Une partie d’elle seulement. L’autre la projeta au plus près du Phénix, le nez enfoui dans son manteau, essayant de se raccrocher à ce qu’elle connaissait, à son odeur rassurante, entachée par la fragrance métallique qui émanait d’elle. Parler. Il fallait qu’elle parle. Mais elle n’y parvenait pas. Elle ne pouvait que se laisser porter.

Au sens figuré, tout d’abord. Par ses mots, par son mouvement pour l’entraîner ailleurs. Et au sens propre, ensuite. Un brusque sursaut l’agita, comme pour se dégager, mais il ne la laissa pas faire. Et elle n’en avait pas vraiment envie. Ou si ? Impossible de le savoir. Son menton contre l’épaule d’Alden, elle n’était pas vraiment là, à mi-chemin entre le besoin de se perdre dans son étreinte réconfortante et les limbes qui se pressaient autour d’elle pour la happer. Ne rien ressentir. Ne plus penser. Cela devait être agréable, en se laissant simplement aller. Les yeux dans le vague, elle finit par ne plus bouger, poupée désarticulée quand il la mit sous la douche. Elle n’avait même pas conscience du décor autour d’elle. Elle avait trop mal, elle avait trop peur. Elle préférait encore ne plus rien voir. L’eau qui ruisselait sur elle ne lui faisait pas le moindre effet. Elle ne la sentait pas. Cette torpeur profonde était … reposante. Et rassurante. Le néant soudain. Du noir. C’était facile, il n’y avait qu’à se laisser sombrer. Ses bras reposaient de chaque côté de son corps. Sa tête était maintenue par la paroi de la cabine de douche. Qu’on la laisse comme ça. Qu’on l’oublie. Jusqu’à ce que … jusqu’à ce que rien. Elle était bien. Ou moins mal. Quelle importance ?

Cela en avait pour quelqu’un d’autre. Quelqu’un qu’elle avait oublié en chemin, l’espace de quelques minutes. L’esprit humain était admirable, dans sa capacité à tout occulter quand rien n’allait. Et si elle était restée seule, elle serait sans doute aller s’enterrer dans un coin jusqu’à ce que quelqu’un se soucie de la retrouver. Merlin soit loué, elle avait beaucoup plus de chance que ça. Elle avait des gens merveilleux autour d’elle et le destin s’était arrangé pour qu’une de ces personnes se trouve sur son chemin à ce moment-là. Ce fut le toucher qui revint le premier. La sensation de quelque chose de doux et légèrement râpeux perçait la barrière qu’elle avait momentanément érigée et se frayait lentement un chemin jusqu’à elle. Le jet de la douche se fit également présent, mêlant des sillons impeccables à ce mouvement hypnotique qui parcourait son visage. Il y eut le son, ensuite, combiné au passage de l’eau, ce flot continu, les gouttes qui tombaient au fond du bac. Et sa voix, finalement : Reviens, ma belle... Revenir. Les lèvres de la jeune fille tremblèrent soudain, premier mouvement depuis qu’il l’avait touchée. Revenir. La réalité la rattrapait, les couleurs revenaient, les traits d’Alden se dessinaient devant elle. Son cerveau rattrapa les détails au vol et les mixa pour la renseigner sur l’endroit où elle se trouvait. Ses yeux finirent par faire la mise au point sur le visage de son ami. Non … Sa voix était blanche. Revenir. Recommencer à ressentir. Se souvenir. Ce n’était pas comme si elle avait le choix. Tout lui apparaissait trop clairement pour qu’elle retourne dans son état comateux. C’était un mécanisme inconscient, le vouloir n’aiderait pas, bien au contraire. Plus elle luttait, plus le processus s’accélérait.

Et bientôt, elle ne fut plus que Kaprice Teagan, ou Nott, misérable loque tremblant au fond de la douche d’Alden Wheeler, qui était visiblement plus qu’inquiet. Frissonnant, elle se recroquevilla au fond du bac, échappant momentanément aux caresses fraternelles du jeune homme. Se frictionnant les bras, elle secoua la tête, essayant de remettre de l’ordre dans ses pensées, sans y parvenir. Je suis désolée. Pourquoi ? Parce qu’il avait à la gérer. Elle ne le pouvait pas seule. Elle ne savait même plus si elle pleurait ou si c’était simplement la douche qui continuait son œuvre de nettoyage. J’ai … j’ai merdé, Alden. Merdé n’était pas un mot qu’elle employait souvent mais il lui semblait de circonstance. Et étant donné le sanglot qui l’avait secouée quand elle l’avait prononcé, elle pouvait être sûre d’une chose : elle pleurait. C’était ... je ne m’y attendais pas. C’était le moins qu’on puisse dire. La douche n’était peut-être pas le meilleur endroit pour discuter ? Le gant et l’eau la calmaient. Lizbeth. Nott. Une vague de nausée manqua de la submerger lorsqu’elle prononça ce nom de famille. C’était … elle. Et elle fondit en larmes de nouveau. C’était elle qu’elle devait interroger. C’était elle, sa demi-sœur. C’était elle qui avait tué Heath. Et c’était elle qu’elle avait massacrée. Mais ça, elle ne parvenait pas encore à le verbaliser.
Alden D. Wheeler
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Re: What I've done - Alden
ce message a été posté Dim 12 Jan 2014 - 2:13
Je m'étais tu, continuant de nettoyer comme je pouvais le sang qui avait séché sur sa peau, évitant de trop appuyer sur ses blessures pour ne pas les rouvrir. Kaprice était vraiment en très mauvais état et la voir comme ça me faisait mal au cœur. Elle était devenue quelqu'un de très important pour moi au cours des dernières années. Rien ne nous destinait à être proche. Nous entendions bien, comme ça, sans grand lien nous unissant. Puis, les factions s'en étaient mêlées. On ne s'était pas vus pendant plus d'un an avant de se retrouver dans L'Ordre du Phénix. Elle m'avait été d'un grand soutien depuis mon arrivée. Cela n'avait pas empêché la vie d'être difficile parmi mes « comparses », mais elle avait considérablement adouci certains moments particulièrement durs.
* Je me surpris à penser à Zakary l'espace d'une demi-seconde, souhaitant qu'il soit là, à mes côtés. Pour moi, parce qu'il me manquait, parce que sa présence m'aurait peut-être aidé malgré tout à garder la tête froide. Puis pour elle. Parce qu'il aurait peut-être trouvé des mots plus justes pour calmer son état – je savais qu'ils étaient amis. Puis je me sentis soudainement égoïste de me languir de lui, au vu de la situation, même si ça ne partait pas d'une mauvaise intention. Bon sang. J'allais bien réussir à faire quelque chose pour elle, à l'aider vraiment. Je ne pouvais pas être si inutile tout de même. Je refusais que cela soit le cas, malgré mon impuissance. Elle était comme une sœur pour moi. Il devait bien y avoir QUELQUE CHOSE que je puisse faire ! Pour qu'elle aille mieux, pour apaiser ses souffrances. Je voyais sa raison s'étioler et je restais là, à lui éponger le visage, à penser à lui... J'étais un incapable. *

D'un coup, comme si elle avait pu entendre mes pensées, comme si ces dernières l'avaient réveillée, Kaprice sembla me fixer. J'eus l'impression qu'elle me voyait à nouveau. Mon cœur accéléra son rythme alors que j'écarquillais légèrement les yeux. Kaprice. « Non... » Elle semblait choquée, paniquée. Je ne comprenais pas à quoi elle répondait non. Mes yeux parcourèrent son visage, rencontrant parfois les siens, mais impossible de les accrocher. Je n'osais pas parler. Et si je disais le mot de trop, celui de travers qui la ferait se renfermer totalement ? J'avais appris à gérer le meurtre quand il venait de moi, pas des autres. Alors je repensai à la fois où j'avais tué pour la première fois. J'avais été sous le choc aussi et pas que, mais ce n'était rien comparé à ce qu'était en train de traverser mon amie.
Malgré l'eau chaude qui se déversait sur elle, elle tremblait. Ses dents auraient presque pu se mettre à claquer. Et, soudain, elle se recroquevilla dans le bac de douche, secouant la tête, se frottant le bras, laissant mon gant pendre inutilement dans le vide. Et une fois de plus, j'eus mal de la voir comme ça. Je poussai un soupir douloureux tout en serrant le gant dans ma main. Bordel. Je fermai les yeux un instant, passant une main sur mes yeux. Ressaisis-toi, Alden. Bouge-TOI.

Je reportai mes yeux sur elle. Elle semblait vulnérable, perdue, au bord du gouffre. Et je ne voulais pas la brusquer, tout comme je ne voulais pas ne rien faire. Je reportai mon attention sur l'armoire à pharmacie, visualisant le contenu du meuble mentalement pour savoir si j'avais une potion qui aiderait à la calmer lorsqu'elle reprit la parole pour s'excuser. Mes yeux se braquèrent instantanément sur elle alors que je me penchais déjà vers elle. Sans aucune considération pour mes vêtements, j'allais m'asseoir sur le bord du bac à douche, dont le fond était situé à une quinzaine de centimètres en-dessous du niveau du sol de la salle de bains. N'en ayant pas conscience, je recommençai à nettoyer son front, ses joues, alors que je disais tout bas, dans un souffle. « T'excuses pas, t'inquiète pas. » Je n'avais aucune idée de ce dont elle parlait, mais elle n'avait aucune raison de le faire dans tous les cas. C'était sûr et certain. Elle allait mal, elle n'avait à se faire pardonner de rien. Rien du tout. Mais je me tus, je n'en dis pas plus, craignant d'arrêter un quelconque élan de confidences.
L'eau continuait de couler, me trempant également à présent, mais c'était le cadet de mes soucis. J'enlevai rapidement mon manteau ouvert, qui me gênait à présent considérablement, alourdi par l'eau, et le laissai tomber par terre, dans mon dos. Kaprice continua : « J’ai … j’ai merdé, Alden. » Elle fut secouée d'un sanglot, alors que je portai instantanément la paume de ma main libre à sa joue, dans une caresse presque aérienne, qui ne dura que quelques instants. Je fronçai les sourcils d'inquiétude non contenue tout en soufflant tout bas « Shhhh, shh, Kap' ». Et je l'écoutai sagement, jusqu'à ce qu'un nom tombe. Un prénom et un nom que je connaissais. Il m'évoquait le passé. Il m'évoquait l'Ombre de la Rose Noire.

J'avais déjà rencontré Lizbeth Nott. C'était lors d'une soirée, je ne sais plus pour quelle occasion, il y avait quelques années de cela. Elle était particulièrement éméchée et était venue me faire un rentre-dedans fort peu subtil. J'avais réussi à l'éloigner après un moment en lui rétorquant que je n'étais qu'un basique de rang 4. Je l'avais recroisée par la suite, mais nous n'avions jamais reparlé – et ce n'était pas plus mal. Par conséquent, sa mort ne m'attristait absolument pas. C'étaient davantage les conséquences sur Kaprice qui m'importaient et m'inquiétaient.
Tuer quelqu'un, sans être devenu un acte anodin, faisait à présent parti de notre quotidien. La société et les événements faisaient que de plus en plus de personnes avaient à ôter la vie pour survivre ou se faire entendre dans notre monde. La situation actuelle laissait de moins en moins de place pour les considérations telles que « C'est mal de tuer un être humain », « Il y a les gentils d'un côté et les méchants de l'autre » ou « Il ne faut pas s'abaisser au niveau de l'ennemi ». La frontière entre tout ça était chaque jour plus floue et nombre des Phénix, bien qu'étant ceux qui se battaient originellement contre l'oppression et la tyrannie, avaient tué pour leur survie, pour leurs idéaux. Rares étaient ceux à présent, quelque soit la faction, qui n'avaient pas de sang sur leurs mains. Certains plus que d'autres. Et jusqu'à peu, Kaprice avait fait partie de ces chanceux qui avait su éviter ça. A présent... Elle nous avait rejoints de l'autre côté de la barrière. Et constater ça me révoltait au plus haut point. J'aurais donné tant pour qu'elle n'ait pas à passer par là.

Elle éclata soudain en sanglot et, qu'elle le veuille ou non, je n'attendis pas un instant pour la prendre une nouvelle fois dans mes bras. Je passai mes mains autour de ses épaules et l'étreignis, son front se posant, je supposais, non loin en dessous de mon cou. De ma main libre, je me mis à caresser doucement ses cheveux, attendant avec patience que sa crise de larmes se calme, murmurant de temps à autres des mots que je voulais apaisants. Mes pensées, elles, filèrent un instant vers Lizbeth Nott.
Kaprice m'avait révélé il y a quelque temps de cela qu'elle avait eu à faire à un inspecteur qui lui avait fait des révélations assez choquantes : elle était en réalité un membre de la famille Nott. Je n'en savais pas grand-chose, simplement qu'elle avait été recueillie par les Teagan dès toute jeune. Elle ne s'était pas épanchée sur le sujet, à dire vrai, et je n'avais pas insisté, sentant qu'elle ne souhaitait pas approfondir les confidences. Je n'avais d'ailleurs pas remis cette histoire sur le tapis depuis. Je l'avais laissé m'en parler quand elle en avait ressenti le besoin. J'imaginais facilement qu'elle avait du mal à gérer la nouvelle. Mais sa réaction, concernant Lizbeth m'amenait à me poser des questions. Pourquoi le fait qu'il s'agissait de cette femme et pas d'une autre personne semblait... aggraver la chose ? Avaient-elles toutes les deux un passé commun ? C'était fortement possible, je ne connaissais pas tout de Kaprice et nous avions réellement fait connaissance depuis ces deux-trois dernières années. Il était clair que Lizbeth, au vu des récentes découvertes de l'ancienne gryffondor, s'avérait finalement être une cousine plus ou moins éloignée, voire une demi-sœur ou même... une sœur pour elle... Par Merlin. Réellement ? Je réfléchis à toute allure, repensant à la réputation que se traînaient certains membres de la famille Nott, notamment l'un des aînés. Je ne me rappelais plus de son nom, mais même moi j'avais entendu des échos de certaines de ses frasques supposées. Si ça se trouvait, il s'agissait de l'oncle ou du père de Lizbeth... C'était possible. Mais tellement tordu en même temps... Et j'étais loin d'avoir toutes les informations en mains.

J'interrompis le flot de mes pensées lorsque je sentis Kapy espacer doucement la fréquence de ses sanglots. Alors, seulement à ce moment-là, je desserrai ma prise, stoppant les caresses que j'avais continué à lui prodiguer. « Kaprice... » Je l'aidai à relever son buste plaçant mon visage à hauteur du sien, la fixant dans les yeux de la manière la plus douce possible. Mes yeux, je l'espérais, se voulaient rassurants, tout comme le son de ma voix, basse et calme. Je devais lui montrer que je ne flancherais pas. « Il va falloir que tu te calmes. Que tu m'écoutes bien. Je peux pas te laisser comme ça. Concentre-toi sur le moment présent. Je suis là, d'accord ? » J'appuyai sur le mot , lui faisant comprendre ainsi que je ne comptais pas la lâcher de sitôt. Je cherchai dans son regard un signe d'assentiment. Puis repris. « Tu n'es pas un monstre. Tu restes Kaprice. Ma petite Kapy, même si tu as fait ce que tu as fait. Raconte-moi, que je comprenne, que je puisse t'aider. Garde pas ça pour toi. Laisse-moi comprendre et être là pour toi. » Je passai doucement ma main sur son visage, écartant les mèches qui étaient venues se coller à son front. J'arborais un sourire léger mais rassurant, pour l'inciter à parler, pour qu'elle comprenne qu'elle était en sécurité, ici, dans cette salles de bains, avec moi. Que pour l'heure, il ne pourrait plus rien lui arriver.

Je me sentais sur les nerfs et en même temps calme, j'étais un cocktail explosif qui au moindre dérapage pourrait faire des étincelles. Et encore, cette métaphore ne recouvrait pas un cinquième de l'état d'esprit dans lequel je me trouvais actuellement, palette multicolore aux nuances parfois indéchiffrables. Mais j'avais bien d'autres chats à fouetter... et amie à soutenir.
Kaprice G. Teagan
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ce message a été posté Dim 12 Jan 2014 - 10:30
Chaque hoquet, chaque sanglot était une déchirure, blessant son âme chaque fois un peu plus. Et Alden qui était là, qui restait là, à essayer de la rassurer, comme si elle le méritait. Cela ne servait à rien. Elle avait pris une vie humaine, volontairement, en en tirant même une certaine satisfaction, comme si c’était juste, comme si c’était bien. Sur le coup, ç’avait été une telle évidence : elle devait mourir. Chacune de ses respirations était une insulte à la mémoire d’Heath, cette blondasse complètement frappée qui tic toc-ait dans tous les sens. Et pourtant, toute cette rage, cet élan d’ange vengeur s’était totalement évaporé. Les anges n’étaient pas vengeurs. Les anges pardonnaient et elle en avait été incapable. Elle n’était qu’humaine, elle n’avait pas le moindre doute là-dessus mais, en cet instant précis, elle se sentait beaucoup moins que ça. Personne ne devrait avoir le droit de décider si untel ou unetelle devait vivre ou non. La mort n’était pas une solution, a vengeance non plus. Certes, son plan n’avait jamais été celui-ci. Quand elle s’était souvenue du visage de son agresseur, elle s’était promis de la ruiner, de détruire tout ce à quoi elle tenait pour qu’elle comprenne, pour qu’elle ressente le vide énorme qu’elle avait creusé dans sa poitrine, sans même s’en rendre compte et sans en avoir cure. Ce n’était sans doute pas plus louable, en y réfléchissant bien et cela ne la rapprocherait pas du paradis, mais ce n’était pas ça, ce n’était pas ce qu’elle avait fait. Elle n’avait rien obtenu en agissant de la sorte, pas même le fait de pouvoir murmurer silencieusement à Heath qu’elle l‘avait vengé. Elle ne savait même pas pourquoi elle était morte, cette héritière Nott. Elle ne savait plus grand-chose de toutes les manières, mais ce n’était pas une raison suffisante. La vérité était qu’il n’y en avait aucune. Rien ne justifiait son geste et rien ne le justifierait jamais.

T'excuses pas, t'inquiète pas. Très honnêtement, elle aurait aimé être capable de lui hurler dessus, comme une adolescente en crise. Bien sûr que si, elle s’excusait, elle devait des excuses à un nombre incalculable de gens, c’était grave, ce qu’elle avait fait, il ne pouvait pas se comporter comme si elle lui racontait qu’elle avait brisé le vase préféré de sa mère ou était sortie avec un mauvais garçon qui l’avait larguée le lendemain. Fort heureusement, l’étau qui lui broyait la poitrine l’en empêcha. Elle s’en serait terriblement voulue, si elle s’était mise à crier des horreurs à Alden, qui s’occupait d’elle et prenait soin d’elle. Après coup, s’entendait. Pour l’instant, elle aurait voulu pouvoir s’échapper ou le repousser de toutes ses forces. Il « banalisait » son geste, à ses yeux, en se comportant de la sorte. En même temps, elle aurait tellement eu mal s’il l’avait regardée comme un monstre, même si elle le méritait. C’était affreux, de vouloir tant de douceur et c’était pour ça qu’elle aurait aimé lui dire non. Ce dont elle était incapable. Incapable de se soustraire à sa caresse, qu’elle accentua même en pressant inconsciemment sa joue contre sa main. Incapable de le repousser alors qu’il s’enfonçait dans la douche pour la prendre dans ses bras. Incapable de faire quoi que ce soit d’autre que de se lover contre lui, espérant se perdre en lui, dans sa douceur, dans sa chaleur. Qu’il la lave, psychologiquement, de ce qu’elle avait fait. Ce n’était malheureusement pas en son pouvoir, mais c’était mieux que rien. Cette aura qui émanait de lui était si rassurante … Il la lui fallait, coûte que coûte. Juste un instant. Shhhh, shh, Kap' Ce n’était pas en murmurant son prénom que tout allait se résoudre, comme par magie …

… et pourtant, cela fonctionnait de façon plutôt efficace. Ce ne fut pas un remède miracle, mais lentement, ses soubresauts nerveux s’espacèrent. Kaprice en connaissant suffisamment pour savoir qu’elle était en pleine crise de nerfs et que cela reviendrait sans doute, elle savait même quelle potion elle devait prendre pour tout arrêter et dormir tout son saoul. Seulement, les patients diraient que c’était sans doute pire, car il fallait se réveiller et repenser à tout ce qui s’était passé. Alors elle affronterait ses démons d’abord et tenterait de trouver le repos après. Kaprice... Elle affronterait ses démons … et Alden. Sans la moindre volonté, elle le laissait la manipuler (physiquement) sans opposer la moindre résistance, ses yeux trouvant finalement les siens et s’y noyant. Qu’il continue à la regarder de cette façon. Mais si elle lui disait, si elle lui racontait tout, le pourrait-il seulement encore ? Il va falloir que tu te calmes. Que tu m'écoutes bien. Je peux pas te laisser comme ça. Concentre-toi sur le moment présent. Je suis là, d'accord ? Machinalement, elle tenta de hocher la tête. L’avait-elle fait ? Il lui semblait que oui mais rien n’était moins sûr. Il était là, avec elle. En sécurité. Pour l’instant. Parce qu’il l’aimait, comme un frère le faisait, et qu’il n’avait pas peur d’elle, de ce qu’elle avait fait. Mais comment lui expliquer ? Comment lui avouer que ce n’était pas un accident, que c’était une meurtrière ? Et comment gérer le possible rejet auquel elle s’exposait ? Tu n'es pas un monstre. Ses lèvres tremblèrent. Tu restes Kaprice. Ma petite Kapy, même si tu as fait ce que tu as fait. Raconte-moi, que je comprenne, que je puisse t'aider. Garde pas ça pour toi. Laisse-moi comprendre et être là pour toi. N’était-il pas merveilleux ? N‘aviez-vous pas envie de vous jeter de nouveau dans ses bras et de lui demander encore de dire que tout irait bien ? Bien sûr que si. Et il aurait été tellement simple de le faire, de se remettre à pleurer et de retourner au chaud, contre lui. Mais ç’aurait été trop simple. Et il avait demandé, explicitement. Elle ne pouvait pas se défiler. Elle n’en avait pas le droit.

Elle resta silencieuse quelques instants. Ses larmes s’étaient taries. Elle essayait de rassembler ses idées. De ne pas recommencer à sangloter. D’assumer. De lui dire, simplement, ce qu’elle avait fait. Mais cela n’avait rien de simple. Chronologiquement, alors ? Froidement ? Comme si elle écrivait son rapport ? Ca semblait être le mieux. On m’a envoyée en mission. Intercepter le témoin des viols qui incriminait Gavin. Factuel. Efficace. Mais haché. Et débité d’une voix blanche. Elle essayait de se concentrer sur les yeux de son aîné, sans succès. « Lizbeth Nott ». Ma demi-sœur. « Cette affaire vous touche de près ». C’était tellement ironique que ça faisait mal. J’y suis allée. J’ai attendu. Et elles sont arrivées. Le flash lui revint, le souvenir de cette femme, l’analyse de l’autre, et le moment où elle avait réalisé que … C’était elle, Aldy. Au temps pour le calme et le factuel. Elle était brutalement revenue à la réalité, et tremblait plus que jamais. Au Ministère … c’est elle qui l’a tué. La formulation exacte aurait été « qui a tenté de me tuer, ce qui a fait qu’il s’est mis entre le sort et moi » mais elle n’était pas en état d’aller aussi loin. Elle baissa les yeux sur ses poings, qui s’étaient instinctivement fermés, recommençant à saigner du même coup. Heath. Elle n’était même pas certaine qu’il connaisse son prénom, mais il savait qui il était. Elle avait pleuré dans ses bras après « l’affaire du Bal » de sa dernière année à Poudlard, lui en avait parlé après, en tempêtant et finalement, quand il était mort en la sauvant, le lui avait raconté, inconsolable. J’ai pas … réfléchi. Je lui ai juste sauté dessus. Et je l’ai … Elle secoua la tête. Comment qualifier ce qu’elle lui avait fait subir ? Elle a cassé ma baguette. Alors je l’ai… achevée à la moldue. Elle ferma les yeux, juste deux secondes, mais les rouvrit avant de se noyer dans des idées noires. Relevant le menton, elle regarda Alden et murmura : Je l’ai massacrée. Je me suis acharnée. Ce n’était pas un accident. Elle était glacée rien qu’à cette pensée. À cette image hystérique d’elle, en train d’abattre ses poings, encore et encore. Que cela lui plaise ou non, elle devrait vivre avec. Jamais elle ne s’était crue capable d’un tel déchaînement de violence. Et Alden non plus, sans le moindre doute. Non, elle n’était pas sa « petite Kapy ». Elle était … elle ne savait même plus en fait.
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Re: What I've done - Alden
ce message a été posté Mar 14 Jan 2014 - 3:37
La voir aussi silencieuse, dans cet état second – bien que calmée – m'aurait effrayé en temps normal. Là, j'étais soulagé qu'elle ait réussi à reprendre un minimum le contrôle. L'eau continuait de couler, comblant le silence qui s'installa pendant quelques instants. Je lui laissai le temps de réfléchir, de rassembler ses pensées. Une fois que j'eus dégagé son visage, ma main vint se poser sur son avant-bras. Après quelques secondes, elle prit la parole, d'une voix presque lointaine, tout bas – si elle baissait davantage la voix, je n'étais pas sûr de l'entendre encore –, alors j'avançai mon visage légèrement pour ne rien louper.

Elle avait été en mission pour intercepter la fameuse Lizbeth Nott. Recueillir des informations sur l'affaire Gavin Lewis. ... Sa demi-sœur... ? Je pâlis légèrement. Par Merlin. Même si je l'avais soupçonné, l'entendre confirmer ce fait était déstabilisant. Elle était en réalité une Nott. Kaprice Nott. Et elle l'avait tuée. En réalité, La tempête qui grondait dans le corps de la jeune femme, dans sa tête était pire que ce que j'avais imaginé. Elles sont arrivées ? Je notai dans un coin de ma tête de demander plus tard qui était cette deuxième femme dont il était question. Là, ce n'était tout simplement pas le moment.
« C’était elle, Aldy. » Je remarquai qu'elle s'était remise à trembler. Je fronçai les sourcils d'inquiétude, craignant le pire, ma main pressant inconsciemment son bras l'espace d'une seconde. « Au Ministère… c’est elle qui l’a tué. » Je relevai la tête sous le choc. « Nom d'un... » Elle ne pouvait faire référence qu'à l'homme qui avait hanté sa vie, même de son vivant. Le « salaud », comme elle me l'avait présenté il y a plusieurs années de cela. Cet homme qui lui avait brisé le cœur. Et qui pourtant avait donné sa vie pour elle sans une once d'hésitation. Lizbeth Nott était son assassin.

Les rouages de cette histoire se mettaient lentement en place dans ma tête. Puzzle sanglant, destructeur et meurtrier. Cette femme. Elle avait détruit deux vies. Elle était morte et aurait pu être un témoin capital dans une affaire délicate. Mais je ne ressentais aucune sympathie pour elle. Aucune pitié. Non, tout ce que je ressentais en cet instant était tourné vers Kaprice. Je voulais soulager sa douleur, sa peine, tous les sentiments néfastes qu'elle ressentait. Si j'avais pu, je les aurais volontiers pris pour moi, la déchargeant de son fardeau. Pourtant, la seule chose que je pus faire fut de la voir trembler, encore, ses yeux semblant revivre la scène, comme si elle y était de nouveau. La voir fixer ses poings, les blessures rouvertes. Alors, je contins la colère, la révolte que je sentais gronder en moi. Et je récupérai le gant humide et rougeâtre, le passai sous l'eau pour le rincer, l'écoutant continuer son récit. Sa baguette foutue. Puis... « Alors je l’ai… achevée à la moldue. » Je relevai instantanément les yeux vers elle. Et sans que je m'en rende compte, mon imagination visualisa Kaprice en train de s'acharner sur Lizbeth Nott. Avec ses poings.

Plusieurs pensées me traversèrent en même temps. D'abord, je me fis la réflexion que cette femme avait eu ce qu'elle méritait. Ensuite, une part de moi fut impressionnée même si c'était totalement hors propos, presque déplacé. Et enfin, je me dis qu'il faudrait plus qu'un gant pour aider Kaprice. Puis la jeune femme ancra ses yeux dans les miens et ajouta dans un murmure choqué : « Je l’ai massacrée. Je me suis acharnée. Ce n’était pas un accident. »
Clic.
Le puzzle fut complet. Les pièces s'imbriquèrent à l'unisson. Toute l'ampleur de la situation me glaça le sang. Je tentai de dire quelque chose... « Je... » ... mais ne réussis pas à formuler une quelconque parole cohérente. Et si je ne trouvais pas quelque chose, et vite, elle finirait par penser que je la jugeais, alors que ce n'était absolument pas le cas.
Qu'est-ce qu'il était conseillé de dire dans ce genre de situation ? Sérieusement ? Je n'y avais jamais été confronté. Je savais comment gérer ma conscience, mais aider celle des autres ? Celle d'une jeune femme dont la vie venait d'être bouleversée à jamais ? Qui avait un passif moins « sanglant » que le mien, qui avait traversé des épreuves différentes des miennes pour la plupart ? Pour la plupart... Mais il y avait une épreuve que nous avions vécu tous les deux et dont nous ne nous remettrions jamais totalement : la perte de l'être aimé.

Sans trop réfléchir, parce que le temps pressait et que je ne voulais pas qu'elle se fasse des idées sur mon silence de trois, quatre secondes, tout au plus, je laissai mes pensées se déverser en mots, peut-être pas totalement cohérents, peut-être durs. « Elle méritait son sort. » Mes yeux rencontrèrent une nouvelle fois les siens, froids à cause de ce que m'inspirait cette femme, même morte. « J'aurais fait la même chose à ta place. J'aurais perdu les pédales et j'aurais voulu blesser. J'aurais voulu tuer. Parce que c'était tout ce qu'elle méritait. » Elle allait me prendre pour un fou. Mais je [b]comprenais[b]. Et je savais que si j'avais pu tuer les hommes qui avaient assassiné Jeremiah, je l'aurais fait. Sans aucune hésitation – et une voix me souffla que cela s'appliquerait aussi s'il arrivait quelque chose à un certain ancien serdaigle, mais je la fis taire de suite. Alors j'expliquai la raison de mes propos si insensés. « J'ai perdu quelqu'un qui comptait beaucoup pour moi. Tué de sang-froid. Et j'aurais massacré les hommes qui ont fait ça si j'avais pu. » Plus je parlais, et plus je me rendais compte de la véracité de mes paroles. J'étais devenu Phénix, mais mes regrets, mes haines, mes guerres intérieures n'avaient rien à voir avec ça. Dans mon esprit, tout ça se plaçait à des niveaux différents, où aucune interaction n'était possible. Mon regard, dur, noirci par la colère qui ne partait pas avec les années, s'adoucit finalement peu à peu. « J'aimerais retourner en arrière, te prévenir, t'arrêter. J'aimerais pouvoir prendre ton fardeau sur mes épaules, mais... On reste humain. On perd le contrôle, pour le meilleur et pour le pire. Surtout dans ce monde merdique dans lequel on vit. » Je passai une main dans ses cheveux, qui descendit rapidement sur sa joue pour relever sa tête vers moi. « Accepte ton geste. La laisse pas gagner après ce qu'elle a fait... Tu restes Kaprice Teagan. Quoiqu'en dise ton sang. Quoiqu'en disent tes actes. » Mon regard se fit déterminé. « Tu seras pas seule. Jamais. Je t'aiderai. Alors accepte. Ça prendra du temps, ça sera dur, mais tu vaincras. Parce qu'il voulait que tu vives. Parce que je tiens à toi, comme tous les gens qui t'aiment. Parce que tu es forte, Kaprice Teagan. » J'hésitai un instant, puis rajoutai : « Et je suis peut-être fou de te dire tout ça, d'autres te sortiraient un discours totalement différent. Mais tout ça change rien pour moi. Je comprends. Ça vaut ce que ça vaut, ça t'aidera sûrement pas, mais... je suis là. T'es comme une sœur pour moi. Alors, appuie-toi sur moi. J'écraserai tes doutes du mieux que je peux. Autant de fois qu'il le faudra. »

Je ne la laisserais pas se perdre dans cette abîme sans fond. J'avais perdu trop de gens ces dernières années. Hors de question que je laisse Kaprice sombrer. Jamais. Elle était en quelque sorte ma famille. Et j'aurais trop peur de la perdre.
Kaprice G. Teagan
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Re: What I've done - Alden
ce message a été posté Dim 26 Jan 2014 - 9:40
Alors ça avait ce goût, la vengeance ? Elle s’était attendue à une sensation délicieuse, douce-amère, mais qui l’aurait fait se sentir infiniment forte. Elle avait pensé éprouver la satisfaction malsaine d’avoir fait ce qui était juste, tout en sachant que ce n’était pas si bien que ça. Elle aurait dû être fière, d’être allée jusqu’au bout, d’avoir réussi ce qu’elle avait prévu, même si cela n’avait pas pris la forme qu’elle avait imaginée. Il n‘y avait rien de tout ça. La détresse la plus totale s’était emparée d’elle et ne voulait pas la lâcher, ne voulait pas s’éloigner. La vérité s’imposait à elle, dure et cruelle : rien ne lui rendrait Heath, jamais. Personne ne lui offrirait ces quelques minutes dont elle aurait au besoin pour lui dire au revoir, pour lui dire à quel point elle l’aimait et à quel point vivre sans lui serait difficile. Il était mort sans qu’ils se soient embrassés, pas une fois. Il avait donné sa vie pour elle alors qu’ils n’avaient fait que s’ignorer ou se déchirer depuis leur sortie de Poudlard. Tuer n’avait rien arrangé. Liquider son assassin n’avait pas remis son monde en marche. Il faudrait qu’elle fasse son deuil, d’une manière ou d’une autre, et elle l’avait tellement lié à cet acte qu’elle se sentait … perdue, impuissante. Et aussi stupide que ce jour où elle avait tenté de noyer ses larmes sous la douche, toute habillée, quand elle avait dit à Heath de sortir de sa vie. La similarité de la situation aurait pu la faire sourire, si seulement les choses avaient été moins compliquées. Elle était différente de ce qu’elle était à l‘époque, en profondeur, où la seule donnée d’importance était l’éclat qu’avaient ses yeux à l’instant T. Ils n’en auraient plus aucune, jamais, désormais. Et elle se retrouvait à se battre dans un monde qui lui échappait un peu plus chaque jour. Seulement, par bonheur, elle n’était pas seule.

Et pourtant, elle le crut, quelques instants. Après son aveu douloureux, elle avait détourné les yeux, essayant de faire le point mais surtout, redoutant de voir l’expression d’Alden changer quand il la regarderait, quand il prendrait la parole pour lui dire … Je... Ses prunelles remontèrent, instinctivement. Et l’absence de suite la fit trembler. Il … quoi ? Suspendue à ses lèvres, elle attendait que le couperet tombe. Que la sentence soit prononcée, le plus rapidement possible. Elle méritait son sort. Si ses canaux lacrymaux n’étaient pas autant asséchés, Kaprice se serait remise à pleurer, sur-le-champ. De soulagement. Il ne lui aurait rien dit qu’il ne pensait pas. C’était ce qu’il y avait de magique et de précieux avec votre famille, qu’elle soit de sang ou non. Ils n’étaient pas là pour vous faire plaisir. Alors elle sauta simplement sur sa phrase, essayant de la faire sienne. Elle méritait sa mort. La vision de la silhouette décharnée de la jeune femme n’allait pas de pair avec cette affirmation : elle n’était même plus en état de se défendre. Mais était-ce une raison, une excuse pour laver toutes ses fautes ? Heath n’était sans doute pas la première personne qu’elle tuait de sang-froid. Combien d’autres familles pleuraient des proches à cause d’elle ? Non, elle ne se prenait as pour une justicière qui aurait mis un terme à l’existence d’un monstre meurtrier. Mais … cela aidait. Un peu. Comme les paroles qu’Alden déversait sur elle. Il avait son attention, et elle hochait doucement la tête. C’était humain, comme réaction. Ça n’en restait pas moins horrible. Mais avoir le sentiment qu’on comprenait, que ces sentiments n’avaient rien de contre-nature … était un soulagement. Léger. Mais qui l’empêchait de souhaiter recommencer à ne plus rien sentir et s’enfermer dans une pièce sombre jusqu’à ce qu’elle comprenne quoi faire.

J'ai perdu quelqu'un qui comptait beaucoup pour moi. Tué de sang-froid. Et j'aurais massacré les hommes qui ont fait ça si j'avais pu. Et le regard qu’il lui lança ne laissait aucun doute sur la véracité de ses propos. Il renvoyait à l’ex-Gryffondor le reflet du sien, dans le miroir, le matin suivant ce cauchemar où elle s’était souvenue du visage de cette femme, se jurant qu’elle n’aurait de cesse de venger la mort de Lindermann. Je suis désolée … Pour lui, pour sa perte dont elle n’avait jamais entendu parler. Pourquoi ne lui avait-il pas dit, quand elle pestait devant lui, quand elle tempêtait, quand elle exprimait à quel point c’était injuste. Quand la colère avait remplacé les larmes, pourquoi ne s’en était-il pas ouvert à elle ? Pour ne pas l’encourager, sans doute. Lui savait, lui connaissait le prix à payer quand on prenait une vie. Il le lui confirma d’ailleurs quelques secondes plus tard. Cela semblait tout à fait logique. Ses paupières s’abaissèrent quelques secondes, alors qu’elle profitait de la caresse d’Alden. Juste quelques secondes de douceur, avant qu’il ne la capture de nouveau, forçant son écoute. Accepte ton geste. La laisse pas gagner après ce qu'elle a fait... Tu restes Kaprice Teagan. Quoiqu'en dise ton sang. Quoiqu'en disent tes actes. Tu seras pas seule. Jamais. Je t'aiderai. Alors accepte. Ça prendra du temps, ça sera dur, mais tu vaincras. Parce qu'il voulait que tu vives. Parce que je tiens à toi, comme tous les gens qui t'aiment. Parce que tu es forte, Kaprice Teagan. Tiens, il restait quelques larmes, quelque part, en elle. Ses yeux brillèrent un peu trop fort. Mais qui était Kaprice Teagan ? Quand on cherchait à savoir, on partait du plus simple, de son nom, de son âge. Elle était incapable de donner ces deux informations avec exactitude, alors comment construire le reste, après ? Elle s’était raccrochée à ses études, à ce qu’elle voulait faire, à ses convictions. Qu’en restait-il, maintenant ?

Il restait lui. Lui proposant d’être là pour elle, et qu’importaient les obstacles et la fréquence de ses visites. Il restait Aoden, qui se ferait un sang d’encre quand il saurait qu’on l’avait envoyée en mission. Il restait Noah, qu’elle devait rejoindre cette nuit-à. Il restait Jake, qu’elle ne pouvait pas laisser tomber. Elle respirait. Elle était en vie. On l’attendait en service le lendemain. Elle avait des cours, elle avait un but. Et elle ne s’était pas totalement perdue en chemin. Doucement, sa main vint rejoindre celle d’Alden qui ne tenait pas son visage et elle la serra : Merci … Elle secoua lentement la tête. Je crois que j’ai juste besoin … d’accepter, comme tu dis. Même si je ne sais pas encore comment faire. Ses pensées lui échappaient. Je m’étais toujours crue au-dessus d’eux, tu sais, parce que je n’avais jamais …pris une vie. Ses jointures blanchirent à l’emploi de cette expression, mais elle tint bon. Bien sûr qu’elle attaquait, qu’elle se défendait en mission, bien sûr qu’elle faisait du mal, mais là on parlait d’un assassinat. Elle s’était défendue ? Peut-être. Et elle aurait pu la tuer. Mais ça n’avait pas été la motivation première de son geste. Et je suis censée soigner les gens. Pas leur faire … « ça ». Une vision un peu manichéenne du monde, certes, qui la fit rire. Je pensais avoir grandi suffisamment pour ne pas tout voir en blanc ou en noir et apprécier les nuances de gris, mais visiblement, je me trompais. Se mordillant la lèvre, elle finit par abandonner la partie et combler l’espace qui la séparait d’Alden. Forte ? Heath lui avait dit la même chose. Pour l’instant, elle était surtout perdue. Même si elle s’était apaisée. Parce qu’elle n’était pas seule. Il y avait cependant une dernière chose à demander. Comment …accepte-t-on ? Y arriverait-elle rapidement ? Ou cela la hanterait-elle toute sa vie ? Ce fantôme avec ses grands yeux tristes et ses « tic tac » incessants finirait-il par la laisser en paix ?
Alden D. Wheeler
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Re: What I've done - Alden
ce message a été posté Mer 29 Jan 2014 - 4:54
Un court silence s'installa entre nous, silence pendant lequel j'attendis avec appréhension une quelconque réaction de sa part. J'espérais que mes mots lui soient utiles, qu'ils la fassent réagir, qu'ils l'atteignent. Mon discours avait été un peu brouillon, peut-être pas toujours plein de sens, mais je souhaitais plus que tout qu'il fasse mouche. Finalement, je sentis sa main se poser sur la mienne, celle qui était libre. J'ancrai de nouveau mes yeux dans les siens. Elle me remercia puis secoua la tête. Elle enchaîna sur le fait qu'elle ne savait pas comment accepter son geste, chose tout à fait normale. Je n'étais même pas sûr qu'il soit possible d'accepter totalement ce genre d'action. Mais je ne lui fis pas part de mes réflexions, la laissant s'épancher autant qu'elle en avait besoin.

Elle marqua une pause alors que je sentais sa prise se resserrait sur ma main. Pour l'aider à tenir, pour lui montrer une fois de plus que j'étais là, ma main qui se trouvait sur son visage vint recouvrir la sienne et la serrer à son tour. J'attendis qu'elle reprenne. Les mots qu'elle débita ensuite me firent mal au cœur. Comme ce rire désabusé. Ils me montraient, lui montraient à quel point le décalage était grand entre ce qu'on pensait vivre et ce que l'on vivait réellement, entre le monde qu'on pensait côtoyer et la réalité. Jusqu'à ce qu'un événement affreux, impitoyable vienne s'abattre sur nous pour nous montrer combien nous avions été naïfs. J'étais passé par là également. La chute était dure. L'atterrissage également. Se remettre sur ses jambes par la suite ? C'était pire que les deux premiers réunis. Et savoir que Kaprice allait devoir en passer par là me dégoûtait et me donnait des envies de meurtre. Inconsciemment, je pressais davantage ma main sur la sienne, mon pouce venant caresser légèrement la peau sous lui.

La boule d'angoisse présente dans mon ventre s'agrandit considérablement quand Kaprice s'approcha de moi. Je ne me fis pas prier pour refermer mes bras autour d'elle, étreinte forte et fraternelle, tentant de faire passer tout l'amour que j'éprouvais pour elle qui avait su trouver une place dans ma vie chaotique et sombre. Je calai ma joue contre le haut de son crâne, fermant les yeux un instant, moi-même quelque peu apaisé par ce geste. Je l'entendis finalement prononcer quelque chose et dus me baisser vers son visage pour l'entendre correctement, le bruit de l'eau ruisselant plus fort que son murmure. « …accepte-t-on ? » Je répétai la question pour être sûr d'avoir bien compris. « Comment on accepte ça ? ... Eh bien... » Je me laissai quelques instants de réflexion, pour tenter de bien choisir mes mots. Elle avait réussi à se calmer, je ne voulais pas la paniquer davantage. En même temps, je relevai le visage puis embrassai ses cheveux, ma main passant distraitement dans son dos.

C'était une question à laquelle il y avait autant de façons de répondre qu'il y avait de gens sur Terre. Chacun avait sa manière de gérer ça. Certains se pardonnaient, d'autres n'y arrivaient pas mais continuaient d'avancer. D'autres encore n'arrivaient pas à passer outre. Enfin, certains n'étaient pas préoccupés par leur acte – cela avait sûrement été le cas de Lizbeth Nott. Pourtant, aujourd'hui, les règles avaient changé. Des gens qui n'auraient jamais tué avant, maintenant enrôlés dans les factions, avait été contraints de le faire, pour toutes sortes de raisons.
Moi dans tout ça ? J'avais tué. Avant l'ODP, après l'ODP. Je n'en étais pas fier. Certains meurtres particulièrement me hantaient encore. Mais j'avais accepté mon fardeau, mes fautes. Et j'essayais de me racheter comme je pouvais. Après, on oubliait jamais. En fin de compte, on ne s'en remettait jamais totalement. C'était à chacun de s'y retrouver là-dedans, d'apprendre à vivre avec pour pouvoir se regarder de nouveau dans un miroir. Je réussissais à le faire. Certains jours plus que d'autres.
Kaprice, elle, était dans un cas encore différent par de nombreux aspects.

Ma bouche, même si toujours posée sur ses cheveux, n'embrassait plus rien à présent, mes yeux fixant un point devant moi que je ne voyais pas vraiment. Je relevai finalement le visage, puis pris la parole d'une voix suffisamment forte pour qu'elle m'entende, mais voilée par les souvenirs encore trop clairs dans ma tête. « Ça dépend de chacun, je pense. Je te mentirai pas, ça prend du temps et y a pas vraiment de « méthode ». Je pense pas qu'il soit possible de s'en remettre totalement. Quand on prend une vie, quelle qu'elle soit, ça nous change. Je pense qu'il faut... se mettre dans la tête que... c'est ça d'être humain et de ne pas tout contrôler, de faire des erreurs, parfois même des choses horribles dont on ne se croyait pas capable. Je me répète, mais on vit dans un monde qui rend fou. Regarde, rien que moi, ce que j'ai fait, ce que je regrette, ce que j'aimerais pouvoir effacer mais que j'ai appris à supporter, parce que je voulais pas laisser derrière moi que du sang et du malheur... » Et Merlin savait que j'avais fait du mal aux gens, beaucoup. « Je crois sincèrement qu'on peut apprendre à porter ce poids, même si ça sera pas facile tous les jours. Oui, on peut apprendre à vivre avec. Tu pourrais apprendre à vivre avec. T'es assez forte pour ça, Kap'. Je... » J'avais l'impression de tourner autour du pot. De ne pas dire ce qu'il fallait. Peut-être parce qu'il n'existait pas de mots pré-conçus pour ce genre de situation ? Je calai à nouveau ma joue contre le haut de son crâne.
« Si tu te laisses bouffer par la culpabilité, tu pourras plus avancer. Alors que tu fais tellement le bien autour de toi. Regarde, rien qu'à Ste Mangouste, le nombre de gens que tu as aidés. Et puis, si t'avais pas été là, je crois bien que j'aurais pété un câble plus d'une fois. » Je resserrai inconsciemment mon étreinte autour d'elle. « Ce dérapage, ça te définit pas. C'est un faux pas. Tu dois pas te voir comme « celle qui a tué la Nott ». Tu n'es pas que ça. Tu es bien plus. Tu es une Phénix qui a dû faire face à son pire cauchemar. Tu t'es égarée, mais je serai là pour te récupérer. On sera tous là.  T'auras pu ne jamais revenir. Y laisser ta peau. Et je préfère qu'elle y soit restée plutôt que de ne plus jamais pouvoir te serrer dans mes bras. » J'allai cette fois-ci déposer un baiser sur son front. C'était égoïste. Et ça n'était sûrement pas la choses à dire. Mais c'était la stricte vérité.

« Oui, tu l'as tuée. Oui, ça va être dur. Certes, tu ne te pensais pas capable de ça... Mais... Non, tu n'es pas un monstre. Même maintenant, tu restes l'une des meilleures personnes qui soient. Quoique tu en penses. »
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Re: What I've done - Alden
ce message a été posté Dim 9 Fév 2014 - 15:55
Kaprice regretta d’avoir posé la question au moment même où elle finissait de la formuler. Qu’attendait-elle de la part d’Alden ? Il ne devait pas y avoir de recette ou de formule magique pour ce genre de choses, cela se saurait. Néanmoins, elle avait surtout envie de l’entendre dire que cela passerait, plus ou moins, qu’elle n’aurait pas tous les jours envie de se déconnecter totalement de la réalité pour ne plus penser, pour ne rien ressentir par la suite. Qu’elle ne serait pas obsédée H24 par son geste. Et qu’elle parviendrait à se pardonner. Les autres, au fond, ce n’était pas tellement son problème. Avec tout ce qui s’était passé depuis un an, elle avait fini par se dire que l’opinion d’autrui n’était pas une priorité, surtout quand on considérait à quel point elle pouvait changer rapidement et sans la moindre justification. Mais est-ce qu’elle serait capable de se regarder dans une glace sans faillir après ça, c’était une autre question. Qui la préoccupait davantage. Alors elle espérait ; qu’au-delà de son étreinte, qui lui faisait déjà beaucoup de bien, Alden pourrait la rassurer. Son odeur, ses bras, le baiser dans ses cheveux, tout était pourtant parfait, et elle s’en voulait de lui en demander plus, surtout qu’il devait sans doute se replonger dans son passé pour essayer d’en tirer les réponses adéquates. Un sentiment de culpabilité s’ajouta au reste et elle frissonna. Mais elle ne retira pas sa question. Pour égoïste que ce soit, elle avait besoin de savoir. Même si, pendant plusieurs minutes, elle pensa l’avoir blessé et perdu, mais soudain, il parla.

Un peu de la chaleur dont il l’avait enveloppée disparut, ce qui lui permit de capter chacun des mots qu’il prononça. Et il dit ce à quoi elle s’attendait. Qu’il n’y avait pas de solution pré écrite. Elle se serra un peu plus contre lui quand il évoqua son propre passé. Elle n’en connaissait bien évidemment pas tous les détails, mais commençait à avoir une assez bonne idée de ce dont il voulait parler. On ne changeait pas de camp impunément et il était évident qu’il n’avait rien d’un enfant de chœur. Mais il avait changé. Quand la nécessité faisait loi, malheureusement, ils se retrouvaient tous dans la même position, et il n’avait pas à se blâmer pour ça. Kaprice ne se rendait pas compte qu’elle était en train de penser qu’il devait se pardonner ce qu’elle ne parvenait pas à accepter elle-même. Il était vrai que les conditions étaient différentes, mais il y avait tout de même de grandes similitudes qu’elle ne pouvait ignorer. Cela viendrait, sans nul doute, mais pour l’instant, elle trouvait Alden trop dur avec lui-même, ce qu’elle fut incapable de lui dire sur le coup. Et il continuait. Ce qui lui fut plus difficile à entendre furent tous les éloges qu’il fit. Le portrait qu’il dépeignait n’était pas objectif et il le savait. Forte ? Elle ? Elle ne se voyait pas vraiment comme ça. Bien sûr, elle avait traversé quelques épreuves, participé à des batailles, essuyé quelques tragédies personnelles (et encore, tragédies, il ne fallait pas pousser mémé dans les orties non pus), mais ce n’était pas ce qu’elle aurait dit en premier. Cependant, cela la renvoya à Nim qui l’avait traitée de pleurnicheuse, alors qu’il s’attendait visiblement à la voir rayonnante et prête à se battre. Était-ce vraiment l’image que les gens avaient d’elle ? C’était … étrange. Mais toujours bon à prendre.

Elle finit par laisser échapper un léger rire à sa dernière phrase, avant de se décaler pour pouvoir le regarder : « L’une des meilleures personnes » ? Aldy … Elle était épuisée, si bien que son sourire parut bien faible. Elle n’avait pas le cœur à le faire, c’était plus une bravade qu’autre chose, mais elle le fit pour lui : De la part de quelqu’un comme toi … Non, je n’ai rien d’exceptionnel. Comme elle venait de le prouver, d’ailleurs, pensa-t-elle amèrement. Mais c’était ce qui faisait d’elle un être humain, il avait raison. Ils faisaient tous des faux pas, se laissaient tous parfois emporter par leurs sentiments. Bien sûr qu’elle aurait dû penser à sa mission avant tout, mais en reconnaissant Lizbeth, elle avait craqué. C’était une erreur, peut-être même une faute grave, selon qui entendrait cette histoire et donnerait son avis dessus, mais elle n’y pouvait rien. C’était elle et elle avait réagi avec ses tripes, non avec sa tête. Est-ce qu’à vingt-deux ans, on pouvait réellement se comporter comme une guerrière sans sentiments et ne penser qu’à son devoir ? Non. Personne, pas même quelqu’un de plus âgé, ou alors elle aurait adoré prendre des cours avec cette personne. C’était … comme ça. Attention, elle ne trouvait pas ce que ce qu’elle avait fait était pour autant excusable. Mais ça ne lui enlevait pas son humanité, même si elle se sentait plus bas que terre. Je … suppose que tu as raison. On est tous … faillibles. Un frisson la parcourut de nouveau et elle leva les yeux vers le jet d’eau, espérant sans doute l’arrêter par la simple force de son esprit. En vain. Elle n’avait toujours rien de serein. Mais elle ne parvenait plus à pleurer. Et ce qu’il y avait à dire avait été dit. Nerveusement, ses doigts se raccrochèrent à la manche d’Alden. Il aurait fallu qu’elle rentre, mais si Noah la voyait dans cet état … Noah. Comment allait-elle lui parler de ça ? Et Aoden … il fallait qu’elle lui donne le message de Cinnamon. Non. Non, elle ne voulait pas. Elle ne pouvait pas, en réalité.

Un vent de panique s’était mis à souffler sur la jeune fille lorsqu’elle s’était mise à penser à sortir. Aller ailleurs. Voir des gens. Devoir … parler. Ou se comporter normalement. Ou … expliquer. Sans un mot, elle plongea son visage dans les vêtements de Wheeler, un léger gémissement s’échappant de ses lèvres fermées. Lentement, elle se força à respirer. Il fallait qu’elle sorte, à un moment ou à un autre. Il fallait qu’elle … Ma baguette … Ses yeux s’embuèrent de nouveau et elle se mordit violemment la lèvre. L’attachement de la Gryffondor à cet objet avait toujours été un sujet de plaisanterie pour sa famille et pas mal de ses amis. Ne plus l’avoir … il allait falloir la remplacer. Rapidement. C’était ce qu’elle ferait en premier, juste pour se rassurer. Pour gommer l’usage des poings comme barrière de défense en cas de besoin. Il … faut que j’aille … en acheter une nouvelle. Du concret. Du solide. Prenant une profonde inspiration, elle se redressa de nouveau pour le regarder. Elle avait envie de lui demander de l’accompagner. Il le ferait sans doute, mais avait-elle le droit de s’imposer encore ? Et il lui aurait sans doute valu une sieste avant. Et une vraie douche. Ainsi que des vêtements propres et secs. Mais elle n’était pas vraiment en état de réfléchir à tout l’aspect logistique de la chose. L’apaisement qu’elle avait ressenti à son contact était en train de se déliter lentement, la faisant redevenir fébrile. Posant ses mains au fond du bac de douche, elle tenta de pousser sur ses jambes pour se relever : M…merci je vais te … laisser, tu dois … Elle ne finit par sa phrase, ses pieds glissant dans l’eau et la réexpédiant sur les fesses en deux secondes. Ses lèvres tremblèrent. Non, ne pas se remettre à pleurer, ça devenait ridicule.
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Re: What I've done - Alden
ce message a été posté Dim 2 Mar 2014 - 16:18
Le rire qu'elle laissa échapper à la fin de ma tirade me surprit, mais dans le bon sens. Le sourire qui suivit n'était pas des plus éclatants mais il n'était pas ironique, et ça, c'était déjà un bon point. « 'L’une des meilleures personnes' ? Aldy…  » Je hochai la tête, décidé, un petit sourire aux lèvres également. Elle n'imaginait pas à quel point. « De la part de quelqu’un comme toi… Non, je n’ai rien d’exceptionnel. » J'écarquillai légèrement les yeux sous la surprise. De la part de quelqu'un comme moi ? Que voulait-elle dire exactement ? Que ce que je venais de dire s'appliquer à moi, même plus ? Cela me paraissait... inconcevable. Je savais ce que j'avais fait au cours de ma vie. J'avais fui longtemps avant de me décider enfin à reprendre les rênes de ma vie, à arrêter de me laisser porter et de me faire dicter ma conduite par les autres. Non, définitivement, c'était touchant, mais ce genre de choses ne s'appliquaient plus à moi, si elles s'y étaient déjà appliquées. Je préférai ne rien répondre. Ce n'était pas le sujet, il y avait bien plus important. Je me contentai donc d'un petit rire qui aurait pu vouloir dire tout et n'importe quoi.

« Je… suppose que tu as raison. On est tous… faillibles  » J'acquiesçai par un hochement de tête et ajoutai, assez inutilement : « Oui, tous. » Elle leva ensuite les yeux, je suivis son regard. Le jet d'eau ? Je me demandai si elle voulait l'arrêter ou si elle souhaitait prendre une « vraie » douche. Puis je sentis qu'elle tirait sur ma manche. Mon attention se reporta immédiatement sur elle. Et je reconnus de suite à son expression qu'elle était en train de se remettre à paniquer. Non, non, non. Pas maintenant. Elle enfouit une fois de plus son visage dans mes vêtements. Je passai une fois de plus mes bras autour d'elle, dans un geste rassurant. Nous ferions ça autant de fois qu'elle en aurait besoin. Je lui murmurai alors : « Kapy, tu te dis quoi ? » Pour toute réponse, un gémissement étouffé me parvint. « Hey, shhh, calme-toi, concentre-toi sur quelque chose pour canaliser la panique. Shhh. » Je l'entendis ensuite inspirer, expirer.

Au bout de quelques instants, cela sembla marcher car son corps se calma légèrement, du moins, les tremblements finirent-ils par disparaître. Que s'était-elle dit pour replonger dans cet état de panique ? Avait-elle repensé à la scène ? Je lui redemandai une nouvelle ce qu'elle se disait. Dans un murmure, elle me répondit : « Ma baguette... Il… faut que j’aille… en acheter une nouvelle. » Merde, elle avait cassé sa baguette. Je savais l'attachement tout particulier que Kaprice entretenait à son égard. Je caressais doucement son bras quand elle se redressa soudainement, me surprenant et me poussant à m'écarter légèrement. Elle me fixa et je crus qu'elle allait ouvrir la bouche... mais non, elle commença à se relever à la place. « Kap', qu'est-ce que tu... » « M…merci je vais te… laisser, tu dois… » « De... Comment ça, tu... » Elle pensait aller où, sérieusement ? Je la regardai, abasourdi.

Finalement, elle glissa et atterrit de nouveau dans le bac à douche. Ses lèvres se mirent à trembler. Et je sentis la colère gronder doucement en moi. « Kaprice. Regarde-moi. » Une fois que j'eus son attention, je continuai. « Tu vas nulle part, tu m'entends ? Tu te fourres le doigt dans l’œil si tu crois que je vais te laisser maintenant. Tu vas rester avec moi aujourd'hui et interdiction de discuter, ma belle. » Le regard déterminé, je donnais sûrement l'impression d'un père grondant sa fille. Je m'étais peut-être emballé, c'était vrai, mais je connaissais la bête. Elle pouvait être d'un têtu pas possible et il était simplement hors de question que je la laisse dans cet état, à vagabonder... où ? Sur le Chemin de Traverse pour aller s'acheter une nouvelle baguette ? Pleine de sang, de boue et trempée jusqu'aux os. Mais bien sûr.

« Allez, viens. » J'attrapai ses deux mains et me relevai. Je l'aidai ensuite à se relever à son tour. Un sourire apparut sur mes lèvres. « Bien, maintenant que je t'ai fait mon discours moralisateur et paternaliste qui m'a fait prendre 20 ans d'un coup... » J'eus l'air légèrement gêné, l'espace d'un instant. Je repasserai pour la douceur... Mais je me repris bien vite : une fois de plus, il y avait plus urgent. Il ne fallait surtout pas qu'elle retombe dans un quelconque état de léthargie ou de panique. « Pour ta baguette, je vais t'accompagner, on ira après le repas. Mais en attendant... » Je haussai légèrement les sourcils, déterminé, tout en hochant la tête. Je testai la température de l'eau et estimai qu'il fallait un peu plus de chaleur. Je tournai donc l'un des robinets. « Douche, Kap'. » Je souris, confiant. « Je vais nous préparer un truc pendant ce temps. Il faut que tu grignotes au moins un peu. » Sans attendre de réponse, je me tournai vers le meuble et en sortis deux serviettes, une grande et une petite, et les posai non loin. « Je vais voir ce que j'ai comme vêtements de rechange. J'vais bien trouver quelque chose. Appelle-moi quand t'auras fini, je viendrai te les apporter. » Et maintenant que je n'avais plus aucune directive à donner, je me sentis comme un con Je me raclai la gorge. « Je crois que c'est tout. Si tu as besoin de quoique ce soit, appelle-moi. D'accord, ma belle ? » Je lui souris puis déposai un baiser sur son front. Contre sa peau, je murmurai : « Ça finira par aller, lâche rien. » Je m'écartai et caressai doucement sa joue.
Sur un sourire, je quittai la pièce.

J'aurais aimé pouvoir rester avec elle, m'assurer que tout allait bien. Et nous étions proches, c'était certain, mais pas au point d'aller l'aider à se doucher... Histoire de ne pas m'inquiéter, je me forçai à me concentrer sur le reste. J'allai farfouiller dans le réfrigérateur et y trouvai du bacon et des pommes de terre. Je mis tout ça à cuire et m'occupai ensuite de lui trouver des vêtements.
Je farfouillai dans mon armoire, jugeant de ce qui pourrait lui aller en attendant. Je trouvai un jean qui ne m'allait plus depuis bien longtemps et... un soutien-gorge... ? Qu'est-ce que cette chose faisait là ? Je trouvai de suite après un tee-shirt pour fille. J'en déduisis que cela avait dû appartenir à la même femelle. Et je me rappelai soudain la nuit passée avec une femme appartenant aux Phénix, qui était rentrée chez elle avec mon tee-shirt sur le dos... Ceci expliquait cela. Bon sang, pourquoi n'avais-je pas jeté ça à l'époque ? Bon, pour le coup, ça me serait utile. Je laissai le soutien-mamelles là où il était – je le jetterais plus tard – et mis de côté le tee-shirt. Une paire de chaussettes et... Définitivement, je ne pourrais rien faire pour des sous-vêtements. Au pire, si les siens n'étaient pas trop sales, il suffirait de leur lancer un sort de séchage – je n'étais clairement pas un as des sortilèges ménagers. Kaprice y penserait peut-être, d'ailleurs. Oui, voilà.

Pourtant, même ce flot de réflexions – qui commençait à tourner au bizarre voire au ridicule – ne put empêcher l'inquiétude que je nourrissais pour elle de resurgir.

Lorsqu'elle sortit de la douche, les traits toujours tirés mais clairement en meilleur état, je nous installai à table, le repas absolument pas calorique devant nous. J'essayai de faire un peu la conversation pour lui changer les idées, sans trop de succès, mais le principal était que l'on ne revienne pas sur ce qui la bouleversait depuis ce matin. Je la forçai à manger quelques petites bouchées, difficilement, mais n'insistai pas plus. Tant qu'elle gardait un peu de force, c'était suffisant pour l'instant.
Après avoir mis la vaisselle sale en vrac dans l'évier, nous partîmes en direction du Chemin de Traverse et de la boutique de baguettes, à la recherche de celle qui partagerait dorénavant sa vie. Et j'espérais que Kaprice s'adapterait autant à elle qu'à la vie qui serait la sienne à présent. J'espérais qu'elle saurait être forte. Je serais là pour la soutenir, comme ses amis et sa famille, mais... je ne pouvais empêcher l'angoisse qui était née quand je l'avais croisée tout à l'heure de grandir de plus en plus à mesure que le temps passait.


TERMINÉ ~
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