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❝ Darkness round the sun ❞
 :: Londres :: Bâtiments officiels :: Sainte-Mangouste
Eireann Callaghan
Poulpe d'Or du plus beau fessier
Eireann Callaghan
Messages : 7271 Crédits : © mind dreamer
Age du personnage : 27 ans
Ascendance : Sorcier basique
Emploi/Etude : Professeur de SCM à l'Institut - Congé forcé
Faction : Ordre du Phénix
Maison : Poufsouffle

Rapeltout
Patronus : Harpie Féroce
Epouvantard : Un Filet du Diable
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Darkness round the sun
ce message a été posté Mer 11 Déc 2013 - 14:15
4 novembre 2021
après 21 heures

Eireann ne comprenait pas pourquoi elle n'avait pas encore fermé l'oeil. Elle se sentait presque complètement réveillée, en tout cas, elle avait une furieuse envie de se lever de son lit et de se tirer de cette chambre, de ce bâtiment dans son ensemble. Dire qu'elle pétait un plomb aurait été un euphémisme. Elle bouillonnait. Et ce n'était pas parce qu'on l'accusait d'avoir été une grosse connasse à Trent Park. Non, elle avait fini par comprendre que le monde autour d'elle ne voyait que les mauvaises choses et laissait les erreurs de parcours empiéter sur tout ce qui avait du sens. Et surtout, elle ne considérait pas le meurtre du moldu comme une erreur. Si c'était à refaire, elle le referait. On l'avait envoyée là-bas en lui disant de tuer l'ennemi si nécessaire et ce moldu là, à défaut d'être mangemort, s'était révélé être un ennemi. Dangereux, plus dangereux même que certains mangemorts. Ce qui la faisait enrager était de devoir rester là, sous de faux prétextes. Elle allait bien, elle le sentait. Alors qu'on ne lui fasse pas croire qu'il fallait qu'elle se repose alors qu'on voulait simplement garder un oeil sur elle !

Et si elle se tirait ce soir ? Après tout, elle n'aurait qu'à aller tranquillement chez elle, elle enverrait un hibou au Ministère pour dire où elle se trouvait en guise de bonne foi et basta. Non, elle ne pouvait pas faire ça. Si la cause Phénix ne lui faisait plus envie, si elle avait clairement annoncé qu'elle leur balançait un gros fuck à la gueule, Eireann ne pouvait dénigrait ce que Wallas essayait de faire. Il tentait de les aider, réellement. Il croyait en eux et il allait tout faire pour qu'ils s'en sortent. Alors si cette preuve d'intérêt et de confiance arrivait trop tard pour Eireann, l'irlandaise ne pouvait pas non plus jouer les ingrates et le planter. Elle resterait presque sage pour lui, parce que malgré les travers de la faction, Eireann devait lui reconnaître une chose : il avait toujours tout essayé de faire de son mieux. Et il ne méritait pas de payer parce qu'Eireann jetait l'éponge. Ce n'était pas à cause de lui. C'était à cause de tout, de tous même.

La porte s'ouvrit et Eireann se dit qu'on allait lui apporter une autre potion. Visiblement, la première potion du fais-dodo-mécréante n'avait pas fonctionné. A la place de ça, elle vit son petit Ted entrer dans la chambre après avoir blablater avec un type dans le couloir, enfin, elle vit une silhouette inconnue blablater puis lorsque la porte se referma, les traits familiers de Ted apparurent. Ted était là et étrangement, son humeur massacrante s'améliora légèrement. Elle était contente de le voir. Chaque fois qu'un de ses proches avait réussi à venir lui rendre une courte visite, elle avait oublier un peu son sort et avait souri, faussement, mais souri tout de même. C'était dur de faire bonne figure mais elle ne voulait pas qu'ils sachent. Elle ne voulait pas que ses parents comprennent qu'elle avait abandonné au point que ses toutes premières pensées lorsqu'elle avait ouvert les yeux au QG restaient gravées au fer rouge à l'intérieur de son crâne : elle aurait préféré crever. Encore aujourd'hui, elle se disait que c'était con que la vie ait décidé de la garder en son sein, que la mort aurait été une douce libération.

Elle se redressa sur son lit et offrit à Ted un sourire qui se faisait presque moins factice au fil des jours : elle commençait à accepter sa survie, c'était un début. « J'ai bien cru que tu n'allais jamais venir me voir Ted. T'as de le chance, j'suis pas droguée ce soir, ils se sont plantés. » Peut-être était-il là pour lui filer sa potion d'ailleurs. Dans tous las cas, le voir lui faisait du bien. Son bébé Ted qui allait se marier. Son bébé Ted qui méritait le bonheur. Son bébé Ted à qui elle mentirait comme aux autres.
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Re: Darkness round the sun
ce message a été posté Jeu 12 Déc 2013 - 19:56
    Un sourire taquin ourla les lèvres du jeune homme alors qu'Eireann l’accueillait dans sa chambre. Une expression malicieuse que peu de personnes voyaient sur ses traits, hormis ses proches. Claire arrivait parfaitement à le détendre. Eireann également, bien que moins fréquemment. Eireann, la grande sœur d'adoption, la guerrière qui l'avait prit sous son aile à Poudlard, quand son seul nom lui valait d'être harcelé, oppressé, méprisé, par élèves et professeurs qui se complaisaient dans le régime de terreur qui était instauré. Jane et Eireann avaient été de fabuleux et précieux soutiens pour un enfant, un adolescent, en perte de repères, que la propagande amenait à penser que ceux lui ayant donné le jour n'étaient que des traîtres et des moins que rien... Qu'il était comme eux.

    Il était bien loin de songer aux terribles pensées qui pouvaient harceler Eireann depuis le 31 octobre. Elle avait toujours été forte, une battante, une femme qu'il admirait sincèrement car rien ne semblait pouvoir lui faire cesser la lutte. Un modèle. Et comme tout colosse, elle avait trouvé son point de rupture.

    « Oh tu crois qu'ils se sont plantés ? »

    Son regard pétilla de rire contenu, avant qu'il ne s'approche du lit et ne s'assoit sur son bord, le matelas ployant un peu sous son poids. Il observa un instant la jeune femme. Elle ne devrait pas tarder à sortir. Physiquement, cela allait. Psychologiquement, c'était plus délicat. Il n'était pas présent lors des événements, mais il avait apprit ce qu'il s'était passé et surtout, il venait d'apprendre ce qu'Eireann et quelques autres encouraient. Ils avaient tué. Ils faisaient l'objet d'une enquête. Les accusations étaient tellement stupides quand on connaissait Eireann. Il la défendrait, cela ne faisait aucun doute.

    « Comment as-tu pu penser que je ne viendrais pas ? »

    Il pencha légèrement la tête.

    « Bon d'accord, ça fait quelques jours que tu es là et j'aurais du venir avant, mais je n'en ai pas eu le temps et quand je l'ai eu... Et bien tu dormais ! »

    Il sortit une petite fiole de sa poche, l'agitant entre ses doigts. Une potion de sommeil, celle qu'Eireann prenait en temps normal et qui la plongeait dans un sommeil réparateur.

    « T'es à ce point chiante qu'ils se débarrassent de toi la moitié du temps ? »

    Il lui lança un sourire, avant de ranger le fiole dans sa poche.

    « Tu ne peux pas imaginer les trésors d'imagination que j'ai du déployer pour que tu n'ai pas ta potion ce soir. Certains médicomages sont assez à cheval sur ce genre de choses. Celui qui s'occupe de toi est une vraie tête de mule. »

    Il se gratta la joue, ombrée d'une barbe de deux jours. En vérité, il avait usé de son don, hérité de sa mère, pour usurper l'identité de son collègue et pouvoir épargner à Eireann un sommeil un peu trop précoce. Il n'était pas spécialement fier de se servir de son don de métamorphomage de cette façon, mais c'était pour la bonne cause, non ? Il avait du s'assurer d'un timing parfait. Croiser son double aurait été un peu gênant.

    « Mais bon, je possède une carte qu'il ignore. Je commence à croire que vous avez une mauvaise influence sur moi les filles. »

    Si Claire, Eireann ou Jane n'étaient pas spécialement à cheval sur les règles, ce n'était pas le cas du discret fils Lupin. Il s’encanaillait apparemment !

    « Alors dis-moi, comment te sens-tu ? Et c'est l'ami qui te demande, pas le médicomage, hein ?»
Eireann Callaghan
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Re: Darkness round the sun
ce message a été posté Jeu 12 Déc 2013 - 21:44
Ted faisait entre un peu de soleil avec lui dans cette chambre lugubre. Le voir lui réchauffait le cœur. C’était ça, l’important dans sa vie. Pas l’Ordre et ses foutaises. Pas tous ces petits cons qui se permettaient de lui dire si elle était quelqu’un de bien ou pas. Pas ces enquêteurs au torse si bombé quand ils entraient dans la pièce pour l’interroger qu’elle s’était demandée à plusieurs reprise comme leurs robes de sorcier n’avaient pas explosé sous la pression de leurs égos surdimensionnés. Eireann savait qu’elle n’était pas seule. Ce n’était pas suffisant pour lui permettre de relativiser, mais ça suffisait pour qu’elle n’ait pas envie de se jeter par la fenêtre. Enfin, pas constamment en tout cas.

Elle regarda la fiole dont le liquide se balançait de gauche à droite. Un demi-sourire s’afficha sur son visage. Sans qu’elle n’ait à se forcer d’ailleurs. C’était agréable. C’était l’effet famille. Parce que Ted, c’était sa famille. Et Eireann savait que sans les siens, elle ne réussirait pas à sortir la tête de l’eau. Azkaban, elle y songeait. Pour avoir tué un moldu, un moldu dangereux, meurtrier et prêt à la tuer. C’était cher payer. Surtout pour un moldu. Déjà qu’avant cette nuit-là les moldus avaient été loin d’être ses petits copains, mais aujourd’hui, elle déplaçait de la case « êtres » à la case « animaux dangereux et nuisibles ». Des animaux, c’était ce qu’ils étaient. Comme les sorciers. Seulement, elle n’avait jamais eu aucune raison d’aller se mêler à une espèce qui n’était pas la sienne. Et à cause d’eux, elle allait payer pour des choses qui la dépassaient. Parce que ce n’était pas que son acte qu’on tentait de punir. On cherchait à blanchir Thorne, à le laver du meurtre odieux qu’il avait commis. Si elle avait échappé à la mort, Gavin n’avait pas eu cette chance. Tué par l’un des leurs, froidement ou presque. Magie Noire mon cul. Le doloris était arrivé avant, Eireann en était certaine.

Peut-être que sa situation n’était si désespérée, peut-être qu’elle voyait tout en noir. Après tout, si Ted avait réussi à obtenir qu’elle ne reçoive pas sa dose de potion ferme-ta-gueule-traîtresse, c’était sûrement qu’elle n’était pas complètement traitée comme un monstre. La lumière que représentait Ted n’était pas suffisamment forte pour balayer les sombres pensées d’Eireann et elle ne croyait pas en tout ça.

« Je… ça va. » Aussi bien que possible. Pour une personne qui était dégoûtée d’avoir survécu, ça allait à peu près. Le suicide n’était pas une chose qu’elle envisageait, ça ne lui effleurait même pas l’esprit. Mourir par lâcheté, ça n’était pas elle, même aujourd’hui alors qu’elle cherchait désespérément à comprendre la personne qu’elle était devenue. Mourir en se rendant utile, sur le front, ça oui. Mais qu’avait-elle fait d’utile exactement dimanche soir ? Rien. Si, elle avait rendu un fier service à la société moldue en tuant une raclure. Et ça, ce n’était pas quelque chose qui l’aidait à se sentir mieux. Elle aurait préféré aider les siens en tuant Brenton Thorne. Avant qu’il ne tue Gavin. Mais on était faible ou on était faible quand on s’appelle Eireann Callaghan. Tuer un moldu pour sauver sa vie, c’était faisable. Tuer un sorcier Phénix, non. Sa conscience lui avait refusé ce geste. « J’ai connu mieux, hein, mais ça va. Je n’ai plus mal, j’ai juste l’impression d’être épuisée tout le temps et en même temps, je veux sortir d’ici. » Elle n’avait la force de rien mais elle voulait gambader dans l’herbe. Et après aller se réfugier auprès de la cheminée qui ornait le salon de ses parents. Avec un jus de patacitrouille. « J’ai besoin d’air je crois, d’air irlandais. De mon chez moi. »

Elle avait besoin de ça pour ne pas hurler, pour ne pas frapper sur la première tête de con qui franchirait le pas de cette porte. Et il y en avait tous les jours. Les enquêteurs lui prouvaient chaque jour qu’elle était considérée comme coupable, qu’on ne cherchait qu’à savoir quel serait le prix à payer. Et ça, c’était pour le Ministère. Pour les Phénix… Non. Juste Non. Elle savait que Wallas essayait de les aider mais Thorne, ce connard aussi était un Phénix. C’était lui qui les accusait. Lui qui vendait leurs peaux pour sauver la sienne. Et l’autre aussi, Fetherstonhaugh. Mais celui-là, Eire s’en foutait un peu. Ancien mangemort, essayant vainement de comprendre quel était son camp… Il allait faire comme elle, apprendre à la dure comment fonctionnait les Phénix. Après ce coup dans la gueule, peut-être préfèrerait-il même retourner chez les mangemorts.

Elle avait peur que Ted ne pose des questions qui la poussent dans ses retranchements. Elle ne voulait pas avoir à mentir, encore, et elle ne pourrait se résoudre à lui dire la vérité, à lui expliquer comment elle voyait les choses aujourd’hui. Aussi, chercha-t-elle bêtement à changer de sujet. « Comment va Claire ? » Sa fiancée, sa famille. Un mariage était toujours un bon moyen d’oublier la merde un instant pour se concentrer sur le bonheur et l’avenir. Celui des autres, elle, elle avait perdu tout avenir et espoir de bonheur depuis bien longtemps.
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Re: Darkness round the sun
ce message a été posté Ven 20 Déc 2013 - 21:03
    Il jeta un regard rien moins que convaincu à Eireann quand elle répondit que ça allait. On ne la lui faisait pas à lui. Il devinait là une réponse de façade, mais certaines personnes n’aimaient pas laisser paraître leurs véritables pensées ou leur détresse. Il était un peu comme ça d'ailleurs. Un petit côté taiseux, que Claire savait pourtant bien faire sauter. Mais avec elle, il était totalement différent du jeune homme réservé qu'il était au travail ou même au sein d'un groupe de Phénix qui étaient pourtant sa famille et pour qui il représentait une sorte d'espoir, un lien entre ce qui fut et ce qui pouvait être. Une sorte de célébrité qu'il n'assumait absolument pas d'ailleurs. Malheureusement, il s'était prouvé à plusieurs occasions qu'il n'était pas un foudre de guerre. C'était triste, mais il s'était fait une raison. Ted Lupin n'avait pas les formidables aptitudes de ses parents ou de son parrain. Il n'entrerait pas dans l'histoire comme un combattant hors pair. Chacun ses compétences...

    Mieux valait ne pas songer à ses propres problèmes, c'était un coup à déprimer et Eireann n'avait sûrement pas besoin de cela en plus des siens propres. Elle avait tué et voilà qu'elle était traitée comme... comme une meurtrière. Jamais elle n'aurait fait cela si elle n'y avait été contrainte. Ted croyait dur comme fer à son innocence. Même si certains événements pouvaient changer les gens et Merlin savait qu'Eireann avait eu son lot, jamais elle ne pourrait changer aussi profondément. Pas elle.

    Alors qu'il demeurait silencieux et que la jeune femme devait voir sur son visage qu'il ne la croyait pas vraiment, elle ajouta que ça n'allait pas si mal, étant juste totalement épuisée et ayant envie de sortir. Il acquiesça.

    « En même temps, étant donné comment on te drogue, ça ne m'étonne pas... »

    Il marqua une pause, avant de reprendre avec un petit sourire plein d'entrain :

    « Je pense que c'est d'être enfermée entre ces murs aussi. Ça n'aide pas pour le moral, tu auras plus d'entrain quand tu seras dehors. Là, franchement, qu'est-ce que tu fais de tes journées ? »

    Hormis ressasser, encore et encore, ce qu'il s'était passé ? Il y avait de quoi être complètement déprimée, il en avait bien conscience. Et s'il était là, c'était justement pour la détendre un peu et lui changer les idées. Elle avait souvent été là quand il n'allait pas bien, c'était à son tour désormais de prendre soin de ses proches. Il n'était plus le petit Lupin de Poudlard, la tête du turc. Il avait grandi, il dépassait Eireann ou Jane d'une bonne tête. Il était un homme, plus un gamin. Elle ajouta qu'elle avait besoin de l'air de chez elle en Irlande et il hocha la tête. C'était normal.

    Pour empêcher toute question un peu plus poussée, elle demanda comment allait Claire. Il se fendit d'un petit sourire annonçant qu'il n'était absolument pas dupe de la manœuvre, mais ne fit aucun commentaire.

    « Elle va bien. Elle fulmine suite à ce qu'on a pu entendre te concernant et concernant toute cette affaire... Tu sais comment elle est. »

    Une vraie valkyrie comme disait Lauren. Une petite guerrière avec le cœur sur la main et la langue bien pendue, courageuse comme un lion. Parfois au mépris du danger. Si elle était allée à Poudlard, elle aurait été Gryffondor, Ted en était certain. Bien que Poufsouffle aurait également pu lui correspondre pour son sens aigu de la loyauté.

    « C'est ce que j'aime chez elle. Elle ne se laisse jamais abattre. Elle voit le chaudron à moitié plein et pas à moitié vide. Il lui arrive d'avoir des moments d'abattement, mais cela ne dure pas et elle trouve toujours la force d'être optimiste pour entraîner les autres dans son sillage. C'est parfois épuisant, mais c'est ce dont j'ai besoin. »

    Sa voix laissait transparaître le profond attachement qu'il avait pour la jeune française. L'amour même. Eireann s'était réjouie, comme tous les Callaghan d'ailleurs, des fiançailles de Ted et Claire, même si Ciaran y était allé de ses vannes.

    « Je pense qu'elle aurait été plus apte que moi à te changer les idées, mais les horaires de visite étant assez stricts... »

    Il ne termina pas sa phrase, c'était assez explicite. Il jeta un regard aigu à la jeune femme, avant de demander tout à trac :

    « Qui t'apporte cette lumière Eireann ? Tu es forte, tu l'as toujours été, c'est un des traits de caractère que j'admire le plus chez toi. Tu as toujours été là pour moi, pour Jane, pour Ciaran et tous les autres. Mais même les plus forts peuvent avoir des faiblesses... J'aimerais tant te rendre ce que tu as pu me donner. Que tu puisses compter sur moi comme j'ai pu compter sur toi. A de nombreuses reprises. »

    Parce que si physiquement, elle allait assez bien, qu'en était-il moralement ? A sa place, Ted se serait senti au 36e dessous. Trop observateur, il risquait de pointer du doigt des failles qu'elle ne voulait pas laisser voir. Mais entre amis, ils pouvaient être sincères, non ?
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Re: Darkness round the sun
ce message a été posté Lun 23 Déc 2013 - 0:00
L’enfermement… Comme si elle avait le choix. Si ça n’avait tenu qu’à elle, elle aurait fait comme après chaque gros bobo : elle se serait gentiment tirée dans sa campagne irlandaise pour gambader dans les prés verts autour de la maison de son enfance. Elle aurait joué dans la boue comme une gamine, feintant les nouvelles petites créatures qui s’étaient ramenées en sont absence, cherchant à voir si le tapis de feuilles tombées au sol renfermait de petits trésors qu’elle seule savait apprécier. Seulement, cette fois, c’était différent. Parce qu’elle était morte avant qu’on ne la ranime. Et parce qu’elle n’avait pas le droit de partir tant qu’on ne lui en donnait pas l’autorisation. Et cette autorisation, Eire ne savait pas quand elle viendrait. Et si elle viendrait un jour d’ailleurs.

Ecouter Ted lui parlait du quotidien, de Claire, de la vie banale d’un jeune homme fiancé à la femme de sa vie, ça l’apaisait. Parce que si tout s’était cassé la gueule chez elle, elle se disait qu’au moins d’autres pouvaient encore espérer atteindre ce bonheur qu’on lui refusait encore et encore. Et savoir que ses proches pouvaient obtenir ce petit bout de plénitude lui permettait de mieux accepter son sort. Pas l’injustice qu’elle était en train de subir, mais son sort en général. Sa vie était à chier depuis si longtemps… Mais celle des autres pouvaient contrebalancer cette déchéance. Et ça ne se négligeait pas pour elle.

Et boum. Eireann ne put qu’ouvrir ses yeux et sa bouche en grand, reflet d’un poisson hors de l’eau sans réaction. Elle, forte ? Elle, admirée ? Non. Eireann ne pouvait pas être cette image-là pour Ted. Il ne pouvait pas la voir comme ce qu’elle n’était pas, pas aujourd’hui alors que les derniers fils qui la raccrochaient à une vie supportable avaient été coupés net récemment. Il devait se sortir cette image de la tête. Et s’il ne le faisait pas, la suite des événements le ferait pour lui. Avec violence. Elle n’était pas cette fille forte qu’il lui décrivait. Elle n’était qu’une pauvre créature qui tombait dans chacun de pièges que lui tendait la vie. A chaque fois qu’il y avait une marche un peu mesquine, elle trébuchait. A chaque fois qu’un choix devait être fait, elle ne faisait pas le bon. Et là où les mots de Ted auraient dû la réconforter, un sentiment d’incompréhension l’envahissait. Elle n’était qu’une pauvre chose minable, incapable de tenir la route fixée. Incapable de réussir à se relever assez vite, avec suffisamment de conviction. Incapable de voir enfin le bout du tunnel. Elle était lasse de tout ça, lasse de sa capacité à s’enfoncer encore et encore dans les sables mouvants qui jonchés sont existence. Et chaque fois qu’elle tentait de se débattre, ça empirait. Elle avait enfin décidé d’arrêter le combat et pourtant, elle glissait encore. Cette chute vertigineuse aurait dû prendre fin à Trent Park mais d’autres avaient décidé du contraire à sa place.

Elle se fit violence pour ne pas montrer le misérable être qu’elle était réellement. Eireann ne voulait pas le blesser. Il ne méritait pas qu’elle lui fasse du mal. Et elle n’avait pas besoin de foirer encore une nouvelle chose dans sa vie. Ted méritait la vérité, mais la vérité bien dite. Elle n’allait pas lui vomir toute la teneur pourrie de son existence. Parce que lui, il devait croire que la vie n’était pas une connasse avec tout le monde. Il se marierait, aurait de beaux bébés et serait heureux avec Claire. Il profiterait du bonheur qu’on avait refusé à ses parents. Et là, la vie aurait accompli enfin un acte juste et sensé. « Je ne suis pas forte Ted. Si j’en suis là aujourd’hui, c’est parce que… parce que… j’ai commis un nombre incalculable d’erreurs. » dit-elle en évitant sciemment son regard. « J’en regrette certaines, mais pas toutes. Et je reproduis souvent les mêmes conneries régulièrement. Je ne suis pas forte. » Je ne suis pas forte. Elle avait besoin de le répéter. Pour qu’il comprenne. Pour qu’il réalise qu’il avait peut-être un peu idéalisé les choses. Personne ne pouvait lui en vouloir, tout le monde agissait ainsi. Mais Eireann ne pouvait supporter l’idée de le laisser croire qu’elle était une sorte de guerrière. Parce ce que ce n’était pas ce qu’elle était. Elle n’était qu’une pauvre conne qui… « Je vais relativement bien parce que j’accepte ce qu’il m’arrive. Et si je l’accepte c’est parce que… parce que je l’assume. Parce que ce qu’on dit que j’ai fait est vrai. J’ai tué ce moldu. Et… je ne le regrette pas. Et je le referais si c’était à refaire. » Elle ne pouvait toujours pas le regarder et pourtant, elle s’y força. Parce qu’il fallait qu’il comprenne. Alors elle le laissa voir qu’elle croyait dur comme fer à ce qu’elle lui disait. « Je ne suis pas forte parce que j’ai voulu le tuer. Par pure vengeance. Parce que j’ai vu en lui quelque chose de mauvais. Et une personne forte ne se serait pas résolue à cette bassesse. Mais moi si. » Parce qu’elle l’avait voulu mort. Parce qu’elle croyait sincèrement que cette mort était nécessaire. Et elle aurait aimé pouvoir être comme ces personnes qui trouvaient la force de dire non à cette violence meurtrière. Mais elle n’était pas comme ça.

Ce discours, elle n’aurait pas pensé le lui servir. Elle lui épargnerait au moins le laïus sur sa perte d’espoir, sur son envie de crever, sur son abandon…
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Re: Darkness round the sun
ce message a été posté Ven 17 Jan 2014 - 15:58
    Il ne se doutait pas en avouant à Eireann qu'elle était un modèle qu'il allait déchaîner chez elle un tel tumulte d'émotions et surtout qu'elle se ferait un devoir de le détromper soigneusement, méthodiquement. Surpris, il resta muet alors qu'elle avouait ne pas être forte, mais avoir fait un nombre d'erreurs incroyable. Mais ça, ce n'était pas une faute, ils faisaient tous des erreurs, ils n'étaient pas parfaits, ils ne savaient pas tout, Ted, pas plus qu'un autre. Eireann pas davantage qu'une autre. Elle se défendait de l'avis qu'il avait sur elle. Mais qui essayait-elle de convaincre au juste ? Lui ou elle ? Il ravala ses propres protestations, laissant Eireann vider son sac et lui dire tout ce qu'elle avait à dire. C'était étrange de la voir ainsi... De la voir se dévaloriser à ce point. Il ne se souvenait pas d'avoir jamais tenu une telle conversation avec elle. Eireann était une jeune fille qui avançait dans la vie sans trop se poser de questions, loyale avec ses amis, protectrice. Elle avait du caractère, elle avait surmonté les épreuves... Elle avait prit la défense du gamin maltraité qu'il était quand il était à Poudlard. Elle l'avait prit sous son aile, même si cela devait lui attirer des ennuis. Il était sans doute l'un des élèves les moins apprécié à l'école, puisqu'il avait un très lourd héritage. Ce n'était pas sa faute. Il était pourtant un gamin sans histoire, intelligent et bosseur, mais cela n'avait pas suffi à une époque où les artisans du Lord étaient maîtres.

    Elle ajouta qu'elle allait plutôt bien, parce qu'elle assumait ses actes, qu'elle assumait d'avoir tué ce Moldu et qu'elle le referait encore si cela se reproduisait. Est-ce qu'elle avait peur de son jugement alors qu'elle détournait les yeux ? Qu'elle refusait de croiser son regard ? Il serait bien le dernier à la condamner d'avoir ôter la vie. Tout dépendait des circonstances. Elle n'avait pas tué de sang froid, elle n'avait pas tué pour faire le mal, mais pour protéger les siens. Et cela changeait tout aux yeux de Ted. Être Moldu n'excluait pas d'être une pourriture. Et être Phénix n'exigeait pas de ses membres d'être de parfaits bisounours qui ne savaient ôter la vie, qui se devaient de protéger les Moldus coûte que coûte.

    Enfin, son regard accrocha celui d'Eireann qui martela de nouveau ces paroles. Elle n'était pas forte. Si elle l'avait été, elle n'aurait pas agi ainsi. Il devina une certaine souffrance derrière ces mots, sans pour autant mesurer toute la violence de son désespoir. L'aurait-il su qu'il en aurait été affligé et horrifié. Le silence s'installa entre eux, pesant. Il réfléchissait en réalité. Il ignorait les circonstances exactes de ce... meurtre. Mais de ce que la jeune femme lui avouait, elle avait tué ce moldu par vengeance, parce qu'il était mauvais.

    « Oh Eire... »

    Dans un élan d'affection inconditionnelle, il la prit délicatement dans ses bras. Peut-être se raidirait-elle, peut-être se dégagerait-elle, se jugeant indigne de cet amour. Ou bien serait-elle gênée... Les marques d'affection de la part de Ted étaient assez rares, c'était dans son caractère d'être pudique avec cela, mais là... Elle le touchait.

    « Je ne suis pas d'accord avec toi... Je ne détiens sûrement pas la vérité, mais tu as fait ce que tu jugeais nécessaire. Que cela soit bien ou pas, peu importe. Il fallait faire quelque chose et tu l'as fait. Il me semble que nous avons suffisamment apprit que la voie du pacifisme n'est pas toujours concluante... nous vivons dans un monde violent et parfois, nous n'avons pas d'autre choix que d'appliquer ces règles... Que tu assumes tes actes est une preuve de courage... Est-ce de la bassesse ? Je ne pense pas. Est-ce qu'il y avait une autre solution ? Peut-être... mais c'est tellement facile d'analyser les options, loin du danger... Et quand cela s'est produit, tu ne pouvais te payer ce luxe... »

    Il embrassa son crâne, avant de la lâcher. Elle lui semblait soudain bien fragile. Ils n'avaient sans doute pas le même point de vue et il ne la convaincrait peut-être pas. Elle le trouverait bien naïf, ou trop indulgent. Qu'importe, il lui avait dit ce qu'il avait sur le cœur, elle ne ferait ce qu'elle voudrait.

    « Alors d'accord, tu n'es pas forte, tu ne veux pas me l'entendre dire. Pour le moment. Mais que tu le veuilles ou non, il y a quelque chose qui ne changera pas. Tu es comme une sœur pour moi et je n'oublierais pas ce que tu as fait pour moi, qu'importent tes actes. Qu'importe ce que tu penses. Moi, je sais ce que tu vaux. »

    Il y avait de la bienveillance dans ses yeux noirs, mais aussi une lueur farouche. Quelque part, il la défiait presque de continuer à se dévaloriser, de penser le contraire. Ah si elle pouvait se voir comme lui, la voyait...
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Re: Darkness round the sun
ce message a été posté Lun 27 Jan 2014 - 18:04
Eireann avait laissé Ted la prendre dans ses bras sans s’y abandonner pourtant. Tout sonnait faux. Elle ne pouvait concevoir ce qu’il pensait d’elle. Comment pouvait-on la voir comme une guerrière alors qu’elle n’était qu’une perdante ? Elle n’avait fait que perdre au cours de son combat pour l’Ordre. Perdre sa dignité, ses espoirs, sa joie de vivre, son innocence, son altruisme, sa foi. L’irlandaise avait l’impression d’avoir était démunie de tout ce qui l’avait caractérisée jusqu’alors et c’était en ça qu’elle avait cette désagréable sensation de s’être perdue en route, d’avoir laissé derrière elle la fille qu’elle avait été et qu’elle avait apprécié être.

Son discours discursif aurait pu fonctionner, Ted fit comme si, mais ça n’était qu’une façade, elle le sentait. Pourquoi ne pouvait-il pas la voir telle qu’elle était réellement ? C’était un mystère pour elle et elle était trop épuisée, physiquement comme moralement, pour chercher à comprendre. Elle ne voulait plus comprendre, elle voulait simplement tout arrêter et tout oublier. Mais elle n’oublierait pas. Jamais. Tout était ancré en elle afin de lui rappeler ce qu’elle avait fait et qu’elle n’était que l’actrice principale de son destin tragique. Ses choix merdiques l’avaient menée jusqu’ici. Si seulement Eireann avait pu avoir gardé un peu de sa crédulité ! Elle n’aurait eu qu’à s’imprégner des louanges de Ted, à laisser enfler sa tête comme un melon et à se repaître de cette admiration qu’il voulait lui porter. Mais elle était réaliste. Et désabusée. Meurtrie.

La jeune femme n’avait jamais eu l’impression de faire de grandes choses pour Ted et elle n’arrivait pas à croire en ses paroles. Autrefois, elle aurait pu, mais pas aujourd’hui. S’il ce qu’il disait était vrai, alors Eireann pouvait au moins se dire qu’elle n’avait pas tout raté dans sa vie. Mais ce n’était pas suffisant pour relever la tête et se remettre à avancer. Elle ne voulait plus s’extraire des bas fonds où elle finissait toujours par s’enfoncer. Et même si elle finissait par trouver la force nécessaire pour penser à l’après et accepter de recommencer à se battre, ce ne serait que pour tomber encore plus bas la prochaine fois, n’est-ce pas ? Elle ne pouvait laisser Ted lire dans ses pensées en cet instant précis. Elle ne pouvait le laisser comprendre qu’elle avait envie de capituler et que cette envie ne la quittait pas depuis des jours, qu’elle s’insinuait en elle comme un venin et que s’en défaire lui semblait impossible. « Je t’aime Ted, j’espère que tu n’en doutes pas. J’aurais préféré que tu ne me voies pas comme ça. J’irai mieux plus tard, quand j’aurai récupéré, quand je serai sortie d’ici. » Elle se refusait de parler au conditionnel. Elle préférait lui dire qu’elle sortirait, qu’elle serait libre. Même si elle n’y croyait pas suffisamment elle-même. « Mais là, forcément, dans ce contexte, c’est dur de positiver. Mais j’y arriverai, comme toujours… » Et justement, non, elle se sentait incapable d’y arriver. Mentir lui semblait aujourd’hui plus simple que d’avouer l’horrible vérité qui lui dévorait les entrailles.

Eireann fit un dernier effort. Un dernier petit mensonge n’était rien s’il pouvait apaiser Ted. « Et merci de croire en moi. Je… je ne le mérite pas mais ça fait du bien… » Non, ça lui rappelait qu’elle n’était pas à la hauteur, qu’elle donnait une fausse image d’elle aux autres et qu’au fond, elle était peut-être aussi horrible que l’avait supposé Thorne… Si seulement elle avait pu être un peu plus comme Jane, plus forte, plus sensée, plus réfléchie aussi… Ou comme Ciaran, plus positive, capable de trouver à rire dans toutes les situations, de prendre certaines choses à la légère… Mais non, elle était Eireann Callaghan, une Eire qu’elle ne reconnaissait plus. Ou peut-être qu’elle avait toujours été comme ça et qu’elle s’était juste voilée la face trop longtemps… Elle se détestait profondément.

Et pour ne plus penser à elle, elle essaya de changer de sujet. De passer à autre chose, aux autres. Quitte à ce que ce soit dur. « Est-ce que… Les autres blessés s’en sont sortis ? » Elle savait que Scarlett, Zahid et Gael avaient survécu, comme elle. Grâce aux interrogatoires. Mais ils avaient été si nombreux à se rendre sur le champ de bataille et on ne lui donnait que si peu d’informations…
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Re: Darkness round the sun
ce message a été posté Jeu 6 Fév 2014 - 15:29
    Les paroles de la jeune femme lui firent froncer les sourcils. Il la regarda gravement. Pensait-elle vraiment qu'il en avait quelque chose à faire de la voir si mal ? Enfin, si bien sûr, il était désolé pour elle et avait envie de l'aider. Mais il était assez adulte et mâture pour accepter que quelqu'un qu'on admirait ai ses moments de faiblesse. Cela ne lui donnait que davantage envie de pouvoir lui maintenir la tête hors de l'eau. Il n'y avait aucun mal à ce qu'elle s'effondre, en sa présence, et à vrai dire, il aurait même été plus touché qu'incommodé qu'elle se sente si bien en sa présence qu'elle puisse s'autoriser un tel abandon. Cela était preuve d'une grande confiance de montrer ses faiblesses aux autres. Et ce n'était jamais évident, malheureusement.

    « Non, je n'en ai jamais douté. »

    Il hésita. Quelques secondes seulement.

    « Je ne veux pas que tu te sentes mal à cause de moi... Mal que je te vois affaiblie et hésitante... Nous sommes amis, non ? Presque... une famille même. On a le droit de se laisser un peu aller auprès de ses proches. »

    Elle essayait de lui garantir que cela irait mieux plus tard, loin de ces murs, dans sa chère Irlande, auprès de ses racines. C'était possible, qu'effectivement, il soit difficile d'être optimiste dans un lit d'hôpital. Il ne pouvait pas vraiment dire le contraire. Il avait connu ses propres tourments, ses propres déceptions et désillusions. Et finalement, on apprenait à vivre avec, avec l'aide des autres. Elle le remercia alors de croire en elle, quand bien même cette confiance n'était pas forcément méritée. Il haussa les épaules.

    « Tu sais, dés que je suis entré à Poudlard, on m'a fait penser que je ne valais rien. J'ai été choyé par ma grand-mère, par vous, par les parents de Claire... jusqu'à mes 10 ans, je savais ce que je valais. Et puis, une fois de retour en Angleterre, je me suis pris le passé en pleine face, sans y avoir été préparé. Tout ce que je savais était piétiné, anéanti, avili par un endoctrinement fanatique. Pour une poignée, j'étais le fils de personnes formidables. Pour la majorité, j'étais le rejeton de traîtres immondes, d'un père qui ne valait pas plus qu'une bête, le fruit pourri d'une branche noble et ancienne... Et même si je savais que c'était faux. Même si pendant une décennie, on m'avait dit le contraire, l'entendre, encore et encore, chaque jour... Être rabaissé, brimé, alors que j'étais un bon élève, alors que je travaillais comme un fou et que je valais les autres élèves, être puni injustement, être sans cesse insulté, chahuté par les autres... Et bien, j'ai fini par ne plus savoir moi-même que penser... »

    Il marqua une petite pause, parler de ses années à Poudlard n'était pas réjouissant. Vraiment pas. Cela avait été un calvaire pour un gamin innocent qui se retrouvait plongé dans la laideur d'un monde que ses parents avait combattu. En vain. Et il en avait fait les frais. Outre la souffrance morale, plus que présente, il y avait aussi les sévices physiques, les humiliations. Jamais très graves, mais qui s'ajoutaient jusqu'à devenir intolérables.

    « Mais dans cet enfer, il y avait quelques personnes qui me voyaient autrement. Quelques personnes qui croyaient en moi. »

    Il jeta un regard perçant à Eireann. Elle, Jane, Ciaran... Claire également, mais elle n'était pas à Poudlard.

    « Et cela a continué, une fois que je suis entré dans l'Ordre. J'y ai rencontré des gens biens, avec les mêmes idéaux que moi, qui avaient de vraies valeurs. Je me suis senti utile. Ce que j'essaie de te dire, Eire, c'est que sans ces personnes qui croyaient en moi, Merlin sait ce que je serais devenu... Comment j'aurais tourné. Mais voilà, il y avait une poignée de personnes qui n'ont jamais douté de moi, même quand je me pensais moins que rien. Et je dois une reconnaissance infinie à ces personnes. Tu en fais partie. »

    Il pouvait comprendre ce que traversait la jeune femme, son pessimisme, son impression de ne pas mériter l'admiration des autres. Il espérait qu'elle comprendrait où il voulait en venir avec cette histoire. Aujourd'hui, les rôles étaient inversés, tout simplement. Le contexte n'était pas tout à fait le même, mais il y avait bien des similitudes. Sa question le sortit de ses rêveries personnelles et il releva le regard vers elle.

    « Pas tous. Mais cette fois, tu n'auras personne à pleurer personnellement. »

    Maigre consolation. Chaque mort d'un Phénix était un drame, mais la tristesse de perdre un compatriote n'était rien comparée à celle de perdre un parent, un ami, un frère d'arme. Mais avec l'arrivée des américains, il y avait beaucoup d'inconnus. Des gens avec lesquels Ted n'avait aucun atome crochu. L'Ordre changeait... Et pas forcément en bien.

    « Et Scarlett, Gaël et Zahid sont hors de danger. »

    Il ne savait pas ce qu'il s'était passé exactement. Il n'avait que des bruits de couloir. Mais il ne forcerait pas Eireann à le lui raconter maintenant. Ni jamais si l'envie ne lui venait pas.
Eireann Callaghan
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Re: Darkness round the sun
ce message a été posté Lun 10 Fév 2014 - 9:57
Ted la mettait sur un piédestal et elle refusait cette position. Eireann ne se sentait pas aussi merveilleuse que ce qu’il lui décrivait. Son aide à Poudlard ? Oui, elle avait toujours refusé qu’on écrase son petit Ted qu’elle aimait bien trop fort pour le voir souffrir. Mais ça avait été surtout dû au fait que l’éducation qu’elle avait reçue avait été en totale contradiction avec la réalité du régime. Réalité du régime qu’elle s’était bouffée en pleine face en intégrant le château. Aider Ted n’avait rien eu de glorieux, ça n’avait fait que renforcer le fait qu’Eireann avait grandi au sein d’une petite bulle sécurisante qui avait explosé quand elle s’était retrouvée dans le vrai monde. Monde qui avait fini par la détruire. Qu’aurait été sa vie si elle avait su où était sa place dès le départ ? Peut-être qu’elle aurait pu mieux s’en sortir et ne pas être là où elle se trouvait actuellement. Eireann aurait peut-être gagné à ne pas chercher à faire partie de ceux qui avaient l’espoir vain de croire en une société plus belle, plus agréable. Parce qu’au final, cette société n’existait pas. Cette société utopique après laquelle elle courait n’était qu’une chimère qui finissait par la dévorer.

Elle ne pouvait pas dire à Ted qu’il se trompait. Elle refusait de lui montrer ce qu’elle voyait, ce monde désolant, le groupe de doux rêveurs qu’ils formaient. Elle ouvrait les yeux un peu trop tard et, si elle savait qu’il fallait que les autres fassent comme elle, elle se refusait à être celle qui les pousserait à voir les choses en face. Parce que c’était douloureux et qu’elle ne voulait pas prendre une nouvelle fois ce costume de la vile personne qui causait la peine des autres. Elle se sentait minable et ne méritait pas les attentions de Ted. Eireann referait les mêmes choses pour lui s’il fallait tout reprendre depuis le début. Mais peut-être différemment, en essayant de ne pas lui donner cet espoir qui l’avait habitée parce que c’était cet espoir qui avait fait qu’elle s’était évertuée encore et encore à y croire. Jusqu’à se laisser écraser.

Evidemment, il y avait eu des morts. Elle-même avait bien failli y rester. Et l’avait même souhaité. La phrase de Ted lui fit l’effet d’un coup de poignard. Personne à pleurer personnellement… Mais des morts quand même. Des gens dont elle avait partagé les idéaux sans les connaître. Pas d’implication personnelle, aucune peine réelle. C’était donc ça, la guerre ? Ne pleurer que les gens que l’on connaissait en laissant les autres sombrer dans l’oubli ? Elle avait perdu des proches, avait pleuré des amis, des personnes connues. Mais les autres ? Qui les pleurait ? Ces autres morts avaient eu aussi déchiré l’âme de quelqu’un en partant et Eireann se sentait fautive de ne pas savoir, de ne pas avoir pris le temps de s’intéresser à chacun. Égoïstement, elle n’avait pris en compte que son cercle proche. Une guerre… C’était à vomir.

Au moins, les autres allaient bien. Enfin, physiquement. Parce que si ses compagnons d’infortune vivaient le même combat intérieur qu’elle, ils devaient être au plus mal. Elle n’avait pas connu Gavin, pas réellement. Mais sa mort l’avait touchée, la trahison de Thorne envers la faction l’avait révoltée. Elle ne voulait plus être de ces gens qui oubliaient leur humanité sous prétexte que la guerre faisait rage et qu’il fallait tout faire pour l’emporter. Un Phénix en avait tué un autre bordel ! Et on l’accusait ELLE de trahison. Elle ne pouvait plus être Phénix en sachant cela. Elle ne pouvait plus se voiler la face sur ce qu’impliquait prendre part aux combats. Eireann n’avait pas les épaules assez solides pour continuer. Elle n’était pas assez forte pour accepter tout ce qu’être Phénix demandait visiblement. L’abandon, la lâcheté… Oui, elle préférait être lâche si cela voulait dire ne plus souffrir constamment.

« On était censé avoir gagné. On a fêté une victoire chimérique il y a un an. Et voilà ce qu’on récolte. A croire qu’on a eu le dessus, on se fait écraser. Encore. » lâcha-t-elle, les yeux fixés sur le mur en face d’elle. « Je ne suis pas assez forte pour accepter ça Ted. Parce que ça n’en finira jamais. Tant qu’il y aura des mangemorts, la guerre ne prendra pas fin. Et ils sont bien trop nombreux. » Et Eireann savait que personne ne serait capable de tous les tuer une bonne fois pour toute. Parce que vingt ans de dictature avaient créé des liens entre sorciers, sorciers qui aujourd’hui étaient divisés mais n’oubliaient pas leur passé. « Des gens que j’ai aimés sont là-bas. Et je me sens incapable de me battre indéfiniment contre eux. Parce que je ne pourrai pas les tuer. » C’était une ronde sans fin. Autant abdiquer maintenant, non ?
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Re: Darkness round the sun
ce message a été posté Jeu 13 Fév 2014 - 20:18
    Ted se mordilla la lèvre inférieure aux paroles d'Eireann. Son discours était terriblement pessimiste, mais ne ressentait-il pas la même émotion lui même ? N'était-elle pas en train d'exprimer tout simplement et à haute voix ce sentiment qui le tenaillait de plus en plus au fur et à mesure que les semaines passaient ? Ils avaient gagné oui. Les Phénix étaient au pouvoir. Mais voilà, les américains n'avaient pas vraiment les mêmes idéaux que leurs compatriotes anglais. Quelque part, l'Ordre qui avait été celui de leurs parents était en train de changer et pas en bien. Ils... trahissaient ce qui avait existé, ce pour quoi, les Potter, Wesley, Granger, Black, Lupin et compagnie s'étaient battus. Et ce pour quoi ils étaient morts. C'était une pensée terrible et ils ne pouvaient rien y faire. Foutre les américains dehors ? Essayer de raviver la flamme en piochant dans le passé ? Était-ce vraiment bon de vivre ainsi dans ce qui avait été et non dans ce qui sera ?

    Eireann continua alors. Comme si finalement, une vanne s'était ouverte et qu'elle avait besoin de déverser ce qu'elle avait sur le cœur. Elle cessait de faire semblant que ça allait, ou que ça irait. Il pouvait deviner la profondeur de sa désillusion et n'était pas certain de pouvoir lui offrir du réconfort, n'étant que trop conscient qu'elle avait malheureusement raison. Les mangemorts étaient partout. Même retranchés à Pré-Au-Lard, ils attendaient leur heure. Ils ne changeraient pas de mentalité. Et avec ces deux décennies de dictature, il était certains qu'ils étaient beaucoup à penser que les Sangs purs étaient tout, que les Moldus ne valaient rien et devaient même être éliminés... Une discrétisation qui avait eu le temps de se faire un chemin dans la tête de la majorité des sorciers... Et qui ne disparaîtrait qu'avec eux. Alors quoi ? Fallait-il exterminer tous les mangemorts ? En quoi les Phénix vaudraient ils mieux que ceux qu'ils chassaient ? Ils seraient même encore pire, plus radicaux et intransigeants... mais ne fallait-il pas parfois une dictature pour remettre tout à zéro et rétablir l'ordre ? Quelles horribles pensées.

    Elle conclut qu'elle ne pourrait pas tuer des amis, des personnes aimées, qui se trouvaient dans un autre camp. Ce désespoir dans la bouche d'Eireann était pénible, mais au moins, elle était sincère avec lui et il appréciait qu'elle baisse le masque. Il ne lui en voudrait pas de ne plus être ce modèle de force et de pugnacité qu'elle avait été toutes ces années, quand elle l'avait protégé à Poudlard. Ils avaient grandi, ils avaient leurs blessures, leurs pertes, leurs doutes. Il était assez sage pour comprendre que rien n'était immuable et pour accepter que les rôles s'inversent.

    « C'est sans doute ce qui nous différencie d'eux, mais peut aussi représenter une faiblesse... L'attachement. Crois-tu qu'eux, se gêneraient pour nous éliminer si l'occasion se présentait ? Selon les circonstances ? J'en doute. »

    Il avait parlé d'une voix douce, mais avec fermeté. Il avait vu sa cousine se servir de Claire pour le torturer. Non seulement c'était tordu et terriblement cruel, mais... en plus, elle l'avait visé lui, physiquement et moralement. Alors d'accord, ils n'avaient jamais été proches, jamais amis, ils se méprisaient mais de là à carrément s'en prendre à l'autre... Un pas qu'elle, elle avait franchi. Il était sans doute trop tendre.

    « C'est vrai, le combat paraît sans fin... Alors que veux-tu faire maintenant ? Laisser tomber et attendre de voir ce qui arrivera ? C'est tentant, c'est vrai... Fuir tout ça, juste aspirer à un peu de calme... Avoir une vie... normale. Sans combats, sans pertes, sans trahisons... Oui, j'y pense aussi parfois. Et puis je me dis que si nous ne faisons rien, alors nous perdrons vraiment tout. Si les mangemorts reviennent au pouvoir, il n'y aura pas d'avenir pour nous. Pas d'avenir pour Claire et moi. Et pour ça, je ne peux cesser le combat. »

    Il ne voulait pas se faire moralisateur, ni donner l'impression de la juger pour avoir envie de baisser les bras. Il ne la comprenait que trop bien. Mais il avait un but pour se donner autant de mal...

    « Mon but, c'est de pouvoir vivre libre, sans avoir honte de mon sang, sans que Claire ou nos futurs enfants en souffrent un jour. Je me bats en mémoire de mes parents qui croyaient en cet idéal. Pour un futur auquel j'aspire. Mais toi Eireann, pour quelles raisons te bats-tu aujourd'hui ?  »

    Une question qui pouvait faire mal et remettre pas mal de choses en cause, mais il discutait d'adulte à adulte avec elle. Il essayait vraiment de l'aider à faire le tri dans son cerveau lessivé et son cœur anéanti par les derniers événements. Même si cela faisait mal sur le coup.
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Re: Darkness round the sun
ce message a été posté Ven 9 Mai 2014 - 13:04
Le serpent semblait se mordre la queue inlassablement, encore et encore, sans jamais s’arrêter. Et tous continuaient à s’agiter en tous sens, espérant vainement pouvoir sortir de ce cercle infernal. Eireann, elle, était fatiguée. Les autres ne l’étaient-ils donc pas ? Où trouvaient-ils la force de continuer ? L’Irlandaise aurait aimé trouver une nouvelle source de vitalité, de motivation et aussi de courage. Mais elle pouvait chercher, elle ne trouvait rien. Elle se sentait à bout. Trent Park n’avait été que la goutte d’eau, celle qui lui permettait de réaliser que tout cela ne mènerait à rien. Leur liberté, ils l’avaient obtenue mais le prix à payer était hors norme. Eireann avait fait partie de ces personnes qui avaient cru qu’une fois la liberté acquise, elle serait inconditionnelle et définitive. Malheureusement, il fallait encore se battre au quotidien pour la maintenir, pour empêcher les mangemorts de revenir. Et elle était épuisée.

Ted était l’incarnation de cette nation qui s’était battue et qui continuait à se battre. Mais il était aussi de cette minorité qui pourrait s’extraire de tout cela et partir loin, définitivement. Sa liberté, il l’avait. La possibilité de construire une famille aussi. Il avait une raison de continuer parce qu’il voyait un futur pour Claire et lui. Eireann, elle, ne voyait rien lorsqu’elle tentait de se projeter plus loin. Et depuis qu’elle avait réalisé cela, elle abandonnait.

Comment lui expliquer ? Comment avouer qu’elle condamnait le reste de sa vie ? Une colère destructrice grondait en elle en voyant des gens comme Ted continuer à se battre, persévérer sur cette voie. Ces personnes ne réalisaient-elles pas que le moment était venu pour elles d’arrêter de penser à l’avenir pour enfin le construire ? Pourquoi les délaissés de la vie comme elle se battaient encore après tout ? Pour les gens comme Ted et Claire qui avaient encore tout à perdre en luttant inutilement ! Mais comment reprocher au jeune homme de vouloir continuer ? Après tout, elle n’avait fait que foncer tête baissée elle aussi durant toutes ces années.

« Ted… Tu n’auras pas d’avenir si tu n’arrêtes pas. Les lois ont changé et tu peux tout plaquer pour ne penser qu’à cet avenir pour lequel on se bat tous. Tu n’es pas seul, tu as une famille à construire. Tu as la possibilité de dire stop et de partir. Moi… » Eireann ne tremblait pas. Elle ne cillait même pas. Sa voix était calme. Aucune hésitation. « Je me bats pour que toi comme les autres puissiez construire tout ça justement. A ta place, je partirai. Si je n’avais pas perdu les bases de mon avenir, je ne serais plus ici, crois-moi. Mais tant que ma famille aura encore quelque chose à sauver, je continuerai. » Parce que Ciaran, Jane et Siobhan pouvaient encore croire à un futur possible. Parce que ses parents, ses proches étaient encore là. Mais s’ils venaient à disparaitre, Eireann arrêterait tout. La lutte, l’espoir, sa vie aussi.

Etrangement, cette vision tragique ne sonnait pas aussi moche que cela dans son esprit. Ce n’était pas une vision fataliste qu’elle avait, elle se sentait simplement lucide. Julian était mort, sa vie professionnelle avait été anéantie par Kark, ses relations étaient toutes gangrénées par la guerre… Elle ne se battait plus pour plus tard mais pour ce qu’elle pouvait offrir aux autres, voilà tout.

La conversation tournait en rond et Eire commençait à fatiguer. Ted n'avait pas la possibilité de s'attarder plus encore dans sa chambre surveillée. Malgré les messages d'espoir qu'il avait tenté de lui transmettre, Eireann n'avait pas l'impression de voir les choses de façon moins sombre. Heureusement, voir Ted lui avait tout de même fait du bien. Une visite rapide mais une visite qui lui rappelait qu'elle n'était pas seule et que c'était pour des gens comme lui que se battre valait encore la peine.
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Re: Darkness round the sun
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