AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon 151 : où trouver le coffret Collection Alakazam-ex ?
Voir le deal

❝ "There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] ❞
 :: Royaume-Uni :: Plus loin :: Habitations
Invité
Invité
Anonymous
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Empty
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim]
ce message a été posté Mer 28 Aoû 2013 - 17:01
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] 502354missionisis

« Monsieur Bishop, Miss Lestrange,

L'île de Man, que vous connaissez bien Monsieur Bishop, est un territoire qui s'est émancipé du gouvernement britannique sorcier depuis le XVIIIe siècle. Si notre cher Lord a su s'attirer son soutien sans trop de difficulté durant son règne, la communauté sorcière ne s'est pas impliquée dans la course politique que nous avons connue suite au décès de notre maître. Voilà plusieurs mois que nous sommes contraints de cohabiter avec les Ombres dans un lieu trop étroit comme Pré-au-Lard et un territoire supplémentaire pour notre faction ne serait pas superflu. Vous êtes donc tous deux chargés de vous rendre sur place et de convaincre le chef de la communauté sorcière de l'Île de se rallier officiellement à notre cause. A vous de trouver les bons arguments. »





    « The gingerbread shanty, Ravensdale, Ellan Vannin » prononce bien distinctement Nicodem, les deux pieds dans l’âtre d’une cheminée de Pré-au-Lard.

    Ensuite il ferme les yeux, et se laisse aspirer. Au moment de les rouvrir, il est plongé dans le noir complet qu’il s’empresse de dissiper d’un lumos. Un faible sourire se dessine sur ses lèvres tandis qu’il observe pour la première fois depuis huit mois la maison qui la vue si péniblement grandir.
    Il se trouvait sous terre puisque la quasi-totalité du Pain d’épice était creusée au cœur même de la colline, et se tenait dans la pièce principale et centrale du logis. Celle où se dressait la plus grosse cheminée de la maison et la longue table de bois où il avait prit chacun de ses repas en observant sa mère découper ses ingrédients et surveiller ses chaudrons en chantonnant doucement pour ses plantes. Ce n’est qu’un souvenir furtif, qui éclaire la pièce d’une lueur aussi chaleureuse qu’éphémère. Aujourd’hui pourtant, tout est éteint et immobile, poussiéreux et figé. Les murs de terre et de caillasse brute semblent grimacer plus que jamais, et les racines des arbres qui les surplombent viennent serpenter et lézarder les parois dans le désordre.

    Mais ce n’est pas pour se bercer de nostalgie qu’il est là, même s’il y aspire plus que le reste. Avec prudence, il avise et scrute alentours. Un regard vers l’unique escalier de bois, étroit et presque aussi raide qu’une échelle qui permettait de remonter à la surface, puis plusieurs coups d’œil prudents vers les quelques bouches noires et béantes des couloirs qui s’allongent en étoile, comme s’il était assit sur la tête d’une grande pieuvre ou d’une araignée. Rien. Pas un mouvement. Il est seul.
    Mais plus pour longtemps. La pièce principale s’éclaire d’une soudaine gerbe de lumière et dans un grondement bref et typique, il est rejoint par Isis.

    D’ailleurs, c’est franchement bizarre de la voir là, chez lui dans sa maison. Mais après tout pourquoi pas ? Sa cousine était venue plus d’une fois. Quoi qu’il en soit, ils ne devaient pas trainer là plus longtemps. Il était tout à fait possible que le réseau de cheminée du Pain d’épice soit surveillé par les Aurors, et avant qu’ils n’arrivent, ils devaient être loin. Il entraina donc sa coéquipière vers le petit escalier de bois qu’il gravit le premier pour ouvrir la trappe. Une fois au-dessus il éclaira le chemin à sa compagne et lui tendit une main pour se hisser tout en haut. Ils se trouvaient désormais dans la petite cabane qui faisait office à la fois de hall d’entrée et de leurre pour moldu. On y trouvait tout ce que l’on pouvait trouver dans une petite cabane de chasseur abandonnée. Ils ne faisaient jamais que passer ici, et une fois de plus c’est ce qu’ils feraient. Quelques pas plus tard et ils étaient à l’extérieur, au sommet d’une colline recouverte par une forêt dense, sombre et humide. Quelques flaques de lumières perçaient ça et là entre les feuillages pour venir frapper l’humus et les feuilles mortes, mais à part cela on n’y voyait qu’en demi-teintes.

    Autre fois, il y a plusieurs centaines d’années au moins, la colline avait abrité une petite communauté de sorciers et d’êtres magiques, comme c’était souvent le cas en ce temps là sur les tertres. Ils avaient désertés l’endroit voilà bien longtemps, et l’aïeul de sa famille s’était établie seule avec sa fille dans leurs ruines aux alentours de 1820. Ainsi, lorsqu’on descendait le chemin de terre qui quittait le bois, on pouvait voir de ci de là les ruines d’anciennes cahutes et maisonnettes de pierres brutes ainsi que des stèles levées ou empilées recouvertes de mousse, parfois disposées en cercle. Une petite rivière passait là également, qu’ils longèrent de loin tandis que l’orée du bois se profilait au bout du chemin.

    Tandis qu’ils marchaient, Nicodem prit la peine d’expliquer à la sang-pure de quelle manière se déroulerait la suite. Premièrement, il leur faudrait atteindre à pieds l’entrée du village de Ravensdale où vivaient surtout des moldus. Une fois sur place il suffirait d’investir la petite gare et de monter dans un train pour Castletown. En effet, son village était situé tout au nord de l’île, quand leur rendez-vous lui, se déroulerait tout au sud. Il rassura bien vite la Lestrange : il ne fallait même pas une heure pour traverser l’île de bout en bout et il n’y avait absolument aucun risque qu’ils arrivent en retard.

    Lui-même ne l’aurait de toute manière pas permit, il était bien trop content d’être rentré, bien trop investi pour tolérer la moindre approximation. C’était sa toute première assignation depuis Assapor. Ses mains avaient tremblées au moment d’ouvrir la lettre, hors de question de retourner au casse-pipe aussi vite, il avait du puiser trop loin pour survivre à tout cela. Aujourd’hui, Alice était enfin sortie de son coma et les choses reprenaient enfin leur étrange court, mais c’était tout de même trop tôt et il avait l’impression très nette de seulement commencer à en revenir. Si on lui avait demandé de faire quoi que ce soit promettant de l’adrénaline il aurait tout simplement décliné, voilà tout. Il n’avait pour l’instant plus les reins pour ça. Les évènements de juin et leurs conséquences surtout, avaient réussi à le vider aussi bien physiquement que mentalement.  Avec le contrecoup bien sûr, en juillet il était tombé malade et n’avait été de retour sur pieds qu’en début de ce mois, ce qui ne l’avait pas empêché de veiller sa blonde au bois dormant de grande sœur bien sûr.
    Fatigué donc, il l’était, dans tous les sens que pouvait revêtir le terme. Mais plus que les évènements, c’était cette folie constante et généralisée qui l’épuisait.

    Heureusement, la faction était venue vers lui avec l’unique mission capable de lui faire du bien. Tout ce qu’il avait vu en lissant la lettre, c’est qu’il allait pouvoir rentrer à la maison. Et il ne s’était pas trompé en espérant que ce retour aux sources lui redonne des forces. Il se sentait apaisé ici. Déjà, son acolyte et lui sortaient du bois pour traverser sur un demi-mile des landes nues de bruyères vertes et violines où paissaient des moutons et des chèvres. Souvent à l’horizon l’on pouvait voir quelques morceaux de la mer d’Irlande et sur les terres, de petits chemins bordés d’antiques murets serpenter entre les monts, les sous-bois et la rocaille à nue. Le vent fort qui soufflait toute l’année rendait parfois le chemin un peu pénible pour qui n’était pas habitué, mais le temps était au soleil et la vue était belle.

    Enfin… il la trouvait belle lui, mais il n’était pas certain que sa partenaire partage son avis. D’ailleurs, lorsqu’il s’agissait d’Isis Lestrange, il n’était jamais certain de rien du tout, surtout pas de ce qu’il pensait d’elle. Son avis à son égard s’était toujours situé sur le fil du rasoir, et peut-être que cette expérience commune l’aiderait une bonne fois pour toute à trancher entre les pours et les contres. Ou peut-être pas. Il n’avait pas l’intention de laisser son esprit s’embourber à l’infini dans ce genre de considérations comme ça avait été le cas toute sa vie. Il était bien trop las pour ça. On lui avait assigné Isis Lestrange comme équipière, alors il mènerait à bien cette mission avec Isis Lestrange, en laissant soigneusement de côté tous les sujets fâcheux pouvant les distraire de leur tâche (donc pour faire simple il allait éviter de parler de Baël Rosier). Et puis c’était agréable d’être couplé avec quelqu’un de presque aussi brillant que lui pour une fois ! ‘Presque’, car elle restait une Serpentard, il ne fallait jamais perdre cela de vue.

    De toute manière, ils n’auraient guère l’occasion de s’entretenir du moindre sujet personnel car avant l’audience vers laquelle ils se dirigeaient, il y avait fort à dire. Ainsi, une fois le village gagné, ils s’installèrent sur l’unique banc de l’unique quai de la petite gare et patientèrent après la locomotive en discourant de certains aspects de l’histoire de l’île et de sa politique. Lorsqu’on les avait désignés pour cette mission, Nicodem s’était immédiatement chargé de demander une audience avec le porte-parole de la Maison des Clés. Il connaissait plus que bien les coutumes et savait pertinemment où il mettait les pieds, mais il fallait encore éclairer la lanterne de son binôme car, il fallait bien l’avouer, ce que l’on trouvait ici ne correspondait pas exactement aux critères exigeants et pompeux de la Haute Société Britannique Magique dont était issue l’Héritière. Or, son attitude à elle serait d’autant plus déterminante qu’elle était « l’étrangère » ici, et donc celle qu’on attendrait au tournant, à l’affut de la moindre condescendance. Il était logique de l’en avertir.

    « Enfin bref, ne soit pas trop hem. Trop … tu vois ? ….. pure » avait-il conclut avant de lui céder le passage pour qu’elle grimpe dans le petit wagon rouge qui venait de s’arrêter devant eux.

    Une fois leurs tickets achetés, il reprit ses explications mais pour aborder un point de vue plus technique. Il lui expliqua ainsi qu’autre fois, moldus et sorciers partageaient leur capitale à Casteltown, mais qu’il y a de cela quelques générations, les moldus avaient préférés déménager leur centre politique dans la ville de Douglas, leur laissant ainsi toute latitude dans leur petite ville côtière, ce qui avait bien arrangé la communauté magique de l’île. Et c’est dans cette petite ville côtière, ô combien charmante mais modeste qu’avait été créé le Tynwald, la plus vieille assemblée politique du monde d’après ce que l’on disait puisqu’elle avait plus de 1000 ans. La chose était donc prise avec très grand sérieux ici, et Nicodem était honoré de jouer les entremetteurs. Un peu plus tard dans la journée, ils auraient rendez-vous avec le porte-parole du Tynwald, dans l’auguste Maison des Clés de Castletown où se réunissait le Conseil depuis des centaines d’années, et lorsque sa mère avait su ça elle l’avait couvert de baisers, fière comme une lionne. Il va sans dire qu’il ne raconta pas ce détail à Isis, vers qui il se tourna d’ailleurs, détachant son regard du paysage qui défilait lentement pour vérifier qu’il n’était pas entrain de tuer son interlocutrice à coup d’ennui…
Invité
Invité
Anonymous
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Empty
Re: "There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim]
ce message a été posté Dim 29 Sep 2013 - 23:22

Son acolyte avait finalement survécu au voyage et engrangé patiemment toutes les informations que Nicodem avait eut la présence d’esprit de lui transmettre. Durant le temps qu’avait duré leur traversée de l’île, le jeune homme en avait également profité pour lui dresser le portrait de l’homme qu’ils s’apprêtaient à rencontrer aujourd’hui, et si Morgane le voulait, avec qui ils établiraient un accord profitable à tous.
Illam Kerwood.
36 ans, basique de rang 4 et l’héritier de la branche secondaire de la famille des Kerwood, dont la branche principale était pure depuis deux générations maintenant. Une famille très ancienne et très influente avec qui tout le monde ici avait un lien de parenté quelconque.
Il s’agissait bien évidemment de l’un des personnages les plus connus de l’île, et ce n’était pas peu dire puisque la population sorcière avoisinait seulement les 200 cents têtes environ. Ce nombre restreint permettait ainsi une proximité plus particulière avec leur dirigeant. Il n’y avait aucun citoyen sorcier de l’île à qui il n’ait pas déjà serré chaleureusement la main, et il connaissait le nom et le prénom de presque tous ses concitoyens. Nicodem l’avait lui-même croisé de nombreuses fois de loin, lors de la grande foire annuelle du solstice, et avant cela, dans sa jeunesse, il avait très souvent croisé son oncle, précédent Porte-Parole de l’île et personnage encore hautement respecté aujourd’hui dans la communauté.
Quoi qu’il en soit, son neveu avait réussi à conquérir le cœur de la population tout entière dès l’instant où il avait commencé son mandat. Il n’était pas que Porte-parole dans le titre et prenait sa mission au sérieux. Chacun ici lui portait une confiance aveugle lorsqu’il s’agissait du bien de l’île. Voilà pourquoi c’était avec lui que Nicodem avait réclamé une audience, et voilà pourquoi ce serait lui plus que le grand conseil ou la population qu’il représentait qu’il faudrait séduire aujourd’hui.

Dé# quelle est la politique adoptée par Illam Kerwood ?

Oui : Progressiste.
De nature jeune et dynamique, Illam est surtout un personnage ambitieux qui souhaiterait ardemment donner un coup de jeune à sa petite patrie et balayer quelques unes de leurs plus indécrottables coutumes qui les poussent à se replier sur eux même, surtout en ces temps de grands troubles. Difficile pourtant, dans ce genre de petite communauté ou tout le monde se connait et ou tout se sait si rapidement. L’influence de son oncle et prédécesseur est encore forte au sein de leur communauté, et le vieil homme est bien entendu contre le changement, ce qui désespère un peu son neveu parfois. Celui-ci sait pertinemment quelle image renvoi leur île aux yeux de la bonne société Britannique, et il aimerait redorer leur blason et prouver à leurs voisins la valeur de son peuple. Décidera-t-il d’écouter ses envies de renouveaux, ou cèdera-t-il à la pression familiale ?

Non: Conformiste.
De nature protectrice et fière, la grande priorité de ce jeune politicien est la sécurité et le bien-être de ses concitoyens. La guerre des factions qui fait rage à l’extérieur de leur petit chez eux n’a pas encore laissé la moindre cicatrice sur sa précieuse petite île et Illam ne sait pas s’il est prêt à mettre en danger les siens pour s’allier à des gens qui ne leur avaient jusque là accordé que du mépris. Les traditions sont importantes pour lui, et même si sa famille reste fidèle aux enseignements du Lord, c’est un pari très risqué qu’il n’est pas sûr de vouloir prendre. Intelligent et réaliste pourtant, il est également conscient des risques de guerre mondiale à venir, et sait qu’il faudra certainement choisir un camp tôt ou tard, sous peine de se retrouver sans soutien contre l’adversité.
Décidera-t-il de s’allier aux Héritiers dès maintenant, ou de rester neutre le plus longtemps possible ?


Filet du Diable
The Big Boss
Filet du Diable
Messages : 7384 Crédits : © FDD

Rapeltout
Patronus :
Epouvantard :
Baguette magique:
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Empty
Re: "There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim]
ce message a été posté Dim 29 Sep 2013 - 23:22
Le membre 'Nicodem J. Bishop' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé' :
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Dsoui1
Invité
Invité
Anonymous
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Empty
Re: "There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim]
ce message a été posté Mar 29 Oct 2013 - 19:05



    "There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] 501667castletown1

    Comme à leur sortie du train il n’était pas encore l’heure du rendez-vous, Nicodem prit le parti d’une courte promenade de présentation. L’aurait-il voulue longue et détaillée qu’ils auraient pourtant pu arriver à l’heure tout de même. Castletown était leur capitale, mais elle n’avait de capitale que la majuscule au final. C’était une petite bourgade côtière typique, modeste et proprette, avec cela de particulier qu’un splendide château scandinave la surplombait avec superbe.
    Non en effet, leurs ancêtres ne s’étaient pas spécialement foulés pour trouver un nom à la ville, mais ici, tout le monde disait Balley – pour Balley Chashtal. On pouvait également féliciter son petit port, encastré dans une baie d’eau sombre mouchetée de petits voiliers blancs. Mise à part cela, le phare pouvait éventuellement en intéresser certain car la jetée sur laquelle il se dressait était splendide, mais Nicodem ne poussa pourtant pas la balade jusque la plage. Tout le monde savait qu’on pouvait se ramasser une malédiction comme un rhume là-bas, tant la zone pullulait de farfadets, fées, et autres esprits aquatiques mal embouchés.

    A la place, ils remontèrent la rue principale de la ville en dépassant placettes, pubs et petits restaurants. Se faisant, Nicodem expliqua à Isis de quelle manière ils s’y prenaient pour ne pas avoir à partager leur Maison des clés avec les moldus. C’était tout simple et très bête en fait : il y en avait deux. Lorsque les sorciers du coin avaient adoptés le secret magique, ils avaient fait oublier la vraie Maison aux moldus et leur en avaient construit une autre dans la rue voisine. Un petit machin carré sans classe qu’ils n’utilisaient plus vraiment aujourd’hui puisqu’ils avaient déplacés leur capitale. Ainsi, le vrai monument était pour eux tombé totalement dans l’oubli au cours des âges, et depuis, les sorciers le conservaient jalousement. On l’avait rénové souvent depuis bien sûr, il n’avait plus rien du petit châtelet des temps anciens. Cela ne l’empêchait pas d’être beau à voir, blanc comme du nacre dans une rue remplie de petites maisons aux briques rébarbatives. On l’y aurait cru collé ou tout juste construit, pourtant ses fondations se trouvaient là depuis le fond des âges.

    "There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] 317268housekeys1

    Jusque là d’ailleurs, Nicodem n’avait encore ressenti aucun trac, pas trop du moins, mais une fois devant l’hôtel de ville son cœur se mit à battre sensiblement plus vite. Comme il commençait à pleuvoir un peu, ils se hâtèrent sous son porche puis entrèrent dans le hall sans attendre. Ils le trouvèrent désert et silencieux.

    « L’accueil est de ce côté » annonça Nicodem que l’ambiance calfeutré de l’endroit poussait à parler à voix basse.

    Il avait désigné la porte à droite des escaliers et ils s’y dirigèrent derechef. Ils firent alors irruption dans  petit bureau étroit, bas de plafond et que les chandelles teintaient d’orange. Plusieurs pupitres encombrés s’y trouvaient derrière un haut comptoir de bois vernis. Une antique petite vieille au visage tout fripé et coiffée d’un chignon neigeux s’y trouvait, campée sur un tabouret, et qui faisait manifestement la sieste sur l’énorme registre ouvert devant elle. Nicodem tenta de se racler la gorge plusieurs fois, et lorsqu’Isis en eut assez, elle prit les devants :

    « Excusez-moi, Madame ? » lança-t-elle d’une voix claire qui éveilla la petite vieille en sursaut.
    « C’est pour quoi ? » leur lança-t-elle mécaniquement.
    « Hem, nous avons rendez-vous à 15 heures. C’est au nom de Bishop »
    « Il faut prendre un ticket mademoiselle, la salle d’attendre c’est à gauche des escaliers »
    Mais c’était totalement à côté de la plaque et en plus elle le prenait pour une fille.
    « … non. Nous avons rendez-vous avec le Porte-Parole cette après-midi à 15 heures précises. Vous pourriez vérifier le registre s’il vous plait ? Bishop » en articulant bien cette fois.
    Elle était encore entrain de chausser ses lunettes en demi-lune lorsqu’une seconde voix raisonna dans le dos de la vieille.
    « Toutes nos excuses, vous êtes effectivement attendu »

    Le regard des deux héritiers convergèrent de concert vers une trentenaire en tailleur de la dernière mode Londonienne et au sourire publicitaire. Une vision bien plus plaisante que la première qui se rendormait déjà sur son registre. Nicodem ne savait plus laquelle, mais puisque sa peau était totalement recouverte de tâches de rousseur, ce devait être une O’Leary. Ils en avaient tous sans exception dans cette famille, et l’un des frères O’Leary avait eut sept filles, toutes de belles brunes avec des tâches de rousseurs.

    « Ean O’Leary, je suis la seconde conseillère de Monsieur Kerwood qui m’a demandé de vous escorter jusqu’à lui. Si vous voulez bien vous donner la peine de me suivre »

    Ce qu’ils firent bien entendu, avec de plus en plus d’appréhension pour Nicodem. Isis elle, restait impassible comme à son habitude, et ils n’échangèrent pas même un regard pendant qu’ils suivaient la conseillère. Ils traversèrent quelques couloirs où plusieurs tableaux parlaient entre eux en Mannois puis après un virage sur la droite, elle ouvrit une porte et leur fit signe d’entrer.

    « Voici son bureau. N’hésitez pas à vous y installer, je vais le prévenir de votre présence »

    Elle disparue rapidement, les laissant seuls dans l’impeccable bureau qui appartenait certainement au Porte-parole lui-même. Ils n’avaient pas encore prit place dans les fauteuils de cuir lorsqu’un elfe de maison apparut avec un service à thé et des petites tartelettes typiques à l’île. Malheureusement, pour l’instant Nicodem aurait été incapable de rien avaler et comme il n’était pas le meilleur pour dissimuler son stress, Isis lui fit les gros yeux lorsque des pas se mirent à raisonner dans le couloir dans leur direction. Il n’eut pas le temps de répliquer que la porte s’ouvrait sur Illam Kerwood, sobre et élégant, comme à son habitude. Aussitôt, son visage vint se parer d’un petit sourire poli tandis qu’il tendait vers eux une main.

    « Miss Lestrange, enchanté. Bienvenue sur notre île. Nicodemus. J’ai bien failli ne pas te reconnaître en entrant. Comment va ta mère ? »
    « La maison lui manque Monsieur »
    « Tu lui transmettras que c’est réciproque. Le marché semble vide sans son étale » confia Illam en lui posant une main sur l’épaule.

    Une chose était certaine, celui-là était né pour être politicien. Il venait à peine d’entrer et n’avait pas dit trois phrases qu’il était déjà votre meilleur ami. Il était même arrivé à détendre Nicodem.
    C’était le coin qui voulait ça. Ici les gens voulaient de la proximité avec leurs dirigeants, et Kerwood avec cette affabilité naturelle et son regard présent et compréhensif, pouvait aisément la leur donner. Maintenant que Nim était adulte et s’était vu confronté à toutes sortes de politiques, il était capable de mieux comprendre ce genre de manœuvres.

    Il les invita ensuite à s’assoir autour de la table basse où fumait le thé et ils échangèrent encore quelques banalités sur le décor et le voyage avant d’en venir au fait. Même s’il avait le don inné de mettre à l’aise les gens autour de lui, il n’en restait pas moins quelqu’un dont la franchise et la sévérité était reconnue. Du coup, après une première gorgée de thé et un faible raclement de gorge, il se lança enfin dans le vif :

    « J’aime autant vous prévenir tout de suite jeunes gens, peu m’importe le fond et la forme de votre requête, aucune décision ne sera prise dès aujourd’hui » annonça Illam d’un ton tranché mais loin d’être sec « Les décisions finales m’appartiennent au regard de la loi mais mon rôle consiste à être la voix du peuple et je ne prends aucune décision sans les avoir préalablement consulté, et consulté mes conseillés bien entendu. Nous nous doutons déjà plus ou moins des raisons de votre venue et nous avons échangés nos différents avis sur la question. Je préfère vous avertir sans attendre : il va falloir défendre votre cas, mais un dialogue est possible »

    Dé = de quels avis sont les trois Grands Conseillés du Porte-parole par rapport à une idée d’alliance avec la faction des Héritiers ?

    Oui > ils sont d’avis qu’agir maintenant pourrait être dans l’intérêt du peuple, que se rallier trop tard pourrait leur donner une très mauvaise image et que la faction leur serait en un sens redevable, ce qui pourrait leur être bénéfique en cas de victoire.

    Non > ils mesurent les dangers et les pensent trop importants pour le moment. Ils craignent de quitter la neutralité et de s’opposer officiellement aux pays du nord de l’Europe qui sont Ombre et qui ne sont pas si loin que ça. Ils craignent une intrusion américaine en représailles.


    Leurs discours influera bien entendu celui de Kerwood.

    Dé#1 : Premier conseillé. Meliofus Maloony. 67 ans. Apothicaire. Basique 3.
    Dé#2 : Seconde conseillère. Ean O’Learny. 32 ans. Juriste. Basique 3.
    Dé#3 : Troisième conseillé. Brom Hulgarth. 44 ans. Enseignant pour jeune sorcier. Basique 4.
Filet du Diable
The Big Boss
Filet du Diable
Messages : 7384 Crédits : © FDD

Rapeltout
Patronus :
Epouvantard :
Baguette magique:
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Empty
Re: "There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim]
ce message a été posté Mar 29 Oct 2013 - 19:05
Le membre 'Nicodem J. Bishop' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

#1 'Dé' :
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Dsoui1

--------------------------------

#2 'Dé' :
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Dsoui1

--------------------------------

#3 'Dé' :
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Dsoui1
Invité
Invité
Anonymous
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Empty
Re: "There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim]
ce message a été posté Jeu 19 Déc 2013 - 0:54
De prime abord, les choses se présentaient sous un jour plutôt favorable et malgré la pression et le trac qui l’assaillaient, Nicodem se surprenait à contrer son pessimisme naturel en s’imaginant quelques issues favorables à cet entretien. C’était encore un peu tôt pour affirmer quoi que ce soit avec assurance, mais Kerwood venait de l’affirmer lui-même, un dialogue était possible, et il ne tenait plus désormais qu’à eux de s’exprimer. D’ailleurs ce fut Isis qui se chargea de rebondir aux propos du Porte-parole :

« Au nom de la famille  Salamander nous vous remercions dors et déjà du temps que vous et les vôtres accorderez à notre requête. Je me permets tout de même de remarquer que vous semblez déjà avoir une idée bien précise de ce qui nous amène aujourd’hui ? »
« Je pense en effet ne pas me tromper en imaginant que vous êtes là pour me parler d’une alliance… » confirma Kerwood « Personne ne s’est encore intéressé à notre cas jusqu’à présent, mais près d’un tiers de nos natifs vivent en dehors de l’île, surtout pour le travail. Par ce biais, nous restons scrupuleusement informés des flux politiques internationaux et des différentes, hum, méthodes utilisées par les partis pour s’octroyer le soutien des gouvernements »

Nicodem ne put s’empêcher d’hausser les sourcils. C’était tout à fait direct comme entrée en matière. Lui-même en était encore à se demander comment commencer à aborder délicatement le sujet pendant. En même temps, c’était la première fois qu’on l’envoyait parlementer de la sorte. Enfin … avec d’autres humains, c’était la première fois en tout cas.

« Vous ne vous trompez pas en effet, nous songeons qu’une alliance serait grandement profitable à tous. Peut-être plus encore que vous ne le pensez » confirma Isis à son tour.
« Cela reste à prouver, mais la première question que je me pose moi c’est : ais-je réellement la possibilité de vous dire non ? »
« Que voulez-vous dire ? »
« Comme je viens de vous l’affirmer à l’instant, nous entendons beaucoup d’histoires sur les différentes méthodes utilisées par les Héritiers et l’Ombre de la Rose Noire pour rallier les nations… »
« Quoi … vous voulez dire … comme… chantage, extorsion, menaces, … meurtres ? » se hasarda Nim – quitte à être honnête. Peut-être un peu trop du coup, le porte-parole tira une drôle de tête, comme s’il avait une arête de poisson dans la gorge.
« C’est l’idée en effet … »
« Il n’est aucunement question ni de chantage ni de menaces Monsieur le Porte-parole, bien au contraire » se hâta d’affirmer la sang-pur d’un ton définitif.
« Non pas du tout. Ma mère me tuerait si je faisais ça ! » mais comme l’argument manquait de professionnalisme, il enchaina « Surtout que, en toute logique, s’il était question de vous soudoyer quoi que ce soit de force, ce n’est certainement pas nous deux qu’ils enverraient vous voir, vous vous en doutez … » admit-il très justement et en toute modestie.
Une petite historienne de bonne famille et un astronome raté, bonjour le charisme. Ils étaient crédibles en tant que parlementaires, mais pour le reste, il fallait oublier.
« Je tenais simplement à m’assurer que cette discussion me laisserai plus que l’illusion du choix, et vous me voyez soulagé d’apprendre que c’est le cas »
« Pourriez-vous tout d’abord nous expliquer les raisons qui vous ont poussées à garder la neutralité jusqu’à maintenant ? Nous souhaiterions simplement connaître le point de vue de votre communauté par rapport au conflit » reprit la Lestrange pour ramener la discussion sur ce qui les intéressait vraiment.

Et hop, c’était parti pour le grand blabla.
De son côté, Nicodem était encore coincé sur le moment où Kerwood les avaient prit pour des malandrins venus lui arracher une alliance de force. Il ne s’en était pas rendu compte tout de suite, mais ça l’avait contrarié et tendu, et il dut faire un effort pour revenir dans la discussion.

Kerwood déblatérait toujours au moment de raccrocher, et ce qu’il avait raté n’était pas très important car tout cela finalement, lui-même le savait déjà. Il n’avait jamais été aussi impliqué dans la vie de la communauté que ne l’avait été sa mère ou ses aïeules, toutes bien connues, et il avait toujours prévu de s’exporter dans le futur de toute façon. Néanmoins, il y avait toujours eut une petite place pour lui ici et sans jamais faire réellement partie du lot, il n’avait jamais cessé d’exister pour eux. Pas vraiment en tant que lui-même, plutôt comme ‘le fils de’, ce qui lui avait toujours amplement suffit. Tout cela pour dire que le point de vue politique de l’île, il le connaissait plutôt bien puisque c’était le sien, celui qu’il avait hérité de sa mère, qui elle-même avait hérité de la sienne et ainsi de suite vers les racines mêmes de l’île puisqu’ici, ils étaient tous les fruits du même arbre.

Ainsi furent mises à jour les grandes similitudes avec l’idéologie Héritière et donc celle du Lord, mais également les quelques divergences de point de vue.
Ici, pas de chasse aux sorcières durant le moyen-âge, si ce n’est une pauvre malheureuse brûlée vive et dont tout le monde se souvient encore tant son cas était unique. Il y avait une place à son nom, un monument, et lors de l’anniversaire de sa mort tout le monde avait congé. A part ça, l’entente avec leurs moldus n’avait jamais, absolument jamais posé le moindre problème. De ce fait, l’hostilité envers les moldus, inhérente au statut de mangemort, suscitait la méfiance au sein de l’île. A cela près que leur intérêt s’arrêtait aux moldus de leur île à eux, à la limite à leurs moldus expatriés, mais guère à ceux en terre étrangère. Chacun son linge sale. N’en restait pas moins vrai qu’ils n’entendaient pas se faire dicter leur conduite en la matière. Leurs moldus, leurs affaires.

Là où les idées d’ici rejoignaient celle de là-bas, c’était au sujet de la mixité. Jamais au grand jamais on aurait songé ici s’accoupler avec un moldu. On les aimait bien, oui, mais comme on aimait bien son troupeau de moutons, mignons à voir, utile pour la laine, pour la viande, mais c’était bien tout.
Cet avis n’était pourtant pas motivé par un réel dégoût ou une haine profonde, mais simplement par souci de pureté. Non pas la pureté du sang mais bien celle de la magie. S’accoupler avec un être non magique, c’était cracher sur un don précieux et son identité. Et Morgane seule savait comme cette minuscule île tenait à son identité. C’en était presque un syndrome à force. Ils n’avaient de cesse de revendiquer leur petite fierté, lassés sans doute, d’avoir si longtemps subit le méprit des autres nations Britannique de par leur modestes moyens et la rareté de leur population magique.
Ou plutôt, la rareté de sangs-purs parmi leur population magique. Dix sang-purs avaient plus de prestiges qu’une centaines de basiques, c’était bien connu. Ici, ils étaient deux fois plus de basiques pour deux fois moins de sangs-purs. Encore un point où l’on refusait catégoriquement ici que l’on vienne ne serait-ce que les juger, et encore moins que l’on essai de fourrer ne serait-ce qu’une seule narine dans leurs affaires.

La hiérarchie du sang était belle et bien présente depuis longtemps, mais c’était une population de basique en très grande majorité. Ainsi, dans leur petite bulle, être basique n’avait rien de vraiment honteux. C’était le lot de chacun, et les mariages se faisaient plus souvent en fonction de l’argent, des terres et de la réputation  de la famille plutôt qu’en fonction du rang. Ainsi, il n’était pas rare de voir de très ancienne famille stagner durant d’interminables générations entre rang 2, 3 ou 4. Les Bishop en faisaient partie. Kerwood lui-même en était le plus bel exemple.
Quant aux sangs-de-bourde, et bien ils faisaient une excellente classe ouvrières. Bonnes, gouvernantes, femmes de ménage, et tous les autres finissaient immanquablement pêcheurs. Rien de folichon, rien de fâcheux non plus.

Concernant le secret magique, leur avis était celui du Lord, qui lui aussi, avait droit à son petit monument et son jour de congé. Là où le ton devenait enfin belliqueux, c’était au moment d’aborder ce délicat sujet des Phénix et des Américains…

« Je ne comprend toujours pas comment s’est débrouillé le Gouvernement Anglais pour se laisser supplanter et détrôner de cette manière. Cette situation est intolérable et hors de tout contrôle. Je ne vous cache pas que tout cela fait partie de nos plus importantes réticences. Comment se fait-il que vos services des renseignements n’aient pas réussi à déceler l’attaque avant qu’elle n’arrive ? Ne possédez-vous aucun espion infiltré chez les Phénix ? Personne au Gouvernement Américain ? Il y a forcément eut négligence quelque part »
« C’était Kark aux commandes, pas les Salamander »
« Oh donc les Héritiers ne possèdent aucun espions chez les Phénix.. ? » questionna Kerwood, sceptique.
Les deux plus jeunes échangèrent un bref regard.
« Nous n’avons pas accès à ce genre d’informations »
« Et pourtant, c’est vous deux que l’on m’envoi pour traiter. Je suppose que l’on ne méritait personne d’un tant soit peu plus informés des tenants et des aboutissants »
« Sauf votre respect Monsieur le Porte-Parole, même si nous connaissions la teneure des opérations clandestines menées par notre faction il va sans dire que nous serions de toute façon dans la totale impossibilité de vous faire part du moindre détail. Ce genre de confidences st réservées à nos amis et nos alliés, vous n’êtes pour l’instant ni l’un ni l’autre »
Le ton d’Isis s’était fait un peu trop sec, et durant une seconde, elle et Kerwood échangèrent un regard fixe que Nicodem s’empressa d’interrompre d’un ton hésitant.
« Je me répète peut-être Monsieur mais… le Gouvernement était aux Ombres… Ce n’était pas simple à l’époque. Nous devions nous cacher dans un hangar et agir en secret avec peu de ressources. La longue absence de Wilhelmina nous a accaparés longtemps… Ce sont les Ombres qui sont responsables, pas nous »
Parce qu'après tout, il fallait remettre les choses dans leur contexte...
« Y’a-t-il une réelle différence au final ? Après tout, vous vivez avec eux aujourd’hui … »
La mine des deux Héritiers se terni aussitôt.
« Une nécessité regrettable et à la quelle nous espérons justement remédier très bientôt… »
Invité
Invité
Anonymous
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Empty
Re: "There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim]
ce message a été posté Mar 7 Jan 2014 - 22:34
Sans grande surprise, le trio passa la demi-heure suivante à converser de la situation à Pré-au-Lard et des conditions difficiles imposées par cette cohabitation forcée avec les Ombres de la rose noire. Au fur et à mesure que le Porte-parole leur posait ses questions et obtenait ses réponses, son ton se faisait sensiblement moins piquant, pour aborder des intonations un rien plus compatissantes. Oui car bien entendu, ni Isis ni Nicodem ne souhaitait épargner leurs rivaux et tout ce qui pouvait être dit fut dit pour les noircir sans pour autant se donner des airs de mauvais perdants. Kerwood était un homme fin et intelligent, et le jeune homme ne pensait pas être capable de lui monter le crâne ou de le duper plus que ça. De toute façon il ne souhaitait pas qu’une alliance faite avec sa petite patrie soit basée sur des mensonges, encore moins si c’était sa propre langue qui devait les proférer. Ce ne fut donc que la vérité qui fut dite, enjolivée de ci de là, mais une vérité partiale qui ne reflétait uniquement que le point de vue Héritier bien sûr, ce à quoi le représentant Mannois parut relativement sensible, bien qu’en continuant de conserver toute sa réserve.

L’avantage venait en ce que Nicodem savait qu’en plus d’être fin et intelligent, Kerwood était connu pour être un homme de cœur. Quoi de plus logique du coup, que de jouer sur la corde sensible en appuyant bien sur toutes les difficultés rencontrées à l’intérieur du camp Mangemort ? Les rations, le confinement, le manque, l’importation difficile de toutes denrées et bien sûr, le comportement insupportables et supérieur des Ombres. Nicodem avait bien insisté sur cela d’ailleurs : la suffisance des Ombres. S’il y avait bien un endroit où l’on n’aimait pas les Anglais suffisants qui vous jugent, vous méprisent et vous regardent de haut, c’était ici.

Pour finir, le jeune sorcier avait jugé bon de s’attarder quelques instants sur sa situation personnelle et plus encore sur celle de sa très chère maman. Kerwood n’avait pas manqué de préciser qu’il était parfaitement consternant de savoir Primrose cantonnée au rang de simple jardinière. Un avis que le fils de l’intéressée partageait plus que vivement, était-il besoin de le préciser ? Il le précisa tout de même, car chaque argument était un gravier dans la balance. Il évita par contre de préciser que sa maman chérie était en réalité assez contente de son sort. Il ne l’avait jamais entendu se plaindre, au contraire, mais n’en restait pas moins vrai que ses talents n’étaient pas correctement mis à contribution. Il ne fallait non plus mettre n’importe quel gravier dans la balance quoi qu’il en soit.

Heureusement pour lui qui était à court de gravier justement, ce fut Isis qui reprit la parole après cela. En tant qu’ancienne enseignante, son discours s’orienta de lui-même vers l’école.
Elle évoqua l’interruption temporaire de sa carrière et ne s’empêcha pas d’évoquer cette bonne vieille Mulciber, qui ne faisait décidemment jamais l’unanimité, même au sein de sa propre faction, ce après quoi Nim cru bon de rappeler que le fils héritier de Mervyn Kark lui-même s’était fait la belle pour rejoindre le camp de sa tante, ce qui voulait tout dire. Le fait qu’elle ait été propulsée au rang de leader après quelques mois de mariage seulement ne pouvait que difficilement attiser la confiance, personne ne pouvait le nier, et Kerwood ne le nia effectivement pas.

Après cela, ils migrèrent du côté de la condition actuelle des élèves appartenant à des familles fidèles aux Salamander. C’était un sujet délicat car il y avait quelques jeunes gens du pays là-bas bien sûr. Ceux-ci s’étaient vus embarqués dans toutes les aventures qu’avaient vécues l’école, mais leur neutralité, leur sang basique et leur tout petit nombre (sept pas plus) n’avaient intéressés personnes jusque là, à l’image du pays. Or, l’école appartenant aux Ombres, qu’adviendraient-ils de ces enfants une fois officiellement affiliés aux Héritiers ? Question délicate certes, mais qui se devait d’être abordée, car viendrait le moment où ce dilemme serait réel.

Pour adoucir les angles, il fut admit que les élèves héritiers au comportement coopératifs n’avaient subits aucun mauvais traitements. Mieux valait éviter l’incident diplomatique dans un si petit univers. Les élèves entre eux par contre, devaient certainement être moins cléments. Nicodem était bien placé pour savoir à quel point l’adolescent pouvait se montrer impitoyable, parfois sans raison valable. Alors inutile d’imaginer le résultat lorsqu’une raison valable pointait enfin le bout de son nez. Il ne fallait pas oublier non plus les facteurs positifs pour contrebalancer les mauvais côtés d’une éventuelle alliance. Après tout, des jeunes héritiers, il y en avait encore des tas dans le château, et en temps de querelles, il convenait d’affronter l’ennemi mais également de se serrer les coudes. N’était-ce pas là après tout, tout le fondement même d’une l’alliance ? Sept gamins esseulés ne pouvaient rien contre une nuée de jeunes Ombres endoctrinés, mais ces sept là rejoindraient leur propre nuée et ne seraient pas seuls pour leur faire face. Et puis qui sait ? Parfois, il suffisait d’une seule personne pour faire toute la différence.

La flatterie ne faisait jamais de mal, et durant toute cette partie de la discussion, les deux jeunes gens tentèrent chacun à leur manière de montrer à Kerwood qu’ils n’étaient non pas là pour lui porter assistance, mais plutôt pour réclamer la sienne. Nicodem espérait surtout que le Porte-parole y voit là une parfaite occasion de prendre une petite revanche sur cette hautaine Angleterre qui avait si longtemps méprisé son île et sa modeste population. Aujourd’hui, c’était à lui de leur tendre une main secourable, fallait-il encore qu’il cède à la tentation…

Il n’en n’était plus très loin maintenant. Ils blablataient depuis deux bonnes heures au moins désormais et l’avaient suffisamment travaillé au corps pour passer à la vitesse supérieur.

Dé#1

Il est décidé d’arrêter là l’entrevue pour aujourd’hui. Kerwood à un autre rendez-vous dans la soirée et doit se préparer. Il souhaite également rapporter la conversation à ses trois Conseillés et s’entretenir avec eux sur tout ce qui s’est déjà dit. Il fixe un second rendez-vous aux deux sorciers le lendemain autour d’un repas.
Le jour suivant, Kerwood passe la matinée à parler avec ses Conseils pour recueillir leurs avis sur son entretien avec les deux héritiers.

Oui > Leur avis n’a pas changé, et la conversation rapportée par le Porte-parole ne fait que confirmer leurs précédentes inclinaisons.

Non > Certains points maintenant éclaircis grâce à cette longues discussion les laissent encore indécis et mitigés. Ils aimeraient une alliance officielle mais craignent les retombées.


Dé#1 : Premier conseillé. Meliofus Maloony. 67 ans. Apothicaire. Basique 3.
Dé#2 : Seconde conseillère. Ean O’Learny. 32 ans. Juriste. Basique 3.
Dé#3: Troisième conseillé. Brom Hulgarth. 44 ans. Enseignant pour jeune sorcier. Basique 4.
Filet du Diable
The Big Boss
Filet du Diable
Messages : 7384 Crédits : © FDD

Rapeltout
Patronus :
Epouvantard :
Baguette magique:
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Empty
Re: "There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim]
ce message a été posté Mar 7 Jan 2014 - 22:34
Le membre 'Nicodem J. Bishop' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

#1 'Dé' :
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Dsoui1

--------------------------------

#2 'Dé' :
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Dsnon1

--------------------------------

#3 'Dé' :
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Dsoui1
Invité
Invité
Anonymous
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Empty
Re: "There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim]
ce message a été posté Dim 19 Jan 2014 - 22:05
Ils n’avaient bien entendu pas passés la nuit au Pain d’Epice. On suspectait toujours l’endroit d’être soit surveillé, soit truffé de mouchards où de moyens de détections quelconque appartenant aux Phénix. On leur avait plutôt réservé deux chambres à l’auberge. Oui, ‘à’ l’auberge et pas ‘dans une’ auberge, puis qu’il n’y en n’avait qu’une seule et unique sur l’île, tenue par la même famille depuis que la famille existait. C’était un petit bâtiment clair à la façade quadrillée de poutrelles et qui se tenait les pieds dans l’eau tout à côté du port. Il semblait minuscule et douillet, mais comme l’endroit se révélait hautement touristique, l’intérieur avait été magiquement agrandit plusieurs fois, et désormais on y trouvait environs 25 chambres.

Par la fenêtre, l’on pouvait voir le petit cœur de Balley, sa baie paisible où s’entassaient les mouettes, les voiliers et les bateaux de pèches, le tout dominé par l’austère et anguleuse silhouette de pierres grises du château. La nuit dans ce cadre fut des plus tranquilles, du moins pour Nicodem qui n’avait pas craint le moindre débarquement Auror tant il appréciait son retour au bercail. Les choses avaient été bien faites de plus, et la seule personne au courant de leur réelle identité était le tenancier de l’auberge lui-même, le grand Calycrist Thunmund, qui avait été à Poudlard en même temps que sa mère durant quelques petites années et qu’il connaissait donc un peu de nom et vice versa.

Vers la demi des 11 heures, la Lestrange et lui se rejoignirent dans le grand salon de l’auberge et après de courtes salutations polies, prirent le chemin du château. Comme ce qui ne tournait pas autour de la pêche ici tournait forcément autour du tourisme, il n’était dés lors pas étonnant d’apprendre qu’une bonne partie de celui-ci avait été transformée en musée et l’autre en restaurant. Le plus cher de toute l’île. Les propriétaires du bâtiment étaient également la plus riche famille de leur petit pays ainsi que les plus importants propriétaires terriens. Sans oublier les plus gros fauteurs de troubles et les spécialistes du scandale, pour ne rien gâcher. Il s’agissait des O’Hagan of the Glens, et beaucoup d’habitants n’aimaient pas les O’Hagan of the Glens de par leur attitude pédante. Nicodem avait souvent entendu dire ‘qu’ils se prenaient pour des anglais’ – donc qu’ils se croyaient mieux que tout le monde. Il était aussi de notoriété publique que le chef de famille, Olfand, s’était présenté trois fois dans l’espoir d’être élu Porte-parole mais s’était toujours vu nier la fonction. Il faisait tout de même partie du Conseil élargit de la Chambre, et malgré qu’il soit le plus gros portefeuille de l’île, n’avait jamais essayé ‘d’acheter’ sa position politique au sein de celle-ci. Rien d’étonnant dès lors, qu’il ait été mit dans la confidence de la rencontre et endosse pour l’après-midi le rôle de l’hôte des négociations.

Contrairement à ce que l’on aurait pu croire en observant l’imposant édifice, ce ne fut pas vers la tour principale que se dirigèrent Isis et Nicodem, mais vers son aile ouest, que les moldus voyaient en ruine mais qui était en réalité occupé par eux sorciers - et dans l’état d’origine s’il vous plait.
Une fois l’enceinte dépassée et les quelques petits jardins parcourus, les deux Héritiers pénétrèrent ainsi à l’intérieur de la partie magique du château et débouchèrent dans la grande salle du restaurant. Ils furent quelque peu étonné de la trouver totalement vide, si ce n’est pour une petite poignée de personne, au chiffre près puisqu’ils étaient cinq.

Leur supériorité numérique mit d’ailleurs un sacré coup à Nicodem. C’était toutes les personnes les plus importantes de l’île qui se trouvaient là, et plus que jamais, il se sentait d’une insignifiance consternante. Pour la première fois il fut plus que content qu’Isis, son Nom et son sang irréprochable se trouvent tout à côté, pour briller un peu plus fort que lui qui se sentait si quelconque et si peu à sa place. Il fit néanmoins bonne figure tandis qu’il prenait l’initiative des présentations.

Il y avait bien entendu le Porte-Parole en personne, son premier conseillé, un vieux bonhomme à l’air sage nommé Meliofus Maloony, Ean O’Learny qu’ils avaient brièvement croisé la veille, Brom Hulgarth, enseignant à lunettes et troisième conseillé, et enfin Olfand O’Hagan et son air princier. Quand celui-ci leur indiqua la table qu’ils occuperaient, l’assemblée s’y installa sous l’œil attentif du propriétaire qui dirigerait lui-même le service.
L’idée d’avaler quoi que ce soit paraissait tout bonnement horrible à Nicodem qui se mettait déjà à se poser des questions aussi absurdes qu’angoisses du genre, ce qui se passerait si on lui posait une question alors qu’il avait la bouche pleine, ou de quoi il aurait l’air si jamais il faisait une tâche sur sa chemise d’un blanc impeccable ?
Personne d’autre ne semblait se poser ces questions car déjà, l’introduction était faite par Kerwood.

Rien de bien défini encore, et aucune décision réellement prise, mais comme les visages autour de lui n’avaient pas l’air hostile, le jeune homme avait envie d’assumer que les choses se présentaient relativement bien. Bref, Kerwood replaça fort bien le contexte de la discussion de la veille et affirma ensuite n’avoir aucune question supplémentaire, contrairement à ses collègues.

Ce fut Brom qui prit la perche tendue en engageant la conversation avec Isis plus particulièrement. En tant qu’Enseignant pour jeune sorcier de 6 à 11 ans, il avait vu défiler sur ses bancs la plus part des jeunes personnes de l’île et finalement, l’ensemble de ses préoccupations personnelles ne tournaient qu’autour de ce point. Leur sécurité physique pour commencer, ce à quoi Isis avait judicieusement répondu qu’étant donné la situation politique mondiale au bord du démantèlement, promettre une sécurité physique à quiconque sur le globe aurait été bien hypocrite. Il voulu ensuite connaître l’impacte qu’exerçaient les Ombres de la Rose Noire sur l’école. Pour être honnête, l’école avait effectivement subit des changements, mais ceux-ci n’étaient pas directement imputables aux Ombres. On y avait logé et y logeait toujours beaucoup de réfugiés. Les changements étaient obligatoires et nécessaire. Il voulu aussi en savoir plus sur la nouvelle équipe enseignante, et même sur le programme et ses éventuelles altérations et c’est à ce moment là que Nicodem décrocha. Entre temps, on leur avait servit une entrée de fruits de mer bien copieuse qu’il inspecta minutieusement. N’aurait plus manqué qu’il fasse une réaction allergique et se mette à suffoquer en plein débat décisif.

Ce fut Meliofus, l’aîné du groupe, qui le tira de ses observations :

« Si je ne me trompe pas mon garçon, c’est pour épouser une Maloony que le premier Bishop est arrivé sur l’île n’est-ce pas ? »
« Heuuu. Ouip. Oui en effet »

Un fait qui remontait à trois générations si sa mémoire était bonne et qui ne l’avait jamais intéressé plus que ça. Sur l’île pourtant, la généalogie était diablement importante et pendant que les deux enseignants continuaient de s’entretenir dans leur coin, l’Apothicaire se mit à discourir de l’importance de la famille, des croisements et des alliances. Il balança même d’un ton presque badin que ‘de son temps’, il aurait été mieux vu de sceller une alliance politique avec un petit mariage. Il commençait déjà à demander tout haut si Isis était mariée en plaçant subtilement qu’il avait justement un fils veuf, ce à quoi Kerwood coupa court en félicitant le goût exquis des crevettes grises.

En répriment un soupir tandis qu’il picorait dans son assiette, Nicodem commença à se demander doucement ce qu’ils fichaient là exactement. Quel besoin de réserver pour eux seuls toute la salle du meilleur restaurant de l’île entière si c’était pour papoter de programme scolaire et de généalogie ?
Était-ce là leurs uniques doutes restants ? Si c’était le cas alors la partie était gagnée d’avance et c’était presque superflu de faire durer autant le plaisir.
Comme si elle avait lu dans ses pensées, Ean O’Learny vint mettre un terme à ses tergiversations naïves.

« Personnellement, j’aimerai beaucoup vous entretenir à propos d’Assapor » lança la jeune magistrate en profitant d’un silence.
Nicodem en avala sa crevette de travers et eu besoin d’une gorgée d’eau.
Un peu idiotement, il se tourna vers Isis comme s’il attendait qu’elle s’engage dans une réponse, mais elle-même l’observait déjà en retour car, forcément, si Poudlard était son domaine, Assapor était le sien…
D’ailleurs, elle décida de le jeter en pâture aux lions sans aucune pitié :
« Nicodem s’y trouvait durant le drame. N’est-ce-pas Nicodem ? »
Lui adressant un petit sourire qui appelait au meurtre, il acquiesça pourtant poliment. Néanmoins, comme le sujet le dérangeant copieusement, il n’aida pas au dialogue et conserva le silence, obligeant la Conseillère à s’y aventurer elle-même.
« Je comprends tout à fait que le sujet soit délicat à aborder pour vous, je suis désolée, nous ignorions que vous y étiez présent.  Néanmoins, l’impact énorme que cet événement opère sur la communauté sorcière mondiale rend le terrain politique encore plus instable et glissant qu’il ne l’était auparavant. Je souhaiterais connaître les positions de vos dirigeants Héritiers avant de me prononcer pleinement vis-à-vis d’une alliance »

Et voilà donc où se trouvait le mur, la dernière résistance – espérons-le.
Brom, Meliofus et Illam s’étaient tus pour écouter, donc apparemment, c’était l’avocate qu’il leur faudrait encore convaincre pleinement, et avec un sujet des plus désagréables de surcroîts…
Invité
Invité
Anonymous
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Empty
Re: "There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim]
ce message a été posté Mer 12 Fév 2014 - 23:27
Ainsi donc, Miss O’Learny voulait connaître la position de la faction concernant Assapor. Une question quelque peu épineuse à vrai dire puisque la faction ne s’était pas appelée ‘modérée’ pour rien. Quand les Phénix criaient à la seconde chance, les Ombres de leur côté prêchaient si pas l’extermination totale, au moins une vengeance sanglante. Comme souvent au milieu de ces deux extrêmes se trouvaient les Héritiers.
Les Héritiers de pas grand-chose si ce n’est d’un beau bordel soit dit en passant…
Il ne pouvait décemment pas leur dire cela, ce n’était pas très vendeur. N’en n’était pas moins vrai qu’évoquer Assapor le rendait automatiquement aigre, voir acide. Un penchant qu’il lui faudrait assidument contrôler cette fois-ci étant donné la qualité de ses interlocuteurs.

Ce fut donc sans grand entrain mais d’un ton égal que Nicodem expliqua l’avis légèrement mitigé de leur faction vis-à-vis du drame. Honnête, il avoua qu’indépendamment de la position officielle des Salamander, les avis internes pouvaient parfois diverger de beaucoup. Certains Héritiers espéraient une réponse violente, d’autres y voyaient la preuve qu’ils devaient rester cachés des moldus, mais il adouci la chose en faisant remarquer qu’il en était certainement de même au sein des autres factions. Un événement d’une ampleur pareille ne pouvait forcément qu’enflammer les esprits et attiser les discordes plutôt que les accords. Et des discordes il y en avait partout et pour tout.

« Cela reste tout de même bien étrange que les moldus aient choisis ce moment précis pour actionneur leur… comment dit-on encore ? je l’ai encore lu la semaine dernière dans le journal pourtant » grogna le vieux Meliofus d’une mine dédaigneuse.
« Une bombe atomique »
« Voilà ! Eh bien si vous voulez mon avis jeunes gens, au lieu de s’entredéchirer de manière aussi ridicule, les Mangemorts devraient s’allier et se hâter de confisquer aux moldus toutes leurs … leurs bombes zatomiques et leurs –leurs machines complètement folles ! Les sorciers ont déjà bien assez de mal à s’entendre entre eux sans qu’il faille subir les débordements sanglants de ces- »
« Ce n’est peut-être pas le moment le mieux choisi pour entretenir ce genre débat Meliofus » intervint très poliment Kerwood.
« Je ne crois pas qu’il existera jamais de moment adéquat pour ce genre de débat Illam ! Sauf peut-être celui-ci. Nous sommes là pour discuter d’une alliance par Mélusine ! S’il faut taire certains aspects embarrassants, alors c’est une alliance qui ne durera pas »

Le vieux Malooney bougonnait maintenant, et si Nim et Isis eurent tôt fait de s’échanger un très bref regard un peu perplexe, les trois autres n’avaient pas l’air de s’en soucier plus que cela. L’aîné du groupe devait tenir ce genre de discours assez souvent et il n’était visiblement pas de ceux qui aimaient mâcher ses mots.

« Il ne s’agit bien entendu pas de taire certains aspects » reprit le Porte-parole « Mais nous ne sommes pas là pour étaler nos avis personnels. Nous sommes là pour analyser des faits et prendre une décision qui profitera au plus grand nombre. Ceci doit rester notre priorité »
« Malgré tout, pour analyser des faits, il faut tout d’abord connaître les faits, et nous ignorons si vous pouvons nous fier à la presse des Phénix »
« Votre intuition est la bonne Miss O’Learny » confirma Isis « Vous devriez d’ailleurs plutôt appeler ces feuilles de choux la presse Américaine, c’en serait une définition bien plus correct »
La concernée le lui concéda d’un petit mouvement de tête.

Nicodem de son côté, songeait qu’il était inutile aux deux femmes de leur petite assemblée de palabrer plus longtemps, car il voyait fort bien ce que voulait la seconde conseillère. Il convenait fort bien qu’une hécatombe de cette ampleur pouvait faire douter n’importe qui d’à peu près n’importe quoi, mais il ne pouvait pas non plus se détacher du sentiment agaçant que tout ce qu’elle désirait au fond c’était du sensationnel. Un récit croustillant et inédit. Peut-être pas, peut-être que son agacement n’était stimulé que par ses réticences à aborder le sujet et qu’il préférait donc interpréter le comportement de Ean de manière négative. Pour le bien de la mission pourtant, il se plia à la discussion en rappelait subtilement – ou pas – que ce n’était pas les moldus qui avaient semés les premières terreurs. Avec cette explosion catastrophique, l’on avait presque tendance à l’oublier, mais avec où sans moldus, cette réunion aurait capoté quoi qu’il en soit, merci aux radicaux Phénix responsables de l’attentat qui avait déclenché le premier mouvement de foule.

Il avait sommairement évoqué les bousculades, puis en était immédiatement venu au fait. Celui de la déflagration qui l’avait rendu sourd et lui avait brûlé la peau sous les vêtements. Ce n’était pourtant pas cette partie là qui intéressait la seconde conseillère, mais bien les effets très étranges que les radiations moldues avaient eues sur leur si précieuse magie. C’était surtout cela qui faisait peur à tout le monde, et c’était cela qui faisait peur aux braves habitants de sa petites îles. Cette idée, inconcevable, dramatique, qu’une force sur terre soit capable de les priver de ce droit fondamental et primordial inhérent à leur nature magique. Nicodem ne pouvait que confirmer, mais il évoque également à ce moment ce fêlé du Triathlon qui les avait privés de magie à coup de runes, événement qu’il avait vécut aussi.

« Vous êtes de toutes les guerres dites-moi ! » fit remarquer Hulgarth.

Parfaitement. Et Nicodem espérait qu’il réussirait à remporter celle-ci. Il était tenté de croire que c’était dans la poche, mais une autre petite voix lui soufflait que si ça avait vraiment été le cas, il l’aurait senti de manière plus évidente. Hulgarth semblait convaincu lui, O’Learny beaucoup moins, et Kerwood restait totalement illisible. Quant à Malooney, il avait surtout l’air très révolté par rapport aux Américains et aux moldus lanceur de bombe mais se prononçait moins vis-à-vis de l’alliance.

Au moment d’entamer le plat de résistance, Nicodem entreprit de leur raconter la suite du séjour à Assapor et par la suite, la manière dont ils avaient été secourus par leurs factions respectives. Après avoir fait le point sur les événements en eux-mêmes, que restait-il à aborder pour accompagner le dessert qui ne tarderait plus ? Le futur évidemment, petite chose nébuleuse et inquiétante qui promettait son propre lot de drames selon les pronostiques des plus pessimistes. Ceux qui refusaient de se voiler la face avaient bien conscience qu’une guerre mondiale avait de grande chance d’éclater dans les mois qui allaient suivre. Trois ? Six ? Une année entière encore ? Qu’importe. Tant que l’un des trois partis n’aurait pas définitivement écrabouillé les deux autres, il ne pourrait plus y avoir de paix. Ni ici, ni nulle part, pour personne. Quel autre choix avaient-ils si ce n’est de rallier l’un des trois camps ? Tôt ou tard, ce choix devrait être fait car Assapor avait précipité les choses au-delà de l’imagination, et qu’une guerre mondiale ne permettrait aucun territoire neutre. La présence systématique de leur interlocuteur lors des événements marquants des conflits prouvait que les Héritiers s’étaient entourés de membre engagés et fidèles et qu’ils s’investissaient lorsqu’il le fallait. Après tout, n’avaient-ils pas à eux seuls fomenté le plus beau braquage de banque de l’histoire ? Au nez et à la barbe des gobelins, des Phénix, des Ombres et des dragons, dans des tunnels remplis de pièges, ils avaient réussis haut la main et retrouvés leur leader après un an de recherche. Est-ce que ça ne prouvait pas l’acharnement dont ils pouvaient faire preuve et la force de leurs convictions ? Comment savoir … ? Peut-être qu’ils verraient plutôt ça comme une belle perte de temps. Quoi qu’il en soit, tôt ou tard il faudrait bien qu’ils prennent une décision, ne restait plus qu’à réintégrer Pré-au-Lard  et laisser le temps faire son œuvre …

FIN
Contenu sponsorisé
"There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim] Empty
Re: "There is no man so deaf as he who will not hear" [MISSION Isis+Nim]
ce message a été posté
 :: Royaume-Uni :: Plus loin :: Habitations