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❝ Life goes on ~ Noah ❞
 :: Londres :: Commerces et zones de loisirs sorciers :: Chemin de Traverse :: Q.G de l'Ordre du phénix
Eireann Callaghan
Poulpe d'Or du plus beau fessier
Eireann Callaghan
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Life goes on ~ Noah
ce message a été posté Sam 22 Juin 2013 - 14:30

10 janvier 2021


Eireann sortit de chez elle, un paquet à la main. Ciaran avait fait des gâteaux, trop même. Elle parcourut le Chemin de Traverse, se mêlant à la foule qui se densifiait chaque jour un peu plus. Plus le temps passait, plus les gens commençait à s’habituer à leur nouvelle vie : le retour de la liberté, la possibilité de circuler sans avoir peur de tomber sur des mangemorts. L’irlandaise avait encore un peu de mal à entrer dans cette état d’esprit : de longs mois d’exil n’aidaient pas à retrouver immédiatement une vie normale. Et pourtant, elle vivait à nouveau chez Jane, avec son frère et bientôt sa petite cousine, elle allait pouvoir recommencer à travailler dès que l’institut ouvrirait, elle avait droit à une vie simple. Le temps l’aiderait sûrement à accepter la victoire.

Vérifiant que personne ne faisait attention à elle, elle s’engouffra dans le QG. Le nouveau QG, encore une chose à laquelle elle ne s’était pas accoutumée. Elle devait reprendre ses marques mais elle y parviendrait, elle avait étrangement réussi à s’adapter à tout ce qui était venu entraver sa route depuis sa naissance. Et rien n’avait été facile pourtant, surtout ces dernières années. Elle salua quelques sorciers qu’elle connaissait, d’autres qu’elle connaissait moins, et partit en quête de la chambre de son ami. Elle était venue pour ça, pour le voir, et lui apporter quelques muffins tout chauds. Enfin, ils avaient été chauds quand elle les avait fourrés dans le sac : le froid de l’hiver londonien avait remédié à cela.

Eireann n’avait pas vu Zahid depuis plusieurs jours. Elle ne lui avait pas vraiment parlé depuis le soir de l’attaque. Ils s’étaient croisés au milieu des réunions d’organisation, pour le déménagement du QG, mais rien de plus. Et elle s’inquiétait pour lui, elle voulait savoir comment il allait, comment il tenait le coup suite… A la mort de Joey. L’image de Zahid assis dans la neige maculée de sang de Pré-au-Lard, le corps froid sans vie de son ami dans les bras, lui revint à l’esprit, arrachant à son être un frisson. La guerre laissait ses marques, partout sur son passage, et Zahid faisait partie de ceux qui en avaient reçu une quantité inacceptable. La sorcière espérait sincèrement qu’il pourrait retrouver sa joie de vivre, le bonheur, l’envie de continuer. Il méritait tellement mieux que la vie qu’il acceptait de s’offrir aujourd’hui ! Un boulot, un appartement, des sorties, de l’espoir. Parce qu’il était revenue, l’espoir, avec leur victoire. Même si chacun prenait ses précautions en essayant de ne pas se réjouir trop vite, ayant trop peur de voir arriver les déceptions qui s’étaient toujours insinuées dans leur vie depuis les débuts de cette guerre…

Elle frappa quelques coups légers contre la porte de bois, espérant qu’il soit là. Mais où pouvait-il être ? On lui avait dit qu’il s’enfermait la plupart du temps. Et Wallas n’aurait pas idée de l’envoyer en mission dans son état, si ? Probablement que si.  Un son étouffé lui parvint et elle ouvrit la porte, entrant dans la chambre, trouvant Zahid allongé sur le lit. Au moins, il avait une fenêtre ici. C’était un plus comparé à l’ancien QG. « C’est l’heure de te remplir le ventre de petites douceurs Zahid, toutes sorties de la cuisine Callaghan. Et promis, ce n’est pas moi qui ai cuisiné, tu vas échapper à l’empoisonnement. » Sa blague tomba, se ramassa violemment et mourut dans la pièce silencieuse. Elle déposa le paquet sur une table et se dirigea vers la fenêtre pour l’ouvrir. En plus de l’ambiance pesante, une odeur de vieux renard planait dans l’air. « Regarde-moi ce temps magnifique : du froid, des nuages, de la pluie. Que demander de plus ? » Nouvel échec. Elle se dirigea vers le lit et retint avec juste un « comment tu vas ? » puisqu’elle avait déjà sa réponse : il n’allait pas bien. Et qui aurait pu lui en vouloir ? Et puis, ça aurait pu être pire : il aurait pu se transformer en vengeur masqué et être en train de parcourir le pays à la recherche de gens à détruire pour que la mort de Joey soit vengée. Il aurait aussi pu partir loin, sur une île déserte. Non, ça, c’était son idée à elle. L’île déserte. Elle y avait tellement pensé qu’elle savait même quelle forme aurait sa cabane de fortune le jour où elle partirait.
Noah Zahid Maxwell
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Re: Life goes on ~ Noah
ce message a été posté Ven 12 Juil 2013 - 15:14
Cold is the water, it freezes your already cold mind, already cold, cold mind.
And death is at your doorstep, and it will steal your innocence; but it will not steal your substance.
But you are not alone in this, and you are not alone in this.
As brothers we will stand and we'll hold your hand, hold your hand

Timshel- Mumford & Sons.


    Allongé sur le dos sur son lit, le regard du jeune homme est dirigé vers le plafond mais ses yeux ont l’air vides de toute émotion. Il y a cet terrible air absent sur son visage, celui qui semble s’être installé depuis le drame, celui qui, régulièrement, laisse place à une expression tordue par la douleur de la perte et une tristesse infinie. Zahid est en état de choc. Il ne parvient pas à réaliser que l’Ordre du Phénix est au pouvoir. Pour lui, tout n’est que désolation. Ils ont gagné, oui, mais à quel prix ? Joey a été assassiné depuis quatorze jours. Et, chaque nouvelle journée qui passe, il attend désespérément, dans un état semi-catatonique. Comme s’il s’attendait à le voir passer le pas de sa porte même s’il sait pertinemment, au plus profond de son âme, que ce n’est pas possible. Mais il omet cette variable volontairement. Combien de fois s’est-il repassé cette scène imaginaire dans son esprit ? Ce visage pur, ce sourire chaleureux et ces yeux rieurs se posant sur lui, le rassurant après ce terrible cauchemar qu’il vient de faire. Et lui, se ruer vers l’être aimé, tomber à genoux, et se mettre à pleurer. Aux travers des larmes amères, lui demander pardon de le mettre en danger, et, dans un cri déchirant, le supplier de repartir aux Etats-Unis coûte que coûte, loin de la guerre, loin de l’horreur, loin de la mort.
    Mais plus le temps passe, plus les jours, les heures, les minutes et les secondes s’égrènent, plus il devient évident que ce n’est pas un mauvais rêve. Parfois, la réalité est pire encore que les songes. Elle est cruelle, car inflexible. Et parfois, dans les tréfonds de son mal, lorsqu’après une crise de démence, la raison le quitte, Zahid voudrait juste mettre fin à la douleur. Mettre fin à cette constante respiration dont il a l’impression d’être conscient continuellement et qui lui rappelle à quel point il est vivant et à quel point cette situation est injuste. Mais il ne peut pas. C’est trop lâche. C’est trop égoïste. Ce serait surtout totalement salir la mémoire de Diego et c’est impensable. Y penser seulement est déjà impardonnable à ses yeux.

    C’est la colère qui le tient en vie. C’est la haine, sourde et frémissante, tapie au fond de lui. Celle qui, de temps à autre, le fait devenir fou. Dans ces moments où, n’ayant pas dormi depuis plusieurs jours, il se laisse aller à l’hystérie, et, incapable de se contrôler, il hurle sa colère et sa douleur, et ses poings fermés viennent s’écraser contre les murs de sa chambre. Il n’a trouvé que ça comme alternative : il ne peut attaquer personne pour le moment, mais il faut qu’il se vide. Il faut qu’il se décharge de toute cette frustration qui l’étouffe chaque jour un peu plus fort encore.

    Lorsqu’elle toque à la porte, Zahid n’a même pas conscience d’avoir répondu quoique ce soit. Heureusement, son corps a pris l’habitude de réagir sans lui demander son avis : c’est bien plus simple ainsi. Plongé dans ses pensées morbides, il lui faut quelques secondes pour comprendre qu’il s’agit de Eireann, et plus de temps encore pour enregistrer ce qu’elle lui a dit. Il ferme les yeux un instant, se trouvant incapable de dire quoique ce soit. Il cligne des yeux, perdu, comme sortant d’une longue torpeur. Combien de temps s’est écoulé depuis la dernière personne à lui avoir rendu visite ? Il n’en a aucune idée, pas plus qu’il ne sait l’heure qu’il est réellement. Au prix d’un effort qui lui paraît alors surhumain, il sort de son immobilisme, se redressant et se tournant un peu pour lui faire face et s’assoir au bord du lit. Il l’observe quelques minutes, sans rien dire. Elle semble bien aller, du moins le plus qu’il lui est possible. Il ne sait pas vraiment. Il l’espère, du moins.
    Du froid, des nuages, de la pluie. Il préfère cela parce que c’est accordé à son humeur. Devoir faire face à un soleil radieux lui parait trop cruel et trop injuste, même s’il est de toute façon peu probable qu’il s’en rende compte puisqu’il reste enfermé.

    Il finit par s’éclaircir la gorge. « Merci. » lâche-t-il un peu laconiquement. « Tu n’aurais pas dû. » Pourquoi lui ramener de la nourriture à laquelle il ne fera pas honneur puisqu’incapable d’en profiter comme il se doit ? Sa voix est neutre, et surtout un peu rauque, car inutilisée bien trop peu ces derniers jours.

    Il ne sait pas quoi lui dire. Elle n’aurait pas dû venir. Elle ne devrait pas s’occuper de lui, elle a déjà assez de chose à laquelle penser. « Alors… » Il marque une pause, pose son regard sur ses mains. « .. Comment ça va ? » Il est gauche, maladroit et il n’y a rien de naturel dans son comportement. Mais il lui semble qu’il faut faire bonne figure.

Eireann Callaghan
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Re: Life goes on ~ Noah
ce message a été posté Sam 24 Aoû 2013 - 14:11
La sorcière prit place à côté de son ami après avoir poussé un léger soupir. « Vraiment Zahid ? On va vraiment se demander comment on va ? » demanda-t-elle en cherchant son regard qu'il semblait tout faire pour orienter ailleurs. Elle avait finalement oublié son tact à la porte, quelle cruche. « Très bien. La vie reprend son cours, je peux déambuler librement dans les rues, profiter de ma famille, je reprends le boulot... On peut dire que ça va. Après tout, c'est toujours mieux que d'avoir à se terrer au fin fond de l'Ecosse, entassés à plusieurs dans un tout petit cottage. Retrouver ma famille m'a fait du bien, je me sens plus sereine, tout ça. Le blabla de base. » Elle avait retrouvé l'appartement de Jane, ses proches, une toute petite partie de ses habitudes : goûter à nouveau à l'Irish Stew de sa mère l'avait ravie. Alors oui, ça allait, ça ne pouvait qu'aller mieux. Mais une fois l'euphorie de la victoire passée, Eire s'était retrouvée comme perdue au milieu de toute cette liberté. Elle ne savait plus comment procéder pour simplement vivre. Elle avait dû mal à accepter cette nouvelle vie après avoir passé des mois à surveiller tout et n'importe quoi. Est-ce qu'elle ne croyait pas à la victoire ? Non, c'était plus complexe que cela : elle ne voulait pas y croire par peur de subir une énième déception. C'était légitime, non ? « Evidemment, ce n'est pas aussi simple, n'est-ce pas ? Après tout ce qu'on a vécu. » Zahid aussi avait eu sa part de galères. De nombreuses galères même. Elle savait qu'il n'avait pas envie d'en parler, elle le sentait dans son regard fuyant, dans sa posture qui indiquait clairement qu'il voulait se fermer à toute conversation trop profonde. Même si la sorcière n'avait pas envie qu'il garde toutes ses émotions pour lui, elle savait aussi que le brusquer n'était pas la solution. Zahid n'était pas du genre à soulever l'opercule qui protégeait ce qu'il ressentait. S'ils s'étaient rapprochés en étant ensemble au sein de l'Ordre du Phénix, elle ne le connaissait pas aussi bien que ce qu'elle aurait voulu.

Humant doucement l'air puis avec plus de concentration, Eireann posa un regard contrarié sur Zahid. « Hum... En plus de ne pas sortir de ton trou, tu oublies de te laver, c'est ça ? Parce que cette odeur de goret ne vient pas de la rue mon cher Zahid. Elle vient de toi. Je suppose que c'est ta solution magique pour empêcher qui que ce soit de t'approcher ? Heureusement que je travaille avec des bestioles plus odorantes que toi. » Elle lui fit ensuite un clin d'oeil. « Tu sais que beaucoup de sorciers ont succombé à cause de la crasse qu'ils ont laissé s'accumuler sur eux il y a quelques siècles ? Promets-moi de filer prendre une douche une fois que j'aurais terminé d'envahir ton espace. » A lui de décider quand elle devrait stopper son invasion.

Eire pouvait comprendre qu'il ait encore besoin de temps après son deuil. Après tout, elle aussi avait eu besoin de temps après chaque mort. Et il y en avait eu, des morts. Il y en aurait d'autres d'ailleurs. Pourquoi est-ce qu'elle restait pessimiste ? Parce que les mangemorts étaient encore là, à attendre le meilleur moment pour frapper. Si le nouveau Ministère avait réussi à vite s'organiser, les choses n'étaient pas encore bien ficelées et une attaque en masse des mangemorts pourrait faire mal, très mal aux Phénix. Heureusement que ces sales rats avaient eu aussi du pain sur la planche après avoir dû fuir la milice. Elle brûlait d'envie de le questionner sur Joey et pour se contenir, elle alla récupérer quelques gâteaux pour en fourrer un dans sa bouche avant d'en tendre un à Noah. Il avait maigri, comme elle lorsqu'elle s'était retrouvée enfermée chez les Ombres. A croire qu'il était retenu ici, prisonnier de sa conscience...
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Re: Life goes on ~ Noah
ce message a été posté Ven 10 Jan 2014 - 20:05
Il haussa les épaules. Qu’est ce qu’elle voulait qu’il dise d’autres ? Il avait perdu l’habitude de sociabiliser, d’avoir des conversations normales avec les gens, et déjà que de base il n’était pas vraiment très doué avec ça, là c’était clairement devenu la catastrophe. A vrai dire, la plupart des gens avaient peur de venir le voir, à cause de son état, de cet espèce de fantôme qu’ils avaient devant leurs yeux, ayant l’apparence, la voix de Noah, mais dont l’âme ne semblait pas être présente, avec lui, dans son corps. Comme s’il n’était qu’une coquille vide. Et il comprenait cela. Il comprenait que les gens aient peur de lui, aient peur de ça. L’inconnu est toujours effrayant. L’odeur de la mort est toujours effrayante. Il comprenait qu’ils veuillent rester loin de lui, qu’ils veuillent se préserver de la folie qui semblait l’ensevelir. Certains de ses amis ou même bon coéquipiers avaient bien essayé, au début, de le voir. Pour se donner bonne conscience ou par réel intérêt pour lui, il ne savait pas et il s’en fichait ; mais en tout cas un bon nombre d’entre eux n’avait pas réitéré l’expérience. A quoi bon lorsque vous savez que votre présence, vos gestes ou vos paroles ne changent absolument rien chez la personne que vous allez voir ? Il comprenait. De toute façon, il n’était pas friand des visites. Il ne voyait pas pourquoi on viendrait s’encombrer à le voir alors qu’il ne faisait pas la conversation et que, soyons clair, c’était un boulet inutile. Même ses parents adoptifs ne savaient plus comment agir avec lui. Il ne leur en voulait pas. Après tout, peut être allaient-ils finir par regretter de l’avoir sauver d’une mort certaine, là-bas en Israël. C’était peut être mieux comme ça, il fallait qu’il les laisse tranquille, et qu’eux arrêtent de s’inquiéter pour lui.

Mais il s’agissait d’Eireann. Et il se sentait obligé de faire des efforts. Il se sentait obligé de faire attention, de l’écouter, d’agir. Elle l’avait trouvé au plus mal et il savait pertinemment qu’il ne pouvait pas lui mentir. Et surtout, il la considérait comme étant plus à plaindre que lui. Alors voir qu’elle tenait mieux le coup que lui, ça lui donnait des nausées, le culpabilisait et lui donnait l’impression d’être un misérable lâche. Mais le fait qu’il s’agissait d’Eireann rendait les choses plus difficiles encore. Ça le rendait mal à l’aise, parce que justement, elle avait été la seule à le voir vraiment péter les plombs. Elle avait assisté à sa douleur sans aucune barrière. Son désespoir brut. Elle avait eu direct accès au manifeste atroce de son cœur détruit, là-bas, au beau milieu de Pré-Au-Lard, dans la neige immaculée. A présent, il était certain qu’elle pouvait le percer à jour comme elle le voulait. Et ce n’était pas une pensée plaisante.

Il lui lançait des coups d’œil discret, mais détournait le regard à chaque fois que ses yeux rencontraient les siens. Il ne pouvait pas. C’était trop à supporter. Sans doute allait-il y voir de la pitié ou de la compassion, et il ne voulait pas. Il n’avait pas mérité qu’on s’inquiète pour lui ou qu’on le plaigne. Et ne serait-ce que parce qu’il avait peur qu’elle lise trop facilement dans ses pensées, il évitait son regard. Mais il l’écoutait. Il était content de savoir qu’elle avait pu retrouver sa famille et passer du bon temps avec eux. Ce n’était pas grand-chose mais ces temps-ci la chaleur de ses proches étaient quelque chose d’inestimable…. Ils en savaient tous les deux quelque chose. « C’est bien… » souffla-t-il comme si le simple fait de parler à voix haute le fatiguait. Ou peut-être et plus vraisemblablement était-ce pour éviter de briser la bulle protectrice qu’il avait autour de lui, celle qui le rendait amorphe et l’empêchait de faire des conneries.

Il mit plusieurs secondes avant de réaliser qu’elle essayait de faire de l’humour, et prit son courage à deux mains pour se forcer à sourire : pauvre grimace sur un visage chiffonné. « ça serait pas une grosse perte » lâcha-t-il laconiquement et un brin sardonique à son allusion avant de comprendre que ce n’était clairement pas la chose à dire et en sentant plus que captant son regard mécontent. Il rentra un peu plus les épaules, baissa la tête. « Désolé » souffla-t-il. « Je te promets de prendre une douche » ajouta-t-il mécaniquement. Il s’empara du biscuit qu’elle lui tendait… « merci… » et croqua dedans sans conviction. Elle avait raison, ils étaient bons. Et comme pour répondre à sa terrible envie de tout de même le laisser de côté, son estomac gargouilla bruyamment.

Un silence s’installa, et cette fois-ci, il fut lourd, cette fois ci. L’impression d’inutilité et d’impuissance le serra brutalement à la gorge, et il releva la tête vers elle, autorisant enfin ses yeux brillants à croiser les siens. « Je suis désolé ».
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Re: Life goes on ~ Noah
ce message a été posté Sam 11 Jan 2014 - 14:13
Elle avait mal pour Zahid. Vraiment. Beaucoup. Le voir ainsi lui brisait le cœur et elle se sentait presque fautive de profiter de la liberté qu’ils avaient récemment acquise. Elle avait ses proches avec qui profiter, elle avait un emploi, de quoi sourire à nouveau à la vie. Mais Zahid ? il n’était pas seul, beaucoup étaient là pour lui, comme elle, mais il était en deuil. Et ça, Eireann ne pouvait le lui reprocher. Le souvenir de son ami serrant contre lui le corps sans vie… Il avait le droit d’être dans cet état. Il avait le droit de ne vouloir voir personne. Evidemment, Eireann ne respecterait pas son envie d’enfermement constant mais elle le comprenait.

Seulement, lorsqu’il rebondit sur la mort par la crasse avec cette phrase… L’abattement, il y avait droit. Mais l’abandon ? Eireann refusait catégoriquement que Zahid arrête tout pour de bon. Il ne méritait pas ce qu’il lui arrivait, aucun d’entre eux ne méritait ce qu’ils avaient encaissé d’ailleurs. Mais surtout, Zahid était une personne qui avait beaucoup à offrir et surtout, qui méritait de recevoir en retour. Et si Eire s’était rapprochée de lui ces dernières années, c’était parce qu’elle l’appréciait réellement, parce qu’elle avait découvert un homme bon, au-delà du camarade de Poudlard. Il avait été là pour elle quand la situation avait été difficile. Elle serait là pour lui, toujours. Zahid était un ami. Pas de ceux avec qui l’irlandaise passait énormément de temps, pas de ceux avec qui elle faisait la fête ou vivait les futilités qu’on lui offrait. Il était de ceux avec qui elle avait partagé des épreuves et pour lesquels elle se faisait un devoir d’être là quand il le fallait, comme aujourd’hui.

Lorsqu’il brisa le long silence, Eireann ne put s’empêcher de le prendre dans ses bras et de le serrer contre elle. « Ne t’excuse pas, Zahid. Ne t’excuse pas… » Murmura-t-elle. Elle relâcha son étreinte, pour lui laisser de l’espace. Elle savait ce que c’était que d’avoir besoin de ça. « Tu n’as pas à te forcer, à faire semblant. Accepte juste le fait que les gens veulent être là pour toi. Comme tu as toujours été là pour eux. Je ne vais pas t’obliger à parler si tu n’en as pas envie. Je ne vais pas rester des heures à te regarder lutter pour ne pas me foutre dehors parce que je suis chiante. Mais je passerai régulièrement, rapidement. Tu me verras si souvent que tu reprendras presque goût à ma présence, crois-moi. Ne t’excuse pas d’avoir envie de rester seul. Mais ne laisse pas ce sentiment s’éterniser Zahid. » Elle posa chaleureusement sa main sur son épaule. Elle viendrait souvent le voir. Aussi souvent que nécessaire, pour le réhabituer à la présence des autres dans sa vie.

Elle reprit un biscuit et croqua dedans sans quitter Zahid des yeux. Qu’il mange un peu plus pour reprendre des forces. Qu’il sorte pour laisser l’air frais redonner vie à son visage terne. Et qu’il se défasse au plus vite de ce regard éteint qu’Eireann n’aimait pas. « Je ne vais pas te dire « on va boire un verre quand tu veux l’ami » parce que tu sais que si tu as besoin d’air, je suis là pour t’accompagner. Je vais simplement te dire de ne pas arrêter de vivre. Prends le temps qu’il te faut mais laisse une place pour l’avenir dans ta tête. Sans ça, tu risquerais de ne jamais te relever et si… Si c’est ce que tu souhaites, sache qu’on ne te laissera pas faire. » Elle lui sourit. « Autant que tu t’y prépares. »
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Re: Life goes on ~ Noah
ce message a été posté Mar 8 Avr 2014 - 20:43
Elle était si forte. Il avait énormément d’admiration pour elle. Après tout ce qu’elle avait vécu, elle était encore debout. Elle souriait toujours. Elle n’avait pas laissé tout s’écrouler autour d’elle. Elle était là, au beau milieu du chaos, mais elle restait digne. Elle n’avait pas baissé les bras. Mais comment ? Comment avait-elle trouvé la force nécessaire pour se relever, pour continuer à avancer ? Il ne la trouvait pas, depuis le meurtre de Joey. Ce n’était pas faute de chercher, pourtant. Il voulait avancer. Il voulait oublier. Il voulait se tenir debout, garder son sang-froid, mettre à exécution son désir brûlant de vengeance…. et puis tout abandonner.

L’avenir ? Ce n’était plus quelque chose qu’il parvenait à envisager. C’est comme si toute perspective de futur avait disparu en même temps qu’il apprenait l’assassinat de son ami. C’était un peu cliché, ça faisait film de mauvais goût qui exagère toujours tout. Mais c’était sans doute ce qui avait fait déborder le vase de sa lassitude et l’avait rendu si défaitiste et fataliste. Combien de ses proches allaient encore disparaître alors qu’il restait lui inéluctablement debout au milieu du chaos ? Comme Eireann, à la différence que lorsqu’elle semblait tenir debout grâce à son courage et sa force, lui avait simplement l’impression qu’une force invisible le forçait à rester dans cette position. Alors que lui n’avait qu’une envie : tout lâcher, cesser de se battre. Il ne voyait plus de lumière au bout du tunnel et il n’était pas sûr de pouvoir retrouver la foi.

L’irlandaise interrompit ses introspections en le prenant dans ses bras et en lui coupant la respiration : pas parce qu’elle serrait trop fort, mais par surprise. Car depuis cette nuit passée à pleurer de tout son saoul dans l’étreinte de Bruce, plus personne ne l’avait touché et il s’était recroquevillé contre lui-même, physiquement mais aussi mentalement, enfermant son esprit dans un imprenable blockhaus, pour se protéger et éviter de baisser les armes sous les assauts de l’ennemi. Inconsciemment, il ressentit le geste comme agressif, presque menaçant. Et pourtant il s’agissait d’une Phénix. Il s’agissait de la personne qui l’avait ramené au QG au péril de sa vie. Elle était de son côté. Et pourtant il se tendit à son étreinte : il ne lui en fallut pas plus pour prendre conscience de la gravité de sa situation : il était tellement renfermé sur lui-même qu’il risquait réellement l’aliénation s’il ne se reprenait pas très vite. Elle dut sentir qu’il était profondément perturbé car elle rompit l’étreinte rapidement. Il resta immobile, encore sous le choc. La laissa parler sans réagir. Pendant un moment. Et eut brutalement envie de vomir. Il se pencha en avant, posa sa tête sur ses genoux et plaça ses deux mains sur son crâne, respirant bruyamment.

« Tu as raison. Tu as totalement raison. Eire, je crois que je commence à devenir fou. » Il finit sur un ton étranglé et se redressa subitement, tremblant, prenant de profondes inspirations pour éviter la crise de panique. Peinant à se raccrocher à une pensée suffisamment stable, il posa ses mains sur les épaules de son amie, se penchant en avant jusqu’à poser son front contre le sien. Et il accrocha son regard pour ne plus le lâcher. Il avait besoin de se raccrocher à quelque chose de sûr. Il avait besoin de reprendre conscience de la situation, de réaliser qu’il avait encore des amis, qu’il n’était pas seul face contre tous. Pendant plusieurs secondes il resta ainsi, jusqu’à ce qu’il sente la crise s’éloigner. Alors, il rompit le contact et recula de quelques pas. Il se pinça l’arrête du nez, et finit par s’adosser contre le mur. Il laissa le silence peser pendant quelques secondes. « Merci. » finit-il par lâcher.  « Pour tout. » Il ne voulait pas lui dire autre chose. Il ne voulait pas lui promettre quoique ce soir, il n’osait plus rien promettre de toute façon. Mais elle avait sans doute compris, par son attitude, qu’elle avait débloqué quelque chose en lui.
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Re: Life goes on ~ Noah
ce message a été posté Ven 18 Avr 2014 - 8:04
Le voir se décomposer ainsi était dur mais Eire devait tenir, pour lui. Zahid avait trop donné pour la faction pour qu’on le laisse gentiment dans son coin. Il était hors de question de lui permettre de s’effondrer trop longtemps, il fallait lui donner les moyens de se relever et ça commençait par une présence, ainsi que par un électrochoc. Eireann y était allée doucement mais cela commençait peut-être à fonctionner. Non, il ne devenait pas fou. Il encaissait, il avait trop encaissé, il avait besoin d’une pause. Mais pas d’abandon.

Elle laissa le contact entre leurs fronts se faire, se contentant de ne pas bouger, de simplement respirer calmement pour aider Zahid à se calmer. Elle l’invitait silencieusement à se caler sur sa respiration, sur sa quiétude. Il s’éloigna alors et Eire, si elle n’était pas complètement rassurée, avait tout de même l’impression que Zahid avait avancé. Un peu, à tout petits pas. Mieux valait y aller doucement plutôt que brûler les étapes de toute manière. Cela prendrait du temps, elle le savait. Et ce temps, il l’aurait. « Pas de quoi agneau. » dit-elle simplement en lui souriant.

Il fallait que le souvenir de Pré-au-Lard enneigé avec le corps sans vie reposant sur les genoux de Zahid s’estompe. Le faire disparaître n’était pas possible et il ne le fallait pas quoi qu’il arrive : garder en mémoire le pire était le meilleur moyen de s’acheminer vers le meilleur. Eireann voulait simplement que son ami ne vive pas éternellement dans ses regrets, dans cette tragédie. Il voudrait sûrement se venger et, si elle le pouvait, elle l’y aiderait. Surtout pour le protéger lui en réalité mais ça, c’était une autre histoire.

« Prochaine étape, la douche. Vraiment, crois-moi, on se sent mieux une fois propre. » dit-elle, un sourire mutin aux lèvres. Elle attrapa sa main et la serra. « Je ne vais pas envahir ton espace plus longtemps mais je reviendrai régulièrement. Tu as besoin d’être seul mais pas trop. » Elle savait qu’elle ne serait de toute façon pas la seule à venir le voir, à essayer de l’aider. Il lui faudrait du temps encore, des moments de solitude mais aussi la présence de ses amis. Il ne devait sous aucun prétexte finir par s’enfermer dans une sorte de prison dont lui seul avait la clé. Il n’allait pas retrouver goût à la vie le lendemain mais, un peu chaque jour, c’était utile. Il pourrait peut-être même reprendre la photo. La question lui brûla les lèvres mais Eireann s’abstint. Ce n’était pas le moment de le brusquer plus encore. La prochaine fois, elle lui amènerait de quoi lui rappeler qu’il était bon dans plusieurs domaines et surtout excellent dans le sien. Un photographe de talent, une personne capable de capter l’essence des autres d’un regard. C’était ce genre de détail qu’il fallait que Zahid garde en tête. Et Eireann l’y aiderait.

Elle se leva et lui envoya un baiser à distance. « Pour t’inviter à chasser les odeurs ! Le contact humain, ça se mérite. » Un clin d’œil plus tard, elle avait la poignée de la porte en main. « Et si par hasard tu veux me voir avant que je ne revienne t’imposer ma présence, tu sais où me trouver. » Elle savait que leur prochaine rencontre se ferait à son initiative à elle mais ça n’empêchait rien…
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