AccueilAccueil  tumblr  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
-17%
Le deal à ne pas rater :
Casque de réalité virtuelle Meta Quest 2 128 Go Blanc (+29,99€ ...
249.99 € 299.99 €
Voir le deal

❝ Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] ❞
 :: Londres :: Ailleurs :: Port
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Mer 29 Mai 2013 - 23:11
Ce soir, comme tous les autres soirs depuis des milliards d'années, et assurément comme tous les soirs des prochains milliards d'années ; la nuit tombe. Hé oui, c'est comme ça, le jour se lève, la nuit tombe, ça s'enchaine, ça se suit. Ca se ressemble. Et ça continue, encore, et encore. On se demande pourquoi. Je me demande pourquoi. Pourquoi je continue à me lever en même temps que le soleil et pourquoi quand la nuit tombe je me sens comme obligée de retrouver mon lit. Ou pourquoi je ne reste pas simplement allongée dans mon lit en attendant que la société sorcière se détruise elle-même dans une guerre sans queue ni tête. Puisqu'au final la victoire Phénix ne change pas grand chose en ce qui me concerne. Que ceux qui se sentent libres à présent continuent de se battre pour défendre leurs droits et protéger la communauté moldue ; mais ce n'est pas mon cas. Alors pourquoi ?
Ce sont ces, ou plutôt cette question qui me pousse à rester debout, malgré la nuit tombante, ou tombée, et la demie lune qui trônait à présent au milieu des étoiles. Une fin de soirée claire, sans nuage ; mais pourtant anormalement fraiche. Les bords de la Tamise, éclairés par quelques réverbères, étaient balayés d'un vent que je jugeais bien trop froid pour qu'il soit raisonnable de s'y balader protégée simplement de ma cape. Cette même cape que je resserrai autour de moi lorsque ce traitre vent s'engouffra par ses replis pour venir caresser mon cou. Une caresse dont je me serrais passée. Les quelques mèches de cheveux qui avaient finalement échappé à la queue de cheval qui les retenait depuis le matin -soit une bonne quinzaine d'heures- fouettèrent l'air derrière moi, tandis que je grommelais quelques joyeuseté à l'attention de cette toute aussi joyeuse idée que j'avais eu de sortir si tard. Comme si je ne pouvais pas réfléchir à toutes ces questions bien au chaud dans mon appart. Parce que j'étouffais et me sentais oppressée, oui. Bonne réponse. Mais bonne raison ? Il faudra bien, je n'ai que celle là. Cette même sensation d'oppression m'empêchait de dormir et ce depuis deux ou trois nuits. J'avais simplement pensé que l'air nocturne serrait plus compatissant.

Enfin en tout cas maintenant que j'étais là ... Autant y réfléchir à cette fameuse question ... Pourquoi ? A quoi bon ... Le travail, sans doute. C'est ce qui m'avait toujours fait lever après tout. En tout cas ce ne serrait certainement pas pour mon port d'attaches, de plus en plus restreint. Entre les soi-disant amis qui me tournaient le dos à la moindre suspicion à mon encontre, les collègues qui me prenaient de façon nette pour une traitresse, et les regards de gens appartenant à ma faction qui ne me connaissaient même pas, qui reflétaient autant de haine et de suspicion qu'auraient dû en refléter les yeux de mes ennemis, je ne savais vraiment, vraiment pas où me mettre. Ni pourquoi m'y mettre. Pour mon père ? Peut-être. Mon seul parent. Je n'avais ni frère, ni sœur, ni cousins. Ou alors au trois ou quatrième degré. Je ne savais même pas s'ils existaient. Ma mère était morte pour défendre sa liberté alors que j'avais à peine cinq ans. Mon père ne s'en était jamais remis et ne s'en remettrait sans doute jamais... Je doutais qu'il se rende compte de ma présence quand je lui rendais visite. Se souvenait-il seulement qu'il avait une fille ? Il avait semblé l'oublier le jour où celle qui avait été sa femme avait disparu. Alors pour quoi ? Pour quoi ? Pas pour lui. Pas pour mon entourage. Alors ? Le travail, encore et toujours. Même celui là, je le voyais s'enfuir au loin et devenir davantage une raison de vouloir tout balancer que de se lever le matin. Malgré ce que j'avais cru avec la victoire de l'ordre les choses ne s'étaient pas arrangées pour moi et maintenant ... Les nuits qui autrefois me refaisaient vivre étaient à présent plus dangereuses les unes que les autres et n'étaient plus qu'angoisse et, souvent, de plus en plus fréquemment d'ailleurs, douleur. La dernière pleine lune aurait pu en être un parfait exemple si l'arrivée inattendue d'un certain journaliste n'avait pas tout bouleversé. Au niveau de mes relations avec mon patron, il ne m'avait pas franchement aidée, autant le dire. Au niveau du déroulement de la mission, non plus. Au niveau des risques encourus ... Non plus. Il était maladroit, malchanceux ; un boulet, oui, c'est ça. Mais paradoxalement, je n'avais qu'une envie, depuis que j'avais quitté Sainte-Mangouste : c'était de le revoir. Et pas parce qu'il avait gardé la veste de ma combinaison de travail, croyez-le bien. Cette nuit là, il s'était mis en danger. Il m'avait mise moi aussi en danger mais ... Mais j'avais été ; ou du moins, maintenant je l'étais, infiniment heureuse qu'il ait été là ce soir là. Pas parce qu'il avait failli mourir, croyez-le bien ; et pas non plus parce que les images de son corps contre le mien apportaient avec elle des sensations de bien être que je n'oublierais pas de si tôt ; et qui d'ailleurs me faisaient monter le rouge aux joues à chaque fois que j'y pensais. Non, si j'étais heureuse qu'il ait été là c'est parce que ... parce que depuis qu'il était venu me trouver au chaudron baveur, sa présence me faisait du bien ; un bien fou. Un bien-être. Un moment de répit. J'avais le sentiment qu'il était le genre de personne ; non, qu'il était la personne à qui je pourrais parler quand j'en avais besoin. Ce que j'avais d'ailleurs déjà fait. Inconsciemment. Il avait ce petit quelque chose qui mettait les gens à l'aise. Qui me mettait en confiance. Cette authenticité, qui me faisait sourire ; et en même temps, cette profondeur, cette façon qu'il avait de ne pas suivre le troupeau comme trop de gens le faisaient ; ces idées qu'il avait, qu'il défendait, cette volonté de faire le bien qui m'avait parue irrépressible ... Simplement, sa sincérité, son honnêteté et sa gentillesse m'avaient touchée la première fois que nous nous étions rencontrés. Je me sentais bien en sa présence. Comme en la présence d'un ami. Après cette nuit dans la foret de Dean, c'est ainsi que je le considérais, réellement. Et il y avait cette phrase, que je lui avait adressée avant de m'en aller. Pour lui signifier que je tenais à lui. Peut-être en suggérais-je alors plus que je ne le voulais bien ... Ou qu'il n'en était ? Non .... Ma phrase n'avait rien eu d'ambigu. Quand nous nous reverrions il n'y aurait pas de gêne ... Pas de mon côté en tout cas.

Je frissonnai. Le vent était vraiment trop froid. Si rien ne se chargeait de me retenir à l'extérieur plus longtemps, j'allais rentrer chez moi et me recoucher. Tant pis pour l'oppression, c'était toujours mieux que de mourir gelée. Quoique je n'en étais pas si proche. Aoden en était passé plus près ... MMhr .... Devinez ce que j'ai en tête. Allez, c'est pas dur, je sais que vous savez. Mais gardez-vous de le dire. Ou en tout cas ne le lui dites pas à lui !
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Jeu 30 Mai 2013 - 8:00
[…] C’est ainsi que la jeune et courageuse sorcière, assurément membre de l’Ordre du Phénix, se doit jour après jour depuis la victoire, affronter non plus seulement les pros Ombre, les Héritiers ou les loups-garous mais aussi ses propres partenaires de faction.
Plongée dans un tumulte irréversible d’accusations et de suspicions à son encontre, L. est contrainte de doubler sa vigilance car désormais aucun lieu ne peut lui assurer protection. L’angoisse qui nous a tous pris aux trippes et au cœur durant la soumission dont nous étions forcés s’est exagérée pour la chasseuse depuis la soit disant victoire. Quand les loups ont été calmés et les citoyens épargnés de leurs griffes, il n’y a aucun repos pour elle. Les quelques ennemis qui rôdent encore sournoisement pour échapper à PAL ne sont finalement pas si inquiétant à ses yeux. Si ces derniers veulent l’attaquer, elle ne peut qu’y être préparée…mais comment anticipe-t-on le sortilège envoyé derrière un sourire et une hypocrite politesse ? Comment encaisse-t-on les messes basses sur son passage ? Comment supporte-t-on d’attendre que les coups et autres dénonciations ne tombent ?
Le quotidien de L. s’est assombri parce qu’elle a voulu garder son métier, parce que pour elle sauver les potentielles victimes des loups étaient la priorité. Quitte à satisfaire un supérieur appartenant forcément à l’Ombre.
Combien de Phénix prêts à sacrifier leur vie pour vous défendre sont aujourd’hui plongés dans la peur ? Posez-vous la question, vous leur viendrez peut être en aide, à votre tour.


…plongée dans un tumulte irréversible…le sortilège envoyé derrière un sourire…combien de Phénix… ? Tss !!! Ca ne me plait pas. Quelque chose cloche. Il manque un détachement, une objectivité. Il faut dire que j’ai rarement été parfaitement détaché de mes articles, je suis un journaliste vivant et motivé par mes engagements, prenant parti pour les sujets de mes chroniques ou du moins ayant un jugement sur la question. Mais cette fois c’est plus fort que ça.
Parler de Lena – même sans la citer vraiment – revient à parler d’une amie. A parler d’une camarade de sauvetage que je ne suis pas prêt d’oublier. Je ne veux pas seulement pointer les méfiants du doigt pour qu’ils regrettent d’être si durs envers nous, je veux bonnement et simplement que le calme revienne dans la vie de la jeune femme.
C’est si compliqué que ça ?

Ce que j’ai fait, pour garder mon poste à la Gazette du sorcier, fut bien pire que tout ce qu’elle a pu dire ou mettre en œuvre pour son ancien chef. Pas de quoi faire le malin d’ailleurs ! Ça fait deux ou trois fois qu’on m’attrape par le col et j’ai bien peur que ça finisse par dégénérer.

Les mains dans les poches et le visage renfoncé sur mon torse comme pour éviter de directement affronter le vent, je me traine jusqu’au port. C’est sans doute ici que les rafales sont les plus puissantes mais ne me prenez pas pour un fou : j’ai un plan. Marcher en ville durant la nuit m’a toujours paru apaisant. Juste assez stressant pour ne pas sombrer dans les bras de Morphée, la douce berceuse du silence sous un ciel étoilé – ou non – devient indispensable à mes soirées.
Mais trop de vent ce soir. Alors je me rends là où c’est juste intolérable, pour revenir à l’intérieur des quartiers et pouvoir enfin savourer comme il se doit ma promenade. Quand on a vu le pire, on ne peut qu’apprécier le moins.
C’est ma théorie je ne vous demande pas de l’approuver, heureusement.

« Hum ?...Lena ?! » Si ce n’est pas elle, j’aurai l’air con mais avec un peu de chance la radieuse silhouette m’accordera deux mots ! Non, il s’agit bien de Lena. Je m’approche en souriant. « Bonsoir, comment vas-tu ? Ce n’est pas la pleine lune…je crois…rassure moi ! » J’esquisse un sourire nerveux en me souvenant de notre dernière rencontre. « Ça faisait un bail. Tu t’es bien remise ? »

On commence par les questions traditionnelles et dénudées d’intérêt lorsqu’on les prononce par unique politesse. Ce n’est pas le cas cette fois, je tiens vraiment à savoir comment elle se porte. Quand nous nous sommes séparés à l’hôpital, nous étions l’un comme l’autre dans un piètre état…mais ça semble loin déjà.
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Jeu 30 Mai 2013 - 20:22
« Hum ? ...Lena ?! »
Je m’immobilisai, levant les yeux du bitume qui défilait à chacun de mes pas et cherchai du regard l’origine de la voix qui m’avait interpellée. La pénombre n’aidant pas, je mis plusieurs secondes à reconnaître la silhouette qui avançait vers moi et, lorsque les lettres de son prénom s’associèrent au sourire qu’il me présenta, mon visage s’illumina.

« Aoden ! »

Ah ça pour une surprise ! Quelles étaient au juste les probabilités pour que je le rencontre lui, ici, au bord de la Tamise et à une heure pareille ? Surtout par ce temps ! Je ne le savais pas exactement, mais ça ne volait sûrement pas très haut.

« La pleine Lune ? Ce soir ? J'espère bien que non ! Une seule par mois ça suffit amplement ! » Fis-je en faisant semblant de vérifier l'état de l'astre nocturne. Oh j'aimais être sur le terrain, c'était loin d'être le problème ; mais les blessures ne se refermaient pas toutes seules et les meilleurs soins restaient le temps et le repos. Mon bras allait mieux mais les deux semaines qu'il me restait ne seraient pas de trop. Et puis ça aurait voulu dire que le journaliste aurait été une fois de plus sur le terrain de chasse ; ce qui était loin d'être une bonne nouvelle. Même s'il s'en était plutôt bien tiré la dernière fois ; du moins aussi bien que le permettait la situation. Et que le lui autorisaient sa maladresse et sa malchance, autant l'avouer !

« Plutôt bien oui, j'ai vite cicatrisé, je serai comme neuve pour la prochaine fois. »

Je haussai les épaules et laissai les doigts de ma main droite effleurer mon avant bras blessé. Le contact ne me causait aucune douleur mais les efforts étaient à éviter. Pour l'instant, ça allait revenir vite. Les blessures de ce genre étaient censées faire partie de la routine mais j'avais toujours du mal à me ménager après coup. J'avais horreur de paraître diminuée, d'où le haussement d'épaule. Et puis je ne voulais pas qu'il s'inquiète pour moi ; sa blessure à lui était autrement plus sérieuse que la mienne.

« Mais et toi ? Dans mes souvenirs James t'avait pas loupé .... Il y a pas eu trop de complications quand tu es sorti de l’hôpital ? »

Le contraire m'étonnerait, à vrai dire, pour les plaies de cet acabit la cicatrisation était plutôt fastidieuse. De manière générale en tout cas ; après, j'espérais bien entendu qu'il serait une exception. Il n'était vraiment pas passé loin de la mort ce soir là et j'aurais voulu qu'il ne s'en approche plus jamais d'aussi près. Mais je ne me faisais pas vraiment d'illusion. Une bataille avait été gagnée, ça ne voulait pas pour autant dire que nous n'étions plus en guerre ; surtout quand, comme lui et moi, on était suspecté de trahison. Et puis il fallait dire que sa malchance ne devait pas l'aider beaucoup. D'un autre côté je ne prétendais pas le connaître assez bien pour l'affirmer avec certitude, n'y voyez là qu'une déduction de ce que j'avais pu observer au cours de nos deux précédentes rencontres.

Le vent délivra une nouvelle rafale qui envoya voler derrière moi les pans de ma cape que j'avais momentanément lâchés. Mhrrr pas possible ce que cette nuit pouvait être glacée ! Je croisai les bras et les frottai brièvement avec mes mains, essayant en vain de ramener un peu de chaleur. Un sourire crispé sur les lèvres, je fis :

« Mhh et qu'est-ce qui te pousse à sortir de chez toi à une heure pareille ? Je suppose que ce n'est pas la température ! »

Quoique depuis l'intérieur, la soirée n'avait pas l'air si mauvaise. Le ciel était plutôt clair et sans nuage. Seulement le vent et la température ne se ressentaient pas forcément au travers de fenêtres. Pas plus que depuis l'intérieur d'une combinaison de la brigade ; sans ces vestes faites exprès pour supporter le froid et couper le vent, j'aurais assurément du mal à finir les missions dans un autre état que celui de glaçon. C'était à se demander comment Aoden avait fait pour tenir tout ce temps torse nu. L'adrénaline n'était sans doute pas de trop. Hm et parlant de veste, j'avais oublié de récupérer la mienne. Ce devait être lui qui l'avait.

« En tout cas c'est gentil à toi de m'avoir rejointe, le vent hurle beaucoup ce soir mais c'est pas pratique de faire la conversation. Je ne sais pas ce qu'il dit, je ne parle pas le vent. »

Oh lala, quel humour. Je me surpassais dis donc. Je levai les yeux au ciel en frictionnant un peu plus mes bras.

« En tout cas il n'est pas de la meilleure compagnie qui soit ! » J'eus une micro hésitation puis je décidai qu'il n'y aurai rien de déplacé dans ce que je m'apprêtais à dire. Après tout je m'adressais à un ami non ? « Tu le relaies un peu ? » Proposai-je en souriant.
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Ven 31 Mai 2013 - 22:05
« J’ai encore de jolies marques dans le dos, mais j’en suis fier comme un gamin qui a gagné ses premières blessures de combat ! »

C’est un peu ça. L’histoire du gamin. Bien qu’en vérité je ne ressente aucune fierté à m’être fait lacérer le dos par une énorme bestiole pleine de griffes et de dents. Je m’en serais passé, largement. Au-delà de la douleur que ça m’a coûté durant plusieurs jours, je n’oublierais jamais la peur. Cette espèce de sensation amère et brutale qui enserre le cœur et oblige à respirer avec souffrance, difficulté. Cette émotion particulière qui rend chaque geste plus malhabile que d’habitude – imaginez donc le résultat avec moi ! Ce mal, qui se répand dans les veines et fige les muscles, les réflexes et tue le courage.

J’ai détesté cette nuit de pleine lune en forêt, et je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. Ledit James aurait sans doute préféré rester tranquillement chez lui auprès de son épouse plutôt que de courir après des idiots ou, à la limite, se faire aider par les professionnels que sont les chasseurs.
Et puis moi, sans Lena, je ne serais plus là.
Cette dette n’est pas honteuse, mais elle dérange. Je sais d’ores et déjà que jamais je ne saurais à mon tour lui sauver la vie car je ne suis pas comme elle un héro et si j’ai le don de tomber là ou il ne faut pas : je ne sais pas faire l’inverse. Débarquer au moment propice tel un chevalier blanc sauveur de la demoiselle en détresse.
Et ça m’embête.

« Je n’sais pas trop ce que je fais là. Je m’ennuyais. Je bossais sur ton article pour tout t’avouer, il fallait que je fasse une pause. » Je m’approche d’elle afin de reprendre la marche dans une direction commune, acceptant par la même occasion de relayer le vent. Pour reprendre ses mots. « Je te le ferais lire, comme promis. Mais je ne suis pas satisfait pour le moment. Et toi, à quoi tu joues ? T’es en train de geler ! Ca fait partie de l’entrainement terrible de ta profession ? »

Comment ça je me moque ? Admettons. Un petit peu. Mais eh, je ne mens pas. La chasseuse tremble de tous ses membres alors que le vent s’amuse à malmener ses vêtements ainsi que ses cheveux.
Me plaçant à sa droite, je lui propose un bras sans sortir les mains des poches de mon blouson. C’est vrai qu’il fait froid. Mais je suis plus agacé par les bourrasques que par les basses températures. J’ai toujours détesté le vent, ça donne mal à la tête, ça fausse ce que l’ouïe et la vue perçoivent.

« On devrait peut être trouver un abri. T’en penses quoi ? Sauf si bien sûr tu tiens absolument à finir la soirée en gigotant de la sorte. Ça te donne du charme, je t’assure ! »

Taquin, je lui tire la langue avant de lever les yeux au ciel. On doit être un peu maso, pour rester dehors à un tel instant. Aucune obligation ne nous retient ici, en tout cas pas moi. Je pourrais être au chaud, savourer une bonne boisson et si l’idée de bosser ne m’enchante pas, je pourrais parfaitement trouver de quoi m’occuper.
Visiblement Lena n’est pas ici pour travailler. Je la dérange peut être après tout, si elle fait partie de ces gens qui ont besoin de solitude, d’extérieur et de calme pour réfléchir. Pour trouver repos. Pour faire la paix avec certaines de leurs idées…
Une fois de plus, je tombe à pic pour tout casser.

Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Sam 1 Juin 2013 - 22:57
« J’ai encore de jolies marques dans le dos, mais j’en suis fier comme un gamin qui a gagné ses premières blessures de combat ! »

Un sourire lui répondit. Pas franchement amusé, effectivement. Plutôt désolé, contrit. Ainsi cette confrontation avec James lui avait valu sa première blessure de guerre ... J'aurais préféré qu'il n'y ait ni confrontation ni blessure à vrai dire. Ou alors juste la confrontation. Si nous avions été plus efficaces peut-être s'en serait-il sorti en meilleur état ? Peut-être .... Il ne lui avait manqué qu'un pas supplémentaire pour échapper au griffes, un pas que nous aurions dû pouvoir lui donner ... S'il était comme il le disait fier de ces blessures, c'était tant mieux, mais je restais persuadée qu'il n'oublierait pas cette soirée de si tôt et que, bizarrement, ce ne serait pas l'un de ses meilleurs souvenirs.

« Je te le ferais lire, comme promis. Mais je ne suis pas satisfait pour le moment. Et toi, à quoi tu joues ? T’es en train de geler ! Ca fait partie de l’entrainement terrible de ta profession ? »

« Pff, n'importe quoi ! » Fis-je en adoptant un visage boudeur, histoire de lui masquer mon hilarité. « Puis j'ai pas froid. »

Hmr
. Propos aussitôt démentis par le claquement de dents que provoqua une nouvelle bourrasque. Abandonnant mon masque, je laissai un sourire se dessiner sur mes lèvres et m'accrochai au bras qu'il me présenta avec soulagement.

« Ou alors un tout petit peu » admis-je finalement. « Mais depuis mon appartement il avait pas l'air de faire si froid ! Et puis je suis mieux ici que chez moi ... Au moins je n'étouffe pas, même si j'ai froid ... » Je tirai un peu sur son bras, histoire de lui montrer que la suite de ma phrase ne relèverait que de la taquinerie, quoique tout de même sincère « Quoique maintenant ce n'est plus si mal ... »

Ne venez pas me demander en quoi ce que je venais de dire était censé l'embêter ... J'avais juste du mal à dire vraiment à quelqu'un que j'étais contente, vraiment, de le voir. Alors je prenais un ton léger et j'essayais de déguiser ça ... Même si ça ne marchait pas toujours.
Mais le vent redoublant d'ardeur à me refroidir entièrement, puisque lui, de son côté, ne semblait pas avoir trop de mal à lutter contre la température -il fallait dire qu'après la nuit de la dernière pleine lune il devait être immunisé au froid pour le restant de sa vie !- je grelottais de plus belle et finis par m'agripper presque à son bras. Tant et si bien que je finis par me rendre compte que je devais le serrer un peu fort. Relâchant un peu ma prise, je levai la tête vers lui lorsqu'il reprit la parole.

« On devrait peut être trouver un abri. T’en penses quoi ? Sauf si bien sûr tu tiens absolument à finir la soirée en gigotant de la sorte. Ça te donne du charme, je t’assure ! »

Je haussai un sourcil, septique, avant d'éclater franchement de rire. Maiiiiis oui, bien sûr. C'est très connu, les femmes tremblantes de froid et en phase de se transformer en glaçon ont du charme. Ou alors était-ce le fait que je m'accroche à lui de la sorte qui lui faisait dire ça ? Toujours souriante, je m'écartai légèrement de lui et répondis.

« Espèce d'idiot ! Tu te moques de moi en plus ! Non mais puisque c'est comme ça tu te débrouilles pour nous trouver un abri ! Non mais hé. »

Je m'éloignai d'un pas en prenant un faux air fâché, les bras à nouveau croisés devant moi, davantage pour ne pas geler immédiatement que pour illustrer mon numéro. Sans le regarder, je continuai de marcher à côté de lui en sentant peu à peu le froid s'engouffrer à nouveau dans mes vêtements. Mine de rien, son bras, ou plutôt sa proximité était vraiment appréciable. Je fus tentée d'arrêter sur le champ mon jeu pour retrouver sa chaleur, mais une idée fit subitement son apparition. Si je faisais mine de continuer à "bouder" -parce qu'il s'agissait bien de cela- tout en mourant effectivement de froid, comment réagirait-il ? Comment ça c'était stupide comme idée ? Sans doute. Mais tant pis, j'étais curieuse ... C'est donc sur cette phrase que je ramenai une fois de plus les pans de ma cape devant moi pour me protéger du vent, en claquant des dents.
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Dim 2 Juin 2013 - 19:03
« Espèce d'idiot ! Tu te moques de moi en plus ! Non mais puisque c'est comme ça tu te débrouilles pour nous trouver un abri ! Non mais hé. »

Bah… ? Elle plaisante. C’est certain. Nous ne sommes plus des enfants et les bouderies du genre sont quelque peu dépassées. N’est ce pas ? Un instant, j’hésite. J’appréhende. J’ai complètement merdé c’est ça ?
Si nous avons dépassés le stade des ‘je te boude ne m’approche plus’ nous sommes également très loin des vannes à deux balles. Or, je me suis permis d’en articuler au moins deux en cinq minutes à peine. Je suis irrécupérable, épuisant, lassant.
Merde.
Le silence s’installe – si on oublie le boucan que fait le vent – et je me frotte la nuque dans une nervosité mal contrôlée. Lena marche toujours là, à mes côtés. J’en déduis que son caprice n’est pas si extrême qu'il en a l'air, je dois pouvoir arranger les choses, me faire pardonner ou trouver l’abri qui lui permettra de survivre.

« D’accord…je vais trouver. »

Comment ça j’ai l’air boudeur moi aussi ? C’est parfaitement faux. Ou alors, je le fais pour me mettre à son niveau de puérilité. Comme bon vous semble. Ça ne m’ennuie pas vraiment de jouer le gamin, sachant que c’est ce qui s’apparente le plus à mon état naturel, généralement.
Continuant de marcher à ses côtés, sans plus la toucher puisqu’elle semble fâchée, je place mon visage dans les courants d’air en le relevant, juste assez pour deviner les établissements alentours.
Sauf que si près de l’eau, on n’a pas grand-chose.

« Je propose qu’on retourne un peu plus au cœur du quartier. Il n’est pas si tard que ça…je crois. Quelques bars doivent encore être ouverts. »

Ce serait rejoindre le bruit des paroles inutiles, des divertissements des Londoniens qui tentent de briser le quotidien. Se serait plonger à nouveau dans les coutumes de notre société de consommation, abandonnée par toute intelligente réflexion.
Mais si c’est là-bas que l’on peut se réchauffer – et éviter de mourir gelé – soit. Allons-y.
Je m’empêche de lui proposer mon bras pour ne pas la voir m’esquiver, et j’accélère le pas en direction du centre.

« J’ai quand même le droit de te parler, ou on doit jouer les têtus jusqu’à la fin de la soirée ? Non parce que je suis bavard, tu sais bien, alors s’il faut que je me retienne dès que les mots m’arrivent à la bouche, ça va être pénible. » C’est plus fort que moi, j’esquisse un sourire espiègle en m’approchant d’elle pour laisser mon index s’appuyer contre sa hanche et la faire réagir. « Eh ! Je suis sûr que ça te manque de parler de choses inutiles avec moi. »

Nos pas nous conduisent jusqu’à une ruelle enfin plus illuminée. Des voix nous parviennent sans que l’on puisse pour autant déceler le sujet de la conversation et l’odeur de la bière mêlée à celle de boissons chaudes vient frôler mon odorat.
Cette taverne semble bondée, je continue mon chemin. Celle-ci est au contraire bien vide, c’est sombre et démoralisant. Ici deux ou trois jeunes qui ont sans doute un peu trop picolés rigolent sans retenue, mais si on s’installe au fond de l’établissement…on devrait être bien installé.

« Après vous, très chère râleuse. »

Je la fais entrer en essayant d’être crédible dans mon ironie, puis je nous conduis jusqu’à une table assez à l’écart. Un peu comme la première fois, lorsque je l’ai abordée.
Quelques politesses à l’égard de la serveuse qui nous croise, j’ai vite porté mon choix sur ma commande mais je laisse Lena se décider. Si bien sûr, elle s’autorise à parler.
Uhu.


Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Dim 2 Juin 2013 - 20:46
Avais-je donc l'air si sérieuse ? Le mine boudeuse d'Aoden succéda à son air plutôt incertain, voire nerveux. Ou alors avais-je mal vu ? Puisque je m'acharnais à avoir l'air de ne pas le regarder, je n'avais fait qu'apercevoir son visage du coin de l'oeil. Toute confusion était envisageable. Pourtant le ton que prit sa voix lorsqu'il affirma qu'il trouverait laissa supposer un léger refroidissement. D'où ma propre remise en question. Pensait-il que nous avions passé le cap des bouderies puériles et donc que ma réaction ne pouvait qu'être sérieuse ? Ah ou bien il jouait la comédie aussi... C'était sans doute ça. Et c'était tant mieux ! Qu'il rentre dans mon jeu, j'avais hâte de voir lequel d'entre nous craquerais le premier. Il serait surpris de voir que derrière la femme qu'il avait rencontrée au chaudron baveur l'autre soir se cachait une petite fille boudeuse et très très très très [...] très têtue. Qui pourrait bel et bien rivaliser avec le côté enfantin qu'il me révélait aujourd'hui ... Hin hin, ça promettait d'être intéressant.

« Je propose qu’on retourne un peu plus au cœur du quartier. Il n’est pas si tard que ça…je crois. Quelques bars doivent encore être ouverts. »

Évidemment, je gardai le silence, et le privai du moindre signe d'approbation ou de désapprobation. Quoique, peut-être mes tremblements et claquements de dents étaient-ils des signes d'approbation on ne peut plus suffisants. Presque trop d'ailleurs. Je marchai près de lui toujours sans articuler la moindre syllabe, en direction donc des bars possiblement ouverts dans le quartier. En espérant qu'on en trouve un de fréquentable, ou en tout cas, dont les occupants le seraient un minimum. A cette heure, c'était pas gagné, mais bon ; qui ne tente rien n'a rien.

« J’ai quand même le droit de te parler, ou on doit jouer les têtus jusqu’à la fin de la soirée ? Non parce que je suis bavard, tu sais bien, alors s’il faut que je me retienne dès que les mots m’arrivent à la bouche, ça va être pénible. »

Je déglutis, essayant péniblement, et c'était le cas de le dire, de masquer le sourire qui voulait étirer mes lèvres. J'en restai d'ailleurs presque interloquée. Dire qu'une autre personne que lui essayant de m'arracher un éclat de rire ou au mieux un sourire n'avait en retour qu'une bonne dose d'exaspération et une remarque désagréable. Ce simple mouvement des lèvres qui m'était si naturel en sa présence était devenu d'une rareté notable. Enfin d'un autre côté on ne pouvait pas dire que les gens qui cherchaient à me faire sourire étaient nombreux, surtout en ce moment. Les quelques-uns qui s'y essayaient n'étaient en général que des dragueurs du dimanche qui trainaient parfois dans les bars en tout fin de soirée. Donc des gens qui n'avaient aucune idée de qui je suis. Évidemment. Qui se risqueraient à draguer une traitresse en connaissance de cause ? Ou simplement à lui parler ? A lui plaire, à la faire sourire, lui faire passer un bon moment ? Il n'y avait que lui. Aoden. Ce journaliste qui depuis le début ne m'avait voulu que du bien. Alors qu'il savait qui j'étais.
Ces simples pensées faillirent me faire louper mes bonnes résolutions de boudeuse accomplie. Mais je tins bon. Juste à temps.

« Eh ! Je suis sûr que ça te manque de parler de choses inutiles avec moi. »

Je me mordis la lèvre et tentai de me dérober à son index qui appuyait sur ma hanche pour pas céder et finalement éclater de rire. Lui jetant un regard qui se voulait assassin mais qui en fin de compte ne refléta que mon hilarité, je gardai mes lèvres pincées pour réprimer tant bien que mal le rire qui me prenait au ventre. Fichtre, il allait m'avoir s'il continuait ! Heureusement, nos pas, ou plutôt les siens, puisque je me contentais de suivre, nous menèrent rapidement à l'intérieur du quartier où le vent était, relativement seulement, plus supportable. La chaleur qui s'échappait de chacune des portes ouvertes devant lesquelles nous passions me faisait une envie folle et à ce prix, je dois bien avouer que j'aurais accepté n'importe laquelle des fréquentations qu'avaient lesdites sources de chaleur.

Mais Aoden fit les choses bien et nous dégotta bien vite le bar idéal.


« Après vous, très chère râleuse. »

Argh, cette fois il me le vole, ce foutu sourire ! Je me rattrapai bien vite en levant les yeux au ciel avant de prendre les devants et de pénétrer dans le club avec soulagement. Un soupire m'échappa presque tandis que mes dents cessaient lentement, mais je l'espérais, surement, de claquer. Mes membres retrouvèrent un semblant de chaleur et c'est sans cette sensation étrange de n'être plus que glaçon que je suivis le journaliste à une table légèrement à l'écart. Il eut vite fait de choisir sa commande, et de mon côté je fis trainer les choses, hésitant encore entre, non pas différentes boissons, mais plutôt conclusions de cette petite bouderie. Finalement, j'adressai un sourire de circonstance à la serveuse et commandai la même chose que mon ami. Elle s'éloigna, et je me décidai finalement à regarder Aoden, les yeux rieurs.

« Allez, t'as gagné ! Ta très chère râleuse s'avoue vaincue. Je dois avouer que tu nous as bien fait les choses, on gèle moins ici, et c'est mieux fréquenté que la plupart des bars qui sont encore ouverts à cette heure. »

Je frottai distraitement mes mains, appréciant leur chaleur retrouvée.

« Et en plus tu as fait vite, je n'ai perdu aucun doigt. »

Nos commandes arrivèrent rapidement et, ô miracle, arrivèrent, sur la table ! Pas sur les vêtements de l'homme le plus malchanceux que j'aie pu croiser au cours de ma vie. Je souris à ce souvenir.

« Tiens, mais c'est qu'on a pu être servis sans que tu prennes de douche ? Tu serais presque chanceux ce soir dis-moi ? »
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Lun 3 Juin 2013 - 11:15
Haha, très amusante. Elle n’a perdu aucun doigt. Mais c’aurait pu arriver si elle s’était entêtée à rester dehors par un temps pareil ! Quelle idée aussi, de sortir en pleine nuit pour jouer les dures. Ça ne lui ressemblait pas. Et puis peu de femmes peuvent supporter ces températures glaciales gentiment accompagnées par le vent ;
Plaisanteries. Je ne suis pas – si – misogyne.
Je lui souris, devant reconnaitre que son humour même un peu provocateur m’amuse, et nos boissons rapidement nous sont apportés. Pas le temps d’entamer un autre sujet de conversation ni même de critiquer – négativement ou non – l’établissement que j’ai choisi. Ce n’est pas plus mal, Lena aurait pu finir par trouver un défaut à ce lieu et me le reprocher.
Sa taquinerie suivante me fait lever les yeux au ciel.

« Ah oui, j’avais oublié que tu me portes malheur. C’était avec toi que j’ai reçu le verre ? Ça m’est arrivé plusieurs fois je crois. » Un léger rire s’échappe d’entre mes lèvres puis je secoue la tête, mieux vaut la contredire avant de me porter plus de poisse encore. « Non je ne serais jamais chanceux, s’il te plait, n’attire pas le mauvais sort sur moi. »

Je ne suis pas superstitieux rassurez-vous, je dis ça avant tout pour la charrier. Toujours est-il que dans le domaine de la chance, je prends toujours des gants. Elle me déteste tellement ! L’aubaine ! Je ne veux pas finir par foutre le feu dans le bar, risquer de blesser par maladresse mon amie ou choper un malaise. Tout est possible, quand on est malchanceux.

« A la nôtre ! »

Dis-je en levant ma boisson dans sa direction pour trinquer – sans la faire tomber, notez-le – et je porte le verre à mes lèvres. Ça fait du bien. Ça réchauffe, quand bien même c’est froid. Il était temps que l’on se mette à l’abri je constate que la chasseuse retrouve des couleurs qui n’étaient pas présentes sur ses joues il y a une poignée de minutes.
Et maintenant ? Encore une fois j’ignore ce qu’elle cherchait en se promenant seule, près du port. J’ai probablement fichu le programme de sa soirée en l’air. Admettons que je puisse lui en proposer un agréable, elle n’aurait pas tout perdu.

« Tu veux que je te montre ce que j’ai commencé à écrire… ? Hum, ça fait très professionnel et ce n’est sans doute pas l’heure pour parler boulot. Excuse-moi. Du coup je te laisse choisir le sujet de conversation : ce n’est pas toujours à moi de jouer les baratineurs. Que me racontes-tu ? »

J’ai beau dire : ce serait plaisant de l’entendre parler de ses relations dans le milieu du boulot. Comment évoluent ses rapports avec son patron ? Les choses se sont-elles arrangées depuis la pleine lune que j’ai complètement gâchée ? Et ses collègues ? Sont-ils toujours persuadés de sa traitrise ou ont-ils mis de l’eau dans leur vin ?
Voilà pourquoi je ne l’interroge pas. je veux mettre le journaliste de côté et simplement passer la soirée avec une amie. Si elle veut en parler je serais évidemment ravi de l’écouter et pourquoi pas, la conseiller. Mais je connais en fait bien peu la demoiselle et il est fort possible qu’elle ait des tas d’autres activités dans la vie.
Qu’elle veuille bien m’en parler c’est une autre chose, mais pourquoi pas ?
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Lun 3 Juin 2013 - 20:39
Sourire, sourire, sourire. Amusé, moqueur, malicieux ; voir même inconscient. Sans que je m'en rende nécessairement compte, lorsque j'étais près de lui, je passais mon temps à sourire. Il m'amusait, il me distrayait, il me faisait rire ... Il me faisait me sentir bien, par ses attentions, sa délicatesse ... Il me donnait envie d'oublier tout ce qui se pouvait se passer autour de moi, pour simplement me concentrer sur ces instants passés avec lui, c'est instants, tout ce qu'il y avait de plus banal, mais aussi de plus beau ; une sorte de routine, de bonne humeur naïve qui faisait un bien fou ... Comme si me sentir bien avec lui était ce qu'il y avait de plus naturel. J'avais envie de me laisser aller avec lui, de me laisser rire, de me laisser vivre. Vivre comme j'aurais dû vivre pendant toutes ces années où j'avais été seule par ma propre faute. A présent je me sentais bien. Près de lui, je me sentais bien. Il m'avait suffi de cette entrevue au chaudron baveur la première fois pour lui vider mon cœur dans les bras, pour me confier comme je ne l'avais jamais fait. Involontairement, certes, mais quelle importance, au fond ? Il m'avait aidée. Moi, qu'il ne connaissait pas, et dont il n'avait entendu parler que en mal, il m'avait aidée et sans doute était-il en train de me sauver comme je l'avais de mon côté sauvé à la dernière pleine lune. L'amitié que nous avions liée cette nuit là ne saurait être entachée. Réflexion naïve ? Sans doute. Mais réflexion sincère. C'est ainsi que je le regardai parler, un petit sourire idiot accroché aux lèvres. Idiot et inconscient. Et lorsque je me rendis compte de l'expression de mon visage, contrairement à la dernière fois, je ne cherchai pas à le cacher. Je laissai simplement l'espièglerie s'emparer de mon rictus et briller dans mon regard avant de lui répondre.

« Tiens donc. Et dis-moi très cher Ao-malchaceux-en-ma-présence, si tu me demandes de te raconter ma vie tu ne me laisses plus le choix du sujet de conversation me semble-t-il, hmm ? » Je lui envoyai un clin d’œil pour lui signifier qu'il s'agit bel et bien d'une plaisanterie -de mauvais goût, certes, mais ne m'en demandez pas trop voulez-vous !- et continuai dans ma lancée : « Mais soit.En fait j'ai pas grand chose à raconter, pas grand chose de plus que la dernière fois en tout cas ... Ou la première fois, plutôt. Tu sais je ... Ce jour là je t'en ai plus dit que je jamais auparavant, à qui que ce soit. » Évidemment, la malice quitta rapidement mes yeux lorsque je prononçai ces mots. « J'imagine que ce n'est pas forcément évident décrire un article là dessus ... Tu sais ça ne me dérange pas d'en parler ... Pas avec un ami. Si tu as des questions, n'hésite surtout pas. Je pourrais peut-être t'aider ... Enfin du haut de mes quelques dix années passées sans vraiment écrire - depuis Poudlard quoi - je doute de pouvoir vraiment t'être utile ; d'ailleurs, je t'ai pas dit mais ton sens de la répartie est extra, si James avait pas été en train de te foncer dessus je me serais bien amusée à t'écouter remettre Karl à sa place, c'était juste superbe, vous devriez vous recroiser un jour, et m'inviter bien entendu. » Je ne m'entendais plus parler. Les mots venaient, les phrases, qui n'avaient pas le moindre lien entre elles, voire pas le moindre sens ; mais je parlais, sans vraiment me rendre compte de la vitesse de mon débit. Les sourires réapparaissaient, s'enchainaient, variaient ; de l'amusé au sarcastique, en passant presque par le nostalgique quand j'avais évoqué Poudlard -quoique les souvenirs que j'en avais étaient loin d'être sublimes. On imagine pas, ou en tout cas moi je n'imaginais pas, qu'il était possible de sourire autant en parlant, d'exprimer autant de choses sans avoir besoin de mettre de mots dessus.

Je finis par avoir besoin de reprendre mon souffle ; arrête qui me permit de me rendre compte de tout ce que j'avais pu dire en ... peu de temps. Le sourire qui étira mes lèvres fut plus gêné qu'autre chose, pour le coup.

« Désolée, je parle trop ... Voilà, tu m'invites à baratiner et je m'empresse de t'obéir ! Ne propose plus, c'est affolant ! » C'est de l'humour, évidemment. « Enfin en tout cas si tu as des questions à poser tu peux d'accord ? »

Cessant finalement de parler, je portai mon verre à mes lèvres et en savourai une gorgée, lorsque j'aperçus l'animation qu'il commençait à y avoir du côté du comptoir. Les jeunes semblaient en grande explication avec le barman, d'après ce que j'entendis il s'agissait de l'organisation de quelque chose ... Je ne saisissais pas tout. L'idée sembla enthousiasmer le responsable de l'établissement qui s'occupa rapidement de débarrasser une table au milieu du studio, et de s'y jucher sans ménagement. Il invita tous les clients présents - sept ou huit, nous compris, plus les quatre jeunes- à écouter ce qu'il avait à dire et c'est d'un œil curieux que je me tournai dans sa direction. Il expliqua brièvement ce qu'était un "karakaoké" -mot qui fit rire les jeunes qui lui avaient soufflé l'idée- : mot moldu, visiblement. Les règles furent vite dites -il suffisait de chanter une chanson dont les paroles s'afficheraient magiquement au mur- et il annonça qu'il choisirait le premier candidat ou candidate. Il balaya le studio d'un regard scrutateur et ....

« ... Ah non. Non, non, j'ai dit non. Non non non, je suis pas d'accord ! Je sais pas chanter ! Non, non, laissez tomber, je veux paas ! »
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Jeu 6 Juin 2013 - 19:08
« Oh non sincèrement, je ne tiens pas à revoir ce Karl. Ni James d’ailleurs. Quand à l’aide que tu peux me fournir pour mon article c’est assez simple, j’ai besoin de savoir s’il y a eu des évolutions. Les gens sont-ils toujours aussi durs avec toi ? Ou est-ce que cela s’arrange…avec le temps ? Je n’ai pas l’intention d’amoindrir les souffrances que tu vis. Je veux bien montrer aux gens à quel point l’irrespect et la bêtise face à l’ignorance entrainent de réelles souffrances. La moitié des gens ne se rend pas compte de ce qu’elle fait quand à l’autre, elle se contente de copier son voisin ! C’est grotesque et si en me lisant ils peuvent…réfléchir…un peu. »

Dans un roulement des yeux je dénonce déjà leur stupidité. Même un article clair et réprobateur ne saurait les rendre doté de sensibilité s’ils ne le sont pas. s’ils ont été mal éduqué ou dépourvu d’intelligence depuis la naissance !
…hum. Je suis mauvais. Et peut être intransigeant à mon tour. Mais s’il faut absolument prendre un parti, s’il est nécessaire de choisir un camp, je me range du côté de ceux qui pâtissent du peu d’ouverture d’esprit des autres.
On pourrait croire que c’est mon attachement pour Lena, qui me pousse à penser ainsi. Mais non soyez en sûr, j’aurai été aussi motivé pour n’importe quel camarade de l’Ordre. La jeune femme est en plus de cela devenue une amie, certes. Raison de plus pour rendre mon article sur elle efficace et percutant.
Pas gagné.

« Ça ne me dérange pas que tu sois bavard. Ainsi je repose ma langue. » Décidemment, on a décidé d’être mauvais clowns ce soir. Tous les deux. Je reprends, plus sérieusement. « Il faut d’abord que je développe ce que j’ai écris…ou que je le relise au calme, avant de t’interroger davantage. Je n’hésiterais pas en tout cas ! »

Puis, les choses se mettent à bouger. Dans notre dos dans un premier temps. Les jeunes échauffés vont emmerder le patron, celui-ci décide finalement de sourire comme si un accord amusant avait été signé. De quoi s’agit-il ? Qui est ce que ça concerne ? Je m’en moque.
Mais bien vite il n’est plus possible d’ignorer les autres clients, encore moins le propriétaire des lieux qui se lance dans une explication, adressée à toute l’assemblée.
Eh merde.

Savez-vous à quel moment cela devient amusant ? Oui, exactement. Quand le choix du brave homme se porte sur Lena Steevens en personne !
Je ne peux m’empêcher d’esquisser un sourire – curieux et moqueur – puis de laisser carrément un rire m’échapper de bon cœur, quand la demoiselle se braque de la sorte. Alors, elle n’aime pas chanter ? Je suis mauvais, mais vous auriez agit de la même façon. Je suis bien heureux que le choix ne s’est pas arrêté sur moi et je peux donc savourer son malheur.
Intervenir devant un public n’est pas le dada de tout le monde, mais quand en plus il s’agit de chanter…le spectacle promet d’être amusant.

« Allez ! Ne les fais pas attendre, passer en premier dans ces cas là c’est ce qu’il y a de plus souhaitable ! Un peu de courage mademoiselle ! »

L’organisateur de cet évènement divertissant – et détestable aux yeux de Lena bien sûr – remarque que j’essaye de la motiver. Il essaye même de me rendre plus convaincant en hochant la tête. Mais elle est têtue, la chasseuse.
Alors, sans prévenir, je me lève. Et je ne m’arrête pas là, vous vous doutez bien. je m’approche d’elle et la prend dans mes bras – comme je peux si elle se débat – afin de la conduire jusqu’au centre de la pièce, là ou elle est sensée chanter.

« Chante ! Ça te fera du bien !...Et on t’accompagne tous ! »

Dis-je en me retournant vers les autres, espérant les motiver…apparemment, ça suit. L’ambiance est ouverte et décontractée, ils applaudissent déjà, prêts à fredonner !
Qu’est ce que ça peut faire du bien, de s’amuser comme ça…
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Ven 7 Juin 2013 - 19:05
Et il … Ca le faisait rire ?! Il voulait que j'y aille à ce fichu truc, le traître ! Le sournois ! Oh que je regrettais de m'être laissée traîner dans ce bar, qui avait pourtant, au début, l'air d'être le plus fréquentable du quartier à cette heure tardive. Si j'avais su je me serais contentée de rire à sa provocation et j'aurais moi-même décidé du lieu où nous nous poserions pour … discuter. Pas CHANTER. Quoique mon choix n'aurait sans doute pas été différent du sien, et au final je me serais quand même retrouvée embarquée là dedans. Mais quelle galère !

« Allez ! Ne les fais pas attendre, passer en premier dans ces cas là c’est ce qu’il y a de plus souhaitable ! Un peu de courage mademoiselle ! »

Le regard que je lui laissai en dit long sur ce que j'avais envie de lui faire à cet instant précis : l'étrangler, en bonne et due forme. Grrrrrrr. Et ce n'était pas une question de courage ; du tout, évidemment ! Juste de .. de volonté, ouais, voilà. J'avais pas envie, ça arrive non ? Je voulais juste discuter avec Aoden, et, et, et … et puis voilà, j'ai pas à me justifier, non mais.

« Mais c'est pas ça voyons je, non, c'est tout, juste non, j'aime pas, j'ai pas envie, en plus y'a trop de monde, c'est pas ; non, j'y vais pas, et puis- »

Butée, je prononçai ces mots les yeux fermés, en secouant négativement la tête. Non mais de toute façon ça ne pouvait pas être une question de courage, je passais trois nuits par mois à affronter des loups garous, ce n'était certainement pas une table et sept ou six personnes qui allaient me faire peur ; surtout pour chanter. Non, rien à voir avec la peur, bien sûr. Évidemment. Je n'avais jamais chanté en public, du moins pas devant un autre public que celui constitué par ma douche ; et encore, ça n'était pas arrivé souvent. Et je n'avais pas l'intention de reprendre, et certainement pas -jamais- devant des gens !
Mais le journaliste en avait décidé autrement et alors que je me bornais à secouer la tête les yeux fermés en articulant des « non » à tout bout de champs, je sentis deux bras puissants m'enserrer la taille et me soulever pour m'emmener contre mon gré vers la table de la perdition. Exagération ? Naon !
Surprise, je me laissai faire une seconde et, lorsque je percutai qu'Aoden avait décidé de prendre les choses en main, je … ''tentai'' de me débattre. Je dis tentai, parce que mes mouvements imprécis et désordonnés de bras et de jambes ne semblèrent pas le faire lâcher prise , et pour cause, j'avais beau être musclée, je restai très petite et, par conséquent, légère. Trop pour résister à la prise d'un homme comme Aoden. Surtout que telle qu'il me portait, mes pieds n'atteignaient même pas le sol. Évidemment ce n'est pas pour autant que je me laissai faire et je l'exhortais à me lâcher à grands renforts de plaintes et de gestes plus aléatoires les uns que les autres. Il allait finir par se prendre ma main dans la figure, bien malgré moi, bien sûr.

« Aoden, non ! Lâche-moi ! Espèce de traître ! Pose-moi par terre ! C'est pas drôle du tout, pose-moi tout de suite ! »

Son torse plaqué contre mon dos me secouait plus ou moins à chaque pas qu'il parvenait à placer en ayant une hystérique dans les bras, et je sentis que je ne parviendrais de toute façon pas à me libérer. Ce n'est pas pour autant que je cessai de me débattre, bien sûr, mais je commençais à me résigner … Pff, sale traître.
Il me déposa finalement sur la table, au bord de laquelle je me retrouvai assise. L'air boudeur, je tentai de le foudroyer du regard et lui envoyai une tape derrière la tête. Tape qu'il esquiva rapidement avant de reprendre la parole. Ça me fera du bien. Maiiiis oui, c'est ça. Et voilà qu'il encourageait les autres. Grr. Les applaudissements claquèrent et je soupirai bruyamment en levant les yeux au ciel, avant que, bien sûr, -n'oublions donc pas qu'il est Aoden et que je suis Lena- un sourire ne se dessine sur mon visage. Je devais bien reconnaître que l'ambiance était prenante et que ce n'est pas avec taaaant de mauvaise foi que ça que je m'apprêtais à .. quoi déjà ? Ah oui. En fait si, avec mauvaise foi. Alors pourquoi ce foutu sourire restait-il accroché à mes lèvres ? La faute d'Ao, sûrement. Pfff.

« Et c'est toi l'malchanceux hein ? Non mais j'te jure, j'oublierais pas, sois-en sûr ! »

Rah, mais même s'il me mettait dans l'embarras comme ça, je ne savais pas lui en vouloir et, j'en riais presque déjà. Presque. Là, un autre détail m'enquiquinait. Très légèrement. Ou pas. Je me tournai vers le patron.

« Et heu je … me mets debout ? Sur la table ? Vous êtes sérieux ? » Un regard vers les autres finit de me décourager. « Vous abusez, hein .. Tous ! »

Quelques rires me parvinrent et j'en déduisis que mon humour -douteux ?- ne devait pas être trop malvenu. Puis ça m'aidait à me détendre, alors hein, c'était soit ça, soit rien du tout. Souriant toujours, je me juchai souplement sur mes pieds, assise sur mes chevilles, hésitant toujours à me lever belle et bien. Un regard vers Aoden agrandit mon sourire. Par Merlin mais qu'est-ce que j'avais pu faire pour mériter ça ? Je me redressai.

Mon regard un peu anxieux balaya la pièce, et la musique démarra. Je la reconnus aussitôt, et presque malgré moi le bout de mon pied commença à battre la pulsation. L'une des chansons du deuxième album de The Horny Hippogriff, celui qui les avait fait connaître. Un classique, quoi. J'aimais bien ce groupe, mais j'avais arrêté de le suivre lorsqu'il avait lancé son dernier album, celui qui rendait hommage à Voldemort. Bref, là j'avais d'autres préoccupations.
Est-ce qu'il est utile de vous préciser que j'étais morte de trouille ? Oui, en fait changement d'avis, c'était peut-être bel et bien de la peur tout à l'heure. Difficile d'en douter à présent. Je faisais mon possible pour le cacher, mais l'intro finissant faisait presque trembler mes mains. C'est à n'y rien comprendre, je pouvais affronter d'énormes bêtes comme James toute une nuit durant, et ce soir, trois minutes de chanson me faisaient trembler. Non mais hé.
Je sortis ma baguette de ma poche et la plaçai sur ma gorge pour en augmenter le volume. Légèrement, bien sûr, juste histoire d'être entendue. Le patron venait de me faire signe et, effrayée que j'étais, je ne pensais même pas à ne pas lui obéir. Sortilège informulé, et les paroles arrivèrent.

Ma vois ne trembla qu'au début. Et elle ne fut pas tout à fait juste, jusqu'à ce que les voix des autres clients me parviennent et ne portent la mienne. Je ne sais pas si on peut parler d’assurance, mais en tout cas l’aise me venait peu à peu. Très peu à très peu. -Comment ça ça se dit pas ?- Mon regard erra un moment dans la salle, peut-être le temps d’un couplet chanté d‘une vois très incertaine, avant de venir s’accrocher à celui d’Aoden, histoire de vérifier qu’il tenait au moins sa promesse et qu’il m’accompagnait au même titre que les autres. Et peut-être pour y trouver un peu plus de courage, puisque comme il l’avait dit précédemment, c’était effectivement ce qui me faisait défaut. De moins en moins, mais tout de même. Je chantais plus ou moins juste, j’étais pas une professionnelle après tout ; et puis je vous avais prévenus, je ne sais pas chanter ! Mais bon, ça pourrait être pire, et les passages faux se raréfiaient un peu plus à chaque phrase. Mettez ça sur le compte de la timidité ? Et les encouragement des quelques personnes qui me suivaient achevaient de me rassurer. Autant que possible.
La chanson était rythmée et vraiment entraînante. Ce n’est qu’en libérant les paroles du refrain que je me rendis compte que je me déhanchais légèrement, laissant mon autre bras balancer à côté de moi. En fait je crois que je dansais presque. Presque, encore une fois. Hé, je me répète, je ne suis pas une pro. Mais c’est vrai, je l’avoue ; je m’amusais. Un sourire dans les yeux, je ne lâchais pas Aoden du regard, le surveillant toujours. Il n’avait pas intérêt à arrêter de chanter ce grand nigaud ! Et puis de toute façon il finirait bien par y passer.

La chanson passa et j’estimai finalement ne pas m’en être trop mal tirée. Le souffle court , le rouge aux joues et les cheveux définitivement en vrac, je prononçai les dernières paroles et, riant face aux applaudissements, j’esquissai une révérence exagérée. Je soufflai un « merci beaucoup » en sautant au bas de la table, et me dirigeai vers Aoden d’une démarche un peu titubante. Titubante pour quoi ? L’émotion sans doute. Essoufflée, je me laissai tomber sur ma chaise. Après les quelques secondes qui me furent nécessaires pour retrouver un tant soit peu mes esprits -oui, c’est éprouvant tout ça figurez-vous !-, je redressai la tête et regardai le journaliste.

« Je te déteste tu sais ? Vraiment ! » articulai-je dans un sourire qui démentit mes paroles « Pour la peine tu devrais y aller immédiatement, que j’aie le droit de rire un peu moi aussi ! »
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Mer 12 Juin 2013 - 8:21
Elle a eu le cran. Allez, je lui fais grâce de tous mes efforts ainsi que de l’effet qu’ont eu les autres sur le peu de courage qu’elle a su réveiller afin de se lever et de commencer à chanter. Là debout sur la table en bois, Lena est devenue, l’espace d’une ou deux minutes, une chanteuse. Une femme, qui chante. Autre définition ? Je n’en vois pas. Elle s’est retrouvée là parce qu’un ivrogne a lancé une idée amusante à un patron indulgent.
Tandis que la voix de la Phénix entamait de prendre ses aises, je ne me suis pas prié pour taper le rythme avec engouement. J’aime la musique, ça fait tant de bien. Chanter c’est autre chose, mais je veux bien faire un peu de playback au moment ou ses yeux semblent me surveiller !
Elle a eu le cran, et le morceau se termine sous un tonnerre d’applaudissements. C’était vraiment pas mal.

« Pour la peine tu devrais y aller immédiatement, que j’aie le droit de rire un peu moi aussi ! »

« Parce que tu m’as vu rire ? Je veux dire : tu m’as vu me moquer ?! Je ne doutais pas un seul instant de tes compétences en chant ! »

Mensonge. J’aurai même pu parier qu’elle ne sait pas pousser la chansonnette. Avouez que ça colle peu à son image de chasseuse de loup garou, membre de l’Ordre suspectée de trahison et trentenaire au visage finement découpé. Rude. Sévère. Ah, et amie du stupide journaliste Teagan ;
Ça fait beaucoup d’entraves à la réputation d’une demoiselle qui chante juste.
Enfin bon. Les clichés et les "à priori" ne sont pas mon rayon favori et Lena a été parfaite !

« Bon. Que veux-tu que je chante ? » Dis-je en vidant l’un des verres que j’ai chopé sur le plateau qui nous est passé sous le nez. Les gars sont en forme, la soirée promet d’être longue. « Je vais voir ce que le chef propose, ça ira plus vite. »

Eh non que croyez-vous !? Je ne fuis pas lâchement comme vous auriez pu vous en douter ! Je montre, en rejoignant le patron de l’établissement d’un pas décidé, que je suis prêt à enchainer. Monter sur la table je ne sais pas, mais fredonner pourquoi pas. Ce que j’ai fait à ma camarade ce n’était pas forcément solidaire et j’ai bien cru qu’elle m’en voudrait pour la vie.
Oui j’ai eu, le temps d’une fraction de seconde, peur que mon geste ne la froisse indéfiniment. Je suis maintenant soulagé mais je peux quand même m’imposer un brin de honte à mon tour, nous serions quittes…

« Hum non…beaucoup trop aigu, je connais mes limites et vous pouvez être certain que je ne sortirais jamais ces notes. Ça vaut mieux pour tout le monde. Voyons… »

Mais, passer une agréable soirée – en ma compagnie – c’est chose impossible.
Trois des lascars qui ont assistés au concert privé de Lena l’ont trouvée un peu trop parfaite. Si, je vous assure. Pas certain en revanche qu’ils se soient contentés de surveiller le niveau vocal, je dirais même qu’ils n’ont pas pensés à l’écouter. Mais la regarder, ça…
Avec empressement et toutes les idées malsaines que l’on peut malheureusement avoir en tête, ils attrapent la jeune femme pour la conduire à l’écart, dans le renfoncement de la pièce. Là ou des escaliers biscornus mènent sans doute jusqu’aux appartements du patron.
Leurs mains sales de mauvaises intentions et les idées embrumées par l’alcool, ils ne tardent pas à se faire vraiment de trop.

« Qu’est ce que tu penses de …Lena ? » Je fais un tour sur moi-même, puis deux – ne me demandez pas pourquoi – avant de repérer un groupe suspect en face de moi. Mais que… ? « Eh ! » Je m’approche en quelques enjambées rapides et ma simple présence les font s’écarter d’un pas. « Lena tout va bien ? Merci de surveiller la quantité de boisson que vous êtes capables d’avaler avant devenir dangereux ! »

Fou furieux, je traine Lena derrière moi en ayant récupéré sa main avec force. Je boue. Merde alors ! Comment peut-on se permettre ?! Je suis profondément écœuré par les horreurs que trop de dégueulasses se permettent d’infliger aux femmes ; c’est révoltant et ce n’est pas en se bourrant la gueule ainsi qu’on va redorer notre image de gentilhomme.
Sans croiser le regard du proprio, je nous fais passer la porte avec rage, fulminant de colère.

« …Pardon, je n’ai même pas vérifié que…ça va ? Ce n’était pas une bonne idée, ce bar. A cette heure ci de toute façon, près du port, peu sont fréquentables. Excuse-moi… »

Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Mer 12 Juin 2013 - 18:30
« Parce que tu m’as vu rire ? Je veux dire : tu m’as vu me moquer ?! Je ne doutais pas un seul instant de tes compétences en chant ! » Un rire m’échappa et je levai les yeux au ciel. Maiiiis oui. J’allais le croire, tiens.  « Pff, n’importe quoi ! »

De toute façon mes compétences de chant, comme il le disait, étaient loin d’être extraordinaires et je ne savais pas trop par quel miracle j’avais réussi à ne pas trop me ridiculiser en me levant sur cette table de bois.

« Bon. Que veux-tu que je chante ? »

Je haussai un sourcil sceptique. Il était sérieux ? Alors il allait me faire ce plaisir comme ça, sans que je doive le traîner jusqu’à la table ? Dire que je pensais que mes efforts pour cette soirée n’étaient pas terminés, me voilà soulagée ! De toute façon je n’aurais sans doute pas réussi à le tirer de sa chaise s’il ne l’avait pas voulu. Autant dire que j’étais agréablement surprise qu’il se prête au jeu si facilement.

« Mmmmmh attends je cherche. » « Je vais voir ce que le chef propose, ça ira plus vite. » « Ah, pas bête. Vas-y je te rejoins, je reprends mon souffle ! »

Et je restai solidement accrochée à ma chaise, ou plutôt, complètement affalée dessus. La tête enfoncée dans ma paume et les yeux fermés, je me remettais lentement mais sûrement de mes émotions. Mine de rien j’étais plutôt contente de moi, j’avais chanté ç peu près juste, presque dansé, récolté des applaudissements, et ’’surmonté’’ ma peur. C’était déjà pas mal. Maintenant j’allais pouvoir me venger de ce vil traître d’Aoden qui m’avait traînée jusque sur la table ; parce que même si j’avais passé un bon moment, il n’en demeurait pas moins coupable de complicité dans cet affreux complot. Lui comme tous les autres clients d’ailleurs.
Ah, trouvé ! Il allait chanter la vieille chanson moldue ‘gimme more’ en faisant le striptease qui allait avec ! Non non c’est une blague.  Quoique l’imaginer danser autour d’une barre était une image quelque peu comique, avouez. Non ?
Les yeux toujours fermés et un sourire amusé accroché aux lèvres suite à la ‘’brillante’’ idée que je venais d’avoir, je sentis deux mains m’enserrer les poignets, me tirer en arrière et, avant que j’aie pu faire quoi que ce soit d’autre que lâcher un « Que … » surpris, j’étais entourée de trois jeunes hommes ’’fortement éméchés’’, avec pour seule retraite … le mur que je sentais dans mon dos. Oula. Je secouai la tête et fronçai les sourcils en dévisageant les trois messieurs. Ivres. Ils puaient l’alcool à plein nez, et je m’aperçus de cela avant que le premier d’entre eux ne vienne se frotter à moi.

« Hé ! Non mais vous êtes pas bien ! »

Je plaquai brusquement mes deux mains sur ses épaules pour le repousser, mais un deuxième en profita pour coller ses lèvres -ou ses dents- plus ou moins délicatement dans mon cou. Un cri étouffé m’échappa. Bloquée de toute part, je ne pus que tenter en vain de me débattre lorsque le dernier remonta sa main le long de mon ventre, entraînant au passage le tissu qui constituait mon vêtement.
La panique me gagna, immédiatement. Vicieuse, elle me prit au ventre, au cœur, m’empêchant d’employer la moindre force pour repousser mes trois agresseurs.  Je laissai une plainte suppliante franchir mes lèvres exactement au moment où, comme par magie, les ivrognes reculèrent tous d’un pas, du même élan. Haletante, je sentis le mur glisser dans mon dos et je ne dus de ne pas m’écrouler qu’à la main d’Aoden qui me tira rapidement loin de ces … ‘hommes’.
J’avais du mal à réfléchir. Que s’était-il passé ? Que … Aoden était là, il tenait ma main. Il m’éloignait du danger. C’est tout ce que je savais. Et je m’accrochai à cette main. Sans trop voir le décor du bar défiler autour de moi alors qu’il m’entraînait à sa suite. Et le froid revint. Et le vent. Je frissonnai.

« …Pardon, je n’ai même pas vérifié que…ça va ? Ce n’était pas une bonne idée, ce bar. A cette heure ci de toute façon, près du port, peu sont fréquentables. Excuse-moi… »

Un regard un peu paumé, apeuré, remonta jusqu’au visage de mon ami. Ma main remonta jusqu’à son épaule, et agrippa son vêtement, comme si j’avais besoin d’une prise pour conserver mon équilibre.

« Je … Oui .. Je crois … Que ça va .. » J’inspirai longuement, profondément, comme pour me calmer. « T’excuse pas … C’est pas ta faute. Au contraire … merci. Heureusement que tu étais là, sinon … » Mes doigts se crispèrent sur la veste d’Aoden.  Sinon quoi ? Je préférais ne pas l’imaginer. Le début d’expérience que j’avais eu grâce, ou à cause de ces hommes me suffisait amplement. J’avais eu mon compte … je restais un peu hagarde, comme choquée, quoi qu’il en soit perturbée. Je ne sentais même pas le vent qui venait fouetter mon visage et s’engouffrer dans mes vêtements mal replacés, encore un peu relevés sur mon ventre. Je marmonnai pourtant, encore une fois « Ca va aller … ça va, je vais bien. »
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Jeu 13 Juin 2013 - 11:59
Elle se répète, comme pour se persuader que tout va bien. Avec insistance, Lena continue d’affirmer que tout va bien. Et c’est justement ce qui me fait comprendre que ça ne va pas du tout. La jeune femme est traumatisée par ce qu’elle vient de vivre et si je ne peux imaginer sa terreur, son dégout, je peux essayer d’envisager la démesure de son embarras.
Se sentir ainsi impuissante entre les mains de trois hommes qui ont tout sauf des intentions correctes, ça doit réellement être un enfer. Et ce n’est pas un secret. C’est bien connu qu’un abus – ou pire un viole – est un drame qui peut foutre toute une vie en l’air. Briser l’équilibre et rendre fou…j’ai cru arriver à temps. J’ai cru qu’ils n’avaient pas eu le temps de faire quoique ce soit mais, me suis-je trompé ? Qu’ont-ils fait ?
Je m’approche d’elle sans oser la toucher de peur qu’un contact ne lui rappelle cet évènement.

« Eh…Lena ? Calme toi tu ne risques plus rien désormais. Je vais te raccompagner chez toi, c’est ce qu’il y a de mieux. On n’a rien à faire dehors à une heure pareille. »

Tout est de ma faute. Forcément ! Qui l’a emmenée ici ? Qui a retardé son retour au domicile ? Qui a tenu à l’entourer d’ivrognes ? Je lui ai fait prendre ce risque et c’est pire que ça, je ne me suis pas contenté de la conduire là ou le danger rôde, mon amie vient de subir une agression !
Je m’en veux terriblement. J’attrape doucement sa main – si elle ne l’esquive pas – et j’accélère le pas pour nous éloigner de cet établissement. Le plus possible. En imaginant sans doute que plus nous serons loin, plus je l’aurai déplacée, moins elle y pensera…
Je ne connais malheureusement pas de solution concrète pour l’aider.

Je voudrais lui demander s’ils ont osé la blesser. Si elle a reçu un coup, un attouchement…mais ce serait bien sûr mettre les pieds dans le plat. Je suis là jusqu’à ce que nous arrivions à son appartement, si elle a besoin de parler j’espère que Lena n’hésitera pas. Mais je ne lancerai pas le sujet, pas question de remuer le couteau dans la plaie.
Alors que nos pas retrouvent un rythme acceptable, je surveille son visage, ses doigts entre les miens. Aucun signe de blessure, c’est déjà ça.

« Je…je peux aller porter plainte pour toi si tu veux. Ca les mettrait en garde te ça leur donnerait le réflexe de surveiller ce qu’ils boivent. Tu en penses quoi ? »

Non, je n’aborde pas le sujet crument. Et puis d’abord je ne parle pas de ce qu’ils ont fait – ou pas. Je parle d’une justice qui doit être faite. Une jeune femme est agressée, trois ivres allaient sans aucun doute se permettre de la…d’abuser d’elle, et on en resterait ici ?
Je veux bien lui rendre ce service. Trouver les autorités et leur donner l’adresse du pub ainsi que la description des enfoirés.
Lena cependant, ne partage peut être pas mon avis.

« Vraiment, je suis désolé Lena…laisse moi t’aider, si tu vois ce que j’peux faire ou… »
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Jeu 13 Juin 2013 - 16:30
Les images de ces derniers instants s'étaient estompées. Déjà. Seules les sensations restaient. Les sensations de leurs mains, de leurs lèvres ... Il n'en fallait pas plus pour m'interdire de rompre tout contact avec Aoden. Je restai accrochée à lui et serrai sa main le plus possible lorsqu'il saisit la mienne. Perturbée, dites-vous ? Au moins cela ... La voix du journaliste me parvenait. J'esquissai un hochement de tête un eu absent, accrochée à son regard, et le laissai m'entrainer loin ; le plus loin possible de cet endroit, de ces gens. Nous courrions presque, avions quoi qu'il en soit une démarche très rapide. Je me laissais presque tirer, encore sonnée, désorientée, le cerveau embrumé par ces quelques sensations qui restaient devant chacune de mes pensées.

Enfin, la rue du bar fut loin derrière nous et nos pas retrouvèrent une allure normale. Plus ou moins. Je marchais la tête basse, les yeux rivés sur le goudron. Et ma main toujours enfermée dans celle d'Aoden. Je ne voulais pas qu'il me lâche. Surtout pas. Je sentais son regard inquiet sur moi et serrai de fait un peu plus fort sa main.

« Je…je peux aller porter plainte pour toi si tu veux. Ca les mettrait en garde te ça leur donnerait le réflexe de surveiller ce qu’ils boivent. Tu en penses quoi ? »

Porter plainte ... Oui, c'était sans doute la meilleure chose à faire. Ça ne m'avait même pas effleuré l'esprit, en vérité. Pas grand chose ne m'était venu à l'esprit, depuis que ... Depuis. Mon cerveau recommença à fonctionner à peu près correctement. Porter plainte, punir ces trois hommes qui m'avaient agressée, et leur donner le réflexe de surveiller ce qu'il boivent .. Un nouveau hochement de tête lui répondit, et je levai les yeux vers lui.

« Je ... Oui, c'est surement la meilleure chose à faire, je suppose. Ils n'ont pas ... Eu le temps de faire grand chose, presque rien en fait ... Mais ... C'était déjà ... Je ne sais pas ...  »


Je soupirai. Après tout ... Ce n'étaient que quelques gamins qui avaient un peu trop bu ... Ils étaient en guerre, au même titre qu'Aoden, au même titre que moi ... Même s'ils n'étaient peut-être pas suspectés. Était-ce vraiment la peine de leur coller un procès sur le dos ? ... Peut-être bien. Si le journaliste n'avait pas été là, ils n'auraient pas fait que me faire comprendre leurs intensions. Il me les auraient montré et ... Stop. Ne pas y penser. Surtout, ne pas y penser. Je m'accrochai à la main d'Aoden.

« Tu es sûr que ça ne te dérange pas ? Je ne pense pas que qui que ce soit ait besoin d'un procès en ce moment ... Ni toi, ni moi ... C'est pas grave tu sais je ... Je vais survivre, ça va aller ... Grâce à toi. Merci Ao' ... »


La rue de mon appartement fut vite en vue. Je n'habitais pas très loin du port et notre marche rapide nous avait pas mal rapprochés. Je déglutis difficilement. Je ... N'avais pas envie de rentrer chez moi, de me retrouver seule, dans mon appart', en proie à ces quelques secondes qui ne cesseraient pas de me tarauder. Je ralentis encore l'allure.

« Vraiment, je suis désolé Lena…laisse moi t’aider, si tu vois ce que j’peux faire ou… »

« Ne t'inquiète pas ... ce n'est pas ta faute, vraiment. Tu n'as rien à te reprocher ... vraiment rien, au contraire, heureusement que tu étais là Aoden. Je te dois beaucoup ... Sincèrement je ne sais pas comment ... Ca se serait terminé ... »

Mon regard décolla jusque sur la façade des habitations qui bordaient la rue. Un soupir vint créer un léger nuage de brume devant mon visage.

« Je ... C'est là. Encore merci ... »Je levai vers lui des yeux .. presque suppliants. Je n'avais pas envie qu'il me laisse. Vraiment pas envie d'être seule, de retrouver cet endroit qui m'oppressait. Je préférais qu'il reste ... même si nous devions rester plantés là, debout à l'extérieur. Au moins avec lui je me sentais en sécurité.« Tu ... Tu vas rentrer chez toi maintenant ? ... »
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Ven 14 Juin 2013 - 19:07
« Ce qu’ils ont fait ne les conduira pas forcément au tribunal. Mais leurs intentions…ça peut mener à un bon rappel à la loi ou a une sanction suffisamment dissuasive. Rien ne t’oblige à porter plainte cependant, laisse toi le temps de la réflexion. Au moins jusqu’à demain. »
 
Nous voilà bientôt devant son appartement. J’observe le bâtiment avec curiosité – parce que, je suis curieux de nature que voulez-vous – avant de reporter mon attention sur elle. Son angoisse s’est légèrement estompée, mais ça n’a pas l’air suffisant pour parler de calme. Pourra-t-elle se reposer ? Il faut. Afin de dégager ce stress et ces peurs, rien de mieux qu’un sommeil apaisant. Qui détend et rassure.
Ses remerciements me touchent même si je n’aurai pas pu agir autrement. Et d’ailleurs, Lena ou pas, j’aurai tout fait pour que les ivres s’éloignent de la demoiselle en détresse. En l’occurrence il s’agissait de mon amie : ils n’avaient aucune chance. Moi j’en ai eu car ils n’ont pas insistés et sont allés se rassoir presque sans broncher, mais s’il avait fallut sortir poings et baguette, je n’aurai pas hésité un seul instant.
Enfin.
 
« Euh ; oui je ne vais pas tarder. Peut être finir de me promener un peu, voir si je retrouve l’inspiration…Oh ! Je ne t’ai pas fait lire l’ébauche de l’article au fait. »
 
Je fouille mes poches en souriant, espérant pouvoir trouver le document avant que la jeune femme finisse gelée. Toutes les poches de mon jean y passent avant que je me souvienne l’avoir calé dans l’intérieur de ma veste ; je soupire face à ma stupidité et entame de déplier la chronique, avant de ralentir.
 
« …Tu as mieux à faire. Je suis désolé je ne sais pas à quoi je pense ! »
 
Mais croyez-le ou non, elle insiste. Sans forcément l’articuler, je vois dans ses yeux une espérance certaine. Je me trompe peut être, cependant sa main est toujours fermement serrée sur mon bras et l’envie de rentrer chez elle n’a pas l’air de trop l’étouffer.
Il va quand même falloir qu’elle s’abrite dans son nid afin de tourner la page. Pour l’heure, je me fais la promesse de me dépêcher. Si je peux lui changer les idées avant de la quitter pourquoi pas, et même si le sujet de l’article en rédaction n’est pas gai, rien ne vaut la noirceur de l’incident du pub…
 
« Voilà. Si tu vois des choses à modifier n’hésite pas, j’ai besoin de ton avis. Et n’oublies pas ce n’est qu’un essai, je vais le retravailler… »
 
Je me tais et lui tends le papier chiffonné. Qui sait, je lui fais oublier les trois ivres et de son côté, Lena me rend l’inspiration. Me souffle ce qu’il me manquait pour terminer cette chronique à son nom ;
Ce serait un bon moyen de terminer la soirée, de me rattraper quand à ce que j’ai fait subir à la chasseuse en la conduisant sur un terrain hostile…

[…] C’est ainsi que la jeune et courageuse sorcière, assurément membre de l’Ordre du Phénix, se doit jour après jour depuis la victoire, affronter non plus seulement les pros Ombre, les Héritiers ou les loups-garous mais aussi ses propres partenaires de faction.
Plongée dans un tumulte irréversible d’accusations et de suspicions à son encontre, L. est contrainte de doubler sa vigilance car désormais aucun lieu ne peut lui assurer protection. L’angoisse qui nous a tous pris aux trippes et au cœur durant la soumission dont nous étions forcés s’est exagérée pour la chasseuse depuis la soit disant victoire. Quand les loups ont été calmés et les citoyens épargnés de leurs griffes, il n’y a aucun repos pour elle. Les quelques ennemis qui rôdent encore sournoisement pour échapper à PAL ne sont finalement pas si inquiétant à ses yeux. Si ces derniers veulent l’attaquer, elle ne peut qu’y être préparée…mais comment anticipe-t-on le sortilège envoyé derrière un sourire et une hypocrite politesse ? Comment encaisse-t-on les messes basses sur son passage ? Comment supporte-t-on d’attendre que les coups et autres dénonciations ne tombent ?
Le quotidien de L. s’est assombri parce qu’elle a voulu garder son métier, parce que pour elle sauver les potentielles victimes des loups étaient la priorité. Quitte à satisfaire un supérieur appartenant forcément à l’Ombre.
Combien de Phénix prêts à sacrifier leur vie pour vous défendre sont aujourd’hui plongés dans la peur ? Posez-vous la question, vous leur viendrez peut être en aide, à votre tour.

 
« Alors ? »
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Mar 18 Juin 2013 - 14:54
« Euh ; oui je ne vais pas tarder. Peut être finir de me promener un peu, voir si je retrouve l’inspiration…Oh ! Je ne t’ai pas fait lire l’ébauche de l’article au fait. »

Un air de soulagement passa sur mes traits lorsqu'il trouva lui-même une raison de rester quelques instants de plus. Je ne voulais vraiment pas rentrer chez moi, pas seule, et retrouver dans ces conditions ce que j'avais voulu fuir. Je le regardai fouiller dans ses poches, un fin sourire accroché aux lèvres. Avouez qu'il était amusant, à être maladroit comme ça ... Il me changeait les idées, déjà. Ou presque. C'était toujours mieux que remonter seule dans ce truc.

« …Tu as mieux à faire. Je suis désolé je ne sais pas à quoi je pense ! »

Je perdis instantanément mon sourire et resserrai ma prise sur le vêtement d'Aoden, sans le lâcher du regard ; du même regard que précédemment. Non ... Non reste, je t'en prie … j’avais besoin qu’il reste. Sinon je … Je ne savais pas ce que j’allais faire. Retourner là haut, et ensuite ? Me caler dans mon canapé devant la télé pour ne pas trop repenser à cette fin de soirée, et attendre toute la nuit, que le travail me rattrape et que je doive bouger pour ne pas m’abrutir davantage ? Franchement, quel sens y avait-il à cela ? Quel sens y avait-il à tout ça ? … Mh … Franchement c’est à se demander si je ne ferais pas mieux d’arrêter de me poser des questions, sinon j’allais finir par craquer pour de bon. Quoi qu’il en soit je voulais qu’il reste. Avec moi. Parce que sa présence me rassurait, me faisait du bien. Parce que sentir sa main dans la mienne me donnait l’impression qu’il ne me lâcherait jamais et qu’il serait toujours là pour me rattraper. Mais s’il s’en allait … Je perdais cette sensation de bien-être, de sécurité. Et ce soir j’avais besoin de lui …

Et puis je voulais vraiment lire son article. L'entrevue que nous avions eue la première fois m'avait perturbée, ou en tout cas touchée. Il était d'ordinaire difficile pour les gens d'obtenir ma confiance et l'interview que demandait Aoden, j'étais résolue à la lui accorder en répondant sèchement à ses questions et sans me laisser percer le moins du monde. J'avais l'intention d'être cette personne, celle qui se foutait de tout du moment qu’on lui fichait la paix -paix que le journaliste avait, sur l’instant, perturbée encore davantage-. Cette personne qui disparaissait lorsque je me trouvais en la compagnie d'Aoden. Sauf que ça sur le moment, je ne le savais pas. Et il en avait plus tiré de moi en quelques minutes de discussion qu’un bon nombre de personnes en plusieurs années de côtoiement.

Ce que je ressentais pour lui, je ne me le demandais pas. J’étais bien avec lui. Je me sentais bien quand il était là. J’avais envie de sourire, de rire. Je regrettais son absence dès qu’il s’éloignait et la simple perspective qu’il s’en aille et qu’il me laisse remonter seule me faisait m’accrocher à son bras comme si ma vie en avait dépendu.
Je ne me posais pas de question. Pour une fois. Je n’étais pas le genre de personne à me laisser vivre en fermant les yeux, mais pour ce qui est de ma relation avec cet homme, les choses devenaient différentes. Il était si bon de se laisser aller avec lui. D’oublier un peu tous les problèmes que je pouvais avoir et ne penser qu’à l’instant présent ; qu’à l’instant passé en sa compagnie. En oubliant le reste.

Pour le moment il m’était difficile de laisser de côté mes problèmes, autant l’avouer. La sensation de la main de cet ivrogne glissant sur mon ventre me poursuivait et je ne trouvais de réconfort que dans la main et le regard d’Aoden. Mais tout ne disparaissait pas. Bien sûr, c’aurait été trop facile. Néanmoins tout était plus supportable lorsqu’il était là et, encore une fois, je ne voulais pas qu’il s’en aille.

Je saisis le papier chiffonné qu’il me tendit et en parcourut les lignes avec un intérêt non feint. Je n’avais pas douté un seul instant que mon ami ne soit pas le genre de journaliste balourd qui balançait stupidement les mots exacts qu’avaient prononcés les interviewés, mais là, je devais bien avouer être agréablement surprise de la plume que montrait ici Aoden. J’étais loin d’être une experte mais d’autant que mon avis compte, je trouvais à cet article une fluidité que je n’avais que peu retrouvée dans les revues que j’avais pu lire. Les quelques exceptions étant peut-être d’autres textes écrits de la main du sorcier ? La sensibilité de son style me renvoyait l’émotion que je lui avais montrée ce jour là, au travers des failles apparues sur mon masque. 

« Aoden ... C'est génial ! Ton article est excellent ... Tu lui reproches quoi exactement ? Je n'y connais rien hein mais ... Vraiment, je trouve ça parfait !  »

J’avais relevé les yeux vers lui, touchée. J’étais parfaitement sincère en prononçant ces mots, et je me demandais bien ce qu’il trouvait à redire à ce qu’il avait écrit.

Une nouvelle bourrasque me fit frissonner. Ma cape était restée au pub et, autant vous l’avouer, je n’avais nullement l’intention de retourner la chercher. La meilleure solution restait donc de remonter dans mon appartement, mais … je n’avais pas envie de le laisser. Ou pas envie qu’il me laisse, tout revenait au même. Un air à nouveau inquiet sur le visage, j’hésitais visiblement avant de lui proposer :

« Est-ce que ... enfin ne ... Ne voie rien de déplacé mais ... Si ... Tu voudrais ... Monter ? Juste un moment ... Si tu veux hein ! ... Rien ne t'oblige ... Mais ...  »

Je ne finis pas ma phrase, laissant un faible « S'il te plait ... » venir mourir au bord de mes lèvres.
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Mar 18 Juin 2013 - 18:34
« Aoden ... C'est génial ! Ton article est excellent ... Tu lui reproches quoi exactement ? Je n'y connais rien hein mais ... Vraiment, je trouve ça parfait !  »
 
Oh waa, rien que ça ? Génial ? Excellent ? Parfait ? Tant de compliments pour un article rédigé en, allez, deux minutes à tout casser ! Je suis content de sa réaction car même si ce n’est pas son métier et que son avis ne peut être vraiment pris au sérieux, elle ne voit dans mon ébauche rien d’insultant sur sa personne.
Ça la concerne. Cet article la vise directement, quand bien même je ne cite pas son nom, j’entre dans des détails privés et gênants de sa vie. Son sourire me rassure immédiatement et tant d’excitation me fait doucement rire. J’imagine que ce jugement est un très bon début, le plus dur reste néanmoins à venir.
Loïs.
 
Pour montrer qu’elle en fait peut être trop – du moins que ça me met mal à l’aise – je secoue la tête et tente d’articuler avec une modestie très sincère, le plaisir qu’elle procure avec ses mots mais également l’embarras.
Lena est généreuse – bien qu’assez fermée – je n’en doutais pas. Ce début de chronique m’est venu sans la moindre préparation, dans une attitude pas vraiment professionnelle et studieuse. Je me suis contenté de penser à elle, en jouant avec mon stylo moldu, et j’ai rédigé. Vous vous doutez bien que le publier ainsi…
Et pourquoi pas, après tout ? Se fier au premier instinct, au premier jet d’un travail…pourquoi pas ?
Non non. Mauvaise idée.
 
« Tu as le don de l’emphase non ?! Tu exagères, j’ai besoin de le reprendre. Certaines phrases doivent être mal dites et d’autres carrément pas correctes grammaticalement. Enfin, c’est gentil, je voulais surtout être sûr que rien ne t’embête là dedans. J’étais obligé de donner des détails pour que les gens soient davantage touchés. Si je me contente de prendre des distances et d’évoquer tes ennuis de loin, sans la moindre précision, ça ne touchera personne. Le but étant quand même de t’aider. Toi et ceux qui vivent ce genre de discrimination. »
 
Je ne pense pas à moi. Je ne suis quand même pas si égocentrique. Je pense à tous ces gens qui, comme la chasseuse, subissent une réelle pression de leur propre faction. La nôtre. Je pense à ces courageux espions, à ces combattants émérites que l’on pointe du doigt alors que souvent, ils sont ceux qui ont pris le plus de risque pour la cause.
Sourire large – et bête – en travers du visage, j’observe le ciel toujours aussi couvert et sombre, avant de replacer mon regard sur elle.
 
« Est-ce que ... enfin ne ... Ne voie rien de déplacé mais ... Si ... Tu voudrais ... Monter ? Juste un moment ... Si tu veux hein ! ... Rien ne t'oblige ... Mais ... […] S'il te plait ...  »
 
Je ne m’attendais pas à ça. Je reste muet l’espace de quelques secondes, ça n’aide pas mon image niaise mais qu’importe, avant de sourire de plus belle. Bah, c’est qu’elle est touchante la miss Steevens ! Sans déconner, je m’en veux de lui avoir laissé penser que j’allais l’abandonner là. Elle semble si mal, si souffrante, Lena. Dire qu’elle m’a sauvé la vie et que je ne suis pas foutu d’être un ami présent et rassurant !
Je dépose une main sur son épaule en acquiesçant. Plus encore, je la pousse vers la porte de l’immeuble pour qu’on entre se mettre au chaud. Je suis là à lui parler de mon boulot – comme si c’était important – alors qu’en plus d’être choquée, elle se meurt de froid !
 
« Allons-y ! Tu m’offres à boire ? »
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Mar 18 Juin 2013 - 22:56
La tête que fit Aoden lorsqu'il rebaissa les yeux sur moi m'aurait sans doute fait sourire -une fois de plus- si je n'avais pas été aussi anxieuse à l'idée qu'il me renvoie dans mes buts et retourne chez lui. Ou continue sa promenade. Qu'importe ; le silence qu'il laissa passer avant de me répondre me fit presque mourir d'angoisse et c'est non sans un soulagement certain que je vis finalement un sourire apparaître sur son visage.

« Allons-y ! Tu m’offres à boire ? »

Les traits presque illuminés, je ne le quittais pas des yeux. Nous échangions nos airs niais, à ce moment précis, sans doute. 

« Evidemment ! C'est ... Bah, oui, par là, c'est ça.  »

Le sourire aux lèvres, je me laissais pousser en direction de l’entrée de l’immeuble sans résister le moins du monde. Le bâtiment était loin d’être de grand luxe mais il restait dans le quartier le plus fréquentable du côté du port. Et ce n’était pas un taudis non plus, rassurez-vous. Les escaliers gravis et la porte du premier étage passée, je laissai Aoden entrer le premier dans mon chez moi. Ce même chez moi qui m’oppressait et que j’avais fui quelques heures plus tôt. Pourtant il n’avait rien d’oppressant et si ce n’est  un bazar de plus en plus conséquent je n’avais rien à lui reprocher. Et pour le bazar, j’étais plus responsable que lui, autant l’avouer.

« Désolée c'est un peu ... le bordel.  »

L’entrée donnait directement sur ce qui me servait de séjour. Un canapé, une table basse, une télé. C’était sobre, pas franchement décoré. Pas du tout même. Enfin à moins que la montagne de papiers, dossiers, relevés, comptes rendus et rapports soit considérée comme une décoration. Il y en avait partout. Par terre, sur la table, et sur le canapé. Rajoutez quelques verres vides et quelques fringues et vous avez ce qui constitue la plus grande partie de mon appartement.

« Un peu ... beaucoup. Mh. »

Je ne m’étais pas aperçue qu’un tel foutoir régnait dans mon salon. Non, même avant de partir. Je n’avais pas vu. Ou en tout cas je l’imaginais moins … comme ça. Beaucoup moins. L’air contrarié, j’invitai à Ao à s’avancer.

« Vas-y entre ... 'Fin si tu trouves un endroit où poser les pieds. Je vais faire un peu de place attends ... »

M’approchant du canapé, je rassemblai les documents en une pile que je laissai tomber sur la table. Les quelques fringues furent réduites à l’état de boule et volèrent jusque dans la chambre, et les verres finirent dans l’évier de la cuisine.

« Désolée je ne pensais pas que c'était autant le bazar. D'habitude c'est pas aussi ... enfin c'est moins comme ça. Mais avec tout le boulot qu'on le refile à la brigade je commence à être un peu débordée et ... enfin, c'est un peu plus présentable comme ça. Fais comme chez toi surtout hein. Je te sers quoi ? »

Je lui désignai le canapé d’un mouvement de la main en disparaissant dans la cuisine. Là je … posai mes mains à plat sur l’un des éléments, et m’appuyai dessus, sans bouger.  Ma tête tournait. Je ne me sentais pas bien, debout, ici. J’avais l’impression d’étouffer, même si la chaleur était bien plus supportable que … justement, le manque de chaleur de l’extérieur. Je restai là quelques instants, immobile, avant de me ressaisir. Bon. Il m’avait demandé quoi déjà ?

Je reparus aussi vite que possible avec les deux boissons, et les déposai sur la table avant de me laisser tomber près d’Aoden, l’air presque plus perdu que tout à l’heure, malgré le ton léger que je m’étais forcée à employer en entrant. Je levai les yeux vers lui. Il était là... Tout allait bien. Je n'avais plus aucune raison d'avoir peur ... Alors pourquoi mes mains continuaient-elles à trembler ?

Je tendis le bras et saisis la télécommande qui traînait sur les monticules de documents encombrant la table, avant d’allumer la télé. Sans y accorder grande importance -j’avais toujours connu ce genre d’objets, la technologie moldue n’était pas une grande découverte pour moi- je m’emparai des deux verres et en tendis un à Aoden.

« Merci ... D'être monté. Heureusement que tu es là ... je ne me sentais pas remonter seule, vraiment ...  »
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Lun 24 Juin 2013 - 19:27
Bazar bazar…ok. C’est le bordel chez la miss Steevens, et après ? Elle n’est jamais venue chez moi ! Il y a plus de papiers qu’autre chose dans cet appartement, ce n’est certes pas rangé mais je ne vois rien de très dérangeant ou gênant dans ces entassements de paperasses.
Je me dis simplement que, la pauvre, a du travail pour tout trier, ranger, organiser et retrouver assez d’espace vital avant de pouvoir se coucher. Ou alors elle ne va pas faire ça ce soir. D’ailleurs j’en doute, elle n’est pas en état !
Je souris face à son embarras – qui n’a pas lieu d’être – et je m’approche du canapé pour poser mon auguste fessier sur la place qu’elle vient de faire.
 
« Euh ; un verre d’eau s’il te plait. Tout simplement. »
 
Qui a dit que j’étais un ivrogne qui passe son temps à picoler ? Je bois. Avec facilité et plaisir, soit. Mais je n’en fais pas un passe-temps non plus et puis il y a des contextes plus ou moins favorables à ce genre de comportement. Ce n’est pas le cas. Je viderais peut être une bouteille en rentrant à l’appart, mais pas ici.
De l’eau, c’est pur et utile, rafraichissant, déshydratant…pas très bon. Qu’importe. Je me donnerais l’espace de quelques instants l’impression d’être un esprit saint dans un corps saint !
Grâce à deux gorgées de flotte...
 
« …Lena ? »
 
Ah, la voilà. Non parce que, le fauteuil est confortable, il fait bon entre ces murs comparé à la fraicheur extérieure, la télévision m’émerveille et je ne me sens très bien ! Mais passer deux minutes chez une autre personne, sans avoir cette dernière face à soit, c’est bizarre.
J’arrête de me plaindre, surtout que la demoiselle fait son apparition avec deux verres. Je la remercie et bois un coup tandis qu’elle s’installe à mes côtés.
Sa remarque me fait sourire – sauf exception, je suis un mec souriant vous l’aurez compris – et je hausse les épaules doucement.
 
« Tu es en sécurité ici, tu ne crains plus rien. »
 
Je ne veux pas que toutes ses appréhensions ne soient masquées que par ma présence. Je veux qu’elle puisse se ressaisir et réaliser qu’avec ou sans moi, tout ira bien ce soir. Évidemment après ce qu’elle a vécu – failli endurer – je lui laisse volontiers quelques minutes. Souffler, décompresser, retrouver l’aise qu’on a tous en étant chez soi ;
Je dépose mon verre sur la table basse devant moi et l’observe un moment.
 
« Allez respire, ok ? Installe-toi confortablement… » Ceci dit, j’attrape un coussin pour le lui caser dans le dos, m’assurant qu’elle prenne une position propice au repos. « Voilà ! J’attends que tes nerfs reprennent leur texture naturelle – tes épaules sont si tendues qu’on dirait de la pierre – et je te laisserai tranquille. »
 
Je ne me moque pas, n’analysez pas mal mon sourire et les diverses touches d’amusement que je laisse apparaitre sur mon visage. Ça me fait plaisir de prendre soin d’elle – je vous signale que je lui dois la vie – cf loup garou – j’ai intérêt à assurer.
Dès que la chasseuse me donnera l’impression de pouvoir être seule sans menacer d’exploser, je me retirerais le plus discrètement possible. Je sais, ça va être dur, mais j’essayerai.
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Ven 28 Juin 2013 - 22:32
« Voilà ! J’attends que tes nerfs reprennent leur texture naturelle – tes épaules sont si tendues qu’on dirait de la pierre – et je te laisserai tranquille. »

Le journaliste me colla un coussin dans le dos sans me demander mon avis, me laissant d'abord un peu surprise. Un - léger - rire m'échappa finalement et je laissai mes épaules rejoindre le moelleux du dossier de mon canapé. Moelleux en contraste, donc, avec la raideur desdites épaules, d'après Aoden. Le sourire faiblement accroché aux lèvres, je fis jouer mes omoplates dans mon dos en répondant :

« Hé, te moque pas, elles bougent encore ! Puis tu ne me déranges absolument pas, voyons. »

N'empêche que c'était loin d'être une mauvaise idée ce coussin, c'était plus confortable. Je me redressai et m'enfonçai un peu plus dans le repli du canapé. Laissant mes yeux fixer les images changeantes de la télévision, je reconnus rapidement l'émission moldue qui passait régulièrement, mensuellement en fait. Le soir de la première pleine lune, chaque mois, en faisant de la paperasse, c'était cette série qui me servait de musique de fond. Je ne l'avais plus vue depuis un bail, le jour de diffusion avait dû changer. C'était devenu une émission hebdomadaire. Je ne l'avais plus vue depuis ... Depuis le premier interrogatoire auquel j'avais été soumise en fait. Juste avant que je ne parte travailler, un auror était venu, et m'avait annoncé de but en blanc que j'étais suspectée et qu'on avait ouvert une enquête à mon sujet. Un sourire cynique apparut au coin de mes lèvres lorsque cette pensée traversa mon esprit. Le jour où tout avait commencé ; le même que celui où tout s'était terminé pour le commun des phénix. Enfin, en fin de compte, tout était loin d'être terminé pour eux également mais, les choses étaient plus faciles. Oui, pour eux.

Mon sourire fut balayé par le soupir qui s'échappa d'entre mes lèvres. Comme si je ne pouvais pas essayer d'imaginer que je n'avais que les événements de la soirée pour me faire me sentir mal. Non, il fallait que toute cette histoire se poursuive ; me poursuive, sans relâche ni répit. J'étais fatiguée. Atrocement fatiguée. Cette histoire allait venir à bout de moi et de mes forces. Ma volonté y était déjà passée. La preuve en était que, si j'étais sortie à la base ce soir, c'était pour réfléchir au pourquoi du comment de ce qu'était devenu le sens de ma vie aujourd'hui. A savoir : rien du tout. Il avait été annihilé. Je ne savais pas trop quand ; depuis combien de temps étais-je dans cet état ? Sans doute un paquet de mois ; d'années ? Ces accusations n'avaient fait que me faire me remettre en cause, de façon plus profonde que je n'avais pu le faire tout au cours de ma dite "collaboration". Sans attache ni objectif, je n'avais toujours essayé que de m'accrocher à ce que j'avais et de tout y consacrer : mon travail. Il avait fait disparaître tout le reste et occupait désormais toute la place dans ma vie. Il ne restait plus de place pour rien, pour autre chose. J'avais, en effet, collaboré pour lui. J'avais tourné le dos à des gens qui m'étaient chers -en réalité, c'étaient les gens en question qui m'avaient tourné le dos, mais en raison du choix que j'avais fait de collaborer ... le fautif dans tout ça, qui était-ce ? Celui qui fait le mal en espérant une bonne réaction, ou celui qui réagit mal à juste titre ?- et au final j'en venais à le regretter. Mais je n'étais pas la seule personne à être dans ce cas, à avoir fait ce genre de choses ; toutes ces autres personnes en étaient-elles là à présent ? Peut-être que dans certains cas, les choses s'étaient mieux passées. J'aurais donc simplement manqué de chance ?

Les événements de la soirée étaient loin ; pour l'instant, sans doute reviendraient-ils me torturer lorsqu'Aoden serait parti, me laissant avec mes démons. Je n'en doutais pas. Et si ce n'étaient pas eux, c'en seraient d'autres. J'en avais beaucoup en réserve. Les yeux rivés sur l'écran sans pour autant le regarder, j'avalai distraitement une gorgée d'eau. Mon travail, toute la place, plus d'objectif, de but ; plus rien. Ces mots revenaient souvent dans mes réflexions du soir. Ils étaient déjà là pendant ma marche nocturne et glaciale. Mais là, maintenant, alors que le journaliste était assis près de moi, j'entrevoyais quelque chose. Ou pas. Peut-être que je le voyais carrément. En fait, il était juste là, assis à côté de moi, sur mon canapé. Difficile de le manquer. C'était ça, ce qui'l y avait à voir. Lui, Aoden, était dans mon appartement, assis sur mon canapé, aux alentours d'une heure du matin. Et, mieux encore, je n'avais pas envie qu'il s'en aille. Ces quelques éléments ne faisaient-il pas que cet homme avait désormais une place dans ma vie ? La place d'ami ; assurément. Plus que cela ? Aucune idée. Je m'en fichais. Ce qui comptait, c'est qu'il soit là, près de moi, ce soir où j'avais besoin de quelqu'un.

Plus ou moins perdue dans mes pensées et les yeux fixant maintenant plus le vide que la télé, je me surpris à articuler quelque chose à l'attention sans doute d'Aoden.

« Demain ... Demain il y a ... un auror qui viendra ici. Pour finir l'interrogatoire et obtenir les éléments qui leur permettront de clôturer l'enquête. D'ici quelques semaines, je pense ... Je n'ai aucune idée de ce qui en résultera ... Et je ne sais pas vraiment si ... je peux me permettre d'espérer quoi que ce soit ... »
Invité
Invité
Anonymous
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté Dim 30 Juin 2013 - 20:37
« Demain ... Demain il y a ... un auror qui viendra ici. Pour finir l'interrogatoire et obtenir les éléments qui leur permettront de clôturer l'enquête. D'ici quelques semaines, je pense ... Je n'ai aucune idée de ce qui en résultera ... Et je ne sais pas vraiment si ... je peux me permettre d'espérer quoi que ce soit ... »

Oh. Je la fixe avec sérieux, intérêt et compassion. Mais que dire ? Que répondre à ça ? Pas grand-chose. Ce n’était de toute façon pas une question. Je devrais pourtant me montrer compréhensif, être rassurant et paraitre convaincu de la bonne nouvelle qui découlera de cette enquête…
Je ne parviens qu’à sourire bêtement, après quelques secondes de blanc.
Pour finir l’interrogatoire, a-t-elle dit. S’il est question de fin, et que mon amie n’a pas été arrêtée et maltraitée par les forces de l’ordre, je crois que l’on peut déduire qu’une fin positive arrive. Et non l’inverse. Ce serait étrange qu’un seul auror se pointe pour arrêter une soit disant traitre.
Tout ira bien pour Lena. Je ne vois que ça.

« Bon. Tu me donnes vite de tes nouvelles ? Oh et, garde l’ébauche d’article. Ce n’est pas grand-chose et mon avis est loin d’être d’une influence capitale…mais je veux quand même pouvoir t’aider. »

La prise de risque n’est pas énorme. Après tout. Ok elle est suspectée, mais s’il s’avère que les preuves de son innocence ont été rassemblées, je ne risque rien ! Maintenant…si elle est accusée, le monde ne tourne plus rond. Du tout. Il court à sa perte et si ma foi je dois m’entêter à clamer qu’elle est parfaitement victime d'une fausse réputation, je le ferai.
Je suis certain de ce que j’avance, en parlant de Lena comme d’une des meilleures Phénix. On ne peut pas traquer tous ceux qui ont un jour adressé la parole à un mangemort, un ombre ou un héritier ! Il faudrait tuer tout le monde !
La justice s’en rendra compte, ou je préfère me déclarer rebelle.

Hum. J’ai peut être trop bu. Mais je m’assure que le bout de papier reste sur la table basse, puis, doucement, je détache mon dos du canapé pour retirer mon blouson.
Il fait un froid pas possible dehors et l’idée de sortir me tétanise presque. Mais qu’importe, je n’ose pas faire comme chez moi et fouiller dans les draps ou autres couvertures. Ainsi je dépose le vêtement sur la chasseuse et avant qu’elle ne proteste, je passe mon bras dans son dos pour l’inciter à venir contre moi.
Moi aussi, je dégage de la chaleur, et ça l’aidera à s’endormir. A coup sûr.

« Et ne perds pas espoir…tu n’as rien à te reprocher… »

Contrairement à certains. Uhu. Et je pense évidemment à moi. Ce simple petit rappel me pique à vif et me tord le ventre, alors que je tente de focaliser mon attention sur la télé. Ce bruit de fond est parfait, il couvrira celui de mes pas quand je partirai…
Une poignée de minutes suffisent pour que la belle rejoigne Morphée. Bien. Je me sens un peu voleur en cavale mais je ne peux pas rester, et certainement pas la réveiller. Demain une épreuve l’attend et sans sommeil, elle ne pourra se défendre correctement.
Quand bien même elle est innocente, on sait tous qu’il faut parfois plus que les mains blanches pour s’en sortir…

En me relevant je fais attention à tenir la demoiselle par l’épaule, pour accompagner sa silhouette jusqu’au canapé, en douceur. Elle est mieux allongée comme ça. Je m’applique ensuite à placer ses jambes sur le fauteuil, sans faire de gaffes – impressionnant.
Je rejoins la porte, esquisse un sourire amical avant de retrouver le couloir.
Ça ne peut que la rendre plus forte. Si les ennuis lui tombent malgré tout dessus, je ne laisserais personne enfermer une Phénix courageuse et irréprochable !
Et à elle, je lui dois la vie…

Contenu sponsorisé
Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ] Empty
Re: Fate ? No ... Chance ! [ Pv : Aoden ]
ce message a été posté
 :: Londres :: Ailleurs :: Port