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❝ Si on devient aveugle par amour, je sais maintenant que c'est l'amitié qui rend sourd. #NOAH. ❞
 :: Londres :: Commerces et zones de loisirs sorciers :: Chemin de Traverse :: Q.G de l'Ordre du phénix
Jake A. Buckley
Planqué en rehab
Jake A. Buckley
Messages : 598 Crédits : Joyce.
Age du personnage : 28 ans - Né le 18 novembre 1992
Ascendance : Sang-mêlé
Emploi/Etude : Chômage forcé
Faction : Ordre du Phénix.
Maison : Beauxbâtons.

Rapeltout
Patronus : Une belette.
Epouvantard : Que le monde sorcier découvre les origines de son frère et de lui, et que ses proches soient tués pour cela.
Baguette magique:
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Si on devient aveugle par amour, je sais maintenant que c'est l'amitié qui rend sourd. #NOAH.
ce message a été posté Lun 1 Avr 2013 - 0:57
mes amis, que je n'ai jamais eu ; des connaissances tout au plus ; je vous admire, d'avoir tellement d'amis. (...) et d'accepter d'être déçus ; et de se laisser haïr trahir. Adieu, mes amis.

YCARE ; mes amis ###


La guerre l'avait changé. Les gens qu'il avait fréquenté ces derniers mois avaient fait l'effet d'une illumination depuis cette discussion avec Lauren. Elle datait d'il y a si longtemps, et pourtant Jake avait l'impression que cet échange s'était fait la veille. Et ces quelques mots, prononcés dans la bouche de quelqu'un qui pourtant lui était étranger il y a un peu plus d'un an... Ces mots l'avaient déculpabilisé. Oh, comment il l'avait aimé, sa Carmen, sa Lauren. Celle qu'il avait entouré de ses bras lorsqu'elle lui avait sorti d'une voix étranglée d'émotion qu'elle l'aimait, lui, tel qu'il était. Tu es Jake, tu me fais rire, et je t'interdis de dire que tu ne vaux rien. Il sourit distraitement et leva les yeux vers le ciel. Il faisait beau. Cela faisait plusieurs jours que le soleil printanier avait pointé le bout de son nez, et Jake ressentait au creux de son estomac cette envie pressante de sortir, de changer d'air. S'il avait été trop pris par son boulot récemment pour songer à faire autre chose que de s'écrouler sur son lit en rentrant chez lui, aujourd'hui était un dimanche. Et aujourd'hui, il avait pris une résolution.

La caresse d'un rayon de soleil le fit fermer les yeux alors qu'il marchait sur le Chemin de Traverse. Oui, la guerre l'avait changé, mais pas que. Ce n'était pas eux, le déclencheur, songea-t-il en apercevant la cape spécifique du Ministère portée par deux officiers d'origine américaine – oh, cette faculté de mâcher la moitié des mots, c'était tellement énervant... Non, ce n'était pas le fait que les Américains aient débarqué pour prendre le contrôle de l'Angleterre, jusqu'alors première puissance sorcière mondiale, qui avait changé la donne pour lui. Il s'agissait d'un mal-être beaucoup plus profond, beaucoup plus inhérent à lui-même. Et de ce mal-être il était finalement libéré. Jake rouvrit les yeux, évita une petite sorcière d'un mouvement souple, plaça sa main contre la sacoche de son appareil photo pour éviter que celui-ci ne se cogne quelque part, et sourit. Une fois de plus, des mots de Lauren lui revinrent en mémoire. Vu comment je t'aime, ça devrait être assez convainquant pour te prouver que tu mérites d'exister. Le soleil sur sa peau, une brise fraîche dans les cheveux bouclés du jeune homme, l'odeur de pâtisseries qui émanait du salon de thé du Chemin de Traverse... Lauren... Elle trouvait les mots justes. Elle n'avait eu qu'à les prononcer pour que Jake réussisse à prendre conscience de la situation impossible dans laquelle il s'était lui-même fourré, et ce juste à cause d'un manque de confiance. En lui. En les autres. Oui, il s'agissait de quelque chose qui le rongeait jusqu'alors. Quelque chose qui l'empêchait de profiter de sa vie, de la croquer à pleines dents. Et malheureusement, le fait d'avoir changé de politique n'avait pas changé ce que Jake ressentait. Ce mal-être s'appelait le sang, et le photographe détestait toute cette propagande qui le poussait à se révéler, lui, sang-mêlé, au grand jour. Il ne le souhaitait pas : il souhaitait vivre sa vie comme il le désirait, et il s'était habitué à son nom. Après tout, il s'agissait de ses parents adoptifs. Il n'avait pas besoin de se déclarer. Il n'avait pas besoin de changer de nom, à présent que les Américains étaient au pouvoir. Oh, qu'ils étaient méprisables, avec leurs grandes idées révolutionnaires... Comme si la société sorcière, si imbibée de traditions imposées par plus de vingt ans de dictature, pouvait changer du jour au lendemain.

Un regard derrière lui, et Jake bifurqua vers une bâtisse qu'il savait protégée par un sortilège de repousse-non-phénix. Une devanture simple qui n'attirait pas les regards, entre des dizaines d'autres, plus colorées, plus attrayantes, plus conviviales. Elle passait inaperçue, et pourtant c'est cette porte-ci que Jake alla pousser : celle du nouveau QG de l'Ordre du Phénix. Il prit une grande inspiration et afficha un air de circonstance, après tout, il n'était là que pour rendre visite à un ami. Depuis Octobre de l'année précédente, il avait fréquenté le QG de plus en plus fréquemment – pour rendre visite à Noah, pour prendre des nouvelles de Leo sur qui il veillait, de loin, depuis leur dernière dispute (en attendant de lui reparler à nouveau... Mais cette fois-ci, ce ne serait pas à lui de faire le premier pas). Pour rapporter des renseignements qui pouvaient servir, son métier lui permettant d'approcher de très près des mondanités où il se retrouvait entouré de Mangemorts... Et ceux-ci parlaient parfois à tort et à travers. En bref, ces derniers mois, il était venu, une fois, puis une autre, et puis encore une autre, pour se faire une petite place dans cette immense machine bien huilée qui semblait fonctionner sans lui. Lauren l'avait encouragé d'un immense sourire. Mais pour le moment, il n'avait pas encore fait ses preuves. William Wallas ne le connaissait que comme « le grand frère de Leo Elensar ». Il n'était pas digne de confiance. Pas encore.

Alors Jake prenait son mal en patience, et était retourné faire des photos de Mangemorts dans leurs tenues de soirées... Et puis tout avait basculé. Il n'avait plus de Mangemorts, plus de dictature du sang, plus rien. Lauren était partie. Le vide. Juste cette clé autour de son cou et trois millions de questions sur l'avenir. Et il avait fallu combler tout ça. Jake resserra la prise de sa main sur son sac et s'avança vers son ami qu'il voyait de dos, assis sur un chaise. Une cigarette au bec. Il avait fallu s'habituer à cette nouvelle société, celle où les sang-mêlés étaient placés sur un piédestal, celle où l'Ordre du Phénix était à la fois acclamée et mise à l'écart de la vie politique. Jake, à l'époque, n'avait rien fait, mais pour ses amis, pour Noah, pour Leo et pour tous ceux qu'il connaissait et qui avaient risqué leur vie pour l'égalité des sorciers, il ressentait une profonde injustice. « Je pensais que tu avais arrêté de fumer, Noah... » Un sourire, et Jake contourna le jeune homme au regard sombre pour attraper une chaise et s'asseoir à ses côtés en silence. Sans mot dire, il observa son ami et repensa à tout ce qui avait changé dernièrement, pour eux. De terroriste, le jeune homme était passé héros de guerre. Cela avait aggravé son tempérament taciturne, et Jake s'efforçait de le dérider lors de ces quelques moments passés en sa compagnie. Aujourd'hui, il avait pris une résolution.

Il sortit une cigarette du paquet qu'il gardait dans sa poche gauche et la porta à sa bouche. Du geste de l'habitué, il couvrit la flamme du briquet d'une main pour allumer plus rapidement le bout du sésame blanc et le remit dans sa poche. « Nan, c'est vrai. C'est moi qui me disait ça il y a encore quoi, trois jours... Mes résolutions ne valent rien, de toute manière... » Jake fixa Noah pendant quelques secondes, tirant en silence une longue taffe de la blonde qu'il tenait entre le pouce et le majeur. Le regard de Noah ne lui disait rien qui vaille. Le sang-mêlé observa le soleil qui déversait la lumière du jour à travers la fenêtre, à l'autre bout de la pièce. « En France on me tuerait pour fumer comme ça dans un lieu public, ajouta-t-il d'un ton badin en recrachant la fumée vers le haut. Un moment de silence. Ça fait combien de temps que t'es pas sorti dehors, Noah.  » Le silence lui répondit. « Bon, comme tu sens, mais j'ai prévu des trucs pour toi aujourd'hui. Et un non est une réponse inacceptable. » Sur ces entrefaites, Jake se pencha vers le sac qu'il avait amené et en sortit un appareil photo. A vrai dire, il s'agissait de l'un des plus vieux modèles moldus qu'il possédait.« Tu le connais, celui-ci, non ? Je t'ai déjà raconté son histoire, une fois... Je l'avais trouvé dans le grenier de mes parents... adoptifs. J'avais douze ans, j'étais renfermé comme pas possible, je comprenais pas ce qui m'arrivait. Tout le monde m'énervait, j'avais l'impression que personne ne me comprenait réellement, que personne ne pourrait réellement me comprendre. C'est à ce moment-là que j'ai commencé à voir le monde à travers la lentille de cet appareil... Une façon comme une autre de se mettre à distance du monde réel. » Après un instant de silence, Jake se releva et le posa sur la table, en face de Noah, avant de prendre ce dernier par le bras et de lever de force. « Grrmmpf, alleeeez, fais pas ta tête de mule ! Aujourd'hui on se bouge le cul et on sort. Je viens pas ici pour me morfondre dans une pièce alors qu'il fait un temps magnifique dehors. Attrape ta veste, on bouge. Maintenant. Pas de discussion. »

Un regard sur la table. « Et tu prends mon appareil photo. »
Noah Zahid Maxwell
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Noah Zahid Maxwell
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Re: Si on devient aveugle par amour, je sais maintenant que c'est l'amitié qui rend sourd. #NOAH.
ce message a été posté Mer 10 Avr 2013 - 21:13
Be my shelter and I'll be your storm.





    Ils n’étaient pas rares, les gens qui voulaient saluer Noah Zahid Maxwell, ayant eu vent de son acte mémorable, le meurtre d’un fils Rosier. Il était traité en héros, il se voyait comme un assassin. Ce qu’il était, il l’assumait dorénavant. Et si les gens en avaient conscience, ce n’était pour eux pas important. C’est vrai, il avait tué un membre de l’Ombre de la Rose Noire, c’était tout ce qui comptait. Ils pensaient même qu’il avait agi froidement, et pas par accident. Et puis, c’était même glorieux pour eux, dans un sens. Mais bon sang, ce n’était qu’un enfant. Devant toute cette mièvrerie qui dégoulinait de tous ces gens qui se donnaient bonne conscience, la volonté de Zahid vacillait. Depuis l’assassin de Diego, une rage sans nom semblait avoir pris possession de lui pour ne plus le quitter. Mais, parfois, dans le secret de la nuit survenait cette image, de la profondeur de ses songes. Cette image qui représentait ce garçon sans vie. Seulement, plus les jours passaient, plus Zahid semblait ne plus y faire attention. Il l’avait tué. Mais en effet, c’était un membre de l’Ombre de la Rose Noire. Et s’il n’était alors qu’un enfant, il serait devenu un adulte pleinement responsable de ses actes, aussi dangereux que tous les autres, si Zahid ne l’avait pas tué. Alors il avait bien fait. Il fallait éradiquer toute cette espèce qui se multipliait comme le feraient des parasites.

    Depuis la nuit du 27 décembre, Zahid s’était transformé. Il ne souriait pour ainsi dire plus, et dans ses yeux quelque chose s’était éteint. Il était devenu taciturne. Froid. Comme vide, comme un fantôme. Mais aussi d’une détermination sans faille. Les larmes ne coulaient plus depuis plusieurs semaines. Il était devenu incapable d’extérioriser sa douleur. Elle le bouffait dorénavant de l’intérieur. Il avait tout refoulé, pour se préserver. Il ne pensait qu’à une chose. La vengeance. Celle dont, ironiquement, il avait toujours reproché la présence chez Lucy Metelli. Mais maintenant il comprenait, oh ça oui il comprenait. La perte d’un être cher vous aveugle et vous rend sourd au monde extérieur. Il n’y a plus que vous, et ce besoin irrépressible de trouver quoique ce soit qui puisse vous soulager. Si Zahid n’était pas certain que la mort de ses ennemis compense la perte qu’il avait connu, il savait en revanche qu’elle lui était indispensable pour ne pas suffoquer. Dans ses yeux vides, une flamme s’était ravivée. Celle de la vendetta.

    S’il avait fini par quitter sa chambre insalubre du quartier général et s’installer dans un appartement, c’était uniquement pour être tranquille, et pour qu’on croit qu’il acceptait de tourner la page, qu’il acceptait d’être libre et considéré comme un héros de guerre. Ce qui n’était pas le cas. Mais si Zahid était devenu froid et taciturne, il ne voulait pas non plus inquiéter certaines personnes. Celles pour lesquelles son cœur meurtri battait encore. Ses parents adoptifs. Bruce. Jake. Kaprice. Et Leo, d’une certaine façon, même s’il le haïssait également, même s’il avait tendance à l’oublier, ne sachant comment se comporter avec lui et n’ayant absolument pas la tête à cela.

    S’il avait déménagé, il passait néanmoins le plus clair de son temps au quartier général. Il partait en mission dès que cela se présentait. S’entrainait souvent avec Bruce. Le reste du temps il écoutait. Il observait. Il fermait les yeux. Il fumait. En bref, il ressassait ses idées noires et se morfondait, fixant les gens avec ce regard sombre et mauvais pour les dissuader de venir lui parler. Mais ses traits tirés, ses cernes marquées et ses muscles tendus faisaient dors et déjà tout le travail. Son regard n’était qu’une formalité. Et puis, parfois, c’était ses absences qui dissuadaient les autres personnes de l’apostropher. Assis sur une chaise, il restait dans la même position pendant des heures parfois, enchaînant cigarette sur cigarette, fixant la fumée qu’il expirait, son regard dans la vague. Comme ce jour là.

    Lorsque Jake lui parla, il ne releva pas le regard vers lui, il ne bougea pas d’un centimètre. Il se contenta de fermer les paupières doucement pendant quelques secondes, et de porter sa cigarette à ses lèvres. Il avait la désagréable sensation que la nicotine ne lui était plus d’aucune aide, il penchait dangereusement vers l’alcool. Pourtant, le tabac lui était devenu indispensable. Rien que le geste machinal l’aidait à réfléchir. S’il fut tout d’abord plus qu’agacé par la présence de Jake, qui, il le savait, n’allait pas partir aussi vite, la chaleur de sentir sa présence à ses côtés et d’entendre sa voix babiller tout un monologue le submergea très rapidement. Cependant, il ne faisait que se laisser bercer par cette voix rassurante, cette voix qui semblait lui dire tout va bien aller. Je suis là. Il n’écoutait pas.
    Alors, quand il sentit la poigne de Jake sur son bras pour l’obliger à se lever, il suivit le mouvement, plus par surprise que par volonté. Et son regard croisa enfin celui doux et plein d’affection de son ami, alors qu’il enregistrait enfin tout ce que ce dernier lui avait dit. Ses yeux toujours plongés dans les siens, il ne sut quoi dire. Il n’avait pas envie de sortir. Il n’avait pas envie de voir ce temps magnifique qui ne faisait que se moquer de sa détresse. Mais Jake était là, et il insistait. Et cela changeait tout.

    Incertain, il baissa les yeux sur l’appareil photo, et posa sur lui le regard d’un étranger. Pendant quelques secondes, il se demanda depuis quand il n’avait pas touché au sien. Aussi vite, il se souvint que ce dernier renfermait des clichés de Diego plein de vie. Il eut envie de hurler. A la place, il se contenta de s’emparer de l’appareil, de sa veste, et d’emboîter le pas à Jake. « D’accord. »

    Cela faisait en effet un certain temps qu’il n’avait pas mis les pieds dehors. Dehors, la foule soudaine l'effraya tout d'abord. Le soleil rayonnant le fit cligner des yeux. Il faisait beau. Il leva les yeux vers le soleil pour qu’il lui brûle la rétine une seconde avant de baisser la tête. Diego, mélancolique de son Mexique natal, aurait adoré ce temps, si rare selon lui en Angleterre où il ne voyait que du gris depuis qu’il était arrivé. « As-tu vraiment besoin de moi ? » lâcha-t-il maladroitement. Etait-ce une question à double-sens ? Lui-même ne le savait pas. Devant le regard que Jake lui adressa, il n’osa insister, et baissa les yeux.

Jake A. Buckley
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Re: Si on devient aveugle par amour, je sais maintenant que c'est l'amitié qui rend sourd. #NOAH.
ce message a été posté Jeu 16 Mai 2013 - 21:14

Les mains dans les poches, et Jake se dirigeait à nouveau vers la porte d'entrée sans prendre la peine de lancer un regard en arrière. Il connaissait Noah, il savait qu'il le suivrait sans vraiment discuter. C'est en retenant un sourire que le sang-mêlé ouvrit la porte et s'effaça pour laisser un Noah à la peau défraîchie à cause du manque d'UV sortir dehors. Le photographe plissa les yeux et Jake poussa un soupir de contentement. « Avoue, ça fait un bien fou à ta peau de vampire ! » Bon, il n'avait pas à proprement parler une peau de porcelaine – du moins pas comparée au teint laiteux du français – mais Jake n'allait pas donner dans la demi-mesure aujourd'hui. En guise de réponse, Noah baissa les yeux et marmonna quelques mots que le sang-mêlé ne comprit pas sur le coup. Il resta interdit pendant quelques instants, fit quelques pas sur le Chemin de Traverse avant de se retourner et de regarder son ami d'un air faussement excédé. Celui-ci baissa aussitôt les yeux et l'expression du sang-mêlé changea du tout au tout : avait-il prit son agacement au sérieux ? Il voulut ouvrir la bouche, dire quelque chose pour le rassurer, mais ne sût que dire... Visiblement, Noah ne voulait pas sortir. Il ne voulait pas sortir, et qui était-il, lui, pour l'obliger à le faire ? Tout semblait lui faire penser à Diego ; un personnage que Jake ne connaissait que très peu, mais il savait à quel point Noah avait eu l'air heureux, jusqu'à ce que le jeune homme se fasse abattre dans la prise de contrôle du gouvernement, en Décembre. Tellement heureux, que le cœur de Jake était partagé entre son petit frère qui semblait se perdre de plus en plus dans les méandres d'une psychologie de chieur qu'il ne comprenait pas, et entre un Noah jusqu'alors heureux en ménage.

Ce même Noah qui avait tellement besoin de quelqu'un à ses côtés en ce moment. Le fait que son ami broie donc du noir était compréhensible, mais Jake n'arrivait pas à le laisser se morfondre dans son coin. Il l'avait trop délaissé ces derniers temps, et oui, il s'en voulait. S'il tentait de le distraire, les simples discussions, une photographie, tout semblait rattacher son ami à Diego. « Parce que tu penses qu'il s'agit d'être utile ? Non, je n'ai pas besoin de toi, pour la simple et bonne raison qu'on n'a rien à faire de particulier. Juste... Sortir, profiter du beau temps. Te changer les idées, si cela est possible. » Oh, la question était sans doute à double tranchant, mais Jake ne s'en était pas réellement rendu compte. Sa capacité de franchise lui faisait parfois dire des énormités, mais, en regardant l'air abattu de son interlocuteur, il ne savait pas réellement que faire d'autre. Dans ce genre de situation, la franchise pouvait sans doute mieux l'aider que ce genre de stratagèmes aveugles aux protestations du principal concerné, visant à tisser une toile d'araignée autour de lui pour l'emmener dans la direction possible. Ce genre de plan ne laissait pas de place au hasard, et pire encore : Noah n'y avait pas son mot à dire. Et Jake, s'il l'avait en quelque sorte obligé à se dégourdir les jambes, ne comptait pas le forcer à faire quelque chose en particulier. Le tout était de le lui faire comprendre sans qu'il ne retourne se réfugier à l'intérieur, comme un Filet du Diable fuirait la lumière.

Alors il passa le bras autour des épaules de Noah et lui accorda un sourire. Ils avançaient lentement dans le chemin illuminé par le soleil, les sorciers étaient de sortie, et malgré l'air frais, il y régnait une bonne ambiance. « Noah, écoute. Je ne suis pas là pour te forcer à faire quoi que ce soit. Je sais juste une chose : l'inactivité n'est bon pour personne. Je te connais, je sais comment tu fonctionnes et à quel point tu peux te renfermer sur toi-même. » Ils passèrent devant la ménagerie, et le brusque cri d'un Grand-Duc déconcentra le sang-mêlé pendant quelques secondes. Il finit par reprendre d'un ton plus grave : « Je ne sais pas pour toi, mais personnellement, un rien peut me faire penser à quelque chose d'autre, à quelqu'un. Mon cerveau fait des associations d'idées, à un point que ça peut me torturer, quelques fois. » Son bras avait défait l'emprise qu'il avait sur son ami, et le langage animé des mains du photographe accompagnait déjà ses paroles. Le regard de Jake se posa sur Noah, et il tenta un sourire pour rompre la taciturnité de son interlocuteur. « Ca doit être typique des gens qui travaillent l'image. On est plutôt bons pour les métaphores, en général, n'est-ce pas ? »

Un soupir et quelques dizaines de pas plus tard, et le sang-mêlé avait sorti son propre appareil pour le passer autour de son cou. Sans rien dire, il poussa du coude son ami et lui montra le côté de la rue, un peu plus bas. Un chat avait dû récupérer une quelconque victuaille chez un boucher, et s'était posé plus loin afin de déguster sa prise en paix. Mais c'était sans compter sur les autres chats de gouttière du quartiers. L'affrontement félin qui faisait rage non loin des deux photographes interpella Jake à base de feulements et de hérissements de poils. Il fit quelques pas sur le côté afin de mieux évaluer l'angle, posa un genou à terre et attrapa son appareil. Quelques clichés plus tard et la dure vie féline capturée, le photographe rejoignit Noah qui n'avait pas bougé. Jake sourit en observant les photos prises, et finit par poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'ils étaient repartis ensemble du QG. Ils n'allaient pas rester sur le Chemin de Traverse tout l'après-midi... « Qu'est-ce que tu veux aller faire ? Se balader du côté moldu, transplaner quelque part.. ? Aller se poser en terrasse pour boire un verre ? Faire des folies, prendre un bain de minuit, … Oui, j'arrête, promis. »

Noah Zahid Maxwell
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Noah Zahid Maxwell
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Re: Si on devient aveugle par amour, je sais maintenant que c'est l'amitié qui rend sourd. #NOAH.
ce message a été posté Jeu 13 Juin 2013 - 22:05

    Parfois, il éprouvait le besoin violent de tout oublier. Et, alors, il jalousait Leo, quand bien même c’était très malvenu de sa part. Mais il ne pouvait empêcher ce genre d’états d’âme de l’étouffer, quelques fois.  Pouvoir tout oublier lui apparaissait comme une douce et simple alternative pour mettre fin à ses problèmes, pour que cesse la douleur mentale.  Mais tout oublier revenait à oublier que Diego avait été sauvagement assassiné, victime innocente sacrifiée sur l’hôtel de la haine et de l’innommable. Oublier revenait à salir sa mémoire et son honneur, et Zahid ne l’acceptait pas. Il vivrait avec ce douloureux souvenir toute sa vie, parce qu’il était en partie de son fait, et parce qu’il refusait également d’oublier quelqu’un qui fut si important pour lui, tout simplement. Il y avait une part de masochisme, dans tout cela, peut-être estimait-il cependant qu’il le méritait. Malgré tout, il y avait dans ce geste beaucoup de tiraillements, d’amour et de conviction.

    Plus les jours pensaient, plus il se sentait comme un étranger, comme si son véritable lui s’était perdu et qu’il lui était impossible de le retrouver. Et c’était un peu ce qui se déroulait, en réalité. Malgré ses efforts pour garder son ancien comportement, son ancienne personnalité, son ancienne façon de penser, il sentait que c’était vain et qu’il devenait lentement mais sûrement quelqu’un d’autre, une personne patiemment forgée par la guerre et ses atrocités. Il ne pouvait plus revenir en arrière, faire comme si toutes ces années de lutte ne l’avaient pas atteint, car ce n’était pas le cas. Le jeune homme insouciant qui sortait de Poudlard l’avait quitté il y avait de cela bien longtemps. Sa générosité, sa bienveillance, sa pureté, sa joie de vivre et son optimisme s’étaient effrités au fil du temps.  

    A côté de lui, Jake babillait. Il avait l’air heureux, du moins le plus qu’il pouvait l’être. Il souriait, il était de bonne humeur, il finit même par passer un bras autour de ses épaules pour l’entraîner dans son sillon. Zahid ne broncha pas. Il se laissait faire, pour une seule et bonne raison : Jake était comme une bouée de sauvetage pour lui. Quelque chose de stable, en lequel il avait confiance. Peut-être ne finirait-il pas par devenir un monstre s’il autorisait le français à rester près de lui. C’était un point d’ancrage, comme Bruce ou Kaprice. Il ne devait pas les faire fuir, alors il se faisait violence.

    Il l’observa sans un mot s’intéresser aux chats de gouttière et prendre des photos.  Baissant les yeux vers l’appareil photo qu’il tenait dans ses mains, il se perdit un instant, totalement plongé dans son esprit confus. Il avait perdu toute inspiration, toute envie de ce qui avait été autrefois plus que son travail mais sa passion, ses tripes, quelque chose qui le définissait. Tout plaisir ardent avait maintenant disparu, et cela ne faisait que l’enfoncer davantage dans ce gouffre qui s’était ouvert sous ses pieds et dont il doutait sérieusement de sortir un jour.

    Brutalement, une question retentit et le tira violemment de sa torpeur dans laquelle il n’avait pas réalisé s’être plongé. Il manqua de sursauter, cligna des yeux plusieurs fois et posa son regard sur son ami qui l’observait, un air concerné et interrogateur sur le visage. Zahid soupira, porta une main à son crâne, frotta ses cheveux un instant, ferma les yeux. Il était fatigué, et ce n’était pas la première fois que ce genre d’absences lui arrivaient, malheureusement. Il ne savait pas trop à quoi cela était dû, sans doute à la fatigue, au traumatisme vécu… Il ne savait pas et ne s’en préoccupait de toute manière pas vraiment. A quoi bon ? Devant lui, Jake attendait une réponse. Il dût froncer les sourcils et se concentrer pour se rappeler quelle était la question, et une fois qu’il s’en souvint, il ouvrit la bouche pour dire quelque chose mais rien n’en sortit.

    Que voulait-il faire ? Brusquement, il réalisa qu’il n’avait aucune envie, et que tout ce que Jake lui proposait lui paraissait futile ou dénué d’intérêt. Sans qu’il puisse le contrôler, ses yeux se remplirent de larmes et sa vision en fut brouillée. « Je ne sais pas. Je ne sais plus. Rien. » Sa voix se brisa. Il inspira profondément, serrant les dents, levant les yeux vers le ciel et clignant des yeux. « J’ai l’impression d’être complètement brisé. Je suis perdu. » Il éclata d’un rire froid et nerveux avant de secouer vigoureusement la tête comme pour chasser tout ce qui parasitait son esprit. « Laisse tomber… Je ne sais pas. On fait ce que tu veux. Je… » Il avait l’impression que tous les visages des gens qu’ils croisaient se tournaient vers lui, accusateurs, condescendants, voire effrayés. « Allons quelque part où il n’y a personne. S’il te plait. Je ne me sens pas très bien. » Il commençait à avoir mal à la tête et ne supportait plus le monde qui se pressait de chaque côté de la rue. Il agrippa le poignet de Jake. « Je sais où… laisse moi nous faire transplaner.»
    Quelques secondes plus tard, ils font face à l’océan à perte de vue, du haut d’une falaise escarpée. Le vent est violent mais salvateur, et Zahid s’assoit, ouvrant grand ses bras, fermant les yeux et respirant profondément, emplissant ses poumons d’un air pur.
Jake A. Buckley
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Re: Si on devient aveugle par amour, je sais maintenant que c'est l'amitié qui rend sourd. #NOAH.
ce message a été posté Mer 9 Oct 2013 - 21:22

Le souffle du sang-mêlé s’échappa de sa bouche lorsqu’il croisa les yeux emplis de larmes de son ami. Qu’avait-il fait ? Ces larmes, en face, elles lui tordaient le cœur. Elles ne le surprenaient pas outre-mesure, mais elles le laissèrent interdit pendant un instant. Le photographe ne réagit pas tout de suite. Les paroles de Noah, sa voix qui se brisait, ses yeux levés au ciel. « Allons quelque part où il n’y a personne. S’il te plait. Je ne me sens pas très bien. Je sais où… laisse moi nous faire transplaner.»
Jake-l’inutile. Jake-le-faux-ami. Jake-qui-ne-servait-à-rien. Jake-qui-enfonçait-les-gens.
Il hésitait entre s’enfuir en courant en l’entrainant par la main, le prendre dans ses bras, pleurer avec lui, lui foutre une beigne, aller chercher quelqu’un, ramener un verre de whisky, l’engueuler, s’excuser, ... Quelle était la réaction appropriée ? Noah décida. Jake ferma les yeux. Ils transplanèrent.

Le vent du large lui fouetta le visage avant que le photographe ne se décida à ouvrir les yeux. Les cheveux en bordel, la tête en vrac, le cœur encore chiffonné par l’état de son ami. Ce ne fut cependant rien par rapport à la peur subite qu’il ressentit en voyant le Poufsouffle lever les bras, devant lui. Avec la mer en contrebas. « NOAH !! » s’entendit-il crier. Sans s’en apercevoir, il avait lâché son sac pour se précipiter vers le photographe et l’enserrer dans ses bras comme pour l’empêcher de sauter. Le bruit des vagues qui s’écrasaient sur les rochers l’étourdissait, son cœur battait à tout rompre, et Jake pendant ce temps-là agrippait les vêtements de son ami. « Oh, qu'est-ce que tu fais, arrête. Qu’est ce qu’il te prend de faire des trucs pareils ?... J’te lâcherai pas. Tu peux crever pour que je te lâche, j’te jure. J’m’en fous, je saute avec toi, rien à foutre. » Une litanie marmonnée plus qu’hurlée, mais l’intention était là. Jake ne voyait pas son visage, mais il pouvait deviner ses réactions (du moins le pensait-il). Il connaissait Noah. Il le connaissait certes moins bien que d’autres, moins que Leo par exemple, mais le palestinien avait pris une place prépondérante dans sa vie dernièrement. Et voir quelqu’un ne pas profiter de la vie était difficile. Le voir s’enfoncer un peu plus chaque jour était particulièrement douloureux. Aussi il tentait de le divertir, de tenter de le faire penser à autre chose. Mais les prunelles noires du photographe ne semblaient jamais se teinter d’un éclat de joie, même passager.

« Je suis désolé, si j’ai été maladroit. Si tu préfères que je te laisse seul, que je vienne juste au QG, ou chez toi, sans chercher à te faire faire des trucs. C’était sans doute maladroit, mais sérieux, reste là. Reste ici, Noah. Reste avec moi, avec nous. Je sais pas ce qu’on ferait sans toi. Et je parle pas de tous ces cons qui te voient comme un héros, non, je te parle de ceux qui sont avec toi, qui pensent à toi même si t’es pas là, même si ton enveloppe corporelle est la seule présente dans la pièce quand on te parle… Crois pas qu’on l’a pas remarqué, que ton esprit partait ailleurs... Mais on s’en fout. On s’en fout de ça, ok ? Juste… ça sera pas plus simple de sauter. Ca sera pas plus simple pour toi, et ça sera juste horrible pour nous. Horrible. Impossible à vivre… »

Absence de réponse. Jake inspira un grand coup, relâcha peu à peu son emprise sur son ami pour finir par se tenir juste derrière lui. Il fixait son cuir chevelu. Les cheveux bouclés du jeune homme se balançaient au gré du vent, mais lui ne bougeait pas. « ... Noah?» Il était brisé. Jake le savait. Il ne le savait que trop. Lui dire qu'il était là, qu'il pouvait lui parler s'il le voulait... Tout ça ne changerait rien au fait que Noah avait tout perdu. Il avait perdu toute raison de vivre, et le vide avait empli son être, jusqu'à devenir un murmure, assourdissant et permanent. Chuchotement perdu dans le grondement d'une vague qui meurt sur les rochers, en contre-bas. « Regarde-moi. » Les prunelles écarquillées de Jake fixaient cette ombre qui ne se retournait pas. Il allait le perdre. Il le sentait, s'il ne faisait rien il allait le perdre et par merlin est-ce qu'il était prêt pour ça il avait perdu ses parents et Isabelle et il ne s'en était toujours pas remis et Noah avait été celui qui lui avait permis de se sortir de cette belle merde contemplative de la vie car ouais après tout c'était lui qui l'avait forcé à sortir de ce cocon de douleur et d'inconfort donc non il allait pas le laisser pas comme ça et de toute manière ça pouvait pas se finir comme ça c'était pas possible.
Il allait suffoquer, paniquer. Il crevait de peur. S'il te plait fais pas ça.

Un éclair, et le grondement du tonnerre se mêla au sifflement du vent et à l'agonie des vagues. Jake ne le remarqua même pas. Il allait pleuvoir, mais cela changerait-il vraiment quelque chose, au fond?
Noah Zahid Maxwell
Mervyn y en a marre, on veut William au pouvoir! ♫
Noah Zahid Maxwell
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Age du personnage : 23 ans
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Emploi/Etude : Photographe / Photojournaliste
Faction : Ordre du Phoenix
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Rapeltout
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Epouvantard : Le cadavre de Léo.
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Re: Si on devient aveugle par amour, je sais maintenant que c'est l'amitié qui rend sourd. #NOAH.
ce message a été posté Sam 8 Fév 2014 - 19:46
Il était là, au bord de la falaise, les bras levés, les yeux fermés, la tête légèrement penchée en arrière, comme sur le point de faire le saut de l’ange. Le vent soufflait, fort, et il se laissait envelopper par l’impression de flottement que cela lui procurait. Il adorait cette endroit. Les Maxwell l’y avaient souvent amené quand il n’était encore qu’un petit garçon, alors préservé de l’usure du temps et des épreuves de la vie, encore innocent et le cœur dans sa poitrine bien palpitant. Il se revoyait encore, sautant partout comme un cabri, avec sa casquette en laine et son écharpe si bien enroulée autour de son cou qu’on voyait à peine le bout de son nez, faisant des peurs bleues à ses parents adoptifs lorsqu’il s’approchait trop près du bord. Il se revoyait courir en direction de Jackson, qui l’attendait, accroupi et les bras grand ouverts. Il sautait dans ses bras, et il éclatait de rire alors que son père le hissait haut vers le ciel et tournait sur lui-même avant de baisser ses bras et de le serrer fort contre lui, et alors sa mère les rejoignait et le cœur de Zahid irradiait d’amour.

Et puis le cri de Jake résonnant dans la tempête, ses bras le serrant contre lui avec puissance, et Zahid exhala brutalement l’air qu’il n’avait pas le souvenir d’avoir retenu. Le retour au présent et à la réalité entraîna celui de la panique, du désespoir et des amers regrets. Il cligna des yeux, plusieurs fois, soulagé que le vent sèche ses larmes presque aussi vite qu’elles quittaient ses yeux. Ses bras retombèrent, il rentra un peu ses épaules. Il finit par fermer les yeux, la mâchoire serrée. A quel moment ? A quel moment s’était-il rapproché de trop de Jake pour que ce dernier lui tienne un discours comme celui là ? Il ne méritait pas que quelqu’un saute avec lui. Pour lui. Et c’était cruel, de lui dire ça. Il ne voulait pas avoir autant d’importance pour quelqu’un. Il ne voulait pas qu’on se fasse du soucis pour lui. Il ne voulait préoccuper personne. Mais c’était pas une envie altruiste. C’était purement égoïste : parce que si c’était le cas, il se sentait dans l’obligation de faire attention. Il ne pouvait pas se laisser aller comme il le voulait.

Mais, bien sûr, Jake n’en avait pas fini. Son monologue résonnait à ses oreilles, mais sans vraiment qu’il l’écoute. Ses paroles imprégnaient son cerveau, mais il n’en comprenait pas vraiment le sens. Parce qu’il venait de réaliser quelque chose de terrible : Jake lui parlait comme s’il avait l’attention de se suicider. Cela n’avait pas été son objectif, en transplanant à cet endroit. Il ne l’avait de toute façon jamais voulu. Bien sûr, il avait eu des pensées suicidaires. Il en avait d’ailleurs encore. Il voulait que tout s’arrête. Il voulait être en paix. Il voulait tout oublier. Mais jamais jusqu’alors il n’avait réellement pensé à l’exécution de ces pensées morbides. Il n’avait jamais réfléchi à comment s’ôter la vie, à comment en finir. Mais Jake pensait que si. Jake pensait qu’il était venu ici pour sauter de ces falaises escarpées et mourir : au mieux, du contact brutal de son corps avec les rochers. Au pire, de noyade.

Et puis il le lâcha. Mais Zahid sentait sa présence juste derrière lui. Ses paupières se soulevèrent, et son regard se perdit dans l’immensité bleue de cet océan indomptable. Il aurait apprécié être aussi invincible. Derrière, Jake s’impatientait. Jake s’inquiétait. Une supplique résonna. Un coup de tonnerre retentit. La main de Zahid partit en arrière, et quand elle eut trouvé celle de son ami, elle l’agrippa avec force. Il se tourna légèrement, pas entièrement, juste un peu. Non, il n’allait pas sauter.
Mais il se pencha tout de même, et observa de son regard vide les vagues imposantes s’écraser sur les rochers en contrebas. « Tu crois que c’est douloureux ? » demanda-t-il, la voix éteinte. Il sentit la main de son ami serrer un peu plus fort encore. Il finit par se retourner, et ses yeux accrochèrent les siens. « Je ne le ferai pas. Ce serait trop simple. Et je ne mérite pas le soulagement que ça pourrait m’apporter. » Il marqua une pause, sa main fouillant nerveusement dans la poche de son jean, par réflexe et en vain. Il n’avait plus ni cigarettes, ni briquet. Et de toute façon avec le vent présent, c’aurait été peine perdue. Un goéland passa non loin de lui et poussa un cri. Il continua, plus calmement. « Je me demande ce que ça fait, de mourir. Est-ce qu’on voit toute sa vie défiler devant ses yeux, comme tout le monde le dit ? » Il lâcha sa main, et poursuivit dans sa lancée, d’abord dans un murmure, qui finît dans un cri étranglé. « Est-ce qu’il a eu le temps de comprendre ? Est-ce qu’il a souffert ? Est-ce qu’il a seulement réalisé que c’était fini ? Qu’il ne reverrait plus jamais sa famille, ses amis, la nature, cet océan qu’il affectionnait tant ? Est-ce qu’il a eu le temps de m’en vouloir de l’avoir mené à sa perte?! » Il serra violemment les dents, alors que de ses yeux remplis de colère s’échappaient des larmes brûlantes.  
Jake A. Buckley
Planqué en rehab
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Re: Si on devient aveugle par amour, je sais maintenant que c'est l'amitié qui rend sourd. #NOAH.
ce message a été posté Dim 6 Juil 2014 - 11:41

Une main trouva la sienne, et Jake se permit de souffler. Il ne se souvenait pas avoir retenu son souffle, mais le fait de savoir que Noah avait fait un geste vers lui, et non pas vers le bas, ça le rassurait. Cette main froide l’agrippait avec force, sans doute un peu trop fort, mais il s’en fichait. Au contraire, Jake resserra la sienne autour des doigts de son ami. Ils restèrent comme ça un moment, sans parler. Le sang-mêlé se rendit compte que son cœur battait de manière désordonnée dans sa poitrine. Que son souffle était irrégulier. Malgré le vent qui lui fouettait le visage et la pluie qui commençait à tomber, il n’osait pas cligner des yeux. Comme si le simple fait de cligner des yeux risquait de menacer l’équilibre précaire – au bord du vide – qui les maintenaient tous les deux au bord de cette falaise.

Finalement, Noah se tourna légèrement vers lui. Jake se déplaça sur le côté, silencieux. Si son ami voulait parler, qu’il parle. Qu’il parle ou qu’il ne parle pas, de toute manière le photographe serait là. C’était une certitude qu’il ressentait dans ses tripes. Qu’il ne l’abandonnerait pas lui aussi.

« Tu crois que c’est douloureux ? » Les yeux de Noah accrochèrent les siens au moment précis où la surprise, l’horreur et le désespoir s’affichaient clairement dans ses prunelles. Jake ouvrit la bouche, sans répondre. Il secoua la tête. Oh il détestait ce sentiment d’impuissance. En guise de réponse, il serra la main de son ami un peu plus fort. Lui montrer qu’il était là. Que non, il n’était pas seul face à ses démons. Il y avait Jake. Leo. Kaprice. Beaucoup de monde l’aimait, malgré tout il n’était pas seul. Tout ça, il aurait voulu le dire, mais Noah, à côté, avait déjà continué sur sa lancée. L’étau autour du cœur de Jake se desserra légèrement lorsqu’il avoua que ce serait trop facile pour lui d’en finir. Et toutes ces questions. Ces pensées morbides qui tourmentaient le photographe pendant qu’il regardait par la fenêtre, au QG.

« Noah… C’est normal que tu te poses ces questions. » Ce dernier avait lâché sa main, et Jake eut à nouveau peur qu’il saute à nouveau dans le vide. Le regard de son ami était noir et faisait écho au ciel. Un second éclair zébra le ciel au-dessus de la mer. « C’est normal… » Il ne savait que dire. Il avait l'impression d'être à côté de la plaque, en permanence. De ne jamais dire ce dont Noah avait réellement besoin. Là, ils étaient en guerre, c’était difficile. Et des actions qui étaient impardonnables en temps normal étaient jugées nécessaires au changement d’une société. « Un changement d’une telle envergure ne peut se faire sans sacrifices… C’est ce que tout le monde te dira, tu sais. » Un coup de tonnerre retentit et couvrit ses derniers mots, ce qui obligea le sang-mêlé à se répéter. Par Merlin, ce qu’il disait était horrible. Il n’y croyait pas. Wallas semblait avoir confiance envers les américains, envers la venue d’un monde nouveau et égalitaire. Mais Wallas ne pouvait rien faire contre les mentalités qui s’étaient forgées dans les rues. Jake ouvrit la bouche, rechercha le regard de son ami parmi ses larmes. « Et c’est normal de ne pas bien le vivre… Mais tu laisses ça te bouffer, Noah. Tu laisses ça te bouffer entièrement et nous on est là, à côté, et on peut rien faire pour que tu te sentes mieux. Et… Et pour répondre à tes questions philosophiques sur la mort, je pense que personne ne pourra y répondre. Pas toi, pas ceux qui sont déjà morts. On ne peut que suspecter, tu le sais hein ? »

Des larmes de colère roulaient sur les joues de son ami et encore une fois, il se sentit profondément inutile. Alors il passa un bras autour des épaules de Noah et l’attira contre lui. « On peut rien y faire. Et je sais que ça peut sembler creux ce que je te dis mais tu vas avancer. Tu vas réussir à aimer à nouveau, tu vas profiter à nouveau d’un rayon de soleil. Tu vas trouver que la Terre est belle et que, malgré tout, les gens sont beaux. Pas tout de suite, mais je te le promets, tu vas te sentir mieux. »

Il pleuvait désormais à verse et la veste en cuir du sorcier résistait tant bien que mal au déluge. Mais peu lui importait. S’il le voulait, il transplanerait chez lui pour prendre une douche chaude après. L’important pour le moment était d’être avec Noah. Lui changer les idées ne servait visiblement à rien, donc la solution était peut-être d’en parler clairement. « On va tout faire pour que tu te sentes mieux. Je te le promets. »

Un long silence. Le bruit des vagues qui se brisaient sur les falaises en contrebas, le vent assourdissant et la pluie empêchait Jake d'entendre clairement Noah contre lui. Il resserra son étreinte autour de l'épaule de son ami. « Tu veux une balade sous la pluie le long d’une falaise dangereusement non-protégée ? On ira chez moi après si tu veux prendre une douche, café chaud, sudokus moldus et cigarettes… »
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