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❝ [Terminé] [Hot] Go into the show ❞
 :: Portoloin :: À l'étranger
Esmé Kark
Le Diable au Corps
Esmé Kark
Messages : 741 Crédits : Myrlu & Grey Wind
Age du personnage : 28 ans
Ascendance : Sang-pur
Emploi/Etude : Funambule-acrobate & Dresseuse de Fauves
Faction : Ombre de la Rose Noire
Maison : Gryffondor

Rapeltout
Patronus : Auparavant un Cygne Noir, désormais une Hyène.
Epouvantard : Un Lapin. Blanc, le lapin.
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[Terminé] [Hot] Go into the show
ce message a été posté Sam 8 Déc 2012 - 22:51
Budapest - 5 décembre 2017


-¤-


« Mesdames, Messieurs, bienvenus au Chimeria Horror Show ! »


La voix avait résonné, haute et forte, dans tout le chapiteau. Elle émanait d'un homme à haute stature, vêtu d'un simple costume noir et d'une chemise blanche, planté au milieu de la gigantesque scène.
Le Maître de Cérémonie avait réussi à faire taire le tintamarre de conversations joyeuses provoqué par plus de deux cent personnes.

D'une simple phrase.

Chacun, présent ici, savait ce qu'elle signifiait. Ils savaient tous pourquoi ils avaient payé leur place si chère.
Et pourtant, à peine une poignée d'entre eux, se doutait de ce qui les attendait en réalité.

Jusqu'ici, ce à quoi ils avaient eu accès était des plus communs.
Le Cirque s'était installé sur un immense terrain, loué à la municipalité slave pour un prix d'or et suffisamment excentrée de la capitale pour conserver son aura mystérieuse, mais néanmoins assez près pour exciter la curiosité. La réputation de Chimeria n'était plus à faire. Les populations attendaient toujours son arrivée avec impatience, les saltimbanques sachant se faire désirer avec autant de prouesse qu'une belle femme.
Aussi n'était-il pas étonnant qu'en ce soir d'ouverture, la file d'attente atteigne les vingt mètres. Quand les guichets ouvrirent enfin, plusieurs hommes en habit noir se chargèrent d'accompagner les personnes à leur siège respectif, les faisant traverser un grand hall tapissé d'affiches en tout genre et où, au bout, se trouvaient deux battants de bois grands ouverts donnant un point de vue imprenable sur la scène, avant de les conduire de part et d'autres des gradins disposés en demi-cercle.

Les visages des guides étaient avenants, leurs sourires immaculés sous la lumière vive du chapiteau, tandis qu'ils se penchaient, souhaitaient un bon spectacle à ceux dont ils s'étaient occupés. A priori, on se serait cru invité à la représentation d'une pièce de théâtre guindée, où bientôt, on entendrait Phèdre agonir après avoir avoué ses péchés à Thésée.

Quand enfin, les battants se refermèrent, il fallut attendre plusieurs minutes avant qu'une activité ne naisse sur la scène, laissant donc la foule libre de babiller joyeusement, toute heureuse d'être si bien traitée ou sceptique quant aux rumeurs perfides qui se répandaient dans le Monde Magique sur le Chimeria.

Après tout, que pouvaient-ils bien voir de plus que dans un cirque moldu ? A part des bestioles étranges et quelques prestidigitateurs de bas étages ? Un moment agréable, de distraction, tout au plus.

S'ils savaient ...

Pourtant, quand l'Homme les accueillit, son chapeau haut de forme noir dodelinant sur sa tête tandis que ses bras s'ouvraient de manière chaleureuse, certains tressaillirent. Les lumières s'étaient éteintes brusquement, plongeant le public dans le noir total. Ne subsistait qu'une vague lumière bleuté qui entourait la silhouette du Maître, au sourire soudain devenu menaçant. La tête légèrement baissée, ses yeux sombres dissimulés sous son couvre-chef, on ne distinguait plus que ses lippes ourlées d'un sourire mutin.







« Tantôt rit, tantôt pleure, mais toujours demeure.
Ne tentez pas de lutter contre nos chimères, ou craignez-en le goût amer. »


Ses vers nébuleux résonnèrent aux oreilles telle une sentence. Dans quoi me suis-je embarqué ? se demandaient-ils, un frisson leur parcourant à nouveau l'échine. Avant même que le spectacle ne commence, ils étaient déjà effrayés.

Le néon bleuté s'éteignit à son tour. Un hurlement féminin retentit dans les gradins à gauche de la scène, au premier rang. La lumière azur se ralluma alors à l'endroit d'où provenait le cri, ainsi qu'une autre, au centre de la scène. Là, sur le podium, se tenait une cage aux grilles épaisses, une silhouette informe étendue sur le flanc, immobile. Et à côté de la femme tétanisée, l'homme en costume qui l'avait surpris en apparaissant près d'elle, les habits désormais striés de rayures bleues et noires, assorties au chapiteau auquel le Maître appartenait.

Du bout de l'index, il lui désigna la masse indistincte, dont le pelage se soulevait à un rythme saccadé.





« Bête, petite bête ... Es-tu ombre ou lumière ? »


Comme pour répondre à un ordre subliminal, la Créature se redressa brusquement. Son corps était celui d'un loup, puissant est musculeux. Ses jambes, des pattes de cheval et ses bras, ceux d'un homme à l'épiderme terreux. Quant à son visage ... Il n'en avait pas. Une masse ronde à la bouche géante, remplies de dents pointues, sans yeux ni oreilles. Le tout était noir comme la nuit.
Le Fauve vint secouer les grilles. Un son guttural et terrible sortit de ses entrailles.

Et en réveilla d'autres.
Deux autres spots bleus.
Deux autres créatures difformes, beuglantes, faisant vriller le fer de leurs entraves. Une sorte de lion à la tête et à la queue de serpent. Un ours à la tête et aux ailes d'aigle. Des aberrations de la nature qui tentait de se déchaîner, là, sous les yeux d'un public muet de terreur.

La lumière dans les gradins disparut, le Maître avec elle. Ne restait plus que la foule livrée à elle-même, à ces choses qu'ils ne pouvaient nommer, seulement protégée par des cages de métal.

Qui s'ouvrirent, sous les yeux.
Les Fauves s'échappèrent.
On hurla. A peine.

Car déjà, la lumière revenait. Cette fois, un épais filet rouge transperçant un cercle de métal enflammé. Derrière se tenait une jeune femme, sa silhouette campée sur de longues jambes, un poing ganté de dentelles noires sur sa hanche. Sa peau d'albâtre luisait au travers des flammes, ses yeux verts pétillants de malice.


" Assis ! "


Un mot, un seul, qui échappa d'entre ses lèvres pulpeuses. Les Créatures ne firent pas un pas de plus. Elles courbèrent l'échine pour s'exécuter tandis que la jeune femme s'approchait. Elle passa près de chacune d'elles, perchée sur des talons vertigineux, dont la couleur était assortie au foyer qui crépitait derrière elle.
Sa démarche était langoureuse, ses gestes tendres alors qu'elle caressait chaque Bête d'un geste bref.
Elle portait une courte robe noire à bretelles de dentelles et ornée d'une ligne d'as de pique rubis en relief partant de son épaule pour descendre jusqu'en haut de sa cuisse galbée. Elle moulait outrageusement ses formes aguichantes, les révélant d'autant plus tandis qu'elle sillonnait la scène, observant son public, les sourcils haussés en un air provocateur.

Ce même public qui ne savait plus s'ils devaient s'alanguir devant tant de beauté incongrue ou continuer de trembler face aux Monstres libres.


" Vous avez peur, n'est-ce pas ? " demanda-t-elle, ses doigts s'enfouissant dans l'encolure de l'Ours Abominable. " Vous qui savez pourtant que vous allez mourir un jour, vous craignez cet instant fatidique. Et à cause de nous, ce soir, vous y êtes confrontés plus que jamais. Vous qui vous dites de courageux sorciers, de fiers défenseurs de l'humanité, d'ordinaire confortablement installés devant vos cheminées, regardez comme toutes vos convictions ont basculé. "


Elle abandonna la Bête pour venir près des gradins. Ses prunelles continuaient de balayer l'assemblée.
Jusqu'à ce qu'elle cesse son petit jeu pour se concentrer sur une seule personne. Un visage familier dans cette foule étrangère. Plus âgé que la dernière fois qu'elle l'avait aperçu. Corvus Hunter, assis au second rang.

Un nouveau sourire fendit ses lèvres carmines. Elle avait trouvé sa proie.
Elle le désigna clairement et, ramenant deux doigts dans sa propre direction, elle l'invita à la rejoindre.


" Toi, joli petit trésor au milieu de cette foule éperdue, as-tu peur de mourir ? "


Si Corvus répondait non, comme elle s'y attendait, ainsi qu'elle le sentait devant ce visage fier et altier, alors il n'avait plus qu'à prendre la main que le Cygne Noir lui tendait et à rallier la scène, se mêler au show, pour s'approcher encore plus près des Bêtes que la foule, retenant son souffle, abhorrait tant.
Corvus O. Hunter
Générateur de Chaos
Corvus O. Hunter
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Re: [Terminé] [Hot] Go into the show
ce message a été posté Dim 9 Déc 2012 - 21:01
L'antique, le superbe, le magnifique cirque sorcier de Chiméria. Le très controversé aussi. Je me souvenais parfaitement de certaines discussions concernant cette famille de sorciers Sang-purs il y a bien des années pourtant, au sein même du Manoir Hunter. Peverus et moi-même – l'une de nos rares collaborations -avions insisté des jours entiers pour assister à leur représentation spéciale "Petits Monstres", l'une de leurs rares exhibitions accessibles aux plus jeunes du monde magique. Grand-mère et Grand-père étaient contre, Père s'en amusait et Mère trouvait ce centre d’intérêt à la fois dégradant, dangereux et absolument pas convenable.
C'était là qu'à force de questions de notre part, nous avions réussit à grappiller quelques termes peu élogieux quand à ces sorciers dépravés et égarés du droit chemin sorcier, de leurs monstres consanguins, de leurs artistes tout juste bon à enfermer à Sainte-Mangouste ou simplement à brûler.

Évidement cela n'avait fait que jeter des incendios sur notre désir d'y participer, rendant la demeure invivable jusqu'à la sécession des adultes.

Cela avait été extraordinaire, un souvenir de môme que je gardais encore et que je comptais bien comparer à ce qui allait se dérouler ici, ce soir.

Si le gamin de 7 ou 8 ans que j'étais à l'époque pouvait facilement mêler fantasmes et réalité, confondre émerveillement, rêves et illusions, le sorcier que j'étais dorénavant avait hâte de pouvoir étudier le spectacle avec ses compétences et regard d'adulte, tout en espérant vivement pouvoir me laisser submerger malgré tout.

Sortant une petite Bille à remous de ma poche, je la laissais glisser et fondre sous les mouvements de mes doigts, tout en jetant un regard appréciateur aux lieux. Il fallait avouer que l'ambiance, l'atmosphère et le décorum étaient à la hauteur de mes attentes bien que grandement différent de mes souvenirs d'antan.

"Corvus... Tu sais ce que l'on raconte sur le Chimeria?"

Quittant la scène et les ombres qui s'y mouvaient, je posais mon regard sur la jeune blonde qui m'accompagnait ce soir, ne me lassant pas de la détailler avec envie. J'aimais plus que tout sa façon si enfantine et involontaire de se mordiller la lèvre du bas sous l'émotion, la rendant plus rouge qu'elle ne l'était déja.


"Comme tout à chacun, ma chère Annamaria. Et j'ose espérer que ce n'est que la partie visible de l'iceberg..."

Rajoutais-je d'un ton lourd d'attente mais clairement amusé. Je passais ma main derrière la nuque de la jeune fille -une petite sorcière de sang-pur qui effectuait actuellement son stage de droit avec moi et qui était aussi sulfureuse de corps que d'esprit...- avant de l'embrasser avec délice sous le regard clairement agacé de quelques sorciers voisins. Le frisson qui parcouru la donzelle ne fut pas lié à l'atmosphère mystérieusement angoissante des lieux cette fois-ci.

Serrant le corps de l'Hongroise contre moi – les sièges s'étaient naturellement et agréablement fusionnés en un seul de deux places, nous ne tardâmes pas à assister avec joie aux prémisses tant attendues, tant vantées depuis notre arrivée. C'était remarquable comme tout cet amalgame liait les spectateurs comme d’autant de toiles arachnéennes, comme chaque mot, chaque parole semblait subjuguer autant que pousser vers le précipice où le véritable piège se refermerait avec une subtilité rare.

"Aïe!! Corvus !"

S'indigna ma jeune victime alors que je lui souriais avec une arrogance rare avant de lui désigner tout de même la piste. Je n'appréciais guère qu'on me vole trop la vedette, voir pas du tout. Et puis ma jolie blonde criait si bien...
Tout en laissant une main mutine parcourir son corps dans l'obscurité, j'observais la suite, en appréciant autant la mise en scène, les termes quasi poétiques de l'homme que les réactions des autres sorciers présents.

Je ne pus moi-même pas m'empêcher de retenir un frisson désagréable lors du premier cri, cœur battant et sourcil froncés, la baguette aussitôt sortie alors que je passais derechef un bras protecteur devant Annamaria.

Le ridicule de ma réaction fut rapidement oublié sous le néon et la créature, la chimère. Sans m'en rendre compte, je tapotais doucement le cuir souple du siège, mémorisant les caractéristiques du monstre et leurs équivalents juridiques. Calculant tout autant la tonne de passe-droit, contrats magiques, assurances sorcières et cie que la possession de ce type de bêtes entrainait.

Je m'étonnais maintenant du peu de procès que le cirque avait eut à subir. Mystère, corruption ou véritable tour de force? Cela m'intriguait presque autant que la suite du spectacle.

Ces bestioles était magnifiques. Horriblement hypnotisantes. Je ne retint pas le frisson de dégout et de joie mêlés que l'ouverture des cage déclencha en moi, pas plus que je ne prêtais attention au petit cri de la jeune blonde.

"Le paradoxe entre les monstres et la dresseuse est foutrement jouissif..." Murmurais-je plus pour moi qu'autre chose.

Et je frissonnais à nouveau alors que la main minuscule de la jeune fille au costume délicieusement burlesque caressait la fourrure monstrueuse de ces créature innommables, imposant sa volonté humaine avec une aisance dérangeante. Étrangement, elle ne semblait vraiment pas plus inoffensive que ses compagnons de show à mon avis... Je souriais doucement, ne la quittant pas des yeux, le cœur battant plus vite que la logique amusé et réfléchie de mon esprit sous le spectacle.
Je me surpris même à ricaner sous ses propos. La mort ne m'effrayait pas, mais il était juste hors de question de lui donner la moindre parcelle de mon être. Je m'appréciais bien trop, moi et ma vie, pour les abandonner à une illustre inconnu sous couvert d'une universelle célébrité et d'une soi-disante autorité tout aussi immuable. J'étais le seul maître de ma personne, au grand damne du reste du monde.

"Cor..corvus..." bégaya ma sotte voisine et tirant sur le tissu précieux de ma manche, le regard fixé sur la jeune fille qui quittait le cercle lumineux pour scruter chaque personne -du moins en donnait-elle l'impression – qui composait ce soir son public.


"La peur est le meilleur moyen d'attirer l'attention, Anna..." rajoutais-je d'un ton mielleux alors que je vis la silhouette s'arrêter pile devant notre rangée, son regard plongeant longuement dans le mien. J'arquais un sourcil curieux, un brin moqueur et arrogant.

Je ne pris même pas la peine de soupirer lorsqu' Annamaria se raccrocha encore plus fermement à mon bras, à la limite de la douleur, alors que la jeune femme en costume de scène me désignait.

" Toi, joli petit trésor au milieu de cette foule éperdue, as-tu peur de mourir ? "

J'éclatais brièvement de rire avant d'esquisser un sourire habituel, relevant aisément le défi lancé, avec une joie sourde qui me prenait les entrailles.

"Si cette banshee continue de me vriller les oreilles et de me couper la circulation, cela va malheureusement arriver. Ce serait une grande perte... Mais à vos côtés, rien ne saurait m'effrayer.."

Ignorant le gémissement outré et angoissé de mon ancienne stagiaire, je rejoignais la fantasmagorique jeune fille et sa main délicate d'un sourire nonchalant qui ne dissimulait aucunement mon impertinence chronique, la suivant avec une hâte tout aussi évidente.

J'étais toujours plus que partant pour tout ce qui pouvait me sortir de l'ordinaire, abhorrant l'ennui et la torture du commun plus que tout. Et cette histoire là semblait absolument et délicieusement prometteuse. J'en avais le coeur qui tambourinait d'impatience.
Esmé Kark
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Re: [Terminé] [Hot] Go into the show
ce message a été posté Lun 10 Déc 2012 - 0:47
Black Swan était annoncée au programme du spectacle. Beaucoup se déplaçaient pour elle. Car c'était elle, l'héritière des Selwyn, qui alimentaient les plus folles rumeurs. Danseuse, acrobate, contorsionniste, funambule, dresseuse de fauves et mangeuse d'hommes ... Les anecdotes d'anciens membres du public s'échangeaient dans les tavernes et les bars, au détour d'un enterrement de vie de garçon, ou se chuchotaient dans les salons mondains.

Bien sûr, nul ne savait réellement ce qu'il en était.
La vantardise entrainait souvent les pires mensonges.

Aussi ne fut-elle pas surprise par la réaction de plaisir exprimée par son futur partenaire lorsque leurs regards se croisèrent et qu'elle l'invita lui et pas un autre, à la rejoindre sur scène. Certains hésitaient à ce moment du numéro, lançant des oeillades aux alentours comme pour demander : " est-ce bien à moi qu'elle s'adresse ? " ou mieux encore : " chérie, je peux y aller ? ". D'autres n'avaient pas la moindre réaction. Ils se contentaient de l'observer, sans bouger, incrédules. Mais aucun n'avait jamais refusé. Pire, nul n'avait jamais montré une telle confiance en acceptant prestement.

Personne, donc. Sauf ce soir-là.
Et elle adora ça. Elle savait qu'elle avait fait le bon choix, aussi hasardeux puisse-t-il paraître aux yeux du reste du public. Esmé ne faisait jamais rien au hasard.

Elle avait senti vibrer dans tout son être l'arrogance qui se dégageait du jeune homme. La façon dont il touchait sa compagne, une blonde a l'air ingénu, par ses gestes propriétaires et lubriques, elle l'avait vu maintes fois.
Elle avait également senti l'ennui profond que cette même jolie poupée lui inspirait par sa voix haut perchée et ses hululements de chouette terrifiée.

Oui, Esmé manquait cruellement d'empathie dans la vie de tous les jours. Mais dès lors qu'elle enfilait le masque du Cygne Noir, tout ce qui émanait du public, de SON public, l'imprégnait jusqu'au fond d'elle-même.


"Si cette banshee continue de me vriller les oreilles et de me couper la circulation, cela va malheureusement arriver. Ce serait une grande perte... Mais à vos côtés, rien ne saurait m'effrayer.."


Elle ne fut pas surprise par ses paroles nonchalantes et charmeuses. Ni par la réaction offusquée de sa compagne.
En retour, elle entrelaça ses doigts gantés à ceux de l'homme, sa main libre venant caresser la joue du jeune homme, avant qu'elle n'adresse un sourire carnassier à la Blonde.


" Ne t'inquiète pas, ma chérie. Il est entre de bonnes mains. Et toi aussi, bientôt. "



Avant que l'Hongroise ait pu saisir le sens de sa dernière phrase, la Belle entraina son nouveau jouet vers la scène et le spot qui illuminait leurs places dans les gradins disparut. De même que ceux qui éclairaient les trois Animaux, assis en ligne devant les tribunes, leurs têtes hybrides baissées en un geste de totale soumission.

Bientôt, il ne resta plus que le filet bleuté englobant les deux silhouettes de Black Swan et de Corvus. Elle l'avait fait assoir sur un grand fauteuil entièrement recouvert de cuir noir, les coutures boutonnées du dossier et des accoudoirs luisant de leur blanc immaculé. Elle resta là quelques secondes, l'observant de sous ses grands cils bruns, comme si elle cherchait à le sonder, à extirper son âme pour la décortiquer et en prendre les bouts qui l'intéressaient.

Finalement, elle se pencha sur lui et saisit ses mains pour les poser sur les accoudoirs, qu'elle laissa là, enserrées entre ses propres doigts. De ses paumes voilées émanaient une douce chaleur qui contrastait avec l'ambiance glaciale du chapiteau. L'assemblée ne savait à quoi s'en tenir. Des murmures leur parvenaient, étouffés. Et pourtant, elle le regardait avec une telle intensité, ses boucles rouges tombant sur ses épaules en quelques mèches folles, qu'il pouvait ressentir qu'en cet instant, il était à ses yeux, un être unique, que plus personne n'existait autour d'eux.


" Tu as le visage d'un conquérant. "



Affirma-t-elle simplement d'une voix douce à son oreille, ses lèvres frôlant son lobe. Les autres avaient-ils entendu ? Oui, à n'en pas douter, au vu des quelques exclamations qui fusèrent dans les tribunes. Mais Corvus s'en était-il seulement rendu compte ? Et elle ? Réellement, son attitude était si intime qu'elle en devenait gênante. Qu'allait-elle faire ? S'effeuiller devant lui en une lap dance langoureuse ? C'était donc ça, le Chimeria ? Une version macabre de cabaret ?

Ne jamais sous-estimer son adversaire.

Elle relâcha son emprise mais aussitôt, deux chaînes remplacèrent ses mains pour venir enserrer les poignets du jeune homme, les clouant à son siège.

Alors, les projecteurs se rallumèrent, illuminant la cage aux barreaux épais où se trouvait le Monstre sans visage au début du show.

Sauf qu'à la place du Fauve, c'était Annamaria qui se tenait là, agenouillée. Sa bouche était bâillonnée et ses mains, entravées. Sa chevelure blonde tombant devant ses yeux écarquillés d'horreur.

Etait-ce bien sa compagne ? Ou une simple illusion ? Corvus ne pouvait rien voir du public.

Esmé se redressa, offrant la vision de son profil au Magistrat alors qu'elle reportait son attention du l'Hongroise enfermée. Et dont la cage était assiégée par la ronde de l'Ours et de la Bête sans visage. Leurs griffes et leurs doigts tentaient d'attraper la Demoiselle enfermée à l'intérieur, qui s'époumonait sous son bâillon.


" Alors, à ton avis, mon joli trésor, est-ce qu'il faut ouvrir les grilles ? "



Un bruit de serrure à vous glacer le sang retentit. Un autre. On ouvrait, on fermait à tour de rôle, au fur et à mesure que Black Swan faisait sauter en l'air un gallion, la tranche virevoltant dans les airs.


" Ou tu préfères qu'on la joue à pile ou face ? "



Elle avait tourné vers lui ses émeraudes où brillait une flamme folle, cruelle.

Qu'importe ce que le jeune homme pouvait bien ressentir pour sa stagiaire. En règle générale, personne ne pouvait ne serait-ce qu'imaginer détenir le sort de quelqu'un d'autre entre ses mains. Ceux qui y étaient confrontés pouvaient en retirer un plaisir de domination malsain, ou un embarras pouvant conduire à des supplications hystériques.

C'était à lui de choisir quel comportement lui siérait davantage.
Elle lui donnait le contrôle tout en le lui ôtant. Le paradoxe chimérique.
Et mieux que tout, elle le mettait au défit.
Corvus O. Hunter
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Corvus O. Hunter
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Re: [Terminé] [Hot] Go into the show
ce message a été posté Lun 10 Déc 2012 - 16:37
J'arquais un sourcil sous la réplique quelque peu mystérieuse de l'Artiste, une phrase ambigüe à la voix aussi chaude que la meilleure des nuits de débauches. Mais je ne me penchais nullement sur sa signification, je n'avais jamais été très intéressé par le décryptage des gens, de leurs pensées, envies et émotions. Mis à part en plein plaidoyer ou lors de la mise en place de l'une des mes affaires, où savoir comprendre les adversaires pour mieux les manipuler était essentiel, je me contre-fichait complètement de ce mot que l'on nommait empathie. Je ne pris même pas la peine de réconforter la petite stagiaire ni même de lui retourner un regard. J'étais tout à la suite de cette sympathique aventure...

Les doigts fins et soyeux de cette femme outrageusement envoutante m'électrisèrent, agrandissant encore mon sourire, le rendant plus carnassier, alors que je l'accompagnais, appréciant les centaines de regards sur ma personnes, les murmures qui s'élevaient, la lumière qui m'auréolait. J'avais toujours aimé être au centre de l'attention, l'ombre et l'indifférence me rendant au contraire sombre et mauvais.

Je comprenais rapidement ce que cette femme pouvait retirer de ce genre d'exhibition.

Et c'est un fauteuil qui semblait apparemment permettre la suite de cette aventure alors que la demoiselle m’exhorta d'y poser les fesses. Chose que je fis après un léger temps de réflexion feinte, le regard reposant bien plus sur l'humaine que le meuble. Nulle peur, nulle inquiétude, ma simple habitude de ne jamais céder à la première exhortation. Rien a voir avec le fait de se faire désirer, j'étais bien au dessus que cela.

Mais je n’eus nullement le temps d'apprécier le confort du siège bicolore: Esmé Selwyn se pencha sur moi, trop, pas assez, laissant ses mains enserrer les miennes sur le cuir des accoudoirs, sa petite bouche érotiquement pulpeuse frôlant mon oreille dans un murmure qui m'arracha des frissons de volupté et d'impatience.

" Tu as le visage d'un conquérant. "

Je riais, la voix rauque tout en m'adossant davantage dans le fauteuil. Je ne cachais pas l'attirance qu'elle exerçait sur ma personne, mais cela ne signifiait pas pour autant que j'étais vidé de tout libre-arbitre..

Sa présence s'éloigna, disparu brusquement alors qu'elle rompait le contact, continuant son show, sa chaleur abandonnant mes poignets pour se trouver immédiatement remplacés... Par quelque chose que je n'apprécia pas, me faisant me tendre et serrer un bref instant les poings avant de me calmer, le regard plus sombre mais bien moins trouble.

Il y avait à la fois peu et beaucoup de choses que je ne supportais pas. La contrainte, tant physique que morale, était l'une de ces choses en question, avec un grand C.

Je jetais à peine un oeil au retour des lumières, guère plus à la présence -fictive ou non- d'Annamaria. C'était secondaire. Seule la femme m'interressait. Si elle pensait pouvoir ainsi se jouer de moi et me transformer en simple marionnette, elle allait vite comprendre son erreur.

La dresseuse continua sa démonstration avant de se tourner à nouveau vers moi. Mon instant d'agacement et de surprise passé, seules la détermination et l'assurance restaient.

" Alors, à ton avis, mon joli trésor, est-ce qu'il faut ouvrir les grilles ? "

Jambes croisées en un position à la fois presque lascive, d'une nonchalance arrogante, je ne tiquais absolument pas aux bruitages divers, gardant mon regard sur l'artiste du circus. C'était un show, il ne pourrait de toute manière pas continuer sans la suite de ma participation. Je réfléchirais à ce qui m'étais proposé à ce moment-là.

" Ou tu préfères qu'on la joue à pile ou face ? "


Je souriais, avant de fermer doucement les yeux et de basculer la tête quelques instant en arrière, laissant quelques secondes s'égrainer. Je devais avouer adorer cette sensation de se donner en spectacle, encore plus grisant que tout ce que j'avais déja pu faire...

Pour mieux rattraper ses yeux verts, mieux happer sa propre détermination, mieux lui donner la teneur de ma propre personne.

" Oh, mais je ne ferais absolument rien tant que ces...entraves..seront présentes, jolie poupée."

Je bougeais légèrement mes poignets enchainés, faisant quelque peu tinter le métal.

"Vois-tu, ce genre d'accessoires ne me va absolument pas.."

J'étais passé moi aussi au tutoiement, moqueur, joueur mais clairement sans autre possibilités dans ma détermination. Je refusais de continuer sans obtenir ce simple dut.

"Ou alors, c'est à ton si délicat poignet que j'accepte d'être relié, à la rigueur..."

Rajoutais-je doucement, bien que je savais ma voix porter dans tout le chapiteau. Mais rien d'autre que nous et cette scène n’existait à ce moment.

"Et nous pourrons ensuite convenir des règles de ce jeu avec joie..."

Si je devais museler mon désire de liberté, seule cette concession serait tolérée. Avoir le si tendre et délicat poignet de l'acrobate lié au mien serait une compensation acceptable...En plus d'apprécier le fait que cela rajouterai du piquant au spectacle, entravant à son tour les mouvements de celle qui le dirigeait.
Esmé Kark
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Re: [Terminé] [Hot] Go into the show
ce message a été posté Lun 10 Déc 2012 - 20:00
Esmé avait vu bien des hommes la regarder avec envie. Envoûtés par ses charmes ou ses talents, voire les deux, elle avait repoussé ou accepté les avances de nombreux profils divers et variés, allant du bureaucrate imbu de lui-même au jeune poète aux yeux emplis d'adoration.
Elle fonctionnait d'une manière simple : s'ils flattaient correctement son ego, parvenaient à la divertir par leur petit jeu, alors, éventuellement, ils pouvaient obtenir ses charmes.
Dans le cas contraire, aussi riche, futé ou fêlé fut le prétendant, il était éconduit sans ménagement.

Elle n'était pas femme à s'encombrer.

L'attitude de Corvus ne lui était donc pas étrangère. Elle avait clairement saisi que le jeune homme était de ceux gâtés par la nature, qui obtenaient toujours ce qu'il voulait. Quand il le voulait.
Cependant, quelque chose en lui différait. Il ne relevait pas son défit pour lui mettre des bâtons dans les roues, pour se donner de l'importance face à l'assemblée subjuguée tant par le spectacle que par l'assurance du Magistrat. Non, il avait saisi l'importance du suspens, il voyait en elle au-delà de ses artifices du Cygne Noir.

A tel point que le sort de sa compagne l'importait bien moins que de s'amuser de la situation.


" Oh, mais je ne ferais absolument rien tant que ces...entraves..seront présentes, jolie poupée.
Vois-tu, ce genre d'accessoires ne me va absolument pas..
Ou alors, c'est à ton si délicat poignet que j'accepte d'être relié, à la rigueur..."



Il posait ses conditions, arrogant, persuadé que sans lui, le spectacle ne pouvait pas continuer.
Le visage de la jeune femme resta impassible tandis qu'il parlait. Le gallion effectuait toujours son ballet aérien, seul écho à ses paroles.

Contre toute attente, alors que la Belle savait qu'elle avait visé juste en entravant ses mouvements, elle sourit, se tournant vers la foule.


" Vous avez entendu, mes chéris ? Les seules chaînes que Monsieur acceptent, sont celles qui le lieraient à ma personne ! Un vrai charmeur, en tout occasion, vous ne trouvez pas ? "


Malgré l'horreur de la situation - Annamaria se débattait toujours pour échapper aux griffes de ses assaillants -, le public rit à son tour, en réponse à l'expression faussement incrédule, comique, de l'Artiste.

Puis, elle reporta son attention sur Corvus. Une lueur indéchiffrable passa dans ses prunelles, avant qu'elle ne vienne directement s'assoir sur ses genoux, d'une démarche souple.

Le dos du Cygne Noir vint lascivement s'appuyer contre le torse musculeux de son partenaire alors que les entraves disparaissaient. Elle attrapa les mains du jeune homme et les croisa sur son ventre, juste sous sa poitrine. Les siennes s'y joignirent un instant plus tard, les caressant, les emmêlant, tels deux corps en pleine communion.
Maintenant qu'il avait sa complète silhouette installée tout contre lui, il pouvait sentir toute la douceur et la sensualité de ses gestes. Chacun de ses muscles appelaient à la volupté, alors même qu'elle bougeait à peine.

Etait-il le seul à ressentir cette alchimie ? Etait-elle feinte ou se passait-il véritablement quelque chose entre eux ?

Il n'eut pas le loisir d'en profiter davantage. Le troisième monstre, celui au corps de lion et à la tête et à la queue immense de serpent, revint sous les projecteurs.
Son faciès reptilien se posa sur les genoux de la Demoiselle tandis que sa queue s'enroulait autour de leurs poignets. Les écailles étaient glacées, dures. Le bout de l'appendice continua de se dérouler, effleura la gorge d'Esmé, jusqu'à aller chatouiller les lèvres de Corvus. Mais alors que leurs mains étaient liées avec fermeté, le reste n'était qu'un simple contact, un titillement moqueur, tantôt s'enroulant autour de leurs gorges, tantôt touchant leurs clavicules.

Il devait croire qu'elle lui rendrait le contrôle en accédant à ses requêtes. En réalité, elle le lui ôtait encore davantage.


" Je crois que tu n'as pas compris quelque chose, mon joli trésor ... "


Sa tête penchée en arrière, elle lui offrait sa gorge tandis qu'elle sussurrait à son oreille, son souffle chaud se mêlant à l'appendice qui les narguait.


" ... Les règles du jeu ont déjà été fixées. "



Le public trembla. Mais à peine prononça-t-elle ces derniers mots moqueurs qu'un nouveau bruit de serrure retentit.
La grille s'ouvrit.
L'Hongroise alla se recroqueviller dans un coin, les joues baignées de larmes et les yeux clos.
Les Fauves en profitèrent pour entrer et bientôt, leurs corps monstrueux enveloppa la silhouette délicate, échappant des grognements avides. Sans que nul ne chercha intervenir. Le jeune homme lui-même était enchaîné au corps de Black Swan, le Lion pesant sur ses jambes. Cerné par deux monstres, lui aussi.

Les projecteurs s'éteignirent sous les hurlements terrifiés de la foule.
Corvus O. Hunter
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ce message a été posté Mar 11 Déc 2012 - 21:37
Vous avez entendu, mes chéris ? Les seules chaînes que Monsieur acceptent, sont celles qui le lieraient à ma personne ! Un vrai charmeur, en tout occasion, vous ne trouvez pas ? "

C'était de bonne guerre. Et très subtile à la fois. Au delà de la simple petite humiliation que cette réplique créait avec le public entier contre moi, la jeune Selwyn me remettait à la place qu'elle considérait mienne: accessoire de spectacle, montrant bien que tout ça n'était que show et que cette intimité n'était que jeu et apparence, gardant le pouvoir qu'elle ne pouvait ni ne voulait perdre.

Tout en me caressant faussement dans le sens du poil, comme le bel animal que l'on dresse et montre fièrement à ses amis, lui tapant doucement mais sèchement sur le museau pour le faire obéir juste avant de lui donner un sucre et de retourner discuter avec ses compagnons.

Je n'aimais malheureusement pas les choses sucrées.

Elle se tourna, indéchiffrable. Je frissonnais. Je sentais mon orgueil bouillir dans mes veines, mon sourire s'agrandir doucement. Cette femme était clairement le fauve le plus dangereux et imprévisible de cette scène. Et j'étais à sa merci. Concept aussi grisant qu'enflammant et agaçant. J'adorerais la retrouver hors de ce spectacle organisé, dans un coin sombre à la lumière vacillante des spots lointains. Je lui ferais payer son insolence si délicieuse avec énergie et sans concession

Mon souffle devint plus rauque, plus court alors que je sentais son corps sur moi, son poids appuyer avec délice sur le tissu de mes vêtements, frôler ce qui ne devait pas l'être. Le corps masculin avait ses faiblesses qu'il était parfois difficile de maîtriser, qui me faisait doucement perdre le contrôle de mes propres réactions.

Il faut dire que je n'avais jamais vraiment eut pour habitude de m'interdire grand chose, encore moins de dissimuler mes réactions naturelles..

Mes mains sur son corps ne purent s'empêcher de bouger doucement, lascivement, alors que je sentais chacune des ses respirations à leur paroxysme. Je fermais les yeux quelques secondes autant pour profiter que me calmer. Je savais bien que tout ceci n'était qu'un jeu, qu'un piège et que l'animal sauvage qui tentait de me corrompre n'en resterait pas là. Pourquoi se restreindre lorsque l'on possédait pouvoir et ascendant sur un autre prédateur?

Je le comprenais parfaitement, connaissant implicitement cette stratégie même si je devais avouer avoir rarement croisé une femme comme celle-ci...Voir jamais.

L'ombre énorme se rapprocha. L'un des monstre frôla la fille avant de poser son énorme tête serpentine sur les propres genoux de la donzelle, son appendice écailleux venant rapidement se faufiler sur ma propre personne et bloquant rapidement à nouveau mes poignets.

"Pré..visible.."

Murmurais-je, encore sous le coup du désir que je ne manquais d'éprouver pour ce corps à l'esprit de feu, souriant finement, n'éprouvant que peu de peur à l'encontre de l'animal. D'une certaine façon, il ressemblait à Python. En plus gros, probablement plus dangereux aussi, même si mon Lierre-Python n'était pas en reste. Et puis il fallait dire que la peur était une émotion que je ne ressentais que rarement, parfois un bref frisson avant que témérité et adrénaline ne prennent le pas. Cela avait d'ailleurs faillit me coûter cher à quelques reprises, il parait que la peur est un mécanisme de survie naturel...

" Je crois que tu n'as pas compris quelque chose, mon joli trésor ... "

La queue de la bête frôlait, caressait, rappait, dans une parodie déplacée d'une intimité recherchée. Je soufflais doucement dans la nuque de la drôlesse, m'amusant de ses propres frissons comme de son petit jeu.

" ... Les règles du jeu ont déjà été fixées. "


Je n'appréciais toujours que peu cette cage dans laquelle elle pensait m'avoir enfermé, cette impuissance qu'elle m'imposait tout en souhaitant me faire apprécier sa mansuétude de mascarade. Mais le jeu en valait le Lumos et je me ferais un plaisir malsain d'expliquer mon point de vue à la geôlière..

" Bien triste est un jeu immuable.." Répliquais-je doucement alors que je ne pus empêcher mon regard d'être happé par ce que je m'étais évertué à mettre de côté jusque lors.

Annamaria et sa propre mise en scène macabre. Pour moi, il s'agissait clairement d'une illusion, extrêmement réaliste et jouant sur bien trop de sens, mais un leurre malgré tout. L'avocat et ma perspicacité étaient rapidement arrivés à cette conclusion, délaissant dès lors l'impossible réalité de la chose.
Un cirque sorcier, quel que soient ses valeurs, sa faction, son sang ou sa puissance ne pouvait certainement pas se permettre de mettre à mort à autre sorcier aussi facilement, pas devant deux-cent témoins, surement pas avec l'affiliation d'Annamaria.
Un instant je n'avais put m'empêcher d'évaluer tous les aspects à prendre en comptes, tous les détails juridiques valables et preuves à mettre en avant si j'avais à eu à prendre cette affaire. Opposé au cirque cela va de soi, il était extrêmement rare que je me porte côté Créatures Magiques sauf intérêt Ministériel. Mon job était bien plus d'obliger la Justice à leur porter le coup fatal, à oublier les erreurs possibles de quelques imbéciles et de trouver une autre tête à arracher, un autre cœur à emprisonner.

Le mien fit tout de même un bond lorsque les bêtes se jetèrent sur l'hallucination représentant la jeune femme. J'avais déja vu des gens mourir, des sorciers souffrirent et agoniser. J'en avais même parfois été à l'origine. Je n'avais jamais aimé cela, mais je n'y avais pas non plus prêté plus de compassion ni d'empathie.

Mais savoir que quelque chose était faux, que l'on en connaissait déja une partie n'enlevait pas toute l'horreur de la situation. Cela me renvoya violemment à ma simple condition humaine finalement. Je détournais les yeux, simplement dégouté. Je n'avais pas envie de contenir ce sentiment en moi, je bloquais mon esprit, rattrapant la flamme de mon désir qui en avait profité pour essayer de s'enfuir.

Les lumières s'éteignirent à cet instant ou presque, je ne saurais le dire. Je perçus avec soulagement mes liens se desserrer et le corps de la jeune femme se dégager doucement. J'avais l'impression de deviner son sourire, son appréciation aussi.

Ainsi qu'un léger engourdissement venant de nulle part. Un peu comme une vague poussée d'ivresse et son brouillard implacable.

Je ricanais, bandant mon esprit pour résister quelques secondes de plus et attraper la jeune tortionnaire. Sans violence mais avec fermeté. De la même façon que je décidais de forcer la barrière de ses lèvres, pressant ma main contre sa nuque avant que mon esprit ne cède définitivement, passant dans un brouillard cotonneux plus flou que désagréable.

J'aurais juré laisser quelques mots de plus passer mes propres lèvres, questionnant quand à la réussite de ce test fantasmagorique qu'elle m'avait jouer tout autant qu'à la possibilité d'autres concepts peu recommandables. Peut-être même un vague compliment sur sa personne qui brûlait de l'intérieur... Ou d'autres paroles qui restaient pour moi définitivement floues alors que je me retrouvais dans mon propre siège.

Seuls un léger renflement et Annamaria qui pleurait silencieusement en me fusillant du regard attestait de la réalité actuelle des choses.

"Ah, la petite garce!" Murmurais-je avec autant d'agacement que de plaisir, le regard brillant.


La futile petite blonde me parut bien fade et désuète pendant tout le reste du spectacle. J'avais a peine pris le temps de lui balancer quelques répliques cinglantes pour lui expliquer que seul un moldu aurait pu croire à cette supercherie et qu'elle devrait se sentir honorée d'avoir ainsi put faire indirectement partie d'un tel spectacle.
Heureusement le show du Chiméria releva le niveau, parvenant tout du long à me garder en haleine malgré certains aspects que je trouvais quelques peu simplistes et stéréotypés. Mais j'étais homme d'exception, il me fallait tout et beaucoup.
Je ne pris même pas la peine de combler ma frustration avec l'Hongroise, elle n'en valait pas la peine et il m'était tout bonnement impossible de gâcher cette sensation avec cette sotte.

Esmé Selwyn était tellement...plus.

*


Et ce qui devait arriver arriva. Bien trop vite, bien trop lentement. Ce fut la fin. Soupirant, j'exhortais blondie à lever rapidement son derrière trop juvénile pour quitter les lieux. Je n'étais pas du genre à patienter alors que cela n'avait plus lieux d'être. Le spectacle était fini? Soit. J'avais autre chose à faire, la nuit ne faisait que commencer.

"Euh..Corvus?"


Je levais les yeux au ciel me demandant bien ce qui avait encore put lui arriver, hésitant presque à la planter là et continuer de remonter les rangées mais j'avais aussi le défaut de curiosité en ma possession qui me poussa tout de même à me retourner, m'attendant à la pire des inutilités. Avait-elle aperçut un rat-songe sur le plancher? Un couple se faisant du bouche-à-bouche?

Ah non. Une armoire à glace. Version circus carneval. J'arquais un sourcil intrigué alors que c'était l'homme lui même qui me rejoignait d'un pas étrangement agile et silencieux pour sa carrure.

"Si vous n'êtes pas trop pressé ou attendu, Monsieur, pourriez-vous vous accorder le plaisir de me suivre?"

" Pourquoi pas.."

Répondis-je sans hésitez, la voix bien plus malicieuse que le ton étrangement neutre de l'homme costumé.

"Et..et moi?"

" Fini donc ta soirée avec cet eunuque de Verdere ou occupes-toi de l'affaire Oelstron, plus utile. Je te verrais demain."

Et sans plus attendre, sans un geste tendre ou rassurant envers la jeune femme, j'emboitais le pas au messager mystérieux, laissant quelques paroles sarcastiques couler des mes lèvres lors du cheminement.
Esmé Kark
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Re: [Terminé] [Hot] Go into the show
ce message a été posté Mer 12 Déc 2012 - 1:39
Etrangement, il fut difficile pour la jeune femme de se détacher du corps de sa Victime.
Cela ne lui était jamais arrivé auparavant.

Il fallait avouer qu'en temps ordinaire, elle ne s'enchainait pas. Comme il l'a déjà été mentionné, Corvus était le premier à réagir de cette manière aussi prompte et assurée. L'unique à avoir imposé ses règles avec autant de franchise. Néanmoins, Esmé restait une artiste. Les arts de spectacle étaient comme naviguer sur un océan : il fallait agir en fonction des aléas du temps, des vagues, des remous et de la vie sous-marine. En somme, s'adapter. Ne jamais lâcher la barre, ne jamais s'imaginer maître des éléments.

En cet instant, alors qu'elle se relevait pour laisser la magie opérer, elle sentit qu'elle déviait à nouveau de son chemin.

Son partenaire la saisit par le bras. Aucune hargne dans ce geste. Il voulait simplement la ramener à lui. Elle parvint de justesse à esquiver le baiser confus qu'il voulait lui donner. Pour ça, elle était encore maîtresse d'elle-même.

Puis, les lèvres du Magistrat bougèrent en des paroles inaudibles. Elle qui les aurait normalement dédaigné, assurée de son propre triomphe, faillit se pencher pour les saisir. Mais déjà, deux de ses comparses aidaient le Magistrat à se remettre debout et le reconduisaient à son siège. Elle ne put s'empêcher de le suivre des yeux un instant, plantée là, encore au milieu de la scène qui se vidait de son décors pour accueillir le suivant.


« Swanny, bouge-toi ! »


La voix de son frère Thanatos la ramena à la réalité. Elle rejoignit les coulisses juste au moment où les lumières se rallumaient, désignant une Annamaria bien en vie et l'air courroucé et un Corvus au visage à la fois triomphant et lointain.
Le public, qui jusqu'ici retenait son souffle, échappait quelques larmes, s'indignait ou continuait de crier pour les plus vifs, soit les réactions habituelles à la fin de ce numéro, ne put que laisser exploser un tonnerre d'applaudissements.

Ils avaient été floués. Et pourtant, ils en redemandaient.
Black Swan sourit. Elle avait réussi. Comme toujours.




-¤-
Le spectacle continua pendant une heure encore.
Black Swan ne refit pas d'apparition, mais d'autres saltimbanques lui succédèrent, avec autant de professionnalisme, de majesté et d'ingéniosité.

Le Maître de Cérémonie intervenait entre chaque numéro, adoptant le ton et l'attitude adéquates. Les lanceurs de couteaux appelaient à la crainte, les clowns au rire, les funambules à la fascination.
Pas moins d'une vingtaine d'artistes se joua des clichés, des nerfs de l'assistance et de la scène. D'autres monstres firent leur apparition, provoquant toujours le dégout de l'assemblée qui, pourtant, ne pouvait les quitter des yeux.

Chimeria avait ce talent unique de pouvoir ravir et dégouter, provoquer un enchainement d'émotions contradictoires d'une seconde à l'autre, d'un show à l'autre. Ainsi, il était impossible de s'en lasser.
Peut-être était-ce pour cette raison que, malgré les épreuves psychiques et visuelles qu'on leur faisait subir, nul ne chercha à quitter la salle.


Quoi qu'il en soit, lorsque l'ultime numéro éclata en une gerbe de feux d'artifice et un dernier défilé burlesque, détendant définitivement l'atmosphère, les portes se rouvrirent et la foule à la fois ravie et perturbée fut reconduite par les mêmes hôtes qu'au début du spectacle.

Tous, sauf le jeune homme, arrêté en chemin par l'intervention de sa Compagne et l'apparition de l'Homme en Costume, solennel et courtois.



« Si vous n'êtes pas trop pressé ou attendu, Monsieur, pourriez-vous vous accorder le plaisir de me suivre? »



Comme Corvus acceptait, dédaignant la Blonde, il fut conduit dans les coulisses.
Là, sous ses yeux, continuaient le ballet des artistes, qui remettaient les Fauves en cage et les nourrissaient, qui se changeaient, replaçaient les décors. Il eut même droit au clin d'oeil d'une paire de jumelles siamoises sur son passage alors qu'on l'entrainait toujours plus loin sous le chapiteau.

Finalement, il retrouva l'air frais et doux de la nuit. Les lieux étaient sombres mais il pouvait aisément distinguer les silhouettes éparses des vieilles roulottes. Et ce fut au fond du camp, vers l'une d'elle, que leur chemin s'arrêta enfin.

Sans prendre la peine de frapper, l'Homme ouvrit la porte branlante. Ils se retrouvèrent dans une sorte de petit hall, plongé dans la pénombre, simplement éclairé par une bougie aux trois quarts consumée.
Une autre porte s'offrait à eux, de l'autre côté de la pièce. Cette fois-ci, le Saltimbanque laissa deux doigts rencontrer le bois. Deux coups secs. Une voix féminine leur parvint, à peine étouffée, leur intimant d'entrer. Son accompagnateur s'exécuta.


« Monsieur a accepté. »



Enonça-t-il simplement, tandis que Corvus découvrait les lieux.
Devant ses yeux s'étendaient une pièce bien plus grande qu'il aurait pu l'imaginer. Une chambre circulaire, où trônait, à sa gauche, un immense lit à baldaquin aux draps de satin rose poudré défaits. A sa droite, une console et un imposant sofa au tissus moelleux qui invitait à la détente, parsemé de tissus aux couleurs vives. Mais le plus impressionnant était sûrement les deux dressings, enfoncés dans le mur face à lui, débordant de tissus aux couleurs vives, d'accessoires en tout genre, de perruques ...
Les armoires étaient séparées par une coiffeuse, seule chose semblant être à taille humaine dans cette pièce qui respirait le luxe et le désordre.

Assise face à cette dernière, Esmé.
Elle avait troqué sa crinière de feu pour retrouver le naturel de ses boucles brunes, ondulant sur ses épaules et dans son dos. Elle lui offrait son profil, une cigarette fumant entre ses doigts et la porta à ses lèvres carmines tandis qu'elle happait le regard de son nouvel Invité. La soie de son peignoir dissimulait sa tenue, mais il pouvait voir ses jambes nues, croisées nonchalamment, ses pieds aux ongles vernis rencontrant le molleton de la moquette pourpre.

Cependant, si Corvus voulut faire un geste instinctif en sa direction, il n'en eut pas le temps. Un homme de haute taille s'interposa entre eux. Son visage ridé lui adressait un sourire jovial. Ses yeux étaient plissés de malice alors qu'il saisissait la main du jeune homme pour la serrer avec force.


« Bien sûr que Monsieur est là, Bill ! Allez va, retourne t'occuper de Fabio ! »


Sa voix était tonitruante, presque déplacée dans l'atmosphère feutrée. Il fit un geste d'impatience vers l'Homme en Costume qui se retira, refermant derrière lui.


« Salomon Selwyn, propriétaire du Chimeria ! Monsieur ... Quel est votre nom ? »



Le jeune homme eut à peine quelques secondes pour répondre au Vieil Homme, qui, non seulement occultait partiellement sa vue, mais qui en plus, s'imposait par tout le charisme de sa présence et par son ton impérieux.


« Hunter ? Un compatriote ? Extraordinaire ! En tout cas, je voulais vous remercier en personne, Monsieur Hunter. Vous avez été fabuleux ! Quelle attitude ! Quelle force ! Que faites-vous dans la vie ? Nous recrutons, vous savez. Vraiment, avec vous, le show de ma Swanny a pris une ampleur terrible et ... »


Il continua ainsi, à discourir un long moment, posant de nombreuses questions au Magistrat, lui vantant les mérites du Cirque et de ses occupants, le remerciant, encore et encore ... A aucun moment Esmé n'intervint. Le cigarette continuait sa danse de ses genoux à ses lippes, sans qu'elle ne quitte le jeune homme des yeux, sans trahir la moindre émotion.

Puis, alors que Salomon s'étendait sur le merveilleux fonctionnement des pays de l'Est, il fut interrompu par un nouveau coup frappé à la porte. Une femme, les joues parsemées d'une longue barbe, entra l'air agacé, faisant savoir à son Patron que les journalistes attendaient son interview et qu'ils n'allaient pas patienter indéfiniment.


« Monsieur Hunter, ce fut un réel plaisir. J'espère vous revoir très bientôt, ici ou par chez nous ! »


L'étrange femme et lui disparurent.
Abandonnant Corvus à la compagnie d'un être encore plus étrange.

Esmé laissa le silence s'installer. Elle ne bougeait pas. Cependant, son regard, lui, était brûlant.

Enfin, elle écrasa son mégot d'un geste vif dans un cendrier de cristal et se leva.
Sans ses escarpins, sans autres artifices que son maquillage de scène, sa tunique laissant apercevoir la naissance de sa poitrine gaînée dans un corset blanc, elle aurait pu paraître fragile, vulnérable. Et pourtant, il se dégageait toujours d'elle la même aura animale.

Elle s'arrêta à moins d'un demi mètre de lui, ses doigts désormais nus venant dessiner des courbes délicates sur le visage du jeune homme.


" Mon joli trésor ... "



Elle commença à tourner autour de lui, lentement, l'écho de ses pas étouffé par la moquette épaisse.


" J'ai su dès que nos regards se sont croisés que tu serais aussi bon adversaire que partenaire. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi, maintenant ? Je n'aime pas abîmer mes jouets, mais tu m'as montré ta pugnacité. Les dégâts seront inévitables. "



Elle l'examinait comme un prédateur jauge sa proie. De temps à autre, elle se mordillait la lèvre inférieure, effleurait l'épaule, le torse, le dos de Corvus, à peine quelques futiles secondes.

Esmé avait envie de s'amuser. De lui, ou avec lui.
Corvus O. Hunter
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Re: [Terminé] [Hot] Go into the show
ce message a été posté Jeu 13 Déc 2012 - 22:08
Le cheminement fut rapide, l'homme étrangement bavard et froid à la fois lorsque ma langue se déliait sous ce que je découvrais petit à petit. Je ne put m'empêcher de critiquer certains points, d'observer fort peu subtilement que ce cirque comportait beaucoup de monstres quasiment laissés en liberté, tout autant que la position marginale des propriétaires de ce cirque et de leur réputation vis-à-vis des autres familles de sang-pur sorcière. Et d'autres détails que beaucoup qualifieraient d'impolis, déplacés, voir désagréablement dangereux.

Mais si l'ambiance envoutante du spectacle et sa dresseuse froufroutante m’enrubannait encore, cela ne gênait nullement mon esprit aiguisé de faire des siennes. Mais j'aurais tout de même été agacé de devoir ainsi rebrousser chemin en dépassant la limite supportable par ces sorciers du voyage. Le corps voluptueux de la donzelle me semblait encore trop proche. Et j'espérais particulièrement que c'était bien à elle que l'on me menait.

Remontant mon col sous la caresse mordante de l'air froid de cette nuit, mon regard se posa sur une roulotte plus décorée – encombrée devrais-je dire- que les autres. Aussi délabrée. J'hésitais entre le mépris d'une telle désuétude et l'odeur évidente de l'attrait de l'aventure, de la découverte et du renouveau.

Une marche, une deuxième. La porte grinça sous le bras de mon guide alors qu'une forte odeur de cire s'échappa, me frappant avec force, rapidement accompagnée par celle de l'encens, puissant et entêtant.

Je lui emboitais le pas sans hésiter, curieux de ce que j'allais bien pouvoir y trouver.

Une autre porte, un leger code toqué sur le bois.

Je ricanais, amusé. Les lieux semblaient si proches de leur propriétaire! Si tout et tant à la fois! Mon regard fut rapidement happé par la silhouette féminine et la fine cigarette qui venait de quitter ces lèvres en un véritable appel à la débauche. J'avais toujours aimé l'érotisme latent de cette drogue douce entre les doigts d'une femme.

Mon sourire s'affina, et je ne doutais pas un instant que mon regard s'était intensément assombri tandis que ma gorge me paraissait bien sèche.

« Bien sûr que Monsieur est là, Bill ! Allez va, retourne t'occuper de Fabio ! »

Je sursautais. Un peu. Mais assez pour me faire froncer les sourcils un instant, agacé. Que faisait cet homme ici? Mon esprit n'avait guère le temps de se remettre à penser correctement sous le babillage du personnage alors que je reprenais possession de ma propre main en soupirant avant de la passer dans mes propres cheveux.

« Salomon Selwyn, propriétaire du Chimeria ! Monsieur ... Quel est votre nom ? »

"Corvus O.Hunter..."

Je jetais un regard faussement noir à la donzelle non loin, captant sans soucis le léger sourire moqueur de ce dernier. J'haussais les épaules et décidais de rentrer dans son jeu. Le sien et celui du propriétaire des lieux. Je répondis à ses questions, la langue mordante de cynisme, de cet humour anglais si controversé, frôlant souvent la limite, ponctué de léger sourires oscillant entre ironie et une certaine dose d'hypocrisie que mes talents d'homme de lui avait finement travaillé, le tout sans jeter plus un seul regard à la jeune fille présente. Elle voulait un autre spectacle? Je le lui offrais avec joie.

J'aurais tout le loisir de lui montrer le prix de mes services.

Enfin, après avoir promis à l'homme barbu de revenir à leur prochaine représentation malgré mon refus de quitter mon travail de Magistrat, ce dernier disparu enfin. J'espérais avoir tout de même réussit à me faire apprécier malgré ma langue parfois un peu trop prompte au cynisme...je comptais réellement revenir, ce pour plusieurs raisons si possible.


Plusieurs secondes s'égrainèrent. Agréables, lourdes, suintantes. J'arquais un sourcil vers la jeune fille, laissant à nouveau mes yeux parcourir son corps, s'arrêter parfois pour mieux repartir, le sourire charmeur et sans ambigüité. Je la voulais mais je saurais attendre. Je savais d'ores et déja que cette histoire serait chaotique, délicieusement pleine d'arrogance et de provocation.

Et que je ne serais pas tendre. Cette fille méritait une leçon, une leçon qu'elle apprécierait. J'avais hâte de l'entendre crier..

Je frémis. Fermant un instant les yeux sous la caresse de ses doigts presque frais, m'électrisant un peu plus.

" Mon joli trésor ... "

Mon sourire s’étendit, moqueur.

Je rouvrais les yeux pour l'observer bouger, admirer la courbes de ses hanches, le balancement de ses formes, sa provocation évidente alors qu'elle rejouait le jeu de son show, me prenant pour l'animal à dresser et charmer. Je ne pipais mot mais n'en pensais pas moins.

" J'ai su dès que nos regards se sont croisés que tu serais aussi bon adversaire que partenaire. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire de toi, maintenant ? Je n'aime pas abîmer mes jouets, mais tu m'as montré ta pugnacité. Les dégâts seront inévitables. "

Un ricanement s'échappa de mes lèvres alors que j'attrapais l'un de ses poignets avec assurance, peut-être un peu plus fort que je ne le voulais. Mais si mon esprit était sous mon contrôle, mon corps ne pouvait s'empêcher de succomber à ses charmes, à son pouvoir féminin, tremblant presque d'anticipation.

Je la tirais contre moi sans lui laisser le choix, sans lâcher son bras alors que mon autre main venait remonter le long de sa colonne vertébrale pour mieux lui tenir la nuque.

Elle avait beau être forte et agile, je n'étais pas en reste. Je n'étais pas l'un de ces petits bureaucrates toujours posé sur leurs fesses graisseuses. Mon incapacité à tenir sur place et la natation m'avaient doté d'un corps suffisamment athlétique pour gérer une donzelle sans l'aide de la magie.

J'effleurais sa joue de la mienne, plus rugueuse, approchant mes lèvres de son lobe pour y murmurer quelques paroles d'une voix reflétant aussi bien mon désir que mon amusement.

" Préfèrerais-tu que je rampe à tes pieds, quémandant pitoyablement ton attention?"

Je l'appuyais un peu plus contre moi avant de relâcher ma pression et de me reculer. J'avisais un siège parme à l'allure confortable et m'y asseyait.

"Qui me dit quoi toi, tu serais à la hauteur? Un show n'est qu'un show, qu'apparences et illusions. Peut-être n'es-tu qu'une actrice bien roulée habituée à voir ses caprices exaucés et ses amants réduits à de simples jouets incapables de voir au-dela du voile?"

Je souriais, moqueur, provocateur.

" Je ne suis pas n'importe qui, mais toi, es-tu davantage que n'importe quoi?"
Esmé Kark
Le Diable au Corps
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ce message a été posté Mer 19 Déc 2012 - 0:25
Elle s'y attendait.
Elle savait que l'Homme autour de qui elle tournoyait répondrait à son petit manège de manière vive et impulsive. Qu'il ne laisserait pas ses sens prendre le pas sur son orgueil. Et surtout, qu'il ne se laisserait pas devenir proie avec l'aisance de certains dont elle s'était éprise au détour de quelques brèves rencontres.

Sinon, pourquoi l'aurait-elle fait ? Quel plaisir en aurait-elle retiré si le jeu avait été à sens unique ?

La main du Magistrat se referma sur son poignet et ne tarda pas à l'entrainer contre sa puissante stature. Le son de leurs torses s'entrechoquant se répercuta contre les tentures, raisonna à ses oreilles comme une délicieuse invitation, vite confirmée par les doigts libres du jeune homme qui rejoignait sa nuque, la pressant davantage contre lui.

Pourtant, elle résista. Le Cygne Noir n'était pas docile. Elle ne cherchait pas la bagarre pour mieux courber l'échine une fois que l'autre avait répondu à ses appels. Corvus put sentir le cou de la Demoiselle se débattre sous sa poigne, ses mains repousser le tissu de sa chemise avec vigueur. Ses émeraudes s'accrochèrent aux prunelles de son assaillant, quelques mèches folles tombant devant celles-ci, lui donnant un aspect d'autant plus farouche que ses lippes étaient tordues en une moue à la fois amusée et venimeuse.

Bien sûr, malgré ses grands talents scéniques, Esmé n'avait pas suffisamment de force pour résister à cette étreinte et elle dû accueillir la peau piquante de la joue du Magistrat contre la sienne. Dans sa fougue, elle esquissa un geste de la tête trop vif, ce simple effleurement se transformant en de légères griffures qui mordirent son derme, alors qu'il glissait sa bouche à son oreille.


" Préfèrerais-tu que je rampe à tes pieds, quémandant pitoyablement ton attention? "



Non, jamais. Bien au contraire. Il n'y avait aucun défi à relever dans des supplications. Rien qui ne puisse la tenter comme elle l'était en cet instant. Une sorte de rire rauque, presque animal, trahissant son désir, s'échappa d'entre ses lèvres. Il la pressa davantage et cette fois, elle sentit son corps répondre en un frisson qui parcourut sa colonne vertébrale, telle une décharge électrique.

Mais déjà, il s'éloignait pour mieux aller prendre ses aises dans un de ses fauteuils capitonnés. Esmé resta là, abandonnée au milieu de la pièce. Son peignoir satiné était défait sur le devant, dévoilant davantage de son bustier immaculé, révélant plus précisément les courbes que le jeune homme avait pu deviner sous sa courte robe durant le spectacle. Une unique jarretière de dentelle ceignait sa cuisse droite, fixant sa baguette magique.

Elle écouta ses paroles suivantes, imbues et cyniques, sans broncher. A nouveau, elle se contentait de le fixer, le visage insondable.
Allait-elle lui faire payer son affront ? S'emparer de sa baguette et faire resurgir les chaînes qui avaient tant déplu au garçon ?

C'était tentant.
Après tout, en ces lieux, elle était maîtresse. Elle pouvait tout faire, user de mille artifices pour troubler sa vue, bâillonner sa bouche, entraver ses mouvements ou pire, lui faire perdre la tête.

Mais encore une fois, quel intérêt ?

Il l'accusait de n'être qu'une coquille vide, tout juste bonne à se donner en spectacle, à amuser la galerie. Il se comparait aisément à elle, l'écrasant de toute sa superbe, de toute sa vanité.

Il allait voir qu'au jeu du verbe, il n'était pas le seul poète en la matière.

Quelques secondes s'écoulèrent lorsqu'il eut finit sa tirade avant que la Belle ne se décide enfin à bouger.
Sauf qu'au lieu de se planter devant lui pour lui exprimer sa façon de penser et ouvrir les hostilités, ainsi que l'aurait fait une vedette capricieuse, contrariée dans ses plans et dans son orgueil, elle alla reprendre place devant sa coiffeuse.
Elle extirpa une nouvelle cigarette d'un écrin pourpre en forme d'as de pique et en une gerbe d'allumette, le foyer brilla au bout de ses lèvres. Elle lui tournait le dos, néanmoins, ses prunelles le fixaient à travers la psyché. Elle exhala quelques bouffées enchanteresses avant d'abandonner l'objet à moitié consumé dans le cendrier. Ensuite, elle entreprit de défaire sa chevelure des petites perles qui l'ornaient.


" Entendez la petite chose parler de grandeur, quand elle tressaille à la moindre apparition de fers sur ses poignets. "


Une première perle tomba sur la coiffeuse, roula sur le bois, avant de s'écraser au sol.


" J'ai entendu parler de toi, Corvus Hunter. Déjà à Poudlard, quand tu jouais les braves. Ensuite pour tes grandes interventions au barreau. Crois-tu que je t'ai choisi par hasard ? Juste parce que tu avais une belle gueule et des muscles saillants noués autour de cette blondine au regard bovin ? "



Une seconde perle. Celle-ci rebondit encore, terminant sa course à mi-chemin entre les deux jeunes gens.


" Tout chez toi me rappelle pourquoi j'aime autant mon métier. Ta suffisance n'est qu'un écho au vide béant qui agite tes entrailles. Ta petite vie de bureaucrate est si barbante que tu es persuadé que la provocation est la seule façon de ranimer la faible étincelle de vie qui sommeille encore en toi. "


Une troisième. Elle s'écrasa aux pieds du Magistrat, produisant un bruit étrangement bien plus fort que ne le permettait le sol molletonné.


" Toute ton existence est une sorte de spectacle mis en scène grossièrement, avec des actes qui n'en finissent pas et qui ne font qu'endormir un public terrassé par l'ennui à peine le rideau levé. Moi, au moins, je peux me vanter de savoir les tenir en haleine jusqu'au bout. "


La dernière sphère manqua de peu de s'écraser contre le visage de Corvus, se contentant de frôler sa joue pour aller s'abattre sur la tenture derrière lui.
Au même moment, Esmé pivota pour se retrouver face à son adversaire. Un sourire cruel était dessiné sur ses lèvres carmines, tandis qu'elle le toisait d'un air narquois.

Elle se leva lentement, ses hanches ondulant sous ses pas mesurés. Bientôt, elle fut près de lui et se pencha pour que leurs regards se rencontrent, une main saisissant doucement la gorge du jeune homme, l'autre appuyée sur l'accoudoir.


" Je suis très loin d'être n'importe quoi. Au contraire, je représente tout ce que tu désires en cet instant. Peut-être même depuis des années. Tu essaies de me faire avaler que je suis juste un accessoire agréable pour un moment de divertissement éphémère, mais si c'était le cas, tu ne serais jamais entré ici. Et quelque chose me dit que ce n'est pas la dernière fois que tu passes cette porte. "



Murmura-t-elle d'une voix voluptueuse, ses lippes presque contre les siennes. Toutes ses phrases résonnaient comme des affirmations. Présomptueuses, insultantes, certes. Mais certainement peu éloignées de la vérité. Et loin de sonner comme des reproches.

Elle lui montrait seulement qu'il l'avait sans doute sous-estimé. Que ce qu'il avait ressenti sur scène n'avait rien d'une chimère. Un véritable lien s'était établi entre eux. Et qu'entre le Cygne Noir et Esmé Selwyn, il n'y avait qu'un léger fossé de cruauté qu'elle traversait à sa guise.


" En tout cas, je vais m'arranger pour que ce soit le cas, mon joli trésor. Car toi et moi, pour ton plus grand déplaisir, j'ai bien bien peur que nous ne soyons les mêmes. "


Sur ces mots, sa bouche se referma sur celle du jeune homme en un baiser violent et fiévreux.
Corvus O. Hunter
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ce message a été posté Sam 22 Déc 2012 - 23:01
Sa résistance était aussi excitante qu'amusante, et je ne put retenir un léger pouffement moqueur au sourire assortit décrivant nettement mes pensées, avant de joueur de ces mots qui peuvent se révéler bien plus efficaces que la plus fine des attaques, plus puissants que la plus voluptueuse des caresses.

J'appréciais sa force de caractère, son allure fière. Elle ne cilla pas, mais ne combattit pas plus, peut-être même le meilleur aveux? Cela me suffisait pour savoir que faute d'avoir blessé ou fissuré la sombre demoiselle comme mes paroles le faisait si souvent, mon discours n'était pas simplement parti accompagner le Mistral nordique.

Mon regard approuva avec délice les courbes révélées de la jeune femme alors que je m’asseyais nonchalamment dans le fauteuil souple, laissant mes yeux me délecter de cette vision sans gène aucune, mon propre corps réagissant un peu plus à l'excitation. Cette unique jarretelle gardant quelques instants mon attention alors que mon imagination s'emballait doucement, me fichant apparemment de ce que la jeune fille pouvait bien trouver à redire de mes paroles comme de mon manque d'attention pour sa propre réaction.

Je savais pertinemment étudier son comportement et son corps tout en même temps. Contrairement à ce que tout à chacun pensait savoir sur ma propre personne et mes airs impétueux, impatients et mono-tâches...Cela avait d'ailleurs à plusieurs reprises étonné plus d'un opposants juridique..

Mais restons-en à ce petit bout de dentelle aussi affriolant que mystérieux sur cette peau diaphane, dentelle qui se mit alors en mouvement avec sa propriétaire pour...s'éloigner de moi. J'aurais put m'en trouver vexer, j'en étais légèrement blasé mais toujours amusé alors que j'observais le déhanché de l'artiste.

Mes yeux remontèrent vers le reflet du miroir et ses lèvres qui embrassèrent sa cigarette d'une façon exquise qui me fit fermer les yeux un instant. J'aimais les femmes. J'aimais leurs manies, leurs comportements si variés, leurs mimiques tellement elles, si excitantes. Mais la cigarette. Je soupirais pour me calmer. Bien mal m'en prit, l'imagination étant parfois plus forte que l'image réelle.
Les doigts fins retenant le fin papier magique d'un geste élégant et rebelle à la fois, les arabesques de fumées s'échappant de lèvres rougies.

Je rouvrais les paupières sur Esmé, croisant son regard dans le miroir. Elle était belle, extrêmement belle, dangereusement attirante, absolument bandante.

Et elle le savait. Le regard sombre, provocateur mais dur, elle prit la parole. Sa voix était moqueuse et suave mais si profonde aussi. J'étais vraiment heureux d'avoir découvert cette donzelle au caractère de flamme.

Je souris, moqueusement, non sans me mordre légèrement les lèvres alors que les siennes se mouvaient. Ses mots étaient un juste retour des choses. Elle usait de ce qu'elle savait de moi, ce qu'elle pensait savoir, ce qu'elle essayait de deviner.

Mais elle n'était pas la seule à avoir essayer. Elle ne serait surement pas la dernière. Et encore moins celle qui aurait assez d'importance pour moi pour m'atteindre.

J'arquais un sourcil alors qu'elle disait me connaitre. Je n'avais bonne mémoire que lorsque je le voulais, le choisissait. Et ce n'était pas vraiment mon fort au temps de Poudlard de me souvenir de ce qui ne m’intéressait pas. Mais je ne manquais de me sentir flatter, mon sourire s'agrandissant finement. Je savais qu'elle me provoquais, se vengeait aussi. Mais cela m'était bien égal, je savais prendre uniquement ce qui me convenait.
Je ricanais franchement à sa vision de ma vie. A celle de mon travail qu'elle considérait ennuyeux et passablement sans intérêt, surtout pour quelqu'un comme moi. Mais j'aimais mes procès, j'aimais le combat de l'argumentaire, la force des mots, le plaisir d'observer sa verve et sa persévérance vaincre le parti adverse. Constituer chaque dossier – a de rares exceptions pret malgré tout – était une véritable aventure où il fallait savoir jouer serrer, avoir de l'esprit, des connaissances et de nombreux tours dans son sac. Obtenir certaines preuves et témoignages étaient tout un art que je ne renierais pour rien au monde. Je n'avais que faire des clients ou victimes de mes talents, seul le cheminement et la victoire m’exaltaient.

Alors la miss pouvait toujours chercher à toucher. Je lui souhaitais silencieusement bon courage. Elle n'avait pas assez d'atours dans sa manche pour cette partie.

Une nouvelle bille vola, roula et rebondit plus loin encore. Plus proche de moi. Plus fortement? J'haussai un sourcil, méfiant, mais n'en bougeait pas plus ni n'en perdait mon sourire moqueur et nonchalant.

" Toute ton existence est une sorte de spectacle mis en scène grossièrement, avec des actes qui n'en finissent pas et qui ne font qu'endormir un public terrassé par l'ennui à peine le rideau levé. Moi, au moins, je peux me vanter de savoir les tenir en haleine jusqu'au bout. "

J'éclatais de rire, terminant d'un ricanement moqueur. Son assurance était grisante. Je mimais un salut à vrilles d'un chapeau imaginaire de la main droite tout en me pliant légèrement en avant depuis mon fauteuil...Lorsqu'une autre perle me frôla pour s'encastrer juste derrière moi.

Mais la volte-face d'Esmé m'empêcha de trop y porter d'attention. C'était négligeable.

"Ton reflet n'est qu'une pâle copie de la réalité.."

Murmurais-je doucement aussi subjugué que moqueur. Je me reculais doucement dans le siège alors qu'elle s'approchait, accélérant encore les battements de mon organisme. Cette femme était un monstre, un monstre d'érotisme et de désir latent, un piège auquel je n'allais vraiment plus pouvoir résister malgré une légère appréhension quand à ses propres mœurs. Je n'avais guère envie d'être un papillon se brûlant à la flamme de son fantasme.

Je frissonnais lorsqu'elle effleura ma peau, posant impérieusement sa main sur ma gorge en une muette menace.

" Je suis très loin d'être n'importe quoi. Au contraire, je représente tout ce que tu désires en cet instant. Peut-être même depuis des années. Tu essaies de me faire avaler que je suis juste un accessoire agréable pour un moment de divertissement éphémère, mais si c'était le cas, tu ne serais jamais entré ici. Et quelque chose me dit que ce n'est pas la dernière fois que tu passes cette porte. "

Inconsciemment, je fermais à nouveaux les paupières, sentant son souffle près de moi. Sa voix était aussi envoutante qu'autoritaire. Son assurance était grisante et je ne pouvais plus lui en vouloir de ce comportement à la limite de la domination. Ses paroles visaient à me flatter, me rassurer des précédentes dans cette technique millénaire du baguette et du chapeau, me faire mentalement sien..

Et bien que repérant la manœuvre, je ne pouvais lui échapper. Je plongeais, cédais d'une joie frémissante.

J'entendis à peine sa dernière phrase alors que je ne saurais dire si ce fut elle ou moi qui mit fin à l'espace entre nous, partageant enfin cet effleurement charnel, cette bouche voluptueuse avec passion, l'attente ayant été bien trop longue et depuis longtemps largement consommée.

Sa main sur ma gorge me brûlait, provocante, impétueuse, alors que je ne me retenais plus, passant mes propres main sous son peignoir soyeux pour apprécier enfin moi-même ses formes qui me narguaient depuis trop longtemps, épousant rapidement son fessier de mes paumes tout en la ramenant entièrement sur le fauteuil, la forçant à passer ses jambes de part et d'autre de mon bassin à sentir directement la force de mon attention.

Son rire empli de provocation résonna dans mon oreille alors que son baiser finissait en morsure, ses mains déja occupées à me libérer de ma prison de tissu dans une hâte aussi fébrile que la mienne.


"Petite garce.."

Murmurais-je en me jetant dans sur sa propre nuque que je goutais d'une joie fiévreuse, appréciant le gémissant mêlé de rire que je lui arrachais. Mais ce n'était guère suffisant, cette imbécile m'avais bien trop chauffé pour s'attendre à me trouver sage et patient sous ses insupportables ondulations..

"Je suis persuadé que tu possèdes une voix bien plus délicieuse encore lorsque tu cries, ma belle..."

J'enlevais rapidement ce qu'il me restait de veston et chemise sous ses doigts agiles tout en attrapant ma propre baguette magique pour me débarrasser de ses frusques superflues..Avant d'étouffer le début de protestation faussement offusqué en lui ravissant ses lèvres avec hâte, laissant l'un de mes main glisser plus intimement sur la courbe de ses fesses, tandis que de l'autre j'attrapais le galbe de l'un de ses seins.

Cette fille était à se damner..

Un vrai démon.

Je laissais moi-même échapper un gémissement alors qu'elle avait je ne sais comment, réussit à me défoncer le cou de ses griffes tout en faisant disparaitre à son tour le reste de mes vêtements, me laissant avec mon seul boxer sorcier comme toute barrière...Absolument inutile et agaçante au possible avec le déhanchement de la dresseuse infernale. Il me la fallait. Maintenant.

"Tss..Non, non.."

S'amusa t-elle alors je voulais inverser nos positions, me plaquant férocement dans le fauteuil de velours, toujours cette main impétueuse sur ma gorge, presque trop forte alors que je fronçais les sourcils. Insupportable supplice, elle fit glisser son index sur ma clavicule pour redescendre plus bas, le long de mon torse, jouant un instant avec l'un de mes mamelons alors que je pinçais le sein par soucis d'équité, continuant sa descente infernale plus bas encore, lentement, trop lentement..

Je bandais mes muscles, bien décidé à la renverser pour la chevaucher dans l'instant mais j'avoue que je suis parfois faible dans ces instants...Alors que sa langue parcourait à son tour la peau nue de mon torse, sa main avait vicieusement passé la dernière barrière de tissu ensorcelé, la faisant disparaître sous l'instant alors qu'elle empoignait la preuve de ma virilité en une délicieuse torture.

Bon prince, je décidais de lui accorder quelques instants tandis que ma propre main découvrait son intimité toute féminine.


"Toi...Je te promets que tu ne pourra plus t'assoir pendant de longues heures, arrogante petite allumeuse.."

Cette salope allait enfin subir ce qu'elle avait tant cherché, foi d'Hunter et allait l'apprécier comme jamais...

Même si je commençais à comprendre que je n'étais pas forcément en état de lui refuser le choix de notre première danse charnelle. Elle semblait tellement prendre son rôle de dresseuse à la lettre, ma foi, outre une petite vexation d'égo, je savais apprécier l'Andromaque et les libertés qu'elle offrait dans son intimité. Même si je rêvais bien plus de la pilonner dans une position quelque peu plus humiliante pour son propre égo surdimensionné.

Mais je savais apprécier le plaisir où il était et la nuit était encore longue, très longue.
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