| Misha V. Moskovski Nanouchka Machinski à son Caïus | | Arm your eyes | Ethan McGann ce message a été posté Mer 7 Nov 2012 - 21:59 Voilà plusieurs heures que le russe reste plus ou moins immobile, enfoncé dans son fauteuil, les yeux dans le vide, un verre de vodka à la main. Il n’a que peu dormi depuis plusieurs jours, il est fatigué. Ses traits sont tirés, ses muscles tendus, son teint ciré. La nouvelle lui est parvenue depuis environ deux semaines, et depuis, il peine à y croire. Il le refuse, même. Mais l’absence d’Ethan est trop omniprésente pour que ce ne soit pas réel. Il ne lui donne aucune nouvelle, certes Misha n’a pas osé lui en demander, mais après tout, c’est tout à fait normal. En plus de cela, quelles seraient les motivations de Murphy O’Ryan pour lui mentir ? Il n’a aucun intérêt personnel à faire ça.
Depuis, Misha ne sait pas quoi faire. Ou plutôt, il sait qu’il doit se lever, partir, se rendre en Irlande. Mais il peine à rassembler le courage nécessaire. Doit-il se manifester, essayer de lui faire retrouver la mémoire ? Ethan n’a pas mérité ce qui lui arrive. Ne pas savoir qui est à l’origine de sa perte de mémoire le rend dingue. Parce qu’il en souffre, certes- Ethan l’a oublié - mais surtout parce que faire perdre tous ses souvenirs est sans doute l’une des pires choses que l’on peut subir.
La veille, Ian et son ami l’ont poussé rendre visite à Ethan pour la énième fois, lui affirmant que ce serait une bonne chose. De plus, ce soir, leur faction lance une offensive à Gringott’s, et Ethan ne peut pas rester tout seul. Ils l’ont donc poussé à venir jusqu’en Irlande pour être là pour l’écossais pendant qu’ils partent en mission. Si Misha a tout d’abord pris ça comme une offense – il ne veut pas fuir devant une offensive – il s’est bien vite résigné : il n’est clairement pas en état de combattre. La nouvelle l’a abattu. Il ne pensait pas que la guerre pouvait l’atteindre à ce point. Parce qu’il en est certain, c’est l’œuvre d’une personne avec des pensées malsaines qui a lessivé le cerveau de son amant. C’est l’un des nombreux dommages collatéraux de cette course au pouvoir. Sauf que cette fois, ça le touche directement, alors ce n’est pareil.
Et d’un côté, n’est-ce pas mieux que Ethan ne le connaisse pas, plus ? Après tout, leur relation leur causait beaucoup de soucis. Toujours besoin de faire attention, et de se cacher de peur de se faire prendre. Mais au fond, ce qui lui fait peur, surtout, ce dont il a peur, c’est de savoir : aura-t-il le courage de lui faire face alors qu’il a oublié la relation qui les liait, tous leurs souvenirs communs, jusqu’à son prénom ? Comment agir alors ?
Il soupire et prend son visage entre ses mains un instant. Il déteste cette sensation d’impuissance, cette impression de n’être capable de prendre aucune bonne solution. Il pousse un juron en russe. Ce qui l’énerve encore plus, c’est d’être si égoïste alors que Ethan doit être complètement perdu, et qu’il a besoin d’aide.
Un piaillement le sort de son mutisme. Non loin de lui, son hibou commence à grogner. La mort dans l’âme, le russe se lève, nourrit Onyx, s’empare de son sac et sort de son appartement. Ian et Murphy lui ont de toute façon bien souligné qu’il n’avait pas réellement le choix, et il tient à sa vie. De toutte manière, Ethan lui manque. Il ne peut plus faire semblant. Tant pis s’il risque d’en souffrir, il a besoin de le voir.
Quelques heures plus tard, il atterrit devant le Manoir des O’Ryan. Il aurait pu tenter de transplaner avec les descriptions précises que lui a donné Murphy, mais il a préféré le balai – ça lui a permis de réfléchir, et de se préparer psychologiquement – même s’il n’a pas encore l’impression d’être prêt.
De rapides salutations avec O’Ryan, un peu plus longues avec Ian, mais rien ne retarde le moment fatidique de bien longtemps : il se retrouve inévitablement devant une porte entrouverte, le ventre noué, et l’angoisse l’envahissant doucement. Il ferme les yeux, prend une inspiration et pousse doucement la porte pour entrer dans la pièce, plongé dans un silence presque religieux.
Il avance de quelques pas, et son regard tombe enfin sur Ethan. Immobile, à côté de la fenêtre, il est plongé dans un livre dont il ne parvient pas à saisir le sujet de là où il se trouve. La gorge nouée, il déglutit, et laisse son regard détailler l’écossais sans un mot, profitant de ce moment pour faire comme si rien ne s’était passé. Pour faire comme si lorsqu’Ethan posera son regard sur lui, un sourire se dessinera sur ses lèvres et rien n’aura changé. Mais l’écossais finit par lever les yeux et s’interrompre dans sa lecture en le voyant, les yeux….. neutres. Misha cligne des yeux. « Bonjour Ethan… » fait-il avec un léger sourire, nerveux et les mains légèrement tremblantes. Il ne sait pas quoi lui dire d’autre. Il ne sait pas quoi faire tout court. Devant ces yeux remplis de questions, il n’a qu’une envie : faire volte-face, et fuir.
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| | | Re: Arm your eyes | Ethan McGann ce message a été posté Jeu 8 Nov 2012 - 4:32 Ça avait beau faire deux semaines qu'Ethan avait été retrouvé par Murphy, il sentait aussi perdu qu'au premier jour. Certes, il avait appris plusieurs choses; qu'il était un sorcier (chose qui semblait si abracadabrante, pardonnez l'expression, mais qui sonnait si juste), qu'il vivait à Londres et il avait recommencer à apprendre la magie sous le tutorat de Ian et Murphy, voire un peu de la mère de Ian, Eileen Blackburn. Cette dernière se chargeait surtout de veiller sur son état de santé, mais elle lui expliquait en même temps les us et coutumes du monde sorcier. Dire qu'il avait du mal à tout comprendre et/ou retenir serait un euphémisme. Entre la politique (la guerre devrait-il plutôt dire), les coutumes, les lois diverses et variées (les lois du sang notamment, dont il n'arrivait pas à faire sens tout à fait), les sortilèges, les potions etc...Ethan avait du mal. Ça et le fait de ne pas pouvoir aller se balader dans Londres pour voir si quelque chose lui revenait, ne serait-ce qu'une sensation de déjà vu ou n'importe quoi. Mais pour sa propre sécurité, ses deux sauveurs préféraient qu'il reste au Manoir. Bon, il pouvait s'estimer heureux, il avait de l'espace pour marcher et se dégourdir les jambes s'il le souhaitait (il pouvait même s'entraîner au vol sur balai s'il le souhaitait, mais là, c'était lui qui préférait ne pas le faire sans supervision).
Toujours est-il que tout ceci commençait à porter un sacré coup à son moral, qu'il s'efforçait pourtant de garder optimiste, afin de ne pas tomber dans une dépression violente. Le fait d'avoir été retrouvé par des gens qui semblaient avoir été des amis des sa vie avec souvenirs le rassurait. Bien qu'une petite voix, insidieuse et vicieuse, ne cessait de lui répéter "es-tu sûr que ces gens étaient tes amis?". La réponse était non. Non, mais a ce niveau-là, il n'était sûr de rien. Ils s'efforçaient de lui rapprendre tout ce qu'il a oublié, c'était déjà énorme, alors il n'allait pas douter d'eux, simplement basé sur un postulat dû à un esprit tournant paranoïaque.
Aujourd'hui était un jour spécial: la faction à laquelle Ian et Murphy appartenaient (les Héritiers) lançaient une attaque sur ce qu'il avait compris être la banque centrale des sorciers, afin de chercher leur leader légitime. Ethan aurait voulu participer et les aider, ne serait-ce que pour les remercier de leur aide, mais il n'était pas idiot; dans son état et, surtout, vu l'état de ses connaissances en magie, il serait plus un boulet qu'autre chose. Alors il attendît que son baby-sitter du jour arrive. Il avait vu un balai passer, mais n'avait pas vu qui se trouvait dessus. Bah! Il le découvrirait bien assez tôt.
La preuve, il s'était replonger dans le livre de sortilèges, aimablement prêté par Ian, depuis à peine dix minutes quand Ethan sent un regard insistant sur lui, lui faisant relever la tête. C'est là qu'il vit son chaperon: un homme, grand et bien bâti, au cheveux d'une couleur semblant presque brune à cette distance, mais dont certains reflets laissaient supposer qu'elle pouvait être plus claire, et des yeux bleus, très bleus. Un peu comme les siens. Il semblait hésitant, nerveux. Qu'avait-il donc bien pu faire à cet homme dans sa vie passée pour qu'il soit aussi hésitant à s'approcher? Peut importait. Un sourire s'afficha sur son visage, un sourire qu'il espérait rassurant et il dit, calmement, une pointe d'amusement dans la voix.
"Bonjour. Vous devez être mon baby-sitter du jour." Cela avait été dit par pur amusement, aucunement un reproche ou quoi que ce soit du genre "Veuillez me pardonner si je suis sensé vous connaître, mais je pense que Murphy vous aura prévenu de ma...Condition" il marque une pause, amer "Vous vous appelez comment?"
Ça serait déjà une bonne base de départ. |
| Misha V. Moskovski Nanouchka Machinski à son Caïus | | Re: Arm your eyes | Ethan McGann ce message a été posté Lun 12 Nov 2012 - 22:54 Les paroles de Ethan résonnent comme une sentence dans la pièce. Et c’est comme si un étau lui enserrait subitement la poitrine, si fort qu’il en a du mal à respirer. C’est une chose d’être au courant de la condition de son amant. C’en est une autre d’en avoir la preuve vivante. C’est autre chose d’avoir Ethan, son Ethan, là, juste en face de lui, qui ne le reconnait pas et qu’il lui parle comme s’il était un étranger. C’est autre chose de réaliser pleinement qu’il l’a vraiment oublié, lui, et tous leurs souvenirs communs. Et Misha se sent perdu. Comment doit-il agir ? Comment a-t-il pu penser une seule seconde qu’il était prêt pour le voir et assumer ça, qu’il était en état de faire semblant de tout recommencer depuis le début ? Comment faire pour ne fuir devant votre amant qui a oublié jusqu’à votre prénom ?
Le cœur au bord des lèvres, il garde son regard posé sur lui pendant plusieurs secondes, sans un mot. Il ne sait pas quoi dire. Il ne sait pas quoi faire. Il se sent complètement démuni. Il se sent même abandonné. Il sait que ce n’est pas la faute d’Ethan, bien sûr, qu’il est autant victime que lui de la situation, même davantage, mais il n’y peut rien. Il aimerait le prendre par les épaules, l’embrasser à perdre haleine pour lui faire retrouver la mémoire mais il sait très bien que et d’une, c’est une très mauvaise idée, et de deux, Ethan ne le laissera jamais faire une chose pareille. Il risque de plus de ne plus pouvoir l’approcher après. Enfin, il ne sait même pas si c’est une bonne idée. N’est-ce pas mieux, ainsi ? Il ne mérite pas Ethan, il ne l’a jamais mérité et ce dernier sera bien mieux sans lui. Il aura moins de soucis à se faire. … Et s’il avait perdu la mémoire à cause de sa relation avec lui ? Cela aurait pu déchainer la haine de certaines personnes si leur relation avait été découverte. Il secoue la tête imperceptiblement. Non, ce n’est pas possible, il refuse de ne serait-ce même que le concevoir. C’est idiot, de toute façon, on l’aurait attaqué lui aussi. Et non pas uniquement son écossais. On a juste effacer sa mémoire juste parce qu’Ethan faisait parti de l’Ordre du Phénix… Juste pour ça.
Il finit par réaliser qu’il venait de rester silencieux pendant un petit moment maintenant, alors il se secoua mentalement, glissa une main dans ses cheveux nerveusement, se balançant presque d’un pied sur l’autre tellement la situation était trop étrange pour lui. « Oui, bien sûr, j’ai été mis au courant. » Il marque une pause, se racle la gorge, et prend une inspiration pour se contrôler. Il ne doit pas perdre pieds, pas devant lui, ou il va finir par se poser des questions, et il doit déjà en avoir des centaines. Il ne veut pas lui rendre les choses plus difficiles encore. « Je m’appelle Misha. » Il se sent incroyablement mal. S’il use de tout son self-control pour ne pas craquer, il sait qu’une fois qu’il sera seul, la prise de conscience se manifestera avec violence. « Je suis un ami de Ian et Murphy. » explique-t-il d’une voix légèrement blanche. Chaque mot est une épreuve à prononcer. La situation est tellement irréelle, tellement improbable qu’il se sent juste pitoyable. Sa gorge est sèche, ses mains moites. Il a envie de hurler. Discrètement, il respire le plus profondément possible pour paraître le plus normal possible. « On peut se tutoyer, par contre. » Non, il ne pourra pas supporter de l’entendre le vouvoyer. Un sourire doux se loge sur ses lèvres en le regardant. Ethan a beau l’avoir oublié, lui a toujours envie de le protéger, de protéger cette innocence qui l’a toujours fait craquer. Envers et contre tout. « Comment tu te sens aujourd’hui ? » |
| | | Re: Arm your eyes | Ethan McGann ce message a été posté Lun 12 Nov 2012 - 23:58 Cette hésitation, la peine qui semble passer, furtive mais bel et bien là, dans les yeux trop bleus de son interlocuteur. Cette question qui taraude son esprit à chaque fois qu’Ethan rencontre une nouvelle personne : qui était-il/elle pour lui ? Que lui a-t-il/elle fait autrefois ? L’écossais se doutait qu’il ne devait pas lui avoir été nuisible s’il avait été désigné pour veiller sur lui. En revanche qu’il l’ait fait souffrir peu avant sa perte de mémoire ou…Peut-être à cause de sa perte de mémoire…Tout était si confus dans sa tête. Il essayait de jauger les réactions de ses nouvelles rencontres pour tenter de trouver un pied sur lequel danser mais ce n’était pas facile. D’autant plus avec cet homme-là qui semblait avoir du mal à le voir…Dans cette condition. Un ami proche, peut-être ? Il aurait voulu savoir qui avait vraiment été cet homme, Misha, pour lui mais…
Dans un même temps, il avait peur de ce qui se trouvait dans son passé. Il avait peur de trouver des choses horribles. Ou bien qu’il n’avait été qu’un abruti. Ou il ne savait quoi d’autre. Il avait peur de l’inconnu que représentait cette perte de mémoire. Alors il tentait de voir le bon côté des choses : quoi qu’il ait été avant, on lui avait donné une chance de tout reprendre à zéro et de changer de vie, de devenir un autre Ethan McGann. Un meilleur, mieux entrainé…Qu’en savait-il ? Mais il pouvait repartir sur des bases vierges, sans blessures, dans douleurs enfouies que l’on gardait au fond de soi. Il était une page blanche qui attendait que l’on écrive dessus. Voilà ce qu’il était actuellement.
Désignant la chaise en face de lui, il espérait que cela sortirait Misha de ce mutisme choqué qui avait pris place dans sa gorge visiblement. S’il allait passer sa journée avec un muet ça allait promettre dites donc. Pourtant, il ne pouvait pas lui en vouloir ; il était compréhensible qu’un proche d’une personne atteinte d’amnésie soit un peu dépassé quand il rencontre pour la première fois ladite personne depuis l’accident. A dire vrai, l’écossais ne pouvait pas dire quelle serait sa réaction s’il se retrouvait dans une situation similaire. Peut-être n’aurait-il même pas le courage d’approcher cette personne, de peur que la douleur de l’oublie par l’autre ne le brise. Oui, probablement. Lui, au moins, avait ce courage de venir le voir, de le soutenir même si ça semblait lui coûter de venir jusque-là. Il lui était reconnaissant de pourtant être là pour lui, à défaut de pouvoir se souvenir de lui.
L’autre sortit enfin de sa transe et Ethan marqua sa page avant de refermer son livre, son sourire toujours en place bien qu’un peu crisper suite à la question qui lui fut posée. Comment il allait ? Excellente question que celle-là. Il se contenta pourtant de hausser les épaules et d’ajouter :
"Ça va. Ça irait mieux si j’avais mes souvenirs mais bon. On ne peut pas tout avoir dans la vie."
Ca réponse avait eu plus de mordant qu’il ne l’avait voulu et il poussa un soupir avant de se passer une main sur le visage.
"Désolé Misha. Je ne voulais pas…C’est confus dans ma tête. D’un côté je veux me rappeler, pour arrêter de devoir réapprendre tout et qui est qui. Mais dans le même temps…" il fait une nouvelle pause "En même temps je me dis qu’avoir tout oublié n’était peut-être pas si mal. Je veux dire, et si j’avais fait d’horribles choses dans mon autre vie ? Je crois que je préfère encore me refaire une vie complète…"
Ethan gardait les yeux sur Misha, cherchant sa réaction. |
| Misha V. Moskovski Nanouchka Machinski à son Caïus | | Re: Arm your eyes | Ethan McGann ce message a été posté Ven 16 Nov 2012 - 23:36 L’impression de parler à un étranger est terrible. Oui, c’est Ethan, c’est bien lui, évidemment. Mais il a tout oublié. Et en se souvenant de rien, c’est comme si cela efface également toute leur histoire même si, Misha, lui, s’en rappelle. C’est comme s’ils ne s’étaient jamais rencontré, jamais parlé, jamais embrassé… Jamais rien. Et il n’a pas le choix que d’accepter la situation. Que peut-il faire d’autre ? Le secouer, tenter de lui faire retrouver la mémoire ? Impossible. Lui dire qu’ils étaient ensemble ? Impossible également, pas avec le contexte actuelle, pas avec la guerre civile, pas avec les terribles discriminations dont les homosexuels font l’objet. En plus de ça, il a peur de ne plus reconnaître le Ethan qu’il connaît. S’il a réellement tout oublié, peut-être sa personnalité va-t-elle changer ? Peut-être ne sera-t-il plus le même ? A cette pensée, un frisson glacial parcourt son échine. Il commence à avoir mal à la tête. Alors, il s’assoit sur la chaise que lui désigne l’écossais, et essaie de se calmer. Ce n’est pas facile. Il n’a pas l’habitude de contrôler ses émotions, il est plutôt très impulsif. Mais là, il ne peut pas agir comme bon lui semble. Parce qu’Ethan doit être assez perdu comme cela… Il ne veut pas lui rendre les choses plus difficiles encore.
Le détachant qu’a son amant- mais peut-il encore l’appeler ainsi ? - quand il lui parle lui est douloureux. Il y a ce soupçon de sarcasme dans sa voix qui lui fait un moment détourner les yeux : difficile de garder son regard planté dans le sien quand il s’adresse à lui de cette façon. Est-ce que ce sera toujours comme cela ? Est-ce que leurs discussions seront toujours froides et sans chaleur ? Il ne peut pas le concevoir, alors il essaie de ne pas y penser. Mais c’est difficile. Et devant lui, Ethan a reprit la parole. Alors il cligne des yeux, rassemble son courage et relève les yeux vers lui, tentant de se concentrer sur ses paroles et pas sur la douleur qu’il ressent causée par cette sensation de l’avoir définitivement perdu.
Et il se détend légèrement. Ce n’est pas extraordinaire mais que l’écossais s’excuse et lui parle d’une voix posée lui fait du bien. On est loin du ton qu’il employait avant, mais c’est déjà mieux que de l’indifférence ou de la froideur. Quoique le pire doit sans doute être qu’il l’ignore. Au moins, là, il lui parle. Il lui accorde un minimum d’importance.
Malheureusement, les propos de Ethan ne le détendent que pour une très courte durée. A peine a-t-il fini de parler que de nouveau, le russe se sent mal, et détourne le regard. Sa main se crispe sur l’accoudoir de la chaise. Pourquoi faut-il qu’il hésite de la sorte ? Pourquoi ne veut-il pas juste réellement savoir ce qu’il était auparavant ?Ainsi Misha aurait pu se déculpabiliser et se décider à tenter de lui faire retrouver la mémoire. Mais là… après de tels mots, il ne sait pas… Une vie complète ? Tout recommencer ? Donc sans lui, définitivement sans lui…
Il se force à se relâcher calmement et à afficher un air neutre, ou du moins calme. Encore une fois, Ethan n’a pas à se poser davantage de questions qu’il en a déjà en tête. Alors il le regarde comme s’il regarderait n’importe qui d’autres – du moins, essaie – et lance le plus posément possible.
« Tu n’as pas fait d’horribles choses. » Il ne peut pas le laisser croire cela, pas en connaissant l’ancien Ethan, celui qui n’aurait jamais fait de mal à une mouche, ou presque, celui qui croyait trop fort en des idéaux irréalisables. Il passe une main dans ses cheveux un instant. « Personne ne peut comprendre ce que tu ressens à part quelqu’un qui l’aurait déjà vécu… Je ne saurais quoi te dire si ce n’est de ne pas te laisser abattre. » Il se sent pitoyable. Il a l’impression d’être inutile, il ne supporte surtout plus d’être en face de lui, il se demande pourquoi il a accepté de venir aujourd’hui.
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| | | Re: Arm your eyes | Ethan McGann ce message a été posté Jeu 29 Nov 2012 - 21:09 Autant dire que trouver quoi dire, quoi faire, comment agir face à toutes ses personnes qui le connaissaient mais dont il ne se souvenait plus…Ce n’était pas simple. La réciproque devait être vraie et Ethan s’en voudrait presque d’imposer cela aux autres. Mais ça ne durait jamais longtemps. A peine la culpabilité avait traversé son esprit sur ce point-là qu’elle était remplacée par une autre pensée de l’ordre « Et puis zut, je n’ai pas demandé à être amnésique que je sache », souvent suivis d’un « si ça les emmerde ils auront qu’à arrêter de me prendre en charge ». Ce qui cette fois était totalement injuste envers Murphy et Ian qui leur avait ouvert leur maison suite à son appel à l’aide désespéré sur le port.
Ici, avec ce Misha, il arrivait de nouveau en territoire inconnu. A défaut de savoir quel genre de ton il utilisait avant…tout ça, l’écossais avait préféré opter pour la neutralité, le calme autant que possible et l’honnêteté. D’où sa déclaration sur son hésitation présente. Il voulait savoir qui souhaitait faire partie de cette nouvelle vie, qui serait là pour l’aider à se reconstruire dans l’éventualité où ses souvenirs ne lui revenaient jamais. Cependant, il n’allait pas « rejeter » les personnes qui semblaient montrer des réticences, par peur ou simplement parce qu’ils aimaient ce qu’ils avaient avec l’ancien Ethan. Il pouvait le comprendre, sincèrement, il le pouvait. S’il avait voulu les réactions de Misha, il les avait. Il le vit se tendre, à peine, mais quand on fixait quelque chose aussi intensément qu’il le faisait avec le russe et depuis un petit bout de temps, on finissait par voir les détails qui auraient échappés aux yeux lambda. Ses yeux voyagèrent de son bras aux muscles tendus jusqu’à sa main, crispée, sur l’accoudoir de la chaise où il se trouvait. Comment devait-il prendre cela au juste ? Son avis était que l’idée de tout refaire ne lui plaisait pas. Pour quelle raison, ça…En tout cas, il continuait de maintenir les apparences en lui donnant un discours rassurant. Ses yeux bleus quittèrent la main de Misha pour se reconcentrer sur son visage et Ethan ramena une jambe contre lui, appuyant sa tête contre son genoux, ses bras entourant ce dernier, un sourire doux au visage.
"Merci." Merci d’être là, merci de faire comme si tout allait bien malgré tout, merci…pour tant de choses. Il ne réfléchit même pas à ses prochains mots, ou à son geste qui lui sembla si normal, si anodin, une simple main sur celle de son interlocuteur, rassurante "Tu sais, ce n’est pas parce que je veux tenter de reconstruire quelque chose pour continuer d’avancer que je veux effacer tout ce que j’avais avant. Il faut juste…que je retrouve un équilibre dans tout ça. Mais…Je ne peux forcer les gens à faire partie de cette nouvelle construction." Une légère pression sur cette main qu’il tient "Toi seul peut décider si tu veux faire partie de cette construction ou non. Si oui, ça sera avec plaisir, saches-le."
Il ne voulait pas virer ses anciennes relations sous prétexte qu’elle avait tout oublié. Il devait simplement redéfinir qui se trouvait à quelle position, c’était le plus compliqué et éprouvant, mais aussi ce que je souhaitais le plus. Pouvoir avancer. |
| Misha V. Moskovski Nanouchka Machinski à son Caïus | | Re: Arm your eyes | Ethan McGann ce message a été posté Sam 8 Déc 2012 - 22:12 Se sentir passé au radars sous les yeux affutés de Ethan est loin d’être facile. Surtout quand il le regarde avec cet air doux, et avec ce sourire d’innocent qu’il lui connaît si bien. Il ne peut pas lui montrer que ça le touche, il ne peut pas détourner les yeux ou justement soutenir son regard trop longtemps ou trop profondément. Il se doutera de quelque chose. C’est quelque chose d’insupportable, comme sensation. Se comporter d’une façon totalement différente pour ne pas qu’Ethan comprenne trop de chose, mais en même temps s’attendre à ce qu’il devine tout du premier coup d’œil puisqu’avant, il le connaissait par cœur… Et puis se dire que, oui, c’est vrai, il n’est plus qu’un inconnu parmi tant d’autres maintenant, qu’Ethan ne connait plus toutes ses manies, ni son fonctionnement.
Il essaie de s’imaginer avoir complètement oublié Ethan, pour se mettre à la place de ce dernier, mais c’est un vaste échec : il ne peut pas savoir ce que c’est sans le vivre véritablement. Mais il a tout sauf envie de cela. Si cela lui est douloureux d’être le seul à se souvenir, il préfère quand même cela à tout oublier. Il ne peut pas se résoudre à vouloir effacer tout cela de sa mémoire. On lui a peut être volé son amant, mais dans ses souvenirs, il sera toujours avec lui. Ce n’est que lorsqu’Ethan rompt le silence que Misha réalise qu’il ne le regarde plus réellement, trop plongé dans ses pensées jusque là. Alors il reporte son regard sur l’écossais et sourit doucement, un sourire qui se crispe sensiblement alors qu’une main se pose sur la sienne. Pourquoi faut-il qu’il agisse ainsi avec lui, avec tant de gentillesse et d’affection ? Cela rend les choses encore plus difficile, parce que Misha n’a qu’une envie, le serrer contre lui à l’en étouffer et lui supplier de retrouver la mémoire. Les paroles de son ancien amant empirent la situation, et il se retrouve subitement dans une situation critique. Il a le ventre noué et dans son esprit, les pensées s’entrechoquent les unes contre les autres à une vitesse hallucinante. Une nouvelle construction, qu’est ce que cela veut dire, si ce n’est que jamais plus rien ne sera comme avant ? Une violente envie de secouer Ethan l’envahit, mais il se retient avant d’agir. Son amant – oui, définitivement, il ne peut pas se résoudre à bannir ce mot – n’y est pour rien, il est plein de bonne volonté et fait preuve d’un courage et d’un sang-froid remarquable pour quelqu’un qui a perdu tous ses repères.
Venir à cet endroit était une très mauvaise idée. Il le sait maintenant. Il n’est pas prêt, il est trop bouleversé. Il ne sait pas comment faire face à cette situation, il aimerait juste aller se coucher et se réveiller le jour suivant en réalisant que tout cela n’était qu’un mauvais rêve. Mais il sait pertinemment que ce n’en est pas un, et c’est le plus terrible.
Alors il rassemble son courage et lui adressa un sourire rassurant. « Bien sûr, je ne te laisserai pas. » Il laisse quelques secondes s’écouler, et se lève en prenant soin à ce que cela ne soit pas trop brusque avant de sourire avec un air navré. « Excuse moi. Je reviens tout de suite. »
Il tente d’être calme en sortant de la pièce mais son pas est vif. Il referme la porte, ses mains tremblent. Il a eu trop de pression ces derniers jours et surtout ces dernières minutes pour ne pas céder. Ses yeux s’humidifient, et il inspire une grande goulée d’air pour se donner contenance, mais ce n'est pas concluant. Alors, s’appuyant contre le mur par besoin de se raccrocher à quelque chose , il s'y laisse glisser jusqu'à terre. Baissant la tête, il enfouit ses mains dans ses cheveux et s’efforce de reprendre son calme avec difficulté.
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| | | Re: Arm your eyes | Ethan McGann ce message a été posté Ven 14 Déc 2012 - 21:34 Entendre ces quelques mots, rassurants, lui fit un bien fou. Misha acceptait de l’aider lui aussi, d’une certaine façon. Ca lui faisait plaisir, très plaisir de se dire qu’il continuait de se reconstruire petit à petit. Pourtant, malgré ces petites joies qui égayaient un peu son quotidien parsemé de confusion et vide mémoriel, Ethan ne pouvait s’empêcher de se dire qu’il y avait quelque chose qui n’allait pas. Il ne pourrait pas dire quoi ni même émettre une hypothèse probante de ce que ça pouvait être, mais il le sentait. Comme s’il manquait quelque chose, ou plutôt, comme si il existait un véritable mur entre eux deux qui ne devrait pas exister. C’était étrange comme sensation et il aurait bien voulu la faire disparaître, mais encore fallait-il savoir le pourquoi du comment de ce mur. Ses pensées furent coupées courtes quand Misha se leva pour aller…Il ne savait trop où dans la maison.
"Okay à tout de suite. Je vais…Réviser en attendant" finit-il sur une note taquine, désignant le livre de sort que lui avait prêté Ian.
Aussitôt dit, aussitôt fait. La porte s’est refermée sur Misha, Ethan est resté à observer cette porte quelques secondes avant d’ouvrir le livre devant lui et de reprendre sa lecture là où il l’avait laissé. Il était presque certains que plusieurs élèves de Poudlard lui dirait qu’il est suicidaire, ou bizarre, d’aimer à ce point étudier les sorts, mais c’était pourtant vrai. Les livres en général, il avait découvert, était un truc qui lui plaisait beaucoup. Pouvoir se plonger dans une histoire, s’évader de ce monde où il avait encore du mal à retrouver une place…Stable disons. Les sortilèges, qui étaient une partie intégrante de sa vie (la preuve, il avait une baguette sur lui quand il a été retrouvé par Murphy), étaient un autre genre de libération, celle de pouvoir vivre en toute autonomie dans la société sorcière. Pour ça, il avait trois professeurs. Ian, pour tout ce qui était sortilèges, combat, défenses. Murphy, pour les potions et des petites trucs par-ci par-là. Et Mme Blackburn, la mère de Ian, pour tout ce qui était de la société. Il avait bien besoin de ces trois personnes, plus des livres, pour espérer un jour pouvoir s’y retrouver dans cette société complexe et intransigeante.
Ce ne fut que lorsque la pendule sonna une nouvelle heure qu’Ethan releva la tête de son livre et remarqua un fait important. Ca faisait plus d’une demi-heure que Misha était parti. Dans l’absolu, ce n’était pas anormal, mais il lui avait dit qu’il revenait tout de suite. Etait-il parti, quittant la maison de Murphy et le laissant seul ? Ou bien lui était-il arrivé quelque chose en chemin, un malaise quelconque ? Bon, okay, là, il s’inquiétait. Très probablement pour rien, mais il valait mieux s’en assurer, non ? L‘écossais se leva alors, et se dirigea vers la porte qu’avait emprunté Misha. Il toqua une fois, pas de réponse. Une nouvelle fois, toujours pas de réponse. Il tenta même de l’appeler, mais il n’avait toujours aucune réponse. Alors il prévint, et entra. Ce qu’il vit l’inquiéta autant que lui fit mal. Lui qui avait senti un malaise depuis l’arrivée de Misha ici, là il en avait la preuve flagrante. Ce qui a causé cet état, cela était la question à un million de Gallion du jour mais ça lui importait peu maintenant, il fallait qu’il l’aide, avant toute chose. Il s’approcha, doucement, et s’accroupit devant lui.
"Hey…Misha…Qu’est-ce qui ne va pas ?" Il passa une main affectueuse, très tendre, dans la chevelure du russe, avant de la laisser s’échoir dans sa nuque "Misha…Regardes-moi…" |
| Misha V. Moskovski Nanouchka Machinski à son Caïus | | Re: Arm your eyes | Ethan McGann ce message a été posté Ven 28 Déc 2012 - 22:14 Plongé dans sa torpeur, il n’a pas conscience des minutes qui s’égrènent, les unes après les autres. Il n’y a que cette angoisse, sourde, puissante, presque intolérable, qui ne veut pas le quitter. Et son cœur bat bien trop fort, sa respiration est bien trop rapide, son froid intérieur bien trop mordant. Et la migraine qui ne faisait que le contrarier légèrement quelques instants auparavant devient de plus en plus difficile à supporter. Prostré dans son coin, adossé au mur, sa tête est penchée et ses doigts massent doucement ses tempes, cherchant à rendre la douleur plus soutenable.
Et il essaye également de diminuer la teneur de son angoisse. Mais à la simple idée d’être sur le point de faire une crise de panique à dix mètres de Ethan, il ne fait que s’alarmer davantage. De temps à autres, sa respiration se calme, mais pour repartir de plus belle quelques secondes plus tard. Il est en colère de ne pas savoir se contrôler, mais il ne peut rien y faire. Il n’avait pas prévu que cela se passerait de cette façon. A vrai dire, il n’avait rien prévu du tout. Il ne s’était pas projeté assez suffisamment. Il aurait du davantage cogiter à comment cela se déroulerait avec l’écossais – parce que tout ce qui s’était produit précédemment n’était pas étonnant, si l’on y réfléchissait.
Tellement absorbé par la multitude de pensées qui font rage dans son esprit, il n’entend pas toquer. Ce n’est que lorsqu’Ethan prévient à haute voix et ouvre la porte pour entrer dans la pièce qu’il sort de son mutisme. Son rythme cardiaque s’emballe, il prend une grande inspiration et se pince l’arrête du nez, s’efforçant à respirer d’une manière calme et régulière. Toute pensée raisonnable, provenant d’un esprit calme et manifeste d’un sang froid semble avoir quitté son cerveau pour le moment.
Et puis une main se glisse dans ses cheveux, douce et tendre ; et d’une légère pression sur sa nuque, elle chasse la majorité de son anxiété, mais pas sa peur. Le sentir si proche de lui, si tendre, ça lui fait autant de bien que de mal. Comme si on voulait lui dire que tout est comme avant alors que ce n’est pas vraiment le cas. Et c’est douloureux de le savoir. A la requête de Ethan, il crispe la paume de ses mains sur ses genoux, et tente de faire le tri dans son esprit. Et après avoir pris une légère inspiration pour se donner du courage, il relève la tête vers l‘écossais, et rencontre ces deux orbes bleus dont le souvenir ne le quitte jamais. Y lire de l’inquiétude le touche, et lui serre le cœur également, renforçant ce paradoxe qui semble vouloir s’installer chez lui pour de bon. Il ne dit pas un mot pendant quelques secondes, se contentant de plonger son regard dans le sien et de tenter d’y trouver du courage.
« Rien de grave. » Mais il sait que ses yeux parlent pour lui. Il ouvre la bouche, un instant manque de tout lui dévoiler, mais se ressaisit au dernier moment et referme la bouche. Non. Pas comme ça, pas de cette façon, pas alors qu’il est aussi perdu. « C’est… étrange de te voir comme ça. » Il marque une pause, et ajoute, conscient qu'il risque de ne pas apprécier qu'il lui mente aussi effrontément. « Excuse moi. Tu as déjà assez de soucis comme ça. » Il frisonne. « Je.. ne me sens pas très bien. Je pense que je suis un peu malade… » Un prétexte, une vérité ? Il ne sait pas trop si c’est réel ou psychologique, mais il le ressent ainsi. |
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