L'Invitation :

« Toutes les dames du Firsts Ladies Pure-Blood sont charmées de vous inviter à leur grande garden party en l’honneur du très grand Merlin qui aura lieu en ce 28 juillet 2020 dans le manoir familiale de la famille Wilkes. Edna Wilkes sera votre hôtesse du soir, et elle et ses consœurs du club le plus sélect d’Angleterre ont prévu de vous régaler de nombreuses activités plus hautes en couleur les unes que les autres. »

Le programme :

Première partie de la journée :

Arrivé des invités pour une collation à 10h.
Match de quidditch amateur dans le parc de la demeure pour les enfants à 11h.
Repas léger et champêtre à 12h.
Début du Dernier combat , pièce retraçant l’affrontement final opposant Morgane à Merlin, à 14h.Se déroule dans le petit théâtre de toile et de bois aménagé pour l’occasion.

Seconde partie de la journée :

Pause à 18h, les invités sont priés de rentrer chez eux changer de tenu pendant qu’on s’affaire à transformer à nouveau le parc.
Retour des festivités à 20h avec un bal.
Minuit, Feu d’artifice grandiose en l’honneur de Merlin.

Lieux et animations :

Tous les sang-purs et quelques basiques chanceux, quel que soit leur faction ont reçu cette invitation à cette fête placée sous le signe de la neutralité. En dépit des divergences politiques faisant rage dans ce club très sélectif des Ladies, c’est l’unité qui est ici affiché pour un évènement qui se prépare depuis des décennies. Il était hors de question de faire avorter le projet. La maison Wilkes a été choisie pour son gigantesque parc, mais aussi pour son caractère neutre. Le plus gros des festivités se déroule dehors, de grandes tentes ont été dressé pour abriter le petit théâtre, la salle de réception et de dîner. Mais également de plus petites hébergeant elles des activités différentes, l’une d’entre elle est dédiée aux tout petits à qui on lira des contes, une autre est le havre de la célèbre voyante Maggy-la-grenouille, qui se proposera de lire dans les sillons de votre main, et les feuilles de thés votre futur.
Lorsque votre personnage arrive il est à peu près 20h, des lampions lumineux flottent un peu partout dans le jardin. Le gros des festivités a lieu sous une vaste tente immaculée, son sol a été recouvert de parquet pour laisser les invités danser sur sa large piste de danse. Sont repoussés sur les côtés les tables et l’orchestre. Il se murmure que peut-être des célébrités viendront chanter ce soir.

« … et ce dernier décret sur les usages abusifs de la magie via les objets moldus nous oblige à une cadence d’enfer au bureau. Les dossiers s’entassent et ne se ressemblent pas, n’est pas Hector ? »
« A qui le dites-vous mon cher ? J’ai cette semaine eu l’occasion d’intervenir chez une famille de sorcier basique de rang deux –dont je tairais le nom par pur professionnalisme - et qui utilisaient, attention tenez-vous bien … l’électricité » articula Hector Butingham du bout des lèvres, comme s’il prononçait une grossièreté infâme.
D’ailleurs un long « Rrooooh » ébroua la petite assemblée bien pensante.
« Quelle excentricité ! » gloussa sa mère à sa droite.
« Savez-vous que les moldus payent pour cette chose-là ? » intervint Adonis McAllister d’un petit sourire désuet.
« Quoi donc ? L’électricité ? »
« Vous rigolez ? » pouffa une autre.
« Pas du tout ! Toutes leurs machines fonctionnent à l’électricité, ils en sont totalement dépendants ! Et ces idiots sont contrains de la payer ! »
Hilarité générale. Même son très vénérable et austère géniteur s’autorise un sourire.
« Et à qui donc versent-ils l’argent ? »
« Oh cela, nous l’ignorons, ce sont leurs affaires après tout »

‘… Pitié… au secours…’ se répétait-il.

Thomas avait réussi à échapper à la matinée, mais avait été contraint de faire acte de présence cette après-midi, et ce soir. Nora avait obtenu d’y échapper puisqu’elle était enceinte, et il avait voulu se pendre à la perspective d’y aller seul. Heureusement Hudson lui avait sauvé la vie en lui proposant de lui servir de cavalière, en toute amitié bien sûr. Le problème étant que la demoiselle était en retard. En l’attendant il avait eut l’excellente, que dis-je, la fabuleuse idée de rejoindre ses parents, forcément présents vu la fête d’exception pour laquelle tout le gratin le plus fin du monde sorcier daignait se réunir malgré les troubles actuels. Sa sœur était là également, à se trémousser sur la piste de danse avec un jeune sang-pur de dix ans son cadet. Il y avait d’autres Macnair également de ci de là, perdus au milieu du beau monde, paré de ses plus beaux atours.

Et au milieu de tout ça il y avait Thomas, qui fixait le vide avec un œil de truite morte, sa quatrième coupe de champagne à la main. La quatrième depuis 20 heures, parce qu’il avait remplie son après-midi de bulles aussi.

Il n’en n’avait pas l’air mais gardait tout de même une oreille sur la conversation stupide du groupe de sorciers pompeux avec qui conversaient ses très nobles et insupportables parents. Durant quelques brèves secondes il avait même été tenté de leur expliquer qu’il était normal pour les moldus de payer l’électricité puisque celle-ci devait être produite artificiellement, et que tout travail méritait salaire, mais il s’était rendu compte tout seul comme un grand que le leur expliquer ne servirait à rien. Du tout. Ils étaient nés ignorants ils mourraient ignorants, du moins la plus part d’entre eux.

« C’est votre épouse qui travaillait au bureau des usages abusifs de la magie, n’est-ce pas Thomas ? »
« Hm ? »
Oops, il avait raté un bout.
« Hem… oui ! Oui effectivement, Ailionora y a travaillé durant quelques années »
Le simple ennui provoqué par l’articulation des mots était intolérable…
« J’ai entendu dire qu’elle enseignait à Poudlard maintenant ? » s’enquit une autre.
« Oui oui… » acquiesça Tom avant de se rendre compte qu’il disait n’importe quoi « Enfin non. Non plus maintenant. Elle a arrêté »
« Nous attendons un heureux évènement ! » ne put s’empêcher d’exploser sa mère.
Il leva les yeux au ciel. Par pitié, qu’avait-elle fait ?...
« OoOoOOoOoooh » tous en coeur...
Ca piaille et glousse.
« Dites-moi que c’est un petit garçon ! » lance l’amie de sa mère avec de grands yeux avides.
Et sa mère acquiesce avec un milliards d’étoiles dans les yeux. A côté son père à le nez fier, bien dressé.
« TOUTES nos félicitations Rogan !! » en serrant la main du futur grand-père.

Et lui ? Invisible…
Bah tiens ! Comme si son père avait quoi que ce soit à voir là-dedans ?! C’était lui qui avait fait tout le boulot ! Enfin non, lui il avait eut droit à 30 minutes sympathiques, c’était Nora qui faisait tout le boulot !
Rah bref.
Ils se congratulent tous avec vigueur, poignées de mains viriles et embrassades mondaines.

« Bien. Je vois que vous n’avez pas besoin de moi. Je vais m’allonger dans un recoin et m'y laisser mourir, je vous prie de m’excusez ! » sourit très poliment Thomas en coupant court à l’excès de joie pour tout l’monde.

Comme il adorait ça, leur tourner le dos l’air de rien après une remarque totalement sans queue ni tête. Son père serait fou de rage, comme toujours, mais quelle importance ?
Quoi qu’il en soit la tente était spacieuse mais pas immense. Pour se mettre hors de portée il n’avait pas trente six choix. Il traversa la piste, bifurqua sur la gauche en saluant quelques visages connus d’un petit signe de tête poli, avant de tomber sur d’anciens collègues de bureau. Pas… du tout… envie de leur parler. Il regrettait bien assez son job au Ministère comme ça.
Avant que l’un d’eux ne le reconnaisse il bifurqua à nouveau et repéra un serveur qui venait de déposer un plateau rempli de coupe sur une petite table ou s’entassaient quelques amuse-gueule. Le squatte parfait, en somme.

Ou pas. Une fois la table atteinte il se rend compte qu’il vient d’atterrir dans un nid de serpent. D’un côté le fils Kark avec qui il avait du faire trempette dans une piscine remplie d’inferii il n’y a pas si longtemps, et de l’autre son EX-cousin, puisqu’il fallait feindre aujourd’hui ne plus avoir aucun lien de parenté avec les Lannister, du moins lorsqu’on était un Macnair…

Cependant, c’était presque amusant de croiser Arutha Kark, vu la nature de leur dernière rencontre, mais ce n’était pas amusant du tout de croiser un cousin qu’il avait un jour apprécié et avec qui il était aujourd’hui contraint de couper les ponts. Aussi, Tom préféra se tourner vers le fils du Ministre, pour lever sa coupe de champagne fraiche vers lui.

« Votre Majesté » le salua-t-il.
Ce n’était ni moqueur ni agressif, simplement le genre de chose qu’il disait.

Spoiler:

« Ah ! Le terroriste qui tire n’importe comment ? »

La réplique du jeune Kark tire tout d’abord un haussement de sourcils étonné à Thomas, avant qu’il ne lorgne de droite et de gauche pour vérifier s’ils ont été entendus ou pas. Ca n’a pas l’air d’être le cas, mais Thomas laisse à ce morveux qu’il possède un culot presque aussi impressionnant que celui de son paternel ! Comme personne ne semble faire attention à eux, il se permet de se fendre d’un rire. Généralement il aime ça, le culot, il en était un fervent pratiquant lui-même, alors pourquoi pas cette fois-ci ? Quoi qu’il en soit son propre père était trop loin pour avoir entendu et c’était le plus important.

Thomas noya son rire à l’intérieur de son verre de champagne puis, se tournant vers Arutha, porta un index à ses propres lèvres, le regard allumé d’une lueur mutine.

« Chhhht » lui murmure-t-il avec malice.

Il s’apprête à lui rappeler d’un ton badin que toute vérité n’est pas bonne à dire lorsque son cousin fait irruption et s’affale devant lui sur l’une des chaises. Ca ne l’étonne guère d’apprendre que Maddox s’ennuie. Lui-même avait initialement prévu d’aller se laisser mourir dans un coin alors franchement, son jeune cousin trouvait à qui parler. Son jeune cousin aurait d’ailleurs mieux fait de se contenter de lui parler à lui, au lieu d’apostropher le fils de leur bien aimé Dictateur comme s’il s’agissait d’un vieux pote avec qui on sirote une bièraubeurre le samedi soir. C’était l’effet Maddox. Si Rogan l’avait entendu parler de cette manière le jeune homme se serait tout simplement prit un coup de canne. En attendant il fallait rattraper la bourde, sinon la sentence serait plus cuisante encore qu’un simple coup de canne patriarcale…

Déclencher un esclandre au cours d’une fête pareille, c’était risquer gros, très gros, surtout si les deux partis étaient issues de deux factions opposées. Trois factions, en fait, mais une fois de plus, ce détail serait passé sous silence.

« Je te conseille de te rappeler très vite à qui tu parles si tu veux pas que je t’aide à retrouver la mémoire »
« Ah ! Allons allons … » sourit Thomas sans perdre son expression détendue et l’éternelle lueur amusée de son regard « Vous voyez bien qu’il a un peu trop bu » en désignant le garçon comme si c’était l’évidence même, comme s’il ne fallait absolument pas prêter attention à ce qu’il disait surtout.

Et avant que Maddox n’ouvre sa grande bouche pour enchainer les gaffes, Thomas l’attrape par le col pour l’obliger à se relever puis passe un bras paternaliste autour de ses épaules, la main sur sa nuque. D’ailleurs il y referma fermement les doigts pour lui invectivé muettement de n’plus rien dire. Plus rien d’idiot et d’irréfléchi en tout cas…

Comme c’est à Maddox qu’il a affaire et que ce n’est pas gagné, à nouveau il prend les devants.

« Maddy, cher cousin, tu t’adresse au fils de notre premier Ministre comme si vous aviez déjà nagé dans une piscine remplie d’Inferii ensemble » fait-il mine de le sermonner avant de reprendre en observant Arutha cette fois « Il faut l’excuser, il s’ennuie »

Nouvelle pression dans la nuque de son cadet.
Thomas n’avait pas départi ni de son apparente bonne humeur frivole et son sourire sympathique, pourtant mentalement il calculait déjà les risques. Il connaissait la profession du jeune Kark et savait qu’il dégainerait plus vite que lui, puisqu’il avait de toute façon déjà presque sortit la baguette. Il lancerait un premier sort, Thomas en lancerait un second, tous les Macnairs bondiraient comme un seul homme, au quel cas, les Lannister ne manqueraient pas de faire front avec Arutha puisque les deux familles n’attendaient certainement que ça de pouvoir percer l’abcès à coup de doloris…

Merlin risquait de se retourner dans sa tombe…
Maddox avait tout intérêt à rattraper le coup, sinon ce Jubilée risquait de finir plus tôt que prévu. Ou ils feraient une after à Ste-Mangouste...

De toute part on s'extasiait, on souriait, et Alexianne n'avait de cesse de sourire également. Elle répondait à chaque remarque, riait timidement quand elle jugeait bon de le faire, se présentait comme il le fallait, et en somme, cela lui plaisait. Elle avait assisté aux festivités depuis 10 heures le matin et ne s'en lassait pas une seule seconde. Elle avait pu sympathiser avec quelques jeunes filles de son âge, bavardant ainsi à loisir de tout et de rien en commentant ponctuellement la situation de chacun. La pièce l'avait ravi, et comment ! Gemma l'avait prévenue que le jubilé avait été organisé des années à l'avance ! Alexianne prenait d'ailleurs très souvent exemple sur sa grand mère dans ce genre de réunion, elle savait comment se comporter et comment agir et écoutait ses conseils avec une attention sans faille. Parfois elle la rejoignait et celle ci lui glissait à l'oreille l'identité de chacun, insistant souvent quand elles voyaient toutes les deux un jeune héritiers qui sans nul doute était supposé éveiller l'intérêt d'Alexianne, mais en vain. Elle ne le montrait pas, bien évidemment, elle s'appliquait à acquiescer et à écouter le descriptif rapide de la famille de chacun. Elle connaissait déjà quelques personnes à force de les avoir croisé au manoir mais après seulement une année en Angleterre elle ne pouvait s'être parfaitement familiarisée encore avec tout le gratin sorcier d'outre manche.
« Alexianne, as tu été voir Maggy-la-Grenouille ? » lui demanda l'une de ces jeunes filles avec qui elle passait le plus clair de la soirée.
« Maggy-la-Grenouille ? Non, qui est ce ? » D'un air amusé, Alexianne glissa son regard parmi l'assemblée avant qu'on ne l'emporte par le bras.
« J'en était sûre, viens vite ! »
« Oh tu verras, elle fait des merveilles, elle m'a assuré que certainement, mon époux aurai plus de valeurs que 500 galions d'or ! Enfin j'espère qu'il les porterai sur lui, car imagine un peu son coffre à Gringott's ! » Qu'on se montre aussi vénale sans pudeur laissa la française un peu coi, mais cela ne lui arracha pas son sourire pour autant quand elle lui dit
« Peut être que les valeurs morales d'un homme peuvent valoir plus de 500 galions, il les porte alors plus qu'un vêtement non ? » Personne ne répondit et elles continuèrent. Arrivées devant la tente de la dite Maggy, ses deux amies la poussèrent à rentrer, et elle s'exécuta. Des parfums ambrés et anisés flottaient dans l'air, ponctués de notes épicées et fleuries qui s'échappaient d'une large théière, posée sur une table ronde noyée par une décoration quelque peu étouffante.
« Bonsoir. » Alexianne restait à l'entrée timidement mais la voyante lui fit signe d'approcher.
« Assied toi mon enfant, assied toi ! » Sans piper mot Maggy-la-Grenouille versa quelques gouttes de thé dans un récipient avant d'y ajouter quelques feuilles encore odorantes, sûrement du thym et de la bergamote, ce à quoi elle rajouta un puffapod, qui quand elle l'écrasa avec un mortier laissa exploser quelques fleurs, aussitôt étouffées dans cette mixture liquide qui gisait au fond du bol. Soudan elle se pencha un peu plus près, prit la main d'Alexianne et recouvrît le bol avec cette dernière avant de la retirer et de s'exclamer.
« On a soif de faire entendre sa voix n'est ce pas, tu veux être entendue mais sans parler trop fort ! Il faut parler plus fort, mais ça me semble difficile... Attend voir... Mon enfant il risque d'y avoir de l'amertume, de la déception... On ne t'entend pas assez fort ! Il faut crier mais je ne vois aucun cri ! » La vieille mais encore très jolie femme leva enfin les yeux, puis replongea, continuant ainsi pendant dix bonnes minutes de détruire l'entrain qu'Alexianne avait pour cette célébration.

Quand elle ressortit, ses amies n'étaient plus là, et c'était peut être mieux ainsi. Elle s'en retourna voir sa grand mère et aperçu au passage sa tante Brooke. Elle avait honte pour elle, mais n'ayant pas de place dans son esprit pour avoir honte à la place d'une autre elle se détourna et se joignit à la conversation passionnée qui avait lieu avec sa grand mère à propos de l'héritier Macnair. On la présenta, Alexianne sourit puis la conversation reprit. Le cadre était magnifique mais elle se sentait un peu éteinte à présent. Elle s'excusa puis se retira du cercle pour s'en aller sous la plus grande tente où le bal devait avoir lieu.

Là elle aperçut plusieurs visages connus, d'abord celui de monsieur Hansen. Elle n'avait aucune envie de croiser quelqu'un du ministère, elle était déjà assez ennuyée comme ça ! À l'autre bout de la tente se trouvait également son oncle Thomas et Maddox, avec le jeune Kark. Le ton commençait à s'échauffer et elle savait bien qu'elle n'avait pas sa place dans ce genre de conflit, elle n'avait aucune envie de s'y mêler de toute façon. Elle se ravisa quand elle voulu les rejoindre quand ses deux amies qui l'avaient quitté plus tôt la retrouvèrent. « Alexianne alors, n'est elle pas fantastique ? »
« Elle est incroyable ! » Elle n'allait pas répondre que cette voyante venait de lui saper le moral alors qu'elles la regardaient, des étoiles plein les yeux. Elle s'extasièrent ainsi, Alex tenta d'inventer quelques prédictions heureuses mais sans jamais quitter des yeux.
« J'ai entendu dire qu'une célébrité allait chanter ce soir, à qui vous pensez ? »
« Quelqu'un va chanter ? » Alexianne avait repris un sourire sincère cette fois ci. Quand Arutha Kark quitta son oncle et son cousin elle donna congé aux deux jeunes filles pour se joindre à eux.

Elle arriva plein d'entrain entre les deux et s'exclama avant de n'avoir rien dit d'autre
« On m'a dit que quelqu'un allait chanter ! » Un peu gênée de son empressement, elle reprit son calme et se tourna avec un air taquin vers Maddox « Je ne pensais pas que ce genre de récéption te plaisait Maddy ! Je suis très heureuse de le découvrir ! » Elle lui adressa un sourire malicieux, une malice qu'il lui rendrait de toute façon, puis se tourna vers Thomas « La grossesse de Nora a provoqué l'euphorie générale là bas ! C'est dommage qu'elle n'ait pas pu rester, je m'attendais à ce que le jubilé soit grandiose mais pas à ce point. Oh mais si tu n'as pas de cavalière, tu m'accorderas une danse pour le bal ? » Elle le regardait d'en bas avec le sourire aux lèvres. Elle se dit qu'elle aurait pu le demander à Maddox, mais le connaissant, elle pourrait bien finir dans les buissons !

A aucun moment Thomas ne s’était départi de son sourire de goupil, pourtant le bref soupir poussé par le fils de leur éminent ministre ne manqua pas de lui tirer un bref froncement de sourcil. Que voulait-il dire par « Quel gâchis » ? Impossible de le deviner, et Tom n’allait certainement pas retenir Arutha pour le lui demander. Mieux valait qu’il s’éloigne, même si, sans l’intervention maladroite de son jeune cousin, lui-même aurait certainement prit le risque de pousser l’échange encore un peu. Ce n’était néanmoins ni le moment, ni l’endroit. Autour d’eux la fête continuait, le brouhaha des conversations mondaines ne cessait jamais de s’accroitre à mesure que les invités revenaient, vêtus de leurs plus beaux atours pour le bal qui débutait enfin. Non loin l’orchestre entamait un nouveau morceau, rien de bien transcendant cela dit, du classique. Il semblait en tout cas que leur petite altercation n’avait alerté personne, et c’était tant mieux.

Même si ce moment pimenté l’avait remit d’aplomb et distrait, il préférait éviter les duels en publique. Question d’éducation.
Il poussa un soupir à son tour et gratifia Maddox d’une petite tape amicale dans le dos.

« Ces Kark … » s’esclaffa-t-il, comme si cette simple boutade suffisait à résumer toute l’histoire. C’était un peu le cas d’ailleurs, mais bref.

Le regard clair de Thomas fut d’abord attiré par Keith, le père du garçon, qui venait vers eux. Son petit air très légèrement soucieux prouvait qu’il ne venait pas pour faire la conversation mais vérifier que tout se déroulait comme il le fallait. C’est que l’un et l’autre, même isolés, attiraient comme des aimants le scandale et les coups d’éclats, alors les deux de concert, sans doute craignait-il une collision cosmique Macnairienne… ils l’avaient effectivement frôlé mais cela, cousin Keith n’avait nul besoin de le savoir…

D’ailleurs l’intervention soudaine de sa nièce le sauva d’une possible discussion désagréable, et c’est sans une once de remord qu’il abandonna Maddox, un regard compatissant et une main de soutien sur l’épaule.

« Désolé, mais observe moi me défiler, et prends-en de la graine mon choupinet » soupira Thomas, avant de lui adresser l’un de ses sourires de Grinch.

L’instant suivant il se tournait vers l’aînée de sa sœur pour l’attirer sans attendre sur la piste de danse. Celle-ci n’était pas encore bondée, mais Brooke, plus loin, continuait de se trémousser sans se soucier des regards courroucés comme des œillades séduites. Tenant Alexianne par la main, il profita de l’élan pour la faire tournoyer puis revenir tout contre lui. Expert, il plaça une main dans le bas du dos de la jeune femme, l’autre, comme un support aux doigts délicat de sa nièce. Leur danse à eux était plus sobre que celle de sa sœur et de son jeune cavalier, pourtant on pouvait leur laisser à tous qu’ils savaient se débrouiller sur une piste. Oui enfin presque tous, bref.

« Tu tombe merveilleusement bien mon petit rossignol. J’ai eu ma dose de conversations soporifiques pour aujourd’hui, tu as devant toi un fugitif ! Je vais éviter d’échanger le moindre mot avec toute personne ayant dépassé l’âge de vingt cinq ans, où qui porte le nom de famille de Macnair. Cela risque d’être compliqué et très dangereux mais je compte sur toi pour me couvrir » affirma-t-il en prenant l’air mystérieux de l’agent secret. Puis comme distrait par quelque chose, il change de mine et se penche légèrement pour humer son parfum délicat « Hm. Parfum français. Délicieux » en français dans le texte « J’ai acheté quelque chose d’approchant à Nora pour son dernier anniversaire. Je l’ai emmenée à Paris, je sais c’est un horrible cliché » consentit l’oncle d’un petit haussement de sourcil qui assume parfaitement.

Alexianne considéra Maddox se faire abandonner seul dans un coin, amusée par la petite tape sur l'épaule de Tom qu'il lui adressa comme par dépit. Son oncle lui prit la main, et les voilà partis faire concurrence à Brooke et son trop jeune cavalier sur la piste de danse. L'application qu'il y mit fit sourire sa nièce, qui s'amusait de toute façon très facilement de chacune des mimiques de son oncle.
La soirée prenait donc des accents plus agréables, plus naturels, elle avait totalement oublié la prédiction de la voyante Maggy-la-Grenouille, et s'appliquait seulement à cette dense bienvenue sur des airs classiques joués par l'orchestre.
Thomas lui fit part sur le ton de la confidence des "ennuis" dont elle lui permit de s'échapper et encore une fois, Alex riait presque aux éclats. Elle glissa un regard vers sa tante puis se retourna vers Thomas une déception feinte et souriante aux lèvres.
« Est ce que ça signifie que tu ne pourras même pas intervenir pour ça ? » Elle tendit le menton vers sa tante et baissa les yeux en souriant alors qu'il la fit tourner l'instant d'après.

Quant elle revint contre lui, il commenta son parfum en français, ce à quoi elle répondit dans la même langue.
« Vous avez un excellent nez Monsieur ! » Puis elle réagit aussi violemment qu'amusée au terme cliché. « Ce n'est pas cliché, c'est romantique et c'est très différent, c'est même très bien. Je suis sûre que Nora à apprécié. Si c'est cliché c'est que tout le monde le fait, et si tout le monde le fait c'est que tout le monde apprécie ! » eIle rit une nouvelle fois d'elle même face à son argumentation plus que bancale puis resta silencieuse un moment. Brooke manqua soudain de tomber et poussa un cri entre le rire et la surprise quand elle percuta une chaise. Bien heureusement pour elle son cavalier était dans la force de l'âge et se trouvait avoir les capacités pour l'aider à se redresser, aussi léthargique et énergique semblait elle être à la fois. Alex comme Thomas s'échangèrent un regard complice à la vue de ce spectacle, mais pour la jeune fille c'était humiliant. Bien que Brooke ne soit pas sa tante favorite, la voir ainsi se ridiculiser lui faisait de la peine pour elle.
« Je crois qu'il est temps que le fugitif retourne à ses responsabilités... S'il te plaît fait quelque chose, va l'inviter à danser, elle ne sera bientôt plus une Macnair si Grand père se montre et elle danse avec un garçon qui assurément n'a pas vingt cinq ans, les conditions sont presque remplies pour qu'elles soient ta prochaine couverture ! » Elle lui adressa un sourire en haussant les sourcils pour mimer un enfant qui supplierait subtilement ses parents.

Une fois qu'Alex laissa son oncle, elle retourna vers Maddox, qui paraissait plus dépité que jamais. Elle bouscula au passage quelques lampions qui flottaient ci et là tout en souriant à son cousin de loin. Quand elle arriva devant lui, elle s'arrêta en penchant la tête.
« Finalement tu n'as pas l'air d'apprécier tant que ça les festivités... Tu veux danser ? » Aussitôt après qu'elle eut proposé cette idée elle la balaya d'un revers de main pour les mêmes raisons qu'il l'avait bien gardé de tenter l'expérience quelques instants plus tôt, à juste titre se disait elle. « Oublie ça ! » Elle s'assit à ses côtés et l'observa quelques instants avant de détourner son attention vers le reste des convives. « C'est dommage qu 'Astra n'ait pas pu venir. Tu resteras au moins pour le feu d'artifice n'est ce pas. » Elle regrettait qu'il s'ennuie ainsi mais qu'y pouvait elle, il était clair que Maddox n'était pas fait pour ce genre de réception, il fallait qu'il grandisse encore un peu.

C'est à ce moment que l'une des filles qu'elle avait quitté plus tôt réapparu, toute excitée en agitant les mains pour lui faire signe de venir.
« Alex viens vite, je ne sais pas si c'est vrai, mais on a entendu avec Bridget que c'était The Horny Hippogriff qui allait chanté ce soir, et il viendrait juste d'arriver ! » Toute éxcitée qu'elle était à son tour, Alexianne se tourna pourtant vers son cousin qu'elle regrettait de devoir laisser seul, mais elle le devait. Elle prit le temps de lui faire un dernier sourire avant qu'on ne la rappelle à l'ordre.
« Allez vient ! »
« J'arrive ! »