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❝ Autour d'une bonne bière [Lauren] ❞
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Autour d'une bonne bière [Lauren]
ce message a été posté Ven 20 Juil 2012 - 16:32
[Ce rp suit directement celui de la mission]

Le transplanage se passa sans encombre, mais c’est un peu étourdi que le jeune homme atterrit dans l’endroit choisit par Lauren. Il lui fallut quelques secondes pour remettre ses idées en place. Il y avait eu l’explosion… et pouf. L’explosion, alors que Lauren se jetait devant lui, comme pour le protéger des dégâts. Il se recula vivement, sans pour autant lâcher la jeune femme et lui lança un regard angoissé :

- Lauren, ça va ?

On essaie de rassembler ses idées… La boutique avait explosé, on mettrait cela sur le compte des lutins qui s’étaient échappés et voilà tout. Ils ne s’étaient pas fait prendre, personne ne les avait vu entrer si ressortir. Ils n’avaient trouvé aucune arme, ils avaient récupéré quelques échantillons plus ou moins rares pour l’ordre, mais n’avaient pas non plus brillé lors de cette mission, il fallait le reconnaître. Ted était jeune, il n’avait jamais accompli de mission auparavant et Lauren ne semblait pas beaucoup plus aguerrie. En plus, ils avaient joué de malchance au niveau des sorts, il fallait le reconnaître. Il ne se pensait pas empoté, il était même assez brillant, mais entre la théorie et la pratique, il y avait un gouffre, un gouffre qu’il allait devoir apprendre à combler et rapidement. Peut-être devrait-il faire comme Lauren et solliciter Bruce de temps à autres ? papa ours serait ravi de transmettre son savoir à son protégé un peu spécial, il n’en doutait pas.

Ted lâcha la jeune femme, avant de la faire tourner pour examiner son dos. Il grimaça en voyant son polo roussi, voire brûlé à certains endroits, découvrant sa chair rougie, mais heureusement indemne de toute cloque… pour le moment. Et de ce qu’il en voyait. Mais il n’allait pas la faire déshabiller au beau milieu de la rue moldue pour s’en assurer.

- Tu n’étais pas obligée de te mettre ainsi devant moi, ce sont les hommes qui protègent les femmes en temps normal, tu le sais ça ?

Il esquissa un fin sourire, plein de charme et de malice. Moins réservé et sur ses gardes qu’au début de leur aventure, il se révélait un compagnon des plus charmants dés lors qu’il était en confiance. Et avec Lauren, il l’était, d’instinct, sans pouvoir se l’expliquer. Il y avait comme une complicité innée entre eux. Elle ne le jugeait pas, ne le méprisait pas, le traitait d’égal à égal, voire même de façon un peu maternelle. Il commençait à en avoir l’habitude, beaucoup dans l’Ordre faisait cela avec lui. Pourquoi ? il n’était pas le seul orphelin que la terre ai porté, mais il devait y avoir quelque chose dans son regard ou son attitude qui motivait cette façon de le percevoir.

Galant, il ôta alors son pull sombre, révélant un torse aux muscles fins mais présents, qui disparurent quand son t shirt retomba. Les cheveux ébouriffés par le geste, il lui tendit son pull :

- Tiens, désolé de te dire ça, mais le tien est en piteux état avec cette déflagration.

Sans se départir de son sourire de gosse irrésistible, il reprit d’un ton plus léger :

- Je crois qu’on l’a méritée cette bière ! Si tu veux, j’examinerais tes blessures dans un coin plus tranquille… Si je n’ai pas été très brillant ce soir, je suis un bon étudiant.
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Re: Autour d'une bonne bière [Lauren]
ce message a été posté Jeu 26 Juil 2012 - 19:00
L’éclat lugubre et rougeoyant des flammes s’incrusta dans sa rétine avec une telle force que lorsque Lauren rouvrit les yeux dans la ruelle moldue de Londres, tous les détails lui apparurent en négatif. La fumée avait légèrement envahi ses poumons et c’est pas un simple réflexe physiologique qu’elle relâcha Ted pour s’accroupit à moitié, tête baissée, et tousser. Le transplanage avait cet effet désagréable sur elle de la rendre nauséeuse comme après un lendemain de fête trop poussé. Elle avala sa salive en retenant un hoquet guttural et gémit péniblement quand l’air frais effleura les marques dans son dos. Les brûlures n’étaient pas importantes, ça elle put le juger assez vite. Disons, la douleur d’un coup de soleil, mais elle vint s’appuyer de front contre un mur, sans doute dégueulasse, pour respirer à fond. Ted était à deux pas d’elle, mais pendant plus de deux secondes, elle n’eut aucune pensée à s’en encontre. Pendant deux secondes, elle entendit encore une fois l’explosion puis la menace brûlante qui avait manqué de s’abattre sur eux. Et pendant deux secondes, elle remercia la chance.

Ils avaient manqué de plonger dans une poubelle, nouvellement apparue depuis sa dernière visite, remarqua-t-elle enfin en la cognant du bras. Lauren s’en détourna avec une moue dégoûtée, attirée par la voix de Ted, qui lui parlait, à elle, qui était encore là, réel et bien vivant. Une bouffée d’angoisse l’étreignit à l’idée qu’il ait pu être blessé mais à part ses cheveux en pétard et son regard encore perdu, c’était un Teddy bien en forme qui lui faisait front, et lui demandait comment ça allait.

« …. Pas trop mal je crois. »

Ce n’était pas vraiment un mensonge : ils auraient pu crever après tout. Ils avaient manqué de crever d’ailleurs, d’une manière bien stupide s’ils ne s’étaient pas fait autant confiance. Teddy lui avait fait confiance jusqu’au bout. Lauren le découvrit comme on fait la rencontre d’un homme qu’on avait seulement croisé au détour d’une rue. Elle fut fascinée.

Et il la tenait encore d’ailleurs. Il ne l’avait pas vraiment lâché, il était encore à ses côtés et il commençait à plaisanter, à rire, et dans un certain sens, à la remercier. Lauren pensa qu’il était fou, ou idiot, ou aveugle, ou ensorcellé, mais les larmes montèrent à ses yeux bleus sans qu’elle ne put rien y faire. Pour dissimuler son embarras, la seule chose qu’elle trouva à faire fut de lui rétorquer, d’une voix étranglée.

« Dans le noir, j’ai confondu. C’est tes petites fossettes là, c’est traitre… »

Lauren sourit avec tendresse, pour répondre à son charme d’enfant de chœur malicieux. Elle n’arrivait toujours pas à croire ce qu’ils venaient de faire tout les deux – et pas seulement détruire une boutique d’Héritiers à la noix pour récupérer, enfin tenter de récupérer, certaines armes, mais surtout leur échange. Leur connexion là, brute. Celle qui perdurait même après le transplanage, dans son envie d’aller boire une bière, dans ce pull qu’il retirait parce que le siens était foutu (nom de NOM un pull à 20 livres….). Elle n’eut qu’un vague regard sur son torse, incapable d’éprouver la moindre concupiscence à son égard dans les circonstances actuelles. Et elle doutait qu’elle en fut capable un jour, tellement il lui rappelait d’une manière criante….. qui ? Elle ne savait pas. Un ersatz de petit cousin qu’on apprécie d’avoir pour passer le temps dans les longues fêtes familiales.

Oui c’est ça. De la familiarité. Ted lui était familier alors qu’elle ne le connaissait que de rumeurs éparses.

Elle n’avait pas cru en lui.

Elle avait cru qu’il était un loup-garou, un danger.

Elle avait cru qu’il serait un poids dont elle ne s’aurait s’occuper.

Et il lui tendait son pull, comme ça, pour qu’elle aille mieux. Juste comme ça.

« …….. Je. »

Lauren avala sa salive, refusa le pull d’une main pour venir l’enlacer avec force, noyer une main dans ses cheveux, son visage dans son cou. Il était grand, et fort.

« Je – merci. »

Évidemment merci. Merci de vouloir la connaitre et de lui accorder quelque chose qu’elle n’était pas certaine de mériter. Lauren crispa sa bouche en une grimace tordue de tristesse puis éclata d’un rire bruyant, authentique.

« ON L’A FAIT ! » Beugla-t-elle à son oreille sans remords, avant de lui ébouriffer les cheveux et de claquer un baiser sévère sur sa joue.

« On a fait cette foutue mission, ensemble, comme des chefs. Oh Dieu du ciel du Roi de France, qu’ils aillent se faire foutre ces cons de… de Mangemorts avec leurs putains d’armes on s’en fout on a des trucs on a pété leur putain de magasin ! »

L’ivresse la rendait vulgaire et Lauren eut un rougissement qui disparu bien vite quand ses brûlures se rappelèrent à elle. Par prudence, et au cours de la mission, elle avait retiré son imperméable pour pouvoir se mouvoir plus facilement et l’avait enfoncé dans son sac en compagnie des fioles. Mais elle n’avait pas envie d’enfiler sa veste sur sa poitrine nue, surtout en passant ensuite plusieurs heures dans le pub qui serait surchauffé. Lauren fouilla la ruelle des yeux et attrapa enfin le pull du médicomage.

« Je veux bien un check up complet patron, mais ne me dit surtout pas que tu n’es pas doué. Tu as été phénoménal partenaire ! Si je me relance dans une mission, j’exige de la faire avec toi. Avec nos talents combinés, on pourra braquer des banques en Suisse ! Par contre, ferme les yeux, je me change. »

Et de se retourner à la vitesse de l’éclair pour retirer son Louis Vuitton avec entrain pour mieux enfiler le pull élastique, large et confortable de Ted. Du petit bonheur de porter des fringues de mec : ils pouvaient transpirer tout ce qu’ils voulaient dedans (et sentir un peu le brulé comme l’était ce cher métamorphe), le relent d’eau de cologne arrangeait tout. Lauren se serra elle-même dans ses bras et renifla le col en laine. Hmmm, bonheur.

« Je vais te le piquer, fais attention. Disons deux trois jours. »

Calant le sac sans fond sur le bras, Lauren oublia bien vite l’échauffement lancinant dans son dos pour mieux accrocher le bras de son double de la soirée.

« Allons nous bourrer la gueule. »

Le pub était à moins de dix mètres de là, entrée discrète, porte en bois, et panneau irlandais qui proclamait qu’ici on vendait les meilleures bières de Londres. En se concentrant, on pouvait entendre les pulsations rythmiques du groupe folklore qui jouait ce soir. Un gars, barbu, en marcel noir, la moustache envahie par la mousse fraiche d’une bonne brune, tenait l’entrée d’un regard hagard, mais dépourvu de sentiments. A la vue de Lauren il haussa lentement la main pour la saluer, et poussa la porte d’une bourrade, sans renverser une goutte de sa chope remplie à ras bord. Lauren le remercia d’un clin d’œil et poussa Ted à l’intérieur.

La cacophonie devint une sirène bruyante de chaleur humaine.

« Bienvenue au Beoir’s Teddy. »
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Re: Autour d'une bonne bière [Lauren]
ce message a été posté Lun 30 Juil 2012 - 8:02
Lauren ne semblait pas au mieux de sa forme. Le transplanage avait toujours l’effet désagréable de faire perdre ses repères aux sorciers. Etait-elle perdue à cause du transplanage et était-ce habituel, ou bien était-elle ainsi accroupie parce qu’elle sentait encore le souffle chaud de la déflagration sur son dos ? Si la sorcière lâcha Ted, le jeune homme, lui ne la lâcha pas, l’accompagnant, inquiet pour elle. Elle avait été brûlée, légèrement, fort heureusement, du moins, autant qu’il puisse en juger à travers ses vêtements roussis et abîmés. Il ne se rendit compte de la présence d’une poubelle que quand elle cogna dedans, avant de revenir enfin au présent et à lui et lui répliquer qu’elle allait à peu près bien. Lui aussi, même s’il était un peu désorienté et encore surpris par le succès de leur entreprise. Il entreprit de faire un peu d’humour, d’alléger l’atmosphère en espérant retrouver leur belle complicité, même hors de danger. Il n’avait pas accepté de boire un verre avec elle par simple politesse, mais par envie. Envie de la connaître mieux, envie d’explorer un peu cette toute nouvelle relation, qui semblait si naturelle. Ils avaient compté l’un sur l’autre, aveuglément. C’était beau une telle confiance et cela prouvait qu’il y avait encore des choses vraies et des valeurs sincères dans ce monde de fou.

Lauren répondit finalement avec humour et il éclata d’un rire joyeux, surtout du au soulagement qu’à l’humour désopilant de la jeune femme. Ils allaient à peu près bien tous les deux, ils n’étaient presque pas blessés, ils ne s’étaient pas fait prendre, ils étaient en vie… Que demander de plus ? Ils avaient réussi cette fichue mission, par la barbe de merlin ! Ils avaient réussi, malgré leur inexpérience, malgré le manque de chance !

- Les filles les aiment ces fossettes d’habitude !

Il feignit d’être vexé, mais à vrai dire, il s’en contrefichait et il n’y avait bien que l’avis d’une seule qui comptait à ses yeux. Même si Claire n’était pas objective le concernant. Cela dit, les filles l’avaient toujours trouvé plutôt beau garçon, bien qu’inaccessible. Cela pouvait les rebuter, comme les attirer, comme un challenge de pouvoir attirer l’attention de ce beau garçon mystérieux et solitaire.

Sincèrement soucieux et attentionné, il lui proposa son pull. Ou plutôt, il ne lui laissa pas le choix, ne lui laissant même pas le temps de répondre, alors qu’il l’enlevait et le lui tendait, spontanément. Lauren le regarda bizarrement, incapable de trouver les mots et il lui jeta un regard d’interrogation, ne comprenant pas sa soudaine attitude. Il se figea, quand elle l’enlaça, comme ça, juste pour le remercier, par besoin de contact peut-être, avant qu’il ne se détende, la surprise passée. C’était étrange cette intimité entre deux quasi inconnus, non ? Et pourtant, c’était presque naturel.

- De rien.

Sa voix était un peu voilée par l’émotion, jumelle de celle qui s’était emparée de Lauren. Mais elle ne laissa pas cette émotion les submerger et tout aussi vite, elle se réjouit du succès de leur mission. Elle hurla à son oreille, victorieuse, avant de lui ébouriffer les cheveux, comme à un petit frère et de l’embrasser et de s’emballer sur leurs exploits. Ted la regarda, amusé, un sourire accroché au coin des lèvres, avant qu’elle ne lui fasse remarquer qu’il avait été phénoménal et qu’elle exigeait de repartir en mission avec lui, tant ils étaient doués. Il éclata de rire, sa timidité disparaissant sous les assauts de la bonne humeur spontanée de Lauren.

- On doit pouvoir braquer des banques en Suisse plus facilement que de détruire un magasin de sorciers, mais, ouais, tu as raison, on n’a pas été si mauvais que ça en fait.

Elle lui demanda alors de se tourner et dans un geste théâtral, il se cacha les yeux de sa main, avant de se tourner :

- A vos ordres, M’dame !

Bien élevé jusqu’au bout, il ne se retourna pas, écoutant Lauren qui se changeait grâce aux froissements des tissus. Elle ajouta alors qu’elle risquait de lui piquer quelques jours. Il se retourna avec un petit sourire. Il était plus grand que lauren et plus carré, mais cela ne lui allait pas si mal et elle semblait bien dedans.

- Tu peux même le garder si tu veux. Petit souvenir de cette soirée mémorable !

Elle l’attrapa alors par le bras et l’entraîna vers le pub dont elle lui avait parlé, afin de s’enivrer et de fêter comme il se doit leur succès. S’il doutait de boire plus que de raison et de finir ivre (il valait mieux éviter, Claire risquait de ne pas apprécier et de le lui faire remarquer), il n’était pas contre boire un petit coup et suivit donc de bonne grâce sa coéquipière de la soirée. Ils pénétrèrent à l’intérieur après avoir passé un type à l’allure patibulaire et Lauren lui souhaita la bienvenue.

- J’espère que ça vaut les pubs irlandais d’Irlande !

Oui, il parlait français, il avait vécu 18 ans là bas, il était anglais, mais il connaissait l’Irlande pour y avoir passé ses vacances d’été à plusieurs reprises, avec les Callaghan. Il chérissait ces souvenirs. Il adorait l’Irlande, sauvage, chargée de fantômes et d’histoire. Il s’était senti libre lors de ses séjours là bas, oubliant tout, de sa situation à ses problèmes.

- D’ailleurs, tu as juré en français toute à l’heure. Comment ça se fait ?

Il n’avait pas posé la question plus tôt, préoccupé par leur mission, mais maintenant, c’était l’occasion de faire un peu connaissance. De se poser, de discuter. De se détendre autour d’une bonne guiness. Il s’assit à une table avec Lauren, une banquette plutôt. Les tables étaient de bois sombre, de même que les bancs. Il retrouvait l’atmosphère irlandaise et poussa un petit soupir d’aise.
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Re: Autour d'une bonne bière [Lauren]
ce message a été posté Sam 4 Aoû 2012 - 8:17
Oh oui, Lauren allait vite oublier ses dernières blessures là-dedans. La musique était irlandaise, et les coups portés au tambour en peau lui parurent en complète synchronisation avec ceux de son rythme cardiaque. Il y avait un monde fou, comme d’habitude, mais cette foule tournait plus autour du bar et de la piste de danse que sur les banquettes en cuir. Lauren leva la main, signifia au barman qu’elle connaissait bien qu’elle lui réservait deux chopines de sa bière blonde spéciale, et traina Ted sans tarder vers une place libre dans un coin. C’était un bar moldu très correct où ils ne risquaient pas de se faire emmerder, de quelques façons que ce soit. Les moldus n’avaient pas le temps de se bagarrer ici, ou s’ils le faisaient, c’était généralement des combats de coqs entre deux gars d’un même groupe d’ami. Le videur à l’entrée venait passer le ménage et en moins de dix minutes l’affaire était réglée autour d’une pinte. Classique. Lauren refusa de répondre à la moindre question de Ted, surtout car cela ne servirait à rien. Avec le bruit, il n’entendrait rien puisqu’elle était à deux pas en avant, et que sa voix se perdrait avant qu’elle ne termine sa phrase. Elle se contenta de poser son sac à ses côtés, de lancer discrètement un sort de protection pour ne pas qu’un quelconque pickpocket ne s’essaye à venir essayer de le piquer et rangea sa baguette de sorte à l’oublier pour le reste de la soirée.

S’accoudant à la table propre d’un bois de chêne brillant marqué par le socle de milliers de chopines de bière, elle observa le reste de la salle avant de lancer à Ted, d’une voix forte, sans crier (Côtoyer ce genre d’endroit vous apprenez à parler sans efforts pour ne pas vous retrouver avec les cordes vocales endolories dès 2h du matin.)

« Je viens ici régulièrement. »

Tellement régulièrement que malgré sa prudence à ne pas s’attacher à un endroit particulier pour ne pas que La Mouche soit repérée, Patt ne se gênait pas de lui demander si y’avait eu un problème, à chaque fois qu’elle se ramenait, la queue entre les jambes d’avoir manqué la fiesta party bière gratis du vendredi soir. Patt, le gars de l’entrée au regard torve, au salut discret, mais qui l’avait bien sortit d’une mouise ou deux du temps de sa folle jeunesse de nouvelle moldue.

« Je ne sais pas si ça vaut ou non les bars irlandais, je n’y suis jamais allée. Mais la bière est proprement excellente et l’ambiance géniale. Les groupes qui jouent sont souvent anglais mais parfois Tom, le patron, demande à son frère ramener son groupe pour quelques fêtes. Ils font des spectacles pour la Saint Patrick et ils ont un succès certain à Dublin de ce que j’en sais. Enfin, tu connais les Londoniens, rien ne les surprend…. »

Une serveuse aussi jeune que jolie se fraya un chemin parmit les danseurs, tenant à bout de bras une dizaine de chopes sans en renverser une seule goutte. Son adresse n’avait d’égal que la largeur de son sourire quand elle vit Lauren. Lui claquant un baiser rapide sur la joue, elle déposa comme par magie les deux chopes devant la jeune femme et son invité. Elle n’avait pas le temps de prendre de ses nouvelles mais n’hésita pas à lui envoyer un clin d’œil complice.

Traduction sommaire : Hey contente de te voir waw pas mal le mec hésite pas à me filer le numéro si y’a moyen pense aux copines.

Lauren leva sa chopine, avec un éclat de rire bref et trinqua avec Ted.

« A nous. »

Simple et efficace. Lauren en descendit le tiers avant de songer à la dernière question de Ted.

« Pour le français, he bien…. Ma mère – est française. »

Lauren cligna des yeux plusieurs fois, surprise de sa propre hésitation quant au temps employé pour parler de sa mère. Le présent était de rigueur même si, techniquement, sa mère n’était plus vraiment là. Elle s’en voulu brièvement d’avoir rangé sa mère du côté de ses proches disparus. Sa folie n’avait en rien avoir avec un décès.

Il fallait encore lui laisser une chance.

« Elle s’appelle Ariane » Essaya-t-elle de se rattraper, maladroitement. « Elle vient de Strasbourg, tu connais ? J’y ai vécu deux ans. C’était une née-moldue et mon père, John, il était en stage là-bas, dans un institut médicomagique. Il aurait pu faire quelque chose pour moi ce soir, il s’était spécialisé dans les brulures magiques…. »

Lauren eut un petit sourire, avala un dernier tiers, pour se donner courage.

« Ma mère nous avait appris à jurer en français. Elle détestait le fait que les voisins puissent comprendre nos disputes. Et évidemment nous regardions tous nos dessins animés en français. Elle préférait les chansons dans cette langue-là. J’étais la seule petite fille de 6 ans à chanter Ce rêve bleu dans la langue de Molière pour le spectacle de fin d’année à mon école primaire moldue. »

Aux côtés de son souvenir, une silhouette blonde de deux ans de moins qu’elle chantait en cœur une vieille chanson de Disney. Lauren l’écarta avec la prudence de celle qui n’a pas envie d’avoir mal ce soir. Pas pour l’instant, pas après cette mission.

Elle sourit à Teddy et avec une grande prudence demanda :

« Toi je pense que c’est à cause de la guerre, n’est ce pas ? Ta vie en France…. »

Elle n’en avait obtenu que de rares échos et il lui était difficile de faire front à un autre deuil que le sien. Ted avait très certainement était marqué par la disparition de ses deux parents (Des héros, avait martelé Bruce). Et elle s’en voulait de lui faire revivre ça, d’une certaine façon, au travers de la France.


« Les disneys tu connais ? Tu dois absolument connaitre. Et Disneyland ? Tu sais que j'aurais adoré y aller ? On n'a jamais eu l'occasion, au final.... » Déclara-t-elle abruptement sans lui laisser le temps de vraiment lui répondre. Non, pas de morts ce soir. Juste de précieux souvenirs.


Que le bar tout entier prenne une forme métaphorique de patronus protecteur.

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Re: Autour d'une bonne bière [Lauren]
ce message a été posté Ven 17 Aoû 2012 - 20:05
Le jeune homme découvrait l'endroit avec un ravissement presque enfantin. Une violente nostalgie de l'époque où il allait en vacances en Irlande chez Eireann, avec Claire le saisit. Il avait chéri ces moments de total liberté, d'abandon, loin de son passé, qui pesait trop lourdement sur ses épaules. Il n'y avait pas de drames lors de ces vacances. Il avait découvert la campagne irlandaise, couru dans les landes, découvert des paysages à couper le souffle. Il avait aussi découvert les pubs et leur atmosphère si particulière, goûté la bière de là bas, pris quelques cuites, encore adolescent. Il harcela Lauren de questions, mais n'eut pas de réponses avant qu'ils soient assis et que Lauren ai fait signe au barman pour commander. Elle lui avoua venir ici régulièrement. Cela ne l'étonnait pas. Plus il en découvrait sur elle, plus elle lui plaisait. Elle ne savait pas si cela valait les pubs irlandais, ne pouvant comparer. Ted allait pouvoir le faire lui.

- Je les connais ouais.

Il avait vécu la moitié de sa vie en France, la deuxième en Angleterre. Il pouvait comparer facilement les deux peuples, les mentalités, la culture. Il aimait ces deux pays, pour des raisons différentes. Une jeune serveuse arriva alors en louvoyant entre les clients et embrassa Lauren, ravie de la voir en déposant leur commande, de la bière, naturellement. Les deux femmes échangèrent un regard purement féminin dont le sens passa bien au dessus de la tête du jeune homme, avant que Lauren ne trinque à leur formidable duo. Il leva sa chope à son tour en souriant.

- A notre formidable collaboration !

Ils burent chacun un peu de leur bière, avant que Lauren ne lui réponde que sa mère était française.

- Oh, vraiment ?

Quelle formidable coïncidence ! Et cela expliquait naturellement la facilité qu'avait Lauren a jurer en français. Cela arrivait souvent à Ted également. Ou de murmurer certaines phrases à Claire pour que personne ne les comprenne.

- Oui, je connais, c'est une ville magnifique et sa cathédrale vaut le coup d’œil. La région est superbe et le vin délicieux.

Ted apprit donc un morceau de la vie de Lauren. Que son père était médicomage, spécialisé dans les brûlures magiques. La vie leur jouait un drôle de tour, non ? Ted avait vécu en France, était étudiant en médicomagie. La mère de Lauren était française, son père médicomage. Etait-il le seul à voir ces similitudes troublantes ? Et s'il y avait bel et bien un destin qui unissait les êtres ? Le jeune sorcier remarqua que la chope de bière était terminée en un tournemain et se demanda si Lauren avait besoin de se donner du courage pour parler d'elle. Il ne voulait pas la forcer ou qu'elle soit mal à l'aise. Il sourit quand elle parla des chansons en français. Lui aussi il préférait la langue de Molière, peut-être pour sa complexité et sa richesse...
Lauren se risqua alors à l'interroger lui sur son passé. La conversation s'orientait donc vers lui. Que dire en vérité ? Finalement, tous ceux de l'Ordre le connaissait, par ses parents, par leur histoire. Mais de lui, on savait peu de choses.

- Oui. Ma grand-mère a fui sitôt que Voldemort a gagné la bataille de Poudlard... Elle avait perdu sa fille, moi mes parents et elle était une traîtresse à son sang, à la noble famille des Black.

Il y avait du cynisme dans la voix du jeune homme, mais pas de tristesse. Il n'avait pas connu ses parents après tout et il n'avait manqué de rien. Sa seule tristesse venait de ses regrets, de ce qui aurait pu être, si les choses avaient été différentes, si Harry Potter avait gagné.

- Elle a été accueillie par des amis français et j'ai grandi avec leur fille. Mon passé ne m'a rattrapé que quand je suis entré à Poudlard... En France, j'étais personne. Au collège, je suis devenu le fils des traîtres. Ça n'a pas été facile.

Il haussa les épaules, comme si cela n'était rien, mais il en avait énormément souffert. Ses parents étaient des héros et il ne pouvait même pas les défendre, devant serrer les dents et accepter l'injustice. Il s'était un peu rembrunit, jouant avec son verre, avant qu'elle ne change de sujet, lui arrachant un nouveau sourire.

- Disney... Je crois que je connais les trois quarts des dessins animés.

Bon, c'était peut-être un peu la honte pour un mec d'avouer cela, mais avec une "petite sœur" comme Claire, c'était un peu un passage obligé. Il connaissait assez bien le monde moldu et au vu de son passé et de celui de sa grand-mère, celle-ci avait préféré s'éloigner du monde magique et ne pas se faire remarquer. Un moyen d'assurer un avenir à son petit fils. S'ils étaient restés en Angleterre... Il n'en aurait surement eu aucun.

- J'y suis allé, oui. C'était magique. Surtout à noël. Avec la neige...

Et Claire adorait. Elle était totalement excitée quand elle y allait, une vraie gamine et il l'adorait quand elle était ainsi, si pleine de vie, si spontanée. Combien de photos de la jeune fille avec Mickey, Minnie, les princesses ? Combien de tympans vrillés par ses hurlements dans les manèges à sensation ?

Il devina un trouble chez Lauren, mais n'osa pas relever. Il était trop discret sur sa propre vie pour pénétrer dans celle des autres.

- Il n'est jamais trop tard. Je pourrais te faire découvrir... Je serais ton génie tiens !
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Re: Autour d'une bonne bière [Lauren]
ce message a été posté Sam 8 Sep 2012 - 8:33
Lauren avala une gorgée de bière avec un claquement de langue satisfait lorsque Ted déclara connaitre sa ville. Enfin, sa ville. Un bien grand mot. Lauren n’y avait vécu que ses deux premières années de vie et ne connaissait de la France que les côtes dentelées de Bretagne. Strasbourg avait toujours eu une place bien particulière dans son cœur mais ses souvenirs ne laissaient pas leur place aux vagues images. Elle se souvenait des photos de mariage de ses parents, qu’elle contemplait avec de vagues soupirs heureux, bien cachée sous son lit. Elle se souvenait de la voix de sa mère qui lui racontait ses propres souvenirs d’enfance. Peut-être était-cela la raison de son amour pour Strasbourg : de savoir que sa mère y avait vécu ses principaux moments de joie.

« J’imagine qu’un jour nous pourrions décacheter un vin de là-bas et le boire à la santé d’une autre mission réussie. En attendant, je ne sais pas pour toi, mais ce bar me donne envie de m’exploser la panse à coup de chopine. »

Il faisait chaud, et Lauren s’enfonça dans la banquette en cuir avec un ronronnement de chat pleinement repu. Son regard bleu caressa le visage de Ted alors qu’elle reposait sa chope enfin vide. Cette dernière disparue dans la main d’une serveuse qui passait par hasard mais ce ne fut que d’un brève signe de tête qu’elle lui recommanda d’en amener une deuxième.

Reprenant une pose plus correcte, elle se fit plus attentive alors que Ted répondait à ses questions. C’était là une partie de l’Histoire qu’elle n’avait pas connu. Son père lui avait expliqué « L’Après », quand Potter était tombé sur le champ de bataille. Il avait connu le garçon, le Survivant, par de brefs échanges dans les couloirs de Poudlard. A ce qu’elle avait compris, son père n’avait été qu’un camarade de plus dans ce château, pas quelqu’un qui l’avait personnellement connu. Lauren n’avait jamais trop comprit ce qui s’était passé à cette époque, car c’était des Histoires Interdites, comme chuchotait maman alors qu’elle était plus grande. On ne devait pas jouer à refaire les Histoires Interdites. Maman avait été très fâchée quand Lauren avait dessiné sur le front de Joe un éclair et avait fait semblant de la tuer. Maman n’avait plus jamais voulu qu’elles fassent ça.

Plus tard, dans les livres, alors que son mépris envers Voldemort allait en grandissant, puis après la mort de Joe qui avait nourrie sa haine contre le régime, sans qu’elle n’agisse contre lui, laissant son père se révolter dans le secret de leur salon familial, elle avait découvert la partie officielle. Voldemort avait vaincu et avait ramené la paix dans le monde sorcier. Voldemort avait fait en sorte de rallier les sorciers sous un étendard de justice qui lui était propre. Une justice où des personnes comme Joe ou comme sa mère n’avaient pas vraiment leur place. Une justice où on leur incombait une faute génétique à rattraper avec le temps. Comme s’ils étaient sales et quand, par leurs actions et leur Histoire, ils devaient se récurer de toute cette vermine qui leur collait à la peau. Les moldus. Comme ils haïssaient les moldus.

Comme Joe les avait aimé.

Et voilà qu’un petit garçon, un petit bébé n’ayant aucun souvenir de ses parents, ne vivant que pour ces voix chuchotant leur passé, lui racontant comment ils étaient morts et non comment ils avaient vécu, lui racontait l’autre version. Celle de la fuite, celle de la haine, celle des critiques. Il lui racontait l’histoire de la vermine qu’on ne peut pas laver, qu’on ne peut pas fuir, celle qui vous définit plutôt que de s’accrocher à vous. Lauren avait une sang basique, misérable. Ted avait été un fils de traitre, haïssable.

Dans une seconde de révélation quasi divine, Lauren comprit le regard de son père, vit Ted à travers ses yeux à lui, comprit ce pourquoi il avait combattu à se faire tuer. Parce que, guerre finie ou non, il restait des tas de petits garçons comme Ted.

Je me souviens de mes parents, pensa Lauren. Je me souviens du rire de papa, et je me souviens des histoires de maman, j’ai des beaux souvenirs alors que Ted, lui, n’en a aucun. Aucun souvenir, et il ne sait pas comment était la voix de sa mère, comment cela a-t-il pu arriver parce que mais c’est tellement – triste….

La main de Lauren vola au-dessus de la table, attrapa celle qui recouvrait le verre de Ted. C’était un geste stupide mais elle n’avait pensé à rien d’autre qu’à ça. Le toucher – car il était réel – lui dire qu’elle était là – mais qui était-elle pour lui ?


- Disney... Je crois que je connais les trois quarts des dessins animés.
« … J’adore Kuzco. »

C’était faux. Elle avait très certainement un dessin animé préféré et Kuzco était un Disney très bien mais pas son favori. Elle voulait juste dire quelque chose.


- J'y suis allé, oui. C'était magique. Surtout à noël. Avec la neige...

« Je – » n’aime pas la magie je la déteste je la méprise elle m’a tout prit tout volé et toi elle ne t’a laissé aucune chance comment peut-on vénérer la magie comment peut-on apprendre d’elle j’aurais aimé apprendre autre chose de plus utile j’aurais aimé savoir la vérité on ne m’a apprit qu’une magie qui ne me reconnaissait pas qui ne me ressemblait pas je voulais danser danser danser. « Je voudrais réellement y aller, rien qu’une fois. »
- Il n'est jamais trop tard. Je pourrais te faire découvrir... Je serais ton génie tiens !
« Mon génie ? »

Lauren eut un rire incrédule qui dissipa toutes les ombres sur son visage.

« Tu veux dire : quelqu’un capable d’exaucer mes vœux ou un entremetteur professionnel ? Parce que je te préviens moi je ne garderais pas le troisième souhait pour te libérer. Ouh la, si tu es mon porte-bonheur en mission je ne te lâcherais plus mon vieux. »

Une nouvelle chope de bière fut glissée adroitement sur leur table et Lauren revint se caler sur sa banquette, physiquement plus détendue.

« C’est ta grand-mère qui t’a amené à Disney ? Je te vois très mal, joli jeune homme agréable, débarquer à Disney les mains dans les poches sans te faire harceler par toutes les mères de famille célibataire pour un peu de baby-sitting spécial. »

Raconte moi un peu ta France à toi et tes bons souvenirs parce que je veux que tu ris, que tu souris quand tu me parles, je veux que tu sois heureux, je veux que ton regard brille de te rappeler de ces moments là, tu dois forcément vivre de belles choses sinon l’injustice serait encore plus cruelle, encore plus détestable et je ne pourrais réellement que haïr la magie.
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Re: Autour d'une bonne bière [Lauren]
ce message a été posté Dim 9 Sep 2012 - 10:28
- J'adorerais.

Aller en France, se boire un de leurs fameux vins blancs accompagné d'un diner de bonne nourriture alsacienne. Oui, c'était très tentant. Pas du tout la même ambiance que dans ce pub, mais tout aussi plaisant. Et si facile à réaliser.

- Mais tu n'as pas besoin de m'appâter avec ce genre de promesse pour que je reparte en mission avec toi, tu sais.

Non, parce que leur duo avait plutôt bien fonctionné. Même si la mission restait assez basique et qu'ils n'avaient pas eu à se battre. Tant mieux, le jeune homme était bien plus doué pour la discrétion et la recherche de preuves que pour l'action. Chacun son truc, on ne pouvait pas exceller dans tous les domaines. Il aurait sans doute fait un très mauvais Auror s'il avait du vivre à l'époque de son père, si Voldemort n'avait pas gagné, s'il fallait encore traquer les Mangemorts. Il aurait sans doute aimé suivre les traces de sa mère, mais sans grande réussite, c'était à craindre. Enfin, la question ne se posait pas, alors autant ne pas se triturer l'esprit avec ce genre de rêveries stériles. Il hocha la tête au commentaire de Lauren. Oui, cela donnait envie de boire et de s'amuser, tout simplement, bien que le jeune homme ne soit pas du genre à lâcher prise. Trop de retenue pour cela. Lauren serait sans doute saoule bien avant lui.

Et puis, elle posa naturellement quelques questions le concernant et il répondit de façon concise, sans s'étaler. Ce serait trop long et profondément déprimant de lui narrer en détail par quoi il était passé. Il n'avait manqué de rien, sa grand-mère prenant fort bien soin de lui, les parents de Claire se substituant presque à ses parents. Mais il y avait quand même dans le cœur du jeune homme le manque de ses réels parents, la rage de savoir qu'ils avaient été tués, que les enfants de ces assassins faisaient partie de l'élite, alors que lui, était le fils des traîtres et mal considéré. En France, il n'en avait pas souffert. A Poudlard... C'était une toute autre histoire. Cela avait été terrible, violent. Dire que c'était difficile était un euphémisme. Il avait été confronté à la méchanceté, à la cruauté. Il en avait fait les frais, plus souvent qu'à son tour. Il n'était pas le fils de héros luttant contre l'oppression, il était le fils de traitres à leur propre race. Le fils d'un loup-garou, méprisé par les Sans-Purs. Sa condition d'orphelin ne l'avait pas épargné. La mémoire de ses parents avait été salie. Heureusement que sa grand mère était là, veillant à lui rappeler qui ils étaient, car sinon, il aurait sans doute cru toutes ces avanies, il aurait loué Voldemort et son régime. Il aurait subi le même lavage de cerveau que tous les autres.

Que savait Lauren de tout cela ? Pour Bruce, c'était différent, il avait vécu cela. mais Lauren, bien que plus âgée que Ted, était trop jeune pour avoir réellement connu autre chose. Pourquoi rejoindre l'ordre ? Pourquoi se battre contre quelque chose d'établi et qui ne fonctionnait pas si mal que ça ? Il faudrait lui poser la question à l'occasion.

Ils embrayèrent sur un sujet bien plus léger, qui fit revenir le sourire au jeune homme. Disneyland. Oui, il connaissait, il y était même allé plusieurs fois. Cela pouvait sans doute paraître étrange pour des sorciers, mais pour lui qui avait été élevé davantage comme un moldu pendant les dix premières années de sa vie, c'était plutôt naturel. Concernant les dessins animés, il en connaissait plein et sourit au commentaire de Lauren. Avant d'affirmer être allé dans le parc et avoir adoré, ce qui sembla toucher Lauren de façon incongrue. Ou la déstabiliser ? Elle voulait y aller ? Et bien qu'à cela ne tienne, il exaucerait son vœu et l'y emmènerait. Il adorerait. Sa façon de lui proposer la fit rire, la détendant de nouveau, chassant les ténèbres qui semblaient parfois prendre possession de son regard, comme hanté. Quels sombres secrets abritaient donc son âme ?

- Entremetteur, non merci, concernant les affaires de cœur, je suis lamentable.

En tous les cas, pour les siennes. Alors autant balayer devant sa porte avant de regarder vers celle des autres.

- Et je pense que je ferais un très mauvais porte bonheur, je suis du genre poissard.

Tiens, sa chope vide était de nouveau pleine. Il avait à peine vu la serveuse la changer. Aie, il allait devoir faire attention, on pouvait se saouler assez vite à ce rythme là et sans y prendre garde. Il ne put s'empêcher de rire quand Lauren lui demanda de lui parler un peu de ses excursions, non sans laisser sous entendre qu'un gamin aussi mignon ne pouvait pas se promener tranquillement sans être assailli.

- Avec elle oui, et avec les parents de mon amie. Et mon amie, bien entendu. Et non, je n'ai jamais été harcelé. Quoique, on m'a pincé les joues en me disant que j'étais adorable plus souvent qu'à mon tour. Mais ça, c'est quand j'avais 9 ans. Quand j'en avais 16, c'étaient pas les mères de famille le soucis...

Non, c'était plutôt les adolescentes qui se retournaient sur le jeune homme mince qu'il était et qui gloussaient comme des imbéciles. Cela dit, il avait un excellent chien de garde en la personne de Claire, toujours pendue après lui.

- Et ce ne sont pas les joues que les jeunes filles visent.

Ahum... Il rougit légèrement. Les mains baladeuses, il connaissait. Les moldues adoraient cela. A Poudlard, il n'avait pas été embêté, on ne touchait pas un sang impur comme lui. Mais quand il revenait chez lui, c'était un peu différent. Comme déjà dit, il était personne et l'anonymat avait du bon... Et du moins bon. Il s'éclaircit la gorge, avant de couper court à ce sujet de conversation, un peu gênant :

- Enfin, là n'est pas le sujet. Oui, donc, je t'emmènerais à Disneyland. J'espère que tu aimes les sensations fortes, y'a quelques manèges sympas, bien que ce ne soit pas le parc où il y en a le plus... C'est plus pour l'ambiance et les grands fans. Y'a quelque chose de naïf, qui nous fait retomber en enfance, sans les soucis des adultes... C'est ça que j'apprécie. Je me dis que les moldus ont de la chance quelque part.

Ils n'avaient pas les mêmes problèmes que les sorciers. Ils en avaient aussi, c'est vrai... Mais pas avec toute la dimension magique qui pouvait faire de gros dégâts.

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Re: Autour d'une bonne bière [Lauren]
ce message a été posté Sam 22 Sep 2012 - 10:06
« Poissard, toi. Qu’est-ce que j’aurais pas entendu aujourd’hui…. »

Lauren eut un petit sourire amusé en descendant sa nouvelle chopine en quelques gorgées goulues. Elle doutait férocement du fait que Ted puisse à ce point porter malheur à qui que ce soit. Pas avec ses fossettes, pas avec ce regard et pas avec ce discours. Sérieusement, vous en avez rencontré beaucoup des types qui se présentent comme pouvant être votre génie personnel ? Et ça à peine trois heures après votre première rencontre ? Oh non, ce gosse était un diamant brut à conserver tout près de soi. Lauren se mordit la langue en rougissant, à la fois flattée et embarrassée de se savoir si chanceuse. Parce que Teddy était parfait et qu’elle ne méritait pas autant d’attention. Parce que dans le genre histoire de cœur désolante, elle aurait pu lui dire « Tu n’as jamais dis je t’aime à une fille tout simplement pour pouvoir mettre une adresses sur ton curriculum vitae ; tu ne lui as jamais dis je t’aime, dans l’attente de trouver autre chose ». Mais c’était un peu triste comme défi, et un peu nul comme conversation. Lauren embraya aussitôt sur la désolante histoire de ce charmant garçon perdu à Disney.

« Mon pauvre chouchou, coincé dans la file d’attente de n’importe quel manège à sensations fortes, tu sens soudain une main aux ongles effilées agripper ton merveilleux postérieur coincé dans une paire de jeans. Le temps que tu comprennes et que tu essayes de protester, on te pousse vers une machine diabolique à quatre places. Malheureusement, tu es vite entouré de charognards trop parfumés qui ne cesse de te lorgner et de s’agripper à toi quand elles ont peur »

Amusée par son propre discours, Lauren renversa la tête en arrière pour partir d’un long rire. Ce pauvre Teddy quand même, mais c’était un peu de sa faute à lui aussi.

« Je jure que je ne me moque pas de toi mais mon chéri, tu es tellement mignon, comment ne pas résister quand on a 16 ans et que tout ce à quoi on pense c’est « Est-ce que ce type a des biscottos sous son petit tee-shirt Lacoste » plutôt qu’au cosinus de 25 sur la tangente du Sectusempra. »

Lauren tendit la main pour lui ébouriffer les cheveux amicalement et repoussa au loin sa chope pour pouvoir lui répondre. Après tout, Teddy venait de lui affirmer, sans grande prétention, qu’il emmènerait un jour à Disneyworld. Cela sous-entendait beaucoup de choses, beaucoup trop de choses à long terme d’ailleurs mais ils étaient dans un bar moldu, loin des sorciers, loin de la guerre, loin de leurs boulots respectifs. Juste Teddy et Lauren, sans famille, sans passé, sans amis, sans ennemis, sans menace…. Elle pouvait se permettre de rêver de temps en temps quand même. Ce n’était pas vraiment interdit par les temps qui courent.

Fortement déconseillé oui, mais pas interdit.

« Je ne crois pas, pour les sensations fortes. Je. J’ai le vertige déjà. En tout cas tu peux pas me poser sur un balais sans que ça déclenche certains dégâts. »

Rien que d’en parler, la nausée lui revenait déjà.

« Mais j’imagine que si tu ne me traines pas spécialement dans le grand huit mais plus dans un autre genre de manège où tu peux t’accrocher à quelque chose et te dire que la ceinture de sécurité t’évitera de te transformer en carpaccio humain six mètres plus bas, alors je pourrais voir avec toi qui hurle le plus fort. »

Et Lauren, en grande amatrice de sensations fortes quand c’était sa survie, la prison ou la fuite qui se jouaient au coude à coude, doutait férocement de tenir le coup face à un jeune homme surentrainé made in Disney dans ce genre de concours.

« Par contre, si tu dois être mon génie, alors je formulerais ici mon premier voeur. Je demande à ce que tu me gagnes une peluche troooop mignonne à la carabine pour que je puisse la mettre sur mon lit. N’y vois pas une quelconque tentative de drague, mon Dieu…. Non en fait ça ne me serait jamais venue à l’idée. Mais vois-tu, je trouve ça tellement cool d’avoir un papa ou un grand frère qui fait preuve de talent à la carabine jusqu’à gagner le gros lot, parce que tu vois ça dans n’importe quel film familial quand un parc d’attraction passe pas loin et que je manque de peluches chez moi. »

Et puis d’un point de vue plus prosaïque, la simple vision de Ted tirant à la carabine pour gagner une peluche et d’elle-même avec dans les bras une immense barbe à baba avait une perspective tellement normale qu’elle était aussi alléchante qu’un poulet rôtit grillant lentement devant la devanture d’une boucherie pour le SDF d’en face qui n’a rien mangé depuis plus de trois jours.

« S’il le faut, pour t’aider à réaliser ce rêve, je t’apprendrais à tirer. »

Car oui, Lauren Hudson savait tirer. Elle n’avait jamais pointé d’arme sur quelqu’un pour se défendre, et espérait ne jamais avoir à le faire un jour, mais elle avait un Sig Sauer à huit coups dans le tiroir de sa chambre, et Barton lui avait montré comment tirer, comment viser, comment atteindre sa cible, dans les parties vitales ou non. Il lui avait dit qu’il était nécessaire aujourd’hui de connaitre ce genre de chose, ce grand bourru militaire qui l’avait sans doute aimé, comme les autres, et qui avait réussit à la plaquer (alors que Lauren ne se laissait plaquer par personne). Ce grand type l’avait laissé avec une drôle de sensation au cœur à son départ, et une arme dans son tiroir, quand ils étaient à Londres bon sang et pas à New York. Ce grand type qui savait sans doute déjà que Lauren menait sa propre guerre intérieure. Lauren se troubla en fixant Ted mais ne perdit pas le sourire. Elle espérait quelque part que Ted ne lui demande pas plus d’explication sur sa dernière phrase, et enchaina adroitement.

« Et cette amie alors. Raconte moi. Tu traines avec quel genre de fille ? »
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Re: Autour d'une bonne bière [Lauren]
ce message a été posté Dim 7 Oct 2012 - 13:53
- Si je t'assure. Disons que là, c'était la chance du débutant, mais sinon... Tu le constateras bien toi même.

Et ouais, il n'était pas chanceux le Teddy. Un très bon élève, avec une très bonne capacité d'apprentissage et d'exécution, il était intelligent et avait une encyclopédie à la place du cerveau, mais il avait un cruel manque de chance. Prenez deux options, et soyez assuré qu'il tombera sur la plus mauvaise. C'était comme ça. Il ne s'en était pas trop mal sorti sur cette mission, mais c'était un coup de chance ou bien l'effet Lauren. Quoiqu'il en soit, ils parlèrent de bien autre chose, notamment de disneyland mais Lauren mit le doigt sur un point qui n'amusait pas vraiment le jeune homme. Certains auraient pu être flattés, voire tirer de l'arrogance d'attirer les regards féminins et l'attention des filles, mais pas lui. Il n'avait rien d'un grand séducteur et était plus impressionné qu'autre chose par les filles entreprenantes. Même si c'étaient celles-là qui réussissaient à sortir avec lui, paradoxalement. Mais il fallait un minimum de classe. Il ne put s'empêcher de rire quand Lauren résuma la situation.

- Allez avoue, tu parles d'expérience là !

Elle se moquait un peu, mais c'était de bonne guerre et son rire était contagieux, si bien qu'il ne se vexa pas du tout. Ils avaient besoin de décompresser après cette mission et cette adrénaline. Même s'ils n'avaient pas été en danger, ils avaient été tendus, aux aguets... Et ça faisait du bien de se lâcher autour d'une bonne bière, bière qu'il porta à ses lèvres alors qu'elle reprenait la parole. Il fronça les sourcils quand elle lui assura ne pas se moquer, mais lui assura qu'il était trop mignon pour éviter cela. Elle était familière avec lui, usant de petits surnoms affectueux comme s'ils se connaissaient depuis des années et ça lui plaisait.

- Je suis mignon ? Mince, moi qui pensais sexy plutôt... Mignon, c'est pour les gosses.

Il lui lança un sourire mi figue, mi raisin, si bien qu'il était difficile de savoir si il plaisantait ou était un brin sérieux. Enfin, de ce qu'elle savait de lui, elle devait deviner qu'il plaisantait, ne se prenant pas au sérieux deux secondes, surtout concernant son physique. Quant aux biscottos comme elle le disait si bien... Il y en avait, même si cela restait dans la normalité, Ted ne cultivant pas forcément ses muscles ou son corps, étant naturellement fin de nature. Elle lui ébouriffa les cheveux et il se recula en protestant faussement, essayant de remettre de l'ordre dans ses mèches en bataille, sans grand succès.

- Mé heu... C'est déjà un calvaire à discipliner alors si tu ruines tout en une fraction de secondes, ça ne va pas le faire !

Mais ils embrayèrent sur les manèges, alors que Lauren avouait avoir le vertige. Ah oui, chiant ça, pour les attractions un peu speed.

- Ah je suppose que l'ascenseur qui lâche et te fait une belle chute libre où tu décolles du siège, c'est pas ton truc alors.

Et là, Lauren formula un vœu assez étrange, mais réalisable, si toutefois, Ted ne se montrait pas trop un manche : décrocher une peluche au tir à la carabine. Oui, la scène était assez plaisante finalement e til hocha la tête, soudain plus solennel :

- D'accord. J'y passerais des heures s'il le faut, jusqu'à épuiser le pauvre forain qui me donnera une peluche en désespoir de cause, mais je t'aurais une peluche.

Et là, elle ajouta que s'il le fallait, elle lui apprendrait à tirer. Suscitant ainsi la surprise dans le regard sombre du jeune sorcier. Elle savait se servir d'une arme ? Lui, pas du tout. Mais il y avait beaucoup de choses qu'il ignorait d'elle finalement.

- Marché conclu.

Il ne lui demanda pas où elle avait apprit à tirer. C'était trop tôt, beaucoup trop pour les questions intimes. Et il comprit qu'il avait eu raison quand elle enchaina très vite sur son genre de fille. Ahah, attention, sujet qui fâche. Enfin non, qui fâche pas, mais qui mettait le jeune homme mal à l'aise.

- Je ne traine pas vraiment avec les filles... Je ne peux pas dire avoir un tableau de chasse très étoffée, ce n'est pas mon truc. J'aime bien les filles entreprenantes, sûres d'elles, joyeuses... Différentes de moi en fait, pour m'entrainer dans leur univers... Mon amie est un peu comme ça, mais on a grandi ensemble, elle est comme ma petite sœur.

Oui, il le pensait, il voyait Claire ainsi, même si l'avenir lui démontrerait qu'elle, elle voyait bien en lui un homme et surement pas un frère, mais pour le moment, ce n'était pas le cas le concernant, totalement aveugle.

- Sinon, physiquement, je n'ai pas de préférences... Blondes, brunes, rousses, grandes, petites, minces, avec des formes... Y'a pas vraiment de critères, de points communs, faut que le courant passe, qu'elle soit intelligente, un peu spirituelle...

Il ne pourrait pas sortir avec une idiote, ça c'était certain.

- Tu es rudement curieuse de ma vie sentimentale dis donc.
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Re: Autour d'une bonne bière [Lauren]
ce message a été posté Ven 19 Oct 2012 - 17:18
Sexy. Est-ce que Teddy était sexy ?
Si ce n’était qu’une boutade de la part de ce charmant jeune homme, elle méritait quand même tout le poids de sa réflexion. Plus tôt, dans la ruelle, elle ne s’était pas sentie attirée par son corps. D’une manière générale, le sexe ne l’intéressait pas. Dur à dire pour une prostituée mais quand on pratique un certain job depuis plus de 10 ans, on a du mal à s’impliquer dans une quelconque relation sentimentale. Le sexe revenait à du marchandage, et fantasmer sur quelqu’un impliquait une liaison trop sérieuse pour son tempérament actuel. Elle n’était pas femme à se poser, et ne méritait certainement personne. C’était ainsi, et cela ne changerait (si cela devait changer) que lorsqu’elle se trouverait autre chose. Malheureusement, quoique, pouvait-on parler de malheur ? Lauren ne pouvait se résoudre à trouver autre chose. Le sexe, se vendre, lui apportait beaucoup plus qu’un emploi basique, de quel côté que ce soit.

Mais Teddy. Teddy était beau, sexy oui. Il était bien fait de sa personne, il avait un regard terrible, une crinière qu’elle adorait ébouriffer… Mais non. Définitivement non. Quelque chose ne collait pas. Ce n’était si son âge (il était loin du format bébé qu’elle avait pu connaitre), ni le fait qu’elle le connaissait depuis 3h à peine. Ce n’était pas non plus son caractère, un défaut, mais une impression. Un sentiment de mal être quand elle voulait le regarder avec une vision plus érotique que contemplative. Ce n’est pas qu’elle ne pouvait pas l’imaginer nu, elle ne le voulait tout simplement pas. Et il n’y avait pas là un territoire marqué ou une bête affirmation tristounette du « je ne le mérite paaaas. » Teddy, elle le voulait. Mais elle ne le voulait pas comme ça.

- Marché conclu.


Lauren sursauta, prit conscience qu’elle avait à peine écoutée ce qu’il venait de lui dire, et éclata de rire sous le hasard de cette affirmation croisée à ses pensées. Plus tendre, elle tendit la main pour caresser la sienne. Ce mec était une perle.

- Je ne traine pas vraiment avec les filles... Je ne peux pas dire avoir un tableau de chasse très étoffée, ce n'est pas mon truc. J'aime bien les filles entreprenantes, sûres d'elles, joyeuses... Différentes de moi en fait, pour m'entrainer dans leur univers... Mon amie est un peu comme ça, mais on a grandi ensemble, elle est comme ma petite sœur.


Lauren hocha la tête sans dire oui, sans dire non. Des relations aussi fusionnelles elle ne connaissait pas. Déclamer que quelqu’un pouvait être considérée comme faisant partie d’une famille recomposée non plus. Si Ted lui semblait aussi familier et aussi rassurant qu’un proche, ce n’était qu’une impression sans doute exacerbée par leur récente mission. Elle s’y pencherait un peu plus tard, car Lauren n’avait jamais connu de coup de foudre tel que celui là, et elle était d’un naturel prudent presque paranoïaque. On entrait pas dans sa vie par la grande porte. Et voilà qu’elle découvrait dans le salon de son cœur un type admirable dont elle ne savait presque rien. Mais il l’avait conquit, et il méritait son respect pour cela.

- Sinon, physiquement, je n'ai pas de préférences... Blondes, brunes, rousses, grandes, petites, minces, avec des formes... Y'a pas vraiment de critères, de points communs, faut que le courant passe, qu'elle soit intelligente, un peu spirituelle...


Et Lauren éclata de rire de nouveau, s’empêchant de justesse de lui dire qu’il ne risquait rien avec elle. L’intelligence, elle en manquait cruellement. Elle n’était pas cultivée, sauf sur certains points, mais même un abruti peut devenir calé dans un domaine sous la passion. Elle avait raté ses examens, elle ne savait pas vraiment mener la barque de sa vie de manière honnête. Non, elle n’était clairement pas une fille pour lui. Et ce point la rassura grandement.

- Tu es rudement curieuse de ma vie sentimentale dis donc.


Lauren se mordit la lèvre, et se permit un simple :

« Je crois que je suis curieuse d’un peu de tout te concernant. Et si ça ne te fait pas, je vais commander deux nouvelles chopes, parce qu’on va passer la nuit dans ce bar. On n’est même plus obligés de parler de nos vies sentimentales. Tiens, raconte moi un peu ce que c’est que le travail de médicomage, ce que tu fais chaque jour. Je veux un récit complet digne de la série Urgences ! »

Elle se rendait compte d’un fait troublant : elle aurait pu l’écouter jusqu’à ce que l’aube se lève. Elle aurait pu le trainer chez elle (CHEZ ELLE) pour l’écouter encore parler, en savoir plus, le faire rire, le faire rougir aussi un peu. Et ce n’était pas une idée empathique, elle ne voulait pas lui apporter que des bons moments, des souvenirs heureux, ou autre connerie du genre. Non. Lauren était une égoïste. Elle se sentait bien. Elle se sentait remplie. Il y avait de la chaleur partout autour d’elle, du pull de Ted à l’ambiance du bar. De la chaleur qui la ravivait, qui l’excitait, qui la récurait de l’intérieur, elle qui avait été si creuse et poussiéreuse.

Une égoïste qui cherchait ainsi un moyen de se faire pardonner, et de le remercier.

Elle ne se doutait pas encore de l’importance de Ted, comment il allait se placer comme pilier, tout au long de cette soirée. Combien elle aurait envie de lui dire, tout, tout, juste parce qu’il la regardait sans préjugés, sans lui poser trop de questions. Parce qu’il était si simple, et si beau, et si lumineux qu’elle ne regrettait ni la mission, ni les risques, ni le fait de le salir en le côtoyant. Non.

Elle ne se doutait de rien, et en contrepartie n’espérait rien. Ne croyait peut-être rien.

Mais sa main était dans la sienne et ils étaient deux presque âmes sœurs, se rejoignant dans des souffrances, des oublis, des espoirs et des convictions. Il était glorieux, il était chouette ce drôle de boy.

Il lui vint une phrase un peu stupide, encore une citation de film mais qu’importe ?

Lentement, sûrement, la vie avait fait son chemin.

[Fin]

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