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❝ Et il y a même parfois des gens importants [Pour Ted] ❞
 :: Londres :: Bâtiments officiels :: Sainte-Mangouste
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Et il y a même parfois des gens importants [Pour Ted]
ce message a été posté Dim 17 Juin 2012 - 16:17
Lauren ouvrit les yeux.

La soudaine clarté de la chambre les lui fit refermer juste le temps que ses paupières diminuent l’intensité de la lumière environnante et que son cerveau enregistre la notion de jour dans son système neuronal. Elle fit un second essais, plus prometteur que le premier et resta là, allongée, puisque son corps reposait sur une surface confortable qu’elle identifia comme étant un lit, à compter sa respiration. Ce n’était pas sa chambre. Le « ça » qui représentait son nouvel environnement avait une odeur aseptisée et un tel silence qu’elle faillit se rendormir. Le « ça » était très certainement un environnement médicalisé et elle rétablit la chronologie de sa vie en ajoutant à l’étape précédente son évanouissement au Chemin de Traverse. Après la catastrophe du stade, les évènements qui avaient eu lieu dans l’espace clos – le terrain de jeu de Jugson. Elle se souvenait du corps de la brune qu’on éloignait d’elle puis d’une sensation de trou noir. Elle avait été blessée, oui, et le bandage qui alourdissait son bras gauche ne faisait que confirmer son état de patiente. Mais il n’y avait plus qu’une vague douleur, surtout à l’épaule droite qui avait été replacée par les bons soins d’un guérisseur spécialisé. Elle s’empêcha de la remuer pour en tester la solidité, avisant du coin de l’œil le bleu violet jaune qui marquait sa peau, dépassant de la chemise d’hôpital marquée par les initiales de Saint Mangouste. Lauren se racla la gorge, leva les yeux sur la table de chevet où reposait un verre d’eau.

« Vous avez soif ? »


La voix la fit sursauter. Dans son réveil, elle n’avait pas percuté qu’une autre personne attendait au pied de son lit. Il était habillé d’une blouse de médicomage et souriait d’un air avenant. Jeune, pas plus de 35 ans, brun.

« Je m’appelle. »


Lauren eut un vertige. N’entendit pas la suite.

« Essayez de ne pas bouger. »


Il fit le tour du lit, se saisit du verre d’eau et lança un sort pour que le lit se relève. Avec patience, il porte le verre aux lèvres de la jeune femme et l’invita à boire d’un simple signe de tête. Extenuée, beaucoup trop pour penser et agir par elle-même, Lauren obéit.

« Vous avez dormit presque 28h. Vous avez été transférée à l’hôpital Saint Mangouste. Vous vous rappelez de ce qui s’est passé, de ce qui vous a amené à être conduite ici ? »


Lauren hocha la tête, repoussa le verre du menton et le fixa calmement.

« Vous avez été soigné mais on va vous garder en observation encore 48h. Le runespor n’étant pas une créature à morsure magique traçable, vous ne garderez aucune cicatrice une fois les soins terminés. Si ça peut vous rassurer. Quant à votre épaule, il faudra éviter de la solliciter dans le mois qui va suivre. Cela vaudra mieux. Donc, changez de côté pour votre sac à main, d’accord ? »

Lauren se montra particulièrement insensible à la boutade, se contentant de reposer sa tête sur les coussins moelleux de l’hôpital. Le médicomage griffa le papier résumant son état de la pointe de sa plume avant de poser le tout sur la table de chevet.

« Mes… Mes effets personnels »
Coassa Lauren.
« Ils sont dans la table de chevet. Nous avons récupéré votre baguette, elle est intacte. »

« Le téléphone. »
« Pardon ? »

Lauren eut un signe vague de la main gauche, décrivant un rectangle.

« Oh vous voulez dire l’objet accroché dans votre dos ? Il est là aussi. »

« Donnez. »

Le médicomage hocha la tête et ouvrit le tiroir. Le Nokia passa rapidement devant ses yeux et fut déposé avec douceur dans sa main valide. Lauren s’y accrocha avec force et baissa la tête pour constater des dégats potentiels sur l’appareil. Il n’y en avait aucun et un poids disparu au niveau de son estomac.

« Vous avez de la visite »
l’interrompit l’homme.

Lauren releva la tête, le visage pâlissant sous l’effroi.

« Qui ? »

« Et bien, un proche sans doute. Nous voulions prévenir votre famille. Nous avons récupéré votre nom de famille sur le badge de sportif que vous portiez pendant l’épreuve. »


La vision de Lauren se troubla.

« Mais ils n’ont pas répondu. … Tout va bien ? »


La sorcière eut un vague gémissement, la tête encore lourde mais mieux réveillée par ces informations.

« Je ne peux pas rester. »

« La personne qui »
« Dites-lui que je ne peux pas la voir. »


Elle essaya de se relever mais une main ferme se posa sur son bras, l’obligeant à l’immobilité. Le médicomage la fixait calmement mais son ton fut sans appel.

« Vous ne bougerez pas. Vous êtes en sécurité ici. Et cette personne s’inquiète à votre sujet. Je ne pense pas que cela vous fera du mal de voir quelqu’un après ce qui vous est arrivé. Surtout une personne amicale. »


Lauren hésita, puis hocha la tête lentement. A tout les coups c’était Bruce qui venait la visiter, s’assurer que son padawan allait bien, en profiter pour la faire rire au sujet de ses chatons ou bien de ses dernières aventures en tant que chasseur de dragons. Elle ne se sentait pas capable de discuter plus de deux heures avec quelqu’un mais le médicomage versa dans son verre une potion semblable à celle qu’elle avait renversé pendant son évanouissement.

« Un petit remontant ? »
Demanda-t-elle avec un sourire sans joie.
« Ca aussi, ça ne peut pas vous faire du mal. »


Lauren se mordit la lèvre inférieure, prit soin de prendre la potion sans en verser une seule goutte, et l’avala d’une traite. La potion lui fit l’effet d’une flamme chaude remontant de son estomac jusqu’à son cerveau pour huiler les machines et les faire fonctionner de nouveau. Sa respiration se calma et s’éclaircit, les couleurs furent plus vives. Elle reposa de nouveau la tête en appréciant cette sensation de paix.

« Okay. Va pour une courte visite. »

« Et après vous mangerez un morceau. Cela ne pourra que vous aider à guérir, de prendre deux trois kilos. »


Lauren pensa à Clark, au diner qu’ils s’étaient promit et aux blessures qu’il avait reçu pendant leurs attaques. Cela ne la fit pas rire, encore moins sourire. Le médicomage eut une grimace d’excuse, et repartit hors de la chambre sans demander son reste.

Elle en profita pour caresser doucement l’écran de son portable. Dans tout les cas, elle n’avait pas perdu Joe.
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ce message a été posté Dim 17 Juin 2012 - 21:01
Cela faisait une bonne journée qu'ils étaient sortis de ce cauchemar. Cela n'aidait pas à l'oublier, mais chacun pansait ses plaies et c'était plus simple avec Claire à ses côtés. La jeune femme avait le droit de sortir, moins atteinte que le jeune Lupin. Lui, il n'aurait le droit de sortir que le lendemain. Ses brûlures cicatrisaient, il ne boitait plus et il n'y avait plus qu'une cicatrice là où les dents du Clabbert lui avait lacéré les chairs. Franchement, à bien y réfléchir, il ne s'en était pas si mal tiré que ça. Vu ce qu'ils avaient vécu, les épreuves qu'ils avaient du affronter, il s'était bien débrouillé, il aurait pu se faire arracher un bras, se rompre le cou... Mais non, il avait récupéré des forces même s'il n'était pas au mieux de sa forme et après une bonne nuit de sommeil, il avait quitté son lit, non sans avoir profité un peu de ses contacts avec le personnel pour avoir des passes droits. Cela servait de travailler ici. Il n'était qu'un stagiaire, mais il commençait à être connu. Il avait ainsi pu se promener dans les couloirs, se débarrasser de cette affreuse chemise d'hôpital pour s'habiller normalement. Sa grand mère était venue le voir, ayant suivi ce qu'il s'était passé dans le stade comme toute la communauté sorcière ou presque. Elle avait débarqué à Londres, malgré qu'elle soit personna non grata et s'était ruée au chevet de son petit fils pour s’apercevoir qu'il était avec Claire. Ses parents aussi étaient venus la voir et finalement, il était apparu au grand jour qu'ils étaient ensemble maintenant. Ce qui n'avait semblé étonner personne. Ah, il avait vraiment été aveugle. Les sentiments que Claire nourrissaient pour lui n'avaient étonné que lui apparemment.

Sa grand mère l'avait examiné sous toutes les coutures, folle d'inquiétude. Il lui était difficile de voir que son petit fils n'était plus un gamin à protéger, mais un adulte. Il avait cessé d'être un petit garçon naïf en arrivant à Poudlard de toutes façons. Il avait tellement morflé là bas, entre les insultes et les coups bas, qu'il avait du s'endurcir, apprendre à ne pas répondre, à ne pas réagir aux provocations puériles. Cela n'avait pas toujours fonctionné malheureusement. Ted n'était pas un bagarreur. Mais quand on poussait le bouchon, il savait frapper. Il avait été soulagé de quitter l'école. Si son père y avait passé des années fabuleuses, ce n'était pas son cas. Mais à bien y réfléchir, Ted, comme son père, avait apprit la valeur de l'amitié dans l'adversité. Leurs parcours n'étaient pas si différents...

Une fois Andromeda partie, il s'était renseignée sur le devenir de ses compagnons d'infortune, de ses amis. Claire lui avait apprit que Lauren l'avait aidé. Et qu'elle avait été blessée assez gravement. Il aimait énormément Lauren, le courant étant bien passé entre eux dés leur mission, dés les premières minutes. Il avait demandé à la voir, mais elle dormait et c'était trop tôt. Il avait tourné en rond, avant d'enfin réussir à attraper son médecin et de lui demander l'autorisation de la voir. Il avait acquiescé, avant de lui demander d'attendre, il allait voir son état. Finalement après quelques minute, le médicomage sortit de la chambre et lui dit qu'il pouvait y aller. Il le remercia avec chaleur avant de pénétrer dans la chambre de Lauren, presque silencieusement.

- Tu es décidément une sorcière bien singulière... Un portable, ça ne m'étonne même pas.

Claire et Ted avaient grandi au milieu des moldus, Andromeda se cachant ds sorciers qui traquaient les traîtres à leurs sangs. Il savait donc beaucoup de choses sur le moldus et pas seulement grâce aux cours reçus à l'école. Il s'approcha de la jeune femme et s'assit au bord du lit. Il portait un jean simple et une chemise blanche, légère. Les frottements trop appuyés sur son dos à la peau sensible étaient un supplice, s'il n'avait été aussi pudique, il serait resté torse nu pour limiter tout contact. Le jeune homme était pâle, un peu cerné, mais globalement en forme.

- Comment tu te sens ?

Elle avait une mine de déterrée, mais cela passerait, elle s'en sortirait, fort heureusement. Il s'était noué entre ces deux là un lien solide d'amitié et de confiance, sans qu'aucun ne comprenne réellement pourquoi le courant passait si bien. Ils ne cherchaient pas à comprendre d'ailleurs, cela se faisait et voilà tout. Il était plus en forme qu'elle, il était venu à son chevet, nul doute que les situations auraient été inversées, il aurait pu compter sur elle.

- Si je dérange, je peux repasser plus tard...
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Re: Et il y a même parfois des gens importants [Pour Ted]
ce message a été posté Lun 18 Juin 2012 - 14:31
La porte se rouvrit, et Lauren eut un petit soupir, détachant ses yeux du téléphone pour fixer le nouvel arrivant. Mais ce n’était pas Bruce. La silhouette de Ted était encore dans l’encadrement, à la regarder avec une attention toute particulière. De l’inquiétude, reconnu-t-elle avec surprise. Ted s’était inquiété pour elle et venait la visiter. Et pourtant, n’aurait-elle pas du trouver cela normal ? N’aurait-elle pas fait la même chose ? Si. Bien sûr que si. Elle voulait déjà prendre des nouvelles de Bruce, de Jake, poser son regard sur la silhouette de Lisa, de Faust même. Et pourquoi pas un regard sur chacun des visages qu’elle avait croisé à l’Ordre ? Lauren n’avait qu’à fermer les yeux pour revoir l’Arène s’effondrer, pour entendre de nouveau les hurlements des sorciers prit de panique. Une sensation de froid l’envahit, vite chassée par la potion encore active. Elle préféra esquisser un sourire, se relever encore un peu pour le dévorer des yeux, cherchant un bandage, une cicatrice. Il avait l’air fatigué. Il avait l’air d’être revenu de très loin. Il avait l’air d’être son propre reflet.

Lauren tendit la main vers lui, murmura.

« Hey Teddy. »

Lauren s’interdisait tout sentiment poussé envers quelqu’un. Pour Bruce, elle se contentait d’un respect immense, mais nul doute qu’elle lui aurait donné un rein ou aurait traversé un lac de feu au moindre signe de sa part, parce que le chasseur de Dragons avait beaucoup fait pour elle. Pas simplement l’entrainer, pas simplement la convaincre de rejoindre l’Ordre, pas seulement de la forcer à s’ouvrir un peu aux autres, sans mentir. Il l’avait chopé sous son bras, lui avait bourré les joues de smarties, lui avait filé des coups de poing amicaux dans l’estomac, et l’avait traité comme une adulte capable de comprendre quand on lui disait la vérité entre quatre yeux. Bruce ne s’était pas gêné pour lui filer des claques pour la réveiller. Parce que c’était pour son bien.

Pour Clark, c’était différent. Il y avait toujours au fond d’elle une femme qui aimait se pâmer sous les yeux d’un gars pas réellement intéressé, juste charmé, ou à charmer. Un gars qui s’amusait à jouer, à danser, à la draguer. Un gars touchant, sans être pathétique. Clark était arrivé au bon moment, dans un instant de vie où elle avait juste besoin d’être elle-même. Il n’était pas curieux, il n’avait pas cherché à s’immiscer dans sa vie. Il s’était contenté de s’arrêter en bord de chemin pour discuter avec elle, et lui avait promis d’être de nouveau à ce rendez-vous, pour d’autres prochaines fois. Ca ne dépasserait sans doute jamais la relation complice, peut-être charnelle qui sait. Mais s’engager sur une nouvelle route, avec quelqu’un, lui rappelait immanquablement que les sentiments parfois n’étaient rien face au destin. Il fallait juste qu’elle se rappelle de ses parents, et de ce qu’ils étaient devenus. Alors qu’à la base, tout ce qu’ils s’étaient promis, c’était de s’aimer.

Mais Ted. Oh Ted sortait du lot. Il n’était pas un ami comme Jake. Et encore que, pouvait-on parler d’ami dans le cas de Jake ? Quand la seule chose qu’il savait d’elle, réellement, était son métier de paparazzi. Quand, lorsque son téléphone sonnait, ce n’était pas son nom à elle qui s’affichait, mais bien celui d’un mensonge. Non. Ted n’était pas Jake. Ted avait été un évènement intriguant dans sa nouvelle vie, celle de Lauren Hudson. Ted l’avait fait rire, Ted avait été complice, Ted avait été un soutient. Ils avaient combattu des pièges et des lutins de Cornouailles, pour trois foutus plantes. Ted avait eut les sourcils roussis comme les siens, et n’avait pas hésité à lui filer son pull. Ted avait trinqué avec elle, avec une bonne bière moldue venue d’Allemagne. Ted l’avait écouté pendant une soirée. Et Lauren lui avait offert son histoire, comme lui-même l’avait fait.

Alors non, ce n’était pas de l’amitié. C’était un besoin de savoir qu’il allait bien, un besoin brut de partager encore de nouvelles choses, de le savoir heureux. C’était un besoin brut de passer une main dans ses cheveux pour les ébouriffer, de le faire marrer, et de parler encore de ces vieux films cultes jusqu’à s’échanger les répliques. C’était un besoin brut, sans explications, d’aimer. Ce gars-là, c’était un mec hyper chouette. Pas intéressant comme pouvait l’être Clark, loin de là. Plus comme si, 14 ans après, Lauren venait de découvrir qu’une famille ne se faisait pas uniquement par les liens du sang. Bruce s’amusait à faire ça, d’après ce qu’elle avait compris, de paterner les nouvelles recrues. Elle-même avait échappé à ce besoin-là de le considérer comme un père de substitution. Mais il était indéniablement ce qui se rapprochait le plus d’un grand frère.

Et Teddy. Ma foi Teddy pouvait bien prendre sa place dans cet arbre généalogique de synthèse.

La remarque sur son téléphone la fit rire, mais sa main retrouva la forme familière du Nokia.

« Tu n’imagines même pas. Il y a toute ma vie là-dedans… »


Entre les souvenirs de son boulot et celle d’une Joe faisant de la balançoire. Triste à dire, mais vérité simple : Elle tuerait quiconque essaierait de détruire ce téléphone. Quiconque essaierait, en le lui volant, de tuer sa petite sœur une deuxième fois.

Elle inspira, tapota le lit avec insistance, le regard décidé. S’il ne posait pas ses fesses sur le matelas dans les dix secondes qui allaient suivre, elle lui enverrait un coussin en pleine tête. Déranger ? Comment pouvait-il déranger ce grand gaillard ?

« J’ai l’air tout droit sorti de Shaun of the Dead, tu trouves pas ? J’espère pour toi que tu as vu le film, sinon on aura un truc de plus à rattraper. »


Lauren eut un sourire amusé, repoussa délicatement une mèche de cheveux qui lui tombait devant les yeux. Démaquillée, encore sous le contre-coup de ses blessures, elle n’aurait pas eut sa place sur un podium de Miss Univers. Mais quelque part, la sorcière eut l’impression de ne pas porter son masque habituel.

« Mais ça va. Magie magie magie, tu sais ce que c’est. Un sort, une potion, et Lauren pourra encore aller exploser deux trois boutiques pour – oups. »


Ouais non, c’était peut-être pas le meilleur endroit pour balancer ce genre d’informations.

« Sinon je crois que mon baptême avec un Troll s’est révélé désastreux, et je comprends désormais les femmes qui couinent quand elles voient un serpent. Ah et je ne jouerais plus jamais à Twister. Jamais. »


Grommellements.

« Il y a eut des nouvelles concernant Jugson ? Il a été arrêté ? Emprisonné ? Il… Il y a eut beaucoup de survivants ? »

Lauren grimaça, et sentit ses entrailles se tordre. Elle n’aurait pas imaginé le nombre de morts qui avait découlé de l’acte terroriste de ce drogué. Les vies tombées auraient leur poids, qu’importe leur faction. C’était dans ce genre de cas que la paix semblait s’être imposée d’office. Comme si, pendant quelques semaines, on trouvait les guérillas actuelles immatures et stupides. Puis l’un lancerait que Jugson avait eu sa place chez l’Ordre. L’Ordre répliquerait que c’était bien des paroles d’Ombre. Et tout recommencerait. La paix ne durait jamais, pas quand la rancœur gouvernerait leur monde. On trouverait toujours un détail à pointer du doigt. On trouverait toujours une bonne excuse.

« Et toi alors ? Dis-moi que tu n’y étais pas. Dis-moi que. Que tout va bien pour toi. Mais me mens pas. Si tout va mal eh ben je suis là pour ça. En tout cas j’adore ta chemise. »


Bon c’était un peu pathétique, mais elle avait envie de le faire rire. Ted ne semblait pas mal au point physiquement, mais elle était l’une des premières à savoir que les plus grandes douleurs ne se matérialisaient pas forcément à la vue de tous. Elle se rapprocha un peu de lui, déposa avec prudence son téléphone sous l’oreiller, et tapota de l’index son épaule.

« J’ai pas de bières cette fois. J’ai quand même entendu dire que chez les moldus un type savait changer l’eau en vin. On peut peut-être essayer avec la carafe d’à côté ? On répète trois fois Kronenbourg, pour voir ? Ils ne nous apprennent pas ça à Poudlard, alors que c’est important d’avoir une pinte à portée de main pour les coups durs. Enfin, c’est important d’avoir une pinte dans n’importe quel cas. »


Elle profita de leur proximité pour essayer de lire dans ses yeux, un indice ou quoi que ce soit. De toute façon, Bruce l’avait bien entrainé : Lauren était désormais très douée dans l’art martial du câlin qui réconforte.
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ce message a été posté Mar 19 Juin 2012 - 20:33
Sa main tendue était une invitation à la rejoindre, mais il hésitait pourtant. Elle semblait si fragile dans ce grand lit blanc. Ce n'était peut-être pas une bonne idée de venir lui rendre visite maintenant, elle semblait épuisée. elle n'avait peut-être pas envie d'être dérangée. Il se demanda ce qui lui avait pris de venir. Ils se connaissaient à peine. Même si il avait l'impression qu'ils se connaissaient depuis toujours tant il s'était senti à l'aise avec elle, lui parlant de tout, de rien, et même de lui, autour d'une bonne bière, quand ils avaient achevé leur mission, dans une belle explosion qui les avait quelque peu roussi. Indécis, il plaisanta sur le portable et perçut qu'elle y était assez attachée. Toute sa vie dedans ? Il ne comprit pas vraiment comment ni pourquoi, mais ne se montra pas curieux à outrance. Lauren tapota de nouveau le matelas pour l'inviter à la rejoindre et cette fois, il obtempéra, prenant place avec précaution, non seulement pour ne pas la blesser, mais également parce que ses propres mouvements étaient un peu raides. Il s'économisait lui même. Son dos le tiraillait douloureusement. c'était drôle comme on ne se rendait compte de la corrélation des muscles entre eux que quand on avait mal et qu'on devait les solliciter.

Elle plaisanta alors en disant qu'elle semblait toute droit sortie d'une scène de Shaun of the dead. Il sourit, heureux de la référence. Il connaissait oui, il avait regardé, un soir avec Claire. Ils étaient friands de films d'horreur et surtout, il adorait quand Claire venait se blottir contre lui. Si elle riait après coup ou était aux anges quand c'était un nanar, quand le films faisait vraiment peur, elle se prenait au jeu et ils en riaient ensuite, même s'il ne faisait pas toujours le fier. Enfin, il faisait semblant d'être sans peur, parce que ce n'était pas tout à fait le cas, même si des loups-garous et des fantômes, ils en côtoyaient souvent.

- Je l'ai vu oui. Et je ne suis pas d'accord, tu n'en es pas à ce point quand même.

Il lui lança un long regard, scrutateur. Elle fit un peu la coquette, remettant une mèche en place. Elle n'était sans doute pas à son avantage, mais Ted n'y faisait absolument pas attention. Il n'était pas très attaché à l'apparence physique de toutes façons, même s'il fallait avouer que c'était quand même quelque chose qu'il regardait chez une femme susceptible de lui plaire. Lauren était une belle femme, mais il n'y avait plus que Claire... En fait, il n'y avait jamais eu que Claire. Lauren parla alors de son rétablissement, avant de faire une allusion à leur mission, pour se rattraper à temps en se souvenant que ce n'était pas forcément le lieu pour parler de leurs exploits terroristes.

Il planta son regard dans le sien quand elle parla de troll, de serpent et de twister. Hein ? Quoi le quoi ? S'il était au courant du troll et des reptiles (Claire lui en avait parlé), il ne comprenait pas l'allusion au twister. Surtout qu'il ne savait pas ce que c'était. Il pouvait être à l'aise avec le monde moldu, ce n'était pas non plus totalement le sien.

- C'est quoi Twister ?

Mais Lauren posait déjà une série de questions et il grimaça.

- Honnêtement, je n'en sais rien. Je n'ai pas eu la tête à me renseigner à ce sujet... J'étais trop inquiet pour mes proches.

Dont elle faisait partie d'ailleurs. Enfin, ils n'étaient pas des proches au sens familial, mais des personnes qui comptaient pour lui oui. Bruce, Jane, Lauren... Et Claire bien sûr. Elle en priorité. Il n'avait pu empêcher ses pensées de vagabonder vers elle quand il était séparé d'elle. C'était plus fort que lui et cela l'avait quelque peu distrait d'ailleurs. Et il avait eu tort de s'en faire... Elle s'en était mieux sortie que lui. Lauren s'inquiéta alors de son état, s'il était à l'évènement sportif ou pas et il soupira :

- Hélas, oui j'y étais. Pas en tant que participant, mais en tant que spectateur. Je t'ai vu sur le terrain.

Il baissa le regard sur sa chemise.

- Merci, elle est plus seyante que la fendue de cet hôpital. Ça me fait bizarre de me retrouver là en tant que malade.

Il était plus habitué à soigner et finalement, on ne comprenait ce que vivaient les patients que quand on se retrouvait à leur place.

- Ne t'inquiète pas Lauren, je vais bien.

Et c'était la vérité, malgré la fatigue. Il n'avait aucun réel soucis, ses blessures cicatrisaient et ne seraient bientôt plus qu'un vilain souvenir. On s'était bien occupé de lui, mais il se demandait quand même s'il n'allait pas faire quelques stages avec les aguerris de l'Ordre, histoire d'être un peu plus dégourdi quand il était en sale posture. Il était davantage un cérébral qu'un impulsif. Lauren reprit d'un ton léger en proposant de changer l'eau en bière et il laissa échapper un petit rire.

- J'avoue que cela mériterait qu'on se penche sur la question.

Le rire devint un sourire amusé, avant de disparaître alors qu'il reprenait tout son sérieux :

- Lauren, je dois te remercier.

Sans doute qu'elle ne comprendrait pas la raison de cela, alors il décida d'éclairer un peu sa lanterne.

- Je sais pour le troll. Je sais même qu'il y a une de vous qui a essayé de le séduire et qui en plus, a réussi. Claire est très importante pour moi et vous avez tous veillé sur elle. Et tu as sauvé la vie de Jane, qui est une amie proche. Alors merci.

Oui, la cinglée qui avait charmé un troll était sa petite amie. Une fille qu'il connaissait depuis toujours ou presque. S'il l'avait perdu... Il préférait ne même pas y penser, tant cette idée lui était insupportable. Et Jane... Ils avaient passé plusieurs été ensemble, en Irlande et, avec Eireann, elle avait été là quand la vie avait été dure pour lui à Poudlard. Il était presque amusant de constater que Lauren, Jane et Claire s'étaient retrouvées embarquées dans la même galère. Trois femmes qu'il adorait et estimait énormément...
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Re: Et il y a même parfois des gens importants [Pour Ted]
ce message a été posté Jeu 21 Juin 2012 - 15:52
- Ça me fait bizarre de me retrouver là en tant que malade.

La gorge de Lauren se noua. Si l’incident au stade avait été un acte terroriste général, il n’en était pas moins le reflet de leur combat au quotidien. C’était à cause de l’existence des factions que Jugson avait décidé de leur nuire. Il aurait pu simplement faire sauter le ministère, mais cela aurait-il changé quelque chose ? Un autre incident du type du Manoir Kark, d’autres morts, d’autres rebellions… Un cercle sans fin de pacifistes violents et de tyrans à bout de souffle. Ted portait aujourd’hui les blessures de ce coup de gueule. Quelques semaines plus tôt il avait senti la cendre et le parfum des plantes carbonisées suite à l’explosion de la boutique dans l’Allée des Embrumes. Tout cela n’était que des stigmates sans conséquences. Des petites cicatrices que la magie ferait disparaitre, hop. Mais demain. Que se passerait-il demain ? Quand on lui demanderait de faire sauter une autre boutique et qu’un groupe Héritier ou Ombre viendrait l’en empêcher ? Que se passera-t-il demain, si Ted devait perdre un bras, ou la vue, ou simplement être enfermé dans son corps comme une prison vivante, incapable de parler, de bouger. Qu’en serait-il de ses protestations et de ses idéaux une fois que la guerre lui aurait tout prit.

Et elle. Elle qui devait se battre pour continuer un combat perdu par son père. Un père mort, une mère folle, une petite sœur abattue. Dans tout ça Lauren voulait se montrer digne, portant au bout de son bras un flambeau de justice. Oh, c’était bien la justice. C’était bien de servir une bonne cause. Mais son histoire se devait toujours de lui rappeler que ce flambeau serait planté sur un monticule de sacrifiés dont elle ferait peut-être partie. Elle n’était pas plus forte qu’une autre, pas invincible, pas protégée par un Dieu, un Esprit, une amulette. Elle n’avait que ses bras pour l’enlacer, ne pouvait compter que sur sa cervelle et, pauvre d’elle, sur un morceau de bois d’une vingtaine de centimètres qui ne répondaient qu’à des sorts réapprit et balbutiés hasardeusement au cours d’une bataille. Elle mourrait, et emporterait avec elle les souvenirs du Nokia, les sourires de Ted, les rires tonitruants de Bruce, les verres offerts par Jake, les missives sarcastiques et sensuelles entre Faust et Lisa. Tout ce qui semble immortel quand tu te lèves le matin et que tu laisses l’horloge distribuer ses heures comme un présent acquit par naissance. En vérité, nous passons notre existence en équilibristes, bras écartés et yeux rivés sur une passerelle branlante que nous essayons de franchir. Une passerelle où chaque coup de vent de la vie manque de nous faire tomber au fond du gouffre de l’Histoire.

Nous ne sommes rien. C’est un fait. Nous n’existons qu’à travers les gens, à leurs compliments, à leur amour. Nous n’existons qu’à travers ce reflet que nous pouvons observer avec fierté ou éviter du regard. Mais même s’ils n’étaient rien de bien important, simplement des kamikazes de l’Ordre, la perspective que demain, Ted ne soit pas là pour plaisanter au sujet des bières, de Twister et des films moldus, lui faisait horreur.

Lauren inspira, avec un sourire tremblant.

Il n’y avait pas de ballons autour de son lit, il n’y avait pas de cartes lui souhaitant un bon rétablissement. Le reste de sa famille ne devait même pas savoir qu’elle était ici. C’était un plus. Si sa tante avait été mise au courant, nul doute qu’à la place de Ted se serait retrouvé deux ou trois miliciens près à l’embarquer. La famille...

- Ne t'inquiète pas Lauren, je vais bien.


Goutte d’eau dans un vase sans fleurs. Les yeux de Lauren se mirent à bruler comme picoté à l’acide et à sa plus grande honte, elle sentit des spasmes agiter sa gorge, tandis que les larmes commençaient à couler. Elle n’avait plus pleuré devant quelqu’un depuis un moment (depuis sa première mission en vérité, où Lauren s’était rependue en craintes diverses et variées dans les bras de Bruce). Elle grimaça, essaya d’arrêter le flot continu sans grand succès, le regard baissé, incapable de surmonter la réaction de Ted, ou n’importe quel acte de pitié. Il était gentil, il la consolerait peut-être, mais Lauren n’avait pas besoin de ça. C’était juste une digue en elle qui s’était rompue à sa déclaration, suite à un écho dans ses pensées. Il allait bien, elle en était soulagée. Elle avait eut peur, des gens étaient morts. Elle ne voulait pas qu’il parte, elle voulait qu’il vive. Elle voulait changer sa vie. Elle voulait disparaitre. Elle était désemparée, inutile, et perdue.

« Merci » Bredouilla-t-elle. « Merci d’être là. Je ne pensais pas que quelqu’un viendrait. … Je ne l’aurais jamais cru. »

Lauren eut un petit rire pitoyable.

« Ah les femmes, toujours à pleurer pour un rien, c’est terrible. Ca va passer. Je. Tu peux me passer un mouchoir s’il te plait ? »

Un carré blanc fut aussitôt agité devant ses yeux et elle le remercia d’un nouveau sourire avant de se moucher. Classe. Très classe.

- Lauren, je dois te remercier.

Le mouchoir encore collé à son nez, Lauren releva les yeux avec une expression presque bovine d'incompréhension.

- Je sais pour le troll. Je sais même qu'il y a une de vous qui a essayé de le séduire et qui en plus, a réussi. Claire est très importante pour moi et vous avez tous veillé sur elle. Et tu as sauvé la vie de Jane, qui est une amie proche. Alors merci.

Lauren froissa le papier usagé, les sourcils froncés, et posa le tout dans la corbeille près de la table de chevet. Le cerveau encore embrumé malgré la potion, elle mit un temps à recadrer les propos de Ted. Claire et Jane étaient deux prénoms qui ne lui disaient absolument rien, mais Ted faisait allusion aux évènements du triathlon, et surtout de ce qu’ils avaient du affronter. Leur groupe, elle s’en souvenait bien. De Clark et de ses blessures (Envie de vomir, elle se retint comme elle pu, les mains tremblantes), la sang-pur qui l’avait aidé à franchir la dernière ligne droite jusqu’au portoloin, le garçon qui avait combattu à leurs côtés, Hector et sa moue dégoûtée quand elle l’avait embrassé.

La petite blonde walkyrie qui parlait français. Avait dragué un troll aussi. La petite blonde qui s’appelait Claire.

Et juste avant qu’elle ne s’exclame, la vision de cette jeune femme brune endormie entre ses bras se supplanta à celle de la blonde. Assommée par un CD. La jeune femme qui vivait encore quand le médicomage l’avait arraché à ses bras pour l’emmener, pour la soigner, ailleurs. La petite brune qui lui avait dit.

« A la vi… »

Sa voix s’étrangla. Lauren eut un petit hoquet et tandis la main pour agripper le poignet de Ted de toutes ses forces.

« Elle s’appelle Jane ? »

Son cœur faisait le marathon à sa place.

« …. Elle va bien ? Elle s’est réveillée ? Elle a été attaquée par un cd ensorcelé. Si les médicomages ont besoin de ça pour comprendre ce qu’elle a eut, il faut que tu ailles le leur dire. Elle est tombée et ne s’est pas réveillée. Je n’aurais pas du la déplacer je sais, mais je pouvais pas la laisser là-bas. On venait de se faire mordre par des runespoor et il y avait peut-être d’autres foutus bestioles dans la médiathèque. Et je pouvais pas la laisser Ted. Je pouvais pas. »

Lauren savait pourtant qu’il y avait toujours de grands risques à déplacer quelqu’un d’inconscient, car cela pouvait lui causer des problèmes plus importants qu’à l’origine. Et un transport en portoloin n’était pas ce qu’il y avait de mieux non plus. Mais la petite blonde (elle s’appelait Claire, comme dans la berceuse française de sa mère), elle aussi étaient tombée, frappée au front, et Clark l’avait sauvé. Clark avait réussit à la transporter et maintenant…

« Claire. Elle s’est fait mordre aussi. C’est un autre qui l’a surtout aidé. Clark. Il s’appelle Clark et. Ils ont tous été géniaux. » Chuchota-t-elle, sans s’inclure dans le ils. Les exploits, ça ne la concernait pas.

Puis Lauren comprit d’un coup, et s’exclama en français, émue, troublée, heureuse.

« C’est ta petite amie ? La walkyrie c’est ta fiancée ? Oh Teddy ! »

Elle n'avait jamais ressentit autant de fierté envers quelqu'un.
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ce message a été posté Ven 6 Juil 2012 - 13:01
Une expression de surprise passa dans le regard sombre du jeune sorcier quand elle le remercia d'être venu, persuadée que personne ne viendrait. Vraiment personne ? C'était triste non ? De penser que personne ne pourrait se faire du soucis pour vous, que personne ne pourrait angoisser d'une mort possible... C'était un isolement, une solitude, comme lui-même n'en connaissait pas. Il n'avait pas tonne d'amis, mais ceux qu'il avait étaient sincères. Sa grand mère était la seule famille qui lui restait et elle n'avait pas hésité à venir le voir, malgré qu'elle ne soit pas vraiment acceptée dans le Londres sorcier, étant traîtresse à son sang. Une Black, radiée de la généalogie. Contrairement à sa cousine Isis Lestrange, Sang Pure, dans la plus pure tradition sorcière, il n'était qu'un sorcier basique. Et pourtant, cette pureté ne lui manquait absolument pas. Et le poids de son nom n'était plus un fardeau maintenant qu'il était adulte. Quoiqu'il en soit, il n'était pas seul, Claire s'étant glissée rapidement dans son lit, aux heures les plus noires de la nuit, juste pour s'assurer qu'il allait bien et pour profiter l'un de l'autre.

Et il lui semblait tellement naturel de se trouver aux côtés de Lauren en cet instant. Ils n'étaient pas intimes, ils ne se connaissaient pas depuis très longtemps, mais cela n'avait pas d'importance, on ne choisissait pas les liens d'amitié. Quelque chose s'était passé entre eux, un lien s'était tissé, inexplicable mais puissant et il prenait de ses nouvelles, comme il l'aurait fait avec Eireann ou Jane.

- C'est normal, je m'inquiétais pour toi.

Lauren se reprit, plaisantant alors sur le côté pleureur des femmes. Bah, il avait grandi, entouré de femmes, alors il était plutôt habitué à ces crises de larmes, ou au côté ultra protecteur maternel. Sa grand-mère l'avait couvé, la mère de Claire sur protégé. Quant à Claire... Oui, il lui arrivait de pleurer, d'avoir les nerfs à fleur de peau, mais ce n'était jamais vraiment pour un oui ou pour un non et il se gardait bien de juger la sensibilité des autres. Il s'exécuta et tendit un mouchoir à Lauren, attendant qu'elle reprenne contenance en silence, gardant son avis pour lui. Après quelques instants de silence, il se jeta à l'eau et lui dit avec sérieux qu'il la remerciait. L'expression de Lauren lui apprit qu'elle ne savait absolument pas pourquoi. Normal, elle ne devait pas savoir le lien qui existait entre Ted et Jane ou Ted et Claire. Il lui expliqua alors ce qui lui valait cette reconnaissance. Il essayait de le dire avec légèreté, mais ce n'était pas forcément évident quand il songeait à ce qui aurait pu arriver. Il remarqua alors que Lauren ne semblait toujours pas comprendre. Il vit pourtant une lueur de compréhension dans ses yeux au bout de quelques instants. Peut-être qu'ils n'avaient pas vraiment eu le temps de faire connaissance et de s'appeler par leurs petits noms... Lui même ne savait pas grand chose de ses compagnons d'infortune, sauf ceux qu'il connaissait déjà d'avant, même vaguement.

Soudain, Lauren agrippa le poignet du jeune homme, le serrant avec force. Elle expliqua alors ce qui était arrivé à Jane et il sourit, réconfortant :

- Elle va bien Lauren. Grâce à toi. Parce que tu ne l'as pas abandonné.

Et il y avait une réelle fierté dans sa voix alors qu'il s'exprimait ainsi. Ils étaient de l'Ordre du Phénix, ils savaient ce qu'était l'entraide, qu'importe la personne en difficulté. Lauren expliqua alors que c'était un dénommé Clark qui avait pris Claire en charge. Ted hocha la tête, notant ce nom, décidé à le remercier lui aussi, quelle que soit sa faction, quelles que soient ses opinions. Lauren sembla alors prendre conscience de quelque chose et le jeune homme se mit à rire quand elle lui demanda si Claire était sa petite amie. Enfin non pas Claire, la Walkyrie.

- La Walkyrie ? Par Merlin, j'ai peur de demander ce qui lui vaut ce surnom !

Une guerrière nordique, voilà ce qu'était une Walkyrie, et c'était très flatteur pour Claire. Et cela plaisait au jeune homme d'ailleurs, surtout qu'il lui suffisait d'imaginer sa Claire en tenue guerrière pour ressentir une violente flèche de désir se planter dans ses reins.

- Non, ce n'est pas ma fiancée. Enfin, pas encore...

Il se mordilla la lèvre inférieure, soudain intimidé. Pudique pour être exact. Ce qu'il se passait entre Claire et lui était encore tout nouveau tout beau. Après avoir passé 19 ans à se voir comme des frères et sœurs, voilà qu'ils étaient un couple.

- C'est un peu compliqué en fait.

Il baissa le regard un peu gêné, avant de se passer une main dans les cheveux, les désordonnant davantage encore, lui donnant un air juvénile et vulnérable soudain.

- Quand Harry Potter est mort, que Voldemort a gagné, ma grand mère a du fuir, avec moi, puisque mes parents avaient été tués.

Il toussota pour raffermir sa voix.

- Et elle s'est réfugiée chez une amie française... Trois ans plus tard, elle mettait au monde une petite fille. Claire. Nous avons grandi ensemble, je la connais depuis toujours et je la considérais comme ma sœur. Jusqu'à il y a quelques mois. Les choses ont changé entre nous.

Il eut un petit sourire désarmant de charme ignoré.

- Tu sais qu'elle parle de nos enfants comme si c'était la chose la plus naturelle du monde ? Des fois, l'enthousiasme de Claire m'effraie.
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ce message a été posté Lun 9 Juil 2012 - 19:42
Spoiler:


L’abandonner ? Comment aurait-elle pu l’abandonner ? Mais pouvait-elle simplement expliquer ce qu’elle avait ressenti lorsque la jeune femme s’était effondrée devant elle ? Comment son corps soudain inerte lui avait fait penser à Joe. Pourtant Joe était… Joe avait été différente ce jour-là. Joe ne lui avait pas vraiment ressemblé en vérité. La jeune femme qu’elle avait trainé n’était pas blonde, n’était pas exactement très jeune. Elle avait juste eut cette surprise sur le visage, cet éclat de surprise mortifié de quelque chose qu’on refuse de toute ses forces mais qu’on ne peut pas éviter. Cette surprise emplie de révolte qui l’avait poursuivis quelques secondes après que ses yeux se soient fermés, dans le froncement colérique de ses sourcils, dans le pincement outragé de ses lèvres. Son corps s’était désarticulé en un coup sec, mais tout en elle avait crié un « Non ». Et Lauren n’avait pas pu se résoudre à la laisser là, pas après tous ses efforts, pas après avoir vu la vie se battre en elle. Il fallait que cette révolte-là trouve victoire, trouve un sens. Si Lauren n’avait pas eu la force de la trainer au portoloin, si la sang-pure les avait abandonnés, alors elle serait restée là. Elle l’aurait ensevelie sous son corps, dans ses bras, la protégeant de tout ce qui restait encore dans la médiathèque. Elle aurait donné le reste de ses chances de survie pour que cette révolte gronde encore et toujours. Que ce flambeau ne s’éteigne pas.

Ce n’était pas juste. Ce n’était pas juste que les Hommes soient si facilement détruits.

Mais elle ne pouvait pas dire ça. Elle se contenta de se mordre la langue à s’en faire saigner, avec les yeux en vitraux brouillés à cause des larmes. Elle n’arrivait même plus à distinguer clairement le visage de Ted. Lauren se raccrochait à l’idée que la fille avait survécue. Qu’elles avaient réussi à faire pencher la balance du bon côté. Et cette survie marquait encore plus douloureusement la disparition de Joe. C’était cruel, de trouver autant de désespoir dans le bonheur.

Peut-être qu’Autre Part, son père était fier d’elle. Un petit peu.

- La Walkyrie ? Par Merlin, j'ai peur de demander ce qui lui vaut ce surnom !


Lauren coassa un rire et souleva lentement les mains, en signe d’ignorance. L’image lui était venue par un bref flash. Elle se rappelait simplement d’un dessin animé, d’une walkyrie blonde qui se détourne d’un air nonchalant et sensuel alors que le feu explose derrière elle. Ca avait un rapport avec des Dragons si elle se souvenait bien, mais cela datait d’un soir de Noël où, épuisée par ses récents exploits en matière de sexe, elle avait zoné sur les chaines familiales, un édredon protégeant son cœur nu, une glace au chocolat dans une main. Le dessin animé lui avait plu, même si elle ne pouvait pas se rappeler de la trame. Lauren tâcherait de le retrouver, simplement pour pouvoir expliquer sa vision à Ted. Mais il se doutait bien de la raison d’un tel surnom. Claire, puisque tel était son nom, lui avait l’effet d’une fille qui ne desserre pas les dents ni les poings devant l’adversité. Le genre à braver les intempéries, les malheurs, le menton levé, pour peu qu’on doute d’elle ou qu’on mette en danger ses proches. Une vision idéale de quelqu’un qu’elle aurait elle-même aimé représenter au sein de l’Ordre. Mais elle manquait de cette puissance brute, de cette confiance en soi. Elle s’estimait certes énormément, et ne doutait pas de certains de ses talents. Mais il y avait toujours cette saloperie de petite voix dans sa tête qui se contentait de lui murmurer qu’au final, elle crèverait dans ce combat. Ça serait une belle mort, une mort digne de son paternel, un décès florissant d’idéologies défendues jusqu’au dernier souffle. Elle serait un martyr phénix (une de plus) mais partirait quand même. Retrouver les autres, parce que le reste de sa famille ne comptait plus à présent. Ni sa tante et ses descendants – surtout pas – ni sa mère perdue dans son monde de brouillard. Quelque part, Lauren s’était déjà préparée. Elle n’aurait rien à laisser derrière elle.

Enfin. Peut-être que Ted serait triste, puisqu’il s’inquiétait pour elle. L’idée était encore neuve, un peu trop affolante pour qu’elle puisse entièrement lui faire confiance. Mais l’élan d’amour qu’elle ressentit de nouveau pour lui fut tel que Lauren se contenta de sourire, en toute simplicité. Ça valait bien un merci, un je t’aime, un tu peux compter sur moi.

« Non, ce n'est pas ma fiancée. Enfin, pas encore... C'est un peu compliqué en fait.

- C’est moins drôle si ça l’est pas » Se contenta de répondre Lauren. Les histoires de cœur n’éveillaient rien en elle. Son seul et unique amour lui avait permit d’ouvrir les yeux sur sa bisexualité, et elle n’était pas certaine de ressentir à présent le quart de ce qu’elle avait pu vivre à l’époque de Poudlard si elle recroisait Alice dans les circonstances actuelles.

L’amour lui avait toujours paru un danger inévitable, une manière de s’enliser dans un autre Filet du Diable, beaucoup plus fourbe, beaucoup plus discret. L’amour donnait une fausse impression d’invulnérabilité et d’immortalité. Elle avait vu l’amour de ses parents être détruit, indépendamment de leur volonté. Elle ne croyait pas l’amour à l’abri de tout, et c’était même parfois suicidaire de tenter de le défendre. Mais là aussi, comment l’expliquer à Ted ? La seule chose qu’elle avait envie de lui dire, paradoxalement au bonheur qu’elle ressentait de le savoir amoureux d’une telle fille, c’était de fuir. Fuir, se cacher, ne rien dire, ne plus rien faire. Se planquer dans un trou, rester à l’écart du monde, l’entrainer elle avec lui. Qu’ils vivent à deux, d’accord, mais loin. Si loin que personne ne pourrait jamais les effleurer, même d’une mauvaise parole. Loin que personne ne puisse pas écorcher ce qu’ils pourraient créer ensemble. Elle voulait lui dire de ne pas faire d’enfant, surtout pas. C’était une peur panique, son visage blêmit, son front devint moite de sueur. Elle ressentit une terreur telle que ses mots se coincèrent dans sa gorge. Il ne fallait pas que Ted tombe amoureux, il ne fallait pas que Ted fonde une famille, car alors Claire serait en danger, ils seraient tous en danger, et il y aurait encore des cadavres flottant au-dessus des banlieues familiales.

Il ne se rendait pas compte de tout ce que ça impliquait, il ne comprenait pas qu’ils étaient tous foutus. Tous foutus. Tous foutus foutus foutus.


- Tu sais qu'elle parle de nos enfants comme si c'était la chose la plus naturelle du monde ? Des fois, l'enthousiasme de Claire m'effraie.


Fais pas ça. Dis pas ça. Me raconte pas ton histoire m’approche pas va-t-en tu te rends pas compte tu vois pas tu sens pas comme je pue comme je souffre comme je fais mal ? Va-t-en, protège toi, protège la, et même tes idées de bébé, et ne me dis pas comment elle veut les appeler, parce que je vais te dire de ne pas faire de petite sœur, et tu ne comprendras pas. Et on se disputera parce que je vais te hurler dessus oh je n’ai pas le droit de te hurler dessus tu n’es personne tu n’es encore rien pour moi tu t’approches de moi mais tu dois pas je ne dois pas je dois rester à l’abri j’ai été folle de croire que je pouvais rire et discuter et boire une bière et combattre et sauver des gens qu’est ce qui m’a pris de croire que je pouvais être utile alors que je l’ai jamais été j’ai juste été une voleuse et une menteuse j’étais pas digne je l’ai jamais été je suis qu’une poufsouffle de bas étage et en plus j’ai jamais eu mes diplômes. Haïs moi Ted haïs moi parce que moi je me hais et c’est la seule chose que je connais.

« C’est les filles ça, ça veut faire des bébés et cuisiner des gâteaux et faire des câlins devant la cheminée, c’est à cause de Hugh Grant » Dit une voix qui était presque celle de Lauren mais qui ne l’était pas encore tout à fait.

Elle se rendit compte que ses ongles commençaient à transpercer la chemise recouvrant le bras de Ted que lorsque ce dernier bougea. Avec un sursaut, Lauren recula, essuya de nouveau son visage et comprit que l’odeur de sang qui avait commencé à couler au fond de sa gorge provenait de son nez. Le mouchoir revint se plaquer contre ses narines et elle cligna des yeux plusieurs fois, comme sortant d’un songe éveillé.

« … C’est…. C’est beau votre histoire. Enfin. Vous avez toujours vécu ensemble et d’un coup le déclic. On dirait une jolie histoire de livres. Et… c’est cool, maintenant que tout est un peu casse-gueule par ici, de voir que ces histoires continuent d’exister. »

Elle mentait un peu, mais elle mentait si bien qu’elle pu se convaincre elle-même.

« Enfin c’est beau votre histoire mais pas ton histoire. Je savais pour tes parents… Je. J’imagine que toutes les familles ont changé quand Voldemort a gagné. De gré, de force, consciemment ou pas. Moi la mienne…… Moi…. »

Sa voix eut un coassement sec de voiture qui cale.

« Je te raconterais un jour. La dernière fois, devant la bière, j’avais déjà du mal mais je ne crois pas que je sois en état aujourd’hui non plus. »

Lauren hocha la tête, vérifia l’état de son nez. Il ne saignait plus.

« Tout change. Mais - ce qu’il faut que tu te dises c’est que les choses doivent arriver. Combat pas. Si t’aimes cette fille alors aime la. Ca te donnera une raison de plus de te battre. Mais… fais pas de folie. Fais attention à toi, à vous deux. D’accord ? Fais pas de folies Ted. Même si tu crois que tu fais une bonne chose……. Pense d’abord à vous deux. Soyez égoïstes. »

Vœu stupide. Ce n’était pas l’égoïsme qui avait tué son père mais sa soif de justice. Son égoïsme l’avait poussé à rester en Angleterre, par pur déni. Mais elle ne demandait pas à Ted un quelconque déni. Juste une fuite, au bon moment. Qu’importe ce qui arrive à leur clan. Eux deux méritaient de vivre.

« Un peu d’enthousiasme ça fait pas de mal, et elle me semble le genre de fille à foncer dans tout les domaines. Allez, continue de me parler d’elle. Faut que j’apprenne à la connaitre. »

Et il fallait qu’elle apprenne à se familiariser avec des concepts comme « Bonheur » « Vie conjugale » « Amour ». Ses paroles lui faisaient l’effet de sortir d’un script de série B mais elle manquait d’inspiration. Cela sonnait faux, comme si elle tenait à tout prix à maquiller quelque chose, son mal. C’était sans doute vrai, mais c’était tout aussi vrai que sa joie à voir Ted aussi gêné, aussi rougissant, parce qu’il parlait d’une fille, que cela le mettait dans tout ses états, à lui faire oublier la blessure dans son dos. Elle aimait le voir comme ça, aussi gauche qu’un adolescent qui subit son premier émoi, hors contexte politique. Cela faisait un bouquet de fleurs dans cette chambre terne de blancheur aseptisée. Lauren se rapprocha un peu, pour poser quelques secondes son front contre son épaule, en signe d’excuse, d’encouragement et d’affection. Ca faisait mal, parce que ce n’était pas pour elle et ça ne le serait jamais. Mais ça existait quand même. Ca existait encore. C’était de l’espoir.
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ce message a été posté Ven 20 Juil 2012 - 16:21
Quelque chose semblait préoccuper Lauren. Peut-être les réminiscences de cette journée infernale. Ou peut-être autre chose. Il aurait donné cher pour avoir le pouvoir de lire dans ses pensées. Une expression d’infinie tristesse se peignait sur son visage pâle. Et ses yeux s’embuaient de larmes. Désœuvrés, le jeune homme ne savait trop comment se comporter ou quoi dire. Finalement, il ne connaissait pas Lauren. Ce n’était pas une mission en commun et un verre dans un bar moldu qui pouvait créer des liens d’amitié. Et pourtant, il s’était sincèrement fait du mouron pour elle et il lui semblait logique d’être là aujourd’hui. D’ailleurs, il la remercia au sujet de Claire et fut surpris d’entendre Lauren l’appeler Walkyrie. Oh, c’était plus que flatteur et son imagination s’emballait déjà en imaginant Claire en guerrière sexy, mais il espérait qu’elle n’avait pas été trop audacieuse et impulsive justement. Après tout, il ne savait ce qu’il s’était passé pour elle que par son biais et elle avait très bien pu édulcorer un peu, histoire de s’éviter une soufflante pour ses risques inconsidérés, même si cela semblait ridicule alors qu’elle était saine et sauve.

Elle s’enthousiasma alors quand elle lui demanda si Claire était sa fiancée et il rougit légèrement, avant de répondre avec un petit air gêné que non, même si en fait, ils étaient bien en couple. Il n’était pas particulièrement friand des histoires compliquées. Des choses compliquées en règle général en fait. Il était suffisamment capable de se faire des nœuds au cerveau tout seul sans en rajouter avec une réalité tout aussi tordue. Il expliqua alors la situation brièvement, plaisantant sur le fait que Claire trouvait naturel qu’ils aient des enfants ensemble. Oh lui aussi, mais pas maintenant. Il n’avait que 22 ans, elle à peine 20, ils n’avaient pas de métier, encore dans leurs études. Et puis même, de façon égoïste, il avait très envie de profiter d’elle, de l’avoir pour lui seul, même si c’était déjà le cas depuis 20 ans. Mais pas de cette façon exclusive des amants. Il voulait la découvrir sous un autre jour. Et pour cela, il leur fallait encore du temps.

La réponse de Lauren semblait un peu forcée. Ted l’observa avant de hocher la tête, mais sans la lâcher de ce regard perçant qui semblait lire dans les âmes.

- Claire fait des gâteaux à tomber et pour ce qui est de regarder des comédies romantiques dans le canapé, je suis immunisé, mais elle n’est pas une grande fan de Hugh Grant.

Malgré son air détaché, il sentait que quelque chose clochait alors que les ongles de Lauren s’enfonçaient dans son avant bras. Il remua et elle le lâcha. Quelque chose clochait, il en était certain. Elle sembla s’ébrouer, et porta son mouchoir à son nez alors qu’elle commençait à saigner, avant de reprendre la parole, s’attirant un regard inquiet de la part du jeune homme. Elle trouvait leur histoire jolie, la façon dont ça se passait, avant le déclic. Il hocha la tête, avant d’intervenir avec un petit ton cynique :

- Le seul problème, c’est que c’est difficile de passer de l’image de sœur à petite amie, tu vois ?

Il avait un petit blocage à ce sujet, même s’il arrivait enfin à passer outre et à la considérer comme une femme, quasiment de son âge et qu’il désirait férocement. Qu’il aimait terriblement. Elle bafouilla alors au sujet de la mort de ses parents et il haussa les épaules, comme si cela ne lui faisait rien. Finalement, il n’avait pas eu l’occasion de les connaître et encore moins de les pleurer. C’était presque une bonne chose qu’ils aient été tués alors qu’il était bébé. Pas de regrets, pas de souvenirs, juste le manque et la tristesse de ne pas les avoir connu et d’avoir vécu dans leur ombre. Sa grand mère pleurait toujours sa fille perdue, même si elle ne le montrait pas devant son petit fils. Il ne dit rien alors que Lauren abordait sa propre histoire, avant de finalement se rétracter, lui disant qu’elle lui parlerait un jour. Il hocha doucement la tête, avant de répondre dans un murmure grave et doux à la fois :

- Quand tu seras prête et si tu m’en juges digne.

Elle ne saignait plus du nez et lui donna alors son avis sur cette relation, lui arrachant un petit sourire amusé et une lueur malicieuse dans ses yeux noirs.

- J’en ai bien l’intention.

Il se fit soudainement plus sérieux :

- Je ne suis pas du genre à commettre des folies, même par amour. Claire, c’est une autre paire de manche… Disons que je lui apporte la pondération, quand elle m’apporte la fantaisie. Ne t’en fais pas pour nous Lauren, nous savons dans quoi nous nous engageons et que cela ne sera pas facile. Mais Claire m’a convaincu que c’était ridicule de passer à côté d’un peu de bonheur par peur qu’il ne prenne fin.

Lauren le pria alors de parler de Claire et son expression s’éclaira.

- T’es sûre ? Non parce que je pourrais en parler pendant des heures jusqu’à te saouler.

Et il exagérait à peine…

- Ben, Claire, si elle était allée à Poudlard, aurait sûrement été une Griffondor. Courageuse, impulsive, loyale. Elle n’est pas du genre à couper les cheveux en 4 et fait ce qu’elle veut, quand elle le veut, sans forcément peser les conséquences, mais toujours avec des intentions louables. Elle et les règlements, ce n’est pas tout à fait l’amour fou et d’aussi loin que je me rappelle, ça a toujours été le cas. J’imagine qu’on ne peut pas faire plus différent qu’elle et moi… Mais nous avons les mêmes idéaux, souvent la même façon de penser, mais pas la même façon d’agir.

Il esquissa un sourire, un peu rêveur et indubitablement amoureux.

- Tu sais, que sitôt ses examens en poche, elle a débarqué à Londres et est venue s’installer chez moi, décochant son stage ici pour se rapprocher de moi ? Sans me prévenir bien sûr, sinon Claire ne serait pas Claire. Tu commences à saisir le personnage et le lot d’ennuis qu’elle peut amener ? Remarque, on ne s’ennuie jamais avec elle et même après 20 ans, elle arrive encore à me surprendre.
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ce message a été posté Ven 20 Juil 2012 - 19:02
Au début, c’était une bonne idée. Si, si, je vous assure, c’était carrément une trop bonne idée. Bon, ok, ça dépendait du gout de chacun mais cela lui ressemblait tellement ! Contente d’elle, Claire sortie en boitillant de la petite boutique française plantée au beau milieu de Londres, un sourire aux lèvres et, dans ses bras, une petite peluche de taupe. Oui bon, ce n’était pas grand-chose au regard de ce qu’avait fait Lauren pour elle, mais Claire n’était pas très riche et, en plus, elle préférait les cadeaux impulsifs. Enfin bref, elle se trouvait maintenant dans la rue, marchant avec entrain…enfin, un entrain bancal, vers Sainte Mangouste. A vrai dire, on l’avait laissé sortir depuis ce matin, et elle avait bien tenté de faire semblant d’être encore malade histoire de rester avec Ted mais…Comment on trompe un médicomage ? Ben on ne peut pas pas. Le front sur le radiateur ne suffisait pas, encore moins le coup des règles douloureuses…Excuses bidons.

Alors pas le choix, la jeune française était sortie de l’hôpital magique la mort dans l’âme…Elle serra la peluche contre elle en riant sans raison. Mais rien ne l’empêchait d’y revenir si ? Oh et puis elle n’avait pas revu Lauren depuis qu’ils avaient atterrit dans le Chemin de Traverse. En fait, elle avait été un peu trop obnubilée par Ted sur le coup mais elle allait se rattraper , foi d’elle.

Le seul hic, fut sans doute qu’elle trouva le moyen de passer par l’aile psychiatrique de Sainte Mangouste. Le plus gros hic fut sans doute qu’un malade trouva le moyen de lui piquer sa baguette et, l’énorme hic, fut sans doute qu’il s’en servit….En fait, la catastrophe fut que sa peluche doubla…non tripla….encore pas…mmmh…Disons que René devint carrément énorme ! A tel point que Claire eu du mal à le garder dans ses bras.

« HEY ! RENDS MOI MA BAGUETTE ! »

Hurla-t-elle en se voyant répliquer un tirage de langue. Quoi ?! Elle fronça les sourcils, sentant une sainte colère commencer à irriguer ses veines. Mais un infirmier l’arrêta dans l’élan fougueux qu’elle avait l’intention de prendre envers ce malade…

-Henry..Qu’est ce que c’est ? Oh Henry, tu sais que tu es privé de magie non ?

Claire papillonna des paupières, elle rêvait où l’infirmier venait de prendre le malade affectueusement dans ses bras ?! Hé ho ! C’était elle la victime ! Elle ouvrait déjà la bouche que l’infirmier la coupa dans son élan avec un coup d’œil polaire.

-C’est votre baguette ? Vous savez que c’est interdit ? Confisquée, vous la récupérerez en partant.

Claire ferma la bouche, estomaquée avant de protester.

« Hé mais non ! Je veux dire…Ce n’était pas fait exprès je… »
-Tant pis pour vous, il fallait lire le règlement.

Et là-dessus monsieur la blouse blanche la planta là. Alors sachez qu’une française contrariée, c’était déjà pas du gâteau, mais une Claire contrariée, c’était Hiroshima….Enfin, ça le serait si elle avait sa baguette…Bon, autant l’avouer, sur le coup, elle était impuissante…

« Espèce de bébé Mandragore prépubère… »

Marmonna-t-elle au dos de l’infirmier avant de se diriger vers la chambre de Lauren…Tirant….trainant…Poussant…Un René plus gros qu’elle. C’était bien sa veine ! De la s’cousse, elle ne frappa même pas à la porte de la chambre, non, elle l’ouvrit et fourra René dans l’ouverture….Mais…Il passait pas ?!

« Bordel de ****** »

Jura-t-elle avant de pousser de toute ses forces sur le ventre de Renée. Avec les bras, avec l’épaule, pesant de tout son poids plume avant que celui-ci ne consente à entrer avec un ploc étrange, les étalant tout les deux dans la pièces. Claire au dessus, René en dessous….et un…oups….

Je décline toute responsabilité

Rouge pivoine, Claire songea un moment à rester planquée sur le sol, derrière la tête énorme de René avant de prendre son courage à deux mains et de lever les yeux. Allez, autant pour la honte, elle avait l’habitude et savait s’en sortir avec un sourire adorable. Enfin normalement, mais ça c’était avant de rencontrer le regard ahuri de Ted.

« Ben..qu’est ce que tu fais là ? »

Alors venant de la part d’une française aussi blonde que les blés étalée sur une peluche de taupe avouons que c’était hilarant non ? Claire pencha la tête….

« Hey Lauren ! J’étais venue avec un…enfin…une peluche mais…Ahum…comment dire… »

Que sous l’impulsion d’un malade mental la peluche avec plus que tripler son volume, sans parler de la chanson qui passait en boucle et l’obligeait à hurler…Mince, où était le bouton d’arrêt ?!
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ce message a été posté Sam 21 Juil 2012 - 17:59
Mais Claire m’a convaincu que c’était ridicule de passer à côté d’un peu de bonheur par peur qu’il ne prenne fin.

Ridicule de passer à côté d’un peu de bonheur. Par peur qu’il ne prenne fin.
Ridicule de passer à côté. Par peur que le bonheur prenne fin.
Ridicule. Que le bonheur prenne fin.

Lauren encaissa la phrase, les yeux baissés, les mains lâchement posées de part et d’autre de son corps. La culpabilité l’envahit comme un parfum discret et elle se refusa à juger le propos de Ted par une remarque, un sourire ou une grimace. Elle se fit lisse, un véritable miroir, alors que la vérité éclatait enfin en elle. Ou plutôt, non, cette vérité avait toujours été là, juste cachée, étouffée. Ridicule. C’est ce qu’elle était. Il était ridicule d’avoir peur, mais avait-t-elle réellement craint la fin d’un potentiel bonheur ? Ou bien la peur avait-elle été la meilleure excuse qu’elle ait pu trouver pour lui échapper. La déclaration de Claire approuvée par Ted ne manquait pas de bon sens ni de maturité. Et cette réflexion, cette sagesse, émanait d’une petite walkyrie blonde de quelques années sa cadette. Voilà que Claire, par le biais de cette liaison, par le biais de Ted, venait de lui donner une sacrée leçon. Néanmoins, Lauren refusa de s’y pencher plus sérieusement. Pas ici, pas maintenant. La remarque lui reviendrait en face dans quelques jours, dans le secret de son appartement. Lauren avait les joues brûlantes, comme si elle venait d’être giflée, mais elle ne pouvait certainement pas se révolter, ou ressentir de la rancœur envers les deux jeunes gens. Non, ils avaient raison. Mais c’était leur raison, leur vie. Elle n’était pas prête de toute façon. Pas prête de laisser le bonheur venir. Pas encore.

Voilà. Ca c’était des mots tolérables. Pas encore.

Et sa peur, ses pensées, furent noyées sous le flot intarissable de paroles du sorcier. Il lui parlait de Claire, comme elle venait de lui demander, et tout en lui respirait l’amour, la joie et la fierté de savoir cette fille à ses côtés. Même si, sans trop se forcer, Lauren devinait bien qui avait réussit à attraper l’autre. Ted venait après tout de lui avouer qu’il était difficile pour lui de passer d’une relation fraternelle à une relation amoureuse. Comment Lauren aurait-elle pu l’aider ? A la rigueur, en matière de sexologie, elle aurait pu être bon professeur. Mais ses maigres phrases en matière d’amour avaient été prononcées au chapitre précédent, et elle manquait cruellement d’imagination pour tout autre propos, encourageant ou non. Lauren n’avait jamais été une très bonne élève, il était donc logique qu’elle soit piètre professeur. Sa main glissa de nouveau sur le bras de Ted et elle le tapota avec douceur, encourageante. Fallait-il réellement lui expliquer ce qu’il ressentait ? Trouver une raison ou des idées pour qu’il puisse aller de l’avant ? A l’écouter, il n’y avait pas de problèmes apparent. Il aimait Claire, il aimait tout ce qui constituait cette jeune femme, et c’était bien suffisant. Autant ne pas se pencher sur les blocages qu’il pensait avoir, ceux-ci disparaissaient dès qu’il prononçait son nom. Voilà tout ce que Lauren aurait pu lui dire en guise de conclusion, en guise de soutiens : Mon gars, tu es raide dingue d’elle, comme un gars peut l’être de la personne qu’il aime, ne t’inquiète pas.

Claire l’a dit. Claire a raison. C’est ridicule de s’inquiéter.

« Elle te surprendra toujours. J’ai connu une fille comme elle, une fonceuse qui n’hésitait pas et ne se laissait pas rejeter. Elle te collera au train toute ta vie, et repoussera ceux qui essaieront de l’en empêcher. Une vraie tête brûlée. »

C’est à Alice qu’elle pensait, Alice qui l’avait attrapé par le bras, alors qu’elle n’avait que 14 ans, et avait décidé de ne pas la lâcher. Ca n’avait pas été le même amour, mais Lauren se souvenait parfaitement de l’éclat brûlé de ses yeux bleus, de son entêtement, de ses idées farfelues pour la faire rire, pour la faire vivre. Alice et Claire étaient de la dynamite, de la nitroglycérine. Elles vous explosaient votre monde pour vous forcer à refaire la déco, pour exploser les murs et vous obliger à regarder au-delà. Elles n’avaient aucune limite et apportaient quelque chose de bien.

« Tu sais, tu me dis que vous êtes différents mais franchement, quelle emmerdement ça serait si vous l’étiez. Je veux dire par là, tu t’imagines être avec ton copié collé ? Je suis d’accord, il vous faut quelques points communs mais être toujours sur la même longueur d’onde… au bout d’un moment ça aplanit les choses non ? »

Blablabla, de la parlotte sans intérêt et dénué de sens. Qu’est ce qu’elle pouvait en dire ? Elle n’avait jamais vécu avec personne. Son appartement n’avait jamais connu autre chose que ses propres pas. Lauren eut un nouveau rougissement coupable et alla pour s’excuser quand un bruit sourd, comme un frottement insistant, lui fit tourner la tête en direction de la porte.

En une fraction de seconde le téléphone disparu et ce fut avec une logique désarmante qu’elle refusa de penser à sa baguette pour chercher une arme plus efficace en cas d’attaque. Le vase vide sur sa table de chevet ferait bien l’affaire, estima-t-elle d’un regard.

La porte s’ouvrit, Lauren se redressa, mais au lieu de quelques miliciens, ou d’un médecin, ou de tout autre chose, la seule vision qu’elle eut fut celle d’un Troll des Montagnes poilus essayant de forcer le cadre de l’entrée.

Ses sourcils formèrent des accents circonflexes ébahis au-dessus de ses yeux.

« Bordel de ****** »
Fit le troll qui ressemblait vaguement à un ours très mal dessiné.

Une nouvelle poussée et la tête apparue enfin. Ce n’était clairement pas un ours, même pas un troll, mais une bestiole qu’elle avait souvent croisé dans des reportages sur la Nature et la Vie des Gentils Animaux Qu’il Faut Absolument Protéger. Lauren n’arrivait pas à la nommer, mais elle connaissait. Puis la bête trembla, son regard de billes se tourna vers le sol et elle s’effondra en une masse compacte qui fit légèrement trembler le sol. Ce truc, cette peluche impossible, devait mesurer bien plus de deux mètres.

« Mais qu’est ce que… »

Et en guise d’explication, une simple silhouette habillée en civil accrochée au dos de cette créature qui se mit à beugler d’une voix grave déformée par l’écrasement une chanson française aux paroles douteuses, lui brisant les tympans.

« T’EEEEES SIIIIIII MIIIIIIIIIIIIIIIIIIIGNOOOOOON »

« Claire ? »
« MIGNON MIGNON MIGNON MIGNON MAIS GROS GROS GROOOOOS ! »
« Ben… qu’est ce que tu fais là ? »
« MIGNON MIGNON MIGNON MIGNON MAIS GROS GROS GROS »
« ……… Ca a une voix absolument… »
« EN ETE TU M’FAIS D’L’OMBRE ET EN HIVER TU M’TIENS CHAUD »
« Okayyyy…. »
« ET QUAND T’AS FINI D’BOUFFER TU NOUS LACHES UUUUN GROS PET ! »

Charmant.

Lauren attrapa sa baguette, observa la jeune femme qui se redressait, et avec un temps de retard, s’exclama joyeusement.

« Claire ! On parlait de toi ! »
« J'aime bien tes petits bourrelets et tes mollets bien potelés ! »
« Hey Lauren ! J’étais venue avec un…enfin…une peluche mais…Ahum…comment dire… »

« Une sacrée peluche. Tu sais, un paquet de caramels mous auraient suffit hein…. »
« Quand on commence à manger plus »
« SILENCIO ! »

Couak !

Ce n’était pas avec une créature de cette taille qu’on avait un problème pour viser au moins, parce qu’avec la maladresse de Lauren, et l’état de sa main, elle avait mesuré d’instinct la perspective d’atteindre Claire par erreur.

Avisant la peluche silencieuse dans toute sa splendeur, Lauren prit trois secondes pour se demander où est-ce qu’elle pourrait caser cette immense…. Merlin-seul-savait-quoi.

« Tu peux me dire ce que c’est comme créature ? Parce que la chanson je crois connaitre mais ça remonte à des années, au moins…. 2009 je dirais. »

Et d’un coup ça lui revint. René la Taupe, LE tube de l’été 2010, LA chanson que Lauren avait croisé dans le dortoir de Poufsouffle par une sang-de-bourbe qui avait ramené un lecteur de CD magiquement modifié par un ami de son père artefactier. Le dit lecteur CD, suite à la centième diffusion de cette chanson, avait d'ailleurs fini au fond du Grand Lac en début d'octobre. Lauren éclata d’un rire féroce, soulagée par l’apparition de la fameuse walkyrie. Quelque chose en elle, un bloc noir et gluant comme du goudron, éclata comme une bulle de savon. Elle respirait déjà mieux.

« T’es une vraie dragée surprise toi, je commence effectivement à cerner le personnage. Bienvenue ma belle, contente de voir que tu vas mieux. »
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ce message a été posté Dim 22 Juil 2012 - 16:08
Claire avait une certaine sagesse oui. Cela pouvait paraître niais de vouloir un peu de bonheur plutôt que de se protéger, de ne jamais le connaître et de ne jamais souffrir, mais c'était pourtant courageux et une belle façon d'appréhender la vie. Il avait compris cela au contact de la jeune fille, ce petit lutin bondissant et plein de vie qui refusait de se gâcher le présent par peur du futur. Elle avait réussi à enseigner cette philosophie au jeune Lupin, qui même s'il restait frileux, avait décidé de sauter le pas avec Claire et de leur laisser une chance. Et il était heureux auprès d'elle. Même s'il tremblait à l'idée qu'on ne le lui arrache. Après ce qu'il venait de se passer, c'était une peur totalement légitime. Ils pouvaient aussi se disputer, se séparer en mauvais terme. Que resterait-il de leur amitié après cela ? Pourraient-ils s'en contenter ? Il n'en savait rien et il se maudissait de se torturer ainsi l'esprit en vaines conjectures ou hypothèses.

Parce qu'il y avait une certitude et une seule : il était fou amoureux d'elle.

Et il suffisait de le voir s'animer en parlant de Claire pour en être convaincu. Il la décrivait comme seul un amoureux pouvait le faire, gommant les défauts, exagérant les qualités. Oh des défauts, elle en avait et certains l'agaçaient au plus haut point, mais elle savait toujours se faire pardonner et lui faire oublier ses griefs contre elle. Claire était un rayon de soleil dans une vie parfois un peu morne. Elle était l'optimisme, le grain de folie, ce petit imprévu qui le faisait sourire. Elle avait toujours eu ce pouvoir sur lui. Sur bien des gens en fait. Quiconque la rencontrait ne pouvait qu'être charmé par sa personnalité pétillante.

Lauren lui fit remarquer que Claire le surprendrait toujours. Elle avait elle-même connu quelqu'un de similaire et semblait parler d'expérience. Il hocha la tête avec un sourire. En fait, pour être honnête, il espérait bien qu'elle le surprendrait toujours, c'était imparable contre l'ennui et la routine. Et s'il pouvait envisager un avenir avec elle, il pouvait le décrire de bien des façons, sauf monotone. La jeune femme lui fit remarquer que ce serait ennuyeux de se retrouver avec un copié collé de lui et il ne put qu'acquiescer. Il n'était pas vraiment un joyeux luron. Loin de là même. Renfermé, pudique, taciturne, sérieux, trop grave et mature pour son âge, il se demandait même ce que pouvait bien lui trouver Claire.

- Si, tu as raison.

Et soudain, il y eut un... un truc qui s'encadra dans la porte. Ted tourna vivement la tête vers ce gros truc marron, avant de se raidir en entendant une voix féminine et connue s'en échapper. Il lui fallut d'ailleurs quelques secondes pour remettre les pièces du puzzle en ordre. Une peluche géante et derrière, une Claire qui pestait en voulant faire un cadeau. Ébahi, il vit la peluche tomber, Claire dessus, qui le regarda, aussi surprise que lui en lui demandant ce qu'il faisait là. Il se boucha les oreilles alors qu'une chanson infernale résonnait et retint un gémissement : oh non pitié, tout mais pas ça ! Claire l'avait saoulé pendant tout un été avec cette saloperie de taupe et cette horrible chanson ! Ils étaient gosses alors, mais il avait eu des envies de meurtre au bout de plusieurs semaines de torture. Et elle ne trouvait rien de mieux que d'offrir cette fichue taupe à Lauren ? une taupe trafiquée d'ailleurs. Elle ne devait pas être aussi grosse au départ.

Les deux femmes tentèrent de discuter, mais la voix suraiguë du maudit rongeur rendait cela impossible et Lauren eut la présence d'esprit de lui couper le sifflet, permettant au silence de revenir dans la chambre. Ted se leva rapidement, se dirigeant vers la porte, passant à côté de Claire sans rien dire, avant de passer la tête par la porte et s'excuser pour le bruit imprévu :

- Désolé, mauvais réglage, tout va bien.

Il ferma alors la porte de la chambre sous les regards ahuris du personnel qui se trouvait dans le couloir et des patients, avant de s'y adosser, alors que Lauren accueillait joyeusement Claire.

- Par merlin Claire, pourquoi justement cette affreuse peluche chantante ? Et aussi grosse en plus !

Il se passa une main dans les cheveux, avant de se rappeler de la question de sa petite amie.

- Je suis venu prendre des nouvelles de Lauren, comme toi.

Claire savait tout à propos de Lauren et de ce que Ted pouvait ressentir pour cette jeune femme atypique. Se rendant compte de son air sévère, il se rapprocha de la jeune française et l'aida à se relever, avant de passer une main dans son dos et de baiser doucement ses lèvres.

- Tu sais quoi ? j'étais justement en train de dire à Lauren que tu me surprendrais toujours. Et paf tu arrives avec pertes et fracas avec cet affreux René.

Il sourit, adoucit, avant de regarder Lauren et de lui lancer avec bonne humeur :

- Claire m'a traumatisé avec ça quand on était gamins ! J'aime la France, mais rien que pour cette horreur, j'aurais voulu la fuir !
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ce message a été posté Lun 23 Juil 2012 - 13:24
« Une taupe ! Qui ne connait pas René la taupe hein ? »

Allez, on sauve les meubles, on tente le récupérage impossible d’une fierté laminée, détruite, défoncée, écrasée, ratatinée….Comme on peut et le « comme on peut » de Claire ressemblait fortement à un large sourire plein de dents et d’enthousiasme. Elle tourna les yeux vers Ted qui, une fois n’est pas coutume avec elle, se chargeait de calmer les mouvements de panique ou autre qu’avait provoqué le cri acidulé de guerre de René. Une petite moue déforma les traits délicats de la française alors qu’elle répondait du bout des lèvres :

« Henry a fait joujou avec ma baguette…Et Henry a trouvé sympa un René de deux mètres…Henry mériterait qu’on le laisse seul avec moi et une poêle durant deux minutes »

Ce n’était quand même pas sa faute si un malade lui avait volé sa baguette et avait transformé René en un warrior qui tuait avec sa chanson débile si ? Et ce n’était toujours pas sa faute si un infirmier zélé ressemblant à une mandragore l’avait privé de baguette si ? Résultat, elle n’avait pas pu réparer l’erreur de ce cher Henry. Abruti de Henry oui ! Mais ayons l’âme charitable, c’est mesquin d’accuser un malade ou de rejeter la faute sur ses épaules…Oui enfin, ce n’était que la stricte vérité nom du caleçon de Merlin ! Et…Enfin, Ted se rendit compte que sa petite amie était tout de même assise à califourchon sur une peluche énorme et que son devoir, en tant que petit copain dévoué, galant, serviable, était de l’aider à se relever. Ce qu’il fit, non sans intercepter son regard sombre d’ailleurs. Mouais, il avait de la chance qu’elle apprécie Lauren surtout, alors…Elle sourit lorsqu’il baisa ses lèvres avant d’aller s’assoir, sans gêne notons-le, sur le bord du lit de la jeune femme avant de tourner les yeux sur Ted.

« Je te signale que toi, tu m’as traumatisée avec tes lectures de Simone de Beauvoir comme histoire pour dormir. Un point partout. »

Voilà ! Bon, en fait, c’était un choix judicieux, Claire piquait immanquablement du nez dès la deuxième ligne. Malin le Teddy. Puis son attention revint sur la grande blessée, parce qu’a la base, voyez-vous, c’était tout de même elle que Claire était venue voir. Le regard pétillant, elle ouvrit la bouche.

« Alors déjà, les caramels mous, c’est dépassé, ça colle aux dents et ça file des carries et…ouais, j’aurais dût penser aux bonbons en fait…Mais tant pis, René m’a fait de l’œil et sa petite voix m’a dit ‘Je suis un cadeau, je suis doux, je suis gentil’ mais j’aurais dût vérifier qu’il soit également atone. Ensuite, comme tu peux le voir, je vais bien et ça, c’est grâce à toi et Clark et, enfin ! Comment je vais est une question bonus, la principale étant toi, comment tu te sens ! »

Et là, c’était la question piège, Lauren avait l’air totalement au bout du rouleau. Un pincement de culpabilité perfora le cœur de la jeune française. C’était sa faute, elle aurait quand même dût être plus débrouillarde que…ça.
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ce message a été posté Sam 4 Aoû 2012 - 7:49
Claire était une véritable tornade, et Lauren observa le phénomène débarquer sur son lit avec un sourire heureux et intrigué sur le visage. Le côté Walkyrie enjouée de Claire avait tendance à la faire se crisper, un mauvais réflexe qu’elle ne tarda pas à faire disparaitre quand la jeune femme fut à portée de main. Sans aucune hésitation, elle tendit la main vers les cheveux blonds de la française et en caressa une mèche avec une grande douceur, presque maternelle. René la Taupe posé contre un mur les contemplait en silence, les couvant de son sourire béat. Ted n’était pas loin, gardien fidèle et tranquille. Avec Claire, ils formaient une paire complémentaire détonante et Lauren fut heureuse qu’ils se soient trouvé tous les deux. Leur échange avait un côté « Je te cherche et je te trouve » qui la fit rire. Claire ne lâchait pas un millimètre de terrain mais ce n’était certainement pas du genre de Ted de s’effacer aussi facilement face à sa compagne. Il devait très certainement avoir l’habitude de voir sa petite amie aussi radicale dans l’exécution de ses envies. Et Lauren comprit soudain qu’elle était leur cible du moment. Comprit soudain que Claire était là pour elle, uniquement pour elle, qu’elle venait de lui faire un cadeau, qu’elle venait de sauter sur son lit comme.

Comme.

/Lauren REVEILLE TOI allez viens hey maman a enfin sortit les pains au chocolat de mamie allez SECOUE TOI UN PEU je vais t’étouffer avec ce coussin si tu te bouges pas allez viens c’est l’été il fait super beau t’es enfin rentrée de ton château viens là viens avec moi Laureeeeen tu m’entends ? Tu m’entends je le sais fais pas semblant de dormir MAMAAAAAAAAAAAN LAUREN VEUT PAS SE LEVER ! Lauren ? Lauren !/

Lauren Lauren Lauren….

Sa main délaissa la mèche de cheveux aussi vite que si elle s’était brulée et le regard de Claire se surperposa à celui de ses souvenirs. Le trouble fut si profond qu’elle mit un temps avant de comprendre que la jeune femme venait de lui poser une question – et de la remercier aussi, mais c’était tellement moins important que ce qu’elle-même lui avait fait, pendant un court instant, avec son engouement et ses yeux bleus et ses sourires et sa manière de s’installer là au bord de son lit….

Les lèvres de Lauren se brisèrent en un sourire tordu de tristesse.

« Je ne connais pas Simone de Beauvoir tiens. »

Le portable était un poids chaud sur son ventre et elle se reprit, comme si sa présence avait été une main rassurante, encourageante.

« Et les caramels mous c’est excellent ! D’ailleurs j’adore en faire fondre un dans mon chocolat chaud, ça me donne une de ses pêches quand il pleut…. Les bonbons j’aurais eu plus de mal mais surtout ne t’inquiète pas, René est absolument parfait une fois qu’il se tait. Je vais le poser dans ma chambre avec un sortilège de détection comme ça, si un voleur ou une personne non tolérée entre dans la maison, René lui fera exploser les tympans. »

En fait, ce n’était pas une si mauvaise idée. Lauren était d’un naturel paranoïaque concernant son appartement bien que ses affaires les plus précieuses ne la quittent jamais. Elle prit note de demander de l’aide à Bruce pour ce genre de sortilèges (elle aurait été capable de faire flamber la pauvre peluche avec des essais ratés). Bruce était le seul en qui elle avait réellement confiance pour ce genre de manigance. Et puis, allez, peut-être que l’idée le ferait rire…

« J’avais une compagne née-moldue dans ma promotion à Poufsouffle, et elle aussi, elle aimait René la Taupe. »

Agitant faiblement sa baguette, Lauren fit léviter la peluche jusqu’à la poser près de son lit, de manière à toucher les poils drus qui la recouvraient.

« Tu n’as pas tord, elle est effectivement très douce. René va être mon nouveau compagnon de vie, il a juste la taille qu’il faut. »

Lauren lui donna une pichenette sur le museau, tendant les doigts au maximum et réveillant sa blessure qui l’élança un quart de seconde avant que les bandages, enduit de potion médicamenteuse, n’agisse aussitôt en novocaïne pour la calmer.

« Ah ! – Hm, cela me rappelle » Sa voix produit un effort particulier pour articuler les sons correctement, alors que l’affluence d’anesthésistes la calmait brutalement. « Ca me rappelle Sullivan dans Monstres et Compagnie. Qu’est-ce que j’avais adoré ce dessin animé… J’aurais rêvé d’un Sulli géant quand j’étais enfant. Je trouvais que c’était le nounours le plus chouette du monde, mais je ne demandais pas grand-chose à l’époque, alors mes parents n’en ont jamais rien su… »

Par contre Joe avait cassé les pieds de toute la famille pour avoir un Petit Pied dans sa chambre et ce n’était qu’au Noël de ses 8 ans que ce vœu là avait été exaucé. Lauren se souvenait encore du paquet enrubanné qui avait la forme d’un diplodocus, et la meilleure dont Joe avait réagit avec joie uniquement en le voyant. Elle avait gardé le cadeau enveloppé pendant trois jours avant de le défaire, simplement parce que le papier représentait différents dinosaures en train de bouger, de paitre…. Puis Petit Pied était sorti dans sa chambre et Joe avait passé le reste de sa courte vie à grimper sur son dos pour observer les étoiles.

Petit Pied maintenant était dans un cagibi magiquement agrandit, sans ciel, sans étoiles, au fond de son appartement. Contrairement à la girafe qui avait été le témoin des premiers sommeils de sa petite sœur, Lauren ne pouvait plus le regarder sans pleurer.

Le lieu où elle se trouvait se rappela brutalement à son esprit et Lauren releva la tête pour croiser le regard de Claire. Sans le savoir, elle avait détourné la conversation – en tout cas sa propre conversation – de la question la plus importante.

« Je vais bien. Je n’en ai pas l’air mais je ne veux pas que tu croies que je te mens, ni toi Ted. Je vais bien. Je pensais pas que – Enfin c’est idiot. J’étais sûre de devoir rassurer certaines personnes par lettre. Pas de chercher une place pour un René la taupe géant en rentrant chez moi. Merci. Merci beaucoup pour le cadeau et la visite. Ca me fait extrêmement plaisir…. »

Lauren craignait que ses mots sonnent faux mais elle n’en avait pas d’autres à proposer. La sorcière n’avait jamais eu à remercier. Ce qu’elle avait acquit, elle avait prit de force, parfois aux dépends des autres. Et voilà qu’aujourd’hui elle était quasiment responsable de la survie de deux personnes (Deux personnes). Rajoutez à cela le fait que Ted, son Teddy, avait prit une grande avance dans son cœur, une avance colossale parce que non, elle ne pouvait pas s’empêcher de l’adorer, et que son bout d’homme qui avait franchit le cap de la vingtaine depuis un bon moment lui ramenait dans sa pochette surprise pleine de fossettes et de regards pétillants une walkyrie démentielle. C’était carrément différent de ce qu’elle avait pu créer avec Jake, une relation amicale tranquille, subtile, rassurante.

Elle était au cœur d’une tempête, avec des sentiments beaucoup trop forts qui n’allaient pas de paire avec leur date d’apparition. Comment ferait-elle pour gérer le fait qu’elle ne pouvait pas s’empêcher d’adorer ce morceau de femme qui ne la quittait pas des yeux. D’adorer le fait que le-dit morceau de femme soit en couple avec Ted, qu’ils s’embrassent, qu’ils se chamaillent et soient heureux, si follement heureux de se voir. Ils étaient de la dynamite dans son cœur et elle n’avait jamais eu de grandes capacités intellectuelles Lauren, alors de là à désamorcer une bombe.

Bon. Ben y’avait plus qu’à faire avec hein…
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ce message a été posté Ven 17 Aoû 2012 - 19:32
- C'est qui Henry ?

Il fronça les sourcils alors que Claire s'expliquait, mais en oubliant que Ted et Lauren n'étaient pas dans son cerveau et ne savaient donc pas tout du fin mot de l'histoire de cette satanée taupe géante. Non, mais rené était déjà bien chiant en petit alors en mesurant deux mètres, au secours ! Claire avait totalement traumatisé le jeune homme avec cette horrible chanson qui ne sortait jamais de la tête. Après s'être occupé de rassurer le personnel sur ce qu'il se passait dans cette chambre (et ils avaient la chance de ne pas se faire virer, parce qu'en général, les infirmières et médecins préconisaient le CALME et le SILENCE pour les malades), il entreprit de relever sa petite amie, à califourchon sur la taupe mutante et de l'embrasser, heureux de la voir quand même. Comptez sur Claire pour toujours faire des arrivées remarquées. La jeune française était aussi exubérante que son petit ami était discret. Et ils étaient parfaitement assortis ainsi.

Claire, sans plus de cérémonie et avec un regard noir pour le jeune sorcier qui avait un peu tardé avant de la sauver de sa situation embarrassante, alla s'asseoir sur le lit de Lauren, avec toute la spontanéité qui la caractérisait. Et ne manqua pas de moucher Ted en parlant de ses lectures. Il leva les mains au ciel, comme prenant une entité supérieure à témoins, avant de rétorquer :

- Tu peux pas comparer Claire ! C'est de la littérature, de la CULTURE ! Pas une chanson idiote d'une taupe obèse...

Lauren intervint alors en disant ne pas connaître cet auteur et Ted lui jeta un coup d’œil.

- Je te ferais découvrir si tu veux. Claire n'y comprend rien, mais j'ai découvert que c'était un excellent moyen de l'endormir.

Il sourit de toutes ses dents, avant de tirer la langue à la dite jeune fille. Bien sûr que le choix de la lecture n'était pas anodine, surtout quand il s'était aperçu que cela la conduisait direct dans les bras de Morphée. N'empêche, quel manque de goût, il en avait du boulot avec elle. Mais déjà, elle s'adressait à Lauren au sujet des sucreries, trouvant tout un tas de désavantages, avant de concéder que les bonbons étaient une bonne idée.

- Cela aurait été tellement banal et pas du tout Clairesque.

Il savait de quoi il parlait. Ted avait l'habitude des cadeaux bizarres et toujours originaux de sa petite amie. Elle mettait un point d'honneur à toujours le surprendre et jusqu'à maintenant, elle n'avait jamais failli dans sa mission. Lauren semblait adorer ça et trouva une chouette reconversion à l'envahissante taupe.

- Ou lui fera avoir une crise cardiaque.

Mais, derrière ces paroles légères, il y avait plus. Claire qui remerciait sincèrement Lauren et Clark pour ce qu'ils avaient fait pour elle, lui permettant de s'en sortir sans trop de dommages. Ted avait déjà remercié Lauren pour cela, et peut-être irait-il voir ce Clark en question. Il était réellement reconnaissant pour ce qu'avait fait le sorcier et il ne l'oublierait pas, même s'il ne pouvait remercier autant qu'il l'aurait voulu. La vie de Claire ne pouvait pas trouver d'équivalent matériel. Lauren expliqua comment elle connaissait la taupe et Ted soupira un peu trop fort.

- Un véritable fléau ce truc...

Il s'était infiltré partout avec sa chanson débile ! La jeune femme fit léviter la peluche pour la caresser et la trouver effectivement douce au toucher.

- Oh non Lauren, pitié, tu peux trouver beaucoup mieux !

René comme compagnon, mais n'importe quoi ! Alors qu'elle était si belle, si altruiste ! Ce serait vraiment du gâchis, mais même si elle plaisantait, il se demandait s'il n'y avait pas une part de souffrance cachée dans cette remarque anodine. Elle reprit alors en parlant de Sully dans Monstres et Compagnies et un rire s'échappa des lèvres du jeune sorcier. Oh quelle culture ! Claire et Ted connaissaient tous ces films, les ayant regardé plus jeunes, les regardant encore parfois. Ils avaient accès à la technologie et la culture moldues et il était dommage que les Sangs Purs s'en privent par snobisme. Il y avait des perles. Mais quelque chose dans son aveu serra le cœur de Ted qui répondit doucement :

- Hum, je sais quoi t'acheter pour Noël maintenant.

Et il le ferait, même s'il aurait surement du mal de trouver la dite peluche. Mais avec l'aide de Claire, il y arriverait et le regard qu'échangèrent les deux jeunes gens était éloquent à ce sujet. Lauren finit par les rassurer sur son état, apparemment bouleversée que les deux jeunes adultes aient songé à elle et soient venus la remercier. Pudique, Ted ne dit rien, se contenant de l'observer, se tenant debout près de la porte. Claire serait peut-être moins réservée que lui, mais ils étaient tous les deux fortement touchés par l'émotion de la blessée.
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ce message a été posté Ven 17 Aoû 2012 - 20:44
« Hey ! Mais dis tout de suite que je suis inculte pendant que tu y es ! De toute façon, c’est de la faute du professeur, il n’a pas su intéresser son élève, là ! »

Répliqua Claire en plissant le nez de façon frondeuse et en même temps adorable. Oui, oui, un exploit qu’elle réussissait à merveille, surtout lorsqu’elle ne le faisait pas exprès. Claire dût se retenir de ne pas priver Lauren d’un oreiller pour l’envoyer en pleine face à son petit ami pas très charitable sur le coup et bien loin de l’image sirupeuse que l’on pouvait se faire du prince charmant. Mais Claire n’aimait pas les princes charmants et de toute façon, elle n’était pas là pour ça.

La jeune française frappa dans ses mains à la réponse de Lauren.

« Mais évidemment ! René peut avoir son utilité ! Je savais qu’une femme intelligente comme toi verrait tout de suite l’avantage de posséder une telle peluche ! Bon, à la base, elle n’était pas censée faire deux mètres mais bon, faisons avec ! »

Claire hocha la tête ignorant superbement Ted ou presque, parce qu’elle ne put se retenir d’un regard a faire fondre un volcan en plein hiver. Non mais c’est qu’il la cherchait là non ?! Et bien elle allait faire dans la classieux et le digne, relevant le menton, et faisant un petit « hum » digne des plus coincée des aristocrates françaises.

« HAN ! Sulli !!!! Tu sais que j’ai longtemps demandé à Ted de se teindre en bleu pour faire le Sulli ? Il ne t’a pas montré ? C’était trop marrant ! Et pendant qu’il se promenait en bleu et mauve, je l’appelais Sulli… »

Elle plissa les lèvres avant de jeter un coup d’œil navré à son petit ami.

« Désolée pour la honte Ted. »

Non parce qu’avec le recul…Non elle lui avait foutu une honte phénoménale. Passons, enfin vite avant que Ted ne la fasse violemment taire. Le bleu des yeux de Claire s’assombrit légèrement alors que Lauren avouait…N’avoir pas attendu de visite. Comment ça ?! Et là…Oh par Merlin ! Elle allait pleurer non ? Claire était d’une sensibilité parfois dérangeante, parce que toute pétillante pouvait-elle être, elle savait voir au-delà des mots parfois et là, elle sentait chez Lauren une solitude atroce, insupportable. N’écoutant que son instinct, elle entoura la sorcière de ses bras pour la serrer délicatement contre elle, n’oublions pas qu’elle était blessée que diable !

« Je te dois beaucoup. Bien plus que tu ne peux le penser. »

Et c’était vrai. Claire lui devait le courage, l’apprentissage et le dépassement de soi, parce que durant l’épreuve du triathlon, Lauren avait été un exemple a suivre. Alors oui, cela avait été horrible, terriblement même mais sans eux, Claire n’aurait pas réussi, ne s’en serait pas sorti.

Elle sera une dernière fois Lauren contre elle avant de daigner la laisser respirer et d’annoncer :

« Et dès que tu sors Ted nous offre le restaurant ! Parce qu’il faut fêter le fait d’être en vie, d’être entier et oublier tout le reste parce qu’il n’y a que ça qui compte ! »

Quoi ? Comment ça le dit Ted n’était pas au courant ? Ce n’était pas grave !
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ce message a été posté Lun 20 Aoû 2012 - 17:56
- Je te ferais découvrir si tu veux.

Alors c’était ça, être appréciée ? Lauren en avait oublié ce qu’était la véritable sympathie (même si Bruce avait un bon potentiel en tant que nounours câlin). Elle fixa Ted avec une émotion plus profonde encore naviguant au fond de ses yeux bleus et alla secouer la mer de larmes au bord de ses cils en hochant lentement la tête. Qu’il lui fasse découvrir ce qu’il veut, elle avait tant de choses à voir encore en vérité. Simone de Beauvoir, le musée Granet, les chocapic, la Tour Eiffel, le pastis, la barbe à papa, les vieux dessins animés des années 90, les Glow in the dark, les Opéras, les Millefeuilles, la Traversée Verte, l’encens au bois de rosier, et le savon de Marseille. Avec le sourire doux de Ted, son calme, et le rire tonitruant de Claire, sa joie de vivre, elle aurait là un ange et un démon sur chaque épaule pour la faire s’arrêter en bord de chemin, et peut-être bien admirer une fleur au passage. Deux petites voix qui ne seraient pas là pour juger de ses actions mais les accompagner, et la faire ouvrir les yeux sur des petites choses, petites envies qu’elle n’assouvissait pas et qui se retrouvaient au fond de son ventre comme des pierres. Des pierres entassées qui lui coupaient la respiration et l’appétit, qui se heurtaient loin dans son corps dans un fracas de tonnerre et de crachin pathétique. Pluie de Novembre.

Teddy. Le coup de pied au cul aux cheveux ébouriffés, le gamin de deux têtes de plus qu’elle, le petit frère protecteur.
Clairette. La walkyrie sans failles, la charmeuse surexcitée, la petite sœur qui n’était plus là.

Trio qui était à la vie de famille ce qu’une cabane dans les arbres était à une maison.

Le claquement des mains de Claire la fit sursauter et Lauren revint poser son attention sur ces deux grands enfants avec un sourire aux lèvres, la main toujours lâchement câline sur la fourrure tendre de cette grosse taupe. Taupe. Tiens en plus c’était une couleur qu’elle appréciait, peut-être bien un nouveau surnom.

« C’est très bien qu’elle fasse deux mètres cette peluche, au moins elle prendra la place qui manque dans mon lit. »

Et d’aussitôt se mordre la lèvre en regrettant à moitié ses paroles. Ce n’était pas réellement le moment de se plaindre de son manque de vie de couple. Après tout, elle avait bien décidé à 15 ans que le romantisme et elle ne feraient jamais bon ménage. C’était elle qui avait renoncé à une vie de couple tranquille et sincère avec Amy pour retrouver à faire le tapin juste pour obtenir plus d’argent et une vie meilleure. Et une vie au détriment de son propre cœur – oh bon sang qu’elle avait aimé Amy en réalité, avec ses cheveux roux méchés de noirs et de orange, avec ses yeux verts-bleus pétillant, la manière dont elle ratait immanquablement la recette de potiron au bois de sa grand-mère, comment elles se retrouvaient enlacées sur le canapé défoncé de son studio pour regarder Mister Bean, la manière dont son corps entier respirait lorsqu’elle dormait, avec son bras déposé sur son dos pour la retenir. Amy qui avait pleuré lorsque Lauren s’était retrouvée un soir avec ses valises et son manteau sur le dos, en partance d’un nouveau logis que lui offrait l’héritier peu scrupuleux d’un avocat richissime. Amy qui lui avait lancé ses clés à la figure, avait manqué de lui casser une dent d’ailleurs, et Lauren avait pensé que c’était tout ce qu’elle méritait.


Des gifles s’étaient perdues avec elle.


- Oh non Lauren, pitié, tu peux trouver beaucoup mieux !

« HAN ! Sulli !!!! Tu sais que j’ai longtemps demandé à Ted de se teindre en bleu pour faire le Sulli ? Il ne t’a pas montré ? C’était trop marrant ! Et pendant qu’il se promenait en bleu et mauve, je l’appelais Sulli… »

Les propos de Claire lui offrirent une distraction suffisante pour que Lauren ne s’aventure pas à expliquer que non, malheureusement, elle ne pouvait pas trouver mieux. Trouver mieux serait agir et retourner peut-être dans le restaurant qu’elle avait tant apprécié, pour contempler de nouveau les yeux bleus qui lui avaient promis un diner. Trouver mieux serait donner une chance temporaire à ce type magnifique qui n’était pas pour elle. Lauren l’avait senti au fond de ses tripes, c’était un message caché dans les fossettes de monsieur le gérant déguisé en serveur. Un type aussi gentil, aussi doux, aussi amusant, ne pouvait pas se permettre de se salir avec une fille comme elle. C’était son poids à porter, son tonneau de Sisyphe accroché au cœur. Les sentiments nouveaux s’échappaient sans cesse hors d’elle pour rouler au sol et être piétinés sous ses propres pas.

Tant mieux. Elle ne pouvait pas être amoureuse. Papa avait été très amoureux de maman. Et papa était mort, et maman était dingue.

« Tu te promenais en bleu et mauve ? » répéta Lauren, peu sûre d’avoir bien comprit à quoi la jeune femme faisait allusion. Le statut de métamorphomage avait complètement quitté l’esprit de la sorcière, si tant est que Bruce l’ait avertit de ce détail. Elle avait la vision un peu grotesque d’un Ted recouvert de peinture bleu et mauve. Mais au vu de la toxicité d’un tel geste, elle espérait sincèrement que Claire n’avait pas tenté cette expérience-là.

Puis Ted parla d’un cadeau de Noël, et la curiosité s’effaça sous la panique. Comment ça Noël ? Noël était dans plus de six mois. Il ne pensait quand même pas pouvoir la supporter jusque là ? Il ne savait pas qu’elle portait malheur, qu’elle était une vilaine fille. Il saurait un jour, tomberait sur des photos, ou pire encore, de la croiser dans Londres entrain de faire le trottoir, au cabaret de Dante aussi, pourquoi pas ? Mais non, Ted n’allait pas dans ce genre d’endroit, pas avec une fille magnifique comme Claire à son bras. Ted ne découvrirait jamais son petit secret et ça serait –

Un nouveau mensonge.

Elle n’aime pas Noël. A 13 ans Noël c’était l’obscurité étouffante de sa nouvelle chambre chez sa tante, et les regards venimeux qu’elle lui lançait. Pas de cadeau, juste le désespoir et le souvenir amer du corps de Joe qui –

Flotte.

« Et dès que tu sors Ted nous offre le restaurant ! Parce qu’il faut fêter le fait d’être en vie, d’être entier et oublier tout le reste parce qu’il n’y a que ça qui compte ! »

La voix de Claire est si lointaine.

Flotte.

Le portable la brule maintenant, elle le chasse d’un coup de main inerte et il roule sur le matelas. Impassible mais narquois.

Sur les draps immaculés, il –

Fl-ûte.

« Non. »

Non pas Noël pas de joie de vivre pas de rires pas de peluches pas de Simone de Beauvoir, pas de musée Granet, pas de chocapic, pas de Tour Eiffel, pas de pastis, pas de barbe à papa, pas de vieux dessins animés des années 90, pas de Glow in the dark, pas d’Opéras, pas de Millefeuilles, pas de Traversée Verte, pas d’encens au bois de rosier, et pas de savon de Marseille.

/Flotte/
Chuchote Joe.

« Non – je vous invite. »

/Lauren !/
Éclat de rire explosif.

« J’ai déjà une peluche alors il est normal que je vous remercie aussi à votre tour. Je connais un petit restaurant tenu par des français, ça nous rappellera des souvenirs. Et puis – je crois que j’aime bien passer du temps avec vous. Teddy parce que c’est Teddy. » Elle sourit avec joie. « Et Claire justement à cause de son tempérament Clairesque. Et puis j’aime bien prévoir des diner, c’est mon grand truc ça. Vous en pensez quoi ? Disons la semaine prochaine et on pourra trainer dans Londres, je connais un tas d’endroit où on peut se balader en pleine nuit. »

C’est la Barbe à papa. Beaucoup trop alléchant pour qu’elle refuse de tenter le coup, de tenter ça.
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ce message a été posté Lun 20 Aoû 2012 - 18:55
Ted eut un blanc. Mais... mais non ! Mais comment Claire pouvait-elle balancer des trucs aussi humiliants aussi facilement ? Il ne s'en souvenait même plus, sa mémoire ayant sans doute décider d'effacer ce genre d'amusements pour Claire. A bien y réfléchir, qu'est-ce qu'il n'avait pas fait pour elle, hein ? S'amuser à utiliser ses dons de métamorphomage tout azimut. Juste pour la faire rire. Bon, Claire avait le rire facile aussi, ce n'était pas bien difficile mais avec elle, au moins, il avait pu explorer ses capacités dans tous les sens. Il lança un regard de reproche à Claire, lui demandant muettement de se taire, mais non, la jeune française était au delà de ces subtilités et il se frappa le front du plat de la main, alors que Lauren lui demandait s'il se baladait en bleu et mauve. Il jeta un regard noir à Claire :

- Je vais t'étrangler.

Puis, il regarda de nouveau Lauren et tenta d'expliquer :

- Ben en fait, si je ne deviens pas une grosse bête poilue à chaque pleine lune comme mon père, j'ai hérité de ma mère la capacité de métamorphomage...

Une capacité qu'il ne criait pas sur tous les toits, c'était pratique d'avoir quelques armes secrètes, mais Lauren était une amie et une phénix, alors il n'y avait strictement rien à craindre de sa part. Il espérait que Claire tiendrait sa langue concernant le côté loup-garou. Si Ted ne l'était heureusement pas, il avait quand même quelques petits dérèglements quand la pleine lune approchait, le rendant plus irascible et nerveux et faisant de sa magie quelque chose de plus aléatoire. C'était pénible, mais supportable et personne n'était au courant, hormis Claire, qui, vivant avec lui, avait eu l'occasion de faire les frais de ces sautes d'humeur. Il y avait sa grand mère aussi, bien sûr.

- Donc, je peux changer d'apparence. Mais pas au point de me transformer en gros monstre violet et vert quand même, c'étaient juste les cheveux hein.

Mais cela suffisait à Claire, avec son imagination débordante. Et là, le jeune sorcier pria très fort pour que Lauren ne réclame pas une petite démonstration. Si cela pouvait être marrant quand il avait 10 ans, ça l'était moins à 22. Il allait vraiment commettre un meurtre sur sa petite amie à la langue trop pendue. Et puis, ils parlèrent de cadeaux et spontanément, le jeune homme proposa d'acheter un Sullivan à Lauren pour noël. Pour lui, il était évident qu'ils se verraient toujours dans 6 mois. C'était normal, il aimait beaucoup la jeune femme et n'avait pas l'intention de couper les ponts. Il avait été trop longtemps privé d'amis pour les rejeter quand il en trouvait. Claire renchérit en disant que Ted allait inviter les deux jeunes femmes au restaurant pour fêter le fait d'être en vie.

- En voilà une bonne idée !

Même s'il en avait une autre en tête en fait. Emmener les deux femmes à Disneyland. Tout simplement. Cela leur ferait plaisir et à lui aussi, par la même occasion. Mais Lauren laissa tomber un non qui le laissa pantois alors qu'il lui jetait un regard surpris. Non ? Quelque chose n'allait pas chez Lauren, il sentait qu'elle n'était pas franchement heureuse, pas tout à fait avec eux. Il y avait des ombres dans son regard, des absences parfois, quand elle pensait que cela ne se voyait pas, mais il ne connaissait pas ses secrets et serait sans doute le dernier à la pousser dans ses retranchements. Elle confierait ce qu'elle voudrait confier. Peut-être ne le ferait-elle jamais à deux jeunes gens qu'elle jugerait inapte à la comprendre ? Puis Lauren reprit la parole en précisant que c'était elle qui les inviterait. Dans un restau français en énonçant des raisons qui détendirent de nouveau le jeune homme.

- D'accord alors.

Un petit sourire ourla ses lèvres, avant qu'il ne quitte sa place pour se rapprocher de Lauren et Claire et s'asseoir derrière la jeune française, posant son menton sur son épaule pour regarder Lauren.

- Je vous inviterais une autre fois. Et pas au restau.
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ce message a été posté Sam 8 Sep 2012 - 9:21
Un petit bout de langue mutin dépassa entre les lèvres de la jeune française alors que Ted déclamait soudainement des menaces de mort la concernant. Allons quoi ! C’était pas le bout du monde non ?! Et puis Ted devrait être fier d’avoir su faire plaisir à une petite fille au détriment de sa fierté ! Tout à fait madame ! Puis, elle tourna de nouveau l’éclat pétillant de ses iris sur une Lauren incrédule avant de hocher la tête avec enthousiasme.

« C’était marrant, vraiment ! Et, Ted, tu devrais me remercier, grâce à moi, tu as maitrisé ton don à vitesse grand V ! »

Mauvaise foi ? Mais non, mais il fallait voir le bon côté des choses enfin ! Néanmoins, sous son babillage, Claire observait le visage de Lauren, ses yeux étrangement éteints parfois, comme si elle partait ailleurs. Toute tornade soit elle, Claire était assez subtile pour ne pas poser de question dérangeante, préférant la frivolité d’une conversation marrante, pour ne plus penser au triathlon, pour ne plus penser à la douleur et à la peur. Claire avait cette capacité terrible de pouvoir surmonter n’importe quoi du moment que le plus important était préservé, elle n’était pas invincible attention, mais il était difficile de la mettre à terre et surtout, elle refusait qu’un Ministre timbré la brise. Voilà !

Finalement, elle proposa que Ted leur offre le restaurant, bon, ok, niveau finance, lui comme elle, ne roulaient pas sur l’or mais sa grand-mère et ses propres parents s’arrangeaient pour les aides régulièrement. De plus son stage lui rapportait un peu d’argent moldus. Mais le refus de Lauren la fit sursauter. Hein ? Pourquoi non ?! Avant qu’un sourire plus que lumineux ne vienne se peindre sur ses traits. Lauren lui apparaissait si seule parfois, trop seule sans doute et cela Claire n’aimait pas. Généreuse, la jeune française n’aimait rien de plus que le sourire de ceux qu’elle aimait. C’était important pour elle.

« Adjugé ! Je rêve d’un bon bœuf bourguignon ! Les anglais mangent n’importe quoi, j’en peux plus de la gelée verte qui frétille. »

Ted vint se placer derrière elle et, tout naturellement, elle s’appuya sur son torse. Puis, elle haussa un sourcil intrigué en lui jetant un coup d’œil en coin.

« Et on peut savoir ce que tu prépares ? »

Non parce que Ted et les surprises, il y en avait des bonnes et des moins bonnes hein ! Mais qu’importe au final, ils allaient bien s’amuser, c’était le plus important
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ce message a été posté Sam 22 Sep 2012 - 9:43
Dans tout ce tumulte de bonheur, il y avait une donnée que Lauren n’avait clairement pas ignoré. Son regard contemplait avec une sincère admiration le visage tranquille de Teddy, quasiment fascinée par la vérité qui venait de se dévoiler dans cette petite chambre d’hôpital. Ainsi donc, ce jeune homme médicomage à l’ascendance si remarquable avait hérité d’un tel don. Métamorphomage. Lauren se surprit à le chuchoter, avec une dévotion toute moldue.

Ce n’était pas tant la surprise de se retrouver face à une personne possédant un tel don, ce n’était pas non plus l’envie brutale de le voir s’escrimer à changer de forme comme un animal de spectacle. Métamorphomage était un mot qui l’avait fasciné depuis ses premières connaissances, perdue dans les rayons de la bibliothèque de Poudlard. La capacité de modifier son corps, de changer. En gros, de ne plus être qui vous étiez, mais devenir autre chose, au-delà de n’importe quelle limite. Adolescente, cela lui avait paru comme une merveilleuse voie de sortie, une capacité capable de lui faire changer de visage chaque mois, chaque semaine, chaque jour, pour que personne ne la retrouve, pour que personne ne s’attarde sur son identité, parce qu’elle était Lauren Hudson, une sorcière, sœur de cracmol, fille de rien du tout, pire, fille de traitre, fille de folle. Alors qu’avec un visage différent, elle aurait pu revenir la Lauren Hudson de ses dix ans, renoncer à la magie, prendre une place vacante dans une famille moldue et danser. Oh, que cela l’avait fait rêver à l’époque.

Fuir, s’appeler autrement.

Puis elle était devenue Carmen et devant les visages effarés de ses premiers clients, ce désir était revenu, plus brutal que jamais, de ne pas leur exposer son visage mais de créer autre chose, une carapace féminine capable d’assouvir tout leurs désirs. Parce qu’il y avait toujours deux trois malins pour trahir l’identité de Lauren, en la chopant dans les couloirs pour lui mettre des mains au paquet, en riant comme des porcs gras, tout fiers d’avoir pu mettre la main sur l’une des plus célèbres Marie-couche-toi-là de l’histoire de Poudlard. Quelle honte ça avait été, de devoir se protéger, et de devoir vendre un corps qui avait une identité si misérable pour cela. Elle s’était fait honte à elle-même mais aussi aux morts. Elle n’osait plus penser à son père quand ces gars là la tripotaient.

Puis ensuite était venu la fuite côté moldue, et son nouveau job de paparazzi. Et ce don lui avait manqué pour ses capacités primaires. Car un tel don aurait été vraiment plus efficace que n’importe quel papier d’identité. Un visage, on s’en souvient. Obligée de se grimer, de porter perruques, bijoux, de jouer un comportement différent, pour ne pas se faire attraper, repérer. Oh Métamorphomage. Si elle n’aimait pas la magie, ce don-là éveillait en elle un respect le plus complet.

Et Teddy, le courageux petit Teddy, en était un.

Non elle n’allait pas lui demander de changer, de prouver. Non. Mais bon sang qu’est ce qu’elle était fière de lui, comme elle était heureuse de côtoyer un tel garçon. C’était la cerise au-dessus du gâteau et Lauren tendit la main pour caresser ses cheveux, le regard brillant d’émotion.

« J’ai toujours eu beaucoup d’admiration pour les personnes possédant ce genre de capacité. Ca ne change rien de ce que je ressentais déjà pour toi mon cher Teddy, mais voilà un petit plus non négligeable. Toutefois, ne change pas. Tu es très beau comme tu es. »

Une pichenette sur son nez et voilà que Lauren s’en retourne déjà à Claire. Ne pas s’attarder, ne pas penser, ne pas regretter.

« Bœuf bourguignon, j’en prends note. Pour moi ça serait un canard avec un jus aux champignons de Paris et des tagliatelles bien fraiches. Ce n’est pas que la nourriture de l’hôpital n’est pas « bonne » non mais… quand même, ça manque de protéines par ici. Ils te font une soupe à la potion énergisante, j’en ai des maux d’estomacs à chaque fois qu’il amène mes plateaux. »

Lauren eut une grimace de douleur, mais l’éclat de son regard exprimait tout autre chose. Elle ignorait ce que Teddy préparait dans son coin, à quoi il pensait en parlant d’invitation. Elle aurait pu, par deux trois questions adroites, découvrir le pot aux roses, mais ça aurait été tellement moins amusant. Car oui, ils étaient jeunes, ils étaient amoureux et superbes, appuyés ainsi l’un contre l’autre, ils lui retiraient ses 26 ans de devant les yeux et semblaient lui dire : tu as encore des années pour profiter de la vie, mais commence maintenant, vite et fort. Elle rattrapait ce qu’elle n’avait pu vivre, avant, quand tout n’était que calcul et prise lente de pouvoir.

Amy, Barton, Joshua, Samuel, Linda, Everett….

Tant de noms qui avaient compté sans compté dans son ascension pour réussir. Et avait-elle réussit ? Non. Elle s’était noyée dans son travail à jongler avec son corps pour obtenir ce qu’elle voulait. Si elle n’avait pas honte d’être ce qu’elle était, ça ne l’empêchait pas de voir la vérité : son existence actuellement était proche de la misère, et ça malgré l’appartement, la télé, le grand lit, la chaine hi-fi, les livres sterling et les galions. Une misère, un désert mental. Mais l’écho des rires et des cris de joie de ses deux nouveaux amis semblaient remplir la pièce vide de son esprit, écho salvateur qui résonne et résonne encore. Et la pousse à vivre.
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ce message a été posté Dim 7 Oct 2012 - 13:06
Marrant... Mouais... Quand ils étaient enfants, c'était bien possible, mais maintenant qu'il était adulte, c'était différent. Et puis, il ne s'était prêté à ce jeu que pour elle et juste pour elle. Il avait toujours été un enfant introverti qui n'aimait pas attirer l'attention, alors il était certain qu'il ne jouait guère de son don à l'école ou avec ses camarades de Poudlard. En même temps, des mis, du temps de l'école, il en avait eu peu. Mais ils étaient fidèles. Et que demander de plus ? Il n'avait pas été le gamin hyper populaire de sa classe, au contraire. Il était l'intellectuel, fils de félons. Il avait apprit à se faire discret, ce qui était facile au vu de son caractère. Son don était cool. Mais parfois, il aurait adoré pouvoir se rendre invisible. Le pitre, il ne l'avait fait que pour Claire. Il ne le faisait encore que pour elle, quand elle arrivait à dérider son visage trop sérieux. Mais elle avait raison, il avait développé son don, grâce à elle, ses exigences, la façon qu'avait Ted de songer les gens qu'il n'aimait pas en prenant leur apparence, rendant ses récits plus véridiques encore et faisant rire la jeune française.

- Ça je te le concède.

Lauren tendit la main vers lui et passa une main dans ses cheveux sombres, en un geste plus maternel qu'autre chose. Les choses étaient claires entre eux en fait, dés le départ. Il n'y avait aucun désir entre les deux jeunes gens, juste un lien quasi fraternel et indéfectible, naturel. Claire n'avait rien à craindre et les marques d'affection de Lauren n'étaient que cela : de l'affection, de la tendresse, pour un jeune frère. Et s'il n'était pas très tactile, il acceptait naturellement qu'elle le touche, sans s'effaroucher.

- Y'a pas à être admirative... C'est inné. J'ai rien fais, rien appris, je suis né comme ça, moi, je suis admiratif des animagi. Eux, ils doivent bosser pour réussir à se transformer en un animal...

Comme d'habitude, il supportait mal qu'on puisse l'admirer, le complimenter. Et une légère rougeur colora ses joues quand Lauren lui dit qu'il n'avait rien à changer étant très beau comme ça. Claire ne pouvait qu'approuver, elle était folle de lui depuis des années et il se savait plutôt pas mal. Mais se l'entendre dire si naturellement, ça faisait toujours bizarre. Ils enchainèrent sur le restaurant et Lauren et Claire se faisaient déjà leur menu sous le regard amusé du jeune sorcier qui n'ajoute rien concernant ses propres goûts. Il fallait avouer que quand on avait goûté, été élevé à la cuisine française, il était difficile de se faire à la cuisine anglaise, bien différente. Lui, ce qui lui manquait, c'était le pain, les viennoiseries et certains bons plats...

- J'ai entendu dire que la bouffe est mauvaise pour que les patients soient pressés de sortir et guérissent vite. C'est purement stratégique.

Il sourit légèrement à la jeune femme. Que ce soit à l'hôpital moldu ou à l'hôpital sorcier, la bouffe restait médiocre. Lui, il n'était pas mécontent d'être sortant le lendemain. Claire avait déjà eu le feu vert pour partir, pour Lauren ce serait un peu plus long.

- Mais on peut surement t'amener quelques trucs en fraude en attendant que tu sortes.

Il avait enlacé Claire, qui se laissait aller naturellement contre lui. Devant Lauren, il s'affichait avec la jeune française sans pudeur, sans pour autant être trop démonstratif, juste de l'amour, de la tendresse, l'image d'un jeune couple qui s'aimait et n'avait pas peur de le montrer. Ils étaient amis, complices. Claire demanda ce qu'il préparait quand il avoua avoir autre chose en tête qu'un restaurant et il se contenta d'un petit sourire mystérieux irrésistible.

- Si je le dis, ce ne sera plus une surprise.

Il embrassa la tempe de Claire et reprit d'un ton léger :

- Et promis, ce ne sera pas un truc chiant, je vois déjà à ta tête que tu te poses la question. Ce sera quelque chose qui vous plait à toutes les deux, mais pas la peine d'en demander davantage, je ne dirais rien.

Et Claire pouvait être butée, quand Ted avait décidé quelque chose, il ne l'était pas moins et là, malgré son regard pétillant de malice, il était déterminé à garder le secret, un regard que connaissait la jeune française. Et puis, la port s'ouvrit soudain sur une des infirmières qui resta interdite en avisant le couple sur le lit, la peluche... Elle fronça les sourcils, alors que Ted se levait rapidement, forçant Claire à faire de même.

- Les visites sont terminées et toi, jeune homme, tu devrais être dans ta chambre.

- Oui, Carla, je sais, j'y retourne.

Il la connaissait l'infirmière d'une quarantaine d'années. Il la côtoyait en tant que stagiaire et même si elle était sympa, elle était stricte concernant le règlement. Si elle avait su que Claire s'était glissée dans le lit de son petit ami il y a quelques jours au beau milieu de la nuit, elle aurait fait une syncope. Il lâcha Claire et embrassa Lauren sur le front, murmurant de bien prendre soin d'elle et qu'il reviendrait. Claire fit de même à contrecœur. Claire et le règlement... Bref, une grande histoire d'amour. Ils quittèrent ainsi Lauren, la laissant aux soins de l'infirmière, avant d'aller récupérer la baguette de Claire, confisquée et de retourner dans la chambre du jeune homme qui se languissait d'être au lendemain pour pouvoir enfin sortir d'ici.

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Re: Et il y a même parfois des gens importants [Pour Ted]
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