Alors comme ça, ils avaient enfin trouvé ce foutu Portoloin ? Plus les secondes s'écoulaient, lentes et impitoyables, plus la Zabini se sentait partir. La frustration de se sentir aussi dépendante des autres était passée, elle luttait simplement pour que son esprit reste sur Terre. Et elle flottait, flottait, flottait... Il y avait la blonde qui travaillait souvent avec Eric, pour la télévision... Quelle série, déjà ? Celle que Mona appelait « princesse » lui parlait, et les mots glissaient sur son corps, se réverbéraient au loin, sans qu'Echo ne puisse saisir le sens qu'ils avaient une fois alignés. Elle sentit qu'on la déplaçait légèrement afin de poser quelque chose sur sa large blessure et grimaça, laissant échapper un gémissement de protestation. Bon sang, ne voyaient-ils pas qu'elle avait mal ?

C'est à peine si elle sentit quand Brights la souleva à nouveau, visiblement sans grande difficulté. Il n'était peut-être pas si gringalet que ça, en fin de compte... Ses yeux se faisaient de plus en plus lourds et elle ne parvenait même pas à rager contre cela. Elle était une Zabini, elle se devait de rester fière, droite, d'avancer la tête relevée. Ses pensées devenaient confuses, se perdaient dans le lointain, au fin fond de son esprit, et son corps entier ne lui répondait plus.

Elle comprit toutefois qu'ils avaient emprunté le Portoloin, enfin, quand les environs devinrent brutalement flous, avant de disparaître totalement ; trop brusquement pour que ce soit ses forces qui la quittaient peu à peu qui l'empêchent d'y voir quoi que ce soit.

Elle cria, ou du moins, essaya. Elle n'était pas certaine qu'un quelconque son soit sorti d'entre ses lèvres. Pendant l'instant qu'il leur fallu pour quitter cet endroit maudit, il lui sembla ne jamais avoir éprouvé une douleur aussi intense, même brève. C'était comme si elle brûlait, implosait, explosait, comme si on l'électrocutait, écartelait, déchirait, poignardait, comme si on lui enfonçait une arme glaciale au plus profond de sa blessure déjà douloureuse.

La souffrance éprouvée parvint cependant à la réveiller, quelques secondes supplémentaires. Ses mains s'étaient crispées au plus haut point, les phalanges blanchies, et tant pis pour sa manucure. La lumière du jour l'éblouit subitement. A nouveau, elle se sentait flotter, voler, s'évaporer. Brights était-il toujours présent ? Et les autres, qu'était-il advenu d'eux ? Elle n'en savait rien, n'avait aucun moyen de le vérifier. Tout était bien trop... Lointain.

« Echo ! Echo, ma chérie ! »

Combien de temps s'était-il déjà écoulé ? Il y avait cette voix grave et suave, qui résonnait dans son esprit. Il y avait aussi cette main dans la sienne. Où était-elle, déjà ? Elle s'efforça de relever les yeux, cherchant cette présence rassurante. «  Papa... » Amleth était penché au-dessus d'elle, laissant son assurance naturelle pour qu'apparaisse une pointe d'inquiétude. Il lui parlait, lançait un regard glacial au Médicomage qui s'occupait de sa princesse de fille, lui ordonnant silencieusement de s'occuper d'elle mieux que ça, et plus rapidement. Elle entendant des bribes de conversation, comme quoi la blessure n'était décidément pas belle à voir, comme quoi Amleth était désolé de l'avoir laissé seule. Mais une fois de plus, elle ne comprenait que très peu de quoi il retournait. Et puis si son père était-là, tout irait bien, pas vrai ? Dans un éclair de lucidité, elle articula faiblement : « Eric... Naïma... » Etaient-ils sains ? Etaient-ils saufs ? Où étaient-ils ? Elle n'eut pas le temps d'obtenir une réponse à sa question. Au-dessus d'elle, elle entendit de loin, très loin, le mot « Sainte-Mangouste ». Et elle se sentit décrochée de la réalité...

La seule chose dont les Médicomages s’étaient occupés à son arrivée, c’était de sécher ses vêtements complètement dégoulinants d’eau chlorée. La seule plaie un peu sérieuse qu’il arborait était celle de sa main et il avait arrêté le saignement lui-même à l’aide d’un sort, avant d’enrouler le tout dans un mouchoir. Il prendrait le temps de passer à Sainte Mangouste plus tard, pour quelques points de sutures mérités, mais pas tout de suite. L’adrénaline lui avait évité de penser au tiraillement douloureux qui vibrait dans ses doigts à chaque mouvement, mais maintenant qu’il était sortit de ce calvaire, les deux trous des mandibules d’acromentula se rappelaient désagréablement à lui. Il aurait pu demander un sort anti-douleur au premier médicomage qui passait par là – et il y en avait des tas – pourtant Thomas n’en fit rien. C’était douloureux mais ça n’était rien comparé à certains dont l’état déplorable le laissait sans voix. Et c’était exactement pour cela qu’il restait sur place. Il avait envie de vivre tout ça jusqu’au bout, d’en voir la conclusion.

Et aussi bien sûr, parce qu’il savait pertinemment que Nora devait être dans le coin, à fouiller et fendre la foule à sa recherche en appelant son nom et en balayant les alentours d’un regard affolé. Et elle n’était pas la seule d’ailleurs. Des épouses, des maris, des enfants, des parents, des amis, des proches, il y avait ceux qui cherchaient frénétiquement et ceux qui attendaient avec inquiétude d’être trouvés. C’était un spectacle étrange, à la fois déchirant et fascinant puisqu’effectivement, il n’y avait soudainement plus vraiment de faction qui compte. C’était encore plus flagrant une fois sortit de cet enfer. Plus flagrant encore ici sur le Chemin de Traverse qu’à l’intérieur du quartier truffé de pièges. Thomas n’irait certainement pas jusqu’à donner raison à ce fou de Jugson, mais pourtant force lui était de constater que sa sanglante manœuvre avait fonctionné. C’était presque dépriment en quelques sortes. Pourquoi fallait-il un ras de marée de morts et de désolation pour que l’être humain se décide enfin à laisser tomber les rivalités stupides ? Quel magistral gâchis...

Thomas s’était momentanément arrêté de chercher Nora pour observer une jeune maman serrer contre elle sa toute petite fille enfin retrouvée dans tout ce chaos effrayant, lorsqu’une voix bien connue et attendue héla son prénom quelque part sur sa gauche. Il chercha immédiatement la source et l'aperçu enfin qui fendait la foule : Une crinière brune aux boucles aériennes. Son visage parfois tuméfié se fendit d’un large sourire dont il avait le secret et il parcouru rapidement ce qu’il restait de distance entre eux pour la rejoindre au plus vite. Une fois dans ses bras, il pourrait affirmer sans mal être enfin rentré à la maison.

Lorsque le fils Kark hurla qu’il avait trouvé le portoloin, Zahid l’en remercia intérieurement – sans doute serait-ce la première et la dernière fois qu’il aurait ce genre de pensées, mais dans la situation du moment, il ne pouvait pas ne pas être soulagé qu’ils aient leur ticket de sortie, même si c’était Arutha Kark qui l’avait trouvé. L’important était de pouvoir se sortir de ce traquenard. Il commençait sérieusement à faiblir, se vidant doucement de son énergie. Rassemblant ses forces, soutenant Leo du mieux qu’il le pouvait, il tituba rapidement jusqu’à la frite violette que l’héritier Kark désignait. S’ils tardaient trop, les Ombres auraient le temps de partir sans eux ou plutôt de les repousser – ce qu’ils feraient, assurément.

Le voyage est terrible. Et lorsqu’il pose son pied sur le chemin de Traverse, il a à peine le temps de se rendre compte du chaos qui y règne, de voir les médicomages et les blessées, et d’entendre les cris et les pleurs ; que déjà il puise dans ses dernières forces pour transplaner au quartier général avec Leo. Il ne peut décemment pas rester là-bas, même pour se faire soigner : il se ferait assassiner en moins de deux. Mais dans son esprit embrumé, c’est l’état du serdaigle qui prime. Ça le préoccupe et il aimerait que quelqu’un le soigne, lui en est incapable. Malheureusement, au vu de l’énergie que son ami a placé dans ses tentatives pour le défendre, Zahid doute que rester sur le chemin de Traverse soit également une bonne idée pour lui. Ils y seront bien trop à découvert, autant lui-même que Leo. En l’aidant, ce dernier devient également une cible à abattre. Et le photographe ne supporte pas cela.

Le transplanage est atroce, augmentant ses vertiges, manquant de le faire tourner de l’œil. Il s’agrippe comme un naufragé à Leo, et lorsqu’ils atterrissent au quartier général, un haut le cœur le traverse, l’obligeant à prendre appui contre un mur, le souffle court.

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Il n’a même pas le temps de laisser le soulagement l’envahir face à cette sécurité retrouvée : l’irlandais vient de s’écrouler dans ses bras, les yeux clos. Son corps lui paraît soudainement bien trop lourd, ce n’est pas bon signe. « Leo.. Leo, c’est bon, on est arrivé. On a plus rien à craindre. » Mais il ne répond pas. Et Zahid se met à trembler en voyant qu’il a perdu connaissance. « A L’AIDE ! IL Y A UN BLESSE ICI ! » s’époumone-t-il, paniqué. Se laissant glisser contre le mur, il ramène Leo vers lui, le secoue un peu. « Leo, reste avec moi d’accord. Réveille toi, ouvre les yeux.. tu ne dois pas te laisser aller… d’accord ? » Sa voix est chevrotante, ses mains sont moites, il tremble. « Leo, bordel, reste avec moi t’as compris ? Tu ne dois pas fermer les yeux !!! » L’affolement le gagne, il n’arrive plus à garder l’esprit clair, tout se mélange dans sa tête. Tourmenté, allongeant précautionneusement son ami sur le sol, il sort sa baguette de sa poche et tente des sorts de soins, qui ne lui sont d’aucune utilité : il est bien trop fatigué et fébrile pour rassembler la concentration nécessaire pour ce genre de sorts. Il observe le poitrail de son ami se soulever faiblement, prend son pouls, soupire pour essayer de se donner contenance, sans y parvenir. « Fais pas le con, reste avec moi, t’entends ?! » Sa main serre la sienne avec force, il crie de nouveau. « BORDEL MAIS IL N’Y A PERSONNE ICI OU QUOI ?! S’IL VOUS PLAIT ! » L’Angoisse l’envahit, les larmes dévalent ses joues et il a du mal à respirer. « S’il te plait, Leo, bats toi ! Tu n’es pas arrivé jusque ici pour me claquer entre les mains, tu m’entends ? » Assis sur les genoux, se balançant d’avant en arrière, il tremble encore davantage, laisse la crise de panique l’habiter. « Leo ! » Sa voix se brise, il ne sait plus quoi faire et ses propres blessures lui sont difficilement supportables. Et personne ne vient. Il essuie comme il peut le sang qui coule sur son visage, glisse ses mains sur son crâne blessé, dans ses cheveux, et s’y agrippe violemment en gémissant, secoué de spasmes, les yeux rivés sur son ami. Les visions d’horreurs dansent devant ses yeux, le mettant au supplice. Et, exténué, perdu dans son épouvante, un hurlement détonne dans la pièce. Une supplique.

« DIEGO !!! » Comme une déflagration.

Aide-moi.

Elle lui en avait voulu quand il avait expliqué qu'il irait tout de même avec des amis et qu'elle pourrait le regarder avec Neldo... superbe. La sang pure s'était tue quand il était parti, préférant bouder dans son coin plutot que lui demander de rester pour de bon parce qu'elle avait besoin de lui, parce qu'elle avait mal au crâne et que tout simplement elle ne vivait pas bien son état en cours. Mais elle n'avait rien dit et il était parti juste avant que Neldo ne la rejoigne avec deux grosses tasses de thé fumant. Assurément, elle ne pourrait pas vivre sans cet ami là.

Regarder le Triathlon serait surement divertissant... surement. Et puis tout avait basculé, il y avait eu la voix de Jugson et ses idées délirantes et puis son petit monde s'était écroulé. C'était un jeu morbide et atroce qui se jouait sur leur télévision. Le vice avait été poussé très loin... si loin qu'ils pouvaient suivre différentes équipes de survivants mourir ou survivre. Nora avait la nausée pour une autre raison que le haricot qui poussait dans son ventre.

Elle avait hurlé devant son écran, elle avait cru mourir en le voyant se faire mordre par l'acromantula et elle avait pleuré, elle avait tellement pleuré de colère et de frustration. Ils n'arrivaient pas à entrer dans l'arène, ils ne pouvaient pas les faire sortir. Tu parles d'un Ministère qui fonctionne... Quitter l'écran des yeux plus de quelques secondes était devenu impossible et elle avait attendu de voir ce qui allait advenir de son mari, à genoux devant leur écran Neldo lui ensérant les épaules en lui promettant que tout irait bien.

Et il y avait eu une annonce et elle n'avait pas attendu plus de quelques secondes avant de transplaner sans enfiler de cape, attrapant juste sa baguette en enfilant une paire de bottines. Le Chemin de Traverse était noir de monde, certains pleuraient, d'autres hurlaient. Et elle... elle était entre les deux, hurlant son prénom en essuyant ses joues à intervalles règuliers pour y voir plus clair. S'il ne revenait pas, si cette fois il ne revenait pas à cause d'un accident de dernière minute cette fois elle ne se relèverait pas.

Mais non, elle l'avait vu et son coeur avait fait un immense bond dans sa poitrine. Respirer lui faisait mal, elle avait l'impression d'être à deux doigts de vomir mais plus rien n'avait d'importance. La brune avait couru vers lui aussi vite qu'elle le pouvait pour se jeter dans ses bras et enfouir sa tête dans son cou. Ses pleurs redoublèrent de volume alors qu'elle levait le nez pour l'embrasser pendant de longues secondes, oubliant le monde autour d'eux.

Jamais elle n'aurait fait ca en public mais elle avait eu trop peur.

Eric n'était plus bon à rien, se laissant tirer par les filles quand les crocos furent distraits. Son corps était vidé de toute énergie. Il avait épuisé ses dernières réserves pour briser cette fichue vitre moldue et en tirer une hache qu'il avait fini par lâcher lourdement sur le sol. Il n'avait pas protesté quand Bruce s'était saisit de lui pour le caler contre lui. Au contraire, il consentit à s’accrocher à lui. Tout le monde comprendrait ce geste, il était le seul à pouvoir supporter sa carrure sans tomber et continuer de bouger ! De toute manière, le directeur des programmes n'était pas en état de s'inquiéter pour que leur passé commun soit soupçonné.

Ils se firent aspirés par le thé laid aphone. La sensation pourtant familière lui donna la nausée. Il sentait son estomac se retourner et a bile remonter au fond de sa gorge. Heureusement ils ne tardèrent pas à poser pied sur la terre ferme. Mais Eric avait le tournis et manqua d'embrasser le sol si Bruce ne l'avait pas rattrapé. Bruce, Bruce... curieux ennemi dont il avait reconnu la force et le talent. Ils s'étaient entraidés... Quel dommage qu'il ai choisit les cendriers. Il se serait fait une joie d'intégrer son équipe lors d'actions ou de missions. Et qui pouvait savoir, ils auraient pu même être amis.

Eric délirait de nouveau, alors que deux médicomages se ruaient sur lui. Ils avaient assisté à l'attaque de la Manticore et l'avaient repéré comme une des personnes à ramener d'urgence. On écarta son corps de celui de Brucie, il eut à peine le temps de murmurer un "Merci Bruce" qu'il pensait sincèrement et déjà on le préparait à se faire transplanner d'urgence à Ste Mangouste.

Il avait abusé de ses forces et fini par ne plus tenir debout. Il avait perdu beaucoup de sang et l'action de la situation d'avant l'avait maintenu agité. Maintenant que tout était calme et qu'il n'y avait plus de menace, les nerfs s'étaient relâchés et son corps céda sous son propre poids. Son esprit commençait à s'embrumer quand on finit par le déplacer via magie. Il fallait le transporter d'urgence, ses plaies ne saignait plus mais la chair était ouverte. Une jeune médicomage grimaça en se souvenant de l'attaque de la manticore. C'était affreusement douloureux, si bien qu'Eric fini par perdre connaissance. On ordonna son transplannage immédiat en hurlant.

Il ne se réveillera que plus tard, demandant des nouvelles de ses compagnons d'infortune et d'Echo.

Le problème avec cet enfoiré de Donovan, c’est qu’il était efficace. Et que du coup, Misha ne pouvait pas trop se plaindre de cet abruti, du moins il le pourrait quand il serait tranquillement dans son appartement avec Ethan contre lui. Mais pour le moment, il s’agissait d’attraper le portoloin pour se tirer de cet endroit aux multiples dangers. S’y précipitant, vérifiant bien que l’écossais suivait, le russe attrapa la plante à pleine main, et la sensation désagréable du voyage en portoloin l’envahit, le tirant par le nombril, le déposant tout nauséeux sur le chemin de Traverse ; mais avec un soulagement énorme. C’était fini. Cette soirée cauchemardesque avait pris fin.

Misha était exténué, et en colère. Qu’avait gagné Jugson ? Rien. Les factions ne cesseraient pas de s’entre déchirer. Même s’ils avaient dû tous cohabiter afin de se sortir de ce pétrin, leurs différents ne se règleraient pas ainsi. La paix ne viendrait pas de sitôt, le chaos règnerait encore en maître pour longtemps. Tout ce que ce psychopathe avait gagné, c’était la mort de centaines d’innocents et des familles éplorées. Et tout un ministère à ses trousses. Cet homme était vraiment fou à lier.

Laissant distraitement un médicomage s’occuper de lui, posant un regard plus qu’inquiet sur Ethan qui venait lui aussi d’être pris en charge, s’éloignant de lui. Pour maigre consolation, il se fit la réflexion que tout cela aurait pu être pire, après tout. Pour eux du moins. Pour les autres… Rapidement, il pensa à son frère, et l’angoisse qu’il avait rangé au fond de lui refit surface, l’envahissant de toutes parts. Billy avait-il réussi à s’en sortir sans trop de dommages ? Etait-il blessé ? Pire ? Non, ce n’était pas possible, il s’en était toujours sorti ce n’était pas maintenant que ça allait changer, Misha refusait de penser à cette éventualité.

Hochant la tête doucement à Ethan qui venait de revenir à sa hauteur, il partit lui aussi à la recherche de ses proches. Il aperçut Faust, Ian, François et leur fit un petit signe de la main ainsi qu’un regard chaleureux, soulagé de les savoir apparemment pas trop abimés, ou du moins assez en forme pour tenir debout. Frottant fébrilement sa main sur son pantalon – conséquence des orties, ça grattait et ça piquait, c’était insupportable comme sensation – il tentait de trouver son frère dans cette foule compacte. Il était fatigué et n’aspirait qu’à une bonne et longue nuit de sommeil, Ethan pas loin. Ils l’avaient bien mérité.

Enfin, quand le désespoir commençait petit à petit à le gagner, le visage de Billy fut capté par ses iris, et il se précipita vers lui, oubliant qu’ils étaient en public et le serrant dans ses bras avec force sans un mot. Tant pis. Avec tout ce monde, il y avait peu de chances pour que quelqu’un les embête ensuite avec ça. Et il restait son frère. Son petit frère, pour lequel il s’en voulait de n’être pas assez présent, souvent pas assez compréhensif, et surtout, de se sentir incapable de le ramener vers lui, vers des idéaux moins terribles. Son petit frère. Reculant ensuite, un léger sourire confus aux lèvres, il l’observa, anxieux. Il avait l'air plutôt bien, mais il ne pouvait pas s'empêcher de s’inquiéter tout de même. « ça va ? Comment tu te sens ? Tu n’es pas blessé ? Tu t’es laissé faire par les médicomages au moins ?! » Réalisant que Allen se tenait à ses côtés, il lui sourit également, soulagé de savoir que son frère était entre de bonnes mains.

Mervyn était un homme de contrôle. Son entreprise avait commencé avec le cœur et l'esprit de ses enfants jusqu'à la conquête du ministère de la magie. Le Kark aimait que les choses se fassent à sa façon, et dans ses plans ordonnés, les aléas n'avaient pas leur place, surtout lorsqu'ils étaient aussi incontrôlable qu'avec Harveyn Jugson. Le coup était encore plus dur qu'il ne lavait pas venir du tout. Harvey Jugson était un idiot, un ramassis médiocre, sans importance à qui on confiait des tâches bêtes. Jamais au grand jamais le ministre de la magie n'aurait pu envisager que le Jugson lui plante un couteau dans le dos.

Agacé, inquiet, le ministre avait immédiatement fait trembler le ministère de la magie pour déployer une cellule de crise. Tous les tireurs d'élites disponibles avaient été convoqués pour se préparer à un assaut. Les négociateurs faisaient leurs jobs auprès du fou, tandis que d'autres experts tentaient de repérer les différentes runes et les détruire, le tout sans provoquer la fureur d'Harvey. Ce type était fou, il pouvait bien faire exploser tout ce quartier, chose que le Kark refusait. Pas par pure pousée d'humanisme, non. Demain, les rats lui reprocherait de ne pas avoir venu le coup venir, ce qu'il devait faire c'était gérer au mieux ce désastre. Et puis il y avait ses trois enfants. Mervyn ne s'était pas investie pendant vingt trois ans dans leur éducation, pour les forger à sa guise, pour que tout ses efforts soient annihilé en une soirée ! Le Kark pouvait tolérer de perdre un de ses enfants, ça pourrait même lui attirer un capital sympathie non négligeable, mais les trois dont sa Fourchelang, et son héritier hors de questions. Il avait peut-être une nouvelle femme, mais jamais la patience de repartir de zéro avec des bébés.

Le ministre s'activait, arpentant les différents bureaux pour demander des nouvelles. Ça ne tiendrait qu'à lui il se serait rangé du côté des tireurs d'élites pour mener l'assaut. Mais la vie de minisre étaient faites d'images et surtout de contraintes. Le Kark suivit de près l'arrestation de Jugson, tandis qu'il se préparait pour son allocution. « Mes chers concitoyens, la folie d'un homme nous a encore frappé. Nous ne pouvons pas encore dénombré les morts, mais au moment je vous parle le responsable de cette tuerie Harvey Jugson a été arrêté, et les barrières magiques sont tombés, laissant le terrain libre aux équipes de secours. Pour obtenir des informations sur les victimes, merci de vous adresser à la cellule créé spécialement à cet effet à Sainte-mangouste. C'est un coup que personne n'aurait pu prévoir, et un coup dont il faudra tirer les leçons. Regardez où le déchirements des factions nous a mené. J'invite donc tout ceux qui œuvrent pour la division de notre communauté, de stopper leurs combats stériles, pour enfin travailler avec nous pour la restauration de l'unité du monde des sorciers. L'intervention d'Harvey Jugson n'était que l'expression folle de la souffrance que vos insurrections font subir à notre société. Je m'adresse aux leaders de l'Ordre du phénix, et des Héritiers, faites un pas en avant et nous ferons le suivant. Que la directrice de Poudlard rendent ces enfants à leurs parents, et j'accorderai la grâce ministérielle à ma sœur, et pardonnerait sa trahison. Ce n'est pas un choix facile, je le conçois, mais posez-vous cette question : A quand le prochain Harvey Jugson ? » Son intervention était brève, mais suffisante, retransmise en direct sur tous les écrans, Mervyn savait qu'il venait de jeter un pavé dans la mare.