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❝ I don't want to set the world on fire || Leo ❞
 :: Londres :: Ailleurs :: Gare de King's Cross :: Ancien QG de l'Ordre du Phénix
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I don't want to set the world on fire || Leo
ce message a été posté Mar 5 Juin 2012 - 0:01
I don't want to set the world on fire || Leo Jojole10

Petit guide à l'usage des Américains impulsifs qui partent sur un coup de tête à l'autre bout du monde : prévoir une brosse à dents. Et prévenir, aussi, ça peut être utile. L'inconvénient étant que Joey n'avait pas lu cette petite ligne dans cette brochure imaginaire, là, minuscule, au dos du pamphlet. Il était parti sur un coup de nerfs, abandonnant veaux, vaches et cochons, son atelier, sa vie, sa carrière, sur le simple postulat que son ami de toujours allait mal et donc nécessitait son aide. Soit, c'était un geste aussi beau qu'admirable. Sauf qu'il n'avait absolument pas prévu que cela pouvait potentiellement faire des vagues. Cela ne faisait que 48h qu'il était arrivé en Angleterre, et il haïssait déjà le pays. Cette contrée aussi froide qu'hostile, ennemie de tout ce qui le constituait en son âme, semblait tout droit sortie d'une peinture de l'Enfer. Si les Hadès étaient un véritable état, il était quasiment certain qu'il s'agissait de la Grande-Bretagne. Mais il était là, maintenant, subissant vents et bruine, fog typique comme grisaille ambiante. N'eut-il pas été plus concentré sur les problèmes de Zahid qu'il aurait pu céder au spleen ambiant et serait devenu aussi flegmatique que tous les visages gris et ternes qu'il avait pu rencontrer.
Il n'aimait pas Londres, aussi belle fut-elle. Parce qu'elle manquait et de vie, et de couleurs.

Et il faisait terriblement froid.
Non content d'avoir quitté la douce tiédeur de son studio dans le Nouveau Mexique, Joey avait été confronté à une baisse vraiment trop drastique de la température. Il paraît que l'être humain est une de ces rares créatures à être capable de s'adapter à tout et n'importe quoi. Pour lui ça semblait tout bonnement impossible. Heureusement que Zahid s'était montré plus ou moins compréhensif. Ou peut-être était-ce principalement la surprise. Quand on voit débarquer un ami qu'on n'a pas revu depuis au moins quinze ans devant chez soi, en t-shirt et bermuda moldus, avec pour seuls bagages quinze pinceaux en crin, une robe mitée et deux trois vêtements d'été, on n'est pas des plus loquaces. On est principalement : 1/ surpris ; 2/ agacé ; 3/ dépité. Même si Diego était loin de se soucier de ce genre d'états d'âme, habitué qu'il était à vivre une Vida Loca typiquement artistique, il avait quand même dû se rendre à l'évidence : il se pelait sérieusement les miches, et un pull n'était pas du luxe. Une chance que le Palestinien ait été trop choqué pour broncher quand il lui en avait demandé un tout de go, à peine le premier pied posé sur le sol Anglais. Certes, il y avait encore des choses à mettre au point : déjà les vêtements de son ami étaient loin d'être à sa taille, en ensuite il n'allait pas non plus vivre éternellement à ses crochets. Mais comment avouer qu'il n'y avait pas réellement pensé, sur le moment? Il était bien parti comme une flèche, sans réfléchir ni aux conditions, ni aux conséquences. Une aubaine que Zahid ait été trop choqué pour discuter. Il n'en avait pas attendu moins de son ami.

Sauf que maintenant que 48h s'étaient écoulées, il commençait à se rendre compte que tout ne serait pas aussi facile qu'il le pensait. Déjà résidait la question du logement. Ils avaient trouvé une parade, et Joey dormait dans une chambre au QG le temps du dépannage. Mais ce ne serait pas éternel, il en était conscient. Mais que faire ? Tout son or sorcier était encore aux USA, et ce qui lui restait pour subsister étaient quelques dollars bien yankees au fond des poches. Il était donc obligé de vivre aux crochets de Zahid quelques temps, au moins ce qu'il fallait pour transférer son or de sa banque à Gringott's. Si encore les Gobelins arrivaient à un accord assez juteux pour chaque côté de l'Atlantique, ce qui pouvait prendre trente secondes comme trois semaines. Situation délicate, il fallait l'admettre. Du coup il avait décidé de prendre son parti de toutes ces galères, niant en bloc que c'était essentiellement de sa faute s'il était parti avec aussi peu de précautions. Laisser de la place à tout le monde, se montrer aussi discret que compréhensif. Ça relevait du calvaire. Comme Londres. Tout se reportait toujours à Londres. A croire que cette ville était la manifestation physique de toutes les galères du Mexicain.

En parlant de galères, il n'avait pas pu s'empêcher de remarquer que Zahid était dans un sacré nœud d'embrouilles. Il ignorait encore desquelles il s'agissait, mais quelque part au fond, il se doutait que cela avait aussi un rapport avec Londres. L'idée lui avait effleuré l'esprit de prendre Maxwell par le bras et de le ramener avec lui au chaud, dans son propre pays, et de le gaver jusqu'à ce qu'il explose. Merlin qu'il était maigre... Lui qui se souvenait de ce petit garçon un peu pataud aux bonnes joues pleines, il avait eu un choc. Mais il était hors de question de l'arracher à l'Angleterre. Il y avait tous ses amis, toute sa vie, aussi chaotique put-elle être. D'un certain côté, Diego pouvait comprendre un tel attachement, malgré que la capitale lui parût comme la plus viciée des villes qu'il ait jamais traversées. Tout le monde n'était pas un papillon insouciant comme lui, allant et venant à sa guise, sans attaches particulières. Alors demander à son ami d'abandonner tout ce qu'il a de cher sur un coup de tête pour se refaire une santé était tout sauf envisageable.

Ça aussi, c'était une des choses sur lesquelles ils savait qu'il devait ronger son frein. Et l'un dans l'autre il voyait aussi un avantage à son coup de sang. Au moins comme ça il allait pouvoir rencontrer ces fameux amis dont Zahid n'avait de cesse de lui parler avant de ne plus parler du tout. Ils étaient tous des noms sans visage qui gravitaient dans sa tête, et d'une certaine manière il se faisait déjà une joie à l'idée d'enfin pouvoir se rendre compte de visu de qui étaient ces gens. Toujours voir le côté positif de la chose. Esquissant un sourire rêveur, il acheva de mettre un coup de pinceau à un petit portrait de bergère qu'il avait trouvé en piteux état dans sa cellule (on ne pouvait décemment pas parler de chambre, quand on voyait la vétusté du lieu). La demoiselle avait passé quelques bonnes minutes à glousser sous son pinceau, et l'avait esquivé plusieurs fois, espiègle, avant de finalement se laisser faire. Le peintre n'avait rien de mieux à faire pour le moment, et la bergère était déjà nettement plus bavarde que Zahid. Et elle se moquait doucement, sous cape, de son accent vraiment trop prononcé quand il lui disait de rester tranquille, protestant vivement "Mais ça chatouille, Monsieur Alvarez !"

Ils s'étaient installés dans une pièce attenante à une sorte de cuisine commune, et le Mexicain avait fabriqué un tréteau de bric et de broc pour y poser le portrait. Elle lui avait tapé dans l’œil, et comme ça il n'était pas dans les pattes de son ami. C'était déjà ça de pris, non ? D'autant que si jamais quelqu'un passait dans la pièce, il y avait toujours moyen d'engager la conversation.
Un murmure s'éleva dans les tableaux alors que la porte d'entrée du QG claqua, non loin de là où il avait improvisé son atelier. La petite bergère tourna d'ailleurs la tête par réflexe, avant de râler à cause du cadre qui lui bloquait la vue. Imitant sa nouvelle meilleure amie, le sorcier jeta un coup d’œil du côté de l'entrée. Un jeune homme aux traits tirés, cheveux bruns et yeux d'un bleu à vous vriller l'âme venait d'entrer dans le QG. Et de mémoire, en 48h, Diego n'avait pas encore rencontré grand monde. Ah, l'excitation des premières personnes croisées ! Un fond d'espoir dans la voix, il lança à tout hasard
    -Bonjour ?


Leo Elensar
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Leo Elensar
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Re: I don't want to set the world on fire || Leo
ce message a été posté Mer 6 Juin 2012 - 10:08


    Tout en marchant dans les rues de Londres, Leo se demandait ce qui le poussait à agir ainsi. Pourquoi se conduisait-il ainsi envers Noah ? Qu’importe les avis du palestinien, Leo les ignorait, les contredisait même si les arguments lancés étaient aussi solides qu’une maison en ruine. Si Zahid réagissait aussi vivement à ses actes, c’était qu’il avait raison. En partie du moins … seulement ? Les missions par exemple : pourquoi se devait-il d’en prendre des plus dangereuses à chaque fois. Il était toujours revenu entier. Blessé certes, mais entier. Et pourtant, il continuait, dans sa quête de sensations fortes. Mais était-il seulement question de cela ou d’autres raisons plus ou moins valables le forçaient à demander le plus de missions possibles ? Leo secoua la tête. Non. Des sensations fortes, il en avait tous les jours en se demandant s’il allait vivre jusqu’au coucher du soleil. S’il y avait ce besoin d’adrénaline, il n’y avait pas que cela.

    Il se battait pour une cause en qui il croyait. L’idée que Kark règne pendant des décennies aussi longues que son prédécesseur le révoltait. Kark ne ramenait pas l’ordre, non. Leur premier ministre rimait avec répression, oppression, privatisation de liberté, domination des sangs purs sur la mort d’autres. Kark n’est pas un chef, Kark est un dictateur. Lui, ses décrets sur le sang, la liberté. Le frissonne même s’il n’a pas froid. Mais n’y a-t-il que ces raisons louables ? Petite voix moqueuse, mesquine, sournoise. Ne réalises-tu pas toutes ces missions pour éviter Noah, cet homme que tu fais souffrir, que tu le veuilles ou non ? Ne les fais-tu pas également par besoin purement égoïste ? Pour t’ôter de l’esprit cet homme que tu ne devrais pas aimer et qui ne s’intéressera jamais à toi de cette façon ? Etait-il amoureux de Hansen ? Différentes sensations s’emparaient de lui lorsqu’il y pensait. Souvent contradictoires, il ne savait qu’en penser. Ce besoin de le contredire, cette peur mais également cet intérêt qui le laissait comme incapable d’agir de façon sensée lorsque le finlandais était présent. Il l’avait embrassé, certes. Mais ce baiser ne signifiait rien. Entre deux désaccords, il n’avait été synonyme que de délivrance. Leo avait réagis impulsivement, comme souvent. Et, dans le top de ses réactions impulsives, disproportionnées Leo l’avait soigné. Si Noah venait à l’apprendre… il ne savait pas comment le photographe réagirait. En fait si, il le savait très bien. Mal.

    Leo hocha misérablement la tête en se dirigeant vers le quartier général de l’Ordre du Phénix. Il y avait l’Ordre, bien sur, mais également toutes ces autres raisons. Ce soir il était parti de la Taverne des Trois Balais assez tard pour être sur qu’aucun homme du Ministère ne décide de le suivre s’il en avait l’envie. D’ailleurs il n’en avait vu aucun. Même planqué, il les aurait vus. Le Ministère se posait des questions, s’interrogeait sur les information qu’il pouvait leur fournir. L’étau se resserrait. Une question le taraudait depuis maintenant quelques temps. Fuir ou ne pas fuir ? Rester mais à quel prix ? Affronter le danger ensemble au risque de tout perdre ? Il n’en avait pas encore parlé à Zahid et ne savait tout simplement pas comment amener le sujet dans la conversation si conversation il y aurait. Allaient-ils se disputer, encore ? Noah était son meilleur ami, la personne envers le qui il était le plus proche à plus d’une raison qu’il n’avait pas besoin d’expliquer. Pourtant leur relation était instable, chaotique. Fuir pour le protéger, s’empêcher de divulguer malgré lui des informations qui mènerait à la chute du palestinien ? Leo se passa la main sur le visage. Il était fatigué et n’avait même pas envie d’évoquer ce sujet délicat avec l’ancien Poufsouffle ce soir. Parce qu’il savait comment cela se terminerait et il n’avait pas envie de se prendre la tête ce soir. Oui, c’était égoïste, parfaitement.

    En réalité, il ne savait pas tellement ce qu’il se passerait aujourd’hui. Il verra bien. C’est avec cette pensée qu’il entra dans le Quartier Général. C’est en remarquant la porte de la cuisine ouverte qu’il se rendit compte qu’il avait faim et qu’il était peut-être bon pour eux deux qu’il ne vienne pas les mains vite. S’engueuler devant une assiette pleine était mieux que rien. Et puis, le ventre creux, on arrive à rien. Levant la tête il aperçut qu’il n’était pas seul. Ah nan mais c’était qui lui encore ? Un nouveau ? L’irlandais fronça les sourcils en se demandant pourquoi il portait un pull à Zahid deux fois trop grand pour lui et taché de peinture. Ah un peintre ? Bah, hum, ils avaient un projet commun peut-être ?

    -Bonjour ?

    Ah bah oui bonjour mais vous êtes qui ? Leo essayait vainement de se souvenir de ce que lui avait dit le photographe. Tout était tellement embrouillé dans son esprit. Wallas l’avait-il engagé pour revitaliser les portraits ? Ce n’était pas le style du boss mais bon, il essayait de deviner qui était cet homme à l’aspect hispanique qui se trouvait devant lui. Allons, il n’allait pas être impoli à le regarder comme ça comme une bête curieuse ! Même si curieux, il l’était. Aucun doute là-dessus.

    « Bonjour. », lui répondit-il poliment en s’avançant. « Je peux ? », lui demanda t-il en désignant la cuisine. En réalité, il ne savait pas comment engager la conversation avec cet homme qu’il ne connaissait pas. Il avait l’air … gentil. C’est ça, gentil. Tout de même, cette histoire de pull à Noah le chiffonnait sans savoir pourquoi. Il passa la porte et se dirigea vers les aliments disposés sur une étagère. Il allait … improviser ! « Tu travailles avec Zahid ? », lui demanda t-il, curieux. C’était une façon comme une autre d’entamer la conversation tout en préparant l’diner. « T’en veux aussi ? », lui demanda t-il en désignant le riz dans un coin. « Si j’peux en faire pour deux, j’peux en faire pour trois. » En fait, il ne savait même pas si Zahid était-là. « Tu sais s’il est là ? »




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Re: I don't want to set the world on fire || Leo
ce message a été posté Jeu 7 Juin 2012 - 19:30

I don't want to set the world on fire || Leo Jojole11

Festen


Zahid n'avait jamais été très porté sur la description dans ses lettres, à moins qu'il ne s'agisse de parler en long en large et en travers des personnalités des uns comme des autres. Du coup à chaque nouvelle tête qui passait le pas de la porte, c'était la grande découverte. Tomberait-il sur un être sympathique ou quelqu'un de particulièrement puant? Diego n'en savait rien. Une chance que par nature il était lui-même assez chaleureux. Rencontrer de nouvelles personnes à l'improviste était loin de lui déplaire, sauf qu'ici c'était différent. Après tout il venait bien de s'incruster en bonne et due forme en Angleterre, sans papiers en règle, sans le moindre sou vaillant et avec seulement deux caleçons de rechange. Le squat n'est pas bien légal dans ce pays, si ? D'autant qu'au vu des apparences, peu de choses semblaient légales en général, dans ces contrées sauvages...
Alors quand le jeune homme qui venait de passer la porte du QG s'approcha de lui, l'air un peu surpris, il ne put s'empêcher de tenter de faire marcher sa mémoire. Qui donc pouvait-il être ? De tête comme ça il pensait à quelques noms qui gravitaient au hasard sans toutefois trouver d'image. Du coup difficile de savoir directement qui ce sorcier aux grandes oreilles pouvait être. Mais il semblait sympathique, au premier abord. Tout le monde semblait sympathique au premier abord, pour Diego. Même un fou furieux avec l'écume aux lèvres trouvait sa part d'amour et d'accueil dans le cœur du mexicain. Une personnalité ne s'estime pas seulement avec la physionomie d'un individu, aussi agréable ou repoussante puisse-t-elle être. La vie n'est pas uniquement du manichéisme. Un gens moche sera possiblement plus beau d'âme qu'une créature au visage peint par les anges. Certes, le sorcier qu'il avait en face de lui n'avait pas une allure de Botticelli, mais s'il était sympathique, ça compenserait largement !

Nageant toujours dans le pull de son "ami du bout du monde", il hocha sagement la tête. Bien sûr qu'il pouvait, il était d'avantage chez lui que le peintre. Ça aurait été l'hôpital qui se fout de la charité s'il lui avait dit qu'il était hors de question qu'il mette un pied dans la cuisine, non ? D'autant qu'au vu de son statut de squatteur, il n'avait pas réellement son mot à dire. Suivant attentivement du regard le nouvel arrivant, l'étudiant, il n'y a pas d'autre mot, scrupuleusement, il finit par donner un dernier coup de pinceau à la petite bergère avant de se retourner. Un léger sourire gravitait sur son visage lunaire. Un garçon aussi poli, c'était une perle rare en Amérique. Restait à établir si la courtoisie était une habitude chez les Britanniques, ou si, venant d'Oreilles d'Elfe de Maison, c'était un privilège. Au moins il avait l'amabilité de s'adresser à lui, c'était un bon début. Inutile de préciser que ça avait été le but premier du Mexicain en s'installant dans une zone traître où les gens sont obligés de passer. Mais son nouvel interlocuteur avait au moins gagné un point dans son estime en lui parlant. Bon départ.
Abandonnant son atelier improvisé pour suivre le nouvel arrivant jusqu'à la cuisine, il s'installa contre le cadre de la porte. Pas de doute, il était résolument chez lui, lui. A la mention de Zahid, Joey s'illumina d'un nouveau sourire. Un ami, donc, s'il se souciait un tant soit peu du Palestinien ! Un léger rire franchit toutefois ses lèvres.
    -Haha non, malheureusement, même si ça me tenterait bien !

C'était un de ces thèmes qu'ils avaient abordés en long, en large et en travers avec son ami, après tout. L’Art sous toutes ses formes, à l'état brut, pur. Ils avaient la même conception, mais pas les mêmes moyens. Chacun dans son domaine, l'un à la photo, l'autre aux pinceaux. Mais il est vrai que la perspective de pouvoir travailler un jour sur les photographies "rigides" de Noah, il l'avait toujours caressée. Plus tard, si la frontière entre idéalisme épistolaire et réalité vraie n'était pas tout à fait détruite. Et si Zahid voulait bien de son amitié.
Son estomac criait famine depuis un moment, mais il n'avait pas vraiment osé faire comme chez lui. Le QG n'aurait été qu'à son ami et à son ami seul, il ne se serait probablement pas privé de taper dans le garde-manger et c'est probablement lui qui aurait tenu la baguette pour faire bouillir l'eau. Mais ho, on n'est pas des bêtes, et il préférait encore se laisser mourir de faim que provoquer un nouveau couac avec qui que ce soit. Non, sa position n'était vraiment pas simple à adopter... Il leva des yeux pleins d'espoir comme de gratitude vers le sorcier en face de lui, pour finalement le rejoindre devant les fourneaux.
    -Oh avec plaisir, oui ! Mais attends, je t'aide !

Bon, faire cuire du riz dans une marmite ne demande pas d'avoir passé un concours d'entrée au Ministère, mais il n'allait pas rester bras croisés à le regarder faire. Encore moins s'il devait passer un certain temps vissé aux crochets de ses tout nouveaux collègues. A se demander comment Wallas pouvait l'avoir accepté aussi vite et sans se poser de questions... Pique assiette.
Il tendait tout juste le bras en direction d'un placard, l'ouvrant pour voir s'il y avait moyen de faire autre chose que du riz à l'eau, quand son nouvel ami posa une nouvelle question. Ses sourcils se froncèrent une seconde. Il... ? Zahid ? Ça ne pouvait être que de lui qu'il parlait, Joey n'avait encore croisé personne d'autre qui vive au sein même du QG. Dressé sur la pointe des pieds, il tira une conserve poussiéreuse du fond du placard et souffla dessus. Sa voix douce et chantante dansa à nouveau entre les pots et les casseroles.
    -Zahid s'est endormi il y a une petite heure, il avait l'air d'en avoir besoin. Je suis resté quelques minutes avec lui pour m'assurer que tout allait bien et je suis revenu ici pour pas le déranger...

Rien que de très normal, après tout. Le Palestinien tombait de fatigue et son ami l'avait veillé, comme quand ils étaient gamins. Plissant les yeux pour lire l'étiquette, le peintre frotta la conserve d'un coup de manche pour révéler l'inscription.
    -Apparemment c'est de la sauce tomate... Vu l'état, je sais pas si on risque pas l'intoxication alimentaire...

Non vraiment cette satanée conserve ne lui disait rien du tout. Il la reposa dans le placard et tendit le bras pour voir si sa main ne heurtait pas un nouvel obstacle. Tout ce qui ne semblait pas dater de 1830 serait bon à prendre. Dépité, il ne trouva rien de plus. Il referma le placard pour en ouvrir un autre quand son manque de professionnalisme lui sauta au visage. Il avait oublié les bases ! Un sourire gêné s'étira sur son visage alors qu'il se tourna à nouveau vers l'inconnu.
    -Je m'appelle Joey Alvarez, au fait, je sais pas si Zahid t'a parlé de moi mais je suis son correspondant Américain

Ça avait l'air tellement creux, dit comme ça, mais il fallait bien appeler un chat un chat. Ils étaient un peu plus que des frères, depuis le temps, mais autant simplifier les choses pour tout le monde. D'autant qu'il ne savait pas réellement si le Palestinien avait bel et bien parlé de lui, ou s'il avait complètement zappé, voire s'en était empêché pour des raisons de divulgation d'informations. La troisième hypothèse ne l'aurait pas étonné en même temps, vue la dernière lettre qu'il avait reçue.. et qui avait précipité son voyage en Angleterre. Mais bah, ce mec était de l'Ordre et semblait connaître son ami. Peut-être qu'il avait remarqué leur correspondance !
Faute de trouver mieux dans les placards, Diego finit par tomber sur les couverts. Il en attrapa pour deux personnes et les installa sur la table, se doutant bien que la Belle au Bois Ronflant ne se réveillerait pas de si tôt. Au moins, tant qu'il dormait, il n'était pas occupé à se faire du mauvais sang. Il attrapa un pichet et le remplit d'eau, revenant au niveau de son vis à vis. Maintenant qu'il avait quelqu'un à qui parler, une foule de questions se bousculaient dans sa tête. Il décida de tirer au hasard, pour ne pas trop l'envahir. D'habitude il ne faisait aucun cas de la notion d'espace personnel. Étrangement, là, il sentait que pour son premier contact avec quelqu'un de l'Ordre, il valait quand même pas trop forcer les choses...
    -Ca fait longtemps que tu le connais, Zahid ?

Un peu d'eau tomba sur son pull, le forçant à baisser les yeux vers la tâche. Ou plutôt les tâches. Il avait plutôt bien massacré le pull, il y avait assez de peinture dessus pour refaire une toile plutôt crédible... Le Mexicain se mordilla la lèvre inférieure et entreprit de nettoyer sinon tout, au moins le plus gros.
    -... il va me tuer, là, non ?

Et un nouvel impair. Décidément il les ferait tous, ce n'était pas possible autrement...
Leo Elensar
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Re: I don't want to set the world on fire || Leo
ce message a été posté Lun 11 Juin 2012 - 11:42
    Leo se demandait encore et toujours qui était cet homme lorsque leur discussion se poursuivit. Il ne se souvenait pas avoir déjà vu cet homme auparavant. Il était d’accord sur ce point la. L’individu qui se trouvait en face de lui était nouveau. Pourtant il agissait comme s’il connaissait bien les lieux. Vivait-il ici tout comme Zahid ? Leo fronça les sourcils. Il l’aurait su quand même si quelqu’un devait débarquer au Quartier Général non ? C’était étrange, bizarre pourtant l’irlandais ne voulait pas lui faire passer un interrogatoire. Ce n’était pas vraiment à lui d’en faire un. Si ce basané était là c’était que Wallas le savait et l’estimait. Enfin … qu’il était digne de confiance. Du moins, c’est ce que Leo supposait.

      -Haha non, malheureusement, même si ça me tenterait bien !

    Alors il ne travaillait pas avec Zahid mais le connaissait … même plutôt bien s’il avait l’envie de travailler avec lui. Un petit sourire amusé se logea sur ses lèvres. « J’suis certain que vous devriez trouver un terrain d’entente pour lancer un projet tous les deux. L’art et la photographie, devrait y avoir moyen de combiner vos deux talents pour y concrétiser un projet sympa. Puis ça serait bien pour lui … enfin … lui permettrait de penser à autre chose … » Leo resta vague. Il n’allait pas commencer à parler ouvertement à cet inconnu. Ce n’était pas parce qu’il avait un air sympathique collé au visage qu’il pouvait se permettre de tout déballer. Zahid lui en voudrait certainement de ‘comploter’ quelque chose derrière son dos. Il en avait sincèrement assez fait comme cela.

      -Oh avec plaisir, oui ! Mais attends, je t'aide !


    Leo l’entendit ouvrir plusieurs placards avant de trouver ce qu’il leur fallait. Pas là depuis longtemps, donc, éluda l’irlandais en laissant mijoter l’eau sur le feu. Cela confirmait ce qu’il pensait pourtant, il avait l’air d’être à l’aise ici. Il n’était pas là depuis très longtemps, assez pourtant pour occuper l’espace sans se sentir gêné. Oh, il ne fallait pas se sentir gêné d’occuper le Quartier Général de l’Ordre du Phénix mais Leo s’était toujours senti mal à l’aise en restant ici trop longtemps. Peut-être était-ce dû à sa relation tendue avec le photographe ?

      -Zahid s'est endormi il y a une petite heure, il avait l'air d'en avoir besoin. Je suis resté quelques minutes avec lui pour m'assurer que tout allait bien et je suis revenu ici pour pas le déranger...


    Leo fronça les sourcils. Zahid ? Mais qui était ce type ? Leo se retourna et l’observa un moment alors qu’il observait l’étiquette de la boite. Il était tend de ramener quelques vivres s’ils ne voulaient pas s’intoxiquer en se nourrissant. Avant que le nouvel arrivant ne remarque son observation trop assidue, Leo se retourna et plongea son regard dans cette eau qui lui semblait si passionnante après coup. Il tenta de se rappeler des conversations qu’il avait eues avec Noah mais un blanc lui répondit. Damit, s’il appelait Noah, Zahid, c’était qu’il le connaissait très bien. Bon, d’accord, il avait vendu la mèche en appelant son ami par son deuxième prénom mais tout de même. L’homme n’avait pas parut étonné et cela le frustrait de ne pas se souvenir. Noah n’avait pas l’habitude de lui cacher ce qu’il se passait dans sa vie, ça c’était plutôt son boulot. Leo pencha sa tête sur le côté en touillant l’eau d’un air absent. Il n’aimait pas mentir à Noah mais la vérité n’était pas toujours bonne à entendre et Leo était souvent la principale cause des crises de colère du palestinien. Avait-il le droit de se trouver ici, à faire la cuisine comme si ne rien n’était ?

    Zahid allait mal. L’enfermement le pesait. Devait-il aller le voir tout de suite et quitter cette pièce ? L’envie était grande mais il ne pouvait pas laisser le nouveau venu en plan. Sans doute avait-il besoin d’être seul… Leo soupira. Il n’irait pas le déranger. Pas maintenant.

      -Apparemment c'est de la sauce tomate... Vu l'état, je sais pas si on risque pas l'intoxication alimentaire...


    Leo hocha la tête d’un air absent. Il ne suivait pas vraiment ce que son ‘invité’ lui disait. Plongé dans ses pensées, il ne leva la tête qu’en entendant l’identité de cet étranger qui s’était mis de la sauce tomate sur son pull … enfin le pull de Noah. Ca aussi ça le chiffonnait.

      -Je m'appelle Joey Alvarez, au fait, je sais pas si Zahid t'a parlé de moi mais je suis son correspondant Américain -Ca fait longtemps que tu le connais, Zahid ? -... il va me tuer, là, non ?


    Wow, wow, wow STOP. Alors il s’appelait Joey, était probablement mexicain ou espagnol vu la consonance de son nom et son accent parfois difficilement compréhensible pour certains mots. Pourtant, il avait extrêmement bien saisi ces derniers propos. Il comprenait enfin, tout devenait clair … ou pas. Mais il avait un nom à poser sur ce visage et pouvait faire le lien avec Zahid et leurs anciennes conversations. Il s’en souvenait à présent. Mais il jamais Zahid ne lui avait dis que ce Joey comptait venir s’installer en Angleterre. Pas que cela change grand-chose mais venir en Angleterre en ces temps sombres était complètement insensé. Venait-il pour Zahid, que lui avait dit Zahid au juste ?

    « Un peu. », lui répondit Leo d’un ton neutre. Il ne savait pas grand-chose, n’avait pas envie de paraître froid mais l’arrivée inopinée de l’américain le laissait perplexe. S’il vivait dans le Quartier Général c’était qu’il n’avait pas les papiers en règle. Etait-il parti en vitesse, avait-il des problèmes dans son pays d’origine ? Pourtant les Etats-Unis étaient un pays pro-Ordre, il le savait. Avait-il des actes à se reprocher ou venait-il réellement, sincèrement pour son meilleur ami. La deuxième option lui parut plus logique et puis, il n’avait pas vraiment son mot à dire vu ce qu’il s’était passé dernièrement. Si Noah allait mal, s’il n’avait pas l’oreille patiente pour l’écouter, lui dire que tout irait bien avec le temps c’était essentiellement de sa faute. De sa faute parce qu’il l’évitait et ne faisait rien pour arranger les choses lorsqu’ils se croisaient. Si ce Joey était le correspondant de Zahid. Savait-il tout cela ? Comment réagirait-il en sachant son identité ? Un rire spontané lui échappa au commentaire de Joey. Machinalement, il prit sa baguette et fit disparaître la maudite tache qui turlupinait tant son voisin.

    « Voilà. Plus de tache. », lui murmura t-il avec un sourire. Leo l’évalua du regard. Il avait l’air gentil. C’était le premier mot qui lui était venu en tête lorsqu’il était entré dans le QG. « Tu sais, Zahid ne t’en aurais pas voulu pour une tache. C’est pas son genre. », poursuivit-il. Joey avait peut-être droit à la vérité. Il connaissait Noah, peut-être mieux que lui, surement, devait le connaître par le biais des lettres du photographe. Subitement, Leo se senti mal à l’aise devant cet homme qui semblait le connaître alors qu’il ne le connaissait quasi pas.

    C’est bon, il pouvait mettre le riz.

    Il fallait attendre… et l’attente serait plombante s’il n’avait rien d’autre à se dire. Pourtant, Zahid à lui tout seul pouvait combler les blancs de leur conversation … ou les rendre de mauvaise humeur tous les deux. Leo était bien incapable de prévoir l’avenir à ce point. Surtout que Joey lui paraissait gentil. Gentil. Il pouvait briser la glace non ? Rien qu’un peu, lui en dire d’avantage. Pas beaucoup, un peu. C’était déjà mieux que rien. Mieux que le mensonge qu’il lui avait sorti plu tôt. Un de plus. Leo se sentait s’enfoncer dans la mare de mensonge qu’il s’était construit volontairement. A force de s’enliser, de continuer ainsi, il allait finir par se perdre. Pourtant, se perdre… il avait l’intention qu’il le faisait déjà. Il se perdait en agissant ainsi, en faisant souffrir Noah sans tenter d’arranger les choses, en agissant contrairement aux avertissements de son ami, en pensant à un Ombre en particulier, en le soignant malgré tout. Leo ferma les yeux. Noah ne devrait jamais le savoir.

    « Désolé. », soupira Leo en réalisant que le silence s’éternisait un peu trop. Un certain malaise c’était installé et Leo doutait qu’il s’amenuise facilement. «On connait Zahid tous les deux de façon différente . » Leo recula instinctivement, faisant mine de s’occuper de l’eau qui bouillait. « Je connais Noah depuis Poudlard. », murmura t-il en regardant les réactions de son vis-à-vis. « Je ne sais pas trop ce que Zahid t’as dis à mon sujet. C’est mon meilleur ami. », lui fit-il en croisant son regard pour la première fois depuis un moment. « M’appelle Leo. »

    Ça y’est, c’était dis. Restait plus qu’à attendre.



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ce message a été posté Mar 12 Juin 2012 - 0:51

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Bah tiens !


Non décidément, il avait encore plein de choses à revoir quant à sa façon d'agir avec tout un chacun. Même s'il avait énormément pris sur lui pour éviter d'inonder son nouvel interlocuteur avec un raz de marée de questions à propos de Zahid, il en avait apparemment trop dit. Hmm, les Anglais sont donc polis, mais assurément pas bavards. Ou alors c'était lui qui était trop différent pour qu'ils puissent le supporter. Toujours est-il que ses quelques tentatives de nouer une discussion voire tout simplement passer pour un boulet n'avaient pas entièrement suffit à dérider le nouveau venu. Certes il avait saisi son enthousiasme pour un projet artistique avec le photographe, et avait même esquissé une minime ombre de sourire en émettant que c'était une bonne idée. Bon, il y avait quelque chose de sous-jacent à son ton qui semblait vouloir dire quelque chose que le mexicain n'était pas sûr de bien réussir à saisir. Mais c'était un bon départ, ça, non ? Mais le mutisme dans lequel se terrait le jeune sorcier à côté de lui n'était pas pour le satisfaire. Il aurait bien évidemment pu discuter pour deux, s'il se lançait... Mais il ne devait pas faire de vagues, et se mettre à dos le seul autre contact qu'il avait pour le moment en Angleterre n'était définitivement pas dans sa liste de choses à faire. Si seulement elle existait vraiment, cette fichue liste... Parce qu'apparemment il venait de faire commettre un impair, sans pour autant réussir à mettre le doigt dessus.

Était-ce son entrain ? Sa façon d'agir un peu comme chez lui, malgré toutes les retenues qu'il s'imposait déjà ? Il n'avait pourtant ni dit ni fait quoi que ce soit de répréhensible, ou digne de mettre son vis à vis dans une telle position de penseur, si ? Réfléchissant à son tour, il chercha ce qu'il avait bien pu dire qui ait pu rendre Oreilles d’Éléphant dans un tel état catatonique. Peut-être était-ce parce qu'il avait fouillé dans tous les placards sans demander la permission. Après tout, il le faisait souvent, mais si c'était quelque chose de passible de prison dans ce pays ? Certes, il avait vu pire comme infraction, mais il y avait bien des lois aux États-Unis qui interdisaient d'avoir un poisson rouge dans une chambre de motel passée une certaine heure. Ah, la civilisation. Observant le sorcier du coin de l'oeil, il continua à brosser la tâche sur le pull qu'on lui avait prêté. Que Zahid lui avait prêté. Qu'il avait piqué à Zahid. Remettons les choses en ordre et en contexte, il vaut mieux. Bref, il continuait à s'échiner sur la tâche, ses habitudes au contact des Moldus ne lui rendant pas la baguette magique automatique. Alors quand l'autre sorcier présent dans cette cuisine décidément trop silencieuse se décida enfin à se montrer un peu plus réactif, et leva sa propre baguette dans sa direction en riant, le peintre eut un léger mouvement de recul. Non pas qu'il fut d'un naturel peureux, hein, mais disons que quand un inconnu brandit sa baguette comme ça, devant votre nez, après une longue période de latence où vous l'avez cru plus ou moins mort cérébralement parlant, c'est plutôt impressionnant. Surtout s'il se met à rire en même temps.

Il rouvrit un oeil pour se rendre compte que le plus gros des tâches avait disparu du beau pull de Zahid. Au moins le geste n'était pas pour lui lancer un Stupéfix en pleine figure pour ensuite l'attacher et le bâillonner pour inutilité primaire. Plus soulagé qu'il ne le pensait, Joey esquissa un grand sourire. Son interlocuteur était donc du genre un peu sauvage, mais pas si méchant que ça. Il n'était pas beau, mais il avait du potentiel pour être sympathique. En retour d'autant d'altruisme, le petit brun glissa ses cheveux derrière une oreille et lui lança un grand sourire.
    -Oh tu me sauves la vie ! Merci !

L'allusion au propriétaire du pull accentua ce sourire qui lui bouffait déjà une bonne partie du visage. C'était peut-être crétin, mais ça donnait du baume au cœur de savoir que son ami ne se serait pas formalisé de quelque chose d'aussi insignifiant. Du moins pour le peintre, ça l'était. Il y avait bien eu des fois où des amis à lui s'étaient emportés parce qu'il n'avait pas assez pris soin de leurs affaires. De nombreuses fois, d'ailleurs, en y réfléchissant bien. Le mexicain connaissait plutôt bien ce genre de déboires. Après tout il n'était pas rare qu'il ruine une ou deux choses qui ne lui appartenait pas, mais il cherchait toujours un moyen de faire amende honorable pour son crime. Mais en ce qui concernait Zahid, il ne savait pas trop où il allait. Le sorcier en face de lui avait ce petit air, sur son visage, de celui qui sait. Qui sait comment réagit le Palestinien dans telle ou telle situation, une impression certes fugace et à peine visible qui pourtant régnait. Ça le mettait un peu mal à l'aise, il fallait l'admettre. Lui qui venait de l'autre bout du monde pour rencontrer un homme qu'il ne connaît que par courrier, il est plus que logique qu'il ne le connaisse pas au quotidien. Au moins sa lessive humaine magique, en face, pouvait lui donner des tuyaux. Maintenant qu'il était réceptif.

Un nouveau silence s'instaura entre eux, à peine adouci par le plop plop de l'eau bouillante. Diego sentait bien qu'il fallait le briser d'une certaine manière, mais cette sensation d'être légèrement inférieur à son vis à vis n'était pas pour le mettre à l'aise. A croire que le sorcier à bouclettes et grandes oreilles à côté ne souhaitait pas lui en dire plus qu'il ne savait. Ou que le fait qu'il lui ait avoué son identité avait rendu la communication plus difficile qu'elle ne l'était déjà. Il fixa les grains de riz qui tournaient dans l'eau, avant que l'écume de l'amidon bloque la vue. C'était ça oui, il s'était assombri à partir du moment même où il lui avait révélé son identité. Il connaissait donc suffisamment Zahid pour qu'il lui ait parlé nommément de lui. Après que savait-il de leur relation, bien qu'elle ne fut qu'épistolaire, n'était pas réellement l'issue. C'était essentiellement qu'il faisait de la rétention d'information, et refusait de se mettre sur un pied d'égalité avec lui qui le dérangeait. Il allait ouvrir la bouche pour rompre toute cette tension dramatique autour de la casserole quand l'autre sorcier le fit à sa place.

Ainsi donc il connaissait le photographe depuis Poudlard. C'était donc un de ses amis les plus anciens, et donc il avait forcément lu à propos de lui dans les courriers de Zahid. Ils n'étaient certes pas nombreux, les camarades de classe que le Palestinien estimait, mais ça ne suffisait pas à mettre un nom sur ce visage. Et le sorcier qui n'en finissait pas de tourner autour du pot, à croire que c'était une habitude typiquement britannique... Fronçant les sourcils, Joey attendit qu'il accouche enfin. Meilleur ami ? L'étau se resserrait, même si ce n'était pas suffisant. A moins que... Il n'eut pas le temps de finir le fond de sa pensée qu'un nom tomba enfin.
Leo....
Leo...
Le coeur de Joey manqua un battement.
Merlin, c'était donc lui, le fameux Leo ?!
Et là tous les courriers qu'il avait reçus pendant toutes ces années s'empilèrent dans son esprit comme un château de cartes, Tous ces mots, toutes ces pages mêmes que le Palestinien avait remplies dans sa vie par rapport au sorcier qui faisait cuire le riz, là, dans cette cuisine, tout lui revint d'un coup. Leo, meilleur ami. Leo, peut-être un peu plus, sans pour autant se l'avouer. Leo, cause de tant de délires adolescent, d'émoi, de crises de nerfs, de larmes, et tant d'autres. Leo, avec ses grandes oreilles qui n'entendent pourtant pas les cris désespérés d'un mec à côté de lui qui crève tellement il l'aime, sans même l'avouer dans les lettres qu'il écrit à son plus vieil ami, alors que ça crève les yeux à quiconque est un minimum observateur. Leo, finalement, qui ne veut pas. Car c'était bien ce dont il s'agissait, non ? Diego mit un léger instant à digérer l'information. Il en avait tellement lu sur lui, et du point de vue de son ami, que le sorcier lui était toujours apparu comme une créature mythique du type licorne, aussi inatteignable que glorifiée. Et maintenant il était à pas même un mètre de lui, et aurait pu le toucher du doigt s'il l'avait voulu.
Sauf que voilà, les informations qu'il avait reçues sur son compte étaient tellement nombreuses et embrouillées qu'il lui fallait maintenant démêler le mythe de la réalité. Il s'était fait une image de l'ancien Serdaigle qui était maintenant plus ou moins mise à mal, confrontée à la personne en elle-même. Le choc de la conscience. Leo était bien réel face à lui, et ne ressemblait en rien à ce qu'il s'était imaginé. Déjà le mexicain se demandait bien ce qu'il pouvait lui trouver d'attirant mais soit. Tous les goûts sont bien dans la nature. Ce qui le dérangeait déjà plus était que maintenant, il allait devoir essayer de passer outre son avis déjà marqué sur la question Elensar, outre ses préjugés, pour voir s'il collait bien à ce qu'il avait pu lire.

Sa curiosité était maintenant poussée à son paroxysme. Il commença par combler le blanc qui s'était à nouveau instauré entre eux, le temps qu'il se remette du choc initial, par une grimace gênée. Une pirouette, Joey, tu vaux mieux que ça. Et il t'offre le riz, et Zahid l'estime, il ne doit pas être aussi mauvais.
    -Oh mais alors c'est toi, Leo !

Il laissa filer un léger rire, espérant que ça permette de briser un peu plus la glace. Oui, il avait des à priori par rapport au sorcier. Mais il n'allait pas les laisser voir si facilement. Du moins pas tout de suite.
    -Tu sais que je t'ai toujours envié ? Je veux dire, t'as eu la chance de grandir avec lui...

...sauf que sa langue avait recommencé à claquer toute seule, et son flot habituel de paroles reprenait ses droits. La remarque était partie toute seule, vraie, lourde d'un sens qui en disait long sur ce qu'il pensait. Autant continuer en toute franchise, donc. Pour donner une signification plus légère à sa phrase, il attrapa une carafe qu'il remplit d'eau, toujours tout sourire. Restait à savoir quelles nouvelles paroles sortiraient sans qu'il les retienne de sa bouche.
    -Je dois avouer, je t'imaginais pas comme ça admit-il avec un nouvel éclat de rire. Zahid m'avait envoyé une photo de vous il y a un bail, mais autant l'un que l'autre, vous avez sacrément changé !

Il posa la carafe sur la table et jeta un coup d'oeil au riz, l'air de rien. Son tact était loin d'être légendaire, le Palestinien l'avait probablement déjà mis au courant. Mais dans la bouche de Diego, ce n'était pas encore des commentaires désobligeants. Pas encore. Une kyrielle de questions se bousculaient à nouveau dans son esprit mais l'appel de la gamelle prima sur le reste.
    -C'est prêt, là, non ?

Il attendit patiemment que la célébrité notoire réalise et en profita pour rouvrir le tiroir où il avait trouvé les couverts pour en tirer une cuillère. Quoi de mieux qu'un bon plat de riz à l'eau pour ouvrir les hostilités ?
Les grains égouttés et la casserole sur la table, il attendit que le Serdaigle soit installé pour s'assoir. Maintenant, il pouvait poser une des questions essentielles.
    -Zahid n'avait pas l'air au mieux de sa forme ces derniers temps, mais il a refusé de m'en parler. Je crois qu'il avait peur qu'on intercepte ses lettres... Qu'est-ce qui s'est passé ?

Bon appétit, bien sûr. Sauf que là l'occasion était trop belle pour ne pas sauter dessus. Restait à savoir si Leo allait se braquer ou s'il allait se montrer aussi "chaleureux" qu'il avait pu l'être.

Spoiler:
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Re: I don't want to set the world on fire || Leo
ce message a été posté Ven 15 Juin 2012 - 12:26


    Leo retourne à la cuisson du riz lorsque Joey se tendit. No stress, il n’allait pas l’attaquer. L’avait-on déjà attaqué depuis sa venue en Angleterre ? Peut-être mais ils étaient dans le Quartier Général de l’Ordre. Seul un inconscient aurait tenté de s’attaquer à l’encontre de l’un de leur pair. Et, ce n’était pas l’intention de l’irlandais lorsque ce dernier avait pointé sa baguette sur le nouvel arrivant.

      -Oh tu me sauves la vie ! Merci !


    Il lui sauvait la vie, il lui sauvait la vie ? Il ne fallait pas en faire trop non plus. Leo se demanda si le brun était d’un naturel craintif. Si oui, ce n’était peut-être pas le bon moment pour venir en Angleterre mais en même temps c’était un ami de Zahid et Leo était content de l’avoir ici. Peut-être réussirait-il là ou il échouait ... mais il y avait ce petit quelque chose dans le regard de son vis-à-vis qu’il n’arrivait pas réellement à déchiffrer, qu’il n’aimait pas spécialement. C’était cet examen minutieux dont il faisait preuve. Il savait qui il était et était entrain de comparer l’original avec le portrait qu’il avait eu de Zahid. L’irlandais poussa la casserole hors du feu. Soit, il allait être déçu.

      -Oh mais alors c'est toi, Leo ! Tu sais que je t'ai toujours envié ? Je veux dire, t'as eu la chance de grandir avec lui...


    Leo se retourna. Pour le coup il ne savait pas trop quoi répondre. D’un naturel bavard, il était devenu muet.

      -Je dois avouer, je t'imaginais pas comme ça. Zahid m'avait envoyé une photo de vous il y a un bail, mais autant l'un que l'autre, vous avez sacrément changé !


    En effet ils ont changé. Que répondre à cela ? Le serveur ouvre la bouche pour la refermer l’instant d’après. « C’est vrai. » C’est une réponse sans en être une. Un commentaire qui ne sert à rien, dans le vent, pour remplir le vide qui se fait dans leur conversation. C’est la première fois qu’il se sent aussi mal à l’aise devant quelqu’un. Joey le connait … enfin … plus ou moins. Que sait-il, que ne sait-il pas ? Il ne l’imaginait pas comme ça. Bah tiens. L’appréhension augmente alors que le blanc s’installe à nouveau.

      -C'est prêt, là, non ?


    Leo hoche la tête, incertain.

      -Zahid n'avait pas l'air au mieux de sa forme ces derniers temps, mais il a refusé de m'en parler. Je crois qu'il avait peur qu'on intercepte ses lettres... Qu'est-ce qui s'est passé ?

    L’eau qu’il renverse sur la passoire s’échappe sur sa main et Leo échappe un juron. Il aurait dû s’y attendre à cette question. Que veut-il savoir, que ne sait-il pas ? Il devrait les avoir vues, ces affiches. Pourtant, une petite voix dans sa tête lui dit qu’il veut savoir autre chose. Il sait la relation instable qui les lie. L’irlandais se rembrunit lorsqu’il termine alors que Joey dresse le couvert. Que ne sait-il pas ?

    « Il y a eut un accident … lorsque nous avons attaqué le Manoir des Kark. », commence t-il sans vraiment savoir si c’est cela, la réponse que le mexicain veut. Leo n’arrive pas à rester en place. Il n’aime pas cette discussion ni les propos qui vont en découler. Parce que ce n’est que le début, il le sait. Le brun veut en savoir d’avantage et Leo ne sait pas s’il voudra lui donner les réponses qu’il souhaite. Quelque chose dans son regard lui montre qu’il ne l’apprécie pas. S’il ne le montre pas vraiment, l’irlandais le sent. Il sait beaucoup de choses et lorsqu’il a pu mettre un nom sur son visage … il a été déçu. Leo ne vaut pas l’intérêt que Zahid lui porte. Il le sait.

    « Un gamin est sorti de nulle part et Zahid l’a tué. Le Ministère le recherche… »

    … Et c’est en partie de ma faute s’ils connaissent son identité. Mais il n’y a pas que cela, Leo le sait bien. Pourtant, l’irlandais ne voit pas pourquoi il devrait lui en dire d’avantage. Il a l’impression de se retrouver devant un juge qui a déjà proclamé sa sentence. Il est coupable sur toute la ligne.

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Re: I don't want to set the world on fire || Leo
ce message a été posté Jeu 21 Juin 2012 - 4:07

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...what ?


Eh bien, eh bien, cette conversation qui s'entamait aussi bien était en train de virer au cauchemar. Bien évidemment, le mexicain pouvait sentir qu'il y était, et plutôt bien, pour quelque chose. Mais il ne pouvait pas s'arrêter là. Même si les réactions du dénommé Leo étaient plus ou moins paradoxales. Lui qui avait été si poli, courtois voire chaleureux, était en train de petit à petit se refermer comme une huitre. Avait-il commis un impair ou, au contraire, avait-il tapé directement là où ça faisait mal... ?
Soucieux toutefois du bien être de son interlocuteur, Diego s'était rapproché. Oui, il y avait bel et bien des choses qu'il savait quant à Elensar, et oui, il avait bel et bien déjà un avis bien arrêté sur le personnage. Quand bien même son idée fut faite, il avait pourtant préféré faire fi de tous ses à priori pour faire table rase sur ce que Zahid avait pu lui raconter. Sauf que dans son comportement, de son expression à l'attitude corporelle qu'il adoptait, tout éveillait la curiosité du peintre. Et plus cette dernière était attisée, plus il avait tendance à s'enfoncer dans la brèche.

Restait qu'il savait manifestement des choses qu'il se refusait à dire. D'autant que Diego n'était ni son ami, ni même quelqu'un qu'il connaissait vraiment. Un étranger, pur et dur, défini tant par ses origines que par son statut de squatteur semi-professionnel. Ça n'aidait pas la communication à aller dans son sens. Bien évidemment que Leo n'allait pas vider son sac comme ça, sur le simple postulat qu'il avait une bonne bouille. Au moins il aura tenté.

Sauf que l'ancien Serdaigle répondait évasivement. Voire éludait les questions par des silences aussi lourds que stressants pour les deux hommes. A croire qu'il cachait réellement quelque chose, et que ce quelque chose avait un poids tellement colossal qu'il en était presque palpable. L'atmosphère était pesante, oui. Quelque part au fond, c'était... triste. Certes il ne le connaissait pas aussi bien que Zahid, mais Joey en savait déjà assez long sur ce garçon pour éprouver une certaine pitié à son égard. Engoncé à ce point dans les emmerdes. Comme Noah. Elles n'ont peut-être rien à voir, Joey n'en sait rien, mais il n'est pas dupe : Leo est rongé jusqu'à la moelle par quelque chose. Et tôt ou tard il finira par le savoir.
Ne pas éveiller la curiosité chez quelqu'un de fondamentalement fouille merde, non. Encore moins quand on se prétend être le meilleur ami d'une des personnes que ledit fouille merde estime le plus au monde.

Le sorcier aux grandes oreilles daigna enfin rouvrir la bouche. Le manoir Kark, Diego en avait vaguement entendu parler, mais les nouvelles filtraient énormément outre-Atlantique. Il n'avait eu que des bribes, des échos, et avait dû chercher de lui même pour essayer de reconstituer le puzzle. Autant dire que ça avait été aussi fructueux que de mettre un pot de glace en plein soleil en espérant qu'il tienne. Toutes les données s'étaient liquéfiées avant qu'il ne puisse mettre la main dessus.
L'annonce tomba comme un couperet et Diego en eut le souffle coupé. Ainsi Zahid avait... tué ? Impossible... Si ? Il déglutit difficilement, le cœur battant la chamade. C'étaient ça les emmerdes ? C'était pour ça qu'il allait aussi mal et restait aussi flou ? Il fallait qu'il en sache plus. Non, il devait en savoir plus.
Reprenant un peu contenance, conscient que le sang devait avoir quitté son visage l'espace d'une minute, il but une gorgée d'eau. Sa bouche était pâteuse, ses yeux rivés sur le regard fuyant de Leo. Il y avait autre chose. C'était certain. Mais Zahid restait le centre d'intérêt principal.
C'était trop gros. C'était pas possible...
    - Il a... tué un gosse ?

Trop de questions s'amassaient dans sa tête. Pourquoi ? Comment ? Dans quelles circonstances ? Était-ce de la légitime défense ou était-ce intentionnel ? Dans quel pays de fous suis-je tombé ? Mais surtout...
    - T'étais là quand ça s'est passé ?

Ça aurait pu passer pour de la curiosité malsaine. Mais c'était loin d'être le cas. Pour Diego, ça paraissait plus qu'évident qu'un ami ait été là dans un moment aussi rude. Capital, même. S'il avait pu ne serait-ce que l'assister, Diego aurait suivi Zahid les yeux fermés. Oui, à ce point, sans même l'avoir revu en quinze ans. Le sous-entendu était limpide, tellement évident qu'il devait faire mouche. Et permettrait au mexicain d'y voir plus clair par rapport à ce qu'il savait déjà de la relation entre le dénommé Leo et son Ami du Bout du Monde.
    - Je... Pardon, je devrais pas demander ça, c'est juste que j'ai du mal à comprendre comment Zahid aurait pu... tuer quelqu'un

Le but ici n'était pas d'acculer Oreilles d’Éléphant. Du moins il aurait préféré ne pas avoir à le faire. Ce n'était pas son boulot de juger les gens, même si son sang bouillonnait de savoir Zahid assez mal pour lui envoyer des courriers aussi insipides que douloureux. Il avait juste terriblement besoin de savoir les circonstances. Le silence est le pire des supplices. Et apparemment dans ce domaine Elensar était un champion.
    - Il n'est pas seul au moins ? ... Je veux dire, c'est une responsabilité terrible, tu t'occupes un peu de lui ? Ou d'autres de l'Ordre, j'en sais rien, il doit pas rester seul avec un poids pareil

Dans quoi s'était-il embarqué ? Le peintre resserra un peu le poing sur sa fourchette. La nouvelle lui avait formidablement coupé l'appétit, et il se doutait bien qu'il n'était pas au bout de ses surprises. Tout ce qui importait restait encore que son ami fut accompagné de ses proches. Un peu de chaleur, rien que ça. Personne ne doit rester seul, quels qu'aient été les évènements. Surtout s'ils sont aussi tragiques que là.

Il releva les yeux vers son vis à vis. Il s'était encore fermé d'avantage. Selon toute évidence, plus les questions se bousculaient, et plus Diego mettait les pieds dans le plat.
Leo Elensar
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Re: I don't want to set the world on fire || Leo
ce message a été posté Mer 27 Juin 2012 - 21:10


    Leo regarda prudemment le mexicain. D’une certaine façon, lui aussi était entrain de l’évaluer. Qui était-il pour se prétendre ‘ami’ de Noah ? Savait-il où il avait débarqué ? Que connaissait-il de Noah, réellement ? Envoyer des courriers était bien mais la dernière fois qu’ils s’étaient vu datait de … Leo secoua la tête. Un bail, c’est ça, un bail. Il avait débarqué juste comme ça parce qu’une lettre l’inquiétait ? D’accord Zahid était mal en point depuis un moment, Leo ne faisait pas grand-chose pour améliorer son état vu les prises de têtes qu’ils avaient et les décisions risquées que l’irlandais prenait mais restait qu’il pensait connaitre Zahid mieux que personne et que cette arrivée impromptue à Londres lui paraissait plutôt inconsciente. Oh il ne se considérait pas comme quelqu’un de très prudent mais la, vraiment, c’était de l’inconscience pure. Ordre du Phénix, Mexicain, sans papier, et puis quoi encore, gay ?

    Non, sérieusement, venir ici alors que tout était ‘safe’ au Mexique était insensé surtout si tout le raisonnement de cet homme ne s’était fait qu’à partir d’une lettre. Savait-il sincèrement où il avait débarqué ? Dans ses paroles, Leo doutait qu’il s’était renseigné avant d’arriver. Il débarquait, le pied dans le plat, comme lorsqu’on saute dans une flaque d’eau bien remplie… mais, en règle générale, lorsqu’une pierre est lancée dans l’eau elle coule. Encore une fois, le mexicain savait-il dans quelle boue marécageuse il s’était installé ? Et, à force de le penser de mille et unes façon différentes, ses pensées lui échappèrent. « Sais-tu dans quoi tu t’es embarqué ? », lui demanda t-il après un moment de silence. Leo ne savait pas par où commencer ni même ce qu’il devait ou ne devait pas dire. Etait-ce réellement à lui de lui révéler tout ceci ?

    « Je ne sais pas quelle est la situation politique dans ton pays mais sache qu’ici, c’est bien différent. », commença Leo en repensant à son escapade aux Etats-Unis pour rencontrer Maria Paz. « Je suppose que Zahid ne t’en auras rien dit pour ne pas t’inquiéter mais apparemment cela a eu l’effet inverse puisque tu es là. » Il ne savait pas par où commencer. La communication, la presse. Kark gère son territoire comme un dictateur ne diffusant que les informations qu’il estime digne de l’être, vendant bien sa propagande dans les pays encore réfractaires à son idéal politique complètement absurde. « Cela ne m’étonne pas que tu ne saches pas grand-chose en venant ici en réalité. C’est Kark qui gère toute l’information dans son ensemble. Ce qui part vers l’étranger et ce qui y vient. Dis bonjour à Mr Propagande et Censure. » L’irlandais versa le contenu du riz dans un plat avant de leur en servir à tous les deux. « C’est compliqué à expliquer. » Il fallait qu’il lui en parle avant d’aborder le ‘sujet’ Zahid. Avant que la dictature n’empire, il n’avait pas songé un instant que Noah puisse tuer quelqu’un. Pessimiste de nature, le photographe aimait pourtant la vie, bien trop pour l’arracher à quelqu’un. Un aveugle pouvait le sentir, cette assassinat accidentel le minait, le rongeait de l’intérieur sans qu’il ne puisse se sortir de ce trou noir sans fin.

    « Avant de tirer des conclusions un peu trop hâtives, saches que tout ce que tu pourras lire dans les journaux, sur les affiches dans les rues, est faux. Noah n’est pas un meurtrier. La mort de Philippin Rosier n’est qu’un accident dans un contexte de chaos total… Je n’étais pas là. », poursuivit-il pour répondre à l’une de ces nombreuses questions. Noah lui en avait parlé mais il lui avait fallut du temps et Leo aurait aimé être présent à ses côtés. Cependant il ne pouvait pas retourner dans le passé pour le modifier et, d’un autre côté, il y avait son frère dans l’autre groupe. Frère dont tout le monde ou presque ignorait l’existence. Pour tous Jake et lui n’étaient que de bons amis. Jake était la seule famille qui lui restait. Jake ou Noah. Dans cette mission il aurait préféré les avoir tous les deux à ses côtés. Mais il n’avait pas choisi. « J’ai été affecté à un autre étage de la demeure du Ministre pour la détruire et y récupérer des artefacts précieux. La première mission a été un succès, la seconde un échec. Ce n’était pas le QG de l’Ombre de La Rose Noire et beaucoup contestent les décisions de notre Leader concernant cette mission. Avec Noah, on soutient chacune de ses décisions. », préféra t-il préciser sans pour autant révéler le nom de leur leader. En vivant ici, Joey le saurait tôt ou tard mais il préférait taire le nom de leur chef à cet individu qu’il ne connaissait toujours pas. L’irlandais s’arrêta pour avaler deux bouchées de riz. Il n’était décidément pas la bonne personne pour en parler. Les factions, Noah, les décisions de Wallas. D’autres facteurs entraient en jeu et il ne savait pas jusqu’à quel point Joey le connaissait. Que savait-il sur lui, sur tout ? Les mots de Joey se résumaient en questions … pas top pour en savoir d’avantage sur une personne. Tout ce dont Leo savait de lui était qu’il était le correspondant mexicain de Noah, qu’il était de l’ordre et qu’il venait de débarquer en Angleterre. C’était peu pour lui accorder sa confiance.

    « Je ne peux pas réellement t’en révéler d’avantage sans savoir ce que tu sais, quelles sont tes intentions. Tout ce que je sais c’est que tu es le correspondant Mexicain de Noah depuis un sacré bout de temps et qu’il a du t’en révéler déjà beaucoup … enfin … je suppose. Noah ne me faisait pas lire son courrier, c’est personnel … trop personnel en réalité. Je n’aurais pas voulu les lire, je pense, s’il me l’avait proposé. » Ils se connaissaient bien … très bien mais il y avait une part de jardin secret qu’il était bon de conserver. Leo n’avait pas toujours tout dit au palestinien et c’était encore le cas aujourd’hui. Il craignait principalement ses crises de colères s’il venait à l’apprendre. Plus Noah pensait que Leo n’avait jamais revu le suédois depuis la dernière fois, moins Noah en savait, mieux c’était … enfin jusqu’à ce que la vérité éclate et cela … il n’avait pas vraiment l’envie qu’elle éclate de si tôt. Le serveur tourna la tête vers Joey. « Zahid vit mal la mort qu’il a causée. Il reste au Quartier Général parce qu’il est activement recherché par l’Ombre de la Rose Noire. Je l’aide comme je peux, tout comme les membres de l’Ordre. Il y a … beaucoup de tension. », murmura t-il sans pour autant approfondir le sujet. « Si tu veux tout savoir. L’Angleterre c’est l’Enfer sur Terre pour toute personne qui n’est pas Sang-Pur ou Pro-Ombre. Alors imagine toi un instant si tu te fais prendre dans la rue alors que, je suppose, tu es venu sans faux papiers d’identité. Les Ombres ne cherchent pas plus loin que le bout de leur nez. Pourquoi débarques-tu maintenant ? Que comptes-tu faire maintenant que tu sais et que faisais-tu au Mexique ? Personne n’a cru bon te dire que ta décision subite était insensée et complètement suicidaire ? On me traite de suicidaire, vrai. Mais la c’est pire que du suicide. »


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ce message a été posté Mer 4 Juil 2012 - 2:30

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L'Enfer, c'est les Autres


Un flot de paroles sortaient maintenant de la bouche de l'Irlandais, fouillies, lourdes de sens, blessantes même parfois. Ce genre de paroles auxquelles d'une certaine manière Diego aurait dû s'attendre et qui pourtant étaient si douloureuses... Si furieuses, aussi. Et plus Leo parlait, plus le sol semblait se dérober sous les pieds du mexicain. Revers verbal, claque intégrale. Il n'avait bel et bien aucune idée de ce dans quoi il s'était embarqué, tout innocent qu'il avait été. Mais maintenant que les bases étaient posées, chacune des paroles du sorcier à grandes oreilles résonnait en écho dans l'esprit de Joey, lui donnant tournis comme nausée. Heureusement pour lui qu'il était assis, sans quoi il se serait probablement écroulé sur le sol.
Foutue empathie, foutue sensibilité, foutue inconscience, aussi.

Plus les mots coulaient et plus le peintre se rendait compte qu'il ne savait rien. Les informations avaient bel et bien été filtrées jusqu'en Amérique et les quelques maigres bases qu'il avait trouvées étaient loin de suffire, il en était conscient. Sauf que l'attaque du Manoir, le combat de l'Ordre, tous ces éléments, il n'en avait eu aucun élément. Pas même des bribes, ni même une phrase, rien. Comme si l'information s'était subitement évaporée le temps de traverser l'Océan, l'air de rien, pour rejoindre les murmures étouffés de la population Anglaise. L'atmosphère était lourde et suffocante. A l'intérieur du mexicain, une voix criait. Criait pour que le sorcier en face de lui s'arrête, pour qu'il cesse de suite de déverser ce flot interminable d'ignominies, qu'il se taise enfin et lui laisse son innocence. Mais il continuait. Sans tarir, comme un fleuve en pleine crue qui rasait tout sur son passage. Et ce qu'il rasait, là, c'était les espoirs cotonneux du peintre.
Ça faisait mal.

Ce qui faisait le plus mal dans tout ça n'était pourtant pas la révélation du véritable contexte dans lequel les Britanniques évoluaient. Aussi étrange que cela puisse paraître, ce qui était le plus douloureux restait encore le concept désormais réalité de ce que pouvait endurer Zahid au quotidien. Le Mexicain avait été à des années lumières de se douter que tout fut à ce point difficile outre-Atlantique et maintenant que la réalité lui écorchait le visage, son cœur se serrait encore plus. Alors c'était donc ça, ce dont il ne parlait pas. Entre la dictature, la pression, les actions de l'Ordre, l'enfermement. Tout ce dont il n'avait eu aucune idée avant de venir comme ça, tout de go, sur un simple pressentiment. Le peintre déglutit difficilement. Ses mains tremblaient, aussi les coinça-t-il entre ses cuisses. Il n'allait pas donner à Leo le privilège de voir que ses mots l'affectaient. Bien que ça dut parfaitement se lire sur son visage.

Ce qu'il venait faire ici ? Se perdre, assurément. Baissant un peu le nez, sentant le regard impérieux d'Elensar se poser sur lui et lui vriller l'âme, il amorça une ébauche d'explication.
    -Je... J'ignorais tout ça. Les informations passent mal jusqu'en Amérique et maintenant je sais pourquoi... Disons que si je suis là c'est principalement pour Zahid. Sauf que je ne voyais même pas le haut de l'iceberg, vu tout ce que tu m'en dis...

Il se sentait tellement petit. Comme si les rôles avaient été inversés, comme si Leo était devenu un juge implacable et sans remords qui soupesait son âme avant de la jeter aux chacals, décidant qu'elle était impropre à aider Zahid. Mais ses derniers mots, oh, ses derniers mots... Il n'aurait pas dû les prononcer, non.

Mais la c’est pire que du suicide

D'où se permettait-il de juger ça? D'où un homme qui se prétend un ami mais qui a résolument quelque chose à se reprocher vis à vis de Noah peut-il remettre en question le fondement même de sa décision, à lui, le correspondant venu rien que pour le photographe? Une vague d'indignation déferla dans le corps du Mexicain, rude et puissante, balayant toute autre impression.
PARDON ?
De rivés sur ses mains entre ses genoux, ses yeux revinrent se poser instantanément sur le visage anguleux de son vis-à-vis. Il était sérieux, presque narquois, le peintre pouvait le sentir. Ou alors il avait une très mauvaise impression de l'animal, mais ça, ça reste entre vous et moi... En ce qui concernait Diego une chose était certaine : qui était-il pour juger un tel acte, lui qui apparemment n'était plus suffisamment aux côtés d'un homme qui n'avait besoin que de ça ? C'était l'hôpital qui se foutait de la charité. Et le petit moustachu avait beau être naïf, il n'en était pas moins loyal. Lui.
C'était ce qui faisait toute la différence, sensiblement. Que Leo ait son caractère était une chose. Mais remettre en cause le bien-fondé des actes du peintre en était une autre. Et là, outre le fait que c'était peut-être la pire des choses qu'il ait pu dire, l'indignation se muait lentement en autre chose. La colère.
    -De quel droit juges-tu ma présence ici ?

Plus une trace d'accent, plus aucune chaleur ne transparaissait dans sa voix. Il n'avait aucune raison de se montrer aimable avec quelqu'un de cette essence. Vrillant toujours le sorcier à grandes oreilles du regard, il continua d'un ton glacial.
    -En quoi te prétends-tu supérieur à moi ? Tu as des papiers ? Tu connais la situation du pays ? Tu as vécu avec Zahid ? Grand bien t'en fasse, si ça suffit à te donner l'impression que tu es la quintessence même de ce qui se fait de mieux. Mais sache une chose, et une seule : moi, je suis là pour Zahid. Si je suis venu ce n'est ni pour ton pays, ni pour ton Ordre, ni pour tes belles oreilles pachydermiques, mais pour lui. Alors critique autant que tu veux mon inconscience, mais ne va pas remettre en cause le fait que quelqu'un se dresse au milieu de toute cette bande de hyènes hypocrites qui se prétendent être ses "amis" pour lui donner l'aide qu'il mérite en tant qu'être humain...

Il se laissa reposer sur le dossier de sa chaise, bras croisés, toisant Leo. Son idée venait désormais d'être arrêtée sur le personnage : sa première impression était juste, bien que basée exclusivement sur les lettres qu'il avait reçues. Ce mec était à la fois indigne de confiance, et mauvais comme la peste. Il savait qu'il était loin d'avoir pôle position sur les arguments, voire la vie de Zahid en général. Mais il lui était évident que son intention était bien plus louable que tous les faux papiers ou toutes les dictatures du monde. Et nul n'arriverait à le faire flancher.
    -Je me demande qui est le plus suicidaire de nous deux. Celui qui vient sans rien savoir ou celui qui cache sciemment des choses ? Parce que j'ai beau ne pas connaître le quart de la moitié de tout ce qui se passe, il y a bien des détails qui sautent aux yeux. Comme le fait qu'apparemment, Zahid n'est pas le seul à faire de la rétention d'informations...

C'était gros comme ses oreilles que Leo cachait quelque chose, Diego en aurait mis sa main à couper. Impérieux à son tour, campé dans ses positions, le peintre ne lâchait pas son vis à vis du regard.
    -L'Angleterre est peut-être l'Enfer mais ces murs sont le Purgatoire. Et c'est certainement dû à quelques personnes qui s'y trouvent.

Toi, essentiellement. Le sous-entendu était tellement lourd qu'il en était audible.
Leo Elensar
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Re: I don't want to set the world on fire || Leo
ce message a été posté Lun 9 Juil 2012 - 0:48
    Leo parlait, observait. Le présupposé peintre lui avait posé une question, demandé des détails. Il les avait eut et Leo continuait, poursuivait son monologue jusqu’à ce qu’il ait la gorge trop sèche pour rajouter autre chose. Où était-ce parce qu’il n’avait pas envie d’aller plus loin dans l’explication ce qu’enduraient les anglais depuis quelques mois … que disait-il … quelques années. Il senti presque directement le mal aise que ses paroles avait provoqué chez l’étranger. Il n’en était pas fier mais il fallait bien que cet homme sache une bonne fois pour toute où il avait atterri et tant pis s’il était dur dans ses paroles, tant pis s’il brisait le miroir de cette réalité qu’il s’était construit avec des bribes de phrases que lui envoyait Noah par courrier.

    Un silence s’installa. Silence pendant lequel Joey digérerait ces nouvelles. Plusieurs sentiments se lisaient sur son visage. Le mexicain ne maîtrisait pas ses émotions. C’était intéressant et à la fois perturbant de lire autant d’émotions différentes sur le visage de quelqu’un. Fin observateur, le serveur s’était toujours senti fier de cette aptitude. Il n était fier oui mais il y avait une certaine culpabilité qui le tenaillait à chaque fois qu’il observait une personne avec insistance pour en savoir d’avantage sur elle, sur ce qu’elle ressentait à ce moment même. C’était dérangeant, perturbant et puis cela touchait à la vie privée, à des émotions que Joey Alvarez n’avait pas forcément envie que Leo devine ou sous-entende. Mais Joey restait une personne qu’il ne connaissait pas et en qui il n’avait pas foncièrement confiance. Ce n’était pas parce qu’il était le correspondant de Noah, parce qu’il débarquait du jour au lendemain pour soutenir son ami qu’il devait automatiquement baisser ses barrières et être une personne chaleureuse t gentille. Il n’avait pas à l’être tant qu’il ne se sentirait pas un minimum rassuré. Et, pour couronner le tout cet homme le mettait mal à l’aise pour une raison qu’il ignorait. Cela ne lui arrivait pas souvent de se sentir mal par la simple présence d’inconnu. Cela était arrivé quelques fois et l’histoire ne s’était jamais réellement bien terminée. Leo détourna les yeux. Mal aise, culpabilité, souci, inquiétude. Voilà tout ce qu’il avait pu voir sur les traits du visage de son vis-à-vis. L’Alvarez était préoccupé et il faisait bien. D’un autre côté, l’inquiétude qu’il avait pour le palestinien, bien qu’elle aurait du le soulager de le savoir réellement du côté de son ami le contraria légèrement. Quelle était la relation qu’entretenaient ces deux-là ? Il fronça les sourcils et chassa cette pensée qui traversa un centième de seconde son esprit tourmenté.

    « Je... J'ignorais tout ça. Les informations passent mal jusqu'en Amérique et maintenant je sais pourquoi... Disons que si je suis là c'est principalement pour Zahid. Sauf que je ne voyais même pas le haut de l'iceberg, vu tout ce que tu m'en dis... »

    Leo reporta son attention sur l’individu qui lui faisait face. Quoi, maintenant qu’il savait tout il allait repartir ? Vraiment, ce qu’il était d’un … mais la voix froide et mordante du mexicain lui fit l’effet d’une gifle.

    « De quel droit juges-tu ma présence ici ? »

    Son regard se fit fuyant alors que celui du nouvel arrivant restait fixe, braqué sur sa personne. Les rôles étaient inversés. D’une simple phrase, Joey avait réussi à remonter la situation à son avantage et c’était au tour de Leo de retrouver un visage normal. Non, il n’avait pas blêmi, pas du tout. Point gagnant, il n’avait pas à juger de la présence de l’inconnu … un peu, peut-être mais il était allé vite en conclusion. Le mexicain ne savait rien de rien de la situation dans laquelle il s’était embarqué mais il était la et comptait bien rester. Cela se voyait dans le regard franc, fier qu’il lui lança et Leo se senti ben petit et misérable. Ce n’était pas de cette façon qu’on accueillait un nouvel adhérant de l’Ordre du Phénix. Si Wallas lui avait accordait le droit de loger dans le Quartier Général, qui était-il, lui, Leo Elensar, pour le juger ? Il était un ami inquiet … mais ce n’était pas suffisant.

    « En quoi te prétends-tu supérieur à moi ? Tu as des papiers ? Tu connais la situation du pays ? Tu as vécu avec Zahid ? Grand bien t'en fasse, si ça suffit à te donner l'impression que tu es la quintessence même de ce qui se fait de mieux. » Sa voix était sèche, dure, méprisante. Il ne se prétendait pas supérieur à cet homme. Le peintre avait tout faux. Il n’était pas ce genre de personne mais ne pouvait s’empêcher de réagir à l’extrême dès qu’il s’agissait de Zahid ou de lui-même. Il était égoïste peut-être mais n’avait pas eu cette impression d’être la personne purement et simplement détestable que décrivait le mexicain. Il détestait cet homme, sa prestance, sa façon de lui parler et la vision qu’il avait de lui.« Mais sache une chose, et une seule : moi, je suis là pour Zahid. Si je suis venu ce n'est ni pour ton pays, ni pour ton Ordre, ni pour tes belles oreilles pachydermiques, mais pour lui. Alors critique autant que tu veux mon inconscience, mais ne va pas remettre en cause le fait que quelqu'un se dresse au milieu de toute cette bande de hyènes hypocrites qui se prétendent être ses "amis" pour lui donner l'aide qu'il mérite en tant qu'être humain... » Son cœur se serra, loupa un battement. Etait-il entrain d’impliquer implicitement que seul lui était la UNIQUEMENT pour le photographe, que tous les autres, y compris lui-même n'étaient pas réellement présentes pour Zahid ? Son regard se fit sombre. Joey Alvarez de son nom faisait exactement ce qu’il avait fait lui-même quelques instants plutôt. Il le jugeait avec culot et d’une simplicité tellement déconcertante et aussi mordante que du venin qu’il fut incapable de lui répondre. Et le mexicain en profita pour éclaircir le fond de sa pensée, comme si elle n’était pas déjà suffisamment claire. Ses mains se crispèrent sur le bord de la table lorsqu’il continua alors que Leo tentait de garder un visage impassible. Ses gestes le trahissaient.

    « Je me demande qui est le plus suicidaire de nous deux. Celui qui vient sans rien savoir ou celui qui cache sciemment des choses ? » Touché. L’artiste (parce que, décidément, cela lui convenait très bien comme surnom … dit sur un ton cinglant ça passait toujours mieux … était un surnom qui lui convenait parfaitement) n’avait pas tout à fait tord. Mais il avait tord. Il avait tord parce qu’il ne pouvait avoir raison. Il ne pouvait pas traiter Leo tel un parasite, une hyène qui n’était présente que pour ses propres intérêts. Les dents serrées, l’irlandais attendit qu’il finisse son monologue pour contrer avec le sien. Ce … type. Ce prenait pour quelqu’un d’important qu’il n’était pas. Il ne connaissait rien de rien. Le fait était qu’ils ne connaissaient rien l’un de l’autre et se permettaient tout autant d’esquisser des jugements à moitié erroné sur l’autre.

    « Parce que j'ai beau ne pas connaître le quart de la moitié de tout ce qui se passe, il y a bien des détails qui sautent aux yeux. Comme le fait qu'apparemment, Zahid n'est pas le seul à faire de la rétention d'informations... L'Angleterre est peut-être l'Enfer mais ces murs sont le Purgatoire. Et c'est certainement dû à quelques personnes qui s'y trouvent. »



    Le Serdaigle était stupéfait et en colère contre cette chute complètement absurde et … telle qu’il en perdait ses mots. Ses traits se tendirent et Leo se leva. Il n’avait plus faim. Il voulait partir, quitter cet endroit, de ne pas y mettre les pieds tant que cet homme s’y trouverait … mais il ne pouvait pas. Il y avait Zahid qu’il avait envie de voir. Il ne tirerait pas un trait sur le palestinien parce que le mexicain pensait tout savoir sur tout. Il tenta de garder son calme mais le ton de sa voix trahit son énervement. « Si je n’ai pas le droit de te ‘juger’ de quel droit te permets tu de faire de même ? Tu me prétends hyène … mais dans le fond, tu ne sais rien. Tu sais rien et ça te tues. », lui fit-il avec un petit sourire mesquin. « Je ne suis pas parfait et je ne veux pas l’être. Mais je SUIS là pour Zahid autant si pas plus que tu prétends l’être. » Il lui tourna le dos. C’était plus facile. Il restait quelqu’un de faible, quelqu’un de faible face à une personne qu’il connaissait à peine. Faible et lâche. « Tu es là pour Zahid, grand bien t’en fasse. On est deux. Et à ta place je ne tirerais pas des conclusions à des bribes de mots, de phrases écrites en vitesse, sous la passion et la rage. Tu as raison. Tu ne sais pas le quart de ce qui se passe ici. Ne croit pas me connaitre via les écrits de Zahid. Tu es déçu, pas vrai ? Je le sais, je le sens. Ca c’est vu directement lorsque nos regards se sont croisés. Tu veux savoir ? En vrai, je ne suis pas ce que Zahid a pu te décrire. Je ne le suis pas et ne le serais sans doute jamais. » Leo s’arrêta pour se retourner. « Je ne vois pas pourquoi je devrais me justifier devant toi. Je ne te connais pas et tu ne me donnes pas envie de te connaitre. »

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ce message a été posté Mar 10 Juil 2012 - 0:20

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Wish you weren't there


Il avait fait mouche, et il le savait. Guère plus grand que le sorcier qui se tenait face à lui, Joey se sentait la taille d'un géant. Il ne jugeait pas, non. Il constatait. C'était ça, sa puissance. Et même si certains de ses constats n'étaient pas tout à fait exacts, il savait pertinemment qu'il suffisait de gratter le vernis pour y trouver la réalité.
Certes, il était plus expressif que Leo. Certes, il était aussi peut-être plus prompt à réagir, à s'énerver, ou à prendre les choses à cœur. Mais ses paroles semblaient avoir touché directement là où ça faisait mal. Et l'Elephante en face de lui aurait pu lui sortir les pires insanités du monde et se déverser dans un flot abject de paroles blessantes que ça ne lui aurait rien fait. Tout engoncé dans sa fierté, comme dans son souci de justice, il fusillait ce dos tourné devant lui. Quelqu'un de courageux, de brave, de fier, n'aurait jamais usé d'un stratagème aussi primaire pour se protéger. Il avait l'impression que c'était tout ce que Leo avait comme défense. Son dos. Maigre pour un homme qui prétend ne rien avoir à cacher.

Diego fronça les sourcils à chacune de ses paroles, les écoutant, pourtant. Il savait qu'il n'avait, lui, rien à se reprocher, et que tout ce que l'autre sorcier disait n'était que de vaines tentatives soit de se justifier, soit de se défendre. Mais tout ce qu'il voyait, tout ce qu'il entendait, provenait d'un dos. Ça n'avait pas le même impact. Pire, c'était comme regarder la télévision sans le son. Une parodie de défense. La situation aurait été différente, elle aurait tenu du vaudeville. Le peintre croisa les bras sur sa poitrine, ses prunelles sombre détaillant la robe mitée de l'Irlandais, faute de regard dans lequel visser le sien. Ses pensées fusaient. Pars, si tu veux partir. Si affronter la vérité est trop dur. Si c'est tout ce que t'as dans le ventre, vas-y, pars, je ne te retiens pas. Au moins maintenant je sais ce que c'est, Leo Elensar. Un pantin sans âme.
Un nouveau froncement de sourcils s'opéra, fugace, sur le visage lunaire de l'artiste. "Tu sais rien, et ça te tue". Qué ? Que voulait-il impliquer par là, qu'il se passait autre chose, au fond, de pire qu'il ne l'avait imaginé ? Opérant un instant de silence, il réfléchit à ce que ça pouvait être. Se pouvait-il que lui et Zahid... ? ...Non, c'était impossible. Leo montrerait au moins un minimum d'attachement voire de scrupules envers son ami. Ou, s'il était à la hauteur de son sous-entendu, il se serait retourné pour donner plus d'impact à ses paroles. Voire ne lui aurait jamais montré le dos en premier lieu. A moins qu'il n'ait... Honte ? Si c'était ça, et si c'était de Zahid qu'il avait honte, il était encore plus minable qu'il se montrait présentement.
Ses réflexions furent brisées en cours de route par la suite de la diatribe éléphantesque. Lui aussi faisait des assomptions aussi énormes que ses oreilles, sinon pire. Il ne savait rien, lui non plus. C'est sûrement pour ça qu'il avait sorti cette phrase. Lui aussi, ça le tuait. Et étrangement, alors qu'il était prêt à exploser en une logorrhée verbale sans fin, sa colère retomba comme un soufflet. C'est utile, par moments, d'être lunaire. Là, ça lui servait grandement. Sauf que sa chute d'humeur n'était pas due à une parole blessante. Son origine était essentiellement le manque de dignité de l'homme en face de lui. Et s'il n'avait pas été déçu par le personnage tout au long de leur courte entrevue, maintenant, il l'était bel et bien. Leo s'avérait bien plus lâche qu'il ne s'y attendait. Joey soupira. Il avait l'impression qu'eux deux, c'était une souris courant après un éléphant. Et il était évident qu'avec une mauvaise foi aussi colossale et d'aussi grandes oreilles, ce n'était pas lui, petit Mexicain à peine débarqué, l'Elephante. Mais en toute bonne souris il devait fouiner. Il n'allait pas le laisser filer, que ce soit en gestes ou en paroles, ça non. Une première salve, toute simple, pour s'échauffer avant de lancer les hostilités.
    -Hey, Oreilles d'Elephante, la moindre des politesses quand t'essaie de casser quelqu'un c'est de le regarder en face.

Maintenant, il était chaud. Fixant toujours ce point infinitésimal entre ses deux oreilles, il continua sur un ton neutre.
    -Si tu es réellement là pour Zahid, comment ça se fait que tu sois sur la défensive quand je t'accuse ouvertement de ne pas être présent ? Je pourrais me tromper, mais tout ton corps semble me prouver le contraire...

J'accuse.
    -...d'autant que oui, je suis déçu, tu as vu juste. Et bel et bien par toi. Parce que tu n'es pas tel que Zahid t'a décrit, non, tu es pire. Et je me rends compte que la réalité n'a rien à voir avec ce qu'il a pu me raconter, à part sur certains points qui, malheureusement, ne jouaient pas en ta faveur. Et tu sais, je trouve ça terriblement triste. Non pas parce que tu me déçois, non. Mais parce que lui, au fond, tu dois sacrément le décevoir pour ne pas me faire face quand tu me parles de lui.

J'accuse.
    -Je ne t'ai jamais demandé de te justifier, ou si je l'ai fait je m'en excuse, mais force est de constater que tu l'as fait toi même. Alors pour quelqu'un qui n'aurait rien à se reprocher, encore, c'est plus que surprenant. J'ai voulu te connaître. Et souvent. J'ai voulu savoir qui était ce fameux Leo dont Zahid me parlait tant. Finalement, tu sais, je n'ai plus envie non plus de te connaître. Pas seulement parce que tu me mens, ou mens à Zahid. Mais aussi parce que tu te mens à toi-même. Et que pour ça, il n'y a aucun remède que je puisse apporter, malgré toute la bonne volonté du monde.

J'ACCUSE.

Diego savait pertinemment que ce qu'il disait risquait d'encore une fois taper entre ces deux oreilles pachydermiques. Il s'en moquait. Dans la situation où il était, c'était comme jeter un cerf-volant dans un ouragan. Il n'avait pas envie d'argumenter pour sa bonne foi, mais mourait d'envie de savoir ce que son vis-à-vis avait à répondre à ses accusations. Fondées ou pas. Tous les moyens étaient bons pour qu'il se perde un peu plus, et que sa position à lui s'affermisse encore plus. Peu importaient les dommages collatéraux, qu'ils fussent matériaux ou émotionnels. Il était franc. Autant que franchise se fasse.
Les bras toujours fermement croisés sur sa poitrine, il toisa une nouvelle fois ce dos qui tremblait -de rage, ou de honte ?- devant lui. Une ombre fugace de sourire passa en demi-teinte sur sa tête de lune. Il savait qu'il avait raison. Ploiera, ploiera pas ? Là était toute la question. En ce qui le concernait, en revanche, tout ce que Leo pourrait dire jouerait en sa défaveur. Et il en connaissait assurément trop sur lui, sans que l'autre ne sache quelle était la teneur de son savoir, pour savoir où piquer en cas de retour verbal.
Enroulé dans sa fierté comme s'il eut s'agit d'un grand châle palpable, il se permit une dernière intervention, comme ça, pour le plaisir. Il était pourtant gentil, oui. Sauf avec les nuisibles.
    -Je n'ai fait que constater tout du long. Toi, tu me juges. Si ça ne te plait pas, tu peux tout aussi bien partir.

C'était gonflé, dans sa position, de lui dire ça, et il le savait. Mais il s'en moquait éperdument. Un d'entre eux était de trop dans ce QG.
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Emploi/Etude : Serveur dans le Londres sorcier
Faction : Ordre du Phénix
Maison : Serdaigle

Rapeltout
Patronus : Le Renard Roux
Epouvantard : La mort de Noah
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Re: I don't want to set the world on fire || Leo
ce message a été posté Dim 22 Juil 2012 - 2:01

    Leo grinça des dents mais ne répliqua pas à l’allusion mauvaise sur ses oreilles. Il n’était pas le premier et l’irlandais y était plus qu’habitué à vrai dire. Mais Joey pouvait repasser question de politesse. Il était mal placé pour faire un commentaire aussi gros même s’il était vrai. Vrai et complètement inutile mais cela ne servirait à rien de lui rétorquer ce qu’il pensait puisque, d’une façon ou d’une autre, le mexicain trouverait quelque chose d’encore pire à lui rétorquer. Comme l’allusion de Zahid. D’ailleurs, ce n’était pas une allusion. Pas vraiment. Leo se retourna pour afficher un regard neutre. Il avait l’air pas concerné par ce qu’il venait de lui dire alors que c’était totalement l’inverse.

    Il arrivait comme un cheveu dans la soupe et se permettait de le juger ? Des observations ? Ouais des observations fondées sur des lettres et une discussion de cinq minutes autour d’un plat de riz. Il irait loin avec ça. Leo n’avait pas envie de devoir se justifier encore et encore. Toujours, il fallait qu’il se justifie.

    « J’suis peut-être sur la défensive et peut-être que j’ai mes raison de l’être. D’un côté comme de l’autre, c’est pas face à toi que je devrais me justifier, si j’en avais l’envie. »

    L’autre pouvait interpréter cela comme il le voulait. L’ancien Serdaigle en avait juste assez. Ca le rendait triste hein ? Mais qu’est-ce qu’il y connaissait, qu’est-ce qu’il en savait ? Leo le jugeait peut-être mais avec des faits. Oui, l’Angleterre n’est pas un pays très accueillant, oui se déplacer sans papier est suicidaire. Ce n’était pas un jugement. Loin de là. « J’vais t’en apprendre une. Derrière les mots, y’a une personne. Une personne qui prend des décisions, bonnes ou mauvaises. Je suis loin d’être ‘[i]/le Leo idéal[i]’ et Zahid le sait bien. Alors essaye de renouveler tes tirades et apprends-moi quelque chose que je ne sais pas. », commença t-il d’une voix acerbe. Cet homme ne connaissait rien et se permettait de lui faire la morale. C’était pitoyable. Il n’avait pas besoin de sa morale à deux Gallions. Le photographe était déçu mais c’était bien pire qu’une simple déception. Leo l’avait en quelque sorte trahi en le rejetant ainsi et leurs disputes qui revenaient sans arrêt allaient dans ce sens. Ils n’arrivaient plus à se comprendre et le fossé qui se creusait semblait s’élargir avec l’arrivée de l’artiste.

    « Ne me fais pas croire que tu voulais me connaitre. », continua t-il. « Ce que tu fais depuis le début c’est chercher des erreurs, des défauts à partir de l’image que tu as de moi. C’est pas l’idée que je me fais de vouloir faire connaissance. T’es comme Zahid, t’as l’œil des détails, de la précision. Faut que tout soit net ou ça vaut rien c’est ça ? ». Ce n’était pas une question. « Je ne me sens pas supérieur à toi mais tu te l’es mis dans la tête peut-être même avant que tu ne décides de venir t’installer ici. C’est toi qui l’a voulu la tournure de cette … conversation en ouvrant la faille de la jalousie. Parce qu’il s’agit bien de jalousie. Vous êtes sanguins, artistes. La seule personne qui se tient entre vous deux, c’est moi. Parce que tu sais tout depuis le début. Parce qu’autrement tu n’aurais pas réagit ainsi. Comme quelqu’un qui prétend savoir alors qu’il ne sait rien ou peu de choses. J’ai jamais prétendu t’être supérieur ou te rabaisser de quelconque façon. Je t’ai juste exposé les faits. Oui, c’est suicidaire de venir en Angleterre sans papiers et oui j’suis loin d’être l’idéal pour Zahid. Satisfait ? »

    Ils n’avaient rien d’autre à se dire mais Leo n’avait pas envie de partir. Il était bien ici



    Ou pas.


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Re: I don't want to set the world on fire || Leo
ce message a été posté Lun 30 Juil 2012 - 14:13

I don't want to set the world on fire || Leo Jojole11

nomnomnom


La politesse ne servait plus à rien, pas plus que le tact ou la souplesse de jugement. Même si Joey aurait bel et bien pu mettre de l'eau dans sa Bièraubeurre, histoire de faire passer la pilule un peu plus facilement, il n'en avait rien fait. Hors de question. Dignité mal placée ou fermeté de position ? Peut-être un peu des deux. Il avait décidé de devenir définitivement hérmétique à ce que Leo lui dirait. Et il s'y tiendrait.
Ses bras toujours croisés sur son torse se soulevaient au rythme de sa respiration. Aucun de ses muscles ne bougeaient, et le Mexicain restait tellement stoïque qu'on eut dit une statue figée dans le bronze à laquelle un sculpteur soucieux du détail avait ajouté des sourcils légèrement froncés sous une épaisse crinière brune. La figure même de l'imperturbabilité royale, trônant du haut de son mètre soixante-huit dans la cuisine, entre Leo et un plat de riz à peine entamé qui refroidissait. Une gravure d'Epinal. D'un point de vue extérieur, le face à face de ces deux sorciers relevait du surréalisme tant elle paraissait aussi improbable que comique. Mais de près on se rendait compte que non, ça déconnait pas. Pas du tout même.

Leo rouvrait la bouche. Devant l'inutilité manifeste de son geste, le Mexicain qui lui faisait face se referma d'avantage, les sourcils toujours résolument froncés. Ce n'est pas parce qu'on n'est pas d'accord avec les élucubrations des uns qu'on ne peut écouter ce qu'ont à dire les autres. Et c'est plutôt attentif, sans en laisser paraître quoi que ce soit, que Joey écoutait maintenant ce que l'autre avait à dire. Sauf que ce n'était rien. Ce que l'artiste pouvait voir, là, c'était surtout que l'ego du sorcier en face de lui avait principalement pris un bon coup dans l'aile, et qu'il essayait comme il pouvait d'avoir le dernier mot. Pathétique. Le peintre leva les épaules, imperturbable. Même son rythme cardiaque, monté à pic quelques minutes auparavant, avait repris sa vitesse de croisière. Colère avait laissé place à dégoût. C'est le jeu.
Joey était orgueilleux. Pas pour lui. Sa personne n'était qu'une donnée moindre dans l'équation. Mais pour ses proches. Les répliques cinglantes de l'Elefante en face de lui ne lui arrachèrent qu'un mouvement agacé de la main pour repousser une mèche rebelle de devant ses yeux.
Quand on n'a pas d'ego, le monde peut se déchaîner contre vous que vous n'en aurez réellement rien à faire.

Finalement, le sorcier à grandes oreilles finit par lui poser une question. Plutôt rhétorique, probablement pas voulue, mais qui arracha un sourire lunaire au Mexicain.
    -Oui, satisfait ! déclara-t-il d'un ton chantant.

Il se rassit, plongeant sa fourchette dans l'assiette de riz, ragaillardi. Flou artistique et Joey sont synonymes. Esquissant un sourire, une étrange lueur perçant au fond de ses yeux sombres, il enfourna sa bouchée et mâchonna lentement. Le riz lui collait entre les dents, caoutchouteux, mais il ne s'attendait pas d'un Britannique qu'il sut faire correctement la cuisine.
    -C'est bien que tu admettes tes torts, t'es dans la voie de la guérison. Bon, y'a encore quelques trucs à revoir, comme ta mauvaise foi, la taille de tes oreilles et le fait que tu parles beaucoup pour ne rien dire.

Il fit claquer sa langue. L'ambiance était aussi froide que le riz était glacé. Quel climat de merde, dans ce pays... ! Sans lâcher l'autre sorcier des yeux, il continua d'un ton lointain, éthéré. Joey était un lunatique, dans le sens noble du terme : son tempérament passant du coq à l'âne sans l'ombre d'une hésitation, il se tenait maintenant aussi calme qu'il avait été énervé quelques minutes auparavant. La demi-heure de furie s'était écoulée. Sa colère avait sensiblement décidé de lâcher prise, et son ton révélait ironiquement son état d'esprit. Il était tout aussi chez lui, ici, que l'était Leo, quoi qu'il en dise. Et toutes ses remarques ? Il y avait du vrai. Mais l'autre n'avait pas raison sur toute la ligne, loin de là.
    -Zahid m'avait prévenu que tu avais cette tendance à t'attirer des emmerdes rien qu'en ouvrant la bouche. Tu as aussi tendance à croire que tu as toujours raison, même quand tu mens, fais gaffe ça pourra te jouer des tours !

Son ironie ne cachait en rien l'immense mépris qu'il éprouvait désormais pour l'Irlandais. Et sous son attitude paradoxale, au premier coup d'oeil, se tapissait un autre sentiment, plus flou, moins facilement définissable, un mélange d'indignation comme de méfiance. Ce sorcier le rendait malade, oui. Mais le moins il en verrait, le mieux il pourrait le coincer au cas échéant.
Joey n'avait jamais eu la haine dans le sang, du moins pas qu'il le sache. Sauf que sachant que zahid faisait partie de l'équation, il allait le défendre bec et ongle.
Même si c'était contre l'homme que le photographe estimait voire aimait le plus au monde.

Repu, il se balança en arrière, s'installant confortablement sur le dossier de son siège.
    -Je crois qu'on s'est tout dit, si tu as encore faim, ton riz est froid.

Chafouin, il observa ses ongles quelques minutes, s'affairant à gratter une tâche de peinture de la pointe de son couteau. Son corps exprimait autant de détachement qu'il semblait humainement possible, et son ton était railleur, chantant, sublimé d'un beau retour en force de son accent paternel. Ses iris sombres se posèrent à nouveau sur lui. Toujours cette même lueur, tout au fond.
    -Si tu n'as pas faim, je peux aussi finir ton assiette ~


Leo Elensar
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Re: I don't want to set the world on fire || Leo
ce message a été posté Dim 5 Aoû 2012 - 21:03
    Cela ne servait à rien d’en rajouter, pas vrai ? Que pouvaient-ils se dire ? Il n’avait fallut que quelques minutes pour que tout soit dévoilé. Si d’ordinaire, le brun ne se souciait que peu de ce dont on pouvait penser de lui, c’était différent. Il savait qu’il n’avait pas vraiment cherché à arranger les choses avec Noah mais entendre un étranger dire qu’il ne valait pas mieux que la pire des ordures lui faisait mal. Il ne se défendrait pas, pas cette fois. Tout ce qu’il pourrait dire serait retourné contre lui et, sincèrement, que pouvait-il dire pour sa défense ? Qu’il était désolé ? Dans tout les cas ce n’était pas à Joey qu’il devrait le dire et, il le sentait plus que jamais, il était bien trop tard pour des excuses. Le mal était déjà fait.

    La voix chantante du mexicain l’énerve mais le serveur se tait. A quoi cela lui sert-il de rester ici, la tête haute alors qu’il ne lui reste plus qu’une chose à faire, partir. Laisser Noah. Laisser Noah à cet homme puisque lui n’était pas assez digne de rester à ses côtés. Pourtant, il ne bougeait pas. Restait là à écouter l’artiste qu’il ne voulait plus entendre. Avait-il besoin qu’on lui dise de partir, de retourner de là d’où il venait pour agir ? Non, mais ses jambes restaient incapables d’esquisser un geste. Pourquoi restait-il là à l’entendre parler de guérison ? Il était en colère contre lui-même mais également contre le mexicain qui s’acharnait à l’enfoncer d’avantage. Il avait tord, commis des erreurs, n’était peut-être pas quelqu’un de bien mais qui était-il pour le juger aussi facilement ? Là encore, il le regardait de haut en étalant tout ses défauts. Son estomac se tordit.

    Il n’avait pas faim non.

    Devait-il rester, partir, ne plus revenir, rendre à Noah cet oxygène qu’il comprimait par sa simple présence ? Ses mains tremblèrent. La fourchette gratta l’assiette pour y récupérer quelques grains de riz. Le seul bruit de la pièce lui explosait les tympans. Alvarez lui faisait clairement comprendre qu’il en avait fini avec lui, qu’il pouvait être ou ne pas être là, la différence ne serait pas bien grande. Représentait-il la mauvaise graine ? Celle qu’il fallait arracher pour laisser vivre les autres… qu’avait-il apporté à Zahid si ce n’est désespoir, tristesse et peine. Quelqu’un qui apporte tant de malheur pouvait-il se donner le droit de rester, de ne pas céder sa place ?

    Leo se retourne doucement pour quitter le Quartier Général de l’Ordre. Les images se succèdent dans sa tête. Noah, toujours Noah. Elles défilent avec vitesse, semblant vouloir lui prouver la véracité des propos de Joey et sa poitrine se serre violemment. Noah inquiet, Noah alarmé, Noah dans l’incompréhension, Noah amoureux, Noah triste, en rage, triste, déprimé. A Chaque sentiment traversant le visage de son ami de toujours, Leo fait le lien. La vérité lui coupe le souffle. Il le sait, il le sait qu’il n’est pas quelqu’un de bien, quelqu’un qu’il faut, quelqu’un qui pense d’abord aux autres avant de penser à lui. Il le sait ce n’est pas Joey qui le lui apprend. Si le mexicain le pense, il se trompe lourdement. Il ne lui apprend strictement rien. La vérité fait son chemin tortueux. Noah va mal, Noah déprime. Noah a tué mais s’il se morfond d’avantage dans le silence et cette autodestruction lente et vicieuse, ce n’est pas à cause de la mort de l’enfant. Philippin Rosier n’y est pour rien dans le mal-être du photographe. Il y a une mauvaise herbe qui pousse, pousse jusqu’à l’étouffer. Cette mauvaise herbe, c’est lui. Celui qui se prétend être le meilleur ami, qui prétend que Zahid est la personne la plus importante à ses yeux. Comment peut-il le prétendre en lui faisant autant de mal ?

    L’air vivifiant du port lui brule les poumons. Il se sent mal, l’envie de vomir le prend sans qu’il puisse l’en empêcher. Sang-mêlé, mauvaise graine … C’est ce qu’il est et, pour la première fois de sa vie, Leo se déteste.

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Re: I don't want to set the world on fire || Leo
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