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❝ Maybe we'll see each other again. Until then, let's say goodbye. [Johanna & Ashley] ❞
 :: Londres :: Ailleurs
Ashley M. Lakefield
Ashley M. Lakefield
Messages : 3071 Crédits : avatar Shiya. ; sig : Chieuze & Tumblr & Shy'm
Age du personnage : 18 ans
Ascendance : Sorcier basique
Emploi/Etude : 7ème année à l'institut POTTER
Faction : Ordre du Phénix
Maison : Gryffondor

Rapeltout
Patronus : Elle n'a encore jamais réussi à produire un patronus corporel, mais si elle y arrivait un jour, il prendrait la forme d'un aigle
Epouvantard : Johanna morte
Baguette magique:
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Maybe we'll see each other again. Until then, let's say goodbye. [Johanna & Ashley]
ce message a été posté Lun 28 Mai 2012 - 11:25
Sometimes goodbye though it hurts in your heart is the only way for destiny
Sometimes goodbye though it hurts is the only way for you and me
Though it's the hardest thing to say
I miss your loving in every way
So say goodbye, but don't you cry
Cause true love never dies


Veille et jour du retour de Poudlard.

L'eau frappait sa peau avec violence, la température élevée faisait rougir sa peau et la buée recouvrait tous les miroirs de la pièce. La salle de bain des Gryffondor était déserte. Une chose si rare qu'elle en avait profité pour sceller la porte d'un simple collaporta. Elle avait besoin de silence. De paix. De solitude. Des larmes chaudes roulaient sur ses joues, mais elle ne les sentait plus. Mélangées à l'eau qui coulait du pommeau de douche, elles n'étaient pas repérables, mais elles étaient là. Elles étaient là et Ashley n'en pouvait plus. Épuisée de pleurer, épuisée de se cacher, épuisée de se battre pour une cause perdue. Pourquoi se battait-elle ? Elle ne le savait même plus. Pas pour la guerre. Plus jamais pour la guerre. Contre elle-même, très probablement. Elle se battait contre elle-même. Contre son père. Contre sa famille. Contre Callista. Contre Johanna. Contre tout ce en quoi elle croyait et ne croyait pas. Elle était épuisée. Tout simplement épuisée. Fatiguée. Vidée.

L'année était finie et dans quelques heures, les élèves autorisés à partir quitteraient le château pour les vacances d'été. Mais Ashley n'avait pas envie de partir. Rentrer chez ses parents, signifiait subir les colères de son père, pendant des mois. Des colères violentes, des insultes dirigées contre elle et ses choix stupides. De fille prodige elle était passée au stade de gamine immature, folle aux envies suicidaires, stupide, avec une case en moins. Elle était devenue la pire ennemie de son père, son meilleur ami. Dans un cri silencieux, elle redressa la tête et la cogna une fois, deux fois, trois fois, contre le mur de la douche. Elle avait essayé d'assumer sa décision, son changement de faction, essayer d'embrasser les idéaux des Héritiers, essayer de tenir face à tous ceux qu'elle avait trahie, mais à chaque fois qu'elle posait son regard sur son père, le regret la détruisait à petit feu. Et pour ne pas arranger les choses, sa mère ne pouvait même plus lui adresser la parole. Celle qu'elle posait sur un piédestal ne pouvait plus la regarder, ne pouvait plus lui parler et elle n'avait plus qu'elle-même à blâmer. Ses mains vinrent recouvrir son visage rougie par la chaleur et par ses pleurs.

Contre son front, elle sentait le métal devenu chaud de la bague que Johanna lui avait donné. Une bague qui commençait à peser. Quitter l'Ordre du Phénix n'était pas que trahir ses parents, c'était trahir Johanna. Trahir ce pourquoi elles se battaient. Non. S'étaient battues. Elle ne se battrait plus. Son coeur soutenait l'Ordre du Phénix, mais elle ne pouvait plus continuer comme cela. Elle n'avait que dix-sept ans, elle ne devrait pas avoir à se battre pour avoir un avenir dans le monde sorcier. Derrière ses paupières fermées, se formait l'image terrible des pauvres premières années qui n'avaient rien demandé d'autre que de découvrir Poudlard pour la première fois. La magie du château s'était envolée. Ses souvenirs merveilleux de ses premières années étaient devenues poussière, brûlés par les évènements qui détruisait vie après vie, sans s'en soucier plus que cela. Fatiguée. Elle était fatiguée. Mains posées sur le sol glissant, elle reprit position sur ses pieds et tourna le robinet pour arrêter l'eau. Serviette autour du corps, elle sortit de la salle de bain et grimpa les escaliers jusqu'à son dortoir, vide, où elle s'assit sur son lit. C'était l'heure du festin de fin d'année, elle était probablement la seule à ne pas se trouver dans la Grande Salle, mais cela l'arrangeait.

Les larmes ne s'arrêtaient pas de couler, mais les sanglots avaient cessé. À présent habillée, elle attendait. Elle ne savait pas exactement quoi, mais elle attendait. Le silence était assourdissant. Arrow ne faisait pas un bruit, ayant cessé de ronronner plusieurs minutes auparavant. Pourtant, sa tête était un vrai brouhaha. Faits, constatations, souvenirs, pensées, tout se mélangeait dans sa tête. Partir. Elle avait envie de partir pour ne plus jamais revenir. Quitter ce pays détruit par une guerre à laquelle elle ne voulait plus participer. Quitter tous ceux qu'elle aimait pour ne plus avoir à les voir souffrir de ses choix stupides et de ses actions irréfléchies et dangereuses. Quitter tout ce qu'elle avait toujours connu, pour un monde qui ne pouvait qu'être plus accueillant que ce qu'elle vivait en ce moment. C'était égoïste, elle le savait, mais penser aux autres devenait trop douloureux. Penser aux autres et sacrifier sa propre santé mentale n'était plus possible. Si pour vivre, il fallait qu'elle soit égoïste, alors soit. Elle le serait.

Le flot de larmes s'arrêta lorsqu'elle retira sa bague. La gorge serrée, elle fixait l'objet calé dans le creux de sa main. Quitter Johanna serait certainement le plus difficile. Elle qui l'avait soutenue et lui avait pardonné bien des choses au nom d'un amour qu'elle ne pouvait plus supporter. Un sanglot la secoua violemment, mais ses joues restaient sèches. Comment pouvait-on aimer quelqu'un à tel point que s'en devenait insupportable, douloureux ? « Je suis désolée. » murmurait-elle incessamment, comme si la jolie blonde pouvait l'entendre. Johanna méritait mieux que ça. Elle méritait une fille saine d'esprit, qui savait mesurer les risques de la vie et de la guerre, qui savait rester soit-même, même dans les pires épreuves. Elle méritait une femme ou un homme capable de lui donner ce qu'elle ne pourrait jamais lui offrir. Elle méritait une vraie rupture. Mais Ashley n'en était pas capable. La lâcheté était devenue son deuxième prénom. Délicatement, elle posa la bague sur sa table de nuit et s'endormit immédiatement après avoir posé la tête sur son oreiller, sa main en dessous en serrant sa baguette entre ses doigts. Lorsqu'elle ouvrit les yeux, il faisait nuit et son dortoir était au complet. Léora et Annalyne dormaient dans leurs lits respectifs, les autres filles aussi et la préfète dut retenir de nouvelles larmes. Il fallait qu'elle arrête. Qu'elle perde cette habitude de pleurer tous les jours, en secret.

Sa valise était faite. Le château était en ébullition, mais elle ne pouvait pas le voir. Le petit déjeuner fini, elle avait été la première à partir pour la gare. Elle n'y resta pas bien longtemps. Simplement le temps de poser la cage de son chat sur le quai pour qu'il soit ramener à Londres avec tous les autres. Lorsque ce fut fait, elle prit sa valise et disparut dans les rues de Pré-Au-Lard puis, cachée dans une ruelle, elle transplanna.

Elle se souvenait des histoires de sa grand-mère. Se souvenait des photos qu'elle lui avait montrée, se souvenait de la curiosité qui s'était éveillée en elle, lorsqu'elle parlait du Pays de Galles. Elle n'y était jamais allée auparavant, mais elle avait vu assez de photos pour savoir où apparaître. Elle ne savait pas si c'était sans danger. Elle savait seulement qu'elle était loin de Poudlard et loin de Londres, loin de tous ceux qu'elle aimait. Le lieu était désert et il lui fallut marcher deux heures pour trouver le premier village. Un village moldu. Se débrouiller seule serait difficile. Elle n'avait jamais quitté Londres, ne connaissait pas le monde qui l'entourait, ne connaissait personne, n'avait pas d'argent moldu sur elle et très peu de gallions dans les poches. Elle préférait cela à la guerre qui avait réduit en miette tout ce qu'elle avait jamais été. Rien de pire ne pouvait lui arriver.

Le soir-même, arrivée dans une auberge sorcière après des heures de recherche, elle envoya un hiboux. « Je suis désolée. » disait le morceau de parchemin caché dans une boîte, attachée à la patte de l'animal. « Occupe-toi de Arrow, pour moi. » Au fond de la boîte, reposait la bague.

Partir pour ne plus jamais revenir. C'était ce qu'il y avait de mieux.


In a year from now
Maybe there will be things we wished we never said,
In a year from now,
maybe we'll see each other
standing in the same street corner, no regrets
Each and every end is always written in the stars
If only I could stop the world I'd make this last
Invité
Invité
Anonymous
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Re: Maybe we'll see each other again. Until then, let's say goodbye. [Johanna & Ashley]
ce message a été posté Lun 28 Mai 2012 - 20:55

    Joe noua ses cheveux avec un ruban aux couleurs de sa maison et jeta un dernier regard dans le miroir avant de quitter la salle de bain des Gryffondors. Sa robe tombait parfaitement, laissant apercevoir la naissance de ses reins, dévoilant à peine les formes de sa poitrine. Les pans effleuraient ses cuisses avec grâce, laissant à ses jambes musclées la place de danser si l’envie leur prenait. Ses yeux étaient légèrement maquillés et sa bouche parée de rouge donnaient bonne mine à son visage. Après tout, c’était son dernier jour. Son dernier repas. Sa dernière nuit. Son dernier réveil. Son dernier petit-déjeuner en compagnie des personnes qui avaient partagé sa vie pendant sept longues années. De magnifiques souvenirs étaient présents dans son esprit, certes, mais la guerre tâchait tout de gris et de tristesse. Même sa rencontre avec Ashley semblait vieillit par la grisaille qui recouvrait tout. Même ses yeux d’ordinaire si brillants étaient plus ternes depuis que les Ombres s’étaient échappés. Depuis qu’elle avait lancé un Impardonnable, plutôt. Mais ça, elle ne pouvait en vouloir à personne d’autre qu’à elle.

    Peut-être qu’elle n’était pas censée s’habiller de la sorte mais elle jugeait que, pour sa dernière soirée à Poudlard, personne ne pouvait lui en vouloir. La couleur crème de sa robe mettait en valeur sa peau un peu plus bronzée que d’habitude et ses chaussures se fondaient parfaitement avec le revêtement du sol de la Grande Salle. Si on faisait abstraction du nœud, accordé à sa robe, qui les ornait. La blonde vérifia que son rouge était bien sec avant d’y poser une couche de baume à lèvre puis dévala les escaliers jusqu’à la Salle Commune où elle attendit Ashley pendant de longues minutes avant de se rendre à l’évidence : la préfète ne viendrait pas, pas tout de suite en tout cas. Un peu désenchantée, elle poussa le portrait de la Grosse Dame en compagnie d’autres septièmes années, dans le même état émotionnel qu’elle. Elle hésitait entre jubiler car elle passait sa dernière année haut la main ou fondre en larme car elle ne remettrait les pieds dans le Château qu’à de rares occasions, voir jamais. La Grande Salle était pleine à craquer mais, bien qu’elle la cherche, Johanna n’arrivait pas à voir si Ashley était déjà là. Au bout d’une ou deux minutes de recherche, la blonde laissa tomber et s’assit à la table des rouges et or. Le festin était magnifique, comme toutes les années, mais celui-là était bien plus chargé émotionnellement que les autres.

    Avant, cela arrivait à Joe de verser une larme ou deux lors du dernier soir mais jamais plus car, quoiqu’il arrivait, elle retrouverait la plupart de ses amis quelques mois plus tard. Mais là, la blonde ne remettrait plus les pieds dans le Château mais plutôt dans les locaux d’un journal sorcier ou d’une boutique de photographie car c’était ça qu’elle voulait faire. La soirée passa bien trop rapidement et, au grand désespoir de Joe, Ashley ne fit pas son apparition. Pour elle qui avait envie de passer sa dernière nuit avec sa petite amie, c’était une malchance incommensurable. Le cœur lourd, Joe remonta dans la Salle Commune un peu plus tôt, espérant croiser la préfète mais elle ne la vit pas. Elle se déshabilla, enfila sa robe de chambre et se laissa tomber dans un des gros canapés défoncés qui étaient là depuis des siècles. Ses bras entourant ses jambes repliées, son menton posé sur les genoux, les yeux perdus dans l’âtre vide et sans vie à cause de la chaleur ambiante, la jeune fille s’endormi là et se réveilla en sursaut quelques heures plus tard, se levant à moitié somnolente pour rejoindre son lit douillet.

    Le matin, personne dans le dortoir n’eut le cœur de faire une mauvaise blague pour leur dernier réveil. L’ambiance était un peu lourde. Lourde de souvenirs, lourde de larmes mal retenues, lourde de derniers remplissages de valises. Lorsque Joe releva les yeux de la valise qu’elle venait de boucler, elle croisa le regard embuée d’une fille de son dortoir et la prit doucement dans ses bras. Ce n’était pas tant la douleur de la déchirure avec le Château qui leur avait servi de maison pendant si longtemps que la peur de l’inconnu dans lequel ils allaient tous plonger qui rendaient aussi mal bon nombre d’élèves de septième année. La rouge et or essuya les joues rouges de son amie et lui sourit avant de prendre sa valise et de la descendre dans le Hall. Puis, elle se dirigea vers la Grande Salle et tenta d’avaler un morceau de toast mais sa gorge, bien trop nouée, refusa de laisser la nourriture descendre sans un grand verre de jus de citrouille. Johanna laissa tomber, se leva et prit sa valise pour descendre à la gare.

    Pas de grands adieux, pas de regards en arrière. Elle savait que si elle se retournait, la blonde aurait beaucoup de mal à ne pas courir dans la bibliothèque ou dans tel ou tel coin du Château pour récolter quelques souvenirs préservés du gris déprimant de la guerre. Elle avait envie d’aller dans la Salle de Bain des Préfets, là où elle et Ashley avaient passé de superbes moments. Aller dans le couloir le plus calme qu’elle avait réussi à dénicher lorsqu’elle avait envie d’être seule et de réfléchir, après son Impardonnable. Grimper dans l’arbre près du lac et observer un dernier couché de soleil. Mais le seul chemin qu’elle voyait était celui de la gare, droit, caillouteux, parfois fréquenté par des visiteurs importuns. Une fois sur le quai, Johanna chercha Ashley du regard parmi les personnes déjà présentes et ne vit qu'une cage avec Arrow dedans mais, ne la voyant nulle part, présuma qu’elle était déjà dans le wagon des préfets. Ses yeux se ternirent un peu plus et elle alla s’asseoir dans un wagon à l’avant du train après avoir pris le chat avec elle, attendant patiemment que le train se remplisse et que l’adorable vendeuse de bonbons fasse son apparition.

    Les gens montaient, descendaient, criaient, riaient, pleuraient parfois, mais personne ne risqua à s’asseoir à côté de la blonde au regard triste. Le trajet jusqu’à Londres lui sembla être une éternité et même les Chocogrenouilles ne lui remontèrent pas le moral, bien qu’elles le fassent toujours en temps normal. Mais plus rien n’était normal. Tout était nouveau. Son cœur s’allégea un peu en descendant du train lorsqu’elle aperçut Sean et Nicholas sur le quai, accompagnés de leurs parents. Les quatre étaient si heureux de la voir que leur joie était communicative et lui redonna le sourire un moment, jusqu’à ce qu’ils arrivent à la maison et que Joe se retrouve de nouveau seule dans sa chambre. Les trois murs blancs, le mur rouge, l’armoire blanche et même son lit rond lui avaient manqué. Mais elle aurait voulu qu’Ashley vienne ici avec elle. C’était ce qu’elles avaient prévu. Avant que la préfète ne disparaisse de Poudlard pour son dernier jour. Elles étaient censées passé leur été ensemble, malgré sa déception lorsque l’hispanique avait changé de faction. Lentement, Joe se tourna, enfouit son visage dans son oreiller et fondit en larme.

    Comme s’il sentait que sa sœur allait mal, Sean entra après avoir frappé à la porte, vint se blottir contre Joe et ferma ses bras autour du corps secoué de sanglot. Le temps passa, personne d’autre ne venant s’inviter, et la nuit tomba lentement sur le petit village anglais. Le lendemain matin, Joe se réveilla, groggy d’avoir tant pleuré, et fut surprise de voir un hibou sur le bord de sa fenêtre. Le hibou semblait triste, toquant sporadiquement contre la vitre, comme un réflexe. La jeune fille se leva, faisant bien attention à ne pas réveiller son frère qui dormait paisiblement, et ouvrit la fenêtre, prenant le hibou dans ses bras et le serrant doucement contre elle. Là, sans savoir pourquoi, la blonde avait un très mauvais pressentiment. Entre les pattes du hibou se trouvait une petite boite. Une petite boite qu’elle connaissait par cœur pour l’avoir fait tourner entre ses doigts des jours durant avant d’oser la donner à la brune. Délicatement, Joe détacha le ruban qui entourait la patte de du hibou et prit la boite après avoir posé le rapace sur le perchoir que ses parents avaient acheté pour sa chambre.

    Puis, elle s’assit sur son bureau en tailleur et hésita de longues minutes avant de se décider à ouvrir la boite. A l’intérieur, un simple parchemin, orné d’une dizaine de mots. Le cœur de Johanna se serra en reconnaissant l’écriture de sa fiancée. Les larmes commencèrent à couler sur ses joues avant même qu’elle ne lise le parchemin car au fond de la boîte reposait la bague, offerte pour sceller leur amour. La bague qui avait tant coûté à Joe. Pas financièrement, cela passait en second. Mais émotionnellement, cela avait été très dur de la passer au doigt fin de l’hispanique. Elle déplia le morceau de parchemin, perdant ses yeux dans le vague, effrayée de voir les mots qui s’y étalaient.

    Je suis désolée. Occupe-toi de Arrow, pour moi

    Tétanisée, Joe ne bougea pas lorsque Sean se réveilla, lui demandant ce qui lui arrivait. Elle ne bougea pas lorsqu’il se leva et lui prit le papier des mains, lisant à voix haute les mots qui s’y trouvaient. Elle ne bougea pas lorsque ses parents débarquèrent dans sa chambre, suite à l’appel de Sean. Elle ne bougea pas non plus quand sa mère la prit dans ses bras, la serrant contre son cœur. Le seul moment où elle sembla revenir à la vie, c’est quand Nicholas tenta de lui prendre la bague qu’elle tenait entre ses doigts, devenus blancs sous la pression qu’elle y exerçait. Là, la blonde entra dans une folie terrifiante et Nicholas quitta la chambre en pleurs. Voir sa sœur, les yeux rouges et larmoyants, le visage déformé par la douleur et les ongles griffant tout ce qui se présentait devait être terrorisant pour le garçon. Après cet épisode de folie, Joe tomba dans un mutisme complet, assise sur un canapé, le regard perdu dans le vide, les doigts jouant inconsciemment avec l’anneau d’argent. Ses parents, qui avaient tout de suite compris ce qui se passait et l’importance du chat présent chez eux, firent bien attention à laisser la fenêtre de la chambre ouverte afin que ce dernier puisse aller chasser et revenir quand bon lui semblait. Leur fille, par contre, ne reprenait vie que lorsqu’on lui posait un appareil photo dans les mains. Là, elle s’activait, cherchant le meilleur angle, la meilleure luminosité, le plus beau profil. Le temps soignerait sa blessure laissée béante par le départ précipité et lâche de sa fiancée. Pour le moment, la blonde s’enfermait dans son monde pour dessiner et photographier.
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