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❝ SOC.06.Recueil de contes ❞
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Filet du Diable
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SOC.06.Recueil de contes
ce message a été posté Mar 15 Mai 2012 - 19:04
SOC.06.Recueil de contes  Gaia8811
(c) ipeace

Les Enfants de Jolene

On raconte que la magie est née de la Terre, de son pouvoir. On raconte que la magie ne fait plus qu'une avec la puissance de la nature, qu'elles forment un tout. On raconte aussi que c'est de ce tout que nait toute chose...

Il y a de ça des milliers d'années, dans un royaume aujourd'hui oublié, un Roi et une Reine vivait dans le bonheur, la prospérité et l'amour. L'amour de leur union mais aussi l'amour de leur peuple car leur règne était bon, il était noble, il était juste. Leur bonté ne s'arrêtait pas aux frontières de leur royaume, elle n'avait pas de limite. Leurs ennemis les respectaient, leurs alliés les écoutaient. La Terre décida alors de leur offrir un présent à la hauteur de tout ce qu'ils faisaient pour le monde : la vie. Elle aida le Roi et la Reine à avoir deux enfants, un garçon et une fille, Richard et Jolene, des jumeaux. Elle offrit aux deux héritiers une part de sa magie, elle leur offrit le pouvoir de d'utiliser sa magie : elle en fit les premiers sorciers du l'histoire...

Richard et Jolene grandirent entourés d'amour. On leur dicta la morale, on leur cita leurs parents en exemple. On leur expliqua comment aimer le peuple qu'ils seraient un jour menés à diriger. On leur montra comment rendre à la Terre tout ce qu'elle leur offrait. Alors qu'ils n'avaient que vingt printemps, leurs parents s'éteignirent, ensemble, emportés par un mal doux et libérateur : la vieillesse. Ils avaient eu leurs enfants bien tard et avaient eu le temps de vivre une belle vie. Richard décida que le règne lui revenait de droit et sa soeur, lui portant un amour inconditionnel et sans borne, accepta son choix et s'y plia avec dévouement. Elle aimait son frère par delà l'imaginable. Elle voyait en lui ses parents bien-aimés. Richard fit tout de son côté pour que sa soeur ne se marie jamais. Il ne voulait pas qu'elle puisse concevoir des héritiers. Il prit la plus belle femme du pays pour lui cependant.

Le jeune garçon sage et doux se révéla bien vite être un homme dur, profondément vil et fasciné par le pouvoir. Il se servait de sa magie pour ralentir autant que possible son vieillissement, espérant ainsi pouvoir être éternel et régner à jamais sur le monde. Il commença alors à entrer en guerre contre tous les autres royaumes du monde, étendant toujours plus loin le sien. Il envoyait ses propres fils sur le champ de bataille, il leur offrit des créatures cracheuses de feu pour les aider dans ce qui était sa conquête. Il maria ses filles aux fils des rois écrasés pour s'assurer le pouvoir sur les contrées annexées. Jolene, elle, était horrifiée. Elle pleurait sans cesse, elle offrait à la Terre ses larmes en guise d'offrande, espérant qu'elle saurait diluer le sang que versait son frère sur leur bienfaitrice.

La Terre était juste et elle décida que Richard n'était plus digne d'elle, de son pouvoir. Ce qu'elle donne, elle peut le reprendre. C'est ainsi qu'elle reprit le don fait au Roi alors qu'il n'était qu'un enfant. Elle l'offrit alors à Jolene. La Princesse ne sut quoi faire de tout ce pouvoir et fit naître chez son frère un sentiment de jalousie et d'injustice tel qu'il en devint fou, fou de rage. Il estimait qu'elle l'avait volé et qu'elle était une menace. Sans son pouvoir, ses troupes perdaient de leur puissance et se faisaient massacrer une à une. Il ordonna alors à Jolene de lui donner toute son essence. Pour la première fois de sa vie, elle dit non à son frère. Dans un accès de colère, Richard la transperça de son épée... Il récupéra ainsi toute l'essence de vie de sa soeur jumelle mais il fut aussi submergé par la conscience sans égale de Jolene : il dut alors faire face à chacun de ses crimes...

Le corps de la Princesse Jolene fut enterré au coeur d'une forêt magnifique. Elle fut pleurée par une multitude de personnes. La Terre recueillit alors précieusement chacune de ces larmes : elles donnèrent alors naissance à cinquante filles et cinquante garçons qu'on appela Les Enfants de Jolene et qui furent tous dotés des pouvoirs et de la bonté de leur mère... Les enfants de Jolene firent alors régner le bien sur la Terre et enfantèrent chacun des sorciers aussi bons et aussi puissants qu'eux. Les descendants de Richard, eux, furent dépourvus de tout pouvoir, punis pour les erreurs de leur père.

Il arrive que la Terre ait pitié de ces enfants et offre des pouvoirs à un enfant né de la descendance de Richard mais malheureusement, ils ressemblent autant à Richard que Les Enfants de Jolene ressemblent à la Princesse. Les Enfants de Jolene sont les seuls véritables sorciers en ce monde...

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Re: SOC.06.Recueil de contes
ce message a été posté Mar 15 Mai 2012 - 19:05
Il était une fois dans la petite ville côtière d’Horsham, une famille de sorciers à la très noble ascendance. Ceux-ci vivaient depuis maintes générations aux abords d’une grande falaise, à l’intérieur d’un somptueux manoir recouvert de corail. Lord d’Horsham, un puissant mage d’un âge très avancé, souhaitait ardemment marier son unique fils Bastian avant de disparaitre. Le jeune homme, soucieux d’honorer son père et la pureté de son lignage, accepta de se fiancer à la plus jeune des sept filles d’un éminent alchimiste. La sang-pure, qui portait le doux prénom d’Alora, était d’allure grêle et hâve mais de nature probe et vertueuse. Le mariage fut célébré dans l’allégresse, le jour de l’équinoxe de printemps, dans l’espoir d’une union fertile et d’une descendance nombreuse. Durant la nuit de noce, sept hirondelles pénétrèrent dans la chambre et virevoltèrent au-dessus du lit nuptial.

Malheureusement, son souhait exaucé et son esprit en paix, l’honorable Lord d’Horsham trépassa le jour suivant. Au mariage heureux succédait les larmes d’un orphelin. La douce Alora en recueilli d’ailleurs deux, qu’elle fit porter à son père. L’alchimiste les transforma en perles, l’une de nacre et l’autre d’Onyx, qu’il renvoya à son gendre en cadeaux, imageant ainsi les instants de lumière et d’ombre que rencontre tout homme sur le Chemin de la Vie. La funeste cérémonie terminée, Lord Bastian entama un périple seul le long des falaises, afin de disséminer aux quatre vents marins les cendres de son défunt père.

En chemin, sa route croisa celle d’une jeune voleuse d’origine modeste et moldue. Profitant d’un moment de recueillement, celle-ci s’empara des deux perles et prit la fuite. S’apercevant de la tromperie, le jeune Lord se lança à sa poursuite et finit heureusement par la rattraper. Soucieux de récupérer le présent de l’alchimiste qui symbolisait à ses yeux l’amour inconditionnel porté à son père, il l’enjoignit de lui rendre son bien. La moldue accepta, à condition que le Lord partage sa couche. Aveuglé par le chagrin, Bastian y consentit, et s’unit à la jeune femme. A la nuit tombée, sept corbeaux pénétrèrent la grotte où ils s’étaient réfugiés pour voler en cercle au-dessus de leurs têtes. A l’aube, lorsque Lord Bastian s’éveilla, la moldue s’était enfuit sans lui rendre ses perles. Fou de rage, le jeune sorcier reprit le chemin du Manoir pour laisser cet épisode derrière lui.

La vie reprit son court et bientôt, un heureux évènement lui fut annoncé. Malgré sa condition fragile, Alora attendait un enfant. Plusieurs mois passèrent, et par une inquiétante nuit de tempête, de grands coups résonnèrent à la porte du Manoir Corail. Lorsque l’intendant l’ouvrit pour accueillir le visiteur, c’est un couffin qu’il trouva. A l’intérieur se trouvait une petite fille nouvellement-née qui tenait dans son poing une petite perle d’Onyx. C’est ainsi que Lord Bastian comprit qu’il devait s’agir d’une enfant issue de son union avec la moldue. Il prit la décision d’élever la petite malgré son sang impure et l’illégitimité de son ascendance, et fut dès lors obligé de révéler sa faute à son épouse. Folle de douleur et de honte, celle-ci donna elle aussi naissance à une petite fille, avant de plonger dans un étrange et profond sommeil dont elle ne se réveilla pas. Comme pleurée par le ciel lui-même, la tempête qui faisait rage ce soir-là ne cessa plus jamais de gronder au-dessus du Manoir. L’enfant quant à elle, tenait en son poing une petite perle de nacre…

La première fut appelée Sierra, la seconde Sienna, et elles furent élever comme des jumelles dans le plus grand secret, ignorantes de leur dissemblance. A ce titre, les deux petites furent toujours traitées de manière équitable pour n’éveiller aucuns soupçons. Mais il est certains secrets que même le plus grand des silences ne peut dissimuler éternellement. En effet, semblables d’allures et toutes deux d’une grande beauté, les deux petites filles développèrent, les années passants, une nature bien différente l’une de l’autre. A l’image de leurs mères, Sienna possédait un tempérament d’une grande douceur et une docilité exemplaire, tandis que Sierra, sa sœur au sang-mêlé, se montrait tantôt irrévérencieuse, tantôt imprudente et téméraire.

C’est ainsi que l’été de leurs sept ans, les deux petites accompagnèrent Lord Bastian lors d’un voyage le long des falaises, en hommage à leur grand-père disparu. La désobéissante Sierra profita d’un moment de recueillement pour échapper à la vigilance de leur père, entrainant avec elle la délicate Sienna. Les deux s’égarèrent dans les collines, à la poursuite de quelques papillons, lorsque leur route croisa celle d’un groupe moldus. Les hommes les identifièrent comme étant des sorcières, et les capturèrent bien vite pour les mener au bûché.

Pendant ce temps, sur la falaise, Bastian recevait la visite du spectre de son père, le Lord d’Horsham, qui le pressait de suivre les sept hirondelles afin de sauver leur lignage. Bastian s’exécuta rapidement et les oiseaux le menèrent au village moldu où étaient retenues ses filles. Deux grands brasiers s’y consumaient déjà et Bastian se précipita sur le premier afin d’en libérer Sienna. Le temps que l’enfant soit à l’abri, il était bien trop tard pour Sierra qu’il ne pouvait déjà plus atteindre. Afin de lui éviter une mort affreuse, Bastian consentit à la transformer rapidement en corbeau pour qu’elle échappe aux flammes dévorantes et prenne son envole vers l’horizon, malgré l’outrage de sa désobéissance. L’oiseau au plumage d’Onyx échappa de justesse au brasier et s’en fut pour ne plus jamais revenir.

Ainsi, de retour au Manoir Corail, Sienna et son père furent heureux de constater que l’orage s’était enfin tut au-dessus de leur demeure, et qu’Alora s’était finalement éveillée de son interminable sommeil, pour recouvrer la santé. Ainsi prirent fin leurs sept années de malheur.
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Re: SOC.06.Recueil de contes
ce message a été posté Mar 15 Mai 2012 - 19:07
Le Ronchon et le chaudron

Le monde se serait bien mieux porter sans cet être abject. Il n’avait pas réellement de nom, mais on l’appelait plus communément le Ronchon car il râlait sans arrêt. Dans sa petite enfance, il avait volé de la magie à un sorcier qui n’avait rien fait de mal et qui s’appelait Innocent. Il était la pureté même dans tout les sens du terme. Quand cela lui arriva, il ne dit rien, car il était très digne, mais il garda envers le Ronchon une rancœur tout à fait justifié. L’avenir devait pourtant punir ce faux-sorcier. C’était un beau jour d’automne que le jeune Innocent se promenait dans la forêt proche de son misérable chez lui.

Seigneur comme ses habitants auraient été émus devant un si beau paysage. Il y avait toutes ces couleurs : un peu d’orange, de jaune, de vert et de marron qui s’épousaient dans ce feu d’artifices de couleur. Les feuilles mortes tombaient à flot et venait choir sur le visage d’Innocent tandis qu’il inspirait à plein poumon la fraicheur du matin. Il était seul et redoutait l’arrivé de l’hiver car il ne mangerait pas alors à sa faim. Mais tout ce beau spectacle coloré lui faisait oublié un instant ses tracas. Il eut raison de se réjouir car il trouva un lapin un peu maigrelet qui était mort. Il trouva un peu plus loin un chaudron rouillé mais qui parut la plus belle merveille du monde pour Innocent.

Des choses merveilleuses étaient arrivés à Innocent plus d’une fois dans sa vie. Mais sa rencontre avec le chaudron serait sa plus grande chance. Il rentra chez lui avec ses deux trouvailles l’air ravis. Il alluma un feu dans sa cheminée avec quelques bûches, puis il plaça le chaudron au-dessus des flammes qui crépitaient de plaisirs. Mais au moment où le chaudron se trouva au-dessus du feu ardent, une voix hurla de douleur. Innocent, naïf, sortit de chez lui en se questionnant sur ce qui pouvait bien se passer. Mais comme les cris se prolongeaient et que cela venait de sa petite maisonnette, il rentra aussitôt en trombe. Il vit que c’était cela venait du chaudron. Il s’empressa de jeter de l’eau sur le feu qui s’éteignit aussi vite qu’il était apparut.

Ténèbres et noirceurs envahir la petite pièce. Une petite voix remercia Innocent de ne pas l’avoir brûlé. C’était ce chaudron magique qui parlait ! Innocent se frottait les yeux. Bien qu’il eut vécut toute sa vie dans un monde sorcier (sans ses pouvoirs, j’en ai bien peur), il trouva la scène impossible. Comble du bonheur, le chaudron lui promis de lui exaucer un vœu pour le récompenser pour cet acte de bonté. Innocent s’exclama aussitôt, ravi, qu’il voulait recouvrer ses pouvoirs. Le chaudron qui savait déjà toute l’affaire avec le Ronchon demanda cependant avec une fausse-naïveté : « Vous aurait-on volé vos pouvoirs ? ». Innocent hocha vigoureusement la tête.

C’est toujours avec une certaine joie que l’on retrouve ses affaires perdus. Mais vous ne pouvez imaginer le bonheur que procure le fait d’avoir à nouveau ses pouvoirs magique à l’intérieur de nous. Innocent était excité à l’idée de pouvoir faire léviter les objets, de pouvoir se défendre… de pouvoir être ce qu’il était, tout simplement ! Mais comme il portait assez bien son nom, il ne voulut pas tout de suite retrouver ses pouvoirs lorsque le chaudron lui révéla que pour les avoirs à nouveau, il faudrait les voler au Ronchon. Il se fit persuadé par le chaudron : « Voyons ! Il vous les a volé ! Ce sont vos pouvoirs ! N’ayez pas pitié de la méchanceté qui se trouve devant vous ! ». Innocent acquiesça. Il se fit téléporté par le chaudron jusqu’à la riche demeure de Ronchon.

Un mobilier exceptionnel composait l’immense demeure de Ronchon. On ne pouvait pas dire le contraire de la maison de Ronchon qui avait accumulé richesse sur richesse. Il faisait partie de l’élite de la société et personne ne lui avait jamais cherché des noises tant qu’à son étrange acquisition de magie. Il croulait d’or dans chaque pièce, et cela en était écœurant pour ce pauvre Innocent. Le chaudron était dans ses bras à lui dire où aller. Il monta deux étages avant de se retrouver face à Ronchon. Le voleur de magie s’emporta et comme il n’avait pas sa baguette magique sur lui, il voulut utiliser la force de ses mains afin d’étrangler Innocent. Mais une puissante magie l’en repoussa. Or, c’est à ce moment précis que le Ronchon perdit ses pouvoirs et qu’Innocent les retrouva. Cette nouvelle de tentative de meurtre sur Innocent émut la foule et tous vinrent se désolé de ce geste.

Usurpateur qu’il était, Ronchon prétendit le contraire et vint même jusqu’à dire que c’était de la légitime défense de sa part, qu’il avait crut qu’Innocent voulait le tuer en pénétrant ainsi chez lui. Il voulut même porter plainte contre Innocent. Au lieu de cela, il alla croupir en prison jusqu’à la fin de ses jours.
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