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❝ You know that I could use somebody | Leo. ❞
 :: Londres :: Ailleurs :: Gare de King's Cross :: Ancien QG de l'Ordre du Phénix
Noah Zahid Maxwell
Mervyn y en a marre, on veut William au pouvoir! ♫
Noah Zahid Maxwell
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Age du personnage : 23 ans
Ascendance : Sorcier basique
Emploi/Etude : Photographe / Photojournaliste
Faction : Ordre du Phoenix
Maison : Poufsouffle

Rapeltout
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You know that I could use somebody | Leo.
ce message a été posté Lun 16 Avr 2012 - 15:56
« L'esprit est difficile à maîtriser et instable. Il court où il veut. Il est bon de le dominer. L'esprit dompté assure le bonheur. »

Bouddha

~~~
    Prostré dans un coin, recroquevillé contre lui-même, se balançant d’avant en arrière, Zahid tremble. Il y a des jours comme ça où la culpabilité, sombre amie qui lui donne envie de vomir, est plus forte que d’habitude. Elle le paralyse et il devient alors incapable de penser à quoique ce soit d’autre, hormis à une possible absolution, qu’il sait chimérique. Il revoit à travers ses yeux clos ce corps inerte, ce regard vide et cette grimace de douleur à jamais figée sur le visage de ce garçon que la vie a quitté.

    On lui répète que ce n’est pas de sa faute, mais parfois les allégations terribles des puissants à son sujet s’impriment dans son cerveau et ne font que le rendre plus fragile encore. Son état est critique, Zahid est de plus en plus instable. Il se sait parfois infect avec les gens qui l’entourent, notamment Leo, et ça le fait souffrir. Mais il n’arrive plus à agir normalement. L’impression que personne ne peut le comprendre est chaque jour plus importante, et cela ne se traduit pas toujours de la même façon : Il y a des jours comme celui-ci où son dos se courbe sous le poids des regrets, où il aimerait tout oublier, et qu’on le laisse tranquille. L’isolement ne lui parait alors trop difficile à supporter.
    Mais il y a également des jours où il se voit tellement misérable que la colère l’envahit, et qu’il se force à faire face sans rien abandonner, et à ne pas relâcher ses efforts parce qu’il s’y refuse, et parce qu’il sait qu’il a raison et que ses idées sont nobles. L’isolement et l’inactivité lui sont alors insupportable, et ses crises de rage sont terribles. Se sentir inutile lui tord le ventre : ces jours-là, il parcourt tout le QG en proposant son aide à qui il trouve, il range et réorganise une énième fois la petite pièce qui lui sert de chambre, et passe ses nerfs sur Bruce à l’occasion.

    Savoir Leo au dehors sans être là pour le protéger, sans savoir ce qu’il fait, ça le rend malade. Et le serdaigle a beau lui promettre qu’il fait attention, l’ombre menaçante de Hansen plane au dessus de lui, d’autant plus car Leo ne réalise pas à quel point il est dangereux. Mais Leo est trop naïf de croire cet homme inoffensif, ou du moins avec lui.
    De plus, l’irlandais lui assure que tout s’arrangera un jour, mais le photographe sait pertinemment qu’il lui dit cela juste pour le rassurer.

    Zahid pense également à Eireann, et ça lui donne du courage : sa situation est trois fois pire que la sienne. Il ne peut pas rester là à se lamenter sur son sort alors qu’elle est aux mains de ces fourbes personnages. D’ailleurs, depuis quelques jours, le QG est en effervescence. Une opération est en train de se monter pour aller récupérer son amie Poufsouffle contre un artefact rare. Il s’est porté volontaire : Wallas n’a pas accepté cela, ce qui, en soi, est une décision logique. Mais Zahid est l’une de ces personnes emportées par la révolte, n’accordant pas d’importance au danger si la cause est juste. Leo non plus n’était pas d’accord, mais ça, si leur leader avait accepté qu’il fasse partie de l’équipe, il ne s’en serait pas préoccupé. Malheureusement, William a refusé formellement sa participation à l’opération. Mais ce n’est pas le pire. Non, le pire, c’est que Leo, lui, s’est porté volontaire. Et ça, même si l’équipe n’est pas encore établie, il ne peut pas l’accepter.

    C’est également en partie pourquoi il se sent si mal ce jour-là. Non seulement la culpabilité est présente, mais à elle s’est rajoutée le sentiment d’inutilité et l’inquiétude croissante qui lui tordent le ventre. Ils se sont déjà disputés à ce sujet, et il ne veut pas en entendre parler. Il a bien essayé de le convaincre de retirer sa proposition, mais sans succès. Si au moins il aurait pu l’accompagner… Même si cela ne lui aurait pas plu, il se serait sentit mieux, de pouvoir avoir un œil sur Leo. Mais là… Il ne pourra que se ronger les sangs au QG en attendant que l’escouade revienne. Il n’ose même pas penser à l’état dans lequel il allait se trouver, cloitré au QG pendant la mission, s’il s’avère que Leo y participe.

    Il finit par se calmer peu à peu, reprenant doucement conscience du monde qui l’entoure, sortant de sa torpeur. Il se sent mal, ça fait longtemps qu’il n’a pas mangé. Pris d’un vertige, il se relève difficilement et avale quelques aliments qui traînent dans un coin – il oublie souvent de se nourrir ces derniers temps – avant de se rassoir en tailleur sur son lit et d’ouvrir son carnet bleu nuit usé par le temps pour en noircir des pages.

Leo Elensar
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Leo Elensar
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Re: You know that I could use somebody | Leo.
ce message a été posté Mar 15 Mai 2012 - 13:34


    Leo se dirigeait vers la Gare de King’s Cross. Toute personne se trouvant là devait croire que le jeune homme attendait de prendre son train en marchant de long en travers les différentes voies. Oui, c’était une chose courante dans une gare. Les voyageurs n’aimaient pas forcément attendre debout, raides comme des piquets et faire le tour de la gare semblait une bonne solution. Sauf que Leo ne devait pas prendre le train. Non, le jeune homme n’en avait pas l’intention. Ni aujourd’hui, ni demain. Le train était une perte de temps sauf s’il lui faudrait agir comme un moldu pendant un temps indéterminé. Le train était une invention merveilleuse mais une perte de temps lorsque l’on pouvait transplaner.

    L’irlandais s’adossa finalement au mur, pas loin du kiosque et regarda vaguement le journal que le vendeur avait mis en présentoir. Les nouvelles ne l’intéressaient pas, ce qui l’intéressait était les diverses photographies statiques. En réalité, l’irlandais ne savait pas réellement en quoi consistait le montage des photographies sorcières. Pourtant, dans son entourage proche, il y avait deux photographes. Deux photographes qui préféraient prendre des clichés qui ne bougeaient pas sans arrêt. Lui demanderait-il le fonctionnement d’une photographie sorcière aujourd’hui ? Non, non. Son ami, lui reprocherait de détourner la conversation ce qui, d’en un sens, serait partiellement vrai. Cela faisait plusieurs jours que le brun n’était pas allé voir Zahid. Il ne l’évitait pas. C’était juste …

    Leo soupira en se levant. Très bien, il l’évitait peut-être. Il l’évitait et se sentait mal de l’éviter autant. En l’évitant il creusait le fossé qui les séparait petit à petit. En réalité, Leo ne savait plus réellement comment se comporter en la présence du palestinien. Son humeur était changeante et, dans ses cas-là mieux valait que Leo se taise pour ne pas envenimer la situation. Tous les deux impulsifs, leurs réactions n’étaient que rarement contrôlées et le résultat en était souvent désastreux. Noah se retrouvait au final encore plus mal qu’avant et Leo repartait à moitié énervé, à moitié coupable. Car, il le savait très bien. Si Noah réagissait parfois violemment c’était d’une part parce qu’il était coincé dans leur Quartier Général sans occasion d’échappatoire et que Leo ne faisait rien pour arranger les choses avec ses décisions. Noah voulait aider l’Ordre et ne le pouvait pas. Leo voulait aider l’Ordre et Noah ne le voulait pas. Du moins pas sans lui. Ils étaient bien coincés. Mais s’il n’y avait que cela. Rosier. Cette famille hantait son meilleur ami jour et nuit et le visage cireux du photographe lui montrait jour après jours qu’il ne dormait pas de cette situation. Il avait tué un gamin. C’était accidentel, non voulu. Mais Noah ne voulait pas l’admettre, l’accepter pour réussir à tourner la page de façon plus facile qu’il ne le faisait. Ce n’était pas évident. Leo essayait parfois de se mettre à sa place et trouvait que Noah gérait. Il y avait des hauts et des bas mais s’il avait été à sa place, Leo le savait. Il n’y aurait eu que des bas. Le jeune serveur n’était pas aussi fort que son ami.

    Une, deux, trois. Il y était. La tension était palpable. Le serveur pouvait la sentir dans chaque pièce. Plus il avançait vers la chambre de son meilleur ami, plus cette impression se renforçait. Il se sentait mal de l’avoir évité aussi longtemps. Aussi longtemps. Trois jours. En soit ce n’était pas très long mais Leo avait pris l’habitude de le voir tous les jours alors trois jours, oui, c’était beaucoup. Les personnages peint sur les tableaux hochaient la tête comme pour dire, ouaip, c’est pas bien de te tailler comme un lâche dès que tu sens qu’une engueulade va venir. Leo leur lança un regard noir et certains personnages haussèrent les épaules en s’éclipsant ailleurs. D’autres, au contraire, restaient là, sans se soucier de l’idée que, peut-être, l’irlandais pouvait les brûler si l’envie lui prenait. Fichus tableaux qui avaient leur avis sur tout.

    « Commères. », murmura l’ancien Serdaigle avant d’ouvrir la porte de la dite pièce. Le photographe est assis en tailleur sur son lit. Il ne l’a pas entendu entrer, les tableaux ne l’ont pas averti de son arrivée ce qui est, après tout, normal puisque Noah écrit. Et, lorsque le jeune homme écrit dans son carnet bleu, il est tellement concentré, pris dans les pages et les pages qu’il noircit sans s’en rendre compte, qu’il peut arriver n’importe quoi qu’il ne le remarquerait pas. Leo se glisse dans la pièce et referme la porte tout aussi doucement qu'il y est entré. Il ne sait pas réellement commencer. Il s’avance. Zahid ne lève pas les yeux, toujours aussi concentré. Le mégot encore fumant sur la table à côté montre qu’il n’a pas commencé depuis longtemps. Peut-être qu’il se trompe…. Parce qu’il se trompe souvent ces derniers temps.

    L’irlandais s’assied sur le lit, le Poufsouffle s’arrête dans l’écriture. Leo ne sait pas réellement comment commencer. Il n’a pas envie de lui mentir, de se trouver des excuses pour son absence ces derniers jours. C’est vrai, il n’est pas venu. Son mal aise revient. Il ne mérite pas l’affection de son ami. Il ne pense qu’à lui, pas à ce qu’endure Noah et, dès qu’il y a des difficultés qui pointent leur nez au bout de l’horizon il fuit.

    C’est lâche.

    « Désolé de pas être venu ces derniers jours. », lui annonce t-il pour tenter de calmer cette tension qui trouve son point culminant à sa gauche. La main de son ami se crispe. L’irlandais ne sait pas quoi dire. Dès que Noah aura évacué sa colère, il saura. Avant, tout ce qu’il peut dire empirera les choses et, sincèrement un ‘alors quoi de neuf ?’, était carrément déplacé.

Noah Zahid Maxwell
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Re: You know that I could use somebody | Leo.
ce message a été posté Dim 20 Mai 2012 - 17:45
« Aime comme si un jour tu devais haïr. »

Bias


    La mine aiguisé de son crayon de papier gratte sur le papier, noircissant rapidement les feuilles sur laquelle elle passe. Ces dernières semaines, il y écrit bien souvent : le carnet sera bientôt terminé. Que deviendra-t-il, après ça ? Juste un ensemble de pages noircies par des écrits tantôt rageurs, tantôt désespérés. Des souvenirs douloureux emprisonnés sur du papier. Mais ça a un mérite : ça le défoule, c’est un exutoire. Il peut y décharger sa colère, ses idées noires et son abattement fréquent. Il a parfois tant de choses à dire que ce qu’il écrit n’a ni queue ni tête, ce n’est qu’un résumé des pensées qui s’entrechoquent dans son esprit, ça part sur une idée, ça termine sur une autre, sans réelle réflexion : un ensemble de pensées brutes, qui s’imposent à son esprit et disparaissent aussitôt, soufflées par de nouvelles.

    Le bord de son lit qui s’affaisse, et cette transe est rompu, la mine du crayon de bois s’arrête brusquement, interrompu dans son élan. Ses prunelles restent fixées les lignes pressées qu’il vient de griffonner, et il reste immobile et muet, laissant le silence imposer sa présence sournoise. Le silence. Ou le dialogue de sourd. Il a l’impression que c’est tout ce qui leur reste de leur si belle complicité, à Leo et à lui. Comment peut-on passer d’une fusion telle à une distance si épouvantable ? Il s’obstine à ne pas comprendre, pourtant, au fond de lui, il sait : Leur vie ont pris des chemins si différents, malgré les apparences. Plus Leo s’accroche à Hansen, plus Zahid s’enferme dans son mutisme. Plus la culpabilité d’avoir tué lui étreint le cœur, plus il devient abject. Et plus Leo subit sa mauvaise humeur, plus il fuit.
    Et c’est comme ça qu’il se retrouve seul. Et que la peine est si forte que jouer un autre que lui permet de garder la tête hors de l’eau, lui permet de survivre. Il ne sait même plus qui il est vraiment, il s’est perdu. Et se retrouver semble être compromis.

    Il a la mâchoire serrée, et ses mains sont crispées : l’une sur son crayon, l’autre sur son carnet. Et la lueur qui embrase ses yeux noirs oscille entre fureur, détresse, et panique ; tout comme les sentiments qui enserrent sa poitrine. Et souvent vient s’ajouter à tout cela le mépris de lui-même, encouragé par la propagande qui martèle son esprit, quand bien même il la sait mensongère. La vérité est là, insupportable, tragique : il a tué. Et son insouciance l’a quitté, il sait qu’il n’est pas possible de mener une guerre sans que le sang ne soit versé. Mais peut-être, qu’un jour, tous ces efforts seront récompensés par l’avènement d’une société plus juste, égalitaire ? Il le faut, c’est ce qui lui donne encore la force de se battre.

    Les mots claquent dans l’air, et sa main se crispe davantage sur son carnet. Ses paupières se ferment quelques secondes, il finit par lâcher son carnet et son crayon. Il inspire une grande bouffée d’air dans le silence, et relève le visage vers Leo. Sur sa bouche se dessine un rictus narquois et douloureux. Sa main fouille dans la poche de son pantalon, il y trouve ce qu’il veut : son paquet de cigarettes et son briquet. Il sort une clope, la cale entre ses lèvres et se lève, haussant les épaules.

    « De quoi, désolé ? » lâche-t-il sèchement.

    Il lève son briquet, allume la cigarette et en tire une bouffée avant de la retirer de sa bouche, la gardant entre son pouce et son index, expirant doucement la fumée.

    « T’as pas à venir me voir tous les jours, que je sache » Ses mots sont durs, et montrent clairement qu’il lui en veut. Les mots sont assassins, les mots blessent, les mots font encore plus mal que les coups. Mais surtout, ils sont moins maitrisables, ils sont dangereux : on les regrette plus vite. « Je m’en sors très bien sans toi. » Mensonge. Au comble de la nervosité, il porte de nouveau la clope à ses lèvres pour inhaler davantage encore de son poison. « Je suis pas aussi faible, tu sais. » Encore faux. Pourquoi être aussi froid, pourquoi être aussi fier, alors qu’il a cruellement besoin d’aide ?
    Etre dépendant est si difficile à supporter, lui qui a toujours eu un besoin insatiable de liberté. Mais entre ce qu’il aimerait tellement être, et ce qu’il est réellement, le gouffre se creuse de plus en plus.

    Et cette migraine qu’il connaît bien dorénavant revient brusquement, il soupire et porte sa main libre à son crâne, se massant la tempe un instant en fermant les yeux. Il ne sait plus comment agir, comment savoir ce qu’il souhaite réellement, tiraillé entre la nécessité de se faire aider et cette fichu part minuscule de dignité qui lui reste et à laquelle il s’accroche désespérément.

Leo Elensar
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Re: You know that I could use somebody | Leo.
ce message a été posté Jeu 24 Mai 2012 - 10:46
    Les traits de son visage se crispent. Noah reste assit, ne bouge pas. Lui non plus. Il aurait du venir plutôt, ne pas le laisser par crainte de ses réactions, de ses sautes d’humeurs qu’il lui réserve. Il aurait du rester. C’est ça non le rôle d’un ami… d’un meilleur ami. Rester. Rester quoiqu’il en coute même si tu vas en prendre plein la gueule. Il le sait. Il le sait que trop bien. C’est comme s’il faisait exprès de mettre autant de distance entre Noah et lui pourtant, il revient à chaque fois. Et, toujours, cette tension revient. Noah lui fait sentir qu’il lui en veut même s’il ne le dit pas à haute voix.

    Leo lève la tête pour observer le visage de Zahid. Et il y trouve ce rictus là. Le rictus que Leo a appris à détester. Celui qui lui fait comprendre que cela va mal se passer, que rien ne va s’arranger comme cela aurait du, que rien ne sera plus jamais comme avant. Les mots viennent ensuite, plus blessants encore que les traits du visage du photographe. Leo ne sait pas réellement comment réagir face à ses attaques justifiées. Il a tord. Il le sait. Se défendre ne ferait qu’augmenter la colère de Zahid. Car la colère est bien présente et, malgré les mots, il sait qu’il ment. Ses mots lui font sentir son absence, le vide Comment est-il sensé réagir.

    Je m’en sors très bien sans toi. Je suis pas aussi faible, tu sais.

    Aussi faible que qui, que lui ? Leo se tend et se lève à son tour. Incapable de rester assis alors qu’il sent des regards accusateurs se poser sur lui. Il a envie de se retourner, d’engueuler les personnages des tableaux pour qu’ils se barrent. Ils n’ont pas le droit d’être ici, pas plus que lui … apparemment. Du moins si il se bornait à suivre le fil des paroles de Zahid. ‘Je ne suis pas aussi faible.’Très bien, parfait’. Non. Ce n’était pas bien. Il ne voulait pas cette dispute. Qu’allait-il se passer ensuite ? Seraient-il en froid ? S’ignoreraient jusqu’à ce que l’autre fasse le premier pas ? Ils étaient tous les deux têtus. Bien trop bornés pour leur propre bien.

    Zahid était blessant tout comme son absence l'avait été mais aucun des deux ne voulait l’admettre. Lorsque Leo sortirait de cette pièce, il ne resterait que des regrets et Leo se détestait pour les mots qui allaient sortir de sa bouche. Blessants, peu réfléchis. La fumée lui pique les yeux, lui brule la gorge. Il se retourne, chacun regarde dans une direction opposée, évite de croiser le regard de l’autre. Une boule de panique s’ancre dans le ventre du Serdaigle mais il ne le montre pas. « Je sais. », lui répondit-il sans se retourner. Fixer le mur d’en face lui parait bien simple et moins dangereux que de se retourner pour croiser le regard du palestinien. Il s’est posté près de la porte, comme pour fuir à la première occasion. Ne pas affronter la colère de Zahid lui parait une bonne idée, faire comme si tout allait bien entre eux également. Alors que tout va mal. Il le sait. Cette porte reste son sauf conduit pour un bref moment avant qu’ils ne se croisent à nouveau. Puis il lâche. « Je ne reviendrais pas après le sauvetage d’Eireann. Je vais au Pérou. » Il ne lui dit pas si c’est une mission, s’il part parce qu’il y a un problème mais lui révèle en revanche que sa décision est prise. Cherche t-il à l’énerver d’avantage alors qu’il est coincé ici sans possibilité de se déplacer comme il le veut ? Peut-être, il ne sait pas vraiment. Il sait juste que Noah, tout comme lui, déteste (peut-être même d’avantage) cette sensation d’enfermement. Il prend une seconde d’hésitation avant de rajouter. « J’crois que t’es au courant. Kark se marie. La pauvre ne sait pas ce qui l’attend. » Morte dès la première naissance. Elle ne vivra pas longtemps elle non plus mais Leo s’en fiche complètement en cet instant précis. Il n’a pas tout dit. « J’m’occuperais du service des boissons. »

    Ca faisait beaucoup d’annonces en une fois mais c’était fait. Noah l’apprendrait un jour ou l’autre et il valait mieux qu’il l’apprenne par lui que par quelqu’un d’autre. Leo ne se retourna pas. Qu’il disparaisse pendant quelques temps ne devrait pas être un problème. Après tout, Noah se débrouillait très bien sans lui, pas vrai ?

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Re: You know that I could use somebody | Leo.
ce message a été posté Lun 18 Juin 2012 - 16:15
    Aussi vite que sa cigarette se consume, les paroles de Leo claquent dans l’air comme une sentence, les unes après les autres. Fermant les yeux, Zahid laisse la torpeur l’envahir. Las, un long soupire s’échappe de ses lèvres et il ne parvient même pas à se mettre en colère, ou du moins à l’afficher. Il l’est, c’est certain. Mais son accablement du moment le laisse froid, mou, lent. A quoi bon ? De toute manière, quoiqu’il dise, Leo n’en fait qu’à sa tête. Il n’en fera toujours qu’à sa tête.
    Sans un mot, il tire un peu le cendrier posé sur sa petite table vers lui et y écrase brutalement le mégot de sa clope qu’il a fumé bien trop rapidement. Machinalement, ses mains s’emparent d’une nouvelle cigarette et l’allument pour la porter à ses lèvres.

    « Je suppose que je n’ai pas mon mot à dire. »

    Il est fatigué de toujours devoir se quereller avec l’irlandais, alors qu’ils sont en danger tous les deux. De nouveaux cauchemars sont apparus dans son sommeil : Leo en est le sujet principal, et il pousse son dernier souffle, alors que les dernières paroles de Zahid pour lui étaient assassines. Et le photographe sait que si un scénario tel que celui là devait se produire, il ne s’en remettrait sans doute jamais. Parce qu’il a beau tenter de jouer quelqu’un d’autre, il est faible. Il aimerait avoir une volonté, une fierté et un sang-froid sans faille. Bien sûr, ce n’est pas le cas. Sa volonté faiblit à chaque nouvelle victoire des extrémistes, sa fierté n’a de cesse de décroitre à chacune de ses humiliations, et son sang-froid s’envole à chaque fois que ses pensées se tournent vers Kark, vers Hansen. Leo comprendra-t-il seulement un jour que son inconscience le mènera à sa perte ? Car Zahid est lucide, et il sait que si son ami continue d’agir de cette manière, et lui enfermé dans un quartier général étouffant, il ne sera jamais en mesure de le protéger efficacement contre les menaces qui planent au dessus de lui. Et ça le rend malade. La sensation d’inutilité est terrible, en même temps il sait que c’est pour sa propre sécurité, et que si un jour les Ombres le trouvent et l’achèvent, c’est sûr que là, il ne sera vraiment plus utile.

    « Mais tu sais que je ne suis pas d’accord. » La fumé s’échappe de ses lèvres à chacun de ses mots, et il se décide enfin à poser son regard sur son ami. Il a changé, lui aussi. Le poids de toutes ses semaines de lutte est presque palpable, en tout cas il se voit. Les traits tirés, Leo ne doit pas non plus dormir beaucoup, ni bien. Mais y a-t-il quelqu’un qui dort sur ses deux oreilles en ces temps sombres ? Tout le monde a du souci à se faire.

    Souvent, il se demande ce qu’aurait été sa vie si ses véritables parents n’étaient pas décédés. Serait-elle devenue aussi noire que maintenant ? Une dépendance envers quelqu’un l’aurait-elle également envahi ? Se serait-il également plongé corps et âme dans une lutte inter-faction ? Il sait que la situation dans son pays d’origine n’est pas non plus rose, et que le pouvoir est aux mains de ceux qui valent les héritiers en Angleterre, mais y a-t-il un important mouvement de résistance là-bas, comme ici ? Saad, son frère inconnu, est-il, comme lui, hors la loi ? Est-il tout simplement encore vivant ?

    « Pourquoi tu fais tout ça, Leo ? » Pourquoi te battre alors que tu es en danger ? Pourquoi te laisser charmer par un extrémiste ? Pourquoi me repousser ? Ce n’est pas une question purement rhétorique, elle demande vraiment une réponse, parce que peut être qu’en comprenant ses motivations, Zahid trouvera plus facilement comment le dissuader d’agir. Mais plus le temps passe, plus il se demande s’il en a vraiment le droit ? Qui est-il pour l’irlandais pour exiger cela de lui ? « Pourquoi tu viens plus ? » Le ton est cassant, et dans ses yeux danse cette lueur de ténacité, qui vacille sous les coups de la résignation, toujours plus forte.

    La colère revient doucement, et son humeur change de nouveau du tout au tout, brusquement. « T’en as marre, c’est ça ? T’en as marre de venir me voir ? Je t’agace ? Je t’horripile ? Tu trouves que j’ai changé ? ». Il éclate de rire. Un rire profondément triste, marqué par la mélancolie. « Mais toi aussi tu as changé, tu sais. Et si tu continues comme ça, tu finiras comme moi. Et ce n’est pas ce que tu veux, n’est ce pas ? Alors arrête. Arrête de toujours aller au devant du danger de cette façon. Je ne veux pas avoir à te récupérer à la petite cuillère. Je ne veux pas que tu y ailles. »

    Il soupire, écrase un deuxième mégot dans le cendrier, commence à s’agiter. Il a retrouvé sa détermination, sa hargne, son envie de lui faire comprendre tout ce qui le traverse sans être capable de s’arrêter sur une pensée en particulier. De lui faire comprendre pourquoi il se sent si mal. Mais pourtant, ses mots lui paraissent sans queue ni tête, sans véritable sens. Ils ne sont pas le reflet de ce qu’il aimerait exprimer. Ils ne sont que la preuve de son mal-être.
Leo Elensar
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Re: You know that I could use somebody | Leo.
ce message a été posté Mar 3 Juil 2012 - 17:30
    Leo observe son ami prendre une nouvelle clope. Combien en prend t-il par jour ? Il n’aime pas cette habitude qu’à Noah de prendre une cigarette dès que quelque chose le contrarie. La clope se consume, le consume. «Je suppose que je n’ai pas mon mot à dire. » L’irlandais penche la tête sur le côté. En effet. Mais le dire à haute voix ne ferait qu’empirer la tempête à venir. Cette fumée qu'il inspire et expire est mauvaise, cette création moldue est mauvaise et même si Leo en prend de temps en temps, il évite d’en abuser tout simplement parce qu’il voit ce qui est indiqué sur les paquets que Zahid tiens dans sa poche. Leo n’aime pas que Zahid en fume autant mais la aussi il n’a pas son mot à dire. Il n’en a pas le droit et c’est la même chose pour le photographe par rapport à ses décisions. Il peut tenter de le dissuader, de lui montrer de x, y façon que ses choix sont mauvais mais ne pourra pas l’en empêcher si Leo a décidé. Et, malheureusement pour son ami, l’irlandais est décidé.

    La fumée les enveloppe au fur et à mesure que Noah vide son paquet. «Pourquoi tu fais tout ça, Leo ? » Le serveur se crispe involontairement. La réponse chemine dans son esprit mais il a besoin de temps pour l’expliciter à Zahid sans que celui-ci ne s’énerve d’avantage. Se retrouver face à Noah qui l’oblige à s’expliquer le laisse pantois. Il a l’impression de se retrouver devant la figure paternelle qu’il n’a jamais eue sauf que le photographe ne l’est pas. Zahid est bien plus que cette figure paternelle vaporeuse. Zahid, même s’il le monde mal, est tout. Sans le photographe, Leo n’est rien, que l’ombre de lui-même pourtant, en agissant ainsi, en l’incitant à prendre le chemin inverse de ses propres choix, le photographe met un barrage entre eux. Mais ce barrage, Zahid n’est pas le seul à le construire. Leo y participe grandement lui aussi. « Je … » Il tente de se justifier, cherche à se justifier mais les mots lui manquent et Zahid en profite pour continuer, impitoyable dans ses paroles qui le blessent.

    «Pourquoi tu viens plus ? » Il n’a pas de réponse à cette question posée de façon sèche. C’est une accusation. Cette lueur dans le fond des yeux du palestinien, il ne l’aime pas, pas plus que les paroles qui suivent. Ce n’est pas vrai. C’est faux, complètement faux. «Tu trouves que j’ai changé ? » Touché. Zahid a changé mais il n’est pas le seul. Cette guerre les a tous changé. Pas un n’est resté le même et Zahid prend soin de le lui faire remarquer. «Mais toi aussi tu as changé, tu sais. Et si tu continues comme ça, tu finiras comme moi. Et ce n’est pas ce que tu veux, n’est ce pas ? Alors arrête. Arrête de toujours aller au devant du danger de cette façon. Je ne veux pas avoir à te récupérer à la petite cuillère. Je ne veux pas que tu y ailles. »

    Et à ce moment précis, Zahid l’énerve. « Alors c’est ça hein ? Toi tu peux prendre tous les risques du monde mais je ne devrais rien faire, rien tenter ? Rester sur le côté. Excuse-moi mais d’aussi loin que je me souvienne, le seul qui soit revenu à l’état de pudding ramolli, c’est toi. » Les paroles sont dures, empoisonnées mais Leo a toujours détesté qu’on lui donne des directives. L’irlandais écarquille grand les yeux lorsqu’il se rend compte, trop tard comme d’habitude, de ce qu’il vient de dire. Ce n’est même pas de la bêtise. C’est pire parce que cela renvoie ce qu’il s’est passé chez les Kark. Zahid ne l’avait pas voulu, c’était un accident. Il peut toujours s’excuser mais c’est trop tard. Toujours trop tard. « Ecoute, je … j’aurais pas du te dire ça. », commence t-il en se passant la main dans les cheveux. Il recule de quelques pas, s’attendant à une réaction imminente de Zahid. Mais elle ne vient pas alors Leo continue. Puis qu’il ne peut que parler pour retarder cette explosion. « J’suppose que c’est trop tard hein... ce qui est dit est dit, ce qui est fait, fait. On ne peut pas revenir en arrière. Avant. Tout était plus simple. Tout était plus simple quand tu savais pas. » Les mots sont sortis tout seuls sans qu’il puisse les en empêcher. Plus il parle, plus la tension monde, plus les mots sont durs, vils.

    Peu importe la puissance du sorcier en face de soit. Les mots restent la plus puissante des armes. L’irlandais les utilisent souvent pour se défendre mais là, à cet instant précis, il a le sentiment d’être le dernier des connards. Il s’en veut terriblement. Mais c’est trop tard, bien trop tard.

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ce message a été posté Dim 22 Juil 2012 - 15:49
    Comment en sont-ils arrivés là ? Comment leur complicité à toute épreuve a pu se désagréger de cette façon ? La réponse est plutôt simple. Hansen. La fâcheuse manie de Leo à s’attirer les ennuis et courir au devant du danger. Et enfin, cette soirée au manoir qui a tout changé. Qui l’a changé, lui, au plus profond. Il le sait, il est en train de s’assombrir. Ses pensées sont moins idéalistes qu’avant, moins pacifiques, surtout. Et s’il n’avait pas un tel respect et une telle admiration pour William Wallas et son sang-froid à toute épreuve, il aurait déjà pété les plombs depuis un certain moment, et aurait sans aucun doute vraiment perdu ses objectifs.
    Cependant, il se sent usé. Et se supporte de moins en moins, lorsqu’il est aussi froid avec Leo. Mais a peine a-t-il ouvert la bouche pour apaiser leur entrevue, le serdaigle explose. Et alors qu’il s’apprête à lui répondre avec hargne, l’irlandais prononce les mots en trop. Les mots qu’il ne fallait pas. Ses maux. Ceux qui le rongent depuis cette fameuse nuit de novembre.

    Un silence s’installe. Les silences entre eux ne sont plus doux et paisibles comme avant. Ils sont lourds, pesants, gênants. Criants de vérité. Comme une preuve que le lien qui les lie s’effiloche de plus en plus, de jour en jour. Leo s’excuse, mais Zahid ne l’écoute déjà plus, enfermé dans son plus sombre souvenir. Toujours ce même corps inerte, toujours ces mêmes cris de douleurs et de colère, toujours cette humiliation, toujours ce sang. Ce sang. Et ces yeux vides. La mort dans toute sa superbe.

    Son visage s’éclaire d’un sourire amer, il finit même par lâcher un rire désabusé, levant les yeux au ciel, sa gorge se serrant avec rapidité et puissance. C’est bas… C’est tellement bas d’utiliser cet argument. Et comme de coutume lorsqu’il y repense brusquement, une marée de larmes monte à ses pupilles, faisant briller ses yeux, le blessant dans son amour-propre de se montrer aussi faible devant Leo. Mais il est exténué, ne dort et ne mange plus que lorsqu’il ne peut faire autrement. « J’ai raison, tu as changé, Leo… » lâche-t-il d’une voix blanche et résignée avant de coincer une énième cigarette entre ses lèvres. Il actionne son briquet, l’allume, en tire une bouffée et expire le plus calmement possible. Ses yeux le piquent. Il se sent mal. Il se sent faible. « J’espère que tu ne seras jamais responsable de la mort de quelqu’un, Leo. » Son ton est sincère, mais également teinté d’une bonne dose de ressentiment. « Mais si tu savais ce que ça fait, tu réfléchirais avant de parler. » Son ton est sec, cassant, et si l’humidité dans ses yeux ne jouait pas en sa défaveur, il aurait pu lui lancer un regard assassin. « Tu ne te doutes pas deux secondes de ce contre quoi je me bats tous les jours. » Il pousse un soupire, glisse une main sur sa nuque, ajoute. « Tu ne sais rien. »

    Il est las, exténué, désespéré, et en colère. Tout ça en même temps. Tiraillé entre tant d’émotions, il a perdu toute stabilité, se laissant balancer au fil du temps d’extrême en extrême. Il lève les yeux vers Leo. Il ne le reconnait plus. Est-ce son ami qui s’est éloigné de lui, ou le contraire ? Il sait qu’il n’est pas vraiment agréable avec l’irlandais en ce moment, mais n’est-ce pas justifié ? Est-ce la jalousie qui l’enferme dans une subjectivité sans limite ?
    Son regard se perd dans le vide, il reste silencieux pendant quelques secondes et se décide enfin à reprendre la parole, les yeux toujours dans le vague.

    « Tout n’aurait pas été plus simple… La vérité, c’est que j’ai changé, toi aussi, et qu’on ne peut rien faire contre ça, même si ça me tue. » Il marque une pause, tire fébrilement une grande bouffée de sa cigarette. « Je ne te comprends plus. » Il ne sait pas vraiment ce qu’il dit, perdu dans sa bulle, enveloppé de ce brouillard persistant. « Alors oui, je suis jaloux. Oui j’ai envie de le faire souffrir. J'aimerais lui faire bouffer la poussière. Mais qu’est ce que ça change ? Je te dérange. Tu ne m’écoutes plus, mon avis t’importe peu. Tu ne m’écoutes plus parce que tu es fatigué de t’occuper de moi. Tu préfères rester loin, t’attirer des ennuis plutôt que de m’écouter. Grand bien t’en fasses. On ne peut pas toujours s'en sortir. ça ne marche pas comme ça. »
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ce message a été posté Ven 10 Aoû 2012 - 17:06

    A cet instant précis, l’irlandais aurait bien voulu se lancer un Bloclang pour s’empêcher de parler. Ses mots dépassaient le fond de sa pensée et s’il y avait réfléchis à deux fois avant de parler, jamais il n’aurait balancé ces atrocités au photographe. Il recule, conscient qu’il a été trop loin, beaucoup trop loin en agissant ainsi. Les paroles de Noah l’atteignent violemment mais il sait tout aussi bien qu’il n’énonce que la vérité. Il a changé. Depuis quand la métamorphose a-t-elle commencée ? Il n’est plus le Leo d’avant et quelque chose en lui souffle qu’il est trop tard pour retrouver cette partie de lui qui s’est envolée, il ne sait où. Le changement s’est fait petit à petit et l’irlandais doutait que l’arrivée impromptue de Hansen y soit pour quelque chose. Comment n’avait-il pas pu deviner le changement drastique qui s’opérait en lui. Comment ? Et surtout depuis quand, depuis quand avait-il commencé à agir ainsi aussi égoïstement et injuste envers ses proches ? Leo n’avait pas de réponse à cette question mais ne pouvait que supposer que cette transformation c’était faite lente et de façon plus perceptible pour les autres que pour lui si bien qu’il avait continué dans cette lancée jusqu’à l’apogée de cette après-midi.

    Il se sentait mal, terriblement mal. Il l’espérait aussi, ne jamais avoir à ressentir cette haine de soi et, une fois de plus, Leo se mordit la langue pour se taire. Il était inutile de dire qu’il était désolé. Rien n’arrangerait le mal qu’il avait fait en lui parlant ainsi. C’était bas, vil et ne ressemblait en rien à la personne qu’il avait été autrefois. Plus que le ton sec c’est l’apparence de Noah qui le fige sur place. Le serveur sait qu’il mérite tout les maux de la Terre pour agir ainsi. Il mérite l’exil, la peine et la douleur de tous les Hommes s’ancrant en lui et encore là, cela ne serait pas assez. L’irlandais se tait parce qu’il ne peut rien dire face au palestinien. Il ne sait rien. Il ne sait rien et c’est plus que vrai. Longtemps, il n’a pas arrêté de se victimiser pour ce qu’il est mais ce qu’il est n’est rien. Ce qu’il est n’est rien comparé à ce que vit Noah tous les jours. Et Leo ne l’aide pas dans sa douleur. Il ne fait que l’enfoncer d’avantage en proférant des paroles non réfléchies et stupides. Sa gorge est sèche. Il aimerait parler mais ne trouve pas les mots. Rien ne pourra effacer ça.

    Rien n’aurait été plus simple. Il le sait. Ce n’étaient que des paroles lancées en l’air, une fois de plus. Ils ont changé tous les deux. La différence réside en cela. Son ami a changé et tout ce qu’il aurait pu faire n’y aurait rien changé. C’est la guerre qui l’a transformé. Qui les a transformés. Sauf que Leo ne peut en aucun cas justifier sa propre transformation. Il a changé … radicalement sans raison transparente sans qu’il puisse se dire … oui j’ai changé parce que. Il a juste changé pour devenir cette personne insupportable sans réellement le vouloir, peut-être, au départ mais n’a rien fait pour tenter de se freiner, de revenir en arrière. Il a l’impression d’être comme eux, à force de les voir, de les entendre tous les jours, on finit par faire pareil, répéter les gestes, les manies, les paroles détestables. Mais est-ce seulement cette raison ? Leo se tend lorsque Noah poursuit son monologue. On ne peut pas toujours s'en sortir. ça ne marche pas comme ça. Leo hoche la tête. Il le sait. Il ne peut pas donner de raison à son comportement et préfère ne pas y penser pour le moment mais Noah a raison comme souvent même si, généralement, l’irlandais préfère ignorer ses recommandations de prudence. « Tu … tu ne devrais pas te préoccuper autant de moi après tout le mal que je te fais. », soupire t-il en s’asseyant à nouveau sur le bout du lit.

    Le carnet bleu est devant lui mais il détourne le regard. Il n’a jamais voulu savoir ce que Noah y écrivait presque tous les jours. Pourtant, lorsqu’il vient, ce livret trône toujours de façon plus ou moins visible devant son champ de vision. Et, à chaque fois, le sentiment de culpabilité l’enveloppe avec froideur. « Tu devrais t’occuper de toi et remonter la pente au lieu de sombrer par mon insouciance. », lance t-il à voix basse en évitant de croiser le regard du photographe. Il sent ce qu’il reflète depuis bien longtemps. De la déception. Et le serveur ne sait pas comment réagir face à ce sentiment. Il aimerait pouvoir dire qu’il est désolé, désolé de ne pas être la personne que Noah voyait en lui. Mais il ne le fait pas parce qu’il en est incapable et que cela sonnerait faux par l’intonation de sa voix. Son regard se perd dans le vague. Il l’a toujours su qu’il ne dépasserait pas la barre des trente ans. Trente ans c’est jeune pour mourir. Il y pense souvent à cette mort qui se rapproche sans savoir quand ni comment elle frappera. C’est sans doute pour cela qu’il prend des risques, qu’il enchaîne des missions pour que les choses changent. S’il ne peut aider Noah par son comportement égoïste, il espère aider à changer les choses dans la vie des anglais avant la toute fin parce qu’il ne sera plus là quand le nouvel ordre arrivera. Il le sait.

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ce message a été posté Jeu 23 Aoû 2012 - 17:40
    Sa gorge est sèche. Leur conversation le fatigue. Ça fait longtemps qu’ils n’avaient pas eu une discussion si poignante. Et il parle peu, ces temps-ci. A quoi bon partir dans des monologues enfiévrés lorsque personne ne vous écoute, lorsque personne ne peut vous comprendre ? Ne pas réussir à remonter la pente le rend intolérant avec lui-même, malgré cette apparente détermination qu’il s’escrime à entretenir de jour en jour. Tout le monde n’a pas à savoir dans quel état psychologique il se trouve. C’est humiliant, il préfère se draper dans une dignité silencieuse et faire comme si tout allait pour le mieux, ou si du moins il s’était très bien remis de l’épisode au Manoir Kark. Seules quelques personnes devinent son désarroi. Leo, ses parents. Bruce, peut-être. C’est déjà bien assez. C’est trop. Mais elles le connaissent trop bien pour qu’il parvienne à leur cacher cela. Ses parents s’inquiètent bien trop pour lui en ce moment, il le sait bien. Mais ne réussit pas à les rassurer. Il s’en veut pour cela, peut-être qu’un jour son regard ne le trahira plus. Peut-être qu’un jour il sera convaincant.

    Exténué, il s’assoit doucement sur la petite chaise qui traîne dans un coin de la pièce, et surprend le regard de l’irlandais sur son carnet. Son cœur se serre légèrement en pensant à ce qu’il contient. Il préfère ne pas se relire, ce serait trop douloureux. Si, au début, il utilisait ce carnet pour écrire des poèmes, des réflexions entre autres choses, il ne lui sert dorénavant qu’à expier son mal-être. Il est son plus fidèle ami, ne le quitte jamais, lui permet de se décharger de toute cette douleur, au moins un minimum. Il le compare un peu à une pensine : comme elle, il renferme ses souvenirs trop douloureux à porter, ceux dont il veut se débarrasser. La différence, c’est qu’ils ne disparaissent pas, eux. Il doit continuer à vivre avec, il n’a pas le choix.
    Personne ne le lit : sa fonction première est unique reste celle d’exutoire. D’ailleurs, il ne lui reste plus que quelques pages vierges. Les autres sont noires d’encre.

    Il affiche une froide indifférence pendant quelques minutes. Alimenter la distance que Leo a installé entre eux, c’est peut-être sa meilleure arme, au fond. L’irlandais a raison. Il est encore trop attaché. Il doit se désintoxiquer, il le sait. Mais il ne peut pas, il n’y arrive pas, malgré toute sa bonne volonté, malgré cette haine qu’il éprouve envers son ami. L’affection qu’il a pour lui est trop puissante pour se laisser totalement détruire. Se détacher de quelqu’un, c’est loin d’être facile lorsqu’on l’a chéri toutes ces années. Malheureusement.

    « Ce n’est pas aussi simple. » lâche-t-il laconiquement, comme résigné. « Ce n’est pas parce que je veux me détacher de toi – et crois moi, j’aimerais bien – que je peux le faire. » Il marque une pause et écrase son mégot de cigarette dans le cendrier à terre et éclate d’un rire amer. « Si c’était possible, ça ferait longtemps que les gens ne souffriraient plus d’avoir aimé tu sais. » Sa sincérité est désarmante, et le trouble un instant lui-même. Il relève ses yeux vers Leo et l’observe un moment, détaillant ce visage qui ne le quitte jamais.

    Il n’aimait pas se plaindre. Même intérieurement, parce que ça lui montrait qu’il était faible, qu’il ne savait pas faire face aux difficultés, qu’il ne savait pas faire face à la guerre. Il s’en voulait pour cela. Il aurait aimé avoir la force de Bruce, le sang froid et le discernement de Wallas. Et s’il s’entraînait, il n’était toujours pas assez fort, assez calme et assez lucide.
    Et au fond, son comportement était égoïste, parce que s’il s’inquiétait autant pour Leo et sa sécurité, c’était en partie parce qu’il ne savait pas s’il se relèverait de la perte de l’irlandais.

    « Je veux juste que… » Il déglutit. « Je ne veux pas me sentir coupable s’il t’arrivait quelque chose. » Ses yeux se baissèrent. De nouveau, son comportement changeait du tout au tout. De la fièvre de la colère en passant par la lassitude de la résignation, il arrivait au malaise de la culpabilité. « Tu comprends … ? Je ne le supporterai pas. Je ne suis pas aussi fort. »

    Parce qu’au fond, là était peut être le vrai problème. C’est ça qui l’étouffait. Son incapacité à réaliser que ce n’était pas de sa faute si un jour il arrivait quelque chose à son ami. Qu’il n’était pas responsable de Leo. De sa vie.

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ce message a été posté Ven 12 Oct 2012 - 23:29


    Il ne sait pas s’il doit se taire, s’en aller ou rester ici à continuer cette conversation qui finira mal quoiqu’ils se disent. C’est un cercle vicieux sans fin qui reviendra encore et encore jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien d’eux. Il est mal à l’aise et cette distance n’arrange pas les choses pourtant c’est lui qui l’a installée. Lui et lui seul. Noah ne fait que l’accepter ou l’agrandir et il ne sait pas quelle option il préfère. Alors l’irlandais l’ignore, se tait et écoute. Chose qu’il ne fait que rarement ces derniers temps

    Il sait Noah fatigué, las qu’il a du mal, du mal avec lui, avec les autres, sa situation. Il n’arrivera jamais à ressentir ce que Noah ressent, là, lorsqu’il prend un siège pour s’asseoir un peu plus loin. Un peu plus loin de lui. C’est con … très con. C’est lui qui lui demande de prendre ses distances alors qu’au fond, c’est des paroles lancées en l’air. S’il donne l’impression de pouvoir se détacher du palestinien, c'est le contraire, en réalité. Il n'y arrivera jamais. Cette distance il la déteste mais ne peut esquisser un geste pour se rapprocher de lui. C'est mieux, mieux pour Noah à qui il ne fait que du mal.

    Leo ramène ses jambes sous lui, se tait toujours et le brun parle. Même si ça fait mal, même s’il a enclenché tout ce qui va suivre, Leo préfère la parole que le vide qui les sépare. « Ce n’est pas aussi simple. » Ce n’est pas simple parce que rien ne l’est pourtant, parfois, Leo aimerait que cela puisse l’être pour eux deux ou n’est-ce que pour lui ? Il hait ce sentiment de culpabilité qui le prend lorsqu’il voit Noah, à chaque fois. « Ce n’est pas parce que je veux me détacher de toi – et crois moi, j’aimerais bien – que je peux le faire. » Silence et puis ce rire, ce rire qui lui montre combien tout ceci est de sa faute. La distance, le silence, l’incompréhension. La mort du jeune Rosier n’est que la continuité d’un mal être déjà présent et fous sont-ils ceux qui l’ignorent. C’est plus facile de mettre toute la faute sur le dos des Ombres, des autres lorsque la faute est tienne. « Si c’était possible, ça ferait longtemps que les gens ne souffriraient plus d’avoir aimé tu sais. » Malaise. Leo a envie de partir, de fuir mais ses jambes refusent de l’aider. Ses jambes lui crient d’assumer ce qu’il a fait et pourtant il donnerait n’importe quoi pour le nier. Le déni, ça aussi, c’est plus facile. Il tente de garder un visage impassible lorsqu’il sent son regard se poser sur lui. Ce n’est pas à lui de pleurer pour les regrets. Il n’en a tout simplement pas le droit et ce regard le trouble encore même s’il aimerait pouvoir le fuir, lui dire d’arrêter, de se taire. Mais là non plus, il en est incapable. Et Noah continue.

    « Je veux juste que… Je ne veux pas me sentir coupable s’il t’arrivait quelque chose. Tu comprends … ? Je ne le supporterai pas. Je ne suis pas aussi fort. » Ce n’est pas la première fois que Noah le dit ou le sous entend. La dernière fois que le photographe a utilisé sa mort comme prétexte tout a foiré. Sauf que là c’est différent, là ce n’est pas un prétexte, cela ne l’a jamais été mais le Serdaigle vient toujours trop vite aux conclusions et fait des erreurs. Souvent. Le problème c’est qu’il ne les admets que rarement, qu’il est buté et que son comportement blesse l’homme qui se trouve devant lui. Il le lui dit clairement aujourd’hui et Leo sait que, s’il cherche une escapade, il n’en trouvera pas. Tout est mis à plat et l’irlandais ne sait pas quoi dire. Ou juste une : Noah n’est pas responsable de lui. C’est lui qui décide et, en aucun cas, le Poufsouffle ne devrait se sentir responsable de ce qu'il devrait lui arriver si un jour il devait … mourir. Leo n’aime pas en parler et encore moins y penser et c’est souvent pour cela aussi qu’il ne pense que rarement aux conséquences de ses actes. S’il a pu trouver la réaction de Noah égoïste, lui l’est dix fois plus. Il ne réfléchi tout simplement pas, n’a pas assez conscience du danger, du mal qu’il fait autour de lui en prenant des décisions trop hâtives, en ne faisant pas attention.

    Noah l’observe toujours et Leo hoche la tête. Oui, il comprend mais ne l’accepte pas pour autant. Cette fois-ci c’est le corps de Noah qui repose sur le sol froid de Londres et remplace ainsi l’image du photographe bien en vie devant ses yeux. Noah n’est pas le seul. Lui aussi n’est pas assez fort pourtant , lorsqu’il retrouve la fonction de la parole, c’est tendu qu’il lui lance comme auparavant. « Ce n’est pas simple parce que rien ne l’est. », commence t-il en tentant de détourner du regard sans pouvoir y parvenir. Il essaye de prendre une voix sèche sans grand succès. C’est une voix faible et tout aussi lasse que celle de son vis-à-vis qui poursuit. « J’aimerais être quelqu’un de fort, de stable, de sensé. Parfois … j’aimerais ne pas être ‘moi’. » Il est beau celui qui s’accepte tel qu’il est, pas vrai ? Il n’a pas envie d’être un sang-mêlé, pas envie d’être gay, pas envie d’être un Phénix, pas envie d’être sorcier. Pour une fois, juste une fois, il aurait voulu être quelqu’un de normal que la Faucheuse n’attraperait pas plus tôt que prévu.

    Il se lève, lentement et leurs regards se croisent à nouveau. « Mais là aussi, ce n’est pas aussi simple. » Ce n’est pas aussi simple de savoir que l’on va bientôt mourir sans savoir la date mais, pour l’heure, il n’a pas envie de le savoir. Pour l’heure, tout ce qu’il veut s’est rassurer Zahid même s’il s’y prendra mal, comme toujours. « Rien n’est, ne sera de ta faute. », lance t-il en s’éloignant. « Ne te crois pas responsable parce que, lorsque cela arrivera, cela ne sera pas de ta faute. Juste la mienne. Alors c’est pas simple, mais cesse de te rendre responsable de ce qui ne te concerne pas. »




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Re: You know that I could use somebody | Leo.
ce message a été posté Lun 12 Nov 2012 - 18:04
    Parfois, il se dit qu’il aurait préféré mourir avec ses véritables parents, ou abandonné dans les rues grouillantes de sa naissance, qu’être sauvé et donné à une famille sorcière. Peut-être ne souffrirait-il pas autant aujourd’hui. Peut-être aurait-il eu une vie de moldu, pauvre et dans le besoin certes, mais sans problème. Et après, il s’en veut. Atrocement. Comment peut-il avoir des pensées si égoïstes alors que Jackson et Ana l’ont chéri, choyé et adoré pendant toutes ces années, comme s’il était leur propre fils. D’ailleurs, ils ne le comprennent plus. Ou du moins, Zahid est désagréable avec eux. Il ne sait plus comment se comporter, il ne sait plus comment leur expliquer qu’il a besoin d’eux, qu’il ne se sent pas bien, qu’il voudrait que Ana vienne le prendre dans ses bras au beau milieu de la nuit comme avant, lorsqu’il faisait des cauchemars constants sur la mort de ses parents biologiques. Alors elle le serrait contre lui et lui fredonnait une berceuse avec toute la tendresse du monde.
    Il ne sait pas comment leur dire qu’il aimerait encore voir Jackson comme son plus grand héros, celui qui chassait les monstres et les fantômes de sa chambre, de sous son lit. Il ne sait pas comment leur montrer qu’il voudrait juste remonter le temps, lorsqu’il n’y avait pas de guerre, lorsque tout était si simple. Lorsque ses yeux d’enfant savaient encore s’écarquiller d’émerveillement.

    Mais il suffit que Leo se mette à parler de nouveau pour que son esprit revienne à la dure réalité. Pour qu’il se souvienne que jamais il ne pourra revenir dans le passé, que jamais il pourra n’effacer la mort qu’il a causé, les horreurs qu’il a vu, les amis qu’il a perdu, les combats qu’il a échoué, la distance qui existe entre lui et l’irlandais.

    J’aimerais ne pas être moi. Pour le coup, qu’est ce qu’il pouvait le comprendre… ! Cela semble si dur, de s’assumer. De rester soi-même, d’accepter qui l’on est. Zahid aussi aimerait ne pas être lui. Ou du moins, pouvoir être capable de se détacher complètement de Leo. D’être plus déterminé dans ses convictions, d’être plus efficace dans ses missions. De pouvoir agir comme il le faut, et non pas se laisser aller à la première difficulté. Mais on ne peut réellement changer qui l’on n’est, n’est ce pas ?

    Il observe Leo se lever et voudrait lui hurler de rester où il est , de ne pas partir. Il voudrait se lever à son tour, le prendre dans ses bras et le serrer à l’en étouffer, juste comme avant, juste comme lorsqu’il n’y avait aucune distance entre eux, juste de la complicité, juste de l’amour. Mais le temps a fait son œuvre, la guerre aussi, et il ne peut que rester assis à le regarder essayer de le rassurer.

    Et même si au fond, il sait qu’il a raison, que rien n’est de sa faute, qu’il ne peut pas être responsable des actes de son ami, il ne peut pas s’empêcher de nier. Mais sa dernière phrase le fit tiquer, baisser la tête, fermer les yeux, et provoqua un désagréable frisson glacé dans son dos. Mais Leo ne semble pas le remarquer, et continue dans sa lancée. Et Noah le hait pour cela. Ses mains se joignent et il se crispe, les yeux ouverts de nouveau mais toujours baissés. « Tu me concernes. Tu me concerneras toujours, et tu peux rien faire contre ça. » Sa voix était comme brisée, du moins mal-assurée et teintée d’angoisse. Mais elle avait également cette intonation de quelque chose de sans appel, sur lequel on ne peut agir. « Et ne parle pas comme si ta mort était inévitable.» Il refuse tout simplement que Leo puisse penser à son assassinat comme quelque chose de certain. Il ne relève pas les yeux vers lui, parce qu’il sait que ça le fera plus souffrir qu’autre chose, à imaginer ce corps si vivant et tant chéri, inerte et sans vie. Et parce qu’il est fatigué de discuter avec quelqu’un qui ne le comprend plus et qu’il ne comprend plus.

Leo Elensar
Petit Serpent
Leo Elensar
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Age du personnage : 25
Ascendance : Sang-mêlé
Emploi/Etude : Serveur dans le Londres sorcier
Faction : Ordre du Phénix
Maison : Serdaigle

Rapeltout
Patronus : Le Renard Roux
Epouvantard : La mort de Noah
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Re: You know that I could use somebody | Leo.
ce message a été posté Dim 27 Jan 2013 - 14:30
Cesses donc de le tourmenter. Ne le vois-tu pas ?

Non, l’irlandais ne voit rien. Il n’a jamais vu comme il devait le voir. Et encore aujourd’hui, il ne voit pas la détresse de Noah. Il ne voit rien. Faire l’autruche pour ne se concentrer que sur sa vie qui est bien trop compliquée que pour s’occuper des soucis des autres, a toujours été sa spécialité. Sauf qu’il ne peut pas classer Noah avec les autres. Noah ne devrait pas être relégué au second plan comme il le fait aujourd’hui parce qu’il l’écarterait ainsi de sa vie et il n’en est pas capable. C’est Noah. Alors pourquoi laisser cette distance vicieuse s’installer entre eux. Distance qu’il a créée sans le vouloir. Sans le vouloir, vraiment ?

Pourtant Noah est là, toujours. Malgré toutes les horreurs qu’il a pu lui dire, le palestinien est là et Leo le sait même s’il rejette l’idée parce qu’elle lui fait peur, que le photographe est la bonne personne. Cette personne qui fait que tout change, que tout est plus beau. Mais, comme toujours, l’irlandais n’en fait qu’à sa tête et le blesse comme il l’a souvent fait. C’est comme si une part de lui voulait que le photographe le quitte pour de bon alors qu’il le sait. Il le sait mieux que personne que c’est faux, qu’il ne supporterait pas l’absence, le départ de Noah de sa vie. Alors pourquoi cette distance existe-elle ? Pourquoi s’obstine t-il à faire les mauvais choix, se tourner vers les mauvaises personnes alors que seul Noah compte.

« Tu me concernes. Tu me concerneras toujours, et tu peux rien faire contre ça. » Leo s’arrête un moment, proche de la porte. Que peut-il répondre face à cela ? Rien. Noah a raison. Il ne peut rien faire contre cela même s’il aimerait. Parce qu’au fond, cela lui permettrait de se sentir moins responsable de la distance qui s’installe entre eux. Elle est présente, vicieuse et Leo sait qu’elle ne fera que s’agrandir s’il continue ainsi. C’est quoi sa raison suprême pour faire souffrir son ami ainsi ? Qu’il a peur ? Qu’il en aime un autre ? Ou est-ce qu’il est tout simplement trop lâche pour assumer enfin ce qu’il ressent depuis le début pour le photographe ? Un peu des deux dernières et la première n’est qu’une putain d’excuse. Il ne ressent rien pour cet homme si ce n’est qu’une fascination malsaine alors qu’avec Noah c’est différent. Tout a toujours été différent. Il ne peut juste pas se donner le droit de les comparer et s’en veut terriblement d’avoir utilisé l’un pour blesser l’homme à ses côtés. Il n’a pas d’excuse et n’en a jamais eue.

« Et ne parle pas comme si ta mort était inévitable.» Le Serdaigle baisse les yeux, façon de dire qu’il est désolé. Désolé d’y avoir pensé parce qu’il y pense et ne peut s’en empêcher. Désolé de l’avoir dit, désolé d’avoir pu dire tant de choses dans le seul but, inconscient ou non, de le blesser. Désolé d’agir avec autant d’inconscience, de s’attirer les emmerdes sans penser à ce que Noah pourrait ressentir si, un jour, il venait à mourir. Désolé pour ces départs soudains, sa présence qui se fait rare. Désolé de ne rien faire contre ce mal qui le ronge. Désolé pour cette porte qui se referme derrière lui sans un mot de sa part.

Désolé.

Cela ne changera pas la douleur causé par sa faute mais c’est tout ce qu’il peut faire. Le regard sans la parole. Je suis désolé, Noah. Il le pense sans pour autant le dire. Un jour, peut-être …
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