| Calliope Kark "Unbowed, Unbent, Unbroken" | | On a pas de titre, mais on a des idées ! (PV Clio) ce message a été posté Lun 19 Mar 2012 - 18:26 Fiançailles. Fiançailles. Fiançailles. Tous n’avaient que ce mot stupide à la bouche. Quand ce n’était pas des siennes qu’on parlait, c’était de celles non moins grotesques de son père. Elena Mulciber, fichue blonde, fichue journaliste, fichue fiancée. Tout ça était ridicule, et ne manquait pas de faire fleurir moult moues dédaigneuses sur le visage de poupée de la jeune Kark. Un mariage à leurs âges était bien sensé ? De quoi est-ce qu’ils allaient avoir l’air ? Le quatrième mariage…Et la cérémonie arriverait très vite, tout le monde allait penser qu’Elena était enceinte. Le comble de l’opprobre, et ça Calliope avait tenté de le faire comprendre à son père, mais cette garce de Mulciber avait dû l’ensorceler, car Mervyn n’écoutait, ou plutôt n’entendait aucun de ses arguments. Aussi, Calliope cultivait les remarques acerbes en son sein, sans jamais les laisser fleurir. Non sa rancœur la Kark ne la laissait exploser qu’une fois dans sa chambre, ou dans la salle de bain. Au final, il n’y avait guère que Baël pour être témoin de ses sautes d’humeur. Et le Rosier n’était pas d’une grande aide, au mieux il feignait de ne rien avoir entendu, ou sinon se contentait de répondre en haussant les épaules : « Qu’est-ce que ça peut bien me foutre ? » Ce qui au final ne faisait qu’enrager un peu plus Calliope.
Et pourtant Elena à la base, elle l’aimait bien, l’appréciait, la considérait même comme un modèle à suivre. La Mulciber avait le bon goût de faire taire les stéréotypes voulant que les Poufsouffles ne sachent rien faire de bien ou de grand. Elle avait fait carrière sans compter sur le soutien de quiconque, elle s’était faite seule, sans l’aide de sa famille ou d’un quelconque mari ou amant. En cela Elena était admirable. Mais la journaliste avait perdu tout lustre aux yeux de la Kark à partir du moment où elle avait eu le malheur de s’approcher de son père. Si Calliope se prenait à espérer avoir un jour une mère, jamais au grand jamais cette dernière ne devait s’approcher de près ou de loin de son père. Les moqueurs pouvaient bien dire que la Kark n’avait jamais soignée son Œdipe, en tout cas, elle avait dédaignée avec le plus grand sérieux du monde toutes les prétendues belles-mères qu’on lui avait proposées. Déjà la mère de Clio, s’était heurté à une fillette revêche qui refusait de se soumette à cette russe, qui s’appropriait son père. Au fond son seul mérité n’avait été que de lui offrir une bruyante, et remuante petite sœur, mais néanmoins adorable.
Et pire encore la Poufsouffle avait l’impression qu’on lui arrachait un rôle qui lui revenait de droit. Non. Calliope ne se prenait pas pour l’épouse de son père, mais c’était la Mrs Kark en date, elle la femme de la famille, l’hôtesse lors des dîners organisés, celle qui arrivait au bras de son père lors des fêtes et cérémonies. Et cette femme, cette fichue bonne femme la dépossédait.
Mais au fond le plus agaçant de ce mariage ce qu’il ressuscitait ces problèmes de mères inhérent aux enfants Kark. Calliope voyait ses rêves se peupler de Freya aux attitudes multiples, tantôt aimante, tantôt vengeresse. Dans les deux cas Calliope ne s’en réveillait que plus bouleversée et frustrée. Frustrée car ces rêves n’étaient désormais que les seules choses qui la rattachaient à sa génitrice. Si la Kark pensait peu à ce que ce mariage aurait pu réveiller chez son frère ainé, le sort de sa cadette tout juste retrouvée, lui importait plus sans pour autant qu’elle sache comme aborder le sujet avec elle. Et puis il y avait ces histoires de lettres, ces souvenirs glanés dans la chambre de Clio était bien les seules choses que la Poufsouffle était parvenue à sauver. Elle aurait dû s’empresser de les lui remettre après sa libération, et pourtant quelque chose de la retenait, une once de culpabilité sans doute. Toute sa vie la fourchelang avait reproché à Clio de fouiner dans ses affaires, avouer avoir récupérer ces lettres, c’était révéler qu’elle avait fait de même pendant la captivité de sa sœur. Et plus le temps passait, et plus garder ce secret rendait l’aveu difficile. Calliope finit pourtant par s’y résoudre, et sortit de sa cachette le paquet de lettres sur lesquels se trouvaient encore quelques tâches de sang. Le sien et sans doute celui de Philippin. La jeune femme avait beau avoir tenté de faire les faire disparaître avec des sorts, mais certaines marques demeuraient, stigmates indélébiles de cette effroyable nuit.
Fébrile, la Karkgagna ce qui avait été sa chambre pendant plusieurs mois, et qui désormais était celle de Clio, frappa trois petits coups sur sa lourde de porte, avant de l’entrouvrir pour y passer la tête : « Clio ? Je peux te parler ? » Sans attendre de réponse à sa question, qui de toute façon n’en était pas vraiment une, la Poufsouffle se glissa dans la chambre. Elle chercha en vain ses mots un fragment de seconde, avant de capituler et de dire sans autre introduction en tendant le paquet de lettres à sa cadette : « Je… J’avais trouvé ça dans ta chambre avant que le manoir soit détruit… » |
| Clio L. Kark Mini-Kark la mini-Teigne | | Re: On a pas de titre, mais on a des idées ! (PV Clio) ce message a été posté Sam 21 Avr 2012 - 14:23 Allongée sur son lit, Clio observait le plafond d’ébène de sa nouvelle chambre. Les mains derrière sa tête, elle avait la sensation d’être vide. Vide de pensées, vide de sentiments. Seule la fatigue prédominait. Cela faisait près d’un mois que l’évasion des Ombres avait eue lieu, un mois qu’elle avait retrouvé sa famille. Mais pas son chez soi. Elle le savait lorsqu’elle était à Poudlard, son manoir avait brûlé. Mais c’était une toute autre réalité de l’affronter en face. Elle avait tout perdu. On ne se rend compte qu’on tient à une chose qu’une fois qu’on ne l’a plus. Et Clio avait désormais conscience qu’elle tenait énormément à toutes ces petites affaires qu’elle avait acquises au fil des ans. De plus, ce qui n’avait pas été brûlé au manoir, était resté à Poudlard puisque lors de leur fuite, ils avaient tout laissé derrière eux. Ne restait avec elle que les trois choses auxquelles elle tenait le plus au monde : le collier de jade de sa mère ; la gourmette en argent offerte par Callie pour ses quatorze ans et enfin sa bague au symbole des Kark cadeau d’Arutha il y a quelques années. Arutha… Clio n’avait revu son grand frère que brièvement au cours du mois écoulé. Il semblait qu’il avait beaucoup de travail au Ministère, mais il aurait tout de même pu venir passer un peu de temps avec sa petite sœur désormais libre. Elle l’avait connue plus protecteur. Ne lui restait désormais plus que Calliope. Son aînée tentait de lui remonter le moral au possible en passant le plus de temps avec elle. Juste ce dont avait besoin la plus jeune des Kark. Sa grande sœur pour la consoler et lui changer les idées. Mais on ne la lui laissait pas tout le temps. Callie était prise par ses fiançailles avec ce Rosier, Baël.
Bien évidemment, jamais Clio n’aurait critiqué les Rosier, pour deux raisons. La première était qu’Evan Rosier était un ami de longue date de Mervyn et que la brunette voulait plaire à son père. La deuxième, parce qu’ils les accueillaient chez eux le temps que leur manoir soit reconstruit. Elle leur en était reconnaissante. Mais elle se sentait mal dans cette maison qui n’était pas la sienne. Surtout que cette famille semblait cultiver le secret et que Clio ne se sentait à l’aise nulle part, même pas dans sa chambre, comme si elle avait sensation que chacun de ses mouvements étaient épiés. Mais surtout, elle ne les aimait pas parce qu’ils lui arrachaient sa sœur. Elle savait que fiançailles voulaient dire mariage et elle ne se sentait absolument pas prête à être séparée de sa sœur. Elle avait l’impression d’en avoir encore besoin pendant des années.
En soupirant, elle se redressa pour aller se rincer le visage dans la salle de bain attenante à sa chambre. Elle avait besoin de se réveiller. Surtout que son humeur n’était absolument pas au beau fixe en ce moment. Comme si les fiançailles de sa sœur ne suffisaient pas, il fallait que son père se fiance lui aussi. A cette abominable Elena Mulciber. Clio ne l’aimait pas. Déjà parce que la femme blonde ne l’avait pas vue comme un être humain il y a un mois, mais comme un moyen de monter dans l’estime de Mervyn. Ensuite, parce que c’était son père et qu’aucune femme n’avait le droit de l’approcher, autre que Callie et elle. Comme si Carmella n’avait pas suffi, il devait désormais s’afficher avec cette ignoble blonde. Clio grimaça à l’idée du mariage et du fait qu’elle devrait jouer la gentille et heureuse demoiselle d’honneur. Cela ne lui donnait qu’une seule envie : celle de retourner se cacher dans son lit et de ne plus en sortir.
Alors qu’elle revenait dans sa chambre, un bruit sur sa droite la fit sursauter. Ce n’était que Callie. Elle vit sa sœur se glisser dans sa chambre et lui sourit en s’asseyant sur son lit. « Tu as réussi à fausser compagnie à ton Rosier ? » Clio savait qu’elle était mauvaise, étant donné que Calliope passait plus de temps avec elle qu’avec Baël et surtout qu’ils semblaient s’éviter, mais c’était plus fort qu’elle : elle était jalouse. Seulement Calliope ne sembla pas relever le trait d’humour cassant de sa petite sœur et lui tendit un paquet en toute vitesse, avec un visage gêné. La phrase qui suivit surprit la plus jeune qui haussa un sourcil avant de baisser un œil sur ce que lui avait donné sa sœur et qu’elle avait désormais dans les mains. Un paquet de lettres. Des lettres qu’elle connaissait bien. Celles de sa mère. Qu’elle ne pourrait pas ouvrir avant ses 17 ans. Mais comment diable Callie avait-elle trouvé ses lettres ? Comment… Il n’y avait qu’une seule explication. « Tu… Tu as… » Elle se releva d’un bond et foudroya sa sœur du regard. « Tu as fouillé dans mes affaires ! Tu n’avais pas le droit ! Pas le droit de toucher à ces lettres ! » Une colère l’envahissait désormais et elle tremblait de tout son corps, crispant ses petites mains sur le paquet qu’elle chérissait plus que tout. « Jamais… Jamais je n’ai touché aux affaires de ta mère ! JAMAIS ! TU N’AVAIS PAS LE DROIT ! C’était à ma mère ! Ma mère ! C’était ses secrets. Mes secrets. Nos secrets ! Tu n’avais pas le droit… » Les larmes coulaient désormais sur les joues de Clio, avant qu’elle ne s’effondre à terre. Elle avait honte. Bien sûr, elle en voulait à sa sœur. Mais sans elle, jamais elle n’aurait eu ces lettres. Elles auraient brûlé comme le reste. C’était juste… En ce moment. Elle n’en pouvait plus. La fuite, le manoir, les Rosier, les fiançailles… C’était trop. Elle n’avait pas à se plaindre, elle le savait. Mais elle avait été tellement habituée à tout avoir pour elle que c’était des changements trop subits, trop brusques. « Désolée. » murmura-t-elle la tête cachée dans ses genoux qu’elle avait remonté contre elle. « Désolée Callie. Désolée… » |
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