ϟ LIBERATE ME EX INFERIS ϟ

La Fin

Sa place devait être avec ses hommes. Avec les autres. Il aurait dû tenter de prendre du polynectar, mais la solution ne lui était venu qu’il n’y a qu’une demi-heure alors que c’était déjà trop tard. Inquiet William faisait les cent pas s’affairant comme il le pouvait. En bon médicomage le sorcier avait alimenté son stock de potions et de bandage. Au moins il était prêt à réceptionner les blessés. Le silence du Q.G l’oppressait, et Wallas fut soulager d’entendre un florilège de « CRACK » résonner.

Son premier regard fut pour Lucy qu’il voulut interroger immédiatement, mais déjà ses grands yeux bleus se heurtaient à une silhouette familière, Daphné. « Elle va bien ? Qu’est-ce qu’il lui est arrivé ? » Père avant tout William s’était approché hâtivement de la silhouette inconsciente de sa fille, et l’avait porté jusqu’à un lit de fortune installé pour les blesser. « Je crois qu’elle est juste évanouie, j’ai préféré l’amener ici. J’ai eu tort ? » William fit non de la tête alors qu’il auscultait sa belle enfant. Il la ramènerait chez elle avant même qu’elle n’ait repris conscience. « Que s’est-il passé là-bas ? » Lucy raconta avec précision toute l’horreur de la prise d’Azkaban arrachant quelques grimaces au leader des phénix. Wallas était pour la libération des prisonniers politiques pas pour que des fous furieux s’échappent et sèment plus de troubles dans les rues que les ombres eux même. « Il y a d’autres blessés ? »

ϟ Vous arrivez devant le Q.G en transplanant. Ce dernier je vous le rappelle correspond à ceci : « Le quartier général de l'Ordre se trouve dans le métro mais n'est pas visible à l'œil non initié. La Gare King's Cross possède sa propre station de métro reliée au reste du réseau londonien. Il suffit de se rendre sur le quai et de se diriger vers la porte de secours placée dans une zone d'ombre des lieux. Juste sur le côté, il y a une sorte d'irrégularité sur le mur : appuyez dessus et vous serez transporté dans des catacombes du métro. Bienvenue dans le Quartier Général de l'Ordre du Phénix. »
ϟ Petit rappel : William n'a pas participé pour ne pas révéler son identité en tant que chef de l'Ordre.

« A la maison dans moins d'une demi heure d'accord ? » lui avait-elle murmuré avec émotion.

Il avait préféré lui adresser l’un de ces regards qui en dit long en quelques fractions de seconde à peine. Un regard qui disait « je ferai ce que je peux ma douce, mais je ne te promets rien ».
Et pour cause, cette mission s’était révélée totalement chaotique pour leur groupe, et à plusieurs reprises la situation lui avait semblée si risquée, tellement inextricable qu’il doutait que tout le monde ait réussi à en sortir indemne. Jane elle-même était toujours inconsciente. D’ailleurs juste après que Nora, sa sœur, son amie et Lewis ne transplane, il avait rejoint Evoline et la silhouette inanimée de la jeune Callaghan pour disparaitre de cet enfer à leur tour.

Quelques instants avant de disparaitre, Thomas avait tout de même posé un dernier, tout dernier regard sur le couloir désert et ravagé de l’étage où ils s’étaient débattus pour leurs vies. Il avait posé un dernier regard sur les quelques corps sans vie qui gisaient là et les quelques restes de fumée glauque qui planaient encore lourdement dans l’air. Il avait simplement prit quelques petits instants pour dire adieu à cet antre de la folie, tout en souhaitant ardemment ne plus jamais de sa vie avoir à y remettre les pieds pour quelques raisons que ce soit.

L’instant suivant, un courant d’air frai et léger venait soulever le bas de sa veste, accompagné d’un léger fumet de friture froide. Le métro Londonien s’offrait désormais à son regard, rébarbatif, mais rassurant, et dénué de l’influence néfaste des détraqueurs qui cesse enfin de peser sur sa poitrine et d’assombrir chacune de ses pensées.

Il ne s’attarde pourtant pas au décor et quelques instants plus tard, ils ont rejoint le QG. Les y attendent déjà Metelli et Wallas. La première réaction de Thomas est aux questions, voir même aux revendications à ce stade. Ils reviennent complètement bredouille, n’ont même pas vraiment eut l’occasion de fouiller ou de chercher, et tous les prisonniers s’étaient fait la belle à cause d’eux. Sans compter, et au font c’était bel et bien cela qui le dérangeait le plus, que tous les héritiers savent maintenant qui ils sont et leurs identités. Evidemment c’était réciproque, mais ils n’avaient pas leurs méthodes…

Malheureusement, le pli soucieux qui barre le front de William le dissuade même d’approcher. Il est penché au dessus du corps d’une jeune femme et malgré la frustration et la peur éprouvée ce soir, Thomas est assez futé pour comprendre que chaque sujet nécessitait son heure et son moment adéquat pour être abordés…
Il ne serait de toute manière pas le seul à poser des questions à leur leader ce soir, et quoi qu’il en soit, il espérait que William avait assez d’estime envers ses ouailles pour ne pas les laisser dans le noir par rapport à ce qui s’était passé aujourd’hui…

Finalement, Noah avait eu raison du Transfuseur en le stupéfixiant, c'était bien joué. Cet enfoiré reprendrait certainement conscience dans un long moment, de préférence, dolorisé, brûlé, au fin fond d'une cellule dont il ne sortirait jamais. A moins que les Détraqueurs ne repassent par là avant d'autres sorciers, qui sait ? A présent, ils étaient tranquilles. Zakary songea que pour en finir avec deux prisonniers, ils en avaient quand même bavé. Peut-être que ces types, dans leur folie avaient un moment pris l'avantage car leurs principes avaient disparu, semblait-il, depuis des années. Aucun principe, aucune pitié, c'était aussi simple – mais monstrueux – que cela.

La Metelli jugea bon de rentrer à leur quartier général, et sérieusement, c'était une bonne idée plutôt que de rester là à attendre d'éventuelles autres surprises. Elle disparut la première avec le bruit typique du transplanage, Daphné dans ses bras. La jeune Héritière n'avait pas tenu le coup, mais il faut dire qu'en passant de mains en mains avec toujours plus de brutalité, c'était compréhensible. L'attrapeur s'assura rapidement que les trois Phénix debout étaient capables de transplaner : Leo, Noah, Bexie. «  Ca ira ? » Comme lui, ils s'étaient reçus des sortilèges de plein fouet, mais là, pas le temps de se plaindre. Jayze, lui, était toujours inconscient. Zakary se baissa vers lui et passa une main derrière ses épaules, l'autre derrière les genoux. Il n'était pas certain de pouvoir porter l'autre joueur de Quidditch, ses muscles étaient encore trop endoloris pour ça, mais de toute façon, ce n'était pas utile, il suffisait de le prendre avec lui, ni plus ni moins. Avec son balai en prime, il transplana. Direction le QG. Crack

Le décor changea brutalement. Là, ils étaient enfin en sécurité. Pour une fois, leur groupe n'avait pas tellement été amoché, même si tout était relatif. Si il détestait plus que tout voir ses amis se faire expulser, exploser, attaquer de la sorte, cette fois-ci il n'y avait pas eu de morts – du moins, dans leurs rangs -, pas d'enlèvement, pas tellement de sang versé. La douleur, elle était plutôt à l'intérieur : les images transmises par les Détraqueurs, un Doloris qui ne s'effacerait pas de si tôt. Et puis ils n'étaient pas seuls... Il priait seulement pour que les dégâts soient limités, chez les autres.

Lucy fit signe à tous qu’il était temps de partir. Temps de partir, Bexie n’y croyait pas ses yeux. Tout cela lui était apparu tel un mauvais rêve, et il était tant de se réveiller, seulement les blessures persistaient, le désastre était là autour d’elle. Ils avaient réussi, d’une manière ou d’une autre, il fallait qu’ils se le disent, mais ça avait un chaos. Il était temps de rentrer oui, temps de se poser enfin et essayer d’oublier.

Bexie transplana, et suivit sans réfléchir le chemin pour parvenir au QG de l’Ordre. Elle n’avait plus la tête à faire attention à ses alentour. Des légers sons et des pas derrière elle lui indiqua qu’elle n’était pas seule à rentrer au bercail. L’Ordre allait se remplir, inévitablement, et elle n’était pas vraiment sûr de vouloir se rendre compte des conséquences de leurs actes. Elle devait retrouver ses esprits, être amicale, pour les autres, elle devait sortir de ses pensées et regarder autour d’elle. Quand elle posa un pied dans le QG, nombreux étaient déjà revenus, et William tenait dans ses bras sa fille, Daphné, qui n’avait pas eu autant de chance que les autres. Elle avait été à de nombreuses reprises la victime des malades qu’ils avaient malheureusement rencontrés, et l’épuisement se lisait sur son visage. La pauvre. Bexie avait mal pour elle.

Elle n’ose à peine penser à ce que les autres ont pu se dire quand elle a lancé le Doloris. C’était une idée folle, c’était inconscient de sa part. Un sort impardonnable !? Mais que Diable lui était passé par la tête ? C’était insensé. Complètement surnaturel de sa part. Irresponsable. Elle se cherchait tous les défauts que ce sort contenait, car elle s’en voulait.

Elle est sortie de ce chaos. Si ses souvenirs avaient pu y rester eux, elle en serait bien plus heureuse.

Comme il l’avait fait plusieurs heures auparavant, William observait tout le petit monde réuni dans le QG de l’Ordre du Phénix. Mais leur état était bien différent. Blessés, harassés, brisés. Il s’en voulait en ce moment même de les avoir envoyés dans cet enfer. Lucy lui avait raconté ce qu’il s’était passé, ou en tout cas ce qu’avait subi son groupe. Et les autres ? Les autres semblaient tous avoir été traversés par la même tempête. Il aurait voulu être avec eux, il aurait voulu que son statut de leader de l’Ordre ne l’empêche pas d’y aller. Oui, ils avaient libéré leurs prisonniers. Mais à quel prix ?

Sa fille, sa précieuse Daphné, avait elle aussi été présente. En tant qu’Héritière, mais elle semblait avoir plutôt aidé les Ordres. Il était fier d’elle et en même temps terriblement inquiet. Il avait pu l’examiner, avait vu qu’elle n’était qu’inconsciente. Mais son instinct de père reprenait le dessus sur le Medicomage et il s’en voulait. Il inspira profondément et se leva, jetant un dernier regard sur Daphné. Il devait parler à ses troupes, leur faire le topo de la soirée.

« Vous êtes blessés, fatigués. Beaucoup d’entre vous m’en veulent, j’en ai bien conscience. Ce que vous avez vécu se nomme l’Enfer et vous n’oublierez probablement jamais cette soirée. Mais avec Azkaban, nous avons remporté une victoire. En plus d’avoir porté un coup dur à Mervyn Kark, à sa fierté et à ses protections, nous avons libéré tous ceux des nôtres qui y avaient été enfermés depuis le début de la dictature de Kark. Une semi-victoire. Car en plus de nos prisonniers politiques, des malades mentaux, de dangereux criminels ont été libérés. Si cela ne portait pas atteinte aux innocents, à ceux qui n’ont rien demandé, j’en aurais peut-être été heureux : cela va donner encore plus de fil à retordre à Kark. Mais avec ces fous en liberté, de nombreuses personnes vont souffrir. Alors, peu à peu, nous réparerons notre erreur. Mais pour ce soir, c’est terminé. Il est temps pour vous de panser vos plaies et d’aller dormir. »

William tourna le dos à ses amis, à ceux à qui il avait parlé, pour de nouveau se concentrer sur Daphné. Lucy passa près de lui et lui sera chaleureusement la main. Elle le soutiendrait, toujours. Il acquiesça, pour la remercier, puis pris sa fille dans ses bras et transplanna.