| | | Don't give up what you want most for what you want now. ce message a été posté Ven 2 Déc 2011 - 15:05
Qu’aurait-il ressentit si le manoir avait brûlé. Si les limites de son monde enfantin avaient soudain disparues ? Poussière, tu retourneras poussière ? Aurait-il seulement versé une larme pour cet endroit qui avait nourrit ses peurs et ses rages mais qu’il l’avait aussi porté jusqu’à aujourd’hui, qui de prison avait aussi eut le nom de refuge. Aurait-il été détruit en même temps que la vieille bâtisse, comme s’il eut été fait des mêmes matériaux ? Ou bien aurait-il éprouvé sa liberté enfin gagnée ? Se demandait-il alors qu’il gardait un regard sur la silhouette gracile de Calliope qui naviguait entre les rayons, s’émerveillait de tout mais ne semblait pas se décider à acheter. Sans doute que non. Le mot de famille ne revêtait pas pour lui les mêmes aspects que pour elle. Noël n’était qu’une corvée de plus, une fête à laquelle il faudrait sourire, partagée avec des étrangers et non nourrie par l’envie de souder les liens familiaux. Il n’avait pour maison que son propre être, qu’il traînait à loisir avec lui, son univers était concentré en son âme. Autant dire qu’il ne possédait rien.
« Et pourquoi pas aller chez Pirouette et Badin. C’est toujours là que je trouve mes cadeaux. » Elle lui adressa une moue sans équivoque et il soupira, plongea ses lèvres dans un verre de cidre chaud parfumé à la cannelle dans lequel il aurait voulu qu’on ajoute un soupçon d’alcool pour rendre son agonie moins longue.
« Sérieusement qui voudrait d’un bonnet avec des pompons de toute façon ? » Râla-t-il pour la énième fois, détonnant avec l’atmosphère guillerette de la boutique. Dés le premier décembre c’était toujours le même calvaire et il évitait en général de se rendre en ville à ces moments là. Seulement l’emménagement de la famille Kark au manoir des Rosier avait créé bon nombre de bouleversements au sein de la routine des démonistes. A commencer par Baël dont on avait confié la tâche de veiller sur Calliope. Calliope… Calliope… Calliope… On avait que ce nom en bouche à son égard et il pouvait déjà voir où cela le menait. Depuis qu’Azael avait « trouvé » un glorieux fiancé, les intentions de Sieur Evan semblaient plutôt claires. D’ailleurs rien dans les actions du sorcier ne l’avait jamais éloigné de la gloire de sa famille. Il ne respirait que par le nom des Rosiers. Aussi sûr que Baël le détestait à cet instant, la loyauté avait cependant été incrustée dans sa peau avec tant d’insistance que lorsqu’on lui avait dit qu’il servirait de chaperon à la jeune brunette pour son shopping, il n’avait pu accepter que d’un hochement de tête.
Il attrapa la jeune femme par le bras, la débarrassa de tout ce qu’elle avait dans les mains et la traîna à l’extérieur de la boutique. « Une heure sans avoir rien acheter, c’est que ce n’est pas le bon magasin. » Il la gratifia d’un sourire étincelant et moqueur et se remit à siroter tranquillement son verre. « Allez choisit mon prochain lieu de torture. Mais que ce soit rapide. » Dit-il en avançant dans la rue, coulant un regard vers elle. Parfois il se surprenait à chercher Lilith dans les environs, mais il lui avait été formellement interdit de venir et on s’était assuré qu’elle soit occupée ailleurs. Pourtant elle aurait été plus avisée que lui pour conseiller, voir consoler la Kark. Ils avaient beau se connaître depuis qu’ils étaient enfants, et fréquenter sans cesse les mêmes cercles, ils ne connaissaient rien l’un de l’autre. Baël avait toujours soigneusement évité les « filles » les rares fois où Calliope rendait visite à Lilith. Aux réceptions il avait toujours une excuse pour s’éclipser après une danse. Et surtout, il trouvait son attitude troublante et dérangeante sans pouvoir en préciser les raisons. Il se rapprocha d’elle. « En plus il ne fait pas bon traîner dans la rue… »
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| Calliope Kark "Unbowed, Unbent, Unbroken" | | Re: Don't give up what you want most for what you want now. ce message a été posté Lun 5 Déc 2011 - 22:00 « Si ça t’ennuie à ce point Baël tu peux aller te poser dans un bar. Je n’ai franchement pas besoin d’un chaperon pour faire mes courses. » Surtout si c’est pour me les ruiner… avait-elle ajoutée, mais cette fois-ci seulement pour elle-même. C’était la cinquième fois que la Kark lui proposait, et encore une fois le chasseur de vampire déclina l’offre et ce fut au tour de Calliope de soupirer. La farandole de grimaces et râlements que lui avait offerts le Rosier avait usé ses nerfs. La sorcière n’avait jamais considéré Baël autrement qu’étant le frère de Lilith, mais en une après-midi son statut avait évolué. D’inconnu, il était passé sombre idiot ne méritant que de s’étouffer avec son verre de cidre. Non content de discréditer toutes ses idées de cadeaux, il la brusquait. Ses grands yeux sombres trahissaient tout l’agacement que lui inspiraient cette situation grotesque et le Rosier. A 18 ans révolus, elle n’avait pas besoin d’un chaperon pour faire ses courses. De quoi avaient-ils peur ? Qu’un vampire l’attaque en pleine après-midi ? Qu’on lui jette un nouveau sectumsempra ? Ou bien qu’on la défenestre ? Et quand bien même ces situations se reproduisaient, elle y avait survécu à chaque fois, non ? Soupirant à nouveau, la Kark se contenta de raffermir sa prise sur son sac. Un miracle qu’elle ait réussi à trouver et acheter un cadeau pour son père, avec Baël dans ses pattes. La jeune femme prit le temps de réfléchir à une nouvelle destination, son regard finissant par se perdre à nouveau sur les décorations qui peuplaient le Chemin de Traverse, comme pour se rappeler que l’époque était à la fête et aux sourires. Noël avait toujours été sa fête préférée. Enfant c’était le temps des cadeaux et des contes autour du feu. Dès que les vents froids de l’hiver glaçaient le manoir Strabon ravivait les foyers des cheminées de bois, et les cœurs des enfants Kark de contes. Noël était affaire d’odeur et de bruit, de parfums subtils de résine se mêlant à ceux des épices, et du léger grelottement des boules lorsque la bise secouait les épines du sapin. C’était dans le détail que se révélait toute la beauté de ces célébrations hivernales. A Poudlard, c’était toujours avec la même fièvre enfantine que notre douce Calliope attendait noël marquant le retour au foyer tant attendu. Cette année la Kark ne l’avait pas venu venir, pas attendu non plus. Ses chants, ses odeurs, les guirlandes tout était revenu, mais pas la liesse, ni son foyer. L’explosion du manoir couplé à la mort de Philippin l’avait amputé d’une partie de son être, et les fêtes ne faisaient que lui rappeler ses pertes. Elle essayait de se contenter de quelques paillètes, de quelques douces senteurs rattachées à des souvenirs tendres. Gouttelettes sur l’incendie qui la ravageait. Gouttelettes qui avaient le mérite de lui arracher quelques ternes sourires. Plus aurait été indécent.
« Barjow et Beurk dans l’Allée des Embrumes, je pense pouvoir y trouver un cadeau pour Lilith. » avait-elle fini par lâcher en emboitant le pas au Rosier, pour s’engouffrer dans la sombre allée. Le contraste était flagrant, fini les belles décorations rouge et or, bonjour les gueux endrapés dans des capes piteuses. La traversée lui parut durer une éternité, sans doute parce que son compagnon n’était pas bien loquace, et surtout parce que la Kark était rongée par la culpabilité, à chaque fois qu’elle passait devant un mendiant. Trop bon cœur, encore et toujours, mais pas suffisamment pour vider le contenu de sa bourse pour eux. Plus maintenant. Ça aussi c’était une nouveauté, Calliope devait faire désormais attention à ses dépenses. La campagne électorale avait saigné la chambre forte des Kark, quant à l’explosion du Manoir détruit le principal capital de la famille. Ils n’étaient pas à la rue, pourraient sans doute toujours maintenir leur rang de famille prestigieuse, mais tout de même, son père lui avait fixé un budget, une limite à franchir pour ses cadeaux de noël. Ce que Baël prenait pour une envie délibérée de lambiner, n’était que la pause que s’accordait la Kark pour faire ses additions et soustractions.
Le crissement de la porte, la fit frémir, on était décidément bien loin des carillonnements saturnales. « Oh ! Mademoiselle Kark que me vaut le plaisir dans mon humble boutique ? Votre cher papa n’est pas avec vous ? » La voix sirupeuse du vendeur était presque aussi irritante que le grincement de sa porte. Ni héritier Beurk, ni Barjow, l’homme semblait avait gardé l’enseigne que par souci d’économie, d’ailleurs tout dans sa boutique semblait confirmer sa théorie. Tout était sal, sans doute était-il trop pingre pour engager une femme de ménage, et trop fainéant pour lever sa baguette lui-même. La boutique sombre n’était éclairé que par de faibles bougies, visiblement la cire aussi, il souhaitait l’économiser. Le tout donnait une atmosphère lourde, oppressante à cent lieues de celle enveloppant le Chemin de Traverse. « Non, il est coincé au ministère. » Pas besoin, et surtout pas envie de s’éprendre plus longtemps sur le sujet. « Je suis à la recherche d’un cadeau pour amie, vous n’auriez pas un grimoires, ou un livre sur les potions anciennes ? Ou bien sur de runes oubliées ? Quelque chose dans ce genre… » Les visites dans les librairies traditionnelles avaient été particulièrement décevantes que des ouvrages consensuels, rien de rare, rien de susceptible d’éveiller l’intérêt de Lilith. Un banal manuel de potions aurait pour la Rosier autant d’intérêt que le dernier numéro de Sorcière Hebdo. Barjow & Beurk ne respectait peut-être pas les normes d’hygiènes mais offraient souvent de bonnes surprises.
« Je crois que j’ai en réserve, un livre qui pourrait combler vos désirs, Mademoiselle Kark. » Dévoilant sa dentition à l’image de la boutique, il finit par s’engouffrer dans l’arrière-boutique laissant seuls, les deux ombres. Incapable de rester immobile Calliope s’était mise à se balader entre les rayonnages, dévisageant avec curiosité les différents artefacts exposés. Bien trop curieuse pour se contenter de regarder, la Kark n’hésitait pas à toucher les objets, sans songer instant au danger que ces derniers pouvaient représenter. Quel ne fut pas surprise quand l’un des curieux orbes d’étain qu’elle venait d’effleurer s’activa, tournant furieusement sur lui-même comme une toupie et sifflant attirant par la même occasion l’attention du Rosier. Calliope pensa sur le coup qu’il ne s’agissait que d’une alarme, un système de protection et tourna le dos à l’artefact. Pauvre petite fille naïve. Encore une fois, elle ne comprit pas quand de fins liens d’aciers s’échappèrent de l’orbe pour la ligoter, elle et Baël. Les deux sorciers se retrouvaient attacher l’un à l’autre. La Kark déséquilibrée par les liens enserrant ses jambes, trébucha entrainant dans sa chute le chasseur de vampire. Le contact avec le sol fut douloureux, et écœurant, mais Calliope n’y songeait qu’à moitié, sans doute parce que le frère de Lilith s’était retrouvé allongé sur elle, et que son visage ne se trouvait qu’à quelques centimètre du sien. « Désolée… » s’était-elle contentée de bafouiller, alors que ses joues se teintaient d’écarlates.
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| | | Re: Don't give up what you want most for what you want now. ce message a été posté Mer 7 Déc 2011 - 21:37
Baël aurait pu céder à la tentation et caler ses fesses au chaud dans un bar du chemin de traverse. L’alcool semblait avoir le même attrait pour le père et le fils Rosier, bien que la consommation du fils ne puisse égaler celle d’Evan. Il aurait pu tout simplement ignorer l’ordre qui lui avait été donné, comme il le faisait à chaque fois, par pur défi, simple esprit de contradiction, joie malsaine de voir les veines aux tempes de son paternel se gonfler sous la colère et la moue désapprobatrice d’Anna Bella, qui sortait de sa réserve le plus souvent pour appuyer son mari. Mais l’attaque du manoir avait secoué quelque chose en lui, au plus profond de son être et il s’inquiétait pour cette brunette capricieuse et enfantine. Alors il était là, plus par envie de veiller sur elle que par strict désir d’obéissance. Cela il ne pouvait l’avoue, pas plus que le fait qu’il soit sur le qui-vive chaque fois qu’une personne avait un geste trop expansif. S’il voulait que ce shopping s’écourte, c’était pour retrouver une certaine tranquillité. Il suivit la jeune femme dans l’allée des embrumes sans ronchonner, et un souffle discret passa ses lèvres alors qu’il voyait des rues quasiment désertes et l’absence de lampions aveuglants. La tranquillité qui régnait l’endroit l’obligeait à moins d’efforts d’attention et il en aurait presque sauté de joie. Presque… Parce que jusque maintenant les achats de la demoiselle avaient été trop peu nombreux et il avait envie de hurler rien qu’à penser à ce qui l’attendait encore.
« Laisse-moi deviner… Un fouet ou une laisse ? » Ironisa-t-il, se moquant gentiment de sa sœur alors que l’occasion lui était si gentiment offerte. Lilith avait un tempérament de feu, une sacré volonté. Il était fier d’elle à plusieurs égards, craignant seulement que son initiation prochaine ne finisse par la changer. Comme elle les changeait tous.
Sur les talons de la jeune sorcière il essaya de se faire discret en entrant dans la boutique, n’éprouvant qu’une curiosité molasse face aux articles proposés. Si Barjow avait vendu des articles de chasse, il aurait été au paradis mais mettre le nez dans des livres poussiéreux n’avait jamais été son hobby préféré, il avait cette intelligence brute de ceux qui agissent. Il laissa traîner son doigt sur un ouvrage, laissant une empreinte de son passage et s’essuya négligemment sur sa cape alors que Calliope s’entretenait avec le propriétaire. Il gonfla les joues d’ennui et replongea le nez dans son verre. Un livre de runes ? Vraiment quel plaisir pouvait-on trouver là ? Est-ce que les femmes n’étaient pas plutôt censées s’extasier sur des vêtements ou des choses de ce genre ? Il marcha d’un pas lent dans les allées, le regard morne et vide. Il croyait que son père avait usé de toutes ses idées en matière de torture mais il savait au fond se renouveler sans cesse.
Un brusque sifflement le tira soudain de sa rêverie et il accourut aux côtés de Calliope juste à temps pour se faire happer par l’orbe et se retrouver saucissonné avec la jeune femme. Sa baguette lui échappa des mains et ils chutèrent au sol, soulevant un nuage de poussière autour d’eux. La chute lui avait coupé le souffle. La honte y était aussi pour beaucoup. « Et tu dis ne pas avoir besoin de chaperon ? » souffla-t-il avec un certain amusement, plongeant son regard dans le sien alors que ses joues se tintaient d’une jolie nuance écarlate. Il nota qu’elle n’avait pas seulement les yeux noisette, non, une myriade de petites étincelles dorées venait réchauffer la couleur de ses prunelles et qu’il devait être agréable d’être soumis à sa caresse, d’être vu par ces yeux là. « Ta baguette… » Marmonna-t-il en glissant un bras entre leurs corps. La sienne n’était pas à portée de main, il avait besoin de celle de Calliope pour les libérer. Dans le processus il effleura ses courbes de toute jeune femme, se mordillant furieusement la lèvre alors qu’il s’échinait et gigotait malgré leur lien pour attraper l’instrument et ignorer le ridicule de leur situation. « Ce n’est pas ce que tu crois. » Leurs vêtements étaient poisseux, à cause du cidre qui s’était renversé dans la précipitation et épousaient les courbes de la sorcière d’une façon qui collait bien mal avec l’esprit de noël si bien que l’entreprise était délicate, et… Disons qu’ils n’avaient jamais été aussi proches. Quand il y parvint enfin il se releva brusquement puis tendit la main pour aider la sorcière à se remettre sur ses pieds, gardant la main de la demoiselle dans la sienne une fraction de seconde de plus qu’il n’était nécessaire. Puis il fronça les sourcils, dérouté par ses propres envies. S’il avait su comment s’y prendre, il aurait avoué en cet instant être désolé pour ce qu’elle avait subit, la perte du manoir et toutes ces choses, mais heureux de la voir chaque matin. Ce qui était totalement ridicule. En quoi cela pouvait-il l’intéresser ? Un raclement de gorge le fit se retourner et s’éloigner de quelques pas, maugréant des choses sur l’inattention et la curiosité et à quel point il détestait de manière définitive et irrévocable le shopping.
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| Calliope Kark "Unbowed, Unbent, Unbroken" | | Re: Don't give up what you want most for what you want now. ce message a été posté Ven 9 Déc 2011 - 23:42 « Ce n’est pas ce que tu crois. » Oh mais en cet instant notre douce Calliope ne croyait rien, son pauvre être paré d’écarlate se contentait de ressentir la gêne provoquée par l’inconfort de la situation. Et notre Poufsouffle n’avait pas encore assez de mauvaise foi pour administrer de quelconques reproches au chasseur de vampires, alors que toute cette mascarade n’était due qu’à sa propre maladresse. La Kark s’efforça de fixer le plafond décrépis de ses grands yeux sombres, et éviter soigneusement de croiser le regard de Baël. Comme si ne pas voir lui permettait d’oublier que le frère de sa meilleure amie posait ses mains dans des zones non-autorisées. La sorcière avait au départ dans l’idée d’aider le Rosier à retrouver sa baguette, mais ses gesticulations inutiles, ne faisaient qu’empirer les choses. La jeune femme n’arrivait pas à mettre sa main sur sa baguette, tout juste à se plaquer un peu plus contre Baël. Alors compter les toiles d’araignées incrustée de façon indélébile au plafond restait encore la meilleure option, surtout si cette option l’empêchait de faire des parallèles scabreux entre cette situation maladroite, et celle sulfureuse de Zambie. Le lien s’était pourtant imposé tout seul, une évidence badine qui pourtant la fit rougir encore un peu plus, quand Calliope se rappela que la dernière fois qu’elle s’était trouvé dans cette situation c’était avec Khaani, et que lui ne cherchait pas sa baguette. La contemplation du plafond lui évitait également de penser que l’aspect désagréable de la situation n’était provoqué que par la gêne qu’ils éprouvaient tout les deux, et que Baël avait des mains plus douces que ne le laissait présager son aspect bourru.
Une fois libérée, la Kark se confondit encore une fois en excuses qui finissaient inlassablement par se heurter à la mauvaise humeur du Rosier. Et ce fut toute pantoise que la sorcière s’approcha du Rosier, et bredouiller : « Je… euh… est-ce que tu pourrais me rendre ma baguette, j’en ai besoin pour sécher mes vêtements… » Récupérant son bien, d’un mouvement souple la Poufsouffle sécha ses habits mouillés, ne laissant de l’expérience qu’une douce odeur de pomme et de cannelle, et quelques tâches roses sur ses joues pâles. Silencieuse et immobile la Kark se contentait de couver du regard les objets insolites présent dans le magasin, s’hasardant parfois à jeter quelques coups d’œil furtif au bougon qui lui servait d’escorte. Calliope s’évertuait d’ailleurs silencieusement à compter les points communs de Baël et Lilith, quand le gérant refit surface les bras chargés d’une pile de livres poussiéreux qu’il posa sur un comptoir qui n’était pas plus propre. « Ah ! Je vois que vous avez déclenché sphère d’Iggdandil ! Une merveille ce petit dispositif. Je peux vous le faire à 30 gallions, c’est tout naturellement un prix d’ami. »
S’approchant des livres une petite moue dubitative apparue sur son visage de poupée. « Je crois que je vais me contenter de livre… De quand date-t-ils celui sur les potions ? Il n’a pas l’air si ancien… » avait-elle simplement tranché, sans prendre la peine d’accorder un regard à son interlocuteur. La sorcière n’avait eu aucune envie de rentrer chez elle avec l’artefact qui l’avait saucissonné. « Mais c’est que vous l’avez déjà utilisé…Si je vous le fait à 25 gallions, c’est un bon prix ! Ça les vaut largement ! » Toujours accaparée par son études des différents livres, dont elle consultait les différentes tables des matières, Calliope n’accorda qu’une brève attention aux vendeurs, ce ne fut qu’au bout de la cinquième allusion à sa sphère d’Iggdandill, qui maintenant qu’elle avait été utilisé était invendable, que la Kark daigna poser son sombre regard sur le sorcier. « De quand m’avez-vous dit qu’il datait ce livre de potion ? »
« 1973, récent mais rare miss Kark. Il a été interdit quelques semaines après sa parution par le ministre de la magie de l’époque. Trop dangereux parait-il, trop de magie noire. De la folie de sang-de-bourbe c’est tout. C’est un des seuls exemplaires restant. Le livres de Runes d’Isidore Andario, lui est plus ancien en revanche XIXe siècle, et tout aussi rare. Je peux vous faire un prix pour les deux, voire les trois avec la sphère. 120 gallions pour le tout, vous êtes gagnantes. Largement. » 120 gallions et elle explosait largement le budget cadeau pour Lilith. Et pourtant c’était tentant de prendre les deux. Mais après il n’aurait assez d’argent que pour fabriquer des cartes lamentables à Arutha, Clio et Tyzonn. Lambinant, soupesant les deux livres, la Kark continuait ses additions et soustractions, ce qui ne manquait pas d’irriter à la fois le vendeur, et le chasseur de vampire, quand elle trouva l’ébauche d’une solution. Elle s’éloigna du propriétaire pour retrouver Baël, dont l’humeur ne semblait pas s’arranger. Humectant ses douces lèvres, elle se mit sur la pointe des pieds pour arriver à la hauteur de l’oreille du sorcier. Dans la manœuvre sa bouche effleura une des joues du Rosier, tandis qu’elle trouvait son chemin vers son oreille pour mieux lui murmurer : « Je… Tu as trouvé un cadeau pour Lilith ? Je veux dire tu sais déjà quoi lui offrir à noël, parce que j’ai trouvé deux livres qui pourraient vraiment lui plaire…et donc on pourrait en prendre un chacun, non ? »Pas de secret d’Etat, pourtant les murmures la discrétion, s’était imposé à elle, elle n’avait aucune envie que le gérant ait vent de tout ceci. Par orgueil principalement, Calliope n’avait aucune envie d’avouer qu’il n’aurait pas raisonnable de dépenser autant même pour Lilith.
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| | | Re: Don't give up what you want most for what you want now. ce message a été posté Dim 11 Déc 2011 - 21:36
‘ Matte moi ces deux petits nibards. ‘ Baël sursauta, troublé d’être surpris de cette façon par le démon qui partageait son corps et qui normalement était confiné dans un recoin de sa conscience et soigneusement enfermé si bien que sa voix en était réduite à un vague murmure. Mais cette fois ce qu’il avait dit était bien claire, presque autant que s’il s’était tenu à ses côtés et lui avait hurlé les mots à l’oreille. Il ressentait le malaise provoqué par cette emprise invisible sur son être de manière plus vivace mais elle ne l’avait jamais réellement quittée. D’abord ses parents, puis maintenant cette chose. Le regard du chasseur glissa sur les vêtements mouillés de la jeune sorcière et il plissa les yeux. Le démon réclamait du sang, tonitruant dans son esprit comme si on lui avait laissé un tambour à disposition. Vaguement Baël tendit la baguette qui lui était réclamée, et il alla se caler dans un coin, s’accoudant à un comptoir.
De l’entretien de Calliope avec le vendeur il n’eut qu’une conscience menue, livré dans une bataille intérieure qu’il ne pouvait pas se permettre de perdre. Ses doigts, fébriles, cherchaient quelque chose qu’il puisse manipuler, un dérivatif pour arrêter de se focaliser sur ce que lui susurrait le démon avec une voix de plus en plus envoûtante. Il ne savait pourquoi, l’exercice était particulièrement difficile aujourd’hui, il ne parvenait pas à canaliser son attention et donc à étouffer cette révolte qui grondait en lui. Avec la précision d’un métronome il tapait de son index sur sa tempe, attirant le démon à un détail insignifiant. De ses longues heures passées dans un cachot, Baël avait retiré la faculté de faire une totale abstraction de ce qui l’entourait et de façonner un monde nouveau sous ses yeux. L’illusion ne demeurait que le temps qu’il y croyait mais cela l’avait certainement préservé de la folie. Il ne se souvenait que de rares occasions en lesquelles on avait pu avoir un geste tendre pour lui et chaque fois il s’était surprit à tendre le dos, comme si la claque n’était pas très loin. S’il avait du choisir un seul mot qui résumait le mieux à ses yeux sa vie, il aurait sans doute choisit : prison.
Mais cette fois sa volonté n’était pas suffisante, le démon avait trouvé une faille et il s’y était engouffré, mettant à mal les barrières de Baël avec une facilité étonnante. Il n’était encore jamais arrivé que l’entité prenne le contrôle du jeune sorcier, il avait même refusé de reconnaître la bête et d’entendre son nom, croyant se préserver ainsi plus facilement de son influence. Cette fois il avait l’impression que l’identité de la créature pesait sur sa langue, manquait de franchir le seuil de ses lèvres. Tout au plus avaient-ils fusionné lors de chasses, quand leurs désirs s’accordaient si bien qu’ils ne formaient plus qu’une seule personne. Baël était subjugué par ce sentiment de puissance qui l’assaillait alors, la sensation que le monde était à ses pieds, que rien ne pouvait l’arrêter. Sitôt qu’il reprenait ses esprits il était effrayé par tant de vanité.
‘… cette sale sale petite chose. Cette raclure. Si on la retrouvait dans le caniveau personne ne s’en inquiéterait, ni ne s’étonnerait. Sa vie m’indispose. Sa simple présence est une insulte…’ La litanie était sans fin, toujours plus douce à l’oreille, tentante, presque dessinée comme une solution acceptable. Le regard de Baël suivit les pensées de la créature, jusqu’au vendeur qui déblatérait encore des inepties. C’était vrai, il pouvait renifler de là où il se trouvait la médiocrité qui s’échappait de son corps filasse, la petitesse de son esprit, sa radinerie, sa mauvaiseté. ‘… facile… ce serait si facile… ‘
Baël serra le poing, cherchant par tous les moyens à ne pas céder quand il fut surpris par une main posée sur son bras, des lèvres qui effleuraient sa peau. Son premier réflexe fut de reculer mais il se figea, reconnaissant le corps contre le sien, l’odeur douce de pomme qui l’envahissait soudain, et la rondeur du sein qui se pressait contre lui. Il se focalisa sur ce toucher, cette simple sensation, son souffle chaud dans sa nuque, la rondeur de ses paroles. Il tourna légèrement la tête, comme pour la voir, ce qui n’eut pour effet que de voir presque leurs lèvres s’effleurer. « Oui… » Souffla-t-il en posant sa main sur celle de Calliope. Plus de démon. « Mais il faudra que tu m’aides à trouver quelque chose pour Azaël alors. » dit-il, tout penaud de se rendre compte qu’il n’aurait pas cédé aux traditions s’il n’avait pas dû accompagner la serdaigle.
Ils payèrent rapidement leurs achats, n’ayant aucune envie l’un comme l’autre de s’attarder dans la crasseuse petite boutique. Baël proposa de tenir les paquets et quitta son air bougon, et ils retournèrent sur le chemin de traverse. Le sorcier leur offrit à tous deux un verre de cidre, peut-être soudain un peu plus enclin à compatir à la douleur de la jeune femme. Les Kark avaient du faire face à beaucoup d’épreuves ces dernières semaines. Pourtant, Calliope voulait maintenir la tradition. Que savait-elle que lui ignorait ? A sa place aurait-il fait de même pour sa famille ?
« C’est une des meilleures chose de noël. » fit-il en sirotant son verre avec un air satisfait. « Ca et les gâteaux de noël. »
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| Calliope Kark "Unbowed, Unbent, Unbroken" | | Re: Don't give up what you want most for what you want now. ce message a été posté Lun 12 Déc 2011 - 22:20 Ce n’était qu’un jeu innocent, un comportement d’enfant, attitude inadaptée tant à son âge qu’à son état d’esprit du moment. Et pourtant c’était avec une douce piété, que Calliope exhumait les rituels d’autres temps. Comme si entrouvrir la porte de la tendresse et des sourires, suffisait à colorer cet univers morne. La proximité la surprise, et ne la gêna qu’à moitié, après avoir été ligoté au Rosier niveau promiscuité elle avait vu pire. Sa réponse positive ne fit qu’éclore qu’un faible sourire, qui fana bien vite, lorsque la Kark entendit la suite. Trouver un cadeau pour Azael ? Pour cette goule nymphomane ? Si Calliope avait toujours porté dans son cœur Lilith, Philippin et Anna-Bella, la sorcière était loin de réserver ce genre de tendresse à l’ensemble des Rosier. Si la plus part l’indifférait plus par méconnaissance, que réel désaveux, Azael à l’instar de Chax faisaient partie de ceux qu’elle exécrait. Influencée par Lilith, mais aussi par Philippin, elle ne voyait dans ces deux-là que les monstres qui tourmentaient ses amis. Les mœurs débridées de la serpentarde avaient achevé de la rendre méprisable aux yeux de notre douce, mais surtout prude Poufsouffle. Calliope était par conséquent tout sauf disposée à trouver un présent pouvant faire plaisir à Azael, et surtout elle était tout simplement incapable de choisir quelque chose d’adéquate. Un instant, la langue-de-plomb songea à faire acheter à Baël le pire cadeau qu’il soit, mais notre pauvre Kark n’était pas encore assez mesquine pour cela. C’était pourtant très tentant, au moment de payer Calliope avait même hésité à prendre la sphère pour Azael. Elle aurait au moins fait un heureux dans l’affaire.
D’abord rembrunie par ce nouveau challenge que le proposait Baël, la jeune femme avait fini par se laisser gagner par la bonne humeur du chasseur de vampire s’hasardant à esquisser quelques sourires. Difficile de croire en le voyant que le jeune homme charmant et tout à fait galant qui l’escortait était le même qui bougonnait toutes les deux minutes et qui accessoirement lui ruinait ses courses de noël. Le cidre chaud avait le mérite de réchauffer son corps glacés par leurs pérégrinations dans l’allée. La Kark buvait à petite gorgée le liquide ambré, savourant autant sa saveur que la chaleur qui en émanait. « C’est une des meilleures chose de noël. Ca et les gâteaux de noël. » Pas de toute la dessus, Baël était bien fait du même bois que Lilith, doté de cet incroyable capacité à ignorer les saveurs immatériels, à se contenter d’apprécier l’utile et le palpable. Noël, son esprit, n’appartenait au fond à aucune de ces caractéristiques. Calliope aurait pu faire un discours sur la beauté de noël, sur la joie d’être réunie, mais les mots restaient coincés dans sa gorge, et lui donnait la nausée. Quand bien même elle aurait vomie ce tissue de niaiserie, la poufsouffle aurait une piètre oratrice. A quoi bon défendre, ce à quoi on ne croyait plus ? Le père noël était mort, et il fallait être lucide acheter des cadeaux ne le ressusciterait pas. Impassible, Calliope préféra rester dans le domaine culinaire. « Mon elfe de maison faisait un lait de poule qui détrônait largement ce cidre chaud. Philippin que c’était comme boire Noël. » Difficile de ne pas aborder un point sensible dès qu’il était question de noël, pourtant pas de yeux humides, pas de grimace, ni de mou désespérée, tout juste une ombre fugace traversa son sombre regard. Prenant une dernière gorgée de cidre de chaud, elle enchaina sans laisser le temps au Rosier de rebondir sur ses propos : « Je crois que je sais où on pourra trouver un cadeau pour Azael. Des vêtements ça devrait lui plaire, non ? Et puis je pensais acheter une chemise pour Arutha, il déteste les vêtements que lui a fait faire Carmella. Il parait qu’avec la reconstruction du Chemin de Traverse, ils ont ouvert un nouveau grand magasin, De pieds en cap, je crois que ça s’appelle comme ça. Je ne me rappelle plus du nom exact, c’est sur l’ancien emplacement de Madame Guipure » Ce n’était ni le lieu ni le moment d’ouvrir le chapitre douloureux de Philippin, et certainement pas avec Baël. De son vivant ses pairs ne lui avaient montré que du mépris, ce n’était pas mort que les choses changeraient.
Emboitant le pas au Rosier, pour rompre le silence Calliope s’était évertuée à le questionner sur son métier. Comment se déroulaient les chasses ? Est-ce que maintenant que la majorité de la race avait été exterminé, ce n’était pas trop difficile d’en trouver ? Il lui était même venu le courage de demander s’ils avaient retrouvé la trace des vampires qui s’étaient échappés après l’attaque de Pré-au-Lard. Une fois le seuil de la boutique, la conversation mourut, assassiné par des considérations plus futiles. Une petite femme dodue engoncée dans une robe en peau de dragon bien trop moulante par sa corpulence, les accueillit avec un sourire chaleureux, avant de filer s’occuper d’une cliente qui souhaitait qu’on fasse un ourlet à sa cape. Les rayons consacrés aux femmes étant remplis de dindes s’extasiant devant la moindre étoffe, d’un commun accord ils se dirigèrent du côté des hommes. Noyé dans la masse de formes et couleurs différente, notre pauvre Kark se sentait perdue, et pouvait difficilement compter sur Baël, qui semblait encore plus ignare qu’elle en la matière. Finissant par se décider, elle sélectionna trois chemises, plutôt sobres, mais là encore elle n’était pas convaincu, il aurait fallu qu’elle les voit sur un modèle. Ses grands yeux sombres glissèrent des chemises jusqu’à Baël, et s’humectant les lèvres, elle demanda légèrement gênée par la nature de sa question : « Baël, c’est un peu délicat…mais est-ce que tu pourrais essayer les chemises ? Je veux dire tu fais à peu près la même taille, qu’Arutha, vous avez presque la même carrure… » A force d’arguments bredouillés, et de moue gêné, elle réussit à faire se diriger le Rosier vers les cabines d’essayage, tandis qu’elle attendait patiemment assise sur une des banquettes qui faisaient face aux cabines. Le temps se faisait long, si bien que la Kark fini par se lever et s’hasarder à passer sa tête dans la cabine de Baël ? « Tu t’en sors ? » Visiblement non, le Rosier se battaient avec des boutons trop petits pour ses doigts, qu’il avait eu en plus la maladresse de mal nouer. La scène eu le mérite d’amuser Calliope, qui esquissant un sourire lui fit signe de s’approcher pour qu’elle règle le problème. Doucement, elle déboutonna la chemise pour mieux pour réparer les erreurs de Baël. La chose était venu naturellement, sans gêne ni rougissement, comme un acte qu'on répète inlassablement chaque matin jusqu'à l'inscrire dans une une tendre tradition. Une fois la chose finie, la sorcière accorda un regard circonspect au tombé de la chemise : « Pas mal. Comment tu te sens dedans ? » |
| | | Re: Don't give up what you want most for what you want now. ce message a été posté Jeu 15 Déc 2011 - 18:15
Baël avait un esprit pragmatique, il était vrai, il trouvait son bonheur dans des choses simples comme de la bonne nourriture et un lit chaud et si l’on avait soupçonné son enfance on en aurait certainement comprit ce qui avait enraciné ces habitudes et préférences en lui. Noël n’avait jamais été autre chose qu’une « corvée », un moment non pas passé en famille mais passé à se pavaner dans des réceptions pour la gloire de la famille. La seule chose tangible sur laquelle il puisse appuyer ses souvenirs c’était ces petits fours qu’il avalait par centaines et qui finissaient par le rendre malade tant et si bien qu’il finissait en général par récupérer de ses crises de foie au cachot. Il avait beau fouiller dans son esprit, il lui était impossible de nommer un moment où la famille s’était réunie et en avait semblé heureuse. Il y avait toujours la folle dictature de son père, la présence silencieuse de sa mère ou la haine viscérale que se portaient ses deux sœurs pour venir gâcher la chose. Baël ne se confiait à personne et croyait n’inquiéter personne. Il admirait la confiance qu’avait la Kark dans ses relations avec les autres, cette multitude d’amis qui étaient présents pour l’épauler. A commencer par Lilith qui avait pour la jeune femme une affection sans limites bien que tout les opposent. Souvent d’ailleurs il avait blâmé Calliope pour le manque de tendresse entre Lilith et Azaël, avant de comprendre que rien ne parviendrait à réconcilier ses sœurs. Elles étaient nés ennemies, comme le voulait presque la tradition Rosier.
Baël ralentit le pas à la mention de Philipin, portant son regard sur la jeune femme et observant sa réaction. Il aurait pu s’attendre à la voir s’effondrer mais elle faillit à peine et il admira cette preuve de force et de courage. Il y avait une double fatalité dans ses mots, elle avait à la fois perdu sa maison et l’un de ses amis, mais elle faisait front. Il avait pu le voir en de nombreuses occasions ces derniers mois, elle n’était plus une petite fille, elle était en train de s’affirmer et de s’endurcir. Elle avait été frappée de plein fouet par la violence du monde dans lequel elle vivait, et en tant que fille de Mervn, elle n’avait sans doute pas fini de souffrir. Et alors qu’il aurait crut qu’elle s’effondrerait en une petite chose gémissante, elle était toujours là. « Oui c’est une bonne idée… » Fit-il les yeux écarquillés par le brusque revirement de discussion. Azaël adorait en effet les vêtements et elle était fabuleuse quoi qu’elle porte. Cet avantage ne faisait pas défaut à Lilith non plus mais le jeune chasseur de vampires faisait confiance à Calliope pour avoir trouvé ce qui lui plairait d’avantage. Un instant il songea qu’il aurait pu choisir également quelque chose pour Anna Bella, mais il craignait trop la réaction d’Evan. Il n’avait jamais vraiment encouragé la tendresse entre elle et ses enfants.
« Ils sont plus malins qu’on ne veut le dire. Ils se font discret mais à mon sens leur race et encore loin de s’éteindre… » Tandis qu’ils avançaient vers le magasin, les propos de Baël étaient si enflammés qu’il en oubliait de boire son cidre, qu’il renversait parfois en gesticulant pour illustrer ses propos. La chasse aux vampires était devenu l’un des moteurs de son existence, un domaine dans lequel il excellait et il était seul maître. Il était libéré du poids de la famille lorsqu’il partait à ses chasses, libre d’agir comme bon lui semble. Ce qui lui était plus difficile de s’avouer, c’était qu’il avait de l’appétit pour la mort de ces créatures à demi humaines. Il aimait les voir souffrir, il aimait les traquer et le sentir doucement faiblir et tomber entre ses mains. Il aimait être sur la route, dormir dans des endroits insolites et ne répondre qu’à ses besoins et ses envies. Il était libre dans ces instants, pensait-il, alors que le démon ne le lâchait pas.
A côté de ça des courses dans un magasin lui apparaissait comme quelque chose d’étrange. Un rituel auquel il était peu habitué. En général ses fringues étaient pourvues par la famille, et en particulier la bienveillance d’Anna-Bella qui veillait à ce que son premier soit toujours présentable et que son paternel ne lui tombe pas sur le dos à cause d’un pull élimé. Lui paraissaient encore plus bizarre les gloussements qui s’échappaient des femmes qui occupaient le terrain et qui ne faisait que lui confirmer que les femmes étaient une espèce bien trop étrange pour qu’il s’y intéresse de près. Il suivit Calliope dans les dédales de rayon, le regard aussi vide qu’une coquille d’huître et le commentaire rare. Il aurait bien voulu refuser d’essayer ces sacrés chemises mais il se retrouva dans la cabine sans trop savoir comment elle avait réussit à le convaincre, se battant avec des boutons impossibles à fermer. Il faisait trop chaud là-dedans, la cabine était trop étroite, et surtout il aurait l’impression d’être un nigaud à tourner sur lui-même pour qu’elle l’examine sous toutes les coutures. Il avait tout juste l’impression d’en venir à bout quand Calliope fit irruption dans le mini résidu, l’en sortit et se mit à déboutonner les quelques boutons qu’il avait eut tant de mal à fermer. Il ne dit rien, se contentant de poser un regard qu’il voulait neutre sur elle. Il s’était d’abord tendu, angoissé par l’effleurement de ses doigts sur son torse, puis avait fini par se détendre et maintenant il suivit le mouvement de ses doigts en se mordillant doucement la lèvre. Il était de nouveau troublé par son parfum, par son doux sourire et sa proximité tendre. Il aimait ça, cette attention qu’elle avait pour lui, même si ce n’était pas directement « pour lui ». Il sourit même, lorsqu’elle passa la paume sur son épaule pour lisser le tissu de la chemise.
« Ca gratte. » Dit-il soudain, se rendant compte seulement à l’instant que le tissu le démangeait furieusement. Il en essaya une autre, et encore une autre, demandant chaque fois de l’aide pour les boutons, avec l’excuse toute trouvée d’une maladresse inexistante. Il aimait cette moue qu’elle faisait quand elle se concentrait, et qu’il lui connaissait tout juste. Il aimait qu’elle rit timidement à ses remarques stupides. Il aimait la découvrir. Ils finirent par tomber d’accord sur un modèle, puis migrèrent vers le rayon femme pour choisir le cadeau d’Azaël.
« Et si tu essayais ça ? » Proposa-t-il, bien décidé à lui rendre la monnaie de sa pièce. Ca faisait des heures qu’elle le traînait de boutiques en boutiques et en plus elle l’avait utilisé comme poupée géante. Sous ses yeux il agita un magnifique soutien-gorge rouge vif en cuir. « Qu’est-ce que tu en penses ? »
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| Calliope Kark "Unbowed, Unbent, Unbroken" | | Re: Don't give up what you want most for what you want now. ce message a été posté Jeu 15 Déc 2011 - 23:53 « Mais…mais…mais…ça ne se fait pas voyons Baël. avait-elle bafouillé la face aussi rouge que le soutien-gorge que le chasseur de vampire lui proposait. De ses mains que la gêne faisait trembler, elle essayait de faire baisser son bras au Rosier pour qu’il arrête d’exposer l’ouvrage de lingerie criarde qu’il agitait sous son nez. « Arrête ! Les gens nous regardent…Allez s’il-te-plait en plus la vendeuse arrive. » Et elle avait raison, la sorcière dodue s’était dandinée vers les deux ombres, ses lèvres se fendant d’un sourire affable, pour demander de la voix mielleuse qu’on les vendeuses qui aiment leur métier : « Besoin d’un renseignement ? D’une taille peut-être ? Je peux vous trouver ce modèle dans votre taille. Celui-ci est un peu grand… » Ces grands yeux sombres s’étaient écarquillés, tandis qu’en moins de trente seconde elle était passée d’écarlate à livide, pour mieux redevenir pourpre. Notre douce Kark n’avait qu’une envie se cacher dans sa cape. Trop de choses d’un coup la mettaient à mal à l’aise, elle, trop engoncée dans son esprit prude. Sans parler de la dimension humiliante de la situation, la vendeuse venait de dire clairement que sa poitrine était trop petite. Calliope n’avait jamais été une adolescente complexée, son apparence ne l’omnibulait pas. Mais ça ne l’empêchait pas non plus d’espérer parfois avoir plus de formes, notamment pour peupler le vide qu’offraient parfois ses décolletés. Seule dans la boutique Calliope aurait piqué un léger far, le fait que ça soit devant Baël aggravait les choses. Sans doute parce qu’il s’agissait d’un garçon… Sans doute.
« Roh mais ne soyez pas aussi gênée, ces choses-là s’arrangent avec le temps ou quelques potions. » Elle décocha un regard noir à la vendeuse tout en bafouillant quelques remarques spécifiant qu’il s’agissait d’une erreur et qu’ils n’avaient absolument pas l’intention d’acheter ou d’essayer cette pièce de lingerie. « Ah ! Je peux peut-être vous être utile autrement ? Vous et votre petit-ami cherchez quelque chose en particulier ? » En un battement de cils ses yeux roulèrent de la vendeuse vers Baël. Chacune des interventions de cette vendeuse semblait rendre plus vif le rouge qui brulait ses joues. Comme pour se redonner une contenance, Calliope se contenta de répondre sèchement donnant l’impression que le simple fait d’être associé au Rosier était la pire insulte qu’il soit. « Ce n’est absolument pas mon petit ami. Je l’aide seulement à chercher une robe pour sa sœur et nous pouvons très bien nous débrouiller seul. » La sorcière dodue avait esquissée un sourire crispée, professionnelle jusqu’au bout, avant de s’éclipser laissant seuls dans leur embarras les deux ombres.
La Kark passa nerveusement une main dans ses cheveux pour caler quelques mèches volages derrière ses oreilles. Reportant son attention sur les rayons, sans quitter des yeux les vêtements elle s’était hasardée à bafouiller quelques excuses. « Ce n’était pas contre toi tu sais… c’est juste qu’avec ce genre de paroles lancé comme ça, on se retrouve avec des rumeurs et ça devient vite incontrôlable… » Vrai. Et si Sorcière Hebdo était sous-contrôle il restait les autres canards plus libre, et la Kark n’avait aucune envie de devoir expliquer la situation à Lilith, et encore moins à Tyzonn. Elle sélectionna silencieusement plusieurs robes, les montrant à Baël libre d’approuvé ou pas. « Je devrais peut-être essayé les robes ? Ça pourra sans doute nous donner un meilleur aperçu de ce à quoi ressemblent les robes… » Calliope n’avait pas fondamentalement envie de jouer à la poupée qu’on habille, non ce qui l’attirait c’était l’intimité de la cabine d’essayage où, elle l’espérait, son visage pourrait reprendre une couleur normale. Un fois confinée à l’intérieur du petit local, la Poufsfouffle se délesta de ses couches de vêtements pour enfiler une des robes choisis. Plutôt sobre avec sa couleur violette tout à fait dans les tons tendances de cette saison. Passé la robe fut rapide, cette dernière avait été pris à la taille d’Azael, la Kark ne s’y glissait que facilement. Trop facilement, ce qui bien sûr lui rappela les remarques de la vendeuse. Vient ensuite la phase de contorsions, la sorcière se tordait dans tous les sens pour remonter la fermeture éclair dans son dos, en vain, si bien qu’elle finit par passer sa tête hors de la cabine pour faire signe au Rosier d’approcher. « Tu pourrais… » ne trouvant pas les mots, elle s’était contentée d’offrir la vision de son dos au chasseur de vampires. Une fois la fermeture remontée, la sorcière fit un tour sur elle-même puis finir par conclure alors qu’une des fines bretelles de la robe désertait son épaule : « J’ai l’air ridicule là-dedans. Tu crois que le modèle pourrait plaire à Azael ? »
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| | | Re: Don't give up what you want most for what you want now. ce message a été posté Ven 16 Déc 2011 - 10:50
Baël lui trouvait hilarant de balader la minuscule pièce de tissu agressive sous les yeux d’une Calliope pourpre d’embarras. Son bras résista à la pression qui y était exercée jusqu’à ce qu’il perçoive dans son champ de vision quelqu’un qui s’approchait d’eux. A cet instant il cacha le soutien-gorge derrière son dos et afficha un air de feinte innocence à la dondon qui sous sa bienveillance manquait clairement de tact. Le jeune Rosier tressaillit, posa un regard sur Calliope et serra les dents, fâché que l’on puisse insulter ainsi la jeune femme. Son regard revint sur la vendeuse, se désintéressa un instant de son discours alors qu’il prévoyait comment il lui ferait payer son offense. Il ne pouvait pas y avoir trente mille raisons aux yeux du jeune chasseur pour qu’elle agisse de la sorte. Non seulement elle ne devait pas les connaître, mais son sang ne devait pas être le plus pur. Il renifla avec mépris, prêt à s’en prendre à elle dans la foulée mais son élan fut stoppé net. C’était la voix de Calliope qui venait de le rappeler à l’ordre.
Pinçant les lèvres il baissa les yeux au sol, bien trop décontenancé par l’affirmation sèche de la Pouffsouffle. Visiblement la vendeuse n’aurait pas pu faire pire que de l’associer à elle, ce qui remua chez lui un sentiment bien trop connu. Il lâcha le soutien-gorge qui tomba à terre et fit quelques pas en arrière alors que la vendeuse s’éloignait, essayant de cacher du mieux qu’il pouvait son trouble derrière un masque impassible. Mais en la matière il n’avait peut-être pas encore le talent d’Evan. Le coup de grâce fut porté juste après. Même une simple rumeur aurait semblé la porter au comble du déshonneur et il retrouva immédiatement son attitude bougonne et distante. Il n’avait même pas en stock une remarque spirituelle pour le sauver, juste le silence pour l’envelopper. Silence qui s’étira entre les deux jeunes gens parcourant les rayons jusqu’à ce que Calliope propose d’essayer les articles, leur offrant à tous deux la possibilité de reprendre leurs esprits.
Baël en profita pour sortir sa baguette, et lancer un sort qui frappa en douceur, comme un nuage, la vendeuse rondouillarde et qui ne sembla avoir aucun effet sur le coup. Elle babillait toujours, fusillant ses clients de ses remarques impertinentes et de ses sourires mielleux. Il rangea sa baguette discrètement, certain de ne pas avoir été vu et pu tout juste se composer une attitude nonchalante avant que le visage de Calliope ne surgisse de derrière le rideau de la cabine. Docilement il s’avança, marquant un temps d’arrêt alors que la chute de rein de Calliope se dessinait sous ses yeux. Il fit de son mieux pour attraper la fermeture et ne pas effleurer sa peau, bataillant un moment avant de la remonter jusqu’en haut. Il eut à peine le temps de souffler de soulagement qu’elle pirouettait pour lui montrer le résultat et il sentit sa respiration se bloquer dans sa poitrine. Le vêtement n’était certes pas à sa taille mais cela lui ajoutait une touche de vulnérabilité qui lui allait bien, le violet contrastait avec sa peau clair, réchauffait la lumière de ses prunelles, et la capricieuse bretelle laissait voir une adorable petite épaule. Il fit un premier geste pour la redresser mais se ravisa, son regard courant sur sa taille menue et ses longues jambes. Il s’avança finalement, remontant sa main doucement le long de son bras et se saisit de la bretelle pour la remettre en place.
« En noir peut-être… » Souffla-t-il, plongeant son regard dans celui de Calliope. Regard qui démentait le ridicule de la situation. Il laissa mollement son bras retomber le long de son corps et s’éloigna pour que la Kark puisse se changer. Il prit la robe de son choix et ils allèrent payer puis choisirent de quitter l’endroit sans trop s’attarder. Alors qu’ils passaient près de la vendeuse dodue, et qu’elle se baissait, la robe de cette dernière craqua sur presque toute la longueur, révélant des sous-vêtements du troisième âge qui la boudinait férocement. La femme se redressa d’un seul coup et écarlate essaya de son mieux de conserver sa dignité en se cachant derrière ses mains boudinées. Elle passa les deux ombres au petit trot, en couinant comme un animal blessé. « Elle doit avoir de sacrés problèmes de perception de taille. » Affirma le jeune homme en conduisant Calliope à l’extérieur. Une fois à l’extérieur il inspira une bonne goulée d’air frais, trop heureux d’avoir quitté le grand magasin.
« On ne devrait plus trop traîner maintenant… » Dit-il alors que la lumière commençait à décliner. « Sinon imagine les rumeurs si on reste absents trop longtemps. » ajouta-t-il avec une certaine ironie.
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| Calliope Kark "Unbowed, Unbent, Unbroken" | | Re: Don't give up what you want most for what you want now. ce message a été posté Ven 16 Déc 2011 - 16:52 La douceur de Baël la décontenança. La tendresse n’était pas vraiment le qualificatif le plus approprié pour caractériser un Rosier. Intelligents, habiles, beaux, oui. Doux non. Son regard acheva de la paralyser. Il y avait dans le bleu de ses yeux quelques choses de sérieux et de tendre, qui dans un formidable paradoxe acheva de la gêner, tout en se faisant se sentir plus jolie. Le cœur réchauffé par le compliment silencieux que lui avait offert Baël, Calliope disparue à nouveau dans la cabine, dans le but d’abandonner cette robe et le trouble dans lequel le Rosier l’avait plongée. Pendant qu’elle enfilait des vêtements qui lui sied d’avantage la Kark s’évertuait à chasser une à une les hypothèses curieuses que son esprit générait pour expliquer le comportement étrange du chasseur de vampires.
La Poufsouffle ne comprenait ni son regard, ni l’attitude froide qu’il avait eu après le départ de la vendeuse. Elle pouvait mettre ça sur le compte de la gêne, c’était d’ailleurs cette dernière qui avait scellée sur les lèvres de la Kark. La sorcière dodue avait beau faire des remarques déplacées à Calliope, en somme la situation embarrassante n’avait été pas que pour elle, Baël également avait été au cœur d’un quiproquo. Peut-être avait-il été vexé par les allégations de la vendeuse ? Sans doute était-il gêné qu’on lui prête une relation avec une gamine toute juste sortie de Poudlard. Mais cette hypothèse collait bien mal avec le regard qu’il lui avait lancé.
Calliope finit par envoyer valser ces réflexions futiles et stériles, lorsqu’un meilleur spectacle se déroula sous ses yeux. Elle n’aurait pas dû sourire, et encore moins rire, c’était bas et mesquin de se réjouir de l’infortune d’autrui, mais là c’était trop dur. Et tous les furieux mordillements de lèvres du monde n’arrivaient pas à éclipser les sourires qui ne manquaient pas d’éclore sur son beau visage de poupée. La remarque de Baël acheva de faire disparaitre toute honte quant au fait de rire du sort malheureux de la vendeuse, mais fit également germer l’idée que Rosier n’était pas étranger à cette farce. La peau de dragon était une des matières les plus résistante du monde, même un postérieur aussi proéminant que le sien ne pouvait venir à bout de cette peau. La Kark ne fit aucune allusion à ses doutes préférant savourer l’instant, et la joie éphémère qui l’habitait.
Rentrer ? Déjà ? Ils n’avaient fait que dix boutiques et n’avait qu’un tiers de ses présents. Une petite moue déçue s’imprima sur son visage, gommée rapidement par une nouvelle vague de gêne, ironie et second degré n’avait jamais été vraiment son fort. Ce genre de chose la décontenançait la faisant passer pour une sotte. Le fait qu’il remette la question des rumeurs sur le tapis, lui fit comprendre que peut-être Baël avait été offensé qu’elle ne le dédaigne de façon aussi ostentatoire. Comme pour se justifier elle bredouilla : « Je suis désolée si je t’ai vexée tout à l’heure. J’avais oublié ce que Lili m’avait dit à propos de ton orgueil… » Pas sûr que cette dernière remarque aide le Rosier à se sentir mieux. Elle avait pourtant enchainé en bafouillant excuses et arguments censés aidé à réparer la fierté meurtrie du chasseur de vampires. « Et puis ce n’est pas que dérangeant pour moi ces histoires de rumeurs Baël. Je veux dire que penserait ta petite amie ? Et puis même si tu n’en as pas, tu es en âge d’être fiancé. Ça serait de mauvais goût si on te prêtait une relation avec une fille qui a l’âge d’être ta petite sœur, ça pourrait faire fuir de bons partis… » Naïve notre douce Calliope était encore très naïve pour ne pas avoir perçu le jeu auquel jouaient leurs parents en les réunissant.
« On peut encore faire deux boutiques ? Pas plus j’aimerai vraiment acheter les cadeaux pour Ty et Clio. Pour les autres, je me débrouillerai plus tard, j’irai après le travail comme ça mon père ne t’embêtera avec ça. Je sais déjà où aller en plus...Le magasin de balais est juste à côté. » La Kark s’avança vers la boutique en question histoire de ne pas vraiment laisser d’autre choix au chasseur de vampires que de la suivre. Lorsqu’elle en passa le seuil, la poufsouffle proposa à Baël de l’attendre dehors lui promettant qu’elle ne trainerait pas. Mais c’était sans compter sur l’amour que les hommes portaient aux balais. Un peu perdue dans cet univers aérien, la Kark préféra s’adresser directement à un vendeur pour être certaine de faire le bon choix. Un certain Mr Wendle s’occupa d’elle, écoutant ave attention ses demandes, tout en essayant de lui faire acheter le dernier nimbus 3000. « Non, non, je vous assure je n’ai pas besoin de balai. Je veux juste des protections résistantes, de bonnes qualités. C’est pour un joueur de quidditch professionnel. Et disons qu’il a tendance à attirer les cognards. » Tyzonn savait se faire haïr sur le terrain, quoique en dehors aussi. Les protections serviraient à calmer ses angoisses et à montrer au Higgs que finalement elle s’intéressait à sa passion et l’encourager. « Oh ! Quelle équipe ? A quel poste ? » Calliope prit le temps de se rappeler des termes techniques avant de dire non sans un sourire : « Il est poursuiveur dans l’équipe des Vagabonds de Wigtown » S’en suivit un monologue de de Cyrus Wendle sur les stratégies de jeu agressive du jeune Higgs, leur efficacité. Calliope n’y comprit pas grand-chose, et se contentait d’acquiescer en souriant contente d’entendre à l’occasion quelques compliment sur son ami d’enfance. Une fois les protections emballée et payée les deux sorciers sortirent pour mieux constater que certaines boutiques commençaient à se vider, et les propriétaires à fermer. La foule dans l’allée de ne décroissait pas pour autant, au contraire la Kark avait l’impression qu’il y avait plus de monde. Bousculée par quelques brutes pressées, elle échoua contre Baël sans pour autant se dégager, elle lâcha en levant la tête vers le Rosier « Je crois qu’on aura pas le temps d’aller à l’animalerie. »
Le quatrième mot est un fruit ainsi qu’un logo.Le prochain mot se trouve lors d’une mission trio Ombre à Londres |
| | | Re: Don't give up what you want most for what you want now. ce message a été posté Sam 17 Déc 2011 - 21:22
C’était bien la première fois que Baël se sentait insulté alors qu’on faisait référence à son orgueil. Il avait toujours estimé qu’être fier de ses actes et de sa personne était une qualité, or cette fois il aurait voulu être dans les chaussures d’un autre. Il haussa un sourcil, ne sachant trop comment prendre les excuses de Calliope qui ressemblaient à tout sauf à ça. La suite de ses marmonnements ne lui plu pas d’avantage et sa bouche se plissa de dégoût alors qu’elle faisait référence à une éventuelle petite amie. Ou pire, une fiancée. Il n’avait envie ni de l’une, ni de l’autre. Trop compliqué. Trop dangereux. Et finalement il fut heureux que la jeune Pouffsouffle se trompe ainsi sur les raisons de son énervement et ne sut pas deviner ce qui l’avait réellement blessé. Oui c’était une bonne chose, celui lui donner des raisons d’étouffer ce qu’il avait ressentit et qui ne devait pas être pour un tas de raisons auxquelles il refusait de penser maintenant. Qu’elle croit qu’il était avec quelqu’un si cela lui faisait envie, il n’irait pas le démentir. Sans le vouloir en revanche, elle avait déclenché une alerte dans son esprit en faisant mention de mariage. Oui il était bien en âge d’être fiancé.
« Non on… » Commença-t-il mais il ne put finir sa phrase puisque Calliope allait déjà se perdre dans la foule et il dut la suivre pour ne pas la perdre de vue. Il entra dans la boutique avec elle mais la laissa seule s’entretenir avec le vendeur, se tenant à quelques pas de distance. Avec la nuit qui commençait à tomber il n’était pas tranquille, parce que sa visibilité était réduite et que ça aurait été un parfait moment pour attaquer. Pour autant, le jeune chasseur doutait que la Kark soit la cible de ceux qui avait réduit son manoir en cendres. Il y avait fort à parier que ce soit le paternel Kark qu’on avait voulu occire, lui et sa formidable montée au pouvoir et sa toute puissance.
Il balada ensuite un œil distrait sur les différents modèles de balais, prêtant une oreille à la conversation entre le passionné de quidditch et la jeune femme et un soupir agacé lui échappa. Elle avait tout d’une midinette avec ses jours roses et son sourire énamourée et il trouvait ça au comble du ridicule. Qu’est-ce que Tyzonn faisait de si fabuleux à part faire le pitre sur un balai et marquer des buts ? D’ailleurs Higgs s’était-il déjà illustré pour quoi que ce soit ? Non. Pas qu’il sache. Pas qu’il ne veuille l’admettre. Il serra les poings, suivit la jeune femme à l’extérieur de la boutique, où la température avait chuté en même temps que la lumière s’était éclipsé. Une masse compacte de sorciers s’amassait dans les rues, bousculant et chahutant les deux jeunes gens qui se retrouvèrent collés l’un à l’autre. Baël passa un bras autour des hanches de Calliop et il l’aida à avancer dans la marée humaine où ils étaient coincés, jusqu’à ce qu’ils puissent transplaner sans incident.
« Voilà tu es sauve. Mission accomplie. Bonsoir. » Il faillit la planter là comme ça jusqu’à ce qu’elle le retienne et plante un baiser sur sa joue mal rasée, là comme ça, sans crier gare, de ses petites lèvres douces. Il cligna des yeux, tourna la tête vers elle et pencha la tête sur le côté, comme étonné, le spectre du baiser toujours lové contre sa joue. Une sensation douce et chaude, inattendue, inconnue, peu domptée. Celle de la tendresse. Il aurait voulu savoir quoi faire avec ça, savoir comment y répondre mais il resta planté là comme un imbécile si bien que la gêne et le silence s’étirèrent entre les deux sorciers et acheva de rendre cette après midi étrange. Calliope avait toujours eut le don de prodigieusement l’agacer mais les choses au cours de ces derniers mois avaient changées. Il n’ignorait pas qu’on l’avait sans cesse poussé vers la jeune femme mais il s’était surpris à attendre qu’on lui en donne l’ordre, et à ne râler que pour la forme. Elle était partie depuis longtemps quand il se rendit compte qu’il était seul, et il effleura de ses doigts sa joue, perdu dans ses pensées.
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