Journée de merde, de merde, de merde. C’était dit. Blackburn l’avait encore houspillé avec de la paperasse. Espèce de Troll en salopette courte ! Qu’est-ce qu’il en avait à foutre de la paperasse ! De plus, il savait pertinemment pourquoi elle lui donnait ses papiers à rédiger, à signer, des dossiers à compléter. Elle détestait le faire tout autant que lui. Quand est-ce qu’ils auraient droit à une secrétaire dans se service par Merlin ! Vivement qu’il termine cette année de stage. La il serait Medicomage sur papier, officiellement et elle ne pourrait plus lui refiler cette merde.

La journée, il restait avec ses patients et le soir, il s’acharnait sur ces dossiers. Du moins, à présent, il arrivait à mettre un nom sur chacun des visages qu’il croisait tous les jours. Ces patients qui avaient confiance en lui … confiance primordiale même si Elie se considérait comme une personne peut fiable en dehors du boulot. Il avait des sauts d’humeurs bien trop fréquentes et la seule personne qui le connaissait vraiment était celle aussi qui ne lui faisait pas entièrement confiance. Cela, il le savait même si Danae le cachait bien. La raison : son envie de vengeance toujours aussi présente après des années. Danae n’était pas la seule à connaître cette part d’ombre en lui. Il y avait Sean. Sean Riordan. En parlant de lui, cela faisait un bon moment qu’il ne l’avait pas venu le voir, celui-là. Le jeune Medicomage haussa les épaules avant de compléter le dernier dossier. C’est qu’il devait aller bien. Peut-être irait-il aller faire un tour en ville ce soir, pourquoi pas. Il avait besoin d’un défouloir il ne voulait pas que ses patients subissent les conséquences de ses aléas.

Lorsqu’il sorti de son bureau, la salle était calme. Les jeunes se remettaient de leurs blessures et certains pourraient bientôt rentrer chez eux. Ainsi, ils pourraient en accueillir d’autres et se pencher plus sur les cas plus grave comme cette jeune Gryffondor qui ne s’était toujours pas réveillée. Oui, éplucher les dossiers était bénéfique même si ce n’était pas l’activité qu’il préférait au sein de cette section.

Une heure plus tôt, Caleb était passé lui amener une mère et son enfant qui pleurait à chaudes larmes. Après une brève discussion, il savait que l’enfant avait reçu un Cognard. Bras cassé. Les parents étaient de grands inconscients parfois. Elie aurait bien voulu discuter avec Caleb mais il ne pouvait décemment pas laisser le petit Jakob dans cet état. Ils s’étaient donné rendez-vous un peu plus tard pour boire un café. L’enfant récupérait de la potion réparatrice qu’il lui avait donné. Il pourrait rentrer chez lui le soir même. Elie tenta de se réveiller en se passant de l’eau sur le visage. Oui, un café lui ferait un bien fou. L’ancien Poufsouffle vérifia une dernière fois que tout était en ordre pour Ashley avant de sortir rejoindre Caleb tout en évitant les secrétaires.

Sans bruit, il s’avança vers son collègue et posa une main sur son épaule qu’il serra brièvement : « Hey Caleb, dur journée pas vrai ? » Bon d’accord, on était en fin de matinée mais « dur matinée », c’était très con à dire. Journée qui s’annonçait déjà sans fin lorsqu’il vit que le hall ne désemplissait pas. Un air soucieux se dessina sur le visage de son ami. Quelque chose n’allait pas. Il ne savait pas quoi. Jetant un coup d’œil aux alentour, l’Ombre songea avec justesse qu’ils ne pourraient pas se parler dans se brouhaha ambiant. « Quelque chose te tracasse ? », lui murmura t-il tout en l’emmenant dans une pièce, loin des regards indiscrets.

L’heure de la pause était arrivée comme un miracle, Caleb avait besoin d’un café d’urgence. Il prit tout de même le temps de refaire une petite visite à la jeune fille dans le coma, mais elle n’était toujours pas réveillée. Il resta quelques seconde de plus dans la chambre, se demandant pourquoi il était possible de tuer quelqu’un par la magie alors qu’il n’était pas possible de réveiller cette fille qui avait pourtant l‘air si innocente. Puis, soupirant, il sortit de la salle.

Il arriva rapidement à la salle de repos et prit un café. Il observa la pièce mais Elie ne semblait pas être là, pas encore du moins. Il plongea donc son regard dans sa boisson en repensant à la famille Pritchard. Quelques jours auparavant, il avait eu une mission en confrontation avec sa sœur. Puis il y avait eu un nouveau conflit avec ses parents, les Pritchard n’appréciant pas le fait que leur fils n’ait pas été présent à la réception privée des ombres. Seulement, Caleb ne se voyait pas aller à cette réception alors que d’une part, il n’avait pas participé à l’attaque du Poudlard express et d’autre part, il n’avait aucune envie de revoir ses parents. Manque de chance ceux-ci en avait décidé autrement et ils lui avaient rendu une visite surprise juste après la fête.

Même s’il n’avait pas était perdu dans ses pensés, il n’aurait pas entendu Elie arriver puisque celui-ci s’était avancé vers lui sans bruit. Il sursauta lorsque son collègue posa sa main sur son épaule. D’habitude, il avait horreur que l’on arrive à pas de loup derrière lui, mais en voyant Elie, il sourit. Il ne savait pas vraiment pourquoi, mais il y avait un lien étrange entre eux. Caleb l’aimait bien, cependant, il n’était ni vraiment son ami, ni vraiment son mentor, il était quelque part entre les deux. « Hey Caleb, dur journée pas vrai ? ». Le fils Pritchard hocha lentement la tête, la journée n’était malheureusement pas terminée, il y avait encore un minimum de quatre heures et vu le monde qu’il y avait encore à l’hôpital, il était bien partit pour faire quelques heures supplémentaires, ne serait ce que pour remplir les papiers oubliés par le médicomage en service.

Elie jeta soudain un regard au alentour, il avait certainement sentit de quelque chose n’allait pas. Caleb ne savait pas vraiment comment il faisait, mais chaque fois que quelque chose clochait, sans même qu’il ne lui en parle, le jeune médicomage le savait. Caleb l’imita donc en observant la pièce, il y avait trop de monde, trop de nuit et trop de regards indiscrets, ils ne pourraient pas parler dans ces conditions. Elie l’avait comprit lui aussi car il emmena le jeune homme dans une autre pièce, en murmurant « Quelque chose te tracasse ? ».

Habitué par sa famille -et surtout John, son père -à toujours cacher se qui le tracassait en particulier si cela avait un rapport de près ou de loin avec l’Ombre De La Rose Noire. Il hésita un instant avant de parler, pas qu’il n’ait pas confiance en Elie, bien au contraire, mais en ces temps sombre, il était dangereux de parler à tout le monde. « Je n’en sais rien… ». Il soupira. Bien sûr qu’il savait, il y avait sa sœur, sa cousine, ses parents, Bexie, Miranda aussi et puis il y avait toutes ses injustices qu’il avait du mal à admettre. Mais Elie n’était pas son psy, il faillait que Caleb fasse la part des choses. « Je crois que j’ai du mal à comprendre, je sais bien que parfois la fin justifie les moyen, mais à ce point ? Était-il réellement nécessaire de blesser autant d’innocent pour que l’Ombre prenne le pouvoir ? Est-ce qu’il était obligatoire d’attaquer le Poudlard express bondé de sorciers plus ou moins jeune qui ne demandait qu’à se rendre à Poudlard ? J’aime beaucoup ma faction et qu’on ne se méprenne pas, je suis très content qu’elle soit au pouvoir. Je me demande juste si ça en vaut vraiment la peine si autant d’innocents doivent en pâtir. »

Caleb hésitait. Pour le coup, Elie n’avait pas été d’un tact exemplaire, il le savait. Tout comme lui, le jeune homme n’avait pas pour habitude d’avouer ce qui n’allait pas. et là, Elie lui forçait un peu la main. « Je crois que j’ai du mal à comprendre, je sais bien que parfois la fin justifie les moyen, mais à ce point ? Le medicomage hocha la tête, compréhensif. Il avait eu les mêmes réflexions que son collègues et ami mais il ne n’avait pas prolongées aussi loin ses interrogations. Voir des blessés toujours aussi jeune débarquer dans l’hôpital le chagrinait toujours autant mais tous avaient faits leurs choix.
« Était-il réellement nécessaire de blesser autant d’innocent pour que l’Ombre prenne le pouvoir ? Est-ce qu’il était obligatoire d’attaquer le Poudlard express bondé de sorciers plus ou moins jeune qui ne demandait qu’à se rendre à Poudlard ? »

L’ancien Poufsouffle se tut, laissant Caleb poursuivre sans l’interrompre. « Tu n’es pas le seul qui se pose ses questions., commença Elie en repensant à Ambre qui était venue lui prêter main forte. Ce n’était que des gamins mais des gamins qui avaient (du moins pour la plupart), choisi de participer à cette attaque. Et, si ces derniers avaient laissé gentiment l’Ombre prendre le contrôle du Poudlard Express, peut-être n’y aurait-il pas eu autant de blessé. Peut-être. Mais les membres de l’Ordre du Phoenix étaient bornés et les jeunes inconscients.

« Kark ne pouvait pas se contenter de n’avoir le contrôle que sur le Ministère, tu le sais. », soupira Elie. « Pour que le contrôle soit total, il lui fallait également mettre la main sur Poudlard. Cela vaut aussi pour Sainte-Mangouste. C’est pour cela que le personnel est autant surveillé depuis l’attaque. [/color] », continua t-il. « Ce n’est pas pour autant que je cautionne ce qu’il s’est passé dans le Poudlard Express. Et puis, des blessés comptent dans tous les camps. Crois-moi, ces gamins ont plus de hargne et d’imagination que la plupart des adultes. »

Il fallait que Caleb le comprenne. Dans cette guerre, il n’y avait pas d’innocent. « C’est ça le problème, Caleb., poursuivit-il d’une voix tintée d’amertume. « Il n’y a pas d’innocent. Dès que l’on entre à Poudlard, nous sommes dans une faction. Chacun a ses motivations qu’il pense plus juste et mieux fondée que celle de son voisin. Le tout reste de savoir jusqu’où l’on est capable d’aller pour sa faction. La faction n’est pas tout. Mervn Kark n’est là que parce qu’il a des partisans qui le suivent sans se poser de question, tels des automates. Avoir peur pour ses proches n’est pas synonyme de trahison, Caleb. », rajouta Elie. « Cela montre juste que tu es plus sensible et humain que la plupart d’entre nous… »

Le Medicomage s’arrêta. Qu’était-il entrain de faire : un plaidoyer ? Le jeune homme en face de lui se trouvait dans une situation délicate. Ses amis, sa famille ou sa faction ? Elie ne s’était pas encore retrouvé confronté à ce choix. L’ancien Poufsouffle s’était engagé dans l’Ombre de la Rose noire pour une raison personnelle et bien précise qui n’avait aucun rapport avec Mervyn Kark et ses idées. Bien sur il était d’accord pour certaines de ces idées mais pas toutes. Toujours était-il qu’Elie n’était pas encore près à parler de ses raisons à quelqu’un. Il avait surtout une frousse incroyable de révéler la vérité. Danae le laissait faire tout en approuvant pas ses choix : comment réagiraient les autres ?

Le médicomage écouta Caleb sans parler, il hachait la tête de temps à autre. Puis, quand il eut enfin terminé sa tirade, Elie parla. « Tu n’es pas le seul qui se pose ses questions. Ce n’était que des gamins mais des gamins qui avaient (du moins pour la plupart), choisi de participer à cette attaque. Et, si ces derniers avaient laissé gentiment l’Ombre prendre le contrôle du Poudlard Express, peut-être n’y aurait-il pas eu autant de blessé. Peut-être. Mais les membres de l’Ordre du Phoenix étaient bornés et les jeunes inconscients. Kark ne pouvait pas se contenter de n’avoir le contrôle que sur le Ministère, tu le sais. » Elie soupira. Caleb savait que son ami disait vrai, sans la force, l’Ombre n’aurait pas été au pouvoir et Mervyn n’aurait pas eu le contrôle du ministère, ni même de sainte-Mangouste et Caleb aurait risqué d’être renvoyé. Mais pourquoi avait-on attendu la fin des élections dans ce cas là ? À quoi bon demander l’avis de la population si c’est pour faire un coup d’état en cas d’échec ?

Pendant que l’étudiant s’interrogeait, Elie continuait son explication. « Pour que le contrôle soit total, il lui fallait également mettre la main sur Poudlard. Cela vaut aussi pour Sainte-Mangouste. C’est pour cela que le personnel est autant surveillé depuis l’attaque. » Oui, cela, Caleb le savait bien puisqu’il était surveillé lui aussi, d’ailleurs, il était considéré comme devant faire ses preuves par sa faction et parler de ses doutes dans l’enceinte de Sainte-Mangoute était certainement une très mauvaise idée. . « Ce n’est pas pour autant que je cautionne ce qu’il s’est passé dans le Poudlard Express. Et puis, des blessés comptent dans tous les camps. Crois-moi, ces gamins ont plus de hargne et d’imagination que la plupart des adultes. » Ça aussi, c’était la pure vérité, quand Caleb voyait sa petite sœur, il se demandait comment elle pouvait à la fois être contre l’ombre et être aussi cruelle envers ses membres, malgré son âge, elle aurait été capable d’utiliser n’importe quel sortilège impardonnable contre son propre frère, Caleb lui, en était incapable.

« C’est ça le problème, Caleb… » Une voix pleine d’amertume, pourquoi ? Il allait vite le savoir. « Il n’y a pas d’innocent. Dès que l’on entre à Poudlard, nous sommes dans une faction. Chacun a ses motivations qu’il pense plus juste et mieux fondée que celle de son voisin. Le tout reste de savoir jusqu’où l’on est capable d’aller pour sa faction. La faction n’est pas tout. Mervyn Kark n’est là que parce qu’il a des partisans qui le suivent sans se poser de question, tels des automates. Avoir peur pour ses proches n’est pas synonyme de trahison, Caleb. » C’était facile à dire quand on était réellement fidèle à sa faction. Caleb, lui avait sans cesse cette impression d’être tiraillé entre devoir et responsabilité. Il devait sans cesse faire la part des choses entre Jules et Lila qu’il adorait et ses parents qui avaient beaucoup plus d’emprise sur lui. Et au milieu de tout cela, il y avait Gédéon, le nouveau prodige des Pritchard, il faisait partie de l’Ombre, oui, mais la famille ne pouvait rien pour le libérer de Poudlard maintenant qu’il y été prisonnier. Quant aux innocents, Caleb avait une autre version de la chose, après tout, à onze ans, peut-on réellement faire un choix de cette envergure en étant certain de ne pas se tromper ? Caleb avait des doutes alors qu’il avait presque dix-neuf ans, d’autres sorciers plus âgés avait aussi des doutes alors comment pouvait-on être sure de sa faction à Onze ans seulement ? « Cela montre juste que tu es plus sensible et humain que la plupart d’entre nous… »

Le médicomage arrêta de parler, laissant l’étudiant dans ses réflexions pour quelques secondes encore. Caleb soupira. « Tu as surement raison, même si j’ai du mal à l’imaginer, il n’y a plus d’innocent, chacun choisit son propre camp et le défend comme il peut. » Il n’était pas réellement convaincu de se qu’il venait de dire, mais il savait qu’il ne réglerait pas son cas de conscience se jour là, il ne savait même pas si il pourrait le régler un jour, d’ailleurs. « Et toi, ça va ? C’est un peu la panique ici en ce moment. » Un peu ? Doux euphémisme, il y avait eu un ras-de-marrée de patient à Sainte-Mangouste.

Le monde politique était un milieu pourri et il le savait. S’il avait pu choisir, Elie aurait choisi de ne pas choisir. Rester dans l’ombre des magouilles, ne pas avoir à se salir les mains comme dans leurs missions. Pour le moment il n’avait eu à tuer personne et il ne le voulait pas. En fait si il le voulait mais uniquement pour ces trois personnes. Seulement ces trois personnes-là et personne d’autre. Là aussi c’était utopiste. Les missions étaient de plus en plus dangereuses et il savait Kark enclin à envoyer ses larbins pour éliminer ses ennemis. C’est ce qu’ils étaient, tous. Ombre de la Rose Noire, Modérés, Ordre du Phoenix. Des gentils larbins obéissants. Elie en avait assez de tout cela. En réalité, peut-être fuirait-il une fois sa vengeance achevée. Plus rien ne le retenait ici. Certaines personnes lui manqueraient plus que d’autres mais rien ne le retenait. Peut-être irait-il s’installer aux Etats-Unis, fonder une famille, s’établir quelque part, définitivement. L’état vide dans lequel se trouvait son appartement démontrait bien cette non envie de s’établir. Il avait déballé certaines choses mais les plus utiles. Le reste restait dans des cartons.

Pour Caleb c’était différent. Il avait des proches pour qui il s’inquiétait. Il se posait beaucoup de questions, questions qu’Elie ne s’étaient jamais posé. Mervyn Kark avait-il besoin d’aller aussi loin dans la violence dans sa quête de pouvoir ? Non, le jeune homme ne s’était jamais posé la question parce qu’il n’en voyait pas l’intérêt. Peut-être que si, il allait trop loin. Et alors ? Le penser n’allait pas faire changer la donne et si vraiment on doutait de son leader, le mieux était de changer de faction. Mais la réalité était bien plus difficile que cela. Changer de faction n’était pas simple, retourner sa veste, trahir. Le faire ne donnait qu’une sentence si des anciens collègues les retrouvaient : la mort. Et l’ancien étudiant l’imaginait douloureuse, très douloureuse.

« Tu as surement raison, même si j’ai du mal à l’imaginer, il n’y a plus d’innocent, chacun choisit son propre camp et le défend comme il peut. »

S’il avait raison ? Elie ne savait pas, il avait peut-être tord sur toute la ligne mais il ne voulait pas entamer un débat philosophique maintenant. Ce n’était pas le moment alors qu’on pouvait les déranger en tout instant. Il hocha la tête aux paroles de Caleb. C’était probablement vrai, peut-être. plus d’innocent ? A onze ans, la vengeance plein la tête, Elie n’était déjà plus innocent. Ce n’était peut-être pas me cas de tout le monde mais depuis l’apparition des factions chacun se devait d’en choisir une. Il n’y avait pas d’entre deux, de terrain neutre. Un gosse pouvait-il choisir une faction en en mesurant pleinement les conséquences ? Non, bien évidemment que non. Mais l’enfant grandit, se fait aiguiller par les adultes et la route suit son cours, comme si choisir cette faction au lieu d’une autre était devenu naturel. Peu étaient ceux d’entre eux qui se posaient des questions sur les agissements de leurs leaders et Elie faisait partie de ces personnes-là. Il ne se posait pas de questions. Il ne voulait pas se poser de question. Ce n’était pas encore le moment de s’en poser. Rester avec Caleb n’était pas forcément bon dans cette optique-là. Le jeune homme le forçait à réfléchir sur des réalités qu’il s’était efforcé d’ignorer pour poursuivre sa petite quête tranquillement, sans faire de vague.

« Et toi, ça va ? C’est un peu la panique ici en ce moment. »

Plongé dans ses réflexions, Elie leva les yeux pour croiser ceux du jeune homme. «
Complètement. », sourit-il en buvant son café. D’ailleurs il avait déjà pris une pause trop longue. Et s’il arrivait quelque chose à un de ses patients, la maintenant. Peut-importe qu’il soit d’une faction différente de la sienne. Les gens venaient à Sainte-Mangouste pour se faire soigner et ils en avaient le droit. Le tri était fait avant qu’ils n’entrent dans son service alors Elie n’avait pas à se soucier du protocole de sélection de l’hôpital. Si quelqu’un venait à lui il le soignerait, c’était instinctif. « Trop de patients et pas assez de Medicomage ni de place. », soupira t-il en se dirigeant vers la sortie tout en invitant Caleb à le suivre. « Dans ton service aussi non ? Lâcher ces bêtes dans le Ministère. Il faut être fou pour avoir cette idée.

Fou.

Cette remarque le fit sourire. Ne l’étaient-ils pas tous pour s’engager dans cette guerre ?

Les factions. Ce sujet était depuis sa création tabou, on ne pouvait pas parler librement de sa faction et encore moins la critiquer. En ces temps de guerre, le moindre reproche envers sa faction, le moindre doute où le moindre mot de travers pouvait être perçut comme une sorte de trahison. Et la trahison, que ce soit dans n’importe laquelle des factions, ne pardonnait pas. Il était donc assez risqué de parler de ça dans une pièce certes vide, mais dans laquelle quelqu’un pouvait surgir à tout moment où qui pouvait très bien être surveillée. C’est pour toutes ces raisons que Caleb préféra éviter de commencer un débat avec son ami, il se contenta de lui dire qu’il avait surement raison, bien que ce ne soit pas tout à fait son avis. Puis, après un bref moment de silence, Caleb lui posa une question qui n’avait pour ainsi dire, rien à voir. Cependant, les réflexions d’avant avait du plonger Elie dans ses penser car celui parut être un peu à l’ouest avant de répondre.

« Complètement. », se contenta-t-il de répondre en souriant avant de boire une gorgée de café. Puis il sembla réfléchir à quelque chose avant de poursuivre. « Trop de patients et pas assez de Médicomage ni de place. » soupira-t-il. Pour toute réponde, Caleb hocha la tête, c’était plus que vrai, si il y avait quelques étudiants, la plupart - comme lui- n’étaient pas encore aptes à pratiquer et dans la période qu’ils étaient en train de traverser, le fait de pouvoir observer, remplir quelques papiers et guérir des blessures anodines n’avait pas une très grande importance. Bien sur, cela obligeait les étudiants à courir dans tous les services pour aider de leur mieux. Mais les médicomages était vraiment en pénurie surtout si on regardait le rapport au nombre de malades. Et l’hôpital manquait également cruellement de place, pour preuve, certains patients était placés dans des chambre de services qui n’avait rien à voir avec ce qu’ils avaient et d’autres qui seraient habituellement restés en observation, étaient renvoyé chez eux.

Elie ouvrit la porte pour repartir, Caleb lui emboita le pas. « Dans ton service aussi non ? Lâcher ces bêtes dans le Ministère. Il faut être fou pour avoir cette idée. » Le médicomage eut un sourire. Evidemment qu’il fallait être fous, mais rien que cette guerre des factions avait quelque chose de fou, depuis la mort du lord, le monde sorcier tout entier était devenu fou aux yeux de l’étudiant. « Tout le monde est fou ces temps-ci. Et oui, dans mon service c’est l’anarchie mais les médicomages essaient de déléguer de leur mieux. ».


Caleb passa la porte et retrouva la salle qu’il avait laissée en entrant dans l’autre pièce. Sa pause était presque finie, il était temps de retourner à son service et de recommencer à courir partout pour aider un maximum les médicomages. Il salua Elie rapidement avec un sourire, puis, il retourna à son travail puisque sa journée s’annonçait assez longue cette fois encore.