Ashley M. Lakefield, Caïus Salamander Callista Malefoy, Jules Pritchard, Lilith B. Rosier, Luke Cheschir, Philippin Rosier

Manoir Kark, 30 août 2019 , 18h45

Une table. Pas ronde, mais longue. Très longue, il faut de l’espace, de la place pour accueillir leurs égos, ne pas laisser leur incommensurable orgueil se froisser. L’une s’humecte les lèvres, l’autre observe un sourire goguenard. Pour parfaire le spectacle, la pluie qui grise la salle aux imposantes baies vitrée, et surtout peuple les longs silences de ces « plocs, plocs ».

Une journée exécrable, le ciel s’était gorgé de nuages gris et lourds dès l’aube, suivit rapidement d’une pluie chaude étouffante. Les éclairs ne vinrent qu’en pleine après-midi. C’était à croire que Mère Nature cherchait à refléter dans le temps les tensions agitant le monde des sorciers. Mais personne, non personne en ce vendredi 30 août 2019, ne se souciait de la météo. L’heure n’était plus aux vacances, aux ballades ensoleillées, la volupté des jours d’été s’était envolée et il n’y avait pas besoin de l’orage pour le signifier. Non aujourd’hui était le point paroxystique d’un an et demi de tensions, d’inquiétudes, de cauchemars. Aujourd’hui tout se jouait. Ce 30 août 2019 on allait enfin savoir qui allait être élu ministre de la magie. L’évènement était suffisamment important pour qu’on banalise cette dernière journée. Tous les sorciers majeurs doivent voter, l’abstention n’est pas permise. Encore qu’il faudrait être fou pour renoncer à ce droit. Pour tous aujourd’hui c’était un devoir.

« Je devrais être à la Tour des médias pour l’interview. Les résultats seront bientôt annoncés. Toi aussi d’ailleurs tu devrais y être. » Comme toujours le ton de Wilhelmina était glacial. Peut-être même un peu plus qu’à l’accoutumé. A son agacement perpétuel s’était greffé un stress intense, qu’elle avait dû mal à conditionner dans son seul frêle corps. Nerveusement, elle avait même laissé ses doigts pianoter un peu sur plateau en bois de la table. « Qu’est-ce que tu me veux Mervyn ? Et qu’as-tu d’aussi odieux à me dire pour que même Caïus n’ait pas le droit de venir ici ? »
- Un grand frère n’a pas le droit d’inviter cordialement sa chère petite sœur sans avoir d’arrière-pensée ? » Non. Il marque une pause pour laisser son sourire s’élargir un peu plus. « Te sentirai-tu perdue en l’absence de ton gorille d’époux Willie ? » Les lèvres de la belle Salamander s’étaient pincées.
« Qu’est-ce que tu veux, Mervyn ?
- Rien. Juste t’informer.
- De ?
- De ta défaite. » Le sourire de Mervyn avait disparu, tandis que les yeux bleus de sa cadette roulaient doucement, un signe de son agacement. Elle manqua de se lever pour partir, mais Mervyn avait piqué sa curiosité.

« Ma défaite ? Aurais-tu réussi à dérègler les urnes magiques ? Et puis comment peux-tu affirmer ça, les résultats n’ont pas encore été communiqués ? » Elle parlait d’une voix sèche et acerbe telle une lanière de fouet.

« Du calme Willie chérie, du calme. Ma pauvre petite naïve petite sœur, tu devrais savoir avec le temps que j’ai des informateurs un peu partout. Et je n’ai pas truqué les urnes, non.
- Alors comment as-tu réussi à remporter les élections ? Tu as arrosé le monde des sorciers avec les dotes des épouses que tu as saigné ?
- Qui a dit que j’avais gagné ? » Le sourire de Mervyn avait disparu tandis qu’un léger silence s’installait. Sa sœur le dévisageait, visiblement elle avait peur de comprendre. Echouer face à son frère était une chose, voir le régime du seigneur s’effondrer à cause d’utopistes en était une autre.
« Tu veux dire que Metelli a gagné ? » Il se contenta d’acquiescer d’un signe de la tête. Wilhelmina ne put s’empêcher de poser soucieusement la main sur sa bouche. « Qu’est-ce que tu comptes faire ?
- A ton avis ? » Son visage se peupla d’un sourire carnassier tandis que son regard sombre ne laissait rien présager de bon, alors qu’il marquait une nouvelle pause. « Je vais réunir mes troupes, et dans les prochains jours il y aura un peu moins de sang-de-bourbe et de traitres à leurs sang dans le monde des sorciers. Mais la vraie question Wilhelmina, est : est-ce que tu es avec moi ? Est-ce que tu vas laisser notre héritage ce perdre au profit de querelles de famille ? »
Dans l’instant l’ancienne tireuse d’élite ne sut quoi répondre, trop de questions, trop de paramètres à analyser, elle se contenta de ficher son regard clair dans l’anthracite de celui de son frère.

Residence Wallas, 31 août 2019 , 14h35

William s’était endormi presque ivre, mais le cœur léger. A 20h la victoire de son poulain avait été annoncé provoquant un raz-de-marée dans le monde des sorciers. Une liesse formidable s’était emparée des rues et bâtiments grisés par vingt-et-un ans de terreur. Les fêtes furent mémorables. Et William en se couchant eut l’impression de redécouvrir un goût perdu depuis bien longtemps, celui de l’espoir. Enfin tout redeviendrait comme avant. Certes il n’avait pas la naïveté de penser que les changements se feraient du jour au lendemain, et savait pertinemment qu’avec Metelli il y aurait encore de nombreux combats à mener. Mais le plus dur était fait, et maintenant ils savaient qu’ils avaient le soutien de la majorité des sorciers, enfin la démocratie allait reprendre ses droits. Il s’était couché au petit matin, et entendait bien ne pas sortir de son lit avant 18h. Mal lui en prit d’espérer un tel répit.

Des coups. Un tambourinement désespéré et désespérant pour le médicomage le tirèrent bien trop de son sommeil plein de doux rêves. Etouffant un grognement, il maudit les fêtards qui frappaient à sa porte. Il dégrisa bien vite, lorsqu’il entendit des sanglots et de déchirant « Ouvres William. Par Merlin, OUVRES ! ». Se hâtant, il ouvrit sa porte à la volée pour découvrir une Lucy Metelli aux visages striés de larmes, et dont le frêle corps tremblait, agité par de violents sanglots. William comprit instantanément que le temps de la joie était terminé.
« Ils l’ont tué William. » avait réussi à articuler la journaliste. « Ils l’ont tué » répétait-elle nerveusement. Le médicomage l’a pris doucement par les épaules et tenta vainement de la calmer, et lui demanda doucement :
« Qui Lucy ? Qui est mort ? » La question ne fit qu’empirer les choses, la belle américaine semblait au bord de la folie, ses sanglots s’accroissaient et elle parlait avec encore un peu plus de difficultés. Les mots se coinçaient dans sa gorge, comme si le simple fait de les retenir rendait moins réelles, moins douloureuses ses allégations.
« ILS L’ONT TUE ! Ils sont venus et ils l’ont tué. Ernest est…Ils l’ont… »
William écarquilla les yeux tandis que dans ses yeux venaient poindre quelques larmes, qu’il sécha bien vite. Dans l’instant il ne sut pas s’il pleurait la perte de son ami, ou la mort de l’espoir tout juste né.

Manoir Kark, 31 août 2019 , 21H20

« Il n’y a plus de factions.
- Plus de camps, plus d’ombres de la rose noire.
- Plus de modérés.
- Cette dernière année nous avons laissé les terroristes nous diviser.
- Et nos ambitions personnelles nous aveugler. Mais il est temps de mettre un terme à tout ça, pour faire honneur à notre seigneur à tous, même à travers la mort. Lord Voldemort.
- Vous n’êtes plus des modérés, vous n’êtes plus des ombres, vous êtes des mangemorts. »

Le spectacle valait le détour pourtant en dépit du monde s’entassant dans le manoir Kark, peu de gens avaient le privilège de voir de près le frère et la sœur réconciliés annoncer leurs alliances et exhibant à leurs bras leur nouvelle marque des ténèbres.

Quai 9¾, 1er septembre 2019 , 11h00

Dans un sifflement à vous vriller les tympans et un nuage de vapeur, le Poudlard express était parti. Comme toujours. A l’effervescence de la rentrée s’était greffée sur le quai une certaine liesse, mesurée, contrôlée, car surtout entachée par de sombres rumeurs. Ils se murmuraient dans les foyers que le nouveau ministre de la magie avait été assassiné la veille. Mais qui croire ? La Gazette n’avait rien écrit de tel, la radio n’en avait pas parlé dans son édition du matin, quant à la télévision elle abreuvait un public futile en série. Qui se soucie du sort d’Ernest Metelli lorsque qu’il y a un nouvel épisode de « Salem witch trials » ? Tous les élèves montèrent tout de même dans le train, il y a des traditions qui ne se perdent pas, même en période de doutes et de crises. Certains sont plus joyeux que d’autres, beaucoup sont tendus, certains observent une mine grave, quand d’autres optent pour la neutralité. Plusieurs ont mis un soin fou à cacher leurs avant-bras, tandis que d’autre veulent prolonger l’été en revêtant des hauts dénués de manches. Le voyage se déroule calmement, les élèves agités sont bercés par le roulement régulier de la locomotive. Ce n’est qu’à 17 heures alors que les deux tiers du chemin vers Poudlard ont été fait, que l’animation reprend. Plusieurs élèves tentent de faire marcher leurs radios, pour écouter quelques bribes du discours de Lucy Metelli. En vain, pour seul discours ils ont le grésillement désagréable d’ondes vides.

Poudlard Express, 1er septembre 2019 , 17h00

La vue du train le rendait malade. Il détestait l'idée de devoir s'occuper des gosses alors que sa femme était chargée de s'occuper du ministère avec son frère. Il savait que Whilelmina avait des doutes sur Mervyn. Il savait que son beau-frère avait toujours une idée derrière la tête et ne pas pouvoir être aux côtés d'elle l'énervait. Comme un homme de seconde main, il avait été relégué au baby-sitting avec Carmella Higgs. Madame airbag allait être d'une charmante compagnie, il le sentait.

Protégés, l'histoire de quelques minutes, par un sortilège de désillusion ils étaient montés dans le train et, par manque de cachettes dans ce foutu engin, avaient dû se planquer dans des toilettes hors-service. Il y avait bien un signe sur la porte, mais il avait tout de même cette peur panique qu'un mini-moi ne débarque avec une envie pressante et ne les découvre. La porte était scellée, certes, mais la paranoïa ne faisait de mal à personne. Surtout pas à lui.

Son regard se planta sur la poitrine majestueusement énorme de sa coéquipière pour la journée, sans qu'il ne puisse s'en empêcher. L'exercice ne semblait pas particulièrement difficile, mais s'il devait se méfier d'elle et qu'il ne pouvait détacher ses yeux de là ? Il finirait en cendre et là.. tout espoir de protéger Whilelmina serait perdu.

Un été sans soleil. C'était cet été pour Philippin. A mesure qu'il avançait, les ténèbres l'enveloppaient. Toutes les nuits, il rêvait d'elle. De cette fillette qu'il avait étranglé. Une strangulation dont il avait éprouvé un certain plaisir à faire, juste pour ressentir une infime liberté. Et maintenant, il était prisonnier de ce cauchemar. Il rêvait d'elle, de l'endroit où il l'avait enterré avec Calliope. Cette forêt noire. Un bras qui sortait soudainement de la terre, accompagné du reste du corps de cette créature sans âme. Elle s'approchait. Son cadavre s'approchait. Et Bam ! Plus rien. Un cri de frayeur de Philippin durant une nuit silencieuse et fraîche d'été dans la maison des Rosier. Puis, il s'empara de sa peluche pour l'enlacer tout en frottant son bras fébrile. Ensanglanté depuis peu. Sa peluche si réconfortante, elle arrivait même à sécher ses larmes. Eleyna Rosier en avait plus que marre. Ses jérémiades. Ses pleurs. Marre d'avoir un enfant si faible. Pourquoi diable Philippin n'était pas comme son frère ? Il avait été élevé dans les mêmes conditions, avait reçu les mêmes punitions. Pas de jaloux. Si le mois de Juillet s'était passé avec de longues nuits cauchemardesques, le mois d'Août en avait été plus surprenant et traumatisant pour le Poufsouffle. Sans Calliope, il était seul. Alors il restait toujours Mr. Nounours et son papa. La tombe de son Papa. Où Philippin avait pu gentiment se confesser avec quelques larmes sur la douceur qu'il avait accompli durant le premier mois d'été. Avec une question qui trottait à la fin : « Tu es fier de moi, Papa ? Est-ce que tu es fier que ton fils ait tué une petite moldue ? » Question qui n'aurait jamais de réponse. Philippin le savait. Les morts ne parlent pas. Les morts ont toujours tords.

Un matin d'août, il s'était réveillé dans un lit. Pas n'importe quel lit. Un lit inconnu. Ce n'était ni le lit de sa chambre, ni le lit de Calliope au Manoir des Kark dans lequel il dormait parfois en compagnie de cette dernière. Un lit où il avait étrangement froid. Son pyjama chaud le couvrait pourtant de tout froid. Mais pas cette fois. Là, il était nu. Tout nu. Aux côtés de ce qui semblait être un corps humain et non corps laineux. Le jeune homme s'était alors extirpé du lit soudainement, regardant qui l'avait accompagné dans les bras de Morphée. Et lorsqu'il reconnut le visage, ses yeux s’agrandirent accompagné d'un gloussement. Azaël Rosier. Il s'était empressé de s'entourer de quelques draps avant de tapoter gentiment l'épaule de sa cousine. Elle se réveillé quelques minutes plus tard un sourire narquois et fier à la bouche, dégoulinant de fierté. Cette même fierté qui donna la chair de poule au Poufsouffle. Elle lui avait expliqué clairement ce qui avait pu se passer cette nuit. Ils avaient couché ensemble. Une fornication. Un tabou, un interdit. Philippin fut sonné de la nouvelle. Lui qui s'était promit d'être vierge jusqu'au mariage. De n'avoir que des relations sexuelles dans l'unique but d'avoir des descendants. Là, il avait tout simplement couché avec sa cousine. Irrémédiablement.
Chaque membre de la famille Rosier avait une méthode pour endurcir Philippin. Chax demandait de torturer une moldue. Lilith lui balançait des sortilèges à la figure. Quant à Azaël, sa méthode était simple : faire boire une potion à Philippin et l'emmener dans son lit.
Après l'annonce de la nouvelle, Philippin était resté paralysé et stoïque pendant quelques jours réfléchissant à ce qu'il avait fait pour que son été soit maudit. Pour Philippin, coucher avec une fille avant son mariage, c'était choquant. Coucher avec sa cousine, c'était encore plus terrifiant.
Et comme à son habitude, Philippin prit son ourson et le câlina vivement. Avec son bras ensanglanté. Deux goutes de sang apparemment s'étaient imprégnés vers le nombril. Et quelque chose de collant s'était écoulé sur le début des jambes. On n'y comprenait plus rien. Certes, sans faire exprès, Philippin lâchait sa peluche parfois, cette dernière chutant alors au sol. Brève constatation des dégâts. Sa peluche pouvait être salie, ça n'empêchait pas que Philippin l'aimait plus que tout.
Vers le milieu du mois d’août, le Poufsouffle constata que sa nuit avec Azaël avait eu pour effet d'atténuer ses cauchemars. S'ils apparurent avant toutes ses nuits, maintenant, ils apparaissaient que quelques nuits durant la semaine.

Et la fin du mois d'août. Après avoir reçu la lettre de Calliope, Philippin s'était réfugié au Manoir des Kark profitant de la compagnie de Clio. Un jour, ils s'étaient installés dans la chambre de Clio, Philippin assis à une chaise, Clio derrière se munissant de ciseaux. « Merci. Ma maman n'a pas eu le temps de le faire ... elle est très occupée en ce moment. » Il se regardait dans le miroir, ses cheveux longs et dégarnis, une mine assez maussade. Des mèches tombèrent. Click, Clack. Le doux bruit du ciseau qui arpentait sa tête dans l'objectif de raccourcir les cheveux de Philippin. Tâche finie, Philippin n'arrivait plus qu'à balbutier un simple « Merci ... » Il était resté seul ensuite, pleurant un peu. Il se sentait changé. Ça ne lui plaisait pas. Normalement, il aurait dû s'exclamer à Clio d'un ton enjoué : « Merci beaucoup, merci infiniment. Je t'adore. Super-Câlin ? » Et là, il l'aurait enlacé. Sauf qu'il n'y arrivait pas. C'était devenu comme improbable ... Impossible ?

Sa voix enfantine et douce s'était aggravée au fil des jours. Elle n'avait plus vraiment quelque chose de niais, de mielleux. Elle avait perdu toute son insouciance. Ses lèvres. Elles n'arboraient plus vraiment un sourire heureux, épanoui malgré la situation actuelle. Le jeune homme venait d'enfiler un pull-over, cachant alors sa marque des ténèbres à son avant-bras. Il se regardait avec fermeté dans le miroir, néanmoins un air perdu se trouvait sur son visage. Ses valises étaient prêtes. Il tenait avec fermeté la Poudre de Cheminette avant de le lancer vers le bas tout en prononçant la destination voulue.

Calliope l'avait accompagné à la gare King's Cross jusqu'au quai de la voie 9 ¾. Elle venait de lui dire au revoir et de lui souhaiter bon courage. Et la réaction de Philippin ? « Merci ... Au revoir ... » Même pas d'enlacement. Juste un bref signe de la main avant de tourner le dos à sa meilleure amie et de monter dans le dernier wagon. Pensif. L'Ordre avait gagné les élections. Le dégoût avait marqué le visage de Philippin. Comment le clan des dégénérés avait-il pu gagner la victoire ? Comment cette infamie avait-elle pu se produire ? Pourquoi ? Comment ? Des questions qui hantaient l'esprit du jeune homme, l'empêchant d'être heureux. Il donna ses valises au bagagiste et se pavana dans le dernier wagon. Dans le premier compartiment, des élèves qui le détestaient. A la vue de Philippin, ils avaient pouffé de rire, l'insultant de plus belle. Il avait aussi aperçu Ashley. Auparavant, il lui aurait sauté dessus, la remerciant encore de l'avoir sauvé durant l'épisode du Lac. Là, il la regarda simplement, aucune expression marquée sur son visage. Finalement, il avait pris place à un compartiment jusqu'à présent vide, adossé contre la fenêtre à regarder le quai avec toujours cette mine maussade. Durant tout cet été, le Poufsouffle avait perdu quelques parts de son enfance sur lui.
L'année promettait d'être saugrenue avec un air de nouveauté. Un goût amer s'instaurant petit à petit dans le bouche du jeune homme.
Durant tout le trajet, il avait fermé les yeux dans l'espoir de se reposer. De dormir pour sentir les cotons du repos l'envahir. On avait envahi sa cabine. Quatre, cinq élèves avaient pris place dans son compartiment, l'ignorant royalement. C'étaient les grésillements des radions qui l'avaient extrait de son sommeil réparateur. Un grognement. Il regardait ses voisins, l'un ayant sorti sa radio écoutant la désagréable mélodie des grésillement dans l'espoir d'entendre un discours. Il persistait. Ça dérangeait Philippin. Soudainement, il vociféra : « Rooh ... Bordel de goule en slip de bain ! Éteins ta radio, t'entends bien ? Il y a rien, tu n'entends rien. Abandonnes, crétin ! »

La gare de King's Cross était blindée, comme d'habitude. Les moldus, toujours aussi pressés et désagréables se bousculaient, se poussaient, s'insultaient sans jamais remarquer les nombreux sorciers se mélanger à la foule. Pour Ashley, cela avait toujours été une source d'interrogation. Comment les moldus faisaient-ils pour ne pas les repérer. Certains n'essayaient même pas de se cacher. Capes, chapeaux pointus, hiboux hululant dans leurs cages... l'excentricité pouvait être une bonne excuse, mais de là à ne pas remarquer que tous finissaient par disparaître en traversant ce mur des plus solide. C'était à se demander s'ils avaient les yeux en face des trous.

Secouant la tête en désespoir de cause, les moldus ne verraient jamais rien à moins qu'on leur ouvre véritablement les yeux, Ashley s'avança rapidement vers le mur séparant les quais 9 et 10 de la gare, ferma les yeux et comme à son habitude attendit l'impact qui ne vint jamais. Elle sut qu'elle était enfin à bonne destination lorsqu'elle sentit la fumée du Poudlard Express et s'écarta de l'entrée afin de laisser ses parents la suivre.

Son coeur battait rapidement, un mélange d'excitation et d'appréhension. Chaque rentrée à Poudlard était comme la première. Cependant cette année, l'appréhension n'était pas tant pour sa rentrée. En plus d'être son avant-dernière année, en plus d'être sa première année avec des cours centrés uniquement sur son futur parcours en médicomagie, en plus d'être une année de transition importante, c'était sa dernière année avec Johanna. Leur année de différence ne leur avait jamais posé de problèmes jusque là.

Malheureusement, après le fiasco qu'avaient été leurs derniers jours à Poudlard en Juin, après ne pas s'être parler de toutes les vacances, ce n'était plus que de l'appréhension. C'était de la panique pure et dure. Allaient-elles se réconcilier ? Allaient-elles rompre ? Des questions qui l'avaient poursuivie pendant les deux mois de silence. Après le fiasco qu'avait été cette fête de fin d'année, Ashley se demandait si cette dernière à deux au même endroit se passerait sous la bannière du soutien ou de la rupture.

La peur au ventre, elle alla donner ses valises et la cage d'Arrow au bagagiste. Sur sa droite, elle aperçut une chevelure blonde que son coeur interpréta comme étant Johanna mais que sa tête identifiait comme étant Callista. Ce n'était plus la peur qui la prit aux tripes. C'était la haine. Les yeux plissés, elle jeta un regard d'avertissement en direction de son ancienne amie. Il n'était pas question qu'elles se croisent dans le train.

L'appel de son nom la fit se tourner et elle dut retenir un long soupir d'agacement. Ses parents allaient encore prendre des heures à lui dire au revoir. Donnant son dernier sac à l'homme qui se chargeait d'eux, elle lui sourit en guise de remerciement puis s'éloigna en direction de sa famille. Et comme s'il lisait dans ses pensées, Joseph vint se poser près de son père. Il était encore en retard. Sourcil levé et le regard amusé, elle enlaça son cousin en premier. Elle ne l'avait pas vue de l'été et lorsqu'il était là, elle n'était pas d'humeur à lui parler. Sa mère, puis son père prirent plus de temps mais lorsqu'elle leur rappela qu'il lui fallait à présent monter dans le train, ils acceptèrent à contre-coeur de la laisser partir. Elle avait beau les aimer à la folie, ils étaient beaucoup trop envahissant depuis quelques temps...

Elle grimpa les marches rapidement, passa une main dans ses cheveux et pris une grande inspiration. Elle s'était donnée pour objectif de parler à Johanna avant leur arrivée à Poudlard et elle ferait tout pour atteindre cet objectif. Elle était préfète après tout, aux heures des rondes, elle la trouverait. Comme à son habitude depuis sa deuxième année, elle était montée dans le dernier wagon du train. C'était celui qui était généralement le moins peuplé. Peu lui importait de toute façon, elle ne resterait pas longtemps : elle comptait commencer ses recherches le plus vite possible. Simplement le temps de poser ses affaires dans un compartiment. C'est en entrant dans l'un deux, encore vide, qu'elle aperçut Philippin, pot de colle sensationnel. Il semblait différent cependant. Le sourire en moins et la lueur dans ses yeux éteintes. Peu lui importait au fond, ce garçon la rendait folle !!

Ashley claqua la porte de son compartiment et ne put pas aller plus loin qu'à la moitié du wagon avant que le train ne s'ébranle. Il lui fallait rejoindre le compartiment des préfets rapidement si elle ne voulait pas être en retard. Il ne restait plus qu'à espérer une chose : que la réunion finisse vite et qu'elle puisse faire sa ronde rapidement. Attendre plus longtemps était une torture.

Les derniers entraînements d'Antoine avaient été rudes. Le français n'avait pas voulu laisser partir l'anglaise sans un dernier combat, combat qui aurait bien pu être fatal si l'être de maison n'était pas venu rapporter les plaintes des voisins. Bien qu'ayant eu lieu il y a de cela trois jours, Lilith avait gardé les séquelles de sa dernière attaque. Le mental primant plus que tout autre chose en démonologie, le français avait l'expérience et les années de son côté contrairement à elle. Passant une main sur sa veste pour retirer les poussières, la Serdaigle se regarda dans le miroir. Avec sa veste noire avec écussons dorés sur les épaules et sa jupe noire droite, elle avait tout d'un sergent major. Les manches étaient assez longues pour cacher sa marque plus que nécessaire. Une image assez rigide qui la caractérisait bien. L'insigne qu'elle avait reçu durant l'été ne ferait que compléter le tout. Seul son top rayé en marinière, typiquement français, laissait imaginer une touche de légèreté. Lointaine. Dans son cou, Lilith pouvait apercevoir une trace de brûlure noire qui ne voulait pas partir. Quelle idée d'avoir choisi un démon avec des tentacules aussi. Antoine le payera dès qu'elle sera sortie de Poudlard. Pointant sa baguette sur la brûlure, elle masqua l'affreuse cicatrice qui l'enlaidissait et portait des regards sur elle qu'elle ne désirait pas. Ce n'était pas parce que des tabloïds stupides l'avaient photographié en France qu'elle avait décidé de ne plus se montrer discrète. Être au centre de l'attention la dérangeait toujours autant. Surtout lorsque ses parents l'y obligeaient...

" Lilith !" Sa mère venait de l'appeler alors qu'elle n'avait pas encore eu le temps de fermer la porte de service de la gare King Cross. Peignant un air intéressé sur son visage, elle se rapprocha d'Anna Bella qui était déjà en charmante compagnie. " Tu te souviens de Lady Vaisey ?! continua Anna Bella avec le sourire le plus charmant que sa fille ne lui avait jamais connu. Suivant l'exemple de sa mère, Lilith illumina son visage d'un sourire tout aussi charmant que mécanique. " Bien entendu. Comment allez-vous, Lady Vaisey ? Je suis très heureuse de vous revoir" Mensonges. Lilith ne se souvenait absolument de cette lady Vaisey mise à part le vague souvenir d'avoir déjà vu son horrible chapeau à plume rose lors d'une des réceptions de l'association FLBP durant l'été. " A merveiiiille. Vous nous avez manqué en Août, ma chère. Mon Aahron était venu pour vous voir. Heureusement, votre sœur lui a été d'une charmante compagnie." vociféra l'impotente sorcière avec un sourire si mielleux que Lilith avait envie de lui arracher. C'était en partie pour ce genre de personnes qu'elle détestait aider sa mère lors de ses réceptions. " Malheureusement, je me trouvais en France mais je reste convaincue qu'Azael devait être de bonne compagnie, Lady Vaisey. " Anna-Bella Rosier pinça légèrement sa fille dans le bas du dos, si bien que son geste passa inaperçue pendant que lady Vaisey continuait à cancaner sur ses impressions sur la France alors qu'elle n'y avait jamais mis les pieds. Si Maman Rosier acceptait que ses filles s'entretuent sous son toit, il était hors de question de salir l'image de la fille en société. Lilith augmenta son sourire sous le coup de la douleur. Fort heureusement, le sifflet du départ retentit et la voix du contrôleur intima à toutes les personnes présentes sur le quai de grimper dans le train.

Les au-revoir furent aussi courts qu'à l'accoutumée. Une main sur l'épaule et un regard qui en disait long : "rends-nous fiers". Si seulement ces parents n'étaient pas si exigeants, la chose serait plus aisée. Laissant l'elfe de maison donner ses valises au bagagiste, Lilith monta à l'avant du train afin de rejoindre directement le wagon des préfets. Au moins, son voyage serait plus tranquille et confortable que ses dernières années. Il n'y avait encore personne. S'installant à son aise, Lilith attendit quelques instants que les autres ne viennent la rejoindre. Regardant le paysage défiler sous ses yeux, les pensées de la Serdaigle finirent par prendre le dessus sur l'attente. Cette année sera différente. Sans savoir pourquoi, Lilith était angoissée et peinée. Il n'y aurait pas de Calliope. Ni de Tyzoon. Ses amis étaient partis conquérir Londres sans elle. Alors qu'elle aurait dû être rassurée vu qu'elle avait passée une partie de l'année dernière à les fuir, leurs absences devenaient pesantes. Les bonnes nouvelles seraient qu'il n'y avait plus d'Azael non plus. Lilith allait enfin avoir la paix sans sa sœur pour lui barrer la route. Il n'y avait plus de Duncan non plus... Duncan... Revenant brutalement à la réalité par impulsion, la nostalgie était partie pour faire place à la colère. Pourquoi pensait-elle à lui ? Il n'y avait aucune raison. Elle s'y refusait. Enervée de sa faiblesse, elle se rendit compte que les autres n'étaient toujours pas là. Se moquaient-ils donc tous d'elle ? Même son acolyte n'avait pas daigné se montrer. Et dire que maintenant, ils étaient alliés. Alliée aux Salamander... Lilith n'aurait jamais cru cela possible. La seule bonne nouvelle : la mort de l'infâme Metelli. Les rumeurs chuchotaient avec effroi le nom des Ombres. Certes, les Modérés n'avaient pas assez de grand pour une telle action de bravoure mais Lilith souhaitait savoir qui les avaient débarrasser du traître. Quelle personne venait de monter dans son estime ? Surement Mervyn Kark. Il n'y avait que lui pour avoir autant de courage et de cran. L'estime de Lilith pour cet homme n'avait plus assez de place pour s'épanouir. Mais, était-ce réellement de l'idolâtrie ou autre chose ? Mystère. En attendant, il fallait ramener les troupes dans le droit chemin... en attendant que l'assaut final ne soit donné. Quoique. Elle n'avait plus le temps de faire son élève exemplaire. Tant pis pour le meeting des préfets. L'assaut n'allait pas tarder et elle n'avait toujours pas vu Philippin. Ignorante des changements de son cousin durant l'été, Lilith s'inquiétait encore pour lui. Certes, elle était dure avec ce dernier mais c'était seulement pour le protéger. En Juin prochain, ils passeront tous les deux l'épreuve finale. Si Lilith s'inquiétait parfois de ne pouvoir en revenir, elle était convaincue que dans l'état actuel Philippin n'y survivrait pas. Ils avaient déjà perdu son père...

Remontant avec un pas élancé tous les wagons du Poudlard Express, Lilith fulminait. Il n'avait quand même pas manqué le train ? Au final, elle le trouva dans le dernier wagon. Ouvrant la porte, son regard glacial se posa sur Philippin mais glissa automatiquement sur la poufsouffle qui l'accompagnait. Certes, penser à Philippin l'avait énervé car elle s'était inquiétée mais il était hors de question de le montrer devant quelqu'un d'autre qu'un membre de la famille. " Pritchard. Ravie de te trouver. C'est très gentil à toi d'être venue nous rejoindre pour le meeting. Si tu n'as pas envie de prendre au sérieux ton nouveau rôle de préfète, on peut toujours trouver quelqu'un d'autre." Une voix très mielleuse, ironique agrémentée d'un fin sourire et d'une gentille œillade. Lilith était ironique et cachait sa colère sous de tendres manières. Pauvre Jules, à cause de Philippin, c'était elle qui prenait. D'ailleurs, la Rosier s'était toujours demandée : amie ou ennemie ? Après tout, si les parents de la jeune fille faisait partie de l'Ombre, Lilith n'avait jamais vu Jules auprès de Mervyn. Or, la dernière réunion avait réunie tellement de monde qu'elle était incapable de savoir si la blondinette était des leurs. Heureusement, il suffisait seulement de remonter ses manches pour montrer son allégeance... quand on sait que l'heure se rapproche...

Caius était d'une humeur de chien. Carmella était d'une compagnie exécrable, à critiquer la moindre de ses décisions ou de ses idées durant la formation de leur plan. Faire alliance avait certes été une bonne idée sur le coup, mais il était clair que Whilelmina n'avait pas passé suffisamment de temps avec la copine de son frère pour qu'il soit envoyé avec elle à la garderie.

La délivrance lui vint enfin lorsqu'au bout d'une éternité son bras le brûla. A peine quelques secondes après le signal, la porte des toilettes explosa. Il tourna la tête vers la femme pulpeuse à ses côtés et fut surpris qu'elle ait déjà dégainée sa baguette. Il l'imita et la suivit dans le couloir. Lorsqu'elle lui aboya dessus, il dut se retenir de toutes ses forces afin de ne pas se retourner et de lui dire où elle pouvait se mettre la laisse qu'elle semblait vouloir lui mettre autour du cou. Une grimace de haine et de dégout sur le visage, il pénétra rageusement dans le dernier wagon du train où il vit que tous les élèves étaient déjà sortis de leurs compartiments. Sous les regards interrogateurs de certains, il fit un léger un signe de tête, presque imperceptible.

Dans son dos, une chaleur presque insupportable le laissait deviner que Carmella les avait définitivement séparé. Tant mieux. Il ne fallait pas que ses petits se sauvent. Baguette pointée sur deux visages qu'il ne reconnaissait pas, il frappa. Un everte statum extrêmement puissant se dirigea à toute vitesse vers les deux élèves. Sourire malicieux aux lèvres, Caius regarda son sort faire mouche.

Le sortilège touche-t-il Ashley, l'élève visée ?

Oui : Elle est violemment éjectée en arrière.
Non : C'est Luke qui est touché

C'était bien la première fois que Philippin avait vociféré une telle phrase envers un camarade. Qu'il soit ennemi ou ami. La première fois qu'il avait haussé le ton ; que sa voix enfantine s'était si considérablement aggravée pour se métamorphoser en voix de jeune homme insatisfait. C'en était troublant. Et lorsque le Poufsouffle scruta attentivement son voisin se reculer, il aurait voulu s'excuser de cet acte. Mais non, il ne le ferait pas. Après tout, son camarade l'avait réveillé pour écouter avec espoir le discours de Lucy Metelli. Crétin, sombre con. Des insultes qui résonnèrent dans la tête de Philippin. S'il le pouvait, il lui dirait. Cependant, il devait attendre. Attendre l'attaque prochaine. La Purge. Nettoyer toute cette crasse amassée depuis des années à cause de fornications interdites. Et cette fois-ci, Philippin réagirait. Il ne resterait pas en arrière, en retrait à attendre que l'attaque se passe. La dernière fois qu'il avait fait ça, son père avait péri dans la bataille. Cette fois-ci, il se refusait de perdre un autre membre de sa famille. Que ce soit Liam, Chax ou pire Lilith. Personne ne périra. Foi de Philippin Rosier.

Regardant toujours son voisin d'un air mécontent, une douce mélodie venait d'interrompre son activité. Cette parole ... Ce ton, il savait de qui ça provenait. Le Poufsouffle ne connaissait que trop bien cette voix. Jules Pritchard. Une amie proche. Même maison, même année et même caractère. La combinaison parfaite pour deux maladroits. En se retournant vers sa locutrice, son visage se détendit et un fin sourire apparut sur ses lèvres. Un sourire .... Cela faisait depuis longtemps qu'il en avait pas fait un. Celui-ci, il était mérité. Voir Jules lui faisait du bien et cela faisait bien deux mois qu'il ne l'avait pas aperçue. « Je ne mords normalement pas les gentilles fifilles ... Félicitation pour ton poste de préfète au fait. » s'esclaffa-t-il d'un ton moqueur. Philippin aurait voulu à ce moment-là que les autres élèves du compartiment s'en aillent pour qu'il puisse discuter tranquillement avec Jules de ce qui allait se passer. L'heure de l'attaque approchait à grands pas. Alors que le Poufsouffle allait enchaîner avec une autre phrase, il se retourna vers la porte du comportement ; cette dernière s'étant ouverte à la suite d'une visite d'une personne ... familière pour Philippin. Lilith Rosier. Il ne l'avait pas vu des vacances. Et pendant le séjour en France de la cousine, le jeune homme avait été chargé d'aller aider sa tante et sa mère pour l'association FLBP. Tâche qui plaisait guère au garçon. Cependant, pour faire plaisir à sa mère, il le faisait volontiers. Revoir Lilith lui faisait plaisir. Juste un peu à vrai dire. Ne pas la voir ne l'aurait pas préoccupé. Ses vacances avaient étés si traumatisantes qu'il en avait oublié sa cousine. La benjamine. En entendant le ton qu'employait la Serdaigle, il répliqua violemment sans laisser le temps à Jules de répondre : « Roooh. Ça va à la fin. Laisses-la tranquille. Elle voulait juste me parler. Elle, au moins, veut prendre de mes nouvelles ... Ce n'est pas le cas de tout le monde apparemment. » Jules, c'était son amie. S'en prendre à son amie, c'était mal. Et maintenant, le Poufsouffle n'hésiterait pas à répliquer, bien qu'il s'agisse de sa cousine adorée.

Le bras de Philippin ne tarda pas à le brûler. Le signal était ainsi lancé. Parfait, tout ce que le jeune homme voulait, c'était sortir de ce maudit siège et de lancer quelques sortilèges. Se levant brusquement, il passa à côté de sa cousine pour apparaître dans le couloir. Avant qu'il continue sa route, il se retourna vers la Serdaigle et railla soudainement : « Tu vas attaquer ou retourner à ton wagon dans l'espoir de prendre au sérieux ton rôle de préfète en chef ? » Que ça lui plaise ou non, il s'en fichait. L'heure demeurait à l'attaque. Philippin préférait le mot Purge. Éradiquer la vermine, les traites à leur sang et autres mécréants. Faire un immense ménage avant d'arriver à Poudlard. Le monde serait ainsi moins entaché. La règle semblait simple et s’apparentait à un : Tuer ou Être tué ? ...

Caïus était apparu dans le wagon. L'attaque avait été prévue et son commencement était parfait. Que le Destin et le Hasard étaient bons, ces deux valeurs avaient-elles décidées de se placer du côté des Mangemorts ? Ceux qui avaient le pouvoir, ceux qui gouvernaient. Ceux qui possédaient donc tout. La vie, c'était ça. Le monde demeurait ainsi. Traversant le couloir, Philippin arrivait aisément à différencier partenaires et ennemis. Ils s'étaient tous croisés au Manoir des Kark pour recevoir la Marque des Ténèbres et il suffisait simplement de retrousser la manche du pull pour laisser apparaître la marque à la vue de tout le monde.
Le Poufsouffle tomba enfin face à quelqu'un qui devait être éliminé. Luke. Un sourire mesquin apparut sur ses lèvres, sa baguette étant tenue fermement par sa main gauche. Il s'écria avec rage : « Spinae Rosae. » Le Sortilège des Rosier. C'était la première fois que Philippin en faisait usage. Il verrait bien si les épines de la Rose Noire se révèleraient destructrices face à un membre d'une faction dont les idéologies étaient folles ...

Retrouver Philippin était encore mieux que de passer le voyage seule finalement. Bien que la façon dont il s'était exprimé aux mioches m'avait frappé, je fus ravie en voyant ce sourire que je connaissais bien s'étaler sur son visage. Apparemment, il était aussi content que moi de le revoir. Enfin je l’espérai mais son sens de l'humour infaillible me conforta dans l'idée que j'avais raison sur ce point. Cependant, l'un de ces dires me fit tombé de haut. Préfète ? Moi ? C'était une blague ? Non pas que j'en étais ravie mais je n'étais pas au courant. Une grande nouvelle en somme. La lettre "officielle" accompagnée de l'écusson avait surement du arrivé chez mes géniteurs qui -bien sur- ne s'étaient pas la peine de me communiquer ce détail vu que j'étais définitivement rayée de l'arbre généalogique des Pritchard. J'étais même prête à parier que la nouvelle avait avivé la flamme de rancoeur qu'ils avaient contre moi depuis un an maintenant. L'insigne avait probablement alimenté un bon feu de cheminée ou quelque chose du genre. Bref, voilà une chose dont je devrai m'occuper une fois arrivée à Poudlard. Malgré l'effet de surprise, je tentai de la dissimuler tant bien que mal. Ça n'aurait pas fait bon genre auprès des premières années qui semblaient ne pas vouloir décarpire pour de bon. Ouais, niveau figure de l'autorité on repassera.

La fifille te remercie ! Je ris l'espace de quelques secondes avant de reprendre. J'espère que ce n'est pas pour m'acheter pour que je couvre ta prochaine frasque.

Je lui adressai un clin d'oeil furtif lorsque la porte de notre compartiment s'ouvrit à la volée. Une jolie blonde se tenait dans l’entrebâillement. Une Rosier il me semble. Pour retenir les prénoms, je n'étais pas fortiche sauf exception. Le sien ne devait pas m'être trop important pour que je m'en souvienne apparemment. Mes yeux se portèrent sur son insigne de préfète en chef. "Et merde", c'est tout ce qui me traversa l'esprit. Je ne voulais pas donner l'image d'une préfère qui n'avait rien à faire de son nouveau rôle. Au contraire, j'étais plutôt ravie d'avoir été nommée mais je ne voyais pas déballer ma vie à une inconnue. Inconnue qui -en passant- n'hésita pas à me passer à la moulinette. Tiens prends toi ça dans la face Jules. J'étais prête à ouvrir la bouche pour la remettre gentillement à sa place mais Philippin le fit à ma place. A ces mots, je compris bien vite que quelque chose n'allait pas. Je n'étais pas née de la dernière pluie. Il y avait un sacré malaise chez les Rosier. Je me jurai donc d'en parler avec la personne concernée à tête reposée. Là, ce n'était pas vraiment le bon endroit ni le bon moment ... D'ailleurs mon voisin bondit de la banquette. Il ne fallut pas que j'aille chercher midi à quatorze heure comme on dit. Ma marque des ténèbres venait de me brûler violemment l'avant-bras. Comme si celui-ci venait d'être passé au fer rouge. Pas très agréable en somme. En quelques secondes Philippin était sorti du compartiment alors qu'un retentissement vint m'exploser les tympans. A mon tour je me levai baguette en main. Il était l'heure, l'heure fatidique du combat. Je faisais face à la dénommée Lilith. Son air hautin et arrogant m'énervait au plus haut point. L'idée de lui jeter un sort et non à un membre de l'ordre du Phénix me traversa l'esprit mais je me résignai. J'avais encore toute l'année devant moi après tout. Je fis quelques pas et m’apprêtai à sortir de mon antre quand je retroussai la manche gauche de mon pull pour laisser apparaitre ma marque. Lorsque que j'arrivai à la hauteur de la demoiselle Rosier, je m'arrêtai l'espace d'une seconde et lui lançai.

On a plus important à faire je crois.

J'avais adopté son ton froid, presque glacial et fis ma sortie la tête haute. L'anarchie régnait déjà dans le wagon. Une rouge et or était déjà au sol sans baguette. Une blondinette semblait s'occuper de son cas. Je repérais alors Philippin qui venait de jeter un beau sortilège qui malheureusement rata de peu son adversaire. Bien qu'il était un adversaire de taille, je me décidai à lui donner un petit coup de main. A deux, on serait sans aucun doute plus fort. Je pointai donc ma baguette sur l'individu en question et reconnu en lui un poufsouffle. J'eus un moment d'hésitation. Attaquer ou non ? Mon choix se fit en une fraction de seconde lorsque je le vis dégainer sa baguette.

Incarcerem ! Beuglais-je.

Son voyage jusqu'au début du train avait été fait en vain puisqu'à son arrivée dans le compartiment des préfets, il n'y avait personne. Maudissant ces foutus préfets en chef de malheur sous sa barbe inexistante, elle enquit le voyage du retour vers le fond du train sans même essayer de repérer Johanna dans les compartiments qu'elle passait. Son envie de parler était à présent passée, elle n'avait plus qu'une envie : frapper et crier.

De retour dans son compartiment toujours vide, exceptée pour ses affaires, elle prit place sur l'une des banquettes et s'y allongea, bras par dessus tête et jambes pliées, dans l'espoir de se calmer. Elle ne pouvait pas commencer son année scolaire dans une telle humeur. Elle ferait fuir les nouveaux. Elle poussa un soupir et ferma les yeux, dans l'idée de dormir un peu et tant pis pour la réunion des préfets. Elle y avait été, il n'y avait eu personne, elle n'était pas à plaindre.

Alors que le sommeil commençait à prendre part d'elle, la porte de son compartiment s'ouvrit pour laisser entrer Luke. Elle lui sourit poliment, bien qu'elle n'ait aucune envie d'écouter ses jérémiades sur « comment sauver les nés-moldus, aider les nés-moldus et les sangs-mêlés ». Ce matin-là, elle avait plus besoin qu'envie, de le bâillonner. C'est à ce moment-là que l'explosion retentit. Elle se releva rapidement et se tourna en direction de la porte. La surprise se lisait sur son visage, ainsi qu'une certaine peur. Peur qu'elle ne laisserait pas la contrôler. Baguette en main, elle sorti du compartiment et fit un pas en arrière en voyant tous ces élèves se tourner dans sa direction, avec pour compagnie un homme grand qu'une adolescente hétéro aurait appelé « sexy ». Ce coup-ci, il n'y avait plus de peur, plus de colère, plus de fatigue, simplement la surprise, la tétanie, et l'adrénaline. Dommage pour elle, l'homme semblait l'avoir prise pour cible.

Elle regarda pendant à peine quelques secondes le sort d'everte statum se diriger vers Luke et elle et elle dut fermer les yeux pour prier. Dieu ne semblait pas plus exister dans leur monde que celui des moldus puisqu'elle fut frapper de plein fouet. Ejectée en arrière de plusieurs mètres, elle vint cogner le mur du fond du wagon, brisant au passage la vitre qui permettait de voir à l'extérieur. Elle s'effondra au sol, à la limite de l'inconscience, dos hurlant de douleur et tête en feu. Elle serrait toujours sa baguette, sa fidèle arme dans l'espoir qu'elle la sauve de cette situation. Que se passait-il ? D'abord la rumeur du meurtre de Metelli, puis ça ? A moitié assommée, elle peinait à réfléchir, mais elle savait que si le Poudlard Express était attaqué, la mort du ministre de la magie n'était pas une rumeur. Du moins elle le savait... elle le pensait. Elle ne l'espérait pas, mais c'était impossible autrement, n'est-ce pas ? Son coeur lui disait d'arrêter d'y penser, de ne rester qu'au moment présent. A l'instant même où Callista apparaissait dans son champ de vision. Ashley fut surprise de voir la serpentarde rester au dessus d'elle puis de simplement la désarmée. Elle aurait pu faire pire. Mais pire pour Ashley, restait la mort. Et au moment même où sa baguette s'échappa de ses mains, elle pouvait voir la mort se pencher au dessus d'elle. Elle était foutue.

Son coeur s'emplir de rage et ses yeux noirs envoyèrent un message de haine à cette ancienne amie passée ennemie. Foutue salope, pensait-elle. Callista ne ferait pas long feu. Dés le moment où Ashley récupérerait sa baguette, la vert à et argent souffrirait. Foi de Lakefield.

Elle dut perdre conscience pendant quelques secondes, ou alors avoir un sérieux cas d'absence puisque elle ne se souvenait pas avoir marcher jusqu'au compartiment le plus proche avec Luke.
« Ashley, est-ce que sa va Ashley ? Je vais essayer de nous faire gagner un peu de temps. »

Gagner du temps ? En faisant quoi ? Ils avaient des baguettes, pas elle. Ils pouvaient faire exploser la porte à tout moment et les blesser au passage sans que cela ne leur fasse ni chaud ni froid. Son ancienne meilleure amie venait de la désarmer par Merlin. Il n'y avait ni temps à gagner, ni temps à perdre.

Son cerveau commençait à se réveiller et sa douleur à s'évaporer un minimum pour qu'elle puisse bouger sans trop avoir mal. D'ici cinq minutes, elle irait beaucoup mieux. Luke n'avait que cinq minutes à leur faire gagner. Cinq. C'était pas la mère à boire si ?

Apparemment si, puisque le poufsouffle préférait aller se cacher derrière la porte et serrer les poings, sûrement dans l'intention de les utiliser, plutôt que d'utiliser sa baguette. Merlin, ce garçon avait-il perdu l'esprit ?

« Si tu n'utilises pas ta baguette, je te la prends ! » dit-elle sans même attendre sa réponse.

Elle savait que la baguette ne fonctionnerait pas normalement. Elle savait que sa puissance, déjà pas hyper impressionnante comme celle de l'homme, serait amoindrie, mais elle savait aussi qu'elle n'avait pas le choix. Elle tourna la tête vers la fenêtre que Luke venait d'ouvrir, mais elle préféra la faire exploser. Cela lui permettait de jauger un peu la baguette et sa manière d'agir avec elle pour maître, et pour faire paniquer les autres. S'ils pensaient qu'ils s'étaient enfuis, ils entreraient plus vite et seraient certainement surpris par l'attaque surprise et horriblement moldue de Luke. Et avec un peu de chance, elle pourrait désarmer Callista et reprendre ce qui lui appartenait de droit.

Elle serra le poing et tenta de résister à l'envie de sortir du compartiment et de courir dans le tas. C'était suicidaire... mais il était futile de résister à une impulsion digne d'un gryffondor. Avant même que la porte ne s'ouvre en trombe, elle sortit du compartiment et se cogna violemment à l'un de ceux qu'elle appelait ennemis pour l'occasion. C'était le cas pour Lilith et Callista. Mais Philippin ? Petit Philippin devenait grand et à présent, il n'avait plus rien du petit garçon mielleux qui la suivait partout pour la remercier. Tant pis pour lui, elle ne lui ferait aucun cadeau.



Spoiler:


Les cheveux blonds de Lilith induisirent Ashley en erreur et elle la frappa de son poing dans l'estomac. Ce n'est que lorsqu'elle vit Callista plus loin qu'elle sut qu'elle s'était trompée. Tant pis. L'attaque moldue avait fonctionné. Luke avait, au final, eu une bonne idée. Elle fonça sur la serpentard dans l'intention de la plaquer au sol, mais Callista, fort de son expérience en quidditch l'évita. A présent allongée sur le dos et au sol, Ashley était à la merci de son ennemie. Elle retint un sourire tandis qu'une lueur apparaissait dans les yeux de la vert et argent. Celle-ci n'eut pas le temps de faire un seul geste qu'Ashley lui faisait un croche pied et lui arrachait au passage ce qui lui revenait de droit, sa baguette.

Lancer de dé : Callista lâche-t-elle la baguette ?

Oui : Ashley reprend son bien et lui lance un sortilège de chauve-furie.
Non : Callista et Ashley entrent dans un duel, limite corps à corps pour récupérer l'arme.

Si les Piafs avaient des dents alors l'aigle aurait dévoré le blaireau. Comment osait-il lui répondre de la sorte devant des témoins ? Lui le chétif, l'enfant, le faible. Malgré ces principes, Lilith avait toujours pris soin de lui. Elle l'avait protégé, quitte à recevoir les railleries et les corrections de ses aînés. Certes, ces actions étaient toujours cachées mais elles étaient présentes. Tout simplement parce qu'elle ne voulait pas qu'il meure. En dépit de ne se focaliser que sur sa propre formation, elle avait passé ces dernières années à veiller sur la sienne. Si son esprit ne s'endurcissait pas, il ne pourrait même pas résister au transfert jusqu'à l'Enfer. A quoi bon vaincre son démon pour l'apprivoiser s'il n'arrivait pas entier chez Lucifer ?! Finalement, elle aurait dû le laisser être dominé par la peur et la terreur. Son démon intérieur l'aurait anéanti en un instant et ils n'en seraient pas là. Tous ces instants de perdus. Elle n'avait pensé à elle qu'un seul mois. Un seul. Son corps était recouvert d'ecchymoses et de griffures qui ne partiraient que dans quelques mois. Elle était obligée d'appliquer un sortilège de dissimulation deux fois par jour pour ne pas être découvert et on osait lui reprocher d'avoir pris des "vacances". La dernière phrase de Philippin fut de trop. Le sang de Lilith ne fit qu'un tour avant de bouillir de rage, libérant Gade'rel de sa prison psychologique. Si la tirade mesquine avait été lancé par autrui, sa réaction n'aurait pas été aussi grande. Mais, de sa part à lui. " Comparé à certains, mon allégeance n'est pas à remettre en cause." Attaque frontale bientôt détournée par la panique générale du dernier wagon. Et comme si cela ne suffisait pas, la petite blonde impétueuse rajouta une couche. Lilith ne daigna même pas lui répondre. La marque de l'insolente était bien visible. Tant que le dernier impur ne sera pas tombé, elle ne s'occupera pas d'elle. Quoique... et si elle laissait Gade'rel s'occupait d'elle ? Si l'impétueuse poufsouffle ne tombait pas au combat, elle n'aura plus aucune nuit de tranquillité, foi de Rosier. Les cauchemars de Gade'rel peuvent parfois être... déstabilisant. Avant de continuer sa route, Lilith regarda l'insecte s'exercer au combat... pour rater un faible sortilège. " Pathétique..." siffla-t-elle silencieusement entre ses lèvres. Finalement, elle n'aurait pas à s'en occuper. La terreur du wagon se chargera bien d'elle.

De l'autre côté, plusieurs élèves s'enlaçaient de peur. Devaient-ils tentés de traverser le couloir enflammé ou d'affronter les sortilèges où de nombreux corps tombés au sol dans la tumulte ? La réponse n'était pas aisée et leurs visages tétanisés remplaçaient n'importe quelle solution. Un sourire mauvais s'arqua sur ses lèvres. Il fallait bien que quelqu'un prenne pour sa méchante humeur. Levant sa baguette vers eux, un cri la stoppa net. Il y avait du mouvement sur le côté. Un élève de sixième année venait de surgir d'un compartiment avec la ferme intention de s'opposer. " Il faut faire quelque chose pour arrêter le feu !" L'ingénu. Sa naïveté était quelque peu rafraîchissante. Glissant sa baguette dans sa direction, ses lèvres murmurèrent sadiquement : " Everte Statum !" Le jeune garçon de sixième année fut alors violemment projeté en arrière et conserva sa mine surprise lorsqu'il fit éclater les vitres de son compartiment et termina sa course... dans les falaises que traversaient actuellement le Poudlard Express. L'air s'engouffrait alors dans le dernier wagon, créant une énorme brise rafraichissante. L'Ecosse était recouverte de montagnes et de plaines. Pauvre de lui, la montagne l'avait finalement gagné (la montagne, ça vous gagne).

Ses camarades de compartiment envisagèrent alors de contre-attaquer - après que le choc ne soit passé - et cette fois-ci, l'amusement ne s'affichait plus sur son doux visage. Un petit Avis Fulgurator les clouerait surement sur place, remettant ainsi en place la vermine. Alors que Lilith commençait à marmonner la formule, quelqu'un lui rentra dedans, la déstabilisant en mettant fin à son sortilège. Quel culot ! Un coup porté à son abdomen lui fait perdre son souffle et Lilith se plia en deux face à la douleur. De la bagarre moldue ? Qui osait utiliser cette infâme et ignoble technique sur elle ? C'est avec des éclairs dans les yeux que Lilith découvrit avec stupeur qu'il s'agit de Lackfield. Ainsi donc, elle était dans le dernier wagon. La partie n'en devenait que plus intéressante. Lilith fut étonnée et blessée que cette dernière ne se jette sur quelqu'un d'autre. Sérieusement, elle comptait lui faire combien d'affronts dans la journée ?

Sa jetée sur la pauvre Malefoy était pathétique. Comptait-elle faire honte au peu d'honneur qui lui restait ? Par Merlin, il fallait de la dignité tout de même dans un combat. Sans estime de soi, les autres ne vous en donnent pas. Affligeant. Quelque chose clochait dans leur combat. Le tigre avait l'air de vouloir prendre l'un des biens du Serpent... " Accio Baguette" lança-t-elle en direction des deux combattantes.

Dé n°1

Spoiler:


" Tu es pathétique Lakefield. Tu le sais au moins ? Regardes-toi ! Es-tu réellement une sorcière ?" La réplique acérée de Lilith fut lancée avec un tel dégoût que la Serdaigle arrivait presque à ressentir de la pitié et de la compassion pour la lionne. Presque. Car aussitôt que ce sentiment se fit sentir, aussi dérangeant que futile, Lilith prit soin de le chasser loin d'elle. L'autorité des préfets était complètement à refaire. Son cousin la poignardait dans le dos. L'insecte faible profitait de la situation. La sorcière basique osait lui passer un tabac façon moldue. Trop, c'était trop. Finalement, le stage d'été a eu du bon. Sans celui-ci, Gade'rel aurait déjà pris le dessus et contrôlerait son hôte. Quoique Lilith avait terriblement envie de donner un avant-goût de son compagnon à son ennemie de toujours. Mais, elle ne pouvait pas. D'un, elle n'en avait pas le droit. La démonologie devait rester cachée aux yeux des sorciers comme des moldus. De deux, elle n'avait pas acquérir assez d'expérience pour laisser le démon l'emporter sans prendre le contrôle. Elle n'était pas prête. Après tout... elle était la benjamine. Un sourire mauvais éclaira les lèvres de la Rosier et tout en fixant Ashley du regard, elle prit la baguette de son adversaire (reconnue après six années d'altercations en tout genre) en prenant soin de mettre chaque extrémité dans chacune de ses mains et craqua la baguette en deux, la rendant inutilisable. Le bois de bruyère qui constituait la baguette ne résista pas longtemps et finit par céder, libérant le crin de licorne qui la constituait. Avec un grand sourire narquois, Lilith ne pût s'empêcher d'ajouter un " Oupss".

La situation en était risible mais tellement délectant. Lilith ne s'en était jamais réellement pris à quelqu'un - en dehors d'Ashley-. Elle se contentait de regarder comment les autres se débrouillaient sans avoir à intervenir... sauf en dernier recours. Mais, l'envie de jouer était trop forte. Trop prenante. Trop présente. Trop délectant. " Dis-moi Malefoy, sais-tu comment on châtie les traîtres ?" Invitation à la torture. Après tout, Callista lui rabattait les oreilles depuis des mois avec les Modérés. Autant lui montrer de quoi était réellement capable un Modéré.

Les mini-moi semblaient être déchaînés. La fille frappée par son sortilège venait de perdre sa baguette définitivement et semblait sur le point d'imploser. S'il avait été la fille blonde, il serait parti en courant : la fille aux cheveux noirs de jais paraissait douée au corps à corps. Bam. Le premier poing était partie. Une droite impeccable qui sans aucun doute avait fait mal à la mâchoire de la mangemort.

Sa curiosité attisée, Caius baissa sa baguette pour regarder la scène. Rester passif dans ce genre de situation était dangereux cependant. Il pointa sa baguette vers le toit du train et le fit exploser afin d'envenimer un peu les choses et d'empêcher l'allié de la rouge et or de la rejoindre. Les bouts de bois et de métal s'effondrèrent au sol et il dut se déplacer d'un pas sur le côté pour éviter d'être touché.