| Sullivan Autumns Le pouilleux d'Azkaban | | Double procès [Open] ce message a été posté Jeu 11 Aoû 2011 - 14:08 La salle d’audience était bondée. Elèves de Poudlard en petit nombre venus assister à la défense de leur école, magistrats bien entendu, quelques badauds, des journalistes, et tous les grands pontes du monde magique. En effet, si le second procès était plutôt banal, il s’agissait d’une affaire dont personne ne connaissait rien ; et le premier procès, bien qu’on ne pût guère douter du résultat, était attendu et sensationnel : c’était la première fois depuis des lustres que Poudlard était attaqué en justice (les réclamations transitant habituellement par le Conseil d’Administration), et qui plus est par des Moldus. De plus, cette audience prenait de plus en plus l’aspect d’un combat entre les factions. Pourquoi ? Eh bien… L’Ordre du Phénix était de tout cœur du côté des plaignants moldus, c’était une occasion historique de leur reconnaître des droits à la justice ; les Modérés et l’Ombre de la Rose Noire leur faisaient face. Ensuite, l’affaire de meurtre était une lutte d’influence directe entre les Modérés et l’Ombre, dont l’assassin et l’assassiné étaient respectivement des membres très utiles. Pour cette raison, Mervyn Kark était présent dans la salle, sorti un moment de son manoir, pour mieux faire peser sa présence sur les débats. Wilhelmina était présente, bien sûr, et présidait l’audience en tant que chef du département de la Justice Magique.
Sullivan entra et s’assit sur un des fauteuils qui avaient été disposés face à la salle. Les quatre parents moldus firent de même. L’avocat leur glissa un regard en coin. Leur procès était perdu d’avance. L’avaient-ils senti ? On les avait même placés dans des fauteuils semblables à ceux que l’on réserve à l’accusé – lui, en l’occurrence. Quant à eux, ils lui coulèrent un regard incertain, oscillant entre l’hésitation, la peur et la haine. Ils étaient juste à côté de l’homme qui avait soigneusement préparé la défense de Poudlard. Les chaînes des sièges se dressèrent près des Howard et des Robert dans un cliquetis menaçant ; celles du Texan s’enroulèrent fermement autour de ses bras, provoquant un regard agacé. En raison des charges qui pesaient contre lui, Sullivan n’avait pas été autorisé à prendre ses fonctions dans le procès de Poudlard. Mais il avait passé l’affaire à un collègue, lui expliquant tous les dossiers jusqu’au ton nécessaire à prendre pour la plaidoirie. Minutieux jusqu’au bout. Et encore ici, sur ce fauteuil d’accusé, il surveillait son successeur et le supervisait du regard ou d’un hochement de tête. La procédure débuta lorsque Wilhelmina prit la parole.
- Etes-vous bien Jane Prudence Agatha Howard, née Cole, Zoe Rose Margaret Robert, née Whitten, Julius Paul Antonio Howard et James Nathan Alec Robert ?
- Oui.
Sullivan suivit d’un œil morne le déroulement des procédures de justice. Malgré tout son travail pour préparer cela, il ne s’y investissait pas comme s’il avait été à la barre. Et il fallait dire que cela lui semblait atrocement futile par rapport à son propre procès. A mesure que l’échéance se rapprochait, il devenait de plus en plus anxieux, et penser à l’issue possible lui donnait des frissons dans le dos. Il tenta de repasser en esprit sa défense, qu’il assurerait lui-même, mais son esprit était trop fébrile pour cela. Il se dit que la meilleure chose à faire était de se faire violence pour se concentrer sur ce qui se passait sous ses yeux. Il avait décroché pendant les questions préliminaires et inutiles. Ils en étaient au compte-rendu des faits.
- … trouvés par Miss Calliope Aurora Kark. Celle-ci a ensuite répété son témoignage en présence de Mrs.Lewis, la directrice de l’établissement, et de Maître Autumns, l’avocat alors chargé du dossier. La Cour a jugé inutile de la faire revenir aujourd’hui, aucun doute n’ayant été soulevé sur la véracité de ses dires.
Sullivan eut peine à se retenir de lever les yeux au ciel. Pour l’oreille avertie, tout indiquait un vice de procédure. Le procès était traité par-dessus la jambe. Il y avait fort à parier que toute sa belle défense ne convaincrait personne, pour la bonne raison que tout le monde était déjà convaincu. Il chercha des yeux l’avocat de la partie civile… Comme il s’en doutait, il n’en vit aucun. L’argumentaire des Moldus était laissé à leur propre soin. Etant lui-même dans une situation assez analogue, il ressentit une étrange compassion pour ces quatre personnes honnêtes, pleurant la perte d’esprit de leurs enfants, perdus et écrasés dans les rouages d’un système qu’ils ne comprenaient pas. La parole était à la partie civile. L'homme Robert et la femme Howard se levèrent et balbutièrent une plaidoirie. L'indignation du droit bafoué était inscrite sur leur visage, mais cela ne suffirait pas. Certains des auditeurs commençaient même à se délecter de leurs efforts et à en rire. Puis la parole leur fut quasiment coupée, et ils se rassirent, désespérés car ils savaient avoir fait mauvaise impression, mais n'osant pas continuer. Sullivan n'était pas cruel, aussi ne se réjouissait-il pas de leur déconfiture ; mais était individualiste et raisonnable, aussi garda-t-il le silence et une attitude neutre. Montrer trop de sympathie envers des Moldus serait suicidaire dans son cas. La défense fut exposée. Il écouta distraitement ce discours qu'il connaissait déjà par coeur, regrettant légèrement qu'il ne soit pas prononcé par sa bouche. Il n'y eut même pas de délibération.
- En faveur de maintenir les charges et de continuer une procédure pénale contre Poudlard ?
Quelques mains décidées se levèrent, perdues dans une marée de regards foudroyants.
- En faveur d'abandonner les charges ?
Une majorité écrasante se prononça pour cette solution. C'était à prévoir. Le deuxième procès suivit, et Sullivan, en dépit de son assurance extérieure, sentit un frisson désagréable lui parcourir la colonne vertébrale. Il répondit machinalement aux questions préliminaires. Oui, il était bien Sullivan Socrates Orpheus Autumns, domicilié au 79, Hector Way, Londres. Son regard croisa celui de sa leader : elle l'avait briefée quelques heures auparavant. Elle regrettait sa situation mais ne dévierait pas de la conduite qu'elle devait avoir ; il devrait s'en sortir seul.
- Voici les charges qui pèsent contre vous. Il y a deux jours, vers neuf heures du soir, Alex Fuller a été tué dans son appartement grâce à un sortilège d'Avada Kedavra. Son appartement a de plus été saccagé, et vous avez été retrouvé, Sullivan Autumns, sortant précipitamment des décombres. Les indices convergent. Qu'avez-vous à répondre à cela. La parole est à la défense.
L'avocat se leva, secouant auparavant les chaînes paresseusement enroulées autour de ses bras. Il allait falloir jouer serré. Premièrement, il capta l'attention de l'audience par un geste circulaire de sa robe de sorcier, avant de débuter. Il fixait tour à tour les magistrats. Ne jamais baisser les yeux, c'est la pire chose à faire. Ils doivent marquer la franchise et la sincérité - même fausses. Il avait tué Alex Fuller. Il n'en éprouvait aucune mauvaise conscience ; c'était passé, personne n'y pouvait rien, il lui fallait avancer, maintenant. C'était tout.
- Je plaide coupable. J'ai commis l'acte dont on m'accuse.
Il sourit intérieurement en observant quelques yeux ronds. C'était bon signe. Il était inhabituel qu'une plaidoirie commence de cette façon, et il avait désormais l'attention pleine et entière. L'assemblée était prête pour son retournement de situation.
- Mais je plaide également l'état de légitime défense. Alex Fuller m'a attaqué le premier. A la sortie du Ministère, il m'a invité à venir chez lui voir un dossier. J'ai été étonné, car je ne le connaissais pas vraiment. Mais ce n'était pas si inhabituel, nous faisions partie du même département après tout... Je ne me suis pas méfié. Et malheureusement je n'ai pu trouver aucune raison à cet acte. Cependant la Cour reconnaitra que Mr Fuller avait des précédents de violence, n'est-ce pas ? Après quelques minutes (nous étions chez lui), il a dégainé sa baguette à une vitesse folle et m'a lancé le sortilège de la mort. J'ai été sauvé par un réflexe, j'ai bondi en arrière et le maléfice m'a frôlé. Je savais que je ne pouvais pas affronter un Tireur d'Elite éminent comme lui dans un tel duel, alors j'ai lancé un Confringo dans sa direction. Une partie de la maison s'est écroulée, l'empêchant de viser. Il m'a tout de même atteint par Sectumsempra. Et je lui ai lancé l'Avada Kedavra. Je n'avais tout simplement pas le choix, messieurs les juges. C'était abattre ou être abattu.
C'était un mensonge bien bâti, mais un mensonge tout du long. En réalité tout tournait une fois de plus autour d'Elphaba. Dans des circonstances qu'il ne connaissait pas tout à fait, elle avait été agressée et blessée lors d'un duel contre Fuller. Il avait même fait usage de la torture contre elle, à ce qu'il semblait. Le sang de l'avocat n'avait fait qu'un tour. Il lui avait simplement soutiré le nom. Puis il était entré dans l'appartement du membre de l'Ombre en détruisant tout avec un Confringo, avant de tuer l'homme trop surpris pour réagir.
- Avez-vous des pièces à conviction pour appuyer votre récit ?
- Non, mais j'aimerais faire entendre un témoin.
Un Médicomage fut appelé à la barre. Il certifia avoir examiné Sullivan et avoir décelé des blessures infligées par Sectumsempra. Puis l'avocat se rassit, marquant la fin de la plaidoirie.
- Avez-vous des objections à ce que le Prior Incantato soit appliqué à votre baguette et à celle de Mr.Fuller, détenue pour l'instant par moi-même ?
Sullivan jubila. Il n'avait aucune objection. De fait, il avait pris cette précaution, connaissant le déroulement habituel de tels procès. Après avoir commis le meurtre, il avait pris la baguette du mort, lancé un Avada Kedavra dans le vide, un Sectumsempra sur son propre bras, et reposé l'instrument. Après l'examen des baguettes, il vit que les magistrats étaient ébranlés. Il espérait simplement qu'ils le fussent assez...
- Un instant. Nous possédons l'information qu'une jeune femme née-moldue avait été mise dans un état grave, le coupable présumé étant Alex Fuller. Mr Autumns, avez-vous connaissance de cette affaire ?
C'était l'avocat de la partie civile qui avait pris la parole. Le coeur de Sullivan coula dans sa poitrine. L'affaire avait été étouffée, car il s'agissait d'un membre du Ministère et d'une Sang-de-Bourbe, et il ne s'attendait pas à ce que ce lien soit fait. Il était inutile de nier - l'autre serait bien capable de produire des témoins l'ayant vu se rendre à son chevet.
- Puis-je savoir le nom de cette personne ?
- Miss Elphaba Dewly, professeur de Métamorphose à Poudlard.
- Ah ! Oui, c'est une connaissance. Et j'étais au courant de son état. En revanche, je n'ai jamais eu la moindre idée que Mr Fuller était un suspect.
Mais les magistrats le regardaient maintenant avec doute. Il sentit que les mots "née-Moldue" prévenaient plus contre lui que le meurtre même. Il eut envie de déclamer une tirade passionnée justifiant son acte. Mais c'était signer sa propre condamnation. Il aurait dû dire quelque chose de très insultant et dédaigneux pour la jeune femme, au lieu de répondre de façon neutre, il le savait. Mais il n'avait tout simplement pas pu, traversé par la pensée qu'elle lirait peut-être le compte-rendu du procès, un jour. Cette faiblesse allait lui coûter cher. Il y eut un moment de délibération. Finalement la sentence tomba.
- La Cour vous condamne à passer quinze ans à Azkaban.
La peine aurait dû être à perpétuité, il avait probablement bénéficié d'une intervention de Wilhelmina. Il ne savait pas. Et il s'en fichait. Quinze ans là-bas étaient largement assez pour devenir fou. Il avait eu l'esprit plein d'orgueil, de gloire, de l'envie de prononcer une phrase historique dans ce moment unique : sa condamnation. Mais cela 'avait duré qu'un instant. Maintenant il n'y avait plus que le bruit sourd de ses propres pas qui le conduisaient hors de la salle, et l'horrible sensation glacée des Détraqueurs qui l'encadraient. |
| Eireann Callaghan Poulpe d'Or du plus beau fessier | | Re: Double procès [Open] ce message a été posté Ven 12 Aoû 2011 - 12:55 Eireann était assise, comme beaucoup de sorciers présents dans la salle. Elle n'assistait pas à sa première audience mais là, les choses étaient différentes, complètement différentes. Et déstabilisantes. Elle était là en tant que spectatrice mais c'était surtout parce qu'elle connaissait et la victime, et l'accusé. Et puis il y avait aussi cette affaire de nés-moldus agressés... Bref, que du laid, du très laid pour un mois d'août lourd de conséquences. L'atmosphère de la salle pesait encore plus que le mauvais temps extérieur. C'était dur à supporter, c'était étouffant. Eireann en suffoquait presque. Elle se sentait toute chose, toute démunie face à tout ça : elle prenait une nouvelle fois conscience de la réalité du monde, cette réalité qui venait à nouveau d'écraser ses petits tracas quotidiens. Elle regardait en direction d'Autumns et se sentait prise de vertiges.
Sullivan Autumns, un meurtrier ? Non, elle n'y croyait pas, ça n'était pas possible. Il était son complice à elle, complice d'une connerie de gamins, pas de choses comme ça. Le Sullivan qu'elle avait appris à mieux connaître ces dernières semaines n'était pas celui qu'on accusait de meurtre. Sullivan était le sympathique avocat qui l'aidait à pourrir la vie de Keenan, il était cet ancien camarade de Poudlard à la bonne réputation, ce type doué dans son boulot et dévoué aux justes causes. Oui, il s'était empressé de l'aider elle quand il avait vu à quel point elle souffrait de vivre au quotidien avec O'Broin et là, elle ne pouvait pas croire aux accusations portées contre lui, non, elle le refusait. C'était à peine si elle prêtait attention au brouhaha autour d'elle.
La partie concernant les nés-moldus fut expédiée en un temps record, de quoi renforcer l'idée selon laquelle les sorciers non purs n'avaient pas de droits, pas de chance, pas de valeur. Ils avaient été écrasés, ils avaient été humiliés publiquement et Eireann avait mal pour eux. Les parents moldus s'étaient déplacés et ils avaient eu le droit de comprendre comme ça fonctionnait dans le monde magique : mal, très mal. Ils venaient sûrement aussi de comprendre que la condition de leurs enfants n'étaient pas des meilleures, loin de là. Eireann tentait de se souvenir de sa condition à elle, à l'époque où elle était étudiante. Elle était une sorcière basique de dernier rang, une de ceux qui pouvaient, s'ils trouvaient une famille les acceptant, épouser un sang pur sans rabaisser son sang aux yeux de la loi. Sérieusement, qui pouvait espérer une telle chose ? Personne. Aucune famille de sang-pur digne de ce nom n'acceptait une telle chose. Eireann ne pouvait espérer qu'un sorcier basique de rang inférieur ou égal au sien, voilà à quoi se résumait l'amour et le mariage : c'était laissé au libre du choix du sorcier, dans sa catégorie cependant. Voilà pourquoi elle ne s'appelait pas O'Broin... Enfin, c'était la raison officielle tout du moins. Oui, voilà, elle en revenait à ses tracas quotidiens... Non, Sullivan ne pouvait pas être un assassin, pas lui, pas un homme aussi droit et franc que lui. C'était son tour. Quand il plaida coupable, Eireann s'affaissa un peu plus sur son siège...
Alex Fuller... Là aussi, c'était un choc. Sa petite existence à elle était là, dans cette salle. Elle le connaissait ce type, le cadavre lié à l'affaire. Ils avaient déjà bossé ensemble, il lui avait sauvé la vie et ils avaient passé un moment... Intime ensemble. Puis deux même. Bref, c'était un coup supplémentaire sur sa nuque, un coup qui s'égrainer partout en elle dans de petits frissons dérangeants et douloureux. Alex... Il aurait pu faire naître en elle des sentiments, elle en était persuadée. Il aurait pu se passer quelque chose entre eux, rien de bien trop sérieux, mais de quoi profiter de la vie. Il avait été doté d'un charme fou, d'un corps à tomber, de mains adroites, d'une voix envoûtante et surtout, d'un charisme à toute épreuve. En la sauvant, il avait pris la place d'une figure masculine protectrice, forte, rassurante. Elle l'avait d'abord fui puis finalement, ils s'étaient recroisés un jour où elle avait du aller voir Keenan dans son bureau... Ils avaient tout de suite repris là où ils en étaient restés et ça avait été super. Il était le seul avec lequel elle s'était abandonnée comme ça, sans rien attendre, sans réfléchir, sans savoir qui il était réellement au fond et ça lui avait fait un bien fou. Et puis ça lui avait aussi permis de mettre un coup supplémentaire à Keenan... Enfin, elle l'aurait fait mais il n'était pas au courant de tout ça. Finalement, il ne le saurait jamais : Alex était mort et se servir de cette histoire pour faire du mal à Keenan, ça n'avait rien d'important.
Alex était mort... Le discours de Sullivan sur le comment du pourquoi la laissa là, figée, presque incapable de respirer. Elle se rendait compte à quel point Alex Fuller était un mystère pour elle : elle ne savait rien de ce type et elle n'en saurait probablement jamais plus. Cette histoire d'attaque lui laissa penser à un règlement de compte... Une histoire de travail ? Personnelle ? De faction ? Eireann n'y avait jamais songé et pourtant : il n'avait jamais été à l'Ordre alors... Bon sang ce qu'elle se sentait mal.
« La Cour vous condamne à passer quinze ans à Azkaban. »
Non ! Mais il parlait de légitime défense ! Eireann ne comprenait pas, elle détestait ce monde, cette loi, ce gouvernement stupide. Tout tournait autour du sang, des relations, de la pureté futile, du pouvoir, de la puissance. Tout cela l’écœurait, elle allait vomir. Non, elle se retenait. Elle avait presque envie de pleurer. Elle ne connaissait pas suffisamment Autumns pourtant; Il y avait Fuller aussi. Et ces jeunes gosses qui n'auraient jamais la justice... C'était horrible, déroutant, elle détestait tout ça, toute cette merde. Y avait-il un sens à tout cela, non. Et elle se sentait vide de l'intérieur, et elle avait froid, elle était comme au bord du gouffre... Les Détraqueurs. Elle les avait oubliés ceux-là. Elle ne les avait vus qu'une ou deux fois de si près et à chaque fois, c'était pire. Elle se sentait mourir de l'intérieur, elle voulait hurler mais restait tétanisée. C'était insupportable, trop horrible, invivable. Elle devait sortir de là et vite, éviter les visages des autres, ne pas se faire remarquer, partir et pleurer toute cette horreur loin des regards de ces hypocrites.
Elle se laissa porter par la foule et courut en direction des toilettes. Elle s'enferma dans une cabine et laissa couler ses larmes... Elle aussi, elle avait tué. Elle aussi avait donné la mort à une autre personne mais rien ne lui était arrivé, seule sa conscience la rongeait. Et si elle avait du être envoyée à Azkaban ? Non, elle ne devait pas y penser, elle devait se ressaisir et oublier, oublier ce qu'elle venait de voir et de ressentir. Elle était bien dans son département à bébêtes sans injustices notoires du genre. Merde, ce que c'était dur. Elle continua à pleurer pour tout ça... |
| | | Re: Double procès [Open] ce message a été posté Sam 13 Aoû 2011 - 22:14 Assis dans les rangs, j’attendais que le procès commence. J’étais avec les autres magistrats et nous devions voter pour le verdict final. Le brouhaha dans la salle en devenait assourdissant. Sullivan était accusé de meurtre. Je ne le connaissais pas si bien que ça, mais étrangement j’étais presque sur qu’il y’avait une raison à tout cela. Ce n’était pas le genre de sorcier à tué sans raison. J’en avais débattu avec les autres. Après réflexion certain pensaient comme moi. Ils y’en avaient tout de même qui campaient sur leur position. En vérité il voulait clore se sujet et passer à autre chose. J’en venais à me demander pourquoi il avait choisit cette profession. Enfin, le silence s’installait dans la salle. Sullivan entrait et s’asseyait sur la chaise qui nous faisait face. J’avais hâte d’entendre ce qu’il avait à dire. Le procès débutait avec Poudlard et finissait par le témoignage de l’avocat. Il annonçait l’avoir tué et je n’en fus pas étonné. Dans l’assistance certain affiché des airs surpris, des yeux rond. Il avait joué la carte de la sincérité et c’était plutôt bien partie pour lui. Enfin, il avouait s’être défendu. J’observais son comportement, il était vrai sans aucune faille ou presque. J’étais bien placé pour savoir qui mentait. Le mensonge était devenu un art chez moi, c’est d’ailleurs ça qui me permettait de vivre. Tout le ministère pensait que j’étais un sang-pur ce qui était totalement faux. J’avais donc eu raison, il y’avait quelque chose d’autre sous cette affaire.
Pourtant, lorsque les baguettes furent vérifier se qu’il avait témoigné ce révélait être véridique où peut être pas. C’était simple de s’amocher avec la baguette d’un autre et ça personne ne pouvait le vérifier. Plutôt malin l’avocat. Ils les avaient tous berné, mais moi il ne m’aurait pas ! Retournement de situation. L’avocat de la partie civil venait de prendre la parole. Une jeune femme nommé Elphabat Dewly avait été agressée par la victime en question. Une née-moldu, Ce pourrait-il qu’il l’est défendu ? Qu’il se soit vengé ? Dans ce cas pourquoi l’aurait-il fait ? Surement parce qu’elle était importante à ses yeux. Tué par impulsivité pour une simple histoire d’agression était puéril et lamentable venant de sa part. Déçu était le mot juste. Mes collègues ne le croyaient, personne ne pensait ce qu’il plaidait. Pour eux il l’avait tué consciemment, mais le pire dans tout ça c’était qu’ils sachent qu’il fréquentait une née-moldu. Ma voix ne pourrait rien faire pour le sauver. De plus, il méritait sa sanction. Quinze ans c’est long et suffisant pour devenir fou. Être la nourriture des détraqueurs n’était pas plaisant, c’était une torture lente et douloureuse mentalement. J’espérais ne jamais connaitre un sort tel que le sien. Sullivan était encadré par ses créatures. Je sortais du coté des magistrats et me dirigeais vers le premier ministre. Etant bien vu par ce dernier je me permettais de lui demander l’autorisation de lui parler.
« Excusez-moi monsieur le ministre avec votre permission pourrais-je dire quelque mot à l’accusé avant qu’il ne parte pour Azkaban ? » Il acquiesçait tout en restant méfiant. Néanmoins, il me laissait faire. Manipulé était un don inné chez moi. Je suivais de très près le condamné tout en signalant à la police magique que j’avais eue l’autorisation de lui dire quelque mot. Je le prenais à part et nous dirigeais vers un coin. « Tu me déçoit Sullivan. Tué une personne par impulsivité c’est totalement puéril. » Je laissais une pause entre temps. Il me fusillait du regard, mais j’en avais rien à faire.. « Tu te laisse condamner sans obtenir une réduction pénale ?! Ceux qui vont à Azkaban sont en général des personnes dangereuses. Je pourrais en parler avec le conseil, voir si on peut étudier les faits plus minutieusement et t’obtenir une grâce amnistiante, mais pour ça il faudrait que tu donne la vrai version des faits.» Attrapeurs : Mon premier est la première syllabe d’une plante dont vous voulez éviter le cri, mon second se joue. Mon tout est le second mot. Le prochain mot se situe dans l’infirmerie ! |
| Hayley Travers Bouledogue des Kark | | Re: Double procès [Open] ce message a été posté Lun 15 Aoû 2011 - 14:35 Alex Fuller? Tué? Hayley avait répeté cette phrase deux fois dans sa tête avant de l'admettre. Son collègue et ami tireur d'élite, assassiné par Sullivan Autumns. Un avocat. Hayley se souvenait de l'homme quand il était adolescent, droit dans ses bottes, du genre à rappeler les bonnes manières à miss Travers tout ça parce qu'il était préfet. La jeune sorcière ne l'aimait guère, mais elle ne comprenait toujours pas. Comment un avocat avait pu tuer un tireur d'élite. Elle connaissait Alex, elle était parti en mission avec lui, il était de l'Ombre, il était beau, il venait d'une illustre famille de sang-pur. Comment Autumns avait pu détruire en un seul geste la perfection même du Mangemort? Le coeur d'Hayley ne criait pas vengeance, il l'avait déjà fait à l'annonce de la sombre nouvelle, car oui elle avait pleuré, plusieurs nuits. Amoureuse? Non pas encore, mais elle aurait pu le devenir. Disons que la belle considérait Alex comme un ami, un ami parti dans un monde où Hayley ne pouvait le suivre. Travers se rendit donc le jour fatidique du procès en salle d'audience. Pour écouter le boucher. Ce n'était pas la seule raison qui l'avait poussé à venir. Mister Kark était sorti de son manoir pour assister au procès, faire peser la décision. La tireuse d'élite se devait d'être vigilante bien qu'elle ne fasse pas partie de la garde rapprochée du leader de l'Ombre de la Rose Noire. Le tribunal faisait salle comble, voir pire. On ne pouvait guère distinguer les murs sombres, on voyait simplement un énorme escalier faisant face à de minuscules chaises, où se trouvait notamment Sullivan Autumns. Mister Kark semblait des plus sereins, perché sur son piedestal, un sourire en coin. Le procès était jouer d'avance. Cela était compréhensible. Hayley savait que la première affaire concernait des Moldus portant plainte contre Poudlard. La deuxième, c'était Autumns qui tuait lâchement une Ombre, un sang-pur pour le ministère. Il n'y aurait pas de compassion, le verdict était déjà scellé. Hayley ne s'assit pas. Elle resta debout près de la porte, son pied posé contre le mur, le regard noir porté vers la chaise de l'accusé Autumns. Un avocat accusé, la scène aurait pu être cocasse, mais pas ce jour-ci pas aujourd'hui. On sentait que le tueur n'était pas des plus sereins, mais pourtant son teint ne semblait pas aussi crispé que les plaignants à l'encontre de Poudlard. Les parents moldus, face à l'armada judiciaire magique. Le rouleau compresseur ne se fit pas attendre. Les Moldus virent leur procès expédier en cinq minutes. Hayley laissa planer un sourire sur son visage, un sourire sadique. C'était l'heure du deuxième procès, celui qui déciderait du sort de Sullivan Autumns. Travers espérait que le jeune avocat arriverait à obtenir sa libération, elle voulait tuer de ses propres mains l'homme qui avait fait tomber Alex Fuller. A l'écoute des juges, Sullivan accepta les faits. Il avait tué Fuller avec l'Avada Kedavra. Puis le mensonge coula tout seul, sortant de la bouche de l'avocat. Une larme, elle aussi, coula sur la joue d'Hayley. Le pauvre petit chou Autumns avait été emmené dans un traquenard par Alex, l'amenant chez lui, puis essayant de le tuer. Le coeur d'Hayley fit plusieurs bonds, comment osait-il ternir la réputation d'Alex. Il était tireur d'élite et plus intelligent qu'un stupide avocat pour établir un plan destiné à tuer quelqu'un. Ca ne s'était pas passé comme ça, Hayley le savait, elle connaissait les qualités de son compère. Sullivan n'avait pu qu'agir comme un lâche pour le tuer. Le procès continua, avec l'examen des baguettes pour corroborer l'histoire farfelue de Sullivan. Puis une voix se fit entendre. Celle de l'avocat de la partie civile. Alex avait blessé grièvement la professeur de métamorphose de Poudlard. Le doute s'installait dans la décision. Hayley avait de toute manière condamner Sullivan, son mensonge l'avait consolider dans son choix. Ce petit doute fit néanmoins dégringoler les espoirs de liberté de l'avocat. Travers ne pouvait lire dans le visage menteur d'Autumns, mais elle se doutait qu'il connaissait miss Dewly et que c'était lui qui avait réglé son compte à Alex, en détruisant sa maison et en le tuant. Sullivan Autumns, avocat émerite à la cour de justice magique, n'est plus de ce monde, il appartient à Azkaban. Les seuls barreaux qu'il tiendra seront ceux de sa geôle, durant quinze longues années, avec pour seul auditoire le silence. Travers était loin d'être satisfaite. Elle aurait pu se plaindre, pousser sa voix, mais finalement elle resta calme, même si ces poings étaient aussi dur que de la pierre et que ses yeux rouges étaient de plus en plus humides. Elle aurait voulu qu'Autumns passe sa vie en prison, ou bien qu'il soit libéré. Mais ce n'était pas le cas. Travers avait appris à être patiente, les Ombres n'oublieraient pas Sullivan. Le tuer avant son transfert ne servait à rien aussi...Mervyn Kark avait du graisser la patte des magistrats pour que le procès se déroule ainsi. Il y avait une hiérarchie à respecter. Et surtout, la mort d'Alex Fuller ne se venge pas avec un seul Avada Kedavra.Les Détraqueurs emmenèrent le condamné, sans lui donner un dernier baiser de liberté. |
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