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❝ Sparkling Night [pv] ❞
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Isis Lestrange
Dark Pipou
Isis Lestrange
Messages : 2305 Crédits : Home made
Age du personnage : 24 ans
Ascendance : Sang-pur
Emploi/Etude : Archéomage et ethnologue attitrée des Héritiers
Faction : Les Héritiers
Maison : Serpentard

Rapeltout
Patronus : Une loutre, mais elle ne peut plus l'invoquer depuis quelques temps
Epouvantard : Un bain de sang, trauma de son enfance au manoir Malefoy pendant la guerre
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Sparkling Night [pv]
ce message a été posté Dim 31 Juil 2011 - 13:16
Venu des cieux, un grondement menaçant roula dans le ciel comme une avalanche sur le flanc de la montagne et en un instant le temps passa d’une lourdeur étouffante à la fraîcheur d’une puissante pluie d’été. Une âme esseulée assise à une table ronde au milieu d’un salon bondé de convives tourna alors la tête en direction d’une fenêtre contre laquelle s’abattait le crépitement de l’orage, observant, songeuse, les zébrures aqueuses que l’eau dessinait sur les vitres et ne cessait de redéfinir à chaque instant. À travers le carreau, elle apercevait aussi les épais nuages noirs gonflés de colère. Ils ressemblaient à des enveloppes de chair sur le point d’éclater. Toute cette agitation ne semblait se préoccuper que d’elle-même, feignant avec une effronterie d’enfant d’ignorer les conséquences que son caprice pouvait provoquer. Elle ne passait pourtant pas aussi inaperçue qu’elle le pensait. Cela faisait un moment déjà qu’Isis ne prêtait plus aucun intérêt aux conversations animées et aux éclats de rire qui s’élevaient un peu partout autour d’elle, il ne s’agissait plus que d’un bourdonnement lointain qu’elle avait troqué contre une introspection très superficielle des raisons de sa présence ici, mais elle se laissa volontiers distraire par le fracas soudain de l’orage et la grave complainte du vent. Si cela n’avait pas été d’une impolitesse effroyable elle aurait volontiers fuit à tire d’ailes dans la nuit, préférant encore braver le courroux des éléments déchaînés que de supporter ces mondanités. Certains de ces gens qui dansaient devant l’orchestre spécialement engagé pour la soirée ou bavardaient en sirotant du champagne avaient été des connaissances, parfois même des amis, mais ils ne l’étaient plus dorénavant. Isis était lassée de jouer le jeu du « Quoi de neuf depuis tout ce temps ? », de ce froncement de sourcil imperceptible quand ils essayaient de se rappeler son prénom ou qui elle était, puis de la répétition incessante de ce qu’elle avait fait, de qui elle s’était fait, etc. Après avoir terminé son laïus habituel, elle se contentait alors d’opiner mollement du chef en prétendant s’intéresser au leur. Il n’était pas difficile de garder intacte l’illusion de ces conversations hypocrites, cela ne demandait qu’un effort minime et quelques exclamations de surprise bien placées, mais cela devenait rapidement agaçant.

Un sourire rayonnant éclaira le visage de la sang-pur lorsqu’un jeune homme qui lui était familier agita sa main vers elle depuis le buffet, mais il glissa de ses lèvres avec une froide indifférence dès qu’une personne de la foule se déplaça légèrement en arrière et le dissimula à sa vue. Elle espérait qu’il n’aurait pas l’idée de traverser le salon pour la rejoindre. Elle avait finalement réussi à se mettre à l’écart et elle n’était pas encore prête à dire adieu à sa tranquillité. Il valait mieux pour lui qu’il reste à l’écart donc, car la soirée atteignait un tel pic de contrariété que cela lui donnait envie de tous les envoyer balader sur les roses, de leur dire franchement, une bonne fois pour toute, qu’elle se fichait comme d’une guigne de leurs petites histoires sordides et de leurs vies insipides. Pour apaiser son humeur, sa main se tendit machinalement vers la fine boîte métallique dans laquelle elle conservait ses cigarettes, et elle en alluma une. La première bouffé de tabac qui envahit sa bouche y laissa le goût âpre de la nicotine mais elle sentit aussi les muscles de ses épaules se détendre avec le même réalisme. Elle inspira longuement avant de souffler la fumée au-dessus de sa tête et de rouvrir les yeux, comme si elle avait voulu profiter de cette sensation pendant des heures. C’est précisément à cet instant qu’un serveur passa à côté d’elle, ne manquant pas de humer l’odeur interdite et de lui rappeler alors qu’il n’était pas permit de fumer à l’intérieur du salon. Malgré le regard dédaigneux qu’elle lui lança, il ne cilla pas. Le règlement passait visiblement au-dessus de l’inquiétude de froisser les désirs des convives, élite de la société ou pas. Isis écrasa alors durement sa cigarette dans une coupelle qui traînait sur la table et se leva. Elle n’avait pas la moindre envie de trouver quelqu’un avec qui échanger des banalités mais elle comptait bien s’en griller une tranquillement sans avoir à revenir trempée d’une brève escapade à l’extérieur. Il pleuvait des cordes par Merlin !

Elle se faufila entre les gens, à la recherche d’un refuge où elle serait tranquille, mais elle ne cessait de se faire déloger par des regards outrés dès qu’elle approchait la flamme de son zippo de sa nouvelle cigarette. Finalement, elle finit par réussir l’exploit en rejoignant l’une des extrémités de la grande salle. Elle appuya son épaule contre le chambranle de l’arcade sous laquelle elle se tenait, et observa alors la foule insipide dont elle se tenait à l’écart. Si seulement le temps avait pu passer plus vite…
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Re: Sparkling Night [pv]
ce message a été posté Mar 2 Aoû 2011 - 22:25
Arutha n'avait jamais vraiment aimé ces soirées mondaines entre sangs-purs. Il les trouvait trop fausses, hypocrites. Comme si, chaque fois qu'un mot sortait de sa bouche, sa vie en dépendait. Il savait pertinemment que ces paires d'oreilles analyseraient toutes ses paroles en détail, jusqu'à trouver la faille qui le ferait flancher. Se savoir surveillé en permanence était déroutant, si bien qu'il finit par se taire. De toute façon, il ne voulait pas que Mervyn ait honte de lui, alors autant la fermer et feindre de s'intéresser aux longues conversations ennuyeuses. D'ailleurs, d'un côté de la table, celui le plus sombre, en fait, elles étaient atrocement sérieuses. De l'autre, occupé principalement non plus par des membres de l'ombre mais par des modérés, les discussions allaient bon train. La plupart riaient de blagues salaces racontées par untel qui avait un peu trop forcé sur la boisson. Pathétique. Les gens se fendaient la poire pour rien... On était rendus au moment de la soirée "tout le monde est content !". Prochaine étape ? Quelques danses qui allaient sans doutes se prolonger tard dans la nuit. Puis, la chaude ambiance et la ferveur des danseurs allaient se tanner petit à petit pour finalement s'éteindre complètement. Vers le milieu de la nuit, à l'approche de l'aube, plutôt, certains allaient commencer à partir et d'autres suivraient... Les Kark, encore une fois, resteraient plus longtemps que la plupart pour assurer leur rôle de dominants... C'était lassant, trop prévisible. Et lui, pauvre homme devrait rester assis le temps que durerait cette soirée pour faire bonne figure. Si cela continuait comme ça, il n'allait pas faire long feu...

Finalement, il prétexta une envie pressante pour s'échapper. Pas très classe, certes, mais ce petit affront passait inaperçu. Arutha se dirigea vers le buffet après avoir difficilement traversé la foule. Les gens dansaient déjà, en fin de compte. Comme quoi, cette soirée promettait d'être légèrement différente des soirées habituelles. Celle-ci se finirait sûrement plus tard. Quelle chance ! Un rictus déforma le visage du jeune homme à cette pensée qu'il jugea de suite insupportable, avant de mordre dans un pain surprise... au goût assez étrange. Bien qu'il ignorait ce qu'il y avait dedans, il l'engloutit et en reprit. La faim lui tenaillait le ventre, ça aurait fait aussi une bonne excuse pour s'éclipser. Un quart d'heure plus tard, il était enfin rassasié. Peut-être un peu trop même. Une petite balade nocturne pour la digestion, et ce serait parfait. Il ne fallait pas qu'il prenne trop de graisse. Ça n'attirait pas les jeunes femmes qu'il aimait attraper dans ses filets. Le filles jeunes et fragiles, si influençables qu'il ne mettait que quelques heures à les convaincre de rejoindre l'Ombre de la Rose Noire. C'était son job, une sorte de routine qui s'était installée entre son père et lui au fil des années. Une routine devenue même une habitude. Dès qu'il croisait une sang-pur, il ne pouvait s'empêcher de la manipuler. Le monde était peut-être cruel, mais Arutha était bien plus sadique que cela.

Impatient de sortir de cette grande salle, il joua des coudes, plus ou moins fort, pour parvenir plus rapidement à son extrémité. Il n'était pas moche ce salon, bien au contraire. Les piliers de marbre soutenaient des voûtes parsemées de dorures, plus fines, travaillées avec minutie les une que les autres. Les bougies des multiples chandeliers accrochés aux murs semblaient vouloir entamer une valse avec la tapisserie d'un blanc cassé, légèrement dorée sur les bords. Le lustre en cristal (où était-ce en diamant ?) dont les innombrables facettes capturaient chaque éclat de flamme, suspendu au dessus de la grande table, reflétait à la perfection l'aspect superficiel du monde présent, et même de la salle entière. Ecoeuré, le jeune Kark courut presque, pressé de trouver l'air pur de l'extérieur. Il savait qu'il pleuvait ; les éclairs ainsi que le tonnerre en témoignaient. Sans compter le bruit des gouttes de pluie finissant leur vie sur les vitres maintes fois essuyées pour n'y laisser aucune trace.
Il secoua la tête. Après tout, pluie ou pas, rien ne l'empêcherait de sortir de cette endroit. Déterminé, il accéléra encore l'allure... Avant de stopper net. Une silhouette mince, à l'aspect vulnérable, était appuyée contre le chambranle de l'arcade de style gothique. Il ne la reconnut pas de suite. Aussi, il s'approcha discrètement. Cette délicieuse chevelure, ces formes mises en valeurs par la tenue vestimentaire, ces yeux perdus dans la nuit... C'étaient ceux de quelqu'un qu'il ne connaissait que trop bien, et dans les moindres recoins... Isis Lestrange. Quelle plaie celle-là ! Il était indéniablement attiré par elle, il le savait, mais il ne pouvait s'abaisser à une telle personne, méprisante de son statut ! Il ne pouvait pas, sa fierté était en jeu. Et pourtant, il avait déjà fait voler son amour propre en éclat en succombant à ses charmes une fois déjà. C'était une fois de trop mais si ça avait été à refaire, il l'aurait refait, sans hésiter.
Il était trop tard pour reculer maintenant. Feignant la nonchalance, il s'approcha d'elle, les mains dans les poches. Aujourd'hui, il n'avait pas ses lunettes de soleil tant aimées. Aujourd'hui, il se sentait vulnérable. Pourtant il tenta le coup. D'un air réprobateur et faussement affligé, il lança :
    - Fumer donne mauvaise haleine, rend les dents affreusement laides et développe des maladies cancéreuses. Isis, dis-moi, que va-ton faire d'une incurable comme toi ?
Isis Lestrange
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Re: Sparkling Night [pv]
ce message a été posté Mar 9 Aoû 2011 - 16:16
Malgré l’humeur morose s’étant emparé d’elle, Isis découvrait à son poste reculé un avantage qu’elle ne lui aurait d’abord pas soupçonné. En plus de lui fournir un endroit éloigné du passage, elle avait dorénavant une vue d’ensemble sur le salon et les nombreux convives qui y flânaient. La foule était dense, elle ne laissait guère l’occasion de se sentir esseulé, mais par un phénomène étrangement paradoxal elle tissait également autour de chacun un cocon confortable entre les fils duquel les gens s’estimaient à l’abri des regards indiscrets. C’était comme si l’agitation ambiante avait pour eux le pouvoir de dissimuler certains gestes, certaines expressions, qui se révélaient pourtant dans toute leur clarté dès lors qu’on avait pris la peine de faire trois pas de côté. Isis se mit alors à observer ses congénères avec l’amusement et la satisfaction de regarder sans être vue, s’étonnant presque du nombre d’enjeux qui se jouaient dans cette pièce là où tous les faux-semblants de la mondanité les rendaient pourtant si fades. Les premières à attirer son attention furent les sœurs Harper qui se déplaçaient innocemment le long du buffet. Aux yeux de leurs voisins elles avaient sans doute l’air de rechercher un apéritif à leur convenance, mais leur savant stratagème n’avait en réalité pour but que de se rapprocher subrepticement de l’héritier des Rowle, de manière à ce que cela semble tout à fait anodin lorsque l’aînée heurta son épaule. Un sourire narquois se dessina sur les lèvres de la jeune archéologue tandis que les deux sœurs usaient de cet incident comme d’un prétexte afin d’engager la conversation et de dévoiler leur gorge en riant. Il fallait les comprendre, le garçon valait son pesant d’or, l’emprisonner dans ses filets c’était s’assurer des jours tranquilles, mais cela ne rendait pas moins ridicule leur tentative.

Isis prenait goût à ce jeu de voyeur. Abandonnant les sœurs Harper, elle commença à balayer le salon du regard, à l’affut d’une nouvelle triste comédie de la vie, lorsque la silhouette élancée d’un homme aux cheveux bruns attira irrémédiablement son attention. Pendant un instant elle crut qu’elle allait s’étouffer à cause de la fumée qu’elle avala de travers. Elle parvint à se reprendre et releva aussitôt la tête, ne tardant pas à retrouver la trace de celui qui essayait de se frayer un chemin à travers la foule, mais elle n’arrivait pas à apercevoir son visage. Il y avait toujours une épaule, un bras, ou un chapeau, pour se placer dans son champ de vision au moment où elle aurait dû avoir une ouverture. Elle se sentit raidir pourtant en le voyant prendre sa direction et, sans trop savoir pourquoi elle-même, elle se tourna alors de trois quarts vers le mur comme si elle venait de remarquer un détail particulièrement intriguant sur la tapisserie. C’était idiot, fulminait-elle, pourquoi se laissait-elle troubler pour si peu ? Elle l’aurait remarqué plus tôt si l’empoisonneur de ses années à Poudlard s’était trouvé à cette soirée ! Ce vain espoir sombra par-dessus bord en même temps que celui de passer inaperçu lorsque la voix doucereuse et traînante d’Arutha Kark s’éleva dans son dos. Isis sentit alors un frisson glacé remonter le long de sa colonne vertébrale mais, malgré cela, elle ne se laissa pas impressionner. Elle se retourna vers lui avec une lenteur calculée tandis que son expression marmoréenne conférait à son visage une froideur loin de trahir la première impression catastrophée qu’il lui avait fait. Sa silhouette était peut-être toujours aussi fluette que par le passé mais lorsqu’elle prit la parole sur un ton tout aussi détaché que le sien, c’était pour rappeler à l’héritier qu’elle n’avait rien perdu de sa prestance ou de son mordant.

_ C’est un geste calculé, Arutha, ça me permet de garder les enquiquineurs à distance. Ils m’imaginent avec trente ans de plus, les dents jaunies, la peau abîmée, et ils passent leur chemin sans demander leur reste. Enfin, ça marchait très bien jusqu’à ce que tu décides de t’arrêter… Tu es toujours aussi collant qu’un Strangulot à ce que je vois.

Son cœur tapait contre ses côtes au point qu’il devenait presque douloureux de garder l’illusion d’une respiration sereine. Si elle avait cru que plus de quatre longues années passées loin de l’Angleterre auraient une quelconque influence sur le stress que lui inspirait la présence d’Arutha elle savait dorénavant qu’il n’en était rien. Il était toujours le même, il vomissait son arrogance et sa malfaisance partout autour de lui aussi facilement qu’un sang-de-bourbe le faisait de sa médiocrité. Pourtant elle ne pouvait pas empêcher des images embarrassantes de défiler devant ses yeux ouverts, ou son corps de se rappeler la chaleur du sien… Dans un geste un peu trop brusque pour être parfaitement naturel, Isis porta sa cigarette à sa bouche dès son petit monologue terminé et lui souffla alors doucement la fumée au visage avant d’écraser sa cigarette contre le mur, sans la moindre considération pour sa blancheur.

_ Satisfait ? lança-t-elle d’une voix cassante, son agacement ne faisant dorénavant plus un doute.

Avec lui elle savait qu’elle n’avait pas besoin de s’encombrer de formules de politesse, mais elle avait surtout conscience qu’elle devait lui fausser compagnie au plus vite si elle ne voulait pas se laisser entraîner dans une danse qu’elle n’était pas certaine de ne pas regretter par la suite. Priant de toutes ses forces pour qu’il ne la retienne pas, elle lui jeta alors un dernier regard sévère et fit un pas de côté pour le contourner. Fuir, fuir, c’est tout ce à quoi elle pensait.
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Re: Sparkling Night [pv]
ce message a été posté Lun 22 Aoû 2011 - 19:11
A première vue, Isis ne semblait pas l'avoir entendu. Toujours immobile, une fumée grisâtre à l'odeur étouffante s'échappa de ses lèvres. Arutha resta impassible malgré la nuée de particules qui l'atteignit bientôt en pleine face. La jeune femme se retourna enfin, mais lentement, comme pour laisser durer encore un peu le suspens. Le temps s'était arrêté au moment où ils étaient de nouveau réunis. Le Kark la dévora nettement du regard. Elle n'avait pas changé, elle était encore d'une doucereuse et exquise beauté. Malgré sa haine ambiguë envers elle il savait qu'il ne résisterait pas longtemps. Ses yeux noisettes épousaient ses cheveux aux reflets légèrement roux et sa bouche rose et pulpeuse semblait l'appeler. Avec une féroce envie de se jeter sur elle, il soutint son regard de glace. Il avait conscience que sous la façade gelée qu'ils tentaient de s'apparenter, ils brûlaient tous les deux pour diverses raisons.
    - C’est un geste calculé, Arutha, ça me permet de garder les enquiquineurs à distance. Ils m’imaginent avec trente ans de plus, les dents jaunies, la peau abîmée, et ils passent leur chemin sans demander leur reste. Enfin, ça marchait très bien jusqu’à ce que tu décides de t’arrêter… Tu es toujours aussi collant qu’un Strangulot à ce que je vois.
Lestrange avait lâché ces quelques phrases comme si elle s'en fichait. Ce qui, bien entendu, paraissait totalement froid. D'un coup, elle était trop distante pour que ce qu'elle dise soit la stricte vérité. Arutha se languissait de cette situation. Le jeu du chat et de la souris, c'est ce qu'il aimait par-dessus tout. Surtout avec elle. Il ne broncha pas lorsqu'elle lui souffla de la fumée au visage. Au contraire, un petit sourire narquois incontrôlable se dessina lentement sur son visage manipulateur. Ses yeux pétillèrent lorsqu'elle lâcha un "Satisfait ?" avant de tenter de le contourner. Il lui saisit doucement le poignet alors qu'elle essayait de partir. Il ne voulait en aucun cas la retenir, mais il serait trop déçu que le jeu s'arrête là. Lorsque leurs regards se croisèrent une nouvelle fois, il eut, l'espace d'une seconde, la sensation d'être le proie. Chamboulé, il déglutit péniblement mais s'efforça de se reprendre. D'habitude, c'était lui le prédateur. Pourquoi se sentait-il si faible devant elle ? Pourquoi avait-il l'impression de ne plus être dans son élément ? Peut-être car la passion n'était pas vraiment son truc et qu'il essayait de l'éviter au maximum. Malheureusement pour lui, il ne contrôlait pas les réactions de son coeur et de son corps. Des images de leurs corps entremêlés lui parvinrent par flash. Loin d'être dégoûté par ces souvenirs inavouables, il secoua néanmoins la tête, pour les chasser. S'il voulait avoir de l'impact sur elle, s'il voulait que ses paroles fassent effet, il devait être dans son rpole, et concentré.
    - Je m'attendais à mieux de ta part, Isis.
Il l'avait sans doute intriguée. Aussi, marqua-t-il un temps de pause. Il la relâcha et vint s'appuyer contre le chambranle, dos à elle. La provoquer. Il devait la provoquer. Et pour cela, il allait mettre le doigt sur le point sensible. Il se mettait ausssi en danger, mais le résultat en vaudrait la chandelle.Isu n'était pas le genre de personne prévisible. Au contraire, ses réactions étaient simplement loin d'être devinées. Bien qu'il la connaissait depuis un moment, il ignorait encore comment elle réagirait à ses attaques personnelles. Chaque fois qu'il avait fait le coup des agressions psychologiques et quelques fois verbales, elle répliquait différement. Un peu comme une longue playlist qu'on aurait mise en mode aléatoire. Cela changeait chaque fois et la curiosité l'emportant toujours.
Un sourire sur le coin des lèvres, Arutha acheva, non mécontent de son petit manège :
    - Allez, ne fuis pas. Ne sois pas lâche cette fois, et assume tes actes.
Elle n'était pas idiote et comprendrait sûrement l'allusion douteuse à leur relation étrange...
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Re: Sparkling Night [pv]
ce message a été posté Dim 18 Sep 2011 - 16:26
Il manquait à son départ la conviction qui lui aurait peut-être permis de fuir. La main de l’héritier des Kark trouva aisément son chemin jusqu’à son poignet où elle se referma à la volée, l’obligeant à revenir brusquement d’un pas en arrière pour éviter un déséquilibre honteux. Pour la première fois depuis quatre ans elle sentit à nouveau son être tout entier s’engouffrer en elle avec l’ardeur d’un ouragan pressé, et le simple contact de sa peau avec la sienne semer à la fois le doute et un plaisir inavouable dans ses veines. L’absurdité d’une telle contradiction s’imposait à elle en même temps qu’un sentiment de panique à l’idée de ce que cet homme était capable d’inspirer en son sein. Rien de bon ne pouvait ressortir de cela. C’était de la folie ! Dans une ultime tentative pour lui échapper elle tira son bras vers elle d’un coup sec, comme un animal pris au piège qui risque sa dernière chance, mais il ne lui accorda pas ce répit et resserra son étreinte. La jeune femme ferma alors les yeux et inspira profondément. En cet instant elle priait Merlin, le Seigneur des Ténèbres, les astres de l’univers entier et dieu sait quoi encore, de lui accorder la patience nécessaire. Un affreux picotement lui démangeait le bout des doigts et elle savait que l’unique moyen de s’en débarrasser aurait été de gifler le garçon qu’elle avait tant haït, même si ce qu’il lui avait fait subir n’était plus qu’un lointain souvenir. Il lui semblait déjà entendre le claquement vif s’immiscer dans ses oreilles comme une musique cruellement exquise mais elle se rendit compte presque aussitôt que ce n’était pas ce qu’elle désirait vraiment. Malgré l’aversion qu’elle éprouvait pour lui, la violence ne devait pas être un défouloir. Pourquoi serait-elle allée s’exposer aux regards d’une petite foule de sang-pur et aux commérages inévitables qui suivraient pour se venger d’une histoire qui appartenait au passé ? Arutha aurait été trop fier de croire qu’elle y accordait encore de l’importance.

Lorsqu’elle se retourna, la colère qu’elle avait d’abord ressentie lorsqu’il l’avait saisi par le bras avait laissé la place à une indifférence glaciale qu’elle n’avait même plus besoin de feindre. Elle se sentit triompher en croisant le regard embarrassé de son ancien camarade de maison. Visiblement, il se sentait perdu et démuni face à ce nouveau visage qu’elle lui présentait. Il y avait de quoi si tout ce dont il se souvenait ne s’apparentait qu’à l’adolescente introvertie et revêche qu’il pouvait malmener à sa guise à l’abri des regards de ses protecteurs. Oh oui, elle avait bien changé en quatre ans d’absence, il était grand temps qu’il s’en rende compte et qu’il adapte sa conduite en conséquence s’il ne voulait pas y laisser son beau plumage. À force de jouer impunément avec le soleil on finissait par s’y brûler les ailes. Heureusement pour lui, l’héritier des Kark se reconstitua rapidement un port royal magnifiant le charisme sournois de sa belle personne. Isis le préférait ainsi. Maintenant qu’elle avait mis leurs différents passés derrière elle, elle était capable d’apprécier sa physionomie élancée et la finesse de ses traits même si elle répugnait encore à s’imaginer y céder. En revanche, le manque d’originalité de sa première répartie manqua de la faire partir dans un grand éclat de rire dédaigneux. Il s’attendait à mieux de sa part ?! C’était l’hôpital qui se foutait de la charité.

_ Lâche-moi, gronda-t-elle à la place en guise d’avertissement entre ses dents serrées. Je suis sûre qu’il y a tout un tas de pimbêches dans les parages qui seraient prêtes à tout pour combler de bonheur le grand et séduisant Arutha Kark, alors pourquoi est-ce que tu ne me laisse pas tranquille ?

Elle n’avait pas pu s’empêcher de glisser une inflexion légèrement ironique en prononçant le nom de qualités qu’elle ne lui concédait en vérité qu’à moitié. Séduisant passait encore, mais grand ? Qu’avait-il fait de si méritant dans sa vie à part porter le nom de son père et l’agiter sous le nez du premier passant ? Lors de leur scolarité il avait pris un malin plaisir à l’humilier parce qu’il croyait que son désir de se démarquer autrement que par sa famille était un rejet des valeurs de leur sang, mais c’était faux. C’est lui qui n’avait rien compris à ce que signifiait véritablement la fierté. Isis espérait qu’il comprendrait l’allusion. Elle espérait également qu’elle lui ferait mal au plus profond de son être, non pas par sadisme mais pour qu’il comprenne à quel point il s’était fourvoyé. Dans tous les cas elle était satisfaite qu’il la relâche enfin. Son bras revint lentement vers elle tandis qu’elle l’observait s’appuyer contre le chambranle de l’arcade sous laquelle ils se tenaient. Au final il avait gagné au moins la moitié de la partie puisqu’il avait bel et bien réussi à l’intriguer et que l’envie de mettre les voiles n’était plus aussi pressante que quelques minutes auparavant. Un sourire amusé parvint même à éclore sur ses lèvres lorsqu’il fit allusion au moment intime et très étrange qu’il avait partagé il y a quatre ans de ça, alors que ni l’un ni l’autre ne s’étaient probablement attendu à un tel dénouement.

_ Et qu’est-ce que tu voudrais que je fasse au juste ? Une lap-dance ? Désolée de te décevoir mais il y a un peu trop de monde dans les alentours pour ça. Si tant est que tu m’en inspire une quelconque envie, évidement !

S’il ne lui tournait pas le dos, Arutha aurait vu que l’expression sur le visage de son interlocutrice contrastait sévèrement avec le ton sec et méprisant qu’elle avait adopté. Si l’envie l’avait effleuré, elle ne lui laissa pas le temps de se retourner de toute manière. S’approchant à pas de velours, elle vint se placer dans son dos, son corps venant très légèrement effleurer le siens tandis que sa tête passait par-dessus son épaule jusqu’à ce qu’il sente la chaleur de son souffle caresser les plis délicats de son cou.

_ Ce qui s’est passé il y a quatre ans… c’est bizarre mais cela me semble tellement insignifiant que j’ai du mal à m’en rappeler,murmura-t-elle du bout des lèvres à moins d’un centimètre de son oreille, comme pour s’assurer que le couple passant à proximité ne puisse rien en entendre.

Tout cela était un mensonge éhonté, évidemment.
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Re: Sparkling Night [pv]
ce message a été posté Dim 25 Sep 2011 - 14:11
Arutha n'avait pu retenir son rictus tant adulé des médias lorsqu'Isis avait tenté de le blesser en lui donnant le faux nom de séducteur. Il savait qu'il était séduisant, et il usait bien entendu de ses charmes assez souvent, quand il repérait une pauvre âme esseulée, ayant assez de courage pour éventuellement rejoindre l'Ombre. Grand... c'était une autre histoire. Qu'avait-il de grand ? Physiquement, il était normal. Aux yeux des autres, il était un Kark et, par définition, un Kark est grand, puissant. Pourtant, il se sentait si petit face à l'icône qu'était son père, ou à ces hommes remarquablement courageux. Il était tellement insignifiant, en fin de compte. Qu'avait-il accompli de reconnaissable ? Il avait sauvé Calliope de la mort, avait toujours été là pour Clio, participé à de nombreuses missions de l'ombre... Tout cela sans un regard de la part des hauts placés, tellement il leur semblait anodin de pouvoir décider de la mort ou de la vie des gens. Mais peut-être qu'Isis ne faisait pas allusion à son statut sans mérite. Peut-être se sentait-elle encore humiliée de ce qu'il lui avait fait subir lors de leur scolarité. Si c'était le cas, il n'allait certainement pas se mettre à genoux. Elle l'avait mérité, avec son regard de bourge, et son air hautain. Elle ne pouvait s'en prendre qu'à elle-même, et toutes les attaques morales du monde ne le ferait pas regretter ce qu'il avait été par le passé.

    - Et qu’est-ce que tu voudrais que je fasse au juste ? Une lap-dance ? Désolée de te décevoir mais il y a un peu trop de monde dans les alentours pour ça. Si tant est que tu m’en inspire une quelconque envie, évidement !

Un soubresaut amusé ressemblant étrangement à un semblant de rire agita les épaules du jeune homme. Il se languissait de la situation. Et même, imaginer la Lestrange faire du lap-dance juste pour lui ne pouvait qu'être satisfaisant. Alors qu'il commençait à sombrer dans ses fantasmes plus ou moins glorieux, il sentit une présence derrière lui. Ses sens étaient particulièrement affûtés : des années à guetter les moindres de ses faux pas, des années à percevoir des ombres dans l'obscurité avait fini par lui forger une ouïe et un détecteur de présence plutôt aiguisés. Une brise si douce qu'elle lui en donna des frissons lui caressa le creux du cou. Cela aurait pu être parfait si ce murmure si agréable n'avait pas été prononcé avec ce ton démesurément sec.

    - Ce qui s’est passé il y a quatre ans… c’est bizarre mais cela me semble tellement insignifiant que j’ai du mal à m’en rappeler.

Cependant, le Kark ne broncha pas. Il regarda le couple s'enfoncer dans la pénombre. Comme aspiré par le manteau de la nuit, ils disparurent. Sans doute retournaient-ils chez eux, dans leur cocon familial, finir cette belle soirée en beauté. Ou encore s'ennuyaient-ils tellement à cette réception minable qu'ils avaient fini par se dire qu'une partie de jambes en l'air serait tout de même bien plus approprié par ce temps pluvieux. D'ailleurs, bien que le vent soufflait par gerbe glaciales et humides, Arutha n'avait pas froid. Au contraire, il bouillonnait tellement qu'il crut l'espace d'un instant, avoir attrapé un mauvais rhume. Mais en réalité, ce n'était rien de cela. C'était juste cette flamme pour Isis qui le rongeait de l'intérieur et qui n'attendait qu'une chose du jeune homme : qu'il s'enflamme. Et l'inévitable se produit. Poussé par ces sentiments de haine, de mépris, de dégoût, en contradiction avec ce qu'il ressentait également, cette violente passion, ce désir soudain, il se retourna lentement. Il plongea son regard brûlant dans celui, glacial de la jeune femme. Sa main caressa cette joue de rose, suivit la courbe de ses épaules avant de se refermer doucement sur sa taille. Il ne s'approcha pas furtivement, mais pris son temps. Ses yeux se posèrent sur ce cou vulnérable et ses lèvres entrèrent en un contact léger avec cette fragile porcelaine, remontèrent avec une lenteur mesurée vers la joue d'Isis. Il murmura à son tour :

    - Tu voudrais que je te rafraîchisse la mémoire ?

Et sans attendre de réponse de sa part, plongea sur sa bouche qui l'hypnotisait. Au début, ce fut tendre, comme dans un rêve. Mais au fur et à mesure que le contact se prolongeait, les gestes devenaient plus impulsifs, presque animal. Ses mains sur sa taille, il bascula lentement vers le mur. Elle n'était pas prise au piège, mais aurait du mal à fuir. Et puis, en avait-elle vraiment envie ? Lui, appréciait la sensation de leurs lèvres réunies en un baiser langoureux. Combien de fois en avait-il rêvé ? Combien de fois s'était-il imaginé cet instant durant ces dernières minutes ?
Au bout de quelques secondes cependant, il rompit le charme violent et la regarda intensément, ses yeux dévorant chaque partie du corps de la belle Lestrange.


    - Était-ce vraiment insignifiant ? chuchota-t-il, d'une voix presque soulagée d'avoir enfin pu obtenir ce qu'il désirait tant.
Isis Lestrange
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ce message a été posté Ven 18 Nov 2011 - 20:11
Isis reposa ses talons sur le sol tandis que son sourire s’évanouissait lentement de ses lèvres. Elle devait faire attention. Si elle n’y prenait pas garde, la valse dangereuse qu’ils dansaient tout les deux sur la pointe des pieds depuis cinq minutes ne tarderait pas à l’amener sur un terrain glissant duquel elle n’était pas certaine de réchapper sans deux ou trois dérapages. C’était déjà bien assez d’avoir conscience de sa fébrilité, et cela en dépit de tout bon sens lorsqu’elle voyait qui elle avait en face d’elle, mais elle ne pouvait pas se permettre de douter à l’énonciation de ses propres paroles. Elle avait menti en prétendant ne garder aucun souvenir de cette fameuse nuit, c’était indéniable, mais pouvait-elle en dire autant du reste ? Elle se rappelait très précisément les circonstances qui les avaient poussés dans les bras l’un de l’autre même si elle ne pouvait toujours pas se les expliquer. La semaine avait été difficile, elle était fatiguée, sur les nerfs à cause d’un devoir raté et d’une lettre au ton réprobateur envoyée par sa grand-père, et voilà que cette petite teigne d’Arutha Kark avait déboulé de nul part pour lui faire une nouvelle fois démonstration de sa répartie grossière. Un instant de faiblesse, un seul, avait suffit à engendrer ce qu’elle considérait encore aujourd’hui comme l’une des erreurs les plus stupides qu’elle ait commise. Elle s’en était voulu. Après ça, un mélange de honte et de colère l’avait poussé à se comporter comme si rien ne s’était produit, et elle avait bien failli réussir à s’en persuader. Mais non ! Il avait fallu qu’elle tombe sur lui ce soir ! Et qu’elle se rende compte à quel point il ne la laissait pas indifférente malgré toutes les objections que pouvait lui hurler son cerveau dans les oreilles. Arutha était un con, mais un con séduisant.

La jeune femme leva une main à la hauteur de son visage et vint pincer l’arrête de son nez tout en pressant ses paupières l’une contre l’autre, comme pour la raccrocher à une réalité fuyante. Il fallait vraiment qu’elle arrête de toujours tout chercher à rationnaliser. À force de méfiance et de vouloir contrôler sa vie comme la partition bien réglée d’un automate, elle savait qu’elle se privait de nombre de ces instants volés qui faisaient en partie la saveur acidulée de la vie. Se laisser aller. Lâcher prise. Rarement elle s’était abandonné à cette douce tentation dont l’apparat faussement angélique parvenait avec une habilité rare à faire oublier le rictus narquois courbant ses lèvres dès lors où elle parvenait à emprisonner sa proie entre ses griffes. Mais à quoi bon résister pour une fois ? Lorsqu’elle rouvrit les yeux, Isis n’eut qu’un bref mouvement de recul en apercevant que le Kark lui faisait de nouveau face en l’enveloppant d’un regard aussi brûlant que les deux onyx dont la nature lui avait fait guise étaient noirs. Elle sentit pourtant ses muscles se durcir comme si on l’avait piqué avec une aiguille électrifiée. La main qui se glissait autour de sa hanche n’avait rien d’innocente, elle n’était certainement pas correcte, encore moins discrète, elle pouvait sentir sa chaleur gagner lentement du terrain à travers le tissu de sa robe jusqu’à ce qu’elle en envahisse le moindre recoin. Sa présence était omniprésente, elle l’empêchait de réfléchir. Si tant est qu’elle l’ait voulu… Car c’est seulement lorsque la bouche du policier embrassa son cou, outrepassant toute notion de bienséance, que tous les beaux principes de l’héritière lui revinrent brutalement en mémoire, et c’est un peu désorienté qu’elle se découvrit la gorge sèche. Elle se racla alors la gorge et déglutit avant de marmonner quelque chose qui ressemblait à : « À quoi est-ce que tu joues exactement ? », mais elle n’eut jamais le temps de finir. Le baiser qu’Arutha déposa sur ses lèvres coupa net ce semblant de contestation. Sa langue laissa sur la sienne un arrière goût de whisky Pur-Feu millésimé.

Les aiguilles du temps rattrapèrent leur retard à toute allure. Si une seconde auparavant Isis répondait volontiers au désir charnel de son ancien camarade de maison, le charme se brisa aussi instantanément qu’il s’était installé. Les douze coups de minuit venaient de retentir en un gong solennel. L’archéologue se rappela soudain où elle était, de la centaine de convives qui se trouvaient à moins de vingt mètres d’où ils se tenaient, et du scandale qui éclaterait si jamais quelqu’un venait à les surprendre. Elle ne pouvait vraiment pas se permettre ce genre de publicité, pas maintenant. Alors ses mains vinrent se plaquer contre le creux de ses épaules et elle le repoussa brusquement avant de jeter un regard fébrile autour d’eux.

_ Arrête ! Bon sang mais qu’est-ce qui va pas chez toi ? Tu es complètement cinglé, mon pauvre !

Elle avait grondé entre ses dents plus que crié, par peur d’attirer l’attention, mais elle se sentait bel et bien en colère, sans savoir si c’était contre Arutha ou seulement contre elle-même. Trop tard pour faire demi-tour pourtant, elle le savait très bien. Tous les deux, ils avaient ouvert une porte qu’ils n’avaient aucune envie de refermer malgré ce que leur ego surdimensionné pouvait en dire. Après s’être assurée que personne ne leur prêtait attention, Isis attrapa alors le Serpentard par le poignet et l’entraîna derrière elle le long des arcades. Elle marcha sans se retourner jusqu’à ce que le mur forme un angle derrière lequel personne ne pourrait les voir s’il leur venait l’idée de jeter un coup d’œil vers l’extérieur. Ce n’était toujours pas l’idéal mais elle saurait s’en contenter pour le moment. Son corps était dans un tel état d’ébullition qu’elle ne pouvait pas faire autrement. Et au diable les rafales de vent qui emportaient parfois avec elle un crachin glacial venant fouetter leur silhouette. À peine eut-elle franchit l’angle que son dos vint s’appuyer contre la pierre et que ses bras s’enroulèrent autour du cou d’Arutha pour l’amener contre elle et prolonger le divertissement précédent.

_ Fuck, souffla-t-elle tandis que ses lèvres se détachaient de celle de son amant au bout d’une longue minute. Fuck, fuck, fuck, je savais que ça finirait comme ça. Au moment où tu as traversé le salon pour venir dans ma direction j’ai su ce qui se passerait. Pourquoi est-ce que l’on fait ça ? Ça ne nous a franchement pas réussis par le passé, alors aujourd’hui penses-tu !
Ce n’est pas drôle
, s’empressa-t-elle d’ajouter en présentant l’apparition d’un sourire goguenard ! Je suis fiancée, à un respectable jeune homme issu d’une famille tout à fait honorable, je veux être digne de lui, et pourtant il y a quelque chose chez toi qui m’envoie à l’opposée… Tu es une vraie source de tracas parfois, tu en a conscience au moins ?

Se disant, elle laissa retomber sa main où brillait sa bague de fiançailles dans un geste d’impuissance mais également de nonchalance. Oskar et elle ne s’étaient jamais promis une fidélité absolue. Il avait vingt-six ans, elle en avait vingt-deux, aucun d’entre eux ne s’attendait à ce qu’ils découvrent ensemble le secret des joies matrimoniales le soir de leur nuit de noces.
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ce message a été posté Jeu 22 Déc 2011 - 17:31
Arutha relâcha Isis avec la sensation d'avoir accompli quelque chose d'extraordinaire. Après tout, combien d'hommes étaient prédateurs de l'envoûtante Lestrange ? Nombre d'entre eux n'étaient que de vulgaires proies. Ce qu'aimait Arutha par-dessus tout, c'était qu'il était, dans la plupart des cas, le prédateur. Aussi étrange que cela pouvait paraître, la jeune femme, elle, semblait frustrée, énervée, ou quelque sentiment tel quel. Dans tous les cas, elle était visiblement tendue. Kark ignorait le pourquoi du comment. Ce qui était en revanche bel et bien réel fut la ridicule violence dont fit preuve son "amie", pour le repousser. Après l'avoir misérablement insulté de cinglé, de pauvre, elle l’attrapa vigoureusement par le poignet et l'entraîna plus loin. Le jeune homme ne lui répondit pas. Il se contentait de savourer l'instant présent. Voir sa proie se débattre avant de s'abandonner finalement, c'était tout à fait jouissif. Il resta cependant neutre, et se contenta de suivre Isis avec nonchalance, intrigué. Elle les emmena le long d'un mur, et s'arrêta après l'angle. Ainsi, personne ne pourrait les voir si par hasard quelqu'un sortait. C'était donc cela ! Elle avait peur pour sa réputation, peur qu'on les surprenne. Après tout la demoiselle était fiancée et ça faisait de la mauvaise pub pour la famille si jamais on apprenait qu'elle enchainait les histoires d'un soir. Un sourire presque rassuré vint fleurir sur les lèvres du serpent. Elle avait eu raison. Que penserait Mervyn ? Et Calliope ? Et Clio ? Sûrement qu'il était un bon à rien, tout juste s'il parvenait à toucher les coeurs des jeunes filles. Il voyait déjà son père le fixer d'un air furieux, le doigt pointé en sa direction, criant de sa voix glaciale : "Coureur de Jupon !". Cependant, ils se trompaient. Tous. Arutha n'était pas un coureur de jupon. Il était bien plus que cela.

Le Kark se prit à frissoner légèrement lorsque sa proie passa ses bras de porcelaine autour de son cou. Il se laissa aller, respira l'air frais, se délectant de cet instant si particulier durant lequel Elle prenait le contrôle, durant lequel la transition s'effectuait. Plus personne n'était proie, personne n'était prédateur. Ils étaient de simples amants à la liaison impossible. Cette perte de contrôle aurait dû l'effrayer, mais le membre de l'Ombre aimait cette faiblesse (ou cette force ?) qu'est la passion. Il laissa glisser ses mains jusqu'à la taille d'Isis, tandis que celle-ci l'amenait contre lui. Il aurait pu refuser. Il aurait pu se débattre. Il aurait pu partir et la laisser là, démunie. Mais il resta là. Il ignorait pourquoi mais avait cependant une réponse plutôt physique à ses interrogations. Leurs lèvres se touchèrent une fois de plus avec la même intensité, renforcé par cette crainte d'être surpris d'un moment à l'autre. Le temps semblait figé, le monde avait cessé autour d'eux. Ce ne fut que lorsque la jeune femme s'écarta lentement que le Kark put enfin reprendre peu à peu ses esprits. La douce voix de sa compagne le ramena à la réalité :
    - Fuck, fuck, fuck, fuck, je savais que ça finirait comme ça. Au moment où tu as traversé le salon pour venir dans ma direction j’ai su ce qui se passerait. Pourquoi est-ce que l’on fait ça ? Ça ne nous a franchement pas réussis par le passé, alors aujourd’hui penses-tu !

Elle n'avait pas totalement tort. Enfin, tout cela dépendait de ce qu'elle entendait par "réussi". Après tout, ils avaient gardé cela pour eux et ça n'avait nui à personne. Ils s'étaient amusés ensemble et personne n'en avait subi les conséquences. Alors où était le problème ? Peut-être avait-elle raison de s'inquiéter. Peut-être devraient-ils arrêter là. Peut-être devraient-ils s'en aller chacun de leur côté. Après tout, si leur relation n'était plus un secret, ils étaient franchement dans la mouise. Mais cela ne servait à rien de s'inquiéter et de vivre avec des "si" et des "peut-être". Et puis, la perspective du danger, proche, ne rendait le jeu que plus amusant. Voyant l'apparition d'un sourire sur le visage du jeune homme, Isis reprit :
    - Ce n’est pas drôle ! Je suis fiancée, à un respectable jeune homme issu d’une famille tout à fait honorable, je veux être digne de lui, et pourtant il y a quelque chose chez toi qui m’envoie à l’opposée… Tu es une vraie source de tracas parfois, tu en a conscience au moins ?

Ah. Fiancée. Un détail qu'avait tendance à oublier Liam. Elle voulait être digne de lui, mais depuis quand Isis vivait selon les bienséances ? Depuis quand cette grande icône des Lestrange qu'il avait toujours admiré faisait tant attention à son comportement hypocrite ? Depuis quand culpabilisait-elle de tromper son "fiancé" ? Son sourire narquois devint crispé, et Arutha se maudit de se sentir si touché par ces fiançailles. Etait-il jaloux ? Il ignorait l'état véritable de ses sentiments et se contenta de fixer cette bague avec un certain mépris. Il relâcha Isis et s'écarta légèrement.
    - Ecoute. Je m'en fous de tes fiançailles. De toutes façons, ton Oskar là, ce bourgeois ne veut que ta renommée, ton corps et ton fric. Te fais pas d'idées, sa "famille honorable", comme tu dis, n'est qu'une bande de sournois manipulateur.

Il était lui-même étonné de l'agressivité dont il faisait preuve. Il continua cependant, tenta de se justifier :
    - Ca me met hors de moi que quelqu'un comme toi qui ne rêve que d'indépendance et de liberté soit soumise à un tas d'hypocrites. Je suis peut-être une source de tracas, mais tu l'es aussi. Que dirait ton Oskar s'il nous voyait ? Que dirait mon père s'il nous voyait ?

Il avait tant à dire. Il voulait lui dire qu'elle devrait partir. Il voulait lui dire que, lui aussi devrait partir. Il voulait lui dire que la famille, aussi super soit-elle était toujours un obstacle à l'indépendance. Il voulait lui dire qu'elle devait être heureuse, qu'elle ne pouvait pas gâcher sa vie avec un mec qui n'en avait rien à faire d'elle. Il voulait lui dire que...
Il la regarda fixement, pendant plusieurs secondes, avant de caresser ses lèvres roses du bout des doigts et de lui murmurer avec une sérieuse attention :

    - Trouve-toi un autre fiancé.
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Re: Sparkling Night [pv]
ce message a été posté Mer 28 Déc 2011 - 18:46
Isis arqua un sourcil, pas abasourdie par la singularité du tableau mais presque. Elle avait mentionné Oskar comme ça, sans penser à mal, comme elle l’aurait fait de la pluie ou du beau temps. Pas une seconde elle n’avait imaginé que cette simple allusion, prononcée sur le ton de la conversation bien plus que du reproche, produirait un écho si électrique chez son compagnon. De lui elle se serait attendue à ce qu’il ironise, à ce qu’il la raille sur cette infidélité qui jurait sévèrement avec ses obligations de fille de bonne famille, ou même à ce qu’il ricane en se vantant d’une conquête qu’il ne lui appartenait pas de revendiquer. Toutes ces hypothèses réunies étaient plus crédibles que l’excès de colère ayant brusquement provoqué le flamboiement de ses prunelles noires. Elle relâcha cependant le nœud de ses bras autour de son cou lorsqu’il s’écarta d’elle. Ses mains retombèrent mollement contre ses flancs tandis que son fiel se répandait à travers les mugissements du vent. Elle avait été tenté d’éclater de rire dans un premier temps, trop certaine que son emportement ne pouvait être qu’une plaisanterie de plus, mais elle avait rapidement ravalé cette envie en comprenant qu’il était sincère. Pour la première fois, Isis apercevait la fêlure dans la carapace solide d’orgueil et d’assurance que l’héritier des Kark avait pris tellement soin de façonner au cours de son existence. C’était nouveau. Tellement nouveau qu’elle ne savait pas quoi dire ni quoi faire pour le détromper. Comme si elle espérait trouver un appui quelconque dans la nuit noire, elle eut un regard désemparé sur les alentours, mais dut bien se rendre à l’évidence qu’elle était seule face au problème. C’était bien sa veine, à elle qui ne comprenait décidemment jamais rien à rien aux relations humaines ! Les accusations douteuses ne cessant de pleuvoir sur son dos finirent pourtant par avoir raison de sa stupéfaction embarrassée. Arutha allait trop en loin en parlant à tors et à travers. Il ne la connaissait pas assez pour se permettre de la juger ainsi et c’était d’autant plus vrai en ce qui concernait Oskar et sa famille. Son regard prit alors une couleur plus sévère tandis que ses sourcils se fronçaient.

_ Il dirait probablement la même chose que moi à chaque fois que j’ai vu une femme se pendre un peu trop lascivement à son bras ou papillonner des yeux dans sa direction : pas grand-chose. Et je me fiche royalement de ce que ton père en penserait.

L’agacement qui commençait à faire palpiter son cœur la rendait de mauvaise foi. Elle ne mentait pas en avouant avoir de sérieuses raisons de douter de la fidélité de son fiancé, après tout il jouissait d’une célébrité évidente dans son pays et même en sa présence ses nombreuses fans ne cachaient par leur intérêt, mais elle ne pouvait pas affirmer que cela la laissait entièrement de marbre. Arutha posait en vérité une question à laquelle elle n’avait jamais voulu se confronter car elle impliquait alors immédiatement son contraire : Comment réagirait-elle si elle surprenait Oskar dans les bras d’une autre ? Mal, très certainement. Elle se protégeait de ce constat effrayant derrière l’idée que sa rancœur tiendrait plus à son manque de discrétion, et donc à l’altération possible de leur image, qu’à l’infidélité en elle-même. La douceur amère de ces mensonges avaient certainement facilité plus d’un mariage, songea-t-elle avant que son compagnon ne vienne balayer ses sombres pensées. Le contact de ses doigts sur ses lèvres la fit sursauter, mais elle s’apaisa en découvrant que la lueur fiévreuse avait disparu de son regard. Il la couvait à présent avec une attention et une intensité qui manqua de peu de la faire rougir si une aberration n’était pas aussitôt après sortie de sa bouche. Qu’elle trouve un autre fiancé ? Vraiment ? Sa tête s’inclina légèrement vers son épaule, son regard venant embrasser celui du Kark par en-dessous tandis qu’elle semblait évaluer le degré de sincérité de sa requête.

_ Ah oui ? Et qui ? finit-elle par rétorquer avec un sérieux égalant le sien, mais qui ne dura malheureusement pas. Avant de se laisser enfin aller à l’éclat de rire que lui inspirait la situation, ses longs doigts fins vinrent se glisser entre ceux qui étaient encore posés sur ses lèvres et elle les écarta gentiment.
Ces fiançailles sont arrangées depuis ma naissance, sincèrement j’ai autre chose à faire que de courir après un nouveau mari ! Oh et puis en quoi est-ce que ça te concerne de toute façon ? Oskar se fiche peut-être de moi, tu ne m’apprends rien en matière d’hypocrisie crois-moi, mais lui au moins il n’a pas tout fait pour essayer de me pourrir la vie pendant six ans.

Et vlan. Arutha n’avait aucune excuse pour se défendre des six longues années de calvaire qu’il avait fait subir à son ancienne camarade de maison et elle le savait. Pourtant elle souriait en cet instant, nullement sérieuse sur le reproche qu’elle lui faisait. Elle ne voulait pas remettre ces choses sur le tapis. Elle ne voulait plus toucher à ses blessures passées même si cela voulait dire qu’elle acceptait de ne jamais obtenir d’excuses de la part d’Arutha. À quoi bon ? Aujourd’hui elle avait d’autres chats à fouetter, d’autres soucis à régler, et d’autres envies à satisfaire. Comme celle qui ronronnait timidement au creux de ses entrailles depuis que l’héritier des Kark lui avait rappelé combien ses lèvres pouvaient avoir un goût sucré.

_ Il n’y a que les sang-de-bourbe et les sorciers de condition moyenne pour se marier par amour, mon cher, murmura-t-elle en venant à nouveau se lover contre lui, ses lèvres effleurant sa mâchoire, nous nous faisons cela par devoir. Ce n’est pas aussi triste que ça en a l’air. Et puis, regarde, ça ne nous empêche pas de nous amuser de temps à autre.

Elle déposa un baiser sur sa bouche, tendrement.

_ La jalousie ne te convient pas, mais alors absolument pas ! Surtout quand elle me concerne. Donc arrête ce charabia et dis-moi plutôt ce que tu préfères : chez toi ou chez moi ? Tu verras, je suis devenue une bien meilleure amante depuis la dernière fois.
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